Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-01-13
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 janvier 1904 13 janvier 1904
Description : 1904/01/13 (Numéro 12). 1904/01/13 (Numéro 12).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/11/2007
JOURNAL DES DEBATS DU ~ERpREDI 13 JANVIER d 9Q4~
,IoUrt>AL DES DIMA S DTJ M4~~ 8 JANVIER i 991:.
c'jcst~-a-diroïc long d~ la riviëre Yalou et d6 la rivière
'riouincne. il sera établi une zone neutre de 50 kilomStrës'
de large, où ni la Russie ni lo Japon n'auront le droit de
construire des places fortifiées. Le détroit qui sépare la
Corco et le Japon doit n'être jamais ferme aux vaisseaux
russes et il doit demeurer neutre;
5~ En ce'qui concerne ]a Msmdchoune, la Russie n'ac-
cepte aucune condition, mais elle so déclare disposée &
permettre au Japon, ainsi qu'aux autres puissances,
d'avoir des représentants chargès do ses intérêts com-
merciaux..
Pékin, le H janvier. Le ministre de Chine à
'Tokio a télégraphie aujourd'hui au prince Cbing
que, sur !a demande du ministre des aiTaires étran-
gères japonais, il lui faisait la communication sui-
vante « La seconde réponse russe aux propositions
japonaises a été reçue à Tokio, mais eMe est défavo-
rab)o et elle ne peut être acceptée par le Japon qui,
à moins que la Russie n'y apporte des modiûoations,
sera obligé d'avoir promptom.eut recours aux armes.
-En-vue (Tune éventualité pareille, le Japon attend
de la Chine qu'elle observe la plus stricte neu-
tralité. qu'île maintienne l'ordre dans l'empire,
qu'elle protège les étrangers qui demeurent à l'inté-
rieur et qu'elle ait soin surtout de faire régner l'ordre
dans les deux provinces du Chan-Toung et du Yun-
nan, à moins que des puissances étrangères ne sai-
sissent ~e prétexte des désordres et ne fassent un
mouvement agressif dans ces régions, s La dépêche
A profondément impressionne les Chinois qui croient
maintenant que. la guerre est inévitable.
Tokio, le 11 janvier. Une longue conférence des
anciens hommes d'Etat et ministres a eu lieu cet
après-midi..
Les ministres des aSaires étrangères, do la guerre,
de la marins, des nuances et les ~Sefs d'état-major
de la guerre et de la marine y assistaient. Le prési-
dent du Conseil, indisposé, notait pas présent.
Les anciens hommes d'Etat et les principaux mi-
nistres seront appelés demain au Palais.
La Russie envoie, pour garder la légation russe à
.Séoul, un nombre d'hommes égal à celui des gardes
de la.légation japonaise, soit 200, nombre, ûxë par la
convention de 1896.
Berlin, ~e 11 janvier. Le correspondant de la
Gs~e~e de Co~He à Saint-Pétersbourg apprend que
l'administration du chemin de fer de SibÉrie a dé-
clare qu'elle pourrait au premier signe transporter
en quatre semaines 75,000 hommes avec armes et
bagages en Extrême-Orient.
Londres, le 11 janvier. M. Balfour a prononcé
ce soir, à Manchester, un discours consacré presque
entièrement à la question nscale. Au début de son
discours, Ha cependant fait l'allusion suivante à la
situation en Extrême-Orient.
Personne no peut envisager la possibilité d'hostilités,
entre deux grands pays civilises, sans un sentiment
d'inquiétude et d'abattement que tous. ceux qui aiment
]a paix doivent ressentir en pareille occasion..Mais
parce qu'il n'est pas nécessaire, je l'espère pour moi,
do dire que la Grande-Bretagne remplira jusqu'au bout
tous ses engagements et tous ses devoirs de traité vis-a-
vis de chacun de ses alliés, je ne rendrais pas service à
îa.cause de la paix si je discutais publiquement le diffé-
rend entre le Japon et l'empire russe.
A L'ETRANGER
ROYAUME-UNI
LE DUC DE DEVONSHIRE ET M. CHAMBERLAIN
Le li janvier. La correspondance échangée
entre le duc de Devonshire et M. Chamberlain rela-
tivement à la situation du parti libéral unioniste est
fort intéressante et fort importante. Elle est la suite
d'une première correspondance entre ces deux hom-
mes politiques, correspondance restée secrète jus-
qu'ici et qu'il serait peut-être utile de connaître pour
-avoir une opinion vraiment juste de la situation.
La correspondance actuelle qui dure depuis le
23 octobre (avec une interruption de deux mois) com-
mence par une lettre du duc à M. Chamberlain.
Dans cette lettre, le .duo déclare qu'il est illogique
que l'Association centrale unioniste continue de sub-
ventionner les branches locales qui ont adopté la
politique protectionniste, mais il ne voit pas le re-
mède, étant donné le système de direction actuelle.
tl lui semble donc qu'il est < presque impossible,
dans les circonstances actuelles, de maintenir l'exis-
tence de l'organisation libérale unioniste et il ter-
mine en exprimant le désir d'avoir sur ce point l'o-
pinion do M. Chamberlain.
M. Chamberlain,, saisissant l'occasion que lui four-
nit le duc dans la phrase citée plus haut, s'empresse
d'en pronter, et il répond aussitôt qu'il est surpris
que le duc, président de l'Association unioniste, soit
le premier à proposer l'abolition de l'organisation
qui a empêché la dislocation du Royaume-Uni, que
l'Association unioniste a pour but principal d'empê-
cher l'Irlande d'obtenir le A(MMn'a pas changé et qu'il n'y a aucune raison pour sou-
lever une nouvelle question et empêcher les Asso-
ciations unionistes locales de prendre l'attitude qu'il
leur plaît sur les < questions non officielles
Cela dit, M. Chamberlain déclare que la majorité
unioniste est avec lui, et que si le.duc veut s'en
.rendre compte, il n'y a qu'à convoquer un meeting
dupartiau printemps. Si le meeting se prononce
contre lui, M. Chamberlain se retirera; si, au con-
traire, il se prononce pour lui, le duc devra se re-
tirer. s-
Elle est très habile, cette lettre de M. Chamber-
lain, car elle permet aujourd'hui aux protection-
nistes de d!re que si le duo a refusé l'épreuve propo-
sée par M. Chamberlain, c'est parce qu'il savait ou
craignait qu'elle ne lui fût contraire. Le duc de De-
vonshire aurait peut-être bien fait d'accepter le dén
de l'ex-ministre des colonies.
Au lieu d'accepter, le duc écrit'(31 octobre) que la
phrase qu'il a employée dans sa lettre du 83 sur la
presque impossibilité de maintenir l'organisation
unioniste a été plus loin que sa pensée, que tout ce
qu'il a voulu dire, c'est que la neutralité sur la ques-
tion fiscale recommandée par M. Chamberlain para-
lyse le parti unioniste et~qu'il va tâcher de trouver
une solution.
Deux mois après, le 22 décembre, M. Chamberlain
écrit au duc (lequel n'a pas encore trouvé de solu-
tion) que celui-ci, en invitant, lors des élections ré-
centes, les unionistes à ne pas voter pour des candi-
dats non libre-échangistes, a créé une nouvelle et
embarrassante situation qui ne peut durer, car elle
est de nature à aider la cause du ~o~a rt~e, et que
la situation ainsi créée ne peut être régularisée que
par un vote du parti rati&ant l'action du duc.
FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
dn aSjan~er I9M
LES
LIVRES NOUVEAUX
Mé!aages hisior!qnes et MMéFaires
RecMeM oeKëra! des soPicoT. Tome 1" « Société des anciens textes
français (Paris, Firmin-DMot), in-8 de xxxi.871 p.
Tirage sur papier vergé, nombreux fac-similés, re-
liure spéciale, 10 fr.
Dans sa très intéressante introduction, le savant
éditeur de ce curieux Recueil définit ce que l'on doit
exactement entendre par Mces petites satires dialoguées, appelées aussi j'eM
~oM pilés, ne doivent pas être confondues avec. les
MoraKMs, les FARCES, bien qu'elles en aient souvent
porté le titre, fatrasies, cogs-a-NHe, etc.; la M'exécutée en général par des 6e[dws de profession,
qui comportait des chansons et même desolowneries
~m.~etsa:M~), tient surtout de la jp~'a~/elle
Beurit, sous son nom de so~e, du commencement du
quinzième siècle jusqu'aux débuts du dix-septième.
Les so~es qui nous ont été conservées sont en assez
~etit nombre, et il ne pouvait en être autrement, car
ces pièces devaient être en grande partie improvi-
sées. On comprend, dès lors, l'intérêt de ce recueil de
<'eHyMa'e de notre primitif théâtre.
Le premier tome, qui vient de paraître, renferme
neuf de ces piécettes, dont la première, fragments
d'une sotie à trois personnages, semble remonter
aux environs de l'an 1420.
'Viennent ensuite ~s :Tro~ Galans (Rouen,
1445), ~s.Me~tM .propos (Rouen,, 1461),~ .FoHed~
~o<'r:cr~ (Paris ? 1465)., les Deux Gallans et une
/enMMe ~Mt sde !\Co~ta (Paris, 1499), Fo~e ~o6ance (Lyon, vers 1500).
11 va sans dire que chacune de ces malicieuses say-
nètes est précédée d'une excellente notice de. M.
F.mite Picot.
11 en est une dernière, des plas étendues et dos
plus curieuses,.Farce MOM~eHe ~onïHsec <~M$reK~
~oMUMM~Mt MMK~eM< ? MOK~ e! le logent de
~Qn-CdMCftOM ~«!)'
..A cela le-d~cj-êpond, l~jan~i&r~ par une Longue
lettre dont le passage principal esf~ehn où il de--
clare que M. Chamberlain n'a pas apprécie à sa juste
valeur la gravité de la question soulevée par lu:, et
qu'il est impossible que des gens qui sont en désac-
cord avec la politique nscale do M. Chamberlain
puissent sur d'autres qoestron~ se trouver ~nis.
Ureconnait'quet'associa-tion unioniste a~e for-
mee pour combattre le 7to??te rt~e mais il Tait re-
marquer que la question -a change en ce sens q~ ce
n'est pas la question d'Irlande mais la question'Rs-
cale qui est devant le pays et qui sera celle sur ta'-
qucUese feront les prochaines élections générales.
Finalement le duo conseille une dissolution sans.
bruit de l'Association unioniste et est prôt à s'en-
tendre avec M. Chamberlain sur les moyens d'opérer
cette dissolution.
Le dernier mot reste à M. Chamberlain qui .sou-
tient que l'existence de l'Association unioniste est
nécessaire au parti unioniste, que si elle doit être
dissoute, c'est à ceux qui le composent qu'il appar-
tient de le décider et qu'il va lui-même convoquer
une réunion pour étudier la situation et décider ce
qu'il convient de faire.
Tout d'abord, la conséquence de cette correspon-
dance est que le duc de Devonshire abdique, en quel-
que sorte, et que M.Chamberlain a, très adroitement,
pris la direction du parti unioniste et s'est substitué
à son ancien chef. Voilà le fait capital.
Ensuite, si l'on peut dire que M. Chamberlain,
comme l'écrit le duc de Devonshire, n'attribue pas
assez d'importance à son projet fiscal, puisque! in-
siste sur la question du ~onM rule, la vérité est que
le duc de Devonshire, à son tour, n'attribue pas as-
sez d'importance à la question d'Irlande. En tacticien
électoral de premier ordre qu'il est, M. Chamberlain
sait fort bien que, si importante que soit la question
fiscale, il est dans les esprits des Anglais d'autres
questions toujours présentes, celle de l'instruction
publique et celle de l'Irlande. Sur la première, comme
sur la seconde, il est tout à fait d'accord avec les
conservateurs et, en rappelant que le 7KMM6 rule est
toujours une question N:ua!Munionistes qui pouvaient être entraînés à voter con-
tre lui sur la question fiscale. C'est dans sa lettre du
26 octobre que M. Chamberlain disait
« L'objet principal de l'Association (l'Association
unioniste) est d'empêcher le retour d'un gouverne-
ment hoHM ?'M~' et, à ce point de vue, les choses
n'ont pas changé. »
II faut reconnaître que M. Chamberlain était bon
prophète, car que disait M. Redmond, à Waterford,
le 5 janvier? Voici comment le chef du parti irlan-
dais s'est exprimé dans son discours à ses électeurs
Il est des politiciens anglais qui croient ou préten-
dent croire que parce que le parti irlandais a accepté
le politique de la loi agraire, il a abandonné la re-
vendication du /KWM r:~ ou tout au moins l'a ajour-
née. Il est temps de détromper ces Messieurs, et
c'est'pourquoi je déclare que le mouvement ?tome
~M~e)' doit être mis au premier rang; et nous avons
l'intention de faire bientôt comprendre auxpoliticiens
anglais de tous les partis qu'aucune concession d'au-
cune espèce, sur n'importe quel autre sujet, n'enga-
gera le parti irlandais à ajourner d'une heure la re-
vendication du droit de l'Irlande de se gouverner
elle-même. Pendant la session prochaine, des op-
portunités exeeptionnnellea se présenteront de faire
valoir, cette réclamation nationale. Les partis poli-
tiques anglais sont, actuellement disloqués et désor-
ganisés et, quant à la grande majorité antiirlandaise
de 150 voix, je crois qu'elle ne pourra survivre à la
session qu'avec l'aide du parti irlandais, tandis que
le parti libéral ne peut arriver au pouvoir sans ses
suffrages
Ce discours du 5 janvier est la justification de la
lettre de M. Chamberlain, et il explique pourquoi il
rappelle avec tant de force que le premier devoir
des unionistes est d'empêcher le /!o~e rule. Comme
le dit M. Redmond et comme le reconnaissent les li-
béraux, le parti libéral ne peut revenir au pouvoir
que s'il a pour lui les Irlandais. Or, les Irlandais ont
voté avec les conservateurs pour la loi sur l'instruc-
tion publique (que le parti libéral voudrait abroger)
parce que cette loi donne certains avantages
aux écoles confessionnelles. Cette complaisance
leur a valu leur loi agraire. Les unionistes, tout
en repoussant le AoMM'?'M~e, sont toujours prêts
à faire des concessions aux Irlandais, afin d'empêcher
le retour des libéraux au pouvoir, et, comme ils dé-
tiennent en ce moment le gouvernement, ils peuvent
encore acheter le concours des Irlandais, qui, de leur
coté, sans renoncer à leurs revendications, sont tou-
jours disposés à accepter tout ce qu'on leur oUre.
M. Chamberlain est convaincu que la question Es-
cale sera décidée aux prochaines élections par une
lutte entre les deux partis, que les unionistes auront
besoin de toutes leurs forces pour empêcher les libé-
raux de remportar une victoire partielle ou totale et
que, cela étant, le plus sûr moyen de rallier les con-
servateurs et les unionistes est de relever la ban-
nière antiirlandaise et de représenter une victoire
possible des libéraux comme le triomphe du /MMMS
rM!6. –(De notre correspondant de Londres.)
M. Balfour vient de'pronohcer un discours à Man-
chester. Il a refusé de soulever l'éventualité d'une
guerre entre le~Japon et la Russie, tout en affirmant
qu'au cas où cette guerre éclaterait l'Angleterre ob-
servérajt envers ses alliés toutes les "obligations qui
découlent des traités.
M. Balfour, passant à un autre sujet, dit que les
mots de protection et de libreé-change avaient leur
raison d'être en 1845. Aujourd'hui le pays se trouve
en face de nouveaux problèmes et d'un nouvel état
de choses. M. Balfour ne croit pas que l'école du
laisser-faire soit admissible aujourd'hui. Ceux qui
ze disent libre-échangistes sont simplement de libres
importateurs.
M. Balfour déclare que rien ne lui tient plus au
cœur que la continuation de l'unité du parti unio-
niste, mais il faut agir avec précaution quand on en
est à un de ces moments, critiques où l'on se trouve
en présence d'un nouveau programme et où il faut
prendre une décision radicale. Pour lui, il désire
vivement éviter que l'on puisse dire que, par une
action prompte et inconsidérée, il à-rompu l'unité el
ruiné l'avenir de son parti.
M. Balfour dit que toute réaction en matière fis-
cale, en ce qui concerne les colonies, mettrait l'Em-
pire en danger.
On annonce, d'autre part, de Londres que M. Bro-
drick a prononcé, hier soir également, un discours
à ses électeurs de Guildford et que M, Chamberlain
a parlé à Birmingham dans un banquet.
Mta~ en pire (Paris, vers 1461), dont on ne sera!
peut-être pas fâché de voir transcrire ici l'analyse
< Les sots (autrement dit les Ge?M MOMMaua;) ex-
posent leur programme et le développent en plu-
sieurs couplets, tous termines par ce refrain <: Ainsi
serons-nous gens nouveaulx ». Les anciens ont rendu
la tâche difficile à leurs successeurs, car ils ont tout
donné, tout dépensé; mais les nouveaux gouver-
nants s'appliquent à mieux faire. Le monde entre
en scène et les trois sots lui font de belles promes-
ses. Il leur expose gravement ses doléances: il de-
mande l'ordre, la paix, la tranquille jouissance de
ses biens. Les gens nouveaux ne le laissent pas
achever. Ils se chargent de le protéger, mais il leur
faut de l'argent. Sans attendre la réponse, ils forcent
le monde de les suivre pour le loger en lieu sûr, et
ils le mènent d'abord à. Mal, puis de Mal au Pire,~
c'est-à-dire qu'ils conduisent toute chose « de mal en
pire
La moralité de la pièce est facile à déduire, car
cela est malheureusement de tous les temps. On dit
aujourd'hui en style trivial < Plus cela change,
plus c'est la même chose On. s'en aperçoit en plus
d'un lieu et la vieille sottie du quinzième siècle sem-
ble bien être toujours d'actualité.
.Me~otres poMf .seruM' s ~ht~oM'e de France MtM
~VapoMoM, écrits, à Sainte-Hélène, sous sa dictée,
par les généraux qui ont partagé sa captivité.
Edition nouvelle avec introduction, notes et ap-
pendices par DÉsiRÉ LACROIX, ancien attaché à la
commission de la correspondance de Napoléon I~.
Tome premier. -Garnier, in-18 de ix-557 p.,
3 fr. 50.
C'est une fort bonne idée qu'ont eue les éditeurs
de réimprimer ces Mémoires qui doivent indispensa-
blement faire partie de toute bibliothèque « napo-
léonienne c'en est une meilleure, encore peut-
être, d'en avoir connë la tâche à M. Désiré Lacroix,
si bien qualiné par ses travaux similaires, pour me-
ner cette publication à bonne fin. La réimpression
actuelle est faite d'après le. texte des « dictées & pu-
bliées, en 1830, par les généraux Gourgaud et Mon-
tholon. Elle formera 5 volumes in-18, de plus de 500
pages chacun, au lieu des 9 volumes in-8 de l'édition
précitée.
L'érudit M. D. Lacroix a sérieusement respecté le
texte primitif, sauf en ce qni concerne les noms de
personnes et de lieux dont il a dû souvent rectifier
l'orthographe défectueuse. En maints passages, au
moyen de notes nombreuses, il a complété ou éclairci
des faits historiques, dont on se rappellerait peut-
être insufSsamment k's détails aujourd'hui. Enûn, il
.M- Chatnberlain. a jBst).a.e acpr.(t .1~ gu~pre.sua- t
africaine et a parle très longuement de la situation ) i
dans le Sud de l'Afrique.
L'orateur a vanté l'habileté de lord Milner comme
administrateur.
M. Chamberlain a dit que, sans âne union plus J
étroite avec les colonies, l'Angleterre serait menacée '<
de tomber au rang de puissance de cinquième ordre. ]
Son commerce extérieur serait réduit â~des bagatel- ]
les son commerce colonial déclinerait également, j
Les débats de-1'anaire Whitaker. Wright ont corn- j J
mence à Londres. M. Whitaker est inculpé de procé-
dés frauduleux dans la gestion de la Co?-po?-a1900. M~ Wright avait fait publier de faux bilans de
la Société qui donnaient à cette entreprise une appa-
rënco Hérissante, tandis qu'en réalité. elle était en J
faillite.
L'acc~ation expose que Whitaker Wright est in-
culpé de fausses déclarations faites par écrit dans le
but de tromper ses actionnaires. -x Ce serait un `
scandale, dit l'accusation, .si les jurés trouvaient
qu'aucun article'de loi ne vise les actes de l'accusé i
Aucun actionnaire ne recevra un sou, et ilyaen
plus 3 millions sterling de dettes ».
ALSACE-LORRAINE
On nous ëcnt de Strasbourg
~L'incident de Lunèville & prend des proportions
démesurées, écrit le yoMrMc~d'~MCs dans un long
article où les appréciations du romps et du JoMr~
des De&aEu en'et, ce n'est qu'aujourd'hui lundi, après le re-
pos forcé du dimanche, que les journaux de la ré-
gion peuvent commenter l'expulsion de M. l'abbé
Delsor..
Commençons par citer un nouvel extrait du
Vo!As6o D'où vient au préfet de Nancy sa sagesse ? M, Delsor
n'est parti de Strasbourg pour Lun.ëviUe que jeudi après-
midi. Arrivé le soir dans cette ville, il descendit chez M.
H:ege)i, dîna avec lui et voûtait se rendre ensuite a la
réunion, sans avoir fait part à personne de ce qu'il dirait
dans sa conférence. La seule chose qu'il dit aux convi-
ves au sujet de la réunion, ce fut de les prier de ne pas
le présenter à l'assemblée dans un discours spécial do
bienvenue, proférant se présenter lui-même. En agissant
ainsi, M. Delsor voulait prudemment prévenir toute
fausse interprétation de sa présence a Lunéville. A cent
pas à peiao do la maison de M. Hœgeli, le commissaire
de police, M. Licnhard, l'arrêta et lui lut l'arrête d'expul-
sion.
Le yoMr~a~ de Co~ar, organe de M. l'abbé Wet-
terlé, juge l'incident en trois lignes:
Décidément, le ministère Combes va bien. Il semble
s'appliquer à rendre le régime rëpublioain de la France
très populaire en Alsace-Lorraine.
La O&er~sa&MtSc~e LaM~es~e~M~sr présente l'inci-
dent sous un jour qui laisse entrevoir toutes les dou-
loureuses conséquences qui s'en dégageront
Si l'horreur et le dégoût que soulèvent en nous les
agissements du gouvernement français pouvaient encore
être augmentés, ils auraient atteint leur dernière limite à
la suite de ces deux mesures aussi impuissantes que
ridicules qui frappent d'anciens compatriotes. De pareilles
choses ont aussi leur bon côte. Elles doivent nécessaire-
ment secouer aussi parmi nous les jeunes éléments qui,
jusqu'à présent, restaient inactifs à bouder dans leur'
coin et les amener a prendre part à la tâche politique
actuelle et à se frayer un chemin & l'aide du nouvel état
de choses. Certes, chez nous on peut encore mieux vivre
et mieux travailler.
Dans la'Lo~W~er Vo~ss~MMM.le ton est encore
plus net
S'il existe vraiment en Alsace-Lorraine quelqu'un qui
dispose d'un dernier reste de sentiments ~protestataires,
les événements qui se déroulent depuis quelques années
en France sont faits pour enlever a la France d'aujour-
d'hui presque toutes les sympathies.
Le Vo~sMs~ de Bâle exprime des opinions analo-
gues et ajoute
Le régime du R'M!dans le cœur des Alsaciens les dernières traces du vieil
attachement a la France. Il fait plus pour la germanisa-
tion de l'Alsace-Lorraine que ne sut jamais faire aucun
gouvernement allemand.
On se doute bien que les journaux immigrés s'en-~
tendront à exploiter à leur manière cet état .de
choses.
La Frète Presse, organe socialiste de Strasbourg,
essaye, après la Ga~eMe de jFT-Œ~c/bt-t, de mettre
l'incident de Lunéville en parallèle avec l'interdic-
tion d'une réunion socialiste que MM. Bebel et
Bueb projetaient de. faire sur territoire français,
à Wissembach, cette réunion ayant été interdite par
les autorités allemandes à Mulhouse. Cela se passait
en 1895. Mais alors il s'agissait d'agitateurs alle-
mands venus en France pour s'occuper de leurs pro-
pres anaires. La question alsacienne n'avait rien à
y voir. Il sera cependant difficile de faire com-
prendre cette nuance à la Gazette de FraMC/brt.
L'~st repM&HefKM fait à M. l'abbé Delsor un gros
grief d'avoir -voulu parler à des gens du peuple leur
bon patois alsacien. Le premier devoir, dit l'organe
de la préfecture de Nancy, ce serait d'enseigner aux
Alsaciens qui passent la frontière les éléments de la
langue française. Ce journal se souvient-il peut-être
que, depuis l'annexion de l'Alsace à la France, sous
Louis XIV et sous tous les régimes, à travers
deux siècles d'une douce tutelle, les pasteurs pro-
testants prêchèrent librement à leurs ndëles en
langue allemande sans être jamais entravés.
AUTRICHE-HONGRIE
La commission Budgétaire de la délégation autri-
chienne a discuté le budget des affaires étrangères.
Tous les orateurs, même ceux de l'opposition, se sont
déclarés satisfaits de la politique étrangère. Le comte
de Schoenborn a exprimé le désir de voir les rela-
tions avec la France s'aaermir:< Dans le dévelop-
pement ultérieur de la question d'Orient, a-t-il dit,
des circonstances peuvent, survenir où, en mainte-
nant les arrangements existants avec les autrespays,
il nous serait très utile de marcher d~aceord avec la
France.
Répondant au député jeune tchèque Kramarz, le
comte Goluchowski, ministre, a déclaré que la Triple
Alliance continuerait de former à l'avenir la base de
la politique.
En ce qui concerne la Turquie, l'Autriohe-Hpngric
et la Russie ont décidé de prendre elles-mêmes cor-
taines mesures tendantes à introduire un contrôle
plus actif. En ce qui concerne la Macédoine, les
puissances sont d'avis que deux années suffiront
pour exécuter les mesures de contrôle.
a ajoute, en appendice, le texte intégral de pièces
officielles que Napoléon n'a citées que par fragments.
Le premier tome, qui vient de paraître, a trait au
siège de Toulon, au 13 vendémiaire, aux campagnes
d'Italie, en 1796-1797, à la journée du 18 fructidor et
à la paix de Campo-Formio, Des cartes et plans de
détail permettent de suivre les opérations de guerre
dirigées par Napoléon.
Voyais e~ Fro'Mce, par ÂRDOUiN-DuMAZET. 89<= sé-
rie, Bordelais et Périgord; 30° série, Gascogne.
Berger-Levrault, 2 vol. in-18 de.!407et;340 pp., avec
plans et croquis 3 fr. 50 chaque volume.
C'est au pays des vins et au pays des Landes que
sont consacrés ces deux tomes, où, non moins que
leurs devanciers, se rencontrent les descriptions pit-
toresques de sites et de mœurs, en même temps que
les renseignements les plus soigneusement contrôlés
et les plus exacts sur la vie économique des régions
dont il s'agit. La plus grande partie du dernier de
ces volumes a trait aux Landes, à ce désert des vieux
géographes, devenu, en moins de cinquante ans, un
des pays les plus riches et les plus florissants de la
France, grâce à l'œuvre merveilleuse du reboise-
ment de ces contrées misérables. Aussi ces pages
nouvelles ne seront-elles pas, sans doute, les moins
goûtées de la publication considérable entreprise et
poursuivie avec tant de talent et de succès par M. Ar-
douin-Dumazet. F. D.
J. D'ANiN.– La~MeHe? i vol. in-16, chez Plon.
3 fr. 50.
Ce petit roman oppose deux jounesnlles,NeIl et
Nellie, qui sont cousines. Au premier abord, elles
paraissent se ressembler. Mais Nell, née d'une mère
américaine, et élevée en Amérique, a l'esprit plus
net, le sens plus averti, plus de jugement et de ca-
ractère. Je ne crois pas, dit-elle, que le but idéal
de la vie soit le bonheur égoïste. Etre une jeune
aile du. monde enviée et courtisée~ une jeune femme
brillante, entourée d'hommages, même la mère
heureuse de beaux enfants. cela ne suffirait pas à
mon bonheur. Depuis des années déjà, le bonheur.
m'apparait dans le développement do l'intellectua-
lité, des facultés de l'esprit, de l'âme, du cœur en
un mot, de faire rendre à son être tout ce qu'il peut
donner. Voilà pourquoi. j'ai essayé de tout.
Voilà pourquoi encore j'ai été professeur dans des
écoles populaires, -visiteuse de pauvres, inspectrice
de fabrique; pourquoi j'ai étttdié comme MMrseet
pratique près d'un an dans un hôpital
Nellie, au contraire, est un type charmant de pc-
Apres.ce.délai.'les ~aactipuna~ËS dil contrôle se- t
ront retires, mais on continuera la surveillance gé-
nérale.
Parmi les mesures projetées, dont le ministre fait
ressortir la grande importance, figure la réforme de
la gendarmerie. Faisant allusion aux.rësuKatsex-
'eelients obtenus en Crète; qui sont d.us, en première
ligne aux Italiens, le ministre dit que c'est pour ce
motif qu'on a chargé un général italien de la rëor-
ganisation de la gendarmerie.
Cette gendarmerie sera aussi chargée do~surve~l-
ler les autorites. turques et l'administration ainsi
que d'empêcher les 'violences contre la population
chrétienne.
En ce qui concerne l'assertion de M. Kramarz, qui
a blâmé les éloges faits par le .ministre à ia Grèce, le
comte Goluohowski a répondu qu'à plusieurs re-
prises, les années dernières, il avait dû critiquer
d'une manière sévère l'attitude de la Grèce, mais,
au moment où existe la preuve positive que la Grèce
a adhéré au programme de réformes, c'est justice de
relever ce changement.
H faut aussi constater que, tandis que les anciens
~gouvernements bulgares s'opposaient aux réformes,
le gouvernement bulgare actuel s'efforce d'observer
une attitude correcte.
Passant à l'exposé de la situation en Serbie, le
comte Goluchowski afnrmo que l'Autriche a pour
principe de ne pas s'immiscer dans les aS'aires inté-
Tieures des Etats balkaniques. Il observe toutefois
que 16 roi de Serbie n'a pas pris suffisamment à cœur
les avis de l'empereur François-Joseph et du tsar, et
qu'il s'est entoure de personnages avec lesquels les
représentants autrichiens ne pouvaient entretenir de
rapports < D'ailleurs, a-t-il dit, nous n'avons au-
cune autre raison de témoigner de l'antipathie à la
Serbie, et nous désirons entretenir les meilleurs rap-
ports avec elle. »
Parlant de la question du M ne pouvoir comprendre, qu'après son expose, on
puisse parler de violence faite aux sentiments des ca-
tholiques.
PORTUGAL
Le vicomte André de Claverie vient .de mourir
d'une congestion cérébrale à Lisbonne, ou il résidait
depuis 1880. Le vicomte de Oaverie, qui avait exercé
en France la profession d'ingénieur civil, s'était
consacre par ia suite au journalisme. Il fut long-
temps à Lisbonne le correspondant du F~aro. Le
.ToMfM~ des ~~a~ a publié à plusieurs reprises
d'intéressantes correspondances du vicomte de Cta-
-verie, et tout dernièrement encore, il nous envoyait
une série de lettres sur le voyage du roi Alphonse X11I
à Lisbonne.. Le consul de France et une délégation.
de l'Association des journalistes assistaient à ses ob-
sèques..
SERBIE
Dans le dernier 'Conseil des ministres, sous la pré-
sidence du roi, on a décidé que la réception habi-
tuelle du jour de l'an à la cour n'aura pas lieu cette
année. Demain, le roi se rendra, accompagné des
membres du gouvernement an grand complet, à To- j
pola, où sera célébré le soir de la Saint-Sylvestre
(ancien style) le centième anniversaire delà première
insurrection serbe. Jeudi, 1" janvier, à midi, aura
lieu le retour ~Belgrade.
M. Martin, secrétaire de la légation de France, est
arrivé à Belgrade. Les ministres de France et de
Belgique partiront probablement aujourd'hui. Le
ministre de Roumanie part pour Bucarest.
SOMALILAND
Au War Ofnce anglais en a reçu hier la dépêche
officielle suivante:
Le gênerai Egerton, à la tête de 3,200 hommes, dont
un miUier d'indigènes, a attaque le li janvier a Jidballi
5,000 derviches qui composaient selon tonte apparence le
corps principal des troupes du mou.Uah. L'ennemi exécuta
une charge; mais, pris entre des feux de flanc et'des
feux de front, il lâcha pied. La cavalerie anglaise le pour-
suivit pendant 10 milles.
Les pertes du moullah sont d'un millier d'hommes, de
nombreux prisonniers et MO fusils. Les pertes anglaises
sont de 41 hommes, dont 8 ofnoiers tués, 9 blessés et 1
manquant. BRÉSIL
A la suite d'un nouvel échange de notes entre
M. Decrais, ministre de France, et M. de Rio Branco,
ministre des affaires étrangères, le modus t~eMcH
est rétabli. Les deux ministres ont convenu que le
délai de dénonciation serait d'une année au lieu de
six mois.
Le récent incident est donc ainsi terminé d'une
façon amicale.
PANAMA
M. Hay, secrétaire d'Etat, a répondu à la deuxième
note présentée par le général Reyes, de la part de la
Colombie, que les Etats-Unis refusaient de rouvrir
la question de Panama. Il a rappelé le dernier Mes-
sage-'du Président Rooseveit au Congrès, et a décidé
de soumettre au Sénat américain les dernières pro-
positions du général Reyes.
Une pétition des habitants de New-Hawen(Con-
necticut) invite le Sénat à ne pas ratiner le traité
Hay-Bunau-VariUa sans avoir fait une enquête sé-
rieuse sur la conduite des Etats-Unis à l'égard de la
Colombie. La bonne réputation des Etats-Unis, qui
ont toujours respecté les droits des faibles, exige cette
enquête préalable. URUGUAY
URUGUAY
La situation va en s'aggravant de jour en jour, les
négociations de paix n'ont eu, semble-t-il, aucun ré-
sultat, le président ayant retiré les propositions que
les nationalistes ou &~cos avaient entièrement ac-
ceptées. Le gouvernement a pris les dispositions
militaires les plus importantes, douze mille hommes
étant déjà mobilisés. Les mesures d'ordre sont appli-
quées avec une rigueur exceptionnelle. Dans le
Nord et dans l'Est, il se trouverait de forts groupes
nationalistes en armes. Il se produit toujours des
escarmouches sans grande importance. Les travaux
agricoles, dans l'intérieur, sont paralysés. 11 n'y a
pas, à Montevideo, un seul navire de guerre.
COLONIES ET PROTECTORATS
TUNISIE
Le nomme Bachillat Aumet, gendarme retraité,
colon aux environs de Sousse, a été assassiné près
de Sahline. Le mobile du crime est le vol. On pense
que les assassins sont des indigènes.
tite Française, gracieuse comme un pastel, âme frêle
et comme parfumée. Mais elle est pauvre et Nell est
riche. Toules deux vont passer l'hiver à Rome, sous
la garde d'une tante. Et ici se produit le quiproquo
qui forme très simplement le ressort du drame. On
sait qu'une des cousines est pauvre. Et comme Nell
est active et instruite, tout le monde imagine qu'avec
tant de qualités elle a par surcroît la pauvreté. C'est
donc à Nellie, qui n'a pas de dot, mais à sa délica-
tesse, qui passe pour riche, qu'un beau prince romain,
ruiné et harcelé, fait la cour. Ici une peinture du
monde romain, et une des réceptions de la Villa Mé-
dicis, faite d'après nature, et qui est des plus jolies.
Naturellement Cesare et son oncle le cardinal se re-
plient précipitamment en apprenant leur méprise.
L'épreuve est un peu rude pour Nellie, qui avait
aimé l'Italien sans démêler son caractère. 'NeU
épouse un jeune diplomate intelligent, et pour que
tout finisse bien, constitue à Nellie une dot de
300,000 fr.–H. B.
~Zabiello. 1 vol. in-18; 3 fr. 50. Dujarric.
Quatre nouvelles composent ce volume de l'auteur
polonais. Elles sont d'une grande originalité et d'une
saveur toute particulière. On chercherait vainement
chez nos auteurs français ce ton, cotte sensibilité,
cette candeur d'observation, cette façon de voir les
choses par le détail vivant et ému. Le mystérieux
amour du Chant ~erro~pM est d'un grand charme,
et Par MMS so~'ës d'htuer est un vrai drame. Mlle de
Zabiello a traduit ces beaux récits dans une langue
ferme, souple, nette et gracieuse, qui ne sont jamais
la gaucherie d'une traduction.
B!M!egraph!e seiemtiCqae
L'7tVpMO SET, professeur de chimie médicale à l'Université
de Montpellier. 1 vol. in-18 de 540 p. 0. Doin.
M. Grasset a essayé, non sans succès, de faire une
synthèse psychologique de l'hypnotisme en se fon-
dant sur les travaux de Pierre Janet, relatifs à la
distinction du psychisme supérieur et du psychisme
inférieur. Pour lui, la caractéristique de l'hypnose
est l'état de suggeatibiiité, comme le veut Bernheim,
mais avec cette diiTérence qu'il n'entend pas lier à
la suggestibilité la persuasion, le conseil et l'ensei-
gnement. Ce livre est très documenté et répond à
beaucoup do questions que se posent souvent sans
pouvoir les résoudre tous ceux qu'intéresse l'hypno-
tisme. Ce livre est d'ailleurs très étudié et très digne
de celui qui l'a écrit.
'DE eOTeN~EN'ANH
M. James Boyle, consul des Etat-Unis à Livorpool,
dit dans un très intéressant rapport à son gouverne-
ment, publié par le Bureau du commerce et du tra-
vail de novembre dernier et relatif au développe-
ment* des champs de culture de coton
Ces eSbrts furent généralement considères au début,
aussi bien en Angleterre qu'aux Etats-Unis, comme con-
damnë&à l'insuccès, et, en fait, beaucoup de ceux qui
prenaient une part active dans cette entreprise étaient
rien moins que certains du succès. L'impression est
tout autre maintenant parmi ceux qui se sont tenus au
courant. Ces expériences de culture de coton sont en
grande partie faites dans les colonies anglaises, mais.il-
en est fait également dans les colonies allemandes, fran-
çaises, portugaises et italiennes.
La Russie fait des efforts énergiques pour augmenter
la production dans ses possessions asiatiques, et Cuba
est également signalé comme un pays susceptible de
produire le coton. La culture du coton dans les colo-
nies allemandes a été entreprise par le « Comité colo-
nial scientifique x, et quoique naturellement il n'y a pas
de large production jusqu'à ce jour, des expériences ont
ëtë faites, les échantillons récoltes ont ëtë approuves et
il est question que le consul allemand à Galverston con-
clue convention pour que de jeunes Allemands soient
envoyés aux Etats-Unis pour devenir des pionniers com-
pétents dans des entreprises coloniales.
Les intérêts français ne sont pas moins grandement
intéressés dans la question. Il n'est donc pas surprenant
qu'une entreprise .impartante comme l' « Association.ço-
tonniëre coloniale x se. soit formée pour encourager la
culture du coton dans les colonies françaises en tête des-
quelles sont les régions de l'Afrique occidentale fran-
çaise, particulièrement favorables à cette culture. On dit
qu'on a l'espoir de voir la France approvisionnée d'une
quantité appréciable de coton venant de cette source.
Une note communiquée aux journaux de Londres
dit:
La commission franco-anglaise de délimitation du Ni-
ger au lac Tchad, parjie de Machena, le 22 novembre,
arrivera dans quelques semaines au lac Tchad et aura
ainsi terminé ses travaux. Jusqu'ici la position des lo-
calités mentionnées dans l'accord anglo-français de 1898
a ëtë reconnue comme assez exactement indiquée sur la
carte; toutefois, J~atan Kari, à l'Est du Sokoto, point
très important que l'on croyait dans la sphère française,
est au contraire à 5 milles de la frontière du côte anglais.
La délimitation de frontière ainsi établie ne permet
cependant pas a la France de relier facilement le Niger
au lac Tchad.-Les Français, pour établir les communica-
tions qui leur manquent, seraient obligés de demander
do~ grands sacrifices de territoires à l'Angleterre.
GHO S
Jeudi prochain, à l'occasion du premier de
l'an orthodoxe, le ministre de Bulgarie recevra,
de deux heures à trois heures et demie, io3, bou-
levard Haussmann, les membres de la colonie
bulgare et les personnes en relations avec la lé-
gation.
Le discours d'usage à l'assemblée générale de
laCroix-Rouge, qui aura lieu le i5 mai pro-
chain, sera prononcé par notre éminent colla-
borateur, M. René Bazin, de l'Académie fran-
çaise.
<~<
Un certain nombre d'amis d'Henry Becque
ont tenu, hier, une réunion tendante à préparer
l'érection d'un monument à la mémoire de l'au-
teur des Cor&MM~.
M. Victorien Sardou présidait il exposa
l'objet de la réunion, puis l'on décida de nom-
mer une commission qui étudiera les mesures
à prendre pour perpétuer la mémoire d'Henry
Becque. Elèvera-t-on simplement, sur la tombe
du maître,un monument commémoratif? Henry
Becque aura-t-il son buste sur une des pelouses
du parc Monceau ou du Luxembourg ? Com-
ment réunira-t-on, enfin, les fonds nécessaires
à cette œuvre de commémoration ?
Tels sont les points qu'auront à examiner les
commissaires qu'on a élus, et dont voici les
noms: MM. Victorien Sardou, Alfred Capus,
Maurice Donnay, de Porto-Riche, Jean Julhen,
Lucien Descaves, Ancey, Hervieu, Xavier Roux,
Paul Mounet, Emile Fabre, Mirbeau, Henry
Bauer, Antoine, Bernheim, Aderer et Serge
Basset.
<*w
On prête au Conseil municipal de Vincennes
l'intention de demander au ministre de la
guerre la désaffectation du vieux fort, qui lui
serait cédé et où serait constitué un musée his-
torique.
L'assemblée générale de la Société des Amis
du Louvre a eu lieu à l'Ecole des Beaux-Arts.
Après une éloquente allocution de M. Georges
Berger, membre de l'Institut, président, M. G.-
Alexis Godillot, trésorier, a présenté le budget
et M. Raymond Kœchlin, secrétaire général, a
lu le rapport annuel sur la situation de la So-
ciété. ËHe s'est augmentée en ioo3 de près de
3oo membres et en compte aujourd'hui !,65o,
avec un budget de près de 40,000 fr. Aucune
acquisition importante n'a été faite en igo3 pour
le Louvre, mais grâce à ses réserves, la Société
peut espérer faire don, l'an prochain, au Musée,
d'une œuvre considérable et qui lui fera hon-
neur. °
Pour clôturer la séance, M. Louis Legrand,
conseiller d'Etat, vice-président, a lu un éloge
de Sauvageot, morceau très intéressant et qui a
beaucoup charmé le nombreux auditoire réuni
dans l'hémicycle.
<
Mme Laure de Maupassant, mère du grand
écrivain, a laissé par testament à la Société des
gens de lettres une somme de 3,5oo fr., avec la
mission de veiller au bon état, au moyen des
revenus de cette somme, de la sépulture de Guy
de Maupassant et, principalement, de la garnir
de neurs..
<~
La quatrième conférence de « l'Action sociale
de la femme )) sera donnée le vendredi i5 jan-
vier, à deux heures, dans la salle- de la Société
d'horticulture.
.N~MO~sTKe, SM~/M<:OM, psyc/teur BERNHEiM,professear à la Faculté de Méde-
cine de Nancy. 8° édit., revue et augmentée.
i vol. in-8" de 690 pages. 0. Doin.
On se rappelle les nombreuses études entreprises
par l'auteur sur ce sujet et ses annexes. La première
édition de son livre a été rapidement épuisée. Celle
qui vient de paraître aura le même succès, car au
fond M. Bernheim a écrit un vrai traite d'hypnotisme,
et c'est à ce livre qu'ont naturellement recours ceux
qui veulent s'initier à toutes les particularités et
même aux singularités des phénomènes hypnotiques.
Tout ce que nous savons à cet égard se trouve dans
l'ouvrage de M. Bernheim. H. DE P.
tB!Mt«graph!e étraagére
Gosstp /ro?K Pans (1864-1869), par ANTnoNY B. NoRTH
PEA.T. Londres, Kegan Paul, Trench, Trùbner
et G",1903.
Les lettres contenues dans ce volume furent en-
voyées quotidiennement de Paris pendant les années
1864àl870parM.Anthony B. North Peat, attaché
au cabinet du ministre de l'intérieur, qui mourut
des suites d'un accident au commencement du siège
de Paris. Ces lettres étaient adressées au JM'or~tK~
Sà laYor&s/tM'e Post. En sa qualité d'attache, M.
North Peat apprenait chaque matin par les dépêches
les événements marquants survenus dans le monde
entier. Et il faisait profiter abondamment de ses lu-
mières ses lecteurs anglais.
Parmi les lettres qu'on vient de réimprimer, ce
sont naturellement celles qui ont trait à la vie pari-
sienne, littéraire et mondaine, qui demeurent le
plus intéressantes. Le Paris si vivant et si brillant
du second Empire possédait, en M. North Peat, un
peintre attentif et sympathique. On lira aujourd'hui
encore avec p.eont ses chroniques sur Etretat, La-
martine, Gustave Doré. Et l'on relira avec plaisir
certaines anecdotes sur les grands personnages du
temps, anecdotés contées avec esprits dans un excel-
lent style de journaliste.
The JM/ë oy VoMatfa, par S. 6. TALLSNTYRE. 2 vol.
Londres, Smith, Elder et C', 1903.
Soigneusement et judicieusement documentée,
composée avec méthode, ordonnée avec clarté et
avec goût, la biographie de Voltaire que vient de pu-
blier M. S. G. TallGDtyre mérite d'être bien accueil-
lie du public anglais. M. Taltentyre, retraçant-l'his-
toire do la vie et'des oeuvres do Voltaire, a choisi la
M.- André Hallays parlera « de l'Art et des
souvenirs de la vieille France D.
<
H y a, rue Mollet, une.œuvre que .ne conna!t
ceftainement pas la charité privée. C'est une.
crèche, installée au numéro 86 de cette rue.
Elle reçoit tous les'jours vingt enfants et en re-
fuse presque autant. Les lits.manquent. Ajou-
tez que pour les vingts privilégies il n'y a que
six lits, tous vieux, casses et boiteux. Heureux
ceux qui pourront y dormir. Il faudrait pour
répondre aux demandes encore une quinzaine
de lits. On 'ne demande point des merveilles
d'ébénisterie. Non, quinze vieux lits feraient
l'affaire, et si l'on n'a pas chez soi un meuble
inutile, M. Bette, 10, rue des Batignolles, se
charge de recevoir les souscriptions.
<~
La Société protectrice des animaux, après un
sérieux examen de la question du do~Mtg~, après
avoir pris l'avis des cavaliers compétents, sports-
men ou officiers, avait nettement condamné
cette pratique et demandé aux Sociétés de cour-
ses que des mesures soient prises pour en inter-
dire l'usage.
Les fiers coursiers sont dans la joie. Le Code
des courses a, par des amendements à son arti-
cle 47, prescrit des mesures de rigueur à l'égafd
de tous ceux (propriétaires, entraîneurs ou joc-
keys) qui feront, à l'avenir, usage du ~o~g\
La mesure, s'il y a lieu, sera-t-elle appliquée
aux raids et courses militaires?
Le Conseil municipal de Paris a le culte de
la paix. Il le pratique et ne se borné pas aie
prêcher. Nous n'en voulons pour preuve qu'une
décision récente les employés d'octroi vont
être désarmés. Ils avaient droit à un « briquet )).
Ils ne le portaient point. Ces armes étaient dé-
posées dans un local de l'avenue Victoria, au
nombre de près de 3,ooo. On va faire briller ces
sabres au feu des enchères non sans en avoir
déposé une ou deux paires à Carnavalet. C'est
i le'commencement du désarmement..
IL Y A CENT ANS
./oM~K<~ de~ Dë~a/s du 13 janvier 1804
(22nivôseanXII)
Constantinople, 26 décembre.– Les beys.
d'Egypte ont fait des propositions de paix au
Sultan. H y a lieu d'espérer que tout se termi-
nera par un arrangement qui rendra l'Egypte à
la Porte.
Paris, 12 janvier. –11 résulte d'un jugement
du tribunal d'appel de Paris que la contrainte
par corps ne peut être exercée en vertu de juge-
ments antérieurs à son abolition.
Un voyageur,, récemment arrivé de Constan-
tinople, a fait d'intéressantes observations sur
les incendies si communs dans cette vil!e. L'an-
nonce du feu est faite par de gros tambours que
l'on bat sur les tours les plus voisines du lieu
où il a éclaté la garde frappe le pavé des rues
avec des massues de fer et crie « Au feu )). Le
Grand-Seigneur est sommé trois fois de paraî-
tre lorsque l'incendie dure depuis une heure,
il est tenu de se montrer et de distribuer aux
pompiers, de sa propre main,, des piastres dont
sont chargés quelques mulets qui le suivent.
Les hommes demeurent de sang-froid et se
contentent de s'écrier de temps en temps
« Dieu est miséricordieux )) mais les femmes
entrent en fureur, poussent des cris, entourent
Sa Hautesse et paraissent attribuer la catastro-
phe à sa mauvaise administration.
Ordonnance du préfet de police, Dubois, pres-
crivant aux journaux de n'annoncer les médica-
ments qu'après son autorisation.
Variété sur un livre d'Alphonse Leroy: M~e-
cine ?na/e7-He//c OM ~'e/e~er e/ ~e co~-cr~er les
e;aM~ l'auteur y proteste contre la méthode,
dite à la Jean-Jacques, qui consiste à exposer
les enfants nouveau-nés au grand froid.
Feuilleton sur Br~nM:cM~f.
Spectacles du 13 janvier.–Opéra: 7p/g'ëHeK ~u/~c, P~c/:e. –.Théâtre-Français /e 7~
/u~ S/M/fe~e~re a~oMreM.v.–Opéra-Comique
Fe/ L~ Porte-Saint-Martin: première
représentation de Un /n~ de po/Me aMg/j~e.
–Théâtre des Jeunes-Elèves première repré-
sentation de la ~/gMr ~Mg'e.
NOUVELLES DU JOUR
Un discours de M. Combes
M. Combes a prononcé un discours, hier soir, au
banquet organisé par le comité républicain du com-
meree.et de l'industrie. On sait ce qu'est ce comité,
présidé par M. Mascuraud, et avec quelle ardeur il
multiplie les apothéoses pour les hommes politiques
au pouvoir. A un comité qui tient ?. Henri Brisson
pour un dieu, l'éloquence de M. Combes devait gran-
dement agréer, c'est ce qui est arrive.
Après un discours de M. Maseuraud, dans lequel
cet orateur explique que son comité avait < le des-
sein très net et très avouable d'aboutir sans aucun
retard à l'application de certains principes démocra-
tiques et à la réalisation des réformes attendues par
le commerce qu'il tenait « avec non moins de fer-
meté au rigoureux maintien de la paix, si nécessaire
au fonctionnement normal des ateliers et des usines »
et conclu, avec une logique plutôt extraordinaire,
que c'était pour cela qu'il soutenait de toute son
énergie le Cabinet actuel contre les semeurs de
désordre d'où qu'ils viennent M. Trouillot a pris la
parole, et ensuite M. le président du Conseil.
M. Combes a débuté par des déclarations opti-
mistes sur la situation financière et commerciale
deIaFranee:
Le gouvernement, ajoute le président du Conseit.
s'adressant au comité, trouve dans votre œuvre un
réconfort, il y voit la preuve que sa politique générale
si violemment et si injustement attaquée comme con-
traire a la prospérité du pays, a i'appui du commerce et
de l'industrie français. Jamais le crédit do la Franco ne
s'est présente sous un jour plus rassurant; jamais l'état
des anaires n'a donne moins d'inquiétude à co pays.
M. Combes rappelle l'exposé rassurant de la situa-
tion SnaJicière fait par le ministre des unanoes lors
de la discussion du budget, et M. Combes fait hon-
neur de cette situation au gouvernement. Il dit en-
méthode qui s'imposait, semble-t-i!. Il a mené do
front l'histoire de la vie, l'analyse littéraire et la
discussion des ouvrages de l'auteur de Ca~cH~g.
Il était difncite de traiter séparément de' l'homme
et de l'oeuvre, tant ils s'expliquent et se commentent
mutuellement. C'est une question que les critiques
s'amusent encore à discuter que de savoir s'il y a
lieu de se féliciter du passage de Voltaire ici-bas ou
s'il faut au.contraire déplorer l'œuvrs de destruction
et de négation qu'il a accomplie. M. Tallentyre dé-
fend énargiquement la première de ces opinions. Il
attribue à Voltaire une influence excellente et lui
rend grâces d'avoir puissamment contribué à l'af-
franchissement de l'esprit humain. « Nous tous,
écrit M. Tallentyre, qui cueillons aujourd'hui les
fruits de l'arbre de la liberté, qui avons le droit d'a-
dorer Dieu comme nous l'entendons, qui pouvons
penser, enseigner et faire tout ce que nous voulons
à condition de ne pas léser autrui, nous sommes re-
devables de ce bienfait a Voltai-re. Ainsi parle M.
Tallentyre, qui ne parait pas se douter que l'arbre
de la liberté traverse présentement une maladie de
croissance assez grave dans le .pays même de Vol-
taire.
La CaMe~ra~, vers de FRANCESCO CmESA. Un
beau volume illustré.–Baldini Castoldi et G" édi-
teurs, Milan.
Rien n'incline mieux les âmes mystiques à la
rêverie religieuse que la paix obscure des grandes
cathédrales*gothiques. C'est moins, toutefois, l'œuvre
d'un poète mystique que l'œuvre d'un poète histo-
rien à la fois et philosophe que cette suite de sonnets
composés par M. Chiesa à la gloire d'une cathédrale.
Il ne semble point que M. Chiesa ait eu en vue dans
ses vers descriptifs et méditatifs telle cathédrale de
préférence à une autre.
C'est la cathédrale en soi, la cathédrale en tant
que symbole de la chrétienté médiévale qui l'inspire.
Les sonnets de M. Chiesa sont écrits du premier au
dernier dans une langue sonore et pure, très châ-
tiée et très littéraire. M. Chiesa a dû étudier avec
conscience et amour les excellents ouvriers du son-
net italien, auteurs de tant de menus chefs-d'œuvre.
Des illustrations souvent originales ajoutent à l'intérêt
de cet ouvrage. A cette première partie intitulée la
Ca~/M~ra~ en succédera une deuxième La -R'~t~
(le château féodai, la « burg ~), puis une troisième
enfin consacrée à Cité MM~o'Më. Nous ne manque-
rons point d'annoncer à nos lecteurs ces divers ou-
vrages au fur et à mesure de leur apparition on.lt-
brairie.–M.M.
,IoUrt>AL DES DIMA S DTJ M4~~ 8 JANVIER i 991:.
c'jcst~-a-diroïc long d~ la riviëre Yalou et d6 la rivière
'riouincne. il sera établi une zone neutre de 50 kilomStrës'
de large, où ni la Russie ni lo Japon n'auront le droit de
construire des places fortifiées. Le détroit qui sépare la
Corco et le Japon doit n'être jamais ferme aux vaisseaux
russes et il doit demeurer neutre;
5~ En ce'qui concerne ]a Msmdchoune, la Russie n'ac-
cepte aucune condition, mais elle so déclare disposée &
permettre au Japon, ainsi qu'aux autres puissances,
d'avoir des représentants chargès do ses intérêts com-
merciaux..
Pékin, le H janvier. Le ministre de Chine à
'Tokio a télégraphie aujourd'hui au prince Cbing
que, sur !a demande du ministre des aiTaires étran-
gères japonais, il lui faisait la communication sui-
vante « La seconde réponse russe aux propositions
japonaises a été reçue à Tokio, mais eMe est défavo-
rab)o et elle ne peut être acceptée par le Japon qui,
à moins que la Russie n'y apporte des modiûoations,
sera obligé d'avoir promptom.eut recours aux armes.
-En-vue (Tune éventualité pareille, le Japon attend
de la Chine qu'elle observe la plus stricte neu-
tralité. qu'île maintienne l'ordre dans l'empire,
qu'elle protège les étrangers qui demeurent à l'inté-
rieur et qu'elle ait soin surtout de faire régner l'ordre
dans les deux provinces du Chan-Toung et du Yun-
nan, à moins que des puissances étrangères ne sai-
sissent ~e prétexte des désordres et ne fassent un
mouvement agressif dans ces régions, s La dépêche
A profondément impressionne les Chinois qui croient
maintenant que. la guerre est inévitable.
Tokio, le 11 janvier. Une longue conférence des
anciens hommes d'Etat et ministres a eu lieu cet
après-midi..
Les ministres des aSaires étrangères, do la guerre,
de la marins, des nuances et les ~Sefs d'état-major
de la guerre et de la marine y assistaient. Le prési-
dent du Conseil, indisposé, notait pas présent.
Les anciens hommes d'Etat et les principaux mi-
nistres seront appelés demain au Palais.
La Russie envoie, pour garder la légation russe à
.Séoul, un nombre d'hommes égal à celui des gardes
de la.légation japonaise, soit 200, nombre, ûxë par la
convention de 1896.
Berlin, ~e 11 janvier. Le correspondant de la
Gs~e~e de Co~He à Saint-Pétersbourg apprend que
l'administration du chemin de fer de SibÉrie a dé-
clare qu'elle pourrait au premier signe transporter
en quatre semaines 75,000 hommes avec armes et
bagages en Extrême-Orient.
Londres, le 11 janvier. M. Balfour a prononcé
ce soir, à Manchester, un discours consacré presque
entièrement à la question nscale. Au début de son
discours, Ha cependant fait l'allusion suivante à la
situation en Extrême-Orient.
Personne no peut envisager la possibilité d'hostilités,
entre deux grands pays civilises, sans un sentiment
d'inquiétude et d'abattement que tous. ceux qui aiment
]a paix doivent ressentir en pareille occasion..Mais
parce qu'il n'est pas nécessaire, je l'espère pour moi,
do dire que la Grande-Bretagne remplira jusqu'au bout
tous ses engagements et tous ses devoirs de traité vis-a-
vis de chacun de ses alliés, je ne rendrais pas service à
îa.cause de la paix si je discutais publiquement le diffé-
rend entre le Japon et l'empire russe.
A L'ETRANGER
ROYAUME-UNI
LE DUC DE DEVONSHIRE ET M. CHAMBERLAIN
Le li janvier. La correspondance échangée
entre le duc de Devonshire et M. Chamberlain rela-
tivement à la situation du parti libéral unioniste est
fort intéressante et fort importante. Elle est la suite
d'une première correspondance entre ces deux hom-
mes politiques, correspondance restée secrète jus-
qu'ici et qu'il serait peut-être utile de connaître pour
-avoir une opinion vraiment juste de la situation.
La correspondance actuelle qui dure depuis le
23 octobre (avec une interruption de deux mois) com-
mence par une lettre du duc à M. Chamberlain.
Dans cette lettre, le .duo déclare qu'il est illogique
que l'Association centrale unioniste continue de sub-
ventionner les branches locales qui ont adopté la
politique protectionniste, mais il ne voit pas le re-
mède, étant donné le système de direction actuelle.
tl lui semble donc qu'il est < presque impossible,
dans les circonstances actuelles, de maintenir l'exis-
tence de l'organisation libérale unioniste et il ter-
mine en exprimant le désir d'avoir sur ce point l'o-
pinion do M. Chamberlain.
M. Chamberlain,, saisissant l'occasion que lui four-
nit le duc dans la phrase citée plus haut, s'empresse
d'en pronter, et il répond aussitôt qu'il est surpris
que le duc, président de l'Association unioniste, soit
le premier à proposer l'abolition de l'organisation
qui a empêché la dislocation du Royaume-Uni, que
l'Association unioniste a pour but principal d'empê-
cher l'Irlande d'obtenir le A(MMn'a pas changé et qu'il n'y a aucune raison pour sou-
lever une nouvelle question et empêcher les Asso-
ciations unionistes locales de prendre l'attitude qu'il
leur plaît sur les < questions non officielles
Cela dit, M. Chamberlain déclare que la majorité
unioniste est avec lui, et que si le.duc veut s'en
.rendre compte, il n'y a qu'à convoquer un meeting
dupartiau printemps. Si le meeting se prononce
contre lui, M. Chamberlain se retirera; si, au con-
traire, il se prononce pour lui, le duc devra se re-
tirer. s-
Elle est très habile, cette lettre de M. Chamber-
lain, car elle permet aujourd'hui aux protection-
nistes de d!re que si le duo a refusé l'épreuve propo-
sée par M. Chamberlain, c'est parce qu'il savait ou
craignait qu'elle ne lui fût contraire. Le duc de De-
vonshire aurait peut-être bien fait d'accepter le dén
de l'ex-ministre des colonies.
Au lieu d'accepter, le duc écrit'(31 octobre) que la
phrase qu'il a employée dans sa lettre du 83 sur la
presque impossibilité de maintenir l'organisation
unioniste a été plus loin que sa pensée, que tout ce
qu'il a voulu dire, c'est que la neutralité sur la ques-
tion fiscale recommandée par M. Chamberlain para-
lyse le parti unioniste et~qu'il va tâcher de trouver
une solution.
Deux mois après, le 22 décembre, M. Chamberlain
écrit au duc (lequel n'a pas encore trouvé de solu-
tion) que celui-ci, en invitant, lors des élections ré-
centes, les unionistes à ne pas voter pour des candi-
dats non libre-échangistes, a créé une nouvelle et
embarrassante situation qui ne peut durer, car elle
est de nature à aider la cause du ~o~a rt~e, et que
la situation ainsi créée ne peut être régularisée que
par un vote du parti rati&ant l'action du duc.
FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
dn aSjan~er I9M
LES
LIVRES NOUVEAUX
Mé!aages hisior!qnes et MMéFaires
RecMeM oeKëra! des so
français (Paris, Firmin-DMot), in-8 de xxxi.871 p.
Tirage sur papier vergé, nombreux fac-similés, re-
liure spéciale, 10 fr.
Dans sa très intéressante introduction, le savant
éditeur de ce curieux Recueil définit ce que l'on doit
exactement entendre par M
~oM pilés, ne doivent pas être confondues avec. les
MoraKMs, les FARCES, bien qu'elles en aient souvent
porté le titre, fatrasies, cogs-a-NHe, etc.; la M
qui comportait des chansons et même desolowneries
~m.~etsa:M~), tient surtout de la jp~'a~/elle
Beurit, sous son nom de so~e, du commencement du
quinzième siècle jusqu'aux débuts du dix-septième.
Les so~es qui nous ont été conservées sont en assez
~etit nombre, et il ne pouvait en être autrement, car
ces pièces devaient être en grande partie improvi-
sées. On comprend, dès lors, l'intérêt de ce recueil de
<'eHyMa'e de notre primitif théâtre.
Le premier tome, qui vient de paraître, renferme
neuf de ces piécettes, dont la première, fragments
d'une sotie à trois personnages, semble remonter
aux environs de l'an 1420.
'Viennent ensuite ~s :Tro~ Galans (Rouen,
1445), ~s.Me~tM .propos (Rouen,, 1461),~ .FoHed~
~o<'r:cr~ (Paris ? 1465)., les Deux Gallans et une
/enMMe ~Mt sde !
11 va sans dire que chacune de ces malicieuses say-
nètes est précédée d'une excellente notice de. M.
F.mite Picot.
11 en est une dernière, des plas étendues et dos
plus curieuses,.Farce MOM~eHe ~onïHsec <~M$reK~
~oMUMM~Mt MMK~eM< ? MOK~ e! le logent de
~Qn-CdMCftOM ~«!)'
..A cela le-d~cj-êpond, l~jan~i&r~ par une Longue
lettre dont le passage principal esf~ehn où il de--
clare que M. Chamberlain n'a pas apprécie à sa juste
valeur la gravité de la question soulevée par lu:, et
qu'il est impossible que des gens qui sont en désac-
cord avec la politique nscale do M. Chamberlain
puissent sur d'autres qoestron~ se trouver ~nis.
Ureconnait'quet'associa-tion unioniste a~e for-
mee pour combattre le 7to??te rt~e mais il Tait re-
marquer que la question -a change en ce sens q~ ce
n'est pas la question d'Irlande mais la question'Rs-
cale qui est devant le pays et qui sera celle sur ta'-
qucUese feront les prochaines élections générales.
Finalement le duo conseille une dissolution sans.
bruit de l'Association unioniste et est prôt à s'en-
tendre avec M. Chamberlain sur les moyens d'opérer
cette dissolution.
Le dernier mot reste à M. Chamberlain qui .sou-
tient que l'existence de l'Association unioniste est
nécessaire au parti unioniste, que si elle doit être
dissoute, c'est à ceux qui le composent qu'il appar-
tient de le décider et qu'il va lui-même convoquer
une réunion pour étudier la situation et décider ce
qu'il convient de faire.
Tout d'abord, la conséquence de cette correspon-
dance est que le duc de Devonshire abdique, en quel-
que sorte, et que M.Chamberlain a, très adroitement,
pris la direction du parti unioniste et s'est substitué
à son ancien chef. Voilà le fait capital.
Ensuite, si l'on peut dire que M. Chamberlain,
comme l'écrit le duc de Devonshire, n'attribue pas
assez d'importance à son projet fiscal, puisque! in-
siste sur la question du ~onM rule, la vérité est que
le duc de Devonshire, à son tour, n'attribue pas as-
sez d'importance à la question d'Irlande. En tacticien
électoral de premier ordre qu'il est, M. Chamberlain
sait fort bien que, si importante que soit la question
fiscale, il est dans les esprits des Anglais d'autres
questions toujours présentes, celle de l'instruction
publique et celle de l'Irlande. Sur la première, comme
sur la seconde, il est tout à fait d'accord avec les
conservateurs et, en rappelant que le 7KMM6 rule est
toujours une question N:ua!M
tre lui sur la question fiscale. C'est dans sa lettre du
26 octobre que M. Chamberlain disait
« L'objet principal de l'Association (l'Association
unioniste) est d'empêcher le retour d'un gouverne-
ment hoHM ?'M~' et, à ce point de vue, les choses
n'ont pas changé. »
II faut reconnaître que M. Chamberlain était bon
prophète, car que disait M. Redmond, à Waterford,
le 5 janvier? Voici comment le chef du parti irlan-
dais s'est exprimé dans son discours à ses électeurs
Il est des politiciens anglais qui croient ou préten-
dent croire que parce que le parti irlandais a accepté
le politique de la loi agraire, il a abandonné la re-
vendication du /KWM r:~ ou tout au moins l'a ajour-
née. Il est temps de détromper ces Messieurs, et
c'est'pourquoi je déclare que le mouvement ?tome
~M~e)' doit être mis au premier rang; et nous avons
l'intention de faire bientôt comprendre auxpoliticiens
anglais de tous les partis qu'aucune concession d'au-
cune espèce, sur n'importe quel autre sujet, n'enga-
gera le parti irlandais à ajourner d'une heure la re-
vendication du droit de l'Irlande de se gouverner
elle-même. Pendant la session prochaine, des op-
portunités exeeptionnnellea se présenteront de faire
valoir, cette réclamation nationale. Les partis poli-
tiques anglais sont, actuellement disloqués et désor-
ganisés et, quant à la grande majorité antiirlandaise
de 150 voix, je crois qu'elle ne pourra survivre à la
session qu'avec l'aide du parti irlandais, tandis que
le parti libéral ne peut arriver au pouvoir sans ses
suffrages
Ce discours du 5 janvier est la justification de la
lettre de M. Chamberlain, et il explique pourquoi il
rappelle avec tant de force que le premier devoir
des unionistes est d'empêcher le /!o~e rule. Comme
le dit M. Redmond et comme le reconnaissent les li-
béraux, le parti libéral ne peut revenir au pouvoir
que s'il a pour lui les Irlandais. Or, les Irlandais ont
voté avec les conservateurs pour la loi sur l'instruc-
tion publique (que le parti libéral voudrait abroger)
parce que cette loi donne certains avantages
aux écoles confessionnelles. Cette complaisance
leur a valu leur loi agraire. Les unionistes, tout
en repoussant le AoMM'?'M~e, sont toujours prêts
à faire des concessions aux Irlandais, afin d'empêcher
le retour des libéraux au pouvoir, et, comme ils dé-
tiennent en ce moment le gouvernement, ils peuvent
encore acheter le concours des Irlandais, qui, de leur
coté, sans renoncer à leurs revendications, sont tou-
jours disposés à accepter tout ce qu'on leur oUre.
M. Chamberlain est convaincu que la question Es-
cale sera décidée aux prochaines élections par une
lutte entre les deux partis, que les unionistes auront
besoin de toutes leurs forces pour empêcher les libé-
raux de remportar une victoire partielle ou totale et
que, cela étant, le plus sûr moyen de rallier les con-
servateurs et les unionistes est de relever la ban-
nière antiirlandaise et de représenter une victoire
possible des libéraux comme le triomphe du /MMMS
rM!6. –(De notre correspondant de Londres.)
M. Balfour vient de'pronohcer un discours à Man-
chester. Il a refusé de soulever l'éventualité d'une
guerre entre le~Japon et la Russie, tout en affirmant
qu'au cas où cette guerre éclaterait l'Angleterre ob-
servérajt envers ses alliés toutes les "obligations qui
découlent des traités.
M. Balfour, passant à un autre sujet, dit que les
mots de protection et de libreé-change avaient leur
raison d'être en 1845. Aujourd'hui le pays se trouve
en face de nouveaux problèmes et d'un nouvel état
de choses. M. Balfour ne croit pas que l'école du
laisser-faire soit admissible aujourd'hui. Ceux qui
ze disent libre-échangistes sont simplement de libres
importateurs.
M. Balfour déclare que rien ne lui tient plus au
cœur que la continuation de l'unité du parti unio-
niste, mais il faut agir avec précaution quand on en
est à un de ces moments, critiques où l'on se trouve
en présence d'un nouveau programme et où il faut
prendre une décision radicale. Pour lui, il désire
vivement éviter que l'on puisse dire que, par une
action prompte et inconsidérée, il à-rompu l'unité el
ruiné l'avenir de son parti.
M. Balfour dit que toute réaction en matière fis-
cale, en ce qui concerne les colonies, mettrait l'Em-
pire en danger.
On annonce, d'autre part, de Londres que M. Bro-
drick a prononcé, hier soir également, un discours
à ses électeurs de Guildford et que M, Chamberlain
a parlé à Birmingham dans un banquet.
Mta~ en pire (Paris, vers 1461), dont on ne sera!
peut-être pas fâché de voir transcrire ici l'analyse
< Les sots (autrement dit les Ge?M MOMMaua;) ex-
posent leur programme et le développent en plu-
sieurs couplets, tous termines par ce refrain <: Ainsi
serons-nous gens nouveaulx ». Les anciens ont rendu
la tâche difficile à leurs successeurs, car ils ont tout
donné, tout dépensé; mais les nouveaux gouver-
nants s'appliquent à mieux faire. Le monde entre
en scène et les trois sots lui font de belles promes-
ses. Il leur expose gravement ses doléances: il de-
mande l'ordre, la paix, la tranquille jouissance de
ses biens. Les gens nouveaux ne le laissent pas
achever. Ils se chargent de le protéger, mais il leur
faut de l'argent. Sans attendre la réponse, ils forcent
le monde de les suivre pour le loger en lieu sûr, et
ils le mènent d'abord à. Mal, puis de Mal au Pire,~
c'est-à-dire qu'ils conduisent toute chose « de mal en
pire
La moralité de la pièce est facile à déduire, car
cela est malheureusement de tous les temps. On dit
aujourd'hui en style trivial < Plus cela change,
plus c'est la même chose On. s'en aperçoit en plus
d'un lieu et la vieille sottie du quinzième siècle sem-
ble bien être toujours d'actualité.
.Me~otres poMf .seruM' s ~ht~oM'e de France MtM
~VapoMoM, écrits, à Sainte-Hélène, sous sa dictée,
par les généraux qui ont partagé sa captivité.
Edition nouvelle avec introduction, notes et ap-
pendices par DÉsiRÉ LACROIX, ancien attaché à la
commission de la correspondance de Napoléon I~.
Tome premier. -Garnier, in-18 de ix-557 p.,
3 fr. 50.
C'est une fort bonne idée qu'ont eue les éditeurs
de réimprimer ces Mémoires qui doivent indispensa-
blement faire partie de toute bibliothèque « napo-
léonienne c'en est une meilleure, encore peut-
être, d'en avoir connë la tâche à M. Désiré Lacroix,
si bien qualiné par ses travaux similaires, pour me-
ner cette publication à bonne fin. La réimpression
actuelle est faite d'après le. texte des « dictées & pu-
bliées, en 1830, par les généraux Gourgaud et Mon-
tholon. Elle formera 5 volumes in-18, de plus de 500
pages chacun, au lieu des 9 volumes in-8 de l'édition
précitée.
L'érudit M. D. Lacroix a sérieusement respecté le
texte primitif, sauf en ce qni concerne les noms de
personnes et de lieux dont il a dû souvent rectifier
l'orthographe défectueuse. En maints passages, au
moyen de notes nombreuses, il a complété ou éclairci
des faits historiques, dont on se rappellerait peut-
être insufSsamment k's détails aujourd'hui. Enûn, il
.M- Chatnberlain. a jBst).a.e acpr.(t .1~ gu~pre.sua- t
africaine et a parle très longuement de la situation ) i
dans le Sud de l'Afrique.
L'orateur a vanté l'habileté de lord Milner comme
administrateur.
M. Chamberlain a dit que, sans âne union plus J
étroite avec les colonies, l'Angleterre serait menacée '<
de tomber au rang de puissance de cinquième ordre. ]
Son commerce extérieur serait réduit â~des bagatel- ]
les son commerce colonial déclinerait également, j
Les débats de-1'anaire Whitaker. Wright ont corn- j J
mence à Londres. M. Whitaker est inculpé de procé-
dés frauduleux dans la gestion de la
la Société qui donnaient à cette entreprise une appa-
rënco Hérissante, tandis qu'en réalité. elle était en J
faillite.
L'acc~ation expose que Whitaker Wright est in-
culpé de fausses déclarations faites par écrit dans le
but de tromper ses actionnaires. -x Ce serait un `
scandale, dit l'accusation, .si les jurés trouvaient
qu'aucun article'de loi ne vise les actes de l'accusé i
Aucun actionnaire ne recevra un sou, et ilyaen
plus 3 millions sterling de dettes ».
ALSACE-LORRAINE
On nous ëcnt de Strasbourg
~L'incident de Lunèville & prend des proportions
démesurées, écrit le yoMrMc~d'~MCs dans un long
article où les appréciations du romps et du JoMr~
des De&a
pos forcé du dimanche, que les journaux de la ré-
gion peuvent commenter l'expulsion de M. l'abbé
Delsor..
Commençons par citer un nouvel extrait du
Vo!As6o
n'est parti de Strasbourg pour Lun.ëviUe que jeudi après-
midi. Arrivé le soir dans cette ville, il descendit chez M.
H:ege)i, dîna avec lui et voûtait se rendre ensuite a la
réunion, sans avoir fait part à personne de ce qu'il dirait
dans sa conférence. La seule chose qu'il dit aux convi-
ves au sujet de la réunion, ce fut de les prier de ne pas
le présenter à l'assemblée dans un discours spécial do
bienvenue, proférant se présenter lui-même. En agissant
ainsi, M. Delsor voulait prudemment prévenir toute
fausse interprétation de sa présence a Lunéville. A cent
pas à peiao do la maison de M. Hœgeli, le commissaire
de police, M. Licnhard, l'arrêta et lui lut l'arrête d'expul-
sion.
Le yoMr~a~ de Co~ar, organe de M. l'abbé Wet-
terlé, juge l'incident en trois lignes:
Décidément, le ministère Combes va bien. Il semble
s'appliquer à rendre le régime rëpublioain de la France
très populaire en Alsace-Lorraine.
La O&er~sa&MtSc~e LaM~es~e~M~sr présente l'inci-
dent sous un jour qui laisse entrevoir toutes les dou-
loureuses conséquences qui s'en dégageront
Si l'horreur et le dégoût que soulèvent en nous les
agissements du gouvernement français pouvaient encore
être augmentés, ils auraient atteint leur dernière limite à
la suite de ces deux mesures aussi impuissantes que
ridicules qui frappent d'anciens compatriotes. De pareilles
choses ont aussi leur bon côte. Elles doivent nécessaire-
ment secouer aussi parmi nous les jeunes éléments qui,
jusqu'à présent, restaient inactifs à bouder dans leur'
coin et les amener a prendre part à la tâche politique
actuelle et à se frayer un chemin & l'aide du nouvel état
de choses. Certes, chez nous on peut encore mieux vivre
et mieux travailler.
Dans la'Lo~W~er Vo~ss~MMM.le ton est encore
plus net
S'il existe vraiment en Alsace-Lorraine quelqu'un qui
dispose d'un dernier reste de sentiments ~protestataires,
les événements qui se déroulent depuis quelques années
en France sont faits pour enlever a la France d'aujour-
d'hui presque toutes les sympathies.
Le Vo~sMs~ de Bâle exprime des opinions analo-
gues et ajoute
Le régime du R'M!
attachement a la France. Il fait plus pour la germanisa-
tion de l'Alsace-Lorraine que ne sut jamais faire aucun
gouvernement allemand.
On se doute bien que les journaux immigrés s'en-~
tendront à exploiter à leur manière cet état .de
choses.
La Frète Presse, organe socialiste de Strasbourg,
essaye, après la Ga~eMe de jFT-Œ~c/bt-t, de mettre
l'incident de Lunéville en parallèle avec l'interdic-
tion d'une réunion socialiste que MM. Bebel et
Bueb projetaient de. faire sur territoire français,
à Wissembach, cette réunion ayant été interdite par
les autorités allemandes à Mulhouse. Cela se passait
en 1895. Mais alors il s'agissait d'agitateurs alle-
mands venus en France pour s'occuper de leurs pro-
pres anaires. La question alsacienne n'avait rien à
y voir. Il sera cependant difficile de faire com-
prendre cette nuance à la Gazette de FraMC/brt.
L'~st repM&HefKM fait à M. l'abbé Delsor un gros
grief d'avoir -voulu parler à des gens du peuple leur
bon patois alsacien. Le premier devoir, dit l'organe
de la préfecture de Nancy, ce serait d'enseigner aux
Alsaciens qui passent la frontière les éléments de la
langue française. Ce journal se souvient-il peut-être
que, depuis l'annexion de l'Alsace à la France, sous
Louis XIV et sous tous les régimes, à travers
deux siècles d'une douce tutelle, les pasteurs pro-
testants prêchèrent librement à leurs ndëles en
langue allemande sans être jamais entravés.
AUTRICHE-HONGRIE
La commission Budgétaire de la délégation autri-
chienne a discuté le budget des affaires étrangères.
Tous les orateurs, même ceux de l'opposition, se sont
déclarés satisfaits de la politique étrangère. Le comte
de Schoenborn a exprimé le désir de voir les rela-
tions avec la France s'aaermir:< Dans le dévelop-
pement ultérieur de la question d'Orient, a-t-il dit,
des circonstances peuvent, survenir où, en mainte-
nant les arrangements existants avec les autrespays,
il nous serait très utile de marcher d~aceord avec la
France.
Répondant au député jeune tchèque Kramarz, le
comte Goluchowski, ministre, a déclaré que la Triple
Alliance continuerait de former à l'avenir la base de
la politique.
En ce qui concerne la Turquie, l'Autriohe-Hpngric
et la Russie ont décidé de prendre elles-mêmes cor-
taines mesures tendantes à introduire un contrôle
plus actif. En ce qui concerne la Macédoine, les
puissances sont d'avis que deux années suffiront
pour exécuter les mesures de contrôle.
a ajoute, en appendice, le texte intégral de pièces
officielles que Napoléon n'a citées que par fragments.
Le premier tome, qui vient de paraître, a trait au
siège de Toulon, au 13 vendémiaire, aux campagnes
d'Italie, en 1796-1797, à la journée du 18 fructidor et
à la paix de Campo-Formio, Des cartes et plans de
détail permettent de suivre les opérations de guerre
dirigées par Napoléon.
Voyais e~ Fro'Mce, par ÂRDOUiN-DuMAZET. 89<= sé-
rie, Bordelais et Périgord; 30° série, Gascogne.
Berger-Levrault, 2 vol. in-18 de.!407et;340 pp., avec
plans et croquis 3 fr. 50 chaque volume.
C'est au pays des vins et au pays des Landes que
sont consacrés ces deux tomes, où, non moins que
leurs devanciers, se rencontrent les descriptions pit-
toresques de sites et de mœurs, en même temps que
les renseignements les plus soigneusement contrôlés
et les plus exacts sur la vie économique des régions
dont il s'agit. La plus grande partie du dernier de
ces volumes a trait aux Landes, à ce désert des vieux
géographes, devenu, en moins de cinquante ans, un
des pays les plus riches et les plus florissants de la
France, grâce à l'œuvre merveilleuse du reboise-
ment de ces contrées misérables. Aussi ces pages
nouvelles ne seront-elles pas, sans doute, les moins
goûtées de la publication considérable entreprise et
poursuivie avec tant de talent et de succès par M. Ar-
douin-Dumazet. F. D.
J. D'ANiN.– La~MeHe? i vol. in-16, chez Plon.
3 fr. 50.
Ce petit roman oppose deux jounesnlles,NeIl et
Nellie, qui sont cousines. Au premier abord, elles
paraissent se ressembler. Mais Nell, née d'une mère
américaine, et élevée en Amérique, a l'esprit plus
net, le sens plus averti, plus de jugement et de ca-
ractère. Je ne crois pas, dit-elle, que le but idéal
de la vie soit le bonheur égoïste. Etre une jeune
aile du. monde enviée et courtisée~ une jeune femme
brillante, entourée d'hommages, même la mère
heureuse de beaux enfants. cela ne suffirait pas à
mon bonheur. Depuis des années déjà, le bonheur.
m'apparait dans le développement do l'intellectua-
lité, des facultés de l'esprit, de l'âme, du cœur en
un mot, de faire rendre à son être tout ce qu'il peut
donner. Voilà pourquoi. j'ai essayé de tout.
Voilà pourquoi encore j'ai été professeur dans des
écoles populaires, -visiteuse de pauvres, inspectrice
de fabrique; pourquoi j'ai étttdié comme MMrseet
pratique près d'un an dans un hôpital
Nellie, au contraire, est un type charmant de pc-
Apres.ce.délai.'les ~aactipuna~ËS dil contrôle se- t
ront retires, mais on continuera la surveillance gé-
nérale.
Parmi les mesures projetées, dont le ministre fait
ressortir la grande importance, figure la réforme de
la gendarmerie. Faisant allusion aux.rësuKatsex-
'eelients obtenus en Crète; qui sont d.us, en première
ligne aux Italiens, le ministre dit que c'est pour ce
motif qu'on a chargé un général italien de la rëor-
ganisation de la gendarmerie.
Cette gendarmerie sera aussi chargée do~surve~l-
ler les autorites. turques et l'administration ainsi
que d'empêcher les 'violences contre la population
chrétienne.
En ce qui concerne l'assertion de M. Kramarz, qui
a blâmé les éloges faits par le .ministre à ia Grèce, le
comte Goluohowski a répondu qu'à plusieurs re-
prises, les années dernières, il avait dû critiquer
d'une manière sévère l'attitude de la Grèce, mais,
au moment où existe la preuve positive que la Grèce
a adhéré au programme de réformes, c'est justice de
relever ce changement.
H faut aussi constater que, tandis que les anciens
~gouvernements bulgares s'opposaient aux réformes,
le gouvernement bulgare actuel s'efforce d'observer
une attitude correcte.
Passant à l'exposé de la situation en Serbie, le
comte Goluchowski afnrmo que l'Autriche a pour
principe de ne pas s'immiscer dans les aS'aires inté-
Tieures des Etats balkaniques. Il observe toutefois
que 16 roi de Serbie n'a pas pris suffisamment à cœur
les avis de l'empereur François-Joseph et du tsar, et
qu'il s'est entoure de personnages avec lesquels les
représentants autrichiens ne pouvaient entretenir de
rapports < D'ailleurs, a-t-il dit, nous n'avons au-
cune autre raison de témoigner de l'antipathie à la
Serbie, et nous désirons entretenir les meilleurs rap-
ports avec elle. »
Parlant de la question du M
puisse parler de violence faite aux sentiments des ca-
tholiques.
PORTUGAL
Le vicomte André de Claverie vient .de mourir
d'une congestion cérébrale à Lisbonne, ou il résidait
depuis 1880. Le vicomte de Oaverie, qui avait exercé
en France la profession d'ingénieur civil, s'était
consacre par ia suite au journalisme. Il fut long-
temps à Lisbonne le correspondant du F~aro. Le
.ToMfM~ des ~~a~ a publié à plusieurs reprises
d'intéressantes correspondances du vicomte de Cta-
-verie, et tout dernièrement encore, il nous envoyait
une série de lettres sur le voyage du roi Alphonse X11I
à Lisbonne.. Le consul de France et une délégation.
de l'Association des journalistes assistaient à ses ob-
sèques..
SERBIE
Dans le dernier 'Conseil des ministres, sous la pré-
sidence du roi, on a décidé que la réception habi-
tuelle du jour de l'an à la cour n'aura pas lieu cette
année. Demain, le roi se rendra, accompagné des
membres du gouvernement an grand complet, à To- j
pola, où sera célébré le soir de la Saint-Sylvestre
(ancien style) le centième anniversaire delà première
insurrection serbe. Jeudi, 1" janvier, à midi, aura
lieu le retour ~Belgrade.
M. Martin, secrétaire de la légation de France, est
arrivé à Belgrade. Les ministres de France et de
Belgique partiront probablement aujourd'hui. Le
ministre de Roumanie part pour Bucarest.
SOMALILAND
Au War Ofnce anglais en a reçu hier la dépêche
officielle suivante:
Le gênerai Egerton, à la tête de 3,200 hommes, dont
un miUier d'indigènes, a attaque le li janvier a Jidballi
5,000 derviches qui composaient selon tonte apparence le
corps principal des troupes du mou.Uah. L'ennemi exécuta
une charge; mais, pris entre des feux de flanc et'des
feux de front, il lâcha pied. La cavalerie anglaise le pour-
suivit pendant 10 milles.
Les pertes du moullah sont d'un millier d'hommes, de
nombreux prisonniers et MO fusils. Les pertes anglaises
sont de 41 hommes, dont 8 ofnoiers tués, 9 blessés et 1
manquant. BRÉSIL
A la suite d'un nouvel échange de notes entre
M. Decrais, ministre de France, et M. de Rio Branco,
ministre des affaires étrangères, le modus t~eMcH
est rétabli. Les deux ministres ont convenu que le
délai de dénonciation serait d'une année au lieu de
six mois.
Le récent incident est donc ainsi terminé d'une
façon amicale.
PANAMA
M. Hay, secrétaire d'Etat, a répondu à la deuxième
note présentée par le général Reyes, de la part de la
Colombie, que les Etats-Unis refusaient de rouvrir
la question de Panama. Il a rappelé le dernier Mes-
sage-'du Président Rooseveit au Congrès, et a décidé
de soumettre au Sénat américain les dernières pro-
positions du général Reyes.
Une pétition des habitants de New-Hawen(Con-
necticut) invite le Sénat à ne pas ratiner le traité
Hay-Bunau-VariUa sans avoir fait une enquête sé-
rieuse sur la conduite des Etats-Unis à l'égard de la
Colombie. La bonne réputation des Etats-Unis, qui
ont toujours respecté les droits des faibles, exige cette
enquête préalable. URUGUAY
URUGUAY
La situation va en s'aggravant de jour en jour, les
négociations de paix n'ont eu, semble-t-il, aucun ré-
sultat, le président ayant retiré les propositions que
les nationalistes ou &~cos avaient entièrement ac-
ceptées. Le gouvernement a pris les dispositions
militaires les plus importantes, douze mille hommes
étant déjà mobilisés. Les mesures d'ordre sont appli-
quées avec une rigueur exceptionnelle. Dans le
Nord et dans l'Est, il se trouverait de forts groupes
nationalistes en armes. Il se produit toujours des
escarmouches sans grande importance. Les travaux
agricoles, dans l'intérieur, sont paralysés. 11 n'y a
pas, à Montevideo, un seul navire de guerre.
COLONIES ET PROTECTORATS
TUNISIE
Le nomme Bachillat Aumet, gendarme retraité,
colon aux environs de Sousse, a été assassiné près
de Sahline. Le mobile du crime est le vol. On pense
que les assassins sont des indigènes.
tite Française, gracieuse comme un pastel, âme frêle
et comme parfumée. Mais elle est pauvre et Nell est
riche. Toules deux vont passer l'hiver à Rome, sous
la garde d'une tante. Et ici se produit le quiproquo
qui forme très simplement le ressort du drame. On
sait qu'une des cousines est pauvre. Et comme Nell
est active et instruite, tout le monde imagine qu'avec
tant de qualités elle a par surcroît la pauvreté. C'est
donc à Nellie, qui n'a pas de dot, mais à sa délica-
tesse, qui passe pour riche, qu'un beau prince romain,
ruiné et harcelé, fait la cour. Ici une peinture du
monde romain, et une des réceptions de la Villa Mé-
dicis, faite d'après nature, et qui est des plus jolies.
Naturellement Cesare et son oncle le cardinal se re-
plient précipitamment en apprenant leur méprise.
L'épreuve est un peu rude pour Nellie, qui avait
aimé l'Italien sans démêler son caractère. 'NeU
épouse un jeune diplomate intelligent, et pour que
tout finisse bien, constitue à Nellie une dot de
300,000 fr.–H. B.
~Zabiello. 1 vol. in-18; 3 fr. 50. Dujarric.
Quatre nouvelles composent ce volume de l'auteur
polonais. Elles sont d'une grande originalité et d'une
saveur toute particulière. On chercherait vainement
chez nos auteurs français ce ton, cotte sensibilité,
cette candeur d'observation, cette façon de voir les
choses par le détail vivant et ému. Le mystérieux
amour du Chant ~erro~pM est d'un grand charme,
et Par MMS so~'ës d'htuer est un vrai drame. Mlle de
Zabiello a traduit ces beaux récits dans une langue
ferme, souple, nette et gracieuse, qui ne sont jamais
la gaucherie d'une traduction.
B!M!egraph!e seiemtiCqae
L'7tVpMO
de Montpellier. 1 vol. in-18 de 540 p. 0. Doin.
M. Grasset a essayé, non sans succès, de faire une
synthèse psychologique de l'hypnotisme en se fon-
dant sur les travaux de Pierre Janet, relatifs à la
distinction du psychisme supérieur et du psychisme
inférieur. Pour lui, la caractéristique de l'hypnose
est l'état de suggeatibiiité, comme le veut Bernheim,
mais avec cette diiTérence qu'il n'entend pas lier à
la suggestibilité la persuasion, le conseil et l'ensei-
gnement. Ce livre est très documenté et répond à
beaucoup do questions que se posent souvent sans
pouvoir les résoudre tous ceux qu'intéresse l'hypno-
tisme. Ce livre est d'ailleurs très étudié et très digne
de celui qui l'a écrit.
'DE eOTeN~EN'ANH
M. James Boyle, consul des Etat-Unis à Livorpool,
dit dans un très intéressant rapport à son gouverne-
ment, publié par le Bureau du commerce et du tra-
vail de novembre dernier et relatif au développe-
ment* des champs de culture de coton
Ces eSbrts furent généralement considères au début,
aussi bien en Angleterre qu'aux Etats-Unis, comme con-
damnë&à l'insuccès, et, en fait, beaucoup de ceux qui
prenaient une part active dans cette entreprise étaient
rien moins que certains du succès. L'impression est
tout autre maintenant parmi ceux qui se sont tenus au
courant. Ces expériences de culture de coton sont en
grande partie faites dans les colonies anglaises, mais.il-
en est fait également dans les colonies allemandes, fran-
çaises, portugaises et italiennes.
La Russie fait des efforts énergiques pour augmenter
la production dans ses possessions asiatiques, et Cuba
est également signalé comme un pays susceptible de
produire le coton. La culture du coton dans les colo-
nies allemandes a été entreprise par le « Comité colo-
nial scientifique x, et quoique naturellement il n'y a pas
de large production jusqu'à ce jour, des expériences ont
ëtë faites, les échantillons récoltes ont ëtë approuves et
il est question que le consul allemand à Galverston con-
clue convention pour que de jeunes Allemands soient
envoyés aux Etats-Unis pour devenir des pionniers com-
pétents dans des entreprises coloniales.
Les intérêts français ne sont pas moins grandement
intéressés dans la question. Il n'est donc pas surprenant
qu'une entreprise .impartante comme l' « Association.ço-
tonniëre coloniale x se. soit formée pour encourager la
culture du coton dans les colonies françaises en tête des-
quelles sont les régions de l'Afrique occidentale fran-
çaise, particulièrement favorables à cette culture. On dit
qu'on a l'espoir de voir la France approvisionnée d'une
quantité appréciable de coton venant de cette source.
Une note communiquée aux journaux de Londres
dit:
La commission franco-anglaise de délimitation du Ni-
ger au lac Tchad, parjie de Machena, le 22 novembre,
arrivera dans quelques semaines au lac Tchad et aura
ainsi terminé ses travaux. Jusqu'ici la position des lo-
calités mentionnées dans l'accord anglo-français de 1898
a ëtë reconnue comme assez exactement indiquée sur la
carte; toutefois, J~atan Kari, à l'Est du Sokoto, point
très important que l'on croyait dans la sphère française,
est au contraire à 5 milles de la frontière du côte anglais.
La délimitation de frontière ainsi établie ne permet
cependant pas a la France de relier facilement le Niger
au lac Tchad.-Les Français, pour établir les communica-
tions qui leur manquent, seraient obligés de demander
do~ grands sacrifices de territoires à l'Angleterre.
GHO S
Jeudi prochain, à l'occasion du premier de
l'an orthodoxe, le ministre de Bulgarie recevra,
de deux heures à trois heures et demie, io3, bou-
levard Haussmann, les membres de la colonie
bulgare et les personnes en relations avec la lé-
gation.
Le discours d'usage à l'assemblée générale de
laCroix-Rouge, qui aura lieu le i5 mai pro-
chain, sera prononcé par notre éminent colla-
borateur, M. René Bazin, de l'Académie fran-
çaise.
<~<
Un certain nombre d'amis d'Henry Becque
ont tenu, hier, une réunion tendante à préparer
l'érection d'un monument à la mémoire de l'au-
teur des Cor&MM~.
M. Victorien Sardou présidait il exposa
l'objet de la réunion, puis l'on décida de nom-
mer une commission qui étudiera les mesures
à prendre pour perpétuer la mémoire d'Henry
Becque. Elèvera-t-on simplement, sur la tombe
du maître,un monument commémoratif? Henry
Becque aura-t-il son buste sur une des pelouses
du parc Monceau ou du Luxembourg ? Com-
ment réunira-t-on, enfin, les fonds nécessaires
à cette œuvre de commémoration ?
Tels sont les points qu'auront à examiner les
commissaires qu'on a élus, et dont voici les
noms: MM. Victorien Sardou, Alfred Capus,
Maurice Donnay, de Porto-Riche, Jean Julhen,
Lucien Descaves, Ancey, Hervieu, Xavier Roux,
Paul Mounet, Emile Fabre, Mirbeau, Henry
Bauer, Antoine, Bernheim, Aderer et Serge
Basset.
<*w
On prête au Conseil municipal de Vincennes
l'intention de demander au ministre de la
guerre la désaffectation du vieux fort, qui lui
serait cédé et où serait constitué un musée his-
torique.
L'assemblée générale de la Société des Amis
du Louvre a eu lieu à l'Ecole des Beaux-Arts.
Après une éloquente allocution de M. Georges
Berger, membre de l'Institut, président, M. G.-
Alexis Godillot, trésorier, a présenté le budget
et M. Raymond Kœchlin, secrétaire général, a
lu le rapport annuel sur la situation de la So-
ciété. ËHe s'est augmentée en ioo3 de près de
3oo membres et en compte aujourd'hui !,65o,
avec un budget de près de 40,000 fr. Aucune
acquisition importante n'a été faite en igo3 pour
le Louvre, mais grâce à ses réserves, la Société
peut espérer faire don, l'an prochain, au Musée,
d'une œuvre considérable et qui lui fera hon-
neur. °
Pour clôturer la séance, M. Louis Legrand,
conseiller d'Etat, vice-président, a lu un éloge
de Sauvageot, morceau très intéressant et qui a
beaucoup charmé le nombreux auditoire réuni
dans l'hémicycle.
<
Mme Laure de Maupassant, mère du grand
écrivain, a laissé par testament à la Société des
gens de lettres une somme de 3,5oo fr., avec la
mission de veiller au bon état, au moyen des
revenus de cette somme, de la sépulture de Guy
de Maupassant et, principalement, de la garnir
de neurs..
<~
La quatrième conférence de « l'Action sociale
de la femme )) sera donnée le vendredi i5 jan-
vier, à deux heures, dans la salle- de la Société
d'horticulture.
.N~MO~sTKe, SM~/M<:OM, psyc/
cine de Nancy. 8° édit., revue et augmentée.
i vol. in-8" de 690 pages. 0. Doin.
On se rappelle les nombreuses études entreprises
par l'auteur sur ce sujet et ses annexes. La première
édition de son livre a été rapidement épuisée. Celle
qui vient de paraître aura le même succès, car au
fond M. Bernheim a écrit un vrai traite d'hypnotisme,
et c'est à ce livre qu'ont naturellement recours ceux
qui veulent s'initier à toutes les particularités et
même aux singularités des phénomènes hypnotiques.
Tout ce que nous savons à cet égard se trouve dans
l'ouvrage de M. Bernheim. H. DE P.
tB!Mt«graph!e étraagére
Gosstp /ro?K Pans (1864-1869), par ANTnoNY B. NoRTH
PEA.T. Londres, Kegan Paul, Trench, Trùbner
et G",1903.
Les lettres contenues dans ce volume furent en-
voyées quotidiennement de Paris pendant les années
1864àl870parM.Anthony B. North Peat, attaché
au cabinet du ministre de l'intérieur, qui mourut
des suites d'un accident au commencement du siège
de Paris. Ces lettres étaient adressées au JM'or~tK~
S
North Peat apprenait chaque matin par les dépêches
les événements marquants survenus dans le monde
entier. Et il faisait profiter abondamment de ses lu-
mières ses lecteurs anglais.
Parmi les lettres qu'on vient de réimprimer, ce
sont naturellement celles qui ont trait à la vie pari-
sienne, littéraire et mondaine, qui demeurent le
plus intéressantes. Le Paris si vivant et si brillant
du second Empire possédait, en M. North Peat, un
peintre attentif et sympathique. On lira aujourd'hui
encore avec p.eont ses chroniques sur Etretat, La-
martine, Gustave Doré. Et l'on relira avec plaisir
certaines anecdotes sur les grands personnages du
temps, anecdotés contées avec esprits dans un excel-
lent style de journaliste.
The JM/ë oy VoMatfa, par S. 6. TALLSNTYRE. 2 vol.
Londres, Smith, Elder et C', 1903.
Soigneusement et judicieusement documentée,
composée avec méthode, ordonnée avec clarté et
avec goût, la biographie de Voltaire que vient de pu-
blier M. S. G. TallGDtyre mérite d'être bien accueil-
lie du public anglais. M. Taltentyre, retraçant-l'his-
toire do la vie et'des oeuvres do Voltaire, a choisi la
M.- André Hallays parlera « de l'Art et des
souvenirs de la vieille France D.
<
H y a, rue Mollet, une.œuvre que .ne conna!t
ceftainement pas la charité privée. C'est une.
crèche, installée au numéro 86 de cette rue.
Elle reçoit tous les'jours vingt enfants et en re-
fuse presque autant. Les lits.manquent. Ajou-
tez que pour les vingts privilégies il n'y a que
six lits, tous vieux, casses et boiteux. Heureux
ceux qui pourront y dormir. Il faudrait pour
répondre aux demandes encore une quinzaine
de lits. On 'ne demande point des merveilles
d'ébénisterie. Non, quinze vieux lits feraient
l'affaire, et si l'on n'a pas chez soi un meuble
inutile, M. Bette, 10, rue des Batignolles, se
charge de recevoir les souscriptions.
<~
La Société protectrice des animaux, après un
sérieux examen de la question du do~Mtg~, après
avoir pris l'avis des cavaliers compétents, sports-
men ou officiers, avait nettement condamné
cette pratique et demandé aux Sociétés de cour-
ses que des mesures soient prises pour en inter-
dire l'usage.
Les fiers coursiers sont dans la joie. Le Code
des courses a, par des amendements à son arti-
cle 47, prescrit des mesures de rigueur à l'égafd
de tous ceux (propriétaires, entraîneurs ou joc-
keys) qui feront, à l'avenir, usage du ~o~g\
La mesure, s'il y a lieu, sera-t-elle appliquée
aux raids et courses militaires?
Le Conseil municipal de Paris a le culte de
la paix. Il le pratique et ne se borné pas aie
prêcher. Nous n'en voulons pour preuve qu'une
décision récente les employés d'octroi vont
être désarmés. Ils avaient droit à un « briquet )).
Ils ne le portaient point. Ces armes étaient dé-
posées dans un local de l'avenue Victoria, au
nombre de près de 3,ooo. On va faire briller ces
sabres au feu des enchères non sans en avoir
déposé une ou deux paires à Carnavalet. C'est
i le'commencement du désarmement..
IL Y A CENT ANS
./oM~K<~ de~ Dë~a/s du 13 janvier 1804
(22nivôseanXII)
Constantinople, 26 décembre.– Les beys.
d'Egypte ont fait des propositions de paix au
Sultan. H y a lieu d'espérer que tout se termi-
nera par un arrangement qui rendra l'Egypte à
la Porte.
Paris, 12 janvier. –11 résulte d'un jugement
du tribunal d'appel de Paris que la contrainte
par corps ne peut être exercée en vertu de juge-
ments antérieurs à son abolition.
Un voyageur,, récemment arrivé de Constan-
tinople, a fait d'intéressantes observations sur
les incendies si communs dans cette vil!e. L'an-
nonce du feu est faite par de gros tambours que
l'on bat sur les tours les plus voisines du lieu
où il a éclaté la garde frappe le pavé des rues
avec des massues de fer et crie « Au feu )). Le
Grand-Seigneur est sommé trois fois de paraî-
tre lorsque l'incendie dure depuis une heure,
il est tenu de se montrer et de distribuer aux
pompiers, de sa propre main,, des piastres dont
sont chargés quelques mulets qui le suivent.
Les hommes demeurent de sang-froid et se
contentent de s'écrier de temps en temps
« Dieu est miséricordieux )) mais les femmes
entrent en fureur, poussent des cris, entourent
Sa Hautesse et paraissent attribuer la catastro-
phe à sa mauvaise administration.
Ordonnance du préfet de police, Dubois, pres-
crivant aux journaux de n'annoncer les médica-
ments qu'après son autorisation.
Variété sur un livre d'Alphonse Leroy: M~e-
cine ?na/e7-He//c OM ~'e/e~er e/ ~e co~-cr~er les
e;aM~ l'auteur y proteste contre la méthode,
dite à la Jean-Jacques, qui consiste à exposer
les enfants nouveau-nés au grand froid.
Feuilleton sur Br~nM:cM~f.
Spectacles du 13 janvier.–Opéra: 7p/g'ëH
/u~ S/M/fe~e~re a~oMreM.v.–Opéra-Comique
Fe/ L~ Porte-Saint-Martin: première
représentation de Un /n~ de po/Me aMg/j~e.
–Théâtre des Jeunes-Elèves première repré-
sentation de la ~/gMr ~Mg'e.
NOUVELLES DU JOUR
Un discours de M. Combes
M. Combes a prononcé un discours, hier soir, au
banquet organisé par le comité républicain du com-
meree.et de l'industrie. On sait ce qu'est ce comité,
présidé par M. Mascuraud, et avec quelle ardeur il
multiplie les apothéoses pour les hommes politiques
au pouvoir. A un comité qui tient ?. Henri Brisson
pour un dieu, l'éloquence de M. Combes devait gran-
dement agréer, c'est ce qui est arrive.
Après un discours de M. Maseuraud, dans lequel
cet orateur explique que son comité avait < le des-
sein très net et très avouable d'aboutir sans aucun
retard à l'application de certains principes démocra-
tiques et à la réalisation des réformes attendues par
le commerce qu'il tenait « avec non moins de fer-
meté au rigoureux maintien de la paix, si nécessaire
au fonctionnement normal des ateliers et des usines »
et conclu, avec une logique plutôt extraordinaire,
que c'était pour cela qu'il soutenait de toute son
énergie le Cabinet actuel contre les semeurs de
désordre d'où qu'ils viennent M. Trouillot a pris la
parole, et ensuite M. le président du Conseil.
M. Combes a débuté par des déclarations opti-
mistes sur la situation financière et commerciale
deIaFranee:
Le gouvernement, ajoute le président du Conseit.
s'adressant au comité, trouve dans votre œuvre un
réconfort, il y voit la preuve que sa politique générale
si violemment et si injustement attaquée comme con-
traire a la prospérité du pays, a i'appui du commerce et
de l'industrie français. Jamais le crédit do la Franco ne
s'est présente sous un jour plus rassurant; jamais l'état
des anaires n'a donne moins d'inquiétude à co pays.
M. Combes rappelle l'exposé rassurant de la situa-
tion SnaJicière fait par le ministre des unanoes lors
de la discussion du budget, et M. Combes fait hon-
neur de cette situation au gouvernement. Il dit en-
méthode qui s'imposait, semble-t-i!. Il a mené do
front l'histoire de la vie, l'analyse littéraire et la
discussion des ouvrages de l'auteur de Ca~cH~g.
Il était difncite de traiter séparément de' l'homme
et de l'oeuvre, tant ils s'expliquent et se commentent
mutuellement. C'est une question que les critiques
s'amusent encore à discuter que de savoir s'il y a
lieu de se féliciter du passage de Voltaire ici-bas ou
s'il faut au.contraire déplorer l'œuvrs de destruction
et de négation qu'il a accomplie. M. Tallentyre dé-
fend énargiquement la première de ces opinions. Il
attribue à Voltaire une influence excellente et lui
rend grâces d'avoir puissamment contribué à l'af-
franchissement de l'esprit humain. « Nous tous,
écrit M. Tallentyre, qui cueillons aujourd'hui les
fruits de l'arbre de la liberté, qui avons le droit d'a-
dorer Dieu comme nous l'entendons, qui pouvons
penser, enseigner et faire tout ce que nous voulons
à condition de ne pas léser autrui, nous sommes re-
devables de ce bienfait a Voltai-re. Ainsi parle M.
Tallentyre, qui ne parait pas se douter que l'arbre
de la liberté traverse présentement une maladie de
croissance assez grave dans le .pays même de Vol-
taire.
La CaMe~ra~, vers de FRANCESCO CmESA. Un
beau volume illustré.–Baldini Castoldi et G" édi-
teurs, Milan.
Rien n'incline mieux les âmes mystiques à la
rêverie religieuse que la paix obscure des grandes
cathédrales*gothiques. C'est moins, toutefois, l'œuvre
d'un poète mystique que l'œuvre d'un poète histo-
rien à la fois et philosophe que cette suite de sonnets
composés par M. Chiesa à la gloire d'une cathédrale.
Il ne semble point que M. Chiesa ait eu en vue dans
ses vers descriptifs et méditatifs telle cathédrale de
préférence à une autre.
C'est la cathédrale en soi, la cathédrale en tant
que symbole de la chrétienté médiévale qui l'inspire.
Les sonnets de M. Chiesa sont écrits du premier au
dernier dans une langue sonore et pure, très châ-
tiée et très littéraire. M. Chiesa a dû étudier avec
conscience et amour les excellents ouvriers du son-
net italien, auteurs de tant de menus chefs-d'œuvre.
Des illustrations souvent originales ajoutent à l'intérêt
de cet ouvrage. A cette première partie intitulée la
Ca~/M~ra~ en succédera une deuxième La -R'~t~
(le château féodai, la « burg ~), puis une troisième
enfin consacrée à Cité MM~o'Më. Nous ne manque-
rons point d'annoncer à nos lecteurs ces divers ou-
vrages au fur et à mesure de leur apparition on.lt-
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