Presse et revues
Titre : L'Alsace française : revue hebdomadaire d'action nationale
Éditeur : [s.n.] (Strasbourg)
Date d'édition : 1930-12-21
Contributeur : Bucher, Pierre (1869-1921). Directeur de publication
Contributeur : Jaeger, Jules-Albert (1898-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34440169p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 décembre 1930 21 décembre 1930
Description : 1930/12/21 (A10,N51). 1930/12/21 (A10,N51).
Description : Collection numérique : Collections de la... Collection numérique : Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
Description : Collection numérique : Comité alsacien d'étude et... Collection numérique : Comité alsacien d'étude et information
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4766683b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-50983
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/06/2018
■•■■■ ~ ^ s- T.,T.
Vue de la Station de Thann
d'après une aquarelle offerte par M. Nicolas Kœchlin
geait à un'' ligne semblable sur la rive droite du
Rhin. La vieille concurrence pour la canalisation du
commerce reprenait; si les Allemands avaient agi
plus vite, ils auraient pu espérer détourner il leur
profit la circulation qui usait de préférence, depuis
.longtemps, des larges routes rurales, bien entretenues,
plantées d'arbres et jalonnées d'e relais accueillants.
Nicolas Kœchlin demanda et obtint après vote d'ur-
gence par les Chambres, en mars 1838, la concession
de la ligne de Strasbourg à Baie, il laquelle on avait
joint le tronçon Mulhouse (Lulterbach) Thann que les
entrepreneurs voulaient construire d'abord, à titre
d'expérience. La hardiesse était grande, en présence
d'une opinion publique méfiante, et d'e difficultés de
réalisation sur lesquelles nous n'insisterons pas au-
jourd'hui.
Le tronçon en question fut le premier exploité; nous
dirons peut-être plus tard les fêtes qui marquèrent
l'inauguration de la grande ligne; ; « L'Industriel Alsa-
cien », (1) publia lors de l'ouverture de la petite, un
numéro spécial dont nous extrayons le passage sui-
vant :
INAUGURATION DU CHEMIN DE FER
DE MULHOUSE A THANN
« Pour répondre à la vive et juste impatience de
nos abonnés, et satisfaire à la fois notre empresse-
ment à rendre hommage il ceux qui ont doté l'Alsace
d'une nouvelle source de richesse et de prospérité.
nous publions un supplément extraordinaire, conte-
nant tous les détails que nous avons pu recueillir sur
l'inauguration du chemin de fer de Mulhouse à
Thann.
Dès la veille déjà, la ville de Mulhouse avait, pris
un aspect de fête. De nombreux équipages arrivaient
de toutes les directions ; tous les hôtels étaient en-
combrés d'étrangers, notamment de Bâlois, jaloux de
juger par eux-mêmes de l'exécution d'une entre-
prise se rattachant à celle qui doit, d'ici à peu de
temps, unir leur ville à Mulhouse et à la France. (2).
..................................................
Nous nous empresserons d'ajouter que, si les me-
sures d'ordre prises en vue d'e cette solennité, ont em-
(1) « L'Express » d'aujourd'hui. Les gravures sont extraites de
la Notice publiée par Grosseteste (Notes et documents histori-
ques) dans le Bulletin spécial de la Société industrielle de Mul-
house, décembre 1889.
(2) La ligne de Bàle à Strasbourg fut inaugurée le 19 sep-
tembre 1841.
péché qu'il soit arrivé le moindre accident, un doit,
MI rendre grâce à MM. les commissaires de l'une et
l'autre ville, dont l'activité, excitée par l'enthousiasme
de la population et par l'affluence d'étrangers accou- .
rus de loin pour jouir de la nouveauté.de ce spectacle,
ne s'< st pas ralentie un seul instant, et mérite les plus
grands éloges. A Mulhouse comme à Thann d'ail-
leut.--. l'autorité n'avait rien négligé pour prévenir-les
accidents ; aussi l'ordre le plus parfait a-t-il régné
perdant toute la durée de la fête. Notre garde munici-
pale ( l la gendarmerie étaient sous les armes dès le
m.'• lin, et ont su faire respecter leur consigne avec
te nie la prudence qu'on aime à voir à un corps et
mé.
Malheureusement le temps n'a pas voulu s'associer
il tous les brillants projets qui avaient été formés pour
la journée. La pluie n'a pas discontinué de tomber ;
c'est sous t'abri des parapluies, dans la boue, que
conviés et curieux ont commencé il célébrer l'ouver-
ture du premier chemin de fer d'Alsace.
Malgré ce fâcheux contre-temps, le ter septembre
1839 a été, pour les villes de Mulhouse et de Thann,
un de ces jours mémorables, qui laisseront en Alsace
de profonds et heureux souvenirs.
Dès le matin. la population de Mulhouse et des
villages environnants s'était portée en masse au point
de départ, établi près de la fonderie de MM. André
Kœchlin (1) el,Cie. Cette foule de curieux avides s'é-
tendait aussi, il une distance très avancée, sur les li-
gnes bordant la voie de fer; et de la station, on aper-
cevait la même affluence à Dornach .
A 8 heures, MM. Nicolas Koechlin et frères, conces-
sionnaires des chemins de fer d'Alsace, recevaient à
la station provisoire de Mulhouse, les nombreuses
personnes qui avaient répondu il leur invitation.
Nous avons vu arriver successivement M. Brel, pré-
fet du Haut-Rhin, M. Doll, sous-préfet d'Altkirch, M.
Thinel, sous-préfet de Belfort, M. le baron de Reinach,
pair d'e France, MM. de Golbéry, Pflieger, Struch, dé-
putés du Haut-Rhin; M. André Koechlin, maire de
la ville de Mulhouse et ses deux adjoints, le clergé ca-
tholique et protestant, le rabbin, ainsi qu'un grand
nombre de fonctionnaires de l'ordre administratif et
judiciaire, et de notabilités manufacturières CÚl dé-
partement.
Nous avons aussi remarqué avec plaisir la présen-
ce à celle fête industrielle, de M. le colonel Mar-
(1) Cousin de Nicolas.
Vue de la Station de Thann
d'après une aquarelle offerte par M. Nicolas Kœchlin
geait à un'' ligne semblable sur la rive droite du
Rhin. La vieille concurrence pour la canalisation du
commerce reprenait; si les Allemands avaient agi
plus vite, ils auraient pu espérer détourner il leur
profit la circulation qui usait de préférence, depuis
.longtemps, des larges routes rurales, bien entretenues,
plantées d'arbres et jalonnées d'e relais accueillants.
Nicolas Kœchlin demanda et obtint après vote d'ur-
gence par les Chambres, en mars 1838, la concession
de la ligne de Strasbourg à Baie, il laquelle on avait
joint le tronçon Mulhouse (Lulterbach) Thann que les
entrepreneurs voulaient construire d'abord, à titre
d'expérience. La hardiesse était grande, en présence
d'une opinion publique méfiante, et d'e difficultés de
réalisation sur lesquelles nous n'insisterons pas au-
jourd'hui.
Le tronçon en question fut le premier exploité; nous
dirons peut-être plus tard les fêtes qui marquèrent
l'inauguration de la grande ligne; ; « L'Industriel Alsa-
cien », (1) publia lors de l'ouverture de la petite, un
numéro spécial dont nous extrayons le passage sui-
vant :
INAUGURATION DU CHEMIN DE FER
DE MULHOUSE A THANN
« Pour répondre à la vive et juste impatience de
nos abonnés, et satisfaire à la fois notre empresse-
ment à rendre hommage il ceux qui ont doté l'Alsace
d'une nouvelle source de richesse et de prospérité.
nous publions un supplément extraordinaire, conte-
nant tous les détails que nous avons pu recueillir sur
l'inauguration du chemin de fer de Mulhouse à
Thann.
Dès la veille déjà, la ville de Mulhouse avait, pris
un aspect de fête. De nombreux équipages arrivaient
de toutes les directions ; tous les hôtels étaient en-
combrés d'étrangers, notamment de Bâlois, jaloux de
juger par eux-mêmes de l'exécution d'une entre-
prise se rattachant à celle qui doit, d'ici à peu de
temps, unir leur ville à Mulhouse et à la France. (2).
..................................................
Nous nous empresserons d'ajouter que, si les me-
sures d'ordre prises en vue d'e cette solennité, ont em-
(1) « L'Express » d'aujourd'hui. Les gravures sont extraites de
la Notice publiée par Grosseteste (Notes et documents histori-
ques) dans le Bulletin spécial de la Société industrielle de Mul-
house, décembre 1889.
(2) La ligne de Bàle à Strasbourg fut inaugurée le 19 sep-
tembre 1841.
péché qu'il soit arrivé le moindre accident, un doit,
MI rendre grâce à MM. les commissaires de l'une et
l'autre ville, dont l'activité, excitée par l'enthousiasme
de la population et par l'affluence d'étrangers accou- .
rus de loin pour jouir de la nouveauté.de ce spectacle,
ne s'< st pas ralentie un seul instant, et mérite les plus
grands éloges. A Mulhouse comme à Thann d'ail-
leut.--. l'autorité n'avait rien négligé pour prévenir-les
accidents ; aussi l'ordre le plus parfait a-t-il régné
perdant toute la durée de la fête. Notre garde munici-
pale ( l la gendarmerie étaient sous les armes dès le
m.'• lin, et ont su faire respecter leur consigne avec
te nie la prudence qu'on aime à voir à un corps et
mé.
Malheureusement le temps n'a pas voulu s'associer
il tous les brillants projets qui avaient été formés pour
la journée. La pluie n'a pas discontinué de tomber ;
c'est sous t'abri des parapluies, dans la boue, que
conviés et curieux ont commencé il célébrer l'ouver-
ture du premier chemin de fer d'Alsace.
Malgré ce fâcheux contre-temps, le ter septembre
1839 a été, pour les villes de Mulhouse et de Thann,
un de ces jours mémorables, qui laisseront en Alsace
de profonds et heureux souvenirs.
Dès le matin. la population de Mulhouse et des
villages environnants s'était portée en masse au point
de départ, établi près de la fonderie de MM. André
Kœchlin (1) el,Cie. Cette foule de curieux avides s'é-
tendait aussi, il une distance très avancée, sur les li-
gnes bordant la voie de fer; et de la station, on aper-
cevait la même affluence à Dornach .
A 8 heures, MM. Nicolas Koechlin et frères, conces-
sionnaires des chemins de fer d'Alsace, recevaient à
la station provisoire de Mulhouse, les nombreuses
personnes qui avaient répondu il leur invitation.
Nous avons vu arriver successivement M. Brel, pré-
fet du Haut-Rhin, M. Doll, sous-préfet d'Altkirch, M.
Thinel, sous-préfet de Belfort, M. le baron de Reinach,
pair d'e France, MM. de Golbéry, Pflieger, Struch, dé-
putés du Haut-Rhin; M. André Koechlin, maire de
la ville de Mulhouse et ses deux adjoints, le clergé ca-
tholique et protestant, le rabbin, ainsi qu'un grand
nombre de fonctionnaires de l'ordre administratif et
judiciaire, et de notabilités manufacturières CÚl dé-
partement.
Nous avons aussi remarqué avec plaisir la présen-
ce à celle fête industrielle, de M. le colonel Mar-
(1) Cousin de Nicolas.
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