Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-07-12
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 juillet 1870 12 juillet 1870
Description : 1870/07/12 (A5,N1545). 1870/07/12 (A5,N1545).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47183661
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/02/2018
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
1 5 cent. le 1 numéro.
ABONNEMENTS.— Troîsmois ewmW/' uns» ^
Paris 5 fr. tëkj "0*0.
Départements 6 F ~..» T-.
Administrateur: BouRmïi ~
1 5me année — MARDI 12 JUILLET 1870 — N° ID4!)
Rédacteur en chef: A. dïî BALA/raiiSR-BRAGKLONît*
BUREAUX D'ABONNEMENT; 1, I*ilo»yoïàot
ADMINISTRATION :• 13, quai" Voltaire.
PARIS, 11 JUILLET 1870
LES ROIS DE PRUSSE
V
Il faut lire, dans Voltaire, le récit d'une
journée du grand Frédéric.
Rien de plus intéressant.
Le roi'se levait à cinq heures du matin en
été, à six en hiver.
« Si vous voulez savoir les cérémonies
royales -de ce lever, quelles étaient' les
grandes et les petites entrées, quelles
étaient les fonctions du grand aumônier, du
grand chambellan, du premier gentilhomme
de lia chambre et des huissiers, je vous ré-
pondrai qu'un laquais venait allumer le feu
et raser le roi... »
Au fond de la chambre, une balustrade
d'argent semblait fermer l'estrade d'un lit
dont on voyait les rideaux. Les rideaux tirés,
on trouvait une bibliothèque. Frédéric cou-
chait sur un lit de sangle à un seiil matelas,
derrière un paravent. ^
Quand Sa Majesté était habillée et bottée,
elle faisait venir deux ou trois de ses pages
ou de ses cadels. On prenait du café.
Les affaires de l'ELat tenaient le roi jus-
qu'à onze heures. Il les traitait toutes avec
son premier ministre: Ce premier ministre
était un commis à mille écus, qui logeait au
second étage d'une maison voisine du palais.
A onze heures, revue du régiment des
gardes; à midi, diner en famille; le roi se
retirait à une heure, s'enfermait dans son
cabinet et composait des vers jusqu'à "cinq.
A sept heures, il jouait de la flûte ou fai-
sait exécuter de la musique dont il était l'au-
teur.
Ensuite, il soupait avec ses amis les phi-
losophes et les savants : Voltaire, Mauper-
tuis, Algarotti, d'Argens, etc...
« Il n'entrait jamais dans ce palais ni
femmes ni prêtres. En un mot, Frédéric
vivait sans cour, sans conseil et sans culte. »
C'est une figure légendaire.
L'imagerie a popularisé le type de ce pe-
tit homme aux grosses épaules voûtées, à
l'œil dur, à la démarche bizarre.
Son habit bleu, ses grandes bottes, son
chapeau de travers, sa canne et sa tabatière
ont illustré les enseignes des bureaux de
tabac.
Les poëtcs ont cité ses vers. Entouré par
quatre armées, se croyant perdu, tenté de se
tuer, il écrivait à Voltaire :
Pour moi, menacé du naufrage, , \
Je dois, eu ailrontant l'orage,
Penser, vivre et mourir en roi.
Son ép!Lre achevée, il battit l'ennemi.
Napoléon l'admirait. Quand il entra à
Berlin, il voulut voir d'abord le tombeau de
Frédéric, pril son épée e* dit :
— Ceci est à moi !
VI
Le grand Frédéric laissa le trône de
Prusse à son neveu.
Frédéric-Guillaume II fit la gi&rre à la
République française; Frédéric-Guillaume III
fit la guerre à l'Empereur Napoléon, et Fré-
déric-Guillaume IV, après avoir étudié et'
rêvé pendant dix ans;. trouva' moyen de faire
la guerre aux Allemands ; après quoi, il
donna une constitution à ses sujets, l'éluda
et devint fou.
Son frère, Frédéric-Guillaume-Louis, prit
la régence.
C'est le roi actuel ; il a fait en 1865 la
guerre aux Danois, et la guerre à l'Autriche
en 1866.
Inutile d'ajouter que toutes ces guerres
ont valu des provinces nouvelles au duché
devenu royaume en 1701, et qui menace de
devenir empire en 1870.
%
VII
Guillaume 1er est un des souverains de
l'Europe les plus connus de vue.
Cela, tient à ce qu'il passe chaque année une
ou deux saisons à Bade.
C'est là que je l'ai rencontré pour la pre-
mière fois, en 1857.
Il n'était encore que prince héréditaire.
J'aperçus, à l'entrée de l'aven ut», de Lich-
tenthal, un grand monsieur de cinquante-
cinq à soixante ans, qui s'abritait du soleil
sous un parapluie jaune.
Il avait un pantalon de nankin, un gilet
de nankin et un col militaire de nankin,
doublé de fer-blanc. Une redingote d'alpaga
noir et un chapeau de feutre gris complé-
taient le costume.
La coupe des vêtements,' la démarche, le
port de la tête, les cheveux gris coupés.courls,
les favoris taillés à l'allemande, la mousta-
che, le regard assuré, des yeux d'un bleu
d'acier, tout, dans ce promeneur pacifique,
indiquait quelque officier général en habit
de Nille.
Une heure après, je le retrouvai près de
la table de trente et M??'. Il était debout der-
rière les joueurs du premier rang, suivant
attentivement la partie, mais sans risquer
un seul florin.
Le soir, à l'heure de la musique, je revis
mon général assis, en compagnie de cinq ou
six personnes, devant la boutique du vieux
Rheinbold, —le marchand de tabac de l'al-
lée de la Conversation, celui qui vous vend
ses cigares 18 sous en vous disant mysté-
rieusement: — Surtout, ne répétez pas que je
vous les' donne pour ce prix-là, je serais
ruiné !
— C'est entendu, je ne le répéterai pas,
dis-je à, Rheinbold; mais vous devez con-
naître ce monsieur : qui est-ce ?
— Son Altesse le prince héréditaire de
Prusse ! — me répondit le marchand de
tabac.
Guillaume Ier a soixante et onze -ans au-
jourd'hui ; mais il n'en paraît pas plus de
soixante.
A Berlin, il quitte la redingote d'alpnga,
pour l'uniforme, qu'il aime comme feu
M. le maréchal de Ca-tellane ]'aimai! chez
nous.
Les tilleuls de son jardin remplacent l(;%
hêtres et les chênes de l'avenue Lichte'.nlhal ;
mais il se pro:nène de même une partie de
la journée.
Il travaille sou vent avec ses ministres et
ne laisserait pour rien au 'monde échapper
l'occasion de passer une revue. S'il Vi. au
théâtre, c'est pour voir jouer quelque pièce
où l'on tire des coups de fusil. Mais il pré-
fère passer ses soirées en famille, au milieu
d'un cercle très-aristocratique et assez res-
treint. ^ x
- Lorsqu'il vint à Paris, en 1837, les habi-
tués des boulevards crurent Voir un d,.- ta-
rons de Fèlshei m. Sa grande taille, son cas-
que en cuir, ses manières • d'autant plus
hautes qu'elles sont plus simples, la raideur
de son auabiMté, l'autorité de sa bcn-, orni',
tout cela imposait et faisait sourire.
M. de Bismark, en cuirassier, tuniqu de
drap blanc, casque d'acier poli, un sabre à
n'en plus finir, suivait son maître.
A eux deux, ils eussent fourni le plus ad-
mirable motif à un peintre de genre : ce
dernier aurait naturellement placé, en haie
sur leur passage, des corporations avec leurs
bannières, des musiciens fantastiques, des
buveurs de bière pansus, des jeunes filles
aux cheveux blonds, des enfants coiffés de
bonnets en-peau de renard, des chiens, des
oies, ressuscité la vie ^familière des bourgs
Allemands...
Au-dessous de son tableau, il eût écrit :
la Prusse féodale et militaire :a tournée.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
(NOUVEL ÉPISODE)
LA CORDE DU PENDU
CVI
~ 106
Shoking attendit.
Shoking était, on le sait, le plus flegmatique
des hommes et il n'était jamais pressé.
— Ainsi, dit enfin M. Patterson, si je refuse
ce que vous allez me proposer, je serai
aveugle.
r* Avant huit jours.
— Et si j'accepte? /
J.alr 'le numéro du 12 juin 1869.
— Alors votre captivité sera subordonnée à
la réussite des opérations de l'homme gris. Le
jour où vous ne serez plus à craindre, on vous
rendra à la liberté.
' — Et, jusque-là, je serai condamné à vivre
dans cette cage? s 1
— C'est de toute nécessité.
Il y eut un nouveau silence.
M. Patterson semblait rouler sous son crâne
chauve les pensées les plus amères.
Mais, nous l'avons dit, c'était un homme
pratique avant tout, et qui ne s'abandonnait
j-amais à la désespérance.
M. Patterson reprit donc :
— Sans doute l'homme gris vous a donné ses
pleins pouvoirs!
— Naturellement.
— Alors vous allez me faire part de ses pro-
positions? '
— Oui. 1
— Je vous éooute, fit le révérend.
— Monsieur, dit Shoking, vous:êtes l'homme
'.le plus puissant de toute l'Angleterre, du
-
t
moins vous l'étiez il y a quelques jours en-
core.
— Après, fit M. Patterson.
— Vous commandez'à une inombrable ar-
mée de gens en robes noires, qu'on appelle le
clergé anglican, et la Société évangélique pour-
rait faire échec au gouvernement de la reine
si la fantaisie vous en prenait.
— Peut-être 1 fit M. Patterson avec un ac-
cent d'orgueil.
— Eh bien 1 fdit Shoking, l'homme gris a
une singulière idée.
— Ah!
— Il voudrait pouvoir disposer de cette puis-
sance pendant un certain temps.
— Je ne voui comprends pas, dit M. Pat-
terson.
— Souffrez donc que je m'explique.
— Parlez '
— Supposons que vous êtes le colonel d'un
régiment.
— Bon !
— La reine trouve que vous ne gouvernez
pas bien les troupes placées sous vos ordres,
\
et elle vous donne un supérieur, c'est-à-dire
un général.
— Après ?
— Dorénavant c'est le'général qui commande
et c'est vous qui obéissez.
— Je comprends de moins en moins, dit
M. Patterson.
. -,Attendez, vous allez voir.
Et Shoklng poursuivit :
— Il a'donc pris fantaisie à l'homme gris de
se substituer à vous et de devenir, pour un
certain temps, le chef occulte de la Société
évangélique.
— Voilà qui est tout à fait impossible 1
— Et pourquoi cela ?
— Mais parce qu'on n'obéira jamais à
l'homme gris.
— Soit, mais on vous obéira, à vous.
— Oui, certes.
— Et pour que l'homme gris gouverne, il
suffit que vous lui obéissiez et transmettiez
les ordres qu'il vous donnera.
M. Patterson partit d'un éclatderjre,.
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
1 5 cent. le 1 numéro.
ABONNEMENTS.— Troîsmois ewmW/' uns» ^
Paris 5 fr. tëkj "0*0.
Départements 6 F ~..» T-.
Administrateur: BouRmïi ~
1 5me année — MARDI 12 JUILLET 1870 — N° ID4!)
Rédacteur en chef: A. dïî BALA/raiiSR-BRAGKLONît*
BUREAUX D'ABONNEMENT; 1, I*ilo»yoïàot
ADMINISTRATION :• 13, quai" Voltaire.
PARIS, 11 JUILLET 1870
LES ROIS DE PRUSSE
V
Il faut lire, dans Voltaire, le récit d'une
journée du grand Frédéric.
Rien de plus intéressant.
Le roi'se levait à cinq heures du matin en
été, à six en hiver.
« Si vous voulez savoir les cérémonies
royales -de ce lever, quelles étaient' les
grandes et les petites entrées, quelles
étaient les fonctions du grand aumônier, du
grand chambellan, du premier gentilhomme
de lia chambre et des huissiers, je vous ré-
pondrai qu'un laquais venait allumer le feu
et raser le roi... »
Au fond de la chambre, une balustrade
d'argent semblait fermer l'estrade d'un lit
dont on voyait les rideaux. Les rideaux tirés,
on trouvait une bibliothèque. Frédéric cou-
chait sur un lit de sangle à un seiil matelas,
derrière un paravent. ^
Quand Sa Majesté était habillée et bottée,
elle faisait venir deux ou trois de ses pages
ou de ses cadels. On prenait du café.
Les affaires de l'ELat tenaient le roi jus-
qu'à onze heures. Il les traitait toutes avec
son premier ministre: Ce premier ministre
était un commis à mille écus, qui logeait au
second étage d'une maison voisine du palais.
A onze heures, revue du régiment des
gardes; à midi, diner en famille; le roi se
retirait à une heure, s'enfermait dans son
cabinet et composait des vers jusqu'à "cinq.
A sept heures, il jouait de la flûte ou fai-
sait exécuter de la musique dont il était l'au-
teur.
Ensuite, il soupait avec ses amis les phi-
losophes et les savants : Voltaire, Mauper-
tuis, Algarotti, d'Argens, etc...
« Il n'entrait jamais dans ce palais ni
femmes ni prêtres. En un mot, Frédéric
vivait sans cour, sans conseil et sans culte. »
C'est une figure légendaire.
L'imagerie a popularisé le type de ce pe-
tit homme aux grosses épaules voûtées, à
l'œil dur, à la démarche bizarre.
Son habit bleu, ses grandes bottes, son
chapeau de travers, sa canne et sa tabatière
ont illustré les enseignes des bureaux de
tabac.
Les poëtcs ont cité ses vers. Entouré par
quatre armées, se croyant perdu, tenté de se
tuer, il écrivait à Voltaire :
Pour moi, menacé du naufrage, , \
Je dois, eu ailrontant l'orage,
Penser, vivre et mourir en roi.
Son ép!Lre achevée, il battit l'ennemi.
Napoléon l'admirait. Quand il entra à
Berlin, il voulut voir d'abord le tombeau de
Frédéric, pril son épée e* dit :
— Ceci est à moi !
VI
Le grand Frédéric laissa le trône de
Prusse à son neveu.
Frédéric-Guillaume II fit la gi&rre à la
République française; Frédéric-Guillaume III
fit la guerre à l'Empereur Napoléon, et Fré-
déric-Guillaume IV, après avoir étudié et'
rêvé pendant dix ans;. trouva' moyen de faire
la guerre aux Allemands ; après quoi, il
donna une constitution à ses sujets, l'éluda
et devint fou.
Son frère, Frédéric-Guillaume-Louis, prit
la régence.
C'est le roi actuel ; il a fait en 1865 la
guerre aux Danois, et la guerre à l'Autriche
en 1866.
Inutile d'ajouter que toutes ces guerres
ont valu des provinces nouvelles au duché
devenu royaume en 1701, et qui menace de
devenir empire en 1870.
%
VII
Guillaume 1er est un des souverains de
l'Europe les plus connus de vue.
Cela, tient à ce qu'il passe chaque année une
ou deux saisons à Bade.
C'est là que je l'ai rencontré pour la pre-
mière fois, en 1857.
Il n'était encore que prince héréditaire.
J'aperçus, à l'entrée de l'aven ut», de Lich-
tenthal, un grand monsieur de cinquante-
cinq à soixante ans, qui s'abritait du soleil
sous un parapluie jaune.
Il avait un pantalon de nankin, un gilet
de nankin et un col militaire de nankin,
doublé de fer-blanc. Une redingote d'alpaga
noir et un chapeau de feutre gris complé-
taient le costume.
La coupe des vêtements,' la démarche, le
port de la tête, les cheveux gris coupés.courls,
les favoris taillés à l'allemande, la mousta-
che, le regard assuré, des yeux d'un bleu
d'acier, tout, dans ce promeneur pacifique,
indiquait quelque officier général en habit
de Nille.
Une heure après, je le retrouvai près de
la table de trente et M??'. Il était debout der-
rière les joueurs du premier rang, suivant
attentivement la partie, mais sans risquer
un seul florin.
Le soir, à l'heure de la musique, je revis
mon général assis, en compagnie de cinq ou
six personnes, devant la boutique du vieux
Rheinbold, —le marchand de tabac de l'al-
lée de la Conversation, celui qui vous vend
ses cigares 18 sous en vous disant mysté-
rieusement: — Surtout, ne répétez pas que je
vous les' donne pour ce prix-là, je serais
ruiné !
— C'est entendu, je ne le répéterai pas,
dis-je à, Rheinbold; mais vous devez con-
naître ce monsieur : qui est-ce ?
— Son Altesse le prince héréditaire de
Prusse ! — me répondit le marchand de
tabac.
Guillaume Ier a soixante et onze -ans au-
jourd'hui ; mais il n'en paraît pas plus de
soixante.
A Berlin, il quitte la redingote d'alpnga,
pour l'uniforme, qu'il aime comme feu
M. le maréchal de Ca-tellane ]'aimai! chez
nous.
Les tilleuls de son jardin remplacent l(;%
hêtres et les chênes de l'avenue Lichte'.nlhal ;
mais il se pro:nène de même une partie de
la journée.
Il travaille sou vent avec ses ministres et
ne laisserait pour rien au 'monde échapper
l'occasion de passer une revue. S'il Vi. au
théâtre, c'est pour voir jouer quelque pièce
où l'on tire des coups de fusil. Mais il pré-
fère passer ses soirées en famille, au milieu
d'un cercle très-aristocratique et assez res-
treint. ^ x
- Lorsqu'il vint à Paris, en 1837, les habi-
tués des boulevards crurent Voir un d,.- ta-
rons de Fèlshei m. Sa grande taille, son cas-
que en cuir, ses manières • d'autant plus
hautes qu'elles sont plus simples, la raideur
de son auabiMté, l'autorité de sa bcn-, orni',
tout cela imposait et faisait sourire.
M. de Bismark, en cuirassier, tuniqu de
drap blanc, casque d'acier poli, un sabre à
n'en plus finir, suivait son maître.
A eux deux, ils eussent fourni le plus ad-
mirable motif à un peintre de genre : ce
dernier aurait naturellement placé, en haie
sur leur passage, des corporations avec leurs
bannières, des musiciens fantastiques, des
buveurs de bière pansus, des jeunes filles
aux cheveux blonds, des enfants coiffés de
bonnets en-peau de renard, des chiens, des
oies, ressuscité la vie ^familière des bourgs
Allemands...
Au-dessous de son tableau, il eût écrit :
la Prusse féodale et militaire :a tournée.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
(NOUVEL ÉPISODE)
LA CORDE DU PENDU
CVI
~ 106
Shoking attendit.
Shoking était, on le sait, le plus flegmatique
des hommes et il n'était jamais pressé.
— Ainsi, dit enfin M. Patterson, si je refuse
ce que vous allez me proposer, je serai
aveugle.
r* Avant huit jours.
— Et si j'accepte? /
J.alr 'le numéro du 12 juin 1869.
— Alors votre captivité sera subordonnée à
la réussite des opérations de l'homme gris. Le
jour où vous ne serez plus à craindre, on vous
rendra à la liberté.
' — Et, jusque-là, je serai condamné à vivre
dans cette cage? s 1
— C'est de toute nécessité.
Il y eut un nouveau silence.
M. Patterson semblait rouler sous son crâne
chauve les pensées les plus amères.
Mais, nous l'avons dit, c'était un homme
pratique avant tout, et qui ne s'abandonnait
j-amais à la désespérance.
M. Patterson reprit donc :
— Sans doute l'homme gris vous a donné ses
pleins pouvoirs!
— Naturellement.
— Alors vous allez me faire part de ses pro-
positions? '
— Oui. 1
— Je vous éooute, fit le révérend.
— Monsieur, dit Shoking, vous:êtes l'homme
'.le plus puissant de toute l'Angleterre, du
-
t
moins vous l'étiez il y a quelques jours en-
core.
— Après, fit M. Patterson.
— Vous commandez'à une inombrable ar-
mée de gens en robes noires, qu'on appelle le
clergé anglican, et la Société évangélique pour-
rait faire échec au gouvernement de la reine
si la fantaisie vous en prenait.
— Peut-être 1 fit M. Patterson avec un ac-
cent d'orgueil.
— Eh bien 1 fdit Shoking, l'homme gris a
une singulière idée.
— Ah!
— Il voudrait pouvoir disposer de cette puis-
sance pendant un certain temps.
— Je ne voui comprends pas, dit M. Pat-
terson.
— Souffrez donc que je m'explique.
— Parlez '
— Supposons que vous êtes le colonel d'un
régiment.
— Bon !
— La reine trouve que vous ne gouvernez
pas bien les troupes placées sous vos ordres,
\
et elle vous donne un supérieur, c'est-à-dire
un général.
— Après ?
— Dorénavant c'est le'général qui commande
et c'est vous qui obéissez.
— Je comprends de moins en moins, dit
M. Patterson.
. -,Attendez, vous allez voir.
Et Shoklng poursuivit :
— Il a'donc pris fantaisie à l'homme gris de
se substituer à vous et de devenir, pour un
certain temps, le chef occulte de la Société
évangélique.
— Voilà qui est tout à fait impossible 1
— Et pourquoi cela ?
— Mais parce qu'on n'obéira jamais à
l'homme gris.
— Soit, mais on vous obéira, à vous.
— Oui, certes.
— Et pour que l'homme gris gouverne, il
suffit que vous lui obéissiez et transmettiez
les ordres qu'il vous donnera.
M. Patterson partit d'un éclatderjre,.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.45%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.45%.
- Collections numériques similaires Monnaies grecques Monnaies grecques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnGre"
- Auteurs similaires Monnaies grecques Monnaies grecques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnGre"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k47183661/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k47183661/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k47183661/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k47183661/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k47183661
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k47183661
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k47183661/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest