Titre : Gringoire : le grand hebdomadaire parisien ["puis" le grand hebdomadaire social], politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Bordeaux)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Marseille)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1928-12-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32784069f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 décembre 1928 14 décembre 1928
Description : 1928/12/14 (A1,N6). 1928/12/14 (A1,N6).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47468414
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-126
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2018
LES RETARDATAIRES
-- Nous venions LUI apporter notre argent /,..
— Trop tard ! Madame vient d'être mise en prison.
«- * A A A A AAAAAAAAAAAAAAA AAAA A A ^AAAAAAAAA
LA FINANCIÈRE A SAINT-LAZARE
— Encore des poires ?... Ah ! non. J'en ai
une indigestion !
LES GRANDS BAPTÊMES
— C'est le laitier qui baptise son
gosse.
— Oh ! tant que ce ne sera que
son gosse /...
AU RESTAURANT
— Comment Monsieur a-t-il
trouvé nos coquilles de langous-
tes ?
— Pleines d'arêtes, monsieur le
gérant, pleines d'arétes /...
LE GRAND CHEF INDIEN A PARIS
— Où allons-nous ce soir, Excel-
lence ? .
— N'importe où, pourvu qu'on g .'
parle français...
VARIÉTÉS
De la " Gazette de France"
à la "Gazette du Franc"
par Jules VÉRAN
Tout un monde entre ces deux titres.
Le jour « du Concourt », un jeune
journaliste, un débutant;, qui attendait
en même temps, comme il convient, le
résultat du vote pour le prix Théophraste
Renuudot, demanda gentiment à un de
ses confrères : « Qu'est-ce que c'est que
ce Kenaudot ? » L'autre lui répondit :
« C'est le type qui a fondé la Gazette
de France. » Le jeune journaliste ou-
vrit de grands yeux : « La Gazette de
France ? » 11 n'avait jamais entendu
parler de ça.
Evidemment. Il y a déjà quelques an-
nées que la Gazette de France n'existe
plus. La maison même où elle vécut ses
dernières années a été démplie. La rue
Bailly où elle se trouvait n'est plus une
rue: ce n'est plus qu'un couloir, fermé
des deux bouts, à l'usage de la Banque
de France. C'est toujours quelque chose I
de la France.
Mais avant de mourir, la Gazette de
France vécut longtemps très retirée.
EUe était oubliée. Un jour, je ne puis
m'imaginer par suite de quelles cir-
constances et dans quel but, son direc-
- teur, Janicot, avait pris quelques ca-
melots pour la faire crier. Je me trou-
vais à Montrouge, 'attendant un tram-
way, lorsque j'entendis : « Demandez
la Gazette de France ! » Je n'en croyais
pais mes oreilles. Je demandai à, un
Ogent que je FÍs à côte âe^noi -,« Qu'est-
ce qu'il crie, celui-là ? » L'agent me
répondit, d'un air détaché : « Il crie
la Gazette de }l'}'mwe, Encore un llOll-
veau journa! ! » La Gazette datait de
1631.
On ,avait tort cependant de ne pas la
lire. Charles Maurras et Jacques Bain-
ville, qui débutaient dans le journalis-
me quotidien, y écrivaient chaque jour
de remarquables articles, et, une fois
pur semaine, Jean Moréas y donnait
en feuilleton des pages exquises, qui
ont été réunies plus tard en deux volu.,
mes : Esquisses et Souvenirs et Ré-
flexions sur quelques poètes.
Pais il y avait l'article de tête de
Janicot. Très vivant, très enlevé, car
Janicot était un excellent journaliste, \
mais d'une typographie extraordinaire. €
Tous les caractères d'imprimerie y pas- t
r
. saient, mais toujours dans les plus
; forts, si bien que l'article ressemblait à
une affiche de course de taureaux.
t Le bureau du directeur, où se te-
naient Maurras et Bain-ville, se trouvait
au premier étage. Les rédacteurs ordi-
i naires avaient une salle au rez-de-
chaussée. Ils avaient à leur tête un
t journaliste d'une grande culture, Char-
les Dupuy, qui vient de mourir, ces
jours-ci, chargé d'ans et de misère, à
la maison Galignani, où M. Paul
Strauss avait réussi à le faire admettre
depuis deux ans.
C'était le père de ce charmant René
Dalize, mort héroïquement à la guerre,
qui fut l'ami intime de P.-J. Toulet et
d'Apollinaire, avec lesquels il rédigeait
les Soirées de Paris, petite revue heb-
domadaire où Apollinaire a écrit des
pages bien curieuses, en particulier sur
le douanier Rousseau.
Charles Dupuy est resté peut-être '
Mme HANAU
Vue par PEDRO 1 •
trente ans à la Gazette de France. Il y
écrivait chaque jour son article, mais
toujours le même. A la dernière ligne,
régulièrement, il enterrait la Républi-
que en disant : jam fœtet.
11 écrivait bien, mais dans un style
qui déjà datait un peu. Il aimait dis-
courir. Mais lorsqu'il lâchait les grands
principes et qu'il racontait ses souve-
nirs de jeunesse, il était intéressant. Il
avait été, en effet, au Quartier latin, le
camarade de nombre d'étudiants qui
étaient devenus députés, sénateurs, mi-
nistres. Il avait été surtout lié avec
Camille Pelletan. Il se trouvait avec lui
à la fameuse représentation des Effron-
tés, d'Emile Augier, à l'Odéon, où les
étudiants furieux qu'on eût pris une
partie du jardin du Luxembourg pour y
construire, sifflèrent l'empereur et l'im-
pératrice. C'était d'ailleurs l'époque où
les royalistes étaient unis aux républi-
cains pour combattre l'empire.
Mais Charles Dupuy n'utilisa jamais
ses relations. Une seule fois, sur la
prière de son fils, René, qui était en ce
moment enseigne de vaisseau et qui dé-
sirait être envoyé quelque part , il con-
sentit à aller revoir Pel'letan, alors mi-
nistre de la Marine. Celui-ci le reçut
avec la plus grande cordialité : « C'est
toi, mon vieux Dupuy ? Qu'est-ce qui
t'amène ? ,», On causa. Pelletan disait
à son visiteur : Tu es toujours roya-
liste. Moi je suis toujours républicain. » *
Puis, après un coup de main dans sa
crinière, et la lèvre retroussée, comme
toutes les fois qu'il avait de l'amertu-
me, il ajouta : « Vois-tu, je crois qu'il
n y a que toi et moi qui n'avons pas
change. »
Pelletan exagérait peut-être un peu.
Mais il était naturel qu'en dehors des
souvenirs du passé le bohème qu'il était
resté eût-de la sympathie pour le bo-
hème que Dupuy demeura aussi toute
sa vie, car il y a aussi une bohème de
droite.
Aucun rapprochement possible entre
la Gazette de France et la Gazette du
Franc. Le nom seul de la première dé-
I gage un parfum, désuet peut-être, mais
| charmant, d£ vieille France. Il évoque
une société où l'on avait honte de par-
ler d'argent, où l'on était difficile sur
ses relations, où la camaraderie ne fai-
sait pas tout pardonner, où la politique
demeurait courtoise. La Gazette du
Franc /.ce seul titre ! Quelle enseigne
pour une époque !
La Gazette de France mérite d'être
recueillie au musée Carnavalet. Mais
quel musée du carnaval recevra la
Gazette dit Franc f
. Jules VERAN.
Adjugé !
Le mercredi 5 décembre 1928, à trois heures
de l'après-midi, deux ou trois mille personnes
pressées les unes contre les autres et qui ne
pouvaient pas plus avancer que reculer, étaient
prêtes à défaillir à la galerie G-eorgés Petit. Le
mercredi 5 décembre 1928 est une date histori-
que : ce ftbt celle de l'Exposition de la Collec-
tion Sorel.
Les deux ou trois mille personnes pressées
les unes centre les autres étaient, à la vérité,
françaises, et à peine plus que moyennes. Gon-
court avait bien raison qui d usait qu'un tableau
était la chose qui, 'ici-bas, entendait certaine-
ment le plus d ,alsurdités. Que n'entendirent
point, le mercredi 5 décembre 1928, les tableaux
accrochés aux murs de la galerie Georges Pe-
tit ! Et nous étions,1 hêlas ! non loin de ces
tableaux ! "
— Mais enfin, disatt une femme dont le fard
cutra.gean't eût pu laisser croire qu'elle était
plus à la page, mais enfin, qui est-ce, cette
Sorel ?
Une amie voulut bien consentir alors à une
biograplre rapide et dont le moins qu'on en
puisse dire est qu'elle était romancée.
— Ah ! ce n'est pas possible ! se récria
alors la première femme, cette actrice du Fran-
çais dont vous me parlez, ce ne peut pas être
elle, car cette Sorel-là n'est pas morte...
Et du haut de l'escalier à la porte de la rue
de Sèze, c'étaient, ou à peu près, les mêmes
conversations. ^
Pourquoi ne pas le dire ? Tous ces Fran-
çais, toutes ces Frahçaises à peine plus que
moyens n'étaient venus que dans le but uni-
que de voir le fameux lit, le lit offert à la
belle comédienne par un fastueux'directeur de
journal, décédé, lui, depuis quelques années, et
qui avait, dit-on, appartenu à Mme- -du Barry
(pas le direoteur naturellement, quosqu'à la
l'éfilexion...) Dédaignant les splendeurs d'une col-
lection composée par la plus raffinée des fem-
mes, dédaignant les tableaux-, les faïences, les
porcelaines, les meubles d'une grâce légère, la
foule n'avait d'yeux, en somme, que pour le
Lit. pour ses bois dorés et sculptés, pour son
velours d'un bleu de roi. Femmes et hommes,
muets et comme en extase, se recueillaient de-
vant lui gravement. La minute avait quelque
chose d'émouvant et de grandiose, de religieux
Presque. Et je fus surpris, je l'avoue, de ne-
Point, soudain, voir surgir M. Prud'homme,
tenant par la main son fils, à qui il eût tenu
Quelque discours de ce genre : « Regarde bien
lit, mon fils, et souviens-toi toujours qu'il
<*ura été pour toi le plus beau jour de ta vie -».
mais non. C'eût été trop beau, M. Prud'homme
ne parut point. Tout au moins en même temps
qUe moi.
Le vendrèdi 7 décemibre 1928, quatre à cinq
mille personnes... Mais à quoi bon tant de phra-
ses ! Tout un chacun sait que c'est une date
lstorique, puisque ce fut celle de la vente 'de
' Collection Sorel, qui se termina, après deux
■ „ cations, sur le total imposant de 4.475.240 fr.
Plus de quatre millions de francs... Du coup,
Oublier les prix retentissants atteints 1
quelques jours plus tôt par les chefs-d'œuvre
Ge ISsaro "..' qui, cependant...
iS oublier de dire que le lit, le fameux
y lit, f t adjusrS nnn,. 911 Aflft fnJ m-S.
SHERIDAN.
L'ÉVENTAIL DE LA SEMAINE
Les administrateurs de l'Etablissement
Thermal de Saint-Nectaire, sont gens d'es-
pnt moderne. Au lieu de se traîner dans l'or-
nière de la routine, ils savent mettre en pra-
tique les méthodes industrielles les plus per-
fectionnées.
C'est ainsi qu'ils avaient résolu élégam-
ment la question de l'utilisation des sous-
produits, en l'espèce, la récupération des
eaux usées. L'eau chaude recueillie à la sour-
ce, et dans laquelle les baigneurs de la pre-
mière classe avaient fait leurs ablutions les
plus intimes, était captée dans des conduits
secrets et ramenée à son point de départ.
Ainsi plusieurs séries de baigneurs bénéfi-
ciaient à leur tour des vertus de cette onde
antialbuminurique et antinéphrétique, mais
incontestablement polluée.
Quand elle l'était trop, on la laissait s'é-
couler dans la rivière voisine où pouvaient se
baigner à leur tour les gens du pays, mais,
:ette fois-ci, gratuitement.
Heureusement, il y a un ministre de l' Hy-
giène à Paris, dont .la vigilance s'étend aux
montagnes d'Auvergne. Il fit détruire par le
service des mines ces installations fraudu-
euses.
Par bonheur, les eaux de Saint-Nectaire ne
;ervent que pour l'usage externe. Autrement,
lu lieu de les rejeter dans la Couze — c'est
e nom de ,la charmante rivière du lieu — ces
idministrateurs ingénieux '!es auraient' mises
m bouteilles et n'eussent pas craint de,@floùs"@
idministrer cette purge, moyennant trois
'rancs.
Il ne fau!" pas se frapper. Voyez-vous les
:lients des 'bars attaquant, au nom de l'hy-
giène, les mastroquets qui nous vendent un
s demi » plein — ou presque — d'une bière
}ui, après avoir débordé d'un boc précédem-
nent tiré, lavé les mains du pompier et le
:ul des verres à peine rincés dans une eau
iouteuse, est récupérée à la mode de Saint-
Meotaire pour ressortir d'un robinet voisin
;ous * forme d'une boisson fraîche et mous-
seuse ?
Mais les baigneurs de Saint-Nectaire sont
mécontents. Et, comme tous les mécontents,
Is ont formé un syndicat, lequel porte plainte
:ontre l'administration de l'établissement
:hermal. En somme, ils ont raison de ne pas
vouloir payer deux ou trois fois leurs
:hermes.
♦ ♦
On ne nous dit pas s'il se trouve à Avrilly,
ians l'Allier, des sources bienfaisantes, mais
e fait est que les habitants y ont la vie dure.
rémoins les époux Chevalier qui viennent
l'être victimes d'une agression renouvelée des
:ameux chauffeurs de la Drôme. Des bandits
masqués se sont introduits chez ce couple
octogénaire et ont fait rôtir les pieds du
nari pour 'l'obliger à révéler la cachette où
~tait serré son magot. Après quoi, ils sont
partis, oubliant un couteau que l'on retrouva
planté dans la poitrine du vieillard. Or ce
jernier, qui est âgé de 81 ans, se porte à mer-
veille, aux dernières nouvelles.
Ce qui confond, dans cette histoire, c'est
a naïveté de ces chauffeurs. Ces gens-là ne
;avent- pas travailler. On n'a pas idée de se
jéguiser en bandits romantique pour aller
/oler quelques liards à un couple de vieux
paysans, alors qu'il est si simple de s'habil-
er comme tout le monde, et même un peu
-nieux, et de se faire démarcheurs. On se
présente chez les bourgeois et on les prie po-
iment de confier leurs économies en leur
promettant 48 % de revenus. C'est beau-
:oup plus propre et cela supprime l'emploi
ian'gereux du réchaud à alcool.
Pourquoi s'amuser à faire rôtir 'les pieds
1 des gogos alors qu 'il est si facile de leur faire
cracher des millions en leur bourrant le
crâne ? •
Un homme qui sait vivre, c'est M. Georges
Coën, dit l'homme aux sept maîtresses. Pour
un gigolo de quarante-huit ans, c'est une
assez jolie performance, surtout si l'on songe
que ces sept femmes rie se disiputaient la
bourse de Coën que pour le plaisir de la rem-
plir. Avec une commanditaire pour chaque
jour de la semaine, le gaillard pouvait dire,
après Villon :
Vente, gèle, grêle, j'ai mon pain cuit.
L'une des sept maîtresses était confection-
neuse. Bon métier, qui permet de s'offrir des
bagues de 15.000 francs. Coën dut trouver ce
luxe déplacé, car il s'appropria le bijou. La
dame porta plainte et le fit coffrer.
Le plaisant de l'histoire est que les six au-
tres femmes imitèrent aussitôt son exemple.
Chacune d'elles se croyait la seule à être
détroussée. Que leur, amant s'amuse à en vo-
1er d'autres, c'est là une infidélité qu'elles ne
lui pardonnent pas. »
♦ ♦
On se plaint souvent de la multiplicité des
lois. Il est vrai qu'il y en a tant que per-
sonne n'a le loisir de s'en instruire, alors que
nul n'est censé les ignorer. La vie n'y suffi-
rait pas.
. Mais cette manie législative n'est-elle pas
l'indice d'une civilisation supérieure ? Qu'est-
ce que civiliser sinon multiplier et accroître
sans çesse les besoins de l'humanité, faire que
'le superflu dèvienne -le nécessaire, que le luxe
devienne l'indispensable commodité, en un
mot inventer sans cesse un luxe nouveau ?"
Cette création continue fait éclore d'in-
nombrables métiers. Voyez la loi sur les acci-
dents du travail. Bienfaisante pour les tra-
vailleurs, elle, l'est encore et davantage pour
ceux qui veulent bien vivre en travaillant
peu. -
Par exemple les médecins marrons. Qu'est- -
ce qu'un médecin marron? Un médecin qui ne
guérit pas ses malades, ou qui les tue ? Non
pas, c'est moins dangereux." C'est un
'médecin qui soigne des gens qui ne sont pas
malades, et qui partagent avec un faux «ac-
cidenté » la prime de l'assurance.
Admirez la cascade : la loi couvre l'ou-
vrier des risques du métier. Pour se couvrir,
le patron s'assure à une compagnie. Pour se
garantir du mauvais vouloir des assureurs,
l'ouvrier s'adresse à un médecin. Or, la com-
pagnie emploie des courtiers, et le médecin
des racoleurs ; voyez le nombre de personnes
que cette loi bienfaisante fait vivre.
Le docteur Prieur avait perfectionné ces
méthodes., Il était spécialisé dans le traite-
ment des faux accidentés et des simulateurs.
Excellent métier àr ce qu'il paraît.
Ce Prieur était du reste un'médecin mar-
ron dans toute la force du terme. A force
d'être marron, il avait même pris le goût
du noir et était tombé amoureux de José-
phine Baker. Il lui avait monté un cabaret,
ce qui est la façon moderne de mettre une
jeune femme dans ses meubles. Mais cette
beauté noire, si elle accepta de donner, refusa
de marcher et renvoya le docteur à ses faux
malades et à ses chevaux, sans vouloir même
lui accorder le moindre droit de priorité —
ou de prieurité.
Renonçant à faire marcher Joséphine, le
docteur essaya de faire trotter des chevaux.
Mais il n'y était guère plus habile, car sa
casaque n'a jamais brillé d'un vif édat. Et ce
n'F-tnit même nas une casaaue marron.
Roger ALLARD.
PAS D'ENSEMBLE. — Des soldats qui manœuvrent, ça Un dirait plutôt
des radicaux qui vont voter...
EAUX FORTES
ARISTIDE BRIAND
par Georges SUEAREZ
Rien ne se prête comme le paysage char-
mant de Lugano aux subtilités de l'amour
et, aux sinuosités de la politique. Que MM.
Briand et Stresemann aient choisi ce site,
dont nos canons et nos chants de guerre ont
brisé l'harmonie pendant les semaines qui ont
suivi Caporello, voilà qui ne peut nous sur-
prendre. Les rives pacifiques du lac de Garde
s'accommodaient mal de notre ferraille meur-
trière, et M. Briand, qui se révéla surtout
un diplomate de la paix pendant la guerre,
a jugé ce cadre digne de son œuvre. Jusque
là, en effet, il n'avait été qu'un manoeuvrier,
un manœuvrier plein de promesses, il est vrai.
C'est l'expérience des hommes accrue par la
fréquentatoin des couloirs qui l'a tourné vers
son destin naturel et en a fait un négocia-
teur.
La force essentielle de M. Briand est sa
faculté d'intuition. Il est probablement le seul
de nos hommes d'Etat qui ait échappé à ce
mécanisme déshumanisant du circuit politique.
Jamais cette faculté ne le quitta ; même
au pouvoir, qu'il exerça treize fois. Sous ses
apparences de vieux Parigot, de vieux civi-
lisé, il s'est contraint à demeurer l'homme de
la nature. Il faut expliquer les côtés quasi-
mystérieux de son être par ce souci constant
de garder, au milieu des graves préoccupations,
le contact avec ta vie physique ; de là lui est
venu ce magnétisme animal qui lui fait com-
prendre les hommes par une sorte de phéno-
mène d'osmose.
M. Briand est né à Saint-Nazaire. En-
fant, il a bataillé avec les vagues ; toute sa
vie restera imprégnée du souvenir de ces pre-
mières luttes ; c'est avec un tempérament de
marin qu'-il aborde son destin ; il garde de
ses premiers jeux avec les flots le détache-
ment du voyageur pour les choses matérielles ;
Il. pense que cette solitude ajoute à sa
force. Il répète volontiers que son célibat l'a
cuirassé au dedans et au dehors.
— Je n'ai pas, dit-il, un entourage pour
me souffler des rébellions d'amour-propre,
pour me dire : « Tu vois ce qu'on dit de toi,
j'espère bien que tu vas répondre. »
Sa solitude, voilà le secret de sa philo-
sophie.
♦ ♦
Quand Aristide Briand arriva à Nantes,
il avouait une préférence marquée pour Ra-
cine et Jean-Jacques.' On peut être surpris de
ce choix. L'un résume le goût, l'harmonie et
la discipline classique, l'autre l'individualisme
anarchiste. Mais la carrière politique d'un tel
homme n'est-elle point faite de ces contras-
tes ? C'est dans cette disposition d'esprit qu'il
se rendait chaque dimanche chez un corres-
pondant à qui sa famille l'avait confié.
Etrange bonhomme que ce correspondant
qui n'avait qu'une passion innocente, mais
poussée au paroxysme. Féru de théâtre, il se
faisait un point d'honneur de ne jamais man-
quer une représentation ; au besoin, il em-
portait son repas dans un panier et mangeait
durant les entr'actes. Ce singulier personnage
se nommait Jules Verne.
Quelle influence lointaine Je vieux roman-
cier de la science exerce encore aujourd'hui
dans le subconscient de l'homme d'Etat ?
C'est cette année-là que le jeune Briand
fut lauréat du concours général.
» ♦
Toujours guidé par le sens de la solitude,
le voilà qui s'égare à travers les fameux ma-
récages de La Brière, dont Alphonse de Cha-
teaubriant a évoqué le sauvage décor. Dans
cette âpre contrée où la vie difficile a mo-
delé de si rudes caractères, il fut un des ra-
res qui trouvèrent^grâce ; tout de suite, il y
fut tabou. Son magnétisme animal agissait ;
La Brière, en effet, n'a pas tenté que les
folkloristes, il a aussi surpris les ethnogra-
phes. Il s'agit réellement d'une race étrange,
particulière, farouche, très proche de l'ins-
tinct et rebelle à l'étranger.
Ce séjour à travers les marais de La
Brière le rendit plus curieux des choses de la
terre. Fuyant ses amis et armé seulement d'un
bâton, il commença son tour de France.
Il s'attardait sur les routes, dans la con-
templation des laboureurs au travail, ou pi-
cotait, à la belle saison, dans la hotte des
vendangeurs. <
A la nuit tombante, il s'arrêtait à l'au-
berge, écoutait monter dans la fumée des pi-
pes les modulations âpres, douces et chantan-
tes de tous les dialectes qui composent la lan-
gue françaisè.
Ces longs arrêts au coin de l'âtre rusti.,
que où mijotait toujours quelque bon plat du.,
terroir lui ont laissé une prédilection pour les
choses de la table ; c'est avec l'art et la
réserve d'un gourmet qu'il sait encore main-
tenant en distinguer les joies.
♦ ♦
Quelques années avant la guerre, Aristide
Briand acheta pour un morceau de pain une
masure franchement» inhabitable qui s'est 1
transformée aujourd'hui en une ferme co. !
quette sur les rives de la Seine.
Ce séjour de Cocherel lui est précieux ; il
reconnaît que cette cure en pleine campagne
normande lui a révélé les force3 du catho- •
licisme français. Il dit : « Ce n'est pas une-
question religieuse, c'est une question ethni-
que », et il croit. à la dualité à travers le
monde du protestantisme et du catholicisme.
C est à Cocherel, entre- deux conférences,
entre deux conseils des ministres, que M.
Briand reprend contact avec la vie physique;
on le voit alors les poches bourrées de grai-
nes, arpenter les allées, faire au hasard un
trou dans la terre, y jeter la semence, ou
bien alors, il projette d'un geste large ses grai-
nes à travers les champs, et c'est souvent le
voisin qui en profite.
♦ ♦ • ,
Nous à avons essayé de peindre Aristide
Briand a travers lui-même ; il manque à ce
portrait le mépris profond qu'il professe pour
certains aménagements matériels de son bien » 1
à vivre^ comme l'homme de la terre, il
ignore l'emploi du chèque et le prix Nobel
qui lui fut décerné l'année dernière, lui causa '
plus que de l'effroi : pour la première fois:
de sa vie, il contemplait de l'argent sous un
aspect qui ne lui était pas familier. Il n'avait
pas de compte en banque et il fallut em-
ployer toute une stratégie pour réaliser un
hommage qui lui fut pourtant fort sensible.
♦ ♦
Pour son rôle, on le connaît ; il appar-
tient à la France et au monde ; c'est l'homme
qui nous intéresse ici ; ce n'est point sa tâ-
che, sans doute faillible, parce qu'elle est
immense.
Georges SUAREZ.
Les Arts
Pierre Bompard expose actuellement, à la,
Galerie T. Briant, un ensemble de ses œuvres,
lequel est une des manifestations les plus si-
gnificatives de ce début de saison. Pierre Bom-
pard, qui occupe parmi les artistes dl sa géné-
ration une place de choix et dont les .,'wols
ont été souvent remarqués aux Tuileries et ja-.
dis aux Indépendants, s'affirme aujourd'hui avec
une maîtrise singulière. Son exposition est d'une "
unité, d'une tenue, d'un style remarquables..
Bompard, contrairement à tant de peintres du
moment, ne s'en tient pas à l'esquisse. Toutes
ses toiles sont des tableaux achevés. Bompard
est de « chez nous ». Aussi'moderne qu'il soit,
il obéit à la tradition de « chez nous », la-
quelle est d'équilibre, de proportions, d'harmo-
nie. C'est dire que l'artiste exerce sur lui-même
un contrôle attentif, mais ce n'est pas lui refu- ;
ser en corollaire la sensibilité. Car un grand
émoi anime sa peinture et l'enncblit, un émoi.
profond, réfléchi, médité, qui ne s'use pas a
mesure que l'œuvre s'accomplit. Au demeurant,
le peintre n'èst pas inférieur à l'artiste, et cha-
que tableau, savoureux à l'œil, cadencé, rythmé,'
sans manière, s'avère une expression sans arti-
fice et admirablement adaptée au sujet.
La Galerie Zak réunit un groupe de peintres
d'un talent éprouvé. Makowski, qui sait faire
entrer tant d'humain dans ses libres interpréta-
tions des apparences, voisine avec Gromaire,
dont une marine est une œuvre accomplie, d'uir-
rythme, d'une puissance et d'une grandeur sin-
gulière. Per Krogh, observateur plein d'esprit,
réalise le tour de, force d'être peintre sans que-
sa malice originelle nuise à son tempérament.
Fautrier, rare et subtil, expose deux natures
mortes où s'expriment sa vision originale et
personnelle, et sa faculté de recréer le quotidien
univers. Pascin, toujours un peu morbide, a
des qualités d'analyse et d'acuité. GÕëreg, plus
truculent et moins pessimiste que de coutume,
atteint à plus d'universalité. Dufy exposé une
marine d'un coloris très rare et dont la valeur
purement picturale sait heureusement oublier
le parti-pris un peu décoratif. Ralli, Dubreuil
et quelques autres encore figurent eux aussi
dans cet ensemble de choix.
L'exposition de Colonna Silva, rue de l'As-
somption, présente un très sûr intérêt. Colonna
Silva se révèle un paysagiste citadin. Son effort
vers la simplicité est évident. Ses toiles, réali-
sées en larges teintes plates, où les tons sans
artificiel éclat se répondent avec distinction,
valent par une sobriété qui ne manque ni de
force, ni, d'attrait. Par ailleurs, leur mise en
page originale témoigne d'une vision moderne
1 es choses et qui ne laisse pas d'être fort atta-
chante.
Louis-Léon MARTIN.
------
Les manuscritsf
même non insérés9
ne sont pas rendus
y
-- Nous venions LUI apporter notre argent /,..
— Trop tard ! Madame vient d'être mise en prison.
«- * A A A A AAAAAAAAAAAAAAA AAAA A A ^AAAAAAAAA
LA FINANCIÈRE A SAINT-LAZARE
— Encore des poires ?... Ah ! non. J'en ai
une indigestion !
LES GRANDS BAPTÊMES
— C'est le laitier qui baptise son
gosse.
— Oh ! tant que ce ne sera que
son gosse /...
AU RESTAURANT
— Comment Monsieur a-t-il
trouvé nos coquilles de langous-
tes ?
— Pleines d'arêtes, monsieur le
gérant, pleines d'arétes /...
LE GRAND CHEF INDIEN A PARIS
— Où allons-nous ce soir, Excel-
lence ? .
— N'importe où, pourvu qu'on g .'
parle français...
VARIÉTÉS
De la " Gazette de France"
à la "Gazette du Franc"
par Jules VÉRAN
Tout un monde entre ces deux titres.
Le jour « du Concourt », un jeune
journaliste, un débutant;, qui attendait
en même temps, comme il convient, le
résultat du vote pour le prix Théophraste
Renuudot, demanda gentiment à un de
ses confrères : « Qu'est-ce que c'est que
ce Kenaudot ? » L'autre lui répondit :
« C'est le type qui a fondé la Gazette
de France. » Le jeune journaliste ou-
vrit de grands yeux : « La Gazette de
France ? » 11 n'avait jamais entendu
parler de ça.
Evidemment. Il y a déjà quelques an-
nées que la Gazette de France n'existe
plus. La maison même où elle vécut ses
dernières années a été démplie. La rue
Bailly où elle se trouvait n'est plus une
rue: ce n'est plus qu'un couloir, fermé
des deux bouts, à l'usage de la Banque
de France. C'est toujours quelque chose I
de la France.
Mais avant de mourir, la Gazette de
France vécut longtemps très retirée.
EUe était oubliée. Un jour, je ne puis
m'imaginer par suite de quelles cir-
constances et dans quel but, son direc-
- teur, Janicot, avait pris quelques ca-
melots pour la faire crier. Je me trou-
vais à Montrouge, 'attendant un tram-
way, lorsque j'entendis : « Demandez
la Gazette de France ! » Je n'en croyais
pais mes oreilles. Je demandai à, un
Ogent que je FÍs à côte âe^noi -,« Qu'est-
ce qu'il crie, celui-là ? » L'agent me
répondit, d'un air détaché : « Il crie
la Gazette de }l'}'mwe, Encore un llOll-
veau journa! ! » La Gazette datait de
1631.
On ,avait tort cependant de ne pas la
lire. Charles Maurras et Jacques Bain-
ville, qui débutaient dans le journalis-
me quotidien, y écrivaient chaque jour
de remarquables articles, et, une fois
pur semaine, Jean Moréas y donnait
en feuilleton des pages exquises, qui
ont été réunies plus tard en deux volu.,
mes : Esquisses et Souvenirs et Ré-
flexions sur quelques poètes.
Pais il y avait l'article de tête de
Janicot. Très vivant, très enlevé, car
Janicot était un excellent journaliste, \
mais d'une typographie extraordinaire. €
Tous les caractères d'imprimerie y pas- t
r
. saient, mais toujours dans les plus
; forts, si bien que l'article ressemblait à
une affiche de course de taureaux.
t Le bureau du directeur, où se te-
naient Maurras et Bain-ville, se trouvait
au premier étage. Les rédacteurs ordi-
i naires avaient une salle au rez-de-
chaussée. Ils avaient à leur tête un
t journaliste d'une grande culture, Char-
les Dupuy, qui vient de mourir, ces
jours-ci, chargé d'ans et de misère, à
la maison Galignani, où M. Paul
Strauss avait réussi à le faire admettre
depuis deux ans.
C'était le père de ce charmant René
Dalize, mort héroïquement à la guerre,
qui fut l'ami intime de P.-J. Toulet et
d'Apollinaire, avec lesquels il rédigeait
les Soirées de Paris, petite revue heb-
domadaire où Apollinaire a écrit des
pages bien curieuses, en particulier sur
le douanier Rousseau.
Charles Dupuy est resté peut-être '
Mme HANAU
Vue par PEDRO 1 •
trente ans à la Gazette de France. Il y
écrivait chaque jour son article, mais
toujours le même. A la dernière ligne,
régulièrement, il enterrait la Républi-
que en disant : jam fœtet.
11 écrivait bien, mais dans un style
qui déjà datait un peu. Il aimait dis-
courir. Mais lorsqu'il lâchait les grands
principes et qu'il racontait ses souve-
nirs de jeunesse, il était intéressant. Il
avait été, en effet, au Quartier latin, le
camarade de nombre d'étudiants qui
étaient devenus députés, sénateurs, mi-
nistres. Il avait été surtout lié avec
Camille Pelletan. Il se trouvait avec lui
à la fameuse représentation des Effron-
tés, d'Emile Augier, à l'Odéon, où les
étudiants furieux qu'on eût pris une
partie du jardin du Luxembourg pour y
construire, sifflèrent l'empereur et l'im-
pératrice. C'était d'ailleurs l'époque où
les royalistes étaient unis aux républi-
cains pour combattre l'empire.
Mais Charles Dupuy n'utilisa jamais
ses relations. Une seule fois, sur la
prière de son fils, René, qui était en ce
moment enseigne de vaisseau et qui dé-
sirait être envoyé quelque part , il con-
sentit à aller revoir Pel'letan, alors mi-
nistre de la Marine. Celui-ci le reçut
avec la plus grande cordialité : « C'est
toi, mon vieux Dupuy ? Qu'est-ce qui
t'amène ? ,», On causa. Pelletan disait
à son visiteur : Tu es toujours roya-
liste. Moi je suis toujours républicain. » *
Puis, après un coup de main dans sa
crinière, et la lèvre retroussée, comme
toutes les fois qu'il avait de l'amertu-
me, il ajouta : « Vois-tu, je crois qu'il
n y a que toi et moi qui n'avons pas
change. »
Pelletan exagérait peut-être un peu.
Mais il était naturel qu'en dehors des
souvenirs du passé le bohème qu'il était
resté eût-de la sympathie pour le bo-
hème que Dupuy demeura aussi toute
sa vie, car il y a aussi une bohème de
droite.
Aucun rapprochement possible entre
la Gazette de France et la Gazette du
Franc. Le nom seul de la première dé-
I gage un parfum, désuet peut-être, mais
| charmant, d£ vieille France. Il évoque
une société où l'on avait honte de par-
ler d'argent, où l'on était difficile sur
ses relations, où la camaraderie ne fai-
sait pas tout pardonner, où la politique
demeurait courtoise. La Gazette du
Franc /.ce seul titre ! Quelle enseigne
pour une époque !
La Gazette de France mérite d'être
recueillie au musée Carnavalet. Mais
quel musée du carnaval recevra la
Gazette dit Franc f
. Jules VERAN.
Adjugé !
Le mercredi 5 décembre 1928, à trois heures
de l'après-midi, deux ou trois mille personnes
pressées les unes contre les autres et qui ne
pouvaient pas plus avancer que reculer, étaient
prêtes à défaillir à la galerie G-eorgés Petit. Le
mercredi 5 décembre 1928 est une date histori-
que : ce ftbt celle de l'Exposition de la Collec-
tion Sorel.
Les deux ou trois mille personnes pressées
les unes centre les autres étaient, à la vérité,
françaises, et à peine plus que moyennes. Gon-
court avait bien raison qui d usait qu'un tableau
était la chose qui, 'ici-bas, entendait certaine-
ment le plus d ,alsurdités. Que n'entendirent
point, le mercredi 5 décembre 1928, les tableaux
accrochés aux murs de la galerie Georges Pe-
tit ! Et nous étions,1 hêlas ! non loin de ces
tableaux ! "
— Mais enfin, disatt une femme dont le fard
cutra.gean't eût pu laisser croire qu'elle était
plus à la page, mais enfin, qui est-ce, cette
Sorel ?
Une amie voulut bien consentir alors à une
biograplre rapide et dont le moins qu'on en
puisse dire est qu'elle était romancée.
— Ah ! ce n'est pas possible ! se récria
alors la première femme, cette actrice du Fran-
çais dont vous me parlez, ce ne peut pas être
elle, car cette Sorel-là n'est pas morte...
Et du haut de l'escalier à la porte de la rue
de Sèze, c'étaient, ou à peu près, les mêmes
conversations. ^
Pourquoi ne pas le dire ? Tous ces Fran-
çais, toutes ces Frahçaises à peine plus que
moyens n'étaient venus que dans le but uni-
que de voir le fameux lit, le lit offert à la
belle comédienne par un fastueux'directeur de
journal, décédé, lui, depuis quelques années, et
qui avait, dit-on, appartenu à Mme- -du Barry
(pas le direoteur naturellement, quosqu'à la
l'éfilexion...) Dédaignant les splendeurs d'une col-
lection composée par la plus raffinée des fem-
mes, dédaignant les tableaux-, les faïences, les
porcelaines, les meubles d'une grâce légère, la
foule n'avait d'yeux, en somme, que pour le
Lit. pour ses bois dorés et sculptés, pour son
velours d'un bleu de roi. Femmes et hommes,
muets et comme en extase, se recueillaient de-
vant lui gravement. La minute avait quelque
chose d'émouvant et de grandiose, de religieux
Presque. Et je fus surpris, je l'avoue, de ne-
Point, soudain, voir surgir M. Prud'homme,
tenant par la main son fils, à qui il eût tenu
Quelque discours de ce genre : « Regarde bien
lit, mon fils, et souviens-toi toujours qu'il
<*ura été pour toi le plus beau jour de ta vie -».
mais non. C'eût été trop beau, M. Prud'homme
ne parut point. Tout au moins en même temps
qUe moi.
Le vendrèdi 7 décemibre 1928, quatre à cinq
mille personnes... Mais à quoi bon tant de phra-
ses ! Tout un chacun sait que c'est une date
lstorique, puisque ce fut celle de la vente 'de
' Collection Sorel, qui se termina, après deux
■ „ cations, sur le total imposant de 4.475.240 fr.
Plus de quatre millions de francs... Du coup,
Oublier les prix retentissants atteints 1
quelques jours plus tôt par les chefs-d'œuvre
Ge ISsaro "..' qui, cependant...
iS oublier de dire que le lit, le fameux
y lit, f t adjusrS nnn,. 911 Aflft fnJ m-S.
SHERIDAN.
L'ÉVENTAIL DE LA SEMAINE
Les administrateurs de l'Etablissement
Thermal de Saint-Nectaire, sont gens d'es-
pnt moderne. Au lieu de se traîner dans l'or-
nière de la routine, ils savent mettre en pra-
tique les méthodes industrielles les plus per-
fectionnées.
C'est ainsi qu'ils avaient résolu élégam-
ment la question de l'utilisation des sous-
produits, en l'espèce, la récupération des
eaux usées. L'eau chaude recueillie à la sour-
ce, et dans laquelle les baigneurs de la pre-
mière classe avaient fait leurs ablutions les
plus intimes, était captée dans des conduits
secrets et ramenée à son point de départ.
Ainsi plusieurs séries de baigneurs bénéfi-
ciaient à leur tour des vertus de cette onde
antialbuminurique et antinéphrétique, mais
incontestablement polluée.
Quand elle l'était trop, on la laissait s'é-
couler dans la rivière voisine où pouvaient se
baigner à leur tour les gens du pays, mais,
:ette fois-ci, gratuitement.
Heureusement, il y a un ministre de l' Hy-
giène à Paris, dont .la vigilance s'étend aux
montagnes d'Auvergne. Il fit détruire par le
service des mines ces installations fraudu-
euses.
Par bonheur, les eaux de Saint-Nectaire ne
;ervent que pour l'usage externe. Autrement,
lu lieu de les rejeter dans la Couze — c'est
e nom de ,la charmante rivière du lieu — ces
idministrateurs ingénieux '!es auraient' mises
m bouteilles et n'eussent pas craint de,@floùs"@
idministrer cette purge, moyennant trois
'rancs.
Il ne fau!" pas se frapper. Voyez-vous les
:lients des 'bars attaquant, au nom de l'hy-
giène, les mastroquets qui nous vendent un
s demi » plein — ou presque — d'une bière
}ui, après avoir débordé d'un boc précédem-
nent tiré, lavé les mains du pompier et le
:ul des verres à peine rincés dans une eau
iouteuse, est récupérée à la mode de Saint-
Meotaire pour ressortir d'un robinet voisin
;ous * forme d'une boisson fraîche et mous-
seuse ?
Mais les baigneurs de Saint-Nectaire sont
mécontents. Et, comme tous les mécontents,
Is ont formé un syndicat, lequel porte plainte
:ontre l'administration de l'établissement
:hermal. En somme, ils ont raison de ne pas
vouloir payer deux ou trois fois leurs
:hermes.
♦ ♦
On ne nous dit pas s'il se trouve à Avrilly,
ians l'Allier, des sources bienfaisantes, mais
e fait est que les habitants y ont la vie dure.
rémoins les époux Chevalier qui viennent
l'être victimes d'une agression renouvelée des
:ameux chauffeurs de la Drôme. Des bandits
masqués se sont introduits chez ce couple
octogénaire et ont fait rôtir les pieds du
nari pour 'l'obliger à révéler la cachette où
~tait serré son magot. Après quoi, ils sont
partis, oubliant un couteau que l'on retrouva
planté dans la poitrine du vieillard. Or ce
jernier, qui est âgé de 81 ans, se porte à mer-
veille, aux dernières nouvelles.
Ce qui confond, dans cette histoire, c'est
a naïveté de ces chauffeurs. Ces gens-là ne
;avent- pas travailler. On n'a pas idée de se
jéguiser en bandits romantique pour aller
/oler quelques liards à un couple de vieux
paysans, alors qu'il est si simple de s'habil-
er comme tout le monde, et même un peu
-nieux, et de se faire démarcheurs. On se
présente chez les bourgeois et on les prie po-
iment de confier leurs économies en leur
promettant 48 % de revenus. C'est beau-
:oup plus propre et cela supprime l'emploi
ian'gereux du réchaud à alcool.
Pourquoi s'amuser à faire rôtir 'les pieds
1 des gogos alors qu 'il est si facile de leur faire
cracher des millions en leur bourrant le
crâne ? •
Un homme qui sait vivre, c'est M. Georges
Coën, dit l'homme aux sept maîtresses. Pour
un gigolo de quarante-huit ans, c'est une
assez jolie performance, surtout si l'on songe
que ces sept femmes rie se disiputaient la
bourse de Coën que pour le plaisir de la rem-
plir. Avec une commanditaire pour chaque
jour de la semaine, le gaillard pouvait dire,
après Villon :
Vente, gèle, grêle, j'ai mon pain cuit.
L'une des sept maîtresses était confection-
neuse. Bon métier, qui permet de s'offrir des
bagues de 15.000 francs. Coën dut trouver ce
luxe déplacé, car il s'appropria le bijou. La
dame porta plainte et le fit coffrer.
Le plaisant de l'histoire est que les six au-
tres femmes imitèrent aussitôt son exemple.
Chacune d'elles se croyait la seule à être
détroussée. Que leur, amant s'amuse à en vo-
1er d'autres, c'est là une infidélité qu'elles ne
lui pardonnent pas. »
♦ ♦
On se plaint souvent de la multiplicité des
lois. Il est vrai qu'il y en a tant que per-
sonne n'a le loisir de s'en instruire, alors que
nul n'est censé les ignorer. La vie n'y suffi-
rait pas.
. Mais cette manie législative n'est-elle pas
l'indice d'une civilisation supérieure ? Qu'est-
ce que civiliser sinon multiplier et accroître
sans çesse les besoins de l'humanité, faire que
'le superflu dèvienne -le nécessaire, que le luxe
devienne l'indispensable commodité, en un
mot inventer sans cesse un luxe nouveau ?"
Cette création continue fait éclore d'in-
nombrables métiers. Voyez la loi sur les acci-
dents du travail. Bienfaisante pour les tra-
vailleurs, elle, l'est encore et davantage pour
ceux qui veulent bien vivre en travaillant
peu. -
Par exemple les médecins marrons. Qu'est- -
ce qu'un médecin marron? Un médecin qui ne
guérit pas ses malades, ou qui les tue ? Non
pas, c'est moins dangereux." C'est un
'médecin qui soigne des gens qui ne sont pas
malades, et qui partagent avec un faux «ac-
cidenté » la prime de l'assurance.
Admirez la cascade : la loi couvre l'ou-
vrier des risques du métier. Pour se couvrir,
le patron s'assure à une compagnie. Pour se
garantir du mauvais vouloir des assureurs,
l'ouvrier s'adresse à un médecin. Or, la com-
pagnie emploie des courtiers, et le médecin
des racoleurs ; voyez le nombre de personnes
que cette loi bienfaisante fait vivre.
Le docteur Prieur avait perfectionné ces
méthodes., Il était spécialisé dans le traite-
ment des faux accidentés et des simulateurs.
Excellent métier àr ce qu'il paraît.
Ce Prieur était du reste un'médecin mar-
ron dans toute la force du terme. A force
d'être marron, il avait même pris le goût
du noir et était tombé amoureux de José-
phine Baker. Il lui avait monté un cabaret,
ce qui est la façon moderne de mettre une
jeune femme dans ses meubles. Mais cette
beauté noire, si elle accepta de donner, refusa
de marcher et renvoya le docteur à ses faux
malades et à ses chevaux, sans vouloir même
lui accorder le moindre droit de priorité —
ou de prieurité.
Renonçant à faire marcher Joséphine, le
docteur essaya de faire trotter des chevaux.
Mais il n'y était guère plus habile, car sa
casaque n'a jamais brillé d'un vif édat. Et ce
n'F-tnit même nas une casaaue marron.
Roger ALLARD.
PAS D'ENSEMBLE. — Des soldats qui manœuvrent, ça Un dirait plutôt
des radicaux qui vont voter...
EAUX FORTES
ARISTIDE BRIAND
par Georges SUEAREZ
Rien ne se prête comme le paysage char-
mant de Lugano aux subtilités de l'amour
et, aux sinuosités de la politique. Que MM.
Briand et Stresemann aient choisi ce site,
dont nos canons et nos chants de guerre ont
brisé l'harmonie pendant les semaines qui ont
suivi Caporello, voilà qui ne peut nous sur-
prendre. Les rives pacifiques du lac de Garde
s'accommodaient mal de notre ferraille meur-
trière, et M. Briand, qui se révéla surtout
un diplomate de la paix pendant la guerre,
a jugé ce cadre digne de son œuvre. Jusque
là, en effet, il n'avait été qu'un manoeuvrier,
un manœuvrier plein de promesses, il est vrai.
C'est l'expérience des hommes accrue par la
fréquentatoin des couloirs qui l'a tourné vers
son destin naturel et en a fait un négocia-
teur.
La force essentielle de M. Briand est sa
faculté d'intuition. Il est probablement le seul
de nos hommes d'Etat qui ait échappé à ce
mécanisme déshumanisant du circuit politique.
Jamais cette faculté ne le quitta ; même
au pouvoir, qu'il exerça treize fois. Sous ses
apparences de vieux Parigot, de vieux civi-
lisé, il s'est contraint à demeurer l'homme de
la nature. Il faut expliquer les côtés quasi-
mystérieux de son être par ce souci constant
de garder, au milieu des graves préoccupations,
le contact avec ta vie physique ; de là lui est
venu ce magnétisme animal qui lui fait com-
prendre les hommes par une sorte de phéno-
mène d'osmose.
M. Briand est né à Saint-Nazaire. En-
fant, il a bataillé avec les vagues ; toute sa
vie restera imprégnée du souvenir de ces pre-
mières luttes ; c'est avec un tempérament de
marin qu'-il aborde son destin ; il garde de
ses premiers jeux avec les flots le détache-
ment du voyageur pour les choses matérielles ;
Il. pense que cette solitude ajoute à sa
force. Il répète volontiers que son célibat l'a
cuirassé au dedans et au dehors.
— Je n'ai pas, dit-il, un entourage pour
me souffler des rébellions d'amour-propre,
pour me dire : « Tu vois ce qu'on dit de toi,
j'espère bien que tu vas répondre. »
Sa solitude, voilà le secret de sa philo-
sophie.
♦ ♦
Quand Aristide Briand arriva à Nantes,
il avouait une préférence marquée pour Ra-
cine et Jean-Jacques.' On peut être surpris de
ce choix. L'un résume le goût, l'harmonie et
la discipline classique, l'autre l'individualisme
anarchiste. Mais la carrière politique d'un tel
homme n'est-elle point faite de ces contras-
tes ? C'est dans cette disposition d'esprit qu'il
se rendait chaque dimanche chez un corres-
pondant à qui sa famille l'avait confié.
Etrange bonhomme que ce correspondant
qui n'avait qu'une passion innocente, mais
poussée au paroxysme. Féru de théâtre, il se
faisait un point d'honneur de ne jamais man-
quer une représentation ; au besoin, il em-
portait son repas dans un panier et mangeait
durant les entr'actes. Ce singulier personnage
se nommait Jules Verne.
Quelle influence lointaine Je vieux roman-
cier de la science exerce encore aujourd'hui
dans le subconscient de l'homme d'Etat ?
C'est cette année-là que le jeune Briand
fut lauréat du concours général.
» ♦
Toujours guidé par le sens de la solitude,
le voilà qui s'égare à travers les fameux ma-
récages de La Brière, dont Alphonse de Cha-
teaubriant a évoqué le sauvage décor. Dans
cette âpre contrée où la vie difficile a mo-
delé de si rudes caractères, il fut un des ra-
res qui trouvèrent^grâce ; tout de suite, il y
fut tabou. Son magnétisme animal agissait ;
La Brière, en effet, n'a pas tenté que les
folkloristes, il a aussi surpris les ethnogra-
phes. Il s'agit réellement d'une race étrange,
particulière, farouche, très proche de l'ins-
tinct et rebelle à l'étranger.
Ce séjour à travers les marais de La
Brière le rendit plus curieux des choses de la
terre. Fuyant ses amis et armé seulement d'un
bâton, il commença son tour de France.
Il s'attardait sur les routes, dans la con-
templation des laboureurs au travail, ou pi-
cotait, à la belle saison, dans la hotte des
vendangeurs. <
A la nuit tombante, il s'arrêtait à l'au-
berge, écoutait monter dans la fumée des pi-
pes les modulations âpres, douces et chantan-
tes de tous les dialectes qui composent la lan-
gue françaisè.
Ces longs arrêts au coin de l'âtre rusti.,
que où mijotait toujours quelque bon plat du.,
terroir lui ont laissé une prédilection pour les
choses de la table ; c'est avec l'art et la
réserve d'un gourmet qu'il sait encore main-
tenant en distinguer les joies.
♦ ♦
Quelques années avant la guerre, Aristide
Briand acheta pour un morceau de pain une
masure franchement» inhabitable qui s'est 1
transformée aujourd'hui en une ferme co. !
quette sur les rives de la Seine.
Ce séjour de Cocherel lui est précieux ; il
reconnaît que cette cure en pleine campagne
normande lui a révélé les force3 du catho- •
licisme français. Il dit : « Ce n'est pas une-
question religieuse, c'est une question ethni-
que », et il croit. à la dualité à travers le
monde du protestantisme et du catholicisme.
C est à Cocherel, entre- deux conférences,
entre deux conseils des ministres, que M.
Briand reprend contact avec la vie physique;
on le voit alors les poches bourrées de grai-
nes, arpenter les allées, faire au hasard un
trou dans la terre, y jeter la semence, ou
bien alors, il projette d'un geste large ses grai-
nes à travers les champs, et c'est souvent le
voisin qui en profite.
♦ ♦ • ,
Nous à avons essayé de peindre Aristide
Briand a travers lui-même ; il manque à ce
portrait le mépris profond qu'il professe pour
certains aménagements matériels de son bien » 1
à vivre^ comme l'homme de la terre, il
ignore l'emploi du chèque et le prix Nobel
qui lui fut décerné l'année dernière, lui causa '
plus que de l'effroi : pour la première fois:
de sa vie, il contemplait de l'argent sous un
aspect qui ne lui était pas familier. Il n'avait
pas de compte en banque et il fallut em-
ployer toute une stratégie pour réaliser un
hommage qui lui fut pourtant fort sensible.
♦ ♦
Pour son rôle, on le connaît ; il appar-
tient à la France et au monde ; c'est l'homme
qui nous intéresse ici ; ce n'est point sa tâ-
che, sans doute faillible, parce qu'elle est
immense.
Georges SUAREZ.
Les Arts
Pierre Bompard expose actuellement, à la,
Galerie T. Briant, un ensemble de ses œuvres,
lequel est une des manifestations les plus si-
gnificatives de ce début de saison. Pierre Bom-
pard, qui occupe parmi les artistes dl sa géné-
ration une place de choix et dont les .,'wols
ont été souvent remarqués aux Tuileries et ja-.
dis aux Indépendants, s'affirme aujourd'hui avec
une maîtrise singulière. Son exposition est d'une "
unité, d'une tenue, d'un style remarquables..
Bompard, contrairement à tant de peintres du
moment, ne s'en tient pas à l'esquisse. Toutes
ses toiles sont des tableaux achevés. Bompard
est de « chez nous ». Aussi'moderne qu'il soit,
il obéit à la tradition de « chez nous », la-
quelle est d'équilibre, de proportions, d'harmo-
nie. C'est dire que l'artiste exerce sur lui-même
un contrôle attentif, mais ce n'est pas lui refu- ;
ser en corollaire la sensibilité. Car un grand
émoi anime sa peinture et l'enncblit, un émoi.
profond, réfléchi, médité, qui ne s'use pas a
mesure que l'œuvre s'accomplit. Au demeurant,
le peintre n'èst pas inférieur à l'artiste, et cha-
que tableau, savoureux à l'œil, cadencé, rythmé,'
sans manière, s'avère une expression sans arti-
fice et admirablement adaptée au sujet.
La Galerie Zak réunit un groupe de peintres
d'un talent éprouvé. Makowski, qui sait faire
entrer tant d'humain dans ses libres interpréta-
tions des apparences, voisine avec Gromaire,
dont une marine est une œuvre accomplie, d'uir-
rythme, d'une puissance et d'une grandeur sin-
gulière. Per Krogh, observateur plein d'esprit,
réalise le tour de, force d'être peintre sans que-
sa malice originelle nuise à son tempérament.
Fautrier, rare et subtil, expose deux natures
mortes où s'expriment sa vision originale et
personnelle, et sa faculté de recréer le quotidien
univers. Pascin, toujours un peu morbide, a
des qualités d'analyse et d'acuité. GÕëreg, plus
truculent et moins pessimiste que de coutume,
atteint à plus d'universalité. Dufy exposé une
marine d'un coloris très rare et dont la valeur
purement picturale sait heureusement oublier
le parti-pris un peu décoratif. Ralli, Dubreuil
et quelques autres encore figurent eux aussi
dans cet ensemble de choix.
L'exposition de Colonna Silva, rue de l'As-
somption, présente un très sûr intérêt. Colonna
Silva se révèle un paysagiste citadin. Son effort
vers la simplicité est évident. Ses toiles, réali-
sées en larges teintes plates, où les tons sans
artificiel éclat se répondent avec distinction,
valent par une sobriété qui ne manque ni de
force, ni, d'attrait. Par ailleurs, leur mise en
page originale témoigne d'une vision moderne
1 es choses et qui ne laisse pas d'être fort atta-
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Louis-Léon MARTIN.
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