Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-01
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1866 01 août 1866
Description : 1866/08/01 (N105). 1866/08/01 (N105).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719161k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
& cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris ..... 5 fr. 1) fr. fl§fr.
Départements. 6 flfl et
MERCREDI; 10r AOUT 1866. — N° 105.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda. -
1 . ~ ITALIE. - A VAN'l'-POS'l'E8 DE L'ARMÉE ITALIENNE ÉTABLIS PRÉS DE MURTEL-FOSIO.
LE MUSÉE DE PARIS
Un arrêté de M. le préfet de la Seine vient
de décider de la création d'un nouveau musée.
C'est une affaire de deux ou trois millions,
et la Ville est assez riche pour ne pas regarder
à ces misères.
On acquerrait, soit l'hôtel Carnavalet, dans
le Marais, soit l'hôtel Lambert, dans l'île
Saint'Louis.
L'hôtel acquis, 1 on y installerait successive-
ment : .
La bibliothèque municipale ;
Les collections municipales d'estampes, de
gravures, de médailles, de plombs historiés,
etc...
LES CONTES DU DRAPEAU
2e ÉPISODE
LA MÈRE MICHEL
PAR
PONSON DU TERRAIL
IX
Mais l'émotion du bûcheron fut de courte
durée.
Philibert n'avait pas servi dix années pour
trembler en face d'une poignée de mendiants et
de bohémiens.
Il but tranquillement, le verre d'eau-de-vie
que lui avait apporté la Vipérine et dit :
— Qu'est-ce que cela peut me faire, les gen-
darmes?
— Comment! malheureux? fit la Vipérine, tu
le demandés !
— Il a de l'aplomb, dit Pignolet.
— Et un rude encore !
.— Mais sauve-toi donc, Philibert!
La colère prit le bûcheron à la gorge :
— Il n'y a que des malfaiteurs tomme vous,
dit-il, qui puissent craindre les gendarmes.
— Mon petit père, reprit Pignolet d'un ton
pleurard, faut pas faire plus longtemps le malin
avec nous. Tu as tiré sur le garde Gobert.
— C'est faux ! s'écria Philibert.
Voir les numéros parus depuis le 24 juillet.
— Farceur, va! dit la Vipérine. ~
Le père Morin éperdu s'écria :
— Philibert, allons-nous-en?
— Avec ça que je ne t'ai pas vu, moi, reprit
la Vipérine.
— Et moi donc, fit Pignolet.
— Vous êtes des canailles! s'écria Philibert.
Et -il mesura les bohémiens d'un regard si
menaçant que le cercle qui s'était fait autour de
lui s'élargit.
.— Tu as tort de nous traiter comme cela,
Philibert, reprit la Vipérine d'un ton doucereux.
Quiconque tire sur les gardes est notre ami.
Nous n'aimons pas le gouvernement, nous, et si
tu veux, nous te cacherons. Nos grottes sont pro-
fondes, il n'y a pas de danger que les gendarmes
s'y risquent. Tu resteras avec nous. Nous pren-
drons soin de toi, et de madame aussi... fit-cil,)
en se tournant vers la mère Michel ébahie :
Puis elle ajouta :
— Je gage que c'est madame qui t'a conseillé
le coup. Ça lui fait honneur, tout de même!...
— Mais vous êtes des misérables! s'écria Phi-
libert. Je n'ai pas tiré sur le garde.
— Philibert! stluve-toi! répétèrent plusieurs
voix qui montaient du vallon.
Le bûcheron eut un moment d'égarement :
— Oh! dit-il, vous êtes tous des lâches et des
inlàmes!
— Mais non, puisque nous sommes tes amis,
ricana la Vipérine.
— Et que, si tu veux, nous te cacherons, dit
Pignolet.
— Il est trop tard ! cria une voix. Voici les
, gendarmes. "
En effet, les tricornes galonnés apparurent
tout à coup au milieu des bohémiens, et un bri-
gadier cria :
— Que personne ne bouge! ",'
Un homme marchait à la tète des gendarmes.
C'était le garde chef Gobert.
Philibert comprit tout. Gobert était d'accord
avec les bohémiens.
Cependant la Vipérine eut l'audace de se placer
devant lui comme pour le dérober aux regards
du gendarme.
Mais Philibert la repoussa, puis il attendit.
Gobert disait aux gendarmes :
— Voilà l'homme qui a tiré sur moi.
Le brigadier s'avança vers Philibert, et vou-
lut lui mettre la main au collet.
— Ne me touche/, pas! dit le bûcheron. Si
vous avc/. ordre de m'arrêter, je vous suivrai
sans résistance.
— Nous t'arrêterons, si tu es coupable.
— De quoi m'accuse-t-on? demanda Phili-
bert.
— Je vais vous le dire, fit Gobert.
E' il regarda Philibert avec une audace inouïe.
— C't homme est fort mal noté, dit-il, à Bar-
bizon, à 1\1 ¡rlotte et dans tous les villages des
environs, il a cherché souvent à soulever les
gens contre le roi.
— C'est faux, dit Philibert.
G obéit continua :
— Le conservateur l'a rencontré aujourd'hui, et
il m'a chargé de lui faire des observations. Je
suis allé le trouver.
— Après? dit Philibert avec dédain. : '
Le vieux Morin pleurait à chaudes larmes. :
La mère Michel et son fils échangeaient un
douloureux regard.
— Je suis allé le trouver, poursuivit Gobert,
et je lui ai fait des observations. Il m'a fort mal
reçu. Comme je savais que c'est un homme vio-
lent, je me suis Cil allé.
Mais je n'avais pas fait cent pas dans le bois
que deux battes ont silllé à mes oreilles.
— Misérable! dit. Philibert, tu sais bien que
cela est faux ! Oui, j'ai tiré deux coups de fusil.
Je ne le nie pas. Mais c'était ton propre fusil,
que je t'avais pris. que j'ai déchargé en l'air
avant de te le rendre!
— Ah! ceci est trop fort, s'é. ria Gobert en
riant. Voici huit jours que je ne rn..e suis pas
servi de mon fusil.
Et il tendit au brigadier l'arme qu'il avait sur
t'épaule.
Le brasier éclairait cette scène comme en
plein jour.
Philibert put voir que Gobert avait changé de
fusi[.
Le brigadier abattit l'un après l'autre les deux
bassinets ei dit :
— C'est vrai, la poudre est vieille.
C'était l'heure du faux témoignage.
Pignolet, le cruel gamin qui se plaisait à voir
un mulot dévoré par une vipère, dit au briga-
dier :
— Si je n'avais pas peur de Philibert, je dirais
bien où est le fusil avec lequel il a tiré sur M.
Gobert.
— Moi aussi, dit la Vi.périne.
; Mais ne croyez donc pas ces gens-là! s'é- -
cria Philibert hors de lui. Ils s'entendent tous
JOURNAL QUOTIDIEN
& cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris ..... 5 fr. 1) fr. fl§fr.
Départements. 6 flfl et
MERCREDI; 10r AOUT 1866. — N° 105.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda. -
1 . ~ ITALIE. - A VAN'l'-POS'l'E8 DE L'ARMÉE ITALIENNE ÉTABLIS PRÉS DE MURTEL-FOSIO.
LE MUSÉE DE PARIS
Un arrêté de M. le préfet de la Seine vient
de décider de la création d'un nouveau musée.
C'est une affaire de deux ou trois millions,
et la Ville est assez riche pour ne pas regarder
à ces misères.
On acquerrait, soit l'hôtel Carnavalet, dans
le Marais, soit l'hôtel Lambert, dans l'île
Saint'Louis.
L'hôtel acquis, 1 on y installerait successive-
ment : .
La bibliothèque municipale ;
Les collections municipales d'estampes, de
gravures, de médailles, de plombs historiés,
etc...
LES CONTES DU DRAPEAU
2e ÉPISODE
LA MÈRE MICHEL
PAR
PONSON DU TERRAIL
IX
Mais l'émotion du bûcheron fut de courte
durée.
Philibert n'avait pas servi dix années pour
trembler en face d'une poignée de mendiants et
de bohémiens.
Il but tranquillement, le verre d'eau-de-vie
que lui avait apporté la Vipérine et dit :
— Qu'est-ce que cela peut me faire, les gen-
darmes?
— Comment! malheureux? fit la Vipérine, tu
le demandés !
— Il a de l'aplomb, dit Pignolet.
— Et un rude encore !
.— Mais sauve-toi donc, Philibert!
La colère prit le bûcheron à la gorge :
— Il n'y a que des malfaiteurs tomme vous,
dit-il, qui puissent craindre les gendarmes.
— Mon petit père, reprit Pignolet d'un ton
pleurard, faut pas faire plus longtemps le malin
avec nous. Tu as tiré sur le garde Gobert.
— C'est faux ! s'écria Philibert.
Voir les numéros parus depuis le 24 juillet.
— Farceur, va! dit la Vipérine. ~
Le père Morin éperdu s'écria :
— Philibert, allons-nous-en?
— Avec ça que je ne t'ai pas vu, moi, reprit
la Vipérine.
— Et moi donc, fit Pignolet.
— Vous êtes des canailles! s'écria Philibert.
Et -il mesura les bohémiens d'un regard si
menaçant que le cercle qui s'était fait autour de
lui s'élargit.
.— Tu as tort de nous traiter comme cela,
Philibert, reprit la Vipérine d'un ton doucereux.
Quiconque tire sur les gardes est notre ami.
Nous n'aimons pas le gouvernement, nous, et si
tu veux, nous te cacherons. Nos grottes sont pro-
fondes, il n'y a pas de danger que les gendarmes
s'y risquent. Tu resteras avec nous. Nous pren-
drons soin de toi, et de madame aussi... fit-cil,)
en se tournant vers la mère Michel ébahie :
Puis elle ajouta :
— Je gage que c'est madame qui t'a conseillé
le coup. Ça lui fait honneur, tout de même!...
— Mais vous êtes des misérables! s'écria Phi-
libert. Je n'ai pas tiré sur le garde.
— Philibert! stluve-toi! répétèrent plusieurs
voix qui montaient du vallon.
Le bûcheron eut un moment d'égarement :
— Oh! dit-il, vous êtes tous des lâches et des
inlàmes!
— Mais non, puisque nous sommes tes amis,
ricana la Vipérine.
— Et que, si tu veux, nous te cacherons, dit
Pignolet.
— Il est trop tard ! cria une voix. Voici les
, gendarmes. "
En effet, les tricornes galonnés apparurent
tout à coup au milieu des bohémiens, et un bri-
gadier cria :
— Que personne ne bouge! ",'
Un homme marchait à la tète des gendarmes.
C'était le garde chef Gobert.
Philibert comprit tout. Gobert était d'accord
avec les bohémiens.
Cependant la Vipérine eut l'audace de se placer
devant lui comme pour le dérober aux regards
du gendarme.
Mais Philibert la repoussa, puis il attendit.
Gobert disait aux gendarmes :
— Voilà l'homme qui a tiré sur moi.
Le brigadier s'avança vers Philibert, et vou-
lut lui mettre la main au collet.
— Ne me touche/, pas! dit le bûcheron. Si
vous avc/. ordre de m'arrêter, je vous suivrai
sans résistance.
— Nous t'arrêterons, si tu es coupable.
— De quoi m'accuse-t-on? demanda Phili-
bert.
— Je vais vous le dire, fit Gobert.
E' il regarda Philibert avec une audace inouïe.
— C't homme est fort mal noté, dit-il, à Bar-
bizon, à 1\1 ¡rlotte et dans tous les villages des
environs, il a cherché souvent à soulever les
gens contre le roi.
— C'est faux, dit Philibert.
G obéit continua :
— Le conservateur l'a rencontré aujourd'hui, et
il m'a chargé de lui faire des observations. Je
suis allé le trouver.
— Après? dit Philibert avec dédain. : '
Le vieux Morin pleurait à chaudes larmes. :
La mère Michel et son fils échangeaient un
douloureux regard.
— Je suis allé le trouver, poursuivit Gobert,
et je lui ai fait des observations. Il m'a fort mal
reçu. Comme je savais que c'est un homme vio-
lent, je me suis Cil allé.
Mais je n'avais pas fait cent pas dans le bois
que deux battes ont silllé à mes oreilles.
— Misérable! dit. Philibert, tu sais bien que
cela est faux ! Oui, j'ai tiré deux coups de fusil.
Je ne le nie pas. Mais c'était ton propre fusil,
que je t'avais pris. que j'ai déchargé en l'air
avant de te le rendre!
— Ah! ceci est trop fort, s'é. ria Gobert en
riant. Voici huit jours que je ne rn..e suis pas
servi de mon fusil.
Et il tendit au brigadier l'arme qu'il avait sur
t'épaule.
Le brasier éclairait cette scène comme en
plein jour.
Philibert put voir que Gobert avait changé de
fusi[.
Le brigadier abattit l'un après l'autre les deux
bassinets ei dit :
— C'est vrai, la poudre est vieille.
C'était l'heure du faux témoignage.
Pignolet, le cruel gamin qui se plaisait à voir
un mulot dévoré par une vipère, dit au briga-
dier :
— Si je n'avais pas peur de Philibert, je dirais
bien où est le fusil avec lequel il a tiré sur M.
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— Moi aussi, dit la Vi.périne.
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