Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1887-04-10
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 126844 Nombre total de vues : 126844
Description : 10 avril 1887 10 avril 1887
Description : 1887/04/10 (Numéro 3816). 1887/04/10 (Numéro 3816).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG15 Collection numérique : BIPFPIG15
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : BIPFPIG37 Collection numérique : BIPFPIG37
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k473910f
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/04/2011
fusons pas de nous mettre d'accord avec vous
sur ce point. Nous ne t nons essentiellement
qu'à deux choses: faire rentrer les dépenses des
Travaux publics au Budget ordinaire et assurer
un équilibre sincère du Budget. v
Discours de M. Dauphin
Après S. Goblet, M. Dauphin, ministre des
finances, a pris la parole.
Lui aussi croit que lu gouvernement et la
Commission pourront s'entendre.
Il a déclaré qu'il avait insisté pour que les
économies les plus larges fussent faites dans
chaque Ministère.
Pour son compte personnel, Il est prêt à faire,
au Ministère des Finances, des réductions impor-
tantes ainsi, sur l'administration centrale, il y
en aura d'assez considérables; dans les Régies,
on a déjà trouvé 7lX»,000 francs, mais ce n'est
pas le dernier mot.
la Dauphin a déclaré que la réunion du Bud-
get extraordinaire avec le Budget ordinaire était
nécessaire pour donner au public un compte
sincère de toutes les dépenses de l'Etat.
En ce qui concerne les dépenses des Minis-
tères de la Guerre et de la Marine, on est en face
d'un programme impose. Déjà, pour y sumre,
on a commencé à emprunter, pour six ans, il
est vrai, mais on a emprunté il faut continuer.
En revanche, pour le Ministère des Travaux pu-
blics, on cessera les emprunts.
Il. Daaphin a ensuite parlé de son projet de
transformation de la contribution mobilière
en impôt sur le revenu d'après le montant du
loyer ce projet doit rapporter 29 millions, et
bien que la Commission chargée de l'examiner
l'ait rejeté, il espère bien, finalement, le voir
accepter.
Le Ministre des Finances a parlé aussi de la
surtaxe sur les sucres et sar l'alcool.
Puis, Il a abotdé la question de l'amortisse-
tnent de la Dette 50 millions y sont consacrés.
On pourra, pour les garanties aux Compagnies
de Chemins de fer, trouver des combinaisons
consistant à porter les déficits au capital de pre-
mier établissement, ou a établir des mécanismes
de reconstitution de capitaux avec laide de la
Banque de France.
Enfin, les 406 millions de la Guerre et de la
Marine sont à consolider, soit avec soit sans re-
constitution du capital, et avec tel instrument
d'emprunt que la Commission préférera.
Discussion
Les explications des Ministres ont été suivies
d'une discussion générale.
Il. Héllnc a déclaré qu'on pouvait faire des
économies en réduisant le travail des bureau-
crates, cn diminuant la paperasserie.
il. PeUetan a dit qu'il faudrait recourir fran-
chement à 1 impôt sur le revenu. il a demandé
que le gouvernement apportât lui-mème le chif-
ire des économies qui seront la principale base
de l'équilibre du Budget. Il a insisté sur le dan-
ger que fait courir à la patrie l'excès de charges
sous lequel ploie la production nationale.
M. Goblet a protesté de sa bonne volonté. Il
a fait ressortir la double nécessité da réunir la
Budget des Travaux publics au Budget ordinaire
et d'assurer le remboursement des 31i millions
d'obligations sexeunaires. Pour cela, on peut re-
courir à des taxes et aux économies. Mais les
économies ne peuvent point passer en première
ligne; elles ne seront que la ressources accessoire.
Je suis tout Prêt, a ajouté M. Goblet, à entrer
en conférence, sur les indications de la Com-
mission, avec les Ministres de la Guerre, de la
Marine et des Travaux publics pour obtenir
d'eux des réductions. »
Hillerand a déclaré qu'il fallait donner
au débat sa conclusion il s'agit de savoir si, à
la rentrée de la Chambre,le gouvernement main-
tiendra son Budget ou si d'ici là il réalisera des
économies, s'il comblera le trou qui résultera
du rejet du projet relatif à la transformation de
la contribution mobilière en impôt sur le re-
venu d'après le taux du loyer, et s'il remplacera
la reconstitution du capital par un autre svs-
tème.
M. Goblet a affirmé qu'il travaillerait immé-
diatement aux économies réalisables en ce qui
concerne la reconstitution du capital, il accep-
tera les moyens qu'or, voudra.
M.Gerville-Kéache a démontré que des réduc-
tions importantes sont possibles au Ministère
de la Marine.
K. Thomson a Indiqué que la subvention au
Tonkin devait être réduite à 25 millions en 1888
M. de Freycinet s'y était engagé il y aurait
donc 5 millions à économiser.
M. Goblet a répondu qu'il avait fait de grands
efforts pour arriver à cette réduction: un échange
de dépêches a eu lieu, et c'est sur le refus de
M. Bihourd, ministre-résident général de France
au Tonkin, que ¡'ou a renoncé à la réduction.
Les Ministres s'étant retirés après ces explica-
tions, la Commission s'est ajournée à aujourd'hui
deux heures pour délibérer sur les déclarations
du gouvernement.
LES MILITA_IRES LIBÉRÉS
On se rappelle que, préoccupé de la situation
iaite dans les grands centres aux militaires li-
bérés, qui, no trouvant pas toujours de l'occu-
pation, sont exposés à toutes les suggestions de
la misère, le Ministre de la Guerre a dernière-
ment décidé qu'en principe les militaires libérés
eeraient renvoyés dans les communes où réside
leur famille, ou bien, s'ils n'ont pas de famille,
dans la localité où ils étaient domiciliés avant
leur tirage au sort.
Toutefois, comme l'autorité militaire ne peut
contraindre les soldats libérés à choisir une rési-
dence de préférence à une autre, elle leur lais-
sera la faculté de se retirer dans une localité où
neréside pas leur famille, à la condition qu'ils
produisent un certificat visé soit par le maire
de la commune, soit, dans les grands centres,
par le commissaire de police du quartier, et
constatant qu'ils pourront trouver de l'ouvrage
dans la résidence adoptée.
Au sujet de ce visa du maire ou du commis-
saire de police, le Ministre de l'intérieur vient
«adresser aux Préfets une circulaire ainsi
conçue
« Je n'ai pas besoin de faire ressortir l'impor-
tance qui s'attache, dans cette combinaison, à
la délivrance du visa il aura, en effet, pour
Et c'était bien le sourire de son frère, ce
sourire contenant toute une énigme.
Oui, C'était son sourire, comme c'était son
regard.
Hélène ne répondit point d'abord.
Qui êtes-vous?. qui êtes-vous tous
deux?. fit-elle tout à coup.
Cette question, vnus la répétez bien
souvent, dit la jeune fille; à quoi bon, puis-
que vous le savez?
Elle se tut de nouveau.
Nous étions pauvres, nous avons voulu
être riches, reprit son interlocutrice; les
souffrances endurées nous ont rendus inseu-
slbles à toute souffrance des autres. On n'a
pas eu pitié de nous, nous n'avons pitié de
personne. Mon frère, lui encore, a eu plus
de chance que moi, il vous a rencontrée.
Oh 1 moi, si j'aime un jour, si je suis aimée,
quelle ivresse Tout mon cœur s'ouvrira, je
commencerai seulement à vivre. Je serai
bonne, bonne comme doivent l'être toutes
celles qui sont heureuses
La baronne Jory eut un ricanement.
Heureuse comme moi ?. Je vous le
souhaite, oui, je le désire I je.
Elle allait parler encore.
Sa bouche se ferma, sans que d'autres
sons en sortissent.
Elle se pencha sur la balustrade.
Regardez en bas, fit-elle en se rejetant
en arrière la femme qui traverse le jardin
et se dirige vers le perron, c'est Rosine la
pêcheuse. Que vient-elle faire/ Croit-
elle que je vais lui continuer éternellement
la pension qu'elle m'a contrainte à lui servir?
Jeanne se pencha à son tour.
Elle entre, dit-elle, opérant la même
évolution, elle entre.
conséquence immédiate d'attirer dans la com-
mune où il aura été délivré des hommes qui
peuvent rendre d'utiles services s'ifs trouvent à
s'employer, mais qui constitueraient une charge
si le travail devait leur faire défaut.
» Pour ces motifs, il conviendra, d'une part,
de ne le délivrer qu'à bon escient, c'est-à-dire
après avoir constaté par une enau'-te sarieuse
que les certificats sur lesquels il devra être ap-
posé contiennent des déclarations véridiqu es, et,
d'autre part, de ne le refuser sous aucun pré-
texte lorsqu'il sera établi que les bénéficiaires
sont assurés de trouver de i'uccupation.
» Le Ministre de la Guerre ayant notifié aux
généraux commandant les corps d'armée la dé-
cision qu'il a prise à égard des miiitair s libé-
rés, je vous prie, monsi tir le Préfet, de vouloir
bien porter sans retard les présentes instructions
à la connaissance des mares et des commissai-
res de police de votre département. »
LA PEINE DE MORT
La sous-commission chargée par la commis-
sion extra-parlementaire de la revision du Code
pénal de préparer un avant-projet a commencé
ses travaux sous la présidence de M. Ribot elle
a, par 4 voix contre 2, décidé le maintien de la
peine de mort.
NOTRE LITTORAL DU NORD
Dans le voyage qu'il vient d'entreprendre du
Hnvre à Dnhkîrque, le Ministre de la Marine
avait à résoudre plusieurs questions concernant
la défense de cette partie du litt eral.
Le Ministre s'est d'abord arrêté au Havre, où
l'Etat doit prendre prochainement livraison de
pièces d'artillerie de très gros calibre fabriquées
par l'Usine des Forges et Chantiers.
Pour soumettre ces canons aux épreuves rè-
glementaires, il aurait été indispensable de les
transporter à Ruelle, mais ce transport aurait
coûté pr s d? 400,000 francs, et, en outre, lei es-
sais d'artillerie qui sd font a Ru Ha ébranlent
fréquemment les maisons d'un village voisin; il
en est déjà résulté, pour l'Etat, l'obligation, de
payer de nombreux dommages-intérêts.
Le Ministre a décidé qu'un champ d'épreuves
serait installé à proximité du Havre, à la pointe
du Hoc.
Ce champ servira non seulement pour les ca-
nons qui vont être livrés, mais pour toute la
grosse artillerie qu'on pourra commander à la
Compagnie des Forges et Chantiers établie dans
cette vilie et qui est spécialement outillée pour
construire des pièces de côtes et de bord.
Le Ministre a ensuite visité la garage de Tan-
carville destiné aux torpilleurs et a pu consta-
ter la bonne marche du travail.
Il s'est rendu à Dieppe, où il a arrêté, de con-
cert avec la municipalité, dss dispositions pour
recevoir des torpilleurs dans un bassin spécial.
La Ministre a, on je sait, terminé son voyage
en visitant Boulogne, Calais et Dunkerque.
Sur chacun de ces points, il a examiné les
conditions do la défense des ports par les tor-
pilleurs et ordonné diverses mesures importan-
tes.
Le Ministre a particulièrement apprécié les
ressources du port de Calais, les avantages que
peut offrir sa grande profondeur aux cuirassés
qui viendraient s'y réfugier.
Dans ses entretiens avec les représentants de
plusieurs municipalités, le Ministre aurait appelé
leur attention sur la nécessité de constituer une
défense locale, pour ainsi dire spontanée et
volontaire, ft se rapprochant autant que possible
de l'organisation adoptée en Angleterre.
Cette organisation fonctionnerait avec le con-
cours etsous la surveillance du Ministère de la
Marine.
LA POPULfflON*EX ALLEMAGNE
Le publie la statistique de la
population de l'Allemagne, en faisant la part des
sexes, de mCme que de ta différence des recen-
sements comparatifs de 1880 et 1885:
Population au 1er décembre i880 hommes,
femmes, 23,048,628.
Total:
Population au 1'' décembre hommes,
f.-mmes, 23,922,040.
Total
D'où il résulte une augmentation de: hommes,
648,231; femmes, total:
EM ESPAGXE
La nuit dernière, on a découvert, dans une
épicerie de Madrid, deux cents fusils et des
caisses renfermant de la dynamite plusieurs
arrestations ont été opérées.
Le Bal de l'Hôtel-de-Ville
Les voitures qui se rendront, lundi 11 avril,
au second bal de l'HÔtol-de-Ville devront prendre
soit l'avenue Victoria, soit la rue de Rivoli, pour
se mettre a la suite, 1 entreront par les grandes
portes de la principale façade, sur la place de
l'Hotel-de- Ville.
Les piétons entreront par les deux grandes
portes de la place de l'Hotel-de-Vllle, ainsi que
par les deux grandes portes de la rua Lobau.
Les portes seront ouvertes à dix heures du soir.
Les voitures gardées stationneront rue Lobau,
place Saint-G-rvais, place Baudoyer et quai de
l'Hôtel-de-Ville.
Les voitures libres stationneront sur les quais
en amont de la rue Lobau.
Les voitures à cocarde seront devant la ca-
serne Lobau.
DEUX DÉLÉGUÉS DU ROI DE SIAM
Le roi de Siam, sur l'invitation du résident-gé-
néral de France au Tonkin et en Annam, adonné
l'ordre d'envoyer deux officiers supérieurs de
son armée comme délégués à l'Exposition qui
s'est ouverte à Iianni le 15 mars.
Le Ministre des Affaires étrangères de Siam, le
prince Krom-Mun-Devuwongse, en portant cette
décision de son souverain à' !a connaissance du
consul général de France à Bangkok, lui écrit
ce qui suit
Le désir du roi est de montrer au résident-
Elles restèrent vis-à-vis l'une de l'autre im-
mobiles, écoutant.
Un bruit do voix partant du vestibule frappa
leurs oreilles.
Quelque domestique refusait certainement
de laisser monter la paysanne.
Mon mari va entendre! murmura Hé-
lène vite impatientée.
Il sera passé dans le jardin avec Jac-
queline, Ht sa compagne. Mais pourquoi ne
pas recevoir cette femme?. En me voyant,
elle comprendra que son chantage a pris
fin.
Vous avez raison, nous allons la rece-
voir il faut en finir avec elle
Mme Jory sonna.
Cinq minutes plus tard, Rosine Duplant
entrait.
Des loques la couvraient toujours.
Un jupon de tiretaine court, effiloché, sans
couleur.
Une casaque rapiécée sur toutes ses faces.
Laissant en bas son panier à crevettes, elle
avait glissé ses pieds dans les savates qu'elle
chaussait quelquefois en quittant le sable fin
de la plage pour les aspérités des falaises.
Ses cheveux plus gris, mal retenus par
son mouchoir d'indienne, s'envolaient tou-
jours en mèches courtes, de chaque côté du
visage, plus hâlé, plus ridé, plus souffre-
teux que jamais.
Et sa paupière clignotait davantage sur
son œil plus sournois.
Il s'était tout de suite coulé vers la jeune
fille qui, assise sur un pliant au milieu du
balcon. la considérait.
Que voulez-vous? interrogera Hélène
très brièvement.
Mais elle, sans répondra à la question
générat combien il apprécie le sentiment amica'.
qui l'a engagé nous donner avis de l'Exposi-
tlon; nous portons le plus grand intérêt à cette
utile entreprise, et nos officiers ont reçu des
instructions spéciales pour faire sur les produits
exposés un. rapport complet de façon qu'un com-
merce, s'il est possible, s'établisse entre le
royaume de Siam et le Tonkin. »
Les officiers siamois ont quitté Bangkok vers
la fin de février; ils passeront par Salgon en se
rendant à Hanol.
Le premier délégué, Phra Jolathan Vinichen,
inspecteur général de la navigation et des ca-
naux, faisait partie de l'ambassade siamoise ve-
nue à Paris en 1861-
Son second, Stieun Pritcha Kanikit, est secré-
taire du Ministre des Affaires étrangères.
LE TRIPLE assassinat
DE LA RUE MOXTAIGNE
Nous avons dit hier, en « Dernière Heure », que
t'individu brun qui était, le lendemain du crime,
monté en voiture avec Pranzini, rue Richelieu,
et était descendu place de la Bourse, avait été
arrété.
C'est un jeune Américain du Sud, nommé J.
habitant Paris depuis longtemps.
Les renseignements fournis sur lui sont, pa-
rait-il, des plus favorables.
« J'ai rencontré, a-t-il dit, Prantini dans la rue
de Richelieu le 18 mars. Il m'a offert de me con-
duire en voiture jusqu'à la place de la Bourse.
J'ai accepté. »
Le témoin a ensuite déclaré que ses relations
avec Pranzini se bornaient à l'avoir plusieurs
fois vu aux courses et rencontré dans un café
des grands boulevards.
On se souvient qu'on avait supposé que le
compagnon de voiture de Pranzini. n'était au-
tre que le fameux Gessler de l'Hotel-Cailleux.
Cette supposition est donc aujourd'hui réduite
à néant.
Camille Aguétant
Précisément au moment où M. J. se trouvait
au cabinet du juge d'instruction, les témoins de
l'ancienne affaire Camille Aguétant y étaient con-
voqués aussi.
On se rappelle que les soupçons des princi-
paux témoins qui déposèrent lors de l'instruc-
tion de cet assassinat se portèrent sur un per-
sonnaga introuvable désigné d'après quelques
traits do son signalement sous le nom de «l'Amé-
ricain ».
Disons de suite qu'aucune lumière nouvelle
n'a jailli de cette convocation.
Le principal témoin était une femme Rosalie
Kuehmann, demeurant rue Gérando, ancienne
femme de chambre de Camille Aguétant, et qui
avait quitté le service dela victime de l'assassinat
de la rue Caumartin cinq jours avant le crime.
Cette femme avait déclaré, dans l'instruction
de janvier 1886, que ses soupçons se portaient
d'une façon très nette sur un personnage aux
allures lonches, qui fréquentait Camille Agué-
tant depuis deux semaines..
La femme Rosalie Kuehmann, confrontée hier
avec Pranzini, a déclaré nettement ne l'avoir
jamais vu.
L'individu auquel j'al fait allusion, a-t-elle
déclaré, était beaucoup plus petit. Il avait le
menton pointu, les pommettes saillantes, et les
mains beaucoup plus Bnes que cet homme. Il
n'avait nullement l'accent étranger.
De même, les autres témoins, cités l'an der-
nier dans l'affaire de la rue Caumartin, mis
hier en présence de l'inculpé, ont déclaré qu'à
leur connaissance Pranzini n'avait eu aucun
rapport avec Camille Aguétant.
A Anvers
En Belgique, le crime de la rue Montaigne pas-
sionne presque aussi vivement la population qu'à
Parts; c'est ainsi que l'Indépendance bclge vient
de publier, relativ ment à des révélations que
lui aurait faites une dame M. au sujet de
l'affaire Pranzini, l'article suivant
« Jeudi soir, dans un café de la rue des Méca-
niciens, une dame américaine racontait que, se
trouvant dernièrement à Anvers, elle y avait
rencontré nn individu répondant au signalement
de Gaston Gessler, l'assassin de la rue Montaigne,
et qu'elle ne doutait pas que ce fût l'assassin
en présence de l'incrédulité des assistants, elle
avait montré un mouchoir qui avait appartenu
à cet individu et portant les initiales G. G.
» Cette dame, nommée Ernestine est une
personne instruite; par suite de diverses cir-
constances, elle a été obligée d'utiliser sa con-
naissance des langues étrangères en se faisant
interprète ou dame de compagnie elle a ainsi
voyagé de par le monde, faisant de nombreuses
traversées d'Europe en Amérique, visitant l'orient
et se rendant en Australie.
» Elle était à Anvers, il y a quelques joiurs,
lorsqu'un soir, elle rencontra, en se promenant,
un individu qui lui demanda un renseignement
elle le lui donna; alors, l'individu lui offrit un
rafraîchissement, qu'elle accepta.
A peine dans le cabaret, l'individu pria Mme
M. de lui panser une blessure qu'il avait à la
main.
» Il déganta sa main droite, qui portait une
plaie large et longue. Les muscles et les. nerfs
étaient à nu. Mme NI. vit immédiatement que
la main avait été mordue trois incisives y
étaient nettement marquées.
» L'individu dit qu'il était déserteur de l'armée
française il s'était pris de querelle avec un su-
périeur et, emporté par la colère, l'avait saisi à
la gorge; l'officier, pour se débarrasser de son
étreinte, l'avait mordu à la main. Sachant à
quelle peine il s'était exposé, il se décidait à
partir pour l'Amérique. Il comptait se rendre au
Canada.
» It demanda à %fine 1\1. quelle voie elle lui
conseillait de choisir; elle l'engagea à s'embar-
quer à Brème ou à Hambourg.
» L'individu avait enlevé de sa blessure un
bandage maladroitement placé Mme M. prit le
mouchoir que lui tendait le blessé et étancha le
sang, qui coulait abondamment. Puis, elle baigna
la main dans le verre d'eau. A ce moment, le
blessé tira de sa poche un flacon contenant
un liquide blanchâtre dont il versa quelques
gouttes sur la blessure. Mme NI. remit soigneu-
sement le bandage, qu'elle épingla.
» Le déserteur remercia chaleureusement Mme
Je l'ai su seulement tout à l'heure, que
Mlle Anne était rentrée chez ses parents, et
vite je suis accourue pour lui demander de
tenir sa promesse. Car le mois dernier je
n'ai rien reçu de Mme la baronne, et mes
petits je s'en ai plus que cinq, mon pau-
vre Auguste a trépassé en crachant ses pou-
mons mes petits se plaignent fort. bien
fort!
Les deux femmes avaient fait un léger
mouvement.
Je vous ai promis quelque chose de-
manda, en avant l'air de chercher au fond
de sa mémoire, la sœur de Maximilien Do-
riant.
Comment, mademoiselle ne se souvient
pas? exclama Rosine.
J'ai fait après mon accident une mala-
die qui m'a enlevé la mémoire.
Oh! oui, vous avez été bien malade
Quand je vous gardais dans mon grenier,
J'en ai eu dea transes C'était dans le mo-
ment que mon Auguste était au lit. Il a
encore duré six mois tout l'hiver. Mais vos
cheveux, devenus tout blancs, tout blancs 1
Comment ça se fait-il que les voilà aussi
noirs que les plumes d'un corbeau?.
Le coup-d'aeit qu'échangèrent belle-mère
et belle-file, fut rapide comme l'éclair.
Ils sont tombés peu à peu, répondit la
seconde, hésitant à peine un instant, et
ceux qui sont repoussés étaient noirs comme
vous les voyez.
C'est bien drôle, mais Il vaut mieux
ça. A votre âge des cheveux blancs, quel
malheur Ainsi vous ne vous rappelez pas
votre promesse ?
Pas du tout, cependant a'il est sûr que
j'en aie fait une, je la tiendrai.
il. et. prétextant un rendet-vous urgent, Il jeta
sur la table une pièce de francs pour payer
les consommations: elle vit qu'il avait encore de
l'or dans sa bourse.
» Avant de pr. ndre congé, il prit dans la po-
che de son gilet une petite bagué, ornéa d'un 4
brillant, et l'offrit à Mme M. qui refusa de l'ac-
cepter.
» L'inconnu était sorti depuis peu, lorsque
Mme M. retenue dans le cabaret par la pluie,
trouva sur le banc le mouchoir de l'inconnu
dont elle s'était servie pour étancher le sang de
la plaie:elle le garda, et,l'ayant 1 ivê la semaine <
derniére, elle vit qu'il portait les initiales G. G.,
brodées en coton ronge.
» Quelques jours après, elle lisait-le récit fait
par un de nos confrères du triple assassinat de
la rue Montaigne un soupçon se fit jour immé-
diatement chi z elle, et alors elle récéta les dé-
tails qu'on vient de lire.
» Voici le signalement que Mme M. donne de
l'inconnu
» Taille moyenne paraissant âgé de trente-
deux à trente-trois ans vêtu nêgligemm nt
pardessus et gants bruns, veston long, gilet de
fantaisie, chapeau mou.
Dès que l'individu l'a abordée, Mme M. a
constaté qu'il avait les chevaux teints en bloud
cette teinture avait été maladroitement faite,
car la racine des cheveux et les sourcils étaient
restés bruns.
» L'individu étiit très plie et avait l'air extra-
ordinairement troublé; il avait la figure tout
rasée et portait deux coupures faites a la Joue et
derrière l'or ille.
» Au cours de leur conversation, Mme M.
avait amené l'iuconnu à lui parler de ses voya-
ges il connaît le turc et l'arabe et a habité
longtemps à Constantinople, ainsi qu'au Caire
et à Alexandrie. »
Le Crime de Ly
La déposition du témoin Grimont, ferblantier
ambulant à Sjint-Etienne, relativement un
double crime dont Pranzini sa serait rendu cou-
pable à Lyon ne parait guère sérieuse, comme
nous l'avons déjà dit il y n deux jours.
Mis en prés nce de l'inculpé, Grimont a pré-
tendu le reconnaître et l'avoir rencontré à l'Hôtel
de la Table-Ronde, à Lyon; mais Prantint a
affirmé n'avoir jamais vu ce témoin, et il n'a
manifesté aucun trouble lorsqu'il a été confronté
avec lui.
En tout cas, les déclarations de Grimont ont
motivé une enquête de la part du Parquet de
Lyon.
Hii.-r, des agents du service de la Sûreté, mu-
nis d'une photographie de l'inculpé, ont par-
couru le quartier de la Croix-Rousse, où habi-
taient Marie Rigottier et sa bonne, Jeanne Favre,
que Pranzini anrait, d'après Grimont, assassi-
nées.
La photographie a été présentée à différentes
personnes, amies des victimes: tout ont dé-
claré n'avoir jamais vu venir chez Marine Rigot-
tier l'individu dont on leur présentait le por-
trait.
Hier soir encore, des agents ont suivi les hô-
tels et les maisons garnies de Lyon, consultant
les registres pour savoir si. a l'époque du crime
en question, Pranzini avait séjourné à Lyon
ces recherches sont restées jusqu'ici infruc-
tueuses..
tueuses. L'Expert en écritures
On connaîtra la semaine prochaine le rapport
de l'expert en écritures chargé par le Parquet de
comparer l'écriture de Pranzini avec celle de la
lettre signée « Gaston », trouvée chez Mme de
Monti, et avec le nom de Gaston Gassler inscrit
à l'encre indélébile sur les manchettes et la
courroie également trouvées dans la chambre
de la victime.
Les Farceur*
Une singulière dépêche a été reçue, hier, par
M. Taylor, chef de la Police de sûreté.
En voici le texte
€ Traqué par la Justice de mon pays, bourrelé
de remords, je ne puis plus vivre; je vais me
pendre dans la forât des Ardennes.
Gaston Gessler. »
Cette dépêche, qui vient d'un Bureau télégra-
phique des Vosges, est sans doute l'o:uvre d'un
mauvais plaisant.
Néanmuins, le service de la Sûreté a transmis
ce renseignement au parquet d'Epinal en pres-
crivant les recherches nécessaires.
ÉCHOS ET NOUVELLES
çn décret du Président de la République con-
fère la médaille militaire au sous-chef artificier
Colin et aux deuxièmes canonniers servants
Plançon, Maillot, Dalbéra, Les'ort et Aubertin,
de la 9e batterie d'artillerie de forteresse tous,
sauf le sous-chef Colin, qui reçoit la médaille
militaire pour la bravour et le sang-froid don t
il a fait preuve en portant secours à ses cama-
rades, ont été grièvement blessés dans l'explosion
do mélinite qui s'est produite récemment à l'Ar-
senal de Belfort.
Par décret, le Ministre de l'Instruction publi-
que est autorisé à accepter, pour le Musée du
Louvre, deux tableaux peints par Karl Daubigny
et légués l'Etat par cet artiste l'un de ces ta-
bleaux représente la Vallée de la Scie, l'autre les
Environs de la /'erme Saiut-Siméon à Honfleur.
Par arrêté préfectoral, est interdite dans toute
l'étendue des cours d'eau du département de la
Seine, du 15 avril exclusivement au 15 juin t
inclusivement, la pèche, même à la ligne flot-
tante tenue à la main, de tous les poissons au-
tres que les salmonidés, ainsi que la pèche de
l'écrevisse. 1
Jusqu'où peut aller la manie de collection- 1
nerf. ]
II y a quelques jours, un commissaire de po-
lice du centre, de Paris était appelé pour consta-
ter le suicide d'un vieillard de soixante-douze ]
ans.
Chez ce malheureux, réduit à la misère la
plus complète, le magistrat n'a pas trouvé
moins de quatre-vingt mille numéros et corres
pondances d'omnibus, classés soigneusement par J
lignes et époques, depuis les omnibus du règne
Aussi sûr que uous voilà l'une devant
l'autre, mademoiselle; j'ai bien tenu la
mienne, moi! Vous m'aviez défendu de
prononcer votre nom, et je ne l'ai pas pro-
noncé. Même ces deux messieurs qui sont
venus l'autre jour et qui m'ont parlé de vous,
n'ont rien su.
Même courte pause et même regard
échangé entre Mme et Mlle Jory.
-Quels messieurs?
Je ne les connais point; sans doute
qu'ils vous portaient intérêt, et qu'ils sa-
vaient que vous aviez été six jours chez
moi. Ainsi vous ne vous rappelez rien?
Rien
Pas même m'avoir vue devant vous,
quand vous avez repris connaissance, près des
Roches Noires?
Non. ou du moins très vaguement.
Vous aviez pourtant l'air d'avoir fameu-
sement la tête à vous, lorsque vous m'avez
quittée pour vous en aller à Paris
Mais en arrivant à Paris, je suis retom-
bée malade. C'est après cette maladie que
ma.mémoire m'a complètement abandonnée.
C'est malheureux, bien malheureux!
geignit Rosine.
Et ses yeux glissaient maintenant de l'une
à l'autre de celles qui l'écoutaient.
Ses doigts tourmentaient le lainage usé de
sa jupe.
Mme Jory ne desserrait pas les lèvres, en
apparence immobile.
Sa belle-fille reprit encore la parole.
Voyons, dites-moi l'histoire. Votre ré-
cit ranimera peut-être mes souvenirs.
Voilà!
Et la pêcheuse narra tout au long l'épisode
le Louis-Philippe Jusqu'aux tramways électri-
ques de l'Exposition inaustrielle.
Au 30 juin 18&5, on comptait 6. Paris 10,749 Io
jeurs, possédant enambm avec
its pour locataires.
En on comptait garnis avec 132,643
locataires.
Le nombre des garnis ne s'est donc élevé
lue de 20 0/0 contre &0 0/0 de locataires. «>
Nous apprenons la mort de M. flark, directeur
lu personnel de la Compagnie des Omnibus.
Une histoire Trament désopilante, intitulée:
Une Soirée, par M. Guy da Maupaacant, tt an
;onte très bouffon il. Minaret, par NI. Armand
SllVfStre, s'ajoutent, dans le nouveau numéro
je la fie Populaire, an Cavalier Miterti/, par
U. Abel Uermant, oe livre qui fait si grand ta-
rage, et aux autres grands romans en cours
Je Vublication Mont-Oriol, la Petit tlçrtuu, le
Ventre de Paris et Anna Karénine.
Plainte de locataires é un pariétaire
Notre concierge est insupportable 1
Je le sais.
Ne nous aviez-fous pas promis de le mettre
k la porte?
Mais il y est, à la porte. Il y passe sa fie 1
EXE.MPLES_ÉDIFÏ\MS~
Voici le moment où les voyageurs, qui ont
pris les trains de plaisir pour aller assister
aux solennités de la Semaine sainte
Séville sont payfs de leur peine et de leur
argent par la vue d'un curieux spectacle.
Que dire de ce mot de train de plaisir »
appliqué à des cérémonies qu8 l'Egllse ca-
tholique regarde comme des mortifications?
Mais il y a longtemps, à Séville et dans
toute l'Espagne, que ces jours de deuil reli-
gieux se sont transformés en jours de fête.
Ces jours-là font la joie des cafetiers et
des marchands de comestibles. La catholi-
que Espagne choisit précisément ce temps-
là, elle, fort sobre d'habitude, pour faire
une consommation effroyable de victuailles.
Il est vraiment là des accommodements
avec l'Eglise. Comme les fidèles ont besoin,
tout en s'amusant, de mettre leur conscience
en repos, ils invoquent une vieille bulle pa-
pale qui autorise, depuis la bataille de Lé-
pante, les Espagnols à ne plus jeûner.
Un Français se trouvait l'an dernier, par
hasard, à Séville. Bien qu'il attachât l'impor-
tance qu'il faut aux superstitions religieux
ses, ne -roulant pas se faire remarquer, 11
commanda, le « vendredi-saint », une simple
omelette pour son déjeuner.
A son grand étonnement, on la lui servit
au lard.
D'ailleurs, à côté de lui, des pèlerins qui
auraient dans les processions, mangeaient
tranquillement des poulets.
Il se mit à rire, so railla de son excès de
respect pour les coutumes qu'il avait ima-
giné avoir cours et acheva de déjeuner
d'une façon moins austère.
Ces processions soi-disant religieuses sont
tout simplement des défilés carnavales-
ques.
C'est une gloriole que de se composer un
beau costume pour accompagner les images
de « Madones » que l'on promène en grande
pompe.
Certains pénitents s'habillent en apôtres;
d'autres en solduts romains, li(rurent, selon
leur fantaisie, les personnages de la nassion.
Les élégants sont à cheval, avec des man-
teaux de pourpre quelquefois, ils font la
folle dépense de faire ferrer leurs chevaux
en or.
Les simples bourgeois qui se recouvrent
de la cagoule fument leur inséparable ciga-
rette tout en suivant les reliques, et comme
il font de fréquentes stations dans les caba-
rets, il n'est pas rare de voir quelques-une
des membres de ce pieux cortège tituber
abominablement.
Ces confréries donnent à l'étranger une
idée assez peu austère de la religion. C'est,
à la vérité, une espèce d'orgie que ce défilé
qui se renouvelle pendant les trois jours qui
précèdent Pâques.
Mais le clergé s'en soucie bien 1 Pendant
ce temps-là,il quête,il quête avec opiniâtreté,
et c'est la recette seule qui le préoccupe.
Imaginez-vous, dit un des spectateurs
de cette procession fameuse, dans chaque
café de Séville ces pénitents attablé s, les at
bles de marbre couvertes de boucliers en
carton doré évoquez des rires sonores, des
plaisanteries gutturales sur la maigreur de
certains mollets, supposez que tout ce mon.
:le, très gai, frappe dans les mains pour ap-
peler les garçons. Voilà, de vrai, l'aspect
< religieux » de la solennité
Des aumônes sollicitées par les prêtres,
-'est t ce qui domine surtout.
•4M»
La spéculation se mêle, naturellement, de
'affaire.
On loue les fenêtres et les balcons sous
esquels doivent passer les processions, des
prix fous.
Grâce aux étrangers, le commerce va
;éville pendant toute la semaine et c'est
à la raison de ces cérémonies baroques et
tttardées.
On ne perd aucune occasion de faire quel-
lues prolits: on vend des rafraîchissements
usque dans les églises.
Sous prétexte de religion, on passe là
de ce matin d'août qui suivait la grande marée.
Elle raconta la conversation qu'elle avait
eue avec Mlle Jory, clignant plus fort la pau-
pière lorsqu'elle parlait de a Mme la ba-
ronne ».
Celle-ci avait réussi à ajouter à son air
d'indifférence une expression dédaigneuse.
Quand Rosine eut fini, souvent interrom-
pue par la soi-disant Anne, qui insensible-
mentfeignait de se souvenir, ce fut cepen-
dant Mme Jory qui parla.
Ainsi vous avez conservé le linge et la
robe que portait mademoiselle, la nuit de
l'accident?
Je les ai toujours, certainement.
Quand vous nous les remettrez, vous
aurez la récompense promise.
A une condition, cependant, intervint la
jeune fille, c'est que vous ne direz jamais
que c'est par vous que j'ai été recueillie.
Si ça doit vous être désagréable, ça
m'est égal à moi de ne pas le dire.
Donc, ce soir, vous viendrez ou plu-
tôt, nous entrerons chez vous.
Et vous m'apporterez. l'argent ?
Combien voulez-vous ? interrogea Anne
qui s'était levée.
Dame I vous m'avez dit, mademoiselle,
que le jour où vous rentreriez dans la mal-
son de votre père, j'aurais un chalet à moi.-
que mes enfants iraient.
Pardon, si j'avais besoin de votre té-
moignage Je le payais ce témoignage.
Car rappelez-vous, ma bonne femme, que
vous n'avez point agi envers moi, comme
1 vous ponr me rendre service, mais par put
intérêt.
(A suivre.) Gsoboes MALDAOtib
sur ce point. Nous ne t nons essentiellement
qu'à deux choses: faire rentrer les dépenses des
Travaux publics au Budget ordinaire et assurer
un équilibre sincère du Budget. v
Discours de M. Dauphin
Après S. Goblet, M. Dauphin, ministre des
finances, a pris la parole.
Lui aussi croit que lu gouvernement et la
Commission pourront s'entendre.
Il a déclaré qu'il avait insisté pour que les
économies les plus larges fussent faites dans
chaque Ministère.
Pour son compte personnel, Il est prêt à faire,
au Ministère des Finances, des réductions impor-
tantes ainsi, sur l'administration centrale, il y
en aura d'assez considérables; dans les Régies,
on a déjà trouvé 7lX»,000 francs, mais ce n'est
pas le dernier mot.
la Dauphin a déclaré que la réunion du Bud-
get extraordinaire avec le Budget ordinaire était
nécessaire pour donner au public un compte
sincère de toutes les dépenses de l'Etat.
En ce qui concerne les dépenses des Minis-
tères de la Guerre et de la Marine, on est en face
d'un programme impose. Déjà, pour y sumre,
on a commencé à emprunter, pour six ans, il
est vrai, mais on a emprunté il faut continuer.
En revanche, pour le Ministère des Travaux pu-
blics, on cessera les emprunts.
Il. Daaphin a ensuite parlé de son projet de
transformation de la contribution mobilière
en impôt sur le revenu d'après le montant du
loyer ce projet doit rapporter 29 millions, et
bien que la Commission chargée de l'examiner
l'ait rejeté, il espère bien, finalement, le voir
accepter.
Le Ministre des Finances a parlé aussi de la
surtaxe sur les sucres et sar l'alcool.
Puis, Il a abotdé la question de l'amortisse-
tnent de la Dette 50 millions y sont consacrés.
On pourra, pour les garanties aux Compagnies
de Chemins de fer, trouver des combinaisons
consistant à porter les déficits au capital de pre-
mier établissement, ou a établir des mécanismes
de reconstitution de capitaux avec laide de la
Banque de France.
Enfin, les 406 millions de la Guerre et de la
Marine sont à consolider, soit avec soit sans re-
constitution du capital, et avec tel instrument
d'emprunt que la Commission préférera.
Discussion
Les explications des Ministres ont été suivies
d'une discussion générale.
Il. Héllnc a déclaré qu'on pouvait faire des
économies en réduisant le travail des bureau-
crates, cn diminuant la paperasserie.
il. PeUetan a dit qu'il faudrait recourir fran-
chement à 1 impôt sur le revenu. il a demandé
que le gouvernement apportât lui-mème le chif-
ire des économies qui seront la principale base
de l'équilibre du Budget. Il a insisté sur le dan-
ger que fait courir à la patrie l'excès de charges
sous lequel ploie la production nationale.
M. Goblet a protesté de sa bonne volonté. Il
a fait ressortir la double nécessité da réunir la
Budget des Travaux publics au Budget ordinaire
et d'assurer le remboursement des 31i millions
d'obligations sexeunaires. Pour cela, on peut re-
courir à des taxes et aux économies. Mais les
économies ne peuvent point passer en première
ligne; elles ne seront que la ressources accessoire.
Je suis tout Prêt, a ajouté M. Goblet, à entrer
en conférence, sur les indications de la Com-
mission, avec les Ministres de la Guerre, de la
Marine et des Travaux publics pour obtenir
d'eux des réductions. »
Hillerand a déclaré qu'il fallait donner
au débat sa conclusion il s'agit de savoir si, à
la rentrée de la Chambre,le gouvernement main-
tiendra son Budget ou si d'ici là il réalisera des
économies, s'il comblera le trou qui résultera
du rejet du projet relatif à la transformation de
la contribution mobilière en impôt sur le re-
venu d'après le taux du loyer, et s'il remplacera
la reconstitution du capital par un autre svs-
tème.
M. Goblet a affirmé qu'il travaillerait immé-
diatement aux économies réalisables en ce qui
concerne la reconstitution du capital, il accep-
tera les moyens qu'or, voudra.
M.Gerville-Kéache a démontré que des réduc-
tions importantes sont possibles au Ministère
de la Marine.
K. Thomson a Indiqué que la subvention au
Tonkin devait être réduite à 25 millions en 1888
M. de Freycinet s'y était engagé il y aurait
donc 5 millions à économiser.
M. Goblet a répondu qu'il avait fait de grands
efforts pour arriver à cette réduction: un échange
de dépêches a eu lieu, et c'est sur le refus de
M. Bihourd, ministre-résident général de France
au Tonkin, que ¡'ou a renoncé à la réduction.
Les Ministres s'étant retirés après ces explica-
tions, la Commission s'est ajournée à aujourd'hui
deux heures pour délibérer sur les déclarations
du gouvernement.
LES MILITA_IRES LIBÉRÉS
On se rappelle que, préoccupé de la situation
iaite dans les grands centres aux militaires li-
bérés, qui, no trouvant pas toujours de l'occu-
pation, sont exposés à toutes les suggestions de
la misère, le Ministre de la Guerre a dernière-
ment décidé qu'en principe les militaires libérés
eeraient renvoyés dans les communes où réside
leur famille, ou bien, s'ils n'ont pas de famille,
dans la localité où ils étaient domiciliés avant
leur tirage au sort.
Toutefois, comme l'autorité militaire ne peut
contraindre les soldats libérés à choisir une rési-
dence de préférence à une autre, elle leur lais-
sera la faculté de se retirer dans une localité où
neréside pas leur famille, à la condition qu'ils
produisent un certificat visé soit par le maire
de la commune, soit, dans les grands centres,
par le commissaire de police du quartier, et
constatant qu'ils pourront trouver de l'ouvrage
dans la résidence adoptée.
Au sujet de ce visa du maire ou du commis-
saire de police, le Ministre de l'intérieur vient
«adresser aux Préfets une circulaire ainsi
conçue
« Je n'ai pas besoin de faire ressortir l'impor-
tance qui s'attache, dans cette combinaison, à
la délivrance du visa il aura, en effet, pour
Et c'était bien le sourire de son frère, ce
sourire contenant toute une énigme.
Oui, C'était son sourire, comme c'était son
regard.
Hélène ne répondit point d'abord.
Qui êtes-vous?. qui êtes-vous tous
deux?. fit-elle tout à coup.
Cette question, vnus la répétez bien
souvent, dit la jeune fille; à quoi bon, puis-
que vous le savez?
Elle se tut de nouveau.
Nous étions pauvres, nous avons voulu
être riches, reprit son interlocutrice; les
souffrances endurées nous ont rendus inseu-
slbles à toute souffrance des autres. On n'a
pas eu pitié de nous, nous n'avons pitié de
personne. Mon frère, lui encore, a eu plus
de chance que moi, il vous a rencontrée.
Oh 1 moi, si j'aime un jour, si je suis aimée,
quelle ivresse Tout mon cœur s'ouvrira, je
commencerai seulement à vivre. Je serai
bonne, bonne comme doivent l'être toutes
celles qui sont heureuses
La baronne Jory eut un ricanement.
Heureuse comme moi ?. Je vous le
souhaite, oui, je le désire I je.
Elle allait parler encore.
Sa bouche se ferma, sans que d'autres
sons en sortissent.
Elle se pencha sur la balustrade.
Regardez en bas, fit-elle en se rejetant
en arrière la femme qui traverse le jardin
et se dirige vers le perron, c'est Rosine la
pêcheuse. Que vient-elle faire/ Croit-
elle que je vais lui continuer éternellement
la pension qu'elle m'a contrainte à lui servir?
Jeanne se pencha à son tour.
Elle entre, dit-elle, opérant la même
évolution, elle entre.
conséquence immédiate d'attirer dans la com-
mune où il aura été délivré des hommes qui
peuvent rendre d'utiles services s'ifs trouvent à
s'employer, mais qui constitueraient une charge
si le travail devait leur faire défaut.
» Pour ces motifs, il conviendra, d'une part,
de ne le délivrer qu'à bon escient, c'est-à-dire
après avoir constaté par une enau'-te sarieuse
que les certificats sur lesquels il devra être ap-
posé contiennent des déclarations véridiqu es, et,
d'autre part, de ne le refuser sous aucun pré-
texte lorsqu'il sera établi que les bénéficiaires
sont assurés de trouver de i'uccupation.
» Le Ministre de la Guerre ayant notifié aux
généraux commandant les corps d'armée la dé-
cision qu'il a prise à égard des miiitair s libé-
rés, je vous prie, monsi tir le Préfet, de vouloir
bien porter sans retard les présentes instructions
à la connaissance des mares et des commissai-
res de police de votre département. »
LA PEINE DE MORT
La sous-commission chargée par la commis-
sion extra-parlementaire de la revision du Code
pénal de préparer un avant-projet a commencé
ses travaux sous la présidence de M. Ribot elle
a, par 4 voix contre 2, décidé le maintien de la
peine de mort.
NOTRE LITTORAL DU NORD
Dans le voyage qu'il vient d'entreprendre du
Hnvre à Dnhkîrque, le Ministre de la Marine
avait à résoudre plusieurs questions concernant
la défense de cette partie du litt eral.
Le Ministre s'est d'abord arrêté au Havre, où
l'Etat doit prendre prochainement livraison de
pièces d'artillerie de très gros calibre fabriquées
par l'Usine des Forges et Chantiers.
Pour soumettre ces canons aux épreuves rè-
glementaires, il aurait été indispensable de les
transporter à Ruelle, mais ce transport aurait
coûté pr s d? 400,000 francs, et, en outre, lei es-
sais d'artillerie qui sd font a Ru Ha ébranlent
fréquemment les maisons d'un village voisin; il
en est déjà résulté, pour l'Etat, l'obligation, de
payer de nombreux dommages-intérêts.
Le Ministre a décidé qu'un champ d'épreuves
serait installé à proximité du Havre, à la pointe
du Hoc.
Ce champ servira non seulement pour les ca-
nons qui vont être livrés, mais pour toute la
grosse artillerie qu'on pourra commander à la
Compagnie des Forges et Chantiers établie dans
cette vilie et qui est spécialement outillée pour
construire des pièces de côtes et de bord.
Le Ministre a ensuite visité la garage de Tan-
carville destiné aux torpilleurs et a pu consta-
ter la bonne marche du travail.
Il s'est rendu à Dieppe, où il a arrêté, de con-
cert avec la municipalité, dss dispositions pour
recevoir des torpilleurs dans un bassin spécial.
La Ministre a, on je sait, terminé son voyage
en visitant Boulogne, Calais et Dunkerque.
Sur chacun de ces points, il a examiné les
conditions do la défense des ports par les tor-
pilleurs et ordonné diverses mesures importan-
tes.
Le Ministre a particulièrement apprécié les
ressources du port de Calais, les avantages que
peut offrir sa grande profondeur aux cuirassés
qui viendraient s'y réfugier.
Dans ses entretiens avec les représentants de
plusieurs municipalités, le Ministre aurait appelé
leur attention sur la nécessité de constituer une
défense locale, pour ainsi dire spontanée et
volontaire, ft se rapprochant autant que possible
de l'organisation adoptée en Angleterre.
Cette organisation fonctionnerait avec le con-
cours etsous la surveillance du Ministère de la
Marine.
LA POPULfflON*EX ALLEMAGNE
Le publie la statistique de la
population de l'Allemagne, en faisant la part des
sexes, de mCme que de ta différence des recen-
sements comparatifs de 1880 et 1885:
Population au 1er décembre i880 hommes,
femmes, 23,048,628.
Total:
Population au 1'' décembre hommes,
f.-mmes, 23,922,040.
Total
D'où il résulte une augmentation de: hommes,
648,231; femmes, total:
EM ESPAGXE
La nuit dernière, on a découvert, dans une
épicerie de Madrid, deux cents fusils et des
caisses renfermant de la dynamite plusieurs
arrestations ont été opérées.
Le Bal de l'Hôtel-de-Ville
Les voitures qui se rendront, lundi 11 avril,
au second bal de l'HÔtol-de-Ville devront prendre
soit l'avenue Victoria, soit la rue de Rivoli, pour
se mettre a la suite, 1 entreront par les grandes
portes de la principale façade, sur la place de
l'Hotel-de- Ville.
Les piétons entreront par les deux grandes
portes de la place de l'Hotel-de-Vllle, ainsi que
par les deux grandes portes de la rua Lobau.
Les portes seront ouvertes à dix heures du soir.
Les voitures gardées stationneront rue Lobau,
place Saint-G-rvais, place Baudoyer et quai de
l'Hôtel-de-Ville.
Les voitures libres stationneront sur les quais
en amont de la rue Lobau.
Les voitures à cocarde seront devant la ca-
serne Lobau.
DEUX DÉLÉGUÉS DU ROI DE SIAM
Le roi de Siam, sur l'invitation du résident-gé-
néral de France au Tonkin et en Annam, adonné
l'ordre d'envoyer deux officiers supérieurs de
son armée comme délégués à l'Exposition qui
s'est ouverte à Iianni le 15 mars.
Le Ministre des Affaires étrangères de Siam, le
prince Krom-Mun-Devuwongse, en portant cette
décision de son souverain à' !a connaissance du
consul général de France à Bangkok, lui écrit
ce qui suit
Le désir du roi est de montrer au résident-
Elles restèrent vis-à-vis l'une de l'autre im-
mobiles, écoutant.
Un bruit do voix partant du vestibule frappa
leurs oreilles.
Quelque domestique refusait certainement
de laisser monter la paysanne.
Mon mari va entendre! murmura Hé-
lène vite impatientée.
Il sera passé dans le jardin avec Jac-
queline, Ht sa compagne. Mais pourquoi ne
pas recevoir cette femme?. En me voyant,
elle comprendra que son chantage a pris
fin.
Vous avez raison, nous allons la rece-
voir il faut en finir avec elle
Mme Jory sonna.
Cinq minutes plus tard, Rosine Duplant
entrait.
Des loques la couvraient toujours.
Un jupon de tiretaine court, effiloché, sans
couleur.
Une casaque rapiécée sur toutes ses faces.
Laissant en bas son panier à crevettes, elle
avait glissé ses pieds dans les savates qu'elle
chaussait quelquefois en quittant le sable fin
de la plage pour les aspérités des falaises.
Ses cheveux plus gris, mal retenus par
son mouchoir d'indienne, s'envolaient tou-
jours en mèches courtes, de chaque côté du
visage, plus hâlé, plus ridé, plus souffre-
teux que jamais.
Et sa paupière clignotait davantage sur
son œil plus sournois.
Il s'était tout de suite coulé vers la jeune
fille qui, assise sur un pliant au milieu du
balcon. la considérait.
Que voulez-vous? interrogera Hélène
très brièvement.
Mais elle, sans répondra à la question
générat combien il apprécie le sentiment amica'.
qui l'a engagé nous donner avis de l'Exposi-
tlon; nous portons le plus grand intérêt à cette
utile entreprise, et nos officiers ont reçu des
instructions spéciales pour faire sur les produits
exposés un. rapport complet de façon qu'un com-
merce, s'il est possible, s'établisse entre le
royaume de Siam et le Tonkin. »
Les officiers siamois ont quitté Bangkok vers
la fin de février; ils passeront par Salgon en se
rendant à Hanol.
Le premier délégué, Phra Jolathan Vinichen,
inspecteur général de la navigation et des ca-
naux, faisait partie de l'ambassade siamoise ve-
nue à Paris en 1861-
Son second, Stieun Pritcha Kanikit, est secré-
taire du Ministre des Affaires étrangères.
LE TRIPLE assassinat
DE LA RUE MOXTAIGNE
Nous avons dit hier, en « Dernière Heure », que
t'individu brun qui était, le lendemain du crime,
monté en voiture avec Pranzini, rue Richelieu,
et était descendu place de la Bourse, avait été
arrété.
C'est un jeune Américain du Sud, nommé J.
habitant Paris depuis longtemps.
Les renseignements fournis sur lui sont, pa-
rait-il, des plus favorables.
« J'ai rencontré, a-t-il dit, Prantini dans la rue
de Richelieu le 18 mars. Il m'a offert de me con-
duire en voiture jusqu'à la place de la Bourse.
J'ai accepté. »
Le témoin a ensuite déclaré que ses relations
avec Pranzini se bornaient à l'avoir plusieurs
fois vu aux courses et rencontré dans un café
des grands boulevards.
On se souvient qu'on avait supposé que le
compagnon de voiture de Pranzini. n'était au-
tre que le fameux Gessler de l'Hotel-Cailleux.
Cette supposition est donc aujourd'hui réduite
à néant.
Camille Aguétant
Précisément au moment où M. J. se trouvait
au cabinet du juge d'instruction, les témoins de
l'ancienne affaire Camille Aguétant y étaient con-
voqués aussi.
On se rappelle que les soupçons des princi-
paux témoins qui déposèrent lors de l'instruc-
tion de cet assassinat se portèrent sur un per-
sonnaga introuvable désigné d'après quelques
traits do son signalement sous le nom de «l'Amé-
ricain ».
Disons de suite qu'aucune lumière nouvelle
n'a jailli de cette convocation.
Le principal témoin était une femme Rosalie
Kuehmann, demeurant rue Gérando, ancienne
femme de chambre de Camille Aguétant, et qui
avait quitté le service dela victime de l'assassinat
de la rue Caumartin cinq jours avant le crime.
Cette femme avait déclaré, dans l'instruction
de janvier 1886, que ses soupçons se portaient
d'une façon très nette sur un personnage aux
allures lonches, qui fréquentait Camille Agué-
tant depuis deux semaines..
La femme Rosalie Kuehmann, confrontée hier
avec Pranzini, a déclaré nettement ne l'avoir
jamais vu.
L'individu auquel j'al fait allusion, a-t-elle
déclaré, était beaucoup plus petit. Il avait le
menton pointu, les pommettes saillantes, et les
mains beaucoup plus Bnes que cet homme. Il
n'avait nullement l'accent étranger.
De même, les autres témoins, cités l'an der-
nier dans l'affaire de la rue Caumartin, mis
hier en présence de l'inculpé, ont déclaré qu'à
leur connaissance Pranzini n'avait eu aucun
rapport avec Camille Aguétant.
A Anvers
En Belgique, le crime de la rue Montaigne pas-
sionne presque aussi vivement la population qu'à
Parts; c'est ainsi que l'Indépendance bclge vient
de publier, relativ ment à des révélations que
lui aurait faites une dame M. au sujet de
l'affaire Pranzini, l'article suivant
« Jeudi soir, dans un café de la rue des Méca-
niciens, une dame américaine racontait que, se
trouvant dernièrement à Anvers, elle y avait
rencontré nn individu répondant au signalement
de Gaston Gessler, l'assassin de la rue Montaigne,
et qu'elle ne doutait pas que ce fût l'assassin
en présence de l'incrédulité des assistants, elle
avait montré un mouchoir qui avait appartenu
à cet individu et portant les initiales G. G.
» Cette dame, nommée Ernestine est une
personne instruite; par suite de diverses cir-
constances, elle a été obligée d'utiliser sa con-
naissance des langues étrangères en se faisant
interprète ou dame de compagnie elle a ainsi
voyagé de par le monde, faisant de nombreuses
traversées d'Europe en Amérique, visitant l'orient
et se rendant en Australie.
» Elle était à Anvers, il y a quelques joiurs,
lorsqu'un soir, elle rencontra, en se promenant,
un individu qui lui demanda un renseignement
elle le lui donna; alors, l'individu lui offrit un
rafraîchissement, qu'elle accepta.
A peine dans le cabaret, l'individu pria Mme
M. de lui panser une blessure qu'il avait à la
main.
» Il déganta sa main droite, qui portait une
plaie large et longue. Les muscles et les. nerfs
étaient à nu. Mme NI. vit immédiatement que
la main avait été mordue trois incisives y
étaient nettement marquées.
» L'individu dit qu'il était déserteur de l'armée
française il s'était pris de querelle avec un su-
périeur et, emporté par la colère, l'avait saisi à
la gorge; l'officier, pour se débarrasser de son
étreinte, l'avait mordu à la main. Sachant à
quelle peine il s'était exposé, il se décidait à
partir pour l'Amérique. Il comptait se rendre au
Canada.
» It demanda à %fine 1\1. quelle voie elle lui
conseillait de choisir; elle l'engagea à s'embar-
quer à Brème ou à Hambourg.
» L'individu avait enlevé de sa blessure un
bandage maladroitement placé Mme M. prit le
mouchoir que lui tendait le blessé et étancha le
sang, qui coulait abondamment. Puis, elle baigna
la main dans le verre d'eau. A ce moment, le
blessé tira de sa poche un flacon contenant
un liquide blanchâtre dont il versa quelques
gouttes sur la blessure. Mme NI. remit soigneu-
sement le bandage, qu'elle épingla.
» Le déserteur remercia chaleureusement Mme
Je l'ai su seulement tout à l'heure, que
Mlle Anne était rentrée chez ses parents, et
vite je suis accourue pour lui demander de
tenir sa promesse. Car le mois dernier je
n'ai rien reçu de Mme la baronne, et mes
petits je s'en ai plus que cinq, mon pau-
vre Auguste a trépassé en crachant ses pou-
mons mes petits se plaignent fort. bien
fort!
Les deux femmes avaient fait un léger
mouvement.
Je vous ai promis quelque chose de-
manda, en avant l'air de chercher au fond
de sa mémoire, la sœur de Maximilien Do-
riant.
Comment, mademoiselle ne se souvient
pas? exclama Rosine.
J'ai fait après mon accident une mala-
die qui m'a enlevé la mémoire.
Oh! oui, vous avez été bien malade
Quand je vous gardais dans mon grenier,
J'en ai eu dea transes C'était dans le mo-
ment que mon Auguste était au lit. Il a
encore duré six mois tout l'hiver. Mais vos
cheveux, devenus tout blancs, tout blancs 1
Comment ça se fait-il que les voilà aussi
noirs que les plumes d'un corbeau?.
Le coup-d'aeit qu'échangèrent belle-mère
et belle-file, fut rapide comme l'éclair.
Ils sont tombés peu à peu, répondit la
seconde, hésitant à peine un instant, et
ceux qui sont repoussés étaient noirs comme
vous les voyez.
C'est bien drôle, mais Il vaut mieux
ça. A votre âge des cheveux blancs, quel
malheur Ainsi vous ne vous rappelez pas
votre promesse ?
Pas du tout, cependant a'il est sûr que
j'en aie fait une, je la tiendrai.
il. et. prétextant un rendet-vous urgent, Il jeta
sur la table une pièce de francs pour payer
les consommations: elle vit qu'il avait encore de
l'or dans sa bourse.
» Avant de pr. ndre congé, il prit dans la po-
che de son gilet une petite bagué, ornéa d'un 4
brillant, et l'offrit à Mme M. qui refusa de l'ac-
cepter.
» L'inconnu était sorti depuis peu, lorsque
Mme M. retenue dans le cabaret par la pluie,
trouva sur le banc le mouchoir de l'inconnu
dont elle s'était servie pour étancher le sang de
la plaie:elle le garda, et,l'ayant 1 ivê la semaine <
derniére, elle vit qu'il portait les initiales G. G.,
brodées en coton ronge.
» Quelques jours après, elle lisait-le récit fait
par un de nos confrères du triple assassinat de
la rue Montaigne un soupçon se fit jour immé-
diatement chi z elle, et alors elle récéta les dé-
tails qu'on vient de lire.
» Voici le signalement que Mme M. donne de
l'inconnu
» Taille moyenne paraissant âgé de trente-
deux à trente-trois ans vêtu nêgligemm nt
pardessus et gants bruns, veston long, gilet de
fantaisie, chapeau mou.
Dès que l'individu l'a abordée, Mme M. a
constaté qu'il avait les chevaux teints en bloud
cette teinture avait été maladroitement faite,
car la racine des cheveux et les sourcils étaient
restés bruns.
» L'individu étiit très plie et avait l'air extra-
ordinairement troublé; il avait la figure tout
rasée et portait deux coupures faites a la Joue et
derrière l'or ille.
» Au cours de leur conversation, Mme M.
avait amené l'iuconnu à lui parler de ses voya-
ges il connaît le turc et l'arabe et a habité
longtemps à Constantinople, ainsi qu'au Caire
et à Alexandrie. »
Le Crime de Ly
La déposition du témoin Grimont, ferblantier
ambulant à Sjint-Etienne, relativement un
double crime dont Pranzini sa serait rendu cou-
pable à Lyon ne parait guère sérieuse, comme
nous l'avons déjà dit il y n deux jours.
Mis en prés nce de l'inculpé, Grimont a pré-
tendu le reconnaître et l'avoir rencontré à l'Hôtel
de la Table-Ronde, à Lyon; mais Prantint a
affirmé n'avoir jamais vu ce témoin, et il n'a
manifesté aucun trouble lorsqu'il a été confronté
avec lui.
En tout cas, les déclarations de Grimont ont
motivé une enquête de la part du Parquet de
Lyon.
Hii.-r, des agents du service de la Sûreté, mu-
nis d'une photographie de l'inculpé, ont par-
couru le quartier de la Croix-Rousse, où habi-
taient Marie Rigottier et sa bonne, Jeanne Favre,
que Pranzini anrait, d'après Grimont, assassi-
nées.
La photographie a été présentée à différentes
personnes, amies des victimes: tout ont dé-
claré n'avoir jamais vu venir chez Marine Rigot-
tier l'individu dont on leur présentait le por-
trait.
Hier soir encore, des agents ont suivi les hô-
tels et les maisons garnies de Lyon, consultant
les registres pour savoir si. a l'époque du crime
en question, Pranzini avait séjourné à Lyon
ces recherches sont restées jusqu'ici infruc-
tueuses..
tueuses. L'Expert en écritures
On connaîtra la semaine prochaine le rapport
de l'expert en écritures chargé par le Parquet de
comparer l'écriture de Pranzini avec celle de la
lettre signée « Gaston », trouvée chez Mme de
Monti, et avec le nom de Gaston Gassler inscrit
à l'encre indélébile sur les manchettes et la
courroie également trouvées dans la chambre
de la victime.
Les Farceur*
Une singulière dépêche a été reçue, hier, par
M. Taylor, chef de la Police de sûreté.
En voici le texte
€ Traqué par la Justice de mon pays, bourrelé
de remords, je ne puis plus vivre; je vais me
pendre dans la forât des Ardennes.
Gaston Gessler. »
Cette dépêche, qui vient d'un Bureau télégra-
phique des Vosges, est sans doute l'o:uvre d'un
mauvais plaisant.
Néanmuins, le service de la Sûreté a transmis
ce renseignement au parquet d'Epinal en pres-
crivant les recherches nécessaires.
ÉCHOS ET NOUVELLES
çn décret du Président de la République con-
fère la médaille militaire au sous-chef artificier
Colin et aux deuxièmes canonniers servants
Plançon, Maillot, Dalbéra, Les'ort et Aubertin,
de la 9e batterie d'artillerie de forteresse tous,
sauf le sous-chef Colin, qui reçoit la médaille
militaire pour la bravour et le sang-froid don t
il a fait preuve en portant secours à ses cama-
rades, ont été grièvement blessés dans l'explosion
do mélinite qui s'est produite récemment à l'Ar-
senal de Belfort.
Par décret, le Ministre de l'Instruction publi-
que est autorisé à accepter, pour le Musée du
Louvre, deux tableaux peints par Karl Daubigny
et légués l'Etat par cet artiste l'un de ces ta-
bleaux représente la Vallée de la Scie, l'autre les
Environs de la /'erme Saiut-Siméon à Honfleur.
Par arrêté préfectoral, est interdite dans toute
l'étendue des cours d'eau du département de la
Seine, du 15 avril exclusivement au 15 juin t
inclusivement, la pèche, même à la ligne flot-
tante tenue à la main, de tous les poissons au-
tres que les salmonidés, ainsi que la pèche de
l'écrevisse. 1
Jusqu'où peut aller la manie de collection- 1
nerf. ]
II y a quelques jours, un commissaire de po-
lice du centre, de Paris était appelé pour consta-
ter le suicide d'un vieillard de soixante-douze ]
ans.
Chez ce malheureux, réduit à la misère la
plus complète, le magistrat n'a pas trouvé
moins de quatre-vingt mille numéros et corres
pondances d'omnibus, classés soigneusement par J
lignes et époques, depuis les omnibus du règne
Aussi sûr que uous voilà l'une devant
l'autre, mademoiselle; j'ai bien tenu la
mienne, moi! Vous m'aviez défendu de
prononcer votre nom, et je ne l'ai pas pro-
noncé. Même ces deux messieurs qui sont
venus l'autre jour et qui m'ont parlé de vous,
n'ont rien su.
Même courte pause et même regard
échangé entre Mme et Mlle Jory.
-Quels messieurs?
Je ne les connais point; sans doute
qu'ils vous portaient intérêt, et qu'ils sa-
vaient que vous aviez été six jours chez
moi. Ainsi vous ne vous rappelez rien?
Rien
Pas même m'avoir vue devant vous,
quand vous avez repris connaissance, près des
Roches Noires?
Non. ou du moins très vaguement.
Vous aviez pourtant l'air d'avoir fameu-
sement la tête à vous, lorsque vous m'avez
quittée pour vous en aller à Paris
Mais en arrivant à Paris, je suis retom-
bée malade. C'est après cette maladie que
ma.mémoire m'a complètement abandonnée.
C'est malheureux, bien malheureux!
geignit Rosine.
Et ses yeux glissaient maintenant de l'une
à l'autre de celles qui l'écoutaient.
Ses doigts tourmentaient le lainage usé de
sa jupe.
Mme Jory ne desserrait pas les lèvres, en
apparence immobile.
Sa belle-fille reprit encore la parole.
Voyons, dites-moi l'histoire. Votre ré-
cit ranimera peut-être mes souvenirs.
Voilà!
Et la pêcheuse narra tout au long l'épisode
le Louis-Philippe Jusqu'aux tramways électri-
ques de l'Exposition inaustrielle.
Au 30 juin 18&5, on comptait 6. Paris 10,749 Io
jeurs, possédant enambm avec
its pour locataires.
En on comptait garnis avec 132,643
locataires.
Le nombre des garnis ne s'est donc élevé
lue de 20 0/0 contre &0 0/0 de locataires. «>
Nous apprenons la mort de M. flark, directeur
lu personnel de la Compagnie des Omnibus.
Une histoire Trament désopilante, intitulée:
Une Soirée, par M. Guy da Maupaacant, tt an
;onte très bouffon il. Minaret, par NI. Armand
SllVfStre, s'ajoutent, dans le nouveau numéro
je la fie Populaire, an Cavalier Miterti/, par
U. Abel Uermant, oe livre qui fait si grand ta-
rage, et aux autres grands romans en cours
Je Vublication Mont-Oriol, la Petit tlçrtuu, le
Ventre de Paris et Anna Karénine.
Plainte de locataires é un pariétaire
Notre concierge est insupportable 1
Je le sais.
Ne nous aviez-fous pas promis de le mettre
k la porte?
Mais il y est, à la porte. Il y passe sa fie 1
EXE.MPLES_ÉDIFÏ\MS~
Voici le moment où les voyageurs, qui ont
pris les trains de plaisir pour aller assister
aux solennités de la Semaine sainte
Séville sont payfs de leur peine et de leur
argent par la vue d'un curieux spectacle.
Que dire de ce mot de train de plaisir »
appliqué à des cérémonies qu8 l'Egllse ca-
tholique regarde comme des mortifications?
Mais il y a longtemps, à Séville et dans
toute l'Espagne, que ces jours de deuil reli-
gieux se sont transformés en jours de fête.
Ces jours-là font la joie des cafetiers et
des marchands de comestibles. La catholi-
que Espagne choisit précisément ce temps-
là, elle, fort sobre d'habitude, pour faire
une consommation effroyable de victuailles.
Il est vraiment là des accommodements
avec l'Eglise. Comme les fidèles ont besoin,
tout en s'amusant, de mettre leur conscience
en repos, ils invoquent une vieille bulle pa-
pale qui autorise, depuis la bataille de Lé-
pante, les Espagnols à ne plus jeûner.
Un Français se trouvait l'an dernier, par
hasard, à Séville. Bien qu'il attachât l'impor-
tance qu'il faut aux superstitions religieux
ses, ne -roulant pas se faire remarquer, 11
commanda, le « vendredi-saint », une simple
omelette pour son déjeuner.
A son grand étonnement, on la lui servit
au lard.
D'ailleurs, à côté de lui, des pèlerins qui
auraient dans les processions, mangeaient
tranquillement des poulets.
Il se mit à rire, so railla de son excès de
respect pour les coutumes qu'il avait ima-
giné avoir cours et acheva de déjeuner
d'une façon moins austère.
Ces processions soi-disant religieuses sont
tout simplement des défilés carnavales-
ques.
C'est une gloriole que de se composer un
beau costume pour accompagner les images
de « Madones » que l'on promène en grande
pompe.
Certains pénitents s'habillent en apôtres;
d'autres en solduts romains, li(rurent, selon
leur fantaisie, les personnages de la nassion.
Les élégants sont à cheval, avec des man-
teaux de pourpre quelquefois, ils font la
folle dépense de faire ferrer leurs chevaux
en or.
Les simples bourgeois qui se recouvrent
de la cagoule fument leur inséparable ciga-
rette tout en suivant les reliques, et comme
il font de fréquentes stations dans les caba-
rets, il n'est pas rare de voir quelques-une
des membres de ce pieux cortège tituber
abominablement.
Ces confréries donnent à l'étranger une
idée assez peu austère de la religion. C'est,
à la vérité, une espèce d'orgie que ce défilé
qui se renouvelle pendant les trois jours qui
précèdent Pâques.
Mais le clergé s'en soucie bien 1 Pendant
ce temps-là,il quête,il quête avec opiniâtreté,
et c'est la recette seule qui le préoccupe.
Imaginez-vous, dit un des spectateurs
de cette procession fameuse, dans chaque
café de Séville ces pénitents attablé s, les at
bles de marbre couvertes de boucliers en
carton doré évoquez des rires sonores, des
plaisanteries gutturales sur la maigreur de
certains mollets, supposez que tout ce mon.
:le, très gai, frappe dans les mains pour ap-
peler les garçons. Voilà, de vrai, l'aspect
< religieux » de la solennité
Des aumônes sollicitées par les prêtres,
-'est t ce qui domine surtout.
•4M»
La spéculation se mêle, naturellement, de
'affaire.
On loue les fenêtres et les balcons sous
esquels doivent passer les processions, des
prix fous.
Grâce aux étrangers, le commerce va
;éville pendant toute la semaine et c'est
à la raison de ces cérémonies baroques et
tttardées.
On ne perd aucune occasion de faire quel-
lues prolits: on vend des rafraîchissements
usque dans les églises.
Sous prétexte de religion, on passe là
de ce matin d'août qui suivait la grande marée.
Elle raconta la conversation qu'elle avait
eue avec Mlle Jory, clignant plus fort la pau-
pière lorsqu'elle parlait de a Mme la ba-
ronne ».
Celle-ci avait réussi à ajouter à son air
d'indifférence une expression dédaigneuse.
Quand Rosine eut fini, souvent interrom-
pue par la soi-disant Anne, qui insensible-
mentfeignait de se souvenir, ce fut cepen-
dant Mme Jory qui parla.
Ainsi vous avez conservé le linge et la
robe que portait mademoiselle, la nuit de
l'accident?
Je les ai toujours, certainement.
Quand vous nous les remettrez, vous
aurez la récompense promise.
A une condition, cependant, intervint la
jeune fille, c'est que vous ne direz jamais
que c'est par vous que j'ai été recueillie.
Si ça doit vous être désagréable, ça
m'est égal à moi de ne pas le dire.
Donc, ce soir, vous viendrez ou plu-
tôt, nous entrerons chez vous.
Et vous m'apporterez. l'argent ?
Combien voulez-vous ? interrogea Anne
qui s'était levée.
Dame I vous m'avez dit, mademoiselle,
que le jour où vous rentreriez dans la mal-
son de votre père, j'aurais un chalet à moi.-
que mes enfants iraient.
Pardon, si j'avais besoin de votre té-
moignage Je le payais ce témoignage.
Car rappelez-vous, ma bonne femme, que
vous n'avez point agi envers moi, comme
1 vous ponr me rendre service, mais par put
intérêt.
(A suivre.) Gsoboes MALDAOtib
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Bibliographie de la presse Bibliographie de la presse /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPNOUV" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Roujon Jacques Roujon Jacques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Roujon Jacques" or dc.contributor adj "Roujon Jacques")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k473910f/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k473910f/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k473910f/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k473910f/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k473910f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k473910f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k473910f/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest