Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-03-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 mars 1870 13 mars 1870
Description : 1870/03/13 (A5,N1424). 1870/03/13 (A5,N1424).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716853h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
et de la Florida. Une lettre adressée au Times dit que
la désastre de iOneidah est dû à une fausse manœu-
vra du Bombay, manœuyre prescrite par le nO 13 (?)
du règlement maritime, et qui se renouvellera tou-
jours. Voilà qui est consolant! -
H. A.
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ
PREMIÈRE PARTIE
XXIII
La Chouette.
Gaston écoutait son singulier interlocuteur, et
ii lui eût été bien difficile de dire ce qu'il éprou-
vait.
Un moment il avait pensé que c'était un de ces
noctambules dangereux de Paris qui vous arrêtent,
• la nuit, sous prétexte de demander l'heure.
Mais ce soupçon s'évanouit presque aussitôt.
L'homme qui lui parlait n'en voulait évidem-
ment pas à sa bourse, encore moins à sa vie; et
il avait, à n'en pas douter, une communica!ion
sérieuse à lui faire.
Pendant quelques secondes, ils marchèrent l'un
auprès de l'autre, sans échanger une parole, et
Gaston, que ce silence commençait ,,t agacer, se
décida à reprendre la conversation.
-Voyons, dit-il brusquement à son interlocuteur,
j'attends que vous vous expliquiez, et j'avouerai
que je ne serais pas fâché de savoir...
— Pourquoi j'ai pris la liberté de vous accoster,
acheva l'inconnu.
— Précisément.
— Eh bien, vous allez être satisfait, et, d'abord,
il faut que je vous- dise que ce n'est pas en mon
nom que j'ai à vous parler.
— Ah ! ah ! Et au nom de qui ?
— De la part d'un vénérable personnage, qui
est, en ce moment, auprès de Mlle Duprat.
— Hélène?
— Mlle Hélène, vous l'avez dit.
— Et quel est ce personnage?
— On l'appelle monseigneur des Ursins.
Gaston fit un haut-le-corps.
L'étrangeté de la situation prenait des propor-
tions inattendues, et il lui semblait invraisembla-
ble que le prélat qu'il était allé voir employât
. on homme comme celui qc:il avait devant lui.
— Vous connaissez donc Son Eminence? de-
manda-t-il vivement, incapable de dissimuler son
impression.
— Depuis dix ans, mon gentilhomme, répondit
l'inconnu. Nous nous sommes rencontrés à Malte
à plusieurs reprises, et j'ai été assez heureux pour
ici inspirer une grande confiance.
— Cette confiance vous honore.
— Autant qu'elle me flatte.
— Enfin, de quelle mission vous a chargé Son
Ssninence auprès de moi?
— Oh! c'est simple comme bonjour. Mgr des
Ursins, qui vous porte beaucoup d'intérêt, désire-
rait avoir, demain, avec vous, quelques moments
d'entretien.
— A quel pTOpos?
— il ne, ne l'a pas dit.
— C est que dema'n je n'aurai peut-être que
bien peu de temps à moi.
— A cause de votre duel ?
— Que voulez-vous dire?
— Dam! n'avez-vous pas, tout à l'heure, pro-
voqué le duc de Sorrente?
— Vous savez cela ?
— Je me trouvais à deux pas de vous.
—'Et vous avez écouté?
— Oh! bien malgré moi.
Pour la seconde fois Gaston se sentit envahir
par un étonnement profond.
Quel était ce serviteur de Mgr des Ursins qui
se faisait ainsi son espion et qui ne paraissait pas
même posséder le sentiment de l'indélicatesse
qu'il venait de commettre ?
— Soit! dit-il après un court silence, et puisque
Son Eminence désire me parler, je serai demain
chez lui. Est-ce tout ce que vous aviez à me
dire?
— Oui, monsieur de Prague.
— Alors, nous nous quittons..?
— Comme vous le voudrez. Mais, avant de
m'éloigner, voulez-vous me permettre de vous
donner un conseil?
— Vous!... à moi!... fit Gaston.
— Qu'importe d'uù vient le conseil, s'il est bon?
repartit l'inconnu.
— Au fait.
— Puis-je parler?
— J'écoute.
— Vous êtes jeune, mon gentilhomme, vous
êtes confiant et brave, et vous n'avez jamais hési-
té, vous n'hésiterez jamais à présenter votre poi-
trine loyale devant l'épée d'un adversaire.
— Où voulez-vous en venir?
— Vous allez vous battre avec M. le duc de
Sorrente ?
— Sans doute.
— Eh bien ! croyez-moi, avant d'engager cette
partie, où votre vie doit servir d'enjeu, allez aux
renseignements, et prenez garde que l'on ne joue
contre vous avec des dés pipés.
— Qu'est-ce à dire ?
— Rien que ce que je dis. Mais s'il vous plaît
de rapporter le propos à votre adversaire, ne
manquez pas de lui dire que vous le tenez de
Lamblin, ou encore de Hinaldo Luccatelli; cela lui
donnera à réfléchir.
Et ce dernier, saluant son interlocuteur, "C mil
à presser le pas, et ne tarda pas à disparaître au
détour de la rue.
Ces paroles n'aient pas faites pour. atténuer la
première impression produite sur Gaston par l'as-
pect de son interlocuteur.
Mais à l'âge du jeune gentilhomme, on ne croit
pas facilement à l'indignité des hommes, et il ré-
pugnait profondément à sa nature loyale et droite
de prêter quelque créance, aux insinuations per-
DdèS (qui venaient de lui être faites.
D':.ui!cuTH, il avait pour l'heure bien autre chose
entête.
Il est certain qu'après les paroles qu'il avait
échangées avec le duc de Sorrente, il n'y avait
qu'il. charger des témoins de fixer le jour - d'une
rencontre et d'en régler les conditions.
Gaston était décidé à tout; cette occasion, il
l'avait cherchée, et puisqu'elle s'offrait à lui, à
aucun prix il ne voulait la laisser échapper.
Comme il se dirigeait vers son gite, il remar-
qua, en passant dans la rue fiiehelicu, que les fe-,
nêtres de son cercle était encore éclairées.
Cela lui fit venir une idée.
— Pardieu! se dit-il, je gage que ce fou de
Gilbert de Mais.;Mii!cnve est resté El-haut à faire la
chorettc. C'est justement l'homme qu'il me faut,
et je ne puis mieux m'adresser qu'à lui.
Gilbert de Maison neuve était un ami de Gaston.
Sortis de l'écale ensemble, ils s'étaient rarement
quittés, ils avaient fait les mêmes campagnes,
couru les mêmes dangers, et avaient contracté
dans cette communauté de la vie des camps, une
de ces aminés solides que la mort seule peut
rompre.
Gilbert, avait un an de plus que Gaston; mais
il en avait dix de moins pour la. raison.
Il était vif, ardent, étourdi, léger, et pour nous
servir d'une expression vulgaire, il était; de plus,
joueur comme les cartes.
Il passait une partie de ses nuits à l'écarté, et il
y perdait, à faire la chouette, des sommes considé-
rables.
Faire la chouette, c'est n'admettre personne
dans son jeu, et tenir celui de ses partenaires à
quelque chiffre qu'il s'élève.
Souvent Gilbert avait eu recours à la bourse de
Gaston pour réparer les brèches que la ch'uette
avait faite dans la sienne, et jamais son ami n'a-
vait hésité à lui rendre un service, de quelque
nature qu'il fut.
En entrant dans les salons du cercle, Gaston
trouva Gilbert attablé.
Il jouait !
Il était pâle, la .lèvre pincée, l'œi'l animé, il
absorbait toute son attention dans ses cartes.
— Diable ! fit Gaston en lui frappant familière-
ment sur l'épaule, il parait que nous ne sommes
pas en veine aujourd'hui?
Gilbert leva les yeux, tendit une main à son
ami et se remi.t au jeu.
Depuis une heure, il n'avait pas passé trois
fois.
Il perdait une dizaine de mille francs.
— Quel hasard t'amène ici, à cette heure ? ré-
pondit Gilbert tout en battant ses cartes.
— Ce n'est pas un hasard, répliqua Gaston à
voix grave et basse, c'est un service que viens
te demander.
— A moi !
— A qui donc?
— Ce n'est pas un service d'argent, au moins?
— Non, je viens te demander d'être mon té-
moin.
Gilbert venait de perdre un coup énorme.
Il jela les cartes sur la table, se leva avec viva-
cité et entraina son ami dans un angle du salon.
— Ainsi, tu te bats ! dit-il en lui serrant la
main.
— C'est cela.
— Un duel sérieux?
— Comment l'entends-tu?
— Eh ! parbleu, je te demande si l'affaire ne
peut ètre remise ni arrangée.
— Ni remise, ni arrangée.
— Et avec qui te bas-tu ?
— Avec le duc de Sorrente !
Gilbert avait tout à coup retrouvé son sang-
froid; il ne songeait déjà plus aux dix mille francs
qu'il venait de perdre; il prit son chapeau, son.
paletot et entraîna son ami.
— Le duc de Sorrente! reprit-il dès qu'il fu-
rent dans la rue; mais tu le connais donc, toi?
— Probablement, puisque je me bats avec
lui.
Gilbert s'arrêta et une sigulière expression se
répandit sur sa physionomie.
PIERRE ZACCONE.
(La suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
CONNAISSANCES UTILES
Falsification)'. — On nous signale une fraude com-
merciale très-préjudiciable à l'économie domestique,
pratiquée par un très-grand nombre d'épiciers qui en
ignorent sajvs. doute les conséquences fâcheuses."
Nous voulons parler du mélange du carbonate de
solide, ou' cristaux de soude, avec des cristaux de sul-
fate de soude.
C s sels sont achetés séparément et mêlés ensemble
ensuite en proportions variées.
Au premier aspect, ce mélange semble identique,
mais ces deux sels différent essentiellement l'un de
l'autre et par leur cristallisation et par leurs qualités'
chimiques. Le carbonate de soude est alcalin, sa dis-
solution dans l'eau forme une lessive parfaite, tandis
que le sulfate de soude est un sel tout à fait inerte
pour le lessivage; son seul avantage est d'être d'un
prix bien inférieur à celui du carbonate de soude.
Les marchands qui livrent ce sel à leur clientèle ne
devraient pas ignorer que par l'analyse chimique le
mélange de ces deux sels peut être reconnu, que cette
contravention les expose à des poursuites judiciaires et
aux rigueurs de la loi du 1er avril 1851 pOlIr lu répres-
sion des fraudes dans la vente deo' marcliand¡:ses.
UN CONSEIL PAR JOUR
On commence à jouer par amusement; on con-
tinue par cupidité, et on finit par passion.
BRUEYS.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
En vente à la Librairie. HACHETTE et Ce
boulevard Saint-Germain, 77, à Paris.
L'ART D'ACCOMMODER LES RESTES
Nouvelle édit. 1 vol. in-18, cartonné, 1 fr. 25
LA CUISINE POUR TOUS
ABC pratique. '! vol. in-18, cartonné l fr. 25
LE CONSEILLER DES BONNES MÉNAGÈRES
Par Mme la comtesse de BASS AN VILLE
Vade-mecum des femmes économes. 1 vol. cartonné
1 fr. 25 c.
CINQ FRANCS PAR AN' .
L'ÉPARGNE
JOURNAL FINANCIER
Paraissant tous les dimanches
PUBLIANT
Tous les tirages, comntes rendus, payements d&
coupons et renseignements gralui-ts à ses abonnés.
Cet organe indépendant compte aujourd'hui
50,POO ABONNÉS
F. DE FONTBOUILLANT, clirect.-gérank
1, RUE DE LA BOURSE, 1.
LA GAlïïffPË LA BOURSE
Rédacteur en chef; EDMOND PELLETIER,
Directeur de l'Office la Mi mer se
4 FR. PAR AN - 52 NUMÉROS
Celte feuille indépendante public : Articles criti-
ques sur les Sociétés anciennes et les affaires nou-
vcllps; Conseils éclairés sur les bons arbitrages et les
meilleurs placement*; Revue de la Bourse; nouvel-
les ; Assemblée.)' Cours, Renseignements ; Tirages, etc.
ON S'ABONNE en envoyant un mandat ou timbre3-poste.
RUE TAlTDOUT, PARIS, 3
LE JOURNAL COMMERCIAL est ENVOYÉ
GRATUITEMENT pensât UN MOIS à L.ute personne qui
en fait la demande; il publie, dans chacun de ses nu-,
méros, des articies sur le commerce, l'indusirie, la fi- '
nance, les voie,' national,";; et internationales fe>rces,
terrestres et fluviales; enfin chaque numéro contient les
cours des cuirs el peaux, métaux bruts et ouvrés, den-
rées coloniales et agricoles ; cours des valeurs cotées ee
non cotées.
Bureaux, 45, rue Saint-Lazare, Pans.
EiES DENfTS, conservation, maladies. Inflammation des
beneivcs, ébranlement, déchaussement; dents artificielles, etc.
S- PSÊTERRE, cliir.-dentiste, lauréat de la Facullé de Méde-
cine de Paris, 1 vol., fo, 3 fI' .50 B' d IÍV'-' italiens, JJédaillè
d'or, l'unique décernée auX dentistes. Paris, Exp. 1867.
Précis sur les propriétés et l'emploi du
SIROP INCHFDRHAïhMBlIRE
ses succès depuis 80 ans contre cahrrlies, asthmes,
rhumes, coqueluche. — 20 cent., rue Saint-Martin, 324.
MUSÉE ANTHROPOLOGIQUE, pO'trcaused'l1.grandisse-
ment transféré b. Poissonnière, '13, visible tous les jours.
Typographie JA.NNIN, jaai. VoltïLra, L 1':
,P,ux petites portions Ii'aub, rge; et ouis c'est
tout.
« Votre fille ne sortira jôima1s sans vous, ni
'¥Ü\lS sens "He. De JOus les moyens d édifier à
peu de frais, vous n'en négligerez aucun.
« Surtout jamais chez VC'1:lS, vous le ré-
fjète) ni prêtres, ni morne", ni dévotes.
« Vous irez dans les rues les yeux baissés ;
à l'égUse, vous ne verrez que Dieî.
« J'en conviens, cette vie est altère; mais
s'!le ne durera pas, et. je vous en promets la
plus signalée reco npensc. Voyez, consultez -
fous, si cette contrainte vous paraît au-d&ssus
de vos forces, avwurz-le-inol, je n'en ferai
nl offensée ni surprise...
«J'oubliais de vous dire qu'il gérait à propos
que vous vous fissiez un veifrag© de la mys-
ticité, et que l'histoire de l'A.f..dGn et du Nou-
veau -Testament vous devint familière, afin
|a'oû vous prenne pour des de votes d'ancienne
aate. Faites-vous jansénistes ou n:olinistar,
comme il_ vous plaira ; mais Je mieux spra. d'a-
voir l'opinion de votre curé. Ne mauqu-.z
pas, à tort et à travers, dans toute occasion,
de vout. déchaîner contre les philosool.es; cri' z
jue Voltaire est l'Antechrigt ; sachez 1Dir
sœur l'olivrage de votre petit abbé, " et
colportez-le, s'il le faut... 1)
Madame de la Pommeraye ajouta :
CI Je ne vous verrai point chez vou?, je ne
3MS pas digne du commerce d'aussi saintes
femmes; mais n'en ayez aucune inquiétude;
tous viendrez ici clan iestinemenr quelquefois. i
nous vous dédommagerons, IE,,( Plltit co i
mité, de votre régime pensent. Mais tout en 1
jouant la dévotion, n'allez pas vous en empê.
lrer.
« Quant aux dépenses de votre petit ménage,
c'e:-¡t mon affaire. Si mon projet réussit, vous
n'aurez plus besoin de mol ; s'il manque sans
qu'il y ait de votre faute, je suis assez riche
pour vous assurer un sort honnête et meilleur
que l'état. que vous m'aurez sacrifié. Mais
surtout sô"'f;ïissîon absolue, illimitée à mes vo-
lonté?, sans quoi je ne réponds de rien pour
le : résout et je ne m'engage à rien pour l'ave-
nir. » • ■
Tandis que nos deux dévotes édifiaient et
que la bonne odeur de leur piété et de la sain-
teté de leurs mœurs se répandait à la ronde,
madame de la Pommeraye observait avec
le marquis les démonstrations extérieures de
l'estime, de l'amitié, de la confiaucd la plus
parfaite. Toujours bienvenu, jamais ni grondé
ni boudé, même après de longues absences,
it lui racontait toutes ses petites bonnes
fortune,", et elle paraissait s'en amuser fran-
chement. Elle lui doanait- ses conseils dans
les o-casions d U1Il succès difficile; elle lui
jetait quelquefois des mots de mariage, mais
c'était d'un ton si désintéressé, qu'on ne pou-
vit 'a soupçonner de parler pour elle. Si le
marquis lui adressait quelques-uns de ces pro-
pos tendres ou galants dont on ne peut guère
se dispenser avec -une femme qu'on a connue,
011 elle en souriait, ou elle les laissait tomber.
A. l'en croire, son cœur était paisible; et:, ce
qit'e le n'aurait jamais imHginé, elle éprouvait
gel un ami tel que lui suffisait au bonheur de
la vie; et puI3 eue n'était plus de la pie-1
mière jeunesse, et ses goûts étaient bien
émoussés.
« Quoi! vous n'avez rien à me confier?
— Non.
— Mais le petit comte, mon amie, qui
vous pressait si vivement de mon lèg'Be?
— Je lui ai fermé ma porte et je ne le vois
plus.
— C'est une bizarrerie ! Et pourquoi l'a-
voir éloigné?
— C'est qu'il ne me plaîf pns.
— Ah! madame, je crois vous deviner: vous
m'aimez encore.
— Cela se peut.
-Vou:) comptes sur un retour.
— Pourquoi non?
— Et vous vous ménagez tous les avantages
d'une conduite sans reproche.
— Je le crois.
— Et si j'avais le bonheur ou le malheur de
reprendre, vous vous feriez au moins un
mérite du silenea que vous garderiez sur mes
torts.
— Vous me croyez bien délicate et bien gé-
néreuse.
— amie, après ce que vous avez fait,
il n'es!, aucune sorte d'héroïsme dont vous
ne soyez capable.
— je ne suis pas trop fâchée que vous le
pensiez.
— Ma foi, je cours le plus grand danger avec
vous, j'en suis sûr. »
Il y avait environ trois mois qu'ils en étaient
s'a même point, lorsque Mme de la Pom-
meraye crut qu'il était temps de mettre en
4§u ses grands ressorts. Un jour d'été qu ':l
faisait beau, et qu'elle attendait, Je marquis à
dîner, elle fit dire & la d'Aimon et à s:... fille
de se rendreau Jardin d-uRoi.Le marquis vint;
on servit de bonne heure; on dîna : sn dîna
gaiement.
Après dîner, madame de la Pommeraye pro-
pose une promenade au maniul*, s'il n'avait
ri:.n de plus rgréabb à f-rr*. Il n'y avait
.ce jour-là ni Opéra ni Corn'''dl'-: ce fut le
marquis qui en fit la remarque-, e\ ::'OUI' se dé-
dommager d'un s; c ci amusant par un spec-
tacle utile, le hàsa;-d voulu i que ce fût 1 îi-
même qui invitât lo marqui-e à aller voir le
Cabinet du Roi. Il 1;8 fut pa? refusa corn ma
vous pensez bî.'.'n\ Voil'i les ';h-vaux mis; les
voilà partis, les voilà arrivés au Jardin du Roi,
et les v0ilà mêlés dans 1-i fo-ule, regardant tout
et ne voyant rien,.comme les autres.
Au sortir du Cabine, le marquis ot sa
bonne amie se promenèrent dans le jardin.
Ite suivirent la première allée qui e;;t à droite
en entrant, proche de l'école des arbres, lors-
que madame de la Pommoraye lit un cri de
surprise, en disant :
« Je no me trompe pas, je crois que es sont
elles; oui, ce sont elles mêmes.
(La suile à demain.)
DIDEROT.
La Société, des Dames et des Demoiselles ;f. Com-
merce (dite l' A VENIR) donnera son bal annuel, '8 19
rortr?, salle Valentiuo. Ou trouve des billels : chez
M. J:\ien.¡<,'sier, rue Saint-Roch, 5 ; M. BerioiK-, rue de
Iiivoii, IJH; h l'administr,lLion, faubourg Saiiu-Deais,
129, et chez M. Dueat-r directeur de la salle Vatett-,
!.iuo "
la désastre de iOneidah est dû à une fausse manœu-
vra du Bombay, manœuyre prescrite par le nO 13 (?)
du règlement maritime, et qui se renouvellera tou-
jours. Voilà qui est consolant! -
H. A.
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ
PREMIÈRE PARTIE
XXIII
La Chouette.
Gaston écoutait son singulier interlocuteur, et
ii lui eût été bien difficile de dire ce qu'il éprou-
vait.
Un moment il avait pensé que c'était un de ces
noctambules dangereux de Paris qui vous arrêtent,
• la nuit, sous prétexte de demander l'heure.
Mais ce soupçon s'évanouit presque aussitôt.
L'homme qui lui parlait n'en voulait évidem-
ment pas à sa bourse, encore moins à sa vie; et
il avait, à n'en pas douter, une communica!ion
sérieuse à lui faire.
Pendant quelques secondes, ils marchèrent l'un
auprès de l'autre, sans échanger une parole, et
Gaston, que ce silence commençait ,,t agacer, se
décida à reprendre la conversation.
-Voyons, dit-il brusquement à son interlocuteur,
j'attends que vous vous expliquiez, et j'avouerai
que je ne serais pas fâché de savoir...
— Pourquoi j'ai pris la liberté de vous accoster,
acheva l'inconnu.
— Précisément.
— Eh bien, vous allez être satisfait, et, d'abord,
il faut que je vous- dise que ce n'est pas en mon
nom que j'ai à vous parler.
— Ah ! ah ! Et au nom de qui ?
— De la part d'un vénérable personnage, qui
est, en ce moment, auprès de Mlle Duprat.
— Hélène?
— Mlle Hélène, vous l'avez dit.
— Et quel est ce personnage?
— On l'appelle monseigneur des Ursins.
Gaston fit un haut-le-corps.
L'étrangeté de la situation prenait des propor-
tions inattendues, et il lui semblait invraisembla-
ble que le prélat qu'il était allé voir employât
. on homme comme celui qc:il avait devant lui.
— Vous connaissez donc Son Eminence? de-
manda-t-il vivement, incapable de dissimuler son
impression.
— Depuis dix ans, mon gentilhomme, répondit
l'inconnu. Nous nous sommes rencontrés à Malte
à plusieurs reprises, et j'ai été assez heureux pour
ici inspirer une grande confiance.
— Cette confiance vous honore.
— Autant qu'elle me flatte.
— Enfin, de quelle mission vous a chargé Son
Ssninence auprès de moi?
— Oh! c'est simple comme bonjour. Mgr des
Ursins, qui vous porte beaucoup d'intérêt, désire-
rait avoir, demain, avec vous, quelques moments
d'entretien.
— A quel pTOpos?
— il ne, ne l'a pas dit.
— C est que dema'n je n'aurai peut-être que
bien peu de temps à moi.
— A cause de votre duel ?
— Que voulez-vous dire?
— Dam! n'avez-vous pas, tout à l'heure, pro-
voqué le duc de Sorrente?
— Vous savez cela ?
— Je me trouvais à deux pas de vous.
—'Et vous avez écouté?
— Oh! bien malgré moi.
Pour la seconde fois Gaston se sentit envahir
par un étonnement profond.
Quel était ce serviteur de Mgr des Ursins qui
se faisait ainsi son espion et qui ne paraissait pas
même posséder le sentiment de l'indélicatesse
qu'il venait de commettre ?
— Soit! dit-il après un court silence, et puisque
Son Eminence désire me parler, je serai demain
chez lui. Est-ce tout ce que vous aviez à me
dire?
— Oui, monsieur de Prague.
— Alors, nous nous quittons..?
— Comme vous le voudrez. Mais, avant de
m'éloigner, voulez-vous me permettre de vous
donner un conseil?
— Vous!... à moi!... fit Gaston.
— Qu'importe d'uù vient le conseil, s'il est bon?
repartit l'inconnu.
— Au fait.
— Puis-je parler?
— J'écoute.
— Vous êtes jeune, mon gentilhomme, vous
êtes confiant et brave, et vous n'avez jamais hési-
té, vous n'hésiterez jamais à présenter votre poi-
trine loyale devant l'épée d'un adversaire.
— Où voulez-vous en venir?
— Vous allez vous battre avec M. le duc de
Sorrente ?
— Sans doute.
— Eh bien ! croyez-moi, avant d'engager cette
partie, où votre vie doit servir d'enjeu, allez aux
renseignements, et prenez garde que l'on ne joue
contre vous avec des dés pipés.
— Qu'est-ce à dire ?
— Rien que ce que je dis. Mais s'il vous plaît
de rapporter le propos à votre adversaire, ne
manquez pas de lui dire que vous le tenez de
Lamblin, ou encore de Hinaldo Luccatelli; cela lui
donnera à réfléchir.
Et ce dernier, saluant son interlocuteur, "C mil
à presser le pas, et ne tarda pas à disparaître au
détour de la rue.
Ces paroles n'aient pas faites pour. atténuer la
première impression produite sur Gaston par l'as-
pect de son interlocuteur.
Mais à l'âge du jeune gentilhomme, on ne croit
pas facilement à l'indignité des hommes, et il ré-
pugnait profondément à sa nature loyale et droite
de prêter quelque créance, aux insinuations per-
DdèS (qui venaient de lui être faites.
D':.ui!cuTH, il avait pour l'heure bien autre chose
entête.
Il est certain qu'après les paroles qu'il avait
échangées avec le duc de Sorrente, il n'y avait
qu'il. charger des témoins de fixer le jour - d'une
rencontre et d'en régler les conditions.
Gaston était décidé à tout; cette occasion, il
l'avait cherchée, et puisqu'elle s'offrait à lui, à
aucun prix il ne voulait la laisser échapper.
Comme il se dirigeait vers son gite, il remar-
qua, en passant dans la rue fiiehelicu, que les fe-,
nêtres de son cercle était encore éclairées.
Cela lui fit venir une idée.
— Pardieu! se dit-il, je gage que ce fou de
Gilbert de Mais.;Mii!cnve est resté El-haut à faire la
chorettc. C'est justement l'homme qu'il me faut,
et je ne puis mieux m'adresser qu'à lui.
Gilbert de Maison neuve était un ami de Gaston.
Sortis de l'écale ensemble, ils s'étaient rarement
quittés, ils avaient fait les mêmes campagnes,
couru les mêmes dangers, et avaient contracté
dans cette communauté de la vie des camps, une
de ces aminés solides que la mort seule peut
rompre.
Gilbert, avait un an de plus que Gaston; mais
il en avait dix de moins pour la. raison.
Il était vif, ardent, étourdi, léger, et pour nous
servir d'une expression vulgaire, il était; de plus,
joueur comme les cartes.
Il passait une partie de ses nuits à l'écarté, et il
y perdait, à faire la chouette, des sommes considé-
rables.
Faire la chouette, c'est n'admettre personne
dans son jeu, et tenir celui de ses partenaires à
quelque chiffre qu'il s'élève.
Souvent Gilbert avait eu recours à la bourse de
Gaston pour réparer les brèches que la ch'uette
avait faite dans la sienne, et jamais son ami n'a-
vait hésité à lui rendre un service, de quelque
nature qu'il fut.
En entrant dans les salons du cercle, Gaston
trouva Gilbert attablé.
Il jouait !
Il était pâle, la .lèvre pincée, l'œi'l animé, il
absorbait toute son attention dans ses cartes.
— Diable ! fit Gaston en lui frappant familière-
ment sur l'épaule, il parait que nous ne sommes
pas en veine aujourd'hui?
Gilbert leva les yeux, tendit une main à son
ami et se remi.t au jeu.
Depuis une heure, il n'avait pas passé trois
fois.
Il perdait une dizaine de mille francs.
— Quel hasard t'amène ici, à cette heure ? ré-
pondit Gilbert tout en battant ses cartes.
— Ce n'est pas un hasard, répliqua Gaston à
voix grave et basse, c'est un service que viens
te demander.
— A moi !
— A qui donc?
— Ce n'est pas un service d'argent, au moins?
— Non, je viens te demander d'être mon té-
moin.
Gilbert venait de perdre un coup énorme.
Il jela les cartes sur la table, se leva avec viva-
cité et entraina son ami dans un angle du salon.
— Ainsi, tu te bats ! dit-il en lui serrant la
main.
— C'est cela.
— Un duel sérieux?
— Comment l'entends-tu?
— Eh ! parbleu, je te demande si l'affaire ne
peut ètre remise ni arrangée.
— Ni remise, ni arrangée.
— Et avec qui te bas-tu ?
— Avec le duc de Sorrente !
Gilbert avait tout à coup retrouvé son sang-
froid; il ne songeait déjà plus aux dix mille francs
qu'il venait de perdre; il prit son chapeau, son.
paletot et entraîna son ami.
— Le duc de Sorrente! reprit-il dès qu'il fu-
rent dans la rue; mais tu le connais donc, toi?
— Probablement, puisque je me bats avec
lui.
Gilbert s'arrêta et une sigulière expression se
répandit sur sa physionomie.
PIERRE ZACCONE.
(La suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
CONNAISSANCES UTILES
Falsification)'. — On nous signale une fraude com-
merciale très-préjudiciable à l'économie domestique,
pratiquée par un très-grand nombre d'épiciers qui en
ignorent sajvs. doute les conséquences fâcheuses."
Nous voulons parler du mélange du carbonate de
solide, ou' cristaux de soude, avec des cristaux de sul-
fate de soude.
C s sels sont achetés séparément et mêlés ensemble
ensuite en proportions variées.
Au premier aspect, ce mélange semble identique,
mais ces deux sels différent essentiellement l'un de
l'autre et par leur cristallisation et par leurs qualités'
chimiques. Le carbonate de soude est alcalin, sa dis-
solution dans l'eau forme une lessive parfaite, tandis
que le sulfate de soude est un sel tout à fait inerte
pour le lessivage; son seul avantage est d'être d'un
prix bien inférieur à celui du carbonate de soude.
Les marchands qui livrent ce sel à leur clientèle ne
devraient pas ignorer que par l'analyse chimique le
mélange de ces deux sels peut être reconnu, que cette
contravention les expose à des poursuites judiciaires et
aux rigueurs de la loi du 1er avril 1851 pOlIr lu répres-
sion des fraudes dans la vente deo' marcliand¡:ses.
UN CONSEIL PAR JOUR
On commence à jouer par amusement; on con-
tinue par cupidité, et on finit par passion.
BRUEYS.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
En vente à la Librairie. HACHETTE et Ce
boulevard Saint-Germain, 77, à Paris.
L'ART D'ACCOMMODER LES RESTES
Nouvelle édit. 1 vol. in-18, cartonné, 1 fr. 25
LA CUISINE POUR TOUS
ABC pratique. '! vol. in-18, cartonné l fr. 25
LE CONSEILLER DES BONNES MÉNAGÈRES
Par Mme la comtesse de BASS AN VILLE
Vade-mecum des femmes économes. 1 vol. cartonné
1 fr. 25 c.
CINQ FRANCS PAR AN' .
L'ÉPARGNE
JOURNAL FINANCIER
Paraissant tous les dimanches
PUBLIANT
Tous les tirages, comntes rendus, payements d&
coupons et renseignements gralui-ts à ses abonnés.
Cet organe indépendant compte aujourd'hui
50,POO ABONNÉS
F. DE FONTBOUILLANT, clirect.-gérank
1, RUE DE LA BOURSE, 1.
LA GAlïïffPË LA BOURSE
Rédacteur en chef; EDMOND PELLETIER,
Directeur de l'Office la Mi mer se
4 FR. PAR AN - 52 NUMÉROS
Celte feuille indépendante public : Articles criti-
ques sur les Sociétés anciennes et les affaires nou-
vcllps; Conseils éclairés sur les bons arbitrages et les
meilleurs placement*; Revue de la Bourse; nouvel-
les ; Assemblée.)' Cours, Renseignements ; Tirages, etc.
ON S'ABONNE en envoyant un mandat ou timbre3-poste.
RUE TAlTDOUT, PARIS, 3
LE JOURNAL COMMERCIAL est ENVOYÉ
GRATUITEMENT pensât UN MOIS à L.ute personne qui
en fait la demande; il publie, dans chacun de ses nu-,
méros, des articies sur le commerce, l'indusirie, la fi- '
nance, les voie,' national,";; et internationales fe>rces,
terrestres et fluviales; enfin chaque numéro contient les
cours des cuirs el peaux, métaux bruts et ouvrés, den-
rées coloniales et agricoles ; cours des valeurs cotées ee
non cotées.
Bureaux, 45, rue Saint-Lazare, Pans.
EiES DENfTS, conservation, maladies. Inflammation des
beneivcs, ébranlement, déchaussement; dents artificielles, etc.
S- PSÊTERRE, cliir.-dentiste, lauréat de la Facullé de Méde-
cine de Paris, 1 vol., fo, 3 fI' .50 B' d IÍV'-' italiens, JJédaillè
d'or, l'unique décernée auX dentistes. Paris, Exp. 1867.
Précis sur les propriétés et l'emploi du
SIROP INCHFDRHAïhMBlIRE
ses succès depuis 80 ans contre cahrrlies, asthmes,
rhumes, coqueluche. — 20 cent., rue Saint-Martin, 324.
MUSÉE ANTHROPOLOGIQUE, pO'trcaused'l1.grandisse-
ment transféré b. Poissonnière, '13, visible tous les jours.
Typographie JA.NNIN, jaai. VoltïLra, L 1':
,P,ux petites portions Ii'aub, rge; et ouis c'est
tout.
« Votre fille ne sortira jôima1s sans vous, ni
'¥Ü\lS sens "He. De JOus les moyens d édifier à
peu de frais, vous n'en négligerez aucun.
« Surtout jamais chez VC'1:lS, vous le ré-
fjète) ni prêtres, ni morne", ni dévotes.
« Vous irez dans les rues les yeux baissés ;
à l'égUse, vous ne verrez que Dieî.
« J'en conviens, cette vie est altère; mais
s'!le ne durera pas, et. je vous en promets la
plus signalée reco npensc. Voyez, consultez -
fous, si cette contrainte vous paraît au-d&ssus
de vos forces, avwurz-le-inol, je n'en ferai
nl offensée ni surprise...
«J'oubliais de vous dire qu'il gérait à propos
que vous vous fissiez un veifrag© de la mys-
ticité, et que l'histoire de l'A.f..dGn et du Nou-
veau -Testament vous devint familière, afin
|a'oû vous prenne pour des de votes d'ancienne
aate. Faites-vous jansénistes ou n:olinistar,
comme il_ vous plaira ; mais Je mieux spra. d'a-
voir l'opinion de votre curé. Ne mauqu-.z
pas, à tort et à travers, dans toute occasion,
de vout. déchaîner contre les philosool.es; cri' z
jue Voltaire est l'Antechrigt ; sachez 1Dir
sœur l'olivrage de votre petit abbé, " et
colportez-le, s'il le faut... 1)
Madame de la Pommeraye ajouta :
CI Je ne vous verrai point chez vou?, je ne
3MS pas digne du commerce d'aussi saintes
femmes; mais n'en ayez aucune inquiétude;
tous viendrez ici clan iestinemenr quelquefois. i
nous vous dédommagerons, IE,,( Plltit co i
mité, de votre régime pensent. Mais tout en 1
jouant la dévotion, n'allez pas vous en empê.
lrer.
« Quant aux dépenses de votre petit ménage,
c'e:-¡t mon affaire. Si mon projet réussit, vous
n'aurez plus besoin de mol ; s'il manque sans
qu'il y ait de votre faute, je suis assez riche
pour vous assurer un sort honnête et meilleur
que l'état. que vous m'aurez sacrifié. Mais
surtout sô"'f;ïissîon absolue, illimitée à mes vo-
lonté?, sans quoi je ne réponds de rien pour
le : résout et je ne m'engage à rien pour l'ave-
nir. » • ■
Tandis que nos deux dévotes édifiaient et
que la bonne odeur de leur piété et de la sain-
teté de leurs mœurs se répandait à la ronde,
madame de la Pommeraye observait avec
le marquis les démonstrations extérieures de
l'estime, de l'amitié, de la confiaucd la plus
parfaite. Toujours bienvenu, jamais ni grondé
ni boudé, même après de longues absences,
it lui racontait toutes ses petites bonnes
fortune,", et elle paraissait s'en amuser fran-
chement. Elle lui doanait- ses conseils dans
les o-casions d U1Il succès difficile; elle lui
jetait quelquefois des mots de mariage, mais
c'était d'un ton si désintéressé, qu'on ne pou-
vit 'a soupçonner de parler pour elle. Si le
marquis lui adressait quelques-uns de ces pro-
pos tendres ou galants dont on ne peut guère
se dispenser avec -une femme qu'on a connue,
011 elle en souriait, ou elle les laissait tomber.
A. l'en croire, son cœur était paisible; et:, ce
qit'e le n'aurait jamais imHginé, elle éprouvait
gel un ami tel que lui suffisait au bonheur de
la vie; et puI3 eue n'était plus de la pie-1
mière jeunesse, et ses goûts étaient bien
émoussés.
« Quoi! vous n'avez rien à me confier?
— Non.
— Mais le petit comte, mon amie, qui
vous pressait si vivement de mon lèg'Be?
— Je lui ai fermé ma porte et je ne le vois
plus.
— C'est une bizarrerie ! Et pourquoi l'a-
voir éloigné?
— C'est qu'il ne me plaîf pns.
— Ah! madame, je crois vous deviner: vous
m'aimez encore.
— Cela se peut.
-Vou:) comptes sur un retour.
— Pourquoi non?
— Et vous vous ménagez tous les avantages
d'une conduite sans reproche.
— Je le crois.
— Et si j'avais le bonheur ou le malheur de
reprendre, vous vous feriez au moins un
mérite du silenea que vous garderiez sur mes
torts.
— Vous me croyez bien délicate et bien gé-
néreuse.
— amie, après ce que vous avez fait,
il n'es!, aucune sorte d'héroïsme dont vous
ne soyez capable.
— je ne suis pas trop fâchée que vous le
pensiez.
— Ma foi, je cours le plus grand danger avec
vous, j'en suis sûr. »
Il y avait environ trois mois qu'ils en étaient
s'a même point, lorsque Mme de la Pom-
meraye crut qu'il était temps de mettre en
4§u ses grands ressorts. Un jour d'été qu ':l
faisait beau, et qu'elle attendait, Je marquis à
dîner, elle fit dire & la d'Aimon et à s:... fille
de se rendreau Jardin d-uRoi.Le marquis vint;
on servit de bonne heure; on dîna : sn dîna
gaiement.
Après dîner, madame de la Pommeraye pro-
pose une promenade au maniul*, s'il n'avait
ri:.n de plus rgréabb à f-rr*. Il n'y avait
.ce jour-là ni Opéra ni Corn'''dl'-: ce fut le
marquis qui en fit la remarque-, e\ ::'OUI' se dé-
dommager d'un s; c ci amusant par un spec-
tacle utile, le hàsa;-d voulu i que ce fût 1 îi-
même qui invitât lo marqui-e à aller voir le
Cabinet du Roi. Il 1;8 fut pa? refusa corn ma
vous pensez bî.'.'n\ Voil'i les ';h-vaux mis; les
voilà partis, les voilà arrivés au Jardin du Roi,
et les v0ilà mêlés dans 1-i fo-ule, regardant tout
et ne voyant rien,.comme les autres.
Au sortir du Cabine, le marquis ot sa
bonne amie se promenèrent dans le jardin.
Ite suivirent la première allée qui e;;t à droite
en entrant, proche de l'école des arbres, lors-
que madame de la Pommoraye lit un cri de
surprise, en disant :
« Je no me trompe pas, je crois que es sont
elles; oui, ce sont elles mêmes.
(La suile à demain.)
DIDEROT.
La Société, des Dames et des Demoiselles ;f. Com-
merce (dite l' A VENIR) donnera son bal annuel, '8 19
rortr?, salle Valentiuo. Ou trouve des billels : chez
M. J:\ien.¡<,'sier, rue Saint-Roch, 5 ; M. BerioiK-, rue de
Iiivoii, IJH; h l'administr,lLion, faubourg Saiiu-Deais,
129, et chez M. Dueat-r directeur de la salle Vatett-,
!.iuo "
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.51%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.51%.
- Collections numériques similaires Aubert Jean Louis Aubert Jean Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Aubert Jean Louis" or dc.contributor adj "Aubert Jean Louis")Réfutation suivie et détaillée des principes de M. Rousseau de Genève, touchant la Musique françoise... /ark:/12148/btv1b10070523w.highres Le diable dans un bénitier et la métamorphose du gazetier Cuirassé en mouche, ou Tentative du sieur Receveur, inspecteur de la police de Paris, chevalier de St Louis, pour établir à Londres une police à l'instar de celle de Paris / par Pierre Le Roux, ingénieur des grands chemins ; rev., corr. et augm. par M. l'abbé Aubert, censeur royal /ark:/12148/bpt6k1522150s.highres
- Auteurs similaires Aubert Jean Louis Aubert Jean Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Aubert Jean Louis" or dc.contributor adj "Aubert Jean Louis")Réfutation suivie et détaillée des principes de M. Rousseau de Genève, touchant la Musique françoise... /ark:/12148/btv1b10070523w.highres Le diable dans un bénitier et la métamorphose du gazetier Cuirassé en mouche, ou Tentative du sieur Receveur, inspecteur de la police de Paris, chevalier de St Louis, pour établir à Londres une police à l'instar de celle de Paris / par Pierre Le Roux, ingénieur des grands chemins ; rev., corr. et augm. par M. l'abbé Aubert, censeur royal /ark:/12148/bpt6k1522150s.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 4/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4716853h/f4.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4716853h/f4.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4716853h/f4.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4716853h/f4.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4716853h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4716853h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4716853h/f4.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest