Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1947-01-26
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 26 janvier 1947 26 janvier 1947
Description : 1947/01/26 (A44,N766)-1947/01/27. 1947/01/26 (A44,N766)-1947/01/27.
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/02/2018
2
l'Humanité
26 - 27 - 1-47
Z>e premier Conseil de Cabinet du gouvernement Ramadier s’est tenu à l’Hôtel Matignon. On reconnaît,
de droite à gauche : François BILIOUX, M. BOCLOEE, Maurice THOKEZ, M. DEIiBûS et Ed. DEFREUX
DEMENTI
Le ministère des Finances commu
nique :
Un journal du matin. Interprétant
la déçl&ralon ministérielle lue à 4’Afi-
semblée nationale par le président
Ramadier, a laissé entendre que le
gouvernement avait décidé d’opérer
un blocage des billets et des comp
tes en banque.
Cette rumeur qui est répandue
périodiquement pour des fins spécu
latives est dénuée de tout fonde
ment.
LILLE. — La prochaine foire com
merciale de Lille se tiendra du 7 au
2? juin. La plupart des bâtiments qui
avalent été détruits par les bombar
dements vont être reconstruits.
LES MANDATAIRES
gagnent des millions
sur le « frigo »
distribué aujourd’hui
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE.)
18' arrondissement
Partout, les files d'attente sont très
longues. Des boucheries, non appro
visionnées encore, n’ouvriront que
lundi et mardi, particulièrement rue
de Clignancourt et rue des Aabes-
ses.
19* arrondissement
Presque tous l e s bouchers se plai
gnent de n’avoir pas reçu de quoi
servir tous les clients. Rue des Py
rénées et avenue S e crêtan les sup
pléments destinés aux malades n’ont
pas été servis.
20 0 arrondissement
A six heures, hier soir, de nom
breuses boutiques de la rue de Ba-
gnolet attendaient encore leur « fri
go ». Là aussi, la vente ne pourra
s'effectuer que lundi et mardi.
Mais ensuite, que va-t-on faire
pour que la viande fraîche arrive en
quantité suffisante î Va-t-on en
core laisser les mandataires comme
ce Peignaux, traîné déjà en prison
pour trafic de marchandises volées,
libres d’affdmer Paris t
Va-t-on encore faire confiance au
fidèle second du « présid e nt » Le
maire-Audoire, l’odieux Corbel, qui
faisait charger péniche sur péniche
pour les nazis et touchera sur le
frigo sa petite commission t
il est indispensable que les propo
sitions du Comité de lutte contre la
vie chère soient adoptées et mises
d’urgence à exécution.
H. C.
La colère grandit
parmi les ménagères
Durant toute la journée d’hier,
des délégations de ménagères, ve
nant de tous les coins de Paris et
de la banlieue, se sont succédé
sans interruption à l’Hôtel de Ville
de Paris.
Plus de 32 comités de l’Union des
femmes françaises, représentant des
milliers de ménagères, vinrent ex
primer leur mécontentement gran
dissant devant la rareté de la
viande.
Plus de 2.000 femmes au bureau
du préfet
Après plusieurs tentatives infruc
tueuses. ces délégations ont été in
troduites près du directeur-adjoin'
du préfet. Les déléguées ont exposé
le3 mesures immédiates à prendre
pour ravitailler Paris et notam
ment la mise en régie des Halles.
Elles ont notamment demandé que
le préfet use de son pouvoir pour
faire du vote du Conseil municipal
à ce sujet une loi.
Comme le directeur-adjoint ne
leur donnait pas de garantie immé
diate, les déléguées ont spécifié
qu’elle ferait le compte rendu de
l’efntrevuè à toute la population et
qu’elles reviendraient si aucune
suite n’était donnée à leurs pro
positions.
Car les femmes de Pars et de sa
banlieue, soutenues par l’Union des
Femmes Françaises, sont décidées à
tout mettre en œuvre pour que la
viande vienne à nouveau sur leur
table.
LES DÉCISIONS
DU CONSEIL de CABINET
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE.)
Son successeur, M. Létournaiu,
qui a rang de ministre, n’a pas
voulu répondre favorablement à l’in
vitation de Ramadier qui lui deman
dait de prendre en main .le ravitail
lement. En définitive le Conseil a
décidé de désigner un fonctionanire.
qui devra assurer la jonction des
services du ravitaillement groupés
dans un haut commissariat rattaché
à la Présidence du Conseil. Sa nomi
nation aura lieu au début de la se
maine.
Pas de sous-secrétaires
d’Etat
La nomination d’un certain nom
bre de sous-secrétaires d’Etat avait
fait l’objet d’échanges de vues ces
derniers jours.Mais en dernière ana
lyse le gouvernement a décidé « au
moment où les compressions budgé
taires s’imposent de modérer so-n
propre train de vie ». Il n’y aura pas
en conséquence de nominations de
sous-secrétaires d’Etat. Seule la no
mination éventuelle d’un sous-secré
tariat d’Etat à la Présidence du
Conseil serait réservée ; de même
rien n’a encore été décidé en ce qui
concerne l’ancien ministère des P.T.
T., rattaché maintenant au ministère
des Transporte et des Travaux pu
blics.
Les mesures financières
Une fois ces questions réglées, le
Conseil de Cabinet a dû se pencher
provisoire et la durée du travail des
fonctionnaires. Le Conseil n’a eu
qu’à entériner les décisions prises
dans ce domaine par le précédent
gouvernement.
Enfin M. Marie, ministre de la
Justice, a entretenu ses collègues de
l’application du verdict de Nurem
berg aux membres des organisations
nazies déclarées criminelles, et le
Conseil a approuvé îa création de
juridictions allemandes spéciales
dans la zone française d’occupation
en Allemagne, conformément à une
décision prise également par les au
tres puissances alliées. .
Il est, en outre, confirmé que le
gouvernement demandera dès mardi
la discussion immédiate de la loi
portant sur l’organisation du conseil
supérieur de la magistrature. Le dé
bat viendrait jeudi devant l’Assem
blée.
La question d’Indochine
examinée
à la Présidence du Conseil
Une réunion consacrée à la situa
tion en Indochine s’est tenue hier
après-midi à l’hôtel Matignon, sous
la présidence de Paul Ramadier.
Y assistaient : François Billoux,
ministre de la Défense nationale, le
général Juin, chef d’état-major gé
néral de la Défense nationale, MM.
Coete-Floret. ministre de la Guerre.
Yvon Delbos. ministre d’Etat, et
Marius Moutet, ministre de la
France d’outre-mer. i
Quand Ses Communistes administrent Puteaux
à la place du traître Barthélémy...
sur les tâches urgentes qui attendent
le nouveau gouvernement : le budget
définitif pour 1947 — ordinaire e-1
extraordinaire — n’a pas encore été
voté par le Parlement. Dans sa dé
claration ministérielle à l’Assemblée,
Ramadier a dit son intention de pré
senter très rapidement les projets
gouvernementaux. L’étude en a donc
commencé hier. Le problème de la
répartition des crédits et des matiè
res premières, compte tenu des exi
gences particulières du Plan Mon
net, a également été examinée, et il
a été décidé qu’avant le prochain
Conseil des ministres fixé à mercre
di. un Conseil restreint composé des
ministres directement intéressés pro
céderait plus en détail à l’étude de
ces problèmes économiques et finan
ciers.
Dans le môme ordre d’idées, le mi
nistre des Finances a fait au Conseil
une communication sur l’application
des mesures concernant l’indemnité
LE PROBLÈME
du ravitaillement
doit être porté devant
le Conseil municipal
Au nom du groupe communiste de'
l’Hôtel de Ville, notre camarade
Raymond Bossus, conseiller muni
cipal, a adressé au préfet de la Seine
une lettre lui demandant de convo
quer en session extraordinaire le
Conseil municip l de Paris pour exa
miner les questiotis du ravitaille
ment.
Après avoir souligné que les spé
culateurs ont occasionné la raréfac
tion des arrivages de denrées ali
mentaires pour faire obstacle à la
baisse des prix, la lettre du groupe
communiste dresse le tableau des
conséquences d’une telle situation.
Puis elle ajoute :
La mise en tutelle de la Ville de
Paris n’a pas permis de prendre
auparavant des mesures qui auraient
évité ces graves difficultés et a,
comme autre conséquence, que la
session du Conseil municipal n’aura
lieu qu’au mois de mars, alors que
la population parisienne a besoin
d’une aide immédiate. D’autre part,
comme à l’ordinaire, 'tordre du jour
comprendra des dizaines et des di
zaines de questions. Il sera donc à
la fois bien tard pour discuter la
question du ravitaillement et du
chauffage et impossible de donner
aux débats l’ampleur qu’ils mé
ritent.
Nous vous demandons, par consé
quent, de bien vouloir décider la
cortvocation pour ces jours prochains
d’une session extraordinaire du
Conseil municipal de Paris, session
qui serait entièrement . consacrée à
la question du ravitaili’ernent et des
prix et qui poursuivrait Ses discus
sions jusqu'à ce que soient prises,
en accord avec le gouvernement, des
mesures propres à résoudre le pro
blème du ravitaillement de Paris.
C ’ETAIT une bête malfai
sante, une de ce ,3 sang
sues puantes terriblement
insatiables et pourtant
sans cesse abreuvées de sang.
Lee communiqué^ tragiques et
insultants de la presse nazie
commentant le3 exécutions des
patriotes montraient à notre
peuple tout le mal que l’assas
sin Barthélemy faisait à te pa
trie. Cette bête, il fallait l’écra-
eer dans l’intérêt de la nation.
Ell e le fut ! Et le jour ensoleillé
de juin 1944 où, sur les marches
de l’Hôtel des Postes de Pu
teaux, fut abattu le tortionnaire
Barthélemy, on put voir ce qu’il
en coûte de se vendre à l’enne
mi et d’avoir à rendre des
comptes à un peuple qui ne par
donne pas la trahison...
L'assassin Barthélémy n’est plus
et la population de Puteaux a con
fié à d’autres hommes, forgés dans
l’épreuve, l'administration de leur
municipalité. . ,
Le maire Jean Nennig, ouvrier
tourneur, ancien secrétaire du syn
dicat des métallos de la R.P., est
un fils de cette ville trépidante.
C’est ici qu’il a grandi, au milieu
des usines géantes, riches d’ouvriers
à l’esprit clair.
Ses adjoints, Pierre Prigent, con
seiller général, Marie-Louise Pai-
rière, dont le mari fut assassiné
dans’l’enfer hitlérien, Lucien Semât,
François Dumoulin, André Bon-
tempis, sont, avec les conseillers mu
nicipaux, de ceux qui tiennent à,
être des élus d’un type nouveau,
auxquels la population de la cir
conscription de Puteaux rendait, il
y a dix-huit ans, hommage en éli
sant André Marty à la députation.
« Les enfants,
notre tendre espoir... »
« Nous avons organisé, nous dit-
Jean Nennig, une maternité dans
laquelle 515 nourrissons ont vu le
jour. »
Le maire de Puteaux nous fait vi
siter ce Centre ultra-moderne où a
été installé également un service
municipal de chirurgie qui fonc
tionne sous la direction du docteur
Charles Cachin.
C’est le 1 er mai 1946 que ce Cen
tre fut inauguré avec le Foyer des
jeunes filles et la Maison de la jeu
nesse, en présence de Marcel Cachin,
et nos amis en expriment toute leur
fierté.
« Notre patronage laïque, pour
suit Jean Nennig, reçoit huit cents
enfants tous les jeuiis et les jours
de congé. Nos gosses peuvent aller
à la piscine et plus de deux mille
d’entre eux mangent chaque jour
dans les sept cantines scolaires.
« Cette année, 700 gosses ont été
envoyés dans nos colonies et nous
envisageons, à cet effet, l’achat
d’une grande propriété. La munici
palité cherche, en outre, des bara
quements qui, transportés, permet
traient pour la saison prochaine
d’augmenter encore le nombre de
petits colons. »
Le conseil municipal a témoigné
aussi son immense sollicitude à
l’égard des vieux papas et des vieil
les mamans. Un foyer aménagé à
la mairie a été mis à leur entière
disposition.
Un bel exemple de solidarité
ouvrière...
< Nous envisageons la distribution
gratuite de bois aux vieillard né
cessiteux, déclare le maire, de Pu
teaux. D’autre part, les mineurs de
Sallaumines ( Pas-de-Calais) nous ont
envoyé 130 tonnes de charbon pour
nous remercier de l’envoi dans nos
colonies d’une trentaine de leurs en
fants. Le précieux minerai a été
réparti entre les quatorze cents vieux
et les mamans qui ont des nour
rissons. » Touchant exemple de so
lidarité ouvrière !
Avec l’aide de François Billoux,
alors m’nistre dè la Reconstruction,
la municipalité a fait construire 43
baraques possédant des logements
de trois pièces, avec eau, gaz et
électricité, et remettre èn état des
pavillons. Grâce au dévouement des
ouvriers, ce plan de travaux a été
terminé quinze jours avant la date
fixée.
« Jamais nous ne perdons de vue,
ajoute Jean Nennig, que nous som
mes placés à la tête de la munici
palité pour servir la population et
nous serotis dignes de la confiance
qu’elle a placée en nous. »
Jean COIN.
SVfâikeMeJ 1 1 2 cUi ^JOluA
Le musée Carnavalet, rue de Sévigné, à Paris, a réaménagé ses salles réservées à l’histoire de la Révolution.
On voit ci-dessus un poêle en faïence reproduisant la Bastille en réduction. A gauche, des journalistes
prennent des notes
Le crâne broyé
à coups de marteau
Deux débitants
trouvés morts
dans leur cantine
Lille. 25 janvier. On a trou
vé, ce matin, assassinés à leur
domicile, les époux Hœdt-Van-
posselaère, tenanciers de la can
tine du champ de courses de
Marcq-en-Barœul (Nord).
C’est une voisine, Mme Deirez,
qui découvrit le double meurtre
en venant chercher son lait,
comme chaque matin, chez les
débitants.
Le mari était étendu dans la
cuisine, le crâne fracassé. Il te
nait dans sa main crispée un pa
quet de chocolat.
Sa femme, qui gisait dans la
cour, avait la tête broyée à
coups de marteau.
Toute la maison a été fouillée
par les bandits.
Les victimes avaient récem
ment vendu trois maisons à Ar-
mentières. C’est donc vraisem
blablement le vol qui a été le
mobile du crime•
A La douane
Au moment
d*Alger :
où elle
«Vous n’avez
rien
allait être
à déclarer ? »
fouillée
Il la voyageuse se tire
une balle en plein cœur
Alger, 25 janvier. — Il y a deux jours, le service de la douane de
l’escale militaire de Maison-Blanche et le chef de la police civile
recevaient de l’autorité militaire des instructions pour surveiller
particulièrement une voyageuse, dénommée Mme Meurant.
Lorsque cette dernière se présen
ta à l'aérodrome, ses bagàges firent
l’objet d’une visite minutieuse, dont
le résultat fut négatif. On voùlut
alors la fouiller mais, avant que
l'employée visiteuse ait pu esquisser
un geste, Mme Meurant ouvrit rapi
dement son petit sac d’où elle sor
tit un revolver et se tira une balle
dans lé cœur. La mort fut instanta
née.
Le drame fait l’objet, depuis
48 heures, d’une enquête, mais le
seul indice découvert Jusqu’ici es:
que Mme Meurant était depuis
longtemps en mauvaise intelligence
avec son mari, dont elle était sépa
rée depuis quelques jours.
A RUEIL-MALMAISON
Le sadique à la canadienne
sème la terreur
Toute la région de Rueil-Malmaison vit, dès la nuit tombée,
dans l’angoisse. Les jeunes filles ne sortent plus que si elles sont
accompagnées et les mères n’osent pas envoyer leurs fillettes aux
commissions. Les femmes, que leurs occupations obligent à rentrer
tard le soir, demandent aide et assistance à la police locale.
L’homme qui fait régner une
Paris-Banlieue
Aux Assises
• Jean Schlavi avait, en août der
nier, tué un octogénaire de mœurs
spéciales en le frappant à la face. Un
doute subsistant sur l’origine réelle
de la mort du vieillard, Schiavl n’a
été condamné qu’à sept ans de ré
clusion.
Accident
• A l’angle du boulevard des Inva
lides et de la rue d’Estrécs, M. Bauzi,
27 ans, demeurant 4, rue d'Orsel (18*),
a été renversé par une auto conduite
par M. André Voisin, 31 ans, demeu
rant à Saint-Cloud, 19, rue du Cal
vaire.
Blessé du travail
• Au cours de son travail aux éta
blissements Watelez, à Colombes, un
ouvrier, Ben Ali Rahmounat, demeurant
34, rue de la Reine-Henriette, même
localité, a eu trois doigts de la main
gauche écrasés sous un laminoir.
Incendies
• L’atelier d’ébénisterie appartenant
à M. Kowers, 14, rue Moreau (12*), a
été la prote dis flammes hier, vers
2 heures du matin. L'incendie s est
propagé et a gagné une menuiserie
voisine, causant des dégâts très im
portants.
• Dans le 11», rue Servant, le dépôt
de moteurs ds établissements Ruston
et Hornsky ayant brûlé, dix ouvriers
ont été réduits au chômage.
telle terreur dans cette- caquette
commune de banlieue n’est autre
que le sadique à la canadienne dont
la dernière agression, relatée par
l’Humanité, avait été commise con
tre Mile Adélaïd-e Gordon, rue
Danton. Frappée sauvagement, puis
violée, la jeune sténo-dactylo était
demeurée plusieurs jours dans le
coma.
Ce n’était pas le premier forfait
accompli par le monstre, qui s’en
fuit généralement en bicyclette
après ses ignobles attaques.
Déjà une dame M..., une demoi
selle D... et enfin Aime Suzanne C...,
assaillies par le même bandit,
n’avaient dû leur salut qu’à l’heu
reuse intervention de passants.
La police de la région, en état
d’alerte permanente, recherche acti
vement l’infâme individu
UN « MOSQUITO »
PREND FEU
Londres, 25 janvier. — Un appa
reil « Mosquito » de l'aérodrome
de Leeming s’est écrasé sur le soll
à Kirby, dans le comté d’York, et
a pris feu.
Les deux occupants ont été tués.
150 ouvriers
intoxiqués à Rouen
Rouen, 25 janvier. — Cent cin
quante ouvriers d’une raffinerie de
pétrole près de Rouen, qui avaient
pris leur reipas à la cantine de l'éta
blissement, ont été victimes d’une
intoxication alimentaire.
Plusieurs d’entre eux ont été hos
pitalisés.
Chasse
à l’homme
rue Malar
Deux individus, se prétendant
agents d’assurances, se présentaient
hier matin chez M. Howald, coutu
rier, 3, rue Malar, à Paris. Aperce
vant un revolver dans la serviette
de l’un des pseudo-assureurs, M. Ho
wald leur claqua la porte au nez.
Puis, se précipitant à la fenêtre, il
se mit à crier : « Il y a dés voleurs
dans la maison. »
Une véritable chasse à l’homme
s’organisa aussitôt dans l’immeubüe,
mais les bandits parvinrent à s’en
fuir par le toit d’une des maisons
voisines.
Le temps qu’il fera
Rég.on parisienne. — Ciel générale
ment très nuageux avec averses de
neige probables. Vent de secteur nord-
ouest. Température en faible hausse.
La zone de précipitation neigeuse
qui intéresse déjà .les rég ons méridio
nales de la France s’étendra vrrs le
no-d, atteignant une ligne Rocbefort-
Bâle.
La température se relèvera sensible
ment dans les régions méditerranéennes
où lis chutes de neige seront suivies
de chutes de pluie.
Dans les autres régions, la tempéra
ture sera en très faible haussé.
Lait
Les distributions de lait aux détail
lants de la région parisienne pour la
journée du 23 janvier se sont élevées
à 700.000 litres
Elles permettaient de servir tc-utes
les catégories de rationnaires, à l’ex
ception des catégories J3 et V.
Ouverture des bouchsries
A dater de ce Jour et pendant la
semaine du 27 janv èr au 2 février, les
bouchers détaillants sont tenus d’ou
vrir leur magasin au fur et à mesure
de leur approvisionnement, afin d’as
surer la répartition immédiate de la
viande conge'ée aux consommateurs
du département de la Seine.
Cours moyens
des fruits et légumes
Gros
Détail
Betteraves cuites
7
»
10
3>
Carottes
Cquieutée*
6
50
8
50
Céleris
raves
17
»
22
»
Choux-fleurs de St-Malo.
22
»
28
2>
Endives
belges
37
»
47
J>
Laitues
du Midi
70
»
81
J>
Oignons
secs
10
»
13
z>
Poireaux
divers
19
»
24
î>
Salsifis
de Paris
24
30
Tomates
Afri. du Nord.
35
2>
43
»
Marrons
53
*
66
»
Pommes
de choix
79
92
»
Les responsables de la hausse
Si l'on avait écouté la Conférence
nationale économique qui avait
adopté les solutions de la C.G.T..
non seulement nous nteurions pas
eu les hausses catastrophiques,
mais encore, une politique de bàiase
eût pu intervenir dès juin. C’est
ce que M. André Stibio rappelle
dans L’ORDRE en situant les res
ponsabilités :
Il convient de dire, c n effet,
puisque telle est la véri‘é, qu’une
magnifique occasion s’est offerte
lors de la Conférence éconoami-
que à Georges Bidault et à M. d >
Menthon, et qu’ils Vont laissé
échapper. La récolte était abon
dante, le ravitaillement fourni, les
prix agricoles tendaient naturelle
ment vers la baisse. On aurait ob
tenu sans peine l’accord des trois
grandes confédérations. L’Etat
n’avait qu’à lancer le mouvement
en donnant lui-même l’exemple.
L’histoire dira que ces sugges
tions ont été faite#, éloquemment
présentées au président du gou
vernement. avec un luxe d’argu
ments irrésistibles.
Ces rappels sont nécessaires si
Von veut juger avec équité la si
tuation actuelle qui, loin d’avoir
été préparée par les fameuses
hausses de M. de Menthon, com-
m° on Va écrit, se trouve en réa
lité grevée de l’hypothèqhe, que
ces hausses ont mises sur elle•
Un manifeste de dé m i scion
française
En politique étrangère, M. Ray
mond Aron s’exprime plus cynique
ment encore qu’en politique inté
rieure. Son article de COMBAT
« La France peut-elle avoir une
politique étrangère » est un véri
table manifeste de démission fran
çaise.
On en jugera par ces passages :
Sans les crédits américains, le
niveau de vie médiocre de la po
pulation française serait impossi
ble. Sans les crédits américains,
la réalisation du plan Monnet ne
saurait être envisagée.. Quant au
sort de notre empire, il dépend du
bpn vouloir américain, moins vi
siblement, mais peut-être aussi
réellement que notre niveau de
vie Qui dispose de la maîtrise des
mers décide finalement, de l’ave
nir des territoires d’outre-mer.
Que nous le voulions, ou non,
quelle que soit notre sympathie ,
par notre position géographique,
par les besoins de notre économie,
par les exigences de notre empire,
nous sommes situés dans la zone
oü domine l’influence anglo-sa
xonne.
« Que nous le voulions ou non »,
M. Raymond Aron serait plus hon-
i}ôte -en disant qu’il veut nous y
pousser de toutes ses forces, que
son raisonnement fait abstraction de
l’existence et de l’alliance de l’U.
R.S.9. Mais peut-on lui demander
l’honnêteté ?
La France n'a pas compris
en mise'on en Indo chine
Sous ce titre, FRANCE-SOIR pu
blie une très intéressante interview
qu'a donnée à sen correspondant un
leader vietnamien et dons nous re
lèverons les idées essentielles :
« Vous nous avez promis que
nous serions libres de nous admi
nistrer nous-mêmes. Or, non seu
lement vous n’avez procédé qu’à
des commencements d’exécution
dérisoires, mds encore vous n’a
vez pas hésité à envoyer en Indo
chine de nouvelles fournées d’ad
ministrateurs et de petits fonc
tionnaires. Savez-vous qu’il existe
un fonctionnaire français pour
4.500 habitants. Dans l’Inde, la
proportion est d’un fonctionnaire
anglais pour 60.000 habitants.
<< La France, ou du moins ceux
qui la r'.présentent ici, n’a pas
compris la grande mission qui lui
restait à accomplir : nous donner
la liberté complète de nous gou
verner.
« Nous savons bien que nous
sommes encore une nation jeune,
que nous ne pouvons pas nous
passer d’une aid» étrangère pour
assurer notre pl r in développement
culturel et technique. Et, pour
nous, il n’y a pas d’autre nation
que la France nui puisse nous
fournir cette aide. Vous partis,
nous serions une. proie trop ten
tante pour les visées de tutelle
économique de la Chine ou des
Etats-Unis. Soyez sûrs que nous
y voyons clair et nue nous savons
bien nue notre intérêt réside dans
une étroite collaboration — libre
ment consentie — avec la France,
à laquelle nous attachent, par ail
leurs, tant de liens, tant de sou
venirs. »
ALMANACH
OUVRIER-PAYSAN
1947
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I
N OUS mourrons tous... — et
elle plonge sa main dans la
poussière; la vieille Délira
Délivrance dit : nous mourrons
tous : les bêtes, les plantes, les
chrétiens vivants, ô Jésus-Maria
la Sainte Vierge; et la poussière
coule entre ses doigts. La même
poussière que le vent rabat d’une
haleine sèche sur le champ dé-
vasté_ de petit-mil, sur la haute
barrière de cactus rongés de vert-
de-gris, sur les arbres, ces baya-
hondes rouillés.
La poussière monte de la
grand-route et la vieille Délira
est accroupie devant sa case, elle
ne lève pas les yeux, elle remue
la tête doucement, son madras a
glissé de côté et on voit une mè
che ^rise saupoudrée, dirait-on,
de cette même poussière qui cou
le entre ses doigts comme un
chapelet de misère : alors, elle
répète : nous mourrons tous, —
et elle appelle le bon Dieu. Mais
c’est inutile, parce qu’il y a si
tellement beaucoup de pauvres
créatures qui hèlent le bon Dieu
de tout leur courage que ça fait
un grand bruit ennuyant et le
bon Dieu l’entend et il crie :
Quel est, foutre, tout ce bruit ?
Et il se bouche les oreilles. C’est
la vérité et l’homme est aban
donné.
Blenaimé, son mari, fume sa
pipe, la chaise calée contre le
tronc d’un calebassier. La fumée
ou sa barbe cotonneuse s’envole
au vent.
— Oui, dit-il, en vérité, le nè
gre est une pauvre créature.
Délira semble ne pas l’entendre.
Une bande de corbeaux s’abat
sur les chandeliers. Leur croasse
ment enroué racle l’entendement,
puis ils se laissent tomber d’une
volée, dans le champ calciné,
comme des morceaux de charbon
dispersés.
Bienaimé appelle : Délira ?
Délira, ho ?
Elle ne répond pas.
— Femme, crie-t-il.
Elle lève la tête.
Bienaimé brandit sa pipe com
me un point d’interrogation :
— Le Seigneur, c’est le créa
teur, pas vrai ? Réponds : le
Seigneur, c’est le créateur du
ciel et de la terre, pas vrai ?
Elle fait : oui; mais de mau
vaise grâce.
— Eh bien, la terre est dans
la douleur, la terre est dans la
misère, alors, le Seigneur c’est
le créateur de la douleur, c’est le
créateur de la misère
Il tire de courtes bouffées
triomphantes et lance un long jèt
sifflant de salive.
Délira lui jette un regard
plein de colère- :
— Ne me tourmente pas, mau
dit. Est-ce que j’ai pas assez d#
tracas comme ça ? La misère,
je la connais moi-même. Tout
mon corps me fait mal, tout mon
corps accouche la misère, moi-
même. J’ai pas besoin qu’on me
baille la malédiction du ciel et
de l’enfer.
Puis avec une grande tristesse,
et ses yeux sont pleins de larmes,
elle dit doucement :
— O Bienaimé, nègre a mouê...
Bienaimé tousse rudement. Il
voudrait peut-être dire quelque
chose. Le malheur bouleverse
comme la bile, ça remonte à la
bouche et alors les paroles sont
uonères.
Délira se lève avec peine. C’est
comme si elle faisait un effort
pour rajuster son corps. Toutes
les tribulations de l’existence ont
froissé son visage noir, comme
un livre ouvert à la page de la
misère. Mais ses yeux ont une
lumière de source et c’est pour
quoi Bienaimé détourne son
regard.
Elle a fait quelques pas et elle
est entrée dans la maison.
Au delà des bayahondes, une
vapeur s’élève, où se perd, dans
un dessin brouillé, la ligne à
moitié effacée dos mornes loin
tains Le ciel n’a pas une fissure.
Ce n’est qu’une plaque de tôle
brûlante.
Derrière la maison, la colline
arrondie est semblable à une
tête de négresse aux cheveux en
grains de poivre : de maigres
broussailles en touffes espacées,
à ras du sol; plus loin, comme
une sombre épaule contre le
ciel, un autre morne se dresse
parcouru de ravinements étince
lants; les érosions ont mis à nu
de longues coulées de roches :
elles ont saigné la terre jusqu'à
l’os.
Pour sût- qu’ils avaient eu tort
de déboiser. Du vivant encore de
défunt Josaphat Jean-Joseph, le
père de Bienaimé, les arbres
poussaient dru là-haut. Ils
avaient incendié le bois pour fai
re des jardins de vivres : planté
les pois-congo sur le plateau, le
maïs à flanc de coteau.
Travaillé durement en nègres
conséquents, en travailleurs de la
terre qui savent qu’ils ne pour
ront porter un morceau à la
bouche s’ils ne l’ont extrait du
sol par un labeur viril. Et la
terre avait répondu : c’est com
me une femme qui d’abord se
débat, mais la force de l’homme,
c’est la justice, alors, elle dit :
prends ton plaisir...
A l’époque, on vivait tous en
bonne harmonie, unis comme les
— O Bienaimé, nègre à moué...
doigts de la main et le coum-
bite (1) réunissait le voisinage
pour la récolte ou le défrichage.
Bienaimé se lève, il marche à
pas indécis vers le champ. Une
herbe sèche comme de l’étoupe
a envahi le canal. Il y a long
temps que les hautes tiges de
roseaux se sont affaissées, mê
lées à la terre. Le fond du canal
est craquelé comme une vieille
faïence, verdi de matières végé
tales pourries. Avant, l’eau y
courait libre, au soleil : son
bruissement et sa lumière fai
saient un doux rire de couteaux.
Le petit-mil poussait serré, dissi
mulant la case à la vue de la
grand-route.
— Ah ces coumbites, songe
Bienaimé... Dès le petit jour, il
était là, en chef d’escouade sé
rieux, avec ses hommes, tous
habitants de grand courage : Du-
fontaine, Beauséjour, cousin Aris-
thène, Pierrilis, Dieudonné, beau-
frère Mérilien, Fortuné Jean
compère Boirond, le Simidor
Antoine : un nègre habile à
chanter, capable de remuer avec
sa langue _ plus de malices que
dix commères ensemble, mais
c’était sans méchanceté, rien
que pour l’amusement, parole
d’honneur.
On entrait dans l’herbe de
Guipée ! (Les pieds nus dans la
rosée, le ciel pâli, la fraîcheur,
le carillon des pintades sauvages
au loin...) Peu à peu, les arbres
noircis, leur feuillage encore
chargé de lambeaux d’ombre, re
prenaient leur couleur. Une huile
de lumière les baignait. Un ma
dras de nuages soufrés ceignait
le sommet des mornes élevés. Le
pays émergeait du sommeil.
Dans la-cour de Rosanna, le ta
marinier lançait soudain, comme
une poignée de graviers, un tour-
(1) Travail agricole cofllectif.
billonnement criard de Corneilles.
Casamajor Beaubrun, sa fem
me Rosanna et leurs deux gar
çons les saluaient. Ils disaient :
Frères, merci oui; question de
politesse parce qu’un service, ça
se prête de bon vouloir : aujour
d’hui je travaille ton
champ, toi demain le
mien. L’entraide, c’est
l’amitié des malheureux,
n’est-ce pas ?
Un moment après, ar
rivaient de leur côté
Siméon et Dorisca, avec
une vingtaine de nègres
gaillards.
On laissait Rosanna
s’affairer dans l’ombra
ge du tamarinier autour
des chaudières et des
grands récipients de
fer-blanc, d’où montait
déjà le bredouillement
volubile de l’eau qui
bout. Délira et d’autres
voisines viendraient
plus tard lui donner un
coup de main.
Les hommes s’en
allaient, la houe sur
l’épaule. Le jardin à
nettoyer était au tour
nant du sentier, proté
gé par un entourage de
bambous entrecroisés.
Des lignes aup fiéurs
mauves et blanches s’y
accrochaient en buissons désor
donnés; dan® les coques dorées
des assorossis s’épanouissait une
pulpe rouge comme un velours
de muqueuses.
Ils écartaient les lattes mobiles
de la barrière. A l’entrée du
jardin, le crâne d’un bœuf blan
chissait sur un poteau. Mainte
nant, ils mesuraient leur tâche
du regard : ce « carreau » d’her
bes folles embrouillé de plantes
rampantes. Mais c’était de la
bonne terre; ils la rendraient
aussi nette que le dessus d’une
table fraîchement rabotée. Beau-
brun, cette année, voulait y
essayer des aubergines.
— Alignez ! craient les chefs
d’escouade.
Le Simidor Antoine passait en
travers de ses épaules
la bandoulière du tam
bour. Bienaimé prenait
sa place de commande
ment devant la rangée
de ses hommes. Le Si
midor préludait par un
bref battement, puis le
rythme crépitait sous
ses doigts. D’un élan
unanime, ils levaient
les houes en l’air. Un
éclair de lumière en
frappait le fer : ils
brandissaient, une se
conde, un arc de soleil.
La voix du Simidor
montait, rauque e t
forte :
— A tè...
D’un seul coup, les
houes s’abattaient avec
un choc sourd, atta
quant le pelage malsain
de la terre.
— Femme-là, dit : mou
ché, pinga
ou touché mouin, pinga-
eh. (1)
Les hommes avan
çaient en ligne. Us sen
taient dans leurs bras le chant
d'Antoine, les pulsations précipi
tées dp tambour comme un sang
plus ardent.
Et le soleil soudain était là.
Il moussait comme une écume
de rosée sur le champ d’herbes.
Honneur et respect, maître so
leil, soleil levant. Plus caressant
et chaud qu’un duvet de poussin
(1) «La femme dit,' Monsieur
prenez garde — à ne pas in% toucher,
prenez garde. »
sur le dos rond du morne, tout
bleui, un instant encore, dans la
froidure de l’avant-jour. Ces
hommes noirs te saluent d’un
balancement de houes qui arra
che du ciel de vives échardes de
lumière. Et le feuillage déchi
queté des arbres à pain, rapiécé
d’azur, et le feu du flamboyant
longtemps couvé sous la cendre
de la nuit et qui, maintenant,
éclate en un boucan de pétales
à la lisière des bayahondes.
Le chant obstiné des coqs
alternait d’un jardin à l’autre.
La ligne mouvante des habi
tants reprenait le nouveau re
frain en une seule masse de voix :
A tè
M’ap mandé qui moune
Qui çn de dans caille là
Compè répond :
C’est mouin avec cousine mouin
Ass-ez-é ! (1)
Brandissant les houes longue
ment emmanchées, couronnées
d’éclairs, et les laissant retomber
avec une violence précise :
Mouin en dedans déjà
En l’ai-oh !
Nan point taureau
Passé taureau
En l'ai, oh ! (2)
Une circulation rythmique
s’établissait entre le cœur battant
du tambour et les mouvements
des hommes : le rythme était
comme un flux puissant qui les
pénétrait jusqu’au profond de
leurs artères et nourrissait leurs
muscles d'une vigueur renou
velée.
(4 suivre.)
(1) «A terre — Je demande —Qui
est d'ans la case — Le compère ré
pond : — C'est moi- avec ma cou
sine — Assez, eh ! »
(2) « Je suis déjà là-dedans — En
l’air, oh — Tl n'y a pas plus tau
reau — Que le taureau — En l’air,
oh : »
... la houe sur
l’épaule...
l'Humanité
26 - 27 - 1-47
Z>e premier Conseil de Cabinet du gouvernement Ramadier s’est tenu à l’Hôtel Matignon. On reconnaît,
de droite à gauche : François BILIOUX, M. BOCLOEE, Maurice THOKEZ, M. DEIiBûS et Ed. DEFREUX
DEMENTI
Le ministère des Finances commu
nique :
Un journal du matin. Interprétant
la déçl&ralon ministérielle lue à 4’Afi-
semblée nationale par le président
Ramadier, a laissé entendre que le
gouvernement avait décidé d’opérer
un blocage des billets et des comp
tes en banque.
Cette rumeur qui est répandue
périodiquement pour des fins spécu
latives est dénuée de tout fonde
ment.
LILLE. — La prochaine foire com
merciale de Lille se tiendra du 7 au
2? juin. La plupart des bâtiments qui
avalent été détruits par les bombar
dements vont être reconstruits.
LES MANDATAIRES
gagnent des millions
sur le « frigo »
distribué aujourd’hui
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE.)
18' arrondissement
Partout, les files d'attente sont très
longues. Des boucheries, non appro
visionnées encore, n’ouvriront que
lundi et mardi, particulièrement rue
de Clignancourt et rue des Aabes-
ses.
19* arrondissement
Presque tous l e s bouchers se plai
gnent de n’avoir pas reçu de quoi
servir tous les clients. Rue des Py
rénées et avenue S e crêtan les sup
pléments destinés aux malades n’ont
pas été servis.
20 0 arrondissement
A six heures, hier soir, de nom
breuses boutiques de la rue de Ba-
gnolet attendaient encore leur « fri
go ». Là aussi, la vente ne pourra
s'effectuer que lundi et mardi.
Mais ensuite, que va-t-on faire
pour que la viande fraîche arrive en
quantité suffisante î Va-t-on en
core laisser les mandataires comme
ce Peignaux, traîné déjà en prison
pour trafic de marchandises volées,
libres d’affdmer Paris t
Va-t-on encore faire confiance au
fidèle second du « présid e nt » Le
maire-Audoire, l’odieux Corbel, qui
faisait charger péniche sur péniche
pour les nazis et touchera sur le
frigo sa petite commission t
il est indispensable que les propo
sitions du Comité de lutte contre la
vie chère soient adoptées et mises
d’urgence à exécution.
H. C.
La colère grandit
parmi les ménagères
Durant toute la journée d’hier,
des délégations de ménagères, ve
nant de tous les coins de Paris et
de la banlieue, se sont succédé
sans interruption à l’Hôtel de Ville
de Paris.
Plus de 32 comités de l’Union des
femmes françaises, représentant des
milliers de ménagères, vinrent ex
primer leur mécontentement gran
dissant devant la rareté de la
viande.
Plus de 2.000 femmes au bureau
du préfet
Après plusieurs tentatives infruc
tueuses. ces délégations ont été in
troduites près du directeur-adjoin'
du préfet. Les déléguées ont exposé
le3 mesures immédiates à prendre
pour ravitailler Paris et notam
ment la mise en régie des Halles.
Elles ont notamment demandé que
le préfet use de son pouvoir pour
faire du vote du Conseil municipal
à ce sujet une loi.
Comme le directeur-adjoint ne
leur donnait pas de garantie immé
diate, les déléguées ont spécifié
qu’elle ferait le compte rendu de
l’efntrevuè à toute la population et
qu’elles reviendraient si aucune
suite n’était donnée à leurs pro
positions.
Car les femmes de Pars et de sa
banlieue, soutenues par l’Union des
Femmes Françaises, sont décidées à
tout mettre en œuvre pour que la
viande vienne à nouveau sur leur
table.
LES DÉCISIONS
DU CONSEIL de CABINET
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE.)
Son successeur, M. Létournaiu,
qui a rang de ministre, n’a pas
voulu répondre favorablement à l’in
vitation de Ramadier qui lui deman
dait de prendre en main .le ravitail
lement. En définitive le Conseil a
décidé de désigner un fonctionanire.
qui devra assurer la jonction des
services du ravitaillement groupés
dans un haut commissariat rattaché
à la Présidence du Conseil. Sa nomi
nation aura lieu au début de la se
maine.
Pas de sous-secrétaires
d’Etat
La nomination d’un certain nom
bre de sous-secrétaires d’Etat avait
fait l’objet d’échanges de vues ces
derniers jours.Mais en dernière ana
lyse le gouvernement a décidé « au
moment où les compressions budgé
taires s’imposent de modérer so-n
propre train de vie ». Il n’y aura pas
en conséquence de nominations de
sous-secrétaires d’Etat. Seule la no
mination éventuelle d’un sous-secré
tariat d’Etat à la Présidence du
Conseil serait réservée ; de même
rien n’a encore été décidé en ce qui
concerne l’ancien ministère des P.T.
T., rattaché maintenant au ministère
des Transporte et des Travaux pu
blics.
Les mesures financières
Une fois ces questions réglées, le
Conseil de Cabinet a dû se pencher
provisoire et la durée du travail des
fonctionnaires. Le Conseil n’a eu
qu’à entériner les décisions prises
dans ce domaine par le précédent
gouvernement.
Enfin M. Marie, ministre de la
Justice, a entretenu ses collègues de
l’application du verdict de Nurem
berg aux membres des organisations
nazies déclarées criminelles, et le
Conseil a approuvé îa création de
juridictions allemandes spéciales
dans la zone française d’occupation
en Allemagne, conformément à une
décision prise également par les au
tres puissances alliées. .
Il est, en outre, confirmé que le
gouvernement demandera dès mardi
la discussion immédiate de la loi
portant sur l’organisation du conseil
supérieur de la magistrature. Le dé
bat viendrait jeudi devant l’Assem
blée.
La question d’Indochine
examinée
à la Présidence du Conseil
Une réunion consacrée à la situa
tion en Indochine s’est tenue hier
après-midi à l’hôtel Matignon, sous
la présidence de Paul Ramadier.
Y assistaient : François Billoux,
ministre de la Défense nationale, le
général Juin, chef d’état-major gé
néral de la Défense nationale, MM.
Coete-Floret. ministre de la Guerre.
Yvon Delbos. ministre d’Etat, et
Marius Moutet, ministre de la
France d’outre-mer. i
Quand Ses Communistes administrent Puteaux
à la place du traître Barthélémy...
sur les tâches urgentes qui attendent
le nouveau gouvernement : le budget
définitif pour 1947 — ordinaire e-1
extraordinaire — n’a pas encore été
voté par le Parlement. Dans sa dé
claration ministérielle à l’Assemblée,
Ramadier a dit son intention de pré
senter très rapidement les projets
gouvernementaux. L’étude en a donc
commencé hier. Le problème de la
répartition des crédits et des matiè
res premières, compte tenu des exi
gences particulières du Plan Mon
net, a également été examinée, et il
a été décidé qu’avant le prochain
Conseil des ministres fixé à mercre
di. un Conseil restreint composé des
ministres directement intéressés pro
céderait plus en détail à l’étude de
ces problèmes économiques et finan
ciers.
Dans le môme ordre d’idées, le mi
nistre des Finances a fait au Conseil
une communication sur l’application
des mesures concernant l’indemnité
LE PROBLÈME
du ravitaillement
doit être porté devant
le Conseil municipal
Au nom du groupe communiste de'
l’Hôtel de Ville, notre camarade
Raymond Bossus, conseiller muni
cipal, a adressé au préfet de la Seine
une lettre lui demandant de convo
quer en session extraordinaire le
Conseil municip l de Paris pour exa
miner les questiotis du ravitaille
ment.
Après avoir souligné que les spé
culateurs ont occasionné la raréfac
tion des arrivages de denrées ali
mentaires pour faire obstacle à la
baisse des prix, la lettre du groupe
communiste dresse le tableau des
conséquences d’une telle situation.
Puis elle ajoute :
La mise en tutelle de la Ville de
Paris n’a pas permis de prendre
auparavant des mesures qui auraient
évité ces graves difficultés et a,
comme autre conséquence, que la
session du Conseil municipal n’aura
lieu qu’au mois de mars, alors que
la population parisienne a besoin
d’une aide immédiate. D’autre part,
comme à l’ordinaire, 'tordre du jour
comprendra des dizaines et des di
zaines de questions. Il sera donc à
la fois bien tard pour discuter la
question du ravitaillement et du
chauffage et impossible de donner
aux débats l’ampleur qu’ils mé
ritent.
Nous vous demandons, par consé
quent, de bien vouloir décider la
cortvocation pour ces jours prochains
d’une session extraordinaire du
Conseil municipal de Paris, session
qui serait entièrement . consacrée à
la question du ravitaili’ernent et des
prix et qui poursuivrait Ses discus
sions jusqu'à ce que soient prises,
en accord avec le gouvernement, des
mesures propres à résoudre le pro
blème du ravitaillement de Paris.
C ’ETAIT une bête malfai
sante, une de ce ,3 sang
sues puantes terriblement
insatiables et pourtant
sans cesse abreuvées de sang.
Lee communiqué^ tragiques et
insultants de la presse nazie
commentant le3 exécutions des
patriotes montraient à notre
peuple tout le mal que l’assas
sin Barthélemy faisait à te pa
trie. Cette bête, il fallait l’écra-
eer dans l’intérêt de la nation.
Ell e le fut ! Et le jour ensoleillé
de juin 1944 où, sur les marches
de l’Hôtel des Postes de Pu
teaux, fut abattu le tortionnaire
Barthélemy, on put voir ce qu’il
en coûte de se vendre à l’enne
mi et d’avoir à rendre des
comptes à un peuple qui ne par
donne pas la trahison...
L'assassin Barthélémy n’est plus
et la population de Puteaux a con
fié à d’autres hommes, forgés dans
l’épreuve, l'administration de leur
municipalité. . ,
Le maire Jean Nennig, ouvrier
tourneur, ancien secrétaire du syn
dicat des métallos de la R.P., est
un fils de cette ville trépidante.
C’est ici qu’il a grandi, au milieu
des usines géantes, riches d’ouvriers
à l’esprit clair.
Ses adjoints, Pierre Prigent, con
seiller général, Marie-Louise Pai-
rière, dont le mari fut assassiné
dans’l’enfer hitlérien, Lucien Semât,
François Dumoulin, André Bon-
tempis, sont, avec les conseillers mu
nicipaux, de ceux qui tiennent à,
être des élus d’un type nouveau,
auxquels la population de la cir
conscription de Puteaux rendait, il
y a dix-huit ans, hommage en éli
sant André Marty à la députation.
« Les enfants,
notre tendre espoir... »
« Nous avons organisé, nous dit-
Jean Nennig, une maternité dans
laquelle 515 nourrissons ont vu le
jour. »
Le maire de Puteaux nous fait vi
siter ce Centre ultra-moderne où a
été installé également un service
municipal de chirurgie qui fonc
tionne sous la direction du docteur
Charles Cachin.
C’est le 1 er mai 1946 que ce Cen
tre fut inauguré avec le Foyer des
jeunes filles et la Maison de la jeu
nesse, en présence de Marcel Cachin,
et nos amis en expriment toute leur
fierté.
« Notre patronage laïque, pour
suit Jean Nennig, reçoit huit cents
enfants tous les jeuiis et les jours
de congé. Nos gosses peuvent aller
à la piscine et plus de deux mille
d’entre eux mangent chaque jour
dans les sept cantines scolaires.
« Cette année, 700 gosses ont été
envoyés dans nos colonies et nous
envisageons, à cet effet, l’achat
d’une grande propriété. La munici
palité cherche, en outre, des bara
quements qui, transportés, permet
traient pour la saison prochaine
d’augmenter encore le nombre de
petits colons. »
Le conseil municipal a témoigné
aussi son immense sollicitude à
l’égard des vieux papas et des vieil
les mamans. Un foyer aménagé à
la mairie a été mis à leur entière
disposition.
Un bel exemple de solidarité
ouvrière...
< Nous envisageons la distribution
gratuite de bois aux vieillard né
cessiteux, déclare le maire, de Pu
teaux. D’autre part, les mineurs de
Sallaumines ( Pas-de-Calais) nous ont
envoyé 130 tonnes de charbon pour
nous remercier de l’envoi dans nos
colonies d’une trentaine de leurs en
fants. Le précieux minerai a été
réparti entre les quatorze cents vieux
et les mamans qui ont des nour
rissons. » Touchant exemple de so
lidarité ouvrière !
Avec l’aide de François Billoux,
alors m’nistre dè la Reconstruction,
la municipalité a fait construire 43
baraques possédant des logements
de trois pièces, avec eau, gaz et
électricité, et remettre èn état des
pavillons. Grâce au dévouement des
ouvriers, ce plan de travaux a été
terminé quinze jours avant la date
fixée.
« Jamais nous ne perdons de vue,
ajoute Jean Nennig, que nous som
mes placés à la tête de la munici
palité pour servir la population et
nous serotis dignes de la confiance
qu’elle a placée en nous. »
Jean COIN.
SVfâikeMeJ 1 1 2 cUi ^JOluA
Le musée Carnavalet, rue de Sévigné, à Paris, a réaménagé ses salles réservées à l’histoire de la Révolution.
On voit ci-dessus un poêle en faïence reproduisant la Bastille en réduction. A gauche, des journalistes
prennent des notes
Le crâne broyé
à coups de marteau
Deux débitants
trouvés morts
dans leur cantine
Lille. 25 janvier. On a trou
vé, ce matin, assassinés à leur
domicile, les époux Hœdt-Van-
posselaère, tenanciers de la can
tine du champ de courses de
Marcq-en-Barœul (Nord).
C’est une voisine, Mme Deirez,
qui découvrit le double meurtre
en venant chercher son lait,
comme chaque matin, chez les
débitants.
Le mari était étendu dans la
cuisine, le crâne fracassé. Il te
nait dans sa main crispée un pa
quet de chocolat.
Sa femme, qui gisait dans la
cour, avait la tête broyée à
coups de marteau.
Toute la maison a été fouillée
par les bandits.
Les victimes avaient récem
ment vendu trois maisons à Ar-
mentières. C’est donc vraisem
blablement le vol qui a été le
mobile du crime•
A La douane
Au moment
d*Alger :
où elle
«Vous n’avez
rien
allait être
à déclarer ? »
fouillée
Il la voyageuse se tire
une balle en plein cœur
Alger, 25 janvier. — Il y a deux jours, le service de la douane de
l’escale militaire de Maison-Blanche et le chef de la police civile
recevaient de l’autorité militaire des instructions pour surveiller
particulièrement une voyageuse, dénommée Mme Meurant.
Lorsque cette dernière se présen
ta à l'aérodrome, ses bagàges firent
l’objet d’une visite minutieuse, dont
le résultat fut négatif. On voùlut
alors la fouiller mais, avant que
l'employée visiteuse ait pu esquisser
un geste, Mme Meurant ouvrit rapi
dement son petit sac d’où elle sor
tit un revolver et se tira une balle
dans lé cœur. La mort fut instanta
née.
Le drame fait l’objet, depuis
48 heures, d’une enquête, mais le
seul indice découvert Jusqu’ici es:
que Mme Meurant était depuis
longtemps en mauvaise intelligence
avec son mari, dont elle était sépa
rée depuis quelques jours.
A RUEIL-MALMAISON
Le sadique à la canadienne
sème la terreur
Toute la région de Rueil-Malmaison vit, dès la nuit tombée,
dans l’angoisse. Les jeunes filles ne sortent plus que si elles sont
accompagnées et les mères n’osent pas envoyer leurs fillettes aux
commissions. Les femmes, que leurs occupations obligent à rentrer
tard le soir, demandent aide et assistance à la police locale.
L’homme qui fait régner une
Paris-Banlieue
Aux Assises
• Jean Schlavi avait, en août der
nier, tué un octogénaire de mœurs
spéciales en le frappant à la face. Un
doute subsistant sur l’origine réelle
de la mort du vieillard, Schiavl n’a
été condamné qu’à sept ans de ré
clusion.
Accident
• A l’angle du boulevard des Inva
lides et de la rue d’Estrécs, M. Bauzi,
27 ans, demeurant 4, rue d'Orsel (18*),
a été renversé par une auto conduite
par M. André Voisin, 31 ans, demeu
rant à Saint-Cloud, 19, rue du Cal
vaire.
Blessé du travail
• Au cours de son travail aux éta
blissements Watelez, à Colombes, un
ouvrier, Ben Ali Rahmounat, demeurant
34, rue de la Reine-Henriette, même
localité, a eu trois doigts de la main
gauche écrasés sous un laminoir.
Incendies
• L’atelier d’ébénisterie appartenant
à M. Kowers, 14, rue Moreau (12*), a
été la prote dis flammes hier, vers
2 heures du matin. L'incendie s est
propagé et a gagné une menuiserie
voisine, causant des dégâts très im
portants.
• Dans le 11», rue Servant, le dépôt
de moteurs ds établissements Ruston
et Hornsky ayant brûlé, dix ouvriers
ont été réduits au chômage.
telle terreur dans cette- caquette
commune de banlieue n’est autre
que le sadique à la canadienne dont
la dernière agression, relatée par
l’Humanité, avait été commise con
tre Mile Adélaïd-e Gordon, rue
Danton. Frappée sauvagement, puis
violée, la jeune sténo-dactylo était
demeurée plusieurs jours dans le
coma.
Ce n’était pas le premier forfait
accompli par le monstre, qui s’en
fuit généralement en bicyclette
après ses ignobles attaques.
Déjà une dame M..., une demoi
selle D... et enfin Aime Suzanne C...,
assaillies par le même bandit,
n’avaient dû leur salut qu’à l’heu
reuse intervention de passants.
La police de la région, en état
d’alerte permanente, recherche acti
vement l’infâme individu
UN « MOSQUITO »
PREND FEU
Londres, 25 janvier. — Un appa
reil « Mosquito » de l'aérodrome
de Leeming s’est écrasé sur le soll
à Kirby, dans le comté d’York, et
a pris feu.
Les deux occupants ont été tués.
150 ouvriers
intoxiqués à Rouen
Rouen, 25 janvier. — Cent cin
quante ouvriers d’une raffinerie de
pétrole près de Rouen, qui avaient
pris leur reipas à la cantine de l'éta
blissement, ont été victimes d’une
intoxication alimentaire.
Plusieurs d’entre eux ont été hos
pitalisés.
Chasse
à l’homme
rue Malar
Deux individus, se prétendant
agents d’assurances, se présentaient
hier matin chez M. Howald, coutu
rier, 3, rue Malar, à Paris. Aperce
vant un revolver dans la serviette
de l’un des pseudo-assureurs, M. Ho
wald leur claqua la porte au nez.
Puis, se précipitant à la fenêtre, il
se mit à crier : « Il y a dés voleurs
dans la maison. »
Une véritable chasse à l’homme
s’organisa aussitôt dans l’immeubüe,
mais les bandits parvinrent à s’en
fuir par le toit d’une des maisons
voisines.
Le temps qu’il fera
Rég.on parisienne. — Ciel générale
ment très nuageux avec averses de
neige probables. Vent de secteur nord-
ouest. Température en faible hausse.
La zone de précipitation neigeuse
qui intéresse déjà .les rég ons méridio
nales de la France s’étendra vrrs le
no-d, atteignant une ligne Rocbefort-
Bâle.
La température se relèvera sensible
ment dans les régions méditerranéennes
où lis chutes de neige seront suivies
de chutes de pluie.
Dans les autres régions, la tempéra
ture sera en très faible haussé.
Lait
Les distributions de lait aux détail
lants de la région parisienne pour la
journée du 23 janvier se sont élevées
à 700.000 litres
Elles permettaient de servir tc-utes
les catégories de rationnaires, à l’ex
ception des catégories J3 et V.
Ouverture des bouchsries
A dater de ce Jour et pendant la
semaine du 27 janv èr au 2 février, les
bouchers détaillants sont tenus d’ou
vrir leur magasin au fur et à mesure
de leur approvisionnement, afin d’as
surer la répartition immédiate de la
viande conge'ée aux consommateurs
du département de la Seine.
Cours moyens
des fruits et légumes
Gros
Détail
Betteraves cuites
7
»
10
3>
Carottes
Cquieutée*
6
50
8
50
Céleris
raves
17
»
22
»
Choux-fleurs de St-Malo.
22
»
28
2>
Endives
belges
37
»
47
J>
Laitues
du Midi
70
»
81
J>
Oignons
secs
10
»
13
z>
Poireaux
divers
19
»
24
î>
Salsifis
de Paris
24
30
Tomates
Afri. du Nord.
35
2>
43
»
Marrons
53
*
66
»
Pommes
de choix
79
92
»
Les responsables de la hausse
Si l'on avait écouté la Conférence
nationale économique qui avait
adopté les solutions de la C.G.T..
non seulement nous nteurions pas
eu les hausses catastrophiques,
mais encore, une politique de bàiase
eût pu intervenir dès juin. C’est
ce que M. André Stibio rappelle
dans L’ORDRE en situant les res
ponsabilités :
Il convient de dire, c n effet,
puisque telle est la véri‘é, qu’une
magnifique occasion s’est offerte
lors de la Conférence éconoami-
que à Georges Bidault et à M. d >
Menthon, et qu’ils Vont laissé
échapper. La récolte était abon
dante, le ravitaillement fourni, les
prix agricoles tendaient naturelle
ment vers la baisse. On aurait ob
tenu sans peine l’accord des trois
grandes confédérations. L’Etat
n’avait qu’à lancer le mouvement
en donnant lui-même l’exemple.
L’histoire dira que ces sugges
tions ont été faite#, éloquemment
présentées au président du gou
vernement. avec un luxe d’argu
ments irrésistibles.
Ces rappels sont nécessaires si
Von veut juger avec équité la si
tuation actuelle qui, loin d’avoir
été préparée par les fameuses
hausses de M. de Menthon, com-
m° on Va écrit, se trouve en réa
lité grevée de l’hypothèqhe, que
ces hausses ont mises sur elle•
Un manifeste de dé m i scion
française
En politique étrangère, M. Ray
mond Aron s’exprime plus cynique
ment encore qu’en politique inté
rieure. Son article de COMBAT
« La France peut-elle avoir une
politique étrangère » est un véri
table manifeste de démission fran
çaise.
On en jugera par ces passages :
Sans les crédits américains, le
niveau de vie médiocre de la po
pulation française serait impossi
ble. Sans les crédits américains,
la réalisation du plan Monnet ne
saurait être envisagée.. Quant au
sort de notre empire, il dépend du
bpn vouloir américain, moins vi
siblement, mais peut-être aussi
réellement que notre niveau de
vie Qui dispose de la maîtrise des
mers décide finalement, de l’ave
nir des territoires d’outre-mer.
Que nous le voulions, ou non,
quelle que soit notre sympathie ,
par notre position géographique,
par les besoins de notre économie,
par les exigences de notre empire,
nous sommes situés dans la zone
oü domine l’influence anglo-sa
xonne.
« Que nous le voulions ou non »,
M. Raymond Aron serait plus hon-
i}ôte -en disant qu’il veut nous y
pousser de toutes ses forces, que
son raisonnement fait abstraction de
l’existence et de l’alliance de l’U.
R.S.9. Mais peut-on lui demander
l’honnêteté ?
La France n'a pas compris
en mise'on en Indo chine
Sous ce titre, FRANCE-SOIR pu
blie une très intéressante interview
qu'a donnée à sen correspondant un
leader vietnamien et dons nous re
lèverons les idées essentielles :
« Vous nous avez promis que
nous serions libres de nous admi
nistrer nous-mêmes. Or, non seu
lement vous n’avez procédé qu’à
des commencements d’exécution
dérisoires, mds encore vous n’a
vez pas hésité à envoyer en Indo
chine de nouvelles fournées d’ad
ministrateurs et de petits fonc
tionnaires. Savez-vous qu’il existe
un fonctionnaire français pour
4.500 habitants. Dans l’Inde, la
proportion est d’un fonctionnaire
anglais pour 60.000 habitants.
<< La France, ou du moins ceux
qui la r'.présentent ici, n’a pas
compris la grande mission qui lui
restait à accomplir : nous donner
la liberté complète de nous gou
verner.
« Nous savons bien que nous
sommes encore une nation jeune,
que nous ne pouvons pas nous
passer d’une aid» étrangère pour
assurer notre pl r in développement
culturel et technique. Et, pour
nous, il n’y a pas d’autre nation
que la France nui puisse nous
fournir cette aide. Vous partis,
nous serions une. proie trop ten
tante pour les visées de tutelle
économique de la Chine ou des
Etats-Unis. Soyez sûrs que nous
y voyons clair et nue nous savons
bien nue notre intérêt réside dans
une étroite collaboration — libre
ment consentie — avec la France,
à laquelle nous attachent, par ail
leurs, tant de liens, tant de sou
venirs. »
ALMANACH
OUVRIER-PAYSAN
1947
POUR SATISFAIRE
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I
N OUS mourrons tous... — et
elle plonge sa main dans la
poussière; la vieille Délira
Délivrance dit : nous mourrons
tous : les bêtes, les plantes, les
chrétiens vivants, ô Jésus-Maria
la Sainte Vierge; et la poussière
coule entre ses doigts. La même
poussière que le vent rabat d’une
haleine sèche sur le champ dé-
vasté_ de petit-mil, sur la haute
barrière de cactus rongés de vert-
de-gris, sur les arbres, ces baya-
hondes rouillés.
La poussière monte de la
grand-route et la vieille Délira
est accroupie devant sa case, elle
ne lève pas les yeux, elle remue
la tête doucement, son madras a
glissé de côté et on voit une mè
che ^rise saupoudrée, dirait-on,
de cette même poussière qui cou
le entre ses doigts comme un
chapelet de misère : alors, elle
répète : nous mourrons tous, —
et elle appelle le bon Dieu. Mais
c’est inutile, parce qu’il y a si
tellement beaucoup de pauvres
créatures qui hèlent le bon Dieu
de tout leur courage que ça fait
un grand bruit ennuyant et le
bon Dieu l’entend et il crie :
Quel est, foutre, tout ce bruit ?
Et il se bouche les oreilles. C’est
la vérité et l’homme est aban
donné.
Blenaimé, son mari, fume sa
pipe, la chaise calée contre le
tronc d’un calebassier. La fumée
ou sa barbe cotonneuse s’envole
au vent.
— Oui, dit-il, en vérité, le nè
gre est une pauvre créature.
Délira semble ne pas l’entendre.
Une bande de corbeaux s’abat
sur les chandeliers. Leur croasse
ment enroué racle l’entendement,
puis ils se laissent tomber d’une
volée, dans le champ calciné,
comme des morceaux de charbon
dispersés.
Bienaimé appelle : Délira ?
Délira, ho ?
Elle ne répond pas.
— Femme, crie-t-il.
Elle lève la tête.
Bienaimé brandit sa pipe com
me un point d’interrogation :
— Le Seigneur, c’est le créa
teur, pas vrai ? Réponds : le
Seigneur, c’est le créateur du
ciel et de la terre, pas vrai ?
Elle fait : oui; mais de mau
vaise grâce.
— Eh bien, la terre est dans
la douleur, la terre est dans la
misère, alors, le Seigneur c’est
le créateur de la douleur, c’est le
créateur de la misère
Il tire de courtes bouffées
triomphantes et lance un long jèt
sifflant de salive.
Délira lui jette un regard
plein de colère- :
— Ne me tourmente pas, mau
dit. Est-ce que j’ai pas assez d#
tracas comme ça ? La misère,
je la connais moi-même. Tout
mon corps me fait mal, tout mon
corps accouche la misère, moi-
même. J’ai pas besoin qu’on me
baille la malédiction du ciel et
de l’enfer.
Puis avec une grande tristesse,
et ses yeux sont pleins de larmes,
elle dit doucement :
— O Bienaimé, nègre a mouê...
Bienaimé tousse rudement. Il
voudrait peut-être dire quelque
chose. Le malheur bouleverse
comme la bile, ça remonte à la
bouche et alors les paroles sont
uonères.
Délira se lève avec peine. C’est
comme si elle faisait un effort
pour rajuster son corps. Toutes
les tribulations de l’existence ont
froissé son visage noir, comme
un livre ouvert à la page de la
misère. Mais ses yeux ont une
lumière de source et c’est pour
quoi Bienaimé détourne son
regard.
Elle a fait quelques pas et elle
est entrée dans la maison.
Au delà des bayahondes, une
vapeur s’élève, où se perd, dans
un dessin brouillé, la ligne à
moitié effacée dos mornes loin
tains Le ciel n’a pas une fissure.
Ce n’est qu’une plaque de tôle
brûlante.
Derrière la maison, la colline
arrondie est semblable à une
tête de négresse aux cheveux en
grains de poivre : de maigres
broussailles en touffes espacées,
à ras du sol; plus loin, comme
une sombre épaule contre le
ciel, un autre morne se dresse
parcouru de ravinements étince
lants; les érosions ont mis à nu
de longues coulées de roches :
elles ont saigné la terre jusqu'à
l’os.
Pour sût- qu’ils avaient eu tort
de déboiser. Du vivant encore de
défunt Josaphat Jean-Joseph, le
père de Bienaimé, les arbres
poussaient dru là-haut. Ils
avaient incendié le bois pour fai
re des jardins de vivres : planté
les pois-congo sur le plateau, le
maïs à flanc de coteau.
Travaillé durement en nègres
conséquents, en travailleurs de la
terre qui savent qu’ils ne pour
ront porter un morceau à la
bouche s’ils ne l’ont extrait du
sol par un labeur viril. Et la
terre avait répondu : c’est com
me une femme qui d’abord se
débat, mais la force de l’homme,
c’est la justice, alors, elle dit :
prends ton plaisir...
A l’époque, on vivait tous en
bonne harmonie, unis comme les
— O Bienaimé, nègre à moué...
doigts de la main et le coum-
bite (1) réunissait le voisinage
pour la récolte ou le défrichage.
Bienaimé se lève, il marche à
pas indécis vers le champ. Une
herbe sèche comme de l’étoupe
a envahi le canal. Il y a long
temps que les hautes tiges de
roseaux se sont affaissées, mê
lées à la terre. Le fond du canal
est craquelé comme une vieille
faïence, verdi de matières végé
tales pourries. Avant, l’eau y
courait libre, au soleil : son
bruissement et sa lumière fai
saient un doux rire de couteaux.
Le petit-mil poussait serré, dissi
mulant la case à la vue de la
grand-route.
— Ah ces coumbites, songe
Bienaimé... Dès le petit jour, il
était là, en chef d’escouade sé
rieux, avec ses hommes, tous
habitants de grand courage : Du-
fontaine, Beauséjour, cousin Aris-
thène, Pierrilis, Dieudonné, beau-
frère Mérilien, Fortuné Jean
compère Boirond, le Simidor
Antoine : un nègre habile à
chanter, capable de remuer avec
sa langue _ plus de malices que
dix commères ensemble, mais
c’était sans méchanceté, rien
que pour l’amusement, parole
d’honneur.
On entrait dans l’herbe de
Guipée ! (Les pieds nus dans la
rosée, le ciel pâli, la fraîcheur,
le carillon des pintades sauvages
au loin...) Peu à peu, les arbres
noircis, leur feuillage encore
chargé de lambeaux d’ombre, re
prenaient leur couleur. Une huile
de lumière les baignait. Un ma
dras de nuages soufrés ceignait
le sommet des mornes élevés. Le
pays émergeait du sommeil.
Dans la-cour de Rosanna, le ta
marinier lançait soudain, comme
une poignée de graviers, un tour-
(1) Travail agricole cofllectif.
billonnement criard de Corneilles.
Casamajor Beaubrun, sa fem
me Rosanna et leurs deux gar
çons les saluaient. Ils disaient :
Frères, merci oui; question de
politesse parce qu’un service, ça
se prête de bon vouloir : aujour
d’hui je travaille ton
champ, toi demain le
mien. L’entraide, c’est
l’amitié des malheureux,
n’est-ce pas ?
Un moment après, ar
rivaient de leur côté
Siméon et Dorisca, avec
une vingtaine de nègres
gaillards.
On laissait Rosanna
s’affairer dans l’ombra
ge du tamarinier autour
des chaudières et des
grands récipients de
fer-blanc, d’où montait
déjà le bredouillement
volubile de l’eau qui
bout. Délira et d’autres
voisines viendraient
plus tard lui donner un
coup de main.
Les hommes s’en
allaient, la houe sur
l’épaule. Le jardin à
nettoyer était au tour
nant du sentier, proté
gé par un entourage de
bambous entrecroisés.
Des lignes aup fiéurs
mauves et blanches s’y
accrochaient en buissons désor
donnés; dan® les coques dorées
des assorossis s’épanouissait une
pulpe rouge comme un velours
de muqueuses.
Ils écartaient les lattes mobiles
de la barrière. A l’entrée du
jardin, le crâne d’un bœuf blan
chissait sur un poteau. Mainte
nant, ils mesuraient leur tâche
du regard : ce « carreau » d’her
bes folles embrouillé de plantes
rampantes. Mais c’était de la
bonne terre; ils la rendraient
aussi nette que le dessus d’une
table fraîchement rabotée. Beau-
brun, cette année, voulait y
essayer des aubergines.
— Alignez ! craient les chefs
d’escouade.
Le Simidor Antoine passait en
travers de ses épaules
la bandoulière du tam
bour. Bienaimé prenait
sa place de commande
ment devant la rangée
de ses hommes. Le Si
midor préludait par un
bref battement, puis le
rythme crépitait sous
ses doigts. D’un élan
unanime, ils levaient
les houes en l’air. Un
éclair de lumière en
frappait le fer : ils
brandissaient, une se
conde, un arc de soleil.
La voix du Simidor
montait, rauque e t
forte :
— A tè...
D’un seul coup, les
houes s’abattaient avec
un choc sourd, atta
quant le pelage malsain
de la terre.
— Femme-là, dit : mou
ché, pinga
ou touché mouin, pinga-
eh. (1)
Les hommes avan
çaient en ligne. Us sen
taient dans leurs bras le chant
d'Antoine, les pulsations précipi
tées dp tambour comme un sang
plus ardent.
Et le soleil soudain était là.
Il moussait comme une écume
de rosée sur le champ d’herbes.
Honneur et respect, maître so
leil, soleil levant. Plus caressant
et chaud qu’un duvet de poussin
(1) «La femme dit,' Monsieur
prenez garde — à ne pas in% toucher,
prenez garde. »
sur le dos rond du morne, tout
bleui, un instant encore, dans la
froidure de l’avant-jour. Ces
hommes noirs te saluent d’un
balancement de houes qui arra
che du ciel de vives échardes de
lumière. Et le feuillage déchi
queté des arbres à pain, rapiécé
d’azur, et le feu du flamboyant
longtemps couvé sous la cendre
de la nuit et qui, maintenant,
éclate en un boucan de pétales
à la lisière des bayahondes.
Le chant obstiné des coqs
alternait d’un jardin à l’autre.
La ligne mouvante des habi
tants reprenait le nouveau re
frain en une seule masse de voix :
A tè
M’ap mandé qui moune
Qui çn de dans caille là
Compè répond :
C’est mouin avec cousine mouin
Ass-ez-é ! (1)
Brandissant les houes longue
ment emmanchées, couronnées
d’éclairs, et les laissant retomber
avec une violence précise :
Mouin en dedans déjà
En l’ai-oh !
Nan point taureau
Passé taureau
En l'ai, oh ! (2)
Une circulation rythmique
s’établissait entre le cœur battant
du tambour et les mouvements
des hommes : le rythme était
comme un flux puissant qui les
pénétrait jusqu’au profond de
leurs artères et nourrissait leurs
muscles d'une vigueur renou
velée.
(4 suivre.)
(1) «A terre — Je demande —Qui
est d'ans la case — Le compère ré
pond : — C'est moi- avec ma cou
sine — Assez, eh ! »
(2) « Je suis déjà là-dedans — En
l’air, oh — Tl n'y a pas plus tau
reau — Que le taureau — En l’air,
oh : »
... la houe sur
l’épaule...
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