Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 juin 1866 13 juin 1866
Description : 1866/06/13 (N56). 1866/06/13 (N56).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719114x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
5 cent. le numéro.
JOURNAL QUOTIDIEN
S cent, le rmmCl'O,
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris J» fr. Sfr. t$fr.
Départements. « il 1 ? *e
MERCREDI 13 JUIN 1866. — N* t)(i'
BUREAUX t)'A]!ONKEME'ST : 24, boulevard des Italiens.
AliMIKÏSTHATvON : ! "N 1','>-' Th.da.
LA
DEMOISELLE
(Épisode inédit de
la bataille de
Friedland.)
Il pouvait
être six heu-
res du matin
quand noi^
fîmes halte
Nous avions
marché toute
la miit. L*s
feux des bîz
vouacs fu-
maient à tra-
vers une
brume é-
paisse: on
n'aurait pas
distingué un
bataillon en-
nemi à vingt
pas.
A sept heu-
res, quelques
coups de
feu, tirés par
les tirailleurs
des deux ar-
mées, annon-
cè rent le
commence-
ment de l'ac-
tion.
Notre régi-
ment, placé
à l'extrême
droite, fut
rangé en ba-
taille le long
d'un ravin,
dont les eaux
s'étaient re-
tirées, en laissant un lit de vase épaisse et
noirâtre.
A neuf heures, l'action était engagée sur
toute la ligne.
Le brouillard s'était dissipé. Un jour sans
soleil blanchissait les objets devant nous De
FHANCK. — Grand festival donné à Strasbourg à l'occasion du concours régional. — (D'après le croquis de M. l'ingénieur BOU.--!#**.} - ..
l'autre côté du ravin, sui* une colline assez
élevée,un régiment d'infanterie russe déployait
sa masse sombre. A gauche, les clochers
de la petite ville de Friedland se détachaient
sur un ciel blanc coupé de larges bandes d un
bleu sale Sur la colline, des artilleurs enne-
mis s'occupaient à ranger quelques pièces en
batterie. L'une de ces pièces avait commencé
son feu, et ses boulets faisaient de temps en
temps jaillir de laterre sur le front de notre es-
cadron. Un d'eux vint frapper le cheval du co-
lonel, qui s'abattit, entraînant le cavalier dans
sa chu e
Quelques officiers et soldats mirent aussitôt
¡; II' d à terre
i"r>;ir dégager
dernier.
En ce mo-
ment l'Em-
pereur parut.
Il était
monté sur un
cheval riche-
ment capara-
çonné. Ses
bottes étaient
tontes --oliil- '
lées de boue.
Sa redingote
grise entr'-
ouverte lais-
sait voir l'u-
niforme vert,
traversé par
le grand cor-
don rouge. Il :
arrivait le
dos rond, la .
tête en avant;
s-3sjoues| lis-
sées débor-
daient le cot
serré de son
habit. Un es-
cadron de
maréchaux.,
de généraux.,
d'officiers,
tous x t. rk-
mement bril-
lants , galo-
p ai t après
lui.
Il s'arrêta
près de notre
colonel à qui
l'on venait
d'amener un
cheval. D'un
coup d'œil il vit la position. Alors il se mit
à parler. Je distinguai le mot artillerie.
Nous avions, comme du reste tous les T égi-
ments de cavalerie à celte époque, deux
pièces de campagne qui nous suivaient. Ces
pièces assuraient le succès de nos charges.
Elles trouaient les carrés, et nous entrions
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXXI
Coqueluche continua :
— L'émotion et l'épouvante avaient déterminé chez Suzanne une syncop''.
le froid de la nuit prolongea son évanouissement.
Nous roulâmes jusqu'à la rue du Mont-Blanc sans qu'elle reprît connais-
sance.
Nous étions chez Cendrinette, qu'elle était toujours froide et inanimée.
Cendrinette m'attendait.
— Mais, dit Biribi, interrompant Coqueluche, qu'est-ce que tu lui avais
donc dit, à celle-là?
— Elle m'aime, cela suffit pour qu'elle soit mon esclave.
Nous avons couché Suzanne, et à force de soins, nous l'avons rappelée
à la vie.
Quand elle a rouvert les yeux, elle ne s'est d'abord souvenu de rien.
Je me tenais un peu à l'écart; Cendrinette, au contraire, était auprès
d'elle.
Elle l'a regardée avec étonnement.
— Mademoisel'e, lui a dit Cendrinette avec sa voix la plus douce, son
plus joli sourire, et son plus charmant visage, ne vous effrayez pas Vous
êtes ici en sûreté, et avec des amis.
Comme elle était couchée dans le lit même de Cendrinette. un lit tout
Voir les numéros parus depuu le id avril,
Le maréchal M 'i-cey.
dore, avec un baldaquin représentant des amours, et que les bougies
placées sur la cheminée éclairaient un petit nid des plus coquets, il lui
était assez difficile de se croire au pouvoir d'une bande de brigands.
Et puis Cendrinette avait un air si doux et si gentil.
— Où suis-je ? murmura Suzanne.
— Chez des amis qui vous ont arrachée à un grand danger.
Sur ces mots de Cendrinette, je lis un pas en avant et .non «'isagese
trouva en pleine lumière.
Suzanne me reconnut et s'écria :
— Monsieur Coqueluche!
— Ma's je vis bien tout de suite à son accent, que, si elle me reconnaissait
maintenant, elle ne m'avait pas reconnu lorsque j'étais entré dans sa cham-
brette, et l'avais menacée de la tuer, si elle criait.
Elle prit son front à deux mains et dit encore :
— Mais où suis-je?... Que s'est-il passé?... Oh! je me souviens... Marne
TQinette ?.. Mon parrain... Où êtes-vous?
Je posai un doigt sur mes lèvres !
— Chut! lui dis-je. Voulez-vous m'écouter ?
Elle continuait à me regarder avec étonnement.
J'étais dans mon costume d'ouvrier, avec mes mains noircies et m? cas-
quette, que je tortillais gauchement.
— Vous me reconnaissez bien, n'est-ce pas? repris-je. Je suis Coquelu-
iuche, l'ami de votre parrain, maître Quille-en-Bois.
Mais Suzanne poursuivant son idée :
— Oh! je me souviens... je me souviens... reprit-elle. Un homme est
entré chez moi... par la fenêtre... Il m'a prise à la gorge... Il m'a menacée
de me tuer...
— C'était moi, dis-je vivement.
Elle se dressa comme si elle eùt éprouvé un choc électrique...
— Vous! vous! dit-elle, me regardant avec égarement.
— Pour vous sauver, ajoutai-je.
Et comme elle comprenait de moins en moins, je lui pris la main -et
lui dis : i
— Mamzelle Suzanne, je suis du faubourg, et vous savez bien que
les enfants du faubourg ont pour vous le plus grand e-'pect.
5 cent. le numéro.
JOURNAL QUOTIDIEN
S cent, le rmmCl'O,
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris J» fr. Sfr. t$fr.
Départements. « il 1 ? *e
MERCREDI 13 JUIN 1866. — N* t)(i'
BUREAUX t)'A]!ONKEME'ST : 24, boulevard des Italiens.
AliMIKÏSTHATvON : ! "N 1','>-' Th.da.
LA
DEMOISELLE
(Épisode inédit de
la bataille de
Friedland.)
Il pouvait
être six heu-
res du matin
quand noi^
fîmes halte
Nous avions
marché toute
la miit. L*s
feux des bîz
vouacs fu-
maient à tra-
vers une
brume é-
paisse: on
n'aurait pas
distingué un
bataillon en-
nemi à vingt
pas.
A sept heu-
res, quelques
coups de
feu, tirés par
les tirailleurs
des deux ar-
mées, annon-
cè rent le
commence-
ment de l'ac-
tion.
Notre régi-
ment, placé
à l'extrême
droite, fut
rangé en ba-
taille le long
d'un ravin,
dont les eaux
s'étaient re-
tirées, en laissant un lit de vase épaisse et
noirâtre.
A neuf heures, l'action était engagée sur
toute la ligne.
Le brouillard s'était dissipé. Un jour sans
soleil blanchissait les objets devant nous De
FHANCK. — Grand festival donné à Strasbourg à l'occasion du concours régional. — (D'après le croquis de M. l'ingénieur BOU.--!#**.} - ..
l'autre côté du ravin, sui* une colline assez
élevée,un régiment d'infanterie russe déployait
sa masse sombre. A gauche, les clochers
de la petite ville de Friedland se détachaient
sur un ciel blanc coupé de larges bandes d un
bleu sale Sur la colline, des artilleurs enne-
mis s'occupaient à ranger quelques pièces en
batterie. L'une de ces pièces avait commencé
son feu, et ses boulets faisaient de temps en
temps jaillir de laterre sur le front de notre es-
cadron. Un d'eux vint frapper le cheval du co-
lonel, qui s'abattit, entraînant le cavalier dans
sa chu e
Quelques officiers et soldats mirent aussitôt
¡; II' d à terre
i"r>;ir dégager
dernier.
En ce mo-
ment l'Em-
pereur parut.
Il était
monté sur un
cheval riche-
ment capara-
çonné. Ses
bottes étaient
tontes --oliil- '
lées de boue.
Sa redingote
grise entr'-
ouverte lais-
sait voir l'u-
niforme vert,
traversé par
le grand cor-
don rouge. Il :
arrivait le
dos rond, la .
tête en avant;
s-3sjoues| lis-
sées débor-
daient le cot
serré de son
habit. Un es-
cadron de
maréchaux.,
de généraux.,
d'officiers,
tous x t. rk-
mement bril-
lants , galo-
p ai t après
lui.
Il s'arrêta
près de notre
colonel à qui
l'on venait
d'amener un
cheval. D'un
coup d'œil il vit la position. Alors il se mit
à parler. Je distinguai le mot artillerie.
Nous avions, comme du reste tous les T égi-
ments de cavalerie à celte époque, deux
pièces de campagne qui nous suivaient. Ces
pièces assuraient le succès de nos charges.
Elles trouaient les carrés, et nous entrions
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXXI
Coqueluche continua :
— L'émotion et l'épouvante avaient déterminé chez Suzanne une syncop''.
le froid de la nuit prolongea son évanouissement.
Nous roulâmes jusqu'à la rue du Mont-Blanc sans qu'elle reprît connais-
sance.
Nous étions chez Cendrinette, qu'elle était toujours froide et inanimée.
Cendrinette m'attendait.
— Mais, dit Biribi, interrompant Coqueluche, qu'est-ce que tu lui avais
donc dit, à celle-là?
— Elle m'aime, cela suffit pour qu'elle soit mon esclave.
Nous avons couché Suzanne, et à force de soins, nous l'avons rappelée
à la vie.
Quand elle a rouvert les yeux, elle ne s'est d'abord souvenu de rien.
Je me tenais un peu à l'écart; Cendrinette, au contraire, était auprès
d'elle.
Elle l'a regardée avec étonnement.
— Mademoisel'e, lui a dit Cendrinette avec sa voix la plus douce, son
plus joli sourire, et son plus charmant visage, ne vous effrayez pas Vous
êtes ici en sûreté, et avec des amis.
Comme elle était couchée dans le lit même de Cendrinette. un lit tout
Voir les numéros parus depuu le id avril,
Le maréchal M 'i-cey.
dore, avec un baldaquin représentant des amours, et que les bougies
placées sur la cheminée éclairaient un petit nid des plus coquets, il lui
était assez difficile de se croire au pouvoir d'une bande de brigands.
Et puis Cendrinette avait un air si doux et si gentil.
— Où suis-je ? murmura Suzanne.
— Chez des amis qui vous ont arrachée à un grand danger.
Sur ces mots de Cendrinette, je lis un pas en avant et .non «'isagese
trouva en pleine lumière.
Suzanne me reconnut et s'écria :
— Monsieur Coqueluche!
— Ma's je vis bien tout de suite à son accent, que, si elle me reconnaissait
maintenant, elle ne m'avait pas reconnu lorsque j'étais entré dans sa cham-
brette, et l'avais menacée de la tuer, si elle criait.
Elle prit son front à deux mains et dit encore :
— Mais où suis-je?... Que s'est-il passé?... Oh! je me souviens... Marne
TQinette ?.. Mon parrain... Où êtes-vous?
Je posai un doigt sur mes lèvres !
— Chut! lui dis-je. Voulez-vous m'écouter ?
Elle continuait à me regarder avec étonnement.
J'étais dans mon costume d'ouvrier, avec mes mains noircies et m? cas-
quette, que je tortillais gauchement.
— Vous me reconnaissez bien, n'est-ce pas? repris-je. Je suis Coquelu-
iuche, l'ami de votre parrain, maître Quille-en-Bois.
Mais Suzanne poursuivant son idée :
— Oh! je me souviens... je me souviens... reprit-elle. Un homme est
entré chez moi... par la fenêtre... Il m'a prise à la gorge... Il m'a menacée
de me tuer...
— C'était moi, dis-je vivement.
Elle se dressa comme si elle eùt éprouvé un choc électrique...
— Vous! vous! dit-elle, me regardant avec égarement.
— Pour vous sauver, ajoutai-je.
Et comme elle comprenait de moins en moins, je lui pris la main -et
lui dis : i
— Mamzelle Suzanne, je suis du faubourg, et vous savez bien que
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