Titre : Le Peuple : organe quotidien du syndicalisme
Auteur : Confédération générale du travail (France). Auteur du texte
Éditeur : Confédération générale du travail (Paris)
Date d'édition : 1938-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348990g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1938 01 février 1938
Description : 1938/02/01 (A18,N6220). 1938/02/01 (A18,N6220).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4700702q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-LC2-6482
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
EN CHARENTE- INFERIEURE
Un grand port de pêche et de commerce
Un pays d'élevage et de vignoble
Tandis que le littoral tire toutes ses ressources
des produits de la mer, l'industrie se concentre
autour du port de la Rochelle et à Tonnay-
Charente, tandis que l'élevage et la distillation
des eaux-de-vie dominent l'activité des campagnes
Formé de la Saintonge, de l'Au-
nis et d'une faible partie du Poitou,
le département de la Charente-In-
férieure réunit des régions de ca-
ractère différent.
Le Bocage occupe une grande par-
tie du territoire, avec la Lande, au
sud, couverte de bois de pins; la
Petite-Champagne, à l'est de Jon-
zac région de l'eau-de-vie; le Pays-
Bas, dans la vallée de l'Antenne ; le
Marais stir la rive droite de la Gi-
ronde. *
Les bords de la Sèvre, du Mignon,
de la Boutonne, de la Charente, de
la Seudre sont constitués par des
marais humides ou asséchés. Sur le
littoral, des dunes jadis mobiles ont
été fixées par les semis de pins.
Deux grandes îles, celle de Ré et
celle, d'Oléron, complètent le terri-
toire du département, qui couvre
environ 682.569 hectares.
Avec 143 kilomètres de côtes, la
Charente est un département ma-
ritime. L'action de la mer a profon-
dément modifié la côte, où se trou-
vent une trentaine de ports. La pê-
che occupe plus de 5.000 personnes.
Ënviron 50.000 personnes sont em-
ployées dans les industries et les
transports contre 120.000 dans l'a-
griculture, sur une population ac-
tive totale de 221.166 personnes re-
censées en 1931. L'industrie moyenne
et. la petite industrie dominent :
trois usines seulement occupent plus
de 500 ouvriers, et une vingtaine ont
de 100 à 500 salariés.
Le port
de la Rochelle-
Pallice
L'importance de La Rochelle com-
me port de pêche date de la fin du
siècle dernier, mais son rôle comme
port de commerce était déjà remar-
quable au moyen âge. Bien situé, La
Rochelle a connu une prospérité
considérable aux premiers temps du
trafic avec le Nouveau-Monde, et la
traite des noirs en même temps
que le commerce des produits exo-
tiques.
Comme à Bordeaux et à Nantes,
de nombreuses raffineries de sucre
avaient au dix-septième siècle une
grande activité, et leur déclin, après
la Révolution, l'abolition de l'escla-
vage et le déplacement de l'indus-
trie vers les régions betteravières,
acheva de ruiner La Rochelle.
Au cours du dix-neuvième siècle,
de grands efforts furent entrepris
pour rendre à La Rochelle sa pros-
périté d'autrefois. On construisit en
1808 le bassin a 'flot intérieur, en
1862 le second bassin extérieur et
enfin les installations de La Ro-
chelle-Pallice. Proposée en 1873, la
construction du bassin de La Pal-
lice se heurta à de vives résistances
locales, mais une loi de 1880 déclara
les travaux d'utilité publique et le
bassin fut inauguré par le président
Carnot en 1890
Le trafic
Depuis cette date, le trafic de La
Rochelle s'accrut régulièrement.
Alors que de 1880 à 1890 le tonnage
de jauge n'avait augmenté que de
80.000 tonneaux, il s'accrut d'un mil-
lion de tonneaux de 1890 à 1900. Il
atteignait 1.500.000 tonneaux en
19.00 et passait à 2.501.000 tonneaux
en 1913. Le tonnage des marchan-
dises était passé, entre 1890 et 1913,
de 340.000 tonnes à plus de 1.000.000
de tonnes.
Les installations
A cette époque déjà, le bassin
créé une vingtaine d'années plus
tôt ne répondait plus aux besoins
du trafic, par suite de l'accroisse-
ment des dimensions des navires. La
chambre de commerce obtint l'ap-
probation d'un plan d'extension
dont la guerre empêcha la réalisa-
tion immédiate. Le rôle important
joué par le port au cours de la
guerre (plus de 1.600.000 tonnes im-
portées en 1918) rendit l'exécution
de ces travaux indispensable. Adop-
té en 1923, le nouveau plan d'exten-
sion comprenait l'amélioration des
ouvrages existants et la construction
au large d'un môle d'escale d'une
conception très hardie qui est ac-
tuellement en voie d'achèvement.
A l'heure actuelle, le port de La
Rochelle comprend les deux établis-
sements de La Rochelle et de La
Pallice. Le vieux port de La Rochelle,
si pittoresque et si glorieux, est pres-
que exclusivement port de pêche. Il
comprend un avant-port, deux bas-
sins à flot, un havre d'échouage.
Le bassin extérieur, réservé aux
chalutiers pratiquant la pêche hau-
SAINTES. — Les arènes gallo-romaines
10
LA ROCHELLE. — Vue panoramique du port
turière, reçoit aussi les bateaux de:
commerce. La Pallice comprend un
avant-port protégé par deux jetées
convergentes et un bassin à flot de
11 hectares et demi. Le môle d'es-
cale, relié à la terre par un viaduc
de 1.100 mètres de longueur, va
créer en pleine mer deux grands
quais où pourront accoster à toute
heure les plus grandes unités. Un
aérodrome permettra l'établissement
de lignes aériennes pour assurer la
correspondance avec les paquebots.
L'outillage public, exploité par la
chambre de commerce, comprend de
nombreuses grues, de vastes han-
gars....,un élévateur à grains.
Le trafic du port a souffert de la
crise. Le tonnage des marchandises
se maintient toutefois à près d'un
million de tonnes, dont la moitié est
constituée par l'importation de char-
bons anglais. L'importation des hy-
drocarbures dépasse 100.000 tonnes,
les produits chimiques 150.000. Les
autres importations sont les bois du
Nord et- des colonies, les céréales.
Les exportations principales sont
les eaux-de-vie de Cognac, les con-
serves, les cendres de pyrites prove-
nant des usines chimiques.
Quand le môle d'escale sera mis
en service, le port de La Rochelle
deviendra un excellent port de vi-
tesse pour les grands paquebots
transatlantiques.
La pêche
La Rochelle se classe au deuxième
rang des ports de pêche français,
après Boulogne, avec plus de 100
millions de francs de production an-
nuelle et plus de 15.000.000 de ki-
los de marée fraîche. La flotille
comprend plus de 600 bateaux d'un
tonnage supérieur à 25.000 ton-
neaux.
Situé à proximité des fonds où
abondent les po'ssons fins et bien
placé pour la pêche dans le golfe de
Gascogne. au sud de l'Irlande et
dans les eaux marocaines, La Ro-
chelle a connu un développement
rapide quand le transport de la ma-
rée à grande distance fut possible.
Le poisson des petits chalutiers et
des petits bateaux est vendu à l'en-
can municipal, tandis que les grands
chalutiers appartenant aux sociétés
de pêcheries vendent directement
en France, en Italie, en Espagne et
en Suisse.
La grande pêche
Une dizaine de chalutiers de gros
tonnage pratiquent la grande pêche
à Terre-Neuve et au Groenland.
L'armement et le déchargement s'o-
pèrent à La Pallice.
La grande pêche, donne plus de
9.000.000 de kilos et classe La Ro-
chelle au troisième rang, après Fé-
camp (15.000 000 de kilos) - et Bor-
deaux (10.000.000 de kilos) et avant
Saint-Malo, Saint-Servan, Graveli-
nes et Boulogne.
Les morutiers partent le 15 février
pour rentrer fin juin ou en juillet.
Les chalutiers ont 5 à 55 hommes
d'équipage et repèrent le poisson par
sonde électrique.
Pêche hauturière et côtière
La pêche hauturière est pratiquée
par une quarantaine de chalutiers
de 250 à 400 tonneaux, qui fréquen-
tent le bassin-extérieur de La Ro-
chelle.
■ La pêche côtière est faite par de
petits chalutiers à vapeur ou à mo-
teur pour le poisson fin, des gros
voiliers pour le thon, des pinasses à
moteur pour la sardine et de petits
voiliers pour les crustacés.
En dehors de La Rochelle, la pê-
che constitue l'activité principale de
nombreux petits ports du littoral et
des îles.
L'ostréiculture
L'huître indigène plate, commune
autrefois sur les côtes, a vu son éle-
vage ruiné vers 1860 par le pillage
de ses bancs. On importe, aujour-
d'hui de jeunes huîtres d'Arcachon
ou d'Auray pour en faire d'excellen-
tes marennes.
C'est un accident qui introduisit
la culture de la portugaise. En 1868,
un navire chargé d'huîtres et fai-
sant route de Lisbonne à Arcachon
dut se réfugier dans la Gironde au
cours d'une tempête, et sa cargaison
avariée fut jetée par-dessus bord
aux environs du Verdon. Quelques
années plus tard, les bancs de por-
tugaises pullulaient sur tout le lit-
toral. Exploités avec méthode, ces
bancs alimentent les « claires » des
parcs d'élevage qui se comptent par
milliers. Quelque 3.000 parcs occu-
pant 300 hectares peuvent produire
jusqu'à 250 millions de portugaises
par an.
L'élevage des moules se fait eh
différents endroits, mais surtout
dans la baie de l'Aiguillon La pro-
duction dépasse 50.000 hectolitres
par an.
Le sel
L'exploitation du sel dans les ma-
rais salants des rives de la Seudre
et des îles de Ré et d'Oléron date de
près de 2.000 ans. Au douzième siècle,
les salines de l'Aunis et de la Sain-
tonge alimentaient les pays germa-
niques et Scandinaves, et le port de
Brouage, qui en centralisait l'ex-
portation, était le plus important de
l'Océan
La décadence de cette industrie
commenç.a au dix-septième siècle.
Les marais salants de la Seudre ont
fait place à des prairies, l'île d'Olé-
ron se livre à l'ostré'culture, les sa-
lines des environs de La Rochelle
disparaissent. Seules les aires salan-
tes de l'île de Ré ont résisté jusqu'à
ces dernières années. l'insuffisance
de la terre végétale empêchant
leur transformation en prairies et
l'ostréiculture se développant diffi-
cilement.
La métallurgie
Les industries métallurgiques oc-
cupent environ 7.000 ouvriers, pour
la plupart dispersés en un grand
nombre de petites entreprises.
La plus grande usine est celle des
Entreprises Industrielles Charentai-
ses, à Aytré, qui fabrique des voi-
tures métalliques de chemins de fer.
On leur doit notamment la remar-
quable voiture tubulaire allégée, du
réseau de l'Etat, très perfectionnée.
Depuis que l'arsenal de Rochefort
a été désaffecté, la firme Bloch a
installé dans cette ville une usine
de montage d'avions et d'hydravions
qui occupe 200 ouvriers.
La Rochelle et La Pallice ont plu-
sieurs chantiers et ateliers de
construction et de réparation des
navires.
En dehors de ces entreprises, il
faut signaler des fabriques de mo-
teurs à essence à Surgères, de ma-
chines agricoles et laitières à Sain-
tes, d'appareils pour vignobles à
Jonzac et une foule de petits ate-
liers locaux.
A Pons, une usine des freins Wes-
tinghouse pour locomotives occupe
une centaine d'ouvriers.
Les produits
chimiques
Tonnay-Charente, à proximité de
Rochefort, est devenu un centre im-
portant de produits chimiques. Les
cargos y accostent sur les quais de
la Charente.
L'Asturienne des Mines, qui occu-
pe 300 ouvriers dans son usine de
grillage de blende et de laminage
de zinc, y traite les minerais de zinc
espagnols. Saint-Gobain y fabrique
des engrais et occupe plu.:; de 200
ouvriers. Kuhlmann y produit des
acides.
A La Pallice sont installées plu-
sieurs fabriques d'agglomérés de
houille, d'engrais, de produits chi-
miques et de vastes dépôts de pé-
trole. La maison Angibaud utilise
les déchets de poissons pour la fa-
brication 'dès engrais.
-Les industries chimiques du dé-
partement occupaient 2.500 person-
nes en 193i et une dizaine d'usines
avaient plus de 100 ouvriers.
L'alimentation
La distillerie absorbe une grande
partie du vin produit par la région
de Jonzac. Les eaux-de-vie charen-
taisps donnent de fins bois et des
bois ordinaires achetés par les mai-
sons de Cognac. En dehors de 700
distilleries annexées à la ferme, on
compte une centaine de distilleries
industrielles qui produisent annuel-
lement plus de 40.000 hectolitres
d'eau-de-vie.
Beaucoup de laiteries coopératives
ont des installations perfectionnées
pour la fabrication du beurre. On
chercha longtemps la meilleure uti-
lisation du lait écrémé, sous-pro-
duit de cette fabrication, et quel-
ques années avant la guerre on en-
treprit la fabrication de la caséine
à Surgères.
Pons a des biscuiteries renom-
mées.
Le bois
La production forestière
Les feuillus produisent annuelle-
ment environ 13.000 mètres cubes
de bois d'oeuvre et d'industrie et
2.000 stères de bois de mine. Les
résineux donnent environ 5.000 mè-
tres cubes de bois d'oeuvre et d'in-
dustrie, 16.000 stères de bois de mi-
ne et 17.000 hectolitres de résine.
Cette production locale alimente
des industries dans les divers cen-
tres du département et dans le sud
l'activité résinière est assez impor-
tante.
Les bois importés
D'autre part, les importations de
bois du nord des colonies alimen-
tent à La Rochelle deux grandes
scieries pourvues d'outillage mo-
derne.
Plus de 5.000 ouvriers et artisans
sont occupés dans les industries du
bois du département.
Industries
diverses
Les carrières
On compte dans le département
plus de 70 carrières dont une demi-
douzaine assez importantes. Elles
occupent environ 600 ouvriers.
La céramique
Plusieurs fabriques de chaux et de
plâtre occupent environ 500 ou-
vriers. La verrerie a disparu. Envi-
ron 200 ouvriers sont occupés dans
les fabriques de céramique, surtout
à. La Tremblade.
Le textile
L'industrie textile n'est représen-
tée que par. des petits ateliers, sur-
tout de bonneterie, et un tissage de
toile de sacs et bâches assez impor-
tant à La Pallice.
Le travail des étoffes et le vête-
ment, qui occupent 8.000 ouvrières
et ouvriers à domicile et en atelier,
ne compte que de petites entrepri-
ses.
La papeterie
La Charente-Inférieure n'a que
deux petites papeteries qui fabri-
quent des papiers d'emballage et
d'impression à la Clotte et Bau-
vrant-sur-Seudre.
Le tourisme
La côte offre de nombreuses pla-
ges et les îles de Ré et d'Oléron
attirent de nombreux villégiateurs.
Si certaines stations balnéaires
comme Royan attirent la clientèle
de luxe, de nombreuses plages pré-
sentent beaucoup d'avantages pour
les familles ouvrières. Les îles abri-
tent de nombreuses colonies scolai-
res, et celle d'Oléron une importànte
maison de vacances de la Fédération
des coopératives.
L'agriculture
Sur une population agricole acti-
ve de 119.770 personnes recensées en
1931, on compte environ 83.000 chefs
d'entrepris3, 24.000 salariés et 12.000
isolés. Le même recensement a clas-
sé 41.903 exploitations agricoles dont
26.759 n'occupent aucun salarié,
14.988 occupent moins de 5 ouvriers,
124 de 6 à 10, 127 de 11 à 20 et 5
plus de 20 salariés.
Un autre classement relatif à la
population présente signale 239.372
personnes vivant de l'agriculture.
Sur ce nombre, 21.762 sont des sa-
lariés et 217.610 des indépendants.
Sur 58.360 exploitations recensées,
CHATRESSAC. — Pêcheurs d'huîtres à l'embouchure de la Seudre
5.573 occupaient, en 1931, 11.576 ou-
vriers et ouvrières permanents et
10.149 ouvriers et ouvrières tempo-
raires ; 52.787 n'avaient aucun sala-
rié en dehors des membres de la
famille travaillant avec l'exploitant
Les exploitations se répartissent
ainsi, d'après l'enquête agricole de
1929 *
De 1 à 5 hectares : 19.018 exploi-
tations ;
De. 5 à 10 hectares : 13.719 ex-
ploitations ;
De 10 à 20 hectares : 11.156 ex-
ploitations ;
De 20 à 50 hectares : 5.612 ex-
ploitations ;
De 50 à 100 hectares : 645 exploi-
tations ;
De 100 à 200 hectares : 112 exploi-, .
tations ;
De 200 à 500 hectares : 19 exploi-, .
tations ;
De plus de 500 hectares : 1 ex-
nl ni t a t.i nn
Mode d'exploitation
On compte 55.600 exploitations en
faire-valoir direct. Le nombre des
fermiers est de 3.635. Le nombre des
métayers est de 4.800 qui cultivent
68.000 hectares.
En 1929, le faire-valoir direct re-
présentait 69 % des superficies
cultivées, le fermage 17 %, le mé-
la, va ee 14 %.
Les cultures
Sur -une superficie de 685.326 hec-
hectares, le département comprend:
Terres labourables : 317.399 hec-
Prés ;, naturels : 81.967 hectares ;
Cultures maraîchères : 10.542 hec-
tares *
Bois et forêts : 82.210 hectares :
Landes et terres incultes : 30.933
hectares.
En 1936, le' froment représentait
72.735 hectares ; le seigle, 652 hec-
tares; l'orge, 19.473; l'avoine, 41.948:
le maïs, 2.683 ; les haricots, 1.555 ;
la pomme de terre, 13.146 ; la bet-
terave fourragère, 20.170 hectares.
Si la betterave à sucre n'est pas
cultivée dans le département, la
betterave de distillerie occupe 2.100
hectares. Cette production alimente
la distillerie des Forges d'Aunis. Le
contingentement empêche le déve-
loppement de cette culture.
Les cultures fruitières s'étendent
dans la région de Jonzac qui a pro.
duit-en 1934 plus de 12.000 quintaux
de pommes.
Le production de la. culture ma.
raîchère, qui couvre près de 6.000
hectares, atteint une valeur de
25.000.000 de francs. Elle se déve.
loppe dans les îles. L'île de Ré en.
voie aux Halles de Paris des expédi-
tions importantes de primeurs, d'as-
perges et de pommes de terre.
En 1934, on comptait 48.021 viti.
culte,urs ayant fait une déclaration
de récolte. La superficie des vignes
était de 49.700 hectares et la récol.
te avait dépassé 2.300.000 hectoli.
tres de vin.
L'élevage
L'élevage bovin est très impor.
tant : le troupeau compte plus de
215.000 têtes. Plus de 125.000 vaches
laitières produisent annuellement
plus de 200.000.000 de litres de lait,
dont une grande partie est transfor.
mée en beurre. Tandis que la pro-
duction fromagère est faible, celle
du beurre atteint près de 7.000.000
de kilos annuellement.
Les laiteries coopératives sont au
nombre de 61 ; elles ont traité en
1936 plus de 186 millions de litres de
lait.
Des fabriques de caséine produi.
sent plus de 2.000.000 de kilos an-
nuellement.
L'élevage ovin est tombé de près
de 300.000 têtes à 50.000. I
L'organisation agricole!
Le département compte plus de
600 coopératives agricoles.
Au début de l'année 1936, or.
comptait 35 coopératives de blé,
parmi lesquelles 26 seulement fai-
saient effectivement du stockage.
Après le vote de la loi sur l'Office
du blé, leur nombre est passé à 56
il faut y ajouter les 8 minoteries
coopératives qui sont, d3 par la loi,
considérées comme coopératives de
blé. Ces coopératives ont traité la
presque totalité du blé récolté dans
le département.
On compte en outre 180 coopéra-
tives de battage, une intéressante
coopérative maraîchère à l'île de Ré,
une coopérative fruitière à Jonzac
et 3 coopératives de distillation.
Le nombre des syndiqués est passé
de 4.000 à 18.000 depuis deux ans
Toutes les corporations industrielles et maritimes
ont de solides organisations syndicales
Jean VALLETEAU
secrétaire général de l'U. D.
Avant la guerre, le mouvement
syndical avait pris une extension
appréciable en Charente-Inférieure,
où plusieurs syndicats groupaient
de nombreux ouvriers des diverses
corporations. Rochefort, notam-
ment, était un centre actif, avec
une Bourse du Travail installée
dans une église désaffectée.
iLes syndicats de La Pallice ont
obtenu un petit immeuble, ceux de
La Rochelle sont à l'étroit dans
trois petits bureaux d'une ancienne
école. Les syndicats de Saintes et
de Surgères disposent d'une pièce
dans des immeubles municipaux,
mais Saintes doit avoir, cet été, sa
Bourse du Travail.
Bien que Saintes, vieille cité
pleine de souvenirs historiques, ne
soit pas le centre ouvrier le plus
important du département, le secré-
taire de VUnion départementale,
Yalleieau, y habite, ce qui lui lier-
met d'atteindre facilement toutes
les Unions locales constituées. Nous
l'avons rencontré dans les bureaux
de l'Union locale de La Rochelle, et
il nous a exposé situation actuelle
du mouvement syndical en Cha-
l'ente-lntérieuTc :
Les progrès de 1936
— De 55 syndicats, nous dit VaPe-
teriu, nous sommes passés à 172. De
4.000 syndiquas en 1935 et de 5.000
après la fusion, nous avons atteint
f3.00O adhérents à la fin de 1036 et
18.050 à la fin de 1037. Nous avons
donc réalisé des progrès remarqua-
bles. En juin 1936, les grèves avec
occupation ont commencé chez Bloch,
dans les ateliers d'aviation installés
dans l'ancien arsenal, puis se sont
étendues au centre de produits chi-
miques de Tonnay-'Charente, chez
Kuhlmann, à Saint-Gobain, à l'Astu-
rienne des Mines. Le bâtiment suivit,
puis les charbonniers, les dockers, les
marins, etc.
Ce mouvement nous a apporté d'im-
portants relèvements des salaires
dans toutes les corporations, et nous
avons signé de nombreux contrats
collectifs.
Valleteau est secrétaire général de
l'Union départementale, et Coutard,
trésorier. Le nombre des Unions lo-
cales est passé de cinq à onze. Les
quatre principales sont celles de La
Rochelle, dont Bei,traiid Allard est
secrétaire (plus de 4.000 syndi-
qués) ; Rochefort, secrétaire Fou-
ché, et Saintes, secrétaire Blan-
chard, qui comptent chacune envi-
ron 3.000 syndiqués ; La Pallice,
secrétaire Danet, qui groupe 2.000
syndiqués. Les autres Unions- lo-
cales sont à Royan, Saint-Jean-
d'Angély, Surgères, Marennes,
Pons, La Tremblade et Montendre.
Difficultés actuelles
— Toutes ces Unions locales, ajoute
Valleteau, ont aujourd'hui de forts
syndicats dans les principales corpo-
rations et dans les services publics.
Toutefois, le recrutement est presque
nul dans l'agriculture, où il existe
peu de propriétaires employant un
nombre important de salariés. Nous
rencontrons des difficultés dans les
laiteries, qui sont nombreuses et où
le personnel a le désir de s'organiser,
mais où le patronat rural garde son
emprise. Les syndicats chrétiens ou
professionnels sont cependant à peu
près inexistants et ne groupent guère
que des employés.
L'industrie huîtrière
Laventure, secrétaire dn syndicat
des marins-pêcheurs ostréiculteurs
de la région de Marennes, nous
parle de la situation spéciale des
ostréiculteurs :
— L'industrie huitriére, d'après une
formule nouvelle, est devenue « ostréi.
culture et culture marines » : le
terme culture permet ainsi de
cher le ecmn-erce et l'élevage des
huîtres l'.agrcuîture. Un grand nom-
bre de salariés marins pêcheurs
Raymond COUTARD
trésorier de l'U. D.
ostréiculteurs accomplissent dans les
viviers et les claires un travail dur
et pénible, surtout l'hiver, au moment
tes expéditions. Ils demandent ài
profiter des lois sociales comme les
ouvriers de l'industrie, mais ils en
sont exclus comme agricoles. Il faut
espérer que cette inégalité — dont
souffrent également les ouvriers des
laiteries — ne tardera pas à dispa-1
raître.
Les perspectives
Ces difficultés, ajoutées à celles
que rencontrent les nombreux lJe.
tits syndicats du bâtiment, qui ont
pris une grande extension depuis
un an, ne doivent pas faire oublié
l'excellente situation des grandes
organisations syndicales
On compte dans la Charente-17l:é-
rieure 15 syndicats de cheminols,
dont celui de Saintes est très impor-
tant. Postiers, instituteurs, canton-
niers, douaniers, municipau;t, hos-
pitaliers, petits cheminots o/ït ^
solides organisations très actives-
Le syndicat des inscrits maritime
est très fort, dp même que ceux (les
dockers, des métaux, de.' produis
chimiques, etc...
Depuis le 1er février, /' nllioll
parlemenlale a 1117 secrétaire 1»[
nislratif J!f'rIlH(1)1'llf. Ce evi {¡l'l'-
mettra (l'iJ/tensifier la ;vropirfundl'-
Ajoutons que le moureinenl co
JI rraUl est solide e IL Ch ((l'clIl e. f /lJc
rieure et groupe 30.CÛO famillcs.
Un grand port de pêche et de commerce
Un pays d'élevage et de vignoble
Tandis que le littoral tire toutes ses ressources
des produits de la mer, l'industrie se concentre
autour du port de la Rochelle et à Tonnay-
Charente, tandis que l'élevage et la distillation
des eaux-de-vie dominent l'activité des campagnes
Formé de la Saintonge, de l'Au-
nis et d'une faible partie du Poitou,
le département de la Charente-In-
férieure réunit des régions de ca-
ractère différent.
Le Bocage occupe une grande par-
tie du territoire, avec la Lande, au
sud, couverte de bois de pins; la
Petite-Champagne, à l'est de Jon-
zac région de l'eau-de-vie; le Pays-
Bas, dans la vallée de l'Antenne ; le
Marais stir la rive droite de la Gi-
ronde. *
Les bords de la Sèvre, du Mignon,
de la Boutonne, de la Charente, de
la Seudre sont constitués par des
marais humides ou asséchés. Sur le
littoral, des dunes jadis mobiles ont
été fixées par les semis de pins.
Deux grandes îles, celle de Ré et
celle, d'Oléron, complètent le terri-
toire du département, qui couvre
environ 682.569 hectares.
Avec 143 kilomètres de côtes, la
Charente est un département ma-
ritime. L'action de la mer a profon-
dément modifié la côte, où se trou-
vent une trentaine de ports. La pê-
che occupe plus de 5.000 personnes.
Ënviron 50.000 personnes sont em-
ployées dans les industries et les
transports contre 120.000 dans l'a-
griculture, sur une population ac-
tive totale de 221.166 personnes re-
censées en 1931. L'industrie moyenne
et. la petite industrie dominent :
trois usines seulement occupent plus
de 500 ouvriers, et une vingtaine ont
de 100 à 500 salariés.
Le port
de la Rochelle-
Pallice
L'importance de La Rochelle com-
me port de pêche date de la fin du
siècle dernier, mais son rôle comme
port de commerce était déjà remar-
quable au moyen âge. Bien situé, La
Rochelle a connu une prospérité
considérable aux premiers temps du
trafic avec le Nouveau-Monde, et la
traite des noirs en même temps
que le commerce des produits exo-
tiques.
Comme à Bordeaux et à Nantes,
de nombreuses raffineries de sucre
avaient au dix-septième siècle une
grande activité, et leur déclin, après
la Révolution, l'abolition de l'escla-
vage et le déplacement de l'indus-
trie vers les régions betteravières,
acheva de ruiner La Rochelle.
Au cours du dix-neuvième siècle,
de grands efforts furent entrepris
pour rendre à La Rochelle sa pros-
périté d'autrefois. On construisit en
1808 le bassin a 'flot intérieur, en
1862 le second bassin extérieur et
enfin les installations de La Ro-
chelle-Pallice. Proposée en 1873, la
construction du bassin de La Pal-
lice se heurta à de vives résistances
locales, mais une loi de 1880 déclara
les travaux d'utilité publique et le
bassin fut inauguré par le président
Carnot en 1890
Le trafic
Depuis cette date, le trafic de La
Rochelle s'accrut régulièrement.
Alors que de 1880 à 1890 le tonnage
de jauge n'avait augmenté que de
80.000 tonneaux, il s'accrut d'un mil-
lion de tonneaux de 1890 à 1900. Il
atteignait 1.500.000 tonneaux en
19.00 et passait à 2.501.000 tonneaux
en 1913. Le tonnage des marchan-
dises était passé, entre 1890 et 1913,
de 340.000 tonnes à plus de 1.000.000
de tonnes.
Les installations
A cette époque déjà, le bassin
créé une vingtaine d'années plus
tôt ne répondait plus aux besoins
du trafic, par suite de l'accroisse-
ment des dimensions des navires. La
chambre de commerce obtint l'ap-
probation d'un plan d'extension
dont la guerre empêcha la réalisa-
tion immédiate. Le rôle important
joué par le port au cours de la
guerre (plus de 1.600.000 tonnes im-
portées en 1918) rendit l'exécution
de ces travaux indispensable. Adop-
té en 1923, le nouveau plan d'exten-
sion comprenait l'amélioration des
ouvrages existants et la construction
au large d'un môle d'escale d'une
conception très hardie qui est ac-
tuellement en voie d'achèvement.
A l'heure actuelle, le port de La
Rochelle comprend les deux établis-
sements de La Rochelle et de La
Pallice. Le vieux port de La Rochelle,
si pittoresque et si glorieux, est pres-
que exclusivement port de pêche. Il
comprend un avant-port, deux bas-
sins à flot, un havre d'échouage.
Le bassin extérieur, réservé aux
chalutiers pratiquant la pêche hau-
SAINTES. — Les arènes gallo-romaines
10
LA ROCHELLE. — Vue panoramique du port
turière, reçoit aussi les bateaux de:
commerce. La Pallice comprend un
avant-port protégé par deux jetées
convergentes et un bassin à flot de
11 hectares et demi. Le môle d'es-
cale, relié à la terre par un viaduc
de 1.100 mètres de longueur, va
créer en pleine mer deux grands
quais où pourront accoster à toute
heure les plus grandes unités. Un
aérodrome permettra l'établissement
de lignes aériennes pour assurer la
correspondance avec les paquebots.
L'outillage public, exploité par la
chambre de commerce, comprend de
nombreuses grues, de vastes han-
gars....,un élévateur à grains.
Le trafic du port a souffert de la
crise. Le tonnage des marchandises
se maintient toutefois à près d'un
million de tonnes, dont la moitié est
constituée par l'importation de char-
bons anglais. L'importation des hy-
drocarbures dépasse 100.000 tonnes,
les produits chimiques 150.000. Les
autres importations sont les bois du
Nord et- des colonies, les céréales.
Les exportations principales sont
les eaux-de-vie de Cognac, les con-
serves, les cendres de pyrites prove-
nant des usines chimiques.
Quand le môle d'escale sera mis
en service, le port de La Rochelle
deviendra un excellent port de vi-
tesse pour les grands paquebots
transatlantiques.
La pêche
La Rochelle se classe au deuxième
rang des ports de pêche français,
après Boulogne, avec plus de 100
millions de francs de production an-
nuelle et plus de 15.000.000 de ki-
los de marée fraîche. La flotille
comprend plus de 600 bateaux d'un
tonnage supérieur à 25.000 ton-
neaux.
Situé à proximité des fonds où
abondent les po'ssons fins et bien
placé pour la pêche dans le golfe de
Gascogne. au sud de l'Irlande et
dans les eaux marocaines, La Ro-
chelle a connu un développement
rapide quand le transport de la ma-
rée à grande distance fut possible.
Le poisson des petits chalutiers et
des petits bateaux est vendu à l'en-
can municipal, tandis que les grands
chalutiers appartenant aux sociétés
de pêcheries vendent directement
en France, en Italie, en Espagne et
en Suisse.
La grande pêche
Une dizaine de chalutiers de gros
tonnage pratiquent la grande pêche
à Terre-Neuve et au Groenland.
L'armement et le déchargement s'o-
pèrent à La Pallice.
La grande pêche, donne plus de
9.000.000 de kilos et classe La Ro-
chelle au troisième rang, après Fé-
camp (15.000 000 de kilos) - et Bor-
deaux (10.000.000 de kilos) et avant
Saint-Malo, Saint-Servan, Graveli-
nes et Boulogne.
Les morutiers partent le 15 février
pour rentrer fin juin ou en juillet.
Les chalutiers ont 5 à 55 hommes
d'équipage et repèrent le poisson par
sonde électrique.
Pêche hauturière et côtière
La pêche hauturière est pratiquée
par une quarantaine de chalutiers
de 250 à 400 tonneaux, qui fréquen-
tent le bassin-extérieur de La Ro-
chelle.
■ La pêche côtière est faite par de
petits chalutiers à vapeur ou à mo-
teur pour le poisson fin, des gros
voiliers pour le thon, des pinasses à
moteur pour la sardine et de petits
voiliers pour les crustacés.
En dehors de La Rochelle, la pê-
che constitue l'activité principale de
nombreux petits ports du littoral et
des îles.
L'ostréiculture
L'huître indigène plate, commune
autrefois sur les côtes, a vu son éle-
vage ruiné vers 1860 par le pillage
de ses bancs. On importe, aujour-
d'hui de jeunes huîtres d'Arcachon
ou d'Auray pour en faire d'excellen-
tes marennes.
C'est un accident qui introduisit
la culture de la portugaise. En 1868,
un navire chargé d'huîtres et fai-
sant route de Lisbonne à Arcachon
dut se réfugier dans la Gironde au
cours d'une tempête, et sa cargaison
avariée fut jetée par-dessus bord
aux environs du Verdon. Quelques
années plus tard, les bancs de por-
tugaises pullulaient sur tout le lit-
toral. Exploités avec méthode, ces
bancs alimentent les « claires » des
parcs d'élevage qui se comptent par
milliers. Quelque 3.000 parcs occu-
pant 300 hectares peuvent produire
jusqu'à 250 millions de portugaises
par an.
L'élevage des moules se fait eh
différents endroits, mais surtout
dans la baie de l'Aiguillon La pro-
duction dépasse 50.000 hectolitres
par an.
Le sel
L'exploitation du sel dans les ma-
rais salants des rives de la Seudre
et des îles de Ré et d'Oléron date de
près de 2.000 ans. Au douzième siècle,
les salines de l'Aunis et de la Sain-
tonge alimentaient les pays germa-
niques et Scandinaves, et le port de
Brouage, qui en centralisait l'ex-
portation, était le plus important de
l'Océan
La décadence de cette industrie
commenç.a au dix-septième siècle.
Les marais salants de la Seudre ont
fait place à des prairies, l'île d'Olé-
ron se livre à l'ostré'culture, les sa-
lines des environs de La Rochelle
disparaissent. Seules les aires salan-
tes de l'île de Ré ont résisté jusqu'à
ces dernières années. l'insuffisance
de la terre végétale empêchant
leur transformation en prairies et
l'ostréiculture se développant diffi-
cilement.
La métallurgie
Les industries métallurgiques oc-
cupent environ 7.000 ouvriers, pour
la plupart dispersés en un grand
nombre de petites entreprises.
La plus grande usine est celle des
Entreprises Industrielles Charentai-
ses, à Aytré, qui fabrique des voi-
tures métalliques de chemins de fer.
On leur doit notamment la remar-
quable voiture tubulaire allégée, du
réseau de l'Etat, très perfectionnée.
Depuis que l'arsenal de Rochefort
a été désaffecté, la firme Bloch a
installé dans cette ville une usine
de montage d'avions et d'hydravions
qui occupe 200 ouvriers.
La Rochelle et La Pallice ont plu-
sieurs chantiers et ateliers de
construction et de réparation des
navires.
En dehors de ces entreprises, il
faut signaler des fabriques de mo-
teurs à essence à Surgères, de ma-
chines agricoles et laitières à Sain-
tes, d'appareils pour vignobles à
Jonzac et une foule de petits ate-
liers locaux.
A Pons, une usine des freins Wes-
tinghouse pour locomotives occupe
une centaine d'ouvriers.
Les produits
chimiques
Tonnay-Charente, à proximité de
Rochefort, est devenu un centre im-
portant de produits chimiques. Les
cargos y accostent sur les quais de
la Charente.
L'Asturienne des Mines, qui occu-
pe 300 ouvriers dans son usine de
grillage de blende et de laminage
de zinc, y traite les minerais de zinc
espagnols. Saint-Gobain y fabrique
des engrais et occupe plu.:; de 200
ouvriers. Kuhlmann y produit des
acides.
A La Pallice sont installées plu-
sieurs fabriques d'agglomérés de
houille, d'engrais, de produits chi-
miques et de vastes dépôts de pé-
trole. La maison Angibaud utilise
les déchets de poissons pour la fa-
brication 'dès engrais.
-Les industries chimiques du dé-
partement occupaient 2.500 person-
nes en 193i et une dizaine d'usines
avaient plus de 100 ouvriers.
L'alimentation
La distillerie absorbe une grande
partie du vin produit par la région
de Jonzac. Les eaux-de-vie charen-
taisps donnent de fins bois et des
bois ordinaires achetés par les mai-
sons de Cognac. En dehors de 700
distilleries annexées à la ferme, on
compte une centaine de distilleries
industrielles qui produisent annuel-
lement plus de 40.000 hectolitres
d'eau-de-vie.
Beaucoup de laiteries coopératives
ont des installations perfectionnées
pour la fabrication du beurre. On
chercha longtemps la meilleure uti-
lisation du lait écrémé, sous-pro-
duit de cette fabrication, et quel-
ques années avant la guerre on en-
treprit la fabrication de la caséine
à Surgères.
Pons a des biscuiteries renom-
mées.
Le bois
La production forestière
Les feuillus produisent annuelle-
ment environ 13.000 mètres cubes
de bois d'oeuvre et d'industrie et
2.000 stères de bois de mine. Les
résineux donnent environ 5.000 mè-
tres cubes de bois d'oeuvre et d'in-
dustrie, 16.000 stères de bois de mi-
ne et 17.000 hectolitres de résine.
Cette production locale alimente
des industries dans les divers cen-
tres du département et dans le sud
l'activité résinière est assez impor-
tante.
Les bois importés
D'autre part, les importations de
bois du nord des colonies alimen-
tent à La Rochelle deux grandes
scieries pourvues d'outillage mo-
derne.
Plus de 5.000 ouvriers et artisans
sont occupés dans les industries du
bois du département.
Industries
diverses
Les carrières
On compte dans le département
plus de 70 carrières dont une demi-
douzaine assez importantes. Elles
occupent environ 600 ouvriers.
La céramique
Plusieurs fabriques de chaux et de
plâtre occupent environ 500 ou-
vriers. La verrerie a disparu. Envi-
ron 200 ouvriers sont occupés dans
les fabriques de céramique, surtout
à. La Tremblade.
Le textile
L'industrie textile n'est représen-
tée que par. des petits ateliers, sur-
tout de bonneterie, et un tissage de
toile de sacs et bâches assez impor-
tant à La Pallice.
Le travail des étoffes et le vête-
ment, qui occupent 8.000 ouvrières
et ouvriers à domicile et en atelier,
ne compte que de petites entrepri-
ses.
La papeterie
La Charente-Inférieure n'a que
deux petites papeteries qui fabri-
quent des papiers d'emballage et
d'impression à la Clotte et Bau-
vrant-sur-Seudre.
Le tourisme
La côte offre de nombreuses pla-
ges et les îles de Ré et d'Oléron
attirent de nombreux villégiateurs.
Si certaines stations balnéaires
comme Royan attirent la clientèle
de luxe, de nombreuses plages pré-
sentent beaucoup d'avantages pour
les familles ouvrières. Les îles abri-
tent de nombreuses colonies scolai-
res, et celle d'Oléron une importànte
maison de vacances de la Fédération
des coopératives.
L'agriculture
Sur une population agricole acti-
ve de 119.770 personnes recensées en
1931, on compte environ 83.000 chefs
d'entrepris3, 24.000 salariés et 12.000
isolés. Le même recensement a clas-
sé 41.903 exploitations agricoles dont
26.759 n'occupent aucun salarié,
14.988 occupent moins de 5 ouvriers,
124 de 6 à 10, 127 de 11 à 20 et 5
plus de 20 salariés.
Un autre classement relatif à la
population présente signale 239.372
personnes vivant de l'agriculture.
Sur ce nombre, 21.762 sont des sa-
lariés et 217.610 des indépendants.
Sur 58.360 exploitations recensées,
CHATRESSAC. — Pêcheurs d'huîtres à l'embouchure de la Seudre
5.573 occupaient, en 1931, 11.576 ou-
vriers et ouvrières permanents et
10.149 ouvriers et ouvrières tempo-
raires ; 52.787 n'avaient aucun sala-
rié en dehors des membres de la
famille travaillant avec l'exploitant
Les exploitations se répartissent
ainsi, d'après l'enquête agricole de
1929 *
De 1 à 5 hectares : 19.018 exploi-
tations ;
De. 5 à 10 hectares : 13.719 ex-
ploitations ;
De 10 à 20 hectares : 11.156 ex-
ploitations ;
De 20 à 50 hectares : 5.612 ex-
ploitations ;
De 50 à 100 hectares : 645 exploi-
tations ;
De 100 à 200 hectares : 112 exploi-, .
tations ;
De 200 à 500 hectares : 19 exploi-, .
tations ;
De plus de 500 hectares : 1 ex-
nl ni t a t.i nn
Mode d'exploitation
On compte 55.600 exploitations en
faire-valoir direct. Le nombre des
fermiers est de 3.635. Le nombre des
métayers est de 4.800 qui cultivent
68.000 hectares.
En 1929, le faire-valoir direct re-
présentait 69 % des superficies
cultivées, le fermage 17 %, le mé-
la, va ee 14 %.
Les cultures
Sur -une superficie de 685.326 hec-
hectares, le département comprend:
Terres labourables : 317.399 hec-
Prés ;, naturels : 81.967 hectares ;
Cultures maraîchères : 10.542 hec-
tares *
Bois et forêts : 82.210 hectares :
Landes et terres incultes : 30.933
hectares.
En 1936, le' froment représentait
72.735 hectares ; le seigle, 652 hec-
tares; l'orge, 19.473; l'avoine, 41.948:
le maïs, 2.683 ; les haricots, 1.555 ;
la pomme de terre, 13.146 ; la bet-
terave fourragère, 20.170 hectares.
Si la betterave à sucre n'est pas
cultivée dans le département, la
betterave de distillerie occupe 2.100
hectares. Cette production alimente
la distillerie des Forges d'Aunis. Le
contingentement empêche le déve-
loppement de cette culture.
Les cultures fruitières s'étendent
dans la région de Jonzac qui a pro.
duit-en 1934 plus de 12.000 quintaux
de pommes.
Le production de la. culture ma.
raîchère, qui couvre près de 6.000
hectares, atteint une valeur de
25.000.000 de francs. Elle se déve.
loppe dans les îles. L'île de Ré en.
voie aux Halles de Paris des expédi-
tions importantes de primeurs, d'as-
perges et de pommes de terre.
En 1934, on comptait 48.021 viti.
culte,urs ayant fait une déclaration
de récolte. La superficie des vignes
était de 49.700 hectares et la récol.
te avait dépassé 2.300.000 hectoli.
tres de vin.
L'élevage
L'élevage bovin est très impor.
tant : le troupeau compte plus de
215.000 têtes. Plus de 125.000 vaches
laitières produisent annuellement
plus de 200.000.000 de litres de lait,
dont une grande partie est transfor.
mée en beurre. Tandis que la pro-
duction fromagère est faible, celle
du beurre atteint près de 7.000.000
de kilos annuellement.
Les laiteries coopératives sont au
nombre de 61 ; elles ont traité en
1936 plus de 186 millions de litres de
lait.
Des fabriques de caséine produi.
sent plus de 2.000.000 de kilos an-
nuellement.
L'élevage ovin est tombé de près
de 300.000 têtes à 50.000. I
L'organisation agricole!
Le département compte plus de
600 coopératives agricoles.
Au début de l'année 1936, or.
comptait 35 coopératives de blé,
parmi lesquelles 26 seulement fai-
saient effectivement du stockage.
Après le vote de la loi sur l'Office
du blé, leur nombre est passé à 56
il faut y ajouter les 8 minoteries
coopératives qui sont, d3 par la loi,
considérées comme coopératives de
blé. Ces coopératives ont traité la
presque totalité du blé récolté dans
le département.
On compte en outre 180 coopéra-
tives de battage, une intéressante
coopérative maraîchère à l'île de Ré,
une coopérative fruitière à Jonzac
et 3 coopératives de distillation.
Le nombre des syndiqués est passé
de 4.000 à 18.000 depuis deux ans
Toutes les corporations industrielles et maritimes
ont de solides organisations syndicales
Jean VALLETEAU
secrétaire général de l'U. D.
Avant la guerre, le mouvement
syndical avait pris une extension
appréciable en Charente-Inférieure,
où plusieurs syndicats groupaient
de nombreux ouvriers des diverses
corporations. Rochefort, notam-
ment, était un centre actif, avec
une Bourse du Travail installée
dans une église désaffectée.
iLes syndicats de La Pallice ont
obtenu un petit immeuble, ceux de
La Rochelle sont à l'étroit dans
trois petits bureaux d'une ancienne
école. Les syndicats de Saintes et
de Surgères disposent d'une pièce
dans des immeubles municipaux,
mais Saintes doit avoir, cet été, sa
Bourse du Travail.
Bien que Saintes, vieille cité
pleine de souvenirs historiques, ne
soit pas le centre ouvrier le plus
important du département, le secré-
taire de VUnion départementale,
Yalleieau, y habite, ce qui lui lier-
met d'atteindre facilement toutes
les Unions locales constituées. Nous
l'avons rencontré dans les bureaux
de l'Union locale de La Rochelle, et
il nous a exposé situation actuelle
du mouvement syndical en Cha-
l'ente-lntérieuTc :
Les progrès de 1936
— De 55 syndicats, nous dit VaPe-
teriu, nous sommes passés à 172. De
4.000 syndiquas en 1935 et de 5.000
après la fusion, nous avons atteint
f3.00O adhérents à la fin de 1036 et
18.050 à la fin de 1037. Nous avons
donc réalisé des progrès remarqua-
bles. En juin 1936, les grèves avec
occupation ont commencé chez Bloch,
dans les ateliers d'aviation installés
dans l'ancien arsenal, puis se sont
étendues au centre de produits chi-
miques de Tonnay-'Charente, chez
Kuhlmann, à Saint-Gobain, à l'Astu-
rienne des Mines. Le bâtiment suivit,
puis les charbonniers, les dockers, les
marins, etc.
Ce mouvement nous a apporté d'im-
portants relèvements des salaires
dans toutes les corporations, et nous
avons signé de nombreux contrats
collectifs.
Valleteau est secrétaire général de
l'Union départementale, et Coutard,
trésorier. Le nombre des Unions lo-
cales est passé de cinq à onze. Les
quatre principales sont celles de La
Rochelle, dont Bei,traiid Allard est
secrétaire (plus de 4.000 syndi-
qués) ; Rochefort, secrétaire Fou-
ché, et Saintes, secrétaire Blan-
chard, qui comptent chacune envi-
ron 3.000 syndiqués ; La Pallice,
secrétaire Danet, qui groupe 2.000
syndiqués. Les autres Unions- lo-
cales sont à Royan, Saint-Jean-
d'Angély, Surgères, Marennes,
Pons, La Tremblade et Montendre.
Difficultés actuelles
— Toutes ces Unions locales, ajoute
Valleteau, ont aujourd'hui de forts
syndicats dans les principales corpo-
rations et dans les services publics.
Toutefois, le recrutement est presque
nul dans l'agriculture, où il existe
peu de propriétaires employant un
nombre important de salariés. Nous
rencontrons des difficultés dans les
laiteries, qui sont nombreuses et où
le personnel a le désir de s'organiser,
mais où le patronat rural garde son
emprise. Les syndicats chrétiens ou
professionnels sont cependant à peu
près inexistants et ne groupent guère
que des employés.
L'industrie huîtrière
Laventure, secrétaire dn syndicat
des marins-pêcheurs ostréiculteurs
de la région de Marennes, nous
parle de la situation spéciale des
ostréiculteurs :
— L'industrie huitriére, d'après une
formule nouvelle, est devenue « ostréi.
culture et culture marines » : le
terme culture permet ainsi de
cher le ecmn-erce et l'élevage des
huîtres l'.agrcuîture. Un grand nom-
bre de salariés marins pêcheurs
Raymond COUTARD
trésorier de l'U. D.
ostréiculteurs accomplissent dans les
viviers et les claires un travail dur
et pénible, surtout l'hiver, au moment
tes expéditions. Ils demandent ài
profiter des lois sociales comme les
ouvriers de l'industrie, mais ils en
sont exclus comme agricoles. Il faut
espérer que cette inégalité — dont
souffrent également les ouvriers des
laiteries — ne tardera pas à dispa-1
raître.
Les perspectives
Ces difficultés, ajoutées à celles
que rencontrent les nombreux lJe.
tits syndicats du bâtiment, qui ont
pris une grande extension depuis
un an, ne doivent pas faire oublié
l'excellente situation des grandes
organisations syndicales
On compte dans la Charente-17l:é-
rieure 15 syndicats de cheminols,
dont celui de Saintes est très impor-
tant. Postiers, instituteurs, canton-
niers, douaniers, municipau;t, hos-
pitaliers, petits cheminots o/ït ^
solides organisations très actives-
Le syndicat des inscrits maritime
est très fort, dp même que ceux (les
dockers, des métaux, de.' produis
chimiques, etc...
Depuis le 1er février, /' nllioll
parlemenlale a 1117 secrétaire 1
nislratif J!f'rIlH(1)1'llf. Ce evi {¡l'l'-
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