Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-02
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 juin 1866 02 juin 1866
Description : 1866/06/02 (N45). 1866/06/02 (N45).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47191034
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
. JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an. *>'
1 Paris ..... A fr. 9 fr. lSfr.
Départements. 8 Il ££
SAMEDI. % JUIN 1866 — No 45.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : if), rue Breda,
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premier mois d'essai dont l'abonnement
a expiré le 31 mai, de nous faire parvenir
immédiatement leur renouvellement, s'ils
ne veulent pas éprouver une plus longue
interruption dans l'envoi du JOURNAL.
Les abonnements partent des 1er et 16
de chaque mois.
Pour les renouvellements, il suffit
d'envoyer un mandat-poste et l'une des
dernières bandes.
Nous sommes obligés de faire réim-
primer à part le commencement du
feuilleton, c'est pourquoi nos nouveaux
abonnés du 1er juin ne le recevront que
dans deux ou trois jours.
Le duc d'Oldenbourg
Le grand-duc d'Oldenbourg est né en 1827 ;
il a succédé le 27 février 1853 à son père Paul-
Frédéric-Auguste, comme grand-duc souverain
d'Oldenbourg, prince de Lubeck et de Birken-
feld, seigneur de Jewer et de Kniphausen.
Il a épousé la princesse Élisabeth-Pauline-
Alexandrine, fille du duc de Saxe-Altembourg,
née le 26 mars I82G.
Cette princesse lui a donné deux fils : le grand-
duc héréditaire Frédéric-Auguste, né le 16 no-
vembre 1852, et le duc Georges-Louis, né le
L'une des sœurs du grand-duc d'Oldenbourg
est l'épouse de l'ancien roi de Grèce, Othon, de
la maison de Bavière.
Le duché d'Oldenbourg fait partie de la Con-
fédération germanique. Uni aux duchés d'Anhalt
et de Schwartzenbourg, il a la quinzième voix à
la diète ordinaire ; seul, il en a une à l'assem-
blée générale.
La population de ce duch ; est d'environ 250,000
habitants. 1
Sa capitale se nomme -Oldenbourg; ; elle est si-
tuée à 28 kilomètres de Brème et compte 6,000
âmes.
Ost justement la population de Meudon, r}'As-
mères, de Puteaux, et la moitié de celle de
Neuilly.
S. A. LE.DUC D'OLDENBOURG. -
Maigre son peu cl"'Mvluf, Oldenbourg est
très-commerçant et f.., mit- grande exportation
de bestiaux, de bois, de blé, de miel, etc.
On connait les prétentions du duc d'Olden-
bourg sur le fameux duché de Holstein ; ses
titres lui auraient été transmis par l'empereur
de Russie, chef de la branche aînée de Holstein -
Gottorf, qui a renoncé à ses droits sur le Holstein
en sa faveur.
F. D.
ECHOS DE PARIS
Enumérer les congrès successifs auxquels
l'Europe doit sa carte, serait faire l'histoire des
guerres qui l'ont désolée depuis treize Oll
quatorze siècles.
CiLer les plus caractéristiques suffira.
Ce sont d'abord les conférences de Munster
et d'Osnilbruck, desquelles sort la paix de
"Westphalie.
La guerre de Trente ans, religieuse au dé.
but, politique à la fin, amenait te résultat que
ia prépondérance de la France remplaçait dé •
sormais celle de l'Autriche (1G-48)..
Jamais règne ne fut plus fertile en con-
grès que.cetui de Louis XIV. Mais chaque traité
nous donnait une province de plus.
A la fin, on crut tout perdu.
Ce fut pendant ce terrible hiver de 1709,
où la France se trouva seule en face de toute
l'Europe.
Les armées ennemies étaient commandées
par deux grands généraux, le duc de Malbo-
rOJJgh et 113 prince Eugène, nombreuses, bien
approvisionnées, portes de la confiance que
donne la victoire.
Nos soldats, au contraire, décimés par les
balles, manquaient de vêtements et de pain.
Les paysans, que la faim réduisait à manger
de l'herbe, avaient refusé de payer l'impôt.
Louis XIV avait essayé d'emprunter à quatre
cents pour cent; il n'avait pas pu.
On lui proposa une paix humiliante.
Alors, le vieux roi déclara qu'il se mettrait
a la tète de sa noblesse et qu'il irait se faire .
tuer à la frontière. Il s'adressa pour la pre-
mière fois à son peuple, et le prit pour juge.
Le peuple répondit en donnant au roi son
dernier sang.
Mais ce sang coula à Denain, et Denain fut
une victoire.
Les conférences d'Utrecht et de Hastadt
nous laisseront tout ce que nous avions con-
quis depuis cinquante ans.
Les plénipotentiaires ici furent des géné-
raux C'était la première fois.
— Monsieur, dit le maréchal de Villars au
grince Eugène, nous ne sommes point enne-
nis ; vos ennemis sont à Vienne, et les miens
;ont à Versailles.
— C'est vrai. Monsieur, répondit le prince.
Et tous deux, ayant médit de leurs maî-
tres, traitèrent en leurs noms.
Après les - féroces royales, le congrès
républicain.
De 1797 à 1709, la France fut repré'entt''''.
à Rastadt par Roberjot, Bonnier et Jean de
Bry.
Quand on eut bien délibéré pour ï}e, rien
résoudre, nos plénipotentiaires montèrent en
voiture pour s'en aller.
Mais ils venaient à peine de quitter la ville,
1
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XX
— Mon oncle, disait le lendemain matin Co-
queluche au chevalier Biribi, j'ai beaucoup de
choses à t'apprendre.
Coqueluche était rentré au petit jour, sur la
pointe du pied, pour ne pas réveiller le cheva-
lier d'Ormignies, couché, comme on .'en sou-
vient, dans la pièce voisine.
^ Il s'était débarrassé à la hâte de ses vêtements
d'ouvrier, s'était débarbouillé et peigné avCc soin;
puis il avait endossé cette fastueuse robe de
chambre qui seyait si bien au vicomte de Mon-
tre vel.
Peu après, Biribi, redevenu le bon et véné-
rable baron de Fenouil-Caradeuc, était rentré à
son tour.
Ah ! tu as beaucoup de choses à m'ap-
prendre? fit-il.
— Oui, mon oncle.
— Voyons?
ïçir les numéros parut depuis le t8 avril
— Dans trois jours, Paris sera assiégé.
— Bon! je m'en doutais. Les Cosaques appro-
chent, n'est-ce pas?
— Ils sont à dix lieues de Paris et occupent
Meaux.
— Mais... Napoléon?...
— Napoléon se replie sur Fontainebleau. On
parle déjà vaguement...
— D'une dernière bataille?
— Non, d'une abdication probable.
— Alors, il n'y aura pas de siége.
— Au contraire. Paris se défendra, et tant
que Paris ne sera pas pris, Napoléon résistera.
— D'où tiens-tu ces détails? Es-tu allé au mi-
nistère de la guerre ?
— Non, mais au faubourg Saint-Antoine.
— Singulière source de renseignements !
— C'est la meilleure. Tandis que j'étais dans
le cabaret de la mère des compagnons, un offi-
cier qui venait à franc étrier du quartier général
de l'Empereur, est entré.
— Le petit Saturnin, sans doute,?
— Oui, mon oncle. 11 était blessé. Il a un bras
en écharpe. Son uniforme est en lambeaux. Il
n'espère plus, et il a vingt ans. Or, tu le sais,
mon oncle, quand la jeunesse desésper^, per-
sonne n'a plus d'espoir...
— C'est assez vrai, ce que tu dis-là.
Biribi soupira : J
— Allons! dit-il, je vois que je serai réintégré
dans mes grades et dignités. Cependant...
— Quoi donc, mon oncle?
— J'aurais bien voulu rendre un dernier ser-
vice à la police de Napoléon, c'est-à-dire à moi-
même.
Coqueluche se prit à sourire =
— Je te devine, mon oncle. Tu aurais voulu
livrer le chevalier d'Ormignies pour un joli de-
nier.
— Oui...
— Faire surseoir à son exécution, et ensuite,
le revendre une autre jolie somme à la bellecou-
sine qui, tout en le détestant, ne voudrait pas
peut-être le laisser fusiller.
— Tues un ange, dit Biribi. Tu comprends à
demi-mot.
Et je suis digne d'être ton gendre
Biribi fronça le sourcil, mais il ne souffla mot.
Coqueluche continua :
— Veux-tu me laisser développer an joli nlan
que j'ai bâti cette nuit.
— Voyons ?
Tu veux faire prendre le chevalier, n'est-ce
S pas-?
— Sans doute.
— Pour cela il faut un appeau, l'appeau est
trouvé, c'est Suzanne.
— Parfait!
— Tandis qu'il l'enlève, nous le faisons arrê-
ter, mais il ne faut pas que Suzanne tombe en
son pouvoir...
— Qu'est-ce que cela fait, puisqu'on l'arrê-
tera?
— Je suis plus fort que toi, mon oncle, j'ai
trouvé mieux.
— Vraiment?
— On enlèvera Suzanne, mais x * 11.' sera
lui. Ce sera nous.
— Qu'en veux-tu faire ?
— Attends, Suzanne enlevée, grande rumeur
dans le quartier, comme: tu penses, le faubourg
est en révolution. Le lendemain nous envoyons
le chevalier dans le faubourg, a la recherche de
Suzanne, dont nous lui indiquons la maison.
Quille-en-Bois et les autres reconnaissent le
le chevalier, l'accusent d'avoir enlevé Suzanne,
- sois tranquille, tout sera merveilleusement
combiné, — et. le font arrêter..
La police te paye ta prime et tu écris à Mlle de
Bernerie.
Mais enfin, qu'est-ce que tu fais de Suzanne?
demanda Biribi.
— Jelaaarde.
■—• Pourquoi ?
— Attends encore. Les armées alliées assiè-
gent Paris, y entrent et en prennent possession;
naturellement, le chevalier est délivré.
Le condamné à mort de. la veille devient un
(les vainqueurs du lendemain.
Le patriotisme des gens du faubourg se ré-
veille au souvenir de Suzanne disparue, enlevée
par les royalistes, et voilà notre petite conspira-
tion toute trouvée. Qu'en dis-tu, mon oncle?
— C'est admirable, mon neveu.
— Pourquoi ne ni'appelles-tu pas ton gendre?
Biribi ne répondit'point à cette plaisanterie.
Mais il reprit :
— Seulement, où cacheras-tu Suzanne.'
— Je ne sais pas... mais nous trouverons...
— J'ai déjà trouvé, moi.
— Ah ! fit Coqueluche.
— Ne t'ai-je pas dit que Ct.'ndnn-.'-tt.: me pour-
suivit,?
— Eh bien ' elle a découvert notre retraite.
. JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an. *>'
1 Paris ..... A fr. 9 fr. lSfr.
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SAMEDI. % JUIN 1866 — No 45.
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Le duc d'Oldenbourg
Le grand-duc d'Oldenbourg est né en 1827 ;
il a succédé le 27 février 1853 à son père Paul-
Frédéric-Auguste, comme grand-duc souverain
d'Oldenbourg, prince de Lubeck et de Birken-
feld, seigneur de Jewer et de Kniphausen.
Il a épousé la princesse Élisabeth-Pauline-
Alexandrine, fille du duc de Saxe-Altembourg,
née le 26 mars I82G.
Cette princesse lui a donné deux fils : le grand-
duc héréditaire Frédéric-Auguste, né le 16 no-
vembre 1852, et le duc Georges-Louis, né le
L'une des sœurs du grand-duc d'Oldenbourg
est l'épouse de l'ancien roi de Grèce, Othon, de
la maison de Bavière.
Le duché d'Oldenbourg fait partie de la Con-
fédération germanique. Uni aux duchés d'Anhalt
et de Schwartzenbourg, il a la quinzième voix à
la diète ordinaire ; seul, il en a une à l'assem-
blée générale.
La population de ce duch ; est d'environ 250,000
habitants. 1
Sa capitale se nomme -Oldenbourg; ; elle est si-
tuée à 28 kilomètres de Brème et compte 6,000
âmes.
Ost justement la population de Meudon, r}'As-
mères, de Puteaux, et la moitié de celle de
Neuilly.
S. A. LE.DUC D'OLDENBOURG. -
Maigre son peu cl"'Mvluf, Oldenbourg est
très-commerçant et f.., mit- grande exportation
de bestiaux, de bois, de blé, de miel, etc.
On connait les prétentions du duc d'Olden-
bourg sur le fameux duché de Holstein ; ses
titres lui auraient été transmis par l'empereur
de Russie, chef de la branche aînée de Holstein -
Gottorf, qui a renoncé à ses droits sur le Holstein
en sa faveur.
F. D.
ECHOS DE PARIS
Enumérer les congrès successifs auxquels
l'Europe doit sa carte, serait faire l'histoire des
guerres qui l'ont désolée depuis treize Oll
quatorze siècles.
CiLer les plus caractéristiques suffira.
Ce sont d'abord les conférences de Munster
et d'Osnilbruck, desquelles sort la paix de
"Westphalie.
La guerre de Trente ans, religieuse au dé.
but, politique à la fin, amenait te résultat que
ia prépondérance de la France remplaçait dé •
sormais celle de l'Autriche (1G-48)..
Jamais règne ne fut plus fertile en con-
grès que.cetui de Louis XIV. Mais chaque traité
nous donnait une province de plus.
A la fin, on crut tout perdu.
Ce fut pendant ce terrible hiver de 1709,
où la France se trouva seule en face de toute
l'Europe.
Les armées ennemies étaient commandées
par deux grands généraux, le duc de Malbo-
rOJJgh et 113 prince Eugène, nombreuses, bien
approvisionnées, portes de la confiance que
donne la victoire.
Nos soldats, au contraire, décimés par les
balles, manquaient de vêtements et de pain.
Les paysans, que la faim réduisait à manger
de l'herbe, avaient refusé de payer l'impôt.
Louis XIV avait essayé d'emprunter à quatre
cents pour cent; il n'avait pas pu.
On lui proposa une paix humiliante.
Alors, le vieux roi déclara qu'il se mettrait
a la tète de sa noblesse et qu'il irait se faire .
tuer à la frontière. Il s'adressa pour la pre-
mière fois à son peuple, et le prit pour juge.
Le peuple répondit en donnant au roi son
dernier sang.
Mais ce sang coula à Denain, et Denain fut
une victoire.
Les conférences d'Utrecht et de Hastadt
nous laisseront tout ce que nous avions con-
quis depuis cinquante ans.
Les plénipotentiaires ici furent des géné-
raux C'était la première fois.
— Monsieur, dit le maréchal de Villars au
grince Eugène, nous ne sommes point enne-
nis ; vos ennemis sont à Vienne, et les miens
;ont à Versailles.
— C'est vrai. Monsieur, répondit le prince.
Et tous deux, ayant médit de leurs maî-
tres, traitèrent en leurs noms.
Après les - féroces royales, le congrès
républicain.
De 1797 à 1709, la France fut repré'entt''''.
à Rastadt par Roberjot, Bonnier et Jean de
Bry.
Quand on eut bien délibéré pour ï}e, rien
résoudre, nos plénipotentiaires montèrent en
voiture pour s'en aller.
Mais ils venaient à peine de quitter la ville,
1
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XX
— Mon oncle, disait le lendemain matin Co-
queluche au chevalier Biribi, j'ai beaucoup de
choses à t'apprendre.
Coqueluche était rentré au petit jour, sur la
pointe du pied, pour ne pas réveiller le cheva-
lier d'Ormignies, couché, comme on .'en sou-
vient, dans la pièce voisine.
^ Il s'était débarrassé à la hâte de ses vêtements
d'ouvrier, s'était débarbouillé et peigné avCc soin;
puis il avait endossé cette fastueuse robe de
chambre qui seyait si bien au vicomte de Mon-
tre vel.
Peu après, Biribi, redevenu le bon et véné-
rable baron de Fenouil-Caradeuc, était rentré à
son tour.
Ah ! tu as beaucoup de choses à m'ap-
prendre? fit-il.
— Oui, mon oncle.
— Voyons?
ïçir les numéros parut depuis le t8 avril
— Dans trois jours, Paris sera assiégé.
— Bon! je m'en doutais. Les Cosaques appro-
chent, n'est-ce pas?
— Ils sont à dix lieues de Paris et occupent
Meaux.
— Mais... Napoléon?...
— Napoléon se replie sur Fontainebleau. On
parle déjà vaguement...
— D'une dernière bataille?
— Non, d'une abdication probable.
— Alors, il n'y aura pas de siége.
— Au contraire. Paris se défendra, et tant
que Paris ne sera pas pris, Napoléon résistera.
— D'où tiens-tu ces détails? Es-tu allé au mi-
nistère de la guerre ?
— Non, mais au faubourg Saint-Antoine.
— Singulière source de renseignements !
— C'est la meilleure. Tandis que j'étais dans
le cabaret de la mère des compagnons, un offi-
cier qui venait à franc étrier du quartier général
de l'Empereur, est entré.
— Le petit Saturnin, sans doute,?
— Oui, mon oncle. 11 était blessé. Il a un bras
en écharpe. Son uniforme est en lambeaux. Il
n'espère plus, et il a vingt ans. Or, tu le sais,
mon oncle, quand la jeunesse desésper^, per-
sonne n'a plus d'espoir...
— C'est assez vrai, ce que tu dis-là.
Biribi soupira : J
— Allons! dit-il, je vois que je serai réintégré
dans mes grades et dignités. Cependant...
— Quoi donc, mon oncle?
— J'aurais bien voulu rendre un dernier ser-
vice à la police de Napoléon, c'est-à-dire à moi-
même.
Coqueluche se prit à sourire =
— Je te devine, mon oncle. Tu aurais voulu
livrer le chevalier d'Ormignies pour un joli de-
nier.
— Oui...
— Faire surseoir à son exécution, et ensuite,
le revendre une autre jolie somme à la bellecou-
sine qui, tout en le détestant, ne voudrait pas
peut-être le laisser fusiller.
— Tues un ange, dit Biribi. Tu comprends à
demi-mot.
Et je suis digne d'être ton gendre
Biribi fronça le sourcil, mais il ne souffla mot.
Coqueluche continua :
— Veux-tu me laisser développer an joli nlan
que j'ai bâti cette nuit.
— Voyons ?
Tu veux faire prendre le chevalier, n'est-ce
S pas-?
— Sans doute.
— Pour cela il faut un appeau, l'appeau est
trouvé, c'est Suzanne.
— Parfait!
— Tandis qu'il l'enlève, nous le faisons arrê-
ter, mais il ne faut pas que Suzanne tombe en
son pouvoir...
— Qu'est-ce que cela fait, puisqu'on l'arrê-
tera?
— Je suis plus fort que toi, mon oncle, j'ai
trouvé mieux.
— Vraiment?
— On enlèvera Suzanne, mais x * 11.' sera
lui. Ce sera nous.
— Qu'en veux-tu faire ?
— Attends, Suzanne enlevée, grande rumeur
dans le quartier, comme: tu penses, le faubourg
est en révolution. Le lendemain nous envoyons
le chevalier dans le faubourg, a la recherche de
Suzanne, dont nous lui indiquons la maison.
Quille-en-Bois et les autres reconnaissent le
le chevalier, l'accusent d'avoir enlevé Suzanne,
- sois tranquille, tout sera merveilleusement
combiné, — et. le font arrêter..
La police te paye ta prime et tu écris à Mlle de
Bernerie.
Mais enfin, qu'est-ce que tu fais de Suzanne?
demanda Biribi.
— Jelaaarde.
■—• Pourquoi ?
— Attends encore. Les armées alliées assiè-
gent Paris, y entrent et en prennent possession;
naturellement, le chevalier est délivré.
Le condamné à mort de. la veille devient un
(les vainqueurs du lendemain.
Le patriotisme des gens du faubourg se ré-
veille au souvenir de Suzanne disparue, enlevée
par les royalistes, et voilà notre petite conspira-
tion toute trouvée. Qu'en dis-tu, mon oncle?
— C'est admirable, mon neveu.
— Pourquoi ne ni'appelles-tu pas ton gendre?
Biribi ne répondit'point à cette plaisanterie.
Mais il reprit :
— Seulement, où cacheras-tu Suzanne.'
— Je ne sais pas... mais nous trouverons...
— J'ai déjà trouvé, moi.
— Ah ! fit Coqueluche.
— Ne t'ai-je pas dit que Ct.'ndnn-.'-tt.: me pour-
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