Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-02
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 02 juillet 1857 02 juillet 1857
Description : 1857/07/02. 1857/07/02.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2007
tuellement adoptés contribuent à augmenter
le nombre des jeunes détenus^ M. Vmgtrinièr
cite ie fait suivant, qui nous paraît biengrave.
« N'est-il pas regrettable, dit-il, de voir,
aussi souvent que cela arrive, que l'exiguïté
des ressources des communes engage les mai-
res à fermer les yeux sur le fait de l'abandon
des enfans par des parens pauvres et honnê-
tes ou pnr des parens vicieux ? N'est-il pas
regrettable de les voir se prêter à constater le
délit de mendicité pour arriver à débarrasser
leur commune d'une charge qu'elle ne peut
supporter ? ••̃.
» L'usage admet cette espèce d'arrange-
ment 'administratif de clocher, qui se trouve
parlîiitement.aidé par l'usage judiciaire. »
1 auteur de l'étude que nous analysons in-
siste fortement sur le rôle difficile que la ma-
gisiralure remplit à l'égard des jeunes délin-
quans, et celte question très délicate lui four-
nit de nombreuses observations présentées
avec une grande convenance. Ainsi, à propos
du délit de vagabondage, et parlant du dotai-'
cile, M. Vingtvinier demande si Ténfant'peut
avoir un domicile comme. un ciloyeiî patenté,
et si l'on ne doit pas receiinaître qu'il a tou-
jours de droit le domicile de son péri. Consé-
quemroevit, il ne peut jamais être en état de
"vagabondage. « Si l'on objecte qu'il refuse
d'Habiter avec ses parens, qu'il fuit, il est na-
turel dé demander si l'on a une volonté à l'âge
de six, sept ou douze ans, et si la correction
paternelle ne suffit pas peur faire ôbéir.-un ga-
min de cet âge. »
D'après la loi, le délit de mendicité se trou-
ve aggravé par la circonstance de la réunion •;
suais lorsque cette réunion n'est autre chose
pour l'enfant que la compagnie de ses père,
mère ou frère, auxquels il est' forcé d'obéir,
sous peiné de mauvais traitemens, quel crime
peut-on lui faire ? Une autre circonstance ag-
gçavant le délit de mendicité est l'état de vali-
dité mais Un jeune enfant est-il valide pour
le travail ainsi que l'entend le code, et n'est-il
pas utile de rappeler ici que la loi du SS mars
1841, sur le travail des enfans, ne permet qu'à
l'âge de huit ans leur entrée dans les fabri-
ques ? L'âge pourrait être une excuse, et, dans
ce cas, le délit, de vagabondage serait jugé
par là police municipale. >
Les droits civils reconnus et mis en prati-
que par les enfans soiit aussi le sujet des re-
marques suivantes
.« H m'a toujours paru contraire à la dignité
de la. magistrature, qui commande le respect
de tous, dans l'intérêt de la société, d'avoir à
demander et à recevoir des observations d'un
enfant de six, sept ou huit ans, et on en a vu
en cour d'assises de moins âgés encore, puis-
qu'on.nous en a cité un de quatre ans et demi.
» Si la M et la magistrature reconnaissent à
un enfant le droit de se défendre, en a-t-il la
hardiesse, l'intelligence et le temps? Il suffit
d'assister à une audience pour répondre à
cette question.-
«N'est-il pas exorbitantj.par exemple, de
voir ce petit- enfant, que de graves et bien-
veillans juges ont déclaré publiquement avoir
agi sans discernement, user des droits civils
accordés à un homme, qui supposent le dis-
cernement, et déclarer gravement au concier-
ge de la prison d'abord, ensuite augrelficr du
tribunal, qu'il n'est pas satisfait du jugement
de ses premiers juges, et qu'il entend user du
droit d'appel?
~» Aucun conseil n'accompagne l'enfant dans
cet acte, si sérieux et^ qui doit pourtant" être
fait avec discernement.
.» Pourquoi ce maillot n'irait-il pas en cas-
sation, après avoir été en cour impériale épui-
ser ses moyens de défense. En effet, qu'on Je
remarque bien un -huissier, ne pourrait pas
refuser son ministère à cet enfant pour assi-
gner des témoins à décharge, soit en police,
soit en cour d'sssises, et un avocat de la cour
de cassation ne pourrait pas davantage refu-
ser de signer mis requête on pourvoi, s'il en
était requis. 11 le pourrait d'autant moins que,,
lorsqu'il s'agit d'affaires de cour d'assises, le'
président a dû, à peine de nullité, prévenir
l'accusé du droit que la loi lui accorde de se
pourvoir en cassation dans les trois jours.
» Qu'a pu comprendre à cet avertissement
r l'enfant de quatre, ans et demi-de la cour d'as-
sises d'Amiens ?
Quel sentiment .cela' fait-il naître ? Je laisse
à'le dire. Je me borne à penser que £ela n'est
pas digue de l'administration et de la inagis--
trature françaises au dix-neuvième siècle, que
toutes les nations, autant au moins que la nô-
tre, tiennent en si haute estime-. »
Eu résumé, M.Vingtriniér demande, quant
aux usages judiciaires-: 1° que, jusqu'à seize
ans, les enfaus traduits en justice soient assis-
tés de leur père bu-tuteur assignés comme té-
moins, et pour aussi faire apprécier par le ju-
ge s'il y a eu négligence et s'il doit y avoir
responsabilité %°- qu'un acte de défense,
d'appel ou de pourvoi ne puisse venir de l'en-
Pas autant que vous le croyez; peut-être, |
4itHortense.
Ne m'avez-vous pas assuré tout a l'heu-
Te qu'elle était digne de mon choix ?
En effet et puisque votre intention bien
arrêtée est d'en faire votre femme, 'comptez j
sur n?oi pour vous servir.
Que ne vous devrai-je pasLs'écria René.
Revenez ici demain Claire y sera.
Demain ? v
–A la même heure.̃
Ob. merci, merci! Mais qU'avez-yous?
'on dirait que vous souffreZj mademoiselle.
Non, réponduVelle en posant la main sur
son cœur, comme pour imposer silence à ses
J>attemens.
En ce moment, le bouquiniste Jorry rentra.
Sa présence opéra une diversion nécessaire"
a cet entretien, trop pénible pour Hortense.
Jorry ployait sous une multitude de livres
attachés par une courroie.
Hortense alla vers lui, autant pour cacher
Éon trouble que pour l'aider à se débarrasser
«de ce fardeau. *•
Voyez comme vous ôtes en- nage, lui dit-
elle. Pourquoi n'avoir pas pris un commission-
ijiaire?
̃-̃̃' r- Un commissionnaire pour manger tout
Ile bénéfice d'avance, n'est-ce pas? Je recon-
nais bien là ta prodigalité habituelle.
̃ II n'avait pas d'abord reconnu René de.fer-
idjères dans ce client irréprochablement vêtu.
Sur les signes de sa fille, il se retourna.-
Quiai-je l'honneur de saluer? deman-
"^t-ii. ̃-̃"̃ •- -;̃
Et, s'approchaat dayantrige
Eh c'est monsieur René
r- Monsieur fiené qui est devenu nâllion-
,4Wire, ajouta IJortense.̃;
Millionnaire s'écria Jorryt qui laissa
-tomber Tin Brantôme.
On exagère un peu, dit René en souriant.
Ce cher monsieur René moi qui de-
taanrlais si. souvent dé vos nouvelles à ma
_]fille Savez-vous gue c'est mal de négliger
̃ainsi vos amis, vos vrais amis. Comme Vous
hêtesbeau sous cet habit neuf. Ciel! vous
jyoûs êtes frotté à mes bouquins là, aucou-
de. vous avez de îa poussière. Hortense, fàis-
iXaoi passer la .brosse.
>– Oh monsieur Jorry ̃"̃••
Je veux essuyer cela. ̃-
̃ Votre bonté v:a trop loin; je né permet-
trai p^g. ..•-̃•̃ s
fantseul; S9 qu'il soit fait des distinctions;
d'âge et de délit, ainsi qu'un® distinction de
règle disciplinaire qu'il y ait une règle de
préservation indulgente et paternelle pour les
petits enfans, et une autre règle correction-
nelle sévère pour des enfans vicieux et plus
-âgés;– 4* qu'il soit légalement admis de ren-
voyer les enfans de moins de seize ans, s'il ne
s'agit pas de crime ou délit grave, devant les
juges de paix de canton, pour qu'après enquê-
te ces mêmes juges appliquent la loi civile sur
la correction paternelle, ou l'envoi de l'en-
fant dans une maison de bienfaisance et de
préservation, ou encore la remise de l'enfant
à la famille, -A elle peut l'élever honnêtement;
–o° que, pour les enfans de douze à seize ans
accusés do délit, il soit loisible aux.magistrajs
de choisir, pour la peine, entre la colonie pé-
nitentiaire et la maison de préservation.
Le droit de grâce étant rarement sollicité
par l'administration en faveur des enfans, cet-
te réticence contribue encore à leur agglomé-
ration dans les prisons. Pendant quelques an-
nées, on a dit, ajoute M. Vingtriniei-, que les
enfans n'étant pas condamnés, il n'y avait pas
lieu de solliciter leur grâce; mais l'usage est
changé, et quoique acquittés on peut inscrire
leurs noms sur le tableau annuel des deman-
des en grâce.
11 nous reste maintenant h examiner là rè-
gle disciplinaire appliquée aux jeunes détenus.
§ IV. RÈGLE DISCIPLINAIRE.
Une des principales améliorations apportées
de notre temps au régime des jeunes détenus
a été leur séparation d'avec les adultes.
Mais l'on a eu le «tort dans le principe,
de séparer les enfans du même, âge en
leurf appliquant le système cellulaire. Il
était impossible de choisir quelque chose de
plus contraire et de -plus antipathique à l'en-
fance .que ce mode de détention. Un décret
du mois d'août 1850 prescrivit heureusement
l'envoi des jeunes détenus, de la Roquette,
à Paris, dans les colonies agricoles. Ce décret
fut, là, même année, complété par une décla-
ration du gouvernement annonçant que, pour
les enfans, le. système cellulaire était aban-
donné. ̃ ̃'̃
La jurisprudence changea alors, et l'art. 67
du Code pénal fut, dans l'application, rem-
placé parTart. 66, que nous avons précédem-
ment cité, et dont les dispositions bienveil-
lantes marquaient un progrès clans notre lé-
gislation. Mais on ne pouvait prévoir que cette
nouvelle jurisprudence augmenterait là popu-
lation dés jeunes détenus. En 1838, le chiffre
des arrestations était de 2,715, et en 1852, il
.était de 6,415, dont 1,430 avaient été remis à
leurs parens.
Plusieurs villes de France fondèrent alors
des sociétés. de- patronage, et par les soins de
ces sociétés un grand nombre d'enfans- furent
retirés des prisons, mis en liberté provisoire,
et placés chez des artisans ou des agriculteurs.
Un contrat d'apprentissage passé entre la So-
ciété et le patron offrait une certaine garantie
à l'enfant, et l'empêchait tout au moins d'être
élevé cofrectionnellement. Le patronage, fut
bientôt remplacé par la création de colonies
pénitentiaires où là même règle, la même dis-
pipline fut établie partout, et les sociétés s'é-
jteignirent à mesure que l'on fondait des colo-
bies. Certes, le but était le même; mais, dans'
le mode d'application, il manqua « le place-
ment dans une famille en liberté ̃ provisoire,
ce qui a conduit au mal qu'on remarque au-
jourd'hui. »
Les observations longuement développées
dans la troisième et dernière partie du travail
deM.Vingtrinier-peuvent être ainsi analysées
1° La séparation des enfaus a fait naître,
dans le but de les amender, de les garantir de
la misère et de les retirer de la prison, les so-
ciétés de patronage 2° les enfans indisci-
plinés et vicieux doivent être réservés pour la
1 maison correctionnelle les autres plus dociles,
doivent être mis en apprentissage dans une
famille honnête, et réintégrés -s'ils, se condui-
sent mal 3° les colonies pénitentiaires se-
raient utiles pour une certaine catégorie dé
jeunes détenus du deuxième âge, et pour les
enfans on doit leur préférer les maisons de
préservation;– 4° le développement des colo-
nies correctionnelles a fait négliger les avanta-
ges qu'on eût pu relirer'des libertés provisoi-
res sousvla surveillance du patronage, à et il
est heureux que le gouvernement ait pris le
parti de faire renaître Tes sociétés" de patrona-
ge, ainsi que la loi du o aoûs 1830 l'a promis;»
o° il serait d'une influence non moins heu-
reuse sur le sort des enfans de créer des mai-
sqns biea organisées pour la correction pater-
nelle, et une règle pour cette catégorie de jeu-
nes détenus.
Après ce résumé des Enfans dans les pri-
sons cl devant la justice, nous devons dire que
nous avons rarement lu une étude aussi con-
sciencieuse. L'auteur y a su dire avec fran-
chise ce qu'il sait et ce qu'il pense sur .cette
Ma fille, donne-moi donc la brosse 1
La Voici, mon père.
Monsieur Jôrry, je vous remercie.
Dieu! est-ce du beau drap Ma foi,
votre fortune est arrivée au bon moment.
Je l'avoue, dit René. ̃̃
A ce propos, laissez-moi vous faire tous
les reproches que vous méritez.
Des reproches, monsieur Jorry ?
Q-uoi vous étiez dans la gêne, et vous
n'avez jamais songé à m'emprunter de l'ar-
gent ? C'est mal, fort mal. Ce manque de con-
fiance m'a plusieurs fois blessé, je peux vous
le dire aujourd'hui. Peut-être,mêmeavez-vous
pu vous apercevoir de mon mécontentement
dans vos dernières visites, hein?
Non, monsieur, non.
J'étais outré contre vous; j'en parlais cha-
que soir à ma fille. N'est-ce pas, Hortense?
Hortense ne répondit pas.
Gomment! continua Jorry, vous^iin jeune
homme si bien élevé, si instruit, plutôt que de
m'emprunter- une centaine de francs, vous a-
vez préféré' aller, travailler aux démolitions du
Carrousel l x ̃'̃
Ah! vous m'avez connu à ce dernier de-
gré ?. balbutia René en feuilletant un livre,
pour ne pas laisser voir la pâleur de son vi-
sage. ..̃
–Tous savez bien, dans la rue du Musée.
J'étais monté chez des gueux -qui m'avaient
escroqué une caisse d'eau de Cologne. Vous
êtes arrivé vêtu'en ouvrier. ̃
Oui. en effet.
Je vous vois encore, avec votre pioche et
vos vêtemens abîmés de plâtre. Dieu du ciel
avoir été réduit à casser des pierres 1 Vous ne
m'avez donc pas reconnu ?
Non.je
Pour moi, cela m'a causé tant d'étonne-
ment que, je n'ai pas eu la présence d'esprit
de vous emmener. Ne in'en veuillez pas, je
vous en conjure. Ma fille ne voulait pas me
croire lorsque je lui. ai raconté, cela; elle me e
soutenait que c'était impossible ;< et pour se
convaincre, elle est allée.*
Hortense l'interrompit soudain.
Mon père, ne craignez -vous pas que ce
souvenir ne soit peut-être désagréable à M.
René? .̃ ̃ '7 -•
Elle n'avait pas cessé d'épier la physiono-
mie du jeune homme.
Tu as raison dit Jorry puisque les hjîo-
^§ temps^mt pjg§.és, n'en parlons pîua*/
grave question. Le fonctionnaire y a montré
qu'il prenait au sérieux ses devoirs de méde-
cin en chef des prisons, et l'homme privé a
montré qu'il a longuement médité sur les
'douleurs qui affligent notre pauvre humanité.
L'enfance en est le germe, et si ce germe est
vicié, quel sera l'homme qui en deviendra le
fruit?-
Toutes les critiques, toutes les observations
de M. Vingtriniêr sur l'arrestation, la condam-
nation des enfaus, nous paraissent justes, et-
ont un caractère de vérité qui émeut et con-
vainct. Mais nous devons, avec la même sin-
cérité', déclarsr aussi que nous ne croyons pas
à l'efficacité des remèdes qu'il propose.
Rendre les parens -responsables des fautes
de leurs enfans, remplacer" les colonies péni-
tentiaires et les maisons de correction par les
Sociétés de patronage, ne dininuerait pas le'
nombre des jeunes-détenus. C'est, à noire avis,
se préoccuper dès effets sans remonter direc-
tement à la cause. Et, pour -nous, cette cause
vraie,* unique, incontestable, delà progression
des enfans arrêtés et emprisonnés, est dans
la misère de leur famille. M. Vinglrinier l'in-
dique bien quelquefois mais il n'en a pas fait
la base principale de son étude. Il veit plutôt,
dans les parens des jeunes détenus, des gens
vicieux, abandonnant leurs enlans, que de
pauvres ignorans, courbés sous le joug iai-
placable de la nécessité. Il ne s'aperçoitpas que
ces infortunés ne méconnaissent souvent leurs
devoirs que parce que la condition dans la-
quelle ils vivent les empêche d'agir autre-
ment..
A ce sujet, nous neipouvons nous empêcher
-de nous rappeler l'opinion suivante de M, De-
lap'alme, conseiller aja cour de cassation
« Ne songez-vous donc pas, disait-il, que
pour un grand jiombre de ces pauvres enfans,
que pour les quatre cinquièmes d'entre eux, le
premier crime a été d'être pauvres? Ne son-
gez-vous donc pas que, de tous ces fils du ri-
che qui sont autour de lui, partageant son opu-
lence, plusieurs' peut-être n'auraient pas eu
un meilleur sorts'ils avaient été, comme ceux-
ci, enfans d'un père pauvre et cHassés du toit
paternel par la misère ? ?»
Comment oublier aussi les paroles pronon-
cées, le 23 janvier 1842, 'par MM. les direc-
teurs de' la colonie de Mettray « La conduite
de nos enfans prouve .qu'ils étaient moins cou-
l)les, en enfreignant des devoirs qu'on leur a-
vait laissé ignorer,, que- la société qui'négli-^ i
geait de les instruire. »
Les deux ennemis à combattre et a vaincre,
sont l'ignorance et la misère. Pour y par venir,
on doit imiter Newton cherchant la loi de la
gravitation, c'est à dire y penser toujours.
Quand on sait déjà le nom de son adversaire,
et qu'on ose le regarder en face, il est à moi-
tié terrassé. Quand il le sera tout à fait, les
jeunes enfans n'encombreront plus les pri-
sons, et des milliers d'hommes -n'iront plus,
après une existence honteuse, nuisible aux
autres et à eux-mêmes, achever dans les mai-
sons centrales et dans les bagnes une vie qui
aurait pu être utile et honorée.
PIERRE VINÇARD.
Aeîes oiTBeî^îs..
Le Moniteur publie un décret qui approuve
la convention passée, le 2Î juin, entre le mi-
nistre de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics,- et la compagnie du chemin
dé fer du Nord, -et qui concède à cette com-
pagnie les chemins de fer ci-après désignés
1° De Paris à Soissons
2° De Boulogne à Calais, avec embranche-
ment surMarquise
3? D'Amiens, vers un point de 3a ligne de
Creil à Saint-Quentin, à déterminer de Ter-
gnier à Saint-Quentin;
4° D'un point à déterminer de la ligne de
Lille à Calais et à Dunkerque, vers la ligne de
Paris il Lille, ledit chemin de fer aboutissant
en deux points à déterminer, d'une part d'Ar-
ras â. Douai,' de l'autre de Douai à Lille.
5° De Chantilly à Scnlis;-
6° De Pontoise vers un point à déterminer
de la ligne de Paris en Belgique près de Saint-
Ouen-Laumône.
• Faits divers. •
M. de Vougy, titulaire de la direction gé-
nérale de la télégraphie, qui vient d'être sup-
primée, sera, dit-on, nommé très prochaine-
ment à une recette générale. On-désigne mê-
me déjà celle de l'Aube. M. de Vougy, on le
sait, a été préfet de la Haute-Loire.
La direction générale suppritpée, il reste à
nommer un directeur de la télégraphie. Plu-
sieurs noms sont mis en avant. On. parle no-
tamment de M. Alexandre, inspecteur géné-
ra!, de M. Ghabanel, chef de division, etc., etc.
Nos lecteurs apprendront avec une dou-
loureuse émotion que M. Béranger est dange-
reusement malade.
Il vient d'arriver- d'Algérie à la Halle aux
blés de Paris
Mais; se ravisant tout à coup, il s'écria en
se frappant le front 1 -1
-r Parbleu c'était le même jour de la mort
de ce pauvre Berlholet 1
René chancela.
Quant a celui-ci, je lui avais prédit ce
qui lui est arrivé.
t- Mon père, ces choses sont étrangères, et
par conséquent indifférentes à M. René, dit
Hortense.
C'est "vrai, c'est vrai.- Ah ça j'y pense, 1
mon jeune millionnaire vous avez besoin
d'une bibliothèque ? `~ 1 ;1~
Oui, monsieur Jorry.
Permettez-moi de vous composer cela; il
vous faut quelque chose de complet fiez-
vous à moi. -̃'̃•̃̃
s– J'aurai grand plaisir a tenir de vous cette
partie démon mobilier.
Sur ces mots, René de Verdières", qui cher-
chait depuis quelque temps à prendre congé,
salua le père et la fille, et se dirigea, d'un pas
mal assuré, vers la porte. r -1
A demain, monsieur René; lui dit Hor-
tense avec un accent particulier.
Oui, mademoiselle,. à demain, répondit-il.
Le libraire voulut, absolument escorter son
client jusqu'au bas du PontrNeuf.
;̃ .̃' \Ml. ̃̃:̃̃̃'̃'
»
La demande en mariage.
Tu m'as fait appeler ? 'dit Claire, le len-
demain matin, en entrant ctez la fille du bou-
quiniste.
Oui, répondit Hortense, en s'effôrçant de
se composer, une figure s&uriante.
f- Tu as bien fait, car, dans mon apathie,
j'oublie mes amies les meilleures; je nai de
pensée et de souvenir que pour mon pauvre
père. ̃
–Gomme tu es pâlie dit Hortense en l'exa-
minant avec attention. :̃̃•̃ ̃ r.
Il semblait en effet qae les jeunes filles
eussent changé de physionomie.
Sous la robe noire qui l'emprisonnait jus-
qu'au cou,,jGlaire avait perdu toute vivacité et
tout enjouenient..
Une animatipn inaccoutumée donnait, au
coatrairé, au vis3ge d'Hortense une jeunesse
nouvelle et un éclat naœsrfiajju
4 ~9>u. ~8 l~k~.eYs~Nd~. ~¢llf~~tAs
Du blé. tendre provenant de l'exploitation
de M. Pons, colon à la Reghina, 'province d'AI-'
ger;
Du blé dur de l'orphelinat de BÔne, près
Constantine
Du blé dur récolté dans l'arrondissement
de Blidah, province d'Alger
Et de l'orge récolté le 1.7 juin par les Arabes
du Tphla, vallée de Ëou-Mer^oùg, près Con-,
stariline..
Tous ces grains sont magnifiques.
Il est arrivé avant-hier, à Paris, un sac de
froment récolté cette année en Provence,
dont la qualité est excellente.
̃r La cour impériale de Toulouse, dans une
de ses audiences récentes, a décidé que lors-
qu'un instituteur a donné j'éducation à un en--
fant mineur, et que,, pour obtenir le paiement
de ce qui lui est dû à cet égard, il a épuisé
vainement contre le père- de l'enfant toutes
les voies de poursuite et d'exécution, le père
étant par conséquent insolvable, l'instituteur
peut demander à son élève devenu majeur le
montant du prix de l'éducation.
Le Journal du Haut-Rhin annonce qu'une
instruction est ouverte .contre l'élection de M.
Migeon, député sortant, maisnon patronné par
le gouvernement, qui a obtenu 17,025 voix,
contre 10,506 voix données à M. Nizole fils,
candidat ofSciel.̃
-La caserne construite derrière l'église des
Petits-Pères, et placée entre la rue de la Ban-
que et la -rue Notre-Dame-dés- Victoires, est
presque entièrement terminée; elle est tout en
pierres de tailles et en briques. On n'a plus à
s'occuper, pour l'œuvre extérieure, que de
travaux d'ornementation. Déjà sont posées les
cabanes vitrées qui doivent abriter les sculp-
teurs. chargés d'exécuter quatre statues allé-
-goriques destinées à la décoration de la façade
principale qui s'étend dans la rue de la Banque,
II à été inauguré à Paris, le '30 juin, en
présence de-la famille de Rothschild et d'un
certain nombre d'invités proportionné à ce
que le local pouvait contenir, un établisse-
ment philantropique fondé par feu M. le baron
et feue Mn>6 la baronne Salomon de Roths-
child. Gestun orphelinat, dont les beaux dor-
toirs et réfectoires peuvent contenir environ
quarante enfans des deux sexes. Ce bâtiment,
situé rue des Rosiers, n° 6, au Marais, con--
tient en outre une salle d'asile pour cent qua-
tre-vingts enfans, une école de garçons et une
école de filles, chacune de cent cinquante en-
fans plus le logement du directeur de l'école
des garçons et ceux des directrices de l'école
des filles et de salle d'asile.
La construction et l'ameublement ont coûté
plus de 200,000 fr. C'est un bel établissement
de plus que Paris devra à la générosité de la
famille de Rothschild.
Le Jardin-d'Hiver est menacé d'une-des-
truction prochaine. La Société des immeubles
de la rue de Rivoli vient d'obtenir, de la ville
de Paris, l'autorisation de construire une. rue
nouvelle sur l'emplacement de ce jardin, en-
tre l'avenue Montaigne et la rue Marbeuf.
La rue du Jardin-d'Hiver fera suite a celle
qui est projetée entre le pont des Invalides et
l'avenue Montaigne; elle aboutira à la grande
avenue des Champs-Elysées, après un par-
cours de 300 mèîres, à l'endroit où la rue de
Marbeuf y débouche, et aura 16 mètres de
largeur.
M. E. Pereirc, au nom de la Société des im-
meubles, s'est engagé, vis- à-vis Yle la-ville de
Paris, à couvrir de constructions les deux cô-
tés de la rue nouvelle," dès que la déclaration
= d'utilité publique aura été obtenue.
Une communication, qui partira en diago-
̃ nate de l'angle formé par le cours la Reine et
i l'avenue d'Àntin, entre le pont des Invalides et
la grande\avenue des Champs-Elysées, co'in-
̃ plétera le tracé adopté récemment par la ville
pour le nouveau quartier de-Chaillot.
On écrit de New- York, le 20 ji&i, à -la
Gazette des Tribunaux
« Oaoi qu'il en soit, Pàrod ne retournera pas en
• «France, » nous disait, en pesant chacune de ses
paroles, un ami intime de cet accusé à l'une des
1 dernières audiences de la seconde enquête et la
1 seule interprétation raisonnable à donner à cette
1 assertion prophétique était qu'il y avait un plan
d'évasion combiné par ses partisans et ses avo-
cats. ̃:
» Une circonstance s'est présentée qui a mer-
1 yeilleusement servi l'exécution de ce projet, en
• lui donnant une apparence1 légale; c'est donc un
nouvel épisode à ajouter aux divers incidens qui
ont signalé cette extraordinaire procédure.
Notre dernière lettre annonçait aux lecteurs
de la Gazette des Tribunaux qu'après laplaidoi-
rie de l'avocat de Parod, et les répliques dû con-
̃ seil du gouvernement français et du district– at–
̃ torney, le commissaire Botts avait signifié à tou-
• tes les parties qu'il ferait connaître sons peu de
̃ jours son opinion. Il les a convoquées, en effet,
1 pour le 17, dani le local ordinaire des séances,
.et, par une sentence longuement motivée a
déclaré qu'il ne se jugeait pas légalement inr-
̃ vesti de pouvoirs suffisans pour donner suite à la
seconde enquête provoquée par M. le consul de
̃ France et M. Tissendier; il a cité un grand nom-
̃ bro de commentateurs à l'appui de sa manière de
voir, et démontré que, suivant les lois américai-
nes, il aurait fallu une nouvelle demande en ex-
tradition pour autoriser une nouvelle enquête.
Passant même aux dépositions et aux renseigne-
mens fournis par l'accusation eu dernier .ressort,
il a ajouté qu'il n'avait trouvé aucun fait capable
elle s'était habillée en rose; et les détails de
son ajustement décelaient des velléités de co-
quetterie.
Claire, malgré son abattement, ne put s'em-
pêcher de lui en faire la remarque.
C'est quej'attends une visite, dit Hof-
tense. ̃
Une visite ? '.̃"̃ '̃ c
Qui t'intéresse autant que moi. "1
Que veux-tu dire ?
Je veux diri3, reprit Hortense, moitié sé-
rieuse, moitié badine, que tu as manqué de
confiance avec moi, et que mon intention est
de t'en punir aujourd'hui.
Sois moins éiiigmatique, dit Glaire.
Tu ne 'te souviens donc plus de notre
dernière causerie, il y a trois semaines?
Je m'en souviens mais quel rapport?.
–Tu m'avais parlé d'un jeune homme amou-
reux et malheureux.1
Hortense!
Claire rougit considérablement;
Seulement, tu avais oublié de me le faire
connaître, ou du moins de m'apprendre son
nom.
Mais je-ne le savais pas, alors; et môme
encore aujourd'hui je ne sais que son prénom.
René, n'est-ce pas ? •
Oui, murmura Glaire. '_̃
Eh bien! je suis plus avancée que tof, et
je peux té dire comment il s'appelle. Us'ap-,
pelle René de Verdières..
Ah 1 il est noble? prononça Claire avec
une expression de tristesse. •-•
Noble et riche.
Riche ce n'est pas le même.
Si,- répondit Hortense un héritage vient
'de le rendre possesseur d'une magnifique for-
tune. ̃ ̃̃••;̃ ,-̃"̃̃̃'̃̃̃'
Est-ce possible?
Je l'ai appris de sa bouche.
Tu l'as donc vu ?
Hier. v
En rencontrant le regard d'Hortense, Claire
se sentit inquiète..
Lui, riche dit-elle.
–Gelante surprend comme cela m'a surpris,
n'estrfl pas vrai? Passer tout à coup de l'ex-
trênje dénûment à l'opulence radieuse, quel-
rêv^i Hi«, manquant de pain peut-être.
Glaire tressaillit à an ressouvenir poignant!
Et aujourd'hui, contiaua Hortense, au-
jourd'bui.pj*ojïiené dans^une voi^re aux porr
t~a~ j
d'ébi'anler sa conviction première, et, qu en fin
de .cause, il n'y avait pas lieu à remettre Paroa
aux autorités françaises pour qu'elles l'envoient
devant ses Juges naturels. ̃
» Aussitôt après le prononcé -de Cet arrêt, 1 of-
ficier député du, marshai des Etats-Unis, sous
la garde duquel Pàrod avait etc. conduit à la cour,
a donné une eOi-diaie poigtide de main à son pri-
sonnier et l'a félicite de l'issue de son long pro-
cès. Eriiouré de plusieurs amis et de sps défen-
seurs. Parod a quitte la salle immédiatement,
tant il avait hùte de jouir de sa liberté. ̃̃
» Mais, il ne faut pas l'oublier, Parod n'était pas
seulement poursuivi criminellement, et, comme
tel, sous la sarde dft l'officier fédéral il était en-
core sous le coup d'une instruction civile en res-
titution de sommes volées, et, à ce titre, soumis
à un Pauliomiement de 800,000 dollars, faute du-
quel il appartenait au shëriff-geôlier de la prison
d'EIdridge-street, celle où Grellet est mort. Ce
shériff avait l'habitude de ne point accompagner
P;u-nd aux interminables séances de la procédu-
re en extradition il le savait en bonnes mains
quand il le remettait en celles du gardien fédé-'
irai seulement, il le faisait escorter de temps ^au-
tre par son fils, un jeune homme de dix-huit ans.
» Ce jeune homme se trouvait donc au pronon-
cé de l'arrêt, et, n'en saisissant pas immédiate-
ment toute îa portée, avait laissé Parod quitter
la salle, descendre les escaliers et gagner la rue.
Cependant, il se ravise, court après lui, lui met
la main sur l'épauleet lui ordonne de le suivre;
les avocats, MM. Galbraith et Towsend, lui de-
mandent l'exhibition de son warrant; il répond
qu'il n'en a pas.
» On remonte à la cour pour s'enquérir de l'of-
ficier fédéral si c'est par ses ordres que Parod-
est ressaisi; l'officier fédéral dit qu'à ses yeux
Parod est libre, et que les affairés du shérïff né"
sont pas les siennes. On revient dans la.rue; le
jeune homme veut engager une lutte avec son
débiteur, mais les avocats se mettent de la par-
tie, et, pendant qu'ils s'emparent de sa personne
et discutent le droit de ses prétentions, Parod
s'esquive avec un ami et disparaît.
» Quelques pas plus loin, il rencontre un capi-
taine depolice auquel il annonce effrontément sa
libération complète, court à l'hôtel embrasser sa
maîtresse, Félicité Debud, lui interdit toutes dé-
marches compromettantes, et,. toujours escorté
du même ami et rejoint par, ses avocats,- gagne
un gîte sûr où on n'a pu encore le découvrir.
pYoilà les faits. Depuis lors, le sl;ariff amis la
police en campagne; mais malheureusement pour
lui et sa responsabilité pécuniaire, "et heureuse-
ment pour Parod, il n'y a pas en ce moment de
police à Kevv- York, et une lutte politico-munici-
pale- a mis le désarroi dans les rangs des gar-
diens de l'ordre public. Parod a donc les plus
grandes chances de n'être pas- repris.
• » La..Compagnie poursuivra-t-elle les deux a-
vocals et l'ami complaisant pour avoir favorisé
l'évasion d'un détenu pour dettes ? Ils répondront
que le gardien était démuni d'un îitre légal, qu'ils
n'ont fait, au contraire, qu'aider l'exécution de la
sentence qui venait d'être rendue par le com-
missaire Bctts.
» Le shériff paiera-t-il les 500,000 dollars du
cautionnement du fugitif? On n'est pas shériff
quand on peut disposer de cette somme. L'affaire
en demeurera-t-elle là et toutes les poursuites
seront-elles éteintes? Non, sans doute, puisque
Parod a déjà réclamé, par l'organe d'un manda-
taire la restitution des sommes dont il a été dé-
pouillé au moment de son arrestation.
» Comme oh le voit, il y aura encore quelques
accessoires imporlansà à ce drame judiciaire, dont
les principaux acteurs appartiennent aujourd'hui
à la France. »
M. X. appartenant à une honorable
famille d'Elaples (Pas-de-Calais), jeune, bien
fait de sa personne, avait une passion jus-
qu'ici malheureuse pour la langue anglaise".
Son désir d'apprendre se traduisait sous tou-
tes les formes; mais, suivant le précepte de
J.-J. Rousseau, il voulait surtout apprendre
par l'oreille et non par les yeux, c'est à dire
qu'il préférait- une heure de conversation à
une journé d'étude de la grammaire.
Ces jours derniers, il-- parcourait les rues
d'Etaples flanqué de deux Anglais, faisant a-
vec eux un cours de littérature' anglo-françai-
se, entremêlé d'idiotismes franco-anglais, lors-
que l'un de ses professeurs lui dit avec un
flegme tout britannique « Vu vôloar speak
english very well, ct-môa donner à vô the very
bestdiciionary.il.
M. X. accepte avec -enthousiasmé la pro-
position faite avec 'tant de calme, suit l'An-
glais, capitaine de navire marchand, qui le
conduit à son bord, et sort, non de sa biblio-
thèque, mais de la dunette le dictionnaire dont
il était le paternel éditeur. C'était une jeune
miss, jolie et blonde. « There is, dit "le père,
the 'dtetionary que moâ présenté speak to
your father and give me your answer to mor-
roio early. "La jeune fille, pour' donner un é-
chanlillon de son savoir, fit violence à sa timi-
dité et traduisit à M. X.la pensée matrimo-
niale de son père.'
Les parens, voyant dans cette union le seul
remède à l'anglomanie de leur fijsy consenti-
rent au mariage, qui doit être célébré dès que
M. X, lira Shakspcare à livre ouvert.-
Que de fois la noble duchesse de Gloces-
ter, qui vient de s'éteindre octogénaire, a dû,
au plus beau temps de. sa jeunesse, maudire
son ranay?tle dangereux privilège qui s'y rat-
tachait de pouvoir prétendre h une haute u-
nion fille et sœur de roi, qu'elio a dû de fois
envier le sort des young Iddies, banalement
destinées à verser en famille de l'eau bouil-
Pourquoi me parles-tu de ce jeune hom-
me ?~dit Glaire avec effort; je l'ai oublié, j'ai
dû l'oublier. La mort de mon père a exclu de
mon cœur tout sentiment. D'ailleurs, M. René
n'était pas fait pour une pauvre fille comme
moi. Il est riche maintenant; tant mieux, c'est
que sans doute il a mérité de le devenir. Moi
aussi, j'avais fait un rêve.
̃ Elle s'arrêta brusquement.
Puis, mettant sa main dans celle d'Hortense
Farlons'd'autre chose, je t'en prie; les
larmes me font trop de mal.
Hortense ne la quittait, pas des yeux elle
mettait une joie cruelle dans cet examen.
Parlons de îa visite que tu attends, reprit
Claire.-
Eh mais c'est ce que je fais depuis un
quart d'heure.
Quoi la'personne qui va venir.
Tiens, regarde l ».'•
La porte du magasin s'ouvrait.
René de Verdières entra, accompagné du-
docteur Anselme.
La présence de ce dernier donnait une sorte
de solennité à la scène qui allait avoir lieu.
Ma jeune protégée I dit le docteur avec
surprise en apercevant Glaire.
Vous ïaconnaissaz donc? s'écria René.
Elle c'est presque ma fille.
Alors, docteur, dit René après un mo-
ment de silence, permettez-moi de vous de-
mander sa main.
En entendant ces paroles, prononcées avec
une émotion ,gra-ve, Claire cacha sa rougeur
dans le sein d'Hortense, qui, de son-côté, pâ-
lissait et semblait prête à défaillir.
Il m'a tout raconté, dit le docteur, qui
s'approcha de Claire mais vous, po.urquoi
m'avoir caché'ce beau petit roman ?
C'est que je n'y. croyais pas moi-même,
répondit-elle.
Chers enfans votre bonheur sera la der-
nière joie dé ma vieillesse.
Docteur, balbutia Glaire, une trop gran-
de distance me sépare -de M. René. C'est.
sa générosité. qui lui dicte un pareil mou-
vement ce ne peut pas être, sa raison.
Claire, ne me refusez pas, dit René je
ne vous-ai pas refusé, moi.
Avez-vous réfléchi aux reproches que
vous vaudra une semblable mésalliance, dans
le monde où vous êtes appelé désormais?
Ce monde, je n'ai à lui soumettre aucune
jejmfliM^kfeu jeguis libre,
hnte sur des feuilles de thé Qu'elle eût été
heureuse, H vingt ans, de pouvoir sacrifier
ses droits de naissance pour un prix moindre
encore que celui payé au modeste Esatl.
Né en 1776, comme son cousin le duc de
Glocester, la princesse Marie fut, dès le ber-
ceau, destinée à devenir son épouse. Elevés
ensemble dans cette douce idée, leur amitié
d'enfance se changea peu à peu en un sentit
ment plus tendre. Tous deux pourtant langui-
rent jusqu'à l'âge de quarante ans dans leurs
aspirations matrimoniales.
Let Revue Britannique nous donne ainsi
l'explication dé cette longue et cruelle at-
tente
«Le prince régent n'avait pas owe «nfans,
comme son père; il n'en syait qu uu, et du "xf
féminin. Vivant séparé de la princesse CàrOiiuc,
il était douteux qu'il lui vint jamais un héritier
mâle jusqu'au jour où il serait grand-père. La po-
litique dynastique dut prévoir que, lorsque la fille
du régent serait elle-même d'âge à se marier,
tous les trônes d'Europe étant l'un après l'autre
confisqués au profit de.Ia famille Ijonaparte, elle
pourrait bien être la première victime du bloças
continental. Si aucun prince étranger né së.prë^
'sentait, si Napoléon vainqueur poussait la haîtiè
de- ses ennemis insulaires jusqu'à déclarer la fille
du prince régent marchandise anglaise, comme
une cotonnade de Manchester ou le sucre de la-
Jamaïque, on serait fort heureux de lui faire é-
pouser. le duc de Glocester, plutôt qu'à la prin-
cesse l)Iarie.
» La pauvre princesse se réjouit donc -plus
qu'aucune fille d'Angleterre de la .chute du pre-
mier empire et de la restauration de toù'fc.çes prin-
ces du continent, qui pouvaient enfin prétendre à
la main de l'héritière présomptive de la maison
de Hanovre. Grande fut sa joie surtout quand ell©
vit arriverlda cour de Saint-James le peince d'O-
range, qui avait été d'abord désigné pour être
l'iieun ux mortel! Hélas cette union fut rompuèy
et il fut de nouveau question de donner la prin-
cesse Charlotte au duc dé Glocester.
» Par bonheur pour la princesse Marie, le prin-»
ce Léopold, aujourd'hui roi des Belges, parut à
l'horizon de ia cour d'Angleterre, et la princesse'
Charlotte déclara qu'elle ne voulait pas d'autre
époux que lui. Quelques semaines après le ma-
riage de la princesse Charlotte avec le prince
Léopold, le 22 juillet 1816, la princesse Marie et
le duc de Glocester furent enfin unis. Pendant
dix-huit ans, on les cita comme le couple mo-
dèle, et voici vingt ans que la duchesse était
aussi le modèle des veuves douairières, vivant
retirée autant que pouvait vivre retirée la grand'
tante de la reine; faisant un généreux usage de
ses revenus, se plaisant surtout à présider à des-
fêtes d'enfans, aimée, respectée de son entoura-
ge, le souvenir de son petit roman personnel pre-r
tant une auréole à, sa vieillesse populaire. »
Voici une singulière preuve de zèle reli-
gieux, citée par V Auxiliaire breton':
« Le 24 juin, les communes de Pouldavid et de
Pouldergat, près de Douarnenéi, devaient célé-
brer.brillamment la Fête-Dieu. A moitié chemin
des deux, on avait élevé un brillant reposoir, et
les habitans parcouraient la route en leurs plus
beaux habits. To"tà coup, neuf marins, pêcheurs
de sardines de la baie, se ruent sur le rqposoir,
et, au grand étonnement de tous, le détruisenti–
Pourquoi ? pourquoi ? disaient tous les paysans;
vous, bons catholiques, faites-vous un tel mal?–
C'était précisément parce qu'ils se disaient bons
catholiques que ces fous agissaient ainsi. Ils
^avaient demandé à porter la bannière de Poulder-r
gat, et le curé les avait refusés. Furieux d'un
refus-qui, dans les campagnes bretonnes, les pri-
vait d'un honneur très recherché, les neuf marins
se sont vengés en démolissant lé reposoir.
» Mais est-ce tout ? Prebablement non, car là
justice informe. »
On lit dans lé Droit
̃, « Avant-hier, à nouf heures uu quart du matin,
le feu s'est manifesté avec une grande violence
dànsl'usine à gaz" de Saint-Dénis, située rouie de
Stains. L'administration faisait exé juter des; ré-
parations dans la chambre aux vannes, et l'un des
ouvriers, le nommé. R. serrurier-mécanicien*
était occupé à Tune de ces vannes., où existait une
fuite de gaz très prononcée, lorsque .(oul-à -coup
une forte explosion eut lieu, et, H. fut lancé à
l'autre extrémité de cette pièce;. lia un instant,
"tout fat en feu.
» Quoique très grièvement bltssé, l'ouvrier.
parvint a sortir dé cette fournaise p.r une brè-
che pratiquée pour l'exécutionides travaux. Après
avoir reçu les premiers soins, il Kit transporté
dans son domicile. N
» Cependant, les autres ouvriers de l'établisse-
ment étaient accourus. Aidés .des sapeurs-pom-
piers et des habitans de la commune, ils parvin-
rent à étouffer l'incendie. Toutes les vitres, avaient
été brisées, et le plancher de la chambre aux
vannes était entièrement détruit.
» D'après 'enquête, ce sinistre est attribue a
l'imprudence des- ouvriers loadeurs, qui, pour
souder des tuyaux, avaient fait allumer Un four-
neau de charbon à peu de distance de la fuite de,
gaz. Le feu à pris au moment où un garçon fon-
deur, tournant le dos à cette fuite; activait à
l'aide d'un soufflet ia combustion du charbon.
Ces-ouvriers ont reçu des brûlures au visage et
aux mains, et le sieur Hugues, contre-maître de
l'usine, qui était accouru à la première alarme
pour porter, secours, a eu les cheveux et la barbe
brûlés v »
Depuis trois ans, la commune de Jon-
quère (Oise) était désolée par des incendies
périodiques évidemment dus à la malveil-
lance.
René est orphelin, ajouta le docteur.
–̃ Ah! s'écria Claire, frappée par ce noa«i
veau lien de sympathie.
Et ses yeux plus attendris se levèrent sués
le jeune homme.
Hortense était livide.
Allons, n'hésite plus, "dit-elle à Claire;
l'orphelin peut bien épouser l'orpheline; Glaira
Bertholet peut bien- devenir la femme de
René de Verdières.
René crut avoir mal entendu.
Claire. Bertholet ? demanda-t-il à de-l
mi-voix au docteur.
Oui; son père était ce malheureux ou-
vrier dont vous avez peut-être appris la mort;,
il travaillait aux démolitions d'une petite ruai
Toisine de la place du Carrousel il est tombé
d'un.
Le docteur Anselme n'acheva pas, car.ils'a^
perçut que René venait de s'affaisser sur un©.
chaise..
Qu'avez-vous, grand Dieu r
Il était évanoui..
Claire se leva et accourut précipitâmasenU.
Hortense demeura à son comptoir.
C'est un étourdissement murmura le
docteur"; le manque d'air peut-être. 1
Il tira quelques sels de son habit et les fif
respirer à René.,
Les premières paroles que celui-ci articula
en revenant à lui » 11
Bertholet. la fille de Bertholet
La mort de votre pèré l'aura impressions-
né trop vivement, dit le docteur en se rétour-
nant vers Claire. js ̃̃ > ̃̃
Croyez-vous?
Monsieur Anselme a raison dit Hortérisë
d'une voix calme, mais où perçait une pointe
ironique.
Gettè voix produisit un effet singulier sur
René.
Il se redressa tout à coup, et, d'un air égaré;
Partons! dit-il au docteur en lui serran*
le bras; partons i "̃'
Soit; votre voiture est au eoin de la rue,
je vais là faire avancer.
Non, le grand air me fera du bien
Mais dans l'état où vous êtes.
Partonstout de suite dit René en entrai
nant convulsivement le docteur. ̃
CHARLES MONSELËÎ.
{{ajoutes &mmn3 1 j'J_
le nombre des jeunes détenus^ M. Vmgtrinièr
cite ie fait suivant, qui nous paraît biengrave.
« N'est-il pas regrettable, dit-il, de voir,
aussi souvent que cela arrive, que l'exiguïté
des ressources des communes engage les mai-
res à fermer les yeux sur le fait de l'abandon
des enfans par des parens pauvres et honnê-
tes ou pnr des parens vicieux ? N'est-il pas
regrettable de les voir se prêter à constater le
délit de mendicité pour arriver à débarrasser
leur commune d'une charge qu'elle ne peut
supporter ? ••̃.
» L'usage admet cette espèce d'arrange-
ment 'administratif de clocher, qui se trouve
parlîiitement.aidé par l'usage judiciaire. »
1 auteur de l'étude que nous analysons in-
siste fortement sur le rôle difficile que la ma-
gisiralure remplit à l'égard des jeunes délin-
quans, et celte question très délicate lui four-
nit de nombreuses observations présentées
avec une grande convenance. Ainsi, à propos
du délit de vagabondage, et parlant du dotai-'
cile, M. Vingtvinier demande si Ténfant'peut
avoir un domicile comme. un ciloyeiî patenté,
et si l'on ne doit pas receiinaître qu'il a tou-
jours de droit le domicile de son péri. Consé-
quemroevit, il ne peut jamais être en état de
"vagabondage. « Si l'on objecte qu'il refuse
d'Habiter avec ses parens, qu'il fuit, il est na-
turel dé demander si l'on a une volonté à l'âge
de six, sept ou douze ans, et si la correction
paternelle ne suffit pas peur faire ôbéir.-un ga-
min de cet âge. »
D'après la loi, le délit de mendicité se trou-
ve aggravé par la circonstance de la réunion •;
suais lorsque cette réunion n'est autre chose
pour l'enfant que la compagnie de ses père,
mère ou frère, auxquels il est' forcé d'obéir,
sous peiné de mauvais traitemens, quel crime
peut-on lui faire ? Une autre circonstance ag-
gçavant le délit de mendicité est l'état de vali-
dité mais Un jeune enfant est-il valide pour
le travail ainsi que l'entend le code, et n'est-il
pas utile de rappeler ici que la loi du SS mars
1841, sur le travail des enfans, ne permet qu'à
l'âge de huit ans leur entrée dans les fabri-
ques ? L'âge pourrait être une excuse, et, dans
ce cas, le délit, de vagabondage serait jugé
par là police municipale. >
Les droits civils reconnus et mis en prati-
que par les enfans soiit aussi le sujet des re-
marques suivantes
.« H m'a toujours paru contraire à la dignité
de la. magistrature, qui commande le respect
de tous, dans l'intérêt de la société, d'avoir à
demander et à recevoir des observations d'un
enfant de six, sept ou huit ans, et on en a vu
en cour d'assises de moins âgés encore, puis-
qu'on.nous en a cité un de quatre ans et demi.
» Si la M et la magistrature reconnaissent à
un enfant le droit de se défendre, en a-t-il la
hardiesse, l'intelligence et le temps? Il suffit
d'assister à une audience pour répondre à
cette question.-
«N'est-il pas exorbitantj.par exemple, de
voir ce petit- enfant, que de graves et bien-
veillans juges ont déclaré publiquement avoir
agi sans discernement, user des droits civils
accordés à un homme, qui supposent le dis-
cernement, et déclarer gravement au concier-
ge de la prison d'abord, ensuite augrelficr du
tribunal, qu'il n'est pas satisfait du jugement
de ses premiers juges, et qu'il entend user du
droit d'appel?
~» Aucun conseil n'accompagne l'enfant dans
cet acte, si sérieux et^ qui doit pourtant" être
fait avec discernement.
.» Pourquoi ce maillot n'irait-il pas en cas-
sation, après avoir été en cour impériale épui-
ser ses moyens de défense. En effet, qu'on Je
remarque bien un -huissier, ne pourrait pas
refuser son ministère à cet enfant pour assi-
gner des témoins à décharge, soit en police,
soit en cour d'sssises, et un avocat de la cour
de cassation ne pourrait pas davantage refu-
ser de signer mis requête on pourvoi, s'il en
était requis. 11 le pourrait d'autant moins que,,
lorsqu'il s'agit d'affaires de cour d'assises, le'
président a dû, à peine de nullité, prévenir
l'accusé du droit que la loi lui accorde de se
pourvoir en cassation dans les trois jours.
» Qu'a pu comprendre à cet avertissement
r l'enfant de quatre, ans et demi-de la cour d'as-
sises d'Amiens ?
Quel sentiment .cela' fait-il naître ? Je laisse
à'le dire. Je me borne à penser que £ela n'est
pas digue de l'administration et de la inagis--
trature françaises au dix-neuvième siècle, que
toutes les nations, autant au moins que la nô-
tre, tiennent en si haute estime-. »
Eu résumé, M.Vingtriniér demande, quant
aux usages judiciaires-: 1° que, jusqu'à seize
ans, les enfaus traduits en justice soient assis-
tés de leur père bu-tuteur assignés comme té-
moins, et pour aussi faire apprécier par le ju-
ge s'il y a eu négligence et s'il doit y avoir
responsabilité %°- qu'un acte de défense,
d'appel ou de pourvoi ne puisse venir de l'en-
Pas autant que vous le croyez; peut-être, |
4itHortense.
Ne m'avez-vous pas assuré tout a l'heu-
Te qu'elle était digne de mon choix ?
En effet et puisque votre intention bien
arrêtée est d'en faire votre femme, 'comptez j
sur n?oi pour vous servir.
Que ne vous devrai-je pasLs'écria René.
Revenez ici demain Claire y sera.
Demain ? v
–A la même heure.̃
Ob. merci, merci! Mais qU'avez-yous?
'on dirait que vous souffreZj mademoiselle.
Non, réponduVelle en posant la main sur
son cœur, comme pour imposer silence à ses
J>attemens.
En ce moment, le bouquiniste Jorry rentra.
Sa présence opéra une diversion nécessaire"
a cet entretien, trop pénible pour Hortense.
Jorry ployait sous une multitude de livres
attachés par une courroie.
Hortense alla vers lui, autant pour cacher
Éon trouble que pour l'aider à se débarrasser
«de ce fardeau. *•
Voyez comme vous ôtes en- nage, lui dit-
elle. Pourquoi n'avoir pas pris un commission-
ijiaire?
̃-̃̃' r- Un commissionnaire pour manger tout
Ile bénéfice d'avance, n'est-ce pas? Je recon-
nais bien là ta prodigalité habituelle.
̃ II n'avait pas d'abord reconnu René de.fer-
idjères dans ce client irréprochablement vêtu.
Sur les signes de sa fille, il se retourna.-
Quiai-je l'honneur de saluer? deman-
"^t-ii. ̃-̃"̃ •- -;̃
Et, s'approchaat dayantrige
Eh c'est monsieur René
r- Monsieur fiené qui est devenu nâllion-
,4Wire, ajouta IJortense.̃;
Millionnaire s'écria Jorryt qui laissa
-tomber Tin Brantôme.
On exagère un peu, dit René en souriant.
Ce cher monsieur René moi qui de-
taanrlais si. souvent dé vos nouvelles à ma
_]fille Savez-vous gue c'est mal de négliger
̃ainsi vos amis, vos vrais amis. Comme Vous
hêtesbeau sous cet habit neuf. Ciel! vous
jyoûs êtes frotté à mes bouquins là, aucou-
de. vous avez de îa poussière. Hortense, fàis-
iXaoi passer la .brosse.
>– Oh monsieur Jorry ̃"̃••
Je veux essuyer cela. ̃-
̃ Votre bonté v:a trop loin; je né permet-
trai p^g. ..•-̃•̃ s
fantseul; S9 qu'il soit fait des distinctions;
d'âge et de délit, ainsi qu'un® distinction de
règle disciplinaire qu'il y ait une règle de
préservation indulgente et paternelle pour les
petits enfans, et une autre règle correction-
nelle sévère pour des enfans vicieux et plus
-âgés;– 4* qu'il soit légalement admis de ren-
voyer les enfans de moins de seize ans, s'il ne
s'agit pas de crime ou délit grave, devant les
juges de paix de canton, pour qu'après enquê-
te ces mêmes juges appliquent la loi civile sur
la correction paternelle, ou l'envoi de l'en-
fant dans une maison de bienfaisance et de
préservation, ou encore la remise de l'enfant
à la famille, -A elle peut l'élever honnêtement;
–o° que, pour les enfans de douze à seize ans
accusés do délit, il soit loisible aux.magistrajs
de choisir, pour la peine, entre la colonie pé-
nitentiaire et la maison de préservation.
Le droit de grâce étant rarement sollicité
par l'administration en faveur des enfans, cet-
te réticence contribue encore à leur agglomé-
ration dans les prisons. Pendant quelques an-
nées, on a dit, ajoute M. Vingtriniei-, que les
enfans n'étant pas condamnés, il n'y avait pas
lieu de solliciter leur grâce; mais l'usage est
changé, et quoique acquittés on peut inscrire
leurs noms sur le tableau annuel des deman-
des en grâce.
11 nous reste maintenant h examiner là rè-
gle disciplinaire appliquée aux jeunes détenus.
§ IV. RÈGLE DISCIPLINAIRE.
Une des principales améliorations apportées
de notre temps au régime des jeunes détenus
a été leur séparation d'avec les adultes.
Mais l'on a eu le «tort dans le principe,
de séparer les enfans du même, âge en
leurf appliquant le système cellulaire. Il
était impossible de choisir quelque chose de
plus contraire et de -plus antipathique à l'en-
fance .que ce mode de détention. Un décret
du mois d'août 1850 prescrivit heureusement
l'envoi des jeunes détenus, de la Roquette,
à Paris, dans les colonies agricoles. Ce décret
fut, là, même année, complété par une décla-
ration du gouvernement annonçant que, pour
les enfans, le. système cellulaire était aban-
donné. ̃ ̃'̃
La jurisprudence changea alors, et l'art. 67
du Code pénal fut, dans l'application, rem-
placé parTart. 66, que nous avons précédem-
ment cité, et dont les dispositions bienveil-
lantes marquaient un progrès clans notre lé-
gislation. Mais on ne pouvait prévoir que cette
nouvelle jurisprudence augmenterait là popu-
lation dés jeunes détenus. En 1838, le chiffre
des arrestations était de 2,715, et en 1852, il
.était de 6,415, dont 1,430 avaient été remis à
leurs parens.
Plusieurs villes de France fondèrent alors
des sociétés. de- patronage, et par les soins de
ces sociétés un grand nombre d'enfans- furent
retirés des prisons, mis en liberté provisoire,
et placés chez des artisans ou des agriculteurs.
Un contrat d'apprentissage passé entre la So-
ciété et le patron offrait une certaine garantie
à l'enfant, et l'empêchait tout au moins d'être
élevé cofrectionnellement. Le patronage, fut
bientôt remplacé par la création de colonies
pénitentiaires où là même règle, la même dis-
pipline fut établie partout, et les sociétés s'é-
jteignirent à mesure que l'on fondait des colo-
bies. Certes, le but était le même; mais, dans'
le mode d'application, il manqua « le place-
ment dans une famille en liberté ̃ provisoire,
ce qui a conduit au mal qu'on remarque au-
jourd'hui. »
Les observations longuement développées
dans la troisième et dernière partie du travail
deM.Vingtrinier-peuvent être ainsi analysées
1° La séparation des enfaus a fait naître,
dans le but de les amender, de les garantir de
la misère et de les retirer de la prison, les so-
ciétés de patronage 2° les enfans indisci-
plinés et vicieux doivent être réservés pour la
1 maison correctionnelle les autres plus dociles,
doivent être mis en apprentissage dans une
famille honnête, et réintégrés -s'ils, se condui-
sent mal 3° les colonies pénitentiaires se-
raient utiles pour une certaine catégorie dé
jeunes détenus du deuxième âge, et pour les
enfans on doit leur préférer les maisons de
préservation;– 4° le développement des colo-
nies correctionnelles a fait négliger les avanta-
ges qu'on eût pu relirer'des libertés provisoi-
res sousvla surveillance du patronage, à et il
est heureux que le gouvernement ait pris le
parti de faire renaître Tes sociétés" de patrona-
ge, ainsi que la loi du o aoûs 1830 l'a promis;»
o° il serait d'une influence non moins heu-
reuse sur le sort des enfans de créer des mai-
sqns biea organisées pour la correction pater-
nelle, et une règle pour cette catégorie de jeu-
nes détenus.
Après ce résumé des Enfans dans les pri-
sons cl devant la justice, nous devons dire que
nous avons rarement lu une étude aussi con-
sciencieuse. L'auteur y a su dire avec fran-
chise ce qu'il sait et ce qu'il pense sur .cette
Ma fille, donne-moi donc la brosse 1
La Voici, mon père.
Monsieur Jôrry, je vous remercie.
Dieu! est-ce du beau drap Ma foi,
votre fortune est arrivée au bon moment.
Je l'avoue, dit René. ̃̃
A ce propos, laissez-moi vous faire tous
les reproches que vous méritez.
Des reproches, monsieur Jorry ?
Q-uoi vous étiez dans la gêne, et vous
n'avez jamais songé à m'emprunter de l'ar-
gent ? C'est mal, fort mal. Ce manque de con-
fiance m'a plusieurs fois blessé, je peux vous
le dire aujourd'hui. Peut-être,mêmeavez-vous
pu vous apercevoir de mon mécontentement
dans vos dernières visites, hein?
Non, monsieur, non.
J'étais outré contre vous; j'en parlais cha-
que soir à ma fille. N'est-ce pas, Hortense?
Hortense ne répondit pas.
Gomment! continua Jorry, vous^iin jeune
homme si bien élevé, si instruit, plutôt que de
m'emprunter- une centaine de francs, vous a-
vez préféré' aller, travailler aux démolitions du
Carrousel l x ̃'̃
Ah! vous m'avez connu à ce dernier de-
gré ?. balbutia René en feuilletant un livre,
pour ne pas laisser voir la pâleur de son vi-
sage. ..̃
–Tous savez bien, dans la rue du Musée.
J'étais monté chez des gueux -qui m'avaient
escroqué une caisse d'eau de Cologne. Vous
êtes arrivé vêtu'en ouvrier. ̃
Oui. en effet.
Je vous vois encore, avec votre pioche et
vos vêtemens abîmés de plâtre. Dieu du ciel
avoir été réduit à casser des pierres 1 Vous ne
m'avez donc pas reconnu ?
Non.je
Pour moi, cela m'a causé tant d'étonne-
ment que, je n'ai pas eu la présence d'esprit
de vous emmener. Ne in'en veuillez pas, je
vous en conjure. Ma fille ne voulait pas me
croire lorsque je lui. ai raconté, cela; elle me e
soutenait que c'était impossible ;< et pour se
convaincre, elle est allée.*
Hortense l'interrompit soudain.
Mon père, ne craignez -vous pas que ce
souvenir ne soit peut-être désagréable à M.
René? .̃ ̃ '7 -•
Elle n'avait pas cessé d'épier la physiono-
mie du jeune homme.
Tu as raison dit Jorry puisque les hjîo-
^§ temps^mt pjg§.és, n'en parlons pîua*/
grave question. Le fonctionnaire y a montré
qu'il prenait au sérieux ses devoirs de méde-
cin en chef des prisons, et l'homme privé a
montré qu'il a longuement médité sur les
'douleurs qui affligent notre pauvre humanité.
L'enfance en est le germe, et si ce germe est
vicié, quel sera l'homme qui en deviendra le
fruit?-
Toutes les critiques, toutes les observations
de M. Vingtriniêr sur l'arrestation, la condam-
nation des enfaus, nous paraissent justes, et-
ont un caractère de vérité qui émeut et con-
vainct. Mais nous devons, avec la même sin-
cérité', déclarsr aussi que nous ne croyons pas
à l'efficacité des remèdes qu'il propose.
Rendre les parens -responsables des fautes
de leurs enfans, remplacer" les colonies péni-
tentiaires et les maisons de correction par les
Sociétés de patronage, ne dininuerait pas le'
nombre des jeunes-détenus. C'est, à noire avis,
se préoccuper dès effets sans remonter direc-
tement à la cause. Et, pour -nous, cette cause
vraie,* unique, incontestable, delà progression
des enfans arrêtés et emprisonnés, est dans
la misère de leur famille. M. Vinglrinier l'in-
dique bien quelquefois mais il n'en a pas fait
la base principale de son étude. Il veit plutôt,
dans les parens des jeunes détenus, des gens
vicieux, abandonnant leurs enlans, que de
pauvres ignorans, courbés sous le joug iai-
placable de la nécessité. Il ne s'aperçoitpas que
ces infortunés ne méconnaissent souvent leurs
devoirs que parce que la condition dans la-
quelle ils vivent les empêche d'agir autre-
ment..
A ce sujet, nous neipouvons nous empêcher
-de nous rappeler l'opinion suivante de M, De-
lap'alme, conseiller aja cour de cassation
« Ne songez-vous donc pas, disait-il, que
pour un grand jiombre de ces pauvres enfans,
que pour les quatre cinquièmes d'entre eux, le
premier crime a été d'être pauvres? Ne son-
gez-vous donc pas que, de tous ces fils du ri-
che qui sont autour de lui, partageant son opu-
lence, plusieurs' peut-être n'auraient pas eu
un meilleur sorts'ils avaient été, comme ceux-
ci, enfans d'un père pauvre et cHassés du toit
paternel par la misère ? ?»
Comment oublier aussi les paroles pronon-
cées, le 23 janvier 1842, 'par MM. les direc-
teurs de' la colonie de Mettray « La conduite
de nos enfans prouve .qu'ils étaient moins cou-
l)les, en enfreignant des devoirs qu'on leur a-
vait laissé ignorer,, que- la société qui'négli-^ i
geait de les instruire. »
Les deux ennemis à combattre et a vaincre,
sont l'ignorance et la misère. Pour y par venir,
on doit imiter Newton cherchant la loi de la
gravitation, c'est à dire y penser toujours.
Quand on sait déjà le nom de son adversaire,
et qu'on ose le regarder en face, il est à moi-
tié terrassé. Quand il le sera tout à fait, les
jeunes enfans n'encombreront plus les pri-
sons, et des milliers d'hommes -n'iront plus,
après une existence honteuse, nuisible aux
autres et à eux-mêmes, achever dans les mai-
sons centrales et dans les bagnes une vie qui
aurait pu être utile et honorée.
PIERRE VINÇARD.
Aeîes oiTBeî^îs..
Le Moniteur publie un décret qui approuve
la convention passée, le 2Î juin, entre le mi-
nistre de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics,- et la compagnie du chemin
dé fer du Nord, -et qui concède à cette com-
pagnie les chemins de fer ci-après désignés
1° De Paris à Soissons
2° De Boulogne à Calais, avec embranche-
ment surMarquise
3? D'Amiens, vers un point de 3a ligne de
Creil à Saint-Quentin, à déterminer de Ter-
gnier à Saint-Quentin;
4° D'un point à déterminer de la ligne de
Lille à Calais et à Dunkerque, vers la ligne de
Paris il Lille, ledit chemin de fer aboutissant
en deux points à déterminer, d'une part d'Ar-
ras â. Douai,' de l'autre de Douai à Lille.
5° De Chantilly à Scnlis;-
6° De Pontoise vers un point à déterminer
de la ligne de Paris en Belgique près de Saint-
Ouen-Laumône.
• Faits divers. •
M. de Vougy, titulaire de la direction gé-
nérale de la télégraphie, qui vient d'être sup-
primée, sera, dit-on, nommé très prochaine-
ment à une recette générale. On-désigne mê-
me déjà celle de l'Aube. M. de Vougy, on le
sait, a été préfet de la Haute-Loire.
La direction générale suppritpée, il reste à
nommer un directeur de la télégraphie. Plu-
sieurs noms sont mis en avant. On. parle no-
tamment de M. Alexandre, inspecteur géné-
ra!, de M. Ghabanel, chef de division, etc., etc.
Nos lecteurs apprendront avec une dou-
loureuse émotion que M. Béranger est dange-
reusement malade.
Il vient d'arriver- d'Algérie à la Halle aux
blés de Paris
Mais; se ravisant tout à coup, il s'écria en
se frappant le front 1 -1
-r Parbleu c'était le même jour de la mort
de ce pauvre Berlholet 1
René chancela.
Quant a celui-ci, je lui avais prédit ce
qui lui est arrivé.
t- Mon père, ces choses sont étrangères, et
par conséquent indifférentes à M. René, dit
Hortense.
C'est "vrai, c'est vrai.- Ah ça j'y pense, 1
mon jeune millionnaire vous avez besoin
d'une bibliothèque ? `~ 1 ;1~
Oui, monsieur Jorry.
Permettez-moi de vous composer cela; il
vous faut quelque chose de complet fiez-
vous à moi. -̃'̃•̃̃
s– J'aurai grand plaisir a tenir de vous cette
partie démon mobilier.
Sur ces mots, René de Verdières", qui cher-
chait depuis quelque temps à prendre congé,
salua le père et la fille, et se dirigea, d'un pas
mal assuré, vers la porte. r -1
A demain, monsieur René; lui dit Hor-
tense avec un accent particulier.
Oui, mademoiselle,. à demain, répondit-il.
Le libraire voulut, absolument escorter son
client jusqu'au bas du PontrNeuf.
;̃ .̃' \Ml. ̃̃:̃̃̃'̃'
»
La demande en mariage.
Tu m'as fait appeler ? 'dit Claire, le len-
demain matin, en entrant ctez la fille du bou-
quiniste.
Oui, répondit Hortense, en s'effôrçant de
se composer, une figure s&uriante.
f- Tu as bien fait, car, dans mon apathie,
j'oublie mes amies les meilleures; je nai de
pensée et de souvenir que pour mon pauvre
père. ̃
–Gomme tu es pâlie dit Hortense en l'exa-
minant avec attention. :̃̃•̃ ̃ r.
Il semblait en effet qae les jeunes filles
eussent changé de physionomie.
Sous la robe noire qui l'emprisonnait jus-
qu'au cou,,jGlaire avait perdu toute vivacité et
tout enjouenient..
Une animatipn inaccoutumée donnait, au
coatrairé, au vis3ge d'Hortense une jeunesse
nouvelle et un éclat naœsrfiajju
4 ~9>u. ~8 l~k~.eYs~Nd~. ~¢llf~~tAs
Du blé. tendre provenant de l'exploitation
de M. Pons, colon à la Reghina, 'province d'AI-'
ger;
Du blé dur de l'orphelinat de BÔne, près
Constantine
Du blé dur récolté dans l'arrondissement
de Blidah, province d'Alger
Et de l'orge récolté le 1.7 juin par les Arabes
du Tphla, vallée de Ëou-Mer^oùg, près Con-,
stariline..
Tous ces grains sont magnifiques.
Il est arrivé avant-hier, à Paris, un sac de
froment récolté cette année en Provence,
dont la qualité est excellente.
̃r La cour impériale de Toulouse, dans une
de ses audiences récentes, a décidé que lors-
qu'un instituteur a donné j'éducation à un en--
fant mineur, et que,, pour obtenir le paiement
de ce qui lui est dû à cet égard, il a épuisé
vainement contre le père- de l'enfant toutes
les voies de poursuite et d'exécution, le père
étant par conséquent insolvable, l'instituteur
peut demander à son élève devenu majeur le
montant du prix de l'éducation.
Le Journal du Haut-Rhin annonce qu'une
instruction est ouverte .contre l'élection de M.
Migeon, député sortant, maisnon patronné par
le gouvernement, qui a obtenu 17,025 voix,
contre 10,506 voix données à M. Nizole fils,
candidat ofSciel.̃
-La caserne construite derrière l'église des
Petits-Pères, et placée entre la rue de la Ban-
que et la -rue Notre-Dame-dés- Victoires, est
presque entièrement terminée; elle est tout en
pierres de tailles et en briques. On n'a plus à
s'occuper, pour l'œuvre extérieure, que de
travaux d'ornementation. Déjà sont posées les
cabanes vitrées qui doivent abriter les sculp-
teurs. chargés d'exécuter quatre statues allé-
-goriques destinées à la décoration de la façade
principale qui s'étend dans la rue de la Banque,
II à été inauguré à Paris, le '30 juin, en
présence de-la famille de Rothschild et d'un
certain nombre d'invités proportionné à ce
que le local pouvait contenir, un établisse-
ment philantropique fondé par feu M. le baron
et feue Mn>6 la baronne Salomon de Roths-
child. Gestun orphelinat, dont les beaux dor-
toirs et réfectoires peuvent contenir environ
quarante enfans des deux sexes. Ce bâtiment,
situé rue des Rosiers, n° 6, au Marais, con--
tient en outre une salle d'asile pour cent qua-
tre-vingts enfans, une école de garçons et une
école de filles, chacune de cent cinquante en-
fans plus le logement du directeur de l'école
des garçons et ceux des directrices de l'école
des filles et de salle d'asile.
La construction et l'ameublement ont coûté
plus de 200,000 fr. C'est un bel établissement
de plus que Paris devra à la générosité de la
famille de Rothschild.
Le Jardin-d'Hiver est menacé d'une-des-
truction prochaine. La Société des immeubles
de la rue de Rivoli vient d'obtenir, de la ville
de Paris, l'autorisation de construire une. rue
nouvelle sur l'emplacement de ce jardin, en-
tre l'avenue Montaigne et la rue Marbeuf.
La rue du Jardin-d'Hiver fera suite a celle
qui est projetée entre le pont des Invalides et
l'avenue Montaigne; elle aboutira à la grande
avenue des Champs-Elysées, après un par-
cours de 300 mèîres, à l'endroit où la rue de
Marbeuf y débouche, et aura 16 mètres de
largeur.
M. E. Pereirc, au nom de la Société des im-
meubles, s'est engagé, vis- à-vis Yle la-ville de
Paris, à couvrir de constructions les deux cô-
tés de la rue nouvelle," dès que la déclaration
= d'utilité publique aura été obtenue.
Une communication, qui partira en diago-
̃ nate de l'angle formé par le cours la Reine et
i l'avenue d'Àntin, entre le pont des Invalides et
la grande\avenue des Champs-Elysées, co'in-
̃ plétera le tracé adopté récemment par la ville
pour le nouveau quartier de-Chaillot.
On écrit de New- York, le 20 ji&i, à -la
Gazette des Tribunaux
« Oaoi qu'il en soit, Pàrod ne retournera pas en
• «France, » nous disait, en pesant chacune de ses
paroles, un ami intime de cet accusé à l'une des
1 dernières audiences de la seconde enquête et la
1 seule interprétation raisonnable à donner à cette
1 assertion prophétique était qu'il y avait un plan
d'évasion combiné par ses partisans et ses avo-
cats. ̃:
» Une circonstance s'est présentée qui a mer-
1 yeilleusement servi l'exécution de ce projet, en
• lui donnant une apparence1 légale; c'est donc un
nouvel épisode à ajouter aux divers incidens qui
ont signalé cette extraordinaire procédure.
Notre dernière lettre annonçait aux lecteurs
de la Gazette des Tribunaux qu'après laplaidoi-
rie de l'avocat de Parod, et les répliques dû con-
̃ seil du gouvernement français et du district– at–
̃ torney, le commissaire Botts avait signifié à tou-
• tes les parties qu'il ferait connaître sons peu de
̃ jours son opinion. Il les a convoquées, en effet,
1 pour le 17, dani le local ordinaire des séances,
.et, par une sentence longuement motivée a
déclaré qu'il ne se jugeait pas légalement inr-
̃ vesti de pouvoirs suffisans pour donner suite à la
seconde enquête provoquée par M. le consul de
̃ France et M. Tissendier; il a cité un grand nom-
̃ bro de commentateurs à l'appui de sa manière de
voir, et démontré que, suivant les lois américai-
nes, il aurait fallu une nouvelle demande en ex-
tradition pour autoriser une nouvelle enquête.
Passant même aux dépositions et aux renseigne-
mens fournis par l'accusation eu dernier .ressort,
il a ajouté qu'il n'avait trouvé aucun fait capable
elle s'était habillée en rose; et les détails de
son ajustement décelaient des velléités de co-
quetterie.
Claire, malgré son abattement, ne put s'em-
pêcher de lui en faire la remarque.
C'est quej'attends une visite, dit Hof-
tense. ̃
Une visite ? '.̃"̃ '̃ c
Qui t'intéresse autant que moi. "1
Que veux-tu dire ?
Je veux diri3, reprit Hortense, moitié sé-
rieuse, moitié badine, que tu as manqué de
confiance avec moi, et que mon intention est
de t'en punir aujourd'hui.
Sois moins éiiigmatique, dit Glaire.
Tu ne 'te souviens donc plus de notre
dernière causerie, il y a trois semaines?
Je m'en souviens mais quel rapport?.
–Tu m'avais parlé d'un jeune homme amou-
reux et malheureux.1
Hortense!
Claire rougit considérablement;
Seulement, tu avais oublié de me le faire
connaître, ou du moins de m'apprendre son
nom.
Mais je-ne le savais pas, alors; et môme
encore aujourd'hui je ne sais que son prénom.
René, n'est-ce pas ? •
Oui, murmura Glaire. '_̃
Eh bien! je suis plus avancée que tof, et
je peux té dire comment il s'appelle. Us'ap-,
pelle René de Verdières..
Ah 1 il est noble? prononça Claire avec
une expression de tristesse. •-•
Noble et riche.
Riche ce n'est pas le même.
Si,- répondit Hortense un héritage vient
'de le rendre possesseur d'une magnifique for-
tune. ̃ ̃̃••;̃ ,-̃"̃̃̃'̃̃̃'
Est-ce possible?
Je l'ai appris de sa bouche.
Tu l'as donc vu ?
Hier. v
En rencontrant le regard d'Hortense, Claire
se sentit inquiète..
Lui, riche dit-elle.
–Gelante surprend comme cela m'a surpris,
n'estrfl pas vrai? Passer tout à coup de l'ex-
trênje dénûment à l'opulence radieuse, quel-
rêv^i Hi«, manquant de pain peut-être.
Glaire tressaillit à an ressouvenir poignant!
Et aujourd'hui, contiaua Hortense, au-
jourd'bui.pj*ojïiené dans^une voi^re aux porr
t~a~ j
d'ébi'anler sa conviction première, et, qu en fin
de .cause, il n'y avait pas lieu à remettre Paroa
aux autorités françaises pour qu'elles l'envoient
devant ses Juges naturels. ̃
» Aussitôt après le prononcé -de Cet arrêt, 1 of-
ficier député du, marshai des Etats-Unis, sous
la garde duquel Pàrod avait etc. conduit à la cour,
a donné une eOi-diaie poigtide de main à son pri-
sonnier et l'a félicite de l'issue de son long pro-
cès. Eriiouré de plusieurs amis et de sps défen-
seurs. Parod a quitte la salle immédiatement,
tant il avait hùte de jouir de sa liberté. ̃̃
» Mais, il ne faut pas l'oublier, Parod n'était pas
seulement poursuivi criminellement, et, comme
tel, sous la sarde dft l'officier fédéral il était en-
core sous le coup d'une instruction civile en res-
titution de sommes volées, et, à ce titre, soumis
à un Pauliomiement de 800,000 dollars, faute du-
quel il appartenait au shëriff-geôlier de la prison
d'EIdridge-street, celle où Grellet est mort. Ce
shériff avait l'habitude de ne point accompagner
P;u-nd aux interminables séances de la procédu-
re en extradition il le savait en bonnes mains
quand il le remettait en celles du gardien fédé-'
irai seulement, il le faisait escorter de temps ^au-
tre par son fils, un jeune homme de dix-huit ans.
» Ce jeune homme se trouvait donc au pronon-
cé de l'arrêt, et, n'en saisissant pas immédiate-
ment toute îa portée, avait laissé Parod quitter
la salle, descendre les escaliers et gagner la rue.
Cependant, il se ravise, court après lui, lui met
la main sur l'épauleet lui ordonne de le suivre;
les avocats, MM. Galbraith et Towsend, lui de-
mandent l'exhibition de son warrant; il répond
qu'il n'en a pas.
» On remonte à la cour pour s'enquérir de l'of-
ficier fédéral si c'est par ses ordres que Parod-
est ressaisi; l'officier fédéral dit qu'à ses yeux
Parod est libre, et que les affairés du shérïff né"
sont pas les siennes. On revient dans la.rue; le
jeune homme veut engager une lutte avec son
débiteur, mais les avocats se mettent de la par-
tie, et, pendant qu'ils s'emparent de sa personne
et discutent le droit de ses prétentions, Parod
s'esquive avec un ami et disparaît.
» Quelques pas plus loin, il rencontre un capi-
taine depolice auquel il annonce effrontément sa
libération complète, court à l'hôtel embrasser sa
maîtresse, Félicité Debud, lui interdit toutes dé-
marches compromettantes, et,. toujours escorté
du même ami et rejoint par, ses avocats,- gagne
un gîte sûr où on n'a pu encore le découvrir.
pYoilà les faits. Depuis lors, le sl;ariff amis la
police en campagne; mais malheureusement pour
lui et sa responsabilité pécuniaire, "et heureuse-
ment pour Parod, il n'y a pas en ce moment de
police à Kevv- York, et une lutte politico-munici-
pale- a mis le désarroi dans les rangs des gar-
diens de l'ordre public. Parod a donc les plus
grandes chances de n'être pas- repris.
• » La..Compagnie poursuivra-t-elle les deux a-
vocals et l'ami complaisant pour avoir favorisé
l'évasion d'un détenu pour dettes ? Ils répondront
que le gardien était démuni d'un îitre légal, qu'ils
n'ont fait, au contraire, qu'aider l'exécution de la
sentence qui venait d'être rendue par le com-
missaire Bctts.
» Le shériff paiera-t-il les 500,000 dollars du
cautionnement du fugitif? On n'est pas shériff
quand on peut disposer de cette somme. L'affaire
en demeurera-t-elle là et toutes les poursuites
seront-elles éteintes? Non, sans doute, puisque
Parod a déjà réclamé, par l'organe d'un manda-
taire la restitution des sommes dont il a été dé-
pouillé au moment de son arrestation.
» Comme oh le voit, il y aura encore quelques
accessoires imporlansà à ce drame judiciaire, dont
les principaux acteurs appartiennent aujourd'hui
à la France. »
M. X. appartenant à une honorable
famille d'Elaples (Pas-de-Calais), jeune, bien
fait de sa personne, avait une passion jus-
qu'ici malheureuse pour la langue anglaise".
Son désir d'apprendre se traduisait sous tou-
tes les formes; mais, suivant le précepte de
J.-J. Rousseau, il voulait surtout apprendre
par l'oreille et non par les yeux, c'est à dire
qu'il préférait- une heure de conversation à
une journé d'étude de la grammaire.
Ces jours derniers, il-- parcourait les rues
d'Etaples flanqué de deux Anglais, faisant a-
vec eux un cours de littérature' anglo-françai-
se, entremêlé d'idiotismes franco-anglais, lors-
que l'un de ses professeurs lui dit avec un
flegme tout britannique « Vu vôloar speak
english very well, ct-môa donner à vô the very
bestdiciionary.il.
M. X. accepte avec -enthousiasmé la pro-
position faite avec 'tant de calme, suit l'An-
glais, capitaine de navire marchand, qui le
conduit à son bord, et sort, non de sa biblio-
thèque, mais de la dunette le dictionnaire dont
il était le paternel éditeur. C'était une jeune
miss, jolie et blonde. « There is, dit "le père,
the 'dtetionary que moâ présenté speak to
your father and give me your answer to mor-
roio early. "La jeune fille, pour' donner un é-
chanlillon de son savoir, fit violence à sa timi-
dité et traduisit à M. X.la pensée matrimo-
niale de son père.'
Les parens, voyant dans cette union le seul
remède à l'anglomanie de leur fijsy consenti-
rent au mariage, qui doit être célébré dès que
M. X, lira Shakspcare à livre ouvert.-
Que de fois la noble duchesse de Gloces-
ter, qui vient de s'éteindre octogénaire, a dû,
au plus beau temps de. sa jeunesse, maudire
son ranay?tle dangereux privilège qui s'y rat-
tachait de pouvoir prétendre h une haute u-
nion fille et sœur de roi, qu'elio a dû de fois
envier le sort des young Iddies, banalement
destinées à verser en famille de l'eau bouil-
Pourquoi me parles-tu de ce jeune hom-
me ?~dit Glaire avec effort; je l'ai oublié, j'ai
dû l'oublier. La mort de mon père a exclu de
mon cœur tout sentiment. D'ailleurs, M. René
n'était pas fait pour une pauvre fille comme
moi. Il est riche maintenant; tant mieux, c'est
que sans doute il a mérité de le devenir. Moi
aussi, j'avais fait un rêve.
̃ Elle s'arrêta brusquement.
Puis, mettant sa main dans celle d'Hortense
Farlons'd'autre chose, je t'en prie; les
larmes me font trop de mal.
Hortense ne la quittait, pas des yeux elle
mettait une joie cruelle dans cet examen.
Parlons de îa visite que tu attends, reprit
Claire.-
Eh mais c'est ce que je fais depuis un
quart d'heure.
Quoi la'personne qui va venir.
Tiens, regarde l ».'•
La porte du magasin s'ouvrait.
René de Verdières entra, accompagné du-
docteur Anselme.
La présence de ce dernier donnait une sorte
de solennité à la scène qui allait avoir lieu.
Ma jeune protégée I dit le docteur avec
surprise en apercevant Glaire.
Vous ïaconnaissaz donc? s'écria René.
Elle c'est presque ma fille.
Alors, docteur, dit René après un mo-
ment de silence, permettez-moi de vous de-
mander sa main.
En entendant ces paroles, prononcées avec
une émotion ,gra-ve, Claire cacha sa rougeur
dans le sein d'Hortense, qui, de son-côté, pâ-
lissait et semblait prête à défaillir.
Il m'a tout raconté, dit le docteur, qui
s'approcha de Claire mais vous, po.urquoi
m'avoir caché'ce beau petit roman ?
C'est que je n'y. croyais pas moi-même,
répondit-elle.
Chers enfans votre bonheur sera la der-
nière joie dé ma vieillesse.
Docteur, balbutia Glaire, une trop gran-
de distance me sépare -de M. René. C'est.
sa générosité. qui lui dicte un pareil mou-
vement ce ne peut pas être, sa raison.
Claire, ne me refusez pas, dit René je
ne vous-ai pas refusé, moi.
Avez-vous réfléchi aux reproches que
vous vaudra une semblable mésalliance, dans
le monde où vous êtes appelé désormais?
Ce monde, je n'ai à lui soumettre aucune
jejmfliM^kfeu jeguis libre,
hnte sur des feuilles de thé Qu'elle eût été
heureuse, H vingt ans, de pouvoir sacrifier
ses droits de naissance pour un prix moindre
encore que celui payé au modeste Esatl.
Né en 1776, comme son cousin le duc de
Glocester, la princesse Marie fut, dès le ber-
ceau, destinée à devenir son épouse. Elevés
ensemble dans cette douce idée, leur amitié
d'enfance se changea peu à peu en un sentit
ment plus tendre. Tous deux pourtant langui-
rent jusqu'à l'âge de quarante ans dans leurs
aspirations matrimoniales.
Let Revue Britannique nous donne ainsi
l'explication dé cette longue et cruelle at-
tente
«Le prince régent n'avait pas owe «nfans,
comme son père; il n'en syait qu uu, et du "xf
féminin. Vivant séparé de la princesse CàrOiiuc,
il était douteux qu'il lui vint jamais un héritier
mâle jusqu'au jour où il serait grand-père. La po-
litique dynastique dut prévoir que, lorsque la fille
du régent serait elle-même d'âge à se marier,
tous les trônes d'Europe étant l'un après l'autre
confisqués au profit de.Ia famille Ijonaparte, elle
pourrait bien être la première victime du bloças
continental. Si aucun prince étranger né së.prë^
'sentait, si Napoléon vainqueur poussait la haîtiè
de- ses ennemis insulaires jusqu'à déclarer la fille
du prince régent marchandise anglaise, comme
une cotonnade de Manchester ou le sucre de la-
Jamaïque, on serait fort heureux de lui faire é-
pouser. le duc de Glocester, plutôt qu'à la prin-
cesse l)Iarie.
» La pauvre princesse se réjouit donc -plus
qu'aucune fille d'Angleterre de la .chute du pre-
mier empire et de la restauration de toù'fc.çes prin-
ces du continent, qui pouvaient enfin prétendre à
la main de l'héritière présomptive de la maison
de Hanovre. Grande fut sa joie surtout quand ell©
vit arriverlda cour de Saint-James le peince d'O-
range, qui avait été d'abord désigné pour être
l'iieun ux mortel! Hélas cette union fut rompuèy
et il fut de nouveau question de donner la prin-
cesse Charlotte au duc dé Glocester.
» Par bonheur pour la princesse Marie, le prin-»
ce Léopold, aujourd'hui roi des Belges, parut à
l'horizon de ia cour d'Angleterre, et la princesse'
Charlotte déclara qu'elle ne voulait pas d'autre
époux que lui. Quelques semaines après le ma-
riage de la princesse Charlotte avec le prince
Léopold, le 22 juillet 1816, la princesse Marie et
le duc de Glocester furent enfin unis. Pendant
dix-huit ans, on les cita comme le couple mo-
dèle, et voici vingt ans que la duchesse était
aussi le modèle des veuves douairières, vivant
retirée autant que pouvait vivre retirée la grand'
tante de la reine; faisant un généreux usage de
ses revenus, se plaisant surtout à présider à des-
fêtes d'enfans, aimée, respectée de son entoura-
ge, le souvenir de son petit roman personnel pre-r
tant une auréole à, sa vieillesse populaire. »
Voici une singulière preuve de zèle reli-
gieux, citée par V Auxiliaire breton':
« Le 24 juin, les communes de Pouldavid et de
Pouldergat, près de Douarnenéi, devaient célé-
brer.brillamment la Fête-Dieu. A moitié chemin
des deux, on avait élevé un brillant reposoir, et
les habitans parcouraient la route en leurs plus
beaux habits. To"tà coup, neuf marins, pêcheurs
de sardines de la baie, se ruent sur le rqposoir,
et, au grand étonnement de tous, le détruisenti–
Pourquoi ? pourquoi ? disaient tous les paysans;
vous, bons catholiques, faites-vous un tel mal?–
C'était précisément parce qu'ils se disaient bons
catholiques que ces fous agissaient ainsi. Ils
^avaient demandé à porter la bannière de Poulder-r
gat, et le curé les avait refusés. Furieux d'un
refus-qui, dans les campagnes bretonnes, les pri-
vait d'un honneur très recherché, les neuf marins
se sont vengés en démolissant lé reposoir.
» Mais est-ce tout ? Prebablement non, car là
justice informe. »
On lit dans lé Droit
̃, « Avant-hier, à nouf heures uu quart du matin,
le feu s'est manifesté avec une grande violence
dànsl'usine à gaz" de Saint-Dénis, située rouie de
Stains. L'administration faisait exé juter des; ré-
parations dans la chambre aux vannes, et l'un des
ouvriers, le nommé. R. serrurier-mécanicien*
était occupé à Tune de ces vannes., où existait une
fuite de gaz très prononcée, lorsque .(oul-à -coup
une forte explosion eut lieu, et, H. fut lancé à
l'autre extrémité de cette pièce;. lia un instant,
"tout fat en feu.
» Quoique très grièvement bltssé, l'ouvrier.
parvint a sortir dé cette fournaise p.r une brè-
che pratiquée pour l'exécutionides travaux. Après
avoir reçu les premiers soins, il Kit transporté
dans son domicile. N
» Cependant, les autres ouvriers de l'établisse-
ment étaient accourus. Aidés .des sapeurs-pom-
piers et des habitans de la commune, ils parvin-
rent à étouffer l'incendie. Toutes les vitres, avaient
été brisées, et le plancher de la chambre aux
vannes était entièrement détruit.
» D'après 'enquête, ce sinistre est attribue a
l'imprudence des- ouvriers loadeurs, qui, pour
souder des tuyaux, avaient fait allumer Un four-
neau de charbon à peu de distance de la fuite de,
gaz. Le feu à pris au moment où un garçon fon-
deur, tournant le dos à cette fuite; activait à
l'aide d'un soufflet ia combustion du charbon.
Ces-ouvriers ont reçu des brûlures au visage et
aux mains, et le sieur Hugues, contre-maître de
l'usine, qui était accouru à la première alarme
pour porter, secours, a eu les cheveux et la barbe
brûlés v »
Depuis trois ans, la commune de Jon-
quère (Oise) était désolée par des incendies
périodiques évidemment dus à la malveil-
lance.
René est orphelin, ajouta le docteur.
–̃ Ah! s'écria Claire, frappée par ce noa«i
veau lien de sympathie.
Et ses yeux plus attendris se levèrent sués
le jeune homme.
Hortense était livide.
Allons, n'hésite plus, "dit-elle à Claire;
l'orphelin peut bien épouser l'orpheline; Glaira
Bertholet peut bien- devenir la femme de
René de Verdières.
René crut avoir mal entendu.
Claire. Bertholet ? demanda-t-il à de-l
mi-voix au docteur.
Oui; son père était ce malheureux ou-
vrier dont vous avez peut-être appris la mort;,
il travaillait aux démolitions d'une petite ruai
Toisine de la place du Carrousel il est tombé
d'un.
Le docteur Anselme n'acheva pas, car.ils'a^
perçut que René venait de s'affaisser sur un©.
chaise..
Qu'avez-vous, grand Dieu r
Il était évanoui..
Claire se leva et accourut précipitâmasenU.
Hortense demeura à son comptoir.
C'est un étourdissement murmura le
docteur"; le manque d'air peut-être. 1
Il tira quelques sels de son habit et les fif
respirer à René.,
Les premières paroles que celui-ci articula
en revenant à lui » 11
Bertholet. la fille de Bertholet
La mort de votre pèré l'aura impressions-
né trop vivement, dit le docteur en se rétour-
nant vers Claire. js ̃̃ > ̃̃
Croyez-vous?
Monsieur Anselme a raison dit Hortérisë
d'une voix calme, mais où perçait une pointe
ironique.
Gettè voix produisit un effet singulier sur
René.
Il se redressa tout à coup, et, d'un air égaré;
Partons! dit-il au docteur en lui serran*
le bras; partons i "̃'
Soit; votre voiture est au eoin de la rue,
je vais là faire avancer.
Non, le grand air me fera du bien
Mais dans l'état où vous êtes.
Partonstout de suite dit René en entrai
nant convulsivement le docteur. ̃
CHARLES MONSELËÎ.
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