Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-07-02
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 juillet 1866 02 juillet 1866
Description : 1866/07/02 (N75). 1866/07/02 (N75).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47191338
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an,
Paris Ji fr. 9 fr. 1 S fr.
Départements. 8 lf 2 e
LUNDI, % JUILLET 1866. — NI 75.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
ITALIE. — Travaux aux fortifications d' Alexandrie.
LA LÉGENDE DU SERPENT DE MER
Il y avait autrefois tout un répertoire de
Inéchants tours qu'on se jouait mutuellement
en société « sans se fâcher... » Mais la der-
nière édition du Manuel de la civilité y a mis
bon ordre.
Ce code sévère défend, sous peine de blâme,
d'attendre une personne le soir dans un jar-
din, puis de lui tirer un coup de pistolet à
poudre, touten dardant sur elle un jetde sang,
au moyen de la pompe aspirante et foulante
dont Molière a armé ses apothicaires.
Il n'est plus permis non plus de profi-
ter du sommeil de quelqu'un pour lui vernir
la figure avec du vernis à souliers.
Ces prohibitions — qui attestent d'ailleurs
un goût si épuré dans nos mœurs sociales — !
s'étendent jusqu'à la glu, dont on ne doit
plus barbouiller intérieurement le chapeau
des personnes qui portent perruque.
Aussi je passerais pour un mauvais plai-
sant si je vous abordais dans la rue avec cette
question :
« Croyez-vous au serpent de mer? »
Je vous vois sauter d'un pas en arrière,
comme si vous aviez reçu un coup de poing
auvergnat ; je vous entends aussi me ré-
pondre :
« J'y croirai quand les poissons courront à
quatre pattes et qu'on les chassera au chien
d'arrêt. »
Moi aussi je trouve jene sais quoi de trop...
prodigieux dans ce reptile qui va sur l'eau.
S'il existait réellement, il me semble que nos
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
VI
Quelques jours se sont écoulés.
Paris, la ville Caméléon, a effacé les dernières
traces de cette lutte acharnée qu'il a soutenue
contre les armées alliées.
Par s est devenu une ville Russe, Allemande
et Anglaise; Paris est la possession de l'étran-
ger.
Les ministères, les établissements publics, les
théâtres, ont maintenant à leur porte des senti-
nelles Bavaroises, Autrichiennes ou Cosaques.
Le peuple, gardien fidèle de l'honneur natio-
nal, s'est retiré morne et fier dans les faubourgs.
L'armée Française est sortie de Paris après la
capitulation, mais le bourgeois Parisien s'est
bien vite humanisé avec les alliés.
C'est le soir, 11 Palais-Royal étincelle.
Une musique Autrichienne joue des valses
dans le jardin, pour le plus grand charme des
vieilles Parisiennes.
\ eir les numéros parus depuis le 18 avril.
Les galeries de bois sont encombrées de ru'
bans, d'oripeaux ,et de toilettes provoquantes.
Les galants uniformes de nos bons amis s'y
j ' confondent avec la soie et le velours que traînent
les prêtresses de la 'Venus facile ;
Les cafés sont pleins. ' i
Les niaisons de jeu regorgent.
Les armuriers eux-mêmes font quelques af- !
faires; ils vendent des épées de combat à ceux
1 qui se sont pris de querelle, et des pistolets à ceux
1,4 iji,iitOH 4c jeu du 113; au Palais -Royal.
qui ont laissé, sur le tapis vert de la roulette, leur
dernier napoléon ouleur dernière guinée.
La dame verte comme on l'a souvent appelée,
l'absinthe coule à pleins bords et distille son af-
freux poison.
Ils sont deux jeunes gens, à la porte du café d.
Füy, assis devant une table qui supporte un flacon
de la liqueur pernicieuse.
Un flacon presque vide déjà.
Deux jeunes gens en uniforme, l'un blanc,
l'autre vert, un Russe et un Autrichien.
Le Russe est calme, l'Autrichien supporte
moins bien la dame verte.
Le Russe a cet œil clair et d'une féroce tran-
quillité qui dénote le buveur d'absinthe endurci.
L'Autrichien est devenu rêveur, mélancolique,
et il songe peut-être, en son ivresse, à quelque
blonde fiancée laissée dans la vaste Bohème ou
dans quelque vieux manoir penché sur le Danube
aux flots rapides.
Silencieux tous deux, ils boivent à petites
gorgées.
Devant eux passe et repasse la foule barriolée
des uniformes et des oripeaux.
Tout à coup, au milieu de cette foule, un
murmure s'élève, et ces mots : la voilà' la voilà?
circulent de bouche en bouche.
Le Russe a reposé son verre.
Il suit du regard les indications de la foule, et
son regard s'arrête tout à coup sur une femme
qui passe en souriant.
La foule murmure son nom :
— Cendri nette!
C'est Cendrinette, en effet; Cendrmette omit.
et charmante comme toujours, et qui vit'.m ua
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an,
Paris Ji fr. 9 fr. 1 S fr.
Départements. 8 lf 2 e
LUNDI, % JUILLET 1866. — NI 75.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
ITALIE. — Travaux aux fortifications d' Alexandrie.
LA LÉGENDE DU SERPENT DE MER
Il y avait autrefois tout un répertoire de
Inéchants tours qu'on se jouait mutuellement
en société « sans se fâcher... » Mais la der-
nière édition du Manuel de la civilité y a mis
bon ordre.
Ce code sévère défend, sous peine de blâme,
d'attendre une personne le soir dans un jar-
din, puis de lui tirer un coup de pistolet à
poudre, touten dardant sur elle un jetde sang,
au moyen de la pompe aspirante et foulante
dont Molière a armé ses apothicaires.
Il n'est plus permis non plus de profi-
ter du sommeil de quelqu'un pour lui vernir
la figure avec du vernis à souliers.
Ces prohibitions — qui attestent d'ailleurs
un goût si épuré dans nos mœurs sociales — !
s'étendent jusqu'à la glu, dont on ne doit
plus barbouiller intérieurement le chapeau
des personnes qui portent perruque.
Aussi je passerais pour un mauvais plai-
sant si je vous abordais dans la rue avec cette
question :
« Croyez-vous au serpent de mer? »
Je vous vois sauter d'un pas en arrière,
comme si vous aviez reçu un coup de poing
auvergnat ; je vous entends aussi me ré-
pondre :
« J'y croirai quand les poissons courront à
quatre pattes et qu'on les chassera au chien
d'arrêt. »
Moi aussi je trouve jene sais quoi de trop...
prodigieux dans ce reptile qui va sur l'eau.
S'il existait réellement, il me semble que nos
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
VI
Quelques jours se sont écoulés.
Paris, la ville Caméléon, a effacé les dernières
traces de cette lutte acharnée qu'il a soutenue
contre les armées alliées.
Par s est devenu une ville Russe, Allemande
et Anglaise; Paris est la possession de l'étran-
ger.
Les ministères, les établissements publics, les
théâtres, ont maintenant à leur porte des senti-
nelles Bavaroises, Autrichiennes ou Cosaques.
Le peuple, gardien fidèle de l'honneur natio-
nal, s'est retiré morne et fier dans les faubourgs.
L'armée Française est sortie de Paris après la
capitulation, mais le bourgeois Parisien s'est
bien vite humanisé avec les alliés.
C'est le soir, 11 Palais-Royal étincelle.
Une musique Autrichienne joue des valses
dans le jardin, pour le plus grand charme des
vieilles Parisiennes.
\ eir les numéros parus depuis le 18 avril.
Les galeries de bois sont encombrées de ru'
bans, d'oripeaux ,et de toilettes provoquantes.
Les galants uniformes de nos bons amis s'y
j ' confondent avec la soie et le velours que traînent
les prêtresses de la 'Venus facile ;
Les cafés sont pleins. ' i
Les niaisons de jeu regorgent.
Les armuriers eux-mêmes font quelques af- !
faires; ils vendent des épées de combat à ceux
1 qui se sont pris de querelle, et des pistolets à ceux
1,4 iji,iitOH 4c jeu du 113; au Palais -Royal.
qui ont laissé, sur le tapis vert de la roulette, leur
dernier napoléon ouleur dernière guinée.
La dame verte comme on l'a souvent appelée,
l'absinthe coule à pleins bords et distille son af-
freux poison.
Ils sont deux jeunes gens, à la porte du café d.
Füy, assis devant une table qui supporte un flacon
de la liqueur pernicieuse.
Un flacon presque vide déjà.
Deux jeunes gens en uniforme, l'un blanc,
l'autre vert, un Russe et un Autrichien.
Le Russe est calme, l'Autrichien supporte
moins bien la dame verte.
Le Russe a cet œil clair et d'une féroce tran-
quillité qui dénote le buveur d'absinthe endurci.
L'Autrichien est devenu rêveur, mélancolique,
et il songe peut-être, en son ivresse, à quelque
blonde fiancée laissée dans la vaste Bohème ou
dans quelque vieux manoir penché sur le Danube
aux flots rapides.
Silencieux tous deux, ils boivent à petites
gorgées.
Devant eux passe et repasse la foule barriolée
des uniformes et des oripeaux.
Tout à coup, au milieu de cette foule, un
murmure s'élève, et ces mots : la voilà' la voilà?
circulent de bouche en bouche.
Le Russe a reposé son verre.
Il suit du regard les indications de la foule, et
son regard s'arrête tout à coup sur une femme
qui passe en souriant.
La foule murmure son nom :
— Cendri nette!
C'est Cendrinette, en effet; Cendrmette omit.
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