Titre : Gringoire : le grand hebdomadaire parisien ["puis" le grand hebdomadaire social], politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Bordeaux)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Marseille)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1937-08-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32784069f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 août 1937 20 août 1937
Description : 1937/08/20 (A10,N458). 1937/08/20 (A10,N458).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4747286z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-126
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2018
LA CAMBRIOLE
le coup n'est pas régulier ; si
® des professionnels, ils n'étaient
aS gyndiqués et si c'était des ca-
ils ont des heures de
iûl-
LA GRANDE SEMAINE
— A quoi penses-tu ?
- Aux cinq-huit 1
MONTMARTRE
— C'était un bavard, alors j'ai fait
parler le silencieux...
CONCOURS LEPINE
— Moi j'ai inventé un laminoir pour
tartiner la confiture chimique...
— Parfait ! Justement j'ai décou-
vert le sans-fil à couper le beurre syn-
thétique... >
EXTREME-ORIENT
— Mais non, ils ne sont pas en
guerre, c'est en quelque sorte une paix
perlée...
(Dessins de Varé.)
VARIÉTÉ
MERVEILLES DE L'EXPOSITION
par Pierre DE VAUX
JBu que l'Exposition a tenu toutes ses pro-
'iHfStfa'1 sans doute farder outrageusement
H lié, Cependant, malgré désordres et
de très intéressantes initiatives, des
vitres sincères ont trouvé l'occasion de
r«er ; actuellement, de la terrasse du
eJP»..jro à la grandiose porte d'honneur de
>i l'Exposition offre à ses visiteurs
Étubrables merveilles.
■ u et techniques dans la vie mo-
o#*,: cette devise-slogan exigeait qu'une
jïpartfût faite à la Science... mais à une
jH aimable, accessible à tous. Très judi-
à côté de l'énorme palais de la
jM^erte consacré à la théorie pure, les
Bfcaleurs ont fait place à des « récréa-
JBscientifiques » tout à fait remarquables,
que le Planétarium et le Voyage inter-
JBure, sans parler des extraordinaires mé-
du parc des Attractions d'où les
ressortent l'estomac en accordéon et
jjp: tu capilotade !
Firmament à domicile
Planétarium est une très belle réalisa-
it «ciel artificiel », qui existait déjà à
?fr, mais dont aucun spécimen n'avait
amtruit jusqu'à présent en France.
gainez une vaste salle circulaire, cou-
ipar une coupole et pouvant contenir
ails personnes. Au moment où nous pre-
.place, la nuit est complète, comme dans
aile de cinéma, et un conférencier nous
t des merveilles de l'astronomie... afin
!! sii faire prendre patience en laissant nos
l'habituer à l'obscurité.
at i coup, de minces rayons lumineux
Mf d'une sphère optique placée au cen-
'ia rotonde, et c'est un enchantement !
môme voûte viennent se peindre les
i. les belles planètes : Vénus, Mars,
un mince croissant qui est celui de
«.plus argenté que celui de la Lune.
'sèment, la voûte semble tourner
-la voûte étoilée véritable ; voici le dis-
£ soleil qui se lève, mais un soleil pâle
xrll, car au Planétarium on doit con-
s voir les étoiles en plein midi 1
::mllnant, le fonctionnement de la sphère
te ; chacune des planètes circule avec
renient propre, rapide pour Vénus et
lent pour Jupiter et Saturne ; la
passe et repasse, tantôt pleine, tantôt
en croissant puis en faucille. A
aUne petite flèche lumineuse qu'il^des-
" jt e ciel » avec un projecteur à main,
«encier nous désigne les différents
1 «estes dont il nous conte l'existence
Ide,
^ nous voici aux limites des temps ; les
^ sont devenues des siècles et des mil-
^ le ciel ne tourne plus autour de notre
* Etoile polaire, mais autour de la
•Jeuse Véga de la Lyre. Douze mille
; Wnt écoulés, des humanités entières ont
'l® surface de la terre, mais les cal-
bibles des astronomes continuent à
^profondeurs de l'univers sidéral...
:iaù ,a curieux, la construction du Plané-
a donné lieu à quelques difficultés d'or-
^coustique. On s'est aperçu que le moin-
Produit au centre de cette coupole
e> répercutait en un véritable ton-
on Juge de la catastrophe, si les cinq
Wateurs avaient parlé ou éternué en
çttps ! Les constructeurs ont tourné la
e ,en doublant la coupole par une se-
( en toile de lin très blanche, sur
jj!^6 5 effectue la projection des astres.
Embarquez-vous
en wagon-fusée !
^rl étoiles est bien ; s'élancer
yss astres dans un véhicule appro-
L lne* de près planètes, comètes et
infiniment plus séduisant ! Tel
ment le voyage que vous pourrez
^on fS°U'S une forme fictive, grâce au
usée interplanétaire » de l'Exposi-
nj' q Ue les ingénieurs cherchent depuis
eUses années, dans les différents pays
du monde, à réaliser un véhicule automoteur
capable d'emporter d'intrépides « astro-
nautes Y, dans les plaines infinies de l'espace.
Ce véhicule ne serait pas propulsé par une
hélice, pour la bonne raison qu'il n'y a pas
d air dans les régions interplanétaires, mais
par la réaction d'un jet de feu à l'arrière au
moyen d'un explosif spécial, absolument
comme une fusée du 1 4 juillet.
Le wagon-fusée de l'Exposition, évidem-
ment, est une fausse fusée, mais tout est par-
faitement combiné pour donner l'impression
d'un voyage véritable dans la Voie lactée.
Accueillis par des employés vêtus d'uniformes
métalliques, à la mode de l'an 2000 (?), les
spectateurs pénètrent par un couloir obscur
dans le corps de la fusée, où les attendent des
fauteuils confortabtes. <
De. larges hublots et une grande baie car-
rée placée devant le « pilote » vont nous
laisser contempler toute la magie du ciel.
Voici le départ : avec un ronflement, la
fusée s'élève dans l'espace insondable. Des
astres grandissent ; voici Mars et ses mysté-
rieux canaux, Jupiter couvert de bandes nua-
geuses, Saturne entouré de son triple anneau...
Puis l' espace s'ouvre sans bornes après les
dernières planètes, la fusée prend une énorme
vitesse, traverse la queue vaguement lumineuse
des comètes ; voici des astres doubles, triples,
jaunes, rouges, bleus, une férie multicolore,
et, de nouveau, le vide noir ; nous sommes
aux confins de la Voie lactée : au loin, flot-
tent d'autres « univers-îles », d'immenses
nébuleuses spirales contenant, des milliards de
mondes...
Fonçant à toute puissance, la fusée revient
maintenant à son point de départ. Un globe
pâle grandi» dans l'immensité : c'est la Terre;
le dessin familier des continents se précise,
nous reconnaissons l'Europe, la France, le
contour de Paris, la boucle de la Seine... et
nous atterrissons sans secousses, émerveillés de
notre voyage, au cœur de l'Exposition.
Tête en bas, pieds en l'air
Pour les amateurs d'émotions fortes, le parc
des Attractions offre de multiples ressources.
Voici d'abord le Looping électrique avec
arrêt tête en bas. Vous prenez place dans une
nacelle où l'on vous attache à l'aide d'une
forte courroie ; la nacelle commence à se ba-
lancer comme une classique balançoire de
foire, exécute un tour complet, puis deux, puis
trois... et hop ! s'arrête au sommet ; vous pen-
dez, tête en bas, retenu par la providentielle
courroie, pour la plus grande joie des specta-
teurs !
Avec le « Perbalum », la scène change.
Les... patients sont logés dans de multiples
cabines suspendues à d'énormes roues qui s'in-
clinent tout en tournant, en sorte qu'ils « font
de la Grande Roue oblique » dans toutes
les positions de l'espace.
Le « Rockett-speedway », ou train-fusée,
présente une variante impressionnante du clas-
sique « Cercle de la mort ». Un petit train
électrique tourne en cercle au fond d'une
énorme sphère fixe, puis s'élève progressive-
ment en augmentant sa vitesse, jusqu'à rouler
« en l'air », contre la partie verticale de la
sphère, maintenu par la force centrifuge.
Plus terrifiante encore, voici la gigantesque
« Tour des parachutes », dressant son ossa-
ture de métal au-dessus de toute le quartier
des Invalides. On nous fixe au dos un para-
chute de six mètres, type armée, on nous
amène au bord d'un petit plongeoir plus élevé
que l'Arc de triomphe... et hop !
Ne tremblons pas pour les sportifs qui ont
trop présumé de leur audace : un câble de
sécurité, monté sur billes, les accompagne
dans leur « descente parachutée », sans rien
gâter de leurs impressions, mais prêt à les
soutenir en cas d 'accident. I
Pierre DEVAUX.
*Je/^GS eaux ^
k JIT Cherry
fer
^exigez bien un « Rocher ».
Sept jours. ◑.Sept nuits
par Clément VAUTEL
Le nom du coupable. s. v. p. !
Quand on contemple, de la place du Tro-
cadéro, les deux palaces en fromage blanc
qui encadrent la principale entrée de
l' « Expo », on aperçoit, le long de leurs
ailes arrondies, une infinité de petites fenê-
tres très rapprochées les unes des autres. Et
on a envie de s'exclamer :
— Ces bâtisses seraient-elles des prisons
cellulaires ?
Allez-y voir et dites-moi si ce n'est pas
l'effet, peu réjouissant, qu'elles produisent...
L'ancien Trocadéro était tout de même plus
gai.
Passe encore, le style pénitentiaire peut
avoir des amateurs — on est bien, à l'ombre,
par ces chaleurs — mais il est impossible de
ne pas trouver grotesques les inscriptions qui
viennent d'être apposées, en grosses lettres
dorées, sur les donjons de cette espèce de
Santé en partie double.
Voici la première : I
DANS. CES. MURS. VOUES. AUX. MERVEIL-
[LES
J'ACCUEILLE. ET. GARDE. LES. OUVRAGES
DE. LA. MAIN. PRODIGIEUSE. DE. L'AR-
[TISTE
EGALE. ET. RIVALE. DE. SA. PENSEE
L'UNE. N'EST. RIEN. SANS. L'AUTRE
Remarquez tout d'abord qu'il y a un point
après, ou avant, chaque mot... Pourquoi?
Certaine école littéraire fait fi de toute ponc-
tuation, mais ici, ce ne sont que points, et
sans aucune raison valable. Bien mieux, là
où il en faudrait un, par exemple après
« pensée », il n'y en a pas.
Quant au texte même, il est idiot. Ces
« murs voués aux merveilles », qu'est-ce que
cela veut dire ? Les murs ne sont que les
éléments de l'édifice, et c'est l'édifice — non
les murs — qui constitue le musée... Les mer-
veilles 1 Quelles merveilles ? Ce mot, ainsi
employé, est aussi flou que banal.
Est-il bon de goût de faire parler ainsi un
musée ? Ce « J'accueille » fait penser au
« Je suis capitonnée » des voitures de démé-
nagement. -
La main de l'artiste n'est pas prodigieuse,
même si elle fait des prodiges : le style
lapidaire, sans la propriété des termes, ça
n'existe pas. Et une main, même prodigieuse,
peut-elle être l'égale, la rivale, de la pen-
sée ? C'est du galimatias... Quant à l'affir-
maticÀ.: « L'une n'est rien sans l'autre »,
c'est çm M. de La Palice. On sait bien, que
l'oeuvre d'art est un produit de la pensée et
du travail matériel !
La deuxième inscription — entrelardée
aussi de nombreux points — est encore plus
saugrenue... Jugez-en :
CHOSES. RARES. OU. CHOSES. BELLES
ICI. SAVAMMENT. ASSEMBLEES
INSTRUISENT. L'ŒIL. A. REGARDER.
COMME. JAMAIS. ENCORE. VUES
TOUTES. CHOSES. QUI. SONT. AU. MONDE.
« Savamment assemblées », quelle pré-
tention ! « Instruisent à regarder », n'est pas
français. « Comme jamais encore vues »,
c'est du petit nègre !
Qui a perpétré ces âneries scandaleuses ?
Le nom, ou les noms !
Nous avons pourtant une Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres qui a été créée
tout exprès pour composer les... inscriptions.
Pourquoi ne proclame-t-elle pas qu'elle n'a
rien de commun avec le ou les auteurs de
« slogans » aussi déshonorants pour la lan-
gue et l'intelligence françaises ?
Où vont-ils ?
La plupart de nos hôtes étrangers — sans
parler des provinciaux — ne viennent pas
à Paris pour voir l'Exposition : ils viennent
a l'Exposition pour voir Paris.
Quand ils ont parcouru la grande ker-
messe, où vont-ils de préférence ?
Leurs trois visites rituelles sont pour :
1" Le tombeau de Napoléon;
2° Le soldat inconnu ;
30 Le château de Versailles.
Ce qui n'empêche pas, bien entendu, l'exé-
cution du programme classique : les cata-
combes, le Louvre, les cinq pierres de l'écha-
faud, rue de la Roquette, Notre-Dame, les
Folies-Bout-de-Bois, Montmartre, etc.
Mais le tombeau de Napoléon est the
greatest attraction. Décidément, la conspira-
tion du silence, organisée en France contre
le gigantesque « petit Caporal », ne paraît
pas très efficace. Les étrangers, en tout cas~
| n'en subissent pas les effets... Napoléon non
plus. t
Nos visiteurs marchent aussi, en foule,
vers l'Etoile... Après avoir contemplé la
Flamme — qui est devenue le feu sacré de la
Cité — ils lisent quelques-uns des noms ins-
crits sur les pierres de l'arche triomphale.
Quelques noms seulement... Que voulez-vous,
ces victoires, elles sont trop !
Puis c'est le pélerinage à Versailles. Est-
ce le souvenir grandiose du Roi-Soleil qu'évo-
quent les étrangers en parcourant le châ-
teau ? Un guide m'a dit :
— Ils s'intéressent surtout à Marie-Antoi-
nette. Je ne leur en débite jamais assez sur
elle... C'est son ombre qu'ils cherchent au
cours de leur visite. Marie-Antoinette, ils la
connaissent bien mieux que Louis XIV 1
Je me suis mêlé, il y a quelques années, à
un groupe d'étrangers qui visitaient Versail-
les, le château, le parc, les Trianons... Et
j'ai constaté, qu'en effet, c'était surtout le
fantôme charmant et tragique de la dernière
reine de France — Marie-Amélie fut reine
des Français — qu'ils s'efforçaient d'évo-
quer, avec une curiosité avide, mêlée d'émo-
tion.
Je me souviens de cette vieille miss qui, en
:,:'attardant au Hameau, murmurait, à la fois
extasiée et désolée :
— Fascinating ! Faacinating !
Mystère américain
A l'heure où j'écris — fébrilement, bien
entendu — ces lignes, la question reste
posée :
— Qu'est devenue Jean de Koven ?
Il me faut l'avouer, cela m'est assez égal...
Ce qui m'ennuie le plus, c'est de faire ac-
corder « devenue » avec « Jean ».
Jean est un prénom masculin et je me de-
mande pourquoi nous n'appelons pas la
jeune Américaine « Jeanne », comme Jeanne
d'Arc : ce n'est, du reste, que par le prénom
qu'elle ressemble à la Pucelle.
On me dira qu'en anglais, Jean, c'est
Jeanne, alors que c'est John qui est
Jean. Soit, mais nos journaux sont imprimés
en français et je ne vois pas pourquoi nous
prénommons Mlle de Koven comme MM.
Martet, de la Hire, Tranchant, Quirit, Qui-
pleure, sans parler du roi de France qui
règne — théoriquement — sous le nom de
Jean III.
Franchement, cela me gêne d'appeler
« Jean - une femme, tout comme je me sens
peu disposé à dire : « Jeanne » à un mon-
sieur, à moins que ce ne soit son nom de
famille.
Espérons donc que Jeanne rentrera bien-
tôt, saine et sauve, au bercail... Son aventure
nous aura, du moins, rajeunis de dix ans et
plus... Ah ! comme c'est bien 1920-1927 ces
histoires d'Américaines qui viennent dans le
gay Paris pour faire la vie, une vie inimi-
table, en tout cas qu'il vaut mieux ne pas
imiter ! Carnets de travellers chèques, bars,
godailles, flirts poussés aussi loin que pos-
sible, vols de bijoux, etc. : c'était de l'actua-
lité courante au temps de la « prospérité ». 1
Mais la jeune danseuse n'est qu'une Améri-
caine de troizième zone : elle n'avait que
pour 500 dollars de travellers chèques et le
classique palace est remplacé, dans son
roman, par un modeste hôtel de la rive gau-
che... Décidément, ce n'est pas le retour de
la vraie prospérité !
N'importe, Jeanne de Koven a fourni aux
journaux un précieux, un providentiel pré-
texte à copie en ce mois d'août qui est le
temps des vaches maigres pour les secrétai-
res de rédaction. La guerre hispano-espa-
gnole commence à 's'user — la voilà, la
guerre d'usure ! — la guerre sino-japonaise
ne suffit pas à remplir toutes les pages, la
politique chôme et il n'y a vraiment plus
grand chose à dire sur le serpent de mer,
la survivance de Louis XVII et la fin de
Gérard de Nerval. La petite danseuse a
sauvé la situation... Un mystère à la fois
américain et parisien, quoi de mieux ?
Et pourtant, chaque jour, à Paris, plusieurs
douzaines de femmes disparaissent... Seule-
ment, comme elles ne sont ni Américaines,
ni danseuses, le grand reportage ne s'inté-
resse pas à leur sort plus ou moins mysté-
rieux. Le petit non plus... Et la police guère
davantage.
Les extrêmes se couchent
Le révérend Gerald Stubbs, clergyman
et recteur de Somerset, reçoit, chaque jour,
un lot de lettres anonymes et injurieuses.
Pourquoi ? Parce qu'il va épouser miss Betty
Fewings, laquelle a dix-sept ans, soit qua-
rante-trois de moins que lui. Tous ses cor-
respondants, qui sont pour la plupart ano-
nymes, lui prédisent qu'il sera cocu... Je ne
sais si le mot anglais est aussi expressif
que ce vocable bien français.
Le révérend est décidé à se marier quand
même... Il ne se croit pas trop vieux et ne
trouve pas la mariée trop jeune.
On a d'ailleurs vu des couples légitimes
où la disparate des âges était bien plus mar-
quée... Ne parlons pas des couples illégiti-
mes : tout leur est permis et le très vieux
monsieur qui entretient un tendron ne scan-
dalise personne. On est moins indulgent, il
est vrai, pour la dame plus que mûre qui
s'offre un jeune homme. Bah ! comme l'a dit
un observateur, tout s'arrange : le total des
âges est toujours le même, mais il faut addi-
tionner aussi celui de l' « autre ».
Et puis, c'est une question de point de
vue... Autrefois, cet acteur-auteur dramati-
que écrivait des pièces ou le jeune premier
— c'était lui — l'emportait, comme dans
L'Eté de la Saint-Martin, sur le barbon ;
maintenant qu'il a vieilli, il accorde réguliè-
rement la victoire à l'amoureux de cin-
quante-cinq ans, c'est-à-dire à lui-même.
Mais quand il en aura soixante-dix ? Eh
bien, il mettra à la scène Ferdinand de Les-
seps qui se maria à cet âge et eut plusieurs
enfants, à sa parfaite ressemblance.
Clément VAUTEL.
PORTRAIT
EDITH WHARTON
par Raymond RECOULY
Un des romanciers les plus célèbres des
Etats-Unis, une femme d'une immense cul-
ture, d'un remarquable talent et d'un grand
cœur, fervente amie de la France, comme
elle nous l'a prouvé durant des heures dif-
ficiles Edith Wharton vient de mourir.
Une vieille amitié m'unissait à elle. Nous
étions voisins sur la Côte d'Azur. C'est pen-
dant un assez long séjour dans sa merveilleuse
propriété d'Hyères que, découvrant l'extra-
ordinaire beauté de la région toulonnaise, jus-
que-là insoupçonnée de moi, je résolus de m'y
établir.
Un mélange étonnamment réussi de culture
anglo-saxonne et européenne, la connaissance
approfondie des littératures anglaise, améri-
caine, française, allemande, italienne, c'est ce
que le talent, la conversation d'Edith Whar-
ton faisait ressortir avant tout.
"Elle avait infiniment de distinction et de
charme.
Un peu froide d'aspect, d'une froideur
tout apparente, venant surtout d'une cer-
taine timidité, le débit mesuré et lent, elle
cherchait, mais trouvait toujours le mot juste,
l'expression appropriée. Elle excellait à ré-
pandre en ses propos une légère pointe d'hu-
mour, comme un soupçon de plaisanterie
enveloppée, délicate, une manière originale,
inattendue de voir et de juger les hommes
et les choses.
Appartenant, par sa naissance, à une
ancienne famille de la Nouvelle-Angleterre,
à l'aristocratie des Etats-Unis, elle avait
gardé, en dépit de son très long séjour chez
nous, certains côtés très New England,
comme on dit dans son pays.
Etroitement mêiée, après son mariage, à
la vie élégante, luxueuse du grand monde
américain, elle se sentait trop. d'originalité,
d'intelligence pour ne pas éprouver, de bonne
heure, le désir de s'en évader.
Ses relations prolongées, familières avec le
célèbre écrivain Henry James exercèrent sur
le développement de son esprit, le choix et
le cours de sa carrière littéraire une influence
prédominante.
Le roman qui fonda sa réputation, la ren-
dit célèbre, est une peinture fouillée, amu-
sante, par moment, assez dure de la riche et
oisive société new-yorkaise : The House of
mirth, traduit en français sous cet assez mé-
chant titre : Chez les heureux du monde.
Son meilleur livre, à bien des égards un
vrai chef-d'œuvre, est, à mon avis, Ethan
Frome, une âpre tragédie de paysans améri-
cains.
Son roman, L'Age d'innocence, publié
après la guerre, obtint en 1921 le prix Pulit-
zer. Quelques années plus tard, son auteur
recevait à la grande université de Yale le
titre de docteur en littérature, qui n'avait
jamais été auparavant conféré à une femme.
Chargée de gloire, obtenant dans tous les
pays de langue anglaise les plus gros tirages,
Edith Wharton a réalisé cette réussite d'être
appréciée, admirée à la fois par le grand
public et par les connaisseurs, les délicats.
Au moment de la guerre, elle était, depuis
assez longtemps déjà, installée à Paris, où
son appartement de la rue de Varenne, tout
voisin de l'hôtel Doudeauville, était un centre
de réunion très fréquenté par les gens du
monde, les écrivains, les artistes. Toutes ses
sympathies, toutes ses affections étaient avec
les Alliés. Leur guerre était sa guerre. Dési-
reuse de servir de son mieux une cause qui
lui était chère, cette femme, plutôt retirée,
timide, avant tout tournée vers la pensée, se
jeta de tout son élan, de tout son cœur dans
l'action. 1
Elle sollicita et elle obtint de ses compa-
triotes, ceux de France et ceux d'Amérique,
des crédits de plus en plus abondants. Elle
créa inépuisablement des hôpitaux, des œuvres
d'assistance pour les victimes de la guerre.
Elle fit plus : par ses articles, ses appels,
ses livres, elle s'efforça de convaincre son
pays que la France et l'Angleterre se bat-
taient pour un idéal commun de justice, d'hu-
manité, de civilisation, dont l'Amérique avait,
elle aussi, le devoir d'assurer la défense et le
triomphe.
Après la lutte et la victoire, Edith Whar-
ton (elle approchait de la soixantaine)
éprouva le désir, le besoin de changer le
rythme de sa vie. Elle quitta son beau logis
parisien pour se donner tout entière à son
grand amour des plantes et des fleurs.
Un jardin ne lui suffisant pas, elle, en eut
deux : celui d'hiver et celui d'été.
C'est la France, sa seconde patrie, qui lui
en fournit le double site, l'un dans un des
plus jolis coins de la vieille Provence, l'au-
tre au cœur même de l'Ile-de-France, à quel-
ques lieues seulement de Paris.
Elle acheta, tout en haut de la colline
escarpée, dominant les anciens quartiers
d'Hyères, un érmitage entouré de vastes ter-
rains, où, dans l'éboulis des rochers, pous-
saient les plantes sauvages et les arbustes du
maquis. La première fois qu'elle me montra
cette acquisition, dont elle était enthousiaste,
je me demandai à part moi ce que, même
à coups d'efforts et d'argent, elle réussirait à
faire de ces pentes abruptes, rocailleuses, de
ces sentiers de chèvre.
Avec son énergie, son sens de l'organisa-
tion, elle en fit assez vite un des plus mer-
veilleux jardins du monde, une suite éton-
nante de plates-formes et de terrasses surplom-
bantes, de lacets verdoyants, embaumés, de
coins et de recoins remplis de fleurs.
Ce n'était pas un jardin, mais dix, quinze,
vingt jardins, dont chacun était un enchante-
ment.
Elle était heureuse et fière d'en faire les
honneurs à ses visiteurs. Elle y avait accu-
mulé les espèces les plus précieuses, les plus
rares, venues de toutes les parties du monde.
Elle savait le nom, les caractéristiques, l'his-
toire de chaque plante, de chaque fleur. Sou-
cieuse d'agrandir sans cesse son domaine, elle
avait fini par acquérir la colline tout entière,
jusqu'à la vieille tour du sommet, où condui-
sait un chemin étroit, mais accessible aux
petites voitures, qu'elle avait fait aménager.
De sa terrasse, ombragée de platanes, on
découvrait un admirable paysage : par delà
les toitures fauves des anciens quartiers, la
plaine, la plage d'Hyères, l'immense rade fer-
mée par les îles d'Or, Porquerolles, Port-
Cros, la presqu'île de Giens, la pointe et le
fort moyenageux de Brégançon.
Edith Wharton passait six à sept mois, de
novembre à mai, dans ce domaine ; puis,
après quelques semaines en Italie, elle s'ins-
tallait pour l'été et l'automne, au pavillon
Colombe, à. Saint-Brice, en bordure de la
forêt de Montmorency.
Comment avait-elle, vers la fin de la
guerre, découvert, déniché ce bijou d'archi-
fecture, où revivaient, dans toute sa pureté,
l'élégance et la grâce du dix-huitième siècle ?
Cette ravissante petite demeure, cette
« folie » champêtre, avait été bâtie pour les
sœurs Colombe, célèbres danseuses de l'Opé-
ra, auxquelles Jean Stern a consacré un excel-
lent livre, préfacé par Robert de Flers. Dans
notre pays, beaucoup plus conservateur qu'on
ne croit, il y avait, autrefois comme aujour-
d'hui, des familles entières de danseuses, deux
ou trois sœurs exécutant toutes ensemble les
« variations » pour la joie de leurs admira-
teurs. If;
A quinze minutes d'auto de Paris, dans
une contrée purement agricole, que le déve-
loppement industriel n'a pas atteinte, ce pavil-
lon de la danse et de l'amour était demeuré
absolument intact. Edith Wharton n'eut qu'à
s'y installer avec ses bibelots et ses livres ;
elle avait beaucoup de livres.
Le petit parc et le jardin attenant, avec
ses bassins, ses miroirs d'eau, ses plates-bandes,
touchés par sa baguette magique, se réveil-
lèrent de leur sommeil, pour se parer d'une
grâce, d'une beauté merveilleuses.
Car leur nouvelle maîtresse était la fée
des plantes et des fleurs !
Raymond RECOULY.
(Copyright par Raymond Recouly.)
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le coup n'est pas régulier ; si
® des professionnels, ils n'étaient
aS gyndiqués et si c'était des ca-
ils ont des heures de
iûl-
LA GRANDE SEMAINE
— A quoi penses-tu ?
- Aux cinq-huit 1
MONTMARTRE
— C'était un bavard, alors j'ai fait
parler le silencieux...
CONCOURS LEPINE
— Moi j'ai inventé un laminoir pour
tartiner la confiture chimique...
— Parfait ! Justement j'ai décou-
vert le sans-fil à couper le beurre syn-
thétique... >
EXTREME-ORIENT
— Mais non, ils ne sont pas en
guerre, c'est en quelque sorte une paix
perlée...
(Dessins de Varé.)
VARIÉTÉ
MERVEILLES DE L'EXPOSITION
par Pierre DE VAUX
JBu que l'Exposition a tenu toutes ses pro-
'iHfStfa'1 sans doute farder outrageusement
H lié, Cependant, malgré désordres et
de très intéressantes initiatives, des
vitres sincères ont trouvé l'occasion de
r«er ; actuellement, de la terrasse du
eJP»..jro à la grandiose porte d'honneur de
>i l'Exposition offre à ses visiteurs
Étubrables merveilles.
■ u et techniques dans la vie mo-
o#*,: cette devise-slogan exigeait qu'une
jïpartfût faite à la Science... mais à une
jH aimable, accessible à tous. Très judi-
à côté de l'énorme palais de la
jM^erte consacré à la théorie pure, les
Bfcaleurs ont fait place à des « récréa-
JBscientifiques » tout à fait remarquables,
que le Planétarium et le Voyage inter-
JBure, sans parler des extraordinaires mé-
du parc des Attractions d'où les
ressortent l'estomac en accordéon et
jjp: tu capilotade !
Firmament à domicile
Planétarium est une très belle réalisa-
it «ciel artificiel », qui existait déjà à
?fr, mais dont aucun spécimen n'avait
amtruit jusqu'à présent en France.
gainez une vaste salle circulaire, cou-
ipar une coupole et pouvant contenir
ails personnes. Au moment où nous pre-
.place, la nuit est complète, comme dans
aile de cinéma, et un conférencier nous
t des merveilles de l'astronomie... afin
!! sii faire prendre patience en laissant nos
l'habituer à l'obscurité.
at i coup, de minces rayons lumineux
Mf d'une sphère optique placée au cen-
'ia rotonde, et c'est un enchantement !
môme voûte viennent se peindre les
i. les belles planètes : Vénus, Mars,
un mince croissant qui est celui de
«.plus argenté que celui de la Lune.
'sèment, la voûte semble tourner
-la voûte étoilée véritable ; voici le dis-
£ soleil qui se lève, mais un soleil pâle
xrll, car au Planétarium on doit con-
s voir les étoiles en plein midi 1
::mllnant, le fonctionnement de la sphère
te ; chacune des planètes circule avec
renient propre, rapide pour Vénus et
lent pour Jupiter et Saturne ; la
passe et repasse, tantôt pleine, tantôt
en croissant puis en faucille. A
aUne petite flèche lumineuse qu'il^des-
" jt e ciel » avec un projecteur à main,
«encier nous désigne les différents
1 «estes dont il nous conte l'existence
Ide,
^ nous voici aux limites des temps ; les
^ sont devenues des siècles et des mil-
^ le ciel ne tourne plus autour de notre
* Etoile polaire, mais autour de la
•Jeuse Véga de la Lyre. Douze mille
; Wnt écoulés, des humanités entières ont
'l® surface de la terre, mais les cal-
bibles des astronomes continuent à
^profondeurs de l'univers sidéral...
:iaù ,a curieux, la construction du Plané-
a donné lieu à quelques difficultés d'or-
^coustique. On s'est aperçu que le moin-
Produit au centre de cette coupole
e> répercutait en un véritable ton-
on Juge de la catastrophe, si les cinq
Wateurs avaient parlé ou éternué en
çttps ! Les constructeurs ont tourné la
e ,en doublant la coupole par une se-
( en toile de lin très blanche, sur
jj!^6 5 effectue la projection des astres.
Embarquez-vous
en wagon-fusée !
^rl étoiles est bien ; s'élancer
yss astres dans un véhicule appro-
L lne* de près planètes, comètes et
infiniment plus séduisant ! Tel
ment le voyage que vous pourrez
^on fS°U'S une forme fictive, grâce au
usée interplanétaire » de l'Exposi-
nj' q Ue les ingénieurs cherchent depuis
eUses années, dans les différents pays
du monde, à réaliser un véhicule automoteur
capable d'emporter d'intrépides « astro-
nautes Y, dans les plaines infinies de l'espace.
Ce véhicule ne serait pas propulsé par une
hélice, pour la bonne raison qu'il n'y a pas
d air dans les régions interplanétaires, mais
par la réaction d'un jet de feu à l'arrière au
moyen d'un explosif spécial, absolument
comme une fusée du 1 4 juillet.
Le wagon-fusée de l'Exposition, évidem-
ment, est une fausse fusée, mais tout est par-
faitement combiné pour donner l'impression
d'un voyage véritable dans la Voie lactée.
Accueillis par des employés vêtus d'uniformes
métalliques, à la mode de l'an 2000 (?), les
spectateurs pénètrent par un couloir obscur
dans le corps de la fusée, où les attendent des
fauteuils confortabtes. <
De. larges hublots et une grande baie car-
rée placée devant le « pilote » vont nous
laisser contempler toute la magie du ciel.
Voici le départ : avec un ronflement, la
fusée s'élève dans l'espace insondable. Des
astres grandissent ; voici Mars et ses mysté-
rieux canaux, Jupiter couvert de bandes nua-
geuses, Saturne entouré de son triple anneau...
Puis l' espace s'ouvre sans bornes après les
dernières planètes, la fusée prend une énorme
vitesse, traverse la queue vaguement lumineuse
des comètes ; voici des astres doubles, triples,
jaunes, rouges, bleus, une férie multicolore,
et, de nouveau, le vide noir ; nous sommes
aux confins de la Voie lactée : au loin, flot-
tent d'autres « univers-îles », d'immenses
nébuleuses spirales contenant, des milliards de
mondes...
Fonçant à toute puissance, la fusée revient
maintenant à son point de départ. Un globe
pâle grandi» dans l'immensité : c'est la Terre;
le dessin familier des continents se précise,
nous reconnaissons l'Europe, la France, le
contour de Paris, la boucle de la Seine... et
nous atterrissons sans secousses, émerveillés de
notre voyage, au cœur de l'Exposition.
Tête en bas, pieds en l'air
Pour les amateurs d'émotions fortes, le parc
des Attractions offre de multiples ressources.
Voici d'abord le Looping électrique avec
arrêt tête en bas. Vous prenez place dans une
nacelle où l'on vous attache à l'aide d'une
forte courroie ; la nacelle commence à se ba-
lancer comme une classique balançoire de
foire, exécute un tour complet, puis deux, puis
trois... et hop ! s'arrête au sommet ; vous pen-
dez, tête en bas, retenu par la providentielle
courroie, pour la plus grande joie des specta-
teurs !
Avec le « Perbalum », la scène change.
Les... patients sont logés dans de multiples
cabines suspendues à d'énormes roues qui s'in-
clinent tout en tournant, en sorte qu'ils « font
de la Grande Roue oblique » dans toutes
les positions de l'espace.
Le « Rockett-speedway », ou train-fusée,
présente une variante impressionnante du clas-
sique « Cercle de la mort ». Un petit train
électrique tourne en cercle au fond d'une
énorme sphère fixe, puis s'élève progressive-
ment en augmentant sa vitesse, jusqu'à rouler
« en l'air », contre la partie verticale de la
sphère, maintenu par la force centrifuge.
Plus terrifiante encore, voici la gigantesque
« Tour des parachutes », dressant son ossa-
ture de métal au-dessus de toute le quartier
des Invalides. On nous fixe au dos un para-
chute de six mètres, type armée, on nous
amène au bord d'un petit plongeoir plus élevé
que l'Arc de triomphe... et hop !
Ne tremblons pas pour les sportifs qui ont
trop présumé de leur audace : un câble de
sécurité, monté sur billes, les accompagne
dans leur « descente parachutée », sans rien
gâter de leurs impressions, mais prêt à les
soutenir en cas d 'accident. I
Pierre DEVAUX.
*Je/^GS eaux ^
k JIT Cherry
fer
^exigez bien un « Rocher ».
Sept jours. ◑.Sept nuits
par Clément VAUTEL
Le nom du coupable. s. v. p. !
Quand on contemple, de la place du Tro-
cadéro, les deux palaces en fromage blanc
qui encadrent la principale entrée de
l' « Expo », on aperçoit, le long de leurs
ailes arrondies, une infinité de petites fenê-
tres très rapprochées les unes des autres. Et
on a envie de s'exclamer :
— Ces bâtisses seraient-elles des prisons
cellulaires ?
Allez-y voir et dites-moi si ce n'est pas
l'effet, peu réjouissant, qu'elles produisent...
L'ancien Trocadéro était tout de même plus
gai.
Passe encore, le style pénitentiaire peut
avoir des amateurs — on est bien, à l'ombre,
par ces chaleurs — mais il est impossible de
ne pas trouver grotesques les inscriptions qui
viennent d'être apposées, en grosses lettres
dorées, sur les donjons de cette espèce de
Santé en partie double.
Voici la première : I
DANS. CES. MURS. VOUES. AUX. MERVEIL-
[LES
J'ACCUEILLE. ET. GARDE. LES. OUVRAGES
DE. LA. MAIN. PRODIGIEUSE. DE. L'AR-
[TISTE
EGALE. ET. RIVALE. DE. SA. PENSEE
L'UNE. N'EST. RIEN. SANS. L'AUTRE
Remarquez tout d'abord qu'il y a un point
après, ou avant, chaque mot... Pourquoi?
Certaine école littéraire fait fi de toute ponc-
tuation, mais ici, ce ne sont que points, et
sans aucune raison valable. Bien mieux, là
où il en faudrait un, par exemple après
« pensée », il n'y en a pas.
Quant au texte même, il est idiot. Ces
« murs voués aux merveilles », qu'est-ce que
cela veut dire ? Les murs ne sont que les
éléments de l'édifice, et c'est l'édifice — non
les murs — qui constitue le musée... Les mer-
veilles 1 Quelles merveilles ? Ce mot, ainsi
employé, est aussi flou que banal.
Est-il bon de goût de faire parler ainsi un
musée ? Ce « J'accueille » fait penser au
« Je suis capitonnée » des voitures de démé-
nagement. -
La main de l'artiste n'est pas prodigieuse,
même si elle fait des prodiges : le style
lapidaire, sans la propriété des termes, ça
n'existe pas. Et une main, même prodigieuse,
peut-elle être l'égale, la rivale, de la pen-
sée ? C'est du galimatias... Quant à l'affir-
maticÀ.: « L'une n'est rien sans l'autre »,
c'est çm M. de La Palice. On sait bien, que
l'oeuvre d'art est un produit de la pensée et
du travail matériel !
La deuxième inscription — entrelardée
aussi de nombreux points — est encore plus
saugrenue... Jugez-en :
CHOSES. RARES. OU. CHOSES. BELLES
ICI. SAVAMMENT. ASSEMBLEES
INSTRUISENT. L'ŒIL. A. REGARDER.
COMME. JAMAIS. ENCORE. VUES
TOUTES. CHOSES. QUI. SONT. AU. MONDE.
« Savamment assemblées », quelle pré-
tention ! « Instruisent à regarder », n'est pas
français. « Comme jamais encore vues »,
c'est du petit nègre !
Qui a perpétré ces âneries scandaleuses ?
Le nom, ou les noms !
Nous avons pourtant une Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres qui a été créée
tout exprès pour composer les... inscriptions.
Pourquoi ne proclame-t-elle pas qu'elle n'a
rien de commun avec le ou les auteurs de
« slogans » aussi déshonorants pour la lan-
gue et l'intelligence françaises ?
Où vont-ils ?
La plupart de nos hôtes étrangers — sans
parler des provinciaux — ne viennent pas
à Paris pour voir l'Exposition : ils viennent
a l'Exposition pour voir Paris.
Quand ils ont parcouru la grande ker-
messe, où vont-ils de préférence ?
Leurs trois visites rituelles sont pour :
1" Le tombeau de Napoléon;
2° Le soldat inconnu ;
30 Le château de Versailles.
Ce qui n'empêche pas, bien entendu, l'exé-
cution du programme classique : les cata-
combes, le Louvre, les cinq pierres de l'écha-
faud, rue de la Roquette, Notre-Dame, les
Folies-Bout-de-Bois, Montmartre, etc.
Mais le tombeau de Napoléon est the
greatest attraction. Décidément, la conspira-
tion du silence, organisée en France contre
le gigantesque « petit Caporal », ne paraît
pas très efficace. Les étrangers, en tout cas~
| n'en subissent pas les effets... Napoléon non
plus. t
Nos visiteurs marchent aussi, en foule,
vers l'Etoile... Après avoir contemplé la
Flamme — qui est devenue le feu sacré de la
Cité — ils lisent quelques-uns des noms ins-
crits sur les pierres de l'arche triomphale.
Quelques noms seulement... Que voulez-vous,
ces victoires, elles sont trop !
Puis c'est le pélerinage à Versailles. Est-
ce le souvenir grandiose du Roi-Soleil qu'évo-
quent les étrangers en parcourant le châ-
teau ? Un guide m'a dit :
— Ils s'intéressent surtout à Marie-Antoi-
nette. Je ne leur en débite jamais assez sur
elle... C'est son ombre qu'ils cherchent au
cours de leur visite. Marie-Antoinette, ils la
connaissent bien mieux que Louis XIV 1
Je me suis mêlé, il y a quelques années, à
un groupe d'étrangers qui visitaient Versail-
les, le château, le parc, les Trianons... Et
j'ai constaté, qu'en effet, c'était surtout le
fantôme charmant et tragique de la dernière
reine de France — Marie-Amélie fut reine
des Français — qu'ils s'efforçaient d'évo-
quer, avec une curiosité avide, mêlée d'émo-
tion.
Je me souviens de cette vieille miss qui, en
:,:'attardant au Hameau, murmurait, à la fois
extasiée et désolée :
— Fascinating ! Faacinating !
Mystère américain
A l'heure où j'écris — fébrilement, bien
entendu — ces lignes, la question reste
posée :
— Qu'est devenue Jean de Koven ?
Il me faut l'avouer, cela m'est assez égal...
Ce qui m'ennuie le plus, c'est de faire ac-
corder « devenue » avec « Jean ».
Jean est un prénom masculin et je me de-
mande pourquoi nous n'appelons pas la
jeune Américaine « Jeanne », comme Jeanne
d'Arc : ce n'est, du reste, que par le prénom
qu'elle ressemble à la Pucelle.
On me dira qu'en anglais, Jean, c'est
Jeanne, alors que c'est John qui est
Jean. Soit, mais nos journaux sont imprimés
en français et je ne vois pas pourquoi nous
prénommons Mlle de Koven comme MM.
Martet, de la Hire, Tranchant, Quirit, Qui-
pleure, sans parler du roi de France qui
règne — théoriquement — sous le nom de
Jean III.
Franchement, cela me gêne d'appeler
« Jean - une femme, tout comme je me sens
peu disposé à dire : « Jeanne » à un mon-
sieur, à moins que ce ne soit son nom de
famille.
Espérons donc que Jeanne rentrera bien-
tôt, saine et sauve, au bercail... Son aventure
nous aura, du moins, rajeunis de dix ans et
plus... Ah ! comme c'est bien 1920-1927 ces
histoires d'Américaines qui viennent dans le
gay Paris pour faire la vie, une vie inimi-
table, en tout cas qu'il vaut mieux ne pas
imiter ! Carnets de travellers chèques, bars,
godailles, flirts poussés aussi loin que pos-
sible, vols de bijoux, etc. : c'était de l'actua-
lité courante au temps de la « prospérité ». 1
Mais la jeune danseuse n'est qu'une Améri-
caine de troizième zone : elle n'avait que
pour 500 dollars de travellers chèques et le
classique palace est remplacé, dans son
roman, par un modeste hôtel de la rive gau-
che... Décidément, ce n'est pas le retour de
la vraie prospérité !
N'importe, Jeanne de Koven a fourni aux
journaux un précieux, un providentiel pré-
texte à copie en ce mois d'août qui est le
temps des vaches maigres pour les secrétai-
res de rédaction. La guerre hispano-espa-
gnole commence à 's'user — la voilà, la
guerre d'usure ! — la guerre sino-japonaise
ne suffit pas à remplir toutes les pages, la
politique chôme et il n'y a vraiment plus
grand chose à dire sur le serpent de mer,
la survivance de Louis XVII et la fin de
Gérard de Nerval. La petite danseuse a
sauvé la situation... Un mystère à la fois
américain et parisien, quoi de mieux ?
Et pourtant, chaque jour, à Paris, plusieurs
douzaines de femmes disparaissent... Seule-
ment, comme elles ne sont ni Américaines,
ni danseuses, le grand reportage ne s'inté-
resse pas à leur sort plus ou moins mysté-
rieux. Le petit non plus... Et la police guère
davantage.
Les extrêmes se couchent
Le révérend Gerald Stubbs, clergyman
et recteur de Somerset, reçoit, chaque jour,
un lot de lettres anonymes et injurieuses.
Pourquoi ? Parce qu'il va épouser miss Betty
Fewings, laquelle a dix-sept ans, soit qua-
rante-trois de moins que lui. Tous ses cor-
respondants, qui sont pour la plupart ano-
nymes, lui prédisent qu'il sera cocu... Je ne
sais si le mot anglais est aussi expressif
que ce vocable bien français.
Le révérend est décidé à se marier quand
même... Il ne se croit pas trop vieux et ne
trouve pas la mariée trop jeune.
On a d'ailleurs vu des couples légitimes
où la disparate des âges était bien plus mar-
quée... Ne parlons pas des couples illégiti-
mes : tout leur est permis et le très vieux
monsieur qui entretient un tendron ne scan-
dalise personne. On est moins indulgent, il
est vrai, pour la dame plus que mûre qui
s'offre un jeune homme. Bah ! comme l'a dit
un observateur, tout s'arrange : le total des
âges est toujours le même, mais il faut addi-
tionner aussi celui de l' « autre ».
Et puis, c'est une question de point de
vue... Autrefois, cet acteur-auteur dramati-
que écrivait des pièces ou le jeune premier
— c'était lui — l'emportait, comme dans
L'Eté de la Saint-Martin, sur le barbon ;
maintenant qu'il a vieilli, il accorde réguliè-
rement la victoire à l'amoureux de cin-
quante-cinq ans, c'est-à-dire à lui-même.
Mais quand il en aura soixante-dix ? Eh
bien, il mettra à la scène Ferdinand de Les-
seps qui se maria à cet âge et eut plusieurs
enfants, à sa parfaite ressemblance.
Clément VAUTEL.
PORTRAIT
EDITH WHARTON
par Raymond RECOULY
Un des romanciers les plus célèbres des
Etats-Unis, une femme d'une immense cul-
ture, d'un remarquable talent et d'un grand
cœur, fervente amie de la France, comme
elle nous l'a prouvé durant des heures dif-
ficiles Edith Wharton vient de mourir.
Une vieille amitié m'unissait à elle. Nous
étions voisins sur la Côte d'Azur. C'est pen-
dant un assez long séjour dans sa merveilleuse
propriété d'Hyères que, découvrant l'extra-
ordinaire beauté de la région toulonnaise, jus-
que-là insoupçonnée de moi, je résolus de m'y
établir.
Un mélange étonnamment réussi de culture
anglo-saxonne et européenne, la connaissance
approfondie des littératures anglaise, améri-
caine, française, allemande, italienne, c'est ce
que le talent, la conversation d'Edith Whar-
ton faisait ressortir avant tout.
"Elle avait infiniment de distinction et de
charme.
Un peu froide d'aspect, d'une froideur
tout apparente, venant surtout d'une cer-
taine timidité, le débit mesuré et lent, elle
cherchait, mais trouvait toujours le mot juste,
l'expression appropriée. Elle excellait à ré-
pandre en ses propos une légère pointe d'hu-
mour, comme un soupçon de plaisanterie
enveloppée, délicate, une manière originale,
inattendue de voir et de juger les hommes
et les choses.
Appartenant, par sa naissance, à une
ancienne famille de la Nouvelle-Angleterre,
à l'aristocratie des Etats-Unis, elle avait
gardé, en dépit de son très long séjour chez
nous, certains côtés très New England,
comme on dit dans son pays.
Etroitement mêiée, après son mariage, à
la vie élégante, luxueuse du grand monde
américain, elle se sentait trop. d'originalité,
d'intelligence pour ne pas éprouver, de bonne
heure, le désir de s'en évader.
Ses relations prolongées, familières avec le
célèbre écrivain Henry James exercèrent sur
le développement de son esprit, le choix et
le cours de sa carrière littéraire une influence
prédominante.
Le roman qui fonda sa réputation, la ren-
dit célèbre, est une peinture fouillée, amu-
sante, par moment, assez dure de la riche et
oisive société new-yorkaise : The House of
mirth, traduit en français sous cet assez mé-
chant titre : Chez les heureux du monde.
Son meilleur livre, à bien des égards un
vrai chef-d'œuvre, est, à mon avis, Ethan
Frome, une âpre tragédie de paysans améri-
cains.
Son roman, L'Age d'innocence, publié
après la guerre, obtint en 1921 le prix Pulit-
zer. Quelques années plus tard, son auteur
recevait à la grande université de Yale le
titre de docteur en littérature, qui n'avait
jamais été auparavant conféré à une femme.
Chargée de gloire, obtenant dans tous les
pays de langue anglaise les plus gros tirages,
Edith Wharton a réalisé cette réussite d'être
appréciée, admirée à la fois par le grand
public et par les connaisseurs, les délicats.
Au moment de la guerre, elle était, depuis
assez longtemps déjà, installée à Paris, où
son appartement de la rue de Varenne, tout
voisin de l'hôtel Doudeauville, était un centre
de réunion très fréquenté par les gens du
monde, les écrivains, les artistes. Toutes ses
sympathies, toutes ses affections étaient avec
les Alliés. Leur guerre était sa guerre. Dési-
reuse de servir de son mieux une cause qui
lui était chère, cette femme, plutôt retirée,
timide, avant tout tournée vers la pensée, se
jeta de tout son élan, de tout son cœur dans
l'action. 1
Elle sollicita et elle obtint de ses compa-
triotes, ceux de France et ceux d'Amérique,
des crédits de plus en plus abondants. Elle
créa inépuisablement des hôpitaux, des œuvres
d'assistance pour les victimes de la guerre.
Elle fit plus : par ses articles, ses appels,
ses livres, elle s'efforça de convaincre son
pays que la France et l'Angleterre se bat-
taient pour un idéal commun de justice, d'hu-
manité, de civilisation, dont l'Amérique avait,
elle aussi, le devoir d'assurer la défense et le
triomphe.
Après la lutte et la victoire, Edith Whar-
ton (elle approchait de la soixantaine)
éprouva le désir, le besoin de changer le
rythme de sa vie. Elle quitta son beau logis
parisien pour se donner tout entière à son
grand amour des plantes et des fleurs.
Un jardin ne lui suffisant pas, elle, en eut
deux : celui d'hiver et celui d'été.
C'est la France, sa seconde patrie, qui lui
en fournit le double site, l'un dans un des
plus jolis coins de la vieille Provence, l'au-
tre au cœur même de l'Ile-de-France, à quel-
ques lieues seulement de Paris.
Elle acheta, tout en haut de la colline
escarpée, dominant les anciens quartiers
d'Hyères, un érmitage entouré de vastes ter-
rains, où, dans l'éboulis des rochers, pous-
saient les plantes sauvages et les arbustes du
maquis. La première fois qu'elle me montra
cette acquisition, dont elle était enthousiaste,
je me demandai à part moi ce que, même
à coups d'efforts et d'argent, elle réussirait à
faire de ces pentes abruptes, rocailleuses, de
ces sentiers de chèvre.
Avec son énergie, son sens de l'organisa-
tion, elle en fit assez vite un des plus mer-
veilleux jardins du monde, une suite éton-
nante de plates-formes et de terrasses surplom-
bantes, de lacets verdoyants, embaumés, de
coins et de recoins remplis de fleurs.
Ce n'était pas un jardin, mais dix, quinze,
vingt jardins, dont chacun était un enchante-
ment.
Elle était heureuse et fière d'en faire les
honneurs à ses visiteurs. Elle y avait accu-
mulé les espèces les plus précieuses, les plus
rares, venues de toutes les parties du monde.
Elle savait le nom, les caractéristiques, l'his-
toire de chaque plante, de chaque fleur. Sou-
cieuse d'agrandir sans cesse son domaine, elle
avait fini par acquérir la colline tout entière,
jusqu'à la vieille tour du sommet, où condui-
sait un chemin étroit, mais accessible aux
petites voitures, qu'elle avait fait aménager.
De sa terrasse, ombragée de platanes, on
découvrait un admirable paysage : par delà
les toitures fauves des anciens quartiers, la
plaine, la plage d'Hyères, l'immense rade fer-
mée par les îles d'Or, Porquerolles, Port-
Cros, la presqu'île de Giens, la pointe et le
fort moyenageux de Brégançon.
Edith Wharton passait six à sept mois, de
novembre à mai, dans ce domaine ; puis,
après quelques semaines en Italie, elle s'ins-
tallait pour l'été et l'automne, au pavillon
Colombe, à. Saint-Brice, en bordure de la
forêt de Montmorency.
Comment avait-elle, vers la fin de la
guerre, découvert, déniché ce bijou d'archi-
fecture, où revivaient, dans toute sa pureté,
l'élégance et la grâce du dix-huitième siècle ?
Cette ravissante petite demeure, cette
« folie » champêtre, avait été bâtie pour les
sœurs Colombe, célèbres danseuses de l'Opé-
ra, auxquelles Jean Stern a consacré un excel-
lent livre, préfacé par Robert de Flers. Dans
notre pays, beaucoup plus conservateur qu'on
ne croit, il y avait, autrefois comme aujour-
d'hui, des familles entières de danseuses, deux
ou trois sœurs exécutant toutes ensemble les
« variations » pour la joie de leurs admira-
teurs. If;
A quinze minutes d'auto de Paris, dans
une contrée purement agricole, que le déve-
loppement industriel n'a pas atteinte, ce pavil-
lon de la danse et de l'amour était demeuré
absolument intact. Edith Wharton n'eut qu'à
s'y installer avec ses bibelots et ses livres ;
elle avait beaucoup de livres.
Le petit parc et le jardin attenant, avec
ses bassins, ses miroirs d'eau, ses plates-bandes,
touchés par sa baguette magique, se réveil-
lèrent de leur sommeil, pour se parer d'une
grâce, d'une beauté merveilleuses.
Car leur nouvelle maîtresse était la fée
des plantes et des fleurs !
Raymond RECOULY.
(Copyright par Raymond Recouly.)
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