Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-06-26
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 juin 1868 26 juin 1868
Description : 1868/06/26 (A3,N799). 1868/06/26 (A3,N799).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47178013
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
Tous ItsjDurn«.Iux ont raconté il y a quelques
jours que M. de Nieuxverlterke, pendant son
excursion en Espagne, avait été arrêté par quel-
ques individus de la guardia (gendarmerie), dé-
guisés en brigands.
A son retour à Paris, et en apprenant cette
nouvelle, M. do Nieuwerkerlte fut justement
étonné. Aussi vieiii.-il d'écrire une lettre au cé-
lèbre peintre l\!a¡lrazo pour démentir tousses
bruits absurdes de brigandage et d'arrestation.
On lit dans VEvénement :
« AURÍ':LIEN P-choi.i, vient de recevoir la bé-
nédiction ntlptiae, il y a une demi-heure.
» Au moment où le ministre officiant étendait
les mains sur let tèto des fiancés, un_ pa¡;i:Jon
s'est envola à côt i des époux agenouillés et s'est
•élevé vers le haut de la coupole.
», Les portes seuh .. ' les poët.es aimés des
dieux ! ont de ces bonheurs... de ces privautés
,tn\tholugiquest..
Nai- le temps nous manque.
« Los témoins dû marié étaient MM. le mar-
quis Philippe dr> Mapsa-et A natale de La Forge.
Les demoiselles d honneur de miss- Perkins,
feux charmantes jeunes personnes de la Trinité
i;,glaise, Mlles Ag stini.
x Parmi les nombreux invités, appartenant
presque tous au monde des lettres, nous ne
nommerons, faute d espace, que MM. Alphonse
Hoyer, Arsène Houssaye et. son fils, Xavier Au-
hriet, A!bérin Second, A. GaifTc, An,,cl de Mi-
Tan (la, Frë'éric Gilbert., ete., etc.
» A] l'ès la c rémonie. les plus infimes sont
•illés déjeuner avec les noùvaaux mariés, à i'hô-
tel du Louvre.
* A deux heures, M. et Mme Aurélien Scholl
partiront pour la Suisse. »
En ce moment, l'Algérie est - en pleine récolte-^
.Sous doux ou trois jours, la halle de Paris aura du'
blé d'Afrique de 1868.
MardI, dans la soirée, au moment oil la pluie
tombait, avec le plus de violence, une femme de
-cinquante ans s'est précipitée dans la Seine, en aval
da pont d'Asn;ères, il Clichy. Un marchand d'arti-
•!"s df'p'''c]ic, le sieur Bernard, vola à son secours et
■parvint'"* la sauver. C'est la misère et 11 maladie
Ljui poussaient cette malheureuse femme au sui-
" îide.
. i','ost aujourd'hui jeudi 25 que commence dans
3e Vo eur, journal populaire illustré, à 10 centi-
mes le numéro de 16 pages, le roman à sensa-
lion de Charles Monselet, la Franc-Maçonnerie
.,les femmes, auquel la brillante imagination de
i'écrivain., «ervie par une rare habileté de style,
ptomet un éclatant succès. 1
' L"s farines de commerce en baisse à 79 25; les
faillies de consommation calmes de 'tt-t 85 le ?ac'
je ! 59 kîl., oc troi non compris.
R...
DEPARTEMENTS ET COLONIES
Cornue nous l'avons dit plus'haut, l'Empereur
a quitté Paris hier à 3 heures, se rendant au
camp de Chillon.
A son arrivée à Mourmelon, à sept heures, Sa
Majesté a été reçue par le général de Failly,
commandant en chef, à la tête de son état ma-
jor. '
L'Empereur- est modé à cheval et s'est rendu
" au quartier impérial en traversant la double
haie dî-s troupes formées sur son passage et au
miiir'u des acclamations enthousiastes de l'ar-
mée. •
A i'uudu-'nce ,ln 8 juin, assises de Blidah, quatre
Á.!':)!w:; compàraiîs-nt devant la Cour. Ils sont ac-
cusés d'avoir assassiné un marabout, El-Madani-
ben Ahmed. A toutes les charges, résultant contre
[ eux de l'information, ils n'opposent que des déné-
gations. Les témoins qu'i s ont invoqués pour éta-
blir des alibis, ont disparu eu n'ont. jamais .existé.
Les femmes autres que Kadidja, femme de El-Khe-
missi, n'ont pu être retrouvées.
- Lorsque la femme de El-Khemissi paraît dans la
salle, dit le Tell, un frémissement de pitié parcourt :
l'auditoire. *
Kadidja est encore enfant; sa figure, pâle et fati-
guée, est pénible à voir. Elle ignore son âge, mais
il est permis de supposer qu'elle n'a pas plus de
dix à onze ans; sa voix est faible et presque inin- _
telligible. En comparant la complexion délicate do
cette jeune femme avec la corpulence, et l'aspect
farouche de son mari, on se sent disposé à maudire
des mœurs et une législation qui consacrent des
alliances aussi monstrueuses.
M. le président lui demande si c'est de son plein
.gré qu'eHe est devenue la femme de EI-Khemissi.
R. — C'est mon père qui m'a donnée à lui. '
i), — Comment! sans vous consulter?
IL -- Oui.
M. le président. — Telles sont les mœufs arabes!
On jette un enfant dans les bras d'un homme, sans
se préoccuper de l'impossibilité physique de ces
unions monstrueuses, que l'imagination se refuse à
croire possibles. Le mariage est, chez les Arabes, '
un ignoble marché. La femme, chez eux, s'achète
comme les boeufs et les moutons. L'heure de la
rédemption sonnera-t-elle jamais pour ces ètres dé-
grades?
Troie des accusés ont été condamnés à mort ;
Ei-Khejnissi a été condamné 'aux travaux forcés à
perpétuité.
Le Courrier dte Centre nous donne ce matin de
nouveaux détails sur l'assassinat de Limoges.
C'est dans la matinée du 22 que furent découverts
les premiers débris du cadavre. Le bras droit avait
une chair blanche et ferme; la main offrait cette
particularité que le pouce portait la trace récente
d'un panaris, et que, sur la paume, se trouvaient
deux ou trois callosités comme celles que produit
L maniement continuel d'un outil. Or, on savait
qu'un soldat, cordonnier au 25c de ligne, n'ttait
pas rentré depuis deux jours à la caserne, et les
callosités pouvaient provenir de l'usage journalier
du trànchet. On ne douta plus lorsqu'un soldat du
25e reconnut la main de son camarade à la cicatrice
du panaris.
Ce n'était pas tout : on crut voir des taches de
sang répandues le long de l'avenue du Crucifix et
l'avenue du Champ-de-Juillet ; elles cessaient tout
près du quartier où sont reléguées les maisons de
tolérance. On fouilla ces maisons de fond en com-
ble. Rien.
• Mais le troisième jour, le cordonnier rentrait au
quartier,
On se retrouvait en face dj l'inconnu,
Hier soir, près de Corgnac, on trouva de nou-
veaux lambeaux de chair enveloppés dans un tor-
r-hon. Ce matin, on a découvert le bras gauche et
les intestins. Les médecins ont pu reconstituer, à
l'aide de ces morceaux divers, la poitrine d'un
jeune homme vigoureux.
Les chairs sont tardées, déchiquetée;.; les os
sont presque*mis à nu; on voit que les meurtriers
se sont acharnés sur le cadavre avec une sortît de
fureur sauvage.
Comment le bras n'a-t.il pas été vu hier ? Au-
rait-il été porté dans la nuit sur cette route passa- J
gère ? Le découpage a-t-Il eu lieu peu à peu ? — La j
justice continue ses recherches. |
Un terrible incendie, occasionné par la foudre, a
éclaté à Argenton, dans la nuit du 19 au 20 juin,
dit le Moniteur cl.: l'Indre, et a détruit la maison et
les magasins du sieur Malot, limonadier et mar-
chand de vin en gros.
Deux cent huit hectolitres de vin, quatre-vingt-
six hectolitres d'eau-de-vie, et dix-neuf hectolitres
de liqueurs ont été consumés, moins quelques hec-
tolitr.'s de vin et deux cents bouteilles d'eau-de-vie
et liqueurs; encore sont-ils fort avarier. Mais ni le
mobilier, ni l'argenterie du sieur ' Malot, n'ont pu
être sauvés.
Les pertes sont évaluées à 72;i)00 fr. Malot était
assuré.
La Franche-Comié raconte qu'avant-hier la foudre
enflammait une grosse maison dans le village de
GIQmans.
A ce moment,presque toute la population du vil-
lage était dans les champs. Quand les secours arri-
vèrent, il était trop tard pour sauver la maison par-
font -enflammée. niais on a pu préserver les habita-
tions contiguës. Un cochon a été complètement
brûlé. Les partes matérielles sont importa.B'.os.
Un trisle accident est. arrivé i"Ilrii au Havre. La
fille du chef do station, enfant de huit à dix ans,
jouait, sur la voie ferrée, lorsqu'un train de mar-
chandises, qii'(,Ile • n'avait pas aperçu, la renversa
entre les rails. La moitié de. ce train passa au-dessus
d'dk sans l'atteindre ; !11,¡J!1eu!','IbCm81,t, affolée
par 1:1 peur, elle écarta la jambe droite qui fut prise
sous les roues et broyée de telle façon que l'ampu-
tation a dû en être enec'uee.
Dans la journée de mercredi, racontent les jour-
naux de la SlrllJe, le nomme Auguste Rapicault,
âg6,de trente-neuf ans, ouvrier maçon au Mans, alla
se coucher dans un fossé situé près le jardin d'hor-
ticulture et s'endormit.
Vers neuf heures du soir, un des ouvriers de la
briqueterie du sieur Receveaiij. passant près de cet.
endroit, aperçut dans ce fossé,.au traversd'un feuil-
lage ion (Tu, une forme blanchâtre poussant des gro-
gnements qui avaient, il cc-- qll'11 paraît, quelques
rapports avec celui du chien. Croyant à la présence
d'un chiqn enragé', il se procura un - fusil,. ajusta le
prétendu animai, et tira. Aussitôt des cris de dou-
leur se firent entendre, Rapicault avait reçu deux
projectiles l'un dans le pied gauche et l'autre dans
l'uni' des joues; heureusement ces blessures n'auront
pas de suites graves.
Rapicault a été immédiatement transporté à
rilôtel-Dieu.
Le sieur Vauthier est profondément affligé du
malheur dont il vient d'être la cause.
ÉTRANGER
Les Coles, peuplade indienne du district de Sing-
bhom, ont conservé la coutume barbare de vendre
]e11l'5' filles à ceux qui veulent les épouser. Dans
ces derniers temps, le prix moyen pour une fianc.ée
était monté à quarante et même cinquante têtes de
bétail; il s'en était suivi une très-grande diminution
dans les mariages et, par conséquent, un surcroît
de scandales immoraux.
Les autorités anglaises sont enfin parvenues à
faire adopter comme loi par les chefs de la popu-
lation que, dorénavant, on ne payera plus aux pa-
rents, pour épouser leur fille, qu'une paire de
bœufs, une vache et sept roupies; les pauvres
même ne donneront que sept roupies (la roupie est
de 2 fr. 'o5). - (tndiân Daily News.)
La ville de Magdebourg vient d'être le théâtre
d'un crime des plus abominables. Un ouvrier du
noiri de Mever avait, en raison de sa mauvaise con-
duite, plusieurs fois été vivement réprimandé par
l'inppcct.eur d - la fabrique. Pour S3 venger, ayant
rencontré la petite fille de son prépose, un enfant
de cmq ans, il l'amena avec lui sous le prétexte
d'aller acheter des cerises. Il l'entraîna jusqu'au
bord de l'Elbe ; arrive là, il plongea l'enfant dans la
rivière et la maintint sous l'eau jusqu'à ce qu'elle
expirât. Arrêté le lendemain, il a avoué son crime
avec le plus profond cynisme. La police l'a, avec
peine, sauvé de l'indignation publique
' ' (Gazslte de Magdebourg).
Un immense incendie a éclaté, le 1G juin, à Ybbe
(Hongrie). 103 maisons, 20 granges -t divers autres
bâtiments sont devenus la proie des flammes 17
maisons et un édifice public ont seuls été épar-
gnés. ■ ,
On lit dans le Journal de Genève, numéro du 23 :
Dimanche, dans l'après-midi, un terrible accident
a termine d'une manière tragique une pai\ie de
plaisir organisée par trois jeunes gens de notre
ville. Ils étaient partis de Gex et s'étaient rendus à
la D01e par le chemin de la Faucille. Après être
demeurés quelque temps sur le sommet, Ils s'ap-
prêtaient à redescendre vers Saint-Cergues, lorsque
l'un d'f'mro eux, M. Chevalier, conçut la malheu-
| reuse idée d'atteindrp par un chemin plus direct,
un chalet du voisinage, oit il espérait trouver des
provisions. Or, ce chemin n'était qu'un coulois qui ,
aboutissait à ,un affreux précipice. Le malheureux
jeune homme essaya vainement de se retenir ; ii
gli,ssa le long de ]a pente et fut précipité du haut ^
d'un rocher à pic d'une-élêvatiôn très-considérable.
Lorsque ses amis parvinrent.;'! le n joindre, il don-
nait à peine quelques signes dé vie. L'un d'eux
resta auprès de lui pendant que l'autre courait à
à Saint-Cergnes pour y chercher du secours. Mais
quand il revint, il n'avait plus qu'à faire emporte!
un cadavre. M. Chevalier n'était âgé que de trente- ~ "
trois ans.
Plusieurs garçons, près de Springfield, dans l'Est
de l'Amérique, ont invente un jeu effrayant. Pout
faire preuve de éourag., -, ils se mettaient à plat ven-
tre entre les rails du chemin de fer, au moment oit
un train approchait à toute vitesse, et je train pas-
sait alors sur eux. Quelques-uns ont exécuté- ce
tour de force ou plutôt ce trait de folie sans fà»
cheux résultat, mais Un d'eux fut tué dernière- ■
ment.
■ Pour les faits, le ,œr:taire de la riincti.iri
EMILE IÎÉMRRY
NÉCROLOGIE
Le clergé de Paris vient de faire une grande
perte. M. l'abbé de Beauvais, curé de Saint-Tho
mas d'Aquin, vient de succomber à une maladie,
de cœur, près d'Orléans.
M. l'abbé de Béarnais était de.Gisors (Eure/.
Il avait commence' par être précepteur des en-
fants de M,deVatimesnil, ancien rainistre.il étai(
i'a ; i et le collaborateur de Mgr DupanloJp,
évêque d Orléans.
LA VIE A BON MARCHÉ
LE FEU
Allumer son fourneau pendant les grandes cha-
leurs n'est pa ; une petite affaire pour la ménagère.
C'est parfois aussi long que désagréable. Le soufflet
ne va pas ; le bois a flambé sans embraser le char-
bon; le chiffon mouillé fume, infecte, s'éteint. 01\
se sert beaucoup de boules pyregêniques, rubans da
bois frottés de résine. C'est assez 'expéditif, mais je
préfère la braise chimique vendue chez tous les char-
bonniers; pour qu'elle prenne, il suffit de l'appro-
cher d'une allumette.
On conservera du charbon embrasé et sans qu'il sa
consume en 1) couvrant de cendre. Si vous y mêle1
du poussier de charbon, il ira,, sans s'éteindre, dl!
matin au soir
LA GUERRE DE L'AVENIR
VI
L'INFANTERIE (Suite)
Nous avons prouvé précédemment que les
guerres futures seraient surtout des guerres dEt
tirailleurs.
Il est heureux pour la France qu'il en soit
ainsi ; aucune tactique no convient mieux pour
son tompérament que celle-là.
Pour ê re bo:i tirailleur il faut avoir l'instinct
guerrier qui devine, pressent, inspire :
On naît tirai i leur, on ne le devient pas.
On peut s'exercer, apprendre à . sauter les
fuss's, à s'embusquer, à se replier sur les ré-
serves ; on peut devenir très-bon tirailleur de-
parade.
Mais toute cette belle science s'évanouit sur
le champ de bataille,
Là les sergents, les caporaux, les officiers ont
peine à se faire entendre ; il pn tombe sous la-
plomb, des ailes de compagnies font sans uÍl"
seul chef ; le clairon tué ne sonne plus.
Vingt sonneries éclatent et lse confondent; les,
voix se perdent dans la fusillade.
ROCAMBOLE
mess=""N° 231 LES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
L'ENFER DE MISTRESS BURTON
XXXII
Quinze jours s'étaient écoulés depuis ce même
jour où l'homme gris stupéfait, constatait la dis-
parition de la péniche et du révérend, et où cc-
lui-ci s'était sauvé à la nage en compagnie dû
rough Nichols.. --
Pendant ces quinze Jours bien des événements
avaient eu lieu.
Voir les numéros DaruS depuis le 12 novembre.
D'abord'Shoking était redevenu blanc; en-
suite on avait instruit deux procès crimineis,
cel' i de John te rough, le meurtrier de Paddy
et celui de mistress Fanoche la nourris'e'jse
d'en. fan: s.
John avait été pendu la veille devant la pri-
son de Horsemonger.
L'exécution de mistrefs Fanoche était pour
ce jour-là même où nous retrouvons Shoking et
l'homme gris.
Il était six heures du matin, nuit encore par
conséquent; et une pluie fine se dégageait du
brouillard.
Cependant grande était l'agitation dnn? la
cité. Aux environs de Newgate street et d'O:d-
Hailey, immense la foule, et il fallait jouer des
coudes pour se frayer un passage au travers de
ce monde avide de spectacles sang'ants et d'émo-
tions..
. Tous les pub'ic-hauses étaient ouverts et
" pleins de buveurs. Il y en avait même un au
coin d'Olfl-Baiiey dent le publicain avait loué
toutes les-fenêtres, à des lords, à" tlos gentlemen
et à des ladies,
- Les fenêtres' S'l louent, à Londres, ,'pour une
exécution, comme à Paris une stalle çP Opéra.
Or, parmi les gens élégants qui verraient dans
c&tte maison dont nous parlons, ass/.ster au sup-
plice de mistress Fanor.ha ivny voit un", élé-
gante personne dont le visage était -'.«mvert d'un
voile épais, mais dont la taille svelte amlonçait
la jeunesse, et les cheveux luxuriants, la
beauté. *
Elle avait loué, pour elle et sa femme de
chambre, une croisée tout entière à l'ütage au-
dessus du pubHc-hjuse, et elle était arrivée à
quatre heures du matin, a'ors que la foule,
enc:re clairsemée/permettait aux voilures d'ap-
procher.
Le premier étage, dont le public-house pro-
prement dit composait le rez-de-chaussée, était
destiné à des meetings et des repas de co"p3.
Aussi était-ce une longue et vaste salle per-
cée de dix croisées donnant toutes sur Old,
Dailey; or, cette salle était pleine lorsque six
heures sonnèrent.
La femme au voile épais et sa camérière
étaient donc à leur fenêtre et assistaient avec
un empressement et une curiosité dignes en
tons points du peuple anglais, à la construction
' de l'échafautl.
Toutes les fenêtres louées étaient occupées,
sauf une seule.
Il avait sufii cependant de placer dessus une
i ancarte annonçant (jÍ'i'el'e avait un locataire,
pour que personne ne songeât à s'en'femparer.-
t'r; la femme au voile épais Occupait précisa
ment la croire voisina. 1
De temps en temps elle tournait à demi 1*
tête vers la porte de la salle.
On eût dit qu'elle était plus curieuse de savoir
à qui cette fenêtre appartenait pour une heure.
qu'etle n'était friande du sinistre spectacle qu'on,
préparait sur la petite place triangulaire d'Old..
Bailey.' ■ ... " ;
Enfin, nous l'avons dit, six heures sonnèrent.
Presque aussitôt deux nouvelles personne:
entrèrent dans la salle.. *
Il y eut parmi celles qui s'y. trouvaient déji
un moment d'étonnement et presque un mouve-
ment de curiosité.. , j;
Ces deux personnes étaient des geng du
peuple, un homme encore jeune, un autre plus
vieux, de véritables rouglis en guenilles et
venaient, de par la toute-puissance de la liberté
arde ces gentlemen et de ces ladies.
Quelques-unes de ces dernières - îevssàf^nt
même échapper un geste do répugnance. ' ; ..| •
Une seule personne ne broncha /point, c'était
la femme au voile épais. ■. j J
Or, ces deux nouxeaux vens qui -0. yai e nt-'
sans doute donné plus §Vn>eoup de poing P07îw
se frayer un passas^ à travers la foule qui e..n-
contrait les aboyas de Newgate, n'étaient au«
1 i-res aue ShokLrV* et l'homme exis, ,
jours que M. de Nieuxverlterke, pendant son
excursion en Espagne, avait été arrêté par quel-
ques individus de la guardia (gendarmerie), dé-
guisés en brigands.
A son retour à Paris, et en apprenant cette
nouvelle, M. do Nieuwerkerlte fut justement
étonné. Aussi vieiii.-il d'écrire une lettre au cé-
lèbre peintre l\!a¡lrazo pour démentir tousses
bruits absurdes de brigandage et d'arrestation.
On lit dans VEvénement :
« AURÍ':LIEN P-choi.i, vient de recevoir la bé-
nédiction ntlptiae, il y a une demi-heure.
» Au moment où le ministre officiant étendait
les mains sur let tèto des fiancés, un_ pa¡;i:Jon
s'est envola à côt i des époux agenouillés et s'est
•élevé vers le haut de la coupole.
», Les portes seuh .. ' les poët.es aimés des
dieux ! ont de ces bonheurs... de ces privautés
,tn\tholugiquest..
Nai- le temps nous manque.
« Los témoins dû marié étaient MM. le mar-
quis Philippe dr> Mapsa-et A natale de La Forge.
Les demoiselles d honneur de miss- Perkins,
feux charmantes jeunes personnes de la Trinité
i;,glaise, Mlles Ag stini.
x Parmi les nombreux invités, appartenant
presque tous au monde des lettres, nous ne
nommerons, faute d espace, que MM. Alphonse
Hoyer, Arsène Houssaye et. son fils, Xavier Au-
hriet, A!bérin Second, A. GaifTc, An,,cl de Mi-
Tan (la, Frë'éric Gilbert., ete., etc.
» A] l'ès la c rémonie. les plus infimes sont
•illés déjeuner avec les noùvaaux mariés, à i'hô-
tel du Louvre.
* A deux heures, M. et Mme Aurélien Scholl
partiront pour la Suisse. »
En ce moment, l'Algérie est - en pleine récolte-^
.Sous doux ou trois jours, la halle de Paris aura du'
blé d'Afrique de 1868.
MardI, dans la soirée, au moment oil la pluie
tombait, avec le plus de violence, une femme de
-cinquante ans s'est précipitée dans la Seine, en aval
da pont d'Asn;ères, il Clichy. Un marchand d'arti-
•!"s df'p'''c]ic, le sieur Bernard, vola à son secours et
■parvint'"* la sauver. C'est la misère et 11 maladie
Ljui poussaient cette malheureuse femme au sui-
" îide.
. i','ost aujourd'hui jeudi 25 que commence dans
3e Vo eur, journal populaire illustré, à 10 centi-
mes le numéro de 16 pages, le roman à sensa-
lion de Charles Monselet, la Franc-Maçonnerie
.,les femmes, auquel la brillante imagination de
i'écrivain., «ervie par une rare habileté de style,
ptomet un éclatant succès. 1
' L"s farines de commerce en baisse à 79 25; les
faillies de consommation calmes de 'tt-t 85 le ?ac'
je ! 59 kîl., oc troi non compris.
R...
DEPARTEMENTS ET COLONIES
Cornue nous l'avons dit plus'haut, l'Empereur
a quitté Paris hier à 3 heures, se rendant au
camp de Chillon.
A son arrivée à Mourmelon, à sept heures, Sa
Majesté a été reçue par le général de Failly,
commandant en chef, à la tête de son état ma-
jor. '
L'Empereur- est modé à cheval et s'est rendu
" au quartier impérial en traversant la double
haie dî-s troupes formées sur son passage et au
miiir'u des acclamations enthousiastes de l'ar-
mée. •
A i'uudu-'nce ,ln 8 juin, assises de Blidah, quatre
Á.!':)!w:; compàraiîs-nt devant la Cour. Ils sont ac-
cusés d'avoir assassiné un marabout, El-Madani-
ben Ahmed. A toutes les charges, résultant contre
[ eux de l'information, ils n'opposent que des déné-
gations. Les témoins qu'i s ont invoqués pour éta-
blir des alibis, ont disparu eu n'ont. jamais .existé.
Les femmes autres que Kadidja, femme de El-Khe-
missi, n'ont pu être retrouvées.
- Lorsque la femme de El-Khemissi paraît dans la
salle, dit le Tell, un frémissement de pitié parcourt :
l'auditoire. *
Kadidja est encore enfant; sa figure, pâle et fati-
guée, est pénible à voir. Elle ignore son âge, mais
il est permis de supposer qu'elle n'a pas plus de
dix à onze ans; sa voix est faible et presque inin- _
telligible. En comparant la complexion délicate do
cette jeune femme avec la corpulence, et l'aspect
farouche de son mari, on se sent disposé à maudire
des mœurs et une législation qui consacrent des
alliances aussi monstrueuses.
M. le président lui demande si c'est de son plein
.gré qu'eHe est devenue la femme de EI-Khemissi.
R. — C'est mon père qui m'a donnée à lui. '
i), — Comment! sans vous consulter?
IL -- Oui.
M. le président. — Telles sont les mœufs arabes!
On jette un enfant dans les bras d'un homme, sans
se préoccuper de l'impossibilité physique de ces
unions monstrueuses, que l'imagination se refuse à
croire possibles. Le mariage est, chez les Arabes, '
un ignoble marché. La femme, chez eux, s'achète
comme les boeufs et les moutons. L'heure de la
rédemption sonnera-t-elle jamais pour ces ètres dé-
grades?
Troie des accusés ont été condamnés à mort ;
Ei-Khejnissi a été condamné 'aux travaux forcés à
perpétuité.
Le Courrier dte Centre nous donne ce matin de
nouveaux détails sur l'assassinat de Limoges.
C'est dans la matinée du 22 que furent découverts
les premiers débris du cadavre. Le bras droit avait
une chair blanche et ferme; la main offrait cette
particularité que le pouce portait la trace récente
d'un panaris, et que, sur la paume, se trouvaient
deux ou trois callosités comme celles que produit
L maniement continuel d'un outil. Or, on savait
qu'un soldat, cordonnier au 25c de ligne, n'ttait
pas rentré depuis deux jours à la caserne, et les
callosités pouvaient provenir de l'usage journalier
du trànchet. On ne douta plus lorsqu'un soldat du
25e reconnut la main de son camarade à la cicatrice
du panaris.
Ce n'était pas tout : on crut voir des taches de
sang répandues le long de l'avenue du Crucifix et
l'avenue du Champ-de-Juillet ; elles cessaient tout
près du quartier où sont reléguées les maisons de
tolérance. On fouilla ces maisons de fond en com-
ble. Rien.
• Mais le troisième jour, le cordonnier rentrait au
quartier,
On se retrouvait en face dj l'inconnu,
Hier soir, près de Corgnac, on trouva de nou-
veaux lambeaux de chair enveloppés dans un tor-
r-hon. Ce matin, on a découvert le bras gauche et
les intestins. Les médecins ont pu reconstituer, à
l'aide de ces morceaux divers, la poitrine d'un
jeune homme vigoureux.
Les chairs sont tardées, déchiquetée;.; les os
sont presque*mis à nu; on voit que les meurtriers
se sont acharnés sur le cadavre avec une sortît de
fureur sauvage.
Comment le bras n'a-t.il pas été vu hier ? Au-
rait-il été porté dans la nuit sur cette route passa- J
gère ? Le découpage a-t-Il eu lieu peu à peu ? — La j
justice continue ses recherches. |
Un terrible incendie, occasionné par la foudre, a
éclaté à Argenton, dans la nuit du 19 au 20 juin,
dit le Moniteur cl.: l'Indre, et a détruit la maison et
les magasins du sieur Malot, limonadier et mar-
chand de vin en gros.
Deux cent huit hectolitres de vin, quatre-vingt-
six hectolitres d'eau-de-vie, et dix-neuf hectolitres
de liqueurs ont été consumés, moins quelques hec-
tolitr.'s de vin et deux cents bouteilles d'eau-de-vie
et liqueurs; encore sont-ils fort avarier. Mais ni le
mobilier, ni l'argenterie du sieur ' Malot, n'ont pu
être sauvés.
Les pertes sont évaluées à 72;i)00 fr. Malot était
assuré.
La Franche-Comié raconte qu'avant-hier la foudre
enflammait une grosse maison dans le village de
GIQmans.
A ce moment,presque toute la population du vil-
lage était dans les champs. Quand les secours arri-
vèrent, il était trop tard pour sauver la maison par-
font -enflammée. niais on a pu préserver les habita-
tions contiguës. Un cochon a été complètement
brûlé. Les partes matérielles sont importa.B'.os.
Un trisle accident est. arrivé i"Ilrii au Havre. La
fille du chef do station, enfant de huit à dix ans,
jouait, sur la voie ferrée, lorsqu'un train de mar-
chandises, qii'(,Ile • n'avait pas aperçu, la renversa
entre les rails. La moitié de. ce train passa au-dessus
d'dk sans l'atteindre ; !11,¡J!1eu!','IbCm81,t, affolée
par 1:1 peur, elle écarta la jambe droite qui fut prise
sous les roues et broyée de telle façon que l'ampu-
tation a dû en être enec'uee.
Dans la journée de mercredi, racontent les jour-
naux de la SlrllJe, le nomme Auguste Rapicault,
âg6,de trente-neuf ans, ouvrier maçon au Mans, alla
se coucher dans un fossé situé près le jardin d'hor-
ticulture et s'endormit.
Vers neuf heures du soir, un des ouvriers de la
briqueterie du sieur Receveaiij. passant près de cet.
endroit, aperçut dans ce fossé,.au traversd'un feuil-
lage ion (Tu, une forme blanchâtre poussant des gro-
gnements qui avaient, il cc-- qll'11 paraît, quelques
rapports avec celui du chien. Croyant à la présence
d'un chiqn enragé', il se procura un - fusil,. ajusta le
prétendu animai, et tira. Aussitôt des cris de dou-
leur se firent entendre, Rapicault avait reçu deux
projectiles l'un dans le pied gauche et l'autre dans
l'uni' des joues; heureusement ces blessures n'auront
pas de suites graves.
Rapicault a été immédiatement transporté à
rilôtel-Dieu.
Le sieur Vauthier est profondément affligé du
malheur dont il vient d'être la cause.
ÉTRANGER
Les Coles, peuplade indienne du district de Sing-
bhom, ont conservé la coutume barbare de vendre
]e11l'5' filles à ceux qui veulent les épouser. Dans
ces derniers temps, le prix moyen pour une fianc.ée
était monté à quarante et même cinquante têtes de
bétail; il s'en était suivi une très-grande diminution
dans les mariages et, par conséquent, un surcroît
de scandales immoraux.
Les autorités anglaises sont enfin parvenues à
faire adopter comme loi par les chefs de la popu-
lation que, dorénavant, on ne payera plus aux pa-
rents, pour épouser leur fille, qu'une paire de
bœufs, une vache et sept roupies; les pauvres
même ne donneront que sept roupies (la roupie est
de 2 fr. 'o5). - (tndiân Daily News.)
La ville de Magdebourg vient d'être le théâtre
d'un crime des plus abominables. Un ouvrier du
noiri de Mever avait, en raison de sa mauvaise con-
duite, plusieurs fois été vivement réprimandé par
l'inppcct.eur d - la fabrique. Pour S3 venger, ayant
rencontré la petite fille de son prépose, un enfant
de cmq ans, il l'amena avec lui sous le prétexte
d'aller acheter des cerises. Il l'entraîna jusqu'au
bord de l'Elbe ; arrive là, il plongea l'enfant dans la
rivière et la maintint sous l'eau jusqu'à ce qu'elle
expirât. Arrêté le lendemain, il a avoué son crime
avec le plus profond cynisme. La police l'a, avec
peine, sauvé de l'indignation publique
' ' (Gazslte de Magdebourg).
Un immense incendie a éclaté, le 1G juin, à Ybbe
(Hongrie). 103 maisons, 20 granges -t divers autres
bâtiments sont devenus la proie des flammes 17
maisons et un édifice public ont seuls été épar-
gnés. ■ ,
On lit dans le Journal de Genève, numéro du 23 :
Dimanche, dans l'après-midi, un terrible accident
a termine d'une manière tragique une pai\ie de
plaisir organisée par trois jeunes gens de notre
ville. Ils étaient partis de Gex et s'étaient rendus à
la D01e par le chemin de la Faucille. Après être
demeurés quelque temps sur le sommet, Ils s'ap-
prêtaient à redescendre vers Saint-Cergues, lorsque
l'un d'f'mro eux, M. Chevalier, conçut la malheu-
| reuse idée d'atteindrp par un chemin plus direct,
un chalet du voisinage, oit il espérait trouver des
provisions. Or, ce chemin n'était qu'un coulois qui ,
aboutissait à ,un affreux précipice. Le malheureux
jeune homme essaya vainement de se retenir ; ii
gli,ssa le long de ]a pente et fut précipité du haut ^
d'un rocher à pic d'une-élêvatiôn très-considérable.
Lorsque ses amis parvinrent.;'! le n joindre, il don-
nait à peine quelques signes dé vie. L'un d'eux
resta auprès de lui pendant que l'autre courait à
à Saint-Cergnes pour y chercher du secours. Mais
quand il revint, il n'avait plus qu'à faire emporte!
un cadavre. M. Chevalier n'était âgé que de trente- ~ "
trois ans.
Plusieurs garçons, près de Springfield, dans l'Est
de l'Amérique, ont invente un jeu effrayant. Pout
faire preuve de éourag., -, ils se mettaient à plat ven-
tre entre les rails du chemin de fer, au moment oit
un train approchait à toute vitesse, et je train pas-
sait alors sur eux. Quelques-uns ont exécuté- ce
tour de force ou plutôt ce trait de folie sans fà»
cheux résultat, mais Un d'eux fut tué dernière- ■
ment.
■ Pour les faits, le ,œr:taire de la riincti.iri
EMILE IÎÉMRRY
NÉCROLOGIE
Le clergé de Paris vient de faire une grande
perte. M. l'abbé de Beauvais, curé de Saint-Tho
mas d'Aquin, vient de succomber à une maladie,
de cœur, près d'Orléans.
M. l'abbé de Béarnais était de.Gisors (Eure/.
Il avait commence' par être précepteur des en-
fants de M,deVatimesnil, ancien rainistre.il étai(
i'a ; i et le collaborateur de Mgr DupanloJp,
évêque d Orléans.
LA VIE A BON MARCHÉ
LE FEU
Allumer son fourneau pendant les grandes cha-
leurs n'est pa ; une petite affaire pour la ménagère.
C'est parfois aussi long que désagréable. Le soufflet
ne va pas ; le bois a flambé sans embraser le char-
bon; le chiffon mouillé fume, infecte, s'éteint. 01\
se sert beaucoup de boules pyregêniques, rubans da
bois frottés de résine. C'est assez 'expéditif, mais je
préfère la braise chimique vendue chez tous les char-
bonniers; pour qu'elle prenne, il suffit de l'appro-
cher d'une allumette.
On conservera du charbon embrasé et sans qu'il sa
consume en 1) couvrant de cendre. Si vous y mêle1
du poussier de charbon, il ira,, sans s'éteindre, dl!
matin au soir
LA GUERRE DE L'AVENIR
VI
L'INFANTERIE (Suite)
Nous avons prouvé précédemment que les
guerres futures seraient surtout des guerres dEt
tirailleurs.
Il est heureux pour la France qu'il en soit
ainsi ; aucune tactique no convient mieux pour
son tompérament que celle-là.
Pour ê re bo:i tirailleur il faut avoir l'instinct
guerrier qui devine, pressent, inspire :
On naît tirai i leur, on ne le devient pas.
On peut s'exercer, apprendre à . sauter les
fuss's, à s'embusquer, à se replier sur les ré-
serves ; on peut devenir très-bon tirailleur de-
parade.
Mais toute cette belle science s'évanouit sur
le champ de bataille,
Là les sergents, les caporaux, les officiers ont
peine à se faire entendre ; il pn tombe sous la-
plomb, des ailes de compagnies font sans uÍl"
seul chef ; le clairon tué ne sonne plus.
Vingt sonneries éclatent et lse confondent; les,
voix se perdent dans la fusillade.
ROCAMBOLE
mess=""N° 231 LES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
L'ENFER DE MISTRESS BURTON
XXXII
Quinze jours s'étaient écoulés depuis ce même
jour où l'homme gris stupéfait, constatait la dis-
parition de la péniche et du révérend, et où cc-
lui-ci s'était sauvé à la nage en compagnie dû
rough Nichols.. --
Pendant ces quinze Jours bien des événements
avaient eu lieu.
Voir les numéros DaruS depuis le 12 novembre.
D'abord'Shoking était redevenu blanc; en-
suite on avait instruit deux procès crimineis,
cel' i de John te rough, le meurtrier de Paddy
et celui de mistress Fanoche la nourris'e'jse
d'en. fan: s.
John avait été pendu la veille devant la pri-
son de Horsemonger.
L'exécution de mistrefs Fanoche était pour
ce jour-là même où nous retrouvons Shoking et
l'homme gris.
Il était six heures du matin, nuit encore par
conséquent; et une pluie fine se dégageait du
brouillard.
Cependant grande était l'agitation dnn? la
cité. Aux environs de Newgate street et d'O:d-
Hailey, immense la foule, et il fallait jouer des
coudes pour se frayer un passage au travers de
ce monde avide de spectacles sang'ants et d'émo-
tions..
. Tous les pub'ic-hauses étaient ouverts et
" pleins de buveurs. Il y en avait même un au
coin d'Olfl-Baiiey dent le publicain avait loué
toutes les-fenêtres, à des lords, à" tlos gentlemen
et à des ladies,
- Les fenêtres' S'l louent, à Londres, ,'pour une
exécution, comme à Paris une stalle çP Opéra.
Or, parmi les gens élégants qui verraient dans
c&tte maison dont nous parlons, ass/.ster au sup-
plice de mistress Fanor.ha ivny voit un", élé-
gante personne dont le visage était -'.«mvert d'un
voile épais, mais dont la taille svelte amlonçait
la jeunesse, et les cheveux luxuriants, la
beauté. *
Elle avait loué, pour elle et sa femme de
chambre, une croisée tout entière à l'ütage au-
dessus du pubHc-hjuse, et elle était arrivée à
quatre heures du matin, a'ors que la foule,
enc:re clairsemée/permettait aux voilures d'ap-
procher.
Le premier étage, dont le public-house pro-
prement dit composait le rez-de-chaussée, était
destiné à des meetings et des repas de co"p3.
Aussi était-ce une longue et vaste salle per-
cée de dix croisées donnant toutes sur Old,
Dailey; or, cette salle était pleine lorsque six
heures sonnèrent.
La femme au voile épais et sa camérière
étaient donc à leur fenêtre et assistaient avec
un empressement et une curiosité dignes en
tons points du peuple anglais, à la construction
' de l'échafautl.
Toutes les fenêtres louées étaient occupées,
sauf une seule.
Il avait sufii cependant de placer dessus une
i ancarte annonçant (jÍ'i'el'e avait un locataire,
pour que personne ne songeât à s'en'femparer.-
t'r; la femme au voile épais Occupait précisa
ment la croire voisina. 1
De temps en temps elle tournait à demi 1*
tête vers la porte de la salle.
On eût dit qu'elle était plus curieuse de savoir
à qui cette fenêtre appartenait pour une heure.
qu'etle n'était friande du sinistre spectacle qu'on,
préparait sur la petite place triangulaire d'Old..
Bailey.' ■ ... " ;
Enfin, nous l'avons dit, six heures sonnèrent.
Presque aussitôt deux nouvelles personne:
entrèrent dans la salle.. *
Il y eut parmi celles qui s'y. trouvaient déji
un moment d'étonnement et presque un mouve-
ment de curiosité.. , j;
Ces deux personnes étaient des geng du
peuple, un homme encore jeune, un autre plus
vieux, de véritables rouglis en guenilles et
venaient, de par la toute-puissance de la liberté
ar
Quelques-unes de ces dernières - îevssàf^nt
même échapper un geste do répugnance. ' ; ..| •
Une seule personne ne broncha /point, c'était
la femme au voile épais. ■. j J
Or, ces deux nouxeaux vens qui -0. yai e nt-'
sans doute donné plus §Vn>eoup de poing P07îw
se frayer un passas^ à travers la foule qui e..n-
contrait les aboyas de Newgate, n'étaient au«
1 i-res aue ShokLrV* et l'homme exis, ,
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