Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1948-03-26
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1948 26 mars 1948
Description : 1948/03/26 (A45,N1105). 1948/03/26 (A45,N1105).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4747696q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/01/2019
26-3-48
L'HUMANITE
Bidault a choisi...
L
E journaliste américain
Walter W^nchell, celui-là
même que Vychinski dési
gnait devant les Nations
Unies comme un provocateur à la
guerre,, écrivait le 12 mars, dans
un article reproduit par toute une
« chaîne » de journaux aux Etats-
Unis : « Il faut s'attendre à ce que
les Etats-Unis prennent des me
sures énergiques et peut-être
sensationnelles avant les élections
du 18 avril en Italie, »
Ces propos, qui annoncent en
fait une « démonstration » militaire
ou navale destinée à impression
ner le peuple italien, ont un ca
ractère de gravité particulière
si l'on songe qu'ils ont été confir
més par des articles analogues
dans le « New York Herald » et
le « New York Times ».
D.'ores et déjà, il est certain
que le Département d'Etati est
décidé à mettre en question le
verdict du peuple italien. « Si
même il y avait 90 % de voix
communistes en Italie, écrit le
« New York Herald », on ne pour
rait pas considérer qu'il s'agit de
l'expression de la volonté popu
laire... » 1
Voilà les gens, voilà le parti
qui accusent l’U.R.S.S. d'être in
tervenue dans la crise tchécoslo
vaque 1
L'intervention américaine dans
les affaires d'Italie, après la
Grèce, après la Turquie, fait
courir à la paix un danger im
mense. Car, encore une fois, ce
n'est pas seulement de Togliatti
ou de Nenni qu'il s'agit, mais de
la paix, il s'agit de votre ville,
il s'agit de votre village...
La résolution américaine d'inter
venir militairement dans la pénin
sule, les contacts d'états-majors,
une tentative systématique de
discréditer l'O.N.U. en remettant
ses décisions en question, en par
ticulier dans l'affaire de Palestine,
le coup de Trieste enfin, telle est
la contribution du parti américain
à la pacification du monde au
cours des dernières semaines !
A la question « qui veut ^la
guerre ? », quel homme honnete
n'est pas obligé de répondre : le
parti impérialiste américain ?
Aussi bien tout cela est devenu
si évident que 1 on voit les amis
socialistes de M. Spaak s inquié
ter soudain et critiquer certains
aspects de la. politique « occiden
taie » dans l'affaire de Palestine
comme dans celle de Trieste. En
Angleterre même, il se confirme
que Bevin n'était pas particuliè
rement chaud pour le « coup de
Trieste », ce qui explique que la
Grande-Bretagne n’ait pas absolu
ment fermé la porte à un règle
ment Halo-yougoslave du problè
me. C'est là sans doute un nouvel
aspect de l'antagonisme qui con
tinue à opposer la Grande-Breta
gne aux Etats-Unis au sein de la
coalition.
La vérité est que le Département
d'Etat ne peut compter, d'une
façon absolument certaine, que
sur Bidault,
Il est, lui, sans réticence, prêt
à toutes les besognes.
Supposez que le Quai d'Orsay
ait été informé (par notre ambas
sadeur à Rome, par exemple) des
intentions pacifiques et de l'atta
chement absolu du Front ''Démo
cratique italien à la Constitution,
supposez que, par ailleurs, il ait
eu connaissance, à la suite du
« coup de Trieste », de certains
projets officiels italiens relatifs à
la Tunisie ?
Cela n'empêcherait pas, cela
n'empêche pas, en fait, M. Bidault
de se faire l'agent électoral de
gens qui, dans quelques mois,
forts du « précédent » de Trieste,
reposeraient la question de Tunis,
après avoir, par leurs appels à
l'intervention américaine, menacé
le monde d'une catastrophe.
M. Bidault, ayant à choisir entre
le risque de guerre et la paix/
entre la France et un chauvinisme
italien qui nous ramène au plus
beau temps des « accords » Laval-
Mussolini, renchérit sur Sevi.o,
renchérit sur Spaak, et choisit le
risque de guerre.
Pierre COURTADE.
SALUT à Luis Carlos PRESTES!
CHER CAMARADE PRESTES,
A l’occasion de ton cinquantième anniversaire, le Parti Co mm n.
niste Français t’adresse son fraternel salut.
Au moment où la réaction brésilienne, au service de l’impérialisme
américain, vible la Constitution républicaine, met le Parti Commu
niste Brésilien hors la loi, chasse ses élus du Parlement et te poursuit
de sa haine, nous t’assurons de la sympathie des communistes fran
çais et du peuple de France.
Nous saluons en toi le valeureux leader du peuple brésilien, que
rien n’empêchera de lutter à la tête du Parti Communiste pour la
liberté, pour le progrès et pour l’indépendance du Brésil.
Le peuple français comprend d’autant mieux l’importance et la
portée de la lutte des communistes brésiliens contre la mainmise des
impérialistes yankees, que nous avons à lutter, nous aussi, contre
les mêmes impérialiste» qui veulent faire de la France une colonie
des Etats-Unis.
Dans la grandiose bataille que mènent les forces de démocratie
et de paix contre les impérialistes fauteurs de guerre et contre leurs
valets, le peuple français est certain que le peuple brésilien, sous la
conduite de son Parti Communiste, fera reculer ses ennemis et mar
chera vers la victoire.
Reçois, cher camarade Luis Carlos Prestes, nos vœux de bonne
santé, l’assurance de notre solidarité de combat ©t l’expression de
nos sentiments de fraternelle amitié.
Maurice THOREZ, Jacques DUCLOS, André MARTY,
Léon MAUVAIS, Marcel CACHIN.
Hier, à l'occasion de la Fête de l'Indépendance hellénique
LES PARISIENS ONT EXPRIME
LEUR SOLIDARITE ENVERS
L’ARMEE DE MARKOS
Hier soir, à. 18 heures au Palais
de la Mutualité, le Comité français
d’aide à la Grèce démocratique or
ganisait une soirée commémorati
ve à l’occasiftn de la fête nationale
de l’indépendance hellénique.
Au bureau, on remarquait les
personnalités suivantes : Madelei
ne Braun, Mme Jean-Richard
Bloch, Simone Téry, Paul Eluard,
Yves Dellac,. Gaston Monmousseau,
Jean Guignebert, Marius Patinaud,
Marc Dupuis, André Lunet, Jean
Marcenac, etc...
Après Je-an Guignebert, qui a
exalté la lutte traditionnelle du
peuple grec contre ses envahis
seurs, et montré que l’Armée Dé
mocratique du général Markos
poursuit le combat pour la liberté
et l’indépendance nationale, Paul
Eluard a récité deux magnifiques
poèmes en l’honneur de la Grèce
fibre.
Avant la partie artistique, de
nombreuses délégations sont ve-
nues apporter à la tribune leur sa
lut à la Grèce Démocratique, en
même temps que le produit de
leurs collectes pour les patriotes
hellènes. Signalons notamment les
délégations des ouvriers de B.O.M/
A.P., de S.N.-E.C.M.A.-Kellerrnan,
des Constructions téléphoniques,
l’Union des Femmes Françaises,
les Jeunes Filles de France, le Se
cours Populaire, la Bataille So
cialiste, les syndicats du Bâtiment
et de l’alimentation, etc.
Le* socialistes belges
doivent reconnaître que
Truman « va trop fort »
Bruxelles, 25 mars. — Le jour
nal socialiste « De Peuple » at-ta-
que aujourd’hui certaines des deci-
sions prises récemment par les
Etats-Unis en politique internatio
nale.
« Hiêr, écrit ce journal, les
Grandes puissances et notamment
les Etats-Unis ont répudié la. deci
sion de rassemblée générale sur
le partage de la Palestine. Le pé
trole et les positions stratégiques
du Proche et Moyen-Orient Vont
emporté sur la volonté de la tnajo-
rité des Notions unies.
« Aujourd’hui on dénonce spec
taculairement une des clauses es
sentielles du traité de paix avec
l’Italie. Qui nous dit que demain
on ne réclamera pas pour Ifs mê
mes raisons « anticommunistes »
la restitution à l’Allemagne des ter
ritoires annexés p,ar la Pologne ou
le retour au Japon des lies cédées
à la Russie T En présence de ce
glissement dangereux de la politi
que occidentale il appartient aux
socialistes de réaffirmer résolument
leur position ,
« Nous, socialistes démocrates,
nous croyons à la nécessité de'e trai
tés internationaux. Nous sommes
persuadés que le prestige de l’O.N.
U. est une condition indispensable
d’une paix durable. Aussi regret
tons-nous profondément la façon
dont a été faite la déclaration de
Turin et la volte-fa.ee au conseil de
sécurité. »
Que pense M. Spaak, président
du Conseil et ministre des Affaires
étrangèree de Belgique de cet ar
ticle paru dans l’organe central de
son propre parti ?
Ces critiques prouvent que l'op
position croissante des peuples â
la politique du « chiffon de pa
pier » pratiquée par les fauteurs de
guerre porte ses fruits. Les diri
geants socialistes de droite sotit
obligés d’en tenir compte... du
moine dans leurs écrits.
Mais cela ne diminue en rien
leur responsabilité.
La pression des masses populai
res doit s’accentuer pour obtenir
des changements réels et non ver
baux !
S L’UNION DES FEMMES ANTI
FASCISTES ESPAGNOLES orga
nise, salle des Sociétés Savantes,
28, ru? Serpente, demain samedi
27 mars, de 20 heures à l’aube, un
bal masqué au profit des femmes
emprisonnées en Espagne.
La Pologne offre
à la Tchécoslovaquie
un accès
à la BALTIQUE
Pragw», 25 mars. — Le Conseil
de coopération économique polono-
tchécoslovaque a clôturé hfer ses
travaux.
Le chef de la délégation polo
naise, Hilary MINC, ministre de
l’Industrie et du Commerce, a ex
posé un programme destiné â don
ner des facilltAs commerciales à. la.
Tchécoslovaquie et notamment des
débouchés sur la mer Baltique.
Selon l’agence tchécoslovaque,
H. Mine a insisté sur les points
suivants :
1. — « Les eaux territoriales po
lonaises de la mer Baltique devront
devenir dans un proche avenir une
mer tchécoslovaque. Pour ci-Aa, il
faut créer, a-t-il poursuivi, des
conditions telles que la Tchécoslo
vaquie cesse d’être un Etat exclu
sivement, continental et puisse
avoir .accès à la m-er. »
2. — Coopération très étendue en
tre les deux pays dans le domaine
de la production et de la distribu
tion des marchandises et en ce qui
concerne l’échange de la main-
d'œuvre.
3. — Coordination de la produc
tion du bassin de la Dombrowa,
en Silésie polonaise, et du bassin
d'Ostrawa, en Moravie,
Marshall révèle :
La France
a demandé
du matériel
militaire
aux Etats-Unis
Washington, 25 mars. — Au cour s
d'une conférence de presse qu’il a
tenue aujourd’hui, le secrétaire
d’Etat américain Marshall a pré
cisé que LA FRANCE AVAIT DE
MANDE AUX ETATS-UNIS DE
LUI FOURNIR DU MATERIEL
MILITAIRE. Il a, ajouté que cette
demande avait été prise en consi
dération.
Conférence militaire
« occidentale » en secret ?
Cependant, le Daily Mai.l du
18 mars publiait l’information sui
vante :
« Des officiers des armées amé
ricaine, britannique et française
vont étudier en commun à Paris,
à partir du 30 mars, les tactiques
de guerre de la cavalerie et de
l’arme blindée.
« On annonce que d’autres armées
d’Europe occidentale seront égale
ment représentées à cette confé
rence qui durera huit jours .
« Les premières rencontres auront
lieu à Paris, puis des démonstra
tions seront organisées à Saint-
Cyr, Saumur et ailleurs. »
FORRESTAL réclame
trois milliards de dollars
supplémentaires pour le
budget militaire
Aujourd’hui, lp secrétaire â la
Guerre FORRESTAL A DEMAN
DE AU CONGRES TROIS MIL
LIARDS DE DOLLARS DE CRE
DITS SUPPLEMENTAIRES DES
TINES A AUGMENTER LE BUD
GET MILITAIRE DES ETATS-
UNIS.
Ce supplément porterait â envi
ron 14 milliards de dollars les som
mes demandées par le gouverne
ment pour subvenir aux dépenses
militaires
Forrestal est également revenu
sur la nécessité d’augmenter les
effectifs. Les mesures qu’il a pro
posées porteraient les forces ar
mées à 1.734.000 hommes.
Au cours de la partie artistique, de gracieuses jeunes filles, en tunique,
ont fait revivre les danses de la Grèce antique (Photo\* Huma*.)
La a Charte internationale du commerce »
est signée à La Havane
CRIME CONTRE L’INDUSTRIE
ET L’AGRICULTURE FRANÇAISES
La Havane, 25 mars. — La Con
férence internationale du commer
ce, qui se déroulait à La Havane
depuis novembre dernier, a pris
fin hier. Les représentants de 53
pays, dont la France, ont signé la
« Charte du commerce Internatio
nal » dont les grandes lignes
avaient été élaborées à Genève au
cours de la Conférence d’avril-août
1947.
Les délégués polonais qui assis
taient à la- Confèrence de La Ha
vane ont refusé de signer la
« Charte », qui assure l’hégémonie
aux Etats-Unis sur le marché mon_
dial. L’Argentine a également re
fusé de signer ce texte, le considé
rant « insuffisant ».
La « Charte » préconise essen
tiellement les mesures suivantes :
1° abaissement puis suppression
des protections douanières ;
2° suppression progressive des
contingentements d’importation- ;
3° interdiction des accords com
merciaux bilatéraux et établisse
ment de la «liberté du commerce».
En ce qui concerne la France,
la signature de ce texte constitue
une catastrophe économique. La
« Charte », qui,profite uniquement
aux trusts américains, ouvre sans
réserve le marché français aux
produits d’outre-Atlantique,
Etant donné la puissance de
production des Etats-Unis, dans le
domaine agricole aussi bien qu’in
dustriel, ils peuvent concurrencer
sans difficulté notre production
nationale. C’est la ruine des
paysans français, le chômage de
plus en plus important dans nos
usines.
120.000 employés
en grève en Italie
Rome, 25 mars. — Les employés
de nombreux magasins de la ca
pitale, ainsi que les employés des
assurances çt les fonctionnaires
des tribunaux sur tout, le terri
toire seront en grève demain ma
tin .
Le nombre total des grévistes
est évalué à 120.000.
Elections en Tchécoslovaquie
le 23 mai
PRAGUE, 35 mars (Reuter). —
Le cabinet tchécoslovaque a déci
dé aujourd’hui que les élections
générales auront lieu en Tchéco
slovaquie le dimanche 23 mai.
Aussi ridicules que canailles 1
Washington, 25 mars. — Sur un ton
mystérieux et dramatique, M. Sullivan,
secrétaire américain à la Marine, a don
né è, entendre aujourd’hui que des sous-
marins soviétiques avalent été signalés
sur les côtes des Etats-Unis, et que
c’était un signe avant-coureur des pi
res événements... Après les soucoupes
volantes, les sous-marins fantômes.
Scandaleuse persécution
contre les républicains
espagnols à Tanger
Tanger, 25 mars. — La Commis
sion internationale de contrôle, cé
dant aux pretssions du délégtié
franquiste à Tanger, vient d’ordon
ner r ex-pulsion de la zone interna
tionale de quatre ouvriers républi
cains espagnols : José-Nunez Mo-
reno, ancien secrétaire de la So
ciété des ouvriers menuisiers, et
Salvador Garcia, Ambrosio Moreno
et Manuel Lopez, respectivement
président, secrétaire et trésorier de
l’Association des travailleurs du
bâtiment.
Cet ordre d’expulsion qui frappa
de,s ouvriers originaires de Tanger,
à. qui l’on reproche leurs activités
syndicales de défense des intérêts
de leurs camarades de travail, est
un acte arbitraire, illégal et cons
titue une violation flagrante du
droit international et des statuts
(de la zone de Tanger.
D’autre part, le délai de quatre
jours accordé à ces républicains et
l’impossibilité où ils sont de ga
gner les pays d’Europe où 113 se
raient en sécurité, ne signifient
rien d’autre que leur remise aux
autorités franquistes du Maroc
espagnol, c’est-à-dire la prison, la
torture et la mort.
Entretien Moletav-Pekkala
Moscou, 25 mars (U.P.) — M.
Mauno Pekkala, premier ministre
du gouvernement finlandais, s’est
entretenu avec Molotov.
c&ttantian ! c/lttenti&n !
A PARTIR DE DIMANCHE PROCHAIN...
De Saint-Quentin
à Villers-Cotterets
(De notre envoyé spécial, Georges ROYER)
C ’EST le temps où l’on sème
l’avoine et où l’on plante les
pommes de terre. Les colzas
ont besoin de sulfatage. Sous
le ciel encore gris mais merveilleu
sement lumineux de ce début de
printemps les plaines mamelon
nées de l’Aisne s’éveillent aux
« grands travaux ».
Mais, fait inaccoutumé, depuis
vendredi dernier, dans le Saint-
Quentinois les champs présentent
à toute heure du jour le spectacle
d’une torpeur qui n’a rien de mé
ridienne. Il y a grève des ouvriers
agricoles et le mouvement s’est
étendu au Solssonnais, jusqu’à
Villers-Cotteret et Fère-en-Tarde-
nois.
Pour imposer leur droit
Le motif est simple : Le mouve
ment ouvrier dans les campagnes
— qui a mené l’année dernière
en Seine-et-Mame, une mémorable
bataille — a obtenu qu’un minis
tre pose sa signature sous un tex
te qui reconnaissait le principe de
la parité des salaires agricoles et
industriels.
Les féodaux de l’agriculture pré
fèrent n’en pas tenir compte et le
gouvernement ne tient visiblement
pas à faire respecter ses engage
ments. Il ne restait aux travail
leurs des campagnes que la res
source de batailler pour Imposer
leur droit.
Sur la placette de Séraucourt-le-
Grand, entre la mairie et la salle
cofcnmune, devant un panneau d’af
fichage où sont annoncés un bal
de nuit, une vente par adjudication
et le dernier conseil de révision,
un groupe d’ouvriers des champs
discutent, une jambe passée en
travers du cadre du vélo. La grève
tient bon et il n’y a que le gros
exploitant du lieu, la Compagnie
Nouvelle des Sucreries Réunies
(2.000 ha de terre) pour donner
quelques signes de lassitude.
Le journalier veut ses 47 fr. 62 !
Et depuis décembre ! Car entre
décembre et mars, alors que les
salaires dans l’industrie étaient —
si l’on ose dire — « rajustés », son
gain horaire était, resté à 31 fr. 40.
Pour le même dur labeur, un
journalier du Nord a 50 fr. 50. On
offre à celui de l’Aisne 41 fr. 50.
A partir du mois de mars et sans
rétroactivité !
Alors, ça ne marche pas.
Pas de quoi acheter son tabac
— Bah. a dit un gros exploitant,
avec 41 fr. 50 vous avez largement
assez pour vivre !
Venant d’un hobereau, botté et
ganté, la plaisanterie était d’assez
mauvais goût.
— Bah ! a dit le préfet socialis
te, vous autres ouvriers agricoles
avez de nombreux avantages !...
— Quels avantages t Le loge
ment f Interroge mon journalier ;
je le paye 280 francs por mois. La
terre à pommes de terre t 1.460 fr.
l’an. Les produits de la ferme t
140 francs un ballot de paille,
16 fr. 20 le litre de lait, 225 francs
l’huile, 180 francs les haricots, 50
francs le sucre... Quand j’ai réglé
tout ça c’est ■ juste s’il me reste
assez pour ne pas me priver tota
lement de viande et de tabao !
Manœuvre des patrons
et du gouvernement
Mais l’ouvrier agricole d’aujour
d’hui n’est plus un serf. Il sait lire
un journal, avoir dans sa poche
une carte syndicale et défendre son
droit.
Qu’on ne s’y trompe pas ! L’Ais
ne sert ici de terrain d'exnérienre
pour une plus vaste opération na
tionale. Et pourquoi préteisément
ce département ?
C’est le pays de la plus grosse
culture. « Quand on va de Sois-
sons à Villers-Cotteret (26 km.),
dit-on ici, on ne met pas le pied
hors des terres à Ferté »
La famille Ferté c’est l e type
même de ces seigneurs de l’agri
culture, grands patrons de combat,
effroyables réactionnaires.
Ces gens croient l’heure venue
de l’action antiouvrière.
A Saint-Quentin, il y a un pré
fet socialiste pour leur prêter ses
gendarmes.
Mais l-e» profiteurs s'apercevront
bien vite que la grève leur est oné
reuse.
Le-s ouvriers, en effet, sont ré
solus à combattre autant qu’il le
faudra pour le respect de la loi.
Au congrès
de la Fédération
de l’Education Nationale
les dirigeants jugent
la presse indésirable
Hier matin s’est ouvert au Lycée
Louis-le-Grand le Congrès de la
Fédération de l’Education Natio
nale auquel participent 350 délé
gués.
Fait unique dans les annales des
syndicats de l’Enseignement, la
presse qui avait été invitée, il y a
trois jours, se voit refuser l’en
trée de la salle !
Les dirigeants de la Fédération
craignent-ils que soient mises à
jour les intrigues et les manœu
vres ? <
Par ailleurs, ces mêmes diri-
F eants se sont prononcés contre
audition d’un secrétaire de la
C.G.T. à laquelle cependant ils ap
partiennent toujours. Ce fait indi
que déjà quelle sera l’orientation
donnée aux débats.
Mieux: une délégation Irréguliè
re de la Seine se présentant, les
délégués élus régulièrement* par le
Congrès .départemental statutaire
se voient, sous prétexte d’impir-
tialité, interdire la salle du Con
grès jusqu’à décision de la Com
mission des conflits, qui, hier soir,
n’avait pas encore statué.
C’est ainsi qu’on se débarrasse
des opposants éventuels !
Dans cette atmosphère de huis
clos et de confusion s’est déroulée
la première journée. De sé
vères critiques ont été apportées
au rapport moral de Lavergtie, qui
fut vigoureusement attaqué pour
les méthodes peu démocratiques de
la direction l’abandon des réu
nions confédérales. le manque
d’énergie dans la défense des re
vendications, particulièrement au
cours du mouvement de grève de
novembre-décembre.
Mis aux vÿx. en fin de -soirée,
le rapport a" été adopté par 299
mandats contre 168
sj» Le Congrès du Syndicat National
des Agents de la Navigation Intérieure
et des Ports Maritimes vient de se te
nir au siège de l’Union des syndicats de
la région parisienne.
A l’issue d’un long débat sur l’orien
tation syndicale, le vote a donné les
résultats suivants : C.G.T., 1.283 man
dats soit 80 F.O.. 280, soit 17 0/0;
autonomie. 54, soit 3 0/0.
Le syndicat continue, uni, au sein de
la grande C.G.T.
LA LUTTE
contre le chômage
et les licenciements
A COURBEVOIE
2.000 ouvriers
et ouvrières en grève
chez BR0NZÀVIA
Hier, jour de paie, la direction
des usines Bronzavia, à Courbe
voie, n’a versé qu’un acompte à
ses ouvriers. Cette même direction,
on le sait, a l’intention de licen
cier 1.200 travailleurs, dont cer
tains d’entre eux ont déjà reçu des
lettres de préavis.
Pour protester contre ces me-
f ures nô Peuvent admettre,
les 2.000 ouvriers d e l’entreprise
ont. décidé la grève.
Une délégation ouvrière a été
reçue hier au ministère des Fi
nances.
(Correspondant « Huma »).
Les couturières de la
confection féminine
au ministère
du Travail
Mercredi soir, chez Vuchet-Bou-
det (Société Française du Vête
ment Manufacturé), dans le XX%
Certaines accompagnées de leurs eniants, les travailleuses licenciées de la
confection sont venues en délégation au ministère du Travail
En Algérie, brillante action
des travailleurs
pour les salaires
Les dockers d'Oran
en grève depuis dix jours
Les ouvriers agricoles de Ber-
rouaghia ont obtenu entière satis
faction après plusieurs jours de
grève : c’est là un résultat impor
tant.
Les dockers d’Oran sont en grè
ve depuis 10 jours. L’ensemble des
dockers d’Algérie a débrayé mer
credi 24 mars pour 24 heures.
Les mineurs du Kouif, qui
n’avaient pu agir en décembre, se
sont mis en grève mercredi 24 mars
au matin, ainsi que les cheminots
de plusieurs centres d’Oranie et de
l’Algérois.
Grève chez GEVEL0T
aux Bruyères-de-Sèvres
Lçs 350 ouvriers et ouvrières da
la fabrique de munitions Géveiot,
qui compte 70 % dê femmes, se
sont mis en grève mercredi matin.
Us exigent que des mesures de
sécurité, plus étendues soient pri
ses : au cours du dernier mois de
travail trois accidents graves se
sont produits : un ouvrier a eu les
deux mains arrachées et a perdu
un œil. Les travailleurs veulent en
finir avec le mépris de leur vie
dont témoigne la directicn.
Ouvriers et ouvrières entendent
également obtenir 11 % d'augmen
tation sur le salaire minimum "lé
gal, qui souvent n’est même pas
appliqué : des femmes spécialisées
perçoivent un salaire inférieur de
deux francs au minimum légal.
Les ouvriers et ouvrières font de
plus en plus confiance à la C.G.T.
et à leur syndicat. Depuis le début
du mois, 45 nouvelles adhésions,
dont 15 au cours des journées de
mardi et mercredi !
(.Correspondant « Humanité ».)
été
230 ouvrières sur 400 ont
licenciées. En pleine saison !
Quand nous dénonçons l’impéria
lisme américain, il en est qui
affectent de ricaner. Voici entre
autres deux faits qui l’illustrent
très clairement : en décembre, lé
mètre de velours de laine coûtait
350 francs. Maintenant, après la
dévaluation, il vaut 1.060 francs.
Dan? le même temps, les trusts
américains jettent sur notre mar
ché des manteaux pure laine à.
2.500 francs. Qu’importe même si
ce « dumping » momentanément,
leur Coûte. Il faut' étouffer l’in
dustrie française de la confection.
C’est ce qu’a expliqué au minis
tère du Travail une dêléga ion
d’une centaine de licenciées de chez
Vuehet-Boude , conduite par Pau
lette Pineau, seoréta ; re du syndicat
de la confection, et Gisèle Joan-
nès, de l’Habillement.
Accompagnée de Raymond Bos
sus. conseiller munœipal du XX*,
la même délégation est allée à la
Préfecture d° la Seine déposer se«
revendications.
(Correspondant « Humanité »).
A l’entreprise de radn
CLARVILLE
20 9 arrondissement
La direction de chez Clarville fa
brique de postes de radio, 5, im
passe des Chevaliers, 20« arrondis
sement vient d’avertir les délégués
ouvriers qu’elle était contrainte de
licencier un tiers du personnel.
Cette décision est la conséquence
directe de la situation difficile
dans laquelle se trouve l’entreprise
par suite des récentes mesures fi
nancières du gouvernement et de
la hausse continuelle des matières
premières.
Voilà ce qui, au prix du chôma
ge et de la misère, permet à Schu-
man-Mayer-Moch de préparer le
terrain à l’invasion de la produc
tion américaine.
LACOSTE SABOTE
LA PRODUCTION MINIERE
D
ANS le « Monde » d’hier,
Robert Lacoste tente de
justifier son inadmissible
attitude à l’égard des mineurs.
Il les aeews-e de porter la respon
sabilité dès baissés de production
résultant des conflits en cours.
Une fois de plus, Lacoste en use
cavalièrement avec la vérité, dit-
o-p à la Fédération du Sous-Sol.
Mieux que personne, le mmistre
sait que, par suite das ordres don
nés par lui le 22 décembre dernier,
le politicien F.O. Armanet. direc
teur des houillères du Nord et du
Pas-d*-Calais, faisait établir des
prix de tâche s tels que dans les
tailles difficiles certains mineurs
de fond n’arrmavetn à gagner que
120 francs par jour.
Ce que Lacoste appelle une
« gourde agitation » nul ne s’en
étonn', mais chacun voit que
* l’agitateur » en l’occurrence n’est
Par Pierre VERCHIGORA
PRIX STALINE
Illustrations de Vera BRAUN
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
Le héros, jeune recrue de l’Armée Soviétique, fait
ses premières armes, en 1941, sur le front
d’Ukraine, où il est promu commandant de batail
lon. Par la suite, il est affecté comme reporter à la
section politique de la Quarantième Armée, dans la
région de Kharkov. Puis, sur le front de Briajisk,
il est parachuté parmi les partisans, où il assiste
à l’exécution d’un traître. Les partisans, qui ont
Immobilisé la gare, attendent anxieusement l’inter
vention de l’aviation soviétique.
(17)
P OURRAIS-TU chiffrer tout ce que je vais te
dire ?
— Oui.
— Tout ce que j’aurai écrit ?
— 'Tout ce que vous aurez écrit, répondit-elle
prête à fondre en larmes.
J’envoyai un radiogramme à mon commande
ment. Soyez sûrs que son texte n’était pas rédigé
en termes académiques.
Le message envoyé fit son effet. Trois heures
après, plus de trente bombardiers de leur chargement sur la gare et ses environs.
Il n’en resta pierre sur pierre. Pendant le bom
bardement, nous étions avec la radio-télégraphiste
à trois kilomètres de la gare, mais la violence
des explosions rendait nos émissions impossibles.
Une patrouille voisine me rapporta les résultats
le lendemain. Le trafic sur la ligne se trouvait
interrompu pour plusieurs jour*. Du côté alle
mand : quinze cents morts. Quatre fourgons de
munitions avaient sauté.
Le troisième jour, je reçus une note de blâme
de l’état-major, qui me reprochait ma grossièreté.
Le cinquième, Rokossovsky me fit transmettre des
félicitations... et le commandant du front me dé
cora de l’ordre de l’Etoile Rouge.
A partir de ce moment, je me lançai, malgré
les ordres, dans des entreprises audacieuses et
quelque peu risquées, bien que ce fût défendu aux
membres des services de renseignements. Chez les
partisans, il faut combattre avec fantaisie. Je
n’imagine pas de partisan au regard terne, à la
voix traînante. Chez les partisans, en voyait des
volontaires, des romantiques. D’autres se trou
vaient là par hasard. Mais les premiers prenaient
toujours le pas sur les autres, et leur imprimaient
leur style.
Dans ce temps-là, dans les bois de Briansk, on
entendait déjà parler d’un Ukrainien dont la re
nommée s’était répandue chez les partisans. Les
uns disaient que c’était un tzigane, qui roulait
sa bosse sur les arrières de l’armée allemande ;
les autres que c’était un colonel dont tous les
hommes avaient au moins le grade de lieutenant,
et qui possédait des tanks et des avions. En tout
cas, les Allemands le craignaient comme le feu,
et le peuple tissait autour de lui mille légendes.
Cet homme représentait mon idéal de partisan.
Dès qu’il approcha des bois de Briansk, (j’avais
déjà à ce moment, acquis une certaine expérience)
je me hâtai vers lui, avec une voiture et un
cheval.
La route était longue : quelque chose comme
quatre-vingt-dix kilomètres. Et nous n’arrivions
pas à nous en tirer. Je fus fort heureux d’aper
cevoir enfin des télègues ukrainiennes. Dans un
bois de pins, pas loin du village de Mikhaïlovok,
çe trouvait le camp de Kovpak.
Il avait vraiment l’apparence d’un campement
de Bohémiens. On apercevait partout des groupes
de petits attelages bizarres. De petites tentes rou
maines, allemandes, hongroises étaient plantées
çà et là. A tous les carrefours, des mitrailleuses
et des fusils-mitrailleurs de toutes les époques et
de toutes les nationalités. Les sentinelles tenaient
aux lèvres des cigarettes de tabac aromatique ou
des cigares, et regardaient d’un air protecteur
les partisans locaux.
En m’approchant, je vis l’état-major, abrité sous
un énorme tapis, dans un espace limité par des
pieux. A l’intérieur de cet enclos, on aperçevàit
une voiture sanitaire hoogroise. Assis devant une
table hâtivement construite, « une dactylo » à
moustaches tapait à la machine. A côté de lui,
un barbu au crâne chauve travaillait, ses lunettes
sur le front. Sans doute les partisans recevaient-
ils souvent des visites, puisque personne ne me
prêtait ia moindrç attention.
Je présentai mes papiers au barbu. C’était le
chef d’état-major des détachements de Kovpak.
Il s’appelait Grégory Jakovlevich Bazime. Comme
je l’appris par la suite, il avait été directeur
d’école. Toute sa vie s’était passée à élever des
générations de petits Ukrainiens au nez en trom
pette et aux sourcils noirs. Il se passionnait pour
les abeilles, le jardin et le potager. Un grand
nombre de ses élèves étaient soldats dans le déta
chement, et les maîtres de son école s’y trouvaient
aussi comme commandants.
Il retourna mes papiers dans sa main et dit :
— Le commandant et le commissaire sont en
déplacement. Ils vont bientôt rentrer.
Et l’état-major poursuivit son travail.
« Mais où sont ces tamks et ces avions dent
tout le monde parle chez nous ?... » pensai-je.
11 n’y en avait pas trace pour le moment. Mais
voilà que je vis un groupe de cavaliers louvoyer
entre les arbres. En avant, sur une belle bête,
un homme fort âgé dans un complet civil d’une
coupe étrange. A côté de lui, chevauchant un
magnifique alezan arabe, un militaire plus jeune,
beau, l’air martial, la moustache noire de jais,
le regard vif.
(A suivre.)
A paraître prochainement aux Editions
« BAISONS D’ETRE ».
autre que le ministre lui-même.
Les mineurs sont mécontents des
procédés ministériels et Us le ma
nifestent.
Les conseils d’administration des
caisses de secours ont été élus en
juillet 1947 (deux tiers pour le per
sonnel et un ti e rs pour l’exploita
tion).
Illégalement, puisque de nouvel'•
les élections ne sont prévues qu9
pour la moitié de s sièges en 1950,
MM. Armanet et Bazeillac, créatu
res de Laco.ste-. ont destitué un
certain n ombre de conseillers et
prétendent empêcher certains élus
du personnel de siéger, en raison
des condamnations qu’ils ont fait
prononcer contre eux après la grè
ve de novembre-décembre.
Par contre, les hommen élus sur
le, liste et avec le programme de
la C.G.T. et passés à « Force ou
vrière », se maintiennent, au mé
pris de la plus simple honnêteté,
aux postes où, par leur vote du
15 février les mineurs ont dit qu’ils
ne voulaient plus les voir.
Dela-t'tre , Morei et les politiciens
de F.O-, avec la complicité d; La
coste, prétendent enlever à la C.
G.T. la prêÂdCnce des caisses de
secours .
Ces procédés rappellent aux mi
neurs ceux des dirigeants d~s an
ciennes compagnies, les Bûcher et
les Deflines, qui avec l’aide des
traîtres Kléber Legay et Priem,
destituaient en 1939 les élus des
mineurs, dont, beaucoup devaient
tomber ensuite sous les pelotons
d’exécution ou aller mourir dans
les camps nazis.
Aussi les « gueules noires » s’in
dignant contre les violations de la
loi. C’est là la ; raison d&; manifes
tations de Billy-Montigny et ds
Bruay.
Hier encore, à Cransac. dans
l’Aveyron, les mneurs ont dû faire
une grève d’une heure pour protes
ter contre les mesures arbitraires
du ministre.
C’est Lacoste le seul responsable
des baisses de production enregis
trées du fait des mouvements
ayant tous pour cau.e — de l’aveu
même du ministre — des revendi
cations légitimes.
Il y a quinze jours, Lacoste fai
sait dés promesses dont les diri-
géants de la Fédérât on du Sous-
sol déclaraient que, tenues, elles
pouvaient être de nature à amélio
rer le climat et, partant, la pro
duction.
Tel n’est pas lé désir du parti
américain et Laco-.te a préféré re
nier sa parole et revenir aux mé
thodes de force.
Ces méthod.es, les mineurs l: 9
considèrent comme définitivement
révolues. Ils veulent produire du
charbon dans le cadre de l’applica
tion de leur statut et du respect
de la lo : .
Ç Le ministère du Travail a publié hier
une circulaire qui donnerait en partie,
sarisfaction aux ouvriers coiffeurs en
ce qui concerne l’application de l’arrêté
du 31 décembre 1947. (A.E-PJ,
L'HUMANITE
Bidault a choisi...
L
E journaliste américain
Walter W^nchell, celui-là
même que Vychinski dési
gnait devant les Nations
Unies comme un provocateur à la
guerre,, écrivait le 12 mars, dans
un article reproduit par toute une
« chaîne » de journaux aux Etats-
Unis : « Il faut s'attendre à ce que
les Etats-Unis prennent des me
sures énergiques et peut-être
sensationnelles avant les élections
du 18 avril en Italie, »
Ces propos, qui annoncent en
fait une « démonstration » militaire
ou navale destinée à impression
ner le peuple italien, ont un ca
ractère de gravité particulière
si l'on songe qu'ils ont été confir
més par des articles analogues
dans le « New York Herald » et
le « New York Times ».
D.'ores et déjà, il est certain
que le Département d'Etati est
décidé à mettre en question le
verdict du peuple italien. « Si
même il y avait 90 % de voix
communistes en Italie, écrit le
« New York Herald », on ne pour
rait pas considérer qu'il s'agit de
l'expression de la volonté popu
laire... » 1
Voilà les gens, voilà le parti
qui accusent l’U.R.S.S. d'être in
tervenue dans la crise tchécoslo
vaque 1
L'intervention américaine dans
les affaires d'Italie, après la
Grèce, après la Turquie, fait
courir à la paix un danger im
mense. Car, encore une fois, ce
n'est pas seulement de Togliatti
ou de Nenni qu'il s'agit, mais de
la paix, il s'agit de votre ville,
il s'agit de votre village...
La résolution américaine d'inter
venir militairement dans la pénin
sule, les contacts d'états-majors,
une tentative systématique de
discréditer l'O.N.U. en remettant
ses décisions en question, en par
ticulier dans l'affaire de Palestine,
le coup de Trieste enfin, telle est
la contribution du parti américain
à la pacification du monde au
cours des dernières semaines !
A la question « qui veut ^la
guerre ? », quel homme honnete
n'est pas obligé de répondre : le
parti impérialiste américain ?
Aussi bien tout cela est devenu
si évident que 1 on voit les amis
socialistes de M. Spaak s inquié
ter soudain et critiquer certains
aspects de la. politique « occiden
taie » dans l'affaire de Palestine
comme dans celle de Trieste. En
Angleterre même, il se confirme
que Bevin n'était pas particuliè
rement chaud pour le « coup de
Trieste », ce qui explique que la
Grande-Bretagne n’ait pas absolu
ment fermé la porte à un règle
ment Halo-yougoslave du problè
me. C'est là sans doute un nouvel
aspect de l'antagonisme qui con
tinue à opposer la Grande-Breta
gne aux Etats-Unis au sein de la
coalition.
La vérité est que le Département
d'Etat ne peut compter, d'une
façon absolument certaine, que
sur Bidault,
Il est, lui, sans réticence, prêt
à toutes les besognes.
Supposez que le Quai d'Orsay
ait été informé (par notre ambas
sadeur à Rome, par exemple) des
intentions pacifiques et de l'atta
chement absolu du Front ''Démo
cratique italien à la Constitution,
supposez que, par ailleurs, il ait
eu connaissance, à la suite du
« coup de Trieste », de certains
projets officiels italiens relatifs à
la Tunisie ?
Cela n'empêcherait pas, cela
n'empêche pas, en fait, M. Bidault
de se faire l'agent électoral de
gens qui, dans quelques mois,
forts du « précédent » de Trieste,
reposeraient la question de Tunis,
après avoir, par leurs appels à
l'intervention américaine, menacé
le monde d'une catastrophe.
M. Bidault, ayant à choisir entre
le risque de guerre et la paix/
entre la France et un chauvinisme
italien qui nous ramène au plus
beau temps des « accords » Laval-
Mussolini, renchérit sur Sevi.o,
renchérit sur Spaak, et choisit le
risque de guerre.
Pierre COURTADE.
SALUT à Luis Carlos PRESTES!
CHER CAMARADE PRESTES,
A l’occasion de ton cinquantième anniversaire, le Parti Co mm n.
niste Français t’adresse son fraternel salut.
Au moment où la réaction brésilienne, au service de l’impérialisme
américain, vible la Constitution républicaine, met le Parti Commu
niste Brésilien hors la loi, chasse ses élus du Parlement et te poursuit
de sa haine, nous t’assurons de la sympathie des communistes fran
çais et du peuple de France.
Nous saluons en toi le valeureux leader du peuple brésilien, que
rien n’empêchera de lutter à la tête du Parti Communiste pour la
liberté, pour le progrès et pour l’indépendance du Brésil.
Le peuple français comprend d’autant mieux l’importance et la
portée de la lutte des communistes brésiliens contre la mainmise des
impérialistes yankees, que nous avons à lutter, nous aussi, contre
les mêmes impérialiste» qui veulent faire de la France une colonie
des Etats-Unis.
Dans la grandiose bataille que mènent les forces de démocratie
et de paix contre les impérialistes fauteurs de guerre et contre leurs
valets, le peuple français est certain que le peuple brésilien, sous la
conduite de son Parti Communiste, fera reculer ses ennemis et mar
chera vers la victoire.
Reçois, cher camarade Luis Carlos Prestes, nos vœux de bonne
santé, l’assurance de notre solidarité de combat ©t l’expression de
nos sentiments de fraternelle amitié.
Maurice THOREZ, Jacques DUCLOS, André MARTY,
Léon MAUVAIS, Marcel CACHIN.
Hier, à l'occasion de la Fête de l'Indépendance hellénique
LES PARISIENS ONT EXPRIME
LEUR SOLIDARITE ENVERS
L’ARMEE DE MARKOS
Hier soir, à. 18 heures au Palais
de la Mutualité, le Comité français
d’aide à la Grèce démocratique or
ganisait une soirée commémorati
ve à l’occasiftn de la fête nationale
de l’indépendance hellénique.
Au bureau, on remarquait les
personnalités suivantes : Madelei
ne Braun, Mme Jean-Richard
Bloch, Simone Téry, Paul Eluard,
Yves Dellac,. Gaston Monmousseau,
Jean Guignebert, Marius Patinaud,
Marc Dupuis, André Lunet, Jean
Marcenac, etc...
Après Je-an Guignebert, qui a
exalté la lutte traditionnelle du
peuple grec contre ses envahis
seurs, et montré que l’Armée Dé
mocratique du général Markos
poursuit le combat pour la liberté
et l’indépendance nationale, Paul
Eluard a récité deux magnifiques
poèmes en l’honneur de la Grèce
fibre.
Avant la partie artistique, de
nombreuses délégations sont ve-
nues apporter à la tribune leur sa
lut à la Grèce Démocratique, en
même temps que le produit de
leurs collectes pour les patriotes
hellènes. Signalons notamment les
délégations des ouvriers de B.O.M/
A.P., de S.N.-E.C.M.A.-Kellerrnan,
des Constructions téléphoniques,
l’Union des Femmes Françaises,
les Jeunes Filles de France, le Se
cours Populaire, la Bataille So
cialiste, les syndicats du Bâtiment
et de l’alimentation, etc.
Le* socialistes belges
doivent reconnaître que
Truman « va trop fort »
Bruxelles, 25 mars. — Le jour
nal socialiste « De Peuple » at-ta-
que aujourd’hui certaines des deci-
sions prises récemment par les
Etats-Unis en politique internatio
nale.
« Hiêr, écrit ce journal, les
Grandes puissances et notamment
les Etats-Unis ont répudié la. deci
sion de rassemblée générale sur
le partage de la Palestine. Le pé
trole et les positions stratégiques
du Proche et Moyen-Orient Vont
emporté sur la volonté de la tnajo-
rité des Notions unies.
« Aujourd’hui on dénonce spec
taculairement une des clauses es
sentielles du traité de paix avec
l’Italie. Qui nous dit que demain
on ne réclamera pas pour Ifs mê
mes raisons « anticommunistes »
la restitution à l’Allemagne des ter
ritoires annexés p,ar la Pologne ou
le retour au Japon des lies cédées
à la Russie T En présence de ce
glissement dangereux de la politi
que occidentale il appartient aux
socialistes de réaffirmer résolument
leur position ,
« Nous, socialistes démocrates,
nous croyons à la nécessité de'e trai
tés internationaux. Nous sommes
persuadés que le prestige de l’O.N.
U. est une condition indispensable
d’une paix durable. Aussi regret
tons-nous profondément la façon
dont a été faite la déclaration de
Turin et la volte-fa.ee au conseil de
sécurité. »
Que pense M. Spaak, président
du Conseil et ministre des Affaires
étrangèree de Belgique de cet ar
ticle paru dans l’organe central de
son propre parti ?
Ces critiques prouvent que l'op
position croissante des peuples â
la politique du « chiffon de pa
pier » pratiquée par les fauteurs de
guerre porte ses fruits. Les diri
geants socialistes de droite sotit
obligés d’en tenir compte... du
moine dans leurs écrits.
Mais cela ne diminue en rien
leur responsabilité.
La pression des masses populai
res doit s’accentuer pour obtenir
des changements réels et non ver
baux !
S L’UNION DES FEMMES ANTI
FASCISTES ESPAGNOLES orga
nise, salle des Sociétés Savantes,
28, ru? Serpente, demain samedi
27 mars, de 20 heures à l’aube, un
bal masqué au profit des femmes
emprisonnées en Espagne.
La Pologne offre
à la Tchécoslovaquie
un accès
à la BALTIQUE
Pragw», 25 mars. — Le Conseil
de coopération économique polono-
tchécoslovaque a clôturé hfer ses
travaux.
Le chef de la délégation polo
naise, Hilary MINC, ministre de
l’Industrie et du Commerce, a ex
posé un programme destiné â don
ner des facilltAs commerciales à. la.
Tchécoslovaquie et notamment des
débouchés sur la mer Baltique.
Selon l’agence tchécoslovaque,
H. Mine a insisté sur les points
suivants :
1. — « Les eaux territoriales po
lonaises de la mer Baltique devront
devenir dans un proche avenir une
mer tchécoslovaque. Pour ci-Aa, il
faut créer, a-t-il poursuivi, des
conditions telles que la Tchécoslo
vaquie cesse d’être un Etat exclu
sivement, continental et puisse
avoir .accès à la m-er. »
2. — Coopération très étendue en
tre les deux pays dans le domaine
de la production et de la distribu
tion des marchandises et en ce qui
concerne l’échange de la main-
d'œuvre.
3. — Coordination de la produc
tion du bassin de la Dombrowa,
en Silésie polonaise, et du bassin
d'Ostrawa, en Moravie,
Marshall révèle :
La France
a demandé
du matériel
militaire
aux Etats-Unis
Washington, 25 mars. — Au cour s
d'une conférence de presse qu’il a
tenue aujourd’hui, le secrétaire
d’Etat américain Marshall a pré
cisé que LA FRANCE AVAIT DE
MANDE AUX ETATS-UNIS DE
LUI FOURNIR DU MATERIEL
MILITAIRE. Il a, ajouté que cette
demande avait été prise en consi
dération.
Conférence militaire
« occidentale » en secret ?
Cependant, le Daily Mai.l du
18 mars publiait l’information sui
vante :
« Des officiers des armées amé
ricaine, britannique et française
vont étudier en commun à Paris,
à partir du 30 mars, les tactiques
de guerre de la cavalerie et de
l’arme blindée.
« On annonce que d’autres armées
d’Europe occidentale seront égale
ment représentées à cette confé
rence qui durera huit jours .
« Les premières rencontres auront
lieu à Paris, puis des démonstra
tions seront organisées à Saint-
Cyr, Saumur et ailleurs. »
FORRESTAL réclame
trois milliards de dollars
supplémentaires pour le
budget militaire
Aujourd’hui, lp secrétaire â la
Guerre FORRESTAL A DEMAN
DE AU CONGRES TROIS MIL
LIARDS DE DOLLARS DE CRE
DITS SUPPLEMENTAIRES DES
TINES A AUGMENTER LE BUD
GET MILITAIRE DES ETATS-
UNIS.
Ce supplément porterait â envi
ron 14 milliards de dollars les som
mes demandées par le gouverne
ment pour subvenir aux dépenses
militaires
Forrestal est également revenu
sur la nécessité d’augmenter les
effectifs. Les mesures qu’il a pro
posées porteraient les forces ar
mées à 1.734.000 hommes.
Au cours de la partie artistique, de gracieuses jeunes filles, en tunique,
ont fait revivre les danses de la Grèce antique (Photo\* Huma*.)
La a Charte internationale du commerce »
est signée à La Havane
CRIME CONTRE L’INDUSTRIE
ET L’AGRICULTURE FRANÇAISES
La Havane, 25 mars. — La Con
férence internationale du commer
ce, qui se déroulait à La Havane
depuis novembre dernier, a pris
fin hier. Les représentants de 53
pays, dont la France, ont signé la
« Charte du commerce Internatio
nal » dont les grandes lignes
avaient été élaborées à Genève au
cours de la Conférence d’avril-août
1947.
Les délégués polonais qui assis
taient à la- Confèrence de La Ha
vane ont refusé de signer la
« Charte », qui assure l’hégémonie
aux Etats-Unis sur le marché mon_
dial. L’Argentine a également re
fusé de signer ce texte, le considé
rant « insuffisant ».
La « Charte » préconise essen
tiellement les mesures suivantes :
1° abaissement puis suppression
des protections douanières ;
2° suppression progressive des
contingentements d’importation- ;
3° interdiction des accords com
merciaux bilatéraux et établisse
ment de la «liberté du commerce».
En ce qui concerne la France,
la signature de ce texte constitue
une catastrophe économique. La
« Charte », qui,profite uniquement
aux trusts américains, ouvre sans
réserve le marché français aux
produits d’outre-Atlantique,
Etant donné la puissance de
production des Etats-Unis, dans le
domaine agricole aussi bien qu’in
dustriel, ils peuvent concurrencer
sans difficulté notre production
nationale. C’est la ruine des
paysans français, le chômage de
plus en plus important dans nos
usines.
120.000 employés
en grève en Italie
Rome, 25 mars. — Les employés
de nombreux magasins de la ca
pitale, ainsi que les employés des
assurances çt les fonctionnaires
des tribunaux sur tout, le terri
toire seront en grève demain ma
tin .
Le nombre total des grévistes
est évalué à 120.000.
Elections en Tchécoslovaquie
le 23 mai
PRAGUE, 35 mars (Reuter). —
Le cabinet tchécoslovaque a déci
dé aujourd’hui que les élections
générales auront lieu en Tchéco
slovaquie le dimanche 23 mai.
Aussi ridicules que canailles 1
Washington, 25 mars. — Sur un ton
mystérieux et dramatique, M. Sullivan,
secrétaire américain à la Marine, a don
né è, entendre aujourd’hui que des sous-
marins soviétiques avalent été signalés
sur les côtes des Etats-Unis, et que
c’était un signe avant-coureur des pi
res événements... Après les soucoupes
volantes, les sous-marins fantômes.
Scandaleuse persécution
contre les républicains
espagnols à Tanger
Tanger, 25 mars. — La Commis
sion internationale de contrôle, cé
dant aux pretssions du délégtié
franquiste à Tanger, vient d’ordon
ner r ex-pulsion de la zone interna
tionale de quatre ouvriers républi
cains espagnols : José-Nunez Mo-
reno, ancien secrétaire de la So
ciété des ouvriers menuisiers, et
Salvador Garcia, Ambrosio Moreno
et Manuel Lopez, respectivement
président, secrétaire et trésorier de
l’Association des travailleurs du
bâtiment.
Cet ordre d’expulsion qui frappa
de,s ouvriers originaires de Tanger,
à. qui l’on reproche leurs activités
syndicales de défense des intérêts
de leurs camarades de travail, est
un acte arbitraire, illégal et cons
titue une violation flagrante du
droit international et des statuts
(de la zone de Tanger.
D’autre part, le délai de quatre
jours accordé à ces républicains et
l’impossibilité où ils sont de ga
gner les pays d’Europe où 113 se
raient en sécurité, ne signifient
rien d’autre que leur remise aux
autorités franquistes du Maroc
espagnol, c’est-à-dire la prison, la
torture et la mort.
Entretien Moletav-Pekkala
Moscou, 25 mars (U.P.) — M.
Mauno Pekkala, premier ministre
du gouvernement finlandais, s’est
entretenu avec Molotov.
c&ttantian ! c/lttenti&n !
A PARTIR DE DIMANCHE PROCHAIN...
De Saint-Quentin
à Villers-Cotterets
(De notre envoyé spécial, Georges ROYER)
C ’EST le temps où l’on sème
l’avoine et où l’on plante les
pommes de terre. Les colzas
ont besoin de sulfatage. Sous
le ciel encore gris mais merveilleu
sement lumineux de ce début de
printemps les plaines mamelon
nées de l’Aisne s’éveillent aux
« grands travaux ».
Mais, fait inaccoutumé, depuis
vendredi dernier, dans le Saint-
Quentinois les champs présentent
à toute heure du jour le spectacle
d’une torpeur qui n’a rien de mé
ridienne. Il y a grève des ouvriers
agricoles et le mouvement s’est
étendu au Solssonnais, jusqu’à
Villers-Cotteret et Fère-en-Tarde-
nois.
Pour imposer leur droit
Le motif est simple : Le mouve
ment ouvrier dans les campagnes
— qui a mené l’année dernière
en Seine-et-Mame, une mémorable
bataille — a obtenu qu’un minis
tre pose sa signature sous un tex
te qui reconnaissait le principe de
la parité des salaires agricoles et
industriels.
Les féodaux de l’agriculture pré
fèrent n’en pas tenir compte et le
gouvernement ne tient visiblement
pas à faire respecter ses engage
ments. Il ne restait aux travail
leurs des campagnes que la res
source de batailler pour Imposer
leur droit.
Sur la placette de Séraucourt-le-
Grand, entre la mairie et la salle
cofcnmune, devant un panneau d’af
fichage où sont annoncés un bal
de nuit, une vente par adjudication
et le dernier conseil de révision,
un groupe d’ouvriers des champs
discutent, une jambe passée en
travers du cadre du vélo. La grève
tient bon et il n’y a que le gros
exploitant du lieu, la Compagnie
Nouvelle des Sucreries Réunies
(2.000 ha de terre) pour donner
quelques signes de lassitude.
Le journalier veut ses 47 fr. 62 !
Et depuis décembre ! Car entre
décembre et mars, alors que les
salaires dans l’industrie étaient —
si l’on ose dire — « rajustés », son
gain horaire était, resté à 31 fr. 40.
Pour le même dur labeur, un
journalier du Nord a 50 fr. 50. On
offre à celui de l’Aisne 41 fr. 50.
A partir du mois de mars et sans
rétroactivité !
Alors, ça ne marche pas.
Pas de quoi acheter son tabac
— Bah. a dit un gros exploitant,
avec 41 fr. 50 vous avez largement
assez pour vivre !
Venant d’un hobereau, botté et
ganté, la plaisanterie était d’assez
mauvais goût.
— Bah ! a dit le préfet socialis
te, vous autres ouvriers agricoles
avez de nombreux avantages !...
— Quels avantages t Le loge
ment f Interroge mon journalier ;
je le paye 280 francs por mois. La
terre à pommes de terre t 1.460 fr.
l’an. Les produits de la ferme t
140 francs un ballot de paille,
16 fr. 20 le litre de lait, 225 francs
l’huile, 180 francs les haricots, 50
francs le sucre... Quand j’ai réglé
tout ça c’est ■ juste s’il me reste
assez pour ne pas me priver tota
lement de viande et de tabao !
Manœuvre des patrons
et du gouvernement
Mais l’ouvrier agricole d’aujour
d’hui n’est plus un serf. Il sait lire
un journal, avoir dans sa poche
une carte syndicale et défendre son
droit.
Qu’on ne s’y trompe pas ! L’Ais
ne sert ici de terrain d'exnérienre
pour une plus vaste opération na
tionale. Et pourquoi préteisément
ce département ?
C’est le pays de la plus grosse
culture. « Quand on va de Sois-
sons à Villers-Cotteret (26 km.),
dit-on ici, on ne met pas le pied
hors des terres à Ferté »
La famille Ferté c’est l e type
même de ces seigneurs de l’agri
culture, grands patrons de combat,
effroyables réactionnaires.
Ces gens croient l’heure venue
de l’action antiouvrière.
A Saint-Quentin, il y a un pré
fet socialiste pour leur prêter ses
gendarmes.
Mais l-e» profiteurs s'apercevront
bien vite que la grève leur est oné
reuse.
Le-s ouvriers, en effet, sont ré
solus à combattre autant qu’il le
faudra pour le respect de la loi.
Au congrès
de la Fédération
de l’Education Nationale
les dirigeants jugent
la presse indésirable
Hier matin s’est ouvert au Lycée
Louis-le-Grand le Congrès de la
Fédération de l’Education Natio
nale auquel participent 350 délé
gués.
Fait unique dans les annales des
syndicats de l’Enseignement, la
presse qui avait été invitée, il y a
trois jours, se voit refuser l’en
trée de la salle !
Les dirigeants de la Fédération
craignent-ils que soient mises à
jour les intrigues et les manœu
vres ? <
Par ailleurs, ces mêmes diri-
F eants se sont prononcés contre
audition d’un secrétaire de la
C.G.T. à laquelle cependant ils ap
partiennent toujours. Ce fait indi
que déjà quelle sera l’orientation
donnée aux débats.
Mieux: une délégation Irréguliè
re de la Seine se présentant, les
délégués élus régulièrement* par le
Congrès .départemental statutaire
se voient, sous prétexte d’impir-
tialité, interdire la salle du Con
grès jusqu’à décision de la Com
mission des conflits, qui, hier soir,
n’avait pas encore statué.
C’est ainsi qu’on se débarrasse
des opposants éventuels !
Dans cette atmosphère de huis
clos et de confusion s’est déroulée
la première journée. De sé
vères critiques ont été apportées
au rapport moral de Lavergtie, qui
fut vigoureusement attaqué pour
les méthodes peu démocratiques de
la direction l’abandon des réu
nions confédérales. le manque
d’énergie dans la défense des re
vendications, particulièrement au
cours du mouvement de grève de
novembre-décembre.
Mis aux vÿx. en fin de -soirée,
le rapport a" été adopté par 299
mandats contre 168
sj» Le Congrès du Syndicat National
des Agents de la Navigation Intérieure
et des Ports Maritimes vient de se te
nir au siège de l’Union des syndicats de
la région parisienne.
A l’issue d’un long débat sur l’orien
tation syndicale, le vote a donné les
résultats suivants : C.G.T., 1.283 man
dats soit 80 F.O.. 280, soit 17 0/0;
autonomie. 54, soit 3 0/0.
Le syndicat continue, uni, au sein de
la grande C.G.T.
LA LUTTE
contre le chômage
et les licenciements
A COURBEVOIE
2.000 ouvriers
et ouvrières en grève
chez BR0NZÀVIA
Hier, jour de paie, la direction
des usines Bronzavia, à Courbe
voie, n’a versé qu’un acompte à
ses ouvriers. Cette même direction,
on le sait, a l’intention de licen
cier 1.200 travailleurs, dont cer
tains d’entre eux ont déjà reçu des
lettres de préavis.
Pour protester contre ces me-
f ures nô Peuvent admettre,
les 2.000 ouvriers d e l’entreprise
ont. décidé la grève.
Une délégation ouvrière a été
reçue hier au ministère des Fi
nances.
(Correspondant « Huma »).
Les couturières de la
confection féminine
au ministère
du Travail
Mercredi soir, chez Vuchet-Bou-
det (Société Française du Vête
ment Manufacturé), dans le XX%
Certaines accompagnées de leurs eniants, les travailleuses licenciées de la
confection sont venues en délégation au ministère du Travail
En Algérie, brillante action
des travailleurs
pour les salaires
Les dockers d'Oran
en grève depuis dix jours
Les ouvriers agricoles de Ber-
rouaghia ont obtenu entière satis
faction après plusieurs jours de
grève : c’est là un résultat impor
tant.
Les dockers d’Oran sont en grè
ve depuis 10 jours. L’ensemble des
dockers d’Algérie a débrayé mer
credi 24 mars pour 24 heures.
Les mineurs du Kouif, qui
n’avaient pu agir en décembre, se
sont mis en grève mercredi 24 mars
au matin, ainsi que les cheminots
de plusieurs centres d’Oranie et de
l’Algérois.
Grève chez GEVEL0T
aux Bruyères-de-Sèvres
Lçs 350 ouvriers et ouvrières da
la fabrique de munitions Géveiot,
qui compte 70 % dê femmes, se
sont mis en grève mercredi matin.
Us exigent que des mesures de
sécurité, plus étendues soient pri
ses : au cours du dernier mois de
travail trois accidents graves se
sont produits : un ouvrier a eu les
deux mains arrachées et a perdu
un œil. Les travailleurs veulent en
finir avec le mépris de leur vie
dont témoigne la directicn.
Ouvriers et ouvrières entendent
également obtenir 11 % d'augmen
tation sur le salaire minimum "lé
gal, qui souvent n’est même pas
appliqué : des femmes spécialisées
perçoivent un salaire inférieur de
deux francs au minimum légal.
Les ouvriers et ouvrières font de
plus en plus confiance à la C.G.T.
et à leur syndicat. Depuis le début
du mois, 45 nouvelles adhésions,
dont 15 au cours des journées de
mardi et mercredi !
(.Correspondant « Humanité ».)
été
230 ouvrières sur 400 ont
licenciées. En pleine saison !
Quand nous dénonçons l’impéria
lisme américain, il en est qui
affectent de ricaner. Voici entre
autres deux faits qui l’illustrent
très clairement : en décembre, lé
mètre de velours de laine coûtait
350 francs. Maintenant, après la
dévaluation, il vaut 1.060 francs.
Dan? le même temps, les trusts
américains jettent sur notre mar
ché des manteaux pure laine à.
2.500 francs. Qu’importe même si
ce « dumping » momentanément,
leur Coûte. Il faut' étouffer l’in
dustrie française de la confection.
C’est ce qu’a expliqué au minis
tère du Travail une dêléga ion
d’une centaine de licenciées de chez
Vuehet-Boude , conduite par Pau
lette Pineau, seoréta ; re du syndicat
de la confection, et Gisèle Joan-
nès, de l’Habillement.
Accompagnée de Raymond Bos
sus. conseiller munœipal du XX*,
la même délégation est allée à la
Préfecture d° la Seine déposer se«
revendications.
(Correspondant « Humanité »).
A l’entreprise de radn
CLARVILLE
20 9 arrondissement
La direction de chez Clarville fa
brique de postes de radio, 5, im
passe des Chevaliers, 20« arrondis
sement vient d’avertir les délégués
ouvriers qu’elle était contrainte de
licencier un tiers du personnel.
Cette décision est la conséquence
directe de la situation difficile
dans laquelle se trouve l’entreprise
par suite des récentes mesures fi
nancières du gouvernement et de
la hausse continuelle des matières
premières.
Voilà ce qui, au prix du chôma
ge et de la misère, permet à Schu-
man-Mayer-Moch de préparer le
terrain à l’invasion de la produc
tion américaine.
LACOSTE SABOTE
LA PRODUCTION MINIERE
D
ANS le « Monde » d’hier,
Robert Lacoste tente de
justifier son inadmissible
attitude à l’égard des mineurs.
Il les aeews-e de porter la respon
sabilité dès baissés de production
résultant des conflits en cours.
Une fois de plus, Lacoste en use
cavalièrement avec la vérité, dit-
o-p à la Fédération du Sous-Sol.
Mieux que personne, le mmistre
sait que, par suite das ordres don
nés par lui le 22 décembre dernier,
le politicien F.O. Armanet. direc
teur des houillères du Nord et du
Pas-d*-Calais, faisait établir des
prix de tâche s tels que dans les
tailles difficiles certains mineurs
de fond n’arrmavetn à gagner que
120 francs par jour.
Ce que Lacoste appelle une
« gourde agitation » nul ne s’en
étonn', mais chacun voit que
* l’agitateur » en l’occurrence n’est
Par Pierre VERCHIGORA
PRIX STALINE
Illustrations de Vera BRAUN
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
Le héros, jeune recrue de l’Armée Soviétique, fait
ses premières armes, en 1941, sur le front
d’Ukraine, où il est promu commandant de batail
lon. Par la suite, il est affecté comme reporter à la
section politique de la Quarantième Armée, dans la
région de Kharkov. Puis, sur le front de Briajisk,
il est parachuté parmi les partisans, où il assiste
à l’exécution d’un traître. Les partisans, qui ont
Immobilisé la gare, attendent anxieusement l’inter
vention de l’aviation soviétique.
(17)
P OURRAIS-TU chiffrer tout ce que je vais te
dire ?
— Oui.
— Tout ce que j’aurai écrit ?
— 'Tout ce que vous aurez écrit, répondit-elle
prête à fondre en larmes.
J’envoyai un radiogramme à mon commande
ment. Soyez sûrs que son texte n’était pas rédigé
en termes académiques.
Le message envoyé fit son effet. Trois heures
après, plus de trente bombardiers
Il n’en resta pierre sur pierre. Pendant le bom
bardement, nous étions avec la radio-télégraphiste
à trois kilomètres de la gare, mais la violence
des explosions rendait nos émissions impossibles.
Une patrouille voisine me rapporta les résultats
le lendemain. Le trafic sur la ligne se trouvait
interrompu pour plusieurs jour*. Du côté alle
mand : quinze cents morts. Quatre fourgons de
munitions avaient sauté.
Le troisième jour, je reçus une note de blâme
de l’état-major, qui me reprochait ma grossièreté.
Le cinquième, Rokossovsky me fit transmettre des
félicitations... et le commandant du front me dé
cora de l’ordre de l’Etoile Rouge.
A partir de ce moment, je me lançai, malgré
les ordres, dans des entreprises audacieuses et
quelque peu risquées, bien que ce fût défendu aux
membres des services de renseignements. Chez les
partisans, il faut combattre avec fantaisie. Je
n’imagine pas de partisan au regard terne, à la
voix traînante. Chez les partisans, en voyait des
volontaires, des romantiques. D’autres se trou
vaient là par hasard. Mais les premiers prenaient
toujours le pas sur les autres, et leur imprimaient
leur style.
Dans ce temps-là, dans les bois de Briansk, on
entendait déjà parler d’un Ukrainien dont la re
nommée s’était répandue chez les partisans. Les
uns disaient que c’était un tzigane, qui roulait
sa bosse sur les arrières de l’armée allemande ;
les autres que c’était un colonel dont tous les
hommes avaient au moins le grade de lieutenant,
et qui possédait des tanks et des avions. En tout
cas, les Allemands le craignaient comme le feu,
et le peuple tissait autour de lui mille légendes.
Cet homme représentait mon idéal de partisan.
Dès qu’il approcha des bois de Briansk, (j’avais
déjà à ce moment, acquis une certaine expérience)
je me hâtai vers lui, avec une voiture et un
cheval.
La route était longue : quelque chose comme
quatre-vingt-dix kilomètres. Et nous n’arrivions
pas à nous en tirer. Je fus fort heureux d’aper
cevoir enfin des télègues ukrainiennes. Dans un
bois de pins, pas loin du village de Mikhaïlovok,
çe trouvait le camp de Kovpak.
Il avait vraiment l’apparence d’un campement
de Bohémiens. On apercevait partout des groupes
de petits attelages bizarres. De petites tentes rou
maines, allemandes, hongroises étaient plantées
çà et là. A tous les carrefours, des mitrailleuses
et des fusils-mitrailleurs de toutes les époques et
de toutes les nationalités. Les sentinelles tenaient
aux lèvres des cigarettes de tabac aromatique ou
des cigares, et regardaient d’un air protecteur
les partisans locaux.
En m’approchant, je vis l’état-major, abrité sous
un énorme tapis, dans un espace limité par des
pieux. A l’intérieur de cet enclos, on aperçevàit
une voiture sanitaire hoogroise. Assis devant une
table hâtivement construite, « une dactylo » à
moustaches tapait à la machine. A côté de lui,
un barbu au crâne chauve travaillait, ses lunettes
sur le front. Sans doute les partisans recevaient-
ils souvent des visites, puisque personne ne me
prêtait ia moindrç attention.
Je présentai mes papiers au barbu. C’était le
chef d’état-major des détachements de Kovpak.
Il s’appelait Grégory Jakovlevich Bazime. Comme
je l’appris par la suite, il avait été directeur
d’école. Toute sa vie s’était passée à élever des
générations de petits Ukrainiens au nez en trom
pette et aux sourcils noirs. Il se passionnait pour
les abeilles, le jardin et le potager. Un grand
nombre de ses élèves étaient soldats dans le déta
chement, et les maîtres de son école s’y trouvaient
aussi comme commandants.
Il retourna mes papiers dans sa main et dit :
— Le commandant et le commissaire sont en
déplacement. Ils vont bientôt rentrer.
Et l’état-major poursuivit son travail.
« Mais où sont ces tamks et ces avions dent
tout le monde parle chez nous ?... » pensai-je.
11 n’y en avait pas trace pour le moment. Mais
voilà que je vis un groupe de cavaliers louvoyer
entre les arbres. En avant, sur une belle bête,
un homme fort âgé dans un complet civil d’une
coupe étrange. A côté de lui, chevauchant un
magnifique alezan arabe, un militaire plus jeune,
beau, l’air martial, la moustache noire de jais,
le regard vif.
(A suivre.)
A paraître prochainement aux Editions
« BAISONS D’ETRE ».
autre que le ministre lui-même.
Les mineurs sont mécontents des
procédés ministériels et Us le ma
nifestent.
Les conseils d’administration des
caisses de secours ont été élus en
juillet 1947 (deux tiers pour le per
sonnel et un ti e rs pour l’exploita
tion).
Illégalement, puisque de nouvel'•
les élections ne sont prévues qu9
pour la moitié de s sièges en 1950,
MM. Armanet et Bazeillac, créatu
res de Laco.ste-. ont destitué un
certain n ombre de conseillers et
prétendent empêcher certains élus
du personnel de siéger, en raison
des condamnations qu’ils ont fait
prononcer contre eux après la grè
ve de novembre-décembre.
Par contre, les hommen élus sur
le, liste et avec le programme de
la C.G.T. et passés à « Force ou
vrière », se maintiennent, au mé
pris de la plus simple honnêteté,
aux postes où, par leur vote du
15 février les mineurs ont dit qu’ils
ne voulaient plus les voir.
Dela-t'tre , Morei et les politiciens
de F.O-, avec la complicité d; La
coste, prétendent enlever à la C.
G.T. la prêÂdCnce des caisses de
secours .
Ces procédés rappellent aux mi
neurs ceux des dirigeants d~s an
ciennes compagnies, les Bûcher et
les Deflines, qui avec l’aide des
traîtres Kléber Legay et Priem,
destituaient en 1939 les élus des
mineurs, dont, beaucoup devaient
tomber ensuite sous les pelotons
d’exécution ou aller mourir dans
les camps nazis.
Aussi les « gueules noires » s’in
dignant contre les violations de la
loi. C’est là la ; raison d&; manifes
tations de Billy-Montigny et ds
Bruay.
Hier encore, à Cransac. dans
l’Aveyron, les mneurs ont dû faire
une grève d’une heure pour protes
ter contre les mesures arbitraires
du ministre.
C’est Lacoste le seul responsable
des baisses de production enregis
trées du fait des mouvements
ayant tous pour cau.e — de l’aveu
même du ministre — des revendi
cations légitimes.
Il y a quinze jours, Lacoste fai
sait dés promesses dont les diri-
géants de la Fédérât on du Sous-
sol déclaraient que, tenues, elles
pouvaient être de nature à amélio
rer le climat et, partant, la pro
duction.
Tel n’est pas lé désir du parti
américain et Laco-.te a préféré re
nier sa parole et revenir aux mé
thodes de force.
Ces méthod.es, les mineurs l: 9
considèrent comme définitivement
révolues. Ils veulent produire du
charbon dans le cadre de l’applica
tion de leur statut et du respect
de la lo : .
Ç Le ministère du Travail a publié hier
une circulaire qui donnerait en partie,
sarisfaction aux ouvriers coiffeurs en
ce qui concerne l’application de l’arrêté
du 31 décembre 1947. (A.E-PJ,
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