Titre : La Liberté
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-11-19
Contributeur : Muller, Charles (1823-1898). Directeur de publication
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Détroyat, Léonce (1829-1898). Directeur de publication
Contributeur : Berthoulat, Georges (1859-1930). Directeur de publication
Contributeur : Aymard, Camille (1881-1964). Directeur de publication
Contributeur : Ferry, Désiré (1886-1940). Directeur de publication
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328066631
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 novembre 1924 19 novembre 1924
Description : 1924/11/19 (A59,N22119). 1924/11/19 (A59,N22119).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4799937w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-189
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2018
même profession : le bonneteau. Un mé-
tier qui relève de la silmple police. Au
surplus, corrects, parlant de tout avec une
discrète faconde, sauf de casier judiciaire.
Une tournée offerte il propos m'acquit
la sympathie générale. Leur partie de be-
lotte terminée, les chevaliers d'ù bonne-
teau égrenèrent, de bonne grâce, quelques
opinions, quelques souvenirs.
Les voici, maladroitement retracés.
i Quatre soupirs de gratitude
Mon vis-à-vis, un garçon fluet, que ses
yeux glauques, ses .mains graciles d'esca-
moteur faisaient surnommer « l'Araignée »,
mon vis-à-vis parla le premier.
— Le gouvernement supprime le bagne,
à la bonne heure, dit-il. On dira ce qu'or,
voudra, c'est une amabilité à l'égard des
bagnards. Une amabilité désintéressée
puisque les forçats ne votent pas.
- Pourquoi ? coupa, le second, Charlie,
!lm hercule crépu. Oui, pourquoi ? Vous
« barbotiez » un portefeuille, on vous en-
lève votre droit de vote. Cette plaisanterie-
là ne figure pas dans la Déclaration des
Droits de l'Homme. Les bagnards, retour
en France, faudra bien qu'on les laisse vo<
ter, allez...
— Un député-forçat ! jeta le troisième,
Léo, qui était le politique du trio ; vous
parlez d'un député vraiment démocrati-
que ! Après tout, il y a bien, à la Cham-
bre, des députés qui veulent la mort des
bourgeois.
Charlie puisa de l'éloquence dans son
frerre d'anisette.
- Pas de politique, messieurs, dit-il.
L'essentiel, selon moi, le voilà : on pourra
faire ses affaires, gagner sa vie comme
on voudra, sans craindre la cour d'assi-
ses. La cour d'assises, maintenant : une
fumisterie ! Beaucoup de braves garçons
se tenaient tranquilles, n'est-ce pas ? et se
rongeaient les sangs parce que, pris et
condamnés, fallait traverser les mers, scier
Idu bois sous le soleil d: Améri9ue. On ris-
qua1t sa peau. Votre peine finie, c'était la
rélégation, le « doublage ». Adieu la Fran-
ce, les amis, et la profession ! A partir
d'aujourd'hui, on restera au pays quoi
qu'il arrive. Vive la liberté !
Le patron fit un geste apaisant et su-
surra :
— Du calme,
L'Araignée le rassura :
— T'en fais pas, dit-il, on ne te dépor-
tera plus. La Chambre des députés a in-
terdit la déportation.
Dans le silence qui tomba, je crus en-
tenre quatre soupirs, quatre soupirs de
soulagement et de gratitude.
Ce qui les désespérait
La voix profonde de Léo dispersa ces
pouces songeries. Il disait :
— Voyez-vous, le plus terrible, aux
rho's ce n'était pas tant le voyage, la
"mauvaise nourriture, le travail, l'es puni-
tiOIlS. Tout cela, on s'en moquait. On se
moquait même de la chaleur et des « gaf-
fes ». Ce qui vous désespérait, là-bas,
c'est que l'évasion même ne servait à rien.
On s'évadait, on souffrait., on ag'onis&it...,
et puis, on crevait.
L'Araignée constata simplement :
— En France, ils pourront s'évader. On
'« les met » quand on veut. On s'évade
toujours d'une prison centrale.
Peut-être parlait-il par expérience.
Léo posa sa cigarette. Un brutal afflux
CIe souvenirs crispa ses traits et pâlit son
y i sage. f
Un club de fagots
— Vous ne vous représentez pas, me
dit-il, les difficultés qu'on doit surmonter
pour s'éclipser du bagne.
« Moi, je n'y suis jamais allé comme
client. Mais je connais bien le -pays. J'étais,
dans le temps, soutier à bord d'un petit
vapeur américain, un méchant « rafiot »
à pistons qui bourlinguait, avec son char-
gement de bois précieux, du Brésil en Flo-
ride. Nous faisions, de temps à autre, une
escale dans le Maroni pour charger des
« grumes » à Saint-Laurent. Pendant que
fl-es fagots emplissaient la cale, nous au-
tres, l'équipage, on tirait des bordées dans
le patelin. On se retrouvait, le soir, dans
le village chinois, derrière l'hospice.
« N'allez pas vous figurer les bateaux
de fleurs de Shang-Haï, ni les palaces
de Hong-Kong. Non, un vulgaire ramassis
de cases branlantes où des commerçants
annamites tiennent boutique le jour, ou-
vrent tripot la nuit.
« On traversait des ruelles qui empes-
taient le poisson mort, on se faufilait dans
«ne case, silencieuse, renfrognée. A l'en-
trée, fie propriétaire, un Chinois qu'on ap-
pelait « Monsieur Limace », tant il était
jaune et visqueux, M. Limace, donc, vous .
inspectait dans l'om'.bre et comptait vos
¿.apèques dans votre gousset, il ne rece- ■
lait pas les insolvables.
« Une tenture écartée, vous tombiez
dans un monde étrange. Des gens accrou-
pis, sans forme, sous la lueur de petites
dampes rougeâtres, et qui jouaient silen-
cieusement. Ils jouaient à « la. Marseil-
laise », le baccarat du bagne. Des fem-
mes indiennes de Sinnamary, les seules
qui ne craignent pas le forçat, faisaient 1
cercle tout autour. 1
« Tous ces gens-là étaient des relégués '
échappés de Saint-Jean, des forçats assi-
gnés ou concessionnaires. Ils menaient un 1
jeu d'enfer, s'arrêtaient pour boire au gou- 1
îot de la bouteille de tafia qu'ils tiraient
d'entre leurs genoux. Ils ne criaient pas. ,
Ils ne parlaient pas. Et quand il y avait
une bagarre, c'était une bagarre en si-
: lence. Les lampes éteintes, à coups de J
galoche, les couteaux voltigeaient dans "
Roir. • j
« M. Limace et ses boys sortaient les plus <■
mal en point, les posaient sur le quai du
Maroni après leur avoir « fait les poches ». <
(c Maintenant, écoutez-moi bien.
« Les trois quarts des évadés, même ceux
qui s'en venaient, après des journées mor- j
telles, des camps éloignés, de Godebert, de
Charvein, passaient chez M. Limace. Ce 1
serpent de Chinois louait des pirogues (
fournissait des guides. Il fallait en passer
par lui. Il trustait les évasions. !
« Avant de prendre le large, l'évadé,
i)ien entendu, voulait jouer une dernière
fois, faire une dernière partie de « Marseil- 1
laise ». j
« S il perdait, on le mettait à la porte.
Quelquefois on le livrait aux gaffes pour i
toucher la prime. Il n'y a pas de petit pro-
fits. 1
« S'il gagnait, il achetait au Chinois des S
frusques, une pirogue. On lui donnait un c
guide, des rameurs. Mon fagot s'embar-
quait, riant aux anges, sur le Maroni... » \
Le pourvoyeur d'anges
Le spécialiste du bonneteau ralluma sa
cigarette éteinte. Son regard narquois
scruta mon impatience à travers des volu-
tes de fumée. Il poursuivit, lentement : ;
- Le fagot riait aux anges. Les anges,
pardi, il aillait les retrouver... c
Les amis du conteur ricanèrent en sour-
dine. Eux connaissaient la fin de l'his- l,
foire,
— Dame ! reprit mon narrateur, à l'em-
bouchure du Maroni, au passage de la 0
barre, muraille de vagues qui ne rend f
jamais ce qu'on lui confie, le guide logeait t
une balle dans la tête du fagot, prenait son s
argent — l argent gagné au jeu ne porte
pas bonheur, voyez-vous — et, les rameurs 11
expédiaient le mort dans l'Océan. Sur l'ar-
gent, M. Limace touchait une commission. *
Cela faisait marcher le commerce, mais ^
vous le comprenez aisément, cela né facile ^
tait pas les évasions.
J'observai un mutisme stupide et qui
flatta l'assistance. j
— Le truc a été éventé, reprit l'homme
, parce qu'un beau jour la mer a rejeté à la 1
cote le cadavre d'un fagot que le Chinois ?
avait fait « évader au Paradis n. C'était f
comme par hasard, un cadavre de lépreux. 1
i
La mer et les requins n'en avaient pas
voulu. M. Limace n'aimait pas les histoi-
res. IJ est retourné subrepticement en
Chine, où il jouissait d'un compte en ban-
que. Mais d'autres ont repris la combinai-
son.
« Allez, ajouta philosophiquement mon
vis-à-vis, on ne s'évadait pas du bagne. »
« Vive le gouvernement ! »
Le patron du lieu parut émerger d'un
mauvais rêve. Sa face s'illumina. Il frappa
la table d'un poing vainqueur.
On s'évadera maintenant, dit-il. Plus
de Chinois, ni de pirogues. Qu'est-ce que
c'est, je vous le demande, que le mur d'en-
ceinte de la Santé en comparaison du Ma-
roni ? Il n'y a plus de bagne.
Ces mots électrisèrent l'assistance.
— Vive le Gouvernement 1 s'écria l'Arai-
gnée. '■>
Et Léo, le sceptique, conclut :
— Supprimer le bagne, c'est déjà quel-
que chose. Mais, supprimer la justice...
Et l'assistance de s'écrier en choeur :
— Ah ! ça serait encore mieux !
Voilà l'avis des joueurs de bonneteau.
Les bourgeois, eux. fussent-ils partisans du
Cartel des gauches, feraient peut-être
mieux de supprimer le Gouvernement.
...Le Gouvernement qui risque la peau
des bourgeois en supprimant le bagne.
(A suivre.)
X. DE HAUTECLOCQUE.
Les plus beaux feutres
CHAPEAUX Il
1 21, Rue Daunou.
95,
ECHOS
UNE LETTRE
Une lectrice m'envoie une lettre éplorée.
Elle tient d'une source autorisée que l'élé-
phant et le rhinocéros sont en train de dis-
paraître. Ses renseignements particuliers
lui permettent d'affirmer qu'avant une di-
zaine d'années ces deux sortes de mammi-
fères seront à peu près introuvables. Et
elle conclut ainsi :
« Il faut empêcher les chasseurs d'Asie
et d'Afrique de poursuivre leur cruelle en-
treprise. Une croisade des amis des bêtes
s'impose sans retard. Faites appel à l'opi-
nion publique et vous verrez ce dont sa
générosité est capable. Je suis convaincue
que les souscriptions vont affluer et que
nous pourrons, grâce à une action irrésis-
tible, mettre un terme à l'injuste et révol-
tante hécatombe. »
Je ne voudrais pour rien au monde dé-
courager ma correspondante, mais, en ce
qui me concerne, je ne marche pas.
D'abord, parce que, bien franchement, le
sort des éléphants et des rhinocéros me
laisse tout à fait froid. Sans avoir entre-
tenu avec eux de relations extrêmement
suivies, il est vrai que je professe le plus
grand respect pour leur monumentale per-
sonne, et que, selon toute probabilité, je ne
chercherai jamais à leur faire le moindre
tort. Mais — je dois l'avouer — l'éventua-
lité de leur disparition ne m'inspire aucune
espèce de regret et, quand le dernier rhino-
céros aura rendu l'âme, je continuerai sans
doute à vivre sans m'apercevoir qu'il me
manque quelque chose.
Ensuite, parce que la générosité de l'opi-
nion publique pourrait, me semble-t-il,
s'exercer plus opportunément ailleurs. Je
signale, par exemple. à ma charitable lec-
trice une certaine race qui 'me paraît assez
mal en point et dont il serait urgent de
sauvegarder l'existence : c'est la race fran-
çaise, chaque jour décimée par toutes sor.
tes d'ennemis et, si- nous n'y prenons garde.,
en passe de sombrer dans le néant.
Je comprends qu'un éléphant ou un rhi-
nocéros tienne plus de place qu'un Fran-
çais dans le cœur d'une dame miséricor-
dieuse. Je comprends également que l'in-
fortune de ces bêtes exotiques procure aux
âmes d'élite un apitoiement qui sort du
commun.
Mais, moi, qui ne suis, hélas 1 ni une
dame miséricordieuse ni une âme d'élite, je
plaque résolument la croisade. Si les élé-
phants ont besoin d'être protégés, qu'ils ne
comptent point sur moi pour prendre...
leurs défenses !
Charles OMESSA.
IJn candidat au prix Goncourt aborde
Raoul Ponchon et lui dit :
-- Il y a, cher maître, quelques jours
déjà que je serais venu vous apporter
moi-même mon livre si je n'avais été
retenu, par les soins de ma cure, dans une
ville d'eaux de l'Est....
^— Et les eaux vous ont-elles fait du
bien, jeune homme ? interrompt l'acadé-
micien.
— Beaucoup, cher maître, je vous
remercie !
Alors, le bon Ponchon, rouge d'indi-
gnation :
— Apprenez, monsieur, que je suis, par
principe, l'adversaire des eaux et de ceux
qui s'en servent !
Et il fait demi-tour, laissant le pauvre
candidat tout penaud...
'w
N discutait à la Chambre le budget
des Travaux publics. Au milieu de
l'indifférence générale, M. André Hesse
demandait une réduction de tarif pour le
transport du poisson et des coquillages.
Comme le bruit des conversations redou-
blait, l'orateur, faisant appel aux ulti-
mes ressources de sa voix, lança sans
malice cet appel désespéré :
— Voyons, messieurs, la question nous
interesse # tous, je plaide pour les moules...
^Sur les bancs de la majorité, le silence
s établit aussitôt, ce'qui fit dire à un
communiste :
Vous l'écoutez, lui, parce qu'il est
votre avocat !
Et M. Hesse plaida pour les moules,
aux applaudissements de ses amis.
| A comtesse de Noailles va recevoir la
rosette de la Légion d'honneur.
Ainsi se trouveront satisfaites les mânes
d Anatole France. Ce dernier, en effet,
estimait grandement l'œuvre poétique cle
Mme de Noailles.
C est le seul poète contemporain qui
ait vraiment de la noblesse, disait-il par-
fois à ses familiers, et c'est la seule COlll-
tesse de France qui n'ait pas peur d'être
socialiste !
Bien que socialiste — au dire de
M. Bergeret — la comtesse de Noailles
pourra recevoir avec d'autant plus d'em-
pressement cette nouvelle distinction que
le rouge va très bien aux brunes.
_de
RS Lederman s'est mariée sept fois et
a divorcé six fois. C'est une jolie
moyenne, même pour une Américaine.
Mais le plus curireux, c'est que, chaque
fois, elle a épousé le même homme,
M. Lederman, un impresario dont, à ce
qu'elle affirme, le caractère était affreux
mais le charme irrésistible.
— Nous n'avions pas fini de divorcer
qu'il obtenait mon pardon et, de nou-
veau,* ma main.
Elle vient d'engager la septième ins-
tance de divorce.
— Cette fois, a-t-elle déclaré au juge,
je ne me laisserai plus séduire. Une
femme peut se tromper six fois de suite,
mais, à la septième erreur, elle est impar-
donnable.
Mais M. Lederman n'a pas perdu tout
espoir : «
— Voilà vingt ans que cette histoire se
prolonge, nous ne sommes pas encore
assez vieux pour changer d'existence !
. On sait qu'en France les divorcés ne
peuvent se remarier ensemble qu'une
seule fois — ce qui paraît assez sage, si
l'on en juge par la résolution finale de
Mrs Lederman.
- Ife ■
Y°us qui travaillez dans les bureaux,
avez-vous remarqué qu'une petite
révolution est c;i train de s'y opérer. : la
sténographe abandonne son crayon et
tape maintenant sur une machine, toute
mignonne et' légère.
A vrai di:re, toutes celles qu'on voit —
et elles commencent à être nombreuses
partout — « prennent » avec une aisance
stupéfiante.
Tout de même, la petite sténo-dactylo
doit regretter de temps à autre cette mé-
thode dont elle était si fi ère, ces « incom-
patibilités », « liquidités », « renforce-
ments » qui donnaient à son art quelque
chose d'hermétique et d'impressionnant.
C'est le progrès... la machine... la vi-
tesse. Il faut vivre avec son époque.
J»*
I. Benoit, ^ l'excellent spécialiste de
trousseaux, vient d'ouvrir une nouvelle
maison 253, rue Saint-Honoré. A cette
occasion, il a créé de nouveaux modèles
qui feront l'admiration de tous. La linge-
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UNE HEUREUSE INITIATIVE
Des récompenses honorifiques
c'est bien, mais...
Pour récompenser de leur dévouement et
de leurs services assidus ses employés,
agents et ouvriers, la Ville de Paris a
institué certaines distinctions spéciales,
telle que la médaille du travail, la mé-
daile de l'assistance publique, la médaille
des épidémies, la médaille d'honneur de
la police.
Ces distinctions étaient jusqu'alors pu.
rement honorifiques. Désormais, sur la
proposition de M. Emile Faure et de cer.
tains de ses collègues, les titulaires de
médailles recevront une prime annuelle
de 200^ francs qui leur sera. en outre, ser-
vie même après leur départ de l'Adminis-
tration par suite de leur mise à. la retraite.
—^1 m»' -u
I LiqueurCORDIÂL-^1EDOCBoA^x
LES LIVRES
...En pantoufles
c( J'ai recueilli avec zèle les propos de
mon bon maître. » Ainsi s'exprime Jacques
Tourne-broche à la troisième page de la
Rôtisserie de la reine Pédauque. M. Jean-
Jacques Brousson, quand il a composé Ana-
tole France en pantoufles (1), suivit cet il-
lustre exemple. Si tous les propos d'Ana-
tole France ne sont pas édifiants, les dis-
cours de l'abbé Coignard étaient parfois
scandaleux. On comprendrait mal que les
admirateurs d'Anatole France fissent, grise
mine au livre du gentil secrétaire Brous-
son. Brousson est irrespectueux ; mais il
fut bien entraîné par les exemples de son
maître. Il l'est, avec une extrême courtoi-
sie, et une délicatesse de ftangage dont on
sait où il a pu prendre les modèles.L'impor-
tant est de discerner si, tout compte fait,
la mémoire du grand écrivain embaumé à
la Bécliellerie profitera ou pâtira du livre
de son disciple. Mon avis est net : elle en
,p routera. Brousson, sur les bords du Styx,
pourra aborder son maître sans honte ;
et s'il est, d'abord, un peu contraint, Ana-
tole France le mettra à l'aise avec bonho-
mie. Mais si le maître voit approcher un
de ceux qui lui ont fait ouvrir la boîte
crânienne, « Fuis, malheureux ! » criera-
t-il avec horreur !
Qu'était-ce que cet Anatole France ponti-
fiant, qu'on nous représentait depuis quel-
ques années ? Cet apôtre douceâtre, ce
sentencieux prophète du communisme, pur
ps,prit, intellect sans mélange, à peine at-
taché à la terre ? Il lui manquait les ailes
©t l'auréole. Quel carnaval ! Anatole
France, et c'est ainsi que nous l'aimions,
était un être plein de vie, primesautier,
fantasque, abondant en histoires gaillar-
des. délicieusement sensuel, et amoureux
avec acharnement. Egoïste ? Oui bien, et
Brousson le laisse entendre ; maiS ne vous
en doutiez-vous pas ? Lié à une certaine
maison amie par une habitude d'un quart
de siècle... Est-ce que, par hasard, vous
ne l'aviez jamais entendu dire ? Y a-t-il
dans le livre de Brousson une révélation
scandaleuse, une seule ? Que veulent dire
vos mines effarouchées ?
Il vous déplaît que Brousson dépeigne
le bon maître au réveil, « enturbané d'un
foulard à ramages indiens » ? Je l'en aime
bien mieux, si pittoresque et si frileux,
comme un véritable ami des livres. Ne
savons-nous pas comment se réveillait
Voltaire ? « Ah ! c'est toi, ma bonne De-
nis ?... Oh ! oh 1 quelle colique... Vite,
mon bon Franchet, ma bonne Barbara,
préparez-moi mon clystère j... » La gloire
de Voltaire n'a pas été diminuée par ces
petits « intérieurs » divertissants. Celle
d'Anatole France ne pâlira point parce
que Jean-Jacques Brousson transcrit ainsi
sa phrase d'accueil à sa servante
Joséphine : « Je croyais que vous étiez
morte. Je m'en serais consolé, croyez-le
bien, n'était mon chocolat. » Que le trait
est gentil ! Qu'il peint au vif notre bon
maître ! Non point méchant, mais ironi-
que, dès qu'il ouvre l'ceil, et assez douillet.
On objectera que Brousson, attaché à la
personne d'Anatole France p-our débrouil-
ler le dossier de Jeanne d'Arc, n'avait pas
à livrer tous ces secrets domestiques. S'il
ne les eût point livrés, qui l'eût fait ? Qui
l'eût fait avec cette bonne humeur, en un
parler si. succulent ? Personne. Et la cause
est jugée.
En vérité, cet ouvrage est le supplé-
ment nécessaire des œuvres complètes
d'Anatole France ; aussi utile et plus vé-
ridique que le Victor Hugo raconté. Sans
Brousson nous ne connaîtrions pas, par le
fini, les procédés littéraires, minutieux,
les « trucs » du bon maître. Il en avait ;
mais on ne risque guère à nous livrer la
recette ! Qui pourra les employer comme
lui ? On ne saurait pas à quel point il
haïssait He pompeux lyrisme de Chateau-
briand. On ignorerait sa tendresse pour
Béranger... Mais M. Thibaut, *on papa,
n'avait-il pas été garde national ? L'ado-
rable histoire du Vavasseur de Champagne
serait perdue. Et nous n'aurions pas, en
marge des Fioretti, l'apologue du bélier
au couvent, qui n'est pas indigne de l'Etai
de Nacre. Ces tableautins, aussi, manque-
raient : Anatole France somnolent, un
bonnet de papier sur la tête, et fortifié de
dictionnaires, dans sa salle d'étude de Ma-
dame ; A. France regardant, avec résigna-
tion, se 'coucher le soleil sur le pont des
Arts ; A. France montrant des vues sté-
réosoopiques ; A. France recevant Mgr de
Cabrières ; A. France visitant la scène de
la Comédie-Française pendant que la di-
vine Bartet .et le doyen répètent...
Nous n'aurions pas ce « Napoléon jugé
par Anatole France », originale et pi-
quante interprétation. Ni ces opinions net-
tes et rudes sur Gobineau et Stendhal qui
raviront l'ami Vautel...'
Au fait, me direz-vous, ces opinions les
a-t-il eues ? C'est le délicat. Nous devons
faire confiance à Brousson. Mais une con-
sidération me rassure : la conversation
d'Anatole France était si riche en saillies,
en aperçus, en rapprochements, que c'eût
été perdre son temps que d'aller en inven-
ter. Pour ma part, je crois en Brousson.
Autre objection. Ce ne sont là que
des rogatons, où l'on ne doit pas chercher
le fond de la pensée de France. Certes, la
philosophie du bon maître s'est plus am-
plement exprimée dans le Jardin d'Epi-
cure ;.,,mais cette spontanéité n'est point
sans profondeur. Pour n'être point parée,
la pensée d'A. France est ici bien nette :
il ne croit à personne ; il se moque de
tout, et de tous. Hormis de ceci : l'art.
Particulièrement, l'art d'écrire, premier
des arts, où il excelle. C'est à travers les
livres qu'il a le mieux vu l'univers. Il por-
tait toute une bibliothèque en sa mémoire
merveilleuse. Il abondait en citations ex-
quises ; mais il méprisait souverainement
la littérature moderne. Il ne lisait guère
les œuvres des jeunes. Le monde a été
pour lui un extraordinaire sujet littéraire.
Le spectacle des choses et des passions
humaines lui a prodigué des divertisse-
ments ; et son intelligence merveilleuse s'y
appliquait avec une infatigable ardeur
mais son cœur n'en était point troublé.
Tel il apparaît, dans le livre de Jean-
Jacques Brousson. Peut-être, pour avoir le
véritable A. France, faut-il corriger un
peu, de façon à atténuer les effets de ce
que les astronomes appellent « l'équation
personnelle ». Mais l'approximation^ est
déjà fort remarquable. Ces « Franciana »
sont dune lecture charmante, et nourri-
ront bien des conversations. Au vrai, elles
vivront aussi longtemps que les œuvres du
bon maître. Elles en sont un inséparable
appendice, désormais.
Mélanges critiques
Un des bons livres de critique que l'on
puisse lire, ces temps-ci - il faut se
délasser des romans, entre lesquels on ar-
rive à ne plus savoir choisir, tant il
v en a, et combien d'inutiles 1 C'('i't
xxa siècle (2), de M. Benjamin Crémieux.
M. Crémieux est un analyste soigneux et
fort mét hotaque. A la manière de Descar-
tes, il divise les d ifflcn ¡ t.és. alin de les
mieux résoudre. C'est ainsi qu'il a réussi
une excellente anatomie du talent de Mar-
cel Proust. Il a mi's au premier pian in
conception que se fUÍsaiC Proust du rôle
de l'œuvre d art. q ji est, avant tout, « de
donner à rêver, a penser, de servir d'exci'-
tant, d'inviter le lecteur à envisager les
choses, ^ les sentiments sous un
angle inhabituel L œuvre d'art est une
lutte contre 1 habitude ». n .montre que
les instruments dont disposait Proust pour
renouveler la vision du monde et de
l'homme étaient, une imagination et une
mémoire hypertrophiées. Ceci le conduit
à une série d'analyses curieuses et justes.
Son étude de la « composition » chez
Proust est excellente et répond victorieu-
sement à l'accusation dl) désordre qu'on
n'a pas craint de porter contre la monu-
mentale ^ « Recherche du temps perdu ».
Le « thème » de l'œuvre est « la fusion
de l'aristocratie et de la grande bourgeoi-
sie à la fin du XIX0 siècle ». Il progresse
du premier li'vre à la Prisonnière. Donc,
unité. Logique aussi, et prévoyance, car,
dès Du côté de chez Swann, tous les per-
sonnages importants sont présentés, et
nous savons d'eux tout ce qu'il importe
d'en connaître pour les voiir vivre et évo-
luer.
M. Crémieux n'a pas épuisé le sujet. Il
y a \n « Proust esthéticien », dont il ne
parle guère, et un Proust styliste, sur le-
quel il passe trop rapidement. Mais tout
ce qu'il dit m'a para excellent.
Les études sur Giraudoux, Larbaud, Mo-
rand mériltent également d'être lues : ce
sont de sûres introductions à la littérature
contemporaine.
Une introduction nécessaire à Dostoïev-
ski et aussi au livre d'André Gide, dont je
vous ai naguère parlé, c'est la Vie et l'œu-
vre de Dostoïevsky (3), de M. Serge Per-
sky. Les textes biographiques essentiels
y sont groupés et les œuvres, selon l'or-
dre Ichronolo,gique, y sont brièvement ana-
lysées, avec extraits. Les commentaires
sont rapides, et l'effort critique est mo-
deste. Mails l'auteur a, sans doute, jugé
que ce n'était pofnt ici le lieu de chercher
le secret de Dostoïevsky.
Dans la collection des « tOhefs-d'œuvre
méconnus », dirigée par M. Gonzague
Truc... Mais ill faut que je m'excuse de
n'avoir pas, en son temps, parlé de l'Ana-
tole France, l'artiste et le penseur (4) de
M. Gonzague Truc, un fort intelliigent tra-
vail. Nous aurons sans doute à y faire
des emprunts, puisqu'il devient nécessai-
re de défendre Anatole France non contre
Brousson, grands dieux 1 mais contre les
jeunes écrivains qui! le nient, les uns avec
une désinvolture dont on sourit, les au-
tres — comme M. René Johannet, dans un
curieux article des Lettres — avec une
vigueur et une ingéniosité troublantes...
Dans cette collection paraissent, avec une
introduction de M. Joseph Aynard, les Poè-
tes lyonnais précurseurs de la Pléiade
(Jfaw'ice Scève, Louise Labé, Permette du
Guillet) (5). Les vers de Scève sont quel-
quefois obscurs, mais d'un raffinement dé-
licieux. Si le Débat de Folie et d'Amour,
de Louise LaJbé, est à peu près illisible,
ses sonnets sont d'une rhétoriei'enne bien
adroite.
Enfin, dans la Chaîne des dames (6),
Mme Gabrielle Réval a distrilbué, avec vi-
vacité, au gré de ses tendresses, au gré.de
ses rancunes, louanges discrètes et épi-
grammes. Il arrive qu'on soit d'accord
avec elle. Pas toujours.
ROBERT KEMP.
(1) Chez Georges Crès. — (2) A la N. R. F. —
(3) Chez Payot. — (4) Librairie Garnie r frères. —
(5) Editions Dossard. — (6) Chez Crès.
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U RECTION DE M. HENRI BORDEAUX. DE L'AC4DEM)E FRANÇAISE ET M. CAMILLE H
IjjOLLIAN, DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE gf
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ROMAN
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ARTS & LETTRES
Nouvelles littéraires
f&tfc Les Il Amis de l'art pour tous » ont vi-
sité hier, sous la direction .du médecin-major
Monery, les bâtiments conventuels, le musée,
les appartements royaux e,t l'égllise du Val-de-
Grâce. M. Monery, dans une très attrayante
causerie, a fait l'historique de la célèbre ab-
baye, r appelant les événements qui s'y sont
déTouïës, montrant, enchâsses dans les bâti-
ments du dix-septième sièclle, des construc-
tions d'époques bien antérieures (lC-elles notam-
mefnt où se trouvent le musée anatomique, les
archives et les cuisines), évoquant la figure
d'Anne d'Autriche dans le pavMon même qu'elle
habita, et dont 1'8 sailon du rez-de-chaussée a
été intelligemment restauré; enfin, détaillant
toutes les beautés de la ohapeSle, à l,a cons-
truction de laquelle travaillèrent successivement
François Mansart, Jacques Le-mercier, Pierre
Lemuet et Gabriel Leduc, et qui renferme la
céllèbre fresque de Pierre Mignard, la Gloire des
bienheureux, et des bas-reliefs et pendentifs
re'marquable.s de Michel Anguier.
H*# M. Marc Elder publie une monogra-
phie du Château des ducs de Bretagne.
ffc# Les amis d'un jeune poète, Charles Mo-
kel, mort au combat de Faux, le 30 août 1914,
! viennent de réunir ses vers sous le titre :
l'Aube triste, avec cette épigraphe de Stéfano
Gondi : « Il a voulu mourir, parce qu'il n'a
pas pu rendre sa vie conforme à son rêve. »
La préface est d'Edmond IIaraucourt. Le re-
cueil s'ouvre par une mélancolique chanson :
Oh ! triste, triste infiniment
Est cette aurore ciui se lève...
Oh t triste, triste Infiniment
Est ma jeunesse qui se lève 1
Sfjîî Une'matinée organisée par les « Amis
de Péladan », aura lieu, le mercredi 19 no-
vembre, à 2 h. 30, au Salon d'Automne. M.
Fernand Divoire fera une causerie : Péladan
professeur de coquetterie morale. Mme Hé-
g'ine Le Quéré et M. Samson Fai-nsilber diront
des proses et des poèmes de Péladan.
fîffîT Le 21 novembre, 76, rue du Faubourg-
Sain [-I-Ionoré, à l'Exposition rétrospective des
œuvres d'Adrien Tanoux. M. Tristan Dcrème
donne une causerie : « Peinture, poésie : une
seule âme... » Mme Madeleine Roch dira du
Musset, de l'Anatole France.
Nouvelles artistiques
Cette année-ci « Artibus Patrim » fê-
tera le soixantième anniversaire de sa, fonda-
tion. Cette société d'amateurs d'art anversois
s'est activement occupée pendant plus d'un
demi-siècle à enrichir constam.ment le Musée
Royal des Beaux-Arts d'Anvers par l'achat ju-
dicieux d'œuvres de valeur. Afin de fêter
dignement, cet anniversaire on prépare une
exposition importante. Celle-ci sera tenue dans
les deux grandes salles dudit musée, et com-
prendra toutes les œuvres anciennes et moder-
nes achetées depuis la fondation de la société.
Cette exposition sera ouverte so!enne!tement,
le deuxième dimanche de décembre, à 11 heu-
res. A cette solennité « Artibus Patrie »,
offrira une œuvre d'une grande valeur artis-
tique, mais sur laquelle toutes indications sont
tenues secrètes jusqu'à ce moment.
La vente des fameuses collections du
Musée de l'Ermitage de Pclrograd est offi-
ciellement démentie. M. J. Orbeli, directeur-
adjoint de l'Ermitage vient, en effet, d'adresser
':ne lettre à ce sujet, à M. Simon Arbeliot,
directeur du Cousin Pons. Dans cette iett.rc
l'administrateur soviétique dit notamment :
« Les rumeurs répandues par la presse, que
les collections de l'Ermitage soient à vendre,
ont évidemment pour base quelque malentendu
fâcheux car, non seulement H ne fut jamais
question de mise en vente des collections, mais
j au contraire elles se complètent par de nou- .
velles acquisitions. »
La curiosité
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la sympathie générale. Leur partie de be-
lotte terminée, les chevaliers d'ù bonne-
teau égrenèrent, de bonne grâce, quelques
opinions, quelques souvenirs.
Les voici, maladroitement retracés.
i Quatre soupirs de gratitude
Mon vis-à-vis, un garçon fluet, que ses
yeux glauques, ses .mains graciles d'esca-
moteur faisaient surnommer « l'Araignée »,
mon vis-à-vis parla le premier.
— Le gouvernement supprime le bagne,
à la bonne heure, dit-il. On dira ce qu'or,
voudra, c'est une amabilité à l'égard des
bagnards. Une amabilité désintéressée
puisque les forçats ne votent pas.
- Pourquoi ? coupa, le second, Charlie,
!lm hercule crépu. Oui, pourquoi ? Vous
« barbotiez » un portefeuille, on vous en-
lève votre droit de vote. Cette plaisanterie-
là ne figure pas dans la Déclaration des
Droits de l'Homme. Les bagnards, retour
en France, faudra bien qu'on les laisse vo<
ter, allez...
— Un député-forçat ! jeta le troisième,
Léo, qui était le politique du trio ; vous
parlez d'un député vraiment démocrati-
que ! Après tout, il y a bien, à la Cham-
bre, des députés qui veulent la mort des
bourgeois.
Charlie puisa de l'éloquence dans son
frerre d'anisette.
- Pas de politique, messieurs, dit-il.
L'essentiel, selon moi, le voilà : on pourra
faire ses affaires, gagner sa vie comme
on voudra, sans craindre la cour d'assi-
ses. La cour d'assises, maintenant : une
fumisterie ! Beaucoup de braves garçons
se tenaient tranquilles, n'est-ce pas ? et se
rongeaient les sangs parce que, pris et
condamnés, fallait traverser les mers, scier
Idu bois sous le soleil d: Améri9ue. On ris-
qua1t sa peau. Votre peine finie, c'était la
rélégation, le « doublage ». Adieu la Fran-
ce, les amis, et la profession ! A partir
d'aujourd'hui, on restera au pays quoi
qu'il arrive. Vive la liberté !
Le patron fit un geste apaisant et su-
surra :
— Du calme,
L'Araignée le rassura :
— T'en fais pas, dit-il, on ne te dépor-
tera plus. La Chambre des députés a in-
terdit la déportation.
Dans le silence qui tomba, je crus en-
tenre quatre soupirs, quatre soupirs de
soulagement et de gratitude.
Ce qui les désespérait
La voix profonde de Léo dispersa ces
pouces songeries. Il disait :
— Voyez-vous, le plus terrible, aux
rho's ce n'était pas tant le voyage, la
"mauvaise nourriture, le travail, l'es puni-
tiOIlS. Tout cela, on s'en moquait. On se
moquait même de la chaleur et des « gaf-
fes ». Ce qui vous désespérait, là-bas,
c'est que l'évasion même ne servait à rien.
On s'évadait, on souffrait., on ag'onis&it...,
et puis, on crevait.
L'Araignée constata simplement :
— En France, ils pourront s'évader. On
'« les met » quand on veut. On s'évade
toujours d'une prison centrale.
Peut-être parlait-il par expérience.
Léo posa sa cigarette. Un brutal afflux
CIe souvenirs crispa ses traits et pâlit son
y i sage. f
Un club de fagots
— Vous ne vous représentez pas, me
dit-il, les difficultés qu'on doit surmonter
pour s'éclipser du bagne.
« Moi, je n'y suis jamais allé comme
client. Mais je connais bien le -pays. J'étais,
dans le temps, soutier à bord d'un petit
vapeur américain, un méchant « rafiot »
à pistons qui bourlinguait, avec son char-
gement de bois précieux, du Brésil en Flo-
ride. Nous faisions, de temps à autre, une
escale dans le Maroni pour charger des
« grumes » à Saint-Laurent. Pendant que
fl-es fagots emplissaient la cale, nous au-
tres, l'équipage, on tirait des bordées dans
le patelin. On se retrouvait, le soir, dans
le village chinois, derrière l'hospice.
« N'allez pas vous figurer les bateaux
de fleurs de Shang-Haï, ni les palaces
de Hong-Kong. Non, un vulgaire ramassis
de cases branlantes où des commerçants
annamites tiennent boutique le jour, ou-
vrent tripot la nuit.
« On traversait des ruelles qui empes-
taient le poisson mort, on se faufilait dans
«ne case, silencieuse, renfrognée. A l'en-
trée, fie propriétaire, un Chinois qu'on ap-
pelait « Monsieur Limace », tant il était
jaune et visqueux, M. Limace, donc, vous .
inspectait dans l'om'.bre et comptait vos
¿.apèques dans votre gousset, il ne rece- ■
lait pas les insolvables.
« Une tenture écartée, vous tombiez
dans un monde étrange. Des gens accrou-
pis, sans forme, sous la lueur de petites
dampes rougeâtres, et qui jouaient silen-
cieusement. Ils jouaient à « la. Marseil-
laise », le baccarat du bagne. Des fem-
mes indiennes de Sinnamary, les seules
qui ne craignent pas le forçat, faisaient 1
cercle tout autour. 1
« Tous ces gens-là étaient des relégués '
échappés de Saint-Jean, des forçats assi-
gnés ou concessionnaires. Ils menaient un 1
jeu d'enfer, s'arrêtaient pour boire au gou- 1
îot de la bouteille de tafia qu'ils tiraient
d'entre leurs genoux. Ils ne criaient pas. ,
Ils ne parlaient pas. Et quand il y avait
une bagarre, c'était une bagarre en si-
: lence. Les lampes éteintes, à coups de J
galoche, les couteaux voltigeaient dans "
Roir. • j
« M. Limace et ses boys sortaient les plus <■
mal en point, les posaient sur le quai du
Maroni après leur avoir « fait les poches ». <
(c Maintenant, écoutez-moi bien.
« Les trois quarts des évadés, même ceux
qui s'en venaient, après des journées mor- j
telles, des camps éloignés, de Godebert, de
Charvein, passaient chez M. Limace. Ce 1
serpent de Chinois louait des pirogues (
fournissait des guides. Il fallait en passer
par lui. Il trustait les évasions. !
« Avant de prendre le large, l'évadé,
i)ien entendu, voulait jouer une dernière
fois, faire une dernière partie de « Marseil- 1
laise ». j
« S il perdait, on le mettait à la porte.
Quelquefois on le livrait aux gaffes pour i
toucher la prime. Il n'y a pas de petit pro-
fits. 1
« S'il gagnait, il achetait au Chinois des S
frusques, une pirogue. On lui donnait un c
guide, des rameurs. Mon fagot s'embar-
quait, riant aux anges, sur le Maroni... » \
Le pourvoyeur d'anges
Le spécialiste du bonneteau ralluma sa
cigarette éteinte. Son regard narquois
scruta mon impatience à travers des volu-
tes de fumée. Il poursuivit, lentement : ;
- Le fagot riait aux anges. Les anges,
pardi, il aillait les retrouver... c
Les amis du conteur ricanèrent en sour-
dine. Eux connaissaient la fin de l'his- l,
foire,
— Dame ! reprit mon narrateur, à l'em-
bouchure du Maroni, au passage de la 0
barre, muraille de vagues qui ne rend f
jamais ce qu'on lui confie, le guide logeait t
une balle dans la tête du fagot, prenait son s
argent — l argent gagné au jeu ne porte
pas bonheur, voyez-vous — et, les rameurs 11
expédiaient le mort dans l'Océan. Sur l'ar-
gent, M. Limace touchait une commission. *
Cela faisait marcher le commerce, mais ^
vous le comprenez aisément, cela né facile ^
tait pas les évasions.
J'observai un mutisme stupide et qui
flatta l'assistance. j
— Le truc a été éventé, reprit l'homme
, parce qu'un beau jour la mer a rejeté à la 1
cote le cadavre d'un fagot que le Chinois ?
avait fait « évader au Paradis n. C'était f
comme par hasard, un cadavre de lépreux. 1
i
La mer et les requins n'en avaient pas
voulu. M. Limace n'aimait pas les histoi-
res. IJ est retourné subrepticement en
Chine, où il jouissait d'un compte en ban-
que. Mais d'autres ont repris la combinai-
son.
« Allez, ajouta philosophiquement mon
vis-à-vis, on ne s'évadait pas du bagne. »
« Vive le gouvernement ! »
Le patron du lieu parut émerger d'un
mauvais rêve. Sa face s'illumina. Il frappa
la table d'un poing vainqueur.
On s'évadera maintenant, dit-il. Plus
de Chinois, ni de pirogues. Qu'est-ce que
c'est, je vous le demande, que le mur d'en-
ceinte de la Santé en comparaison du Ma-
roni ? Il n'y a plus de bagne.
Ces mots électrisèrent l'assistance.
— Vive le Gouvernement 1 s'écria l'Arai-
gnée. '■>
Et Léo, le sceptique, conclut :
— Supprimer le bagne, c'est déjà quel-
que chose. Mais, supprimer la justice...
Et l'assistance de s'écrier en choeur :
— Ah ! ça serait encore mieux !
Voilà l'avis des joueurs de bonneteau.
Les bourgeois, eux. fussent-ils partisans du
Cartel des gauches, feraient peut-être
mieux de supprimer le Gouvernement.
...Le Gouvernement qui risque la peau
des bourgeois en supprimant le bagne.
(A suivre.)
X. DE HAUTECLOCQUE.
Les plus beaux feutres
CHAPEAUX Il
1 21, Rue Daunou.
95,
ECHOS
UNE LETTRE
Une lectrice m'envoie une lettre éplorée.
Elle tient d'une source autorisée que l'élé-
phant et le rhinocéros sont en train de dis-
paraître. Ses renseignements particuliers
lui permettent d'affirmer qu'avant une di-
zaine d'années ces deux sortes de mammi-
fères seront à peu près introuvables. Et
elle conclut ainsi :
« Il faut empêcher les chasseurs d'Asie
et d'Afrique de poursuivre leur cruelle en-
treprise. Une croisade des amis des bêtes
s'impose sans retard. Faites appel à l'opi-
nion publique et vous verrez ce dont sa
générosité est capable. Je suis convaincue
que les souscriptions vont affluer et que
nous pourrons, grâce à une action irrésis-
tible, mettre un terme à l'injuste et révol-
tante hécatombe. »
Je ne voudrais pour rien au monde dé-
courager ma correspondante, mais, en ce
qui me concerne, je ne marche pas.
D'abord, parce que, bien franchement, le
sort des éléphants et des rhinocéros me
laisse tout à fait froid. Sans avoir entre-
tenu avec eux de relations extrêmement
suivies, il est vrai que je professe le plus
grand respect pour leur monumentale per-
sonne, et que, selon toute probabilité, je ne
chercherai jamais à leur faire le moindre
tort. Mais — je dois l'avouer — l'éventua-
lité de leur disparition ne m'inspire aucune
espèce de regret et, quand le dernier rhino-
céros aura rendu l'âme, je continuerai sans
doute à vivre sans m'apercevoir qu'il me
manque quelque chose.
Ensuite, parce que la générosité de l'opi-
nion publique pourrait, me semble-t-il,
s'exercer plus opportunément ailleurs. Je
signale, par exemple. à ma charitable lec-
trice une certaine race qui 'me paraît assez
mal en point et dont il serait urgent de
sauvegarder l'existence : c'est la race fran-
çaise, chaque jour décimée par toutes sor.
tes d'ennemis et, si- nous n'y prenons garde.,
en passe de sombrer dans le néant.
Je comprends qu'un éléphant ou un rhi-
nocéros tienne plus de place qu'un Fran-
çais dans le cœur d'une dame miséricor-
dieuse. Je comprends également que l'in-
fortune de ces bêtes exotiques procure aux
âmes d'élite un apitoiement qui sort du
commun.
Mais, moi, qui ne suis, hélas 1 ni une
dame miséricordieuse ni une âme d'élite, je
plaque résolument la croisade. Si les élé-
phants ont besoin d'être protégés, qu'ils ne
comptent point sur moi pour prendre...
leurs défenses !
Charles OMESSA.
IJn candidat au prix Goncourt aborde
Raoul Ponchon et lui dit :
-- Il y a, cher maître, quelques jours
déjà que je serais venu vous apporter
moi-même mon livre si je n'avais été
retenu, par les soins de ma cure, dans une
ville d'eaux de l'Est....
^— Et les eaux vous ont-elles fait du
bien, jeune homme ? interrompt l'acadé-
micien.
— Beaucoup, cher maître, je vous
remercie !
Alors, le bon Ponchon, rouge d'indi-
gnation :
— Apprenez, monsieur, que je suis, par
principe, l'adversaire des eaux et de ceux
qui s'en servent !
Et il fait demi-tour, laissant le pauvre
candidat tout penaud...
'w
N discutait à la Chambre le budget
des Travaux publics. Au milieu de
l'indifférence générale, M. André Hesse
demandait une réduction de tarif pour le
transport du poisson et des coquillages.
Comme le bruit des conversations redou-
blait, l'orateur, faisant appel aux ulti-
mes ressources de sa voix, lança sans
malice cet appel désespéré :
— Voyons, messieurs, la question nous
interesse # tous, je plaide pour les moules...
^Sur les bancs de la majorité, le silence
s établit aussitôt, ce'qui fit dire à un
communiste :
Vous l'écoutez, lui, parce qu'il est
votre avocat !
Et M. Hesse plaida pour les moules,
aux applaudissements de ses amis.
| A comtesse de Noailles va recevoir la
rosette de la Légion d'honneur.
Ainsi se trouveront satisfaites les mânes
d Anatole France. Ce dernier, en effet,
estimait grandement l'œuvre poétique cle
Mme de Noailles.
C est le seul poète contemporain qui
ait vraiment de la noblesse, disait-il par-
fois à ses familiers, et c'est la seule COlll-
tesse de France qui n'ait pas peur d'être
socialiste !
Bien que socialiste — au dire de
M. Bergeret — la comtesse de Noailles
pourra recevoir avec d'autant plus d'em-
pressement cette nouvelle distinction que
le rouge va très bien aux brunes.
_de
RS Lederman s'est mariée sept fois et
a divorcé six fois. C'est une jolie
moyenne, même pour une Américaine.
Mais le plus curireux, c'est que, chaque
fois, elle a épousé le même homme,
M. Lederman, un impresario dont, à ce
qu'elle affirme, le caractère était affreux
mais le charme irrésistible.
— Nous n'avions pas fini de divorcer
qu'il obtenait mon pardon et, de nou-
veau,* ma main.
Elle vient d'engager la septième ins-
tance de divorce.
— Cette fois, a-t-elle déclaré au juge,
je ne me laisserai plus séduire. Une
femme peut se tromper six fois de suite,
mais, à la septième erreur, elle est impar-
donnable.
Mais M. Lederman n'a pas perdu tout
espoir : «
— Voilà vingt ans que cette histoire se
prolonge, nous ne sommes pas encore
assez vieux pour changer d'existence !
. On sait qu'en France les divorcés ne
peuvent se remarier ensemble qu'une
seule fois — ce qui paraît assez sage, si
l'on en juge par la résolution finale de
Mrs Lederman.
- Ife ■
Y°us qui travaillez dans les bureaux,
avez-vous remarqué qu'une petite
révolution est c;i train de s'y opérer. : la
sténographe abandonne son crayon et
tape maintenant sur une machine, toute
mignonne et' légère.
A vrai di:re, toutes celles qu'on voit —
et elles commencent à être nombreuses
partout — « prennent » avec une aisance
stupéfiante.
Tout de même, la petite sténo-dactylo
doit regretter de temps à autre cette mé-
thode dont elle était si fi ère, ces « incom-
patibilités », « liquidités », « renforce-
ments » qui donnaient à son art quelque
chose d'hermétique et d'impressionnant.
C'est le progrès... la machine... la vi-
tesse. Il faut vivre avec son époque.
J»*
I. Benoit, ^ l'excellent spécialiste de
trousseaux, vient d'ouvrir une nouvelle
maison 253, rue Saint-Honoré. A cette
occasion, il a créé de nouveaux modèles
qui feront l'admiration de tous. La linge-
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crétaire général de la Société Biectro-CâMe.
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ire.sne-Bast, femme de l'ancien maire d'Ar-
'genteuil.
Les obsèques auront lieu mercredi 19 cou-
rant, à 10 h. 30, en la basilique d'Argenteuil.
Pour annoncer, dans La Liberté, naissances, ma
riages, décès, etc., s'a(f1'cssP,' à l'Office des Publi-
cations 24. boulevard Poissonnière. Central 52 -14.
Fête de Sainte-Cécile
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vembre, à 10 h. 15, sous la présidence de
b. G. Mgr Gaillard, évêque de Meaux, messe
solennelle de Ohérubini, Gomposée pour le sa-
cre du roi Charles X à Re'ims en 1825. Solistes :
Mille Jane Lavai., MM. Dulreix et Narçon, du
théâtre de l'Opéra, et 150, exécutants, orches-
tre et, chœurs, sous la direction de Paul Vidal,
grand-prix de Rome. Caries d'entrée à l'église
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Madeleine : 3 fr., 5 fr.. 10 tr., 15 rI.".
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Des récompenses honorifiques
c'est bien, mais...
Pour récompenser de leur dévouement et
de leurs services assidus ses employés,
agents et ouvriers, la Ville de Paris a
institué certaines distinctions spéciales,
telle que la médaille du travail, la mé-
daile de l'assistance publique, la médaille
des épidémies, la médaille d'honneur de
la police.
Ces distinctions étaient jusqu'alors pu.
rement honorifiques. Désormais, sur la
proposition de M. Emile Faure et de cer.
tains de ses collègues, les titulaires de
médailles recevront une prime annuelle
de 200^ francs qui leur sera. en outre, ser-
vie même après leur départ de l'Adminis-
tration par suite de leur mise à. la retraite.
—^1 m»' -u
I LiqueurCORDIÂL-^1EDOCBoA^x
LES LIVRES
...En pantoufles
c( J'ai recueilli avec zèle les propos de
mon bon maître. » Ainsi s'exprime Jacques
Tourne-broche à la troisième page de la
Rôtisserie de la reine Pédauque. M. Jean-
Jacques Brousson, quand il a composé Ana-
tole France en pantoufles (1), suivit cet il-
lustre exemple. Si tous les propos d'Ana-
tole France ne sont pas édifiants, les dis-
cours de l'abbé Coignard étaient parfois
scandaleux. On comprendrait mal que les
admirateurs d'Anatole France fissent, grise
mine au livre du gentil secrétaire Brous-
son. Brousson est irrespectueux ; mais il
fut bien entraîné par les exemples de son
maître. Il l'est, avec une extrême courtoi-
sie, et une délicatesse de ftangage dont on
sait où il a pu prendre les modèles.L'impor-
tant est de discerner si, tout compte fait,
la mémoire du grand écrivain embaumé à
la Bécliellerie profitera ou pâtira du livre
de son disciple. Mon avis est net : elle en
,p routera. Brousson, sur les bords du Styx,
pourra aborder son maître sans honte ;
et s'il est, d'abord, un peu contraint, Ana-
tole France le mettra à l'aise avec bonho-
mie. Mais si le maître voit approcher un
de ceux qui lui ont fait ouvrir la boîte
crânienne, « Fuis, malheureux ! » criera-
t-il avec horreur !
Qu'était-ce que cet Anatole France ponti-
fiant, qu'on nous représentait depuis quel-
ques années ? Cet apôtre douceâtre, ce
sentencieux prophète du communisme, pur
ps,prit, intellect sans mélange, à peine at-
taché à la terre ? Il lui manquait les ailes
©t l'auréole. Quel carnaval ! Anatole
France, et c'est ainsi que nous l'aimions,
était un être plein de vie, primesautier,
fantasque, abondant en histoires gaillar-
des. délicieusement sensuel, et amoureux
avec acharnement. Egoïste ? Oui bien, et
Brousson le laisse entendre ; maiS ne vous
en doutiez-vous pas ? Lié à une certaine
maison amie par une habitude d'un quart
de siècle... Est-ce que, par hasard, vous
ne l'aviez jamais entendu dire ? Y a-t-il
dans le livre de Brousson une révélation
scandaleuse, une seule ? Que veulent dire
vos mines effarouchées ?
Il vous déplaît que Brousson dépeigne
le bon maître au réveil, « enturbané d'un
foulard à ramages indiens » ? Je l'en aime
bien mieux, si pittoresque et si frileux,
comme un véritable ami des livres. Ne
savons-nous pas comment se réveillait
Voltaire ? « Ah ! c'est toi, ma bonne De-
nis ?... Oh ! oh 1 quelle colique... Vite,
mon bon Franchet, ma bonne Barbara,
préparez-moi mon clystère j... » La gloire
de Voltaire n'a pas été diminuée par ces
petits « intérieurs » divertissants. Celle
d'Anatole France ne pâlira point parce
que Jean-Jacques Brousson transcrit ainsi
sa phrase d'accueil à sa servante
Joséphine : « Je croyais que vous étiez
morte. Je m'en serais consolé, croyez-le
bien, n'était mon chocolat. » Que le trait
est gentil ! Qu'il peint au vif notre bon
maître ! Non point méchant, mais ironi-
que, dès qu'il ouvre l'ceil, et assez douillet.
On objectera que Brousson, attaché à la
personne d'Anatole France p-our débrouil-
ler le dossier de Jeanne d'Arc, n'avait pas
à livrer tous ces secrets domestiques. S'il
ne les eût point livrés, qui l'eût fait ? Qui
l'eût fait avec cette bonne humeur, en un
parler si. succulent ? Personne. Et la cause
est jugée.
En vérité, cet ouvrage est le supplé-
ment nécessaire des œuvres complètes
d'Anatole France ; aussi utile et plus vé-
ridique que le Victor Hugo raconté. Sans
Brousson nous ne connaîtrions pas, par le
fini, les procédés littéraires, minutieux,
les « trucs » du bon maître. Il en avait ;
mais on ne risque guère à nous livrer la
recette ! Qui pourra les employer comme
lui ? On ne saurait pas à quel point il
haïssait He pompeux lyrisme de Chateau-
briand. On ignorerait sa tendresse pour
Béranger... Mais M. Thibaut, *on papa,
n'avait-il pas été garde national ? L'ado-
rable histoire du Vavasseur de Champagne
serait perdue. Et nous n'aurions pas, en
marge des Fioretti, l'apologue du bélier
au couvent, qui n'est pas indigne de l'Etai
de Nacre. Ces tableautins, aussi, manque-
raient : Anatole France somnolent, un
bonnet de papier sur la tête, et fortifié de
dictionnaires, dans sa salle d'étude de Ma-
dame ; A. France regardant, avec résigna-
tion, se 'coucher le soleil sur le pont des
Arts ; A. France montrant des vues sté-
réosoopiques ; A. France recevant Mgr de
Cabrières ; A. France visitant la scène de
la Comédie-Française pendant que la di-
vine Bartet .et le doyen répètent...
Nous n'aurions pas ce « Napoléon jugé
par Anatole France », originale et pi-
quante interprétation. Ni ces opinions net-
tes et rudes sur Gobineau et Stendhal qui
raviront l'ami Vautel...'
Au fait, me direz-vous, ces opinions les
a-t-il eues ? C'est le délicat. Nous devons
faire confiance à Brousson. Mais une con-
sidération me rassure : la conversation
d'Anatole France était si riche en saillies,
en aperçus, en rapprochements, que c'eût
été perdre son temps que d'aller en inven-
ter. Pour ma part, je crois en Brousson.
Autre objection. Ce ne sont là que
des rogatons, où l'on ne doit pas chercher
le fond de la pensée de France. Certes, la
philosophie du bon maître s'est plus am-
plement exprimée dans le Jardin d'Epi-
cure ;.,,mais cette spontanéité n'est point
sans profondeur. Pour n'être point parée,
la pensée d'A. France est ici bien nette :
il ne croit à personne ; il se moque de
tout, et de tous. Hormis de ceci : l'art.
Particulièrement, l'art d'écrire, premier
des arts, où il excelle. C'est à travers les
livres qu'il a le mieux vu l'univers. Il por-
tait toute une bibliothèque en sa mémoire
merveilleuse. Il abondait en citations ex-
quises ; mais il méprisait souverainement
la littérature moderne. Il ne lisait guère
les œuvres des jeunes. Le monde a été
pour lui un extraordinaire sujet littéraire.
Le spectacle des choses et des passions
humaines lui a prodigué des divertisse-
ments ; et son intelligence merveilleuse s'y
appliquait avec une infatigable ardeur
mais son cœur n'en était point troublé.
Tel il apparaît, dans le livre de Jean-
Jacques Brousson. Peut-être, pour avoir le
véritable A. France, faut-il corriger un
peu, de façon à atténuer les effets de ce
que les astronomes appellent « l'équation
personnelle ». Mais l'approximation^ est
déjà fort remarquable. Ces « Franciana »
sont dune lecture charmante, et nourri-
ront bien des conversations. Au vrai, elles
vivront aussi longtemps que les œuvres du
bon maître. Elles en sont un inséparable
appendice, désormais.
Mélanges critiques
Un des bons livres de critique que l'on
puisse lire, ces temps-ci - il faut se
délasser des romans, entre lesquels on ar-
rive à ne plus savoir choisir, tant il
v en a, et combien d'inutiles 1 C'('i't
xxa siècle (2), de M. Benjamin Crémieux.
M. Crémieux est un analyste soigneux et
fort mét hotaque. A la manière de Descar-
tes, il divise les d ifflcn ¡ t.és. alin de les
mieux résoudre. C'est ainsi qu'il a réussi
une excellente anatomie du talent de Mar-
cel Proust. Il a mi's au premier pian in
conception que se fUÍsaiC Proust du rôle
de l'œuvre d art. q ji est, avant tout, « de
donner à rêver, a penser, de servir d'exci'-
tant, d'inviter le lecteur à envisager les
choses, ^ les sentiments sous un
angle inhabituel L œuvre d'art est une
lutte contre 1 habitude ». n .montre que
les instruments dont disposait Proust pour
renouveler la vision du monde et de
l'homme étaient, une imagination et une
mémoire hypertrophiées. Ceci le conduit
à une série d'analyses curieuses et justes.
Son étude de la « composition » chez
Proust est excellente et répond victorieu-
sement à l'accusation dl) désordre qu'on
n'a pas craint de porter contre la monu-
mentale ^ « Recherche du temps perdu ».
Le « thème » de l'œuvre est « la fusion
de l'aristocratie et de la grande bourgeoi-
sie à la fin du XIX0 siècle ». Il progresse
du premier li'vre à la Prisonnière. Donc,
unité. Logique aussi, et prévoyance, car,
dès Du côté de chez Swann, tous les per-
sonnages importants sont présentés, et
nous savons d'eux tout ce qu'il importe
d'en connaître pour les voiir vivre et évo-
luer.
M. Crémieux n'a pas épuisé le sujet. Il
y a \n « Proust esthéticien », dont il ne
parle guère, et un Proust styliste, sur le-
quel il passe trop rapidement. Mais tout
ce qu'il dit m'a para excellent.
Les études sur Giraudoux, Larbaud, Mo-
rand mériltent également d'être lues : ce
sont de sûres introductions à la littérature
contemporaine.
Une introduction nécessaire à Dostoïev-
ski et aussi au livre d'André Gide, dont je
vous ai naguère parlé, c'est la Vie et l'œu-
vre de Dostoïevsky (3), de M. Serge Per-
sky. Les textes biographiques essentiels
y sont groupés et les œuvres, selon l'or-
dre Ichronolo,gique, y sont brièvement ana-
lysées, avec extraits. Les commentaires
sont rapides, et l'effort critique est mo-
deste. Mails l'auteur a, sans doute, jugé
que ce n'était pofnt ici le lieu de chercher
le secret de Dostoïevsky.
Dans la collection des « tOhefs-d'œuvre
méconnus », dirigée par M. Gonzague
Truc... Mais ill faut que je m'excuse de
n'avoir pas, en son temps, parlé de l'Ana-
tole France, l'artiste et le penseur (4) de
M. Gonzague Truc, un fort intelliigent tra-
vail. Nous aurons sans doute à y faire
des emprunts, puisqu'il devient nécessai-
re de défendre Anatole France non contre
Brousson, grands dieux 1 mais contre les
jeunes écrivains qui! le nient, les uns avec
une désinvolture dont on sourit, les au-
tres — comme M. René Johannet, dans un
curieux article des Lettres — avec une
vigueur et une ingéniosité troublantes...
Dans cette collection paraissent, avec une
introduction de M. Joseph Aynard, les Poè-
tes lyonnais précurseurs de la Pléiade
(Jfaw'ice Scève, Louise Labé, Permette du
Guillet) (5). Les vers de Scève sont quel-
quefois obscurs, mais d'un raffinement dé-
licieux. Si le Débat de Folie et d'Amour,
de Louise LaJbé, est à peu près illisible,
ses sonnets sont d'une rhétoriei'enne bien
adroite.
Enfin, dans la Chaîne des dames (6),
Mme Gabrielle Réval a distrilbué, avec vi-
vacité, au gré de ses tendresses, au gré.de
ses rancunes, louanges discrètes et épi-
grammes. Il arrive qu'on soit d'accord
avec elle. Pas toujours.
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sité hier, sous la direction .du médecin-major
Monery, les bâtiments conventuels, le musée,
les appartements royaux e,t l'égllise du Val-de-
Grâce. M. Monery, dans une très attrayante
causerie, a fait l'historique de la célèbre ab-
baye, r appelant les événements qui s'y sont
déTouïës, montrant, enchâsses dans les bâti-
ments du dix-septième sièclle, des construc-
tions d'époques bien antérieures (lC-elles notam-
mefnt où se trouvent le musée anatomique, les
archives et les cuisines), évoquant la figure
d'Anne d'Autriche dans le pavMon même qu'elle
habita, et dont 1'8 sailon du rez-de-chaussée a
été intelligemment restauré; enfin, détaillant
toutes les beautés de la ohapeSle, à l,a cons-
truction de laquelle travaillèrent successivement
François Mansart, Jacques Le-mercier, Pierre
Lemuet et Gabriel Leduc, et qui renferme la
céllèbre fresque de Pierre Mignard, la Gloire des
bienheureux, et des bas-reliefs et pendentifs
re'marquable.s de Michel Anguier.
H*# M. Marc Elder publie une monogra-
phie du Château des ducs de Bretagne.
ffc# Les amis d'un jeune poète, Charles Mo-
kel, mort au combat de Faux, le 30 août 1914,
! viennent de réunir ses vers sous le titre :
l'Aube triste, avec cette épigraphe de Stéfano
Gondi : « Il a voulu mourir, parce qu'il n'a
pas pu rendre sa vie conforme à son rêve. »
La préface est d'Edmond IIaraucourt. Le re-
cueil s'ouvre par une mélancolique chanson :
Oh ! triste, triste infiniment
Est cette aurore ciui se lève...
Oh t triste, triste Infiniment
Est ma jeunesse qui se lève 1
Sfjîî Une'matinée organisée par les « Amis
de Péladan », aura lieu, le mercredi 19 no-
vembre, à 2 h. 30, au Salon d'Automne. M.
Fernand Divoire fera une causerie : Péladan
professeur de coquetterie morale. Mme Hé-
g'ine Le Quéré et M. Samson Fai-nsilber diront
des proses et des poèmes de Péladan.
fîffîT Le 21 novembre, 76, rue du Faubourg-
Sain [-I-Ionoré, à l'Exposition rétrospective des
œuvres d'Adrien Tanoux. M. Tristan Dcrème
donne une causerie : « Peinture, poésie : une
seule âme... » Mme Madeleine Roch dira du
Musset, de l'Anatole France.
Nouvelles artistiques
Cette année-ci « Artibus Patrim » fê-
tera le soixantième anniversaire de sa, fonda-
tion. Cette société d'amateurs d'art anversois
s'est activement occupée pendant plus d'un
demi-siècle à enrichir constam.ment le Musée
Royal des Beaux-Arts d'Anvers par l'achat ju-
dicieux d'œuvres de valeur. Afin de fêter
dignement, cet anniversaire on prépare une
exposition importante. Celle-ci sera tenue dans
les deux grandes salles dudit musée, et com-
prendra toutes les œuvres anciennes et moder-
nes achetées depuis la fondation de la société.
Cette exposition sera ouverte so!enne!tement,
le deuxième dimanche de décembre, à 11 heu-
res. A cette solennité « Artibus Patrie »,
offrira une œuvre d'une grande valeur artis-
tique, mais sur laquelle toutes indications sont
tenues secrètes jusqu'à ce moment.
La vente des fameuses collections du
Musée de l'Ermitage de Pclrograd est offi-
ciellement démentie. M. J. Orbeli, directeur-
adjoint de l'Ermitage vient, en effet, d'adresser
':ne lettre à ce sujet, à M. Simon Arbeliot,
directeur du Cousin Pons. Dans cette iett.rc
l'administrateur soviétique dit notamment :
« Les rumeurs répandues par la presse, que
les collections de l'Ermitage soient à vendre,
ont évidemment pour base quelque malentendu
fâcheux car, non seulement H ne fut jamais
question de mise en vente des collections, mais
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velles acquisitions. »
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