Titre : La Liberté
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1887-03-11
Contributeur : Muller, Charles (1823-1898). Directeur de publication
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Détroyat, Léonce (1829-1898). Directeur de publication
Contributeur : Berthoulat, Georges (1859-1930). Directeur de publication
Contributeur : Aymard, Camille (1881-1964). Directeur de publication
Contributeur : Ferry, Désiré (1886-1940). Directeur de publication
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328066631
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 mars 1887 11 mars 1887
Description : 1887/03/11 (N0). 1887/03/11 (N0).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4784154t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-189
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2018
p MY croisse située au milieu des sections
lé'-ees rouvrait hardiment ses portes;
y eut uie grand-messe dite par un prêtée
réfractaire. Les campagnes réclamait
ÎP, rs églises. Alors la Convention reprit a
P°n îitiaue jacobine dans toute la 'beauté de
hypocrisie. Elle décréta la liberté des
vdtes f\ après un rapport qui insultait tous
c. fies, et. aussitôt recommença 4e pcos-
"-individuellement les prêtres et 'les
Voyants. C'est le moment où Grégoire s'.m-
àigIia : , .
Tglibi'a exercice de tous les eu.tes, Pr'°"
par la Convention, n'est pas autre chçse
qu ulie dérision amère.:. Ne parlez plus ni de
Si Saint-Barthélémy, ni de l'Inquisition,^ vous
. in av.z nodule di-cit... Charles IX et Louis XIV
, font ils ressuscités et faud¡ a-t-il nous traîner
Sur des rives étrangères, en mendiant un asile
ïtla liberté r1
Grégoire demandait qu'on épargnât les
prêtres et qu'on cessât l'espionnage tyran-
nique exercé au sein des, familles soup-
çonnées de pratiquer secrètement le catho-
licisme. Sa motion fut repoussée par un
ordre du jour, aux cris de. «Vive la Répu-
-bliciue ! » comme si l'on venait de remporter
une VICLOire. :
V*# ■ •
"Cependant, la volonté populaire de ne
rjoint prendre part aux « fêtes décadaires »
était très nette ; les entrepieneurs de tes
liesses étaient en belle voie de ruine. Un
député de la Côte-d'Or, du nom de Ra-
meau, prétendit venir à leur secours ; il
voulait qu'on instituât des jeux et des re-
présentations scéniques dans toutes les
'omniunes.. ,
Représentations obhgatoires, placées sous
la surveillance de ragent national, qui sur-
veillerait les récalcitrants et les tièdes. Pour
les citoyens mra..x, qui avaient décidé-
ment le goût du mysticisme religieux, Ra-
meau inventa des missels, des rituels ré-
publicains, des cathéchismes laïques. —
On voit que lo mérite de ces inventions
n'appartient pas aux jacobins d'à présent
et que ritI1 n'est nouveau sous le soleil.
— Qu'est-ce que Dieu? disaient ces caté-
chismes. — Dieu, c'est la matière. — Qu'est-
ce que le peuple? — Le peuple, ce sont les
pauvres. — Qu'est-ce qu'un roi ? - Un roi,
c'est uu tigre, un éléphant qui déchire, qui
écrase le pauvre peuple. — Qu'est-ce qu'un
bon sans-culotte ? — C'est un brave dont
l'âme ne peut être corrompue que 1 ar l'or des
despotes. — Quelles sont les verlus d'un bon
sans-culottes? — Toutes.,
On n'est pas plus modeste.
Peut-être me suis-je laissé entraîner bien
loin à la suite de M. Maggiolo, dont les dé-
monstrations ne sont que trop amusantes
et ausÚ trop édifiantes. Je voulais seule-
ment établir comment on força jadis tout
un peuple à " rigoler » malgré lui. Il sem-
ble quo nous ne serions point aussi dociles
- - \la « ii^,olade. »
Et pourtant !...
Y.
LA « WALKYRIE » A BRUXELLES
Notre correspondant de Belgique nous
envoie la lettre suivante, au sujet de la
première représentation de la Walkyrie,
de Richard Wagner, au théâtre de la Mon-
naie : -
Bruxelles, 10 mars.
La première représentation de la Wa'kyrie
1 eu lieu devant un public exceptionnelle-
ment brillant. La salle de la Monnaie présen-
tait un coup d'œil féerique. Le roi et la reine
occupaient leurs baignoires d'avant-scène; le
duc d'Aumale, ayant à ses côtés MM. Emile
Augier et Rousse était dans sa loge; toutes
les notoriétés politiques, artistiques, finan-
cières et mondaines de Belgique assistaient
au spectacle, et la critique française, anglaise
et allemande était largement représentée.
Beaucoup de Parisiens avaient fait tout exprès
le voyage de Bruxelles.
A sept heures un quart l'ouverture a com-
mencé, la tuile s'est levée et a découvert un
deuxième rideau qui cachait la scène.
...
Voici une analyse aussi courte que possible
de la pièce, seconde partie de la Tétralogie
des Niebelungen.
La scène représente une sallo construite en
bois, un large foyer d'un côté, et, au milieu,
le tronc d'un gros frêne., .
Cette maison, cù Siegmourid vient cher-
cher un refuge pendant une nuit d'orage, est
. celle de son, ennemi Houlldjng; c'est aussi
celle de sa sœur Sieglinde, qu'il croit morte
depuis longtemps, et qu'il ne connaît pas.
. Vendue comme esclave à un rude chef de
tribu, elle est devenue sa femme par force,
et le maître la tient sous un joug de fer.
Sieglinde, en trouvant près du foyer un
étranger harassé, lui dIre l'tau fraîche et
l'hydromel..
Hounding survient: lorsqu'il apprend la
face et le nom de son hôte, il le. provoque au
combat ; mais trop fier pour méconnaître les
iois de l'hospitalité, il lui accorde asile jus-
qu'au lendemain.. ■
HoundÍng s'est retiré. ' j
Sieglinde vient le sauver. Elle lui montre
la poignée luisante d'une épée qui brille
- dans le tronc du frêne, et lui raconte qu'un
jour un haut vieillard (Wotan) enfonça son
épée dans ce frêne, promettant qu'elle serait,
une épée de victoire pour celui qui saurait
l'arracher. A ces mots, Siegmound s'élance et
saisit la garde de l'épée. D'un effort véhé-
ment , il l'arrache aux yeux de Sieglinde émer-
veillée ; les deux amants confondent leurs
âmes dans uu long baiser d'amour.
.*.
Au second acte, dans une gorge de mon
tagnes, Hounding poursui t son ennemi et son
rival, l'homme qu'il hait et qui lui a enlevé
Sieglinde.
L'épouse de Wotan, Fricka, a condamné
également l'amant de Sieglinde. Wotan hésite
encore à sacrifier son.fils, mais enfin il cède
à la déesse et ordonne à Brunchildo, la plus
vaillante des Walkyries, de tuer Sieemound
Mais devant le mâle visage do Siegmound,
pour la première fois Brunehilde a compris
l'amour. Elle protège le héros dans sa lutte
contre Hounding, et lorsque Wotan apparaît
Siegmound, dGsarme, ezt transpercé par
Hounding' Brunehilde, épouvantée, s'enfuit
emportant Sieglinde à demi-morte sur une
des montagnes environnant le palais des '
iieux.
**.
Au troisième acte, éclate la vengeance du
jieu contre la Walkyrie désobéissante. Wotan
ehasse de 1 l'Olympe Brureli ildac-t la condamne
1 errer sur la terre.
Elle se jette aux genoux de Wotan, lui de-
mandant de l'entourer d'un feu qui la dé-
fende. Le dieu, vaincu, donne un baiser à la
'Walkyri?, qu'il plonge ainsi dans un profond
sommeil, et il la couche sous un large sapin.
. Alcrs, de sa lance Wotan frappe le roc ; le
leu en jaillit et s'étend, a son commandement,
en cercle immense, tout autour de la monta-
Sue où dormira la Walkyrie.
."'.
Telle est l'œuvro de Wagner, que Victor
Wildcr a adaptée h la scène française.
• ' La pièce est, parfaitement montée, encadrée
de riches décors, très heureusement illustrée
d'eiïets de lumière et d'apparitions mobiles
en sa par:ie féerique, .et chantée p ar des aj-
ustes, pleins de conviction..
OBSÈQUES DE PAUL FÉVAL
Les obsèques de Paul Féval, prési-
dent honoraire de la Société des gens de
lettres, officier de la Légion d'honneur, dé-
cédé en la maison des Frères de Saint-Jean
de Dieu, 19, rue Oudinot, ont eu heu au-
jourd'hui à midi, à l'église Saint-François-
Xavier.
Pour obéir aux dernières volontés du dé-
funt, cette cérémonie funèbre a été des
plus simples. Le corps n'a pas été exposé
en chapelle ardente. La mise en bière a été
faite ce matin dans la chambre même où
Paul Féval est mort.
A la sortie de la maison mortuaire seule-
ment, les honneurs militaires ont été ren-
dus au légionnaire, par un détachement du
29e d'infanterie. Autour du cercueil quel-
ques couronnes de perles noires apportées
par -la famille, et une offede, par l'éditeur
des oeuvres de Paul Féval. 1
Le cercueil a été placé sur un char de i
quatrième classe et s'est dirigé à midi pré-
cis vers l'église.
Il n'y avait pas de cordon de poêle. Der-
rière le char marchaient MM. Auguste,
Paul, Pierre Féval, ses trois fils, et le doc-
teur Pennoyée, beau-frère de Paul Féval.
A Saint-François-Xavier il a été dit une
| messe basse par un vicaire de la paroisse.
M. le curé a donné l'absoute.
On remarquait dans l'assistance une dé-
putation de la Société des gens de lettres, j
des auteurs, et compositeurs dramatiques :
MM, Jules Simon, François Coppée, de
I Académie française; Jules Claretie, Albéric
Second, Henri de Bornier, Auguste Vitu;
un, grand nombre de littérateurs, de jour-
nalistes, et plusieurs frères de Saint-Jean-
de-Dicyj, délégués par la communauté pour
aller réciter les dernières prières sur la
tombe de Paul Féval.
A l'issue de la cérémonie, le cortège s'est
dirigé vers le cimetière Montparnasse, où a
eu l'inhumation.
Sur la tombe, deux discours ont été pro-
noncés : le premier, par M. Jules Claretie,
directeur de la Comédie-Française, au nom
de la Société des geins de lettres ; le
deuxième, au nom de la Société des au-
teurs et compositeurs dramatiques, par
M. Henri Bornier.
M. Jules Claretie, après avoir l'appelé que
Paul Féval fut, avec Gonzalès, son parrain
à la Société des gens de lettres, rappelle
l'oeuvre considérable du défunt. Voici les
principaux passages de son discours :
« Toute une bibliothèque ! dit-il. Tout
un monde, d'imagination et de rêves !
Il était généreux de toutes les manières,
croyant n'avoir rien fait après avoir la-
bouré psndant plus d'un quart de siècle,
croyant n'avoir rien donné après avoir
passé, dans la vie, le cœur ouvert et la
main tendue. Paul Féval, messieurs, aura
été un des grands laborieux de ce temps de
travailleurs; il aura été un prodigieux in-
venteur, un écrivain de probité, uu homme
d'honneur, un ami sûr; et sa vie, sa desti-
née, cette ruine de l'homme du rêve ac-
compli par l'homme du fait, restera comme
un roman vécu, douloureux et poignant.
Après avoir connu la faim, à vingt ans, je
dis la faim, - il a conté comment on le
retrouva, mourant d'inanition, dans un ga-
letas de l'Arsenal, auprès de sa dernière
bouchée de pain, — Paul Féval connut la
ruine à soixante. Mais entre ces deux
épreuves, que de succès, que de renommée,
que de bravos, que de popularité, quelles
acclamations! Quelle existence courageuse
et militante ! Et, las de tout cela, fatigué de
produire, dégoûté d'espérer, découragé de
penser, pris de la nausée de la publicité et
du tapage, Paul Féval, à la fin, ne deman-
dait plus que l'oubli, ne réclamait plus que
le repos! 11 repose maintenant. »
M. de Bornier, au nom des auteurs et
compositeurs dramatiques, rend un der-
nier hommage à un des hommes qui ont
le plus, a-t-il dit, honoré la littérature de
notre temps.
Après avoir rappelé la gloire du défunt
et fait allusion au tempérament nerveux
du rorrancier, tempérament qui le rendait
faib!e contre la mauvaise fortune, l'orateur
termine par ces paroles :
« Il résista difficilement aux assauts in-
justes de la mauvaise fortune. Ce noble
esprit en fut comme accablé ; il sentit des-
cendre sur lui, lentement, l'ombre des jours
mauvais, mais il eut-e courage de puiser
u.e nouvelle force dans la lumière mysté-
rieuse de la foi et des austères devoirs. Le
vrai drame de sa vie est là, dans l'angoi.se
d'un cœur qui se demande s'il a fait ici-bas
tout le bien qu'il pouvait faire, dans l'ef-
froi d'un esprit qui cherche s'il ne s'est pas
trompé de route et s'il n'a pas égaré en,
même temps ceux qui croyaient en lui. Que
se passa-t-ii dans cette âme, dans ce cœur,
dans cet esprit, ti ces heures (, u l'écrivain
interrogea.t ses œuvre3 passées avec la ri-
gueur et l'impartialité d'un juge? Dieu le
sait. Ce que nous savons, nous, c'est qu'un
effort si rare devient presque sublime, tant
il prouve de sincérité, de fermeté, de gran-
deur, de modestie, ce qui est une grandeur
encore.
» Paul Féval s'est éteint dans la joie in-
térieure de son âme apaisée, en regardant
sans crainte ce qui allait venir; la mort
lui a été plus douce que la vie! Regret-
tons-le, mais ne le plaignons pas. »
A une heure et demie, la cérémonie était
terminée.
MESSE DE « REQUIEM » DE VERDI
Depuis fort longtemps, on n'avait assisté,
à Puris, à une solennité musicale compa-
rable à celle qui a eu lieu, aujourd'hui à
midi, à l'église Saint-Eustache. On sait
déjà qu'il s'agissait de l'exécution de la
messe de Requiem, composée par G. Verdi
à la mémoire de Manzoni.
Cette messe, à grand orchestre, a été cé-
lébrée au profit des Ecoles libres du 2e ar-
rondissement, dirigées par les frères des
écoles chrétiennes.
Bien avant midi, l'église était comble. Il
y avait du monde jusque dans les tribunes.
Dans le chœur ont pris place environ
soixante-dix prêtres appartenant au clergé
paroissial de Paris, aux séminaires et aux
communautés religieuses.
Le clergé de Notre-Dame était représenté
par M. de Lescaille, chanoine titulaire, ac-
compagné de plusieurs autres prêtres de
la basilique. Des places avaient été réser-
vées au banc d'œuvre pour les dames pa-
tronnesses et les dames quêteuses. L'Ins-
titut de 3 Frères des écoles chrétiennes était
représenté par une quarantaine de ces
s Frères.
( L'assistance était, du reste, fort brillante
( a en juger par le' nombre considérable de
.. voitures armoriées qui stationnaient aux
abords de l'église.
L'orchestre do l'Opéra 1 et les 1...,>
• J --
! auxquels s'étaient joints des artiste étrah.
gers, formant un effectif de JJOO exécu-
tants, occupait une partie du chœur et
l'entrée de Id nef. ? •
A midi précis, M. l'abbé Mazabraud, prê-
tre de Saint-Eustache, et directeur de la
maîtrise, est monté à l'autel pour célébrér
la messe. En même temps, on a commencé
l exécution des chants,, suivant le pro-
gramme. ,
Le Lacrymosa, du « Dies irse », l'Agn'ils
Dei et le Lux æterna ont semblé captiver
tout particulièrement l'intérêt de l'assis-
tance.
Les soli ont été brillamment enlevés par
MM. Bosquin et Auguez, et par Mues Fanny
Lépine et Blanche Deschamps. Le grand
orgue était tenu par M. Henri Dallier. M.
Steenmann, maitre de chapelle de Saint-
Eustache, dirigeait l'orchestre. -
LA TEMPERATURE
Variations atmosphériques du 10 mars 1887
relevées chez l'ingénieur Queslin, 1, rue de
la Bourse : . ~- ~. 1
A 7 h. du matin. h° 0/106 au-dessus de 0. ~
A 11 h. — 6° OflOà au-dessus do 0.
A S h. du soir.-. -1 9° 0/10° au-de,ssus da O.
Hauteur barométrique (a il n.f: /oa.
La température la plus basse de la nuit a
été de 311 5/106 au-dessus de 0.
La température s'est rapidement abaissée
en Suède et en Finlande; elle était ce matin
de —15° à Kuopio, +3° à Berlin, Paris, 11° à
Monaco et 16° à Malte.
En Franc?, le ciel est couvert ou nuageux ;
quelques pluies locales sont probables, prin-
cipalement dans les régions de l'Est.
INFORMATIONS
Un faux bossu. — Un individu bos-
su, portant une barbe immense, se présen-
tait hier dans l'après-midi dans une maison
de la rue Saint-Charles, et demandait
M. P... On lui indiqua le troisième étage,
et il monta, non à cet étage, mais à celui au-
dessus, et n'ayant pas obtenu de réponse
à la porte de l'appartement où il avait
sonné, il s'empressa de la fracturer et d'y
pénétrer. Après avoir opéré une razzia
complète, il entra de la même façon dans
un autre logement, et, satisfait de son tra-
vail, il descendit tranquillement.
Quelques instants après, il se faisait ser-
vir à boire chez un marchand de vin où,
malheureusement pour lui, il se prit de
querelle avec des ouvriers. Une bagarre
s'ensuivit, et, au grand étonnement des
combattants, la bosse de l'infirme changea
de place.
Sans hésiter, on conduisit le faux boussu
chez M. Pourrat, commissaire de police,
qui fit déshabiller l'individu. La fameuse
bossa n'était qu'une vaste boîte dans la-
quelle on trouva quatre mille francs et les
bijoux qu'il venait de voler. Il a déclaré se
nommer Mariotti, mais on a tout lieu de
croire qu'il a donné un faux nom.,
Un émule de Turgis. — On se rap-
pelle la tentative de meurtre commise par
un nommé Turgis sur un contre-maître de
la maison Lecerf et Sarda, fabricants d'é-
quipements militaires, située rue de la Gla-
cière. Hier, un ami du meurtrier, nommé
P..., surexcité Bans doute par les discours
anarchistes prononcés en faveur de Turgis,
s'est présenté aux ateliers et a demandé à
parler à M. Sardat. 1
Les allures de cet individu, qui tenait
obstinément la main droite dans la poche
de son pantalon, éveillèrent les soupçons
des employés, qui envoyèrent chercher
deux gardiens de la paix.
A la vue des agents, P..., tirant de sa
poche un long couteau qu'il tenait ouvert,
se précipita sur eux pour les frapper, mais
il fut presque aussitôt désarmé, et malgré
sa résistance, on le conduisit au commissa-
riat de police.
Interrogé par ce magistrat, il a déclaré
qu'il arrivait de Bourges: « J'ai manqué
mon coup aujourd'hui, s'est-il écrié, mais
ce sera pour une autre fois. »
Le feu dans une boîte aux let-
tres. — Avant-hier soir, à,huit heures,
un individu, resté inconnu, a mis par mal-
veillance le feu à la boîte aux lettres du
bureau de poste de la rue d'Allemagne.
Un enfant de dix ans, nommé Barbier,
ayant remarqué son action, a donné l'a-
larme. Le feu, aussitôt combattu, a été ra-
pidement éteinte
Un certain nombre de lettres et de cartes
postales ont été la proie des flammes.
L'auteur de cette tentative malveillante
est activement recherché par le commis-
saire de police du quartier sur le signale-
ment qui lui a été donné.
Tentative de meurtre. — Deux in-
dividus ont pénétré par effraction hier ma-
tin dans l'appartement de Mme Christophe,
âgée de soixante-dix ans, demeurant rue
du Hasard, 8.
lisse sont élancés sur la pauvre femme
qui appelait à son secours en la menaça nj
de l'étrangler.
Des voisins étant accourus aux cris de
Mme Christophe, les malfaiteurs prirent la
fuite.
Ils ont pu être arrêtés dans la soirée
ce sont les nommés Henri M... âgé de
dix-neuf ans, et Georges C..., âgé de
seize ans.
- A l'Hôtel de Ville. - Depuis quelques
jours, tout le quartier de l'Hôtel de Vîlle
réservé aux fêtes ou aux futurs apparte-
ments du préfet de la Seine, est livré aux
ouvriers chargés de procéder à l'aménage-
ment et à la décoration de cette partie du
palais municipal pour les fêtes projetée s.
Tout le monde s'eit mis à l'œuvre à la
fois.
Les raboteurs sont en train de niveler les
planchers tandis que les menuisiers prépa-
rent les cadres destinés à recevoir les gla-
ces ou à soutenir les tentures.
Les pâltriel's, perchés sur l'échafaudage
qui remplit toute la partie supérieure de la
salle des Fètes, achèvent les dernières mo u-
lures du plafond de cette salle, destinée a
recevoir plus tard des peintures décora-
tives.
A côté, les sculpteurs terminent les huit
panneaux sculptés dans la pierre d'un des
salons qui précèdent l'entrée de la salle
des Fêtes. Les tapissiers, de leur côté, ont
commencé à placer les rideaux en satin
rouge devant garnir les larges fenêtres des
trois grands salons d'honneur qui ont vue
sur le quai et de la galerie latérale qui
longe ces salons. :
Tout le haut de la salle des Fêtes étant 1 I
rempli par un échafaudage qui repose sur
la corniche de la galerie, presque à la nais-
sance de la partie voûtée du plafond, on
devra cacher cette véritable forci,pou-
tres au moyen d'un vélum qui occupera
toute l'étendue de la salle. "
/ On vient -de commencer à placer contre
les murs les tapisseries décoratives emprun-
tées au garde-meuble, et samedi au plus
tard on s'occupera de garnir les vastes ap<-
partements livres en ce moment aux ou-
vriers pour travaux de gros-œuvre.
DÉPARTEMENTS & ÉTRANGER
NANTES. 9 mars. — A la suite d'une vive
discussion à ,1a dernière séance du conseil
municipal, une rencontre au pistolet a eu
lieu aujourd'hui à midi entre MM. Martin
et Jourdanne, conseillers.
Une balle a été échangée à trente pas,
sans résultat.
LYON, 9 mars. —- Le caissier de la mai-
son de banque Bine et Genton, à Lyon,
vient d'être arrêté pour avoir opère une
série de détournements dont l'importance
s'élève à .400,000 franco
Sa. femme se présentait chez les agents
de change sous le nom de Mlle Ch... et se
disait la belle-sœur de son propre mari :
elle engageait ainsi des affales de spécu-
lation et donnait comme couverture dus
titres que son mari prenait dans sa caisse.
Ce manège durait depuis 1880. Le,, cais-
sier est un homme de cinquante ans, qui
avait toute la confiance de ses patrons.
CANNES, 9 mars. — Un grand dîner a eu
lieu chez la princesse de Saxe-Cobourg •
Gotha, auquel assistaient le prince et la
princesse de Hohenzollern, le duc et la j
duchesse da Chartres en résidence ici, le
duc de Nemours, le prince de Joinville, le j
comte et la comtesse d'Eu, venus de Nice
dans la matinée. /
SARTÈNE (Corse), 9 mars. —- Hier, à
Sartène, trois jeunes gens, Joseph Be-
netti, Antoine Lovichi et Dominique Sam-
pieri, à leur sortie d'une maison de jeu,
eurent une discussion.
Benetti, tirant un revolver de sa poche,
fit feu deux fois.
Lovichi fut tué raide et Sampieri blessé
légèrement.
Benetti prit aussitôt la fuite, poursuivi
par un brigadier de gendarmerie.
Il allait disparaître lorsque le brigadier
tira un coup de revolver en l'air.
Au même instant, deux détonations re-
tissaient et Benetti tombait raide mort.
On ignora le nom du meurtrier de Be-
netti, mais on soupçonne 10 frère de Lo-
vichi, qui s'était mis à la poursuite de l'as-
sassin.
MONS, 9 mars. — On connaît maintenant
le chiffre exact des victimes, qui est de 123.
Jusqu'à présent, on a retiré 93 cadavres.
Parmi les morts, se trouvent 20 jeunes
filles et plus de 20 enfants.
LONDRES, 9 mars. — La duchesse de
Richmond vient de mourir à sa résidence
de Goodwood. Elle était âgée de 6A ans.
NEw-YoRK, 9 mars. Plusiers trains
s'étant trouvés arrêtés sur le chemin de fer
suspendu de la 3e avenue, un certain nom-
bre de voyageurs descendirent des voitures
et voulurent gagner la station la plus pro-
che en suivant l'étroit chemin dépourvu de
garde-fou qui longe la voie. Malheureuse-
ment une panique se produisit; plusieurs
personnes furent précipitées dans la rue ;
quatre ont été tuées, six blessées.
NOUVELLES DIVERSES
Le Journal officiel publie un rapport
adressé au président de la République par le
ministre de la marine et des colonies, et un
décret portant réorganisation de la commis-
sion supérieure do surveillance auprès de
l'établissement des Invalides.
Par décision présidentielle, rendue sur la
proposition du ministre de la marine et des
colonies, M. te lieutenant de vaisseau de
Surgy a été nommé au commandement d'un
torpilleur de la défense mobile de Brest.
M. le ministre da l'intérieur vient d'ap-
prouver les statuts de la Société de Pré-
voyance des Tireurs et des Gymnastes de
France, dont le siège social est à Paris, 103,
boulevard Voltaire, et de l'autoriser à fonc-
tionner.
Le général Boulanger, ministre de la guerre,
a bien voulu accepter d'être le président
d'honneur de cette Société.
L'Association amicale des anciens élèves
de l'Ecole centrale des arts et manufactures
donnera son 1er bal annuel, au profit de sa
caisse de secours, le samedi 19 mars, dans
les salons de l'Hôtel Continental.
Ce bal, qui réunira, comme celui qui fut
donné tt l'occasion du cinquantenaire de la
fondation de l'Ecole, tout ce que Paris compte
de notabilités dans l'industrie et le com-
merce, s'annonce comme devant être des
plus brillants.
Le grand succès du dernier bal masqué de
l'Opéra était le Parfum solidifié Ess. Oriza,
que les dominos passaient sous le nez des
habits noirs, imprégnant les moustaches de
l'odeur de l'oriza-lys, de l'héliotrope blanc, etc.
Ces parfums solides, que l'on trouve à la
maison L. Legrand, 207, rue Saint-Honoré,
sa portent dans la poche, et il suffit de les
mettre en contact avec un objet quelconque
pour communiquer à celui-ci l'essence favo-
rite. Ce sera, paraît-il, un des grands attraits
de cette saison.
Avis à nos mondaines et à nos élégants.
Il résulte des expériences faites dans les
hôpitaux de Paris par MM. les docteurs Pa-
rieet, Déguisé, Récamier, membres de l'Aca-
démie de médecine, que la pâte de Regnauld
a une supériorité marquée sur les autres pré-
parations employées contre les rhumes, la
grippe et la coqueluche. — Prix ; 1 fr. 50.
AU RIDEAU
Jadis, on inscrivait au rideau des théâtres :
« Il corrige les mœurs... Castigat ridendo. »'
Aujourd'hui, sur la toile, aux foules idolâtres
On conseille ceci : « Lavez-vous au Congo L »
VAISSIER frères, Roubaix-Paris. -
RHUMES, Bronchites: PÂTE Pectorale hNAFÉ
ASTHME GnCrIson PAPIER ou CIGARES GICQUEL 3 U,
Aujourd'hui paraît le nouveau roman d A-
dolphe Belot, Une lune de miel fr Monte-
CaN'to, très piquant récit des aventures de
deux jeunes mariés. (Voir aux annonces.)
La librairie L. Hébert (7, rue Perronet,
Paris) vient de mettre en vente la sixième
série de l'illustration des œuvres de Victor
Hugo, par François Flameng, et nous cons-
tatons avec plaisir que l'éminent artiste s est
surpassé dans l'interprétation des sublimes
poésies du grand poète. Les amateurs dési-
reux de posséder cette superbe collection en
épreuves de luxe, tirées en trois états, sur
japon ou sur hollande, devront en faire la
commande le plus tôt possible, car il ne reste
plus que très peu d'exemplaires à souscris*
ÉCHOS DE PARTOUT
Beaucoup de monde, hier, au ministère 5
des travaux public'. M. et Mme Edouard
Milla.ud recevaient leurs invités dans le r
pramier salon du ministère : de nombreux c
sénateurs et députés, les ministres, les pré-
sidents de la Chambre et du Sénat,, les di- '
recteurs des grandes Compagnies, etc., etc. (
' ' * '*'* ' : 5
L'impératrice Eugénie a quitté hier Na- '
pies, pour aller passer quelques jours à
Rome.
j
Il vient d'être créé, à l'Ecole du Louvre, 1
par arrêté du ministère de l'instruction pu-
blique et des beaux-arts, un cours d'his-
toire de la sculpture au moyen âge et à
l'époque de la Renaissance. 1
M. Louis Courajod,.conservateur-adjoint '
'
des musées nationaux, a été nommé pro- '
fesseur de ce nouveau cours.
Mardi prochain, réception chez le vice-
amiral Cloué, à l'occasion du mariage de sa
petite-fille Marie-Jeanne Le Clerc, fille du
capitaine de vaisseau, avec M. Henry Bu- !
chard, lieutenant de vaisseau.
La bénédiction nuptiale sera donnée aux
époux en l'église Saint-Gormain-des-Prés,
le mercredi 16 mars.
***
Les artistes français viennent d'adresser
au ministre de l'instruction publique une
pétition sollicitant que le jury de la sec-
tion des beaux-arts à l'Exposition univer-
selle de 1889, soit élu par eux.
* -* *
Ce soir, au corcle Volney, très intéres-
sante représentation : deux comédies iné-
dites, l'une de M. Boisselot, et l'autre de
M. Audré Corneau, le fils du député des
Ardennes.
3r *
Aujourd'hui, à l'Ecole des beaux-arts,
premier concours d'essai pour le grand prix
de Rome, de gravure en médailles et en
pierres bines, qui a lieu tous les trois ans.
Le sujet qui a été donné est : Apollon
recevant sa lyre des mains de la Victoire.
L'esquissa d",i t être terminée en douze
heures. Le jugement sera , rendu demain
par la section.
.*.
Hier a eu lieu, au café Corazza, la réu-
nion amicale du jury de l'Exposition de
Nice. M. Wilson et le général Riu assis-
taient au déjeuner mensuel des membres
de la réunion. M. Wilson a entretenu la
réunion d'un projet de musée commercial,
à l'instar du musée de Dusseldorf. Cette
idée a été adoptée à l'unanimité. Pour sub-
venir aux premiers frais, M. Edmond Blanc
s'est engagé à verser 300,000 fr. en trois
ans. Dans ce musée seront réunis tous les
échantillons des produits étrangers qui se
vendent le mieux, aussi bien en Europe
que dans les colonies, et que la France au-
rait intérêt à bien connaître pour pouvoir
faire une concurrence utile aux marchands
étrangers.
Etaient pré:-;ent3 : MM. Lemoine (ébénis-
terie), Braquenié (tapisserie), Sandoz (joÚl-
lerie), Lahure (imprimerie-librairie), Mul-
bl,cber (voitures), Chapu (alimeutation),
Otto (bronze:), Leys (éventails), Wicl,-hain
(orthopédiste), Lecoustellier) président du
tribunal de commerce de Saint-Quentin et j
une trentaine de notabilités de l'industrie:
parisienne.
* <•
* * t* ,
Une soirée musicale et littéraire, qui
s'est terminée à une heure très avancée de
la nuit par un bal brillant, a ou lieu chez
Mme Maurel. Au programme, MUe Cheva-
lier, de l'Opéra-Comique ; le ténor Clodio,
le brillant pianiste Thomé, Mm9 Gérardin
et la gracieuse Mlle Jeanne Maurel.
Tous les interprètes des morceaux choi-
sis inscrits au programme ont reçu de vé-
ritables ovations. Uno mention toute spé-
ciale à Mlle Jeanne Maurel, qui a partagé
le succès, de M. Thomé dans l'exécution
d'Arlequin et Colombine et qui a récité
avec un charme particulier le Roman cham-
pêtre et l' Amour frileux. Mercredi pro-
chain, dernière audition des principales j
scènes àz-YOtello de Verdi.
***
Le concert donné mardi soir à la salle
Kriegelstein par Mme Rivet de Clèves, a ob-
tenu beaucoup de succès.
Remarqué dans la salle : comtesse de
Fiers, duchesse de Regina, MM. Doniol,
Malherbes de Maraimbois, Méhul, Ratis-
bonne, etc.
Nombreux rappels pour Mme Rivet de
Cléves et M. Garnereau dans le duo de Si-
gurd; fo.Ue de Galonné, dans les Droits de
la femme (monologue); M. Lopez, dans la
Chanson espagnole, etc.
Le clou de la soirée a été l'air, de Sam-
son et Dalila, de Saint-Saëns, enlevé ma-
gistralement par Mme Rivet de Clèves.
***
Nous avons dit que l'Académie des beaux-
arts aurait, cette année, à décerner le prix
Jean Reynaud, de 10,000 francs. Elle aura
également à décerner le grand prix biennal
de 20,000 francs., prélevé sur le budget de
l'Etat.
'**.
En ce moment, on procède au Prytanée
militaire de la Flèche, à l'inauguration d'un
véritable et livre de gloire ", où, sans avoir
besoin de dépouiller les archives de l'école,
le visiteur pourra, en quelques instants,
connaître la liste des noms fameux aux-
quels cet établissement doit son illustra-
tion.
Ce sont des tables mortuaires dressées
contre les murs du Prytanée, où sont ins-
crits ceux des anciens membres morts pour !
la patrie et dont chacune rappelle, avec le
nom du héros, un ou plusieurs de ses ex-
ploits. En tête de la liste on lit déjà ces
trois noms : DE UUEBRIANT) DE LA TOUR
D'AUVERGNE, DUPETIR-RNOUARS.
A
L'OEuvre des Ambulances urbaines doit
inaugurer très prochainement son premier
pObte central de secours pour les blessés et
les malades recueillis sur la voie publique
à travers Paris. Ce premier poste est établi
à l'hôpital Saint-Louis.
Vingt-neuf postes avertisseurs de secours
seront bientôt installés chez les pharma-
ciens et dans les bureaux de police. Ils se-
ront reliés à l'hôpital Saint-Louis par des
téléphones.
L'inauguration de ce service doit avoir
lieu en avril prochain; mais le devis, qui
a été présenté par le ministre des postes et
télégraphes, au sujet de l'installation des
câbles et appareils téléphoniques, a quel-
que peu dépassé les prévisions de l'OEuvre
des Ambulances, et le comité-directeur a
décidé de donner une nouvelle fête avant
| à fin de ce moi»»
Voici enfin le légendaire marronnier du
al) mars couvert de bourgeons.
C'est depuis- hier seulement que 1 on
remarque sur cet arbre les premiers sien ez
de végétation. ®
' Dans l'espace de quarante-huit heur ès, r
s est formé de gros bourgeons qui n'atten-
dent qu 'un coup de soleil pour s'épanouir.
Ajoutons,- du reste, que, depuis une di-
zaine de jours, il existe sur d'autres pointa
. quelques arbres annonçant unf
végétation précoce.
tout QJant au ,mari:onnier dit « du 20 mars
leries, le i?Y V*a qll'il se trouve aux Tui-
f j à t anS!o du jardin creux de droite,
côté du pavillon do Marsan.
***
Le troisième et dernier bal des Incohé-
rents est définitivement fixé au 16 mars. Il
aura heu aux Folies-Bergère. Après cette
dernière feie, l'incohérence aura vécu,
comme l annonce spirituellement son grand
patron 1 éditeur Jules Lévy :
Chacun son tour. Dans l'existence, .
Il faut devenir sérieux
Un jour (au moins en apparence),
L'on vous en considère mieux.
NÉCROLOGIE
Hier a eu lieu l'enterrement d'un vété-
ran de la typographie, M. Théotiste Lefèvre,
qui, pendant plus de trente années, a éti
un des collaborateurs de la maison Firmin
Didot. Il avait débuté d'abord par ê.re sim-
ple compositeur; mais, travailleur acharné,
il avait complété bon instruction et était
arrîvé à diriger l'un des services impor-
t nts de la librairie Didot. Il est l'auteur
d'un ouvrage fort intéressant, le Manuel
clu Typographe, qui est aujourd'hui encore
indispensable à ceux qui veulent connaîtra
à fond la profession d'imprimeur.
C est avec un vif sentiment de regret que
nous apprenons le deuil cruel qui vient de.
frapper M. Proal, député des Basses-Alpes,
Mme Proal a enlevée en quelques jours
par une pneumonie.
BIBLIOGRAPHIE
La variété des Cartes d'aujourd'hui
de M. Charles Graudmongin, ne sera pas les
moindre élément de succès de ce volume., où,
l'auteur a successivement abordé, avec une
égale aisance, les sujets et lei5 genres les plus
divers, et qui nous transporta tour à tour
dans le fantastique domaine du rêve et au
milieu des réalités de la vie fiévreuse de nos
jours. — CsilmaQti Lévy, éditeur.
Croquis champêtres, par Georges Re";
nard, vient de paraîtra à la librairie Ploa. Ca
petit volume tient plus que le titrc n,, promet.
La plupart de ces soi-disant croquis sont des
tableaux achevés ; œuvre gracieuse d'un ta",,:
lent délicat et précis qui sait allier l'observa-
tion de la nature à la variété de tons et à la.
finesse des nuances.
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lé'-ees rouvrait hardiment ses portes;
y eut uie grand-messe dite par un prêtée
réfractaire. Les campagnes réclamait
ÎP, rs églises. Alors la Convention reprit a
P°n îitiaue jacobine dans toute la 'beauté de
hypocrisie. Elle décréta la liberté des
vdtes f\ après un rapport qui insultait tous
c. fies, et. aussitôt recommença 4e pcos-
"-individuellement les prêtres et 'les
Voyants. C'est le moment où Grégoire s'.m-
àigIia : , .
Tglibi'a exercice de tous les eu.tes, Pr'°"
par la Convention, n'est pas autre chçse
qu ulie dérision amère.:. Ne parlez plus ni de
Si Saint-Barthélémy, ni de l'Inquisition,^ vous
. in av.z nodule di-cit... Charles IX et Louis XIV
, font ils ressuscités et faud¡ a-t-il nous traîner
Sur des rives étrangères, en mendiant un asile
ïtla liberté r1
Grégoire demandait qu'on épargnât les
prêtres et qu'on cessât l'espionnage tyran-
nique exercé au sein des, familles soup-
çonnées de pratiquer secrètement le catho-
licisme. Sa motion fut repoussée par un
ordre du jour, aux cris de. «Vive la Répu-
-bliciue ! » comme si l'on venait de remporter
une VICLOire. :
V*# ■ •
"Cependant, la volonté populaire de ne
rjoint prendre part aux « fêtes décadaires »
était très nette ; les entrepieneurs de tes
liesses étaient en belle voie de ruine. Un
député de la Côte-d'Or, du nom de Ra-
meau, prétendit venir à leur secours ; il
voulait qu'on instituât des jeux et des re-
présentations scéniques dans toutes les
'omniunes.. ,
Représentations obhgatoires, placées sous
la surveillance de ragent national, qui sur-
veillerait les récalcitrants et les tièdes. Pour
les citoyens mra..x, qui avaient décidé-
ment le goût du mysticisme religieux, Ra-
meau inventa des missels, des rituels ré-
publicains, des cathéchismes laïques. —
On voit que lo mérite de ces inventions
n'appartient pas aux jacobins d'à présent
et que ritI1 n'est nouveau sous le soleil.
— Qu'est-ce que Dieu? disaient ces caté-
chismes. — Dieu, c'est la matière. — Qu'est-
ce que le peuple? — Le peuple, ce sont les
pauvres. — Qu'est-ce qu'un roi ? - Un roi,
c'est uu tigre, un éléphant qui déchire, qui
écrase le pauvre peuple. — Qu'est-ce qu'un
bon sans-culotte ? — C'est un brave dont
l'âme ne peut être corrompue que 1 ar l'or des
despotes. — Quelles sont les verlus d'un bon
sans-culottes? — Toutes.,
On n'est pas plus modeste.
Peut-être me suis-je laissé entraîner bien
loin à la suite de M. Maggiolo, dont les dé-
monstrations ne sont que trop amusantes
et ausÚ trop édifiantes. Je voulais seule-
ment établir comment on força jadis tout
un peuple à " rigoler » malgré lui. Il sem-
ble quo nous ne serions point aussi dociles
- - \la « ii^,olade. »
Et pourtant !...
Y.
LA « WALKYRIE » A BRUXELLES
Notre correspondant de Belgique nous
envoie la lettre suivante, au sujet de la
première représentation de la Walkyrie,
de Richard Wagner, au théâtre de la Mon-
naie : -
Bruxelles, 10 mars.
La première représentation de la Wa'kyrie
1 eu lieu devant un public exceptionnelle-
ment brillant. La salle de la Monnaie présen-
tait un coup d'œil féerique. Le roi et la reine
occupaient leurs baignoires d'avant-scène; le
duc d'Aumale, ayant à ses côtés MM. Emile
Augier et Rousse était dans sa loge; toutes
les notoriétés politiques, artistiques, finan-
cières et mondaines de Belgique assistaient
au spectacle, et la critique française, anglaise
et allemande était largement représentée.
Beaucoup de Parisiens avaient fait tout exprès
le voyage de Bruxelles.
A sept heures un quart l'ouverture a com-
mencé, la tuile s'est levée et a découvert un
deuxième rideau qui cachait la scène.
...
Voici une analyse aussi courte que possible
de la pièce, seconde partie de la Tétralogie
des Niebelungen.
La scène représente une sallo construite en
bois, un large foyer d'un côté, et, au milieu,
le tronc d'un gros frêne., .
Cette maison, cù Siegmourid vient cher-
cher un refuge pendant une nuit d'orage, est
. celle de son, ennemi Houlldjng; c'est aussi
celle de sa sœur Sieglinde, qu'il croit morte
depuis longtemps, et qu'il ne connaît pas.
. Vendue comme esclave à un rude chef de
tribu, elle est devenue sa femme par force,
et le maître la tient sous un joug de fer.
Sieglinde, en trouvant près du foyer un
étranger harassé, lui dIre l'tau fraîche et
l'hydromel..
Hounding survient: lorsqu'il apprend la
face et le nom de son hôte, il le. provoque au
combat ; mais trop fier pour méconnaître les
iois de l'hospitalité, il lui accorde asile jus-
qu'au lendemain.. ■
HoundÍng s'est retiré. ' j
Sieglinde vient le sauver. Elle lui montre
la poignée luisante d'une épée qui brille
- dans le tronc du frêne, et lui raconte qu'un
jour un haut vieillard (Wotan) enfonça son
épée dans ce frêne, promettant qu'elle serait,
une épée de victoire pour celui qui saurait
l'arracher. A ces mots, Siegmound s'élance et
saisit la garde de l'épée. D'un effort véhé-
ment , il l'arrache aux yeux de Sieglinde émer-
veillée ; les deux amants confondent leurs
âmes dans uu long baiser d'amour.
.*.
Au second acte, dans une gorge de mon
tagnes, Hounding poursui t son ennemi et son
rival, l'homme qu'il hait et qui lui a enlevé
Sieglinde.
L'épouse de Wotan, Fricka, a condamné
également l'amant de Sieglinde. Wotan hésite
encore à sacrifier son.fils, mais enfin il cède
à la déesse et ordonne à Brunchildo, la plus
vaillante des Walkyries, de tuer Sieemound
Mais devant le mâle visage do Siegmound,
pour la première fois Brunehilde a compris
l'amour. Elle protège le héros dans sa lutte
contre Hounding, et lorsque Wotan apparaît
Siegmound, dGsarme, ezt transpercé par
Hounding' Brunehilde, épouvantée, s'enfuit
emportant Sieglinde à demi-morte sur une
des montagnes environnant le palais des '
iieux.
**.
Au troisième acte, éclate la vengeance du
jieu contre la Walkyrie désobéissante. Wotan
ehasse de 1 l'Olympe Brureli ildac-t la condamne
1 errer sur la terre.
Elle se jette aux genoux de Wotan, lui de-
mandant de l'entourer d'un feu qui la dé-
fende. Le dieu, vaincu, donne un baiser à la
'Walkyri?, qu'il plonge ainsi dans un profond
sommeil, et il la couche sous un large sapin.
. Alcrs, de sa lance Wotan frappe le roc ; le
leu en jaillit et s'étend, a son commandement,
en cercle immense, tout autour de la monta-
Sue où dormira la Walkyrie.
."'.
Telle est l'œuvro de Wagner, que Victor
Wildcr a adaptée h la scène française.
• ' La pièce est, parfaitement montée, encadrée
de riches décors, très heureusement illustrée
d'eiïets de lumière et d'apparitions mobiles
en sa par:ie féerique, .et chantée p ar des aj-
ustes, pleins de conviction..
OBSÈQUES DE PAUL FÉVAL
Les obsèques de Paul Féval, prési-
dent honoraire de la Société des gens de
lettres, officier de la Légion d'honneur, dé-
cédé en la maison des Frères de Saint-Jean
de Dieu, 19, rue Oudinot, ont eu heu au-
jourd'hui à midi, à l'église Saint-François-
Xavier.
Pour obéir aux dernières volontés du dé-
funt, cette cérémonie funèbre a été des
plus simples. Le corps n'a pas été exposé
en chapelle ardente. La mise en bière a été
faite ce matin dans la chambre même où
Paul Féval est mort.
A la sortie de la maison mortuaire seule-
ment, les honneurs militaires ont été ren-
dus au légionnaire, par un détachement du
29e d'infanterie. Autour du cercueil quel-
ques couronnes de perles noires apportées
par -la famille, et une offede, par l'éditeur
des oeuvres de Paul Féval. 1
Le cercueil a été placé sur un char de i
quatrième classe et s'est dirigé à midi pré-
cis vers l'église.
Il n'y avait pas de cordon de poêle. Der-
rière le char marchaient MM. Auguste,
Paul, Pierre Féval, ses trois fils, et le doc-
teur Pennoyée, beau-frère de Paul Féval.
A Saint-François-Xavier il a été dit une
| messe basse par un vicaire de la paroisse.
M. le curé a donné l'absoute.
On remarquait dans l'assistance une dé-
putation de la Société des gens de lettres, j
des auteurs, et compositeurs dramatiques :
MM, Jules Simon, François Coppée, de
I Académie française; Jules Claretie, Albéric
Second, Henri de Bornier, Auguste Vitu;
un, grand nombre de littérateurs, de jour-
nalistes, et plusieurs frères de Saint-Jean-
de-Dicyj, délégués par la communauté pour
aller réciter les dernières prières sur la
tombe de Paul Féval.
A l'issue de la cérémonie, le cortège s'est
dirigé vers le cimetière Montparnasse, où a
eu l'inhumation.
Sur la tombe, deux discours ont été pro-
noncés : le premier, par M. Jules Claretie,
directeur de la Comédie-Française, au nom
de la Société des geins de lettres ; le
deuxième, au nom de la Société des au-
teurs et compositeurs dramatiques, par
M. Henri Bornier.
M. Jules Claretie, après avoir l'appelé que
Paul Féval fut, avec Gonzalès, son parrain
à la Société des gens de lettres, rappelle
l'oeuvre considérable du défunt. Voici les
principaux passages de son discours :
« Toute une bibliothèque ! dit-il. Tout
un monde, d'imagination et de rêves !
Il était généreux de toutes les manières,
croyant n'avoir rien fait après avoir la-
bouré psndant plus d'un quart de siècle,
croyant n'avoir rien donné après avoir
passé, dans la vie, le cœur ouvert et la
main tendue. Paul Féval, messieurs, aura
été un des grands laborieux de ce temps de
travailleurs; il aura été un prodigieux in-
venteur, un écrivain de probité, uu homme
d'honneur, un ami sûr; et sa vie, sa desti-
née, cette ruine de l'homme du rêve ac-
compli par l'homme du fait, restera comme
un roman vécu, douloureux et poignant.
Après avoir connu la faim, à vingt ans, je
dis la faim, - il a conté comment on le
retrouva, mourant d'inanition, dans un ga-
letas de l'Arsenal, auprès de sa dernière
bouchée de pain, — Paul Féval connut la
ruine à soixante. Mais entre ces deux
épreuves, que de succès, que de renommée,
que de bravos, que de popularité, quelles
acclamations! Quelle existence courageuse
et militante ! Et, las de tout cela, fatigué de
produire, dégoûté d'espérer, découragé de
penser, pris de la nausée de la publicité et
du tapage, Paul Féval, à la fin, ne deman-
dait plus que l'oubli, ne réclamait plus que
le repos! 11 repose maintenant. »
M. de Bornier, au nom des auteurs et
compositeurs dramatiques, rend un der-
nier hommage à un des hommes qui ont
le plus, a-t-il dit, honoré la littérature de
notre temps.
Après avoir rappelé la gloire du défunt
et fait allusion au tempérament nerveux
du rorrancier, tempérament qui le rendait
faib!e contre la mauvaise fortune, l'orateur
termine par ces paroles :
« Il résista difficilement aux assauts in-
justes de la mauvaise fortune. Ce noble
esprit en fut comme accablé ; il sentit des-
cendre sur lui, lentement, l'ombre des jours
mauvais, mais il eut-e courage de puiser
u.e nouvelle force dans la lumière mysté-
rieuse de la foi et des austères devoirs. Le
vrai drame de sa vie est là, dans l'angoi.se
d'un cœur qui se demande s'il a fait ici-bas
tout le bien qu'il pouvait faire, dans l'ef-
froi d'un esprit qui cherche s'il ne s'est pas
trompé de route et s'il n'a pas égaré en,
même temps ceux qui croyaient en lui. Que
se passa-t-ii dans cette âme, dans ce cœur,
dans cet esprit, ti ces heures (, u l'écrivain
interrogea.t ses œuvre3 passées avec la ri-
gueur et l'impartialité d'un juge? Dieu le
sait. Ce que nous savons, nous, c'est qu'un
effort si rare devient presque sublime, tant
il prouve de sincérité, de fermeté, de gran-
deur, de modestie, ce qui est une grandeur
encore.
» Paul Féval s'est éteint dans la joie in-
térieure de son âme apaisée, en regardant
sans crainte ce qui allait venir; la mort
lui a été plus douce que la vie! Regret-
tons-le, mais ne le plaignons pas. »
A une heure et demie, la cérémonie était
terminée.
MESSE DE « REQUIEM » DE VERDI
Depuis fort longtemps, on n'avait assisté,
à Puris, à une solennité musicale compa-
rable à celle qui a eu lieu, aujourd'hui à
midi, à l'église Saint-Eustache. On sait
déjà qu'il s'agissait de l'exécution de la
messe de Requiem, composée par G. Verdi
à la mémoire de Manzoni.
Cette messe, à grand orchestre, a été cé-
lébrée au profit des Ecoles libres du 2e ar-
rondissement, dirigées par les frères des
écoles chrétiennes.
Bien avant midi, l'église était comble. Il
y avait du monde jusque dans les tribunes.
Dans le chœur ont pris place environ
soixante-dix prêtres appartenant au clergé
paroissial de Paris, aux séminaires et aux
communautés religieuses.
Le clergé de Notre-Dame était représenté
par M. de Lescaille, chanoine titulaire, ac-
compagné de plusieurs autres prêtres de
la basilique. Des places avaient été réser-
vées au banc d'œuvre pour les dames pa-
tronnesses et les dames quêteuses. L'Ins-
titut de 3 Frères des écoles chrétiennes était
représenté par une quarantaine de ces
s Frères.
( L'assistance était, du reste, fort brillante
( a en juger par le' nombre considérable de
.. voitures armoriées qui stationnaient aux
abords de l'église.
L'orchestre do l'Opéra 1 et les 1...,>
• J --
! auxquels s'étaient joints des artiste étrah.
gers, formant un effectif de JJOO exécu-
tants, occupait une partie du chœur et
l'entrée de Id nef. ? •
A midi précis, M. l'abbé Mazabraud, prê-
tre de Saint-Eustache, et directeur de la
maîtrise, est monté à l'autel pour célébrér
la messe. En même temps, on a commencé
l exécution des chants,, suivant le pro-
gramme. ,
Le Lacrymosa, du « Dies irse », l'Agn'ils
Dei et le Lux æterna ont semblé captiver
tout particulièrement l'intérêt de l'assis-
tance.
Les soli ont été brillamment enlevés par
MM. Bosquin et Auguez, et par Mues Fanny
Lépine et Blanche Deschamps. Le grand
orgue était tenu par M. Henri Dallier. M.
Steenmann, maitre de chapelle de Saint-
Eustache, dirigeait l'orchestre. -
LA TEMPERATURE
Variations atmosphériques du 10 mars 1887
relevées chez l'ingénieur Queslin, 1, rue de
la Bourse : . ~- ~. 1
A 7 h. du matin. h° 0/106 au-dessus de 0. ~
A 11 h. — 6° OflOà au-dessus do 0.
A S h. du soir.-. -1 9° 0/10° au-de,ssus da O.
Hauteur barométrique (a il n.f: /oa.
La température la plus basse de la nuit a
été de 311 5/106 au-dessus de 0.
La température s'est rapidement abaissée
en Suède et en Finlande; elle était ce matin
de —15° à Kuopio, +3° à Berlin, Paris, 11° à
Monaco et 16° à Malte.
En Franc?, le ciel est couvert ou nuageux ;
quelques pluies locales sont probables, prin-
cipalement dans les régions de l'Est.
INFORMATIONS
Un faux bossu. — Un individu bos-
su, portant une barbe immense, se présen-
tait hier dans l'après-midi dans une maison
de la rue Saint-Charles, et demandait
M. P... On lui indiqua le troisième étage,
et il monta, non à cet étage, mais à celui au-
dessus, et n'ayant pas obtenu de réponse
à la porte de l'appartement où il avait
sonné, il s'empressa de la fracturer et d'y
pénétrer. Après avoir opéré une razzia
complète, il entra de la même façon dans
un autre logement, et, satisfait de son tra-
vail, il descendit tranquillement.
Quelques instants après, il se faisait ser-
vir à boire chez un marchand de vin où,
malheureusement pour lui, il se prit de
querelle avec des ouvriers. Une bagarre
s'ensuivit, et, au grand étonnement des
combattants, la bosse de l'infirme changea
de place.
Sans hésiter, on conduisit le faux boussu
chez M. Pourrat, commissaire de police,
qui fit déshabiller l'individu. La fameuse
bossa n'était qu'une vaste boîte dans la-
quelle on trouva quatre mille francs et les
bijoux qu'il venait de voler. Il a déclaré se
nommer Mariotti, mais on a tout lieu de
croire qu'il a donné un faux nom.,
Un émule de Turgis. — On se rap-
pelle la tentative de meurtre commise par
un nommé Turgis sur un contre-maître de
la maison Lecerf et Sarda, fabricants d'é-
quipements militaires, située rue de la Gla-
cière. Hier, un ami du meurtrier, nommé
P..., surexcité Bans doute par les discours
anarchistes prononcés en faveur de Turgis,
s'est présenté aux ateliers et a demandé à
parler à M. Sardat. 1
Les allures de cet individu, qui tenait
obstinément la main droite dans la poche
de son pantalon, éveillèrent les soupçons
des employés, qui envoyèrent chercher
deux gardiens de la paix.
A la vue des agents, P..., tirant de sa
poche un long couteau qu'il tenait ouvert,
se précipita sur eux pour les frapper, mais
il fut presque aussitôt désarmé, et malgré
sa résistance, on le conduisit au commissa-
riat de police.
Interrogé par ce magistrat, il a déclaré
qu'il arrivait de Bourges: « J'ai manqué
mon coup aujourd'hui, s'est-il écrié, mais
ce sera pour une autre fois. »
Le feu dans une boîte aux let-
tres. — Avant-hier soir, à,huit heures,
un individu, resté inconnu, a mis par mal-
veillance le feu à la boîte aux lettres du
bureau de poste de la rue d'Allemagne.
Un enfant de dix ans, nommé Barbier,
ayant remarqué son action, a donné l'a-
larme. Le feu, aussitôt combattu, a été ra-
pidement éteinte
Un certain nombre de lettres et de cartes
postales ont été la proie des flammes.
L'auteur de cette tentative malveillante
est activement recherché par le commis-
saire de police du quartier sur le signale-
ment qui lui a été donné.
Tentative de meurtre. — Deux in-
dividus ont pénétré par effraction hier ma-
tin dans l'appartement de Mme Christophe,
âgée de soixante-dix ans, demeurant rue
du Hasard, 8.
lisse sont élancés sur la pauvre femme
qui appelait à son secours en la menaça nj
de l'étrangler.
Des voisins étant accourus aux cris de
Mme Christophe, les malfaiteurs prirent la
fuite.
Ils ont pu être arrêtés dans la soirée
ce sont les nommés Henri M... âgé de
dix-neuf ans, et Georges C..., âgé de
seize ans.
- A l'Hôtel de Ville. - Depuis quelques
jours, tout le quartier de l'Hôtel de Vîlle
réservé aux fêtes ou aux futurs apparte-
ments du préfet de la Seine, est livré aux
ouvriers chargés de procéder à l'aménage-
ment et à la décoration de cette partie du
palais municipal pour les fêtes projetée s.
Tout le monde s'eit mis à l'œuvre à la
fois.
Les raboteurs sont en train de niveler les
planchers tandis que les menuisiers prépa-
rent les cadres destinés à recevoir les gla-
ces ou à soutenir les tentures.
Les pâltriel's, perchés sur l'échafaudage
qui remplit toute la partie supérieure de la
salle des Fètes, achèvent les dernières mo u-
lures du plafond de cette salle, destinée a
recevoir plus tard des peintures décora-
tives.
A côté, les sculpteurs terminent les huit
panneaux sculptés dans la pierre d'un des
salons qui précèdent l'entrée de la salle
des Fêtes. Les tapissiers, de leur côté, ont
commencé à placer les rideaux en satin
rouge devant garnir les larges fenêtres des
trois grands salons d'honneur qui ont vue
sur le quai et de la galerie latérale qui
longe ces salons. :
Tout le haut de la salle des Fêtes étant 1 I
rempli par un échafaudage qui repose sur
la corniche de la galerie, presque à la nais-
sance de la partie voûtée du plafond, on
devra cacher cette véritable forci,pou-
tres au moyen d'un vélum qui occupera
toute l'étendue de la salle. "
/ On vient -de commencer à placer contre
les murs les tapisseries décoratives emprun-
tées au garde-meuble, et samedi au plus
tard on s'occupera de garnir les vastes ap<-
partements livres en ce moment aux ou-
vriers pour travaux de gros-œuvre.
DÉPARTEMENTS & ÉTRANGER
NANTES. 9 mars. — A la suite d'une vive
discussion à ,1a dernière séance du conseil
municipal, une rencontre au pistolet a eu
lieu aujourd'hui à midi entre MM. Martin
et Jourdanne, conseillers.
Une balle a été échangée à trente pas,
sans résultat.
LYON, 9 mars. —- Le caissier de la mai-
son de banque Bine et Genton, à Lyon,
vient d'être arrêté pour avoir opère une
série de détournements dont l'importance
s'élève à .400,000 franco
Sa. femme se présentait chez les agents
de change sous le nom de Mlle Ch... et se
disait la belle-sœur de son propre mari :
elle engageait ainsi des affales de spécu-
lation et donnait comme couverture dus
titres que son mari prenait dans sa caisse.
Ce manège durait depuis 1880. Le,, cais-
sier est un homme de cinquante ans, qui
avait toute la confiance de ses patrons.
CANNES, 9 mars. — Un grand dîner a eu
lieu chez la princesse de Saxe-Cobourg •
Gotha, auquel assistaient le prince et la
princesse de Hohenzollern, le duc et la j
duchesse da Chartres en résidence ici, le
duc de Nemours, le prince de Joinville, le j
comte et la comtesse d'Eu, venus de Nice
dans la matinée. /
SARTÈNE (Corse), 9 mars. —- Hier, à
Sartène, trois jeunes gens, Joseph Be-
netti, Antoine Lovichi et Dominique Sam-
pieri, à leur sortie d'une maison de jeu,
eurent une discussion.
Benetti, tirant un revolver de sa poche,
fit feu deux fois.
Lovichi fut tué raide et Sampieri blessé
légèrement.
Benetti prit aussitôt la fuite, poursuivi
par un brigadier de gendarmerie.
Il allait disparaître lorsque le brigadier
tira un coup de revolver en l'air.
Au même instant, deux détonations re-
tissaient et Benetti tombait raide mort.
On ignora le nom du meurtrier de Be-
netti, mais on soupçonne 10 frère de Lo-
vichi, qui s'était mis à la poursuite de l'as-
sassin.
MONS, 9 mars. — On connaît maintenant
le chiffre exact des victimes, qui est de 123.
Jusqu'à présent, on a retiré 93 cadavres.
Parmi les morts, se trouvent 20 jeunes
filles et plus de 20 enfants.
LONDRES, 9 mars. — La duchesse de
Richmond vient de mourir à sa résidence
de Goodwood. Elle était âgée de 6A ans.
NEw-YoRK, 9 mars. Plusiers trains
s'étant trouvés arrêtés sur le chemin de fer
suspendu de la 3e avenue, un certain nom-
bre de voyageurs descendirent des voitures
et voulurent gagner la station la plus pro-
che en suivant l'étroit chemin dépourvu de
garde-fou qui longe la voie. Malheureuse-
ment une panique se produisit; plusieurs
personnes furent précipitées dans la rue ;
quatre ont été tuées, six blessées.
NOUVELLES DIVERSES
Le Journal officiel publie un rapport
adressé au président de la République par le
ministre de la marine et des colonies, et un
décret portant réorganisation de la commis-
sion supérieure do surveillance auprès de
l'établissement des Invalides.
Par décision présidentielle, rendue sur la
proposition du ministre de la marine et des
colonies, M. te lieutenant de vaisseau de
Surgy a été nommé au commandement d'un
torpilleur de la défense mobile de Brest.
M. le ministre da l'intérieur vient d'ap-
prouver les statuts de la Société de Pré-
voyance des Tireurs et des Gymnastes de
France, dont le siège social est à Paris, 103,
boulevard Voltaire, et de l'autoriser à fonc-
tionner.
Le général Boulanger, ministre de la guerre,
a bien voulu accepter d'être le président
d'honneur de cette Société.
L'Association amicale des anciens élèves
de l'Ecole centrale des arts et manufactures
donnera son 1er bal annuel, au profit de sa
caisse de secours, le samedi 19 mars, dans
les salons de l'Hôtel Continental.
Ce bal, qui réunira, comme celui qui fut
donné tt l'occasion du cinquantenaire de la
fondation de l'Ecole, tout ce que Paris compte
de notabilités dans l'industrie et le com-
merce, s'annonce comme devant être des
plus brillants.
Le grand succès du dernier bal masqué de
l'Opéra était le Parfum solidifié Ess. Oriza,
que les dominos passaient sous le nez des
habits noirs, imprégnant les moustaches de
l'odeur de l'oriza-lys, de l'héliotrope blanc, etc.
Ces parfums solides, que l'on trouve à la
maison L. Legrand, 207, rue Saint-Honoré,
sa portent dans la poche, et il suffit de les
mettre en contact avec un objet quelconque
pour communiquer à celui-ci l'essence favo-
rite. Ce sera, paraît-il, un des grands attraits
de cette saison.
Avis à nos mondaines et à nos élégants.
Il résulte des expériences faites dans les
hôpitaux de Paris par MM. les docteurs Pa-
rieet, Déguisé, Récamier, membres de l'Aca-
démie de médecine, que la pâte de Regnauld
a une supériorité marquée sur les autres pré-
parations employées contre les rhumes, la
grippe et la coqueluche. — Prix ; 1 fr. 50.
AU RIDEAU
Jadis, on inscrivait au rideau des théâtres :
« Il corrige les mœurs... Castigat ridendo. »'
Aujourd'hui, sur la toile, aux foules idolâtres
On conseille ceci : « Lavez-vous au Congo L »
VAISSIER frères, Roubaix-Paris. -
RHUMES, Bronchites: PÂTE Pectorale hNAFÉ
ASTHME GnCrIson PAPIER ou CIGARES GICQUEL 3 U,
Aujourd'hui paraît le nouveau roman d A-
dolphe Belot, Une lune de miel fr Monte-
CaN'to, très piquant récit des aventures de
deux jeunes mariés. (Voir aux annonces.)
La librairie L. Hébert (7, rue Perronet,
Paris) vient de mettre en vente la sixième
série de l'illustration des œuvres de Victor
Hugo, par François Flameng, et nous cons-
tatons avec plaisir que l'éminent artiste s est
surpassé dans l'interprétation des sublimes
poésies du grand poète. Les amateurs dési-
reux de posséder cette superbe collection en
épreuves de luxe, tirées en trois états, sur
japon ou sur hollande, devront en faire la
commande le plus tôt possible, car il ne reste
plus que très peu d'exemplaires à souscris*
ÉCHOS DE PARTOUT
Beaucoup de monde, hier, au ministère 5
des travaux public'. M. et Mme Edouard
Milla.ud recevaient leurs invités dans le r
pramier salon du ministère : de nombreux c
sénateurs et députés, les ministres, les pré-
sidents de la Chambre et du Sénat,, les di- '
recteurs des grandes Compagnies, etc., etc. (
' ' * '*'* ' : 5
L'impératrice Eugénie a quitté hier Na- '
pies, pour aller passer quelques jours à
Rome.
j
Il vient d'être créé, à l'Ecole du Louvre, 1
par arrêté du ministère de l'instruction pu-
blique et des beaux-arts, un cours d'his-
toire de la sculpture au moyen âge et à
l'époque de la Renaissance. 1
M. Louis Courajod,.conservateur-adjoint '
'
des musées nationaux, a été nommé pro- '
fesseur de ce nouveau cours.
Mardi prochain, réception chez le vice-
amiral Cloué, à l'occasion du mariage de sa
petite-fille Marie-Jeanne Le Clerc, fille du
capitaine de vaisseau, avec M. Henry Bu- !
chard, lieutenant de vaisseau.
La bénédiction nuptiale sera donnée aux
époux en l'église Saint-Gormain-des-Prés,
le mercredi 16 mars.
***
Les artistes français viennent d'adresser
au ministre de l'instruction publique une
pétition sollicitant que le jury de la sec-
tion des beaux-arts à l'Exposition univer-
selle de 1889, soit élu par eux.
* -* *
Ce soir, au corcle Volney, très intéres-
sante représentation : deux comédies iné-
dites, l'une de M. Boisselot, et l'autre de
M. Audré Corneau, le fils du député des
Ardennes.
3r *
Aujourd'hui, à l'Ecole des beaux-arts,
premier concours d'essai pour le grand prix
de Rome, de gravure en médailles et en
pierres bines, qui a lieu tous les trois ans.
Le sujet qui a été donné est : Apollon
recevant sa lyre des mains de la Victoire.
L'esquissa d",i t être terminée en douze
heures. Le jugement sera , rendu demain
par la section.
.*.
Hier a eu lieu, au café Corazza, la réu-
nion amicale du jury de l'Exposition de
Nice. M. Wilson et le général Riu assis-
taient au déjeuner mensuel des membres
de la réunion. M. Wilson a entretenu la
réunion d'un projet de musée commercial,
à l'instar du musée de Dusseldorf. Cette
idée a été adoptée à l'unanimité. Pour sub-
venir aux premiers frais, M. Edmond Blanc
s'est engagé à verser 300,000 fr. en trois
ans. Dans ce musée seront réunis tous les
échantillons des produits étrangers qui se
vendent le mieux, aussi bien en Europe
que dans les colonies, et que la France au-
rait intérêt à bien connaître pour pouvoir
faire une concurrence utile aux marchands
étrangers.
Etaient pré:-;ent3 : MM. Lemoine (ébénis-
terie), Braquenié (tapisserie), Sandoz (joÚl-
lerie), Lahure (imprimerie-librairie), Mul-
bl,cber (voitures), Chapu (alimeutation),
Otto (bronze:), Leys (éventails), Wicl,-hain
(orthopédiste), Lecoustellier) président du
tribunal de commerce de Saint-Quentin et j
une trentaine de notabilités de l'industrie:
parisienne.
* <•
* * t* ,
Une soirée musicale et littéraire, qui
s'est terminée à une heure très avancée de
la nuit par un bal brillant, a ou lieu chez
Mme Maurel. Au programme, MUe Cheva-
lier, de l'Opéra-Comique ; le ténor Clodio,
le brillant pianiste Thomé, Mm9 Gérardin
et la gracieuse Mlle Jeanne Maurel.
Tous les interprètes des morceaux choi-
sis inscrits au programme ont reçu de vé-
ritables ovations. Uno mention toute spé-
ciale à Mlle Jeanne Maurel, qui a partagé
le succès, de M. Thomé dans l'exécution
d'Arlequin et Colombine et qui a récité
avec un charme particulier le Roman cham-
pêtre et l' Amour frileux. Mercredi pro-
chain, dernière audition des principales j
scènes àz-YOtello de Verdi.
***
Le concert donné mardi soir à la salle
Kriegelstein par Mme Rivet de Clèves, a ob-
tenu beaucoup de succès.
Remarqué dans la salle : comtesse de
Fiers, duchesse de Regina, MM. Doniol,
Malherbes de Maraimbois, Méhul, Ratis-
bonne, etc.
Nombreux rappels pour Mme Rivet de
Cléves et M. Garnereau dans le duo de Si-
gurd; fo.Ue de Galonné, dans les Droits de
la femme (monologue); M. Lopez, dans la
Chanson espagnole, etc.
Le clou de la soirée a été l'air, de Sam-
son et Dalila, de Saint-Saëns, enlevé ma-
gistralement par Mme Rivet de Clèves.
***
Nous avons dit que l'Académie des beaux-
arts aurait, cette année, à décerner le prix
Jean Reynaud, de 10,000 francs. Elle aura
également à décerner le grand prix biennal
de 20,000 francs., prélevé sur le budget de
l'Etat.
'**.
En ce moment, on procède au Prytanée
militaire de la Flèche, à l'inauguration d'un
véritable et livre de gloire ", où, sans avoir
besoin de dépouiller les archives de l'école,
le visiteur pourra, en quelques instants,
connaître la liste des noms fameux aux-
quels cet établissement doit son illustra-
tion.
Ce sont des tables mortuaires dressées
contre les murs du Prytanée, où sont ins-
crits ceux des anciens membres morts pour !
la patrie et dont chacune rappelle, avec le
nom du héros, un ou plusieurs de ses ex-
ploits. En tête de la liste on lit déjà ces
trois noms : DE UUEBRIANT) DE LA TOUR
D'AUVERGNE, DUPETIR-RNOUARS.
A
L'OEuvre des Ambulances urbaines doit
inaugurer très prochainement son premier
pObte central de secours pour les blessés et
les malades recueillis sur la voie publique
à travers Paris. Ce premier poste est établi
à l'hôpital Saint-Louis.
Vingt-neuf postes avertisseurs de secours
seront bientôt installés chez les pharma-
ciens et dans les bureaux de police. Ils se-
ront reliés à l'hôpital Saint-Louis par des
téléphones.
L'inauguration de ce service doit avoir
lieu en avril prochain; mais le devis, qui
a été présenté par le ministre des postes et
télégraphes, au sujet de l'installation des
câbles et appareils téléphoniques, a quel-
que peu dépassé les prévisions de l'OEuvre
des Ambulances, et le comité-directeur a
décidé de donner une nouvelle fête avant
| à fin de ce moi»»
Voici enfin le légendaire marronnier du
al) mars couvert de bourgeons.
C'est depuis- hier seulement que 1 on
remarque sur cet arbre les premiers sien ez
de végétation. ®
' Dans l'espace de quarante-huit heur ès, r
s est formé de gros bourgeons qui n'atten-
dent qu 'un coup de soleil pour s'épanouir.
Ajoutons,- du reste, que, depuis une di-
zaine de jours, il existe sur d'autres pointa
. quelques arbres annonçant unf
végétation précoce.
tout QJant au ,mari:onnier dit « du 20 mars
leries, le i?Y V*a qll'il se trouve aux Tui-
f j à t anS!o du jardin creux de droite,
côté du pavillon do Marsan.
***
Le troisième et dernier bal des Incohé-
rents est définitivement fixé au 16 mars. Il
aura heu aux Folies-Bergère. Après cette
dernière feie, l'incohérence aura vécu,
comme l annonce spirituellement son grand
patron 1 éditeur Jules Lévy :
Chacun son tour. Dans l'existence, .
Il faut devenir sérieux
Un jour (au moins en apparence),
L'on vous en considère mieux.
NÉCROLOGIE
Hier a eu lieu l'enterrement d'un vété-
ran de la typographie, M. Théotiste Lefèvre,
qui, pendant plus de trente années, a éti
un des collaborateurs de la maison Firmin
Didot. Il avait débuté d'abord par ê.re sim-
ple compositeur; mais, travailleur acharné,
il avait complété bon instruction et était
arrîvé à diriger l'un des services impor-
t nts de la librairie Didot. Il est l'auteur
d'un ouvrage fort intéressant, le Manuel
clu Typographe, qui est aujourd'hui encore
indispensable à ceux qui veulent connaîtra
à fond la profession d'imprimeur.
C est avec un vif sentiment de regret que
nous apprenons le deuil cruel qui vient de.
frapper M. Proal, député des Basses-Alpes,
Mme Proal a enlevée en quelques jours
par une pneumonie.
BIBLIOGRAPHIE
La variété des Cartes d'aujourd'hui
de M. Charles Graudmongin, ne sera pas les
moindre élément de succès de ce volume., où,
l'auteur a successivement abordé, avec une
égale aisance, les sujets et lei5 genres les plus
divers, et qui nous transporta tour à tour
dans le fantastique domaine du rêve et au
milieu des réalités de la vie fiévreuse de nos
jours. — CsilmaQti Lévy, éditeur.
Croquis champêtres, par Georges Re";
nard, vient de paraîtra à la librairie Ploa. Ca
petit volume tient plus que le titrc n,, promet.
La plupart de ces soi-disant croquis sont des
tableaux achevés ; œuvre gracieuse d'un ta",,:
lent délicat et précis qui sait allier l'observa-
tion de la nature à la variété de tons et à la.
finesse des nuances.
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