Titre : Le Peuple : organe quotidien du syndicalisme
Auteur : Confédération générale du travail (France). Auteur du texte
Éditeur : Confédération générale du travail (Paris)
Date d'édition : 1939-01-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348990g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 janvier 1939 03 janvier 1939
Description : 1939/01/03 (A19,N6554). 1939/01/03 (A19,N6554).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4699897k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-LC2-6482
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
la subordonnant à 1 œuvre du peintre.
Celui-ci faisait un tableau, le fignolait,
l'achevait comme une œuvre en soi. Et,
en effet, pour lui, « ce « carton de ta-
pisserie » était d abord un tableau, une
peinture à 1 'huile. Le reste concernait
les artisans, qui étaient réduits au rôle de
copistes et qui devaient essayer de trans-
poser tant bien que mal dans la laine les
nuances du tableau, servilement respec-
tées.
Jean Lurçat vient de recevoir une com-
mande de 240 mètres carrés de tapisse-
rie, et avec l'ancien système, ce serait
une entreprise folle. Mais Lurçat est non
seulement peintre, il a appris le^ métier
de licier, il connaît le travail de l 'atelier.
Et le voilà qui transforme de fond en
comble la technique de la tapisserie, lui
rendant autonomie artistique et viabilité.
Le « carton de tapisserie »» n est plus
une œuvre destinée à être encadrée. mais
une ébauche de travail, un plan d 'ingé-
nieur..
D'autres réformes interviennent. On
revient au grand point, utilisé au quator-
zième et au quinzième siècles, les laine?;
ne sont plus teintées qu 'en quarante nuan.
ces au maximum (la fameuse gamme de
Chevreul, chère à Oudry, en comportail
14.000) Grâce à ces mesures, constate
M. Peltier, « le temps nécessaire devient
cinq fois moins long, le prix du mètre
carré plus de six fois moins cher ». La
tapisserie française a retrouvé les moyens
de vivre.
Et les autres branches de 1 artisanat
d'art ? Elles se sont longtemps débattues
sans espoir de guérison. Il v avait peu
d'organisations, peu d 'entr aide et de so,
Iidarité. A l'époque des corporations, on
faisait bien plus. Les orfèvres, au sei-
zième siècle, avaient leurs hospices où
passaient chaque année 2.000 infirmes,
orohelins, etc.. du métier. Et François
Husson cite différents cas d 'ent,, aide.
comme celui où l 'on voit les orfèvres de
Paris se cotise,, pour indemniser l'un des
leurs ruiné par un vol.
Ouant au législateur, il était gêné dans
sa lâche par lé manque de délimitation
précise du métier d 'artisan. Ceux-ci, for-
mant dans la société ce qu 'on a appelé
une « classe ondoyante », ne jouissaient
pas de la protection accordée au travail
salarié. C est alors que, vers 1928. M.
Jean Crouzillard songea à remédier a
cette situation en commençant par le
commencement : le groupement des ar-
tisans d 'art en une organisation commune
qui leur donne des contours précis et
leur confère une unité, une existence so-
La Fédération des artistes et artisans
d'art, grâce à l activité inlassable de son
président, M Jean Crouzillard, a obte-
nu, en moins de dix ans d 'existence, des
résultats extrêmement intéressants. A
commencer par le « crédit aux métiers
d'art »», voté le 31 mars 1932, et qui
a opéré pas mal de sauvetages. Ce cré-
dit n'a entraîné d ailleurs aucune charge
pour l'Etat, puisque la Coopérative
créée à cette occasion a remboursé ponc-
tuel lemenf les capitaux avancés.
Ce fut ensuite l'allocation de chômage
aux artistes et artisans d 'art dans la dé.
tresse •
— Nous avons, m a dit m. Crouzil-
lard, qui n'a pas 1 accent mais la volubil-
té et toute la chaleur commûnicative du
Midi. nous avons dans notre organisa-
tion douze artisans qualifiés « meilleurs
ouvriers de France », nous avons un
Prix de Rome qui, retour de la Villa
Médicis, crevait de faim à Paris.
N'était-ce pas la moindre des choses de
leur assurer au moins le pain, au même
titre qu'à n'importe quel manœuvre non
qualifié ?
Le fonds spécial de chômage des ar-
tistes et artisans d'art a été créé par dé-
cret du 16 décembre 1933. Il a donc au-
jourd'hui cinq ans d 'existence. et il peut
déjà aligner un palmarès éloquent de
détresses au moins provisoirement secou-
rues. Il reste à l'élargir à la DTovince,
car il ne fonctionne encore qu à Paris.
Mais la grande œuvre à laquelle s 'atta-
chait M. Crouzillard, parce qu elle cons-
tituait le remède durable, c était le tra-
vai 1. Et se" efforts aboutirent à la pro-
mulg^iT de la loi Valière, le 17 jan-1
vier 1935
La loi Valière. du nom du déouté so-
cialiste de Limoges qui s'était fait à la
Chambre le défenseur des artisans d art,
conférait aux artistes et artisans des droits
et des prérogatives dans les travaux re-
levant de l'Etat, des départements et
des communes. Malheureusement, pour
être applicable, elle devait être suivie
d'un décret et de différents arrêtés. Les
choses, alors, commencèrent à traîner en
longueur, le temps passa, et l'Exposition
arriva — cette Expo des « Arts et Tech-
niques » oui pouvait rendre la vie préci-
sément aux artisans, techniciens — sans
que la loi Valière puisse juridiquement
jouer.
M. Crouzillard, ne désarmant pas, ob-
tint alor. l'accord bénévole d'un certain
nombre d'entreprises patronales, qui ac-
ceptaient de céder leurs menus travaux
aux artisans compétents de la « Coopéra-
tion des métiers d'art ». Un plan fut
dressé, qu' recueillit à la Chambre 400
signatures et aui, résumé en une résolu-
tion de M Gaston Martin, fut voté à
l'unanimité Il s'ensuivait que les entre-
prises ayant accepté bénévolement les
charges de la loi Valière devaient jouir
aussi de ses avantages en ce qui concerne
les marchés de l'Etat. Mais il n'en fut
rien : des intérêts trop puissants étaient
en jeu !
, Les chiffres publiés par la « commis-
sion supérieure de contrôle financier »
de l'Expo sont éloquents. Sur 30 mil-
lions de travaux concédés conformément
au plan Crouzillard et réalisés ainsi avec
la collaboration des artisans d'art, une
baisse des prix de 10 millions fut obte-
nue. Si l'on avait appliqué le plan dans
son ensemble l économie pour 1 'Etat
aurait été d'environ 100 millions !
La Chambre s'en est émue récem-
ment. On commence à parler de faibles-
ses, de graves erreurs. Soit ! Mais en
attendant. les récentes promotions de la
Légion d'honneur, au titre de l'Exposi-
tion, mettent en vedette les fonctionnai-
res précisément qui Font coupables de ces
erreurs et de ces faiblesses. Ce qui a
amené M Crouzillard à renvoyer au pré-
sident de la République sa propre croix.
L'affaire n'est certes pas terminée, et
sans doute en reparlera-t-on encore.
Il reste encore de la copie pour les
chroniqueurs, car ce n'est pas aujourd'hui
qu'on pourra écrire : il n'y a plus rien à
dire sur la détresse des métiers d'art !
Léo SAUVAGE.
FIN
DANS LE NORD
Meurtre sauvage
d'un ouvrier tchèque
Pour dérober ses économies
l'assassin lui défonce
le crâne à coups de hache
Valenciennes, 2 janvier. — « L'Echo du
Nord » annonce qu'un crime a été décou-
vert à Escautpont, au cours de la nuit
dernière.
Vers 22 heures, Mme Goliot, demeurant
au lieudit « le kilomètre 8 », dans un
baraquement, entendit une violente dis-
cussion dans un logement voisin du sien.
habité par un ouvrier tchécoslovaque, M
Ludwig Gaspard, âgé de 62 ans, manœu-
vre aux fours à coke de Bruay-Thiers.
Bientôt, les éclats de voix cessèrent.
Mme Goliot perçut des coups sourds, puis
des plaintes ; elle entendit alors dans la
cour des pas précipités.
Mme Goliot envoya sa fille prévenir la
propriétaire du baraquement, une Polo-
naise, Mme Czerdonska, qui demeure à
proximité. La femme et l'enfant se rendi-
rent au logement, plongé dans la plus
grande obscurité. A la lueur d'allumettes,
elles purent toutefois apercevoir M. Gas-
pard gisant dans une mare de sang sur
le carrelage de sa cuisine. Son meurtrier
lui avait sauvagement défoncé le crâne à
coups de hache. Tous les meubles du io-
gement avaient été fouillés.
Il ne faisait aucun doute que le vol
avait été le mobile du crime. De fait, M.
Gaspard avait récemment gagné mille
francs à la loterie nationale et aucun ar-
gent n'a été retrouvé chez lui.
L'assassin, après avoir tenté d'essuyer
avec un journal la hache dont il s'était
servi, l'a laissée finalement sur les lieux.
Le commissaire de police de Condé f1
procédé à l'enquête. Il a pu savoir que
la nuit dernière un homme, le meurtrier
sans doute, avait été vu courant le long
de la voie du tramway.
Violentes tempêtes de neige
sur la Grande-Bretagne
Londres, 2 janvier. — Des tourmentes
de neige se sont de nouveau abattues,
aujourd'hui, sur le nord de l'Angleterre,
isolant hameaux et fermes, tandis que
dans les Midlands de nombreuses régions
sont inondées par suite de la fonte des
neiges tombées la semaine dernière.
Une grande partie de l'Ecosse est recou-
verte d'une couche de neige allant de 3
à 10 centimètres, et la majorité des routes
de Perth. de Nairn et de Jedburgh sont
impraticables.
De même, dans le comté d'York, a
Wensleydale, des tempêtes de neige ont
interrompu tous transports routiers. Pre-
nant les fermiers par surprise, la neige ne
leur a pas permis de rentrer les moutons
et on craint qu'un grand nombre n'aient
été Dans le comté de Lincoln, la rivière
Rasen a percé les digues en deux points
et 50 hectares de terres ensemencées en
blés de printemps sont inondées.
SAUTEZ SUR VOTRE CHANCE
La neige est tombée, toute la
montagne en est couverte : c'est
l'irrésistible appel des sports
d'hiver !
Pratiquez-vous ces sports?
Avez-vous éprouvé la griserie
vertigineuse d'une descente en
ski ? Connaissez-vous l'aspect
féerique des stations d'hiver ?
Les trains de neige sont prêts.
Que de monde, quelle gaîté à la
pensée de ces vacances uniques
au milieu de l'année, sans oublier
l'air pur que l'on va respirer loin
de la fumée des villes.
Ne restez pas sourds à l'appel
de la neige, sautez sur votre
chance : la Tranche de la Neige,
15e tranche 1938 de la LOTERIE
NATIONALE !
Même un lot modeste vous
permettra de jouir, vous aussi, de
la paix de la montagne !
Et maintenant : bonnes vacan-
ces et bonne neige !
Prévisions météorologiques
Région parisienne. — Averses de moins
en moins nombreuses ; belles éclaircies.
Vent du secteur nord-ouest assez fort,
nuis modéré. Température en baisse fai-
ble.
LE THEATRE
REVEILLONS...
Saint-Sylvestre chez Agnès Capri
On pourra être surpris de voir parler
de réveillons dans une rubrique consa-
crée à l'art dramatique. Il faut avouer
qu'il y a de quoi. Oui dit réveillon de
fin d'année dit généralement champa-
gne ou gros rouge, rumba ou java, huî-
tres. confettis, manque d'équilibre, excès
de bruit, et tout ce que vous voudrez. A
la rigueur on peut parler de joie, rarement
d'esprit, presque jamais d'intelligence. Et
bien. il est arrivé ceci : cette année, grâce
à Agnès Capri, on peut parler de réveillon
tout en parlant de théâtre.
Il a fallu bien de l'obstination à
Agnès Capri pour imposer son nom. Les
foules l'ignoraient. Les directeurs s'en-
têtaient à faire de même. Il y a des an-
nées oourtant qu'Agnès Capri a trouvé
pour l'applaudir un cercle de plus en plu"
large, qui aimait en elle la grâce, l'in-
telligence et cette délicate émotion poé-
tique qui ne doit rien à l'attrape-mou-
ches sentimental du romancero de quar-
tier. Aujourd'hui, tout ce qui à Paris
n'est ni trop simpliste ni trop blasé con-
naît Agnès Capri. Ce n'est pas encore ce
qu'on appelle le grand public. Celui-ci
s3 doit d'être en retard et de faire d'au-
tant plus de bruit quand il est ébloui
brusquement.
Les exemples ne manquent pas. Voyez
Michèle Alfa. Pendant des années, elle a
mangé, comme elle le raconte elle-même,
comme le racontent ses amis, de la vache
enragée. Elle fut figurante, elle prêta sa
voix au cinéma et personne ne remar-
nuait son nom sur le générique, quand
il indiquait rapidement : synchronisé
oar... ». Elle fut délicieuse dans Captain
Smith, la pièce de )ean Blanchon que
monta le « Rideau de Paris », et rare-
ment talent s'affirmait avec plus d'évi-
dence. Alors Bernstein mit la main des-
sus. cuis l'industrie tinorossiste. Aujour-
d'hui on lui demande sa photo et on la
demande en mariage. Elle est vedette. Si
elle a gardé sa fraicheur malgré cela,
c'est qu'elle a eu la force de résister à
l'éoreuve du feu.
D'autres, dans des circonstances ana-
logues, se sont noyées. Simone Simon
a failli se tuer à Hollywood et Jean
Renoir a eu de la peine à la ressusciter.
Et l'on s'en prend presque à souhaiter
ésoïstement qu'Agnès Capri ne devienne
pas trop célèbre, qu'elle reste dans un
cercle pas trop large mais qui sache et
l'aimer et surtout la comprendre. Le ca-
baret qu'elle vient d'ouvrir dans une rue
qui s'appelle comme par hasard rue Mo-
lière, combien on le préfère à telle gran-
de scène d'opérettes plus proche du
grand public qui n'est pas, qu 'on ne s y
trompe pas, le grand peuple
Cest parce que ce cabaret existe que
le réveillon cette année, sur un point au
moins de Paris, fut à la fois poésie et
théâtre. Tout en restant réveillon. Car.
les grands théâtres jouèrent comme d'ha-
bitude.en se contentant de marquer la
nouvelle année par le baiser spectaculaire
de la vedette au pompier de service. Mais
comment décrire l'atmosphère du petit
cabaret de la rue Molière où tout est
jeune et où l'on n est pas peu surpris
de trouver jusque derrière la caisse un
visage du « Crime de Monsieur Lange » ?
Sonia Mossé — avec Agnès Capri et
Michelle Lahaye, l'une des trois fondatri-
ces — a décoré le cabaret avec infini-
ment de goût et de simplicité. Mais c'est
Jacques Prévert qui en a créé l'atmos-
phère. On trouve sa trace partout, et il
est non seulement en chair et en os et en
costume à carreaux dans la salle, devant
et derrière les tréteaux, mais aussi sur la
scène minuscule où ses chansons triom-
phent. Et jusqu'autour des tables où son
nom guide "les conversations.
Agnès Capri a su s'entourer d'unp
équipe remarquable. C'est Lucien Meyrel
qui fait le conférencier, avec ses 23 ans.
son talent forme chez Dullin et éprouvé
sur la scène des Ambassadeurs avant qUI?
Topaze ne s'en mêlât. Il est grand, min-
ce, d'un blond trop clair, avec quelqup
chose de simiesque dans le corps et de
faunesque dans le visage, Son sketch où
il imite tour à tour Dullin, Jouvet, Sacha
Guitry, Cocteau et Cécile Sorel, pendanf
que Deniaud « fait » Michel Simon, est
d'une drôlerie irrésistible.
Yves Deniaud commence le program-
me en vendant un machin à fixer les
cravates. Il n'a d'ailleurs rien dans les
mains, mais cela ne fait rien. Quand il
commence son débit de camelot, tout
AGNES CAPRi
le monde voit entre ses doigts quelque
chose d'incassable, d'ininflammable et
d'inoxydable, et devant lui une table de
démonstration. C'est un numéro excel-
lent. Deniaud doit avoir beaucoup de
plaisir à le faire. Je l'an connu, il n'y a
pas si longtemps, vendant sur les bou-
levards, avec la même éloquence, un truc
pour repasser les cravates sans fer. On
voit au'il est même resté fidèle, dans
son numéro, à la cravate.
Michelle Lahaye chante et dit ses pro-
pres poèmes Le monsieur du premier
étage, Le mal foutu, Le cantonnier, etc.
Elle a l'air un peu froide, un peu lasse,
un peu désabusée. Mais la voix vient de
loin et quand elle dit, par exemple : Le
cantonnier, on comprend : la chaleur est
à l'intérieur. Quant à Agnès Capri, elle
.chante surtout des « choses » de Pré-
vert, des petites et des grandes, avec des
étincelles fulgurantes comme cet inter-
mède du soleil, de la baignoire et du sa-
von (je ne me rappelle pas le titre) qui
est tout simplement délicieux.
L'entrain d'Agnès Capri n'a rien de
factice. Ce n'est d'ailleurs pas à vrai dire
de l'entrain. Elle pénètre la chanson, elle
3e réchauffe à sa poésie. Je la soupçonne
d'avoir le trac quand elle commence, mal-
gré l'exiguïté des planches et l'absence
de cérémonie du lieu. Elle n'est pas une
?xécutante passive. Et je ne la crois pas
capable de chanter bien une chanson qui
ne l'est pas. C'est une garantie : elle
ne chantera que de bonnes choses. De
oetites merveilles comme Il faut passer le
temps, de Prévert. Des chansons à elle,
3ussi, comme Laisse parler Jacob ! sa-
voureuse et évocatrice comme une Silly
Symphony,
Le troisième homme de la bande est
Fabien Loris. Il chante avec Deniaud les
numéros des « barbus » qui font crouler
la salle de rire. Je vous recommande leur
chant patriotique Le fils de l'Allemand.
Et cet étonnant opéra-bouffe de La Fon-
taine et Champmeslé qui couronne le
spectacle. Non sans que Deniaud, aupa-
ravant, nous ait fait un cours d'argot et
transposé à sa façon Edmond Rostand, La
Fontaine et Victor Hugo.
Il y a longtemps que le dernier jour
de l'année 1938 a disparu du calendrier.
Dans les petites pièces et les loges du
fond, on discute et l'on plaisante. Dehors
on ne cesse de refuser du monde. Le ca-
baret d'Agnès Capri a déjà son public
fidèle et l'on a remarqué, aussitôt après
l'ouverture, Cocteau, Suzy Solidor, Char-
les Trenet, etc. Cette nuit-là, c'est Pré-
vert qui entraîne tout un groupe de
jeunes
— Ne dites pas que vous avez vu M.
Francis de Croisset dans la salle, me
glisse Prévert.
En effet, personne ne l'a vu pour la
simple raison qu'il n'est pas là. Le Quai
de Conti fait défaut également, et quel-
ques autres quais encore. Bessières, dans
h salle, joue du piano en virtuose. Dans
la coulisse, Jacques Prévert a pris De-
niaud par le bras et lui explique une
idée de sketch :
— Tu comprends. Voici un ours. Tu
présentes l'ours...
— Mais je n'ai pas d'ours !
— Rë:::;on de plus !
Léo SAUVAGE.
IVRES,
des voleurs d'auto
tuent
accidentellement
un enfant
et blessent son frère
Le Havre, 2 janvier. — Dans une auto-
mobile qu'ils avaient volée à Lillebonne et
qui appartenait à M. Pringault, entrepo-
sitaire à Fécamp, deux hommes et deux
femmes de Lillebonne avaient gagné
Notre-Dame-de-Gravenchon.
Au retour, après force libations, ils ren-
versèrent M. Guillemard, âgé de 44 ans,
gardien à la Société française des pétroles,
demeurant à Notre-Dame-de-Gravenchon,
et son fils, Gérard, âgé de 14 ans, qui cir-
culaient sur la route. Le jeune homme est
mort presque immédiatement. Le père, les
jambes brisées et blessé, à la tête,' a été
transporté à l'hôpital du Havre dans un
etat grave.
Les voleurs, arrêtés par la gendarmerie
de Lillebonne, ont avoué. Ce sont Robert
Capelle, âgé de 32 ans, comptable, qui
conduisait ; François Walter, âgé de 31
ans, régleur ; Marguerite Poignant, âgée
de 42 ans, tenancière de café, et la fem-
me Barreau, née Goupil, âgée de 33 ans.
Ils ont été déférés au parquet du
Havre.
Lord Perth prendra sa retraite
au mois d'avril
Londres, 2 janvier. — Sir Percy Lorai-
ne, ambassadeur de Grande-Bretagne à
Ankara, a été nommé ambassadeur à Ro-
me, en remplacement de lord Perth. qui
prendra sa retraite au mois d'avril.
LA ROUTE SANGLANTE
Lyon, 2 janvier. — Ce soir, quai de
Perrache, à la hauteur du pont Pasteur,
un car a écrasé un cycliste, M. Perricard,
25 ans, demeurant 9. rue des Trois-Rois.
La victime a été tuée sur le coup.
Une enquête est ouverte.
Bordeaux, 2 janvier. — Le conducteur
d'une automobile se dirigeant sur Bor-
deaux, aveuglé par les phares d'une voi-
ture venant en sens inverse, a heurté un
groupe de piétons qu'il n'avait pas aper-
çu.
Mme Getreau, âgée de 52 ans, garde-
barrière au passage à niveau de Bourié-
mont, a été tuée sur le coup. Une amie
qui était à ses côtés a été grièvement
blessée. Elle a été transportée dans une
clinique de Saint-André-de-Cubzac.
La gendarmerie s'est transportée sur
les lieux aux fins d'enquête et a prévenu
le Parquet.
Aix-en-Provence, 2 janvier. — Deux
automobiles sont entrées en collision sur
la route nationale, au carrefour de Sinia-
gne, auprès d'Aix-en-Provence. Leurs huit
occupants ont été blessés, dont trois griè-
vement.
Dans l'une des voitures se trouvaient
des commerçants nîmois, MM. Maynaud,
Couston et Gazé. et Mme Gazé, et dans
l'autre un architecte de Sainte-Maxime,
M. Bussmann, et trois personnes de sa
famille.
Rouen, 2 janvier. — A Amfreville-la-Mi-
voie, M. Louis Nicol, âgé de 51 ans, navi-
gateur, demeurant à Trébeurden (Côtes-
du-Nord) a été renversé par une automo-
bile et tué sur le coup. Il laisse une veuve
et trois enfants. Le conducteur de la voi-
ture qui ne s'était pas arrêté vient d'être
identifié. Il .s'agit d'Albert Gombaud. âgé
de 25 ans, mécanicien, 248, route de Paris,
à Amfreville-la-Mivoie ; celui-ci, qui n'est
pas assuré, affirme ne pas s'être aperçu
de l'accident.
— A Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), un
cycliste, le jeune Vernoyen, âgé de 16
ans, demeurant chez ses parents dans cette
localité, a été renversé par une automo-
bile et tué sur le coup.
Cinémas
EN EXCLUSIVITE
Apollo. — Quatre au paradis; Jeu-
nes filles eu surveillance.
Aubert-Palace. Le capitaine Be-
noit.
Biarritz. — Un envoyé très spécial.
Caméra. — Train pour Venise;
Alice Adams.
Colisée. — Entrée des artistes.
Gaumont - Palace. — Le Joueur
d'échecs.
Gaumont-Théâtre. — Ultimatum.
Impérial Pathé. — Retour à l'aube.
Madeleine. — La Bête humaine.
Marignan. — Trois Valses.
Marivaux. — Hôtel du Nord.
Max-Linder. — Conflit.
Normandie. — Remontons les
Champs-Elysées.
Olympia. — J'étais une aventu-
rière.
Palais-Rochechouart. — Je suis ',,t
Loi; Comme sur des roulettes.
Rex. — Robin des Bois.
Studio-28. — Colonie pénitentiair2;
Bull Dog Drummond en Afrique.
Studio Universel. — La Maison c:u
Maltais.
DANS VOTRE QUARTIER
Accroche-cœur ; Altitude 3.200 :
Kursaal-Aubervilliers.
Blanche Neige et les 7 Nains :
Alhambra - Asnières, Bellevillo-
Pathé, Excelsior-République, Féé-
rique-Pathé. Impérator, Kursaal-
Boulogne, Lecourbe-Pathé, Magi-
que-Pathé, Olympia de Clichy.
Sèvres-Pathé, Régina. Grand Ci-
néma Aubert.
Education de grince : Splendid.
Hercule : Casino de Clichy.
La Belle Etoile : Lutétia-Pathé,
Victor-Hugo-Pathé. Pereire - Pa-
lace.
La Femme du boulanger : Mozart-
Pathé, Saint-Marcel-Pathé, Select-
Pathé.
Lumières de Paris : Convention,
Marcadet, Montrouge, Gambetta.
Royal-Pathé, Tivoli.
Quelle joie de vivre (et Max Re-
gnier, s.-sc.) : Lyon-Pathé.
Tricoche et Cacolet : Grenelle,
Paradis, Saint-Paul, Voltaire.
Un fichu métier : Pelleport.
Vacances payées : Capitole-Pathé.
Colombes-Pathé, Demours-Pathé.
Louxor - Pathé, Métropole - Pathé,
Montparnasse - Pathé, Pathé-Or-
léans (s.-sc. Gabriello). Pathé-
Palace-Boulogne, Récamier-Pathé.
Rochechouart-Pathé._
Faits divers
de l'étranger
CINQ CHEMINOTS TUES
ET TROIS BLESSES
AU MEXIQUE
Mexico, 2 janvier. — Sur la ligne de
chemin de fer de Mexico à Quertaro, un
train de voyageurs a tamponné un train
de marchandises. On compte cinq morts
et trois blessés, tous cheminots.
BILAN D'UNE NUIT DE FETE
A NEW-YORK
New-York, 2 janvier. — Douze morts et
quarante-deux blessés, tel est le bilan de
la nuit de fête à New-York.
D'autre part, sur cent quarante-deux
personnes soignées dans les hôpitaux pour
ivresse, quarante-trois seraient dans un
état grave.
DES GANGSTERS
CHEZ UN ANTIQUAIRE
New-York, 2 janvier. — Cinq bandits
ont pénétré dans un magasin d'antiquités
et" se sont enfuis avec 'des objets d'une va-
leur de cent mille dollars, après avoir li-
goté le neveu du propriétaire.
Parmi les objets emportés figure une
montre ayant appartenu à Marie-Antoi-
nette, et une miniature en ivoire conte-
nant une boucle de cheveux de la mère
de George Washington, évaluée à cin-
quante mille dollars.
Une passerelle emportée
par la débâcle de la Loire
Tours, 2 janvier. — La débâcle de la
Loire s'est soudainement produite dans le
courant de la nuit dernière.
Sept heures durant, d'énormes masses
de glace, subitement débloquées, sont pas-
sées devant Tours ; la passerelle de Saint-
Cyr a été enlevée par les glaces ; les deux
ponts de Tours n'ont pas souffert de la
débâcle.
Le uont actuellement en construction
entre Saint-Cyr et Tours est toujours me-
nacé Dar deux « banquises » qui demeu-
rent bloquées contre ses parois et qui
s'étendent chacune sur plus d'un kilomètre
de longueur.
On annonce, par ailleurs, une crue du
fleuve.
ILE DE JAVA
par Vladimir MALACKI
X» 78
3-1-39
C'est le jour deux de l'exode. Les
hommes sont partis, on leur a ouvert
un passage dans la digue. Emporté dans
le remous, Ponzoni piqua une tête, fit
trois brasses, but trois bidons, s'en re-
tourna : il ne savait plus nager, il n'était
plus apte aux sports aquatiques. Il était
revenu à sa case, avait couché dans sa
paille. Maintenant il va d'une baraque
à l'autre, il s'arrête devant leur mys-
tère à nu et il parle, il prend sa revan-
che sur deux années de silence. Comme
il y a le fou du villagè, lui fut le muet
de Vile, car il faut un muet dans une île,
ça s'arrange de telle sorte et on n'y peut
rien. Deux ou trois fois Malinoff a cassé
la règle, alors la mine l'a tué. Ponzoni
savait bien pourquoi la mine a tué Ma-
linoff. A présent, c'est changé, les hom-
mes sont partis, Java use d'une langue
qui s'accorde avec celle de Ponzoni, ils
se parlent en personnes intelligentes,
Java et lui ont évité le piège des étoiles,
le piège de la promiscuité. Sur cette
cippe où il fait si bon d'être assis, on
peut voir s'étager en pyramide l'his-
toire d'un peuple, et quand Ponzoni as-
seoit ses fesses sur cette cippe, elles
s'imprègnent d'histoire. Ponzoni est
le chroniqueur de cette île, il est aussi
le Grand Fidèle qui revient mourir en
terre sainte. Il entend l'appel du pota-
ger de Vassily Belsky d'où les carottes
ont été arrachées et les betteraves et les
raves-bettes, il entre dans la cambuse et:
« Tiens, dit-il, on a oublié la binette à
sarcler ». Le soleil arrive par la porte
et par la fenêtre, il ne s'y retrouve plus,
mais Ponzoni, oui, il s'y retrouve.
L'agronome couchait à gauche, la mère
et la fille en face, le fourneau était ici,
la table là, le calendrier-prime « Docks
du Midi » s'épanouissait sur ce mur-ci.
Ponzoni interroge les marches et les
marches disent ; « Tu vois, imagine,
suppose une tige de tomates et puis
Belsky, ils s'épient l'un et. l'autre; c'est,
d'ici que sa femme venait appelei Yas-
sia à la soupe et alors Elisabeth pre-
nait sou élan pour faire peur à Staline .
clapi dans la cheminée ». Ponzoni se
tourne vers la cheminée, mais celle-ci
réplique: « Oli! elle était naïve!... Pour
qui me prenez-vous?... Je m'en voudrais
de l'avoir gardé dans mon giron, je suis
svelte, j'aurais eu trop peur de me salir;
dis, viens, toi, sur mon échelle de
corde. »
Le gravier qui est doux sous le pas, la
grande flaque de lumière qui amorce.
l'Ile d'outre en outre, le filet d'eau qui
tournoie, les arbres qui se saluent, tous
interpellent Ponzoni : « Eh, Ponzoni-
zoni-zoni-zoni, qu'en crois-tu? Dis en bon
italien de la baie de Naples, tu ne par-
tiras plus, viens-t'en me voir, imagine,
suppose, je te dirai : ici a vécu Tullio
qu'on appelait Rosette pour sa petite
gueule de cadran de montre en retard ».
Ponzoni ne sait où aller en premier,
ça parle trop, dans une ja'i.:a abandonnée,
ça vous écrase de cajoleries comme l'oda-
lisque son dernier homme. Ici on a
égorgé une brebis chipée dans un trou-
peau de passage; là, Kamo Alboudizian,
l'Arménien, avait fait de l'exhibi-
tionnisme ; au numéro sept, il. y eut
un cas de variole. Les cases déver-
sent leurs tripes dans Vile, Ponzoni
patauge en plein dans un corps dissé-
qué tout chaud; ce journal parle grec,
cet autre roumain, ce couvercle maculé
de tomate concentrée accuse italien.
Ponzoni a deux ans de ¡wc'a, il y a vu
passer deux mille hommes au bas mot,
chaque homme y a laissé sa trace quo-
tidienne, ça fait combien au total ?
Qu'importe ! Ponzoni pense qu'importe,
il ne sait pas compter si loin. D'ailleurs
les chiffres n'apprennent rien, c'est une
question de cœur, c'est une question
de ventre. Ponzoni a deux fils, ils sont
couchés dans une mine d'Italie, est-CE
que cela a une importance qu'ils soient
deux et non pas vingt ? Ce sont des fils,
011 ne peut leur appliquer la règle de
quatre, ça ne collerait pas. Au « Ba-
teau-Lavoir », où dans cet instant Pon-
zoni s'aventure, trente équipages de
trente hommes de trente nations diffé-
rentes avaient bourlingué durant deux
fois trente lunes : ça fait combien au to-
tal ? Qu'importe ! Ponzoni pense qu'im-
porte... Dans un sens ou dans l'autre
c'est toujours un « bateau » javanais un
et indivisible et je t'en fous de théorè-
mes commensurables. Ils étaient là
quelques-uns dont se souvient PonzonÍ,
des rameurs et des chefs de gamelle, des
gabiers surtout qui du haut de la hune
guettaient le Messie; il se rappelle un
macaque qui faisait ça à la marguerite,
en l'effeuilllant, viendra viendra-pas.
Le jour que Malinoff a été tué, Ponzoni
s'était lamenté : « Qui maintenant
racontera des choses à Giuseppe ?... »
Vieille baderne, va ! Il avait oublié
Java, cette causeuse hypercatalectique,
sa grande grose voix énorme : « Com-
ment vas-tu, flambart popff et puff, et
viens t'en par-ci par-là, il y a plus de
pain et de beurre que tu n'en pourras
avaler ». Les cases se le disputent, les
branches badigeonnées de soleil, la
douce mélopée de la fontaine, une île
interpelle Ponzoni, elle met son âme
à nu. Les yeux de Ponzoni avaient porté
plus loin que ses oreilles, ses oreilles
avaient vu plus profond que son esto-
mac, il s'est embarré dans la man-
geoire, ça va saigner. « J'ai la sciatique,
se plaint-il. — Ça ne fait rien dit Ia'-'.'ll, je
te vois beau comme le faucon, tu es le
dernier, mon dernier, écoute mon roi,
pense un peu à Auriga, il était là en-
core avant-hier qui brisait des pièces
de deux sous entre le pouce et l'index
et ça revenait cher au bout de la se-
maine en monnaie brisée ». Le « ba-
teau » chante sur la vague : t( 0 mon
aventurier, viens-t'en mon Jasou, je suis
Argo et voici les Argonautes capteurs
de la Toison plombée dans les bouteil-
les vertes ! » — Tu es foutue, dit
Ponzoni ; tu es cocue, ma belle
navire, ils t'ont fuie et tu radotes,
vieille édentée, tu cabanes bas par
l'avant. » — « Ali, rit le « bateau »,
c'est toi qui es blindé, mes agrès tien-
nent bon, mes drisses sentent l'homme,
emmarine-moi, on ,va cingler est-ouest,
je te le promets mon empereur, hisse le
pavillon. » Ponzoni se débat, il se dis-
pute avec le « bateau », mais le « ba-
teau » parle, parle, parle : « -Ne t'en
va encore pas, je suis comme tu vou-
dras, tu me veux sloop à un mât ou
ketch à deux mâts; me préfères-tu
fayéna japonais ou caravelle espagnole ?
dis, mon doux, je me ferai yacht, prends-
moi devant-derrière, tâte ma quilje et
si je suis bien profilé là mets tes che-
veux blancs dans mes mains noires,
couche-toi sur ma coursive en paillettes
d'or, je vais te dire des contes; on
nouera des nœuds tellement, tellement,
qu'il n'y aura pas de loch pour en me-
surer la vitesse; on filera les trente-
deux directions, veux-tu? » Ponzoni pro-
teste, il a mal à la hanche, mal aux
gencives, mal au cœur, il ne veut pas
quitter le port; mais le « bateau » se
gausse, et Vile se dodeline, et les insu-
laires chantent en chœur aux fenêtres
« comment, comment Babaïeff a expro-
prié un château; il a plaqué la révolu-
tion pour le château; petit niais, touche
mon arrière, ma poupe et ma proue;
as-tu vu ma ligne de flottaison ? »
(A suivre.)
T.S.F
PROGRAMMES
du mercredi 4 janvier
PARIS P.T.T. (431 m. 70)
13 h. 5 M. P. Clérouc prés. Zibral ;
13 h. 20 : Piano :Intermezzo (Brahms1)
L'Isle joyeuse (CI. Debussy) ; 13 h. 30
Emiss. tourist. ; 13 h. 35 : Concert, di-
rection J. Giardino : Le Carnaval de
Venise jA. Thomas) ; La TrC/viata
(Verdi! ; La fête chez Thérèse (HahrO ;
Chilclren's corner (Cl. Debussy) ; 14 h. 5
Mélodies, par Mlle F. Revoil : La sym-
phonie inachevée (A. Chantrier) ; Pro-
gramme (Pierlas) Tziganella (P. Du-
rand) Les trois valses (O. Strauss; ;
14 h. 20 Œuvres pour l'enfance dans
la banlieue parisienne, causerie par M.
M. Fauque, maire-adj. de Chàtenay-
Malabry ; 14 h. 35 : La Radio aux
aveugles, avec Mme N. Fréval, MM..
, J. Mamy, G. Tzipine ; 15 h. 15 : Radio
éducative ; 16 h. 5 : Suite de la radio
aux aveugles ; Le Narcotique ; La
Maison du crime, 1 acte de Tristan
Bernard, avec Mmes Larsay, Valnys ;
MM. Géo Lecomte, A. Angeli, G.
France, de Kerdec ; 16 h. 25 ; Relais
de Montpellier ; 17 h. 5 : Crit. littér. :
Les essais 17 h. 20 : Le sport et les
travailleurs, par Mme Mad. Lagrange ;
17 h. 27 : Interview d'une assist. soc.
de la protection de l'enfance, par Mlle
M. Berger ; 17 h. 35 ; La demi-heure
des compos. : S. Lazzari ; 18 h. 5
Mélodies, par M. J. Rousselon : 18 heu-
res 15 Inf. rég. : 18 h. 30 : Relais de
Grenoble ; 19 h.: Inf. ; 19 h. 30 Emiss.
poétique : La vie champêtre (de Des-
portes à Fr. Jammes); 20 h.: Pièces
pour violoncelle, par M. P. Fournier
Sonate (Francœur) ; Rapsodie slave
(Karjinskyi ; 20 h. 15 Chronique des
leaders de la presse économ. 20 h. 30
Relais ; 22 h. 30 Inf. 22 -h. 45
Inf. des Etats-Unis.
RADIO-PARIS (1. 648 m.)
10 h. 45 : Caus. soient. « Le radium et
son industrie » ; 11 h. : L'art polypho-
nique de la Renaissance ; 11 h. 30
Disques ; 11 h. 50 Cours 11 h. 55
L'évolution du prix au cours des deux
dern. armées ; 12 h. 10 Mélodies, par
Mme Denya : Héraklès (Haendel) ; Au
bord de l'eau, Mandoline (G. Fauré ;
La corde. Le vent des forêts (R. La,- - *
parra) ; Nicolette (M. Ravel); 12 h. 25:
Polit. intér., par P. Paraf ; 12 h. 33
Polit. extér. ; 12 h. 40 : Cours; 12 h.45:
Amour et printemps (Waldteufci) :
Marche des Radetzlcy (J. Strauss père)
Sanctuaire du coeur (Ketelbey) Le
pauvre Jonathan (C. Millocken
13 h. 5 ; Concert, direct. M. Giardino
Vieille diligence sur la route de Ca-
rajitec (Rhené-Baton) Petite suite
(H. Busser) ; Les pécheurs de perles
(Bizet) ; 13 h. 35 .-Le Freischiitz (We-
ber) ; 13 h. 45 : Em. des jeunes ; 14 h.:
Inf. et presse fémin.; 14 h. 10 : COll-
seils jurid. ; 14 h. 15 Mélodies, par
Mme G. Huber ; 14 h. 35 ; Nouv.
music. ; 14 h. 45 : Rev. polit.; 14 h. 55:
Cours ; 15 h. 10 : Escales (J. Ibert) :
15 h. 30 Piano : Musiques intimes
(F. Schmitt) ; 15 h. 45 : Mélodies, par
Mlle M. Bellan; 16 h. Chron. colon.:
16 h. 15 : Chron. des livres d'essai
16 h. 30: Caus. par Mme I. Nemirowsky:
« Les grandes romancières étrangères »
16 h. 40 : Poèmes ; 16 h. 45 Mélo-
dies, par Mlle L. Dugard ; 17 h.: Cours;
17 h. 5 Concert ; 17 h. 45 ; Radio
éducative.
18 h. : Le quart d'heure de la forêt franc.:
18 h. 15 : Violoncelle Romance (R.
Ducasse) ; Chanson à bercer (Schmitt )
Menuet (H. Becker) 18 h. 40 : Caus.
Les civilisations anc. de l'Amérique ;
19 h. : Courses ; Le chant à. travers
les siècles, par Mme G. Martinelli ;
19 h. 30 Disques ; 20 h. ; Caus., par
M. F. Gregh « La vie de V. Hugo » :
20 h. 15 : Mélodies, par Mlle R. Dyane;
20 h. 30 : Piano : Mazurka (Chopin) :
Sinfonia, Arioso, Toccata (Casella)
21 h. : La radio fête l'année nouvelle ;
22 h. 30 ; Le., crépuscule des 'dieu,!,
Siegfried (Wagner) ; 22 h. 45 : Iiif.
23 h. : Disques.
TOUR EIFFEL (206 m.)
10 h. 20 : Disques. 12 h. 25 Em. touris-
tique. 12 h. 30 Marseille. 13 h. 15
Disques. 13 h. 30 Qoncert, avec Mme
Lemichel du Roy, cant. et Mme M.
Hardy, pian. : Deux llovelettes, nos 5
Pt 6 (Schumaun) ; La création
(Haydn) Je t'aime (Grieg) ; Paris et
Hélène (Gluck) ; Après un rêve Pau-
ré) ; A cheval dans la prairieSéverac). 14 h. 5 : Qu'est-ce qu'on ap-
pelle une consommation dirigée '! par
M. J. Duret. 14 h. 20 : Orch. clircc!
Giardino: Marche des chevaliers (Schu-
bert-Liszt) Sérénade (Haydn Dan-
ses slaves (Dvorak' ; Hymne (lU soleil
(Rimsky-Korsakov) Bal costumé (Ru-
binsteinl. 15 h. 5 Disques. 16 h.
Limoges. 16 h. 30 Cours. lfi h. 35
Art et Travail prés. L'étoile des mers,
radio-drame de M. R. Richard, avec
Mmes A. Soler, S. Guisin, Y. Kerva, R.
Serva, Y. Roudey, L. Lovel, MM. A.
Delferrière. R. Plessy, J. Lacroix, P.
Courquin, E. Debray, J. Dumontier. P.
Ferval, Ch. Camus, J. Bonvilliers. P.
Entéric, Ch. Jacquet, R. Desme ;
17 h. 30 : Disques ; 17 h. 45 : Lille ;
19 h. : Variat. sur : Ah 1 vous dirais-je
maman ? Dans un bois solitaire (Mo-
zart) ; La somnambule (Bellini) ; La
Danza (Rossini) ; La jolie fille de.
Perth (Bizet) ; Le vieux calvaire (P.
Le Flem) Impromptu (G. Faure'
19 h. 30 ; Inf. ; 20 h. ; Chant et
piano : Œuvres de Mozart, Saint-
Saëns, Tcl1aïkovsky ; 20 h. 30 : Le
malade imaginaire, comédie de Molière.
prés. J.-J. Frappa, avec la troupe de la
Com.-Française ; 22 h. 30 : Inf. Dis-
ques.
POSTE PARISIEN (312 m. 80)
11 h. 15 : Enr. de Fernandel, Luard et
Ouvrard ; 11 h. 30 : J. Baker ; La
petite Tonkinoise; Nuits de Miami
Si j'étais blanche ; Nuit d'Alqer
Doudou ; 11 h. 45 : Orch. F. Adison
C'est beau d'être musicien ; Bercé p ai
la ho'Ûe, ; Leétoile où brille l'anioitr ;
Les fenêtres chantent ; La retraite
aux flambeaux ; 12 h. 5 : Intermède;
12 h. 25 : Tu as vu ça !; 12 h. 45
lni. • 13 h. La course au trésor
13 h.' 10 La chanson des chansons
13 h. 30 : Intermède d'orgue ; 13 h.
50 - Actual. ; 14 h. : Inf.; 16 h. 30
Inf. ; 18 h. : Inf.; 18 h. 25 : L'Ita-
tienne à Alger (Rossini) ; Suite algé
rien ne (Saint-Saëns) ; 18 h. 35 : Caus.
ciném. ; 18 h. 40 : Disques ; 18 h. 54;
Trois minutes à... ; 19 h. : Inf. ;
19 h. 5 : La journée sport. ; 19 h. 15 :
Le calendrier musical ; - 19 h. 35 :
Succès d'hier et d'aujourd'hui, avec
Georgius; 20 h. 5 : Phys. de la journ.;
20 h. 15 : Caus.; 20 h. 20 ; Potins de
Paris, avec Cl. Dauphin et J. No-
hain; 20 h. 25 : Revue de P. Fer-
rari et R. Cariés; 21 h. 10 ; Music-
hall ; 21 h. 40 : Disques ; 22 h.
Inf 22 h 7 A quoi rêvez-VoUs ? ;
22 iî. 22 Espoirs d'aujourd'hui, étoi-
les de demain ; 22 h. 52 En sour-
dine • Fantoches (Debussy); 23 h.
Retr. des Ambassadeurs ; 23 h. 30 :
Inf.
RADIO-37 (360 m. 6)
8 11. A travers la presse hebdomadaire;
8 h. 15 : Music-hall ; 8 h. 30 : Int.
Les sports ; 8 h. 37 ; Courses ; 8 h. 40:
Mus. ininterrompue ; 9 h. : Inf. Les
sports ; 11 h. 55 : Courses.
12 h. Inf.; 12 h. 10 Malloire; 12 h. 30 :
Inf. ; 12 h. 40 : Le bar des vedettes ;
13 h.' 15 : Mus. inint. ; 13 h. 55 : Inf.;
18 h. : Inf. Courses ; 18 h. 55 : Les
sports.
19 h InI. 19 h. 10 Recette ; 19 h. 15:
Refrains : de M. Emer : 19 h. 50 : Ima-
ges sonores ; 20 h. : Inf. ; 20 h. 10
Christiane Néré ; 20 h. 25 : « Nuit
de ballet » 20 h. 40 : Le bel canto
21 h Une soirée au Caveau des Ou-
bliettes ; 21 h. 30 Concert de la Schola
Cantorum : œuvres de J. Douel
22 h : Inf. ; 22 h. 5 : A l'écoute du
temps présent ; 22 h. 35 : Chez Agnèl
Capri.
Celui-ci faisait un tableau, le fignolait,
l'achevait comme une œuvre en soi. Et,
en effet, pour lui, « ce « carton de ta-
pisserie » était d abord un tableau, une
peinture à 1 'huile. Le reste concernait
les artisans, qui étaient réduits au rôle de
copistes et qui devaient essayer de trans-
poser tant bien que mal dans la laine les
nuances du tableau, servilement respec-
tées.
Jean Lurçat vient de recevoir une com-
mande de 240 mètres carrés de tapisse-
rie, et avec l'ancien système, ce serait
une entreprise folle. Mais Lurçat est non
seulement peintre, il a appris le^ métier
de licier, il connaît le travail de l 'atelier.
Et le voilà qui transforme de fond en
comble la technique de la tapisserie, lui
rendant autonomie artistique et viabilité.
Le « carton de tapisserie »» n est plus
une œuvre destinée à être encadrée. mais
une ébauche de travail, un plan d 'ingé-
nieur..
D'autres réformes interviennent. On
revient au grand point, utilisé au quator-
zième et au quinzième siècles, les laine?;
ne sont plus teintées qu 'en quarante nuan.
ces au maximum (la fameuse gamme de
Chevreul, chère à Oudry, en comportail
14.000) Grâce à ces mesures, constate
M. Peltier, « le temps nécessaire devient
cinq fois moins long, le prix du mètre
carré plus de six fois moins cher ». La
tapisserie française a retrouvé les moyens
de vivre.
Et les autres branches de 1 artisanat
d'art ? Elles se sont longtemps débattues
sans espoir de guérison. Il v avait peu
d'organisations, peu d 'entr aide et de so,
Iidarité. A l'époque des corporations, on
faisait bien plus. Les orfèvres, au sei-
zième siècle, avaient leurs hospices où
passaient chaque année 2.000 infirmes,
orohelins, etc.. du métier. Et François
Husson cite différents cas d 'ent,, aide.
comme celui où l 'on voit les orfèvres de
Paris se cotise,, pour indemniser l'un des
leurs ruiné par un vol.
Ouant au législateur, il était gêné dans
sa lâche par lé manque de délimitation
précise du métier d 'artisan. Ceux-ci, for-
mant dans la société ce qu 'on a appelé
une « classe ondoyante », ne jouissaient
pas de la protection accordée au travail
salarié. C est alors que, vers 1928. M.
Jean Crouzillard songea à remédier a
cette situation en commençant par le
commencement : le groupement des ar-
tisans d 'art en une organisation commune
qui leur donne des contours précis et
leur confère une unité, une existence so-
La Fédération des artistes et artisans
d'art, grâce à l activité inlassable de son
président, M Jean Crouzillard, a obte-
nu, en moins de dix ans d 'existence, des
résultats extrêmement intéressants. A
commencer par le « crédit aux métiers
d'art »», voté le 31 mars 1932, et qui
a opéré pas mal de sauvetages. Ce cré-
dit n'a entraîné d ailleurs aucune charge
pour l'Etat, puisque la Coopérative
créée à cette occasion a remboursé ponc-
tuel lemenf les capitaux avancés.
Ce fut ensuite l'allocation de chômage
aux artistes et artisans d 'art dans la dé.
tresse •
— Nous avons, m a dit m. Crouzil-
lard, qui n'a pas 1 accent mais la volubil-
té et toute la chaleur commûnicative du
Midi. nous avons dans notre organisa-
tion douze artisans qualifiés « meilleurs
ouvriers de France », nous avons un
Prix de Rome qui, retour de la Villa
Médicis, crevait de faim à Paris.
N'était-ce pas la moindre des choses de
leur assurer au moins le pain, au même
titre qu'à n'importe quel manœuvre non
qualifié ?
Le fonds spécial de chômage des ar-
tistes et artisans d'art a été créé par dé-
cret du 16 décembre 1933. Il a donc au-
jourd'hui cinq ans d 'existence. et il peut
déjà aligner un palmarès éloquent de
détresses au moins provisoirement secou-
rues. Il reste à l'élargir à la DTovince,
car il ne fonctionne encore qu à Paris.
Mais la grande œuvre à laquelle s 'atta-
chait M. Crouzillard, parce qu elle cons-
tituait le remède durable, c était le tra-
vai 1. Et se" efforts aboutirent à la pro-
mulg^iT de la loi Valière, le 17 jan-1
vier 1935
La loi Valière. du nom du déouté so-
cialiste de Limoges qui s'était fait à la
Chambre le défenseur des artisans d art,
conférait aux artistes et artisans des droits
et des prérogatives dans les travaux re-
levant de l'Etat, des départements et
des communes. Malheureusement, pour
être applicable, elle devait être suivie
d'un décret et de différents arrêtés. Les
choses, alors, commencèrent à traîner en
longueur, le temps passa, et l'Exposition
arriva — cette Expo des « Arts et Tech-
niques » oui pouvait rendre la vie préci-
sément aux artisans, techniciens — sans
que la loi Valière puisse juridiquement
jouer.
M. Crouzillard, ne désarmant pas, ob-
tint alor. l'accord bénévole d'un certain
nombre d'entreprises patronales, qui ac-
ceptaient de céder leurs menus travaux
aux artisans compétents de la « Coopéra-
tion des métiers d'art ». Un plan fut
dressé, qu' recueillit à la Chambre 400
signatures et aui, résumé en une résolu-
tion de M Gaston Martin, fut voté à
l'unanimité Il s'ensuivait que les entre-
prises ayant accepté bénévolement les
charges de la loi Valière devaient jouir
aussi de ses avantages en ce qui concerne
les marchés de l'Etat. Mais il n'en fut
rien : des intérêts trop puissants étaient
en jeu !
, Les chiffres publiés par la « commis-
sion supérieure de contrôle financier »
de l'Expo sont éloquents. Sur 30 mil-
lions de travaux concédés conformément
au plan Crouzillard et réalisés ainsi avec
la collaboration des artisans d'art, une
baisse des prix de 10 millions fut obte-
nue. Si l'on avait appliqué le plan dans
son ensemble l économie pour 1 'Etat
aurait été d'environ 100 millions !
La Chambre s'en est émue récem-
ment. On commence à parler de faibles-
ses, de graves erreurs. Soit ! Mais en
attendant. les récentes promotions de la
Légion d'honneur, au titre de l'Exposi-
tion, mettent en vedette les fonctionnai-
res précisément qui Font coupables de ces
erreurs et de ces faiblesses. Ce qui a
amené M Crouzillard à renvoyer au pré-
sident de la République sa propre croix.
L'affaire n'est certes pas terminée, et
sans doute en reparlera-t-on encore.
Il reste encore de la copie pour les
chroniqueurs, car ce n'est pas aujourd'hui
qu'on pourra écrire : il n'y a plus rien à
dire sur la détresse des métiers d'art !
Léo SAUVAGE.
FIN
DANS LE NORD
Meurtre sauvage
d'un ouvrier tchèque
Pour dérober ses économies
l'assassin lui défonce
le crâne à coups de hache
Valenciennes, 2 janvier. — « L'Echo du
Nord » annonce qu'un crime a été décou-
vert à Escautpont, au cours de la nuit
dernière.
Vers 22 heures, Mme Goliot, demeurant
au lieudit « le kilomètre 8 », dans un
baraquement, entendit une violente dis-
cussion dans un logement voisin du sien.
habité par un ouvrier tchécoslovaque, M
Ludwig Gaspard, âgé de 62 ans, manœu-
vre aux fours à coke de Bruay-Thiers.
Bientôt, les éclats de voix cessèrent.
Mme Goliot perçut des coups sourds, puis
des plaintes ; elle entendit alors dans la
cour des pas précipités.
Mme Goliot envoya sa fille prévenir la
propriétaire du baraquement, une Polo-
naise, Mme Czerdonska, qui demeure à
proximité. La femme et l'enfant se rendi-
rent au logement, plongé dans la plus
grande obscurité. A la lueur d'allumettes,
elles purent toutefois apercevoir M. Gas-
pard gisant dans une mare de sang sur
le carrelage de sa cuisine. Son meurtrier
lui avait sauvagement défoncé le crâne à
coups de hache. Tous les meubles du io-
gement avaient été fouillés.
Il ne faisait aucun doute que le vol
avait été le mobile du crime. De fait, M.
Gaspard avait récemment gagné mille
francs à la loterie nationale et aucun ar-
gent n'a été retrouvé chez lui.
L'assassin, après avoir tenté d'essuyer
avec un journal la hache dont il s'était
servi, l'a laissée finalement sur les lieux.
Le commissaire de police de Condé f1
procédé à l'enquête. Il a pu savoir que
la nuit dernière un homme, le meurtrier
sans doute, avait été vu courant le long
de la voie du tramway.
Violentes tempêtes de neige
sur la Grande-Bretagne
Londres, 2 janvier. — Des tourmentes
de neige se sont de nouveau abattues,
aujourd'hui, sur le nord de l'Angleterre,
isolant hameaux et fermes, tandis que
dans les Midlands de nombreuses régions
sont inondées par suite de la fonte des
neiges tombées la semaine dernière.
Une grande partie de l'Ecosse est recou-
verte d'une couche de neige allant de 3
à 10 centimètres, et la majorité des routes
de Perth. de Nairn et de Jedburgh sont
impraticables.
De même, dans le comté d'York, a
Wensleydale, des tempêtes de neige ont
interrompu tous transports routiers. Pre-
nant les fermiers par surprise, la neige ne
leur a pas permis de rentrer les moutons
et on craint qu'un grand nombre n'aient
été Dans le comté de Lincoln, la rivière
Rasen a percé les digues en deux points
et 50 hectares de terres ensemencées en
blés de printemps sont inondées.
SAUTEZ SUR VOTRE CHANCE
La neige est tombée, toute la
montagne en est couverte : c'est
l'irrésistible appel des sports
d'hiver !
Pratiquez-vous ces sports?
Avez-vous éprouvé la griserie
vertigineuse d'une descente en
ski ? Connaissez-vous l'aspect
féerique des stations d'hiver ?
Les trains de neige sont prêts.
Que de monde, quelle gaîté à la
pensée de ces vacances uniques
au milieu de l'année, sans oublier
l'air pur que l'on va respirer loin
de la fumée des villes.
Ne restez pas sourds à l'appel
de la neige, sautez sur votre
chance : la Tranche de la Neige,
15e tranche 1938 de la LOTERIE
NATIONALE !
Même un lot modeste vous
permettra de jouir, vous aussi, de
la paix de la montagne !
Et maintenant : bonnes vacan-
ces et bonne neige !
Prévisions météorologiques
Région parisienne. — Averses de moins
en moins nombreuses ; belles éclaircies.
Vent du secteur nord-ouest assez fort,
nuis modéré. Température en baisse fai-
ble.
LE THEATRE
REVEILLONS...
Saint-Sylvestre chez Agnès Capri
On pourra être surpris de voir parler
de réveillons dans une rubrique consa-
crée à l'art dramatique. Il faut avouer
qu'il y a de quoi. Oui dit réveillon de
fin d'année dit généralement champa-
gne ou gros rouge, rumba ou java, huî-
tres. confettis, manque d'équilibre, excès
de bruit, et tout ce que vous voudrez. A
la rigueur on peut parler de joie, rarement
d'esprit, presque jamais d'intelligence. Et
bien. il est arrivé ceci : cette année, grâce
à Agnès Capri, on peut parler de réveillon
tout en parlant de théâtre.
Il a fallu bien de l'obstination à
Agnès Capri pour imposer son nom. Les
foules l'ignoraient. Les directeurs s'en-
têtaient à faire de même. Il y a des an-
nées oourtant qu'Agnès Capri a trouvé
pour l'applaudir un cercle de plus en plu"
large, qui aimait en elle la grâce, l'in-
telligence et cette délicate émotion poé-
tique qui ne doit rien à l'attrape-mou-
ches sentimental du romancero de quar-
tier. Aujourd'hui, tout ce qui à Paris
n'est ni trop simpliste ni trop blasé con-
naît Agnès Capri. Ce n'est pas encore ce
qu'on appelle le grand public. Celui-ci
s3 doit d'être en retard et de faire d'au-
tant plus de bruit quand il est ébloui
brusquement.
Les exemples ne manquent pas. Voyez
Michèle Alfa. Pendant des années, elle a
mangé, comme elle le raconte elle-même,
comme le racontent ses amis, de la vache
enragée. Elle fut figurante, elle prêta sa
voix au cinéma et personne ne remar-
nuait son nom sur le générique, quand
il indiquait rapidement : synchronisé
oar... ». Elle fut délicieuse dans Captain
Smith, la pièce de )ean Blanchon que
monta le « Rideau de Paris », et rare-
ment talent s'affirmait avec plus d'évi-
dence. Alors Bernstein mit la main des-
sus. cuis l'industrie tinorossiste. Aujour-
d'hui on lui demande sa photo et on la
demande en mariage. Elle est vedette. Si
elle a gardé sa fraicheur malgré cela,
c'est qu'elle a eu la force de résister à
l'éoreuve du feu.
D'autres, dans des circonstances ana-
logues, se sont noyées. Simone Simon
a failli se tuer à Hollywood et Jean
Renoir a eu de la peine à la ressusciter.
Et l'on s'en prend presque à souhaiter
ésoïstement qu'Agnès Capri ne devienne
pas trop célèbre, qu'elle reste dans un
cercle pas trop large mais qui sache et
l'aimer et surtout la comprendre. Le ca-
baret qu'elle vient d'ouvrir dans une rue
qui s'appelle comme par hasard rue Mo-
lière, combien on le préfère à telle gran-
de scène d'opérettes plus proche du
grand public qui n'est pas, qu 'on ne s y
trompe pas, le grand peuple
Cest parce que ce cabaret existe que
le réveillon cette année, sur un point au
moins de Paris, fut à la fois poésie et
théâtre. Tout en restant réveillon. Car.
les grands théâtres jouèrent comme d'ha-
bitude.en se contentant de marquer la
nouvelle année par le baiser spectaculaire
de la vedette au pompier de service. Mais
comment décrire l'atmosphère du petit
cabaret de la rue Molière où tout est
jeune et où l'on n est pas peu surpris
de trouver jusque derrière la caisse un
visage du « Crime de Monsieur Lange » ?
Sonia Mossé — avec Agnès Capri et
Michelle Lahaye, l'une des trois fondatri-
ces — a décoré le cabaret avec infini-
ment de goût et de simplicité. Mais c'est
Jacques Prévert qui en a créé l'atmos-
phère. On trouve sa trace partout, et il
est non seulement en chair et en os et en
costume à carreaux dans la salle, devant
et derrière les tréteaux, mais aussi sur la
scène minuscule où ses chansons triom-
phent. Et jusqu'autour des tables où son
nom guide "les conversations.
Agnès Capri a su s'entourer d'unp
équipe remarquable. C'est Lucien Meyrel
qui fait le conférencier, avec ses 23 ans.
son talent forme chez Dullin et éprouvé
sur la scène des Ambassadeurs avant qUI?
Topaze ne s'en mêlât. Il est grand, min-
ce, d'un blond trop clair, avec quelqup
chose de simiesque dans le corps et de
faunesque dans le visage, Son sketch où
il imite tour à tour Dullin, Jouvet, Sacha
Guitry, Cocteau et Cécile Sorel, pendanf
que Deniaud « fait » Michel Simon, est
d'une drôlerie irrésistible.
Yves Deniaud commence le program-
me en vendant un machin à fixer les
cravates. Il n'a d'ailleurs rien dans les
mains, mais cela ne fait rien. Quand il
commence son débit de camelot, tout
AGNES CAPRi
le monde voit entre ses doigts quelque
chose d'incassable, d'ininflammable et
d'inoxydable, et devant lui une table de
démonstration. C'est un numéro excel-
lent. Deniaud doit avoir beaucoup de
plaisir à le faire. Je l'an connu, il n'y a
pas si longtemps, vendant sur les bou-
levards, avec la même éloquence, un truc
pour repasser les cravates sans fer. On
voit au'il est même resté fidèle, dans
son numéro, à la cravate.
Michelle Lahaye chante et dit ses pro-
pres poèmes Le monsieur du premier
étage, Le mal foutu, Le cantonnier, etc.
Elle a l'air un peu froide, un peu lasse,
un peu désabusée. Mais la voix vient de
loin et quand elle dit, par exemple : Le
cantonnier, on comprend : la chaleur est
à l'intérieur. Quant à Agnès Capri, elle
.chante surtout des « choses » de Pré-
vert, des petites et des grandes, avec des
étincelles fulgurantes comme cet inter-
mède du soleil, de la baignoire et du sa-
von (je ne me rappelle pas le titre) qui
est tout simplement délicieux.
L'entrain d'Agnès Capri n'a rien de
factice. Ce n'est d'ailleurs pas à vrai dire
de l'entrain. Elle pénètre la chanson, elle
3e réchauffe à sa poésie. Je la soupçonne
d'avoir le trac quand elle commence, mal-
gré l'exiguïté des planches et l'absence
de cérémonie du lieu. Elle n'est pas une
?xécutante passive. Et je ne la crois pas
capable de chanter bien une chanson qui
ne l'est pas. C'est une garantie : elle
ne chantera que de bonnes choses. De
oetites merveilles comme Il faut passer le
temps, de Prévert. Des chansons à elle,
3ussi, comme Laisse parler Jacob ! sa-
voureuse et évocatrice comme une Silly
Symphony,
Le troisième homme de la bande est
Fabien Loris. Il chante avec Deniaud les
numéros des « barbus » qui font crouler
la salle de rire. Je vous recommande leur
chant patriotique Le fils de l'Allemand.
Et cet étonnant opéra-bouffe de La Fon-
taine et Champmeslé qui couronne le
spectacle. Non sans que Deniaud, aupa-
ravant, nous ait fait un cours d'argot et
transposé à sa façon Edmond Rostand, La
Fontaine et Victor Hugo.
Il y a longtemps que le dernier jour
de l'année 1938 a disparu du calendrier.
Dans les petites pièces et les loges du
fond, on discute et l'on plaisante. Dehors
on ne cesse de refuser du monde. Le ca-
baret d'Agnès Capri a déjà son public
fidèle et l'on a remarqué, aussitôt après
l'ouverture, Cocteau, Suzy Solidor, Char-
les Trenet, etc. Cette nuit-là, c'est Pré-
vert qui entraîne tout un groupe de
jeunes
— Ne dites pas que vous avez vu M.
Francis de Croisset dans la salle, me
glisse Prévert.
En effet, personne ne l'a vu pour la
simple raison qu'il n'est pas là. Le Quai
de Conti fait défaut également, et quel-
ques autres quais encore. Bessières, dans
h salle, joue du piano en virtuose. Dans
la coulisse, Jacques Prévert a pris De-
niaud par le bras et lui explique une
idée de sketch :
— Tu comprends. Voici un ours. Tu
présentes l'ours...
— Mais je n'ai pas d'ours !
— Rë:::;on de plus !
Léo SAUVAGE.
IVRES,
des voleurs d'auto
tuent
accidentellement
un enfant
et blessent son frère
Le Havre, 2 janvier. — Dans une auto-
mobile qu'ils avaient volée à Lillebonne et
qui appartenait à M. Pringault, entrepo-
sitaire à Fécamp, deux hommes et deux
femmes de Lillebonne avaient gagné
Notre-Dame-de-Gravenchon.
Au retour, après force libations, ils ren-
versèrent M. Guillemard, âgé de 44 ans,
gardien à la Société française des pétroles,
demeurant à Notre-Dame-de-Gravenchon,
et son fils, Gérard, âgé de 14 ans, qui cir-
culaient sur la route. Le jeune homme est
mort presque immédiatement. Le père, les
jambes brisées et blessé, à la tête,' a été
transporté à l'hôpital du Havre dans un
etat grave.
Les voleurs, arrêtés par la gendarmerie
de Lillebonne, ont avoué. Ce sont Robert
Capelle, âgé de 32 ans, comptable, qui
conduisait ; François Walter, âgé de 31
ans, régleur ; Marguerite Poignant, âgée
de 42 ans, tenancière de café, et la fem-
me Barreau, née Goupil, âgée de 33 ans.
Ils ont été déférés au parquet du
Havre.
Lord Perth prendra sa retraite
au mois d'avril
Londres, 2 janvier. — Sir Percy Lorai-
ne, ambassadeur de Grande-Bretagne à
Ankara, a été nommé ambassadeur à Ro-
me, en remplacement de lord Perth. qui
prendra sa retraite au mois d'avril.
LA ROUTE SANGLANTE
Lyon, 2 janvier. — Ce soir, quai de
Perrache, à la hauteur du pont Pasteur,
un car a écrasé un cycliste, M. Perricard,
25 ans, demeurant 9. rue des Trois-Rois.
La victime a été tuée sur le coup.
Une enquête est ouverte.
Bordeaux, 2 janvier. — Le conducteur
d'une automobile se dirigeant sur Bor-
deaux, aveuglé par les phares d'une voi-
ture venant en sens inverse, a heurté un
groupe de piétons qu'il n'avait pas aper-
çu.
Mme Getreau, âgée de 52 ans, garde-
barrière au passage à niveau de Bourié-
mont, a été tuée sur le coup. Une amie
qui était à ses côtés a été grièvement
blessée. Elle a été transportée dans une
clinique de Saint-André-de-Cubzac.
La gendarmerie s'est transportée sur
les lieux aux fins d'enquête et a prévenu
le Parquet.
Aix-en-Provence, 2 janvier. — Deux
automobiles sont entrées en collision sur
la route nationale, au carrefour de Sinia-
gne, auprès d'Aix-en-Provence. Leurs huit
occupants ont été blessés, dont trois griè-
vement.
Dans l'une des voitures se trouvaient
des commerçants nîmois, MM. Maynaud,
Couston et Gazé. et Mme Gazé, et dans
l'autre un architecte de Sainte-Maxime,
M. Bussmann, et trois personnes de sa
famille.
Rouen, 2 janvier. — A Amfreville-la-Mi-
voie, M. Louis Nicol, âgé de 51 ans, navi-
gateur, demeurant à Trébeurden (Côtes-
du-Nord) a été renversé par une automo-
bile et tué sur le coup. Il laisse une veuve
et trois enfants. Le conducteur de la voi-
ture qui ne s'était pas arrêté vient d'être
identifié. Il .s'agit d'Albert Gombaud. âgé
de 25 ans, mécanicien, 248, route de Paris,
à Amfreville-la-Mivoie ; celui-ci, qui n'est
pas assuré, affirme ne pas s'être aperçu
de l'accident.
— A Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), un
cycliste, le jeune Vernoyen, âgé de 16
ans, demeurant chez ses parents dans cette
localité, a été renversé par une automo-
bile et tué sur le coup.
Cinémas
EN EXCLUSIVITE
Apollo. — Quatre au paradis; Jeu-
nes filles eu surveillance.
Aubert-Palace. Le capitaine Be-
noit.
Biarritz. — Un envoyé très spécial.
Caméra. — Train pour Venise;
Alice Adams.
Colisée. — Entrée des artistes.
Gaumont - Palace. — Le Joueur
d'échecs.
Gaumont-Théâtre. — Ultimatum.
Impérial Pathé. — Retour à l'aube.
Madeleine. — La Bête humaine.
Marignan. — Trois Valses.
Marivaux. — Hôtel du Nord.
Max-Linder. — Conflit.
Normandie. — Remontons les
Champs-Elysées.
Olympia. — J'étais une aventu-
rière.
Palais-Rochechouart. — Je suis ',,t
Loi; Comme sur des roulettes.
Rex. — Robin des Bois.
Studio-28. — Colonie pénitentiair2;
Bull Dog Drummond en Afrique.
Studio Universel. — La Maison c:u
Maltais.
DANS VOTRE QUARTIER
Accroche-cœur ; Altitude 3.200 :
Kursaal-Aubervilliers.
Blanche Neige et les 7 Nains :
Alhambra - Asnières, Bellevillo-
Pathé, Excelsior-République, Féé-
rique-Pathé. Impérator, Kursaal-
Boulogne, Lecourbe-Pathé, Magi-
que-Pathé, Olympia de Clichy.
Sèvres-Pathé, Régina. Grand Ci-
néma Aubert.
Education de grince : Splendid.
Hercule : Casino de Clichy.
La Belle Etoile : Lutétia-Pathé,
Victor-Hugo-Pathé. Pereire - Pa-
lace.
La Femme du boulanger : Mozart-
Pathé, Saint-Marcel-Pathé, Select-
Pathé.
Lumières de Paris : Convention,
Marcadet, Montrouge, Gambetta.
Royal-Pathé, Tivoli.
Quelle joie de vivre (et Max Re-
gnier, s.-sc.) : Lyon-Pathé.
Tricoche et Cacolet : Grenelle,
Paradis, Saint-Paul, Voltaire.
Un fichu métier : Pelleport.
Vacances payées : Capitole-Pathé.
Colombes-Pathé, Demours-Pathé.
Louxor - Pathé, Métropole - Pathé,
Montparnasse - Pathé, Pathé-Or-
léans (s.-sc. Gabriello). Pathé-
Palace-Boulogne, Récamier-Pathé.
Rochechouart-Pathé._
Faits divers
de l'étranger
CINQ CHEMINOTS TUES
ET TROIS BLESSES
AU MEXIQUE
Mexico, 2 janvier. — Sur la ligne de
chemin de fer de Mexico à Quertaro, un
train de voyageurs a tamponné un train
de marchandises. On compte cinq morts
et trois blessés, tous cheminots.
BILAN D'UNE NUIT DE FETE
A NEW-YORK
New-York, 2 janvier. — Douze morts et
quarante-deux blessés, tel est le bilan de
la nuit de fête à New-York.
D'autre part, sur cent quarante-deux
personnes soignées dans les hôpitaux pour
ivresse, quarante-trois seraient dans un
état grave.
DES GANGSTERS
CHEZ UN ANTIQUAIRE
New-York, 2 janvier. — Cinq bandits
ont pénétré dans un magasin d'antiquités
et" se sont enfuis avec 'des objets d'une va-
leur de cent mille dollars, après avoir li-
goté le neveu du propriétaire.
Parmi les objets emportés figure une
montre ayant appartenu à Marie-Antoi-
nette, et une miniature en ivoire conte-
nant une boucle de cheveux de la mère
de George Washington, évaluée à cin-
quante mille dollars.
Une passerelle emportée
par la débâcle de la Loire
Tours, 2 janvier. — La débâcle de la
Loire s'est soudainement produite dans le
courant de la nuit dernière.
Sept heures durant, d'énormes masses
de glace, subitement débloquées, sont pas-
sées devant Tours ; la passerelle de Saint-
Cyr a été enlevée par les glaces ; les deux
ponts de Tours n'ont pas souffert de la
débâcle.
Le uont actuellement en construction
entre Saint-Cyr et Tours est toujours me-
nacé Dar deux « banquises » qui demeu-
rent bloquées contre ses parois et qui
s'étendent chacune sur plus d'un kilomètre
de longueur.
On annonce, par ailleurs, une crue du
fleuve.
ILE DE JAVA
par Vladimir MALACKI
X» 78
3-1-39
C'est le jour deux de l'exode. Les
hommes sont partis, on leur a ouvert
un passage dans la digue. Emporté dans
le remous, Ponzoni piqua une tête, fit
trois brasses, but trois bidons, s'en re-
tourna : il ne savait plus nager, il n'était
plus apte aux sports aquatiques. Il était
revenu à sa case, avait couché dans sa
paille. Maintenant il va d'une baraque
à l'autre, il s'arrête devant leur mys-
tère à nu et il parle, il prend sa revan-
che sur deux années de silence. Comme
il y a le fou du villagè, lui fut le muet
de Vile, car il faut un muet dans une île,
ça s'arrange de telle sorte et on n'y peut
rien. Deux ou trois fois Malinoff a cassé
la règle, alors la mine l'a tué. Ponzoni
savait bien pourquoi la mine a tué Ma-
linoff. A présent, c'est changé, les hom-
mes sont partis, Java use d'une langue
qui s'accorde avec celle de Ponzoni, ils
se parlent en personnes intelligentes,
Java et lui ont évité le piège des étoiles,
le piège de la promiscuité. Sur cette
cippe où il fait si bon d'être assis, on
peut voir s'étager en pyramide l'his-
toire d'un peuple, et quand Ponzoni as-
seoit ses fesses sur cette cippe, elles
s'imprègnent d'histoire. Ponzoni est
le chroniqueur de cette île, il est aussi
le Grand Fidèle qui revient mourir en
terre sainte. Il entend l'appel du pota-
ger de Vassily Belsky d'où les carottes
ont été arrachées et les betteraves et les
raves-bettes, il entre dans la cambuse et:
« Tiens, dit-il, on a oublié la binette à
sarcler ». Le soleil arrive par la porte
et par la fenêtre, il ne s'y retrouve plus,
mais Ponzoni, oui, il s'y retrouve.
L'agronome couchait à gauche, la mère
et la fille en face, le fourneau était ici,
la table là, le calendrier-prime « Docks
du Midi » s'épanouissait sur ce mur-ci.
Ponzoni interroge les marches et les
marches disent ; « Tu vois, imagine,
suppose une tige de tomates et puis
Belsky, ils s'épient l'un et. l'autre; c'est,
d'ici que sa femme venait appelei Yas-
sia à la soupe et alors Elisabeth pre-
nait sou élan pour faire peur à Staline .
clapi dans la cheminée ». Ponzoni se
tourne vers la cheminée, mais celle-ci
réplique: « Oli! elle était naïve!... Pour
qui me prenez-vous?... Je m'en voudrais
de l'avoir gardé dans mon giron, je suis
svelte, j'aurais eu trop peur de me salir;
dis, viens, toi, sur mon échelle de
corde. »
Le gravier qui est doux sous le pas, la
grande flaque de lumière qui amorce.
l'Ile d'outre en outre, le filet d'eau qui
tournoie, les arbres qui se saluent, tous
interpellent Ponzoni : « Eh, Ponzoni-
zoni-zoni-zoni, qu'en crois-tu? Dis en bon
italien de la baie de Naples, tu ne par-
tiras plus, viens-t'en me voir, imagine,
suppose, je te dirai : ici a vécu Tullio
qu'on appelait Rosette pour sa petite
gueule de cadran de montre en retard ».
Ponzoni ne sait où aller en premier,
ça parle trop, dans une ja'i.:a abandonnée,
ça vous écrase de cajoleries comme l'oda-
lisque son dernier homme. Ici on a
égorgé une brebis chipée dans un trou-
peau de passage; là, Kamo Alboudizian,
l'Arménien, avait fait de l'exhibi-
tionnisme ; au numéro sept, il. y eut
un cas de variole. Les cases déver-
sent leurs tripes dans Vile, Ponzoni
patauge en plein dans un corps dissé-
qué tout chaud; ce journal parle grec,
cet autre roumain, ce couvercle maculé
de tomate concentrée accuse italien.
Ponzoni a deux ans de ¡wc'a, il y a vu
passer deux mille hommes au bas mot,
chaque homme y a laissé sa trace quo-
tidienne, ça fait combien au total ?
Qu'importe ! Ponzoni pense qu'importe,
il ne sait pas compter si loin. D'ailleurs
les chiffres n'apprennent rien, c'est une
question de cœur, c'est une question
de ventre. Ponzoni a deux fils, ils sont
couchés dans une mine d'Italie, est-CE
que cela a une importance qu'ils soient
deux et non pas vingt ? Ce sont des fils,
011 ne peut leur appliquer la règle de
quatre, ça ne collerait pas. Au « Ba-
teau-Lavoir », où dans cet instant Pon-
zoni s'aventure, trente équipages de
trente hommes de trente nations diffé-
rentes avaient bourlingué durant deux
fois trente lunes : ça fait combien au to-
tal ? Qu'importe ! Ponzoni pense qu'im-
porte... Dans un sens ou dans l'autre
c'est toujours un « bateau » javanais un
et indivisible et je t'en fous de théorè-
mes commensurables. Ils étaient là
quelques-uns dont se souvient PonzonÍ,
des rameurs et des chefs de gamelle, des
gabiers surtout qui du haut de la hune
guettaient le Messie; il se rappelle un
macaque qui faisait ça à la marguerite,
en l'effeuilllant, viendra viendra-pas.
Le jour que Malinoff a été tué, Ponzoni
s'était lamenté : « Qui maintenant
racontera des choses à Giuseppe ?... »
Vieille baderne, va ! Il avait oublié
Java, cette causeuse hypercatalectique,
sa grande grose voix énorme : « Com-
ment vas-tu, flambart popff et puff, et
viens t'en par-ci par-là, il y a plus de
pain et de beurre que tu n'en pourras
avaler ». Les cases se le disputent, les
branches badigeonnées de soleil, la
douce mélopée de la fontaine, une île
interpelle Ponzoni, elle met son âme
à nu. Les yeux de Ponzoni avaient porté
plus loin que ses oreilles, ses oreilles
avaient vu plus profond que son esto-
mac, il s'est embarré dans la man-
geoire, ça va saigner. « J'ai la sciatique,
se plaint-il. — Ça ne fait rien dit Ia'-'.'ll, je
te vois beau comme le faucon, tu es le
dernier, mon dernier, écoute mon roi,
pense un peu à Auriga, il était là en-
core avant-hier qui brisait des pièces
de deux sous entre le pouce et l'index
et ça revenait cher au bout de la se-
maine en monnaie brisée ». Le « ba-
teau » chante sur la vague : t( 0 mon
aventurier, viens-t'en mon Jasou, je suis
Argo et voici les Argonautes capteurs
de la Toison plombée dans les bouteil-
les vertes ! » — Tu es foutue, dit
Ponzoni ; tu es cocue, ma belle
navire, ils t'ont fuie et tu radotes,
vieille édentée, tu cabanes bas par
l'avant. » — « Ali, rit le « bateau »,
c'est toi qui es blindé, mes agrès tien-
nent bon, mes drisses sentent l'homme,
emmarine-moi, on ,va cingler est-ouest,
je te le promets mon empereur, hisse le
pavillon. » Ponzoni se débat, il se dis-
pute avec le « bateau », mais le « ba-
teau » parle, parle, parle : « -Ne t'en
va encore pas, je suis comme tu vou-
dras, tu me veux sloop à un mât ou
ketch à deux mâts; me préfères-tu
fayéna japonais ou caravelle espagnole ?
dis, mon doux, je me ferai yacht, prends-
moi devant-derrière, tâte ma quilje et
si je suis bien profilé là mets tes che-
veux blancs dans mes mains noires,
couche-toi sur ma coursive en paillettes
d'or, je vais te dire des contes; on
nouera des nœuds tellement, tellement,
qu'il n'y aura pas de loch pour en me-
surer la vitesse; on filera les trente-
deux directions, veux-tu? » Ponzoni pro-
teste, il a mal à la hanche, mal aux
gencives, mal au cœur, il ne veut pas
quitter le port; mais le « bateau » se
gausse, et Vile se dodeline, et les insu-
laires chantent en chœur aux fenêtres
« comment, comment Babaïeff a expro-
prié un château; il a plaqué la révolu-
tion pour le château; petit niais, touche
mon arrière, ma poupe et ma proue;
as-tu vu ma ligne de flottaison ? »
(A suivre.)
T.S.F
PROGRAMMES
du mercredi 4 janvier
PARIS P.T.T. (431 m. 70)
13 h. 5 M. P. Clérouc prés. Zibral ;
13 h. 20 : Piano :Intermezzo (Brahms1)
L'Isle joyeuse (CI. Debussy) ; 13 h. 30
Emiss. tourist. ; 13 h. 35 : Concert, di-
rection J. Giardino : Le Carnaval de
Venise jA. Thomas) ; La TrC/viata
(Verdi! ; La fête chez Thérèse (HahrO ;
Chilclren's corner (Cl. Debussy) ; 14 h. 5
Mélodies, par Mlle F. Revoil : La sym-
phonie inachevée (A. Chantrier) ; Pro-
gramme (Pierlas) Tziganella (P. Du-
rand) Les trois valses (O. Strauss; ;
14 h. 20 Œuvres pour l'enfance dans
la banlieue parisienne, causerie par M.
M. Fauque, maire-adj. de Chàtenay-
Malabry ; 14 h. 35 : La Radio aux
aveugles, avec Mme N. Fréval, MM..
, J. Mamy, G. Tzipine ; 15 h. 15 : Radio
éducative ; 16 h. 5 : Suite de la radio
aux aveugles ; Le Narcotique ; La
Maison du crime, 1 acte de Tristan
Bernard, avec Mmes Larsay, Valnys ;
MM. Géo Lecomte, A. Angeli, G.
France, de Kerdec ; 16 h. 25 ; Relais
de Montpellier ; 17 h. 5 : Crit. littér. :
Les essais 17 h. 20 : Le sport et les
travailleurs, par Mme Mad. Lagrange ;
17 h. 27 : Interview d'une assist. soc.
de la protection de l'enfance, par Mlle
M. Berger ; 17 h. 35 ; La demi-heure
des compos. : S. Lazzari ; 18 h. 5
Mélodies, par M. J. Rousselon : 18 heu-
res 15 Inf. rég. : 18 h. 30 : Relais de
Grenoble ; 19 h.: Inf. ; 19 h. 30 Emiss.
poétique : La vie champêtre (de Des-
portes à Fr. Jammes); 20 h.: Pièces
pour violoncelle, par M. P. Fournier
Sonate (Francœur) ; Rapsodie slave
(Karjinskyi ; 20 h. 15 Chronique des
leaders de la presse économ. 20 h. 30
Relais ; 22 h. 30 Inf. 22 -h. 45
Inf. des Etats-Unis.
RADIO-PARIS (1. 648 m.)
10 h. 45 : Caus. soient. « Le radium et
son industrie » ; 11 h. : L'art polypho-
nique de la Renaissance ; 11 h. 30
Disques ; 11 h. 50 Cours 11 h. 55
L'évolution du prix au cours des deux
dern. armées ; 12 h. 10 Mélodies, par
Mme Denya : Héraklès (Haendel) ; Au
bord de l'eau, Mandoline (G. Fauré ;
La corde. Le vent des forêts (R. La,- - *
parra) ; Nicolette (M. Ravel); 12 h. 25:
Polit. intér., par P. Paraf ; 12 h. 33
Polit. extér. ; 12 h. 40 : Cours; 12 h.45:
Amour et printemps (Waldteufci) :
Marche des Radetzlcy (J. Strauss père)
Sanctuaire du coeur (Ketelbey) Le
pauvre Jonathan (C. Millocken
13 h. 5 ; Concert, direct. M. Giardino
Vieille diligence sur la route de Ca-
rajitec (Rhené-Baton) Petite suite
(H. Busser) ; Les pécheurs de perles
(Bizet) ; 13 h. 35 .-Le Freischiitz (We-
ber) ; 13 h. 45 : Em. des jeunes ; 14 h.:
Inf. et presse fémin.; 14 h. 10 : COll-
seils jurid. ; 14 h. 15 Mélodies, par
Mme G. Huber ; 14 h. 35 ; Nouv.
music. ; 14 h. 45 : Rev. polit.; 14 h. 55:
Cours ; 15 h. 10 : Escales (J. Ibert) :
15 h. 30 Piano : Musiques intimes
(F. Schmitt) ; 15 h. 45 : Mélodies, par
Mlle M. Bellan; 16 h. Chron. colon.:
16 h. 15 : Chron. des livres d'essai
16 h. 30: Caus. par Mme I. Nemirowsky:
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16 h. 40 : Poèmes ; 16 h. 45 Mélo-
dies, par Mlle L. Dugard ; 17 h.: Cours;
17 h. 5 Concert ; 17 h. 45 ; Radio
éducative.
18 h. : Le quart d'heure de la forêt franc.:
18 h. 15 : Violoncelle Romance (R.
Ducasse) ; Chanson à bercer (Schmitt )
Menuet (H. Becker) 18 h. 40 : Caus.
Les civilisations anc. de l'Amérique ;
19 h. : Courses ; Le chant à. travers
les siècles, par Mme G. Martinelli ;
19 h. 30 Disques ; 20 h. ; Caus., par
M. F. Gregh « La vie de V. Hugo » :
20 h. 15 : Mélodies, par Mlle R. Dyane;
20 h. 30 : Piano : Mazurka (Chopin) :
Sinfonia, Arioso, Toccata (Casella)
21 h. : La radio fête l'année nouvelle ;
22 h. 30 ; Le., crépuscule des 'dieu,!,
Siegfried (Wagner) ; 22 h. 45 : Iiif.
23 h. : Disques.
TOUR EIFFEL (206 m.)
10 h. 20 : Disques. 12 h. 25 Em. touris-
tique. 12 h. 30 Marseille. 13 h. 15
Disques. 13 h. 30 Qoncert, avec Mme
Lemichel du Roy, cant. et Mme M.
Hardy, pian. : Deux llovelettes, nos 5
Pt 6 (Schumaun) ; La création
(Haydn) Je t'aime (Grieg) ; Paris et
Hélène (Gluck) ; Après un rêve Pau-
ré) ; A cheval dans la prairie
pelle une consommation dirigée '! par
M. J. Duret. 14 h. 20 : Orch. clircc!
Giardino: Marche des chevaliers (Schu-
bert-Liszt) Sérénade (Haydn Dan-
ses slaves (Dvorak' ; Hymne (lU soleil
(Rimsky-Korsakov) Bal costumé (Ru-
binsteinl. 15 h. 5 Disques. 16 h.
Limoges. 16 h. 30 Cours. lfi h. 35
Art et Travail prés. L'étoile des mers,
radio-drame de M. R. Richard, avec
Mmes A. Soler, S. Guisin, Y. Kerva, R.
Serva, Y. Roudey, L. Lovel, MM. A.
Delferrière. R. Plessy, J. Lacroix, P.
Courquin, E. Debray, J. Dumontier. P.
Ferval, Ch. Camus, J. Bonvilliers. P.
Entéric, Ch. Jacquet, R. Desme ;
17 h. 30 : Disques ; 17 h. 45 : Lille ;
19 h. : Variat. sur : Ah 1 vous dirais-je
maman ? Dans un bois solitaire (Mo-
zart) ; La somnambule (Bellini) ; La
Danza (Rossini) ; La jolie fille de.
Perth (Bizet) ; Le vieux calvaire (P.
Le Flem) Impromptu (G. Faure'
19 h. 30 ; Inf. ; 20 h. ; Chant et
piano : Œuvres de Mozart, Saint-
Saëns, Tcl1aïkovsky ; 20 h. 30 : Le
malade imaginaire, comédie de Molière.
prés. J.-J. Frappa, avec la troupe de la
Com.-Française ; 22 h. 30 : Inf. Dis-
ques.
POSTE PARISIEN (312 m. 80)
11 h. 15 : Enr. de Fernandel, Luard et
Ouvrard ; 11 h. 30 : J. Baker ; La
petite Tonkinoise; Nuits de Miami
Si j'étais blanche ; Nuit d'Alqer
Doudou ; 11 h. 45 : Orch. F. Adison
C'est beau d'être musicien ; Bercé p ai
la ho'Ûe, ; Leétoile où brille l'anioitr ;
Les fenêtres chantent ; La retraite
aux flambeaux ; 12 h. 5 : Intermède;
12 h. 25 : Tu as vu ça !; 12 h. 45
lni. • 13 h. La course au trésor
13 h.' 10 La chanson des chansons
13 h. 30 : Intermède d'orgue ; 13 h.
50 - Actual. ; 14 h. : Inf.; 16 h. 30
Inf. ; 18 h. : Inf.; 18 h. 25 : L'Ita-
tienne à Alger (Rossini) ; Suite algé
rien ne (Saint-Saëns) ; 18 h. 35 : Caus.
ciném. ; 18 h. 40 : Disques ; 18 h. 54;
Trois minutes à... ; 19 h. : Inf. ;
19 h. 5 : La journée sport. ; 19 h. 15 :
Le calendrier musical ; - 19 h. 35 :
Succès d'hier et d'aujourd'hui, avec
Georgius; 20 h. 5 : Phys. de la journ.;
20 h. 15 : Caus.; 20 h. 20 ; Potins de
Paris, avec Cl. Dauphin et J. No-
hain; 20 h. 25 : Revue de P. Fer-
rari et R. Cariés; 21 h. 10 ; Music-
hall ; 21 h. 40 : Disques ; 22 h.
Inf 22 h 7 A quoi rêvez-VoUs ? ;
22 iî. 22 Espoirs d'aujourd'hui, étoi-
les de demain ; 22 h. 52 En sour-
dine • Fantoches (Debussy); 23 h.
Retr. des Ambassadeurs ; 23 h. 30 :
Inf.
RADIO-37 (360 m. 6)
8 11. A travers la presse hebdomadaire;
8 h. 15 : Music-hall ; 8 h. 30 : Int.
Les sports ; 8 h. 37 ; Courses ; 8 h. 40:
Mus. ininterrompue ; 9 h. : Inf. Les
sports ; 11 h. 55 : Courses.
12 h. Inf.; 12 h. 10 Malloire; 12 h. 30 :
Inf. ; 12 h. 40 : Le bar des vedettes ;
13 h.' 15 : Mus. inint. ; 13 h. 55 : Inf.;
18 h. : Inf. Courses ; 18 h. 55 : Les
sports.
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21 h Une soirée au Caveau des Ou-
bliettes ; 21 h. 30 Concert de la Schola
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temps présent ; 22 h. 35 : Chez Agnèl
Capri.
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