Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-10-30
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 octobre 1869 30 octobre 1869
Description : 1869/10/30 (A4,N1290). 1869/10/30 (A4,N1290).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47182925
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
-pour isoler le "navire et s'assurer de la personne de
l'affréteur. Ce dernier fut arrêté vers cinq heures, au
moment où il venait constater lui-même, au coin du
bassin, le résultat de l'investigation faite à bord du
navire.
Voici ce que dit à ce propos le Précurseur d'An-
Vavons annoncé hier l'arrestation, n'avait peut-être pas
le but que la rumeur publique lui prêtait, ou tout au.
moins que F. H... avait encore une autre pensée.
Ainsi nous avons entendu dire qu'une maison de
banque de Bruges devait avancer une soixantaine de
mille francs sur les connaissements des marchandises
fausses embarquées par F. H...
D'autre part le déchargement du navire et 1 ouver-
ture des caisses ont constaté que toutes les parties des
caisses chargées ne renfermaient absolumeut rien que
des déchets de toute nature.
Il paraît également que ce ne sont pas seulement
55;000 francs qui étaient assurés sur ces prétendues
marchandises, mais bien 120,000 francs.
L'instruction continue et de nombreux témoins sont
assignés devant M. le juge d'instruction. Au bassin on
s'occupe beaucoup de l'affaire, et on rappelle le sinis-
tre de deux autres navires, l' Intatigabl e et le Diamant,
où le nom de F. II. a déjà été mêlé, dans des circons-
tances qui se rapprochent plus ou moins de celles que
sembio dévoiler l'instruction actuelle.
Ce matin, vers dix heures, une légère embarcation à
voile, conduite par trois hommes inexpérimentés, a
été renversée par une brise de vent. Ces malheureux
seraient devenus victimes de leur imprudence si une
embarcation ne fût venue les recueillir.
On écrit d'Ulverston, le 19 octobre : Une explosion
s'est produite, ce matin, à la poudrerie de Blanckbeck,
qui est à six milles au nord de notre ville, et qui se
trouve sur les limites du Lancashire et du Yvestmore-
land. Les ouvriers s'étaient mis au travail à six heu-
res du matin ; mais heureusement, il ne s'en trouvait
que trois dans la partie du bâtiment où Ja catastrophe
est arrivée. Ils ont été mis en lambeaux. L'un d'eux
était marié et père de six enfants. On ne connaît pas,
les causes de ce malheur. Les dégâts sont, considérables
et q -iatri,, ouvriers se trouvent sans emploi. ( Times.)
• Un accident est arrivé dimanche matin, sur le che-
min de fer Hainaut-Flandres, entre les stations de I
Pommerœul et de Blaton. Deux convois de marchan-
dises,.venant en sens inverse, se sont rencontrés à
quelques minutes de la gare de Blaton. Les deux loco-
motives se sont heurtées avec violence et brisées l'une
1 contre l'autre. Les tenders et les premiers wagons de
chaque train ont été détruits.
La voie était encore obstruée au moment du passade
du train qui part de Mons à 7 heures 46 minutes au
matin. Les voyageurs qui se trouvaient dans ce train
'durent descendre de voiture et gagner à pied un con-
voi que " l'on avait fait venir de Basècles, et qui se
; trouvait à cent mètres de distance.
/ -Hier au soir, avant neuf beures, un train spécial des
courses de Kelso pour Edimbourg a rencontré un train
■ de charbon à la station de Niddry, à G milles d Edim-
bourg. Un grand nombre dé personnes ont été blessées
et il y a eu de fortes avaries. Le gardien du train de
charbon a été blessé grièvement. On ne croit pas qu'il
«nrvive. Sept wagons ont été brisés. (Globe.)
LE NOUVEAU TROPPMANN
Voiti qnelquss nouveaux détails à propos des assas-
~ sinats commis par Dessous-le-Moustier :
■ Les recherches faites dans les registres de l'état
civil de la commune de I-leinsch ont donné les ré-
sultats suivants :
Une fille, Marie Sourlemoutié, est née en 1837,
à Freylange, de Joseph Sourlcmoutié, journalier,
, et de Marguerite Gendt.
On ne trouve aucune trace de l'acte de nais-
sance de l'assassin de Hornu, ni de l'acte de ma-
riage de ses père et mère.
On suppose que ces Sous-le-Moustier étaient
des nomades qui étaient venus s'établir pour
quelque temps dans la commune Heinsch, alors
qu'ils étaient déjà mariés. Il est possible que l'as-
sassin des frères Thirion aura passé à Freylange
. une partie de son enfance et qu'ainsi il aura cru
qu'il y était né.
y Les seules nouvelles que nous ayons aujxmr-
d'hui de Dessous-le-Moustier, l'assassin des frères
Thirion, sont celles-ci : l'assassin paraît très-cal-
me; il prétend encore n'avoir point empoisonné
'sa femme. Quant à Hoyon, le vieux berger accusé
par Dessous-le-Moustier de complicité dans l'as-
sassinat des frères Thirion, il oppose toujours les
dénégations les plus énergiques aux allégations
de Dessous-le-Moustier, en affirmant que ce der-
nier le calomnie par esprit d'odieuse vengeance.
A Hornu, nons l'avons dit déjà, on croit encore
a l'innocence de Hoyon.
: Hier, dans le Hainaut, on lisait ceci : « S'il faut
en croire la Gazette de Mons et l'Organe, ce serait
- aux révélations de la femme Dessous-le-Moustier
que l'on devrait la découverte du crime. La fem-
me Dessous-le-Moustier n'a rien révélé du tout. »
On écrit d'Hornu qu'une tante de Dessous-le-
'Moustier a disparu il y a quelque temps.
On dit aussi que Hoyon, dont l'insolvabilité est
connue à Uornu, a fait remplacer, l'année der- I
nière, l'un de ses fils, désigné pour le service mi-
litaire.
LES INVITÉS DE SUEZ AU NILOMÈTRE
• On ménage, écrit-on du Caire à la Gazette de !
France, une grande surprise aux invités à l'inaugura-
tion du canal.
Il ne s'agit de rien moins que d'une excursion à
1}'1le d'Eléphantine, où est le monument du Nilomètre
des anciens Egyptiens.
,-j^ Ce monument n'a pas été visité depuis 1799.
: ^ La caravane des curieux sera nombreuse. Bon nom-
lire de hauts personnages' du pays, et beaucoup d'é-
trangers venus à Port-Saïd, s'empresseront de prafiter
d'une occaw)ià qui ne se rencontrera pas deux fois,
pour voir les gigantesques blocs calcaires qui forment
en cet endroit les rives du Nil.
Ce sera une promenade qui s'étendra presque jus-
qu'au tropique du Cancer, car c'est à Syene que l'on
irait.
'L'ile d'Eléphantine, en arabe Djeziret-El-Sag (île des
fleurs), est un véritable jardin des tropiques, riant,
fleuri, et d'une végétation qui égale celle des. Antilles.
Elle a 1,500 mètres de longueur sur 300 de largeur.
C'est là que se trouve le Nilomètre.
Mis à découvert lors de l'expédition française en
Egypte, le Nilomètre, dont l'existence remonte à plu-
sieurs centaines d'années avant Jésus-Christ, est encore
aujourd'hui en état suffisant de conservation pour lais-
ser voir les époques où ont été constatées les grandes
crues du fleuve.
Le monument du Nilomètre consiste dans un puits
construit en pierres de taille, sur les parois duquel sont
marquées, par des rainures d'un centimètre de profon-
deur, ayant des divisions égales à nos millimètres, les
coudées de la erue du Nil, comme aussi ses plus bas-
ses eaux.
Ce puits communique avec le fleuve. L eau croit ou
décroît, selon que s'élève ou s'abaisse le niveau du Nil.
Sur la rainure la plus élevée est inscrit le caractère
numérique grec lfL (24).
24 coudées! maximum de l'élévation des eaux du
Nil.
24 coudées peuvent égaler 12 mètres environ.
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI (1)
PROLOGUE
XIV
Un homme dangereux
A la vue de Raymond, la jeune femme se leva
droite, pâle, terrifiée, et croisa les bras sur sa poi- p
trine. « v
— Eléna!... balbutia Ra^pond, partagé entre p
la pitié et la crainte : r
— Vous! vous! fit Eléna. ' ' s
— Ne comptiez-vous pas me revoir?
— J'espérais qu'ils vous auraient tué. j
— Que dites-vous? 1
— Malheureux que vous êtes!...
— Mais vous ne m'aimez donc plus?... c
Eléna courut se jeter dans les bras de son \
amant. , 1
—'Si! Raymond, dit-elle d'un ton plein d'em-
portement, si r je t'aime plus que ma vie et plus g
que mon honneur... Mais j'avais fait un rêve,
VOÉS-tu ; ce que je cherchais, c'était un amour 1
honnête et loyal, dans lequel j'aurais reposé enfin
mon cœur si cruellement éprouvé... C'est toi que (
j'avais rencontré, et la première fois que je te vis, t
il me sembla que Dieu lui-même t'envoyait vers i
moi... Et maintenant, Raymond, maintenant...
tiens ! c' est h orrible !... , x
— Que crains-tu ?
— L'infamie, pour toi; _ t
— Mais nous fuirons; nous irons bien loin, dans 1
quelque pays inconnu où nous vivrons s~uls l'un l
à l'autre, sans que rien puisse jamais nous sépa-
rer. f
La jeune femme remua tristement la tète.
— Ah ! nous aurons beau fuir, répondit-elle ; (
le souvenir de cette nuit terrible nous poursuivra
partout. Pauvre Raymond, tu es un enfant, ils E
t'ont trompé, ils t'ont poussé au crime sans te don- <
ner le temps de te reconnaître, et désormais pour
nous il n'y aura plus ni repos, ni trève, ni bon-
heur possible. Ah! je sais cela, vois-tu! - :
— Toi!
— Il y a eu dans ma vie une heure fatale!...
l'heure où Richard me prit et m'enleva tout en-
fant à la vie heureuse et calme que je menais dans
mon pays.
— Le misérable !
— Oui, bien misérable en effet, car j'ignorais,
moi, ce que c'était que cet homme. Je m'étais en-
jdormie confiante en sa loyauté, et je ne me dou-
tais pas alors du sanglant réveil qui m'était ré-
servé.
— Que dis-tu?
— Après avoir été débauché, violent et voleur,
un jour il devint assassin.
— Lui!
— Bientôt je ne fus plus que la maîtresse d un j
condamné à mort. *
— Horreur'... k #
Eléna cacha sa tête frissonnante sur la poitrine
de Raymond. ?
Quand elle la releva, elle était livide. ^
— Comprends-tu, à présent, dit-elle, pourquoi
j'ai peur et pourquoi je tremble? C'est que, de
quelque côté que je me tourne, dans le passé
comme dans l'avenir, mon regard se heurte fata-
. lement à l'échafaud !
Raymond ne répondit pas, il était violemment
; ému; et peut'être déjà, à cette heure, l'épouvanta-
. ble action qu'il venait de commettre, lui apparais-
sait-elle dans toute son horreur !
Toutefois, il tenta de réagir contre cette émo-
tion et voulut chercher dans l'amour même de la
jeune femme l'oubli d'une situation dont il ne
, pouvait méconnaître le danger.
i, — L'échafaud! répéta-t-il avec un frisson; pour-
quoi, en un pareil moment, évoquer ce lugubre
fantôme ; qui donc saura jamais ce qui s'est passé
? cette nuit à bord de l'Alexandre? Demain, il ne
- restera plus trace du crime commis, et le navire
nous appartiendra, et mous nous en partagerons le
5 riche butin.
— Et si l'on te trahit cependant? si l'on vous
dénonce à la justice? .
— Qui cela? ne soirimfes-nous pas tous com-
, (1) Voir les numéros à Partir du 17 octobre. 1
plices? est-ce Bellégou, Andrezet, Lagardère, qui
oserait parler...?
— Tu oublies quelqu'un?
— Richard ! a
— Il te hait. gl
— Mais pour nous perdre, il faudrait qu'il se ei
perdit lui-même. 91
— Et tu crois qu'il hésitera?
Raymond allait répondre, quand il sentit une et
main s'appuyer sur son épaule.
Il se retourna et aperçut Marsaud.
— Eléna a raison ! dit ce dernier en fronçant les u
sourcils, et s'il y a un danger pour nous, c'est là u
qu'il est. ' -si
— Tu partages donc ses craintes, toi aussi ! fit é
Raymond.
— Gording a déployé trop d'acharnement dans ®
la lutte de cette nuit pour ne pas être lâche à la ^
première occasion. J'ai la conviction qu'il nous f
trahira. t
— Mais alors..? commença Raymond. c
— Alors il faut prendre ses précautions, et j'y r
ai pensé. r
— Comment ? ,
— Oh ! ce n'est pas sans danger, parce que l'a- t
nimal est méfiant et qu'il va se tenir sur ses gar- j
des. Mais il vaut mieux tuer le diable que d'at-
tendre qu'il nous tue, et je crois avoir trouvé le i
moyen. 1
— Lequel est-il ! '
— Je te l'expliquerai plus tard ; seulement, d'i- (
ci-là, il faut qu'Eléna nous prête son aide. '{
— Elle ! mais elle n'y consentira jamais. ;
— Il faut pourtant qu'elle y consente: i
— Hein !
I Marsaud haussa les épaules.
— Niais ! fit-il avec ironie, n'allons-nous pas,
pour une femme, compromettre l'existénce de dix ;
hommes? Je te dis qu'il faut qu'elle consente à fa-
voriser nos plans. Et si elle refusait...
— Que ferais-tu ?
Une ombre sinistre passa sur le front de Mar-
saud. -
— En voilà assez, dit-il brusquement; tu n t es
pas en ce moment dans une situation d'esprit fa-
vorable; il serait imprudent peut-être de4 pousser
plus loin l'entretien; mais demain, après le déjeu-
ner, je t'attendrai dans ma chambre et nous eau-'
serons.
Sur ces mots, Marsaud s'éloigna, laissant le
jeune pilotin interdit, troublé, en proie à une _
lourde"inquiétude mêlée de colère!...
Quelques jours se passèrent à la suite de cette
conversation, sans qu'aucun -incident nouveau ne
vînt troubler l'harmonie apparente qui régnait à
bord.
On eut d'ailleurs, pendant vingt-quatre heures,
à essuyer un coup de vent qui mit un moment la
vie de tous en péril, et ce danger ne contribua pas
peu do apaiser tous les dissentiments.
On jeta quelques marchandises ' à la mer, et
Gording, qui n'oubliait rien, profita de la circons-
tance pour y pousser également le matelot Le-
moine, que l'on avait épargné la nuit du crime !
Gording-était le seul peut-être dont l'esprit
n'eût pas retrouvé encore son calme habituel.
La vue de Raymond suffisait à exalter son irri-
tation, et plusieurs fois on l'avait arrêté au mo-
ment où il tirait son couteau de sa poche, comme
pour en frapper le pilotin..
Décidément cet homme était dangereux, et il
fallait en finir.
Un matin, donc, Marsaud fit appeler le pilotin
dans sa chambre, et d'un ton impérieux et bref :
— Raymond, lui dit-il, je t'ai fait appeler pour
savoir si Elena: consent enfin à ce que j'exige
d'elle. Lui en as-tu parlé?
— Je lui en ai parlé.
— Et qu'a-t-ene répondue
— Elle est prête.
— A la bonne heure ! Î !
— Seulement il y a une condition.
— Laquelle?
— C'est qu'elle sera seule, libre, et que ^nul
n'aura, à bord, le soupçon du concours qu'elle
consent à nous prêter.
— C'est entendu.
— Alors, ce sera pour ce soir? demanda Ray-
mond.
— Pour ce soir, soit 1 répondit Marsaud.
Le soir, voici l'étrange scène qui se passa à
bord de l'Alexandre. • -
PIERRE ZACCONE.
- (la suite a demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
ALIMENTATION.
Salaison du beurre. — Les méthodes employées pour
conserver le .beurre varient suivant les contrees; dans
les pays chauds, on le fait fondre sur un feu doux en
ayant soin d'enlever les écumes à mesure qu elles se
forment. Pour le réfroidir on plonges les vases dans une
eau courante ou de l'eau fraîche. Préparé de cette fa-
çon,'il résiste parfaitement à l'action de l'air et. se con-
serve'pendant deux ans. *
En Angleterre, on emploie assez généralement le sys-
tème du docteur Andersen, qui se pratique comme suit:
On prend une partie de sucre et deux parties du meil-
leur gros sel; on réduit ces substances en poudre fine,
on les mélange ensemble bien intimement, puis on prend
soixante grammes pour chaque kilogr. de beurre, on
l'incorpore dans la masse et on le met dans le vase
préparé, en ayant soin de le pétrir bien ferme, de ma-
nière qu'il ne reste aucun vide; ensuite on le recouvre
d'un linge fin, propre, sec, coupé sur le diamètre inté-
rieur du vase, et d'un second, trempé dans le beurre
fondu. Le docteur Anderson n'admet aucune sorte de
sanmu.re : pour fermer tout passage à l'air, il coule
du beurre fondu le long des joints de chaque douve.
« Le beurre salé, dit-il, peut ainsi se garder plusieurs
années, il supporte les voyages de long cours, mais un
mois est nécessaire pour donner à sa préparation le
temps de pénétrer les moindres parties de la masse.
Le beurre ainsi préparé est moelleux, sans grand goût
, de sel et d'une fort belle couleur, a
Le beurre que l'en sale au printemps pour la vente:
d'été, et en automne pour la provision, doit subir cette
opération lorsqu'il est encore froid. Si on ne le fabrique-
pas chez soi et qu'on soit obliger de l'acheter, il faut,
a son arirvée le laver avec soin, puis on le partage par
gâteaux, que l'on étend et que l'on roule tour à tour
en les saupoudrant de sel bien sec, à raison de soixante
grammes par kilogramme de beurre. '
Les pots de grès sout préférable aux tinettes et barils ;
en bois pour conserver le beurre. Avant de s'en. servir.
on les lave à plusieurs reprises à l'eau bouillante, dans
laquelle on fait dissoudre un peu de sel. Lorsque
le beurre est salé, on place au, fond du pot de la tinette
un verre de cognac ou quelques feuilles de laurier, puis
une couche de beurre que l'on foule par couches
successives jusqu'à cinq centimètres au bord du vase.
Lorsque le beurre doit être transporté de suite, on
égalise la surface du beurre et on la recouvre d'une
couche de sel de 2 à 3 centimètres d'épaisseur. Si-, ce
qui est plus avantageux pour sa conservation, il n'est,
pas nécessaire qu'il quitte de suite la ferme, on couvre"1,
la masse du beurre de saumure ou solution de sel dans
une eau très- pure; au bout de cinq à huit jours on dé-
cante (enlève) la saumure, on presse et on foule de'
nouveau le beurre qui a diminué de volume, puis on:'
remplit le vase avec une forte saumure.
Lorsqu'on veut transporter le beurre salé on décantai
la saumure et on y substitue une couche de gros sel
teru entre deux linge secs. Arrivés à sa destination, on
rétabli la saumure.
Lorsque le beurre est enfermé dans des tonneaur,
il prend un petit goût rance/qu'on peut prévenir en
ayant la précaution d'expulser l'acide propre au bois"
neuf; pour cela, on les remplit à différentes reprises.
d'eau bouillante qu'on y laisse-refroidir, on frotte en-
suite intérieurement les tonneaux avec du sel marin, '
et lorsqu'ils sont parfaitement secs, on coule intérieu-
rement un peu de beurre fondu dans la rainure des
douves, da manière à rendre la surface parfaitement
unie. (Journal d'agriculture progressive.)
UN CONSEIL PAR JOUR
Il n'est pas sot, ce Scapin de Molière qui pré-
tend qu'en rentrant chez soi il faut promener son,
esprit sur tous les fâcheux accidents qui peuvent
être arrivés pendant l'absence. ;
Si rien de fâcheux ne s:est produit, on en res-*
pire mieux; si, au contraire, le malheur est entré
dans la maison, on l'envisage avec moins de sur-
prise et d'effroi.
HENRI D'ALLEBER.
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Les Drames à toute vapeur, par Debaxa & *
* * * *
1 ~ Typographie JANNIN, quai voltaire,
l'affréteur. Ce dernier fut arrêté vers cinq heures, au
moment où il venait constater lui-même, au coin du
bassin, le résultat de l'investigation faite à bord du
navire.
Voici ce que dit à ce propos le Précurseur d'An-
Vavons annoncé hier l'arrestation, n'avait peut-être pas
le but que la rumeur publique lui prêtait, ou tout au.
moins que F. H... avait encore une autre pensée.
Ainsi nous avons entendu dire qu'une maison de
banque de Bruges devait avancer une soixantaine de
mille francs sur les connaissements des marchandises
fausses embarquées par F. H...
D'autre part le déchargement du navire et 1 ouver-
ture des caisses ont constaté que toutes les parties des
caisses chargées ne renfermaient absolumeut rien que
des déchets de toute nature.
Il paraît également que ce ne sont pas seulement
55;000 francs qui étaient assurés sur ces prétendues
marchandises, mais bien 120,000 francs.
L'instruction continue et de nombreux témoins sont
assignés devant M. le juge d'instruction. Au bassin on
s'occupe beaucoup de l'affaire, et on rappelle le sinis-
tre de deux autres navires, l' Intatigabl e et le Diamant,
où le nom de F. II. a déjà été mêlé, dans des circons-
tances qui se rapprochent plus ou moins de celles que
sembio dévoiler l'instruction actuelle.
Ce matin, vers dix heures, une légère embarcation à
voile, conduite par trois hommes inexpérimentés, a
été renversée par une brise de vent. Ces malheureux
seraient devenus victimes de leur imprudence si une
embarcation ne fût venue les recueillir.
On écrit d'Ulverston, le 19 octobre : Une explosion
s'est produite, ce matin, à la poudrerie de Blanckbeck,
qui est à six milles au nord de notre ville, et qui se
trouve sur les limites du Lancashire et du Yvestmore-
land. Les ouvriers s'étaient mis au travail à six heu-
res du matin ; mais heureusement, il ne s'en trouvait
que trois dans la partie du bâtiment où Ja catastrophe
est arrivée. Ils ont été mis en lambeaux. L'un d'eux
était marié et père de six enfants. On ne connaît pas,
les causes de ce malheur. Les dégâts sont, considérables
et q -iatri,, ouvriers se trouvent sans emploi. ( Times.)
• Un accident est arrivé dimanche matin, sur le che-
min de fer Hainaut-Flandres, entre les stations de I
Pommerœul et de Blaton. Deux convois de marchan-
dises,.venant en sens inverse, se sont rencontrés à
quelques minutes de la gare de Blaton. Les deux loco-
motives se sont heurtées avec violence et brisées l'une
1 contre l'autre. Les tenders et les premiers wagons de
chaque train ont été détruits.
La voie était encore obstruée au moment du passade
du train qui part de Mons à 7 heures 46 minutes au
matin. Les voyageurs qui se trouvaient dans ce train
'durent descendre de voiture et gagner à pied un con-
voi que " l'on avait fait venir de Basècles, et qui se
; trouvait à cent mètres de distance.
/ -Hier au soir, avant neuf beures, un train spécial des
courses de Kelso pour Edimbourg a rencontré un train
■ de charbon à la station de Niddry, à G milles d Edim-
bourg. Un grand nombre dé personnes ont été blessées
et il y a eu de fortes avaries. Le gardien du train de
charbon a été blessé grièvement. On ne croit pas qu'il
«nrvive. Sept wagons ont été brisés. (Globe.)
LE NOUVEAU TROPPMANN
Voiti qnelquss nouveaux détails à propos des assas-
~ sinats commis par Dessous-le-Moustier :
■ Les recherches faites dans les registres de l'état
civil de la commune de I-leinsch ont donné les ré-
sultats suivants :
Une fille, Marie Sourlemoutié, est née en 1837,
à Freylange, de Joseph Sourlcmoutié, journalier,
, et de Marguerite Gendt.
On ne trouve aucune trace de l'acte de nais-
sance de l'assassin de Hornu, ni de l'acte de ma-
riage de ses père et mère.
On suppose que ces Sous-le-Moustier étaient
des nomades qui étaient venus s'établir pour
quelque temps dans la commune Heinsch, alors
qu'ils étaient déjà mariés. Il est possible que l'as-
sassin des frères Thirion aura passé à Freylange
. une partie de son enfance et qu'ainsi il aura cru
qu'il y était né.
y Les seules nouvelles que nous ayons aujxmr-
d'hui de Dessous-le-Moustier, l'assassin des frères
Thirion, sont celles-ci : l'assassin paraît très-cal-
me; il prétend encore n'avoir point empoisonné
'sa femme. Quant à Hoyon, le vieux berger accusé
par Dessous-le-Moustier de complicité dans l'as-
sassinat des frères Thirion, il oppose toujours les
dénégations les plus énergiques aux allégations
de Dessous-le-Moustier, en affirmant que ce der-
nier le calomnie par esprit d'odieuse vengeance.
A Hornu, nons l'avons dit déjà, on croit encore
a l'innocence de Hoyon.
: Hier, dans le Hainaut, on lisait ceci : « S'il faut
en croire la Gazette de Mons et l'Organe, ce serait
- aux révélations de la femme Dessous-le-Moustier
que l'on devrait la découverte du crime. La fem-
me Dessous-le-Moustier n'a rien révélé du tout. »
On écrit d'Hornu qu'une tante de Dessous-le-
'Moustier a disparu il y a quelque temps.
On dit aussi que Hoyon, dont l'insolvabilité est
connue à Uornu, a fait remplacer, l'année der- I
nière, l'un de ses fils, désigné pour le service mi-
litaire.
LES INVITÉS DE SUEZ AU NILOMÈTRE
• On ménage, écrit-on du Caire à la Gazette de !
France, une grande surprise aux invités à l'inaugura-
tion du canal.
Il ne s'agit de rien moins que d'une excursion à
1}'1le d'Eléphantine, où est le monument du Nilomètre
des anciens Egyptiens.
,-j^ Ce monument n'a pas été visité depuis 1799.
: ^ La caravane des curieux sera nombreuse. Bon nom-
lire de hauts personnages' du pays, et beaucoup d'é-
trangers venus à Port-Saïd, s'empresseront de prafiter
d'une occaw)ià qui ne se rencontrera pas deux fois,
pour voir les gigantesques blocs calcaires qui forment
en cet endroit les rives du Nil.
Ce sera une promenade qui s'étendra presque jus-
qu'au tropique du Cancer, car c'est à Syene que l'on
irait.
'L'ile d'Eléphantine, en arabe Djeziret-El-Sag (île des
fleurs), est un véritable jardin des tropiques, riant,
fleuri, et d'une végétation qui égale celle des. Antilles.
Elle a 1,500 mètres de longueur sur 300 de largeur.
C'est là que se trouve le Nilomètre.
Mis à découvert lors de l'expédition française en
Egypte, le Nilomètre, dont l'existence remonte à plu-
sieurs centaines d'années avant Jésus-Christ, est encore
aujourd'hui en état suffisant de conservation pour lais-
ser voir les époques où ont été constatées les grandes
crues du fleuve.
Le monument du Nilomètre consiste dans un puits
construit en pierres de taille, sur les parois duquel sont
marquées, par des rainures d'un centimètre de profon-
deur, ayant des divisions égales à nos millimètres, les
coudées de la erue du Nil, comme aussi ses plus bas-
ses eaux.
Ce puits communique avec le fleuve. L eau croit ou
décroît, selon que s'élève ou s'abaisse le niveau du Nil.
Sur la rainure la plus élevée est inscrit le caractère
numérique grec lfL (24).
24 coudées! maximum de l'élévation des eaux du
Nil.
24 coudées peuvent égaler 12 mètres environ.
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI (1)
PROLOGUE
XIV
Un homme dangereux
A la vue de Raymond, la jeune femme se leva
droite, pâle, terrifiée, et croisa les bras sur sa poi- p
trine. « v
— Eléna!... balbutia Ra^pond, partagé entre p
la pitié et la crainte : r
— Vous! vous! fit Eléna. ' ' s
— Ne comptiez-vous pas me revoir?
— J'espérais qu'ils vous auraient tué. j
— Que dites-vous? 1
— Malheureux que vous êtes!...
— Mais vous ne m'aimez donc plus?... c
Eléna courut se jeter dans les bras de son \
amant. , 1
—'Si! Raymond, dit-elle d'un ton plein d'em-
portement, si r je t'aime plus que ma vie et plus g
que mon honneur... Mais j'avais fait un rêve,
VOÉS-tu ; ce que je cherchais, c'était un amour 1
honnête et loyal, dans lequel j'aurais reposé enfin
mon cœur si cruellement éprouvé... C'est toi que (
j'avais rencontré, et la première fois que je te vis, t
il me sembla que Dieu lui-même t'envoyait vers i
moi... Et maintenant, Raymond, maintenant...
tiens ! c' est h orrible !... , x
— Que crains-tu ?
— L'infamie, pour toi; _ t
— Mais nous fuirons; nous irons bien loin, dans 1
quelque pays inconnu où nous vivrons s~uls l'un l
à l'autre, sans que rien puisse jamais nous sépa-
rer. f
La jeune femme remua tristement la tète.
— Ah ! nous aurons beau fuir, répondit-elle ; (
le souvenir de cette nuit terrible nous poursuivra
partout. Pauvre Raymond, tu es un enfant, ils E
t'ont trompé, ils t'ont poussé au crime sans te don- <
ner le temps de te reconnaître, et désormais pour
nous il n'y aura plus ni repos, ni trève, ni bon-
heur possible. Ah! je sais cela, vois-tu! - :
— Toi!
— Il y a eu dans ma vie une heure fatale!...
l'heure où Richard me prit et m'enleva tout en-
fant à la vie heureuse et calme que je menais dans
mon pays.
— Le misérable !
— Oui, bien misérable en effet, car j'ignorais,
moi, ce que c'était que cet homme. Je m'étais en-
jdormie confiante en sa loyauté, et je ne me dou-
tais pas alors du sanglant réveil qui m'était ré-
servé.
— Que dis-tu?
— Après avoir été débauché, violent et voleur,
un jour il devint assassin.
— Lui!
— Bientôt je ne fus plus que la maîtresse d un j
condamné à mort. *
— Horreur'... k #
Eléna cacha sa tête frissonnante sur la poitrine
de Raymond. ?
Quand elle la releva, elle était livide. ^
— Comprends-tu, à présent, dit-elle, pourquoi
j'ai peur et pourquoi je tremble? C'est que, de
quelque côté que je me tourne, dans le passé
comme dans l'avenir, mon regard se heurte fata-
. lement à l'échafaud !
Raymond ne répondit pas, il était violemment
; ému; et peut'être déjà, à cette heure, l'épouvanta-
. ble action qu'il venait de commettre, lui apparais-
sait-elle dans toute son horreur !
Toutefois, il tenta de réagir contre cette émo-
tion et voulut chercher dans l'amour même de la
jeune femme l'oubli d'une situation dont il ne
, pouvait méconnaître le danger.
i, — L'échafaud! répéta-t-il avec un frisson; pour-
quoi, en un pareil moment, évoquer ce lugubre
fantôme ; qui donc saura jamais ce qui s'est passé
? cette nuit à bord de l'Alexandre? Demain, il ne
- restera plus trace du crime commis, et le navire
nous appartiendra, et mous nous en partagerons le
5 riche butin.
— Et si l'on te trahit cependant? si l'on vous
dénonce à la justice? .
— Qui cela? ne soirimfes-nous pas tous com-
, (1) Voir les numéros à Partir du 17 octobre. 1
plices? est-ce Bellégou, Andrezet, Lagardère, qui
oserait parler...?
— Tu oublies quelqu'un?
— Richard ! a
— Il te hait. gl
— Mais pour nous perdre, il faudrait qu'il se ei
perdit lui-même. 91
— Et tu crois qu'il hésitera?
Raymond allait répondre, quand il sentit une et
main s'appuyer sur son épaule.
Il se retourna et aperçut Marsaud.
— Eléna a raison ! dit ce dernier en fronçant les u
sourcils, et s'il y a un danger pour nous, c'est là u
qu'il est. ' -si
— Tu partages donc ses craintes, toi aussi ! fit é
Raymond.
— Gording a déployé trop d'acharnement dans ®
la lutte de cette nuit pour ne pas être lâche à la ^
première occasion. J'ai la conviction qu'il nous f
trahira. t
— Mais alors..? commença Raymond. c
— Alors il faut prendre ses précautions, et j'y r
ai pensé. r
— Comment ? ,
— Oh ! ce n'est pas sans danger, parce que l'a- t
nimal est méfiant et qu'il va se tenir sur ses gar- j
des. Mais il vaut mieux tuer le diable que d'at-
tendre qu'il nous tue, et je crois avoir trouvé le i
moyen. 1
— Lequel est-il ! '
— Je te l'expliquerai plus tard ; seulement, d'i- (
ci-là, il faut qu'Eléna nous prête son aide. '{
— Elle ! mais elle n'y consentira jamais. ;
— Il faut pourtant qu'elle y consente: i
— Hein !
I Marsaud haussa les épaules.
— Niais ! fit-il avec ironie, n'allons-nous pas,
pour une femme, compromettre l'existénce de dix ;
hommes? Je te dis qu'il faut qu'elle consente à fa-
voriser nos plans. Et si elle refusait...
— Que ferais-tu ?
Une ombre sinistre passa sur le front de Mar-
saud. -
— En voilà assez, dit-il brusquement; tu n t es
pas en ce moment dans une situation d'esprit fa-
vorable; il serait imprudent peut-être de4 pousser
plus loin l'entretien; mais demain, après le déjeu-
ner, je t'attendrai dans ma chambre et nous eau-'
serons.
Sur ces mots, Marsaud s'éloigna, laissant le
jeune pilotin interdit, troublé, en proie à une _
lourde"inquiétude mêlée de colère!...
Quelques jours se passèrent à la suite de cette
conversation, sans qu'aucun -incident nouveau ne
vînt troubler l'harmonie apparente qui régnait à
bord.
On eut d'ailleurs, pendant vingt-quatre heures,
à essuyer un coup de vent qui mit un moment la
vie de tous en péril, et ce danger ne contribua pas
peu do apaiser tous les dissentiments.
On jeta quelques marchandises ' à la mer, et
Gording, qui n'oubliait rien, profita de la circons-
tance pour y pousser également le matelot Le-
moine, que l'on avait épargné la nuit du crime !
Gording-était le seul peut-être dont l'esprit
n'eût pas retrouvé encore son calme habituel.
La vue de Raymond suffisait à exalter son irri-
tation, et plusieurs fois on l'avait arrêté au mo-
ment où il tirait son couteau de sa poche, comme
pour en frapper le pilotin..
Décidément cet homme était dangereux, et il
fallait en finir.
Un matin, donc, Marsaud fit appeler le pilotin
dans sa chambre, et d'un ton impérieux et bref :
— Raymond, lui dit-il, je t'ai fait appeler pour
savoir si Elena: consent enfin à ce que j'exige
d'elle. Lui en as-tu parlé?
— Je lui en ai parlé.
— Et qu'a-t-ene répondue
— Elle est prête.
— A la bonne heure ! Î !
— Seulement il y a une condition.
— Laquelle?
— C'est qu'elle sera seule, libre, et que ^nul
n'aura, à bord, le soupçon du concours qu'elle
consent à nous prêter.
— C'est entendu.
— Alors, ce sera pour ce soir? demanda Ray-
mond.
— Pour ce soir, soit 1 répondit Marsaud.
Le soir, voici l'étrange scène qui se passa à
bord de l'Alexandre. • -
PIERRE ZACCONE.
- (la suite a demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
ALIMENTATION.
Salaison du beurre. — Les méthodes employées pour
conserver le .beurre varient suivant les contrees; dans
les pays chauds, on le fait fondre sur un feu doux en
ayant soin d'enlever les écumes à mesure qu elles se
forment. Pour le réfroidir on plonges les vases dans une
eau courante ou de l'eau fraîche. Préparé de cette fa-
çon,'il résiste parfaitement à l'action de l'air et. se con-
serve'pendant deux ans. *
En Angleterre, on emploie assez généralement le sys-
tème du docteur Andersen, qui se pratique comme suit:
On prend une partie de sucre et deux parties du meil-
leur gros sel; on réduit ces substances en poudre fine,
on les mélange ensemble bien intimement, puis on prend
soixante grammes pour chaque kilogr. de beurre, on
l'incorpore dans la masse et on le met dans le vase
préparé, en ayant soin de le pétrir bien ferme, de ma-
nière qu'il ne reste aucun vide; ensuite on le recouvre
d'un linge fin, propre, sec, coupé sur le diamètre inté-
rieur du vase, et d'un second, trempé dans le beurre
fondu. Le docteur Anderson n'admet aucune sorte de
sanmu.re : pour fermer tout passage à l'air, il coule
du beurre fondu le long des joints de chaque douve.
« Le beurre salé, dit-il, peut ainsi se garder plusieurs
années, il supporte les voyages de long cours, mais un
mois est nécessaire pour donner à sa préparation le
temps de pénétrer les moindres parties de la masse.
Le beurre ainsi préparé est moelleux, sans grand goût
, de sel et d'une fort belle couleur, a
Le beurre que l'en sale au printemps pour la vente:
d'été, et en automne pour la provision, doit subir cette
opération lorsqu'il est encore froid. Si on ne le fabrique-
pas chez soi et qu'on soit obliger de l'acheter, il faut,
a son arirvée le laver avec soin, puis on le partage par
gâteaux, que l'on étend et que l'on roule tour à tour
en les saupoudrant de sel bien sec, à raison de soixante
grammes par kilogramme de beurre. '
Les pots de grès sout préférable aux tinettes et barils ;
en bois pour conserver le beurre. Avant de s'en. servir.
on les lave à plusieurs reprises à l'eau bouillante, dans
laquelle on fait dissoudre un peu de sel. Lorsque
le beurre est salé, on place au, fond du pot de la tinette
un verre de cognac ou quelques feuilles de laurier, puis
une couche de beurre que l'on foule par couches
successives jusqu'à cinq centimètres au bord du vase.
Lorsque le beurre doit être transporté de suite, on
égalise la surface du beurre et on la recouvre d'une
couche de sel de 2 à 3 centimètres d'épaisseur. Si-, ce
qui est plus avantageux pour sa conservation, il n'est,
pas nécessaire qu'il quitte de suite la ferme, on couvre"1,
la masse du beurre de saumure ou solution de sel dans
une eau très- pure; au bout de cinq à huit jours on dé-
cante (enlève) la saumure, on presse et on foule de'
nouveau le beurre qui a diminué de volume, puis on:'
remplit le vase avec une forte saumure.
Lorsqu'on veut transporter le beurre salé on décantai
la saumure et on y substitue une couche de gros sel
teru entre deux linge secs. Arrivés à sa destination, on
rétabli la saumure.
Lorsque le beurre est enfermé dans des tonneaur,
il prend un petit goût rance/qu'on peut prévenir en
ayant la précaution d'expulser l'acide propre au bois"
neuf; pour cela, on les remplit à différentes reprises.
d'eau bouillante qu'on y laisse-refroidir, on frotte en-
suite intérieurement les tonneaux avec du sel marin, '
et lorsqu'ils sont parfaitement secs, on coule intérieu-
rement un peu de beurre fondu dans la rainure des
douves, da manière à rendre la surface parfaitement
unie. (Journal d'agriculture progressive.)
UN CONSEIL PAR JOUR
Il n'est pas sot, ce Scapin de Molière qui pré-
tend qu'en rentrant chez soi il faut promener son,
esprit sur tous les fâcheux accidents qui peuvent
être arrivés pendant l'absence. ;
Si rien de fâcheux ne s:est produit, on en res-*
pire mieux; si, au contraire, le malheur est entré
dans la maison, on l'envisage avec moins de sur-
prise et d'effroi.
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