Titre : La Liberté
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-08-24
Contributeur : Muller, Charles (1823-1898). Directeur de publication
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Détroyat, Léonce (1829-1898). Directeur de publication
Contributeur : Berthoulat, Georges (1859-1930). Directeur de publication
Contributeur : Aymard, Camille (1881-1964). Directeur de publication
Contributeur : Ferry, Désiré (1886-1940). Directeur de publication
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328066631
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 août 1922 24 août 1922
Description : 1922/08/24 (A57,N21301). 1922/08/24 (A57,N21301).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47991196
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-189
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2018
LA LIBERTÉ
v CWîAOTB.sEPtlèMê&NTÏÊÊ* —;N° 2I.30T. .
1 "j56 ~ "
LE MIEUXvlNFORI^ »I^S^K>URj>fe
15-
1
. 4 JEUDI 24 AOUT 1922
?CAMILLE AYMARD,Directeur.
• 2? JÊBUtBBk 9 ÉDITION
J11. R U E R ËAU M UR ; PA R ! S ( 2e) >
A
LO UISBARD, Rédacteur en CheN
2? ÉDITION
^£DACT.Gut,Q247,02-60:PUBL.GJr.73-98/
LA GUERRE CIVILE EN IRLANDE
M. MICHAEL COLLINS
Chef du Gouvernement provisoire
A ÉTÉ ASSASSINE
On m'eurt beaucoup, on tue beaucoup
en Europe à l'heure qu'il est. Les dieux
ont donc encore soif ? Ils ne sont donc
pas rassasiés de sang ?
Les dieux, ce sont les passions natio-
nales et nulle part elles ne sont plus für-
tes qu'en Irla,nde. Il y a trois mois, deux
Irlandais ont assassiné île maréchal
Wilson qui 'incarnait pour eux la domi-
nation et l'oppression anglaises. Les
deux assassins ont été exécutés à Lon-
dres. Et sur qui ont-ils été vengés ? Sur
un autre Anglais? Non, mais sur Michaël
Collins, coupable, aux yeux des irréduc-
tibles, d'avoir transigé avec l'Angle-
terre..
On raconte que, pendant les négocia-
tions avec les chefs du Sinn-Pein qui
ont abouti à la paix, M. Lloyd GBorg-e
leur avait déclaré : « Si vous ne signez
pas, vous serez pendus. » Autrement dit.
M. Lloyd George se déclarait prêt à pas-
ser à la répression du Sinn-Fein par lia. ,
violence. Michaël Collins avait signé.
par crainte pour Jui-même, ont dit ses
adversaires. Il vient de prouver qu'il
n'avait pas peur. Mais iIe traité appor-
tait des satisfactions à l'Irlande. Collins
et ses amis avaient cru plus politique
d'accepter ce que li'Angleterre accordait
et d'épargner de nouvelles souffrances
au peuple irlandais.- Voi'là ce que les
irréconciliables ne lui ont pas pardonné.
Il y avait des Anglais, disciples de
Machiavel, qui disaient depuis long-
temps : « Le moyen d'en finir avec cette
plaie, c'est de donner à Flrlande sa li-
berté. Nous ne pouvons pas lui faire de
pire cadeau. Quand les Irlandais seront
libres, jamais ils ne s'entendront. Ils se
battront entre eux et nous en serons dé-
barrassés. » Ce cynique calcul aurait-il
été vrai ?
Mais, Griffith mort, Collins assassiné,
les extrémistes, hier battus par les mo-
dérés, retrouvent peut-être une chance.
La politique irlandaise ne supporte pas
la modération. Jadis Je vieux parti na-
tionaliste avait été renié et remplacé par
le Sinn-Fein. A leur tour, les sinn-fei-
ners assagis trouvent des plus purs et
des plusvviéleiîte qu'eux qui- finiront -
sans doute par les éliminer.
Et c'est peut-être aussi toute l'œuvrre
M. Lloyd George, qui se défait...
Il y a quelques mois, un célèlire ro-
mancier nous disait : « Voyez ma chan-
ce ! J'achève un roman sur l'Irlande et
voilà que les Irlandais se réconcilient :
avec l'Angleterre. » Je pus rassurer M. ;'
Pierre Benoît et l'assurer qu'on parle-
raIt encore de l'Irlandp. «.4 que la Chaus- :
n des Gédnt? re tomberait p?* à côté -
de l'actualité. En effet ! *
JACQUES BAINVILLE.
L'EMBUSCADE
LONDRES, 23 août. (De notre correspondant
particulier.) — A 4 heures, ce matin, la
nouvelle suivante a été transmise à Lon-
ires par . le * Quartier Général de l'Etat
libre : ,
Le général Michaël Collins, commandant en
chef de l'Etat libre et chef virtuel du gouverne.
meut provisoire de Dublin, a été tué hier dans
une embuscade tendue par les rebelles, dans le
voisinage de Bandon.
Pour le moment, les détails = manquent
et la. nouvelle n'a été complétée el Londres
par aucune dépêche provenant d'autres
lOurees.
LONDRES, 23.août (1 heure). —L'assassi-
de M- Collins a été commis dans un
endroit isolé. Les communications sont dif-
"tiles, on n'a pas encore reçu de détails
SUr les circonstances du crime.
L'émotion à Londres
LONDRES," 23 août. — La nouvelle de la
fort de M. Collins a paru seulement dans
ies dernières éditions des journaux du
®atin ; mais dans tous les milieux on
aCClleille la nouvelle avec horreur et indi-
cation.
, On a l'impression que la disparition de
"hdrnme d'Etat irlandais jette une - ombre
f profonde. sur la triste situation en
Irlande. Un message de l'état-major de
'armée indique que d'autres sont résolus
assumer le fardeau et les dangers d'une
faction où ont succombé si soudainement
Griffith et Collins.
Un message de l'état-major irlandais
LONDRES, 2:3 août. — Le chef de l'état-
tna']or fage général irlandais a adressé le mes-
suivant à l'armée : j
Restez calmes à votre poste, graves et
f18 peur à votre travail. Qu'aucun acte cruel
.représailles ne tache votre brillant hon-
¡:eur. Les heures sombres que Michaël Col-
l !s a traversé depuis 1916 ont contribué à
we,apparaître davantage la force de son
"rnpel'arnent et sa bravoure. Chacun clo
est héritier de cette force et de cette
tifh°Ure' Sur chacun de vous retombe sa
Sf^e non encore terminée. Ni les heures
^SilerS' ni les pertes, ne V01IS feront
convocation immédiate du Dai! Eireann *
^-ondres, 23 août. — On annonce Que,
$. suite du meurtre de M. ■ Michaël
ù c iris, président du gouvernement de l'I r-
le Dail Ki'reann sera convoqué sans-
j)Il est probable que la séance .du
u.rleroent irlandais sera fixée à samedi.
A la délégat on irlandaise
délégation irlandaise, où nous nous
fraies3 rer"-lus ce matin, les visages sont
C l'est certain, nous dit-on, que la cons-
*114tiori sera profonde en Irlande, car
tl" efteîJ>tait K particulièrement estimé. Il se
peut cependant que sa mort, loin de por-
ter un coup funeste à l'Etat libre, assure,
au contraire, son existence définitive. Ve-
nant après l'attentat dont fut victime M.
Griffiths, le lâche assassinat de notre pré-
sident portera à son comble l'exaspération
populaire. Les Irlandais, déjà très montés
contre les rebelles qui représentent, vous
le savez, une minorité seulement, se lève-
ront en masse pour les anéantir. Nous
avons d'ailleurs tout lieu d'espérer que
d'ici peu la pacification de l'Irlande sera
un fait accompli. M. de Valera vient, en
effet, de publier un manifeste ordonnant
il ses partisane d~ mettre bas les armes,
certain qu'il est de ne pouvoir rétablir la
république intégrale par la violence. Dans
ces' conditions, nous estimons que dans
quinze jours l'Irlande tout entière sera
pacifiée et que M. Michaël Collins, dernier
martyr de la cause, ne sera pas tombé en
vain. »
MICHAEL COLLINS
Michaël Collins, président du gouvernement
provisoire, de ;l'.ElaL, libre,, était: à:gé,:(l; e,n v iron
b5 ans, Ses études terminées, il entra, comme
| employé- dans -l'ad-iiiiiiistratioii - des -poster à
.Londres où il. resta quelques ■ années. Les
événements de la semaine ue Piques 1916 dé-
cidèrent sa carrière. On peut dire qu'il entra,
en lice, pendant oe>s heures tragiques ; après*
la rébellion, il fut arrêté et incarcéré ; a la
prison de Frongoch d'où il fut libéré au bout
de six mois. • .
Après les élections de 1918, il fut nommé
ministre des . Finances dans 1-e cabinet du
Dail.' Il conserva ce portefeuille jusqu'à la
signature du traité avec l'ArigileUun, e. t de
cembre dernier.. A ce moment, il fut nommé
président du gouvernement provisoire.
Pendant les deux années de guerre qui pré-
cédèrent la signature de ce traité, Michaël
Collins était le veritable héros -du ' peuple.
Comm-e organisateur, il montra une capacité
remarquable et il était considéré comme le
plus hardi et le plus brave des chefs d,e la
guerre de libération., : :
Le gouvernement britannique avait 'mis sa
tête à prix pour une forte, somme, et tous les
efforts imaginables furent tentés inutilement
pour le capturër, La lecture de ses nombreÜ-
ses et audacieuses évasions semble une'his-
toire d'imagination. ,- - . , • ■■■ « ; ■ -
Le grand héros-de la guerre irlandaise, COll-
tre l'Angleterre, l'idole du peuple pour ses ex-
ploits hardis échappa a 'ses ennemis .et conti-
nua la lutte pour l'indépendance avec un dé-
dain souriant..-M. Griffith disait, de iui à une
séance du Dail ; « Voilà l'homme qui a ga-
gné la guerre »..
M. Collins était d'une taille bien au-dessus
de la moyenne, large d'épaules, les cheveux
d'un noir de jais et le visage souriant.
A titre de délégué plénipotentiaire à la né-
gociation du traité de paix avec l'Angleterre,
il apporta à sa tâche l'amour ardent qu'il
avait pour sa patrie, son solide idéalisme et
son jugement infaillible. 11 signa le traité
qu'il considérait, non comme un règlement
définitif de la cause irlandaise, mais comme
un acheminement vers l'indépendance abso-
lue. cc J'ai dit que le traité était un pas vers
l'établissement d'une république, je ne retire
pas un rhot de cette déclaration x. Paroles
qu'il prononça à une séance du Dail Eireann.
Président du, gouvernement provisoire,
quand ses adversaires se révoltèrent contre
son gouvernement, il fut naturellement nom-
mé commandant en chef. Il lui fut très péni-
ble de combattre contre ses compatriotes,
mais homme d'Etat loyal et patriote, il entre-
prit de défendre les droits et la liberté de son
pays contre les prétentions impudentes d'une
minorité armée. C'est dans l'accomplissement
de ce devoir que &es anciens frères d'arrres,
maintenant devenus ses ,adversaires les plus
acharnés, ont lâchement assassiné dans une
embuscade ce grand et noble patriote de l'Ir-
lande. : -
Sa mort est une perte irréparable pour la
nation et la lutte pour l'indépendance perd
en lui le chef vigoureux qui aurait infail-
liblement conduit les Irlandais à la victoire.
Il n'y a pas de complot
contre Moustafa Kemal
Le' bureau de presse turc nous commu-
nique la Dote suivante :
Certains journaux ont annoncé que S. 'Exe.
Moustafa Kemal pacha serait «invisible»
depuis quelques jours par suite d'une me-
nace de complot dont le siège du gouverne-
ment aurait reçu des avertissements et qui
serait dû à la prétendue agitation qui se serait
manifestée à Angora- contre la politique du
président de la grande assemblée nationale
de Turquie.
Le bureau de presse turc est avùTjs* à
démentir catégoriquement ces nouvelles ten-
dancieuses et dénuées de tout fondement.
La promotion violette
Le Journal Officiel publiera demain une
importante promotions d'officiers de l'Ins-
truction publique et d'officiers d'académie.
qui comprend 6.800 noms,dont 1,800 officiers
de l'Instruction publique., •_
LES POURPARLERS DE BERLIN
Le chancelier s'obstine
à refuser les gages
désirés par la France
.. BERLIN, 23 août. — Les deux délégués
! de la Commission des réparations ont été
reçus à la fin de la soirée par M. Wirth.
Les chefs des départements intéressés à la
question des réparations se réunissent au-
jourd'hui pour examiner les résultats ac-
tuels des pourparlers.
L'entretien d'hier avec M. Wirth a été
très conciliant, mais le chancelier a dé-
claré à nouveau que le gouvernement alle-
mant ne peut pas accorder les gages pro-
ductifs désirés par la France. Les déléguée
ont pris acte de cette déclaration. On ne
sait pas encore quand les pourparlers se-
ront repris.
POINCARÉ-LA-PAIX
BRUXELLES, 23 août. — La Nation belge
dit que M. Poincaré a fait entendre, - à
Bar-le-Duc, de hautes et fortes paroles.,
« Elles justifient la fermeté «dont la
France^ et nous-mêmes ferons, preuve de-
main si l'Allemagne, sans doute encoura-
gée par Londres, refuse le minimum de
sûretés indispensables. * -
» Après le discours de Bar-le-Duc, ajoute
la Nation belge, au où la -,Fra nc,-,,,,
s'apprête à agir, nous saluons le président
du Conseil français du seul nom qui lui
convienne : Poincaré-la-Paix ».
La valeur et les années
Ne sachant iplus que reprocher à M.
Poincaré, les journaux de M. Lloyd George
lui font grief de l'âge... qu'il n'a pas et
qu'il n'atteindra que Idane pas mal d'an-
nées. Ils le comparent ironiquement à un
soleil qui s'ét-eint. III semble, pourtant, que
les rayons de lumière projetés de Bar-le-
Duc n'avaient rien de crépusculaire... Bien
n'atténue l'éclat du soleil français, n'en dé-
plaise au lunatique Premier ,d'outl'e-:\fan-
ch-e.
Et quand'M. Poincaré aura soixante-
douze ans, il continuera à servir son pays
.avec la même vigueur. Il n'y a, pour s'en
convaincre, qu'à te regarder et l'entendre.
D'ailleurs, cet âge exclut-il l'énergie et
les facultés nécessaires aux hommes
d'Etat ?... Sans remonter le cours de l'his-
toire, noue trouvons en France des noms
qui sont des réponses : Clemenceau a or-
ganisé la victoi re à soixante-seize aM. 'MM.
Ribot et Méline, qui participèrent toujours
activement à la vie parlementaire, ont ac-
compli à un £i •Yerneftîlmt considérable. - ~ <
> Au haeartd du souvenir, sa.na souci des
dates et des nationalités, on peut citer de
grands politiquee, des .chefs réputés, des
écrivains et des savants, des artistes qui
acquirent dans la vieillesse des titres à. la
reconnaissance de leur pays ou à l'admi-
ration de leurs concitoyene. Le^pape Léon
XIII, le maréchall Qya.md, Hindenburg.
Moltke, Haeseler, Tewfik pacha, Thiers,
Chevreul, Lavisise, Victor Hugo, Anatole
France....
: M. Lloyd George nous permettra de lui
rappeler pour finir l'âge de la reine-Vic-
toria et [rie lui souhaiter la longévité de
Gladstone !...
, ■m
LA VOIX DU PAYS
Elle s'est fait entendre encore une fois, la
vcwx du pays, avec la pi&ne force, pour la
même affirmation de la même volonté .! Fini-
ra-t-on par comprendre, chez nos alliés et chez
nos ennemis, qu'il n'y a pas à compter sur le
recul d une pareille résolution ? Les journaux
anglais et allemands s'en prennent surtout à
M. Poincaré, comme si celui-ci était seul res-
ponsable de !a direction imprimée à la poli-
tique française. Mais non. C est la France, la
France unanime qui décide et qui ordonne. M.
Poincaré ne fait qu'exprÍIT.¡r avec clarté ce
c,ue tout le pays pense et qu exécuter avec fidé-
lité ce que tout le pays veut.
Justement, les conseils généraux sont réù-
nis. Ils ont été appelés à donner leur avis.
Et qu'a-t-on vu ? Du Nord au Midi, de l'Est
à 1 'Ouest, une sorte d'émulation pour la dé-
couverte des expressions les plus capables de
traduire avec plus de force lés mêmes senti-
ments. Le gouvernement reçc;:¡ une adhésion
complète. Il a toute la nation derrière lui, com-
me aux jours des périls suprême?..
Nous prions les alliés de prendre en grande
considération l opinion des conseils généraux,
comme nous faisons, en France, pour tout ce
qui touche aux profonds intérêts nationaux.
Les conseils généraux sont p!us près du cœur
de la population. Leurs membres, choisis dans
un cercle restreint, sont connus de tous leurs
électeurs, et souvent ils doivent leur élection
moins à leur opinion politique qu'à leur pres-
tige familier et à leur communauté de senti-
ment sur tous les sujets avec les compagnons
et les témoins de toute leur vie. Oui. La voix
du pays ne s'entend nulle part plus claire
que dans les assemblées départementales.
Une fois encore, on vient de voir qu'il n'y
a pas de question de parti lorsque l'intérêt na-
tional est en jeu. Les présidents de conseils
généraux connus pour leurs opinions radicales et
intransigeantes ont tenu un langage aussi ferme
que celui qu'ont employé les plus ardents amis,
de la liberté et de la pâtre. Les mêmes idées,
presque les mêmes mots ont été proclamés à
la fois par M. Bérard, de l'Ain, ou M. Bien-
venu-Martin, de l'Yonne, et M. Barthou, des
Pyrénées ou M. Mercier, Deux-Sèvres.
Si la France jouit, à cette heure, seule dans le
monde, d'une paix intérieure parfaite, et si ses
destinées restent préservées, c'est à son peuple
même qu'elle le doit, à son peuple intelligent
et sage, uni derrière ses chefs qu'il a constam-
ment soutenus et exaltés : après Clemenceau,
Millerand, après Briand, Poincaré ; le lien de
foi et de solidarité ne s'etf pas un instant
relâché depuis- le jour où lés barbares ont
souillé le sol sacré.
Non, le Destin ne peut pas trahir un peuple,
qui donne un tel spectacle. ' ; ' » •
Louis LATAPIE.
UN CRIME RUE FROISSART
UN COMMERÇANT OCTOGÉNAIRE
est trouvé assassiné dans sa boutique
Un crime, dont les circonstances'demeu-
rent encore mystérieuses, a été commis la
nuit dernière, dans, le quartier des En-
; fants-Rouges. Un octogénaire ' a été trouvé
assassiné à son domicile, 14, rue FrO'issart,
où il habitait depuis longtemps. Voici les
résultats de l'enquête à laquelle nous nous
sommes livrés.
Le père « Formol »
Agée de 82 ans, s'appelant de son vrai
nom Fournol, le victime était plue connue
sous le sobriquet, de ,(ç père FormoL », ou
encore sous celui de « père Vicitor Hugo »,
son .visage tout sillonné de rides et une
courte barbe blanche rappelant sans doute
— d'assez loin.il est vrai — les traits po-
pularisés du grand poète aux dernières
années de sa vie. Il exploitait, au 14 de la
rue Froissart, dans ce quartier animé et
laborieux, où d'innombrables petits ate-
liers tra'vaillent l'or, l'argent, le bronze,
et aussi le cuivre et le zinc, et fabriquent
ces mille objets de fantaisie en métal qui
constituent une des branches les plus im-
portantes de « l'article de Paris », un fonds
de commerce spécialisé dans la fabrication
et la vente des chaînes de cour gourmettes,
chaînes de montre, etc. Il fournissait prin-
cipalement les marchande for-,.iins, dont les
; articles doivent se recommander à la fois
par le clinquant et le, bon marché. D'ail-
■ leurs, le père Formol, las de trava'iller,
malade, songeait à céder son fonds, et une
pancarte, en ca.licot, placée au-dessus de la
porte, faisait. part de, la cessa'tion pro-
chaine du commerce, et offrait aux ama-
teurs éventuels le matériel, l'outillage que
le vieil artisan cherchait à liquider.
Le vieillard éta!it, dans le quartier, ho-
norablement connu, • et passait pour faire
d'assez bonnes affaires. Installé au n° 4
de la rue de Commines avant de s'établir
rue Froissart, il ha'bitait le quartier de-
puis plus de vingt ans, et bien que natu-
rellement assez discret et causant peu de
ses affaires, il entretenait avec son voisi-
nage des rapports assez cordiaux. La re-
nommée, pourta'nt, lui attribuait des
nKjeurs un peu relâchées, et son grand âge
mêni,e, au dire de plusieurs personnes bien
placées pour en témoigner, ne le défendait
pas d'une préférence marquée pour les
jeunes filles d'un-âge tendre.',;.Cffite incli-
nation fâcheuse causa-t-elle sa perte ? Il
n'est pas défendu de le penser.
: Déjà, il y a deux ans, une jeune femme,
que l'entourage du vieillard ne connaît
que- sous le norn de Juliette, qu'il présen-
tait comme son employée, mais qui paraît
avoir joué auprès de lui un rôle plus inti-
me, lui avait dérobé -ihw quarantaine de
mille francs. « Elle n'était pais payée, di-
sent les voisins ; elle s'est payée elle-
même ! » Circonstance curieuse : il ne sem-
ble pas que cette Juliette ait jamais été sé-
rieusement inquiétée.
En dernier .'lieu, le père Formol avait
comme ouvrières deux très JlonQraMes. jeu-
nes femmes du quartier : Mille Jeanne Clé-
mençon et &a sœur, Mme Siriex,. derneu-
rant 137, ^ rue ,,Viei 11 e-dii-Temple,. La pre-
mière était employée aux courses et aux,
menues besognes de l'atelier. La seconde
travaillait de son métier de « chaîniste »
Mies quittèrent le père Formol il y a en-
viron trois mois, l'une pour ,se marier, l'au-
tre pour aller occuper un autre emploi.
La découverte du crime
Hier soir, vers minuit, un ouvrier tra-
vaillant en chambre, M. Lavalette,. qui de-
meure 32, rue Debelleyime, rentrait chez
lui, «lorsque, passant devant la boutique
du ' père Formol, qu'il connaissait bien
il s aperçut que la porte était ouverte, bien
que le rideau de fer fût baissé. Il en con-
çut quelque étonnement, vt.L l'heure tardi.
ve, et alla prévenir, les agents. Ceux-ci,
non sans maugréer quelque peu, &e rendi-
rent au domicile du vieillard et entrèrent
dans la boutique qui lui servait en même
temps d atelier. Sur les dernières marches
d un étroit escalier en colimaçon qui abou-
tit dans 1 arrière-boutique, pièce très exi-
guë qui sert de cuisine, ils trouvèrent le
corps du père Formol, tout habillé, un
torchon dans la bouche, la tête baignant
dans une mare de sang. M. Gardet, com-
missaire de police du quartier des Enfants-
bouges, aussitôt prévenu, vint faire les
premières constatations. Le magistrat re-
marqua sur le comptoir deux bouteilles,
dont 1 une était vide, et l'autre à demi-
pleine de vin rouge, ainsi que trois verres.
Dans 1 'arriere-boutique, le cadavre de la
viotime, tout habillée, ayait les extrémités
déjà froides. Un certain désordre régnait
clans la pièce ; des débris de vaisselle, in-
diquaient qu'il y avait eu lutte. Le tor-
chon qui avait servi de bâillon était-en-
ce très profondément dans la gorge,
une partie en demeurait étendue sur la
poitrine. Près d'une porte donnant sur une
courette, on ramassa un tiers-point tout
sanglant, et dans un réduit où sont instal-
les- les w.-c., les lunettes que portait le
vieux. L ensemble de ces constatations per-
mit de supposer que le père Formol, ac-
cule dans un coin, dut y soutenir une lutte
violente conitre son ou ses agresseurs.
L'heure tardive ne permettant pas de
pousser plus avant les constatations, c'est
ce matin, à 8 heures, que MM: Chartron,
substitut-, Bacquart, juge d'instruction, Du-
crocq et Fa'ralicq, de la police judiciaire,
Gardet, commissaire de police des Enfants-
Rouges, se rendirent sur les lieux accom-
pagnés du docteur Paul, médecin légiste,
et du service an tt ' )Ortl6t.rique. -, On releva
des empreintes digitales, on prit des me-
sures et des photographies, et le corps du
père Formol fut conduit à la Morgue, où
le docteur Paul procéda à l'autopsie.
DEUX COURRIERS
des Jeunesses Communistes
sont arrêtés à la frontière allemande
Non loin de Merlebach, localité de l'ar-
rondissement de Forbach, située près de
la frontière allemande, des préposés de la
douane .apercevaient, dans la nuit de sa-
i medi à dimanche, deux individus porteurs
d,e lourds ballots, qu'ils cherchaient à in-
troduire dans le département de la Mo-
selle. Ils demandèrent à vérifier le conte-
nii (.ie c'es colis. Les porteurs répondirent
qu'il s'agissait d'imprimés pou.r une com-
pagnie, d'assurances. Les ballots furent
néanmoins ouverts et les douaniers y trou-
vèrent 47 - kilos de tracts de . propagande
communiste. Les deux individus furent ar-
rêtés. Ce sont les nommés Jean-Pierre
Liebert, secrétaire du parti communiste
de Metz, et Joseph Foussé, secrétaire du
syndicat , des mineurs, de Hambourg. ,
De l'enquête à laquelle s'est livrée la
sûreté générale,, il résulte que ces tracts
sortaient de, l'imprimerie de la Jeunesse
communiste internationale de Berlin, en
relations suivies avec le comité central de
Moscou. ,
Ces tracts étaient destinés, croit-on, aux
Jeunesses communistes de France, dont le
siège est a. Paris. ' :
Les tracts ont, été saisis, .et les deux
communistes écroués. Ils auront à répon-
dre, en outre du délit de propagande sé-
ditieuse,- de tentative de corruption de
fonctionnaires.
Liebert et Foussé ont, en. effet, proposé
aux douaniers qui les arrêtaient une très
forte somme s'ils consentaient à les lais-
ser continuer leur route avec leur char-
gement.
A DEAUVILLE
Un groupe de . ballerines, s"ébattant sur la plage.
L'Homme au ruban vert
« Qui vive ?.. Valentin ? »
« Halte là !.. Valentine ? »
Quoi • Les jeunes filles à marier vont porter
à leur boutonnière un petit liseré vert, et elles
invitent les jeunes gens célibataires à en faire
autant?... Vite, deux sous de ruban ! J'ai l'air
cl arborer le « Lion et le Soleil » de Perse ou
les Saints-Mau.rice-et-Lazare, ou le Chardon de
Grande-Bretagne...
En route, sous la pluie fine... J'arpente les
boulevards; je_ longe la rue de la Paix où les
midinettes babillent à trois ou quatre sous un
parapluie, je plonge dans le métro, station Tui-
leries, j'émerge à l'Etoile, je saute dans un
tramway jaune, ...« Valentin, je suis Valenti.n !
qui veut être ma Valentine? » Sapristi !. Mon
ruban est large comme une feuille de salade...
Enfin, du côté de la place Clichy. j'aperçois
tin ruban vert, sur le revers d'une jaquette
grise. La physionomie est gentil.le; la mise est
simple... Allons ! . Docteur Faust...
Ne permettrez-vous pas, ma belle demoiselle !...
Hé bien ! non, mademoiselle. je, ne suis
pas un prétendant... Ne me regardez pas avec
vos grands yeux effrayés. Je ne suis qu'un
journaliste... indiscret. — pas méchant. Ah !
vous vous croyiez vaillante... « Le liseré vert !
Vive le liseré vert ! » Et, au premier céli-
bataire qui vous aborde, vous voilà toute trem-
blante. Allons, racontez... Qu'est-ce que cette
nouvelle association du liseré vert?
(EHe a raconté, la petite Valentine. Voilà.
L idée est_ née à Paris, près de Pantin. Songez
que la crise du mariage y sévit, autant qu'en
province ; et^ même. c'est pire ! En province,
on se connaît. • A Paris, que de braves enfants
gentilles, travailleuses, avec de bonnes dents et
des cœurs d'or, sans amis, perdues dans la
grande ville, ont une peine inouïe à trouver des
fiancés 1 Cela tient à bien des causes... Cela
tient, par exemple, à ce qu'un jeune homme ne
sait jamais si la jolie jeune fille qu'il a ren-
contrée dans la rue, dans le métro, est dispo-
sée à se marier... Par timidité, il se tait. Il
a peur d'une gifle, qui n'est rien; d'un éclat
de rire. dont il se consolerait moins vite. Il y
a des minutes d'hésitation qu'on regrette toute
sa vie... ' '
— On raconte, monsieur, que dans certains
pays, il y a des foires aux fiancés... Des foires !
Quelle horrible chose! Notre idée n'est-eJIe pas
plus gracieuse? Un peu de vert à la bouton-
nière ; une feuille de muguet, si c'est le prin-
temps; quelques brins de capillaires; un bout
de ruban... Le vert, c'est l'espérance. Quand
un jeune homme passe, — oh! pas le premier
venu; un qui plaise bien, qui ait l'air sérieux,
qu'on a déjà croisé quelquefois, et qui vous a
regardée gentiment, — il suffit d'écarter son
tour de cou, d'un petit geste qui n'a l'air de
rien. Cela signifie: « Je suis libre.' Je suis
honnête. Q u 'en pensez-vous ? »
Elle est bien gentille, mon interlocutrice. Elle
a l'air sincère! Et i'aiiais me moquer?..'. Lais-
sons-lui ses illusions. Bonne chance... La fine
silhouette se perd dans la foule. Bonne chance,'
petit liseré vert!.... . • '
Je rentrais, : mélancolique, , quand une dame
n'a heurté du coude. EUe'avait au corsage un
pompon vert, gros comme une salade. Elle m'a
:.ligné de l'œil... Oh! mesdemoiselles, méfiez- (
'ous des brebis galeuses: On vous la prendra, J
'otre idée. ]
Et vous, messieurs, méfiez-vous de la police ! î
.es agents regardaient mon ruban avec lnquié- ?
ude. J'ai eu peur d'être arrfîé pour « port t
llégal »... ;
CAMBRIOLEURS DE BIJOUTERIES
Le coup raté
d'un perceur
de muraille
Presque au coin de la rue Saint-'Martin,
au -n, 3 du boulevard Saint-Denis, s'ouvre
la bijouterie Lambert Wor'mus dont le
propriétaire actuel, M. AfITien,," Lévy, n'a
rien de commun avec le patron de la bi-
jouterie Lé vy cambriolée à main armés
voici plus d'un aiiv
Entre les ,n.' 1 et 3 s'élève en ce moment
un. échafaudage en saillie sur le boulevard
par une ipoirte en voliges couverte
d affiches. Or, hier soir, à 9 h. 45" le con-
cierge du nU 1, M. Vertheflot, finissait de
dîner quand il entendit un bruit suspect
du coté .du chantier de construction fermé
par 1 échafaudage. Il s'y rendit aussitôt
par le boulevard ét trouva la petite porte
de bois. fracturée. Au moment: où il en .
îranenissait le seuil, le cri « Attention ! »
retentit, poussé .il ne sait trop par qui, et
un individu, brusquement, le bouscula pour
se frayer un passage au dehors
Une chasse à l'homme
Une poursu!tE,,@ aussitôt, s'engagea aux
cris du concierge. L'homme, qui filait à *
toutes jambes.gagna le boulevard de Sébas-
topol, suivi bientôt par un groupe de pas- - :
sants et plusieurs gardiens de la paix
Rejoint au coin des rues Blonde! et Saint-
Martin, l'individu offrit une certaine ré-
sistance. La foule prit' d'abord son parti,
puis, mieux renseignée, tourna contre lui
sa colère, tandis qu'on l'emmenait au coin-
missariat des Arts-et-Métiers.. ' <
LÙ, le cambrioleur, qui se trouvait por-
teur d'une somme, importante en, dollars \
se prétendit être victime d'une erreur gros-'
sière: Il était entré'dans le, c-ihantier, allé. ■
gua-t-il,. pour, satisfaire un besoin naturel
et s était enfui à' la vue du concierge.
Par malheur pour lui, ses vêtements'et
ses mains étaient maculés de plâtre et il
portait aux genoux deux taches blanches
bien significatives'du délit dont on allait
1 inculper.
Revenu ,ati chantier, le concierge , avait
en effet découvert dans le mur extérieur de
la bijouterie un trou mesurant environ
0 m. 60, (de haut sur 0 m. 50 de large et
0 m. 30 de profondeur.'
Dans cette ouverture se trouvait une lam-
pe électrique de poche, sur le sol gisaient
un chapeau, un imperméable et, une ser-
viette de moleskine que l'individu recon-
nut lui appartenir, .et, tout à côté, une ha.
che neuve_ et un large ciseau à froid.
S il avait eu le temps de creuser davan-
tage, le perceur de muraille aurait eu la
déception cruelle de se heurter au blindage
d acier recouvrant à l'intérieur ,1a muraille
de la bijouterie. Précaution sage s'il en fût;"
et ^oflt camSrîblëuT, âppaYeniîheht, ne
se doutait guère. • - ' -
L'identité du coupable
Sommé de dire son nom, l'individu décla-
ra se nommer Zatine Baretti, d'origine ita-
lienne. Il assura avoir vécu en Amérique
et venir d'Allemagne via Bruxelles. Com-
me il prétendait ne point savoir le fran-
çais, il fut-interrogé en allemand, mais,
maigre ses dénégations, - on croit qu'il en-
tend fort bien notreJangue.
Il a été soumis ce matin, par M. Favrea:u,
commissaire des. Arts-et-Métiers à un lii- '•
terrogatoire prolongé. On croit, en effet,
qu 'il n opérait pas seul-et trois individus
aperçus aux abords de la bijouterie tandis
qu'il « travaillait » pourraient bien être ses
complices.
Ajoutons que l'excuse invoquée par lui
n'est fausse qu'à (demi. On a, en effet, re-
trouvé dans un coin du chantier des tra-
ces... malodorantes de ,son passage.
Il est possible que cet après-midi le ser-
vice anthropométrique découvre l'identité ' '
véritable de cet Italien suspect qui, sans
doute n'en est pas à son coup d'essai.
Un sidecar se renverse
route de Fontainebleau
Un mort, un blessé
Route, de Fontainebleau, sur le territoi-
re de la commune de, Chevilily,' au lieu'dit
la Saussaie, M. Marcel Maurice, âgé de 30
ans, verrier, demeurant 165, rue Cham-
pionnet, à Paris, passait en sidecar lors-
qu'il voulut doubler une voiture de mes-
sageries qui se trouvait devant lui. Le pa-
nier du sidecar heurta la roue de la voi-
ture, et se renversa. M. Emile Marcel, âgé
de 59 ans, demeurant 1, rue des Caves, à
Orly, assis dans le side-car, fut tué sur le
coup. Son fils Marcel, blessé assez sérieu-
sement, a été transporté à l'hôpital de la
Pitié.
LETTRES DE NOS LECTEURS
Paris aimable
La forêt municipale. — Les pères im-
prudents. — Dans le Métro. — Les
moustiques de la préfecture de
la Seine et ceux de la
préfecture de police
Les lecteurs de la Liberté ont beaucoup
d idees.- Ils veulent,bien nous en commu-
niquer quelques-unes, que nous nous ef-
forçons, dans .la mesure du possible, de
réaliser, en les exposant au Conseil mu.,
n'icipal d'abord, en les renvovant à l'a dini- *
pistration ensuite.
On'nous é.orit sur tout , et à propos de
tout. Aussi .allons-nous aborder les ques-
tions les plus diverses en les traitant au
point de vue exclusivement parisien. On
verra qu'il faudrait peu de choses pour
faire de notre beau. Paris un Paris ai-
mable et tranquille, un Paris qui conti-
nuerait à être le paradis des dames et
ne serait plus l'enfer des piétons..
' .........,
Ne touchez pas à nos arbre.s ! C'est le
cri des Parisiens. Pourtant, boulevard
Haussmann, autour d'un chantier dÜ.
métro, on en a abattu beaucoup trop. Et -
pourquoi ces terre-plein sahariens devant
SairH-AUgUstin ' qui ne perdrait rien à être,
entouré d'un peu de vei dui e 9 •
Les |r§nds ne poumuentuls Itr#
v CWîAOTB.sEPtlèMê&NTÏÊÊ* —;N° 2I.30T. .
1 "j56 ~ "
LE MIEUXvlNFORI^ »I^S^K>URj>fe
15-
1
. 4 JEUDI 24 AOUT 1922
?CAMILLE AYMARD,Directeur.
• 2? JÊBUtBBk 9 ÉDITION
J11. R U E R ËAU M UR ; PA R ! S ( 2e) >
A
LO UISBARD, Rédacteur en CheN
2? ÉDITION
^£DACT.Gut,Q247,02-60:PUBL.GJr.73-98/
LA GUERRE CIVILE EN IRLANDE
M. MICHAEL COLLINS
Chef du Gouvernement provisoire
A ÉTÉ ASSASSINE
On m'eurt beaucoup, on tue beaucoup
en Europe à l'heure qu'il est. Les dieux
ont donc encore soif ? Ils ne sont donc
pas rassasiés de sang ?
Les dieux, ce sont les passions natio-
nales et nulle part elles ne sont plus für-
tes qu'en Irla,nde. Il y a trois mois, deux
Irlandais ont assassiné île maréchal
Wilson qui 'incarnait pour eux la domi-
nation et l'oppression anglaises. Les
deux assassins ont été exécutés à Lon-
dres. Et sur qui ont-ils été vengés ? Sur
un autre Anglais? Non, mais sur Michaël
Collins, coupable, aux yeux des irréduc-
tibles, d'avoir transigé avec l'Angle-
terre..
On raconte que, pendant les négocia-
tions avec les chefs du Sinn-Pein qui
ont abouti à la paix, M. Lloyd GBorg-e
leur avait déclaré : « Si vous ne signez
pas, vous serez pendus. » Autrement dit.
M. Lloyd George se déclarait prêt à pas-
ser à la répression du Sinn-Fein par lia. ,
violence. Michaël Collins avait signé.
par crainte pour Jui-même, ont dit ses
adversaires. Il vient de prouver qu'il
n'avait pas peur. Mais iIe traité appor-
tait des satisfactions à l'Irlande. Collins
et ses amis avaient cru plus politique
d'accepter ce que li'Angleterre accordait
et d'épargner de nouvelles souffrances
au peuple irlandais.- Voi'là ce que les
irréconciliables ne lui ont pas pardonné.
Il y avait des Anglais, disciples de
Machiavel, qui disaient depuis long-
temps : « Le moyen d'en finir avec cette
plaie, c'est de donner à Flrlande sa li-
berté. Nous ne pouvons pas lui faire de
pire cadeau. Quand les Irlandais seront
libres, jamais ils ne s'entendront. Ils se
battront entre eux et nous en serons dé-
barrassés. » Ce cynique calcul aurait-il
été vrai ?
Mais, Griffith mort, Collins assassiné,
les extrémistes, hier battus par les mo-
dérés, retrouvent peut-être une chance.
La politique irlandaise ne supporte pas
la modération. Jadis Je vieux parti na-
tionaliste avait été renié et remplacé par
le Sinn-Fein. A leur tour, les sinn-fei-
ners assagis trouvent des plus purs et
des plusvviéleiîte qu'eux qui- finiront -
sans doute par les éliminer.
Et c'est peut-être aussi toute l'œuvrre
Il y a quelques mois, un célèlire ro-
mancier nous disait : « Voyez ma chan-
ce ! J'achève un roman sur l'Irlande et
voilà que les Irlandais se réconcilient :
avec l'Angleterre. » Je pus rassurer M. ;'
Pierre Benoît et l'assurer qu'on parle-
raIt encore de l'Irlandp. «.4 que la Chaus- :
n des Gédnt? re tomberait p?* à côté -
de l'actualité. En effet ! *
JACQUES BAINVILLE.
L'EMBUSCADE
LONDRES, 23 août. (De notre correspondant
particulier.) — A 4 heures, ce matin, la
nouvelle suivante a été transmise à Lon-
ires par . le * Quartier Général de l'Etat
libre : ,
Le général Michaël Collins, commandant en
chef de l'Etat libre et chef virtuel du gouverne.
meut provisoire de Dublin, a été tué hier dans
une embuscade tendue par les rebelles, dans le
voisinage de Bandon.
Pour le moment, les détails = manquent
et la. nouvelle n'a été complétée el Londres
par aucune dépêche provenant d'autres
lOurees.
LONDRES, 23.août (1 heure). —L'assassi-
de M- Collins a été commis dans un
endroit isolé. Les communications sont dif-
"tiles, on n'a pas encore reçu de détails
SUr les circonstances du crime.
L'émotion à Londres
LONDRES," 23 août. — La nouvelle de la
fort de M. Collins a paru seulement dans
ies dernières éditions des journaux du
®atin ; mais dans tous les milieux on
aCClleille la nouvelle avec horreur et indi-
cation.
, On a l'impression que la disparition de
"hdrnme d'Etat irlandais jette une - ombre
f profonde. sur la triste situation en
Irlande. Un message de l'état-major de
'armée indique que d'autres sont résolus
assumer le fardeau et les dangers d'une
faction où ont succombé si soudainement
Griffith et Collins.
Un message de l'état-major irlandais
LONDRES, 2:3 août. — Le chef de l'état-
tna']or fage général irlandais a adressé le mes-
suivant à l'armée : j
Restez calmes à votre poste, graves et
f18 peur à votre travail. Qu'aucun acte cruel
.représailles ne tache votre brillant hon-
¡:eur. Les heures sombres que Michaël Col-
l !s a traversé depuis 1916 ont contribué à
we,apparaître davantage la force de son
"rnpel'arnent et sa bravoure. Chacun clo
est héritier de cette force et de cette
tifh°Ure' Sur chacun de vous retombe sa
Sf^e non encore terminée. Ni les heures
^SilerS' ni les pertes, ne V01IS feront
convocation immédiate du Dai! Eireann *
^-ondres, 23 août. — On annonce Que,
$. suite du meurtre de M. ■ Michaël
ù c iris, président du gouvernement de l'I r-
le Dail Ki'reann sera convoqué sans-
j)Il est probable que la séance .du
u.rleroent irlandais sera fixée à samedi.
A la délégat on irlandaise
délégation irlandaise, où nous nous
fraies3 rer"-lus ce matin, les visages sont
C l'est certain, nous dit-on, que la cons-
*114tiori sera profonde en Irlande, car
tl" efteîJ>tait K particulièrement estimé. Il se
peut cependant que sa mort, loin de por-
ter un coup funeste à l'Etat libre, assure,
au contraire, son existence définitive. Ve-
nant après l'attentat dont fut victime M.
Griffiths, le lâche assassinat de notre pré-
sident portera à son comble l'exaspération
populaire. Les Irlandais, déjà très montés
contre les rebelles qui représentent, vous
le savez, une minorité seulement, se lève-
ront en masse pour les anéantir. Nous
avons d'ailleurs tout lieu d'espérer que
d'ici peu la pacification de l'Irlande sera
un fait accompli. M. de Valera vient, en
effet, de publier un manifeste ordonnant
il ses partisane d~ mettre bas les armes,
certain qu'il est de ne pouvoir rétablir la
république intégrale par la violence. Dans
ces' conditions, nous estimons que dans
quinze jours l'Irlande tout entière sera
pacifiée et que M. Michaël Collins, dernier
martyr de la cause, ne sera pas tombé en
vain. »
MICHAEL COLLINS
Michaël Collins, président du gouvernement
provisoire, de ;l'.ElaL, libre,, était: à:gé,:(l; e,n v iron
b5 ans, Ses études terminées, il entra, comme
| employé- dans -l'ad-iiiiiiistratioii - des -poster à
.Londres où il. resta quelques ■ années. Les
événements de la semaine ue Piques 1916 dé-
cidèrent sa carrière. On peut dire qu'il entra,
en lice, pendant oe>s heures tragiques ; après*
la rébellion, il fut arrêté et incarcéré ; a la
prison de Frongoch d'où il fut libéré au bout
de six mois. • .
Après les élections de 1918, il fut nommé
ministre des . Finances dans 1-e cabinet du
Dail.' Il conserva ce portefeuille jusqu'à la
signature du traité avec l'ArigileUun, e. t de
cembre dernier.. A ce moment, il fut nommé
président du gouvernement provisoire.
Pendant les deux années de guerre qui pré-
cédèrent la signature de ce traité, Michaël
Collins était le veritable héros -du ' peuple.
Comm-e organisateur, il montra une capacité
remarquable et il était considéré comme le
plus hardi et le plus brave des chefs d,e la
guerre de libération., : :
Le gouvernement britannique avait 'mis sa
tête à prix pour une forte, somme, et tous les
efforts imaginables furent tentés inutilement
pour le capturër, La lecture de ses nombreÜ-
ses et audacieuses évasions semble une'his-
toire d'imagination. ,- - . , • ■■■ « ; ■ -
Le grand héros-de la guerre irlandaise, COll-
tre l'Angleterre, l'idole du peuple pour ses ex-
ploits hardis échappa a 'ses ennemis .et conti-
nua la lutte pour l'indépendance avec un dé-
dain souriant..-M. Griffith disait, de iui à une
séance du Dail ; « Voilà l'homme qui a ga-
gné la guerre »..
M. Collins était d'une taille bien au-dessus
de la moyenne, large d'épaules, les cheveux
d'un noir de jais et le visage souriant.
A titre de délégué plénipotentiaire à la né-
gociation du traité de paix avec l'Angleterre,
il apporta à sa tâche l'amour ardent qu'il
avait pour sa patrie, son solide idéalisme et
son jugement infaillible. 11 signa le traité
qu'il considérait, non comme un règlement
définitif de la cause irlandaise, mais comme
un acheminement vers l'indépendance abso-
lue. cc J'ai dit que le traité était un pas vers
l'établissement d'une république, je ne retire
pas un rhot de cette déclaration x. Paroles
qu'il prononça à une séance du Dail Eireann.
Président du, gouvernement provisoire,
quand ses adversaires se révoltèrent contre
son gouvernement, il fut naturellement nom-
mé commandant en chef. Il lui fut très péni-
ble de combattre contre ses compatriotes,
mais homme d'Etat loyal et patriote, il entre-
prit de défendre les droits et la liberté de son
pays contre les prétentions impudentes d'une
minorité armée. C'est dans l'accomplissement
de ce devoir que &es anciens frères d'arrres,
maintenant devenus ses ,adversaires les plus
acharnés, ont lâchement assassiné dans une
embuscade ce grand et noble patriote de l'Ir-
lande. : -
Sa mort est une perte irréparable pour la
nation et la lutte pour l'indépendance perd
en lui le chef vigoureux qui aurait infail-
liblement conduit les Irlandais à la victoire.
Il n'y a pas de complot
contre Moustafa Kemal
Le' bureau de presse turc nous commu-
nique la Dote suivante :
Certains journaux ont annoncé que S. 'Exe.
Moustafa Kemal pacha serait «invisible»
depuis quelques jours par suite d'une me-
nace de complot dont le siège du gouverne-
ment aurait reçu des avertissements et qui
serait dû à la prétendue agitation qui se serait
manifestée à Angora- contre la politique du
président de la grande assemblée nationale
de Turquie.
Le bureau de presse turc est avùTjs* à
démentir catégoriquement ces nouvelles ten-
dancieuses et dénuées de tout fondement.
La promotion violette
Le Journal Officiel publiera demain une
importante promotions d'officiers de l'Ins-
truction publique et d'officiers d'académie.
qui comprend 6.800 noms,dont 1,800 officiers
de l'Instruction publique., •_
LES POURPARLERS DE BERLIN
Le chancelier s'obstine
à refuser les gages
désirés par la France
.. BERLIN, 23 août. — Les deux délégués
! de la Commission des réparations ont été
reçus à la fin de la soirée par M. Wirth.
Les chefs des départements intéressés à la
question des réparations se réunissent au-
jourd'hui pour examiner les résultats ac-
tuels des pourparlers.
L'entretien d'hier avec M. Wirth a été
très conciliant, mais le chancelier a dé-
claré à nouveau que le gouvernement alle-
mant ne peut pas accorder les gages pro-
ductifs désirés par la France. Les déléguée
ont pris acte de cette déclaration. On ne
sait pas encore quand les pourparlers se-
ront repris.
POINCARÉ-LA-PAIX
BRUXELLES, 23 août. — La Nation belge
dit que M. Poincaré a fait entendre, - à
Bar-le-Duc, de hautes et fortes paroles.,
« Elles justifient la fermeté «dont la
France^ et nous-mêmes ferons, preuve de-
main si l'Allemagne, sans doute encoura-
gée par Londres, refuse le minimum de
sûretés indispensables. * -
» Après le discours de Bar-le-Duc, ajoute
la Nation belge, au où la -,Fra nc,-,,,,
s'apprête à agir, nous saluons le président
du Conseil français du seul nom qui lui
convienne : Poincaré-la-Paix ».
La valeur et les années
Ne sachant iplus que reprocher à M.
Poincaré, les journaux de M. Lloyd George
lui font grief de l'âge... qu'il n'a pas et
qu'il n'atteindra que Idane pas mal d'an-
nées. Ils le comparent ironiquement à un
soleil qui s'ét-eint. III semble, pourtant, que
les rayons de lumière projetés de Bar-le-
Duc n'avaient rien de crépusculaire... Bien
n'atténue l'éclat du soleil français, n'en dé-
plaise au lunatique Premier ,d'outl'e-:\fan-
ch-e.
Et quand'M. Poincaré aura soixante-
douze ans, il continuera à servir son pays
.avec la même vigueur. Il n'y a, pour s'en
convaincre, qu'à te regarder et l'entendre.
D'ailleurs, cet âge exclut-il l'énergie et
les facultés nécessaires aux hommes
d'Etat ?... Sans remonter le cours de l'his-
toire, noue trouvons en France des noms
qui sont des réponses : Clemenceau a or-
ganisé la victoi re à soixante-seize aM. 'MM.
Ribot et Méline, qui participèrent toujours
activement à la vie parlementaire, ont ac-
compli à un £i
> Au haeartd du souvenir, sa.na souci des
dates et des nationalités, on peut citer de
grands politiquee, des .chefs réputés, des
écrivains et des savants, des artistes qui
acquirent dans la vieillesse des titres à. la
reconnaissance de leur pays ou à l'admi-
ration de leurs concitoyene. Le^pape Léon
XIII, le maréchall Qya.md, Hindenburg.
Moltke, Haeseler, Tewfik pacha, Thiers,
Chevreul, Lavisise, Victor Hugo, Anatole
France....
: M. Lloyd George nous permettra de lui
rappeler pour finir l'âge de la reine-Vic-
toria et [rie lui souhaiter la longévité de
Gladstone !...
, ■m
LA VOIX DU PAYS
Elle s'est fait entendre encore une fois, la
vcwx du pays, avec la pi&ne force, pour la
même affirmation de la même volonté .! Fini-
ra-t-on par comprendre, chez nos alliés et chez
nos ennemis, qu'il n'y a pas à compter sur le
recul d une pareille résolution ? Les journaux
anglais et allemands s'en prennent surtout à
M. Poincaré, comme si celui-ci était seul res-
ponsable de !a direction imprimée à la poli-
tique française. Mais non. C est la France, la
France unanime qui décide et qui ordonne. M.
Poincaré ne fait qu'exprÍIT.¡r avec clarté ce
c,ue tout le pays pense et qu exécuter avec fidé-
lité ce que tout le pays veut.
Justement, les conseils généraux sont réù-
nis. Ils ont été appelés à donner leur avis.
Et qu'a-t-on vu ? Du Nord au Midi, de l'Est
à 1 'Ouest, une sorte d'émulation pour la dé-
couverte des expressions les plus capables de
traduire avec plus de force lés mêmes senti-
ments. Le gouvernement reçc;:¡ une adhésion
complète. Il a toute la nation derrière lui, com-
me aux jours des périls suprême?..
Nous prions les alliés de prendre en grande
considération l opinion des conseils généraux,
comme nous faisons, en France, pour tout ce
qui touche aux profonds intérêts nationaux.
Les conseils généraux sont p!us près du cœur
de la population. Leurs membres, choisis dans
un cercle restreint, sont connus de tous leurs
électeurs, et souvent ils doivent leur élection
moins à leur opinion politique qu'à leur pres-
tige familier et à leur communauté de senti-
ment sur tous les sujets avec les compagnons
et les témoins de toute leur vie. Oui. La voix
du pays ne s'entend nulle part plus claire
que dans les assemblées départementales.
Une fois encore, on vient de voir qu'il n'y
a pas de question de parti lorsque l'intérêt na-
tional est en jeu. Les présidents de conseils
généraux connus pour leurs opinions radicales et
intransigeantes ont tenu un langage aussi ferme
que celui qu'ont employé les plus ardents amis,
de la liberté et de la pâtre. Les mêmes idées,
presque les mêmes mots ont été proclamés à
la fois par M. Bérard, de l'Ain, ou M. Bien-
venu-Martin, de l'Yonne, et M. Barthou, des
Pyrénées ou M. Mercier, Deux-Sèvres.
Si la France jouit, à cette heure, seule dans le
monde, d'une paix intérieure parfaite, et si ses
destinées restent préservées, c'est à son peuple
même qu'elle le doit, à son peuple intelligent
et sage, uni derrière ses chefs qu'il a constam-
ment soutenus et exaltés : après Clemenceau,
Millerand, après Briand, Poincaré ; le lien de
foi et de solidarité ne s'etf pas un instant
relâché depuis- le jour où lés barbares ont
souillé le sol sacré.
Non, le Destin ne peut pas trahir un peuple,
qui donne un tel spectacle. ' ; ' » •
Louis LATAPIE.
UN CRIME RUE FROISSART
UN COMMERÇANT OCTOGÉNAIRE
est trouvé assassiné dans sa boutique
Un crime, dont les circonstances'demeu-
rent encore mystérieuses, a été commis la
nuit dernière, dans, le quartier des En-
; fants-Rouges. Un octogénaire ' a été trouvé
assassiné à son domicile, 14, rue FrO'issart,
où il habitait depuis longtemps. Voici les
résultats de l'enquête à laquelle nous nous
sommes livrés.
Le père « Formol »
Agée de 82 ans, s'appelant de son vrai
nom Fournol, le victime était plue connue
sous le sobriquet, de ,(ç père FormoL », ou
encore sous celui de « père Vicitor Hugo »,
son .visage tout sillonné de rides et une
courte barbe blanche rappelant sans doute
— d'assez loin.il est vrai — les traits po-
pularisés du grand poète aux dernières
années de sa vie. Il exploitait, au 14 de la
rue Froissart, dans ce quartier animé et
laborieux, où d'innombrables petits ate-
liers tra'vaillent l'or, l'argent, le bronze,
et aussi le cuivre et le zinc, et fabriquent
ces mille objets de fantaisie en métal qui
constituent une des branches les plus im-
portantes de « l'article de Paris », un fonds
de commerce spécialisé dans la fabrication
et la vente des chaînes de cour gourmettes,
chaînes de montre, etc. Il fournissait prin-
cipalement les marchande for-,.iins, dont les
; articles doivent se recommander à la fois
par le clinquant et le, bon marché. D'ail-
■ leurs, le père Formol, las de trava'iller,
malade, songeait à céder son fonds, et une
pancarte, en ca.licot, placée au-dessus de la
porte, faisait. part de, la cessa'tion pro-
chaine du commerce, et offrait aux ama-
teurs éventuels le matériel, l'outillage que
le vieil artisan cherchait à liquider.
Le vieillard éta!it, dans le quartier, ho-
norablement connu, • et passait pour faire
d'assez bonnes affaires. Installé au n° 4
de la rue de Commines avant de s'établir
rue Froissart, il ha'bitait le quartier de-
puis plus de vingt ans, et bien que natu-
rellement assez discret et causant peu de
ses affaires, il entretenait avec son voisi-
nage des rapports assez cordiaux. La re-
nommée, pourta'nt, lui attribuait des
nKjeurs un peu relâchées, et son grand âge
mêni,e, au dire de plusieurs personnes bien
placées pour en témoigner, ne le défendait
pas d'une préférence marquée pour les
jeunes filles d'un-âge tendre.',;.Cffite incli-
nation fâcheuse causa-t-elle sa perte ? Il
n'est pas défendu de le penser.
: Déjà, il y a deux ans, une jeune femme,
que l'entourage du vieillard ne connaît
que- sous le norn de Juliette, qu'il présen-
tait comme son employée, mais qui paraît
avoir joué auprès de lui un rôle plus inti-
me, lui avait dérobé -ihw quarantaine de
mille francs. « Elle n'était pais payée, di-
sent les voisins ; elle s'est payée elle-
même ! » Circonstance curieuse : il ne sem-
ble pas que cette Juliette ait jamais été sé-
rieusement inquiétée.
En dernier .'lieu, le père Formol avait
comme ouvrières deux très JlonQraMes. jeu-
nes femmes du quartier : Mille Jeanne Clé-
mençon et &a sœur, Mme Siriex,. derneu-
rant 137, ^ rue ,,Viei 11 e-dii-Temple,. La pre-
mière était employée aux courses et aux,
menues besognes de l'atelier. La seconde
travaillait de son métier de « chaîniste »
Mies quittèrent le père Formol il y a en-
viron trois mois, l'une pour ,se marier, l'au-
tre pour aller occuper un autre emploi.
La découverte du crime
Hier soir, vers minuit, un ouvrier tra-
vaillant en chambre, M. Lavalette,. qui de-
meure 32, rue Debelleyime, rentrait chez
lui, «lorsque, passant devant la boutique
du ' père Formol, qu'il connaissait bien
il s aperçut que la porte était ouverte, bien
que le rideau de fer fût baissé. Il en con-
çut quelque étonnement, vt.L l'heure tardi.
ve, et alla prévenir, les agents. Ceux-ci,
non sans maugréer quelque peu, &e rendi-
rent au domicile du vieillard et entrèrent
dans la boutique qui lui servait en même
temps d atelier. Sur les dernières marches
d un étroit escalier en colimaçon qui abou-
tit dans 1 arrière-boutique, pièce très exi-
guë qui sert de cuisine, ils trouvèrent le
corps du père Formol, tout habillé, un
torchon dans la bouche, la tête baignant
dans une mare de sang. M. Gardet, com-
missaire de police du quartier des Enfants-
bouges, aussitôt prévenu, vint faire les
premières constatations. Le magistrat re-
marqua sur le comptoir deux bouteilles,
dont 1 une était vide, et l'autre à demi-
pleine de vin rouge, ainsi que trois verres.
Dans 1 'arriere-boutique, le cadavre de la
viotime, tout habillée, ayait les extrémités
déjà froides. Un certain désordre régnait
clans la pièce ; des débris de vaisselle, in-
diquaient qu'il y avait eu lutte. Le tor-
chon qui avait servi de bâillon était-en-
ce très profondément dans la gorge,
une partie en demeurait étendue sur la
poitrine. Près d'une porte donnant sur une
courette, on ramassa un tiers-point tout
sanglant, et dans un réduit où sont instal-
les- les w.-c., les lunettes que portait le
vieux. L ensemble de ces constatations per-
mit de supposer que le père Formol, ac-
cule dans un coin, dut y soutenir une lutte
violente conitre son ou ses agresseurs.
L'heure tardive ne permettant pas de
pousser plus avant les constatations, c'est
ce matin, à 8 heures, que MM: Chartron,
substitut-, Bacquart, juge d'instruction, Du-
crocq et Fa'ralicq, de la police judiciaire,
Gardet, commissaire de police des Enfants-
Rouges, se rendirent sur les lieux accom-
pagnés du docteur Paul, médecin légiste,
et du service an tt ' )Ortl6t.rique. -, On releva
des empreintes digitales, on prit des me-
sures et des photographies, et le corps du
père Formol fut conduit à la Morgue, où
le docteur Paul procéda à l'autopsie.
DEUX COURRIERS
des Jeunesses Communistes
sont arrêtés à la frontière allemande
Non loin de Merlebach, localité de l'ar-
rondissement de Forbach, située près de
la frontière allemande, des préposés de la
douane .apercevaient, dans la nuit de sa-
i medi à dimanche, deux individus porteurs
d,e lourds ballots, qu'ils cherchaient à in-
troduire dans le département de la Mo-
selle. Ils demandèrent à vérifier le conte-
nii (.ie c'es colis. Les porteurs répondirent
qu'il s'agissait d'imprimés pou.r une com-
pagnie, d'assurances. Les ballots furent
néanmoins ouverts et les douaniers y trou-
vèrent 47 - kilos de tracts de . propagande
communiste. Les deux individus furent ar-
rêtés. Ce sont les nommés Jean-Pierre
Liebert, secrétaire du parti communiste
de Metz, et Joseph Foussé, secrétaire du
syndicat , des mineurs, de Hambourg. ,
De l'enquête à laquelle s'est livrée la
sûreté générale,, il résulte que ces tracts
sortaient de, l'imprimerie de la Jeunesse
communiste internationale de Berlin, en
relations suivies avec le comité central de
Moscou. ,
Ces tracts étaient destinés, croit-on, aux
Jeunesses communistes de France, dont le
siège est a. Paris. ' :
Les tracts ont, été saisis, .et les deux
communistes écroués. Ils auront à répon-
dre, en outre du délit de propagande sé-
ditieuse,- de tentative de corruption de
fonctionnaires.
Liebert et Foussé ont, en. effet, proposé
aux douaniers qui les arrêtaient une très
forte somme s'ils consentaient à les lais-
ser continuer leur route avec leur char-
gement.
A DEAUVILLE
Un groupe de . ballerines, s"ébattant sur la plage.
L'Homme au ruban vert
« Qui vive ?.. Valentin ? »
« Halte là !.. Valentine ? »
Quoi • Les jeunes filles à marier vont porter
à leur boutonnière un petit liseré vert, et elles
invitent les jeunes gens célibataires à en faire
autant?... Vite, deux sous de ruban ! J'ai l'air
cl arborer le « Lion et le Soleil » de Perse ou
les Saints-Mau.rice-et-Lazare, ou le Chardon de
Grande-Bretagne...
En route, sous la pluie fine... J'arpente les
boulevards; je_ longe la rue de la Paix où les
midinettes babillent à trois ou quatre sous un
parapluie, je plonge dans le métro, station Tui-
leries, j'émerge à l'Etoile, je saute dans un
tramway jaune, ...« Valentin, je suis Valenti.n !
qui veut être ma Valentine? » Sapristi !. Mon
ruban est large comme une feuille de salade...
Enfin, du côté de la place Clichy. j'aperçois
tin ruban vert, sur le revers d'une jaquette
grise. La physionomie est gentil.le; la mise est
simple... Allons ! . Docteur Faust...
Ne permettrez-vous pas, ma belle demoiselle !...
Hé bien ! non, mademoiselle. je, ne suis
pas un prétendant... Ne me regardez pas avec
vos grands yeux effrayés. Je ne suis qu'un
journaliste... indiscret. — pas méchant. Ah !
vous vous croyiez vaillante... « Le liseré vert !
Vive le liseré vert ! » Et, au premier céli-
bataire qui vous aborde, vous voilà toute trem-
blante. Allons, racontez... Qu'est-ce que cette
nouvelle association du liseré vert?
(EHe a raconté, la petite Valentine. Voilà.
L idée est_ née à Paris, près de Pantin. Songez
que la crise du mariage y sévit, autant qu'en
province ; et^ même. c'est pire ! En province,
on se connaît. • A Paris, que de braves enfants
gentilles, travailleuses, avec de bonnes dents et
des cœurs d'or, sans amis, perdues dans la
grande ville, ont une peine inouïe à trouver des
fiancés 1 Cela tient à bien des causes... Cela
tient, par exemple, à ce qu'un jeune homme ne
sait jamais si la jolie jeune fille qu'il a ren-
contrée dans la rue, dans le métro, est dispo-
sée à se marier... Par timidité, il se tait. Il
a peur d'une gifle, qui n'est rien; d'un éclat
de rire. dont il se consolerait moins vite. Il y
a des minutes d'hésitation qu'on regrette toute
sa vie... ' '
— On raconte, monsieur, que dans certains
pays, il y a des foires aux fiancés... Des foires !
Quelle horrible chose! Notre idée n'est-eJIe pas
plus gracieuse? Un peu de vert à la bouton-
nière ; une feuille de muguet, si c'est le prin-
temps; quelques brins de capillaires; un bout
de ruban... Le vert, c'est l'espérance. Quand
un jeune homme passe, — oh! pas le premier
venu; un qui plaise bien, qui ait l'air sérieux,
qu'on a déjà croisé quelquefois, et qui vous a
regardée gentiment, — il suffit d'écarter son
tour de cou, d'un petit geste qui n'a l'air de
rien. Cela signifie: « Je suis libre.' Je suis
honnête. Q u 'en pensez-vous ? »
Elle est bien gentille, mon interlocutrice. Elle
a l'air sincère! Et i'aiiais me moquer?..'. Lais-
sons-lui ses illusions. Bonne chance... La fine
silhouette se perd dans la foule. Bonne chance,'
petit liseré vert!.... . • '
Je rentrais, : mélancolique, , quand une dame
n'a heurté du coude. EUe'avait au corsage un
pompon vert, gros comme une salade. Elle m'a
:.ligné de l'œil... Oh! mesdemoiselles, méfiez- (
'ous des brebis galeuses: On vous la prendra, J
'otre idée. ]
Et vous, messieurs, méfiez-vous de la police ! î
.es agents regardaient mon ruban avec lnquié- ?
ude. J'ai eu peur d'être arrfîé pour « port t
llégal »... ;
CAMBRIOLEURS DE BIJOUTERIES
Le coup raté
d'un perceur
de muraille
Presque au coin de la rue Saint-'Martin,
au -n, 3 du boulevard Saint-Denis, s'ouvre
la bijouterie Lambert Wor'mus dont le
propriétaire actuel, M. AfITien,," Lévy, n'a
rien de commun avec le patron de la bi-
jouterie Lé vy cambriolée à main armés
voici plus d'un aiiv
Entre les ,n.' 1 et 3 s'élève en ce moment
un. échafaudage en saillie sur le boulevard
par une ipoirte en voliges couverte
d affiches. Or, hier soir, à 9 h. 45" le con-
cierge du nU 1, M. Vertheflot, finissait de
dîner quand il entendit un bruit suspect
du coté .du chantier de construction fermé
par 1 échafaudage. Il s'y rendit aussitôt
par le boulevard ét trouva la petite porte
de bois. fracturée. Au moment: où il en .
îranenissait le seuil, le cri « Attention ! »
retentit, poussé .il ne sait trop par qui, et
un individu, brusquement, le bouscula pour
se frayer un passage au dehors
Une chasse à l'homme
Une poursu!tE,,@ aussitôt, s'engagea aux
cris du concierge. L'homme, qui filait à *
toutes jambes.gagna le boulevard de Sébas-
topol, suivi bientôt par un groupe de pas- - :
sants et plusieurs gardiens de la paix
Rejoint au coin des rues Blonde! et Saint-
Martin, l'individu offrit une certaine ré-
sistance. La foule prit' d'abord son parti,
puis, mieux renseignée, tourna contre lui
sa colère, tandis qu'on l'emmenait au coin-
missariat des Arts-et-Métiers.. ' <
LÙ, le cambrioleur, qui se trouvait por-
teur d'une somme, importante en, dollars \
se prétendit être victime d'une erreur gros-'
sière: Il était entré'dans le, c-ihantier, allé. ■
gua-t-il,. pour, satisfaire un besoin naturel
et s était enfui à' la vue du concierge.
Par malheur pour lui, ses vêtements'et
ses mains étaient maculés de plâtre et il
portait aux genoux deux taches blanches
bien significatives'du délit dont on allait
1 inculper.
Revenu ,ati chantier, le concierge , avait
en effet découvert dans le mur extérieur de
la bijouterie un trou mesurant environ
0 m. 60, (de haut sur 0 m. 50 de large et
0 m. 30 de profondeur.'
Dans cette ouverture se trouvait une lam-
pe électrique de poche, sur le sol gisaient
un chapeau, un imperméable et, une ser-
viette de moleskine que l'individu recon-
nut lui appartenir, .et, tout à côté, une ha.
che neuve_ et un large ciseau à froid.
S il avait eu le temps de creuser davan-
tage, le perceur de muraille aurait eu la
déception cruelle de se heurter au blindage
d acier recouvrant à l'intérieur ,1a muraille
de la bijouterie. Précaution sage s'il en fût;"
et ^oflt camSrîblëuT, âppaYeniîheht, ne
se doutait guère. • - ' -
L'identité du coupable
Sommé de dire son nom, l'individu décla-
ra se nommer Zatine Baretti, d'origine ita-
lienne. Il assura avoir vécu en Amérique
et venir d'Allemagne via Bruxelles. Com-
me il prétendait ne point savoir le fran-
çais, il fut-interrogé en allemand, mais,
maigre ses dénégations, - on croit qu'il en-
tend fort bien notreJangue.
Il a été soumis ce matin, par M. Favrea:u,
commissaire des. Arts-et-Métiers à un lii- '•
terrogatoire prolongé. On croit, en effet,
qu 'il n opérait pas seul-et trois individus
aperçus aux abords de la bijouterie tandis
qu'il « travaillait » pourraient bien être ses
complices.
Ajoutons que l'excuse invoquée par lui
n'est fausse qu'à (demi. On a, en effet, re-
trouvé dans un coin du chantier des tra-
ces... malodorantes de ,son passage.
Il est possible que cet après-midi le ser-
vice anthropométrique découvre l'identité ' '
véritable de cet Italien suspect qui, sans
doute n'en est pas à son coup d'essai.
Un sidecar se renverse
route de Fontainebleau
Un mort, un blessé
Route, de Fontainebleau, sur le territoi-
re de la commune de, Chevilily,' au lieu'dit
la Saussaie, M. Marcel Maurice, âgé de 30
ans, verrier, demeurant 165, rue Cham-
pionnet, à Paris, passait en sidecar lors-
qu'il voulut doubler une voiture de mes-
sageries qui se trouvait devant lui. Le pa-
nier du sidecar heurta la roue de la voi-
ture, et se renversa. M. Emile Marcel, âgé
de 59 ans, demeurant 1, rue des Caves, à
Orly, assis dans le side-car, fut tué sur le
coup. Son fils Marcel, blessé assez sérieu-
sement, a été transporté à l'hôpital de la
Pitié.
LETTRES DE NOS LECTEURS
Paris aimable
La forêt municipale. — Les pères im-
prudents. — Dans le Métro. — Les
moustiques de la préfecture de
la Seine et ceux de la
préfecture de police
Les lecteurs de la Liberté ont beaucoup
d idees.- Ils veulent,bien nous en commu-
niquer quelques-unes, que nous nous ef-
forçons, dans .la mesure du possible, de
réaliser, en les exposant au Conseil mu.,
n'icipal d'abord, en les renvovant à l'a dini- *
pistration ensuite.
On'nous é.orit sur tout , et à propos de
tout. Aussi .allons-nous aborder les ques-
tions les plus diverses en les traitant au
point de vue exclusivement parisien. On
verra qu'il faudrait peu de choses pour
faire de notre beau. Paris un Paris ai-
mable et tranquille, un Paris qui conti-
nuerait à être le paradis des dames et
ne serait plus l'enfer des piétons..
' .........,
Ne touchez pas à nos arbre.s ! C'est le
cri des Parisiens. Pourtant, boulevard
Haussmann, autour d'un chantier dÜ.
métro, on en a abattu beaucoup trop. Et -
pourquoi ces terre-plein sahariens devant
SairH-AUgUstin ' qui ne perdrait rien à être,
entouré d'un peu de vei dui e 9 •
Les |r§nds ne poumuentuls Itr#
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