Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-03-16
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Description : 16 mars 1906 16 mars 1906
Description : 1906/03/16 (Numéro 74). 1906/03/16 (Numéro 74).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/11/2007
JOURNAL DES DÉBATS DU VENDREDI 16 MARS 1906
~re chinoise. le gouvernement libéral violait le prin-
cipe do l'tndépeadance absolue des colonies, sur
tequel repose l'empire.
A noter ceci au coura du débat, M. Lomsdale a
demandé au premier ministre s'il savait que, de-
pnis l'avènement du gouvernement libéral, et vu
l'incertitude des projets de celui-ci touchant
l'Afrique du Sud, les détenteurs de valeurs afri-
caines avaient subi des pertes s'élevant à 2,250 mil-
lions et si, pour terminer cette cciso, il pensait don-
ner au Transvaal un gourernement stable.
Sir Henry CampbeU-Bannerman a repondu < < Le
gouvernement n'est en rien responsable des pertes
qu'ont pu éprouver ceux qui .ont engagé des opéra'
rations financières sur les mines de l'Afrique du Sud.
Le gouvernement arrivera, je l'espère, à donner au
Transvaal un gouveraement.stable.~ a
LES RETRAITES OUVRIERES
Le Chambre des Communes s'est occupée hier des
retraites ouvrières. Un député ouvrier a présenté
une résolution demandant l'introduction d'un pro-
jet de loi sur les retraites pour la vieillesse. M. As-
quith a dit que le gouvernement accepte le principe
de la résolution en se réservant d'examiner le temps,
le mode et l'étendue de l'application. Il faut voir
avant tout combien coûtera cette réforme, les ré-
formes sociales dépendant de la.réduction des dé-
penses publiques.
La Chambre des Communes a adopté à l'unanimité
.ladite résolution.
ALLEMAGNE
LE BUDGET BE L'ARMEE
La commission du budget du Parlement allemand
discuté le budget de l'armée.
Répondant à M. Hue, socialiste, qui avait exprimé
des appréhensions, le ministre de la guerre a dé-
claré que l'administration militaire pouvait assurer
de la façon la plus formelle que le nouveau canon
do campagne de l'armée allemande était, à tous les
points de vue, à la hauteur des derniers perfection-
nements, et que dans tous les corps de troupes, on
avait exprimé l'opinion qu'il était de beaucoup su-
périeur au canon adopté précédemment..
AUTRICHE-HONGRIE
LA RÉFORME ÉLECTORALE
A Vienne, la Chambre des députés a continué en
première lecture la discussion de la réforme électo-
rale.
Le ministre-président, M. Gautsch, a constaté que
tous les orateurs ont reconnu la nécessité de la
réforme électorale et souscrit aux principes fonda-
mentaux de cette réforme, qui n'a pas été proposée
au profit d'un parti quelconque, mais exclusivement
dans le but do régénérer la vio parlementaire dans
l'intérêt de l'Etat.
M. Gautsoh a exprimé la connance que le suffrage
aniversel aboutira, comme dans les autres pays, à
jLUgmonter les forces .des peuples et de l'Etat..
BELGIQUE
LES INONDATIONS
A la Chambre, plusieurs députés ont demande au
touvernement quelles mesures il compte prendre
en présence du désastre causé par les inondations
des rives de l'Escaut et de ses afauents.
M. Van Dammo dit que dans l'arrondissement de
termonde, 1,500 maisons sont totalement submer-
gées. La situation dans l'arrondissement de Malines
est également désastreuse.
Plusieurs députés insistent pour que des mesures
urgentes soient prises.
M. Anseele, socialiste, dit que l'inondation causée
par la crue do l'Escaut a fait 31 victimes.
M. Liebaert, ministre des chemins do fer, dit
qu'une enquête est ouverte sur les inondations.Si
les renseignements lui parviennent à temps, le mi-
nistre pourra répondre dèa demain aux interpella-
tions.
ESPAGNE
LE VOYAGE DES SOUVERAINS PORTUGAIS
Le roi et la reine de Portugal, accompagnés du
;foi, do la reine-mère, do la famille royale et du
personnel de l'ambassade, ont assisté à des courses
de taureaux données en leur honneur.
Les souverains ont été acclamés par le public. La
reine Amélie a distribue de riches cadeaux à tous
les toreros.
A L.4. CHAMBRE
Hier, à là Chambre, M. Melia, député carlisto, de-
mande à interpeller le gouvernement, au moment
que celui-ci jugera opportun sur les bruits d'une
entente entre l'Espagne et l'Angleterre.
M. Moret, président du Conseil, accepte l'inter-
pellation, en ajoutant
<: Voici quatre ans que j'ai dit que nons devions
avoir toujours les meilleures relations avec la
France et avec l'Angleterre. De toutes façons,
comme la nation, représentée par les Certes, s'inté-
resse aux questions relatives aux alliances, j'accep-
terai de répondra à l'interpellation au moment
~roulu. s
La Chambre a approuvé la réponse de la.commia-
sion parlementaire au Message du gouvernement
.concernant le mariage d'Alphonse XIII avec la
princesse Victoria, ainsi quo la liste ciyile de la
future reine.
ÉTATS-UNIS
SINISTRE MARITIME
Boston, le 14 mars. Le transatlantique .BW~-
JCtM~ a sombré le 11 mars.
On croit que 28 personnes sur 50 ont péri. 17 sur-
-vivants ont été recueillis par le Bo~oMMK, de la
Compagnie Leyland, et 11 autres par le vapour-
citerne allemand Manheim.
Le capitaine, qui avait été sauvé, est mort ensuite
do ses blessures.
Le .Br~M/t-R'tKjy avait fait le mois dernier la tra-
versée d'Anvers à New-York.
SAINT-SIEGE
LE PAPE ET LES EVÊQUES FRANÇAIS
CologM, le 14 mars. La GCo~Me maintient absolument, malgré le démenti
publié hier, l'information que le Pape aurait invité
quatre ou cinq évêques français à se démettre de
leurs sièges. Le Pape désire qu'il régna une harmo-
nie complète dans l'épiscopat français or, quatre ou
cinq évoques ont désapprouvé la politique suivie par
ïe Souverain Pontife; ce sont ces évêques, dit la
GtM~e .popu~M-s <~ Cologne quo le Saint-Siège
voudrait écarter par voie amiable, ann d'instituer
ainsi un.e Entière harmonie dan~i'épiscopat de
.France.
dant ils ont couvert d'affreuses affiches une
des faces de la tour.
J'ai vu ces horreurs. Mais les Avignon-
nais ne sont pas les seuls à déshonorer de la
sorte les monuments du passe. Puis, quelque
soit le mauvais vouloir des Avignonnais, la
tour des Hospitaliers ne sera pas abattue elle
est « classée
Les remparts aussi étaient <: classes
Sans doute.mais il y avait, à cette époque,
~un ministre et un directeur des beaux-arts
prêts à tout abandonner à la fantaisie des poli-
ticiens pour garder, l'un son portefeuille et
l'autre sa, place.
Vous croyez que les temps sont changés? m
Comme un peu embarrassé, je tardais & ré-
pondre, il reprit avec véhémence
< J'ai pensé un instant, comme vous, que
Paris prendrait contre les provinciaux la dé-
Ïonse du goût et du sens commun. Mais j'ai
perdu cette illusion Paris conspire avec la
province pour tout ruiner et tout perdre. Si
~vous allez a l'hôpital de Villenouye, vous ver-
rez dans le petit musée la place vide o~ se
trouvait la belle jp~a que le Louvre nous a
prise. J'ignore s'il était bien utile de dépenser
cent mille francs pour faire venir & Paris ce ta-
~Meau qui ne courait chez nous aucun risque.
Mais je sais que cette vente inespérée a éveillé
toutes les cupidités. On a don~e ainsi aux ha-
bitants do Villeneuve et de quelques autres
~illea de province ridée qu'ils peuvent bro-
canter leurs trésors. La leçon ne sera point per-
due, soyez-encertain. Qu'un amatourseprôsente
~ci demain et parle d'acheter soit la Vierge en
ivoire de la sacristie, soit Couronnement ~o Fïer~e du musée que l'on attribue & Enguo"
Tfand Gharonton, on est prêt à entrer en négo-
ciations avec lui. Ce sont là, me direz-vous, des
'objets < classés ".Mais, il disparaît chaque jour
des objets'pourparlers sont interrompus à temps par l'ad-
ministration. on alléguera que ces œuvres d'art
LA CATASTROPHE
Des Mines de Courrières
Pans le bassin du Nord. Avant la grève
générale
(Ds no/t'e e~oy~ spécial)
Hénin-Liétard, le i4 mars, 5 heures.
Force m'est de revenir encore sur cette question
des responsabilités, puisque c'est à elle qu'il faut
attribuer la grève do Dourges-Ostrieourt et Cour-
rières, qui menace tout le Nord de la France d'une
cessation prochaine du travail minier.
Ce que l'ouvrier des houillères murmurait tout
bas, ou clamait entre deux chopes à l'estaminet, ce
que j'avais, hier, essaye de dégager dans mon en-
quête, M. Lamondin l'a exprimé avec violence au
cimetière de Billy-Montigny, devant la fo.sse encore
ouverte des victimes de la catastrophe.
J'ai sous les yeux son discours. Il se résume dans
cet éternel anathème des pauvres contre les riches
< A bas les capitalistes t cri qui s'échappa de
nombreuses lèvres, à l'heure où le silence du res-
pect s'imposait.
M..Lamondin plaide coupable contre la Compa-
gnie. Il plaide coupable contre l'Etat < qui a aussi
sa large part de responsabilité car < les ingénieurs
du contrôle ont des relations trop étroites avec les
ingénieurs et les administrateurs des Compagnies,
et il s'ensuit que, souvent, trop souvent malheureu-
sement, ce sont les avis des directeurs des Compa'
gnies, les rapports des ingénieurs des Compagnies,
qui /b?t< les avis et les rapports des ingénieurs de
l'Etat
Quant aux rapports et aux avis des délégués
mineurs, on n'en tient aucun compte. II faut donc
que tout cela change, selon M. Lamendtn, « et il ne
faut pas permettre au capital de jouer la vie des
travailleurs dans un intérêt exécrable de cupidité et
d'égoïsme
Et le député conclut < Dormez en paix, cama-
rades, votre mort sera vengée t
Cette phrase était-elle un mot d'ordre Je le crois
volontiers à la suite des conversations que j'ai en-
tendues ces derniers jours. M. Lamendin no sous-
crira peut-être pas à cette opinion. Cependant, c'est
exactement quelques heures plus tard que des
groupes de travailleurs parcoururent les corons de
Courrières portant la parole de guerre, et c'est de
Courrières même, à doux pas de Billy, que partirent
les missionnaires, do la grève sociale. Ce, .sont des
mineurs de Courrières qui, abandonnant leur foyer
bien avant l'aube, vers trois heures et demie du ma-
tin, allèrent s'embusquer aux lieux par où les mi-
neurs devaient gagner leur fosse: passages a niveau
ou ponts jetés sur les mille voies ferrées qui tissent
leurs mailles serrées à travers les campagnes. Cour-
rières a marqué le pas, quatre fosses sur cinq de la
Compagnie de Dourges ont suivi le mouvement, en-
traînant Ostricourt.
Les directeurs de Compagnies, je le tiens de cer-
tains d'entre eux, ne furent pas à vrai dire surpris,
mais ils ne croyaient pas à la spontanéité de l'acte.
La catastrophe de Courrières fut l'occasion do la
grève. Sa cause est autre. A l'heure actuelle, l'in-
dustrie minière allemande se tourne vers la Russie.
Notre propre industrie se trouva ainsi favorisée.
L'Est de la France et les régions rhénanes s'ali-
mentaient plus volontiers dans les chantiers alle-
mands ils se trouvent obligés de s'adresser à nos
Compagnies du Nord et du Pas-de-Calais. Les admi-
nistrations minières artésiennes et flamandes ont
donc prévu une recrudescence de commandes, et
les mineurs ont eu vent de la situation. L'ouvrier
veut profiter des profits assurés à l'exploitant.
Ils veulent, vous a dit une do mes dépêches, une
augmentation de la prime. Ils réclament que celle-
ci passe de 30 à 40 0/0, ou plutôt, ils le réclameront
demain & Lens, où se tiendra un second Congrès
d'Arras. Je tiens la nouvelle de leur chef très actif,
M. Basly.
Ces 40 0/0, les mineurs les avaient jadis. En 1889,
le mineur gagnait ici 4 fr.80 par jour. Il obtint deux
relèvements de sa paye de 10 0/0. En i900, le travail
prit un large essor, car, c'est un fait que me souli-
gnait l'ingénieur en chef de pourges,Ies Expositions
universelles ont amené un accroissement de l'in-
dustrie minière.
Mais, en 1902, vint la baisse des aB'aires.La primo
fut réduite de 10 0/0. D'où la grève do 1902.
En présence des commandes prochaines,le mineur
exige qu'on en revienne à la convention de i900.
Dans le bassin d'Hénin-Liétard, le mineur ~ragno
à peu près 6 fr. 24 pour huit heures do travail sou-
terrain coupé d'un repos d'une demi-heure. La ma-
joration réclamée est donc de 0 fr. 50 par jour.
Les Compagnies s'inclinoront-elles devant, ces re-
vendications < Assurément, dit M. Basly, car elles
le peuvent et leurs bénéfices sont exorbitants. De
plus, elles n'ont pas do réserves au moment d'un re-
gain de vitalité. Les directeurs des Compagnies ne
disent ni oui, ni non. Peut-être céderaient-ils, si la
reprise devait être durable. Ils l'espèrent, mais
ignorent l'avenir, veulent attendre et le conflit est
loin d'être résolu.
La conviction générale, dans les milieux officiels,
dans les Compagnies et chez les travailleurs, est que
la grève .s'étendra. Cela aa fait do doute pour les
agents secrets da la préfecture, et les ingénieurs
n"ontquopeu de confiance dans une entente. Au-
jourd'hui, il n'y a d'immobilisés que quatre puits à
Dourges, sur cinq exploités, deux à Courrières, parmi
ceux qui furent à l'abri du sinistre, deux à Ostri-
court.
Tout est calme dans le pays, calme relatif s'en-
tend. Mais des mesures sont prises par précaution.
Déjà, des patrouilles de gendarmes à cheval circu-
lent dans Hénin. Des troupes sont prêtes.
Les grévistes ont suspendu .toute réunion jusqu'à
demain. Lo Congrès do Lens décidera de l'attitude
do leurs camarades.
Les conséquences économiques du sinistre.
Lens, le i4 mars, 11 heures soir.– J'ai cru devoir
rechercher quelles pourraient être les conséquences
économiques dé la catastrophe, en raison de l'acti-
vité de l'exploitation des mines do Courrières.
La première question que j'ai posée est de savoir
dans quelle proportion le sinistre pouvait compro-
mettre la mobilisation, l'Etat ayant besoin, & une
heure décisive, de toutes ses ressources. M. Basiy
m'a dit qu'il n'y avait do ce côté aucun danger à
redouter. L'accident ne saurait avoir de répercus-
sion on cas de guerre. Mieux, s'il y avait grève et
guerre, le gouvernement aurait la possibilité légale,
en vertu de dispositions anciennes dues à M. de
Freycinet, do faire travailler les mineurs à la mine,
et la production journalière est suffisante pour les
bosoinsimmédiata.
ne sont plus en sûreté àVilleneuve, et, l'amateur
une fois écarté, cesora encore le Louvre qui,
bon gré mal gré, devra les hospitaliser. Le
tour sera joué. A Avignon, ils démoliront tout;
à ViDeneuve, ils vendront tout. Que le diable
emporte les gens de mon pays et les gens du
vôtre 1 Venez voir le coucher du soleil 1 »
Nous traversâmes les ruines de la Chartreuse
du Val do Bénédiction. Au moment où nous
en sortions, le reflet du soleil couchant ensan-
glantait les tours et les murailles du fort Saint-
André. Le Rhône, grossi par une crue, roulait,
à pleines rives, des Sots d'or et de pourpre et
mon vieil ami me reconduisit jusqu'à la tour
dePhilippe-le-Bel et son dernier mot fut en-
core < A Avignon, ils démoliront tout; &Vil-
leneuvo~ ils vendront tout.* »
Los Suisses imitent avec un lamentable
acharnement le vandalisme des autres peuples.
L'esprit de tradition que l'on dit si vivace et si
fort dans leurs cantons et dans leurs petites
villes, ne les empêche point de démolir les
vieux monuments. I!a no sont même pas
arrêtés par le souci de leurs véritables intérêts.
Leur pays est pour tous lea touristes du monde
un lieu de promenade et d'excursion. Ils de-
vraient donc veiller avec un soin particulier
sur le pittoresque des bourgs et des viMës. Ils
se disent peut-être que leurs montagnes, leurs
glaciers et leurs torrents resteront une <: at-
traction t suffisante pour peupler leurs auber-
ges.Un jour ou l'autre, ils s'apercevront de
la sottise d'un pareil calcul.
Je vous ai dit naguère, comment les gens
de Soleure avaient détruit un magniSque bas-
tion et abattu les arbres centenaires qui le
cour.onnaient. Aujourd'hui ce sont ceux de
Bûron qui viennent de démolir une vieille tour,
dernier débris d'un rempart du moyen âge.
Cette tour carrée, surmontée d'un clocheton et
couverte de tuiles brunes était percée d'une
Mais le régime économique se trouve modiné en
ce qui concerne le bassin, et même la région du
Nord. Les principaux acheteurs des charbons da
Courriëres étaient les gantois. La ville de Gand fait
son gaz avec les houilles do Méricourt-Bligny. Les
marches ne pourront être tenus, et le cas do force
majeure est de droit, en l'occurrence. Les acquéreurs
du passé devront s'adresser ailicurs. Les autres
Compagnies pronteront de l'aubaine et surenchéri-
ront sur leurs tarifs. Par un eSet renexo, la Compa-
gnie de Courrières risque de perdre ses anciens
clients, et le bassin d'en souSrir plus tard.
La Compagnie perd beaucoup, mais est à môme de
supporter le choc, ayant 14 millions do .réserve et
n'ayant pas fait verser par suite du rendement et
des bénéfices acquis à ses actionnaires la totalité
du prix des actions primitives. Ceux quiseront lésés
sont les commerçants deBligny,MéricoartetSal–
laumines. Ils n'auront pas de suite les clients d'au-
trefois, et, le mineur pratiquant le crédit, ils per-
dront un certain nombre da leurs créances. Plu-
sieurs marchands de ces bourgs m'ont exprimé à cet
égard leurs doléances, et se déclarent des victimes
dignes d'intérêt.
Il faudra faire beaucoup, et de tous côtés, pour U-
miter les résultats du malheur.
A Courrièroa
Les opérations se sont poursuivies dans la fossa
n°3.
J'ai pn avoir quelques précieux renseignements
sur le rôle des sauveteurs allemands, dont le nom-
bre est réduit à six. Ils ont pu parvenir aujourd'hui
à la fosse n° 3. Ils ont reconnu que l'incendie ronfle
toujours, mais l'aérage est sufnsant pour permettre
l'exploration.
Au cours de leur visite, les Westphaliens ont
trouvé plus de cinq cents cadavres près de~ l'accro-
chage du puits n° 3.
M. l'Ingénieur Koch, qui m'a renseigné avec une
extrême obligeance, estime que si les Allemands
étaient venus dès samedi, ils eussent pu sauver des
mineurs. Il pense aussi qu'una seconda catastrophe
est possible.
Détails macabres, on a du équarir des chevaux
pour les remonter, 39 cadavre3 ont été retirés.
Par arrêté du préfet, les cadavres des mineurs
sont -ramenés dans des cercueils, ne restent exposés
qu'une heure etsont ensuite immédiatement ense-
yelis. <
La commission parlementaire des mines va faire
une enquête à partir do demain à Courrières.
A. P&WLO'WSKI.
Souscription ouverte par la presse parisienne
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SuUy'Prudhomme. 100
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MM.Janin. 3
Guillet. "f, 2
Total de la 3° liste.64.S77 50
Totaido lai" liste.384.841 35
Total général. ~349.ii8 85
porte par où l'on pénétrait, dans la ville. Elle
gênait la circulation, la circulation de Buren 1
Buronestune toute petite ville, au bord de
l'Aar entre Bienne et Soleure et, là comme
ailleurs, rien n'était plus facile que de déri-
ver le mouvement des rares piétons et des plus
rares voitures soit à droite soit à gauche de la
vieille porte. Celle-ci, d'ailleurs, était classée
comme monument historique par la loi du can-
ton de Berne. Malheureusement la loi de Berne,
comme la loi française, permet le déclassement
et le Grand Conseil bernois a commis la fai-
blesse de se rendre au désir des habitants de
Bûren. Nous avons déjà assisté en France à
quelques aventures du même genre. Les So-
ciétés et les Ligues pour la défense des monu-
ments ont protesté. Les journaux ont publié
des articles indignés (i). Rien n'y a fait. La
tour est par terre.
Je veux citer quelques lignes d'un article du
JoMrMC~eG'e~M (il mars) où est contée la
démolition de la porte do Buren, car ilejst
impossible de mieux exprimer le sentiment de
tristesse et de colère qu'inspirent toutes ces
sauvageries:
-«Privée de sa tour, Buren demeure une ville
ancienne, mais seulement dans les diction-
naires de géographie et dans les livres d'his-
toire. En réalité ce n'est plus qu'un assemblage
~le maisons sans caractère, avec deux rues
proprettes jetées en plein champ, une église
blanchie à la chaux, un petit château très gra-
cieux du dix-septième siècle et cola ne forme
plus un tout, cela n'a plua de contour, plus de
figure.
» Un pont couvert en bois traverse l'Aar qui
chante doucement sous les arches. Sur l'autre
rive, devant une ferme, unevieitle femme est
assise au pâle soleil de février. Nous causons
de la tour.
(i) Voif notamment un article de M. PhiHppa Gqdet~
dansiae_a~~f!e~t
Nouveaux éboulem&nts
Lens, le 15 mars, 8 h. 45. Un ingénieur.qui re-
monte de la fosse n" 2 me dit que de nouveaux
ôboulements se produisent.
Les sauveteurs ont dû tout à l'heure s'enfuir en
entendant un bruit sourd.
Leurs operationssont des plus përilleuses. A. P.
:Ë GH OS
L~aHaire Gapone devient le mystère Gapone.
Aux dépêches contradictoires qui parviennent
de Russie, il n'est même pas possible de savoir
si le célèbre agitateur est libre ou prisonnier.
-Le~S/pt~o annonce qu'il a été arrêté samedi der-
Jnier. La G<3ze/~ <~eP<~r~ûMrg dément formel-
'.lement cette nouvelle.
On sait que des révélations sensationnelles
ont été faites par certains journaux russes,
révétations qui tendraient à montrer' l'ex-père
Gapone sous un jour des plus fâcheux. Il aurait
été en relations secrètes et suivies avec le
comte Witte et M. Timiriasef et aurait touché
du gouvernement russe des sommes considé-
rables avec un mandat facile à deviner. Le e
comte Witte a nié toutes relations avec Geor-
ges Gapone, mais M. Timiriasef a publique-
ment reconnu avoir donné un jour à agitateur
y5,ooo fr. pour une de ses œuvres de la part du
comte Witte. Le P. Gapone demande la consti-
tution d'un jury d'honneur chargé d'élucider
cette affaire et promet à ce propos une déposi-
tion retentissante.
M. Camille Enlart, directeur du musée du
Trocadéro, vient de faire, à Metz, une confé-
rence remarquablesur les traditions architectu-
rales du pays messin. Il a fort bien démontré
.que si certains monuments de Metz et du pays
s'inspirent de l'école germanique vers }e dou-
zième siècle, c'est l'art français qui, au trei-
zième et dans toute la période gothique,
sert de modèle aux architectes messins. La
cathédrale de Metz a été construite sur les
mêhtos dessins que celle de Reims, elle fait
partie de l'école champenoise. En élevant donc
~depo~ jours, au pays messin~ des monuments
romans, inspirés de Worms et de Lambach,
d'une lourdeur et d'une complication germani-
ques, on se trompe, on revient en arrière, on
oublie les traditions d'un pays qui a fourni
spontanément, en architecture gothique, des
monuments d'une élégance dont on ferait bien
aujourd'hui de s'inspirer.
0~
Par arrêté préfectoral, MM. Marius Barroux
et Lucien Lazard viennent d'être nommés le
premier archiviste en chef, le second archiviste-
adjoint du département de la Seine. Tous les
amis de l'histoire parisienne applaudiront cet
avancement, normalement hiérarchique d'ail-
leurs, car tous ont pu apprécier l'érudition
et l'obligeance dont font preuve les deux excel-
lents conservateurs du dépôt du quai Henri-IV.
A Bâle, dans la galerie de la kunst-halle, une
Exposition d'Art français a été organisée sur
l'initiative de la Société locale des Beaux-Arts,
à l'instigation du consul de France, M. Maurice
de Coppet. Un comité avait été constitué à
Paris sous la présidence de M. A. Rodin. C'est
la première fois qu'une entreprise artistique de
ce genre a été tentée à Bâle; elle y a pleinement
réussi. Les oeuvres de nos maîtres et de nos
jeunes artistes les plus qualifiées, signées de
MM.Ciaude Monet, Renoir, Degas, Carrière,
Besnàrd, Carolus 'Durah, Roll. Gottet, Simon,
Henri Martin, Maufra, Desvallières, Pointelin,
Lepère,etc.,ont obtenu le plus vif succès. On
a, de même, beaucoup apprécié les vitrines de
plaquettes, médailles, bijoux et objets d'art de
Charpentier, Gaillard, Dammouse, etc. En
sculpture, quelques beaux bronzes de Bar-
tholomé, de Bourdelte, Pierre Roche, Dampt,
etc. Une salle spéciale, qui n'est pas le moin-
dre attrait de cette Exposition, est consa-
crée à un ensemble d'œuvres de Rodin. Le
soir, a eu lieu, devant un public très nom-
breux, une conférence sur la peinture fran-
çaise contemporaine, par M. Léonce Bénédite,
conservateur du musée du Luxembourg, qui,
aidé de son adjoint, M. Charles Masson, a
veillé à l'organisation et à l'installation de cette
exposition exclusivement française. Dans le
courant de ce mois, nos collaborateurs MM.
André Michel et André Hallays iront à Baie
donner des conférences à l'occasion de cette
exposition.
Cours et conférences de demain, t6 mars: s
A la Faculté des Lettres M. Dumas, le mysticisme,
amphithéâtre Richelieu, à quatre heures. M. Augus-
tin Bernard, te Maroc et la pénétration ouropëenno,
amphithéâtre Turgot, & trois heures et dsmie. A la
section dos sciences religieuses M. Toutaia, cultes en
Grëcetsous la domination romaine, a cinq heares.
M. jGujgnûbert, les origines du christianisme, amphi-
théâtre QUiaot, a Cinq heures. M. Cuitru, Ja Compa-
gnie dos Indes et son oeuvre, amphithéâtre Guizot, a cinq
neuros.
A l'Ecole pratique des Hautes-Etudes (cours formes):
M. Bérard, géographie historique, Chypre, a neuf heures.
Le R. P. Soheif, philologie et antiquités assyriennes,
a deux heures.
Au Coiiëgede Franco: M. d'Arsonval, action physio-
logique des ondes sonores et calorifiques, salle 6, a cinq
nauros. M. 'Wyrouboif, histoire générale des scien-
ces, salle 3 & cinq heures. M. d'Arbois de Jubainville,
langue et littérature celtiques, satio 3, a dix heures.
–M. Bénôdite, philologie etarchéotogio égyptiennes,
satle 3 &M, a cinq heures. M. Gagnât, éptgraphio et
antiquités romaines, salle 4, a midi trois quarts. M.
Couturat, histoire do la logique formelle, salle 8, a
quatre heures trois quarts. M. Paul Leroy-Beaulieu,
économie politique, te crédit, salle 8, à trois heures un
quart. M. LevaMeur, géographie historique et sta-
tistique économique, saUo 5, a deux heures. M. Mo-
roi-Fatio, Dante, le .PM~a~fe et !a Paradis, salle 3, a
dix heures et demie.–M. Lafenestre, la beauté et la
vérité dans les arts du moyen âge et de la Renaissance,
sal!e 5, a trois heures et demie.
A l'Ecole du Louvre (cour Lefuel): M. Salomon Rei-
naeh, archéologie nationale, a dix heures et demie.
M. Migeon, histoire des arts appliques & l'industrie, a
deux heures et demie.
Au Conservatoire des Arts et Métiers M. Levassaur,
économie politique et législation industrieU< amphi-
théâtre C, a huit heures. M. La Verrier, mëtaUurgio
et travaii dos métaux, amphithéâtre B, a huit heures.
M. jAndrë Liesse, économie industrieUe et statistique, a.
neuf Meures un quart, amphithéâtre A.
~i l'~co~o des Hautes-Etudes sociales, ~6, rua de la
'Sorhonne~: M. Yves Gùyot, rEglise et l'Etat se~aMe !M-
conjd Empire,'a cinq heures et demie.
Quel chagrin~ me dit cette bonne Bernoise.
D'ici on la voyait si bien; nous l'aimions
ttant. »
On reconnaîtra un jour peut être que le plai-
sir;de cette simple femme, devant cette chose
vénérable et glorieuse, et son deuil maintenant
devant cette ruine étaient des sentiments beau-
CQHp~MSjpOM~ progrès d'M~ peuple que les considéra-
tions qui ont inspiré à la municipalité de Büren
sa coupable folio.
}
Apres la Suisse, la Belgique. A Courtra!, la
T~t est traversée par un pont du quinzième
siècle que nanquent deux tours trapues et que
l'on appelle le < Broel ~.Quiconque apassé par
Courtrai se rappelle le charme de ce tableau
pittoresque, I& A)rme gracieuse des arches,
l'harmonie des vieilles pierres. Les ingénieurs
ont décidé de démolir le < Broel Ils avaient
d'abord proposé de jeter à cotte place un pont
méialUque.,Los archéologues de Courtrai se
soj~t élevés contre ceLprojetiacongcudont
h obtenu que Fon construirait un pont de pierre.
La;dommage sera moins grand. Mais ce pont
tout neuf entre ces deux vieilles tours n'en sera
pas moins très ridicule et très laid.
On allègue, naturellement, que !e Broel gène
!a navigation et nuit au débit des eaux. A quoi
les partisans du vieux pont répondent < II
serait très simple de rendre navigable la Petite-
Lys. Si simple qu'on attendra sans doute pour
le faire que la nécessité s'en impose d'urgence,
–ce qui permettra de payer les terrains à
exproprier un certain nombre de fois leur
valeur antuelie. (2).
Il est vrai que pour dédommager Courtrai de
la destruction du Brool, on est en train de lui
bâtir un hôtel des postes gothique. C'est tou-
(2) Article de Jean d'Ardenne, dan~ le journal de
BrCMlloa ~« CAroMt~Me ?1' f~vri~
Au Collège La-Fayette, ii8, boulevard Maleshorbcs
M. Lichtenberger, l'Atsaoe, h, cinq heures.
A l'Institut normal libre de la Madeleine, 10, ruo do
la ViUe-l'Evëque (conférences en anglais) Mme Laca-
thon, Miracle plays or Mysteries, Moral plays or Moiali-
ties, a cinq heures.
Au Musée social, 5, ruo Las-Cases M. Paul Devlnu-
bes, une oxpërienco d'aménagement pastoral et forestier
dans les Pyrénées, à huit heures et demie du soir.
A FEeolo do psychologie, 49, ruo Saint-Andre-des-
Arts, le baron do Baye, sur les Tatars do Crimée, a huit
heures et demie du soir.
A
Demain, à deux heures, courses à Maisons-
Laffitte. Nos pronostics:
Prix du CAew~'M ~eyë~ Petto, Lumineuse.
Prix SorMeMe Poudre-d'Or, Boussote.
Prix du ~'eM~oM~'M Toast, Lagus.
~~t!~Prix C/ofer.' Lison, Opium.
Prix Saint-Pair-du-Mont: Luzerne, Ecots.
IL Y A CENT ANS
YoMn!~ de ~'Ewp~ ~7oM<'Ka~ des DJ~~) )
du 16 mars 1806
Rome, 23 février. Les lettres de Naples
portent, à la date du 21, qu'on a saisi les archi-
ves du gouvernement napolitain sur le convoi
qui transportait en Sicile les effets les plus pré-
cieux de la cour, et que la tempête a forcé de
rentrer dans le golfe de Naples.
Clèves, 10 mars. On ne doute plus ici que
les duchés de Clèves et de Berg ne soient cédés
à la France. Nous avons joui d'une existence si
douce sous la domination éloignée du Cabinet
de Berlin que tout changement dans nos desti-
nées devrait nous paraître terrible mais nos
rapports avec la France sont si directs, si in-
stantanés, qu'il nous en coûtera peu pour en
adopter les lois; nous en avons déjà les mœurs.
Vienne, 2 mars. L'officier français qui se
trouve ici est le général Berthier, parent [frère]
du ministre de la guerre.
Paris, i5 mars. –Décret du 7 mars ratifiant
la nomination faite par l'archevêque de Paris
de six nouveaux chanoines de Notre-Dame et
de l'arehiprêtre de l'église Sainte-Geneviève.
Nominations de préfets. ,)
Un décret du 7 mars porte que le ministre de
l'intérieur fera choix, parmi les élevés de l'école
de Compiègne, de six des sujets les plus distin-
gués d'après le compte qui lui en sera rendu
par le proviseur et le commissaire du gouver-
nement, pour être instruits dans la construction
des instruments de physique et de mathéma-
tiques. Ils seront mis en apprentissage chez
MM. Fortin et Lenoir et chez M. Louis Ber-
thoud.
Spectacles du 16 mars. Opéra .M~
~MOMr a C~~ëre. –Théâtre-Français Ga~o/t
e/ B~an~ la Be//eyerw/ërc.–Opéra-Comique:
M. des CAa/N~MM. .RaoM/ ~r~ ~e~e.
MOWELLES POUTBQUES
Les inventaires des biens des enlises
De graves incidents, dont il a été parlé à ia tri-
bune de la Chambre, sa sont produits aux environs
de Fougères, on vue de la Chapelle-Janson. Une sec-
tion de la 3° compagnie du i0° escadron du train des
équipages qui allait, non pas participer à un inven-
taire mais faire du service en campagne, fut ac-
cueillie par une population hostile qui criait <ï A
bas les crocheteurs Vivo la libert6 puis qui lui
lança des pierres et des morceaux de bois. La plu-
part des manifestants étaient armés de gourdius. Un
d'eux traça une ligne au milieu do la route et défen-
di-t aux soldats d'aller plus loin. Comme le <~apita4no
voulait parlementer, il reçut plusieurs projectiles en
pleine poitrine. Pendant ce temps, le tocsin sonnait.
Durant plus d'un quart d'heure, les ofnciers et les
soldats furent ainsi criblés de cailloux et de mor-
ceaux do bois ils s'abritaient derrière les chevaux
et les fourgons. Enun, le capitaine ordonna demi-
tour.
Une instruction judiciaire a été ouverte aussitôt.
A Sainte-Anne d'Auray, la résistance était très
fortement organisée. Dans toutes la région plus do
10,000 hommes sont armés do fusils do chasse, de
fourches, do haches.
Mais, à la dernière heure, on nous télégraphie
que sous le portique de la basilique d'Auray, te gé-
néral de Charrette, MM. de Lamarzelle, sénateur,
Guilloteaux et do l'EstourbeiUon, députes, ont pro-
noncé des allocutions paci&ques, après lesquelles la
foule s'est dispersée. Les paysans ont regagné les
campagnes.
Partout où les receveurs se présentent, ils troù-
vent les églises gardées et barricadées et le tocsin
sonnant. L'inventaire a échoué à Gouesnach, à
PIoneis, à Plovon, à Treogat, à Plozovet, à Ploneur.
Les Mélos ont tenu pendant deux jours en échec
deux compagnies du li8°, venues pour appuyer
..l'inventaire à Tourch. Deux manifestants, Le Roy,
frère du maire, et Le Bihan, forgeron, ont été arrê-
tés pour avoir frappé iin gendarme. M. Penharùn,
adjoint au maire de Brieo, est suspendu pour avoir
participé à la manifestation lors de l'inventaire.
Aux environs dp Remiremont, lézarde champêtre
do Saint-Maurioe-sur-Moselle, qui fut malmené au
cours de l'inventaire, regagnait son domicile dans la
soirée, quand trois coups de revolver ont été tirés
sur lui.
La gendarmerie a ouvert une enquête.
A Nancy, mardi soir, ont encore eu lieu des ma-
nifestations dont voici un bref résumé Au sortir
d'un ofnco de réparation qui venait d'être célébré à
la cathédrale, une colonne de trois cents manifes-
tants, escortant un de leurs camarades qui venait
d'être arrêté, se rendit devant le bureau de police en
criant Liberté 1 Liberté! 1
Peu après les manifestants sedirigontvers la pré-
fecture, mais ils se heurtent à un barrage d'agents; i
refoulés par ceux-ci, ils remontent la rue et vien-
nent donner contra un escadron do hussarde. Les
manifestants crieut Vivo l'armée Poursuivis par
les hussards, ils se rendent devant les bureaux d'un
journal du Bloc, mais rejoints par les hussards, ils
ne tardent pas à être dispersés. Une vingtaine d'ar-
restations ont été opérées. Dans la nuit, de nom-
breuses afnches do protestation contre les inven-
taires ont été collées sur les mura do ta ville par les
membres de la Jeunesse catholique. Elles n'ont pas
tardé, quoique dûment timbrées, à être lacérées.
Dans la Haute-Loire les paysans fortin&nt les
églises. Dans le Puy-de-Dôme; plusieurs incidents
violents à signaler; à Saulzot-le-froid, près da
jours et toujours la mémo méthode on démo-
lit les monuments, les véritables monuments
d'autrefois, cejiendant que, dans des construc-
tions neuves, on reproduit les styles anciens.
On démolit le vrai, on fabrique du toc.
On voit par l'exemple de Buren et celui de
Courtrai –j'en pourrais citer bien d'autres
que la France n'a point le monopole du vanda-
lisme. Cette conclusion d'ailleurs, n'est point
consolante.
On autorisa naguère les descendants de
Duguay-Trouin à faire exécuter des fouilles
dans l'église Saint-Roch pour y retrouver les
restes de leur ancêtre. Celui-ci Avait été ense-
veli sous la chapelle de la Vierge. Ce fut donc
à cette place que l'on souleva les dalles et que
l'on 61 dos recherches. On n'a point retrouvé
la dépouille de Duguay-Trouin. Mais, au cours
do ces fouilles, il s'est passé un incident re-
grettable et qui montre bien le danger de ces
sortes d'opérations..
Sous lachapeHe_ deïa Vierge on à découvert
unëgrhndo quankitéd;éssements jétéspële-mêlô
une grande quantité d~ôssements jetés pele-m~lo
dans un caveau. Ils ont été enlevés, chargés
dans des voitures et portés aux catacombes.
Par qui et de quel droit ? C'est ce que nul ne
sait.
M. Sellier, le conservateur-adjoint du musée
Carnavalet, a présenté à la commission du
Vieux-Paris un rapport très complet et très
intéressant sur les fouilles do Saint-Roch. Il a
établi la provenance des ossements trouvés
sous la chapelle de la Vierge. Cette chapelle,
postérieure au reste de l'église, date seule-
ment des premières années du dix-huitième
siècle. A deux reprises on y transporta des
ossements, d'abord au dix-huitième siècle,
quand on bâtit la chapelle du Calvaire sur l'em-
placement de l'ancien cimetière, puis au dix-
neuvième~ ouand on construisit le calorifère de
l'église.
Ciermont-Ferrand, un percepteur a e~blessôpar
dcspierres.
Foucherolles, le 14 mare. –M. Ludger, percepteur
d'Orgeval, s'est rendu ce ma~in à Davron (canton do
Poissy) accompagne de M. Vidal, commissaire spé-
cial à Versailles, pour procéder à l'inventaire do
l'église. Ils ont trouvé l'édifice tendu de noir et orna
d'un catafalque comme pour un service funèbre. Le
curé, M. l'abbé Soulard, les a accueillis par la lec-
ture d'une très vivo protestation et la menace d'ex-
communication. Il était entouré de i.ombreuxndëles,
parmi lesquels la comtesse de Galard, femme du
maire de la commune, du marquis de Malet, ancien
colonel, et de plusieurs membres de la famille do
Rougô.
En présence du refus formel d'ouvrir la porto do
la sacristie, les représentants de l'Etat n'ont pu
dresser l'inventaire, et se sont bornés a rédiger un
procès-verbal. (7)'M~ corrMpott~a?~.)
A Rennes, la cour d'appel a confirme les juge-*
ments du tribunal de Dinan condamnant les mani-
festants, M. Henri Bazin, banquier, à un mois do
prison avec sursis l'abbé Le Covec, cure de l'église
de Saint-Malo de Dinan, à huit jours de prison, avec
sursis, pour violences envers les gendarmes; M.
Pierro.~irecteur de l'C/MM~ 2Mt~oMtMge<.Dt?ta'KMà quinze jours de prison, avec sursis, pour outra-
ges le général de division en retraite de Perron, à
dix jours de prison, avec sursis et 200 fr. d'amende;
M. Melpot, tailleur, à 50 fr. d'amende pour coups;
Mma Jeanne Cormeau à 50 fr. d'amende pour ou-
trages, avec sursis.
Au capitaine en retraite de Blignieres, condamna
à six jours de prison, avec sursis, pour avoir arrête
le cheval d'un gendarme, le sursis est enlevé.
L'abbé Daniel, curé do l'église Saint-Sauveur do
Dinan, condamne à deux jours de prison avec sur-
sis, et & i6 fr. d'amende, pour avoir donné un conp
do poing à un gendarme, est acquitte.
La cardinal Richard 'vient d'adresser à tous les
membres do l'épiscopat français une circulaire les
informant que l'assemblée pleniere des archevêques
et èvêques n'aurait lieu.qu'apres Pâques, en raison.
du retard apporte à la publication ofneiello du rè-
glement d'administration publique. 1 1
M. A. Ranc devient rédacteur en chef do l'~lMrora
en remplacement de M. Clemenceau, nomme mi*
nistre do l'intérieur.
M. Curtil, avocat, docteur en droit, secrétaire da
la direction du personnel au ministère do la justice,
est nomme procureur do la République près le tri"
bunal do Grenoble.
Sont nommés chevaliers de la Légion-d'Honneur t
M. Pontaillipr, maire de Ruelle, agent-voyer d'An-
goulôme M. Fasquelle, architecte A Paris M. Bra-:
vard, directeur de l'administration pénitentiaire aux
colonies. w
Sont promus ou nommés dans la Legton-d'Hon.-
neur au grade de commandeur, M. Fontaine, di-:
recteur du travail; au grade d'officier, M. Dutey-
Harispe, publiciste.
Sont nommés chevaliers MM. Grumbaum, vice-
président de la Chambre syndicaio des banquiers en
valeurs à terme près la Bourse do Paris; Barbier,
commandant la compagnie dos sapeurs-pompiers de
Nancy; Cottignies, président do la Société des sau-
veteurs du Nord, a Lille; Giraud, maire d'Oran;
Heirieis, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats
d'Aix; Hygonet, membre de la Chambre de com-
merce de Valence; Porcher-Labreuit, directeur do
la Compagnie d'assurances contre l'incendie,
Fa~'Me~s.t, t
Le préfet de la Seine va faire procéder à bref
délai & do nouvelles élections à la Bourse du Tra-
vail. On se rappelle que la commission administra-
tive élue par les Syndicats a démissionne, jugeant
insufnsanto l'autorité que lui avait conférée un trop
petit nombre d'organisations. Sur les avis des con-
seillers municipaux socialistes, les Syndicats jus-
qu'ici dissidents semblent disposés à prendre part
au prochain scrutin.
GUERRE ET MARINE
Le général Debatisse, commandant lo &° corps
d'armée, est relevé, sur sa demande, pour raison da
santé, de son commandement.
L'amiral Marquis, préfet maritime do Toulon,
ayant infligé un blâme aux gradés qui n'ont pas fait
tout leur devoir dans la manifestation contre l'in-
génieur Tribout, les ouvriers du Syndicat rouge
protestent. Des ouvriers du Mourilionont biâmepar
lettre l'attitude de l'amiral et trois délégués dm
Syndicat sont allés demander au préfet maritime de
lever la punition innigeo aux contremaîtres et chefs
ouvriers du Mourillon. L'amiral ayant répondu qu'il
ne reconnaissait pas au Syndicat le droit do s'im-
miscer dans les questions de discipline, les deiëguûs
se sont retires en déclarant que la conduite do
l'amiral serait considérée comme une provocation.
Les délègues proposeront aux ouvriers do no tra-
vailler que lorsque toutes les conditions du règle-
ment en vigueur dans l'arsenal seront appliquées,
COLONIES
Le JoMt'Ma! o/cM! a publié ce matin dos décréta
rendus sur la proposition des ministres de l'ins-
truction publique et des colonies, et qui complètent
la promotion dite des explorateurs.
Sont promus ou nommes dans la Legion-d'Hon"
neur t
Au grade d'ofncier. M. Bernard, chef d'escadron
d'artillerte coloniale; M. Croa, chef do bataillon au
116° d'infanterie M. Lenfant, chef d'escadron au I'"
régiment d'artillerie coloniale; M. Mazeran, lieute-
nant de vaisseau; M. Rollet do l'Isle, ingénieur hy-
drographea M. Pottier, pharmacien principal de
i"* classe des troupes coloniales.
Au grade d8 chevalier. MM. Carpinetty, capi-'
taine au 2° régiment d'artillerie coloniale DoviUc,
enseigne do vaisseau Le Goiif, pilote de la (lotte
Matha, lieutenant do vaisseau (mission Charoot);
Neuzillet, enseigne do vaisseau de Parseval, lieu-
tenant de vaisseau Rey, lieutenant do vaisseau do
Richard d'Ivry, lieutenant d'infanterie, détache dans
les services des affaires indigènes en Aig~rie;
Roussel, lieutenant au 3° chasseurs d'Afrique; So-
rette, lieutenant do vaisseau Terisse, enseigne de
vaisseau SuperviHe, administrateur-adjoint des
colonies Bravard, directeur de l'administration p6'
Pourquoi n'a-t-on pas laissé dans Saint-Roch
les restes de ceux qui avaient voulu être ense-
velis dans Saint-Roch? Pourquoi les a-t-on
portes aux catacombes ?
Pierre Corneille a été inhumé.dans l'~i'M et
non dans le cimetière do Saint-Roch son acte
d'inhumation que nous possédons en fait foi.
Les restes du poète n'ont donc pu être rappor.
tes au dix-huitième siècle sous la chapelle de
la Vierge. Mais ils ont pu se trouver parmi les
ossements qu'on y a entassés lors do l'installa-
tion des calorifères et peut-être qu'aujourd'hui
sont-ils dans les catacombes.
Je n'ai jamais souhaité que l'on recherchât
les restes de Corneille dans le sous-sol de
Saint-Roeh. Ces exhumations sont inutiles et
peuvent donner lieu à do ridicules méprises. Il
faut laisser les morts en paix dans la tombe
qu'ils se sont choisie. Mais il est particulière-
ment scandaleux de violer ainsi leur sépulture,
sans aucune raison. Lorsqu'il s'agit de la dé-
pouille d'un des plus grands poètes de la
France, il nous semble qu'on aurait pu ne point
risquer cette profanation.
Nous savions que Corneille était enterre dans
Saint-Roch. Une épicaphe et un médaillon le
rappelaient à la foule c'était assez. L'église,
un bel édifice du dix-septième siècle, que déco"
rent d'admirables sculptures du même temps,
pouvait, en quelque manière, sa présenter à
notre imagination comme le MH~M~t~ même
de Corneille. Les chrétiens les plus fervents
eussent toléré cette sorte de dédicace profane
en souvenir de Po~eMC~, del'J~~Gt~'OM, des
F~~Mes et des LoMaM~es ~e ~a ~a~M~e F~er~.
Mais il fallait avoir la piété de respecter la
volonté de Corneille, et laisser ses restes sous
les dalles de sa paroisse.
On devrait, une fois pour toutes, renonce)*
aux fouilles, exhumations et violations de se*
pulturea._
ANDRÉ HAHfAYS.
~re chinoise. le gouvernement libéral violait le prin-
cipe do l'tndépeadance absolue des colonies, sur
tequel repose l'empire.
A noter ceci au coura du débat, M. Lomsdale a
demandé au premier ministre s'il savait que, de-
pnis l'avènement du gouvernement libéral, et vu
l'incertitude des projets de celui-ci touchant
l'Afrique du Sud, les détenteurs de valeurs afri-
caines avaient subi des pertes s'élevant à 2,250 mil-
lions et si, pour terminer cette cciso, il pensait don-
ner au Transvaal un gourernement stable.
Sir Henry CampbeU-Bannerman a repondu < < Le
gouvernement n'est en rien responsable des pertes
qu'ont pu éprouver ceux qui .ont engagé des opéra'
rations financières sur les mines de l'Afrique du Sud.
Le gouvernement arrivera, je l'espère, à donner au
Transvaal un gouveraement.stable.~ a
LES RETRAITES OUVRIERES
Le Chambre des Communes s'est occupée hier des
retraites ouvrières. Un député ouvrier a présenté
une résolution demandant l'introduction d'un pro-
jet de loi sur les retraites pour la vieillesse. M. As-
quith a dit que le gouvernement accepte le principe
de la résolution en se réservant d'examiner le temps,
le mode et l'étendue de l'application. Il faut voir
avant tout combien coûtera cette réforme, les ré-
formes sociales dépendant de la.réduction des dé-
penses publiques.
La Chambre des Communes a adopté à l'unanimité
.ladite résolution.
ALLEMAGNE
LE BUDGET BE L'ARMEE
La commission du budget du Parlement allemand
discuté le budget de l'armée.
Répondant à M. Hue, socialiste, qui avait exprimé
des appréhensions, le ministre de la guerre a dé-
claré que l'administration militaire pouvait assurer
de la façon la plus formelle que le nouveau canon
do campagne de l'armée allemande était, à tous les
points de vue, à la hauteur des derniers perfection-
nements, et que dans tous les corps de troupes, on
avait exprimé l'opinion qu'il était de beaucoup su-
périeur au canon adopté précédemment..
AUTRICHE-HONGRIE
LA RÉFORME ÉLECTORALE
A Vienne, la Chambre des députés a continué en
première lecture la discussion de la réforme électo-
rale.
Le ministre-président, M. Gautsch, a constaté que
tous les orateurs ont reconnu la nécessité de la
réforme électorale et souscrit aux principes fonda-
mentaux de cette réforme, qui n'a pas été proposée
au profit d'un parti quelconque, mais exclusivement
dans le but do régénérer la vio parlementaire dans
l'intérêt de l'Etat.
M. Gautsoh a exprimé la connance que le suffrage
aniversel aboutira, comme dans les autres pays, à
jLUgmonter les forces .des peuples et de l'Etat..
BELGIQUE
LES INONDATIONS
A la Chambre, plusieurs députés ont demande au
touvernement quelles mesures il compte prendre
en présence du désastre causé par les inondations
des rives de l'Escaut et de ses afauents.
M. Van Dammo dit que dans l'arrondissement de
termonde, 1,500 maisons sont totalement submer-
gées. La situation dans l'arrondissement de Malines
est également désastreuse.
Plusieurs députés insistent pour que des mesures
urgentes soient prises.
M. Anseele, socialiste, dit que l'inondation causée
par la crue do l'Escaut a fait 31 victimes.
M. Liebaert, ministre des chemins do fer, dit
qu'une enquête est ouverte sur les inondations.Si
les renseignements lui parviennent à temps, le mi-
nistre pourra répondre dèa demain aux interpella-
tions.
ESPAGNE
LE VOYAGE DES SOUVERAINS PORTUGAIS
Le roi et la reine de Portugal, accompagnés du
;foi, do la reine-mère, do la famille royale et du
personnel de l'ambassade, ont assisté à des courses
de taureaux données en leur honneur.
Les souverains ont été acclamés par le public. La
reine Amélie a distribue de riches cadeaux à tous
les toreros.
A L.4. CHAMBRE
Hier, à là Chambre, M. Melia, député carlisto, de-
mande à interpeller le gouvernement, au moment
que celui-ci jugera opportun sur les bruits d'une
entente entre l'Espagne et l'Angleterre.
M. Moret, président du Conseil, accepte l'inter-
pellation, en ajoutant
<: Voici quatre ans que j'ai dit que nons devions
avoir toujours les meilleures relations avec la
France et avec l'Angleterre. De toutes façons,
comme la nation, représentée par les Certes, s'inté-
resse aux questions relatives aux alliances, j'accep-
terai de répondra à l'interpellation au moment
~roulu. s
La Chambre a approuvé la réponse de la.commia-
sion parlementaire au Message du gouvernement
.concernant le mariage d'Alphonse XIII avec la
princesse Victoria, ainsi quo la liste ciyile de la
future reine.
ÉTATS-UNIS
SINISTRE MARITIME
Boston, le 14 mars. Le transatlantique .BW~-
JCtM~ a sombré le 11 mars.
On croit que 28 personnes sur 50 ont péri. 17 sur-
-vivants ont été recueillis par le Bo~oMMK, de la
Compagnie Leyland, et 11 autres par le vapour-
citerne allemand Manheim.
Le capitaine, qui avait été sauvé, est mort ensuite
do ses blessures.
Le .Br~M/t-R'tKjy avait fait le mois dernier la tra-
versée d'Anvers à New-York.
SAINT-SIEGE
LE PAPE ET LES EVÊQUES FRANÇAIS
CologM, le 14 mars. La G
publié hier, l'information que le Pape aurait invité
quatre ou cinq évêques français à se démettre de
leurs sièges. Le Pape désire qu'il régna une harmo-
nie complète dans l'épiscopat français or, quatre ou
cinq évoques ont désapprouvé la politique suivie par
ïe Souverain Pontife; ce sont ces évêques, dit la
GtM~e .popu~M-s <~ Cologne quo le Saint-Siège
voudrait écarter par voie amiable, ann d'instituer
ainsi un.e Entière harmonie dan~i'épiscopat de
.France.
dant ils ont couvert d'affreuses affiches une
des faces de la tour.
J'ai vu ces horreurs. Mais les Avignon-
nais ne sont pas les seuls à déshonorer de la
sorte les monuments du passe. Puis, quelque
soit le mauvais vouloir des Avignonnais, la
tour des Hospitaliers ne sera pas abattue elle
est « classée
Les remparts aussi étaient <: classes
Sans doute.mais il y avait, à cette époque,
~un ministre et un directeur des beaux-arts
prêts à tout abandonner à la fantaisie des poli-
ticiens pour garder, l'un son portefeuille et
l'autre sa, place.
Vous croyez que les temps sont changés? m
Comme un peu embarrassé, je tardais & ré-
pondre, il reprit avec véhémence
< J'ai pensé un instant, comme vous, que
Paris prendrait contre les provinciaux la dé-
Ïonse du goût et du sens commun. Mais j'ai
perdu cette illusion Paris conspire avec la
province pour tout ruiner et tout perdre. Si
~vous allez a l'hôpital de Villenouye, vous ver-
rez dans le petit musée la place vide o~ se
trouvait la belle jp~a que le Louvre nous a
prise. J'ignore s'il était bien utile de dépenser
cent mille francs pour faire venir & Paris ce ta-
~Meau qui ne courait chez nous aucun risque.
Mais je sais que cette vente inespérée a éveillé
toutes les cupidités. On a don~e ainsi aux ha-
bitants do Villeneuve et de quelques autres
~illea de province ridée qu'ils peuvent bro-
canter leurs trésors. La leçon ne sera point per-
due, soyez-encertain. Qu'un amatourseprôsente
~ci demain et parle d'acheter soit la Vierge en
ivoire de la sacristie, soit Couronnement ~o Fïer~e du musée que l'on attribue & Enguo"
Tfand Gharonton, on est prêt à entrer en négo-
ciations avec lui. Ce sont là, me direz-vous, des
'objets < classés ".Mais, il disparaît chaque jour
des objets
ministration. on alléguera que ces œuvres d'art
LA CATASTROPHE
Des Mines de Courrières
Pans le bassin du Nord. Avant la grève
générale
(Ds no/t'e e~oy~ spécial)
Hénin-Liétard, le i4 mars, 5 heures.
Force m'est de revenir encore sur cette question
des responsabilités, puisque c'est à elle qu'il faut
attribuer la grève do Dourges-Ostrieourt et Cour-
rières, qui menace tout le Nord de la France d'une
cessation prochaine du travail minier.
Ce que l'ouvrier des houillères murmurait tout
bas, ou clamait entre deux chopes à l'estaminet, ce
que j'avais, hier, essaye de dégager dans mon en-
quête, M. Lamondin l'a exprimé avec violence au
cimetière de Billy-Montigny, devant la fo.sse encore
ouverte des victimes de la catastrophe.
J'ai sous les yeux son discours. Il se résume dans
cet éternel anathème des pauvres contre les riches
< A bas les capitalistes t cri qui s'échappa de
nombreuses lèvres, à l'heure où le silence du res-
pect s'imposait.
M..Lamondin plaide coupable contre la Compa-
gnie. Il plaide coupable contre l'Etat < qui a aussi
sa large part de responsabilité car < les ingénieurs
du contrôle ont des relations trop étroites avec les
ingénieurs et les administrateurs des Compagnies,
et il s'ensuit que, souvent, trop souvent malheureu-
sement, ce sont les avis des directeurs des Compa'
gnies, les rapports des ingénieurs des Compagnies,
qui /b?t< les avis et les rapports des ingénieurs de
l'Etat
Quant aux rapports et aux avis des délégués
mineurs, on n'en tient aucun compte. II faut donc
que tout cela change, selon M. Lamendtn, « et il ne
faut pas permettre au capital de jouer la vie des
travailleurs dans un intérêt exécrable de cupidité et
d'égoïsme
Et le député conclut < Dormez en paix, cama-
rades, votre mort sera vengée t
Cette phrase était-elle un mot d'ordre Je le crois
volontiers à la suite des conversations que j'ai en-
tendues ces derniers jours. M. Lamendin no sous-
crira peut-être pas à cette opinion. Cependant, c'est
exactement quelques heures plus tard que des
groupes de travailleurs parcoururent les corons de
Courrières portant la parole de guerre, et c'est de
Courrières même, à doux pas de Billy, que partirent
les missionnaires, do la grève sociale. Ce, .sont des
mineurs de Courrières qui, abandonnant leur foyer
bien avant l'aube, vers trois heures et demie du ma-
tin, allèrent s'embusquer aux lieux par où les mi-
neurs devaient gagner leur fosse: passages a niveau
ou ponts jetés sur les mille voies ferrées qui tissent
leurs mailles serrées à travers les campagnes. Cour-
rières a marqué le pas, quatre fosses sur cinq de la
Compagnie de Dourges ont suivi le mouvement, en-
traînant Ostricourt.
Les directeurs de Compagnies, je le tiens de cer-
tains d'entre eux, ne furent pas à vrai dire surpris,
mais ils ne croyaient pas à la spontanéité de l'acte.
La catastrophe de Courrières fut l'occasion do la
grève. Sa cause est autre. A l'heure actuelle, l'in-
dustrie minière allemande se tourne vers la Russie.
Notre propre industrie se trouva ainsi favorisée.
L'Est de la France et les régions rhénanes s'ali-
mentaient plus volontiers dans les chantiers alle-
mands ils se trouvent obligés de s'adresser à nos
Compagnies du Nord et du Pas-de-Calais. Les admi-
nistrations minières artésiennes et flamandes ont
donc prévu une recrudescence de commandes, et
les mineurs ont eu vent de la situation. L'ouvrier
veut profiter des profits assurés à l'exploitant.
Ils veulent, vous a dit une do mes dépêches, une
augmentation de la prime. Ils réclament que celle-
ci passe de 30 à 40 0/0, ou plutôt, ils le réclameront
demain & Lens, où se tiendra un second Congrès
d'Arras. Je tiens la nouvelle de leur chef très actif,
M. Basly.
Ces 40 0/0, les mineurs les avaient jadis. En 1889,
le mineur gagnait ici 4 fr.80 par jour. Il obtint deux
relèvements de sa paye de 10 0/0. En i900, le travail
prit un large essor, car, c'est un fait que me souli-
gnait l'ingénieur en chef de pourges,Ies Expositions
universelles ont amené un accroissement de l'in-
dustrie minière.
Mais, en 1902, vint la baisse des aB'aires.La primo
fut réduite de 10 0/0. D'où la grève do 1902.
En présence des commandes prochaines,le mineur
exige qu'on en revienne à la convention de i900.
Dans le bassin d'Hénin-Liétard, le mineur ~ragno
à peu près 6 fr. 24 pour huit heures do travail sou-
terrain coupé d'un repos d'une demi-heure. La ma-
joration réclamée est donc de 0 fr. 50 par jour.
Les Compagnies s'inclinoront-elles devant, ces re-
vendications < Assurément, dit M. Basly, car elles
le peuvent et leurs bénéfices sont exorbitants. De
plus, elles n'ont pas do réserves au moment d'un re-
gain de vitalité. Les directeurs des Compagnies ne
disent ni oui, ni non. Peut-être céderaient-ils, si la
reprise devait être durable. Ils l'espèrent, mais
ignorent l'avenir, veulent attendre et le conflit est
loin d'être résolu.
La conviction générale, dans les milieux officiels,
dans les Compagnies et chez les travailleurs, est que
la grève .s'étendra. Cela aa fait do doute pour les
agents secrets da la préfecture, et les ingénieurs
n"ontquopeu de confiance dans une entente. Au-
jourd'hui, il n'y a d'immobilisés que quatre puits à
Dourges, sur cinq exploités, deux à Courrières, parmi
ceux qui furent à l'abri du sinistre, deux à Ostri-
court.
Tout est calme dans le pays, calme relatif s'en-
tend. Mais des mesures sont prises par précaution.
Déjà, des patrouilles de gendarmes à cheval circu-
lent dans Hénin. Des troupes sont prêtes.
Les grévistes ont suspendu .toute réunion jusqu'à
demain. Lo Congrès do Lens décidera de l'attitude
do leurs camarades.
Les conséquences économiques du sinistre.
Lens, le i4 mars, 11 heures soir.– J'ai cru devoir
rechercher quelles pourraient être les conséquences
économiques dé la catastrophe, en raison de l'acti-
vité de l'exploitation des mines do Courrières.
La première question que j'ai posée est de savoir
dans quelle proportion le sinistre pouvait compro-
mettre la mobilisation, l'Etat ayant besoin, & une
heure décisive, de toutes ses ressources. M. Basiy
m'a dit qu'il n'y avait do ce côté aucun danger à
redouter. L'accident ne saurait avoir de répercus-
sion on cas de guerre. Mieux, s'il y avait grève et
guerre, le gouvernement aurait la possibilité légale,
en vertu de dispositions anciennes dues à M. de
Freycinet, do faire travailler les mineurs à la mine,
et la production journalière est suffisante pour les
bosoinsimmédiata.
ne sont plus en sûreté àVilleneuve, et, l'amateur
une fois écarté, cesora encore le Louvre qui,
bon gré mal gré, devra les hospitaliser. Le
tour sera joué. A Avignon, ils démoliront tout;
à ViDeneuve, ils vendront tout. Que le diable
emporte les gens de mon pays et les gens du
vôtre 1 Venez voir le coucher du soleil 1 »
Nous traversâmes les ruines de la Chartreuse
du Val do Bénédiction. Au moment où nous
en sortions, le reflet du soleil couchant ensan-
glantait les tours et les murailles du fort Saint-
André. Le Rhône, grossi par une crue, roulait,
à pleines rives, des Sots d'or et de pourpre et
mon vieil ami me reconduisit jusqu'à la tour
dePhilippe-le-Bel et son dernier mot fut en-
core < A Avignon, ils démoliront tout; &Vil-
leneuvo~ ils vendront tout.* »
Los Suisses imitent avec un lamentable
acharnement le vandalisme des autres peuples.
L'esprit de tradition que l'on dit si vivace et si
fort dans leurs cantons et dans leurs petites
villes, ne les empêche point de démolir les
vieux monuments. I!a no sont même pas
arrêtés par le souci de leurs véritables intérêts.
Leur pays est pour tous lea touristes du monde
un lieu de promenade et d'excursion. Ils de-
vraient donc veiller avec un soin particulier
sur le pittoresque des bourgs et des viMës. Ils
se disent peut-être que leurs montagnes, leurs
glaciers et leurs torrents resteront une <: at-
traction t suffisante pour peupler leurs auber-
ges.Un jour ou l'autre, ils s'apercevront de
la sottise d'un pareil calcul.
Je vous ai dit naguère, comment les gens
de Soleure avaient détruit un magniSque bas-
tion et abattu les arbres centenaires qui le
cour.onnaient. Aujourd'hui ce sont ceux de
Bûron qui viennent de démolir une vieille tour,
dernier débris d'un rempart du moyen âge.
Cette tour carrée, surmontée d'un clocheton et
couverte de tuiles brunes était percée d'une
Mais le régime économique se trouve modiné en
ce qui concerne le bassin, et même la région du
Nord. Les principaux acheteurs des charbons da
Courriëres étaient les gantois. La ville de Gand fait
son gaz avec les houilles do Méricourt-Bligny. Les
marches ne pourront être tenus, et le cas do force
majeure est de droit, en l'occurrence. Les acquéreurs
du passé devront s'adresser ailicurs. Les autres
Compagnies pronteront de l'aubaine et surenchéri-
ront sur leurs tarifs. Par un eSet renexo, la Compa-
gnie de Courrières risque de perdre ses anciens
clients, et le bassin d'en souSrir plus tard.
La Compagnie perd beaucoup, mais est à môme de
supporter le choc, ayant 14 millions do .réserve et
n'ayant pas fait verser par suite du rendement et
des bénéfices acquis à ses actionnaires la totalité
du prix des actions primitives. Ceux quiseront lésés
sont les commerçants deBligny,MéricoartetSal–
laumines. Ils n'auront pas de suite les clients d'au-
trefois, et, le mineur pratiquant le crédit, ils per-
dront un certain nombre da leurs créances. Plu-
sieurs marchands de ces bourgs m'ont exprimé à cet
égard leurs doléances, et se déclarent des victimes
dignes d'intérêt.
Il faudra faire beaucoup, et de tous côtés, pour U-
miter les résultats du malheur.
A Courrièroa
Les opérations se sont poursuivies dans la fossa
n°3.
J'ai pn avoir quelques précieux renseignements
sur le rôle des sauveteurs allemands, dont le nom-
bre est réduit à six. Ils ont pu parvenir aujourd'hui
à la fosse n° 3. Ils ont reconnu que l'incendie ronfle
toujours, mais l'aérage est sufnsant pour permettre
l'exploration.
Au cours de leur visite, les Westphaliens ont
trouvé plus de cinq cents cadavres près de~ l'accro-
chage du puits n° 3.
M. l'Ingénieur Koch, qui m'a renseigné avec une
extrême obligeance, estime que si les Allemands
étaient venus dès samedi, ils eussent pu sauver des
mineurs. Il pense aussi qu'una seconda catastrophe
est possible.
Détails macabres, on a du équarir des chevaux
pour les remonter, 39 cadavre3 ont été retirés.
Par arrêté du préfet, les cadavres des mineurs
sont -ramenés dans des cercueils, ne restent exposés
qu'une heure etsont ensuite immédiatement ense-
yelis. <
La commission parlementaire des mines va faire
une enquête à partir do demain à Courrières.
A. P&WLO'WSKI.
Souscription ouverte par la presse parisienne
S" USTE
Comte d'Harcourt. 1. 500
MM. Colombe! 300
Paul Hermann.< 800
Adolphe Pinto. 200
Souscriptions reçues par la Banque
de Paris et des Pays-Bas
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d'administration. i.OOQ
Bénac, administrateur. 500
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I. Camondo et C' q ë.OOO
E.Chevraut, directeur. 500
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La M'reParo~ 200
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Association desjournalistes rëpublicaina 500
Chambre de commerce belge. 100
Souscriptions reçues par la Banque
de France t
MM. Verncs et C' 5.000
Hottinguer et C' 5.000
Worms et C" 1.000
Mme Ph. Hottinguer. t 500
M. Verzinay. 300
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Charpentier. 100
Vandenzande. 50
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national d'escompte
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Ullmann, directeur. 100
Boyër, directeur.t 100
Narquant, sous-directeur. 50~ h'
Bauer, sous-directeur. 50
Lewandowski, sous-directeur. 50
Employés de la maison Brunet. 23
MM. Tardiveau. 100
Hanin. 100
Andry. 100
Floriet. 100
Delins. 500
Landry. SO
Castelli et H. Dessalles. 100
Autres souscriptions. 79
Souscriptions reçues à laSoci6tégenô<
raie do crédit industriel et commer-*
cial
Société anonyme des mines do Mal&dano 8.000
L'Union des G.'z. i.OOO
MM. Jean Bun'et. 100
le docteur H. 130
Gaucheron. 30
Gallo. 100
Target. 50
LôonBioUay. 50
SuUy'Prudhomme. 100
Mile Bouchaoourt. 20
MM.Janin. 3
Guillet. "f, 2
Total de la 3° liste.64.S77 50
Totaido lai" liste.384.841 35
Total général. ~349.ii8 85
porte par où l'on pénétrait, dans la ville. Elle
gênait la circulation, la circulation de Buren 1
Buronestune toute petite ville, au bord de
l'Aar entre Bienne et Soleure et, là comme
ailleurs, rien n'était plus facile que de déri-
ver le mouvement des rares piétons et des plus
rares voitures soit à droite soit à gauche de la
vieille porte. Celle-ci, d'ailleurs, était classée
comme monument historique par la loi du can-
ton de Berne. Malheureusement la loi de Berne,
comme la loi française, permet le déclassement
et le Grand Conseil bernois a commis la fai-
blesse de se rendre au désir des habitants de
Bûren. Nous avons déjà assisté en France à
quelques aventures du même genre. Les So-
ciétés et les Ligues pour la défense des monu-
ments ont protesté. Les journaux ont publié
des articles indignés (i). Rien n'y a fait. La
tour est par terre.
Je veux citer quelques lignes d'un article du
JoMrMC~eG'e~M (il mars) où est contée la
démolition de la porte do Buren, car ilejst
impossible de mieux exprimer le sentiment de
tristesse et de colère qu'inspirent toutes ces
sauvageries:
-«Privée de sa tour, Buren demeure une ville
ancienne, mais seulement dans les diction-
naires de géographie et dans les livres d'his-
toire. En réalité ce n'est plus qu'un assemblage
~le maisons sans caractère, avec deux rues
proprettes jetées en plein champ, une église
blanchie à la chaux, un petit château très gra-
cieux du dix-septième siècle et cola ne forme
plus un tout, cela n'a plua de contour, plus de
figure.
» Un pont couvert en bois traverse l'Aar qui
chante doucement sous les arches. Sur l'autre
rive, devant une ferme, unevieitle femme est
assise au pâle soleil de février. Nous causons
de la tour.
(i) Voif notamment un article de M. PhiHppa Gqdet~
dansiae_a~~f!e~t
Nouveaux éboulem&nts
Lens, le 15 mars, 8 h. 45. Un ingénieur.qui re-
monte de la fosse n" 2 me dit que de nouveaux
ôboulements se produisent.
Les sauveteurs ont dû tout à l'heure s'enfuir en
entendant un bruit sourd.
Leurs operationssont des plus përilleuses. A. P.
:Ë GH OS
L~aHaire Gapone devient le mystère Gapone.
Aux dépêches contradictoires qui parviennent
de Russie, il n'est même pas possible de savoir
si le célèbre agitateur est libre ou prisonnier.
-Le~S/pt~o annonce qu'il a été arrêté samedi der-
Jnier. La G<3ze/~ <~eP<~r~ûMrg dément formel-
'.lement cette nouvelle.
On sait que des révélations sensationnelles
ont été faites par certains journaux russes,
révétations qui tendraient à montrer' l'ex-père
Gapone sous un jour des plus fâcheux. Il aurait
été en relations secrètes et suivies avec le
comte Witte et M. Timiriasef et aurait touché
du gouvernement russe des sommes considé-
rables avec un mandat facile à deviner. Le e
comte Witte a nié toutes relations avec Geor-
ges Gapone, mais M. Timiriasef a publique-
ment reconnu avoir donné un jour à agitateur
y5,ooo fr. pour une de ses œuvres de la part du
comte Witte. Le P. Gapone demande la consti-
tution d'un jury d'honneur chargé d'élucider
cette affaire et promet à ce propos une déposi-
tion retentissante.
M. Camille Enlart, directeur du musée du
Trocadéro, vient de faire, à Metz, une confé-
rence remarquablesur les traditions architectu-
rales du pays messin. Il a fort bien démontré
.que si certains monuments de Metz et du pays
s'inspirent de l'école germanique vers }e dou-
zième siècle, c'est l'art français qui, au trei-
zième et dans toute la période gothique,
sert de modèle aux architectes messins. La
cathédrale de Metz a été construite sur les
mêhtos dessins que celle de Reims, elle fait
partie de l'école champenoise. En élevant donc
~depo~ jours, au pays messin~ des monuments
romans, inspirés de Worms et de Lambach,
d'une lourdeur et d'une complication germani-
ques, on se trompe, on revient en arrière, on
oublie les traditions d'un pays qui a fourni
spontanément, en architecture gothique, des
monuments d'une élégance dont on ferait bien
aujourd'hui de s'inspirer.
0~
Par arrêté préfectoral, MM. Marius Barroux
et Lucien Lazard viennent d'être nommés le
premier archiviste en chef, le second archiviste-
adjoint du département de la Seine. Tous les
amis de l'histoire parisienne applaudiront cet
avancement, normalement hiérarchique d'ail-
leurs, car tous ont pu apprécier l'érudition
et l'obligeance dont font preuve les deux excel-
lents conservateurs du dépôt du quai Henri-IV.
A Bâle, dans la galerie de la kunst-halle, une
Exposition d'Art français a été organisée sur
l'initiative de la Société locale des Beaux-Arts,
à l'instigation du consul de France, M. Maurice
de Coppet. Un comité avait été constitué à
Paris sous la présidence de M. A. Rodin. C'est
la première fois qu'une entreprise artistique de
ce genre a été tentée à Bâle; elle y a pleinement
réussi. Les oeuvres de nos maîtres et de nos
jeunes artistes les plus qualifiées, signées de
MM.Ciaude Monet, Renoir, Degas, Carrière,
Besnàrd, Carolus 'Durah, Roll. Gottet, Simon,
Henri Martin, Maufra, Desvallières, Pointelin,
Lepère,etc.,ont obtenu le plus vif succès. On
a, de même, beaucoup apprécié les vitrines de
plaquettes, médailles, bijoux et objets d'art de
Charpentier, Gaillard, Dammouse, etc. En
sculpture, quelques beaux bronzes de Bar-
tholomé, de Bourdelte, Pierre Roche, Dampt,
etc. Une salle spéciale, qui n'est pas le moin-
dre attrait de cette Exposition, est consa-
crée à un ensemble d'œuvres de Rodin. Le
soir, a eu lieu, devant un public très nom-
breux, une conférence sur la peinture fran-
çaise contemporaine, par M. Léonce Bénédite,
conservateur du musée du Luxembourg, qui,
aidé de son adjoint, M. Charles Masson, a
veillé à l'organisation et à l'installation de cette
exposition exclusivement française. Dans le
courant de ce mois, nos collaborateurs MM.
André Michel et André Hallays iront à Baie
donner des conférences à l'occasion de cette
exposition.
Cours et conférences de demain, t6 mars: s
A la Faculté des Lettres M. Dumas, le mysticisme,
amphithéâtre Richelieu, à quatre heures. M. Augus-
tin Bernard, te Maroc et la pénétration ouropëenno,
amphithéâtre Turgot, & trois heures et dsmie. A la
section dos sciences religieuses M. Toutaia, cultes en
Grëcetsous la domination romaine, a cinq heares.
M. jGujgnûbert, les origines du christianisme, amphi-
théâtre QUiaot, a Cinq heures. M. Cuitru, Ja Compa-
gnie dos Indes et son oeuvre, amphithéâtre Guizot, a cinq
neuros.
A l'Ecole pratique des Hautes-Etudes (cours formes):
M. Bérard, géographie historique, Chypre, a neuf heures.
Le R. P. Soheif, philologie et antiquités assyriennes,
a deux heures.
Au Coiiëgede Franco: M. d'Arsonval, action physio-
logique des ondes sonores et calorifiques, salle 6, a cinq
nauros. M. 'Wyrouboif, histoire générale des scien-
ces, salle 3 & cinq heures. M. d'Arbois de Jubainville,
langue et littérature celtiques, satio 3, a dix heures.
–M. Bénôdite, philologie etarchéotogio égyptiennes,
satle 3 &M, a cinq heures. M. Gagnât, éptgraphio et
antiquités romaines, salle 4, a midi trois quarts. M.
Couturat, histoire do la logique formelle, salle 8, a
quatre heures trois quarts. M. Paul Leroy-Beaulieu,
économie politique, te crédit, salle 8, à trois heures un
quart. M. LevaMeur, géographie historique et sta-
tistique économique, saUo 5, a deux heures. M. Mo-
roi-Fatio, Dante, le .PM~a~fe et !a Paradis, salle 3, a
dix heures et demie.–M. Lafenestre, la beauté et la
vérité dans les arts du moyen âge et de la Renaissance,
sal!e 5, a trois heures et demie.
A l'Ecole du Louvre (cour Lefuel): M. Salomon Rei-
naeh, archéologie nationale, a dix heures et demie.
M. Migeon, histoire des arts appliques & l'industrie, a
deux heures et demie.
Au Conservatoire des Arts et Métiers M. Levassaur,
économie politique et législation industrieU< amphi-
théâtre C, a huit heures. M. La Verrier, mëtaUurgio
et travaii dos métaux, amphithéâtre B, a huit heures.
M. jAndrë Liesse, économie industrieUe et statistique, a.
neuf Meures un quart, amphithéâtre A.
~i l'~co~o des Hautes-Etudes sociales, ~6, rua de la
'Sorhonne~: M. Yves Gùyot, rEglise et l'Etat se~aMe !M-
conjd Empire,'a cinq heures et demie.
Quel chagrin~ me dit cette bonne Bernoise.
D'ici on la voyait si bien; nous l'aimions
ttant. »
On reconnaîtra un jour peut être que le plai-
sir;de cette simple femme, devant cette chose
vénérable et glorieuse, et son deuil maintenant
devant cette ruine étaient des sentiments beau-
CQHp~MS
tions qui ont inspiré à la municipalité de Büren
sa coupable folio.
}
Apres la Suisse, la Belgique. A Courtra!, la
T~t est traversée par un pont du quinzième
siècle que nanquent deux tours trapues et que
l'on appelle le < Broel ~.Quiconque apassé par
Courtrai se rappelle le charme de ce tableau
pittoresque, I& A)rme gracieuse des arches,
l'harmonie des vieilles pierres. Les ingénieurs
ont décidé de démolir le < Broel Ils avaient
d'abord proposé de jeter à cotte place un pont
méialUque.,Los archéologues de Courtrai se
soj~t élevés contre ceLprojetiacongcudont
h obtenu que Fon construirait un pont de pierre.
La;dommage sera moins grand. Mais ce pont
tout neuf entre ces deux vieilles tours n'en sera
pas moins très ridicule et très laid.
On allègue, naturellement, que !e Broel gène
!a navigation et nuit au débit des eaux. A quoi
les partisans du vieux pont répondent < II
serait très simple de rendre navigable la Petite-
Lys. Si simple qu'on attendra sans doute pour
le faire que la nécessité s'en impose d'urgence,
–ce qui permettra de payer les terrains à
exproprier un certain nombre de fois leur
valeur antuelie. (2).
Il est vrai que pour dédommager Courtrai de
la destruction du Brool, on est en train de lui
bâtir un hôtel des postes gothique. C'est tou-
(2) Article de Jean d'Ardenne, dan~ le journal de
BrCMlloa ~« CAroMt~Me ?1' f~vri~
Au Collège La-Fayette, ii8, boulevard Maleshorbcs
M. Lichtenberger, l'Atsaoe, h, cinq heures.
A l'Institut normal libre de la Madeleine, 10, ruo do
la ViUe-l'Evëque (conférences en anglais) Mme Laca-
thon, Miracle plays or Mysteries, Moral plays or Moiali-
ties, a cinq heures.
Au Musée social, 5, ruo Las-Cases M. Paul Devlnu-
bes, une oxpërienco d'aménagement pastoral et forestier
dans les Pyrénées, à huit heures et demie du soir.
A FEeolo do psychologie, 49, ruo Saint-Andre-des-
Arts, le baron do Baye, sur les Tatars do Crimée, a huit
heures et demie du soir.
A
Demain, à deux heures, courses à Maisons-
Laffitte. Nos pronostics:
Prix du CAew~'M ~eyë~ Petto, Lumineuse.
Prix SorMeMe Poudre-d'Or, Boussote.
Prix du ~'eM~oM~'M Toast, Lagus.
~~t!~
Prix Saint-Pair-du-Mont: Luzerne, Ecots.
IL Y A CENT ANS
YoMn!~ de ~'Ewp~ ~7oM<'Ka~ des DJ~~) )
du 16 mars 1806
Rome, 23 février. Les lettres de Naples
portent, à la date du 21, qu'on a saisi les archi-
ves du gouvernement napolitain sur le convoi
qui transportait en Sicile les effets les plus pré-
cieux de la cour, et que la tempête a forcé de
rentrer dans le golfe de Naples.
Clèves, 10 mars. On ne doute plus ici que
les duchés de Clèves et de Berg ne soient cédés
à la France. Nous avons joui d'une existence si
douce sous la domination éloignée du Cabinet
de Berlin que tout changement dans nos desti-
nées devrait nous paraître terrible mais nos
rapports avec la France sont si directs, si in-
stantanés, qu'il nous en coûtera peu pour en
adopter les lois; nous en avons déjà les mœurs.
Vienne, 2 mars. L'officier français qui se
trouve ici est le général Berthier, parent [frère]
du ministre de la guerre.
Paris, i5 mars. –Décret du 7 mars ratifiant
la nomination faite par l'archevêque de Paris
de six nouveaux chanoines de Notre-Dame et
de l'arehiprêtre de l'église Sainte-Geneviève.
Nominations de préfets. ,)
Un décret du 7 mars porte que le ministre de
l'intérieur fera choix, parmi les élevés de l'école
de Compiègne, de six des sujets les plus distin-
gués d'après le compte qui lui en sera rendu
par le proviseur et le commissaire du gouver-
nement, pour être instruits dans la construction
des instruments de physique et de mathéma-
tiques. Ils seront mis en apprentissage chez
MM. Fortin et Lenoir et chez M. Louis Ber-
thoud.
Spectacles du 16 mars. Opéra .M~
~MOMr a C~~ëre. –Théâtre-Français Ga~o/t
e/ B~an~ la Be//eyerw/ërc.–Opéra-Comique:
M. des CAa/N~MM. .RaoM/ ~r~ ~e~e.
MOWELLES POUTBQUES
Les inventaires des biens des enlises
De graves incidents, dont il a été parlé à ia tri-
bune de la Chambre, sa sont produits aux environs
de Fougères, on vue de la Chapelle-Janson. Une sec-
tion de la 3° compagnie du i0° escadron du train des
équipages qui allait, non pas participer à un inven-
taire mais faire du service en campagne, fut ac-
cueillie par une population hostile qui criait <ï A
bas les crocheteurs Vivo la libert6 puis qui lui
lança des pierres et des morceaux de bois. La plu-
part des manifestants étaient armés de gourdius. Un
d'eux traça une ligne au milieu do la route et défen-
di-t aux soldats d'aller plus loin. Comme le <~apita4no
voulait parlementer, il reçut plusieurs projectiles en
pleine poitrine. Pendant ce temps, le tocsin sonnait.
Durant plus d'un quart d'heure, les ofnciers et les
soldats furent ainsi criblés de cailloux et de mor-
ceaux do bois ils s'abritaient derrière les chevaux
et les fourgons. Enun, le capitaine ordonna demi-
tour.
Une instruction judiciaire a été ouverte aussitôt.
A Sainte-Anne d'Auray, la résistance était très
fortement organisée. Dans toutes la région plus do
10,000 hommes sont armés do fusils do chasse, de
fourches, do haches.
Mais, à la dernière heure, on nous télégraphie
que sous le portique de la basilique d'Auray, te gé-
néral de Charrette, MM. de Lamarzelle, sénateur,
Guilloteaux et do l'EstourbeiUon, députes, ont pro-
noncé des allocutions paci&ques, après lesquelles la
foule s'est dispersée. Les paysans ont regagné les
campagnes.
Partout où les receveurs se présentent, ils troù-
vent les églises gardées et barricadées et le tocsin
sonnant. L'inventaire a échoué à Gouesnach, à
PIoneis, à Plovon, à Treogat, à Plozovet, à Ploneur.
Les Mélos ont tenu pendant deux jours en échec
deux compagnies du li8°, venues pour appuyer
..l'inventaire à Tourch. Deux manifestants, Le Roy,
frère du maire, et Le Bihan, forgeron, ont été arrê-
tés pour avoir frappé iin gendarme. M. Penharùn,
adjoint au maire de Brieo, est suspendu pour avoir
participé à la manifestation lors de l'inventaire.
Aux environs dp Remiremont, lézarde champêtre
do Saint-Maurioe-sur-Moselle, qui fut malmené au
cours de l'inventaire, regagnait son domicile dans la
soirée, quand trois coups de revolver ont été tirés
sur lui.
La gendarmerie a ouvert une enquête.
A Nancy, mardi soir, ont encore eu lieu des ma-
nifestations dont voici un bref résumé Au sortir
d'un ofnco de réparation qui venait d'être célébré à
la cathédrale, une colonne de trois cents manifes-
tants, escortant un de leurs camarades qui venait
d'être arrêté, se rendit devant le bureau de police en
criant Liberté 1 Liberté! 1
Peu après les manifestants sedirigontvers la pré-
fecture, mais ils se heurtent à un barrage d'agents; i
refoulés par ceux-ci, ils remontent la rue et vien-
nent donner contra un escadron do hussarde. Les
manifestants crieut Vivo l'armée Poursuivis par
les hussards, ils se rendent devant les bureaux d'un
journal du Bloc, mais rejoints par les hussards, ils
ne tardent pas à être dispersés. Une vingtaine d'ar-
restations ont été opérées. Dans la nuit, de nom-
breuses afnches do protestation contre les inven-
taires ont été collées sur les mura do ta ville par les
membres de la Jeunesse catholique. Elles n'ont pas
tardé, quoique dûment timbrées, à être lacérées.
Dans la Haute-Loire les paysans fortin&nt les
églises. Dans le Puy-de-Dôme; plusieurs incidents
violents à signaler; à Saulzot-le-froid, près da
jours et toujours la mémo méthode on démo-
lit les monuments, les véritables monuments
d'autrefois, cejiendant que, dans des construc-
tions neuves, on reproduit les styles anciens.
On démolit le vrai, on fabrique du toc.
On voit par l'exemple de Buren et celui de
Courtrai –j'en pourrais citer bien d'autres
que la France n'a point le monopole du vanda-
lisme. Cette conclusion d'ailleurs, n'est point
consolante.
On autorisa naguère les descendants de
Duguay-Trouin à faire exécuter des fouilles
dans l'église Saint-Roch pour y retrouver les
restes de leur ancêtre. Celui-ci Avait été ense-
veli sous la chapelle de la Vierge. Ce fut donc
à cette place que l'on souleva les dalles et que
l'on 61 dos recherches. On n'a point retrouvé
la dépouille de Duguay-Trouin. Mais, au cours
do ces fouilles, il s'est passé un incident re-
grettable et qui montre bien le danger de ces
sortes d'opérations..
Sous lachapeHe_ deïa Vierge on à découvert
unëgrhndo quankitéd;éssements jétéspële-mêlô
une grande quantité d~ôssements jetés pele-m~lo
dans un caveau. Ils ont été enlevés, chargés
dans des voitures et portés aux catacombes.
Par qui et de quel droit ? C'est ce que nul ne
sait.
M. Sellier, le conservateur-adjoint du musée
Carnavalet, a présenté à la commission du
Vieux-Paris un rapport très complet et très
intéressant sur les fouilles do Saint-Roch. Il a
établi la provenance des ossements trouvés
sous la chapelle de la Vierge. Cette chapelle,
postérieure au reste de l'église, date seule-
ment des premières années du dix-huitième
siècle. A deux reprises on y transporta des
ossements, d'abord au dix-huitième siècle,
quand on bâtit la chapelle du Calvaire sur l'em-
placement de l'ancien cimetière, puis au dix-
neuvième~ ouand on construisit le calorifère de
l'église.
Ciermont-Ferrand, un percepteur a e~blessôpar
dcspierres.
Foucherolles, le 14 mare. –M. Ludger, percepteur
d'Orgeval, s'est rendu ce ma~in à Davron (canton do
Poissy) accompagne de M. Vidal, commissaire spé-
cial à Versailles, pour procéder à l'inventaire do
l'église. Ils ont trouvé l'édifice tendu de noir et orna
d'un catafalque comme pour un service funèbre. Le
curé, M. l'abbé Soulard, les a accueillis par la lec-
ture d'une très vivo protestation et la menace d'ex-
communication. Il était entouré de i.ombreuxndëles,
parmi lesquels la comtesse de Galard, femme du
maire de la commune, du marquis de Malet, ancien
colonel, et de plusieurs membres de la famille do
Rougô.
En présence du refus formel d'ouvrir la porto do
la sacristie, les représentants de l'Etat n'ont pu
dresser l'inventaire, et se sont bornés a rédiger un
procès-verbal. (7)'M~ corrMpott~a?~.)
A Rennes, la cour d'appel a confirme les juge-*
ments du tribunal de Dinan condamnant les mani-
festants, M. Henri Bazin, banquier, à un mois do
prison avec sursis l'abbé Le Covec, cure de l'église
de Saint-Malo de Dinan, à huit jours de prison, avec
sursis, pour violences envers les gendarmes; M.
Pierro.~irecteur de l'C/MM~ 2Mt~oMtMge<.Dt?ta'KM
ges le général de division en retraite de Perron, à
dix jours de prison, avec sursis et 200 fr. d'amende;
M. Melpot, tailleur, à 50 fr. d'amende pour coups;
Mma Jeanne Cormeau à 50 fr. d'amende pour ou-
trages, avec sursis.
Au capitaine en retraite de Blignieres, condamna
à six jours de prison, avec sursis, pour avoir arrête
le cheval d'un gendarme, le sursis est enlevé.
L'abbé Daniel, curé do l'église Saint-Sauveur do
Dinan, condamne à deux jours de prison avec sur-
sis, et & i6 fr. d'amende, pour avoir donné un conp
do poing à un gendarme, est acquitte.
La cardinal Richard 'vient d'adresser à tous les
membres do l'épiscopat français une circulaire les
informant que l'assemblée pleniere des archevêques
et èvêques n'aurait lieu.qu'apres Pâques, en raison.
du retard apporte à la publication ofneiello du rè-
glement d'administration publique. 1 1
M. A. Ranc devient rédacteur en chef do l'~lMrora
en remplacement de M. Clemenceau, nomme mi*
nistre do l'intérieur.
M. Curtil, avocat, docteur en droit, secrétaire da
la direction du personnel au ministère do la justice,
est nomme procureur do la République près le tri"
bunal do Grenoble.
Sont nommés chevaliers de la Légion-d'Honneur t
M. Pontaillipr, maire de Ruelle, agent-voyer d'An-
goulôme M. Fasquelle, architecte A Paris M. Bra-:
vard, directeur de l'administration pénitentiaire aux
colonies. w
Sont promus ou nommés dans la Legton-d'Hon.-
neur au grade de commandeur, M. Fontaine, di-:
recteur du travail; au grade d'officier, M. Dutey-
Harispe, publiciste.
Sont nommés chevaliers MM. Grumbaum, vice-
président de la Chambre syndicaio des banquiers en
valeurs à terme près la Bourse do Paris; Barbier,
commandant la compagnie dos sapeurs-pompiers de
Nancy; Cottignies, président do la Société des sau-
veteurs du Nord, a Lille; Giraud, maire d'Oran;
Heirieis, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats
d'Aix; Hygonet, membre de la Chambre de com-
merce de Valence; Porcher-Labreuit, directeur do
la Compagnie d'assurances contre l'incendie,
Fa~'Me~s.t, t
Le préfet de la Seine va faire procéder à bref
délai & do nouvelles élections à la Bourse du Tra-
vail. On se rappelle que la commission administra-
tive élue par les Syndicats a démissionne, jugeant
insufnsanto l'autorité que lui avait conférée un trop
petit nombre d'organisations. Sur les avis des con-
seillers municipaux socialistes, les Syndicats jus-
qu'ici dissidents semblent disposés à prendre part
au prochain scrutin.
GUERRE ET MARINE
Le général Debatisse, commandant lo &° corps
d'armée, est relevé, sur sa demande, pour raison da
santé, de son commandement.
L'amiral Marquis, préfet maritime do Toulon,
ayant infligé un blâme aux gradés qui n'ont pas fait
tout leur devoir dans la manifestation contre l'in-
génieur Tribout, les ouvriers du Syndicat rouge
protestent. Des ouvriers du Mourilionont biâmepar
lettre l'attitude de l'amiral et trois délégués dm
Syndicat sont allés demander au préfet maritime de
lever la punition innigeo aux contremaîtres et chefs
ouvriers du Mourillon. L'amiral ayant répondu qu'il
ne reconnaissait pas au Syndicat le droit do s'im-
miscer dans les questions de discipline, les deiëguûs
se sont retires en déclarant que la conduite do
l'amiral serait considérée comme une provocation.
Les délègues proposeront aux ouvriers do no tra-
vailler que lorsque toutes les conditions du règle-
ment en vigueur dans l'arsenal seront appliquées,
COLONIES
Le JoMt'Ma! o/cM! a publié ce matin dos décréta
rendus sur la proposition des ministres de l'ins-
truction publique et des colonies, et qui complètent
la promotion dite des explorateurs.
Sont promus ou nommes dans la Legion-d'Hon"
neur t
Au grade d'ofncier. M. Bernard, chef d'escadron
d'artillerte coloniale; M. Croa, chef do bataillon au
116° d'infanterie M. Lenfant, chef d'escadron au I'"
régiment d'artillerie coloniale; M. Mazeran, lieute-
nant de vaisseau; M. Rollet do l'Isle, ingénieur hy-
drographea M. Pottier, pharmacien principal de
i"* classe des troupes coloniales.
Au grade d8 chevalier. MM. Carpinetty, capi-'
taine au 2° régiment d'artillerie coloniale DoviUc,
enseigne do vaisseau Le Goiif, pilote de la (lotte
Matha, lieutenant do vaisseau (mission Charoot);
Neuzillet, enseigne do vaisseau de Parseval, lieu-
tenant de vaisseau Rey, lieutenant do vaisseau do
Richard d'Ivry, lieutenant d'infanterie, détache dans
les services des affaires indigènes en Aig~rie;
Roussel, lieutenant au 3° chasseurs d'Afrique; So-
rette, lieutenant do vaisseau Terisse, enseigne de
vaisseau SuperviHe, administrateur-adjoint des
colonies Bravard, directeur de l'administration p6'
Pourquoi n'a-t-on pas laissé dans Saint-Roch
les restes de ceux qui avaient voulu être ense-
velis dans Saint-Roch? Pourquoi les a-t-on
portes aux catacombes ?
Pierre Corneille a été inhumé.dans l'~i'M et
non dans le cimetière do Saint-Roch son acte
d'inhumation que nous possédons en fait foi.
Les restes du poète n'ont donc pu être rappor.
tes au dix-huitième siècle sous la chapelle de
la Vierge. Mais ils ont pu se trouver parmi les
ossements qu'on y a entassés lors do l'installa-
tion des calorifères et peut-être qu'aujourd'hui
sont-ils dans les catacombes.
Je n'ai jamais souhaité que l'on recherchât
les restes de Corneille dans le sous-sol de
Saint-Roeh. Ces exhumations sont inutiles et
peuvent donner lieu à do ridicules méprises. Il
faut laisser les morts en paix dans la tombe
qu'ils se sont choisie. Mais il est particulière-
ment scandaleux de violer ainsi leur sépulture,
sans aucune raison. Lorsqu'il s'agit de la dé-
pouille d'un des plus grands poètes de la
France, il nous semble qu'on aurait pu ne point
risquer cette profanation.
Nous savions que Corneille était enterre dans
Saint-Roch. Une épicaphe et un médaillon le
rappelaient à la foule c'était assez. L'église,
un bel édifice du dix-septième siècle, que déco"
rent d'admirables sculptures du même temps,
pouvait, en quelque manière, sa présenter à
notre imagination comme le MH~M~t~ même
de Corneille. Les chrétiens les plus fervents
eussent toléré cette sorte de dédicace profane
en souvenir de Po~eMC~, del'J~~Gt~'OM, des
F~~Mes et des LoMaM~es ~e ~a ~a~M~e F~er~.
Mais il fallait avoir la piété de respecter la
volonté de Corneille, et laisser ses restes sous
les dalles de sa paroisse.
On devrait, une fois pour toutes, renonce)*
aux fouilles, exhumations et violations de se*
pulturea._
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