Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1876-11-25
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 novembre 1876 25 novembre 1876
Description : 1876/11/25 (Numéro 41). 1876/11/25 (Numéro 41).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG15 Collection numérique : BIPFPIG15
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k470141j
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/10/2007
N* LE SAMEDI 25 NOVEMBRE
Faubourg-Montmartre
PARIS
PARIS ( U* A». 18 tr.
«BPARTEMENTS Un An *4 ftf.
ANNONCES
G. GÉRARD et L. HANFF
19, HOULBVAHD MONTMARTRE, PARIS
acctltil fait publie
au Petit Parisien nous a dêleriïiinés à
augmentgr encore nos efforts pour iùtiir
faire tous ses désirs.
A dater de demain matin les ne.
vembre, te petit Purlrien adoptera un
en restant toujours à
CINQ CENTIMES,
dans les départements comme à Paris.
Nous pourrons ainsi augmmter considé-
rablement la quantité de nos nouvelles et
de nos informations.
Articles politiques; -Comptes rendus
humoristiques très complets des Cham-
bres; Echos de Versailles; Infor-
mations les plus sûres et les plus va-
riées sur la politique intérieure et étran-
gère Correspondances particulières
de Londres, de Saint-Péter$bourg et de
Coratantinople; Nouvelles parisien-
nes, théàtiales, littéraires, artistiques,-
scientifiques, judiciaires, de tons les
genres; Renseignements financiers
les plus Eérieux et les plus utiles:
en un mot toutes les Informations que le
public peut désirer se trouveront en abon-
dance dans le Petit Parisien.
Nous pu6lierons enfin, par une innova-
tion dont on nous saura grp,
TROIS FEUILLETONS,
savoir les deux eu cours de publication
LES AVENTURIERS DE P8RIS, de PIERRE
Zaccone, si apprécié de nos lecteurs;
L'HISTOIRE D'UN PAYSS", d'ERCKMANN-Ciu-
trian; et enfin nous commencerons,
DEMAIN
MONTE-CRISTO
le plus dramatique, le plus saisissant chef-
d'œuvre de notre incomparable romancier,
Alexandre DUMAS
Petite tanne du noir.
23 novembre.
Dit heures. Repris très accentaée par suite
des dépêches de Londres en dernière heure qui
sont optimistes.
70
Tnro. 1t 15
Italien Il
FEUILLETON DU PETIT PARISIBX
du 25 Novembre 1876.
LES AVENTURIERS DE PARIS
PAR
PIERRE ZACCONE
XX
Suite
Chrétien eut un ricanement.
Bonl dit-Il, nous tournons à la vertu,
avant peu nous concourrons pour le prix
Montyon, mais encore une fois, je le ré-
pète, qu'allons-nous faire?
Il faut nous éloigner.
Et les autres?
Lipparl frappa du pied avec rage.
C'est vrai c'est vrai 1 répondit-il, je
l'oubliais, ü va se heurter au Philosophe, à
Bervic, et ces misérables sont capableo de
l'aseaaeiner.
Avec ca qu'ils se géneront.
Viens! viens! à tout prix, entends-tu,
'à tout prix il faut empêcher qu'un pareil
-meurtre s'accomplisse ne perdons pan de
temps, hâtons- nous
Et Il s'élanCa en avant, suivi par Chrétien
RESPECT AUX MORTS
M. le ministre de la guerre avait fait <
annoncer qu'il répondrait à M. Floquet,
et M. le garde des sceaux avait promis
à M. de Castellane de donner, à propos
des honneurs militaires, une nouvelle j
preuve de son courage civil.
M. tê fiiinîstre de la guerre n'a pas ré-
pondu, et M. le garde des sceaux n'est
pas monté sar la brèche.
On reprochait à ces deux ministres
une violation de la loi, et c'est leur col-
lègue de l'intérieur qui s'est présenté
la tribune, non pour s'expliquer, mais
pour proposer à la Chambre de modifier
une législation qu'on ne veut plus appli-
MM. les ministres de la guerre et de
la justice ont fait preuve d'habileté, ils
ont réussi à faire partager par le plus
sympathique de leurs collègues une res-
pousabilité peut-être un peu lourde pour
leur popularité; ils ont évité de pro- j
voquer une interpellation et peut-être
une crise ministérielle.
De l'attitude du cabinet, il faut tirer
cette conséquence le gouvernement
reconnaît que ,le décret de messidor
an XII et le règlement de 18G3 sur
les places de guerre ont été faussement
interprétés par le ministre do la guerre,
N'est il pasévident que, si le garde des
sceaux et son collègue de la guerre
croyaient avoir observé la loi, ils au-
raient aujourd'hui répondu au reproche
de l'avoir violée î Aprè3 le discours de
M. Floquet, se taire, c'est avouer.
Il est toujours honorable de reconnaî-
tre qu'on s'est tronr pé, et M. le garde des
sceaux a, en effet, donné cette preuve de
courage dont M. de Castellane avait
obtenu la promesse.
Et maintenant que le projet de loi est
renvoyé à l'examen des bureaux, que va
faire la Chambre? Le projet en lui-
même ne nous paraît pas inacceptable,
car nous avons peu de goût pour les
honneurs officiels, et le maintien des
honneurs militaires pour les officiers et
soldats en activité de service, sans dis-
tinction, leur suppression pour tous les
autres légionnaires sont des dispositions
qui ont pour avantage de rétablir l'éga-
lité devant la loi et de tenir l'armée à
l'écart de tonte manifestation religieuse
ou anti-religieuse. Faisons la séparation
de l'Eglise et de l'armée.
Mais le projet se présente avec des
explications, avec un exposé de motifs
auxquels nous ne pouvons donner notre
approbation.
La question des honneurs militaires
n'est qu'un petit côté de la question des
enterrements civils, où le principe même
de la liberté de conscience est absolu-
ment engagé.
Le gouvernement, en réalité, demande
uno concession à la Chambre, et ne lui
qui ne comprenait rien à ce revirement
inattendu, et était bien près de penser que
ion compagnon venait d'être subitement
frappé de foiie.
Ils n'avaient pas fait cinquante pas, que
le baron suspendit sa course, et proféra une
imprécation do fureur.
Une détonation s'était fait entendre dans
la direction de la rue.
Ah! le malheureux! le malheureux
s'écria- 1 il.
Et poussé par un sentiment plein de dé-
sordre, il reprit sa marche et arriva en quol-'
ques bonds sur le lieu d'où le coup de feu
était parti.
Un affreux spectacle l'y attendait.
Becrétain, frappé en pleine poitrine, avait
roulé sur le pavé de la cour, et Il se tordait
sanglant dans d'atroces convulsions.
Le Philosophe s'était précipité sur lui et
examinait avec une farouche attention l'état
de sa blessure, pendant que Bervic main-
tenait Rodolphe au bout de son revolver.
Une seconde plus tard et c'en était fait de
ce dernier!
Lippari ne rua sur Bervie, lui arracha son
arme, ot la rejeta au loin.
Tout cela s'accomplit avec la rapidité de
l'éclair.
Bervic interdit, Irrité, avait lancé un mau-
vais regard au baron. mais celui-ci ne pa-
rut pas y prendre garde, et marcha aueei-
tôt, les mains tendues vers Rodolphe qui de
en fait aucune; puisqu'on réponse à
ceux qui le rappellent à l'exécution des
lois, il se borne à demander qu'on mo-
difie ces lois qui le gênent.
Il ne peut se faire l'illusion que la
Chambre sera satisfaite.
Le seul moyen de taire accepter le pro-
jet, c'est de donner sans plue de retard
wrttofaction i
raître, sur tous les points du territoire,
ces odieux arrêtés qui outragent la con-
science en créant des catégories parmi
les morts, et en assimilant les enterre-
ments civils à l'enlèvement des immon-
dices.
Sur cette question, nous ne céderons
pas.
Il semble que nous faisons preuve de
quelque modération en demandant l'ég a
lité entre la foi et la raison.
\h Nous ne cessons de traiter les croyants
avec un respect qui est de bon goût et de
bonne compagnie.
Mais, c'est de la part des croyants une
intolérable impertinenceque de prétendre
associer les lois civiles à leur ridicule et
injurieux dédain pour nos morts.»
Il faut en finir avec certai nés outrecui-
dances qui font le plus grand tort au ré-
gime républicain, sous lequcl elles sont
possibles et à la Chambre qui les tolère.
A notre sentiment, la commission qui
sera nommée demain devra, avant de
présenter un rapport favorable, exiger
que satisfaction soit donnée à l'opinion
publique.
Notre dernier mot est celui-ci Rap-
portez toutes les mesures outrageantes
pour ceux qui meurent dans l'indépen-
dance de leurs croyances, oh exécutez
nne loi dont le sens est clair, et que la
Chambre est libre de ne pas abroger.'
ANORIKUI.
ÉCHOS DU PARLEMENT
La commission relative à la déclaration
d'utilité publique de diverses lignes de che-
mins de ter s'est réunie hier avant la séance
et a constitué son bureau.
M Cochery a été élu président; M. Bar
doux, vice-président, et MM. Louis Legrand
et Tassin, secrétaires.
Les candidats choisis par les sénateurs de
gauche pour l'élection d'aujourd'hui sont
décidément MM. Renouard et Alfred André.
Bdunlen des médecins léglftlateara.
La réunion des médecins faisant partie du
Sénat et de la Chambre des députés a tenu
ta séance hebdomadaire à Paris.
Le président, M. Laussedat, expose l'état
des travaux relatifs aux questions médicales
soumises aux délibérations de la Chambre
des députés. Deux rapports vont être pro-
chainement déposés
Io Celui concernant le projet d'assistance
son côté se disposait à faire feu sur son ad-
ver8aire.
Ah! j'arrive à temps dit le baron d'un
ton exalté; vous avez été bien imprudent,
monsieur, de vous mêler à une pareille
Mais vous-même, balbutia Rodolphe,
qui, au comble de la surprise cherchait a
démêler le rôle que jouait le baron.
Moi moi répondit eo dernier, ma pré-
sence ici s'explique d'elle-même, je con-
naissais la disparition du comte depuis hier,
je cherchais sa trace, et c'est ce soir seule-
ment que je l'ai trouvée.
V ous veniez donc pour le sauver!
la nous le sauverons tous deux Lais-
sez-moi faire, ne dites rien, et fiez-vous à
moi.
Le baron adressa alora un geste impérieux
à Bervic, et se pencha vêts le Philosophe.
Enlever, cet homme dit-il à voix basse
il no faut pas qu'il revienne à lui, vous com-
prenez et faites en sorte que l'on n'en en-
tende plus parler.
Puis, se tournant vers Chrétien
Viens, ajouta- t-il rien n'est perdu en-
core conduk-nous vers le comte, et tâche
de profiter de toutes les circonstances qui se
présenteront.
(ihrétion fit quelqnes pas pour rentrer
dans la maison, et Lippari invita Rodolphe
à le suivre.
Ils disparurent.
publique dans les campagnes (Tu. Roussel,
Richard Waddington);
2° Celui concernant les services hospita-
liers dans les hôpitaux militaires. (Rappor-
teur Dr Marmottan.)
La commission parlementaire doit enten-
dre, a cet égard, MM. les ministres de la guerre
et de l'intérieur. Ou eait que le précédent
ministre de la guerro, M. le gôuwaMte C4&-
sey, avait consenti à d'importantes modifi-
cations.
M. Liouville communique à la réunion l'a-
mendement qu'il a déposé relativement à
l'utilisation des médecins de l'armée territo-
riale dans certains hôpitaux militaires.
M. Testelin insiste sur la situation déplo-
rable faite jusqu'à ce jour au corps de santé
militaire
M. Laussedat indique également l'état des
travaux de la commission des eaux miné-
rales.
M. Tiersot donne des renseignements sur
les travaux de la commission nommée pour
examiner le projet de loi concernant les
commissions administratives d'assistance
publique (projet Piessié).
M. Moreau appelle l'attention sur la situa-
tion de la pharmacie dans les hôpitaux de
province et sur les réformes à y introduire
pour faire observer les prescriptions de la
loi.
M. Mollien parle à son tour de l'exercice
illégal de la médecine. Diverses observa-
tions sont échangées à ce sujet entre MM.
Laussedat, Testelin et Liouviile.
M. Lemonnier dépose un travail émanant
de la Société des médecins de la Sarthe
concernant diverses questions d'intérêt gé-
néral.
Le secrétaire LlOTjviLLE.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Yersailles, 23 novembre.
It n'y a pas une place vide à l'Assemblée
et dans les tribunes. Le bruit court dans
les couloirs, mais on le dément aussitôt,
sans qu'il soit possible de savoir où est la
vérité, -que le cabinet tout entier, jugeant
la situation parlementaire comme très grave,
a remis sa démission éventuelle entre les
mains de M. le président de la République.
Pour le reste, résolutions des groupes,
dispositions particulières des chefs qui les
conduisent,-on n'en aaitriendeplusqu'hier.
Un seul point est acquis c'est que le gou-
vernement fera une déclaration.
Cette déclaration ouvre la séance. Elle est
lue par M. de Marcère.
L'honorable ministre de l'intérieur parait
très ému. Evidemment on s'est adressé à
lui pour faire cette déclaration qui semblait
Incombera M. le président du conseil, parce
qu'on a pensé qu'il avait, plus que celui-et,
l'oreille de la Chambre. M. de Marcère, en
acceptant cette tâche, a fait preuve de plus
de dévouement que d'esprit politique. En
effet, si le texte du projet de loi qui fait
suite à la déclaration du gouvernement, est,
au fond, acceptable par beaucoup de gens;
si l'on a vu disparaître les conceptions by-
zantines et singulières que l'on prêtait au
cabinet et qui consistaient à établir dee en-
terrements mixtes, avec un côté catholique
Cependant depuis la veille, la comtesse
était rentrée en proie à la plus poignante in-
quiétude, aux plus douloureuses angoisses.
Son fils avait disparu, et personne n'avait
pu lui dire ce qu'il était devenu.
Elle avait passé une journée affreuse. at-
tendant toujours quelque nouvelle, appelant
Dieu à son aide, n'osant croire à la léalité
d'un malheur, sa demandant enfin s'il était
possible que le ciel lui eût réservé cette
épreuve, plus terrible cent fois que toutes
celles qui avaaent jusqu'alors déchiré son
cœur maternel.
Elle avait vu Secrétain. M. Saurin lui-mê-
me était venu l'assurer du zèle qu'il allait
déployer; toutes les brigade» de la sûreté
étaient sur pied. On devait remuer tout Pa-
ris, et rechercher le jeune comte il n'était
pas possible que l'on ne retrouvât pas la
piste des coupables et qu'ils ne fussent avant
peu sous les mains de la justice.
A vrai dire, la comtesse s'intéressait peu
aux coupables, ce qu'elle voulait, c'était Lu-
cien 1 et chaque heure qui s'écoulait lui com-
muniquait uue terreur de plus.
Elle avait envoyé la recherche de Ro-
dolphe mais on ne l'avait pas trouvé. La
pauvre mère voulait, en cette douloureuse
situation, avoir au moins auprès d'elle un
de spb enfants; mais ou revint iui dire que
Rodolphe élajt ah.'MMil «t ̃, :!• iin'nin, il ue
démit ivnlrer i|ii" f-«< '̃" ••̃='• i.-nit.
Faubourg-Montmartre
PARIS
PARIS ( U* A». 18 tr.
«BPARTEMENTS Un An *4 ftf.
ANNONCES
G. GÉRARD et L. HANFF
19, HOULBVAHD MONTMARTRE, PARIS
acctltil fait publie
au Petit Parisien nous a dêleriïiinés à
augmentgr encore nos efforts pour iùtiir
faire tous ses désirs.
A dater de demain matin les ne.
vembre, te petit Purlrien adoptera un
en restant toujours à
CINQ CENTIMES,
dans les départements comme à Paris.
Nous pourrons ainsi augmmter considé-
rablement la quantité de nos nouvelles et
de nos informations.
Articles politiques; -Comptes rendus
humoristiques très complets des Cham-
bres; Echos de Versailles; Infor-
mations les plus sûres et les plus va-
riées sur la politique intérieure et étran-
gère Correspondances particulières
de Londres, de Saint-Péter$bourg et de
Coratantinople; Nouvelles parisien-
nes, théàtiales, littéraires, artistiques,-
scientifiques, judiciaires, de tons les
genres; Renseignements financiers
les plus Eérieux et les plus utiles:
en un mot toutes les Informations que le
public peut désirer se trouveront en abon-
dance dans le Petit Parisien.
Nous pu6lierons enfin, par une innova-
tion dont on nous saura grp,
TROIS FEUILLETONS,
savoir les deux eu cours de publication
LES AVENTURIERS DE P8RIS, de PIERRE
Zaccone, si apprécié de nos lecteurs;
L'HISTOIRE D'UN PAYSS", d'ERCKMANN-Ciu-
trian; et enfin nous commencerons,
DEMAIN
MONTE-CRISTO
le plus dramatique, le plus saisissant chef-
d'œuvre de notre incomparable romancier,
Alexandre DUMAS
Petite tanne du noir.
23 novembre.
Dit heures. Repris très accentaée par suite
des dépêches de Londres en dernière heure qui
sont optimistes.
70
Tnro. 1t 15
Italien Il
FEUILLETON DU PETIT PARISIBX
du 25 Novembre 1876.
LES AVENTURIERS DE PARIS
PAR
PIERRE ZACCONE
XX
Suite
Chrétien eut un ricanement.
Bonl dit-Il, nous tournons à la vertu,
avant peu nous concourrons pour le prix
Montyon, mais encore une fois, je le ré-
pète, qu'allons-nous faire?
Il faut nous éloigner.
Et les autres?
Lipparl frappa du pied avec rage.
C'est vrai c'est vrai 1 répondit-il, je
l'oubliais, ü va se heurter au Philosophe, à
Bervic, et ces misérables sont capableo de
l'aseaaeiner.
Avec ca qu'ils se géneront.
Viens! viens! à tout prix, entends-tu,
'à tout prix il faut empêcher qu'un pareil
-meurtre s'accomplisse ne perdons pan de
temps, hâtons- nous
Et Il s'élanCa en avant, suivi par Chrétien
RESPECT AUX MORTS
M. le ministre de la guerre avait fait <
annoncer qu'il répondrait à M. Floquet,
et M. le garde des sceaux avait promis
à M. de Castellane de donner, à propos
des honneurs militaires, une nouvelle j
preuve de son courage civil.
M. tê fiiinîstre de la guerre n'a pas ré-
pondu, et M. le garde des sceaux n'est
pas monté sar la brèche.
On reprochait à ces deux ministres
une violation de la loi, et c'est leur col-
lègue de l'intérieur qui s'est présenté
la tribune, non pour s'expliquer, mais
pour proposer à la Chambre de modifier
une législation qu'on ne veut plus appli-
MM. les ministres de la guerre et de
la justice ont fait preuve d'habileté, ils
ont réussi à faire partager par le plus
sympathique de leurs collègues une res-
pousabilité peut-être un peu lourde pour
leur popularité; ils ont évité de pro- j
voquer une interpellation et peut-être
une crise ministérielle.
De l'attitude du cabinet, il faut tirer
cette conséquence le gouvernement
reconnaît que ,le décret de messidor
an XII et le règlement de 18G3 sur
les places de guerre ont été faussement
interprétés par le ministre do la guerre,
N'est il pasévident que, si le garde des
sceaux et son collègue de la guerre
croyaient avoir observé la loi, ils au-
raient aujourd'hui répondu au reproche
de l'avoir violée î Aprè3 le discours de
M. Floquet, se taire, c'est avouer.
Il est toujours honorable de reconnaî-
tre qu'on s'est tronr pé, et M. le garde des
sceaux a, en effet, donné cette preuve de
courage dont M. de Castellane avait
obtenu la promesse.
Et maintenant que le projet de loi est
renvoyé à l'examen des bureaux, que va
faire la Chambre? Le projet en lui-
même ne nous paraît pas inacceptable,
car nous avons peu de goût pour les
honneurs officiels, et le maintien des
honneurs militaires pour les officiers et
soldats en activité de service, sans dis-
tinction, leur suppression pour tous les
autres légionnaires sont des dispositions
qui ont pour avantage de rétablir l'éga-
lité devant la loi et de tenir l'armée à
l'écart de tonte manifestation religieuse
ou anti-religieuse. Faisons la séparation
de l'Eglise et de l'armée.
Mais le projet se présente avec des
explications, avec un exposé de motifs
auxquels nous ne pouvons donner notre
approbation.
La question des honneurs militaires
n'est qu'un petit côté de la question des
enterrements civils, où le principe même
de la liberté de conscience est absolu-
ment engagé.
Le gouvernement, en réalité, demande
uno concession à la Chambre, et ne lui
qui ne comprenait rien à ce revirement
inattendu, et était bien près de penser que
ion compagnon venait d'être subitement
frappé de foiie.
Ils n'avaient pas fait cinquante pas, que
le baron suspendit sa course, et proféra une
imprécation do fureur.
Une détonation s'était fait entendre dans
la direction de la rue.
Ah! le malheureux! le malheureux
s'écria- 1 il.
Et poussé par un sentiment plein de dé-
sordre, il reprit sa marche et arriva en quol-'
ques bonds sur le lieu d'où le coup de feu
était parti.
Un affreux spectacle l'y attendait.
Becrétain, frappé en pleine poitrine, avait
roulé sur le pavé de la cour, et Il se tordait
sanglant dans d'atroces convulsions.
Le Philosophe s'était précipité sur lui et
examinait avec une farouche attention l'état
de sa blessure, pendant que Bervic main-
tenait Rodolphe au bout de son revolver.
Une seconde plus tard et c'en était fait de
ce dernier!
Lippari ne rua sur Bervie, lui arracha son
arme, ot la rejeta au loin.
Tout cela s'accomplit avec la rapidité de
l'éclair.
Bervic interdit, Irrité, avait lancé un mau-
vais regard au baron. mais celui-ci ne pa-
rut pas y prendre garde, et marcha aueei-
tôt, les mains tendues vers Rodolphe qui de
en fait aucune; puisqu'on réponse à
ceux qui le rappellent à l'exécution des
lois, il se borne à demander qu'on mo-
difie ces lois qui le gênent.
Il ne peut se faire l'illusion que la
Chambre sera satisfaite.
Le seul moyen de taire accepter le pro-
jet, c'est de donner sans plue de retard
wrttofaction i
raître, sur tous les points du territoire,
ces odieux arrêtés qui outragent la con-
science en créant des catégories parmi
les morts, et en assimilant les enterre-
ments civils à l'enlèvement des immon-
dices.
Sur cette question, nous ne céderons
pas.
Il semble que nous faisons preuve de
quelque modération en demandant l'ég a
lité entre la foi et la raison.
\h Nous ne cessons de traiter les croyants
avec un respect qui est de bon goût et de
bonne compagnie.
Mais, c'est de la part des croyants une
intolérable impertinenceque de prétendre
associer les lois civiles à leur ridicule et
injurieux dédain pour nos morts.»
Il faut en finir avec certai nés outrecui-
dances qui font le plus grand tort au ré-
gime républicain, sous lequcl elles sont
possibles et à la Chambre qui les tolère.
A notre sentiment, la commission qui
sera nommée demain devra, avant de
présenter un rapport favorable, exiger
que satisfaction soit donnée à l'opinion
publique.
Notre dernier mot est celui-ci Rap-
portez toutes les mesures outrageantes
pour ceux qui meurent dans l'indépen-
dance de leurs croyances, oh exécutez
nne loi dont le sens est clair, et que la
Chambre est libre de ne pas abroger.'
ANORIKUI.
ÉCHOS DU PARLEMENT
La commission relative à la déclaration
d'utilité publique de diverses lignes de che-
mins de ter s'est réunie hier avant la séance
et a constitué son bureau.
M Cochery a été élu président; M. Bar
doux, vice-président, et MM. Louis Legrand
et Tassin, secrétaires.
Les candidats choisis par les sénateurs de
gauche pour l'élection d'aujourd'hui sont
décidément MM. Renouard et Alfred André.
Bdunlen des médecins léglftlateara.
La réunion des médecins faisant partie du
Sénat et de la Chambre des députés a tenu
ta séance hebdomadaire à Paris.
Le président, M. Laussedat, expose l'état
des travaux relatifs aux questions médicales
soumises aux délibérations de la Chambre
des députés. Deux rapports vont être pro-
chainement déposés
Io Celui concernant le projet d'assistance
son côté se disposait à faire feu sur son ad-
ver8aire.
Ah! j'arrive à temps dit le baron d'un
ton exalté; vous avez été bien imprudent,
monsieur, de vous mêler à une pareille
Mais vous-même, balbutia Rodolphe,
qui, au comble de la surprise cherchait a
démêler le rôle que jouait le baron.
Moi moi répondit eo dernier, ma pré-
sence ici s'explique d'elle-même, je con-
naissais la disparition du comte depuis hier,
je cherchais sa trace, et c'est ce soir seule-
ment que je l'ai trouvée.
V ous veniez donc pour le sauver!
la nous le sauverons tous deux Lais-
sez-moi faire, ne dites rien, et fiez-vous à
moi.
Le baron adressa alora un geste impérieux
à Bervic, et se pencha vêts le Philosophe.
Enlever, cet homme dit-il à voix basse
il no faut pas qu'il revienne à lui, vous com-
prenez et faites en sorte que l'on n'en en-
tende plus parler.
Puis, se tournant vers Chrétien
Viens, ajouta- t-il rien n'est perdu en-
core conduk-nous vers le comte, et tâche
de profiter de toutes les circonstances qui se
présenteront.
(ihrétion fit quelqnes pas pour rentrer
dans la maison, et Lippari invita Rodolphe
à le suivre.
Ils disparurent.
publique dans les campagnes (Tu. Roussel,
Richard Waddington);
2° Celui concernant les services hospita-
liers dans les hôpitaux militaires. (Rappor-
teur Dr Marmottan.)
La commission parlementaire doit enten-
dre, a cet égard, MM. les ministres de la guerre
et de l'intérieur. Ou eait que le précédent
ministre de la guerro, M. le gôuwaMte C4&-
sey, avait consenti à d'importantes modifi-
cations.
M. Liouville communique à la réunion l'a-
mendement qu'il a déposé relativement à
l'utilisation des médecins de l'armée territo-
riale dans certains hôpitaux militaires.
M. Testelin insiste sur la situation déplo-
rable faite jusqu'à ce jour au corps de santé
militaire
M. Laussedat indique également l'état des
travaux de la commission des eaux miné-
rales.
M. Tiersot donne des renseignements sur
les travaux de la commission nommée pour
examiner le projet de loi concernant les
commissions administratives d'assistance
publique (projet Piessié).
M. Moreau appelle l'attention sur la situa-
tion de la pharmacie dans les hôpitaux de
province et sur les réformes à y introduire
pour faire observer les prescriptions de la
loi.
M. Mollien parle à son tour de l'exercice
illégal de la médecine. Diverses observa-
tions sont échangées à ce sujet entre MM.
Laussedat, Testelin et Liouviile.
M. Lemonnier dépose un travail émanant
de la Société des médecins de la Sarthe
concernant diverses questions d'intérêt gé-
néral.
Le secrétaire LlOTjviLLE.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Yersailles, 23 novembre.
It n'y a pas une place vide à l'Assemblée
et dans les tribunes. Le bruit court dans
les couloirs, mais on le dément aussitôt,
sans qu'il soit possible de savoir où est la
vérité, -que le cabinet tout entier, jugeant
la situation parlementaire comme très grave,
a remis sa démission éventuelle entre les
mains de M. le président de la République.
Pour le reste, résolutions des groupes,
dispositions particulières des chefs qui les
conduisent,-on n'en aaitriendeplusqu'hier.
Un seul point est acquis c'est que le gou-
vernement fera une déclaration.
Cette déclaration ouvre la séance. Elle est
lue par M. de Marcère.
L'honorable ministre de l'intérieur parait
très ému. Evidemment on s'est adressé à
lui pour faire cette déclaration qui semblait
Incombera M. le président du conseil, parce
qu'on a pensé qu'il avait, plus que celui-et,
l'oreille de la Chambre. M. de Marcère, en
acceptant cette tâche, a fait preuve de plus
de dévouement que d'esprit politique. En
effet, si le texte du projet de loi qui fait
suite à la déclaration du gouvernement, est,
au fond, acceptable par beaucoup de gens;
si l'on a vu disparaître les conceptions by-
zantines et singulières que l'on prêtait au
cabinet et qui consistaient à établir dee en-
terrements mixtes, avec un côté catholique
Cependant depuis la veille, la comtesse
était rentrée en proie à la plus poignante in-
quiétude, aux plus douloureuses angoisses.
Son fils avait disparu, et personne n'avait
pu lui dire ce qu'il était devenu.
Elle avait passé une journée affreuse. at-
tendant toujours quelque nouvelle, appelant
Dieu à son aide, n'osant croire à la léalité
d'un malheur, sa demandant enfin s'il était
possible que le ciel lui eût réservé cette
épreuve, plus terrible cent fois que toutes
celles qui avaaent jusqu'alors déchiré son
cœur maternel.
Elle avait vu Secrétain. M. Saurin lui-mê-
me était venu l'assurer du zèle qu'il allait
déployer; toutes les brigade» de la sûreté
étaient sur pied. On devait remuer tout Pa-
ris, et rechercher le jeune comte il n'était
pas possible que l'on ne retrouvât pas la
piste des coupables et qu'ils ne fussent avant
peu sous les mains de la justice.
A vrai dire, la comtesse s'intéressait peu
aux coupables, ce qu'elle voulait, c'était Lu-
cien 1 et chaque heure qui s'écoulait lui com-
muniquait uue terreur de plus.
Elle avait envoyé la recherche de Ro-
dolphe mais on ne l'avait pas trouvé. La
pauvre mère voulait, en cette douloureuse
situation, avoir au moins auprès d'elle un
de spb enfants; mais ou revint iui dire que
Rodolphe élajt ah.'MMil «t ̃, :!• iin'nin, il ue
démit ivnlrer i|ii" f-«< '̃" ••̃='• i.-nit.
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