Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-04-24
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 avril 1870 24 avril 1870
Description : 1870/04/24 (A5,N1466). 1870/04/24 (A5,N1466).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716894f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
UNE RÉSURRECTION
La. Tribune de Lawrence (du Kansd.^.-^onae comme
eerKiin le fait suivant : x
Le docteur John Doy, bien connu dans le Kansas
pour ses luttes dans le conflit proslp,:vagiste, avait été
irrëte à Dottle-Creek, dans le Micl.iig.-m, sous la pré-
tention de tentative d'avortement Ayant causé la mort
%e la victime. Son crimé fut prou.vé, et il fut condam-
né à la prison pour un assez lon.g terme. Or, un jour,
il fut trouvé mort dans son lit./et toutes les présomp-
tions établissaient qu'il s'était empoisonné pour échap-
'per à sa peine. Il fut entend, et personne ne songea
:plus à lui. / .
Ici commence le roman..'Un gentleman tout à fait
honorable et digne de cor irlince se présentait derniè-
rement au bureau de la T,Iibuie et exhibait une lettre
ide la fille du docteur D jy, résidant dans une ville de
i'Ohio. D'après cette l ettre, il parait que le docteur
Doy, quoique légalenie;llt mort, est pourtant vivant en
;,Angleterre, et demam ie à ce que sa fille vienne habi-
ter avec lui.
Les circonstances de sa résurrection sont assez sin-
galières. Après s'être entendu avec ses amis, il s'ad-
,rnimistra une forte éïose de morphine, et le lendemain
'la vie semblait l'hoir abandonné. Comme on le ju-
geait réellement 'mort, le shériff ne fit aucune diffi-
culté de remettre son corps à la famille. Alors, pour
';ùissiper 'tDut 'Soupçon, on le plaça dans un cercueil et
£on proeMa. aux funérailles.
Peu éj temps après, le cercueil fut ouvert, et des
grer&èdes énergiques rendirent la vie au cadavre. La
- prudence exigeait qu'il quittât le pays où il ne pouvait
■ vivre en sûreté, et il s'embarqua, sous un faux nom,
, xjpour l'Angleterre. C'est là qu il goûte maintenant la
■tranquillité après avoir passé par les-honneurs du sé-
;-pul,,cre. i
I
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ(1)
DEUXIÈME PARTIE
XXVII
Catarina.
"".,È ~ Àh ça! que signifient toutes ces précautions?
'«demanda Mathéus, quand il se vit seul avec le
. |uîf..
[ —• Cela signifie, maître, Répondit Jacobs, que la
:/'jeunc femme est en cc moment chez moi, qu'elle
j'se f^met'de ses fatigues, et qu'il serait malséant
'-yi3e la.-déranger.
— Mais' cette jeune femme, comment est-elle
arrivée dans l'He?
t — C:cst. toute une histoire. Il parait qu'elle
',q¡.yait man^ié le paquebot, à Marseille, et comme
¿elle avait intérêt à le rejDindre, elle a semé l'or
.sur fa route, et ma foi, les chevaux, les hommes,
et le vent se sont»xnis de la partie, si bien qu'elle
a abordé ce soir. \
; — Et, tu l'as reeuSsUlie?
— Ah ! elle ne saAt pas où elle est. Elle était
,plus morte que vive. Vn jour de p'us, je crois
-que le bateau n'aurait déchargé qu'un cadavre.
Mathéus réfléchit, ee rapprochant de Jacobs,
il baissa tout à coup la voix.
— Et tu l'as reconnue ? dcnjanda-t-il mysté-
rieusement,.
— Parfaitement... il y aivait dix ans cependant
que je ne l'avais vue... et du premier coup d'oeil;
d'aiHeurs, j'étais prévenu pav vous. Vous m'aviez
dit de veiller, 'que vous attendiez Catarina, et ça
,A'a pas été long, comme vous voyez.
— Et que Vas-tu en faire? \
. — Ce que vous voudrez. \
— Il ne faut. pas qu'elle s'éloigne de chez toi.
— J'y ferai mon possible, mais je vous préviens
que ce sera difficile.
— Pourquoi?
— Elle a le diable au corps ; même au milieu
de son sommeil, elle voulait se lever et partir;
-elle appelait quelqu'un.
— Pedro?
— C'est cela.
— 11' faut l'en empêcher.
: — Je ne demande pas mieux.
El. Bi t.u fais cela, Jacobs, quoique tu sois cu-
ipide et insatiable, je te donnerai plus d'or que tu
'n'en as jamais vu en rève.
: Les yeux de Jacobs se mirent à briller comme
. deux escarboucles.
" — Bien vrai? dit-il d'une voix qui.tremblait de
désirs. • ' .
— Sur ma vie!...
En ce cas, soyez tranquille et laissez-moi
faire; seulement, éloignez-vous, et ne vous mon-
trez pas, car si Ca'arina soupçonnait quelque
chose, ce serait fait de vos projets. '
- Mathéus approuva vraisemblèment la proposi-
tion du vienx juif qu'il trouva sensée; et, après
.quelques instructions complétâmes qu'il crut utile
;de lui donner, les deux hommes se séparèrent,
,et il regagna la maison qu'il habitait.
; Quant à Jacobs, il reprit le chemin de son ha-
bitation et ne tarda pas à pénétrer dans la cham-
bre où Catarina reposait et. dont il ferma la porte
derrière lui.
, ; La jeune femme était étendue tout, habillée
sur un méchant lit. où le soromell l'avait sur-
prIse.
Selon que Jacobs l'avait dit, la fatigue était
écrite en signes manifestes sur ""cs traits altérés,
et, à travers son sommeil mèriKj, elle éprouvait de
e temps à autre des trépidations nerveuses qui ac-
cusaient une agitation intérieure que le repos n'é-
g tait pas parvenu à calmer-,
é Jacebs la contempla 7an moment en silence et il
allait se retirer, quand Catarina fit un mouvement,
jeta un cri aigu et se dressa effarée sur son
séant.
—A moi! à l'aide! j'étouffe, s'écria-t-elle.
1: r Et son regard ayant fait rapidement le tour de
la chambre :
j — Où suis-je? ajouta-t-elle avec égarement,
qui êtes-vous et qui m'a conduite ici?
it Tout en parlant, elle s'était jetée à bas du lit
t. et avait couru vers le juif.
'9 Celui-ci se mil à sourire avec bonhomie.
e — Eh ! eh ! eh ! dit-il d'un ton paterne, vous
r reposiez tout à l'heure, et vous en aviez besoin.
n M'est avis que vous feriez bien mieux de vous re-
mettre au lit..
— Mais où suis-je donc ? interrogea Pauline
j. avec inquiétude.
— Chez moi.
n — Et. qui êtes-vous ?
— Un pauvre malheureux que le commerce n'a
[_ pas encore enrichi, et qui tratne une misérable
r vieillesse.
;t — Mais enfin qui m'a conduite ici ?
— C'est-à-dire que l'on vous y a portée. La
jS 'a barque dans laquelle vous êtes venue est montée
par des hommes que je connais. Ils vous ont vue
accablée, presque mourante, et ils ont cru bien
( faire en vous conduisant chez moi.
à Pendant que le juif parlait, Pauline avait
i_ pressé à plusieurs reprises son front dans ses
mains, pour rappeler ses souvenirs, et avait pu
reconnaître déjà que son interlocutéur disait
z vrai.
Cela la rassura et ses inquiétudes se calmè-
rent.
— Oui, je me rappelle en effet, balbutia-t-
elle, et je préfère qu il en soit ainsi.
— Aviez-vous peur d'être tombée dans un
coupe-gorge? fit Jacobs en ricanant.
— Pis que cela, mon ami.
— Vous voulez rire ?
— Je n'en ai guère envie ; mais il est inutile
de vous confier des choses auxquelles vous ne
' ^ comprendriez rien et qui ne vous intéresseraient
pas ; seulement, j'ai un service à v^us demander.
— Je suis tout à vos ordres.
—- Vous serez largement payé,
— Cela ne nuit jamais.
— La ville est-elle loin d'ici ?
- A peine rt douze cents mètreC
— Nous allons nous y rendre.
— Quand cela ?
— A l'instant même.
7 — Oh ! je ne sors point ainsi la nuit ! se récria
i Jacobs, et d'ailleurs,dans votre intérêt...
— Que vous importe, si vous êtes bien rému-
t néré ?
; — 11 m'importe beaucoup.
t — Alors, vous refusez' de m'accompagner ?
— Absolument.
» — Soit ! je partirai seule, en ce cas.
— A votre aise.
. Pauline était vivement contrariée ie cet inci-
. dent, mais elle n'était pas femmé & reculer de-
, vanf, un pareil refus, et elle prit vîte^n parti.
( Elle répara à la hâte le désordre êt sa toilette,
. et marcha vivement vers la porte.
Mais, arrivée la, elle s'aperçut qu'elle était fer-
mée.
Elle se retourna vers Jacobs qui l'observait de
; l'œil, et lui tendit deux pièces d'or.
— Voici pour votre hospitalité, dit-elle d'un ton
impérieux; veuillez m'ouvrir, que je sorte.
— Ainsi, vous êtes bien résolue à partir? re-
partit le juif tout en prenant l'or qui lui était
offert.
— Mais certainement.
— Je serai donc obligé de vous retenir de
force. - . - , .
r- Qu'est-ce à dire? fit Pauline en sfe redres-
sant.
— C'est-à-dire que j'aurais voulu le cacher,
mais qu'il m'est ^défendu de vous laisser sortir.
Pauline bQndir: vers celui qui lui parlait,'lui
prit les deux bras,: et l'attirant auprès de la lu-
mière : \ -r;
— Mais regarde-m oi donc! dit-elle d'un accent
plein de désordre; en face, les veux dans les yeux.
Tu es donc avec eux; tu as d'one vu mes enne-
mis, on t'a payé pour m e trahir?
Le juif se prit à sourire,,,, et Pauline proféra une
exclamation de rage. \
— Ah ! je te reconnais \ maintenant, s'écria-
t-el!e. C'est toi, Jacobs 1 je t'avais oublié. Mais
quel démon s'acharne à ma PerLe, pour m'avoir
poussée entre les griffas d'un pareil coquin!
Puis, comme si une pensée" inattendue avait
en même temps traversé son esprit, elle réagit
violemment contre la fureur qui .soulevait sa poi-
trine, et parut redevenir tout à Cl '}Up plus calme.
— Alors, tu as vu Mathéus! Q 'emanda-t-elIe
rapidement.
— Je le quitte, il y a cinq minute? répondit
Jacobs.
— C'est lui qui t'a engagé à me relen'ir ici?
— Voilà la vérité.
— Dans quel but?
— Je l'ignore.
— II ne t'a rien dit ?
— Rien.
La jeune femme eut un é-clair de joie.
— Cela devait être, dit-elle, Mathéus est rusé, ,
et il veut faire le coup à lui tout seul, pour ()lis
empêcher d'en profiter.
Jacobs ouvrit l'oreille.
— De quoi s'agit-il donc ? demanda-t-il cautG-
leuscment.
! Pauline piprendre une résolution subite. '
— Ecoute, dit-elle, je ne voulais en rien dire à
person/ie ; mais les circonstances commandent à
notre, volonté, et ce sont elles qui, en ce moment,
m'obligent à te confier le but secret de mon
voyage.
— Parlez ! parlez !
— Quand j'ai quitté Milite, avec Rinaldo, il y a
dix ans de cela, nous avions enfoui un trésor dans
un endroit que moi seul connais ; depuis, je n'ai
pu revenir le reprendre, et il est probable qu'il
est resté là où nous l'avons caché.
— Croyez-vous? fit Jacobs, tout à coup inté-
ressé.
— J'en suis sûre.
— Et c'est pour aller le chercher que vous vou-
lez sortir?
— Oui, Jacobs, c'est pour cela, et si tu consens
à m'ouvrir cette porte, si tu veux m'accompagner,
cette fortune... nous la partagerons à nous deux!
Jacobs fit un soubresaut, et une transformation
complète s'opéra inopinément dans toute sa per-
sonne. 1
PIERRE ZACCONE.
[La suite a aemam.)
LE TRÉSOR DU FOYER
MALADIES PEU CONNUES.
(Premier article.)
La folie. — On applique communément le mot folie
à tous les actes incohérents ou bizarres, à toute exal-
tation de sentiment ou de conception, *à toutes les ori-
ginalités qui choquent la manière générale de voir, de
penser ou d'agir.
A ce compte, que de fous ! Le monde en est rempli,
on les heurte dans la foule de' ces gens agîtes qurse
hâtent et courent, les uns vers la fortune, les autres
à là gloire, ceux-ci descendant aux bas-fonds de la
société où grouillent les vices, ceux-là. aspirant aux
raffinements délicats des plaisirs sensuels; d'autres
rêvant aux satisfactions mystiques d'une sombre et in-
satiable imagination. Ainsi donc, où commence et où
finit la folie, tel est Je problème qui se pose au méde-
cin, au magistrat, au public.
On est tenté d'appeler fous ceux qui nous contredi-
sent, les avancés, presque tons ceux qui ont ouvert
des voies nouvelles ou substitué à la barbarie la lu-
mière de la raison et de la science.
Au mot folie, on a. préféré, avec raison, celui d'alié-
nation mentale. Ferras, un de ceux qui ont le plus con-
couru à l'amélioration du sort des aliénés, divise l'alié-
nation mentaie en deux grandes classes : dans la pre-
mière il place ceux dont l'intelligence, les sentiments
moraux et instinctifs sont ou oblitérés ou affaiblis ; les
idiots, les déments, les stupides ou imbéciles; dans la
deuxième classe, sous le nom de délire maniaque, tou-
tee; les aberrations de l'intelligence, générales ou par-
tielles, gaies ou tristes survenant sans coïncidence 'de
troubles bien constatés dans les fonctions animales.
Dans la première division, l'idiotisme, la stupidité,
la démence, tiennent essentiellement à une organisa-
tion défectueuse. Arrêt de développement du cerveau
dans l'idiot, qui se nourrit sans connaissance et qui
se meut sans volonté.
Dans l'imbécile, ragot ou crftin, au vice d'organi-
sation s'ajoutent entore les lésions générales de l'éco-
nomie, anémie, lymphatisme. Chez le dément, il y
a ramollissement du cerveau compliqué de para-
lysie.
En présence des êtres qui appartiennent àeette pre-
mière division, nulle hésitation à reconnaître la cause
du trouble mental, du désordre des actions. L'ana-
ttlmie, la physiologie en témoignent aisément. Mais
il n'en sera pas ainsi dans la seconde division posée
par le grand atiénip.te.
C'est dans celle-là que les préjugés, les convoitises,
lea rancunes cherchent à précipiter volontiers tout ce
qui, par quelque excentricité de caractère, souvent
par une générosité exaltée, une libéralité de Mécènes,
troublent et inquiètent surtout des espérances et une
cupidité inassouvies. Dans cette seconde drn^on, et
sons le titre général : Délire maniaque, Ferras ren-
ferme toutes les perversions de l'intelligence résumées
dans la manie et la monomanie, délire'général ou dé-
lire partiel.
La manie, dès son début, est signalée par des chan-
gements nombreux dans l'état physique et bientôt dans
I état moral.
Il existe un malaise général, .de la douleur de tête,
la figure est colorée, les yeux brillants, la peau chaude.
Le malade devient vorace; tous ses appétits physiques
sont désordonnés. Hier il était doux, craintif, prudent.
II devient aujourd'hui irritable, agressif, sans souci
du danger; et, si à ces changements se joint le dé.
filé des hallucinations, voix qui 1 appellent ou l'injurient,
figures qui le menacent, etc., l'exaltation du malade
va jusqu'à la furie, il est dangereux^il Tant le protéger
contre lui-même. C'est à ce moment qu'il faut le sou-
met'.re aux étreintes .11'nue camisole de force, le placer
dans l"',bscurité. En cet état, évidemment le rôle du
médecin, des parents ou amis qui l'entourent est tout
tracé.
Mais dans la monomanie, mot créé par Esquirol
pour désigner un délire partiel, il n'en est pas toujours
ainsi. C'est dans la monomanie qu'on observe une va-
riété infinie de déraison. C'est elle qui remplit les hos-
pices à chaque crise sociale, à chaque doctrine nou-
velle poussée jusqu'à l'exaltation.
Les uns sont rois, empereurs, tribuns, dieux; les
autres portent en poche l'avenir de l'humanité, et tan-
dis que les désordres de l'esprit que j'ai signalés sous
le nom de mante sont déterminés par des causes phy-
siques et antérieures, les di'rangements-du monomane,
dont l'origine est dans l'organisation, mais lentement
surexcités, amènent bientôt les mêmes désordres phy-
siques.
Mais pour juger de l'idée fixe sur laquelle revient
,trop fréquemment un chercheur de vérité, un fouit-
leur de quintessence scientifique, un réformateur ra-
dical, ou simplement un oisif amoureux du merveil-
leux et de l'extraordinaire, il faut être bien 5tlr de son
propre jugement, être versé d airs les mêmes sciences,
être exercé aux mêmes luttes sociales.
Aussi peut-on diro. malgré tout ce' fait depuis Hippoerate, Asciépiade, Th^mison, Arété et
tant d'antres r]e';. plus forts, jusq u'à. Pii^el le Modéra-
teur et les aliéuistes modernes, que la médecine de
l'aliénation mentale est encore non-seulement dou-
teuse, mais très-fai!tib!e. \
Ce qui lui manque surtout, c'est une base, et cette
ba<:e serait une psychologie nette et précise. EUi: était
drjà pressentie par frustre médecin de Périme Gal-
lien, qui, plaçant le siége de' l'âme dans le cerveau, Je
divisa en différents compartiments à chacun desquels i7
attribua une facilité, dont !'OP)iJ\jsjo.l1 par l'une des 1
quatre humeurs et spécialement par l'atrabile, déter-
mine la folie.
Gall et Spurzheim ont assurément apporté le plus
de lumières sur le mécanisme de l'intelligente, des
sentiments et des instincts. Les localisations cérébrales'
attestées par des lésions concordant avec un trouble
mental sont d'excellents guides, et la jeune école mo-
derne, tout expérimentale, en a tenté l'aventure.
Déjà, guidé par les travaux du professeur Bouillaud.
le professeur Brocca a fait reconnaître par l'Académie,
si rétive à toute innovation, la coordination de la pa-
role dans une circonvolution du lobe antérieur du
cerveau, circouvolution. dans la lésion ou le ramollis-
sement coïncide avec le trouble et la perte des termes
du langage.
En fait de folie, avouons que nous en savons peu de
chose. N'appelons pas fous tous ceux qui nous heur-
tent ou nous gênént. Tâchons surtout, quand un ex-
centrique nous devance sur le chemin de la vérité,
que nous parcourons tous volontiers plus ou moins
hâtivement, de l'écouter avec calme, afin que notre
jugement soit toujours absolument juste, toujours
consciencieux et indulgent.
Nous parlerons prochainement du traitement de la
folie.
CH. PLACE.
UN CONSEIL PAR JOUR
Le grand tort de la plupart des humains, c'est
qu'ils ne savent jamais s'arrêter à temps, soit dans
leurs plaisirs, soit dans leurs affaires.
Qui ne sait se borner, ne sait point s'assurer le
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... Txçograpbie JANNIN. tw Voirie a. 1;\.
La. Tribune de Lawrence (du Kansd.^.-^onae comme
eerKiin le fait suivant : x
Le docteur John Doy, bien connu dans le Kansas
pour ses luttes dans le conflit proslp,:vagiste, avait été
irrëte à Dottle-Creek, dans le Micl.iig.-m, sous la pré-
tention de tentative d'avortement Ayant causé la mort
%e la victime. Son crimé fut prou.vé, et il fut condam-
né à la prison pour un assez lon.g terme. Or, un jour,
il fut trouvé mort dans son lit./et toutes les présomp-
tions établissaient qu'il s'était empoisonné pour échap-
'per à sa peine. Il fut entend, et personne ne songea
:plus à lui. / .
Ici commence le roman..'Un gentleman tout à fait
honorable et digne de cor irlince se présentait derniè-
rement au bureau de la T,Iibuie et exhibait une lettre
ide la fille du docteur D jy, résidant dans une ville de
i'Ohio. D'après cette l ettre, il parait que le docteur
Doy, quoique légalenie;llt mort, est pourtant vivant en
;,Angleterre, et demam ie à ce que sa fille vienne habi-
ter avec lui.
Les circonstances de sa résurrection sont assez sin-
galières. Après s'être entendu avec ses amis, il s'ad-
,rnimistra une forte éïose de morphine, et le lendemain
'la vie semblait l'hoir abandonné. Comme on le ju-
geait réellement 'mort, le shériff ne fit aucune diffi-
culté de remettre son corps à la famille. Alors, pour
';ùissiper 'tDut 'Soupçon, on le plaça dans un cercueil et
£on proeMa. aux funérailles.
Peu éj temps après, le cercueil fut ouvert, et des
grer&èdes énergiques rendirent la vie au cadavre. La
- prudence exigeait qu'il quittât le pays où il ne pouvait
■ vivre en sûreté, et il s'embarqua, sous un faux nom,
, xjpour l'Angleterre. C'est là qu il goûte maintenant la
■tranquillité après avoir passé par les-honneurs du sé-
;-pul,,cre. i
I
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ(1)
DEUXIÈME PARTIE
XXVII
Catarina.
"".,È ~ Àh ça! que signifient toutes ces précautions?
'«demanda Mathéus, quand il se vit seul avec le
. |uîf..
[ —• Cela signifie, maître, Répondit Jacobs, que la
:/'jeunc femme est en cc moment chez moi, qu'elle
j'se f^met'de ses fatigues, et qu'il serait malséant
'-yi3e la.-déranger.
— Mais' cette jeune femme, comment est-elle
arrivée dans l'He?
t — C:cst. toute une histoire. Il parait qu'elle
',q¡.yait man^ié le paquebot, à Marseille, et comme
¿elle avait intérêt à le rejDindre, elle a semé l'or
.sur fa route, et ma foi, les chevaux, les hommes,
et le vent se sont»xnis de la partie, si bien qu'elle
a abordé ce soir. \
; — Et, tu l'as reeuSsUlie?
— Ah ! elle ne saAt pas où elle est. Elle était
,plus morte que vive. Vn jour de p'us, je crois
-que le bateau n'aurait déchargé qu'un cadavre.
Mathéus réfléchit, ee rapprochant de Jacobs,
il baissa tout à coup la voix.
— Et tu l'as reconnue ? dcnjanda-t-il mysté-
rieusement,.
— Parfaitement... il y aivait dix ans cependant
que je ne l'avais vue... et du premier coup d'oeil;
d'aiHeurs, j'étais prévenu pav vous. Vous m'aviez
dit de veiller, 'que vous attendiez Catarina, et ça
,A'a pas été long, comme vous voyez.
— Et que Vas-tu en faire? \
. — Ce que vous voudrez. \
— Il ne faut. pas qu'elle s'éloigne de chez toi.
— J'y ferai mon possible, mais je vous préviens
que ce sera difficile.
— Pourquoi?
— Elle a le diable au corps ; même au milieu
de son sommeil, elle voulait se lever et partir;
-elle appelait quelqu'un.
— Pedro?
— C'est cela.
— 11' faut l'en empêcher.
: — Je ne demande pas mieux.
El. Bi t.u fais cela, Jacobs, quoique tu sois cu-
ipide et insatiable, je te donnerai plus d'or que tu
'n'en as jamais vu en rève.
: Les yeux de Jacobs se mirent à briller comme
. deux escarboucles.
" — Bien vrai? dit-il d'une voix qui.tremblait de
désirs. • ' .
— Sur ma vie!...
En ce cas, soyez tranquille et laissez-moi
faire; seulement, éloignez-vous, et ne vous mon-
trez pas, car si Ca'arina soupçonnait quelque
chose, ce serait fait de vos projets. '
- Mathéus approuva vraisemblèment la proposi-
tion du vienx juif qu'il trouva sensée; et, après
.quelques instructions complétâmes qu'il crut utile
;de lui donner, les deux hommes se séparèrent,
,et il regagna la maison qu'il habitait.
; Quant à Jacobs, il reprit le chemin de son ha-
bitation et ne tarda pas à pénétrer dans la cham-
bre où Catarina reposait et. dont il ferma la porte
derrière lui.
, ; La jeune femme était étendue tout, habillée
sur un méchant lit. où le soromell l'avait sur-
prIse.
Selon que Jacobs l'avait dit, la fatigue était
écrite en signes manifestes sur ""cs traits altérés,
et, à travers son sommeil mèriKj, elle éprouvait de
e temps à autre des trépidations nerveuses qui ac-
cusaient une agitation intérieure que le repos n'é-
g tait pas parvenu à calmer-,
é Jacebs la contempla 7an moment en silence et il
allait se retirer, quand Catarina fit un mouvement,
jeta un cri aigu et se dressa effarée sur son
séant.
—A moi! à l'aide! j'étouffe, s'écria-t-elle.
1: r Et son regard ayant fait rapidement le tour de
la chambre :
j — Où suis-je? ajouta-t-elle avec égarement,
qui êtes-vous et qui m'a conduite ici?
it Tout en parlant, elle s'était jetée à bas du lit
t. et avait couru vers le juif.
'9 Celui-ci se mil à sourire avec bonhomie.
e — Eh ! eh ! eh ! dit-il d'un ton paterne, vous
r reposiez tout à l'heure, et vous en aviez besoin.
n M'est avis que vous feriez bien mieux de vous re-
mettre au lit..
— Mais où suis-je donc ? interrogea Pauline
j. avec inquiétude.
— Chez moi.
n — Et. qui êtes-vous ?
— Un pauvre malheureux que le commerce n'a
[_ pas encore enrichi, et qui tratne une misérable
r vieillesse.
;t — Mais enfin qui m'a conduite ici ?
— C'est-à-dire que l'on vous y a portée. La
jS 'a barque dans laquelle vous êtes venue est montée
par des hommes que je connais. Ils vous ont vue
accablée, presque mourante, et ils ont cru bien
( faire en vous conduisant chez moi.
à Pendant que le juif parlait, Pauline avait
i_ pressé à plusieurs reprises son front dans ses
mains, pour rappeler ses souvenirs, et avait pu
reconnaître déjà que son interlocutéur disait
z vrai.
Cela la rassura et ses inquiétudes se calmè-
rent.
— Oui, je me rappelle en effet, balbutia-t-
elle, et je préfère qu il en soit ainsi.
— Aviez-vous peur d'être tombée dans un
coupe-gorge? fit Jacobs en ricanant.
— Pis que cela, mon ami.
— Vous voulez rire ?
— Je n'en ai guère envie ; mais il est inutile
de vous confier des choses auxquelles vous ne
' ^ comprendriez rien et qui ne vous intéresseraient
pas ; seulement, j'ai un service à v^us demander.
— Je suis tout à vos ordres.
—- Vous serez largement payé,
— Cela ne nuit jamais.
— La ville est-elle loin d'ici ?
- A peine rt douze cents mètreC
— Nous allons nous y rendre.
— Quand cela ?
— A l'instant même.
7 — Oh ! je ne sors point ainsi la nuit ! se récria
i Jacobs, et d'ailleurs,dans votre intérêt...
— Que vous importe, si vous êtes bien rému-
t néré ?
; — 11 m'importe beaucoup.
t — Alors, vous refusez' de m'accompagner ?
— Absolument.
» — Soit ! je partirai seule, en ce cas.
— A votre aise.
. Pauline était vivement contrariée ie cet inci-
. dent, mais elle n'était pas femmé & reculer de-
, vanf, un pareil refus, et elle prit vîte^n parti.
( Elle répara à la hâte le désordre êt sa toilette,
. et marcha vivement vers la porte.
Mais, arrivée la, elle s'aperçut qu'elle était fer-
mée.
Elle se retourna vers Jacobs qui l'observait de
; l'œil, et lui tendit deux pièces d'or.
— Voici pour votre hospitalité, dit-elle d'un ton
impérieux; veuillez m'ouvrir, que je sorte.
— Ainsi, vous êtes bien résolue à partir? re-
partit le juif tout en prenant l'or qui lui était
offert.
— Mais certainement.
— Je serai donc obligé de vous retenir de
force. - . - , .
r- Qu'est-ce à dire? fit Pauline en sfe redres-
sant.
— C'est-à-dire que j'aurais voulu le cacher,
mais qu'il m'est ^défendu de vous laisser sortir.
Pauline bQndir: vers celui qui lui parlait,'lui
prit les deux bras,: et l'attirant auprès de la lu-
mière : \ -r;
— Mais regarde-m oi donc! dit-elle d'un accent
plein de désordre; en face, les veux dans les yeux.
Tu es donc avec eux; tu as d'one vu mes enne-
mis, on t'a payé pour m e trahir?
Le juif se prit à sourire,,,, et Pauline proféra une
exclamation de rage. \
— Ah ! je te reconnais \ maintenant, s'écria-
t-el!e. C'est toi, Jacobs 1 je t'avais oublié. Mais
quel démon s'acharne à ma PerLe, pour m'avoir
poussée entre les griffas d'un pareil coquin!
Puis, comme si une pensée" inattendue avait
en même temps traversé son esprit, elle réagit
violemment contre la fureur qui .soulevait sa poi-
trine, et parut redevenir tout à Cl '}Up plus calme.
— Alors, tu as vu Mathéus! Q 'emanda-t-elIe
rapidement.
— Je le quitte, il y a cinq minute? répondit
Jacobs.
— C'est lui qui t'a engagé à me relen'ir ici?
— Voilà la vérité.
— Dans quel but?
— Je l'ignore.
— II ne t'a rien dit ?
— Rien.
La jeune femme eut un é-clair de joie.
— Cela devait être, dit-elle, Mathéus est rusé, ,
et il veut faire le coup à lui tout seul, pour ()lis
empêcher d'en profiter.
Jacobs ouvrit l'oreille.
— De quoi s'agit-il donc ? demanda-t-il cautG-
leuscment.
! Pauline piprendre une résolution subite. '
— Ecoute, dit-elle, je ne voulais en rien dire à
person/ie ; mais les circonstances commandent à
notre, volonté, et ce sont elles qui, en ce moment,
m'obligent à te confier le but secret de mon
voyage.
— Parlez ! parlez !
— Quand j'ai quitté Milite, avec Rinaldo, il y a
dix ans de cela, nous avions enfoui un trésor dans
un endroit que moi seul connais ; depuis, je n'ai
pu revenir le reprendre, et il est probable qu'il
est resté là où nous l'avons caché.
— Croyez-vous? fit Jacobs, tout à coup inté-
ressé.
— J'en suis sûre.
— Et c'est pour aller le chercher que vous vou-
lez sortir?
— Oui, Jacobs, c'est pour cela, et si tu consens
à m'ouvrir cette porte, si tu veux m'accompagner,
cette fortune... nous la partagerons à nous deux!
Jacobs fit un soubresaut, et une transformation
complète s'opéra inopinément dans toute sa per-
sonne. 1
PIERRE ZACCONE.
[La suite a aemam.)
LE TRÉSOR DU FOYER
MALADIES PEU CONNUES.
(Premier article.)
La folie. — On applique communément le mot folie
à tous les actes incohérents ou bizarres, à toute exal-
tation de sentiment ou de conception, *à toutes les ori-
ginalités qui choquent la manière générale de voir, de
penser ou d'agir.
A ce compte, que de fous ! Le monde en est rempli,
on les heurte dans la foule de' ces gens agîtes qurse
hâtent et courent, les uns vers la fortune, les autres
à là gloire, ceux-ci descendant aux bas-fonds de la
société où grouillent les vices, ceux-là. aspirant aux
raffinements délicats des plaisirs sensuels; d'autres
rêvant aux satisfactions mystiques d'une sombre et in-
satiable imagination. Ainsi donc, où commence et où
finit la folie, tel est Je problème qui se pose au méde-
cin, au magistrat, au public.
On est tenté d'appeler fous ceux qui nous contredi-
sent, les avancés, presque tons ceux qui ont ouvert
des voies nouvelles ou substitué à la barbarie la lu-
mière de la raison et de la science.
Au mot folie, on a. préféré, avec raison, celui d'alié-
nation mentale. Ferras, un de ceux qui ont le plus con-
couru à l'amélioration du sort des aliénés, divise l'alié-
nation mentaie en deux grandes classes : dans la pre-
mière il place ceux dont l'intelligence, les sentiments
moraux et instinctifs sont ou oblitérés ou affaiblis ; les
idiots, les déments, les stupides ou imbéciles; dans la
deuxième classe, sous le nom de délire maniaque, tou-
tee; les aberrations de l'intelligence, générales ou par-
tielles, gaies ou tristes survenant sans coïncidence 'de
troubles bien constatés dans les fonctions animales.
Dans la première division, l'idiotisme, la stupidité,
la démence, tiennent essentiellement à une organisa-
tion défectueuse. Arrêt de développement du cerveau
dans l'idiot, qui se nourrit sans connaissance et qui
se meut sans volonté.
Dans l'imbécile, ragot ou crftin, au vice d'organi-
sation s'ajoutent entore les lésions générales de l'éco-
nomie, anémie, lymphatisme. Chez le dément, il y
a ramollissement du cerveau compliqué de para-
lysie.
En présence des êtres qui appartiennent àeette pre-
mière division, nulle hésitation à reconnaître la cause
du trouble mental, du désordre des actions. L'ana-
ttlmie, la physiologie en témoignent aisément. Mais
il n'en sera pas ainsi dans la seconde division posée
par le grand atiénip.te.
C'est dans celle-là que les préjugés, les convoitises,
lea rancunes cherchent à précipiter volontiers tout ce
qui, par quelque excentricité de caractère, souvent
par une générosité exaltée, une libéralité de Mécènes,
troublent et inquiètent surtout des espérances et une
cupidité inassouvies. Dans cette seconde drn^on, et
sons le titre général : Délire maniaque, Ferras ren-
ferme toutes les perversions de l'intelligence résumées
dans la manie et la monomanie, délire'général ou dé-
lire partiel.
La manie, dès son début, est signalée par des chan-
gements nombreux dans l'état physique et bientôt dans
I état moral.
Il existe un malaise général, .de la douleur de tête,
la figure est colorée, les yeux brillants, la peau chaude.
Le malade devient vorace; tous ses appétits physiques
sont désordonnés. Hier il était doux, craintif, prudent.
II devient aujourd'hui irritable, agressif, sans souci
du danger; et, si à ces changements se joint le dé.
filé des hallucinations, voix qui 1 appellent ou l'injurient,
figures qui le menacent, etc., l'exaltation du malade
va jusqu'à la furie, il est dangereux^il Tant le protéger
contre lui-même. C'est à ce moment qu'il faut le sou-
met'.re aux étreintes .11'nue camisole de force, le placer
dans l"',bscurité. En cet état, évidemment le rôle du
médecin, des parents ou amis qui l'entourent est tout
tracé.
Mais dans la monomanie, mot créé par Esquirol
pour désigner un délire partiel, il n'en est pas toujours
ainsi. C'est dans la monomanie qu'on observe une va-
riété infinie de déraison. C'est elle qui remplit les hos-
pices à chaque crise sociale, à chaque doctrine nou-
velle poussée jusqu'à l'exaltation.
Les uns sont rois, empereurs, tribuns, dieux; les
autres portent en poche l'avenir de l'humanité, et tan-
dis que les désordres de l'esprit que j'ai signalés sous
le nom de mante sont déterminés par des causes phy-
siques et antérieures, les di'rangements-du monomane,
dont l'origine est dans l'organisation, mais lentement
surexcités, amènent bientôt les mêmes désordres phy-
siques.
Mais pour juger de l'idée fixe sur laquelle revient
,trop fréquemment un chercheur de vérité, un fouit-
leur de quintessence scientifique, un réformateur ra-
dical, ou simplement un oisif amoureux du merveil-
leux et de l'extraordinaire, il faut être bien 5tlr de son
propre jugement, être versé d airs les mêmes sciences,
être exercé aux mêmes luttes sociales.
Aussi peut-on diro. malgré tout ce'
tant d'antres r]e';. plus forts, jusq u'à. Pii^el le Modéra-
teur et les aliéuistes modernes, que la médecine de
l'aliénation mentale est encore non-seulement dou-
teuse, mais très-fai!tib!e. \
Ce qui lui manque surtout, c'est une base, et cette
ba<:e serait une psychologie nette et précise. EUi: était
drjà pressentie par frustre médecin de Périme Gal-
lien, qui, plaçant le siége de' l'âme dans le cerveau, Je
divisa en différents compartiments à chacun desquels i7
attribua une facilité, dont !'OP)iJ\jsjo.l1 par l'une des 1
quatre humeurs et spécialement par l'atrabile, déter-
mine la folie.
Gall et Spurzheim ont assurément apporté le plus
de lumières sur le mécanisme de l'intelligente, des
sentiments et des instincts. Les localisations cérébrales'
attestées par des lésions concordant avec un trouble
mental sont d'excellents guides, et la jeune école mo-
derne, tout expérimentale, en a tenté l'aventure.
Déjà, guidé par les travaux du professeur Bouillaud.
le professeur Brocca a fait reconnaître par l'Académie,
si rétive à toute innovation, la coordination de la pa-
role dans une circonvolution du lobe antérieur du
cerveau, circouvolution. dans la lésion ou le ramollis-
sement coïncide avec le trouble et la perte des termes
du langage.
En fait de folie, avouons que nous en savons peu de
chose. N'appelons pas fous tous ceux qui nous heur-
tent ou nous gênént. Tâchons surtout, quand un ex-
centrique nous devance sur le chemin de la vérité,
que nous parcourons tous volontiers plus ou moins
hâtivement, de l'écouter avec calme, afin que notre
jugement soit toujours absolument juste, toujours
consciencieux et indulgent.
Nous parlerons prochainement du traitement de la
folie.
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