Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1879-09-18
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 septembre 1879 18 septembre 1879
Description : 1879/09/18 (Numéro 1067). 1879/09/18 (Numéro 1067).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k471149v
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2007
Le Petit Parisien
Chronique cléricale
Au commencement d'août, le tribunal corree-
tionnel de Charolles jugeait le sieur Bellat, frère
convers h l'établissement des jésuites de Paray-
le-Monial. Le sieur Bellat était prévenu d'outra-
ges publics & la pudeur et d'eicitation de mi-
neures à la débauche. Ce second délit ayant ét6
*carté, le tribunal prononçait une condamnation
à un au et un jour d emprisonnement. Les actes
'.gnoblet relayés contre la dévot personnage
avaient eu pour témoins de petites filles de six
à douze aos. Frère Bellat a interjeté appel du
jugemeat. On annonce que- la cour de Dijon vient
de réduire l'emprisonnement six mois.
Chronique des départements
Amiens. Deux arrêtés de M. Spolier, préfe-
de la Somme, pris conformément aux délibérât
,ions du conseil municipal d'Amiens et du con-
seil municipal de 8alouêl, substituent l'ensei-
;nement lalque à l'enseignement congréganiste
ami les écoles communales de filles de Meuniè-
res et da faubourg de Beauvais à Amiens, et
dans l'école communale de filles de Salouêl
(Somme).
La Roche-tur-Yon.–hi rois est coupée sur une
longueur de 800 mètres entre Cerizay et Saint-
Mesmin.
Le pont de Serres a été emporté par les eaux.
La ligne est submergée sur toute sa lon-
gueur.
La Rocheiur-Yon.-M- de Girardin, préfet de la
Vendée, vient de révoquer de ses fonctions le
sieur Blanchard (Victor), en religion frère Clé-
ment, de l'ordre des frères de Saint-Gabriel de
Saint-Laurent-sur-Sévre, Instituteur-adjoint, pro-
visoirement chargé de l'école communale de
B'auvoir-sur-Mer, pour avoir déclaré à ses élèves!
candidats aux certificats d'études primaires,
qu'il ne les présenterait pas aui exameos, parce
que la commission chargée de constater l'ins-
truction des candidats ne lui inspirait aucune
confiance, et que les élèves des frères, fussent-ils
dit fois plus capables d'être reçus, étalent refu-
tés d'avance.
PETITES NOUVELLES
Le départ prochain des Nubiens a attiré hier
en Jardin d'acclimatation une affluence considé-
rable de visiteurs qui venaient faire leurs adieux
aux curieux noirs qui, pendant les trois mois
qu'aura duré leur exhibition, ont vu dénier de-
v .int eux la plus grande partie de la population
parisienne.
Dimanche prochain elt le dernier jour que la
caravane passera an Jardin d'acclimatatlon. Dès
lundi matin, le convoi te mettra en route pour
le pays du soleil.
En raison des vacances, la commission
d'organisation du Congrès libre et latque de l'é-
ducation session) vient de décider la remise
eu congrès au 16 octobre
On trouve des cartes d'adhérents, 15, faubourg
Montmartre.
Le banquet fraternel républicain des Tra-
-veilteurs aura lieu rue Nansouty, 24, au Grand
Chalet du parc de Montsouris, le dimanche 21
septembre 1879, a six heures du soir, pour célé-
brer l'anniversaire de la proclamation de la Ré-
publique en
Les dames sont admises.
l'riz 3 fr. 50.
On se procure des cartes chez les citoyens
Aulu, rue ViellIe-du-Tempte, Garrigues,
rue de la Jussienne, 8; Aux sièges des diverses
chambres syndicales et des associations ouvriè-
res de Paris; Chardon fils, au Grand Chalet du
parc de Montsouris, rue Nansouty, 24.
Nos lecteurs se souviennent d'un très touchant
article, où Jean Frolloa raconté la belle et simple
conduite d'un ouvrier charpentier qui a recueilli
chez lui un amnistié sans asile.
Quelques-uns de nos abonnés nous ont écrit à
(e sujet.
Ils ont voulu venir en aide, eux aussi, à ce mal-
heureux amnistié, et ils se sont rendus à l'a-
dresse Indiquée par Jean Frolio.
LA, ils n'ont trouvé personne.
C'est qu'en effet, pour des raisons qui font
le pJus grand honneur à l'ouvrier charpentier,
N» m. Feuilleton du Petit Parisim
LES SOUTANES SANGLANTES
QUAND ROMAN INÉDIT
XVIII
A LanbciM
` Suite
C'était Bernard Jacquelin.
Quoi donc? manquait-il à sa promesse?
N'irait-U pas combattre, lui aussi, pour la
liberté de l'Italie?
Certes, il ferait son devoir, comme tou-
jours.
Mais il voulait revoir un seul jour, il voulait
embrasser sa Jeanne bien aimée.
Et Noël Aubineau lui avait dit
Eh bien, soit! va! mais ne t'attarde pas,
Jean Prollo n'avait pu donner ni le nom, ni
la véritable adresse du modeste bienfaiteur.
L'histoire est Traie, mais nous n'avions ob-
tenu l'autorisation de la raconter qu'en promet-
tant une certaine discrétion. Nous avons tenu
parole.
Aujourd'hui, d'ailleurs, l'amnistié, un ou-
vrier serrurier, on s'en souvient, a trouvé du
travail.
Mais, pour une misère soulagée, que de mi-
sères, qui na le sont pas encore
Nos correspondants ne trouveront que trop fa-
cilement le placement de leurs généreuses of-
fraudes.
UN NOUVEAU BILLOIR
(Suite)
LES OBSÈQIES DE UEXOBLE
Dès dix heures du matin une foule considéra-
ble s'amassait dans la rue 6aint-Sébastien, de-
vant la maison portant le no 26, dont la porte
venait d'être ornée de draperies par les ouvriers
des pompes funèbres. Au sommet de la tenture
se détachait un écusson avec la lettre L.
Vers onze heures, les ouvriers des nombreux
ateliers voisins sortent pour le déjeuner et vien-
nent augmenter le nombre des curieux.
La circulation n'est plus possible dans la me
et doux gardiens de la paix, placés i chaque ex-
trémité de la rue, se contentent d'empêcher les
voitures d'avancer.
C'est a grand peine que, vers onze heures et
demie, le fourgon de la Morgue se fraye un pas-
sage jusqu'à la maison mortuaire. La funèbre
voiture t'arrête devant la porte. On se presse, on
se bouscule pour voir. Tout le monde se décou-
vre, partout règne un silence profond.
Les porteurs ouvrent les portes du fourgon et
tirent la bière qui contient les restes de 1 infor-
tuné Lenoble.
Ce cercueil est d'une construction particu-
lière, il est très court et plat, affectant plutôt la
forme d'une longue caisse.
Un murmure d'horreur au souvenir de ce
crime affreux rompt un Instant le silence qui
a régné jusqu'alors. Les employés de la Mor-
gue, aidés des porteurs, placent la bière dans
l'allée et la recouvrent du drap mortuaire.
L'exuosition du corps a duré une demi-heure
Pendant ce temps, les parents et les nombreux
amis do la famille sont auprès de Mme Lenoble,
qui, ne voulant pas, en ce terrible jour, se trou-
rer dans son appartement, a accepté l'hospitalité
de M. Dubouillou.
Auprès d'elle se trouvent son fils alnê, Alphon-
se autre ami et confrère bfonréal, son frère M.
Wettnier-Debar, son père Mme Rieuuier, sa
mère; M.' et Mme Secritaln, l'associé de Lenoble,
et un ïrand nombre d'amis.
M. Macé, chef de la police de sûreté, et M.
Aragon, commissaire de police, viennent déposer
leurs cartes.
A midi précis arrive le corbillard dans lequel
on place le cercueil, recouvert de nombreuses
couronnes.
Sur l'une on lit A mon mari, à notre père
sur l'autre Offert par la maison sur une
troisième A notre ami; d'autres portent ce
simple mot Regrets. Ou remarquait aussi une
très grande couronne d'immortelles sur laquelle
étaient écrits ces mots A notre ami Lenoble, ses
collègues de la photographie du Globe, et une
autre en perles, offerte par les employfls du calé
Riche.
Le deuil est conduit par M. H. Monréal et
M. Rieunier-Debar. M. Monréal donne la main
à l'alné des enfants; le plus jeune, Maurice, est
chez des parents à la campagne; on lui a caché
la mort de son père.
Nous remarquons dans l'assistance MM. Macé
et Aragon, représentant M. Audrieux; Alphonse
Millaud, et plusieurs membres de la presse pari-
sienne.
Le cortège parcourt, au milieu du recueillement
1e plus profond, la rue Saint-Sébastien, traverse
le boulevard Beaumarchais, la rue Saint-Claude,
suivi par des milliers de personnes; toutes les
fenêtres sont bondées de monde.
Après la levoe du corps, à l'église Saint-Denls-
du-Saint-S»crement, on chante la messe, et à
une heure cinq minutes, le convoi se reforme
pour le cimetière du Père-Lachaise.
Aucun incident ne s'est produit, si ce n'est à
l'église, où un employé subalterne a failli, par
un excès de zèle maladroit, occasionner de graves
désordres; il voulait empêcher la foule d'entrer
dans l'église, et, à l'intérieur, se montrait, vis-
à-vis des assistants, d'une grossièreté in-
croyable.
XIX
On eat Jeanne? t
Vos lecteurs ont suivi Bernard Jacquelin
pendant les premières heures de son arrivée
à Paris.
Maintenant, il s'en allait triste par les
rues.
Etâit-ce possible, était-ce probable, vrai-
ment, ce qu'avait dit ce voisin bavard ?
Jeanne, si honnête et si fière, devenue une
fille, une vendeuse d'amour et de caresses
Non il ne voulait pas croire cela, et
cependant les angoisses du soupçon lui dé-
chiraient le cœur.
Il se disait
Il y a une chose terrible, c'est qu'elle ne
m'a pas écrit pendant que j'étais à Lambessa.
Naguère, il attribuait cette absence de
nouvelles à la discipline cruelle du bagne
politique.
Jeanne écrivait certainement, mais il ne
recevait pas les lettres, voilà tout.
Maintenant, il en venait à se dire que peut-
être elle n'avait pas écrit, n'osant pas, à cause
de sa chute.
Ah! il fallait qu'il la retrouvât, qu'il la re-
trouvAt tout de suite.
Savoir la vérité à tout prix 1
Mai* comment faire pour découvrir la re-
traite de Jeanne?
Une femme au milieu du vaste Paris tumul-
t- On croit qu une concession gratuite de terrain
sera faite à la famille; en attendant. i«s restes
de Lenohle ont été déposés dans une sépulture
provisoire.
!lime venve Lenoble
Nous savons que plusieurs personnes influen-
tes s'occupent de trouver une occupation suffi-
samment rétribuée pour permettre à Mme Le-
noble d'élever ses deux enfants. Ln bureau de
tabac lui serait offert.
Nouvelles perquisitions chez l'assassin
La justice s'est rendue de nouveau dans la
petite chambre de la rue Riquet pour y procéder
à de nouvelles recherches.
On a découvert, entre le sommier et le mate-
las, un pantalon en treillis, comme en portent les
agents pendant l'été. Ce vêtement était taché de
sang aui genoux. Il sera joint aux autres pièces
à conviction que l'on possède déjà.
En même temps, un dessinateur spécial a fait
un croquis représentant l'intérieur de la pièce
avec les meubles placés comme ils l'étaient au
moment du crime.
Ce dessin sera mis sous les veux des jurés et
leur permettra de suivre plus facilement les dé-
tails de cette terrible scène.
PARIS
La rumeur publique accusait une temme de-
meurant aux environs des Halles de tenir sé-
questrée une petite fille âgée de huit ans, qu'elle
frappait avec la dernière cruauté et & laquelle
elle refusait toute nourriture.
Le parquet chargea M. Atthalin, juge d'instruc-
tion, d'opérer une descente judiciaire.
M. Atthalln, accompagné d'un docteur, décou-
vrit dans le logement de cette femme la pauvre
enfant qui, depuis près d'un an, subissait un
cruel martyre.
Elle fut interrogée; mais la parole expira sur
ses lèvres. Pâle, épuisée, les cheveux arrachés
par touffes, elle restait clouée sur son grabat,
laissant tomber sa tête presque inerte.
Son corps était couvert de plaies. Vu son état,
la pauvre fillette fut transportée d'urgence à
l'hospice de l'Enfant-Jôsus. Quant à la mère, elle
s'est obstinément refusée à répondre aux ques-
tions du magistrat instructeur, qui a cru devoir
la laisser on liberté, jusqu'à ce que le rapport du
médecin, commis a fin d'examen, ait fait con-
naitre l'état exact de la malheureuse fillette.
On se demande cemment cette femme s'y
est prise pour cacher si longtemps sa conduite
envers la pauvre martyre, et comment l'Assis-
tance publique a pu accorder un secours men-
suel assez élevé à cette mégère. dont le mari
gagnait un fort edlaire chez un négociant du
voisinage.
La nuit dernière, vers trois heures du matin,
on a trouvé rue des Fourneaux, vis-à-vis du nu-
méro if, un individu gisant dans une mare de
sang.
Les sergents de ville le transportèrent au poste
où NI. Luccioni, commissaire de police, reconnut
qu'il portait quatre blessures profondes au bas-
ventre et une au bras gauche. Il l'interroge et la
blessé, qui déclara se nommer Yves Ollivier, gar-
çon boulanger, rue du Moulin-de Beurre, nu-
méro 10, lui apprend qu'il a été frappé à la sortie
du bal par son cousin, le nommé F. demeu-
rant impasse d'Astrolabe.
M. Luccioni s'y fait conduire aussitôt et trou-
ve F. plongé dans le sommeil du juste. Il le
réveille et lui demande s'il est vrai qu'il ait frap-
pé son cousin.
t. Mais oui, nous sortions du bal. Il m'ennuyait,
» même il m'a donné un coup de poing. Alors,
» moi, j'avais mon couteau, je l'ai couché. Vol-
là. »
F. débita son discours sur le même ton qu'il
eût pris pour raconter la chose la plus naturelle
du monde.
Il se retournait même du côté du mur pour
indiquer à ai. Luccioni, sans doute, qu'il est désa-
gréable d'être réveillé dans son premier sommeil;
mais le commissaire a été sans pitié et F. a fini
sa nuit au Dépôt.
Ollivier a été transporté & Necker dans un état
alarmatt.
Hier, à onze heures quarante-cinq du soir, les
agents de service sur le quai d'Austeriitz ren-
contrèrent un individu qui perdait beaucoup de
sang d'une blessure qu'il venait de recevoir à la
cuisse gauche ils le placèrent dans une voi-
ture et le conduisirent au poste de la mairie du
13° arrondissement, où on lui fit un premier pan-
sement.
Là, il déclara se nommer Biodel (Gustave), être
Et puis s'informer, c'est dangereux quand
on a peur soi-même d'être interrogé.
A chaque instant, Bernard Jacquelin, forçat
évadé, pouvait être reconnu, repris, renvoyé
au bagne.
11 devait user de prudence puisqu'il avait
promis à ses amis de les rejoindre en Italie.
Une idée lui vint
Aller à Thomery.
Embrasser sa mère, cela le consolerait un
peu de n'avoir pas retrouvé Jeanne.
Et puis, qui sait? c'était peut-être à Tho-
mery que Jeanne était allée?
Oui, après la mort des Poinsot, elle avait
pu, elle avait dû se réfugier chez Mme Jac-
quelin.
Il partit par le premier train, descendit à
Fontainebleau et se mit à marcher rapide-
ment vers le joli village.
A mesure qu'il s'approchait, l'espérance
lui venait au cœur.
Qui sait si en entrant dans la grande rue il
n'allait pas apercevoir, d'un peu loin, devant
la vigne en espalier de la petite maison, sa
mère et sa femme assises, causant entre elles
et regardant, elles aussi, la route ?
Il s'approchait toujours.
Tout à coup, il laissa échapper un cri de
joie.
Là-bas, sur le seuil de la maison bien
connue, il y avait deux femmes.
L'une vieille, un peu courbée, c'était Mme
Jacquelin certainement, et l'autre, allé
tournait le dos, il ne pouvait pas voir son vi-
rr ce devait étre Jeanne 1
âge de vingt ans, demeurer quai de la G«xfc M3,
et avoir été frappé d'un coup de couteau mi
deux individus qui l'avaient accosté en lui le
mandant du feu.
Au même instant entrèrent au poste le ter
gent Leray, des sapeurs-pompiers, et il. Nicolas,
ouvrier menuisier, 9ui amenaient deux indi-
vidus soupçonnés d être les agresseurs de Bio-
del.
Celui-ci reconnut aussitôt ces hommes, qui
ne cherchèrent pas à nièr et prétendirent seule-
ment qu'ils n'avaient frappé Biodel que parce
que ce dernier les avaient attaques, et qu'ils
étaient, par consé'juent, en cas de légitime dé-
fense.
M. Grlllières, commissaire de pollee, a fait
transporter le blessé à l'hôpital de la Pitié, et r
consigné à sa disposition les Individus arr6
tés.
Presque au même moment, Il, Aubry, fondeur
demeurant rue de Tanger, a été assailli à l'isj.
proviste, rue Riquet. par quatre individu* qu'il
ne connaissait que de vue, mais qu'il croit être
Italiens.
En cherchant S se dégager, il a reçu de 1 un
d'eux, au côté gauche du cou, un coup de cou
teau qui lui a fait une large et profonde blo*.
sure. Le malheureux, dont l'état paraissait fort
grave, a été transporté à l'hôpital Lariboisière.
Les agresseurs sont activement recherchés.
Depuis quelque temps, M. M. lieutenant au
régiment de ligne, offleier-payeur du régi,
ment, avait donné lieu des observations dU.
la tenue de ses écritures; on y remarquait de
nombreuses irrégularités, qui concordaient arec
certaines dépenses faites au dehors.
Plusieurs remontrances sévères lui forent fait
par ses chefs mais des réclamations s'étantpri-
duites de la part des intéressés lésés, on ré»olg»
d'ouvrir une enquête, et Il. fut appelé pour.
répondre mais i'ex-offleier-payeur avait pris
fuite.
Cette affaire viendra dans quelques jours ci..
vaut le 1" conseil de guerre de Paris.
PETITE CORRESPOND A^CA
A. P., 233. Avenue d'Eylau, 130. Absent.
B. M. B., aux bains de mer. Votre jeu da
mots est bien vieux et bien connu. L'indication
dent vous parlez est exigée par l'administration
des postes.
LA BANQUE DES FONDS PUBLICS
ET DES VALEURS INDUSTRIELLES
Société anonyme au capital do 1,500,000 tt
SIÈGE SOCIAL A PARIS. 16, RUE DU 4 SEPTEMBRE
Se charge specialementdesordresdeBoursaitarmej
LES TRIBUNAUX
M. Vassal, sous-chef à la gare de Flers, au-
teur involontaire do l'accident arrivé le 15 aot)t
sur la ligne do Paris à Granville, entre Fiers et
Montsecret, a comparu avant-hier devant le tri*
bunal correctionnel de Domfront.
Le défenseur, Me Chambay, a rappelè le passé
de cet employé et fait valoir aes excellents anté-
cédents.
Le tribunal a condamné le pr6vena 4 deux an-
nées d'emprisonnement.
L'affaire de « l'Avant-Garde »
Hier ont comparu devant la 8' chambre cor-
rectionnelle, présidée par M. Boulanger, MM.
Paulon, journaliste, et Masquin, Imprimeur, t
raison de la publication comme supplément de
l'Avant-Garde, d'un placard intitulé Il a claqué
le pauvre chéri.
M. Paulon est domicilié à Montpellier et il est
assigné comme ayant contribué à la publication
d'une feuille dont l'imprimeur réel n'était pas
déclaré.
Après l'interrogatoire des prévenus, M. le enb
etitut Rau a soutenu la prévention.
La défense a été présenlée par M» Faivre.
Après en avoir délibéré, le tribunal a rendu
un jugement qui condamne
Il s'blança.
U cria
1\le voici!
Mme Jacguelin le vit, le reconnut, se jeta
dans ses bras.
L'autre femme aussi était accourue, mais
elle regardait le nouveau venu avec des yeux
indhTérants, seulement curieux.
Hélas! ce n'était pas Jeanne.
Une voisine, une amie de Mme Jacquelin,
rien de plus.
Il entraîna sa mère dans la maison, et pen-
dant que la vieille, extasiée, l'embrassait, le
serrait contre elle, bégayait des paroles de
joie, il lui dit
Oui, c'est moi, oui, chère brave femme
ton fils. C'est bien moi. Mais écoute. Jeanne
est-elle ici? Sais-tu où elle est? Ah 1 dis, dis-
moi vite.
Elle s'éloigna de lui et le regarda, tonte
pâle.
Oh! dit-il, mère, qu'as-tu donc 1 pour.
quoi palis-tu? Est-ce que Jeanne.
Ainsi tu ne lais rien dit-elle en détour-
nai* la tête.
Rien. Elle est morte? s'écria-t-Il d'une
volï étranglée.
Non.
Dieu elle m'a oublié, elle en a aimé un
autre, ou bien, sans amour, elle s'est livrée à
des hommes pour de l'argent ?
Non, dit la mère avec fierté.
Mais alors parle, où est-elle? Oh parlë 1
je t'en prie 1
Chronique cléricale
Au commencement d'août, le tribunal corree-
tionnel de Charolles jugeait le sieur Bellat, frère
convers h l'établissement des jésuites de Paray-
le-Monial. Le sieur Bellat était prévenu d'outra-
ges publics & la pudeur et d'eicitation de mi-
neures à la débauche. Ce second délit ayant ét6
*carté, le tribunal prononçait une condamnation
à un au et un jour d emprisonnement. Les actes
'.gnoblet relayés contre la dévot personnage
avaient eu pour témoins de petites filles de six
à douze aos. Frère Bellat a interjeté appel du
jugemeat. On annonce que- la cour de Dijon vient
de réduire l'emprisonnement six mois.
Chronique des départements
Amiens. Deux arrêtés de M. Spolier, préfe-
de la Somme, pris conformément aux délibérât
,ions du conseil municipal d'Amiens et du con-
seil municipal de 8alouêl, substituent l'ensei-
;nement lalque à l'enseignement congréganiste
ami les écoles communales de filles de Meuniè-
res et da faubourg de Beauvais à Amiens, et
dans l'école communale de filles de Salouêl
(Somme).
La Roche-tur-Yon.–hi rois est coupée sur une
longueur de 800 mètres entre Cerizay et Saint-
Mesmin.
Le pont de Serres a été emporté par les eaux.
La ligne est submergée sur toute sa lon-
gueur.
La Rocheiur-Yon.-M- de Girardin, préfet de la
Vendée, vient de révoquer de ses fonctions le
sieur Blanchard (Victor), en religion frère Clé-
ment, de l'ordre des frères de Saint-Gabriel de
Saint-Laurent-sur-Sévre, Instituteur-adjoint, pro-
visoirement chargé de l'école communale de
B'auvoir-sur-Mer, pour avoir déclaré à ses élèves!
candidats aux certificats d'études primaires,
qu'il ne les présenterait pas aui exameos, parce
que la commission chargée de constater l'ins-
truction des candidats ne lui inspirait aucune
confiance, et que les élèves des frères, fussent-ils
dit fois plus capables d'être reçus, étalent refu-
tés d'avance.
PETITES NOUVELLES
Le départ prochain des Nubiens a attiré hier
en Jardin d'acclimatation une affluence considé-
rable de visiteurs qui venaient faire leurs adieux
aux curieux noirs qui, pendant les trois mois
qu'aura duré leur exhibition, ont vu dénier de-
v .int eux la plus grande partie de la population
parisienne.
Dimanche prochain elt le dernier jour que la
caravane passera an Jardin d'acclimatatlon. Dès
lundi matin, le convoi te mettra en route pour
le pays du soleil.
En raison des vacances, la commission
d'organisation du Congrès libre et latque de l'é-
ducation session) vient de décider la remise
eu congrès au 16 octobre
On trouve des cartes d'adhérents, 15, faubourg
Montmartre.
Le banquet fraternel républicain des Tra-
-veilteurs aura lieu rue Nansouty, 24, au Grand
Chalet du parc de Montsouris, le dimanche 21
septembre 1879, a six heures du soir, pour célé-
brer l'anniversaire de la proclamation de la Ré-
publique en
Les dames sont admises.
l'riz 3 fr. 50.
On se procure des cartes chez les citoyens
Aulu, rue ViellIe-du-Tempte, Garrigues,
rue de la Jussienne, 8; Aux sièges des diverses
chambres syndicales et des associations ouvriè-
res de Paris; Chardon fils, au Grand Chalet du
parc de Montsouris, rue Nansouty, 24.
Nos lecteurs se souviennent d'un très touchant
article, où Jean Frolloa raconté la belle et simple
conduite d'un ouvrier charpentier qui a recueilli
chez lui un amnistié sans asile.
Quelques-uns de nos abonnés nous ont écrit à
(e sujet.
Ils ont voulu venir en aide, eux aussi, à ce mal-
heureux amnistié, et ils se sont rendus à l'a-
dresse Indiquée par Jean Frolio.
LA, ils n'ont trouvé personne.
C'est qu'en effet, pour des raisons qui font
le pJus grand honneur à l'ouvrier charpentier,
N» m. Feuilleton du Petit Parisim
LES SOUTANES SANGLANTES
QUAND ROMAN INÉDIT
XVIII
A LanbciM
` Suite
C'était Bernard Jacquelin.
Quoi donc? manquait-il à sa promesse?
N'irait-U pas combattre, lui aussi, pour la
liberté de l'Italie?
Certes, il ferait son devoir, comme tou-
jours.
Mais il voulait revoir un seul jour, il voulait
embrasser sa Jeanne bien aimée.
Et Noël Aubineau lui avait dit
Eh bien, soit! va! mais ne t'attarde pas,
Jean Prollo n'avait pu donner ni le nom, ni
la véritable adresse du modeste bienfaiteur.
L'histoire est Traie, mais nous n'avions ob-
tenu l'autorisation de la raconter qu'en promet-
tant une certaine discrétion. Nous avons tenu
parole.
Aujourd'hui, d'ailleurs, l'amnistié, un ou-
vrier serrurier, on s'en souvient, a trouvé du
travail.
Mais, pour une misère soulagée, que de mi-
sères, qui na le sont pas encore
Nos correspondants ne trouveront que trop fa-
cilement le placement de leurs généreuses of-
fraudes.
UN NOUVEAU BILLOIR
(Suite)
LES OBSÈQIES DE UEXOBLE
Dès dix heures du matin une foule considéra-
ble s'amassait dans la rue 6aint-Sébastien, de-
vant la maison portant le no 26, dont la porte
venait d'être ornée de draperies par les ouvriers
des pompes funèbres. Au sommet de la tenture
se détachait un écusson avec la lettre L.
Vers onze heures, les ouvriers des nombreux
ateliers voisins sortent pour le déjeuner et vien-
nent augmenter le nombre des curieux.
La circulation n'est plus possible dans la me
et doux gardiens de la paix, placés i chaque ex-
trémité de la rue, se contentent d'empêcher les
voitures d'avancer.
C'est a grand peine que, vers onze heures et
demie, le fourgon de la Morgue se fraye un pas-
sage jusqu'à la maison mortuaire. La funèbre
voiture t'arrête devant la porte. On se presse, on
se bouscule pour voir. Tout le monde se décou-
vre, partout règne un silence profond.
Les porteurs ouvrent les portes du fourgon et
tirent la bière qui contient les restes de 1 infor-
tuné Lenoble.
Ce cercueil est d'une construction particu-
lière, il est très court et plat, affectant plutôt la
forme d'une longue caisse.
Un murmure d'horreur au souvenir de ce
crime affreux rompt un Instant le silence qui
a régné jusqu'alors. Les employés de la Mor-
gue, aidés des porteurs, placent la bière dans
l'allée et la recouvrent du drap mortuaire.
L'exuosition du corps a duré une demi-heure
Pendant ce temps, les parents et les nombreux
amis do la famille sont auprès de Mme Lenoble,
qui, ne voulant pas, en ce terrible jour, se trou-
rer dans son appartement, a accepté l'hospitalité
de M. Dubouillou.
Auprès d'elle se trouvent son fils alnê, Alphon-
se autre ami et confrère bfonréal, son frère M.
Wettnier-Debar, son père Mme Rieuuier, sa
mère; M.' et Mme Secritaln, l'associé de Lenoble,
et un ïrand nombre d'amis.
M. Macé, chef de la police de sûreté, et M.
Aragon, commissaire de police, viennent déposer
leurs cartes.
A midi précis arrive le corbillard dans lequel
on place le cercueil, recouvert de nombreuses
couronnes.
Sur l'une on lit A mon mari, à notre père
sur l'autre Offert par la maison sur une
troisième A notre ami; d'autres portent ce
simple mot Regrets. Ou remarquait aussi une
très grande couronne d'immortelles sur laquelle
étaient écrits ces mots A notre ami Lenoble, ses
collègues de la photographie du Globe, et une
autre en perles, offerte par les employfls du calé
Riche.
Le deuil est conduit par M. H. Monréal et
M. Rieunier-Debar. M. Monréal donne la main
à l'alné des enfants; le plus jeune, Maurice, est
chez des parents à la campagne; on lui a caché
la mort de son père.
Nous remarquons dans l'assistance MM. Macé
et Aragon, représentant M. Audrieux; Alphonse
Millaud, et plusieurs membres de la presse pari-
sienne.
Le cortège parcourt, au milieu du recueillement
1e plus profond, la rue Saint-Sébastien, traverse
le boulevard Beaumarchais, la rue Saint-Claude,
suivi par des milliers de personnes; toutes les
fenêtres sont bondées de monde.
Après la levoe du corps, à l'église Saint-Denls-
du-Saint-S»crement, on chante la messe, et à
une heure cinq minutes, le convoi se reforme
pour le cimetière du Père-Lachaise.
Aucun incident ne s'est produit, si ce n'est à
l'église, où un employé subalterne a failli, par
un excès de zèle maladroit, occasionner de graves
désordres; il voulait empêcher la foule d'entrer
dans l'église, et, à l'intérieur, se montrait, vis-
à-vis des assistants, d'une grossièreté in-
croyable.
XIX
On eat Jeanne? t
Vos lecteurs ont suivi Bernard Jacquelin
pendant les premières heures de son arrivée
à Paris.
Maintenant, il s'en allait triste par les
rues.
Etâit-ce possible, était-ce probable, vrai-
ment, ce qu'avait dit ce voisin bavard ?
Jeanne, si honnête et si fière, devenue une
fille, une vendeuse d'amour et de caresses
Non il ne voulait pas croire cela, et
cependant les angoisses du soupçon lui dé-
chiraient le cœur.
Il se disait
Il y a une chose terrible, c'est qu'elle ne
m'a pas écrit pendant que j'étais à Lambessa.
Naguère, il attribuait cette absence de
nouvelles à la discipline cruelle du bagne
politique.
Jeanne écrivait certainement, mais il ne
recevait pas les lettres, voilà tout.
Maintenant, il en venait à se dire que peut-
être elle n'avait pas écrit, n'osant pas, à cause
de sa chute.
Ah! il fallait qu'il la retrouvât, qu'il la re-
trouvAt tout de suite.
Savoir la vérité à tout prix 1
Mai* comment faire pour découvrir la re-
traite de Jeanne?
Une femme au milieu du vaste Paris tumul-
t- On croit qu une concession gratuite de terrain
sera faite à la famille; en attendant. i«s restes
de Lenohle ont été déposés dans une sépulture
provisoire.
!lime venve Lenoble
Nous savons que plusieurs personnes influen-
tes s'occupent de trouver une occupation suffi-
samment rétribuée pour permettre à Mme Le-
noble d'élever ses deux enfants. Ln bureau de
tabac lui serait offert.
Nouvelles perquisitions chez l'assassin
La justice s'est rendue de nouveau dans la
petite chambre de la rue Riquet pour y procéder
à de nouvelles recherches.
On a découvert, entre le sommier et le mate-
las, un pantalon en treillis, comme en portent les
agents pendant l'été. Ce vêtement était taché de
sang aui genoux. Il sera joint aux autres pièces
à conviction que l'on possède déjà.
En même temps, un dessinateur spécial a fait
un croquis représentant l'intérieur de la pièce
avec les meubles placés comme ils l'étaient au
moment du crime.
Ce dessin sera mis sous les veux des jurés et
leur permettra de suivre plus facilement les dé-
tails de cette terrible scène.
PARIS
La rumeur publique accusait une temme de-
meurant aux environs des Halles de tenir sé-
questrée une petite fille âgée de huit ans, qu'elle
frappait avec la dernière cruauté et & laquelle
elle refusait toute nourriture.
Le parquet chargea M. Atthalin, juge d'instruc-
tion, d'opérer une descente judiciaire.
M. Atthalln, accompagné d'un docteur, décou-
vrit dans le logement de cette femme la pauvre
enfant qui, depuis près d'un an, subissait un
cruel martyre.
Elle fut interrogée; mais la parole expira sur
ses lèvres. Pâle, épuisée, les cheveux arrachés
par touffes, elle restait clouée sur son grabat,
laissant tomber sa tête presque inerte.
Son corps était couvert de plaies. Vu son état,
la pauvre fillette fut transportée d'urgence à
l'hospice de l'Enfant-Jôsus. Quant à la mère, elle
s'est obstinément refusée à répondre aux ques-
tions du magistrat instructeur, qui a cru devoir
la laisser on liberté, jusqu'à ce que le rapport du
médecin, commis a fin d'examen, ait fait con-
naitre l'état exact de la malheureuse fillette.
On se demande cemment cette femme s'y
est prise pour cacher si longtemps sa conduite
envers la pauvre martyre, et comment l'Assis-
tance publique a pu accorder un secours men-
suel assez élevé à cette mégère. dont le mari
gagnait un fort edlaire chez un négociant du
voisinage.
La nuit dernière, vers trois heures du matin,
on a trouvé rue des Fourneaux, vis-à-vis du nu-
méro if, un individu gisant dans une mare de
sang.
Les sergents de ville le transportèrent au poste
où NI. Luccioni, commissaire de police, reconnut
qu'il portait quatre blessures profondes au bas-
ventre et une au bras gauche. Il l'interroge et la
blessé, qui déclara se nommer Yves Ollivier, gar-
çon boulanger, rue du Moulin-de Beurre, nu-
méro 10, lui apprend qu'il a été frappé à la sortie
du bal par son cousin, le nommé F. demeu-
rant impasse d'Astrolabe.
M. Luccioni s'y fait conduire aussitôt et trou-
ve F. plongé dans le sommeil du juste. Il le
réveille et lui demande s'il est vrai qu'il ait frap-
pé son cousin.
t. Mais oui, nous sortions du bal. Il m'ennuyait,
» même il m'a donné un coup de poing. Alors,
» moi, j'avais mon couteau, je l'ai couché. Vol-
là. »
F. débita son discours sur le même ton qu'il
eût pris pour raconter la chose la plus naturelle
du monde.
Il se retournait même du côté du mur pour
indiquer à ai. Luccioni, sans doute, qu'il est désa-
gréable d'être réveillé dans son premier sommeil;
mais le commissaire a été sans pitié et F. a fini
sa nuit au Dépôt.
Ollivier a été transporté & Necker dans un état
alarmatt.
Hier, à onze heures quarante-cinq du soir, les
agents de service sur le quai d'Austeriitz ren-
contrèrent un individu qui perdait beaucoup de
sang d'une blessure qu'il venait de recevoir à la
cuisse gauche ils le placèrent dans une voi-
ture et le conduisirent au poste de la mairie du
13° arrondissement, où on lui fit un premier pan-
sement.
Là, il déclara se nommer Biodel (Gustave), être
Et puis s'informer, c'est dangereux quand
on a peur soi-même d'être interrogé.
A chaque instant, Bernard Jacquelin, forçat
évadé, pouvait être reconnu, repris, renvoyé
au bagne.
11 devait user de prudence puisqu'il avait
promis à ses amis de les rejoindre en Italie.
Une idée lui vint
Aller à Thomery.
Embrasser sa mère, cela le consolerait un
peu de n'avoir pas retrouvé Jeanne.
Et puis, qui sait? c'était peut-être à Tho-
mery que Jeanne était allée?
Oui, après la mort des Poinsot, elle avait
pu, elle avait dû se réfugier chez Mme Jac-
quelin.
Il partit par le premier train, descendit à
Fontainebleau et se mit à marcher rapide-
ment vers le joli village.
A mesure qu'il s'approchait, l'espérance
lui venait au cœur.
Qui sait si en entrant dans la grande rue il
n'allait pas apercevoir, d'un peu loin, devant
la vigne en espalier de la petite maison, sa
mère et sa femme assises, causant entre elles
et regardant, elles aussi, la route ?
Il s'approchait toujours.
Tout à coup, il laissa échapper un cri de
joie.
Là-bas, sur le seuil de la maison bien
connue, il y avait deux femmes.
L'une vieille, un peu courbée, c'était Mme
Jacquelin certainement, et l'autre, allé
tournait le dos, il ne pouvait pas voir son vi-
rr ce devait étre Jeanne 1
âge de vingt ans, demeurer quai de la G«xfc M3,
et avoir été frappé d'un coup de couteau mi
deux individus qui l'avaient accosté en lui le
mandant du feu.
Au même instant entrèrent au poste le ter
gent Leray, des sapeurs-pompiers, et il. Nicolas,
ouvrier menuisier, 9ui amenaient deux indi-
vidus soupçonnés d être les agresseurs de Bio-
del.
Celui-ci reconnut aussitôt ces hommes, qui
ne cherchèrent pas à nièr et prétendirent seule-
ment qu'ils n'avaient frappé Biodel que parce
que ce dernier les avaient attaques, et qu'ils
étaient, par consé'juent, en cas de légitime dé-
fense.
M. Grlllières, commissaire de pollee, a fait
transporter le blessé à l'hôpital de la Pitié, et r
consigné à sa disposition les Individus arr6
tés.
Presque au même moment, Il, Aubry, fondeur
demeurant rue de Tanger, a été assailli à l'isj.
proviste, rue Riquet. par quatre individu* qu'il
ne connaissait que de vue, mais qu'il croit être
Italiens.
En cherchant S se dégager, il a reçu de 1 un
d'eux, au côté gauche du cou, un coup de cou
teau qui lui a fait une large et profonde blo*.
sure. Le malheureux, dont l'état paraissait fort
grave, a été transporté à l'hôpital Lariboisière.
Les agresseurs sont activement recherchés.
Depuis quelque temps, M. M. lieutenant au
régiment de ligne, offleier-payeur du régi,
ment, avait donné lieu des observations dU.
la tenue de ses écritures; on y remarquait de
nombreuses irrégularités, qui concordaient arec
certaines dépenses faites au dehors.
Plusieurs remontrances sévères lui forent fait
par ses chefs mais des réclamations s'étantpri-
duites de la part des intéressés lésés, on ré»olg»
d'ouvrir une enquête, et Il. fut appelé pour.
répondre mais i'ex-offleier-payeur avait pris
fuite.
Cette affaire viendra dans quelques jours ci..
vaut le 1" conseil de guerre de Paris.
PETITE CORRESPOND A^CA
A. P., 233. Avenue d'Eylau, 130. Absent.
B. M. B., aux bains de mer. Votre jeu da
mots est bien vieux et bien connu. L'indication
dent vous parlez est exigée par l'administration
des postes.
LA BANQUE DES FONDS PUBLICS
ET DES VALEURS INDUSTRIELLES
Société anonyme au capital do 1,500,000 tt
SIÈGE SOCIAL A PARIS. 16, RUE DU 4 SEPTEMBRE
Se charge specialementdesordresdeBoursaitarmej
LES TRIBUNAUX
M. Vassal, sous-chef à la gare de Flers, au-
teur involontaire do l'accident arrivé le 15 aot)t
sur la ligne do Paris à Granville, entre Fiers et
Montsecret, a comparu avant-hier devant le tri*
bunal correctionnel de Domfront.
Le défenseur, Me Chambay, a rappelè le passé
de cet employé et fait valoir aes excellents anté-
cédents.
Le tribunal a condamné le pr6vena 4 deux an-
nées d'emprisonnement.
L'affaire de « l'Avant-Garde »
Hier ont comparu devant la 8' chambre cor-
rectionnelle, présidée par M. Boulanger, MM.
Paulon, journaliste, et Masquin, Imprimeur, t
raison de la publication comme supplément de
l'Avant-Garde, d'un placard intitulé Il a claqué
le pauvre chéri.
M. Paulon est domicilié à Montpellier et il est
assigné comme ayant contribué à la publication
d'une feuille dont l'imprimeur réel n'était pas
déclaré.
Après l'interrogatoire des prévenus, M. le enb
etitut Rau a soutenu la prévention.
La défense a été présenlée par M» Faivre.
Après en avoir délibéré, le tribunal a rendu
un jugement qui condamne
Il s'blança.
U cria
1\le voici!
Mme Jacguelin le vit, le reconnut, se jeta
dans ses bras.
L'autre femme aussi était accourue, mais
elle regardait le nouveau venu avec des yeux
indhTérants, seulement curieux.
Hélas! ce n'était pas Jeanne.
Une voisine, une amie de Mme Jacquelin,
rien de plus.
Il entraîna sa mère dans la maison, et pen-
dant que la vieille, extasiée, l'embrassait, le
serrait contre elle, bégayait des paroles de
joie, il lui dit
Oui, c'est moi, oui, chère brave femme
ton fils. C'est bien moi. Mais écoute. Jeanne
est-elle ici? Sais-tu où elle est? Ah 1 dis, dis-
moi vite.
Elle s'éloigna de lui et le regarda, tonte
pâle.
Oh! dit-il, mère, qu'as-tu donc 1 pour.
quoi palis-tu? Est-ce que Jeanne.
Ainsi tu ne lais rien dit-elle en détour-
nai* la tête.
Rien. Elle est morte? s'écria-t-Il d'une
volï étranglée.
Non.
Dieu elle m'a oublié, elle en a aimé un
autre, ou bien, sans amour, elle s'est livrée à
des hommes pour de l'argent ?
Non, dit la mère avec fierté.
Mais alors parle, où est-elle? Oh parlë 1
je t'en prie 1
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