Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-15
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1866 15 juin 1866
Description : 1866/06/15 (N58). 1866/06/15 (N58).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719116r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN '
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro. , '
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris A fr. a'fr. f S fr. ,
Départements. fi t . et „ .~ -
VENDREDI, 15 JUIN 1866. — No 58. ~
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
A PROPOS DU TONNERRE
Nous voici dans la saison où la foudre
commence il faire des siennes, et les jour-
neanx ont déjà enregistré bon nombre
d'accidents pi us ou moins graves causés
par ce terrible agent.
H litre autres, l'histoire de cette pauvre
jeune Ii¡!e de seize ans, frappée à mort
au milieu des saintes joies du foyer do-
)m's)Hj)x' et sous les yeux mêmes de sa •
1 .imille éperdue de désespoir ;
lit cel e lin cet infortuné marin subi-
tement aveuglé paria lueur d'un éclair,
comme un des héros de M. Scribe.
L'occasion ne saurait donc être mieux '
choisie pour donner au lecteur quelques
notions utiles et curieuses il propos des
phénomènes produits par l'électricité at-
mosphérique, et quelques bons comei's à
l'eflet de se préserver, autant que le per-
met la prudence, du contact, trop sou-
vent mortel, de ce mystérieux fluide.
Personne n'ignore que la foudre fut
dans l'antiquité la manifestation de la
colère et de la vengeance célestes.
Le paganisme en avait fait i'apanage
du n i des dieux et l'attribut de sa puis-
sance.
Certain petit potentat des temps héroï- . ■
qiK's, qui avait eu l'ambition de s'assimi-
ler Jupit(,I" eri faisant rouler 1lI1 charsur
un pont d'airain afin d'imit r le gronde-
ment du tonnerre, fut, d'un coup des ter-
ribles carreaux du maître de l'Olympe,
réduit en poudre et prreipité dans les
flots.
Le moyen-âge ne fut point exempt de
c' s croyances, et ce n'estguèreque d'hier
que la science a fait justice de ces su-
peistitions séculaires en r slÍluant à cet
épouvatilail mythologique, le rôle qui lui
appartient réellement, celui de phéno-
mène étectrique.
Eu l'année 1750. un des fondateurs
de la liberté américaine Frankin, qui •
fut tout à la fois un grand savant et un
grand citoyen, féconda cette précieuse
découverte en inventant le paratonnerre, el
mérita le double éloge formulé dans ce vers
célèbre dont l'auteur est l'illustre Tm'got :
ErÚJtlit rœlo fulmen. sceptrumqae ty iaiifils.
ITAUE,- Campement des troupes dans la vieille églis de Plaisance. (D'après le croquis
« 71 arracha la foudre au ciel et le sceptre aux
1 tyrans »
Le premier paratonnerre qui parut en
France date de 1752, il fut établi sur la ma- ,
chine de Marly. Aujourd'hui tous les édi-
~ fices publics et beaucoup d'habitations par-
ticulières sont pourvus de ':c sociaux palla-
dium.
Tout le monde sait que le paratonnerre
agit à la façon d'un dérivatif. If soutire
la foudre ou pour mieux dire le fluide .
électrique dont la nue est chargée, et la
met en c mmunication avec un point du
sol où elle se p'!I'J.
Mais le paratonnerre n'est point le seul
préservatif susceptible de protéger les édi-
fices contre l'action de la foudre. Les
couvertures métalliques entières ou des
des bandes, métalliques recouvrant les
arêtes et si; reliant à des gouttières et à
des tuyaux de descente, jouissent de la
même propriété; mais il impojte que les
conduits soient continus sur toute leur
longueur, plutôt soudés qu'cmboîtés, et
qu'ils plongent jusque dans le sol. Le
cuivr' est meilleur conducteur que le
fer blanc et il ( ffre en même temps plus
de résistance et de sécurité.
Voilà pour la protection des habita-
tions. Quant à la préservation person-
m'llp, qui, sans nul doute, n'intéresse pas
moinsle lecteur, — car qui ne tremble à la
peu-ce d'être foudroyé?—voici les conseils
que, donne, à ce sujet, l'auteur d'un
volumineux et savant travail auquel
j'emprunte la substance de cet article.
En quelque lieu que l'on se trouve,
da' s une habitation, dans la rue, en rase
camj'agne, ou sur une emba.rcati"n, le pre-
mier soin à prendre est d'éviter les cou-
rants d'air, de m; point se tenirà portée des
objets métalliques, de fuir les agglomé-
rations ¡,'in¡Ji\,illIIS et de ne point se por-
te:-sur les lieux où la foudre v.ent de
tomber, Cl" il n'est pas très !are de la
voir frapper coup sur coup, à quelques
minutes d'intenalle.
H est prudent de se débarrasser des
objets mÓ;alliqllc", bijoux, monnaies,
armes, etc., que l'on pourrait avoir sur
sa personne.
Dans une maison, il est sage de choi-
sir une chambre opposée au point d'où
vient l'orage, de se tenir éloigné des
tringles de rideaux, des fenêtres, des che-
minées, et surtout de fermer soigneuse-
ment portes et fenêtres.
Que ceux ou celles qui se croiraient plus cr.
sûreté dans les caves ou dans les endroits sou-
terrains se détrompem; ils y seraient exposés
aux eifets de la foudre ascendante, qui
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXXIII
Coqueluche suivit donc le brillant colonel en
courant.
Mais il n'eût pu le suivre longtemps si un en-
combrement, causé dans le haut de la rue Saint-
Martin par le passage de deux caissons d'artil-
leiie, n'avait forcé le cavalier de s'arrêter un
moment.
Coqueluche se mêla à la foule qui s'était
groupée à l'entour de Raoul.
Cent voix s'élevaient à la fois pour demander
au jeune officier des nouvelles.
Il l'examina bien attentivement de façon à le
reconnaître.
Raoul, blessé à l'affaire de Fontenelle, on s'en
souvient, était encore pâle et défait, mais il avait
repris son service, sa force d'âme et son courage
venant au secours de ce corps affaibli.
Lorsque Coqueluche se fut bien gravé ses
traits dans la mémoire, il s'esquiva, rebroussa
chemin ejt s'en revint à l'hôtel du Grand-Cerf.
Vtlir les aumérgg parut depuis le il,) avril.
Le vidame de Saint-Florentin et ses trois
amis tenaient un véritable conciliabule dans la
cour.
— Vraiment! disait le vidame, c'est grand'
pitié mes très chers, de voir une fille de bonne
maison s'amouracher de ce soldat empanaché.
— Il est certain, dit le baron de Courfeuilles,
que les Bernerie sont d'excellents gentilshommes
de Champagne.
— Oui, mais le grand-père a mal tourné, dit
le marquis du Clos. Il a donné à plein collier
dans la Révolution.
— Le fils s'est mieux conduit, reprit le vidame.
— AhL
— Il a émigré, il était à Coblentz.
— Mais le petit-fils s'est enrôlé dans les
armées de Bonaparte.
— Bon !
— Et il s'est fait tuer à je ne sais quelle ba-
taille. C'était, du reste, le frère de la demoiselle
qui nous occupe. A propos, l'avez-vous vue?
— Pardieu 1 Je l'ai aperçue à sa fenêtre, tout
à l'heure. Elle est fort jolie.
t- En vérité!
— Et si vous m'en croyez, messieurs, nous
ferons quelque chose pour elle.
— Hein? dit le marquis. '
— Pour elle, non, pour la ncbl'sse de France.
— Explique-toi donc, baron, dit le vidame de
Saint-Florentin.
— Ce beau soudard doit avoir les mœurs de
ses pareils ?
.....: Naturellement.
— Je ga4e que nous le trouverons ce soir ai4 J
café Lemblin qui, vous le savez, est celui des
militaires.
— Je le crois aussi.
— Si nous lui cherchions une bonne petite
querelle tous les quatre, nous sommes de fines
lames.
-- Sans doute.
— Ces officiers de Bonaparte, fort braves du
reste, sur un champ de bataille, n'ont pas eu
le temps, comme nous de fréquenter les salles
d'armes.
,
— Et ils tirent mal ?...
— C'est-à-dire qu'ils ne tirent pas du tout.
— On pourrait le coucher sur le pré d'un bon
coup de quarte. Qu'en pensez-vous, mes amis?
— Mais où serait l'utilité d'un pareil résultat?
demanda le vidame, qui ne tenait pas beaucoup
à croiser le fer.
— Comment, où serait l'utilité?
— Sans doute.
— Mais, mon cher bon, à empêcher une
fille de bonne maison de se mésallier.
— Tu ne sais donc pas comment il s'appelle,
ce soudard ?
— Non.
— Il est marquis et se nomme Raoul de Vaux-
champs.
— Mais il est imbu des idées révalution-
naires.
— D'accord.
— Donc, en le supprimant, nous rendons un
grand service à la noblesse qu'il déshonore.
— C'est vrai.
Coqueluche qui s'était tenu à distance et pa-
raissait attendre quelqu'un, n'avait pas perdu un
mut, de cette conversation :
— Ma parole d'honneur! murmura-t-il, je
crois que le hasard se mêle singulièrement de
mes affaires. Laissons donc faire le hasard.
11 avisa ce gros garçon d'écurie rougeaud qui,
la veille lui avait donné de si précieux renseigne-
ments, et il lui fit un signe.
Le garçon d'écurie arriva.
— Tu écoutes ce que disent ces messieurs,
n'est-ce pas?
— Pardieu ! il faut toujours écouter.
— Tu auras un bel écu neuf si tu me rapportes
fidèlement tout ce qu'ils auront dit.
Le garçon salua.
— Maintenant, un mot encore. L'autre est-il
là haut?
— Monsieur Mâchefer?
— Oui.
— Il vient de ressortir.
— C'est parfait, murmura Coqueluche.
Et il se dirigea vers l'escalier, monta au pre-
mier étage et frappa à la porte de l'appartement
occupé par Mlle de Bernerie.
Charlotte était encore émue de son entrevue
avec Raoul de Vauxchamps.
— Ah 1 vous voilà, M le vicomte, dit-elle en
voyant entrer Coqueluche.
Le prétendu vicomte de Montrevel baisa ga-
lamment la main que la jeune fille lui tendit. '
— Mademoiselle, dit-il, je vous apporte toutes
les excuses de mon oncle le chevalier.
— Je l'ai vainement attendu hier, monsieur,
— Hélas! je le sais, mademoiselle; mais ai
JOURNAL QUOTIDIEN '
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro. , '
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris A fr. a'fr. f S fr. ,
Départements. fi t . et „ .~ -
VENDREDI, 15 JUIN 1866. — No 58. ~
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
A PROPOS DU TONNERRE
Nous voici dans la saison où la foudre
commence il faire des siennes, et les jour-
neanx ont déjà enregistré bon nombre
d'accidents pi us ou moins graves causés
par ce terrible agent.
H litre autres, l'histoire de cette pauvre
jeune Ii¡!e de seize ans, frappée à mort
au milieu des saintes joies du foyer do-
)m's)Hj)x' et sous les yeux mêmes de sa •
1 .imille éperdue de désespoir ;
lit cel e lin cet infortuné marin subi-
tement aveuglé paria lueur d'un éclair,
comme un des héros de M. Scribe.
L'occasion ne saurait donc être mieux '
choisie pour donner au lecteur quelques
notions utiles et curieuses il propos des
phénomènes produits par l'électricité at-
mosphérique, et quelques bons comei's à
l'eflet de se préserver, autant que le per-
met la prudence, du contact, trop sou-
vent mortel, de ce mystérieux fluide.
Personne n'ignore que la foudre fut
dans l'antiquité la manifestation de la
colère et de la vengeance célestes.
Le paganisme en avait fait i'apanage
du n i des dieux et l'attribut de sa puis-
sance.
Certain petit potentat des temps héroï- . ■
qiK's, qui avait eu l'ambition de s'assimi-
ler Jupit(,I" eri faisant rouler 1lI1 charsur
un pont d'airain afin d'imit r le gronde-
ment du tonnerre, fut, d'un coup des ter-
ribles carreaux du maître de l'Olympe,
réduit en poudre et prreipité dans les
flots.
Le moyen-âge ne fut point exempt de
c' s croyances, et ce n'estguèreque d'hier
que la science a fait justice de ces su-
peistitions séculaires en r slÍluant à cet
épouvatilail mythologique, le rôle qui lui
appartient réellement, celui de phéno-
mène étectrique.
Eu l'année 1750. un des fondateurs
de la liberté américaine Frankin, qui •
fut tout à la fois un grand savant et un
grand citoyen, féconda cette précieuse
découverte en inventant le paratonnerre, el
mérita le double éloge formulé dans ce vers
célèbre dont l'auteur est l'illustre Tm'got :
ErÚJtlit rœlo fulmen. sceptrumqae ty iaiifils.
ITAUE,- Campement des troupes dans la vieille églis de Plaisance. (D'après le croquis
« 71 arracha la foudre au ciel et le sceptre aux
1 tyrans »
Le premier paratonnerre qui parut en
France date de 1752, il fut établi sur la ma- ,
chine de Marly. Aujourd'hui tous les édi-
~ fices publics et beaucoup d'habitations par-
ticulières sont pourvus de ':c sociaux palla-
dium.
Tout le monde sait que le paratonnerre
agit à la façon d'un dérivatif. If soutire
la foudre ou pour mieux dire le fluide .
électrique dont la nue est chargée, et la
met en c mmunication avec un point du
sol où elle se p'!I'J.
Mais le paratonnerre n'est point le seul
préservatif susceptible de protéger les édi-
fices contre l'action de la foudre. Les
couvertures métalliques entières ou des
des bandes, métalliques recouvrant les
arêtes et si; reliant à des gouttières et à
des tuyaux de descente, jouissent de la
même propriété; mais il impojte que les
conduits soient continus sur toute leur
longueur, plutôt soudés qu'cmboîtés, et
qu'ils plongent jusque dans le sol. Le
cuivr' est meilleur conducteur que le
fer blanc et il ( ffre en même temps plus
de résistance et de sécurité.
Voilà pour la protection des habita-
tions. Quant à la préservation person-
m'llp, qui, sans nul doute, n'intéresse pas
moinsle lecteur, — car qui ne tremble à la
peu-ce d'être foudroyé?—voici les conseils
que, donne, à ce sujet, l'auteur d'un
volumineux et savant travail auquel
j'emprunte la substance de cet article.
En quelque lieu que l'on se trouve,
da' s une habitation, dans la rue, en rase
camj'agne, ou sur une emba.rcati"n, le pre-
mier soin à prendre est d'éviter les cou-
rants d'air, de m; point se tenirà portée des
objets métalliques, de fuir les agglomé-
rations ¡,'in¡Ji\,illIIS et de ne point se por-
te:-sur les lieux où la foudre v.ent de
tomber, Cl" il n'est pas très !are de la
voir frapper coup sur coup, à quelques
minutes d'intenalle.
H est prudent de se débarrasser des
objets mÓ;alliqllc", bijoux, monnaies,
armes, etc., que l'on pourrait avoir sur
sa personne.
Dans une maison, il est sage de choi-
sir une chambre opposée au point d'où
vient l'orage, de se tenir éloigné des
tringles de rideaux, des fenêtres, des che-
minées, et surtout de fermer soigneuse-
ment portes et fenêtres.
Que ceux ou celles qui se croiraient plus cr.
sûreté dans les caves ou dans les endroits sou-
terrains se détrompem; ils y seraient exposés
aux eifets de la foudre ascendante, qui
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXXIII
Coqueluche suivit donc le brillant colonel en
courant.
Mais il n'eût pu le suivre longtemps si un en-
combrement, causé dans le haut de la rue Saint-
Martin par le passage de deux caissons d'artil-
leiie, n'avait forcé le cavalier de s'arrêter un
moment.
Coqueluche se mêla à la foule qui s'était
groupée à l'entour de Raoul.
Cent voix s'élevaient à la fois pour demander
au jeune officier des nouvelles.
Il l'examina bien attentivement de façon à le
reconnaître.
Raoul, blessé à l'affaire de Fontenelle, on s'en
souvient, était encore pâle et défait, mais il avait
repris son service, sa force d'âme et son courage
venant au secours de ce corps affaibli.
Lorsque Coqueluche se fut bien gravé ses
traits dans la mémoire, il s'esquiva, rebroussa
chemin ejt s'en revint à l'hôtel du Grand-Cerf.
Vtlir les aumérgg parut depuis le il,) avril.
Le vidame de Saint-Florentin et ses trois
amis tenaient un véritable conciliabule dans la
cour.
— Vraiment! disait le vidame, c'est grand'
pitié mes très chers, de voir une fille de bonne
maison s'amouracher de ce soldat empanaché.
— Il est certain, dit le baron de Courfeuilles,
que les Bernerie sont d'excellents gentilshommes
de Champagne.
— Oui, mais le grand-père a mal tourné, dit
le marquis du Clos. Il a donné à plein collier
dans la Révolution.
— Le fils s'est mieux conduit, reprit le vidame.
— AhL
— Il a émigré, il était à Coblentz.
— Mais le petit-fils s'est enrôlé dans les
armées de Bonaparte.
— Bon !
— Et il s'est fait tuer à je ne sais quelle ba-
taille. C'était, du reste, le frère de la demoiselle
qui nous occupe. A propos, l'avez-vous vue?
— Pardieu 1 Je l'ai aperçue à sa fenêtre, tout
à l'heure. Elle est fort jolie.
t- En vérité!
— Et si vous m'en croyez, messieurs, nous
ferons quelque chose pour elle.
— Hein? dit le marquis. '
— Pour elle, non, pour la ncbl'sse de France.
— Explique-toi donc, baron, dit le vidame de
Saint-Florentin.
— Ce beau soudard doit avoir les mœurs de
ses pareils ?
.....: Naturellement.
— Je ga4e que nous le trouverons ce soir ai4 J
café Lemblin qui, vous le savez, est celui des
militaires.
— Je le crois aussi.
— Si nous lui cherchions une bonne petite
querelle tous les quatre, nous sommes de fines
lames.
-- Sans doute.
— Ces officiers de Bonaparte, fort braves du
reste, sur un champ de bataille, n'ont pas eu
le temps, comme nous de fréquenter les salles
d'armes.
,
— Et ils tirent mal ?...
— C'est-à-dire qu'ils ne tirent pas du tout.
— On pourrait le coucher sur le pré d'un bon
coup de quarte. Qu'en pensez-vous, mes amis?
— Mais où serait l'utilité d'un pareil résultat?
demanda le vidame, qui ne tenait pas beaucoup
à croiser le fer.
— Comment, où serait l'utilité?
— Sans doute.
— Mais, mon cher bon, à empêcher une
fille de bonne maison de se mésallier.
— Tu ne sais donc pas comment il s'appelle,
ce soudard ?
— Non.
— Il est marquis et se nomme Raoul de Vaux-
champs.
— Mais il est imbu des idées révalution-
naires.
— D'accord.
— Donc, en le supprimant, nous rendons un
grand service à la noblesse qu'il déshonore.
— C'est vrai.
Coqueluche qui s'était tenu à distance et pa-
raissait attendre quelqu'un, n'avait pas perdu un
mut, de cette conversation :
— Ma parole d'honneur! murmura-t-il, je
crois que le hasard se mêle singulièrement de
mes affaires. Laissons donc faire le hasard.
11 avisa ce gros garçon d'écurie rougeaud qui,
la veille lui avait donné de si précieux renseigne-
ments, et il lui fit un signe.
Le garçon d'écurie arriva.
— Tu écoutes ce que disent ces messieurs,
n'est-ce pas?
— Pardieu ! il faut toujours écouter.
— Tu auras un bel écu neuf si tu me rapportes
fidèlement tout ce qu'ils auront dit.
Le garçon salua.
— Maintenant, un mot encore. L'autre est-il
là haut?
— Monsieur Mâchefer?
— Oui.
— Il vient de ressortir.
— C'est parfait, murmura Coqueluche.
Et il se dirigea vers l'escalier, monta au pre-
mier étage et frappa à la porte de l'appartement
occupé par Mlle de Bernerie.
Charlotte était encore émue de son entrevue
avec Raoul de Vauxchamps.
— Ah 1 vous voilà, M le vicomte, dit-elle en
voyant entrer Coqueluche.
Le prétendu vicomte de Montrevel baisa ga-
lamment la main que la jeune fille lui tendit. '
— Mademoiselle, dit-il, je vous apporte toutes
les excuses de mon oncle le chevalier.
— Je l'ai vainement attendu hier, monsieur,
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