Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-07-06
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 juillet 1866 06 juillet 1866
Description : 1866/07/06 (N79). 1866/07/06 (N79).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719137x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent, le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris S fr. 9 fr. ISfr.
Départements. 6 fi e Z,
VENDREi)!, G JUILLET 1866. — No 79
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
.~ ~~ 1- 1,~, --~
LE GÉNÉRAUX ITALIENS.
L'amiral PERSANO.
Le général d'armée LA 1jAf'.MORA ■
Le général DURANDO.
1 Le général d année CIALDIM,
Le général DELLA ncCCA.
LE CAPORAL LOUISE
SOUVENIR DE LA CAMPAGNE DE 1813.
Ce fut un beau jour que celui de
notre entrée à Dresde. Depuis que
nous avions passé le Rhin, il avait
plu continuellement. Sans la verdure
et l'almanach, on aurait pu se croire
en plein hiver. Des nuages, de l'eau,
de la boue, voilà le printemps de 1813.
Mais bah ! nous étions arrivés à Lut-
zen et nous avions fait payer à l'en-
nemi ce que nous avions souffert en
route. Nous étions jeunes; la victoire ,
un roulement de tambour, un rayon
de soleil, et notre gaieté était reve-
nue. Restait bien uu peu de fatigue;
mais aussi, comme nous allions nous
reposer à Dresde ! Comme nous al-
lions y prendre du bon temps ! Les
bourgeois n'avaient qu'à bien se te-
nir!....
Le lendemain de notre arrivée, à
cinq heures du matin7 ordre arriva de
repartir.
Les alliés, battus à Lutzen, s'étaient
retirés sur Dresde. Nous voyant venir,
ils n'avaient pas jugé à propos de nous
attendre et ils s'étaient remis en route.
Mais à douze lieues de là, à Bautzen,
la honte les avait pris, et ils s'étaient
arrêtés. C'est pourquoi l'Empereur
nous envoyait vers eux pour les prier
de continuer leur chemin.
Notre première étape ne fut pas
longue. Six lieues. Comme nous arri-
vions devant un gros village dont les
maisons escaladaient une colline cou-
verte d'arbres, à droite de la route,
(je ne me rappelle pas le nom de ce
village, mais je le vois encore !) on
nous fit faire halte et on nous distri-
bua des billets de logement.
J'entendis deux officiers se dire que
le corps du maréchal Ney avait pris
dans une autre direction pour atta-
quer l'ennemi de dos, pendant que
nous l'attaquerions de face, que le
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
X
Au moment où Conrad tombait, une femme,
accourut en jetant un cri.
C'était la bohémienne qui avait prédit au jeune
officier son malheureux sort.
L'ivresse de Pétrowitz, cette ivresse calme et
féroce tout à la fois, se dissipa alors comme par
un douloureux enchantement.
Conrad et Pétrowitz étaient amis.
Ils s'étaient rencontrés et avaient combattu,
l'un à côté de l'autre, sur tous ces malheureux
champs de bataille de la campagne de France.
Jeunes tous deux, ils s'étaient liés.
Conrad avait même sauvé une fois la vie à Pé-
trowitz.
Et Pétrowitz venait de frapper mortellement
Conrad.
La bohémienne accourut échevelée, frémis-
sante, l'oeil hagard.
Voir les numéros paru. depuis le 18 avril
— Ah ! dit-elle, je le lui avais prédit.
Pétrowitz immobile, stupide, regardait cet
homme dont il avait été le meurtrier et qui se
tordait dans les convulsions de l'agonie.
La bohémienne se pencha sur Conrad.
Conrad la reconnut. Son œil brilla un mo-
ment; puis ses lèvres s'entr'ouvrirent et mur-
murèrent un nom :
— Fritchen !
Après quoi les lèvres se refermèrent, l'œil
Au moment où Conrad tombait, une femme accourut en Jetant un en.
devint fixe et vitreux, les convulsions s éteigni-
rent...
Conrad était mort.
— Assassin! s'écria la bohémienne en jetant
un regard enflammé sur Pétrowitz.
Pétrowitz ne répondit pas.
Il était comme foudroyé.
Mais la gitane poursuivit avec une exaltation
sauvage :
- Il m'a donné sa main à lire, hier soir, — car je
lis dans la main des hommes comme dans un
livre,- et j'ai lu dans la sienne que s'il ne s'éloi-
gnait pas d'ici, avant le jour, il mourrait.
Puis, je me suis enfuie ; puis encore, quand j'ai
été hors du Palais-Royal, une sorte de force
mystérieuse m'a clouée au sol.
Je voulais m'en aller, et je ne pouvais pas.
L'œil fixé sur la galerie où je l'avais laissé,
j'attendais qu'il sortît.
Mais il est resté...
Et j'ai passé la nuit là, à l'attendre, à supplier
Dieu qu'il eût pitié de ce jeune homme...
Et Dieu a été sourd...
Et tu es arrivé à temps, assassin.
Une larme roulait, silencieuse, sur la joue
pâlie de Pétrowitz.
— Tu pleures, dit-elle, avec son accent d'indi-
gnation sauvage; il est bien temps de pleurer,
beau fils ! Il est mort, le pauvre enfant, mort loin
de son pays, loin de sa fiancée, n'emportant dans
la tombe pour adieu suprême qu'un regard de la
bohémienne)...
Es-tu content de ton œuvre, assassin?
Pétrowitz écoutait et ne répondait pas.
Elle poursuivit :
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent, le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris S fr. 9 fr. ISfr.
Départements. 6 fi e Z,
VENDREi)!, G JUILLET 1866. — No 79
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
.~ ~~ 1- 1,~, --~
LE GÉNÉRAUX ITALIENS.
L'amiral PERSANO.
Le général d'armée LA 1jAf'.MORA ■
Le général DURANDO.
1 Le général d année CIALDIM,
Le général DELLA ncCCA.
LE CAPORAL LOUISE
SOUVENIR DE LA CAMPAGNE DE 1813.
Ce fut un beau jour que celui de
notre entrée à Dresde. Depuis que
nous avions passé le Rhin, il avait
plu continuellement. Sans la verdure
et l'almanach, on aurait pu se croire
en plein hiver. Des nuages, de l'eau,
de la boue, voilà le printemps de 1813.
Mais bah ! nous étions arrivés à Lut-
zen et nous avions fait payer à l'en-
nemi ce que nous avions souffert en
route. Nous étions jeunes; la victoire ,
un roulement de tambour, un rayon
de soleil, et notre gaieté était reve-
nue. Restait bien uu peu de fatigue;
mais aussi, comme nous allions nous
reposer à Dresde ! Comme nous al-
lions y prendre du bon temps ! Les
bourgeois n'avaient qu'à bien se te-
nir!....
Le lendemain de notre arrivée, à
cinq heures du matin7 ordre arriva de
repartir.
Les alliés, battus à Lutzen, s'étaient
retirés sur Dresde. Nous voyant venir,
ils n'avaient pas jugé à propos de nous
attendre et ils s'étaient remis en route.
Mais à douze lieues de là, à Bautzen,
la honte les avait pris, et ils s'étaient
arrêtés. C'est pourquoi l'Empereur
nous envoyait vers eux pour les prier
de continuer leur chemin.
Notre première étape ne fut pas
longue. Six lieues. Comme nous arri-
vions devant un gros village dont les
maisons escaladaient une colline cou-
verte d'arbres, à droite de la route,
(je ne me rappelle pas le nom de ce
village, mais je le vois encore !) on
nous fit faire halte et on nous distri-
bua des billets de logement.
J'entendis deux officiers se dire que
le corps du maréchal Ney avait pris
dans une autre direction pour atta-
quer l'ennemi de dos, pendant que
nous l'attaquerions de face, que le
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
X
Au moment où Conrad tombait, une femme,
accourut en jetant un cri.
C'était la bohémienne qui avait prédit au jeune
officier son malheureux sort.
L'ivresse de Pétrowitz, cette ivresse calme et
féroce tout à la fois, se dissipa alors comme par
un douloureux enchantement.
Conrad et Pétrowitz étaient amis.
Ils s'étaient rencontrés et avaient combattu,
l'un à côté de l'autre, sur tous ces malheureux
champs de bataille de la campagne de France.
Jeunes tous deux, ils s'étaient liés.
Conrad avait même sauvé une fois la vie à Pé-
trowitz.
Et Pétrowitz venait de frapper mortellement
Conrad.
La bohémienne accourut échevelée, frémis-
sante, l'oeil hagard.
Voir les numéros paru. depuis le 18 avril
— Ah ! dit-elle, je le lui avais prédit.
Pétrowitz immobile, stupide, regardait cet
homme dont il avait été le meurtrier et qui se
tordait dans les convulsions de l'agonie.
La bohémienne se pencha sur Conrad.
Conrad la reconnut. Son œil brilla un mo-
ment; puis ses lèvres s'entr'ouvrirent et mur-
murèrent un nom :
— Fritchen !
Après quoi les lèvres se refermèrent, l'œil
Au moment où Conrad tombait, une femme accourut en Jetant un en.
devint fixe et vitreux, les convulsions s éteigni-
rent...
Conrad était mort.
— Assassin! s'écria la bohémienne en jetant
un regard enflammé sur Pétrowitz.
Pétrowitz ne répondit pas.
Il était comme foudroyé.
Mais la gitane poursuivit avec une exaltation
sauvage :
- Il m'a donné sa main à lire, hier soir, — car je
lis dans la main des hommes comme dans un
livre,- et j'ai lu dans la sienne que s'il ne s'éloi-
gnait pas d'ici, avant le jour, il mourrait.
Puis, je me suis enfuie ; puis encore, quand j'ai
été hors du Palais-Royal, une sorte de force
mystérieuse m'a clouée au sol.
Je voulais m'en aller, et je ne pouvais pas.
L'œil fixé sur la galerie où je l'avais laissé,
j'attendais qu'il sortît.
Mais il est resté...
Et j'ai passé la nuit là, à l'attendre, à supplier
Dieu qu'il eût pitié de ce jeune homme...
Et Dieu a été sourd...
Et tu es arrivé à temps, assassin.
Une larme roulait, silencieuse, sur la joue
pâlie de Pétrowitz.
— Tu pleures, dit-elle, avec son accent d'indi-
gnation sauvage; il est bien temps de pleurer,
beau fils ! Il est mort, le pauvre enfant, mort loin
de son pays, loin de sa fiancée, n'emportant dans
la tombe pour adieu suprême qu'un regard de la
bohémienne)...
Es-tu content de ton œuvre, assassin?
Pétrowitz écoutait et ne répondait pas.
Elle poursuivit :
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