Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1879-09-14
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 126844 Nombre total de vues : 126844
Description : 14 septembre 1879 14 septembre 1879
Description : 1879/09/14 (Numéro 1063). 1879/09/14 (Numéro 1063).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG15 Collection numérique : BIPFPIG15
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : BIPFPIG37 Collection numérique : BIPFPIG37
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k471145b
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2007
Le petite Parisien
$55^»Tpour le second et de 184,b24 pour le
troisiéme.
Quant au cafi concert, U émigrerait, dit-on,
-ru» du Temple.
Histoire authentique
hi chantre d'une paroisse voisine de Paris
tombe malade et prie un de sea amie, ancien
.chantre, actuellement employé au chemin de
fer de Lyon, de le remplacer le dimanche i
l'épine.
L'amt accepte et s'installe au lutrin.
Maif, durant le sermon, il .'endort et ne se
rêTeille qu'au bruit des ch.ilsps qu'on déplace à
la fin du prône. Aussitôt, «'éveillant en sur-
saut, il ectonue
« Les voyageurs pour Tournon et Chalon chan-
tent de voiture t
LES ABATTOIRS DE BESANÇON
Plusieurs journaux do Besancon ont annoncé
que certains fonctionnaires du service des
abattoirs do cette ville so seraient rendus
coupables de faits d'une haute gravité.
L'administration municipale a dû ordonner
une enquête, à la suite de laquelle plusieurs
réiocatfons ont été prononcées.
Mais, à notre avis, les choses n'en sauraient
rester là.
Les bestiaux destinés aux fournitures de
viando pour l'armée devaient être abattus
et contrôlés aux abattoirs, sous la surveil-
lance de l'intendance militaire, en vertu de
l'article 2 du cahier des charges, en vigueur
jusqu'au 30 juin prochain.
Il est permis de se demander si les faits
incrirninés ne se rattachent pas à ce service
C'est au ministre de la guerre qu'il appar-
tient de rechercher toute la vérité, en ou-
vrant, de son côté, une enquête. Nous espé-
rons qu'il n'y manquera pas et qu'il saura,
e'il y a lieu, faire appliquer aux coupables
les lois du pays.
UN NOUVEAU BILLOIR
(Suite)
Dans le récit que nous avons fait hier de cette
horrible at:aire, nous avons dit quo la victime
était un jeune homrms
Nous avions été trompé par lus rapports de
quelques personnes qui ont vu Lenoble plusieurs
fois et qui nous ont affirme ne pas pouvoir lui
1 assigner un âge plus avancé que celui que nous
avons indiquai
Voici maintenant las renseignements les plus
précis et absolument vrais sur le pauvre bijou-
tier et son intéressante famille.
La victime
Alexandre Lenoble était âgé de trente-huit
ans.
C'était un homme dont le caractère doux et af-
fah e attirait In sympathie. Toutes les personnes
à qui l'on parlo de lui s'accordent à dire qu'il
avait une conduite digne des plus grands éloges.
Il était en marelle du matin au soir, ne s'arrê-
tant pour mangsr qui; lorsque son travail était
tout à fait terminé. Dans sa maison et dans sou
quartier, il jouissait d l'estime générale. Leno-
bte a épousé il y a treize ans environ, Mlle Marie
Réunier, aujourd'hui lu veuve Leuoblo. De cette
union sont nés deux garçons, dont l'ainè Al-
phonse est âgé de onze aus le plus jeune a
six ans. Il se nomme Maurice; il est en ce mo-
ment atteint d'unu maladie d'enfant qui néces-
site des soins minutieux.
Il y a trois mois environ, Lenoble quitta la
maison L. Dubouillon, bijoutier, dont il était
courtier receveur, et se mit à son compte. Il
loua, pour deux cents francs par an, une pièce au
sixième étage clins ta maison de son ancien pa-
tron, 26, rue Saint-Sébastien, et c'est de là qu'il
parlait chaque matin tuuui de ses échantillons
de bijoux i.u de photographie, car il faisait plu-
sieuis commerces. Lorsqu'un cliuut uo lui parais-
soit pas assez solide, comme il disait, pour ter-
miner avec lui une afiaire do bijouterie, il lui of-
trait ou des photographies ou de la papoterio. Il
déjeunait habituellement chez sa beite-mère,
fil» 47.– Feuilleton du Petit Parisien
LES SOUTANES SANGLANTES
L'AMAZONE ROUGE
OÏU.ND ROMAN «NÊDIT
> XVIII
Jk LambeiM
Suite
Et peut-être cet homme, qui avait brave-
ment vécu, allait-il mourir lâchement, comme
ïieurent les riches qui s'ennuient et les inu-
.iies blasés.
Mais quelqu'un lui mit la main sur 1 épaule
stlui dit
Qu'allez-vous faire? Tant qu'il nous
reste un soifile de vie, nous pouvons servir
a Ilépublique.
Cette parole rendit Bernard à lui-même.
Il tendit la main à l'homme qui lui avait
jarlé et il lui dit:
Merci.
Puis il le regarda fixement..
Mme Riunler, 3. boulevard des Filles-du-Caïv*ire
qui gar ait aii^! chez elle les deux fils Lenoble,
moyennant une moïjique pension mensuelle.
Le 5où ses affaires l'avaient amené. Il ne pouvait
prendre ses repas chez lui, rar sa femme, se
dévouait comme lui au bien-être des enfants,
travaillait en qualité de lingère chez Bignon.
Vers neuf ou dix heures, Lenoble venait pren-
dre sa femme chez hfme Rtunier et rentraitavec
elle au domicile conjugal.
C'est hier soir seulement que Mme Lenoble a
appris la terrible nouvelle et voici de quelle
Son fière, c:nnu sous le nom de !IL. est au-
teur dramatique, et, eo même temps, notre con-
frère dans la presse parisienne.
Ver* f.ian heures, on le pria de prêter sa colla-
boration celui de ses collègues qui est charré
des faits divers, et c'est en rédigeant la récit
du crime qu'il s'écria:
Mais c'est mon beau- frère U
Et il partit aussitôt chez sa mère. Li pauvre
feinmp, en apprenant cette terrible nouvelle,
poussi des cris de désespoir et resta sans con-
naissance pendant un long moment. M. M. se
rendit auprès de sa soeur, chez Bignon.
Quand Mme Lenobie, inquiète de n'avoir pas
vu son mari la veille, vtt arriver son frère, le vi-
sage pAIe et déeomposé, elle s'écria
Oh! je suis sûre que tu viens m'annoncer
uii muneur:
Cependant, la pauvre veuve fut plus forte que
sa mère; elle se livra un instant à sa douleur
puis songra ses enfants. Pour éviter les con-
séquences de cette secousse affreuse, on l'a fait
couduire, ainsi que sa mère, chez une amie qui
habite la rue Denfert.
Alphonse, l'aine des enfants, est avec sa mère;
M«uriee a étô recueilli par M. Lévy, photographe.
propriétaire de la maison qu'habite Mme
Réunier, 3, boulevard des Fil les-du -Calvaire.
Au terme d'octobre. Lenoblo devait quitter la
rue Saint-Sebastien pour aller demeurer boule-
vard Kichaid-Lenoir, où il avait loué un grand
appartement que devait occuper toute la famille.
Prévost n'était devenu le client de Lenoble
que depuis que celui-ci s'était mis à faire des
affaires pour son compte. Avant, il était un des
meilleurs clients de la maison Dabouillon. Il
payait très régulièrement les effets qu'il avait
souscrits, et ayant appris qu'un de ses amis, à
qui on avait vendu dos bijoux sur sa recomman-
dation, n'avait pas fatt honneur à ses engage-
ments, il indemnisa la maison de cette perte.
A la Morgue
Prévost a été amené hier matin à la Morgue.
Le cadavre avait été alors entièrement reconsti-
tué.
Les morceaux du corps rejoints avalent été dis-
posés sur une table et recouverts d'une toile
Dirons, en passant, que ces morceaux sont au
nombre de soixante-quinze
Quand l'assassin entra, brusquement on retira
la toile. Prévost, impassible, regarda la victime,
et quand .\1. le préfet de police demanda à l'ex.
gardien de la paix s'il reconnaissait son œuvre,
il répondit simplement « Oui » sans qu'aucun
mouvement, aucun 6este ne trahit une émotion
quelconque.
Il était inutile de prolonger cette constata-
tion, Prévost fut ramené immédiatement au Ué-
pôt.
La préméditation du crime commis par Pré-
vost ne saurait être un Instant mise en doute.
Il est, en ettet constant que Prévost s était pro-
curé, la veille, le couperet qui lui a servi à dé-
pecer sa victime, et qu'il avait dès l'avant-veille
le couteau aveï lequel il a frappé Lenoble au
coeur, après lui avoir donné le premier coup d'as-
sommoir.
Après la confrontation Prévost a été reconduit
à Mazas.
Plusieurs journaux ont parlé d'une jeune ou-
vrièrc blanchisseuse que l'ancien cent-garde
prêterait à ses autres maîtresses. Nous possédons
à ce sujet des renseignements très circonstan-
ciés, que nous ne pouvons donner, à cause pré-
cisémont 'le leur gravité, et aussi pour ne pas
eutiaver !a marche de l'enquête.
Disons seulement que cette personne, nommée
M. G. avait une olef de la chambre qu'habitait
sou amant, et elle était assez connue dans la
maison pour que la concierge la laissât monter
sans l'interroger.
Hior, dans la journée, cette clef a été rendue à
Mme la concierge, qui l'avait récJainéo.
Lo domicile de la juune femme a donc été dé-
couvert. On nous afflrmo même qu'elle aurait
6ti mise en état d'arrestatiun, mais nous ne
rapportons ce bruit qu'avec les réserves les plus
expresses.
Cet homme était jeune encore.
1 rente-cinq ans environ.
L'air très ferme et très doux à la fois
beaucoup de rêverie dans le regard, beau-
coup de décision dans le geste.
Ce devait être un penseur, mais un pen-
seur capable d'agir.
Chose assez surprenante parmi cette foule
compacte d'hommes pauvres et de femmes
en-haillons, dont la plupart portaient encore
le costume qu'ils avaient le jour des barri-
cades, l'homme qui avait parlé à Bernard
était habillé avec élégance, comme un « mon-
sieur », et bien queles paquets d'eau de mer
et que les nuits dans la cale eussent singu-
lièrement détérioré ses habits, un œil exercé
aurait pu y reconnaître encore la coupe de
l'un des grands tailleurs à la mode.
Cette toilette mondaine au milieu des blou-
ses déplut d'abord à Bernard Jacquelin.
Mais enfin, puisque ce « monsieur était
ici, c'est qu'il avait dû se conduire comme
un « homme et ce lut d'un ton cordial que
l'ouvrier lui demanda
Dites-moi, comment vous appelez-
vous ?
L'autre répondit
Etienne de la Bordairie.
A ce nom, Bernard Jacquelin recula vive-
ment et tira sa casquette.
Pourquoi me saluez-vous ainsi?
Pane que je vous connais.
Tout le Inonde, en effet, dans le Paris répu-
blicain et ouvrier connaissait fcitwace de la
Bordairie. <
Nous savons, en tout cas, qm'slle a été longue-
ment interrogée.
PARIS
Un accident grave s'est produit hier matin lut
les hauteurs do Montmartre dans un égout en
construction, rue du Mont-Cenis, entre les rues
de la Fontenelle et Sainte Rustique.
La rue du Mont-Cenis étant située à quelques
pas de la fameuse ég!iso du Sacré-Coeur, dont la
construction, en se le rappelle, présente tant de
ditQcuités, on a cru un instant que 1 accident
était drrivé à réélise méme.
!t n'eu était rien. Voici ce qui «'était passé
A huit heure* et demie du matin, six ouvriers
au service de M. Rebour, entrepreneur, 6, boule-
vard Voltaire, travaillaient à la construction de
Quatre d'entre eux étaient descendus dans la.
tranchée, profonde d'environ huit mètres.
Tout à coup un étai servant à retenir le terrain
composé tout entier de sable fin s'est eifondré.
Deux des travailleurs sont parvenus à remonter
à la surfaee, mais l'un deux, nommé Lebou-
cher, gravement atteint à la cuisse par une
poutre, a dû être transporté à l'hôpital Lari-
Le troisième n pu s ecnapper a tout».
Il se nomme Mathieu Paratdl, âgé de trente-
deux ans, marié et père >ie deux enfants. Sa
femme, qui vient d'accoucher, est en ce moment
,dans la Haute-Loire.
Il a dû être tué sur le coup par les décombres
qui l'ont enseveli. Dans tous les cas, à onze heu-
res du soir, le corps n'était pas encore retrouvé.
On a cru devoir, pour parvenir à dégager ce mal-
heureux, creuser une sorte de voie souterraine
dont l'orifice se trouve à douze mètres de len-
droit où s'o«t produit lacoident. Le déblaiement
est très difficile. Il a fallu établir un treuil au
moyen duquel on retire le sable, seau al seau.
Ce treuil a failli être la cause d'un accident
encore plus grave. Lorsqu'on eut creusé un trou
de quatre mètres de profondeur environ, deux
hommes y descendirent, ayant pour mission do
remplir de sable la seau que remontaient leurs
La corde qui servait à tirer cet énorme poids
se rompit tout à coup. Heureusement, l«s ouvriers
oui occupaient le fond du trou purent se dressor
temps contre les parois et furent épargués. Il
s'en est fallu d'une seconde qu'ils fussent
assommés l'un et l'autre.
On raconte daus la foule qui assiste à cette ten-
tative de sauvetage que, quelques minutes avant
l'accident, une vieille femme, qui revenait de
visiter l'église en construction qui nesera jamais
terminée, se serait approchée de la tranchée et
y aurait jeté un scapulaire et deux médailles. On
sait que l'imagination populaire est prompte en
inventions; ce petit fait en est une nouvelle
chose bizarre. Tout contre l'endroit pré-
cis de l'éboulement se trouve un établissement
de marchand de vin exploité autrefois par M. Phi-
lippe. Celui-ci a vendu son fonds depuis peu de
temps, et l'acquéreur est ontr* en possession ce
t parait que le nouveau débitant est très de-
Le service d'ordre, composé d'une escouade de
gardiens de la paix du 18e arrondissement et
d'un piquet du 66' de ligne, est sous la direction
de M. l'officier de paix du 18e arrondissement.
M Lefècro, commissoire de police, remplaçant
en ce moment M. Denia, en congé, assiste aux
travaux de déblaiement. Nous avons remarqué
aussi un jeune abbé qui, ayant entendu parler
de l'accident, a cru que J'église entière s'était
abimée dans les profondeurs de la terre et s'est
empressé d'accourir.
Ni. Caubot est venu le matin.
Nous publions sans aucun commentaire le fait
suivant, raconté par l'Estafette
NI. Arnold Cottard-Josserand, professeur d'é-
quitation a 1,Hippodrome, rentrait la nuit der-
nière, vers une heure, à son domicile, rue Ober-
kampf, lorsque trois rôdeurs de barrières, dont
le plus ègé n'avait pas certainement vingt ans,
lui barrèrent le passage en lui disant « Donne
ce que tu as, ou nous te crevons la peau »
M.Coltard-Josserand.qui est douéd'une vigueur
peu commune, ne se laissa pas intimider et bous-
cula ses adversaires.
Maigre le cri do l'un d'eux « Burinez-le! » Il
se dégagea; mais, dans la lutte, son chapeau,
son parapluie, son porte-monnaie et sa montre
disparurent.
Mais voici ce qu'il y a de plus étrange, non
Il y avait une légende autour de cette per-
sonnalité étrange dont beaucoup de personnes
à l'heure actuelle se souviennent encore.
Jeune, beau, riche, noble, Etienne vivait
parmi les pauvres, les désliérités et les souf-
frants.
Il aurait pu conquérir toutes les joies, il
iiimait mieux venir en aide aux douleurs.
D'ailleurs il ne faisait point la charité.
Il n'était pas de ces bienfaiteurs plus vani-
teux peut-être que sincèrement miséricor-
dieux, qui vont dans les mansardes et lais-
sent, bien ouvertement, quelque aumône au
coin de la clieminée sans feu.
Ceux-là font bien sans doute, mais Etienne
de la Bordairie croyait faire mieux.
Il n'humiliait pas le pauvre par des dons in-
solents ou par des conseils emphatiques.
Non. Mais il se faisait l'ami de tous les mi-
sérables.
Il relevait leur âme défaillante par des pa-
roles saines et fortes; il ne donnait pas d'ar-
gent, mais il en prêtait et exigeait qu'on le
lui rendit, quand reviendraient les bons
jours, pour le prêter à d'autres.
Ainsi, il évitait de faire l'aumône, cette au-
mône qui impose une humble reconnaissance,
à moins qu'elle ne fasse naître l'ingratitude,
et qui peut accoutuemr les faibles à l'oisiveté
mendiante.
Sur la famille d'Etienne de la Bordairie, on
ne savait presque rien.
Les gens du faubourg Antoine et de belle,
ville avaient seulement appris que son père,
un ancien émigré, ava
loin du théâtre de la lutte, des agemts se
promenaient; malgré ses cris, aucun d'eux nt
bougea; un seul conducteur d'omnibus, descen-
dant de son siège, se mit à la poursuite de,
voleurs, et comme M. Josserand demandait aui
agents la raison pour laquelle Ils n'étaient pas
venus à son secours, Ils répondirent placidement
que, tout le monde criant au voleur, ils ne ea-
vaient qui arrêter.
Au commissariat de police, M. Josserand ren-
contra la même bonne volonté,et à peine si l'on
voulut accueillir sa plainte.
Les obsèques de Aifia Gabrielle Morale», dont
le véritable nom est Gabrielle Marrolès, la victi-
me du drame de la rue de Berry, ont eu lieu hict
matin, à dix heures, à l'église baint-Philippe-du-
Houle.
L'inhumation a eu lieu au clmotie^a de Saint-
Ouen. Sur le cercueil étaient cinq cour'ones de
fleurs naturelles.
La mère de la victime et quatre autres daiuss
suivaient le cercueil.
Gn détail saisissant le cadavre de Gabrielle a
été posé avant-hier soir sur son lit, à quelques
pas de celui de M. Itiaudel, qui avait 4té laissé
dans le fauteuil. La victime et l'assassin ont
•ionc passé sous le même toit et à deux mètres
l'un de t'autre les dernières veillées!
Les funérailles de Riaudel auront lieu a Ren-
Des.
L'un des cousins du défunt est venu avant-
hier reconnaître le corps et prendre les mesures
nécessaires.
Hier matin, dès huit heures, un fourgon des
pompes funèbres a reçu les dépouilles du jeune
homme et les a fait transporter à la gare Mont-
parnasse.
Louvard, le faux comte de Pontlevoye, que la
police recherchait sans résultat depuis plusieurs
jours, s'est constitué lui-même prisonnier.
Hier il se présentait au palais de Justice, dans
tcablnet de M. Joly, chargé de l'instruetion de
son affaire.
Je sui?, dit-il, en entrant dans le cabinet du
juge, Louvard de Pontlevoye, l'homme que
vous cherchez et je me constitue votre prison-
nier, mais je vous supplie de rendre la liberté
la comtasse.
Surpris tout d'abord, le juge d'instruction crut
avoir atfaire A un fou; cependant il se rendit
bientôt à l'évidence, c'était bien Louv rd. Aussi
le garda-t-il à sa disposition, en recummandant
qu'on eût beaucoup d'égards pour ce prisonnier,
qui s'était rendu lui-même.
On estime à plus de l,iJO0,000 francs le chiffre
des sommes escroquées en nature ou en argent
par ce Janus de l'escroquerie, simple changeur
rue de Belzunce, et gentilhomme, sous le nom
de comte de Pontlevoye, rue de Penthlèvre, eu
son hôtel.
flll iflCfl Ad. GODCHAU, 12, faub. Montmartre at
CHASSE Vêtem. complets toile extra solide o
CHASSE limon du FORT-NEUF Vostoncu: 5*
LA BANQUE DES FONDS PUBLICS
ET DES VALEURS INDUSTRIELLES
Société anonyme au capital Uol,»O0,000 fr.
SIÉIESOCIM. A PARIS. HUE DU 4 SEPTBNIBK1-
SechargospêûialeuiontdosordresdeUoursoàteraie
LES TRIBUNAUX
Avis aux pêcheur*. Pèche en temps
prohibé
On sait quelle tristesse envahit rame du pé.
cheur quand vient le 15 avril. Pendant deux
mois, il erre mélancoliquement le long des quais
(sans pouvoir comprendre comment les poissons
ont choisi cette époque do l'année pour se repro-
duire avec quelle impatience il attend le <6juin,
afin de remettre sur la tète le petit chapeau
pointu et de passer les longues journées d été
ou plein soleil, occupé à tremper un fil dana
l'eau! Eh bien qu'il se réjouisse, dorénavant il
pourra faire l'ouverture un jour plus tôt, grâce
à M. Berthomy, ancien ambassadeur, qui vient
de faire trancher la question par la cour d'appel
de Paris.
Le décret du 18 mai porte interdiction
de la pêche pendant deux mois M. le préfet de
Seine-et-Marne, en exécution de ce décret, a in-
terdit la pêche du 15 avril au 15 juin inclusive-
ment.
M. Berthemy a pensé que si la pêche était in-
terdite le 15 juin, elle devait être permise le
encore à la Nouvelle-Orléans et que lui, U vi-
vait à Paris, seul, avec sa mère.
C'était tout ce que l'on connaissait de son
origine.
Mais les détails sur sa personne abon-
daient, et devant les portes des ateliers,
pendant l'heure accordée pour le repas, les
ouvriers se racontaient entre eux bien des
histoires concernant Etionne do la Bordairie.
[ne, entre autres, était célèbre
Une fille du peuple, une honnête fille, mais
pauvre et faible, n'ayant qu'un frère pout
toute famille, avait été séduite par un gandin
quelconque, dont le nom importe peu.
Le frère, brave garçon, se sentit blessé
jusqu'au fond du cœur et le sang lui monta
à la tête.
Lui, en blouse, il alla chez le gandin.
Voilà, monsieur, dit-il, vous allez épouser
ma sceur ou bien je vous casse les reins, en
deux tlnps!
Le gandin sonna, fit jeter cet homme à la
porte.
Que pouvait faire l'ouvrier ? Rien.
Sa soeur était perdue, et c'était tout.
L'histoire était finie il n'y avait plus a
s'oecuper de cela, et les poings aux dents, il
bégayait avec rage
Ali çà, je ne me vengerai donc pas du
gredin qui m'a déshonoré
Etienne de la Bordairie entendit cette
plainte furieuse.
11 se ut raconter tout ce qui s'était passé,
se ût donner le nom du séducteur.
$55^»Tpour le second et de 184,b24 pour le
troisiéme.
Quant au cafi concert, U émigrerait, dit-on,
-ru» du Temple.
Histoire authentique
hi chantre d'une paroisse voisine de Paris
tombe malade et prie un de sea amie, ancien
.chantre, actuellement employé au chemin de
fer de Lyon, de le remplacer le dimanche i
l'épine.
L'amt accepte et s'installe au lutrin.
Maif, durant le sermon, il .'endort et ne se
rêTeille qu'au bruit des ch.ilsps qu'on déplace à
la fin du prône. Aussitôt, «'éveillant en sur-
saut, il ectonue
« Les voyageurs pour Tournon et Chalon chan-
tent de voiture t
LES ABATTOIRS DE BESANÇON
Plusieurs journaux do Besancon ont annoncé
que certains fonctionnaires du service des
abattoirs do cette ville so seraient rendus
coupables de faits d'une haute gravité.
L'administration municipale a dû ordonner
une enquête, à la suite de laquelle plusieurs
réiocatfons ont été prononcées.
Mais, à notre avis, les choses n'en sauraient
rester là.
Les bestiaux destinés aux fournitures de
viando pour l'armée devaient être abattus
et contrôlés aux abattoirs, sous la surveil-
lance de l'intendance militaire, en vertu de
l'article 2 du cahier des charges, en vigueur
jusqu'au 30 juin prochain.
Il est permis de se demander si les faits
incrirninés ne se rattachent pas à ce service
C'est au ministre de la guerre qu'il appar-
tient de rechercher toute la vérité, en ou-
vrant, de son côté, une enquête. Nous espé-
rons qu'il n'y manquera pas et qu'il saura,
e'il y a lieu, faire appliquer aux coupables
les lois du pays.
UN NOUVEAU BILLOIR
(Suite)
Dans le récit que nous avons fait hier de cette
horrible at:aire, nous avons dit quo la victime
était un jeune homrms
Nous avions été trompé par lus rapports de
quelques personnes qui ont vu Lenoble plusieurs
fois et qui nous ont affirme ne pas pouvoir lui
1 assigner un âge plus avancé que celui que nous
avons indiquai
Voici maintenant las renseignements les plus
précis et absolument vrais sur le pauvre bijou-
tier et son intéressante famille.
La victime
Alexandre Lenoble était âgé de trente-huit
ans.
C'était un homme dont le caractère doux et af-
fah e attirait In sympathie. Toutes les personnes
à qui l'on parlo de lui s'accordent à dire qu'il
avait une conduite digne des plus grands éloges.
Il était en marelle du matin au soir, ne s'arrê-
tant pour mangsr qui; lorsque son travail était
tout à fait terminé. Dans sa maison et dans sou
quartier, il jouissait d l'estime générale. Leno-
bte a épousé il y a treize ans environ, Mlle Marie
Réunier, aujourd'hui lu veuve Leuoblo. De cette
union sont nés deux garçons, dont l'ainè Al-
phonse est âgé de onze aus le plus jeune a
six ans. Il se nomme Maurice; il est en ce mo-
ment atteint d'unu maladie d'enfant qui néces-
site des soins minutieux.
Il y a trois mois environ, Lenoble quitta la
maison L. Dubouillon, bijoutier, dont il était
courtier receveur, et se mit à son compte. Il
loua, pour deux cents francs par an, une pièce au
sixième étage clins ta maison de son ancien pa-
tron, 26, rue Saint-Sébastien, et c'est de là qu'il
parlait chaque matin tuuui de ses échantillons
de bijoux i.u de photographie, car il faisait plu-
sieuis commerces. Lorsqu'un cliuut uo lui parais-
soit pas assez solide, comme il disait, pour ter-
miner avec lui une afiaire do bijouterie, il lui of-
trait ou des photographies ou de la papoterio. Il
déjeunait habituellement chez sa beite-mère,
fil» 47.– Feuilleton du Petit Parisien
LES SOUTANES SANGLANTES
L'AMAZONE ROUGE
OÏU.ND ROMAN «NÊDIT
> XVIII
Jk LambeiM
Suite
Et peut-être cet homme, qui avait brave-
ment vécu, allait-il mourir lâchement, comme
ïieurent les riches qui s'ennuient et les inu-
.iies blasés.
Mais quelqu'un lui mit la main sur 1 épaule
stlui dit
Qu'allez-vous faire? Tant qu'il nous
reste un soifile de vie, nous pouvons servir
a Ilépublique.
Cette parole rendit Bernard à lui-même.
Il tendit la main à l'homme qui lui avait
jarlé et il lui dit:
Merci.
Puis il le regarda fixement..
Mme Riunler, 3. boulevard des Filles-du-Caïv*ire
qui gar ait aii^! chez elle les deux fils Lenoble,
moyennant une moïjique pension mensuelle.
Le 5
prendre ses repas chez lui, rar sa femme, se
dévouait comme lui au bien-être des enfants,
travaillait en qualité de lingère chez Bignon.
Vers neuf ou dix heures, Lenoble venait pren-
dre sa femme chez hfme Rtunier et rentraitavec
elle au domicile conjugal.
C'est hier soir seulement que Mme Lenoble a
appris la terrible nouvelle et voici de quelle
Son fière, c:nnu sous le nom de !IL. est au-
teur dramatique, et, eo même temps, notre con-
frère dans la presse parisienne.
Ver* f.ian heures, on le pria de prêter sa colla-
boration celui de ses collègues qui est charré
des faits divers, et c'est en rédigeant la récit
du crime qu'il s'écria:
Mais c'est mon beau- frère U
Et il partit aussitôt chez sa mère. Li pauvre
feinmp, en apprenant cette terrible nouvelle,
poussi des cris de désespoir et resta sans con-
naissance pendant un long moment. M. M. se
rendit auprès de sa soeur, chez Bignon.
Quand Mme Lenobie, inquiète de n'avoir pas
vu son mari la veille, vtt arriver son frère, le vi-
sage pAIe et déeomposé, elle s'écria
Oh! je suis sûre que tu viens m'annoncer
uii muneur:
Cependant, la pauvre veuve fut plus forte que
sa mère; elle se livra un instant à sa douleur
puis songra ses enfants. Pour éviter les con-
séquences de cette secousse affreuse, on l'a fait
couduire, ainsi que sa mère, chez une amie qui
habite la rue Denfert.
Alphonse, l'aine des enfants, est avec sa mère;
M«uriee a étô recueilli par M. Lévy, photographe.
propriétaire de la maison qu'habite Mme
Réunier, 3, boulevard des Fil les-du -Calvaire.
Au terme d'octobre. Lenoblo devait quitter la
rue Saint-Sebastien pour aller demeurer boule-
vard Kichaid-Lenoir, où il avait loué un grand
appartement que devait occuper toute la famille.
Prévost n'était devenu le client de Lenoble
que depuis que celui-ci s'était mis à faire des
affaires pour son compte. Avant, il était un des
meilleurs clients de la maison Dabouillon. Il
payait très régulièrement les effets qu'il avait
souscrits, et ayant appris qu'un de ses amis, à
qui on avait vendu dos bijoux sur sa recomman-
dation, n'avait pas fatt honneur à ses engage-
ments, il indemnisa la maison de cette perte.
A la Morgue
Prévost a été amené hier matin à la Morgue.
Le cadavre avait été alors entièrement reconsti-
tué.
Les morceaux du corps rejoints avalent été dis-
posés sur une table et recouverts d'une toile
Dirons, en passant, que ces morceaux sont au
nombre de soixante-quinze
Quand l'assassin entra, brusquement on retira
la toile. Prévost, impassible, regarda la victime,
et quand .\1. le préfet de police demanda à l'ex.
gardien de la paix s'il reconnaissait son œuvre,
il répondit simplement « Oui » sans qu'aucun
mouvement, aucun 6este ne trahit une émotion
quelconque.
Il était inutile de prolonger cette constata-
tion, Prévost fut ramené immédiatement au Ué-
pôt.
La préméditation du crime commis par Pré-
vost ne saurait être un Instant mise en doute.
Il est, en ettet constant que Prévost s était pro-
curé, la veille, le couperet qui lui a servi à dé-
pecer sa victime, et qu'il avait dès l'avant-veille
le couteau aveï lequel il a frappé Lenoble au
coeur, après lui avoir donné le premier coup d'as-
sommoir.
Après la confrontation Prévost a été reconduit
à Mazas.
Plusieurs journaux ont parlé d'une jeune ou-
vrièrc blanchisseuse que l'ancien cent-garde
prêterait à ses autres maîtresses. Nous possédons
à ce sujet des renseignements très circonstan-
ciés, que nous ne pouvons donner, à cause pré-
cisémont 'le leur gravité, et aussi pour ne pas
eutiaver !a marche de l'enquête.
Disons seulement que cette personne, nommée
M. G. avait une olef de la chambre qu'habitait
sou amant, et elle était assez connue dans la
maison pour que la concierge la laissât monter
sans l'interroger.
Hior, dans la journée, cette clef a été rendue à
Mme la concierge, qui l'avait récJainéo.
Lo domicile de la juune femme a donc été dé-
couvert. On nous afflrmo même qu'elle aurait
6ti mise en état d'arrestatiun, mais nous ne
rapportons ce bruit qu'avec les réserves les plus
expresses.
Cet homme était jeune encore.
1 rente-cinq ans environ.
L'air très ferme et très doux à la fois
beaucoup de rêverie dans le regard, beau-
coup de décision dans le geste.
Ce devait être un penseur, mais un pen-
seur capable d'agir.
Chose assez surprenante parmi cette foule
compacte d'hommes pauvres et de femmes
en-haillons, dont la plupart portaient encore
le costume qu'ils avaient le jour des barri-
cades, l'homme qui avait parlé à Bernard
était habillé avec élégance, comme un « mon-
sieur », et bien queles paquets d'eau de mer
et que les nuits dans la cale eussent singu-
lièrement détérioré ses habits, un œil exercé
aurait pu y reconnaître encore la coupe de
l'un des grands tailleurs à la mode.
Cette toilette mondaine au milieu des blou-
ses déplut d'abord à Bernard Jacquelin.
Mais enfin, puisque ce « monsieur était
ici, c'est qu'il avait dû se conduire comme
un « homme et ce lut d'un ton cordial que
l'ouvrier lui demanda
Dites-moi, comment vous appelez-
vous ?
L'autre répondit
Etienne de la Bordairie.
A ce nom, Bernard Jacquelin recula vive-
ment et tira sa casquette.
Pourquoi me saluez-vous ainsi?
Pane que je vous connais.
Tout le Inonde, en effet, dans le Paris répu-
blicain et ouvrier connaissait fcitwace de la
Bordairie. <
Nous savons, en tout cas, qm'slle a été longue-
ment interrogée.
PARIS
Un accident grave s'est produit hier matin lut
les hauteurs do Montmartre dans un égout en
construction, rue du Mont-Cenis, entre les rues
de la Fontenelle et Sainte Rustique.
La rue du Mont-Cenis étant située à quelques
pas de la fameuse ég!iso du Sacré-Coeur, dont la
construction, en se le rappelle, présente tant de
ditQcuités, on a cru un instant que 1 accident
était drrivé à réélise méme.
!t n'eu était rien. Voici ce qui «'était passé
A huit heure* et demie du matin, six ouvriers
au service de M. Rebour, entrepreneur, 6, boule-
vard Voltaire, travaillaient à la construction de
Quatre d'entre eux étaient descendus dans la.
tranchée, profonde d'environ huit mètres.
Tout à coup un étai servant à retenir le terrain
composé tout entier de sable fin s'est eifondré.
Deux des travailleurs sont parvenus à remonter
à la surfaee, mais l'un deux, nommé Lebou-
cher, gravement atteint à la cuisse par une
poutre, a dû être transporté à l'hôpital Lari-
Le troisième n pu s ecnapper a tout».
Il se nomme Mathieu Paratdl, âgé de trente-
deux ans, marié et père >ie deux enfants. Sa
femme, qui vient d'accoucher, est en ce moment
,dans la Haute-Loire.
Il a dû être tué sur le coup par les décombres
qui l'ont enseveli. Dans tous les cas, à onze heu-
res du soir, le corps n'était pas encore retrouvé.
On a cru devoir, pour parvenir à dégager ce mal-
heureux, creuser une sorte de voie souterraine
dont l'orifice se trouve à douze mètres de len-
droit où s'o«t produit lacoident. Le déblaiement
est très difficile. Il a fallu établir un treuil au
moyen duquel on retire le sable, seau al seau.
Ce treuil a failli être la cause d'un accident
encore plus grave. Lorsqu'on eut creusé un trou
de quatre mètres de profondeur environ, deux
hommes y descendirent, ayant pour mission do
remplir de sable la seau que remontaient leurs
La corde qui servait à tirer cet énorme poids
se rompit tout à coup. Heureusement, l«s ouvriers
oui occupaient le fond du trou purent se dressor
temps contre les parois et furent épargués. Il
s'en est fallu d'une seconde qu'ils fussent
assommés l'un et l'autre.
On raconte daus la foule qui assiste à cette ten-
tative de sauvetage que, quelques minutes avant
l'accident, une vieille femme, qui revenait de
visiter l'église en construction qui nesera jamais
terminée, se serait approchée de la tranchée et
y aurait jeté un scapulaire et deux médailles. On
sait que l'imagination populaire est prompte en
inventions; ce petit fait en est une nouvelle
chose bizarre. Tout contre l'endroit pré-
cis de l'éboulement se trouve un établissement
de marchand de vin exploité autrefois par M. Phi-
lippe. Celui-ci a vendu son fonds depuis peu de
temps, et l'acquéreur est ontr* en possession ce
t parait que le nouveau débitant est très de-
Le service d'ordre, composé d'une escouade de
gardiens de la paix du 18e arrondissement et
d'un piquet du 66' de ligne, est sous la direction
de M. l'officier de paix du 18e arrondissement.
M Lefècro, commissoire de police, remplaçant
en ce moment M. Denia, en congé, assiste aux
travaux de déblaiement. Nous avons remarqué
aussi un jeune abbé qui, ayant entendu parler
de l'accident, a cru que J'église entière s'était
abimée dans les profondeurs de la terre et s'est
empressé d'accourir.
Ni. Caubot est venu le matin.
Nous publions sans aucun commentaire le fait
suivant, raconté par l'Estafette
NI. Arnold Cottard-Josserand, professeur d'é-
quitation a 1,Hippodrome, rentrait la nuit der-
nière, vers une heure, à son domicile, rue Ober-
kampf, lorsque trois rôdeurs de barrières, dont
le plus ègé n'avait pas certainement vingt ans,
lui barrèrent le passage en lui disant « Donne
ce que tu as, ou nous te crevons la peau »
M.Coltard-Josserand.qui est douéd'une vigueur
peu commune, ne se laissa pas intimider et bous-
cula ses adversaires.
Maigre le cri do l'un d'eux « Burinez-le! » Il
se dégagea; mais, dans la lutte, son chapeau,
son parapluie, son porte-monnaie et sa montre
disparurent.
Mais voici ce qu'il y a de plus étrange, non
Il y avait une légende autour de cette per-
sonnalité étrange dont beaucoup de personnes
à l'heure actuelle se souviennent encore.
Jeune, beau, riche, noble, Etienne vivait
parmi les pauvres, les désliérités et les souf-
frants.
Il aurait pu conquérir toutes les joies, il
iiimait mieux venir en aide aux douleurs.
D'ailleurs il ne faisait point la charité.
Il n'était pas de ces bienfaiteurs plus vani-
teux peut-être que sincèrement miséricor-
dieux, qui vont dans les mansardes et lais-
sent, bien ouvertement, quelque aumône au
coin de la clieminée sans feu.
Ceux-là font bien sans doute, mais Etienne
de la Bordairie croyait faire mieux.
Il n'humiliait pas le pauvre par des dons in-
solents ou par des conseils emphatiques.
Non. Mais il se faisait l'ami de tous les mi-
sérables.
Il relevait leur âme défaillante par des pa-
roles saines et fortes; il ne donnait pas d'ar-
gent, mais il en prêtait et exigeait qu'on le
lui rendit, quand reviendraient les bons
jours, pour le prêter à d'autres.
Ainsi, il évitait de faire l'aumône, cette au-
mône qui impose une humble reconnaissance,
à moins qu'elle ne fasse naître l'ingratitude,
et qui peut accoutuemr les faibles à l'oisiveté
mendiante.
Sur la famille d'Etienne de la Bordairie, on
ne savait presque rien.
Les gens du faubourg Antoine et de belle,
ville avaient seulement appris que son père,
un ancien émigré, ava
loin du théâtre de la lutte, des agemts se
promenaient; malgré ses cris, aucun d'eux nt
bougea; un seul conducteur d'omnibus, descen-
dant de son siège, se mit à la poursuite de,
voleurs, et comme M. Josserand demandait aui
agents la raison pour laquelle Ils n'étaient pas
venus à son secours, Ils répondirent placidement
que, tout le monde criant au voleur, ils ne ea-
vaient qui arrêter.
Au commissariat de police, M. Josserand ren-
contra la même bonne volonté,et à peine si l'on
voulut accueillir sa plainte.
Les obsèques de Aifia Gabrielle Morale», dont
le véritable nom est Gabrielle Marrolès, la victi-
me du drame de la rue de Berry, ont eu lieu hict
matin, à dix heures, à l'église baint-Philippe-du-
Houle.
L'inhumation a eu lieu au clmotie^a de Saint-
Ouen. Sur le cercueil étaient cinq cour'ones de
fleurs naturelles.
La mère de la victime et quatre autres daiuss
suivaient le cercueil.
Gn détail saisissant le cadavre de Gabrielle a
été posé avant-hier soir sur son lit, à quelques
pas de celui de M. Itiaudel, qui avait 4té laissé
dans le fauteuil. La victime et l'assassin ont
•ionc passé sous le même toit et à deux mètres
l'un de t'autre les dernières veillées!
Les funérailles de Riaudel auront lieu a Ren-
Des.
L'un des cousins du défunt est venu avant-
hier reconnaître le corps et prendre les mesures
nécessaires.
Hier matin, dès huit heures, un fourgon des
pompes funèbres a reçu les dépouilles du jeune
homme et les a fait transporter à la gare Mont-
parnasse.
Louvard, le faux comte de Pontlevoye, que la
police recherchait sans résultat depuis plusieurs
jours, s'est constitué lui-même prisonnier.
Hier il se présentait au palais de Justice, dans
tcablnet de M. Joly, chargé de l'instruetion de
son affaire.
Je sui?, dit-il, en entrant dans le cabinet du
juge, Louvard de Pontlevoye, l'homme que
vous cherchez et je me constitue votre prison-
nier, mais je vous supplie de rendre la liberté
la comtasse.
Surpris tout d'abord, le juge d'instruction crut
avoir atfaire A un fou; cependant il se rendit
bientôt à l'évidence, c'était bien Louv rd. Aussi
le garda-t-il à sa disposition, en recummandant
qu'on eût beaucoup d'égards pour ce prisonnier,
qui s'était rendu lui-même.
On estime à plus de l,iJO0,000 francs le chiffre
des sommes escroquées en nature ou en argent
par ce Janus de l'escroquerie, simple changeur
rue de Belzunce, et gentilhomme, sous le nom
de comte de Pontlevoye, rue de Penthlèvre, eu
son hôtel.
flll iflCfl Ad. GODCHAU, 12, faub. Montmartre at
CHASSE Vêtem. complets toile extra solide o
CHASSE limon du FORT-NEUF Vostoncu: 5*
LA BANQUE DES FONDS PUBLICS
ET DES VALEURS INDUSTRIELLES
Société anonyme au capital Uol,»O0,000 fr.
SIÉIESOCIM. A PARIS. HUE DU 4 SEPTBNIBK1-
SechargospêûialeuiontdosordresdeUoursoàteraie
LES TRIBUNAUX
Avis aux pêcheur*. Pèche en temps
prohibé
On sait quelle tristesse envahit rame du pé.
cheur quand vient le 15 avril. Pendant deux
mois, il erre mélancoliquement le long des quais
(sans pouvoir comprendre comment les poissons
ont choisi cette époque do l'année pour se repro-
duire avec quelle impatience il attend le <6juin,
afin de remettre sur la tète le petit chapeau
pointu et de passer les longues journées d été
ou plein soleil, occupé à tremper un fil dana
l'eau! Eh bien qu'il se réjouisse, dorénavant il
pourra faire l'ouverture un jour plus tôt, grâce
à M. Berthomy, ancien ambassadeur, qui vient
de faire trancher la question par la cour d'appel
de Paris.
Le décret du 18 mai porte interdiction
de la pêche pendant deux mois M. le préfet de
Seine-et-Marne, en exécution de ce décret, a in-
terdit la pêche du 15 avril au 15 juin inclusive-
ment.
M. Berthemy a pensé que si la pêche était in-
terdite le 15 juin, elle devait être permise le
encore à la Nouvelle-Orléans et que lui, U vi-
vait à Paris, seul, avec sa mère.
C'était tout ce que l'on connaissait de son
origine.
Mais les détails sur sa personne abon-
daient, et devant les portes des ateliers,
pendant l'heure accordée pour le repas, les
ouvriers se racontaient entre eux bien des
histoires concernant Etionne do la Bordairie.
[ne, entre autres, était célèbre
Une fille du peuple, une honnête fille, mais
pauvre et faible, n'ayant qu'un frère pout
toute famille, avait été séduite par un gandin
quelconque, dont le nom importe peu.
Le frère, brave garçon, se sentit blessé
jusqu'au fond du cœur et le sang lui monta
à la tête.
Lui, en blouse, il alla chez le gandin.
Voilà, monsieur, dit-il, vous allez épouser
ma sceur ou bien je vous casse les reins, en
deux tlnps!
Le gandin sonna, fit jeter cet homme à la
porte.
Que pouvait faire l'ouvrier ? Rien.
Sa soeur était perdue, et c'était tout.
L'histoire était finie il n'y avait plus a
s'oecuper de cela, et les poings aux dents, il
bégayait avec rage
Ali çà, je ne me vengerai donc pas du
gredin qui m'a déshonoré
Etienne de la Bordairie entendit cette
plainte furieuse.
11 se ut raconter tout ce qui s'était passé,
se ût donner le nom du séducteur.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.62%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.62%.
- Collections numériques similaires Babeuf Gracchus Babeuf Gracchus /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Babeuf Gracchus" or dc.contributor adj "Babeuf Gracchus")Les Battus payent l'amende ou Les Jacobins jeannots / (par Gracchus Babeuf) /ark:/12148/bpt6k995156p.highres Cadastre perpétuel, ou Démonstration des procédés convenables à la formation de cet important ouvrage, pour assurer les principes de l'Assiette & de la Répartition justes & permanentes, & de la perception facile d'une contribution unique, tant sur les possessions territoriales, que sur les revenus personnels ; Avec l'exposé de la Méthode d'arpentage de M. Audiffred, par son nouvel instrument, dit graphomètre-trigonométrique ; [...] Dédié à l'Assemblée nationale. [...] /ark:/12148/bpt6k1528047t.highres
- Auteurs similaires Babeuf Gracchus Babeuf Gracchus /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Babeuf Gracchus" or dc.contributor adj "Babeuf Gracchus")Les Battus payent l'amende ou Les Jacobins jeannots / (par Gracchus Babeuf) /ark:/12148/bpt6k995156p.highres Cadastre perpétuel, ou Démonstration des procédés convenables à la formation de cet important ouvrage, pour assurer les principes de l'Assiette & de la Répartition justes & permanentes, & de la perception facile d'une contribution unique, tant sur les possessions territoriales, que sur les revenus personnels ; Avec l'exposé de la Méthode d'arpentage de M. Audiffred, par son nouvel instrument, dit graphomètre-trigonométrique ; [...] Dédié à l'Assemblée nationale. [...] /ark:/12148/bpt6k1528047t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k471145b/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k471145b/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k471145b/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k471145b/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k471145b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k471145b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k471145b/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest