Titre : Le Cri du peuple : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1901-10-20
Contributeur : Vallès, Jules (1832-1885). Directeur de publication
Contributeur : Allemane, Jean (1843-1935). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32752488q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 octobre 1901 20 octobre 1901
Description : 1901/10/20 (A18,N5). 1901/10/20 (A18,N5).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46813246
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-46
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2017
degré ? demande le chef policier..
— Il a même reçu le trente-troisième,
répond le garde-chiourme.
La société qui torture avec des raffine-
ments de cruauté l'homme qu'elle va
mettre à mort n'est-elle pas cent fois
plus coupable que celui qui, dans un
moment de passion généreuse pour ses
frères de misère, exécute un chef d'Etat,
auteur responsable, suivant lui, des iné-
galités sociales ?
Mais, dans la République américaine
comme dans la République française,
s'est conservé le vieux préjugé des Rois
d'une essence différente à celle des au-
tres humains. En Amérique, on peut
brûler vif un nègre sans ètre inquiété,
mais tuer un président de la République
mérite la torture et la mort. En France,
on peut pousser impunément au meurtre
des juifs, des protestants, des francs-
maçons et autres hérétiques, et l'Eglise
vous bénit ; mais s'élever en termes mer-
veilleux contre la venue d'un odieux
tyran sur notre territoire vaut à l'admi-
rable Laurent Tailhade, notre vaillant
ami, l'amende et la prison.
Vive la République bourgeoise !
MAURICE COSSIEN.
LE " CRI " ANATICLÉRICAL A LA PORTE, LES CHARTREUX
^ Les R. P. Chartreux, espèces de fabri-
^ cants de liqueurs fortes, méritent une
!;■ mention spéciale dans la comédie qui
L s'est jouée, ces temps-ci, à propos de
l'acceptation ou non de la loi sur les
I Associations par les ordres religieux, *
i: Tout d'abord, nous avions appris que
|| leur amour-propre, leur dig'nité, leurs
p. principes — et les services rendus par
F- eux au pays ! — leur interdisaient de
I s'abaisser à une demande d'autorisation.
! Ecœurés, dégoûtés, révoltés du manque
I total de reconnaissance des hommes et
1 des choses — ils pensaient, sans doute,
| les saints hommes, que les montagnes
i dauphinoises allaient s'écrouler à la
|- nouvelle de l'injure qui leur était faite
L — ils voulaient partir tout de suite,
lp émigrer sans plus tarder, quitter une
i. ingrate région et une patrie — si de
F,- pareils internationalistes ont une patrie
— plus ingrate encore...
1k Et déjà, les journaux religieux et
I bourgeois — c'est souvent tout comme
1- — nous mettaient au courant du démé-
I nagement précipité. La bibliothèque
i' était démontée, les volumes en route
I,; pour l'Espagne : 500 hectolitres de vieil
5 alcool allaient suivre le même chemin ;
les pères faisaient leur lessive, empa-
■; quetaient leurs frusques, n'attendaient
p plus pour partir que l'arrivée du train
; spécial qui devait les emmener sous des
cieux plus cléments.
P Déjà, nous nous nous réjouissions de
p cette bonne nouvelle ; nous voyions le
P Dauphiné débarrassé de cette engeance
•: et le magnifique établissement rendu à
p un meilleur usage...
( Et bien, tout cela, c'était du battag-e...
^ Les Chartreux, qui n'avaient mené tout
; ce beau tapage que pour se rendre in té-
ressants, n'ont jamais eu la moindre idée
■, d aller établir ailleurs leur distillerie.
Mais ils ont su habilement créer un mou-
vement d'opinion en leur faveur, dans le
ferme espoir que de cette façon leur au-
torisation d'existence légale ne soulève-
rait pas la moindre objection à la Cham-
bre.
Nous avons vu l'évèque de Grenoble
venir tout exprès plaider leur cause au-
près de Mr. Loubet — « leur voisin, qui
les connaît et qui les aime », a affirmé
l'évêque.
En outre, les grands journaux bour-
geois ont été abondamment abreuvés,
arrosés de liqueur ou de métal jaune,
comme on voudra, à seule fin de soule-
ver une sainte émotion dans le monde !
J bien pensant. Nous avons vu M. des i
j Houx, le délégué du pape au F aro, qua-
jf lifier de malheur publie pour la France i
I l'exode possible des Chartreux!... Mais i
i le bouquet, ça certainement été la cam- -
1 pagne menée dans le Dauphiné afin de
■ faire une douce violence aux saints mar- 1
1 tyrs et les décider à renoncer à un départ i
■ auquel ils n'avaient jamais songé. Des ]
■ pétitions se sont signées dans toute la £
I région, suppliant les Chartreux de res- j
R ter au milieu d'une population qui, sans (
|| eux, serait dans la misère la plus noire !
y (C'est à peu près comme si les cheveux t
g de Drumond-Barbapoux suppliaient leurs ?
locataires de ne point déménager ... ) \
■ Tous les hôteliers,cabaretiers,voituriers i
■ de l'Isère — qui s'imaginent, les pauvres
■ imbéciles, qu'ils vont perdre leur clien- c
tèle de touristes, comme si ceux-ci fai- s
saient l'excursion de la Chartreuse pour 1
le seul plaisir de contempler des moines c
qu'on n'aperçoit d'ailleurs pas — se sont
agités, démenés, ont tenu des réunions, 1
ont tout mis en l'air pour arracher aux
I Chartreux la terme promesse de s'incli- e
lier devant la loi et de demander l'auto- d
Irisation.
I r
Vous pensez bien que les frocards de
, Saint-Bruno n'ont pas résisté longtemps.
En présence de ce mouvement — aussi
spontané que sympathique — ils se sont
t inclinés, ils se sont soumis à la loi.
Que va faire maintenant la Chambre ?...
5 Nous pensons qu'il se trouvera au Palais-
L Bourbon assez d'orateurs anticléricaux
» pour l'éclairer et lui dicter sa conduite...
Ceux-ci ne manqueront pas de dire que
la Grande Chartreuse appartient à l'Etat
et qu'on pourrait en faire un autre usage
que d'abriter une quarantaine de pieux
idiots ou d'habiles industriels.
Nul sanatorium n'est situé dans des
conditions d'hygiène, de climat et de con-
fortable comme le couvent dauphinois.
Loin de toute usine, de toute aggloméra-
tion, il est bâti dans un cirque de mon
tagnes d'où les torrents descendent en
cascades mugissantes, entouré de pro-
fondes sapinières, de forêts étagées dont
les arbres centenaires semblent s'élever
jusqu'au ciel.
Ce magnifique établissement, propriété
nationale, répétons-le, pourrait devenir
le modèle des maisons de convalescence
et d'hospitalisation, où trouveraient
place des centaines d'enfants anémiques
ou tuberculeux.
Les instituteurs et institutrices ont
tenu des Congrès pour arriver à la fon-
dation d'un sanatorium destiné aux mem-
bres de l'enseignement primaire exté-
nués par le surmenage. Que ne deman-
dent-ils les locaux de la Chartreuse?...
Nous espérons qu'il se trouvera, à la
Chambre, une majorité républicaine et
socialiste pour exiger que l'Etat désaf-
fecte la Grande-Chartreuse et la remette
à la direction de l'Assistance publique.
JEAN YSCLE.
On lit dans la Petite République :
Une Lettre du Président Magnaud
Refus de candidature. — Une bonne leçon
Le comité radical socialiste du quartier
de la Folie-Méricourt, actuellement re-
présenté par le citoyen Allemane, ayant
offert à M. Mag'naud la candidature aux
prochaines élections législatives, le pré-
sident du tribunal de Château-Thierry a
refusé par la lettre suivante :
Messieurs,
Je suis extrêmement flatté de l'insistance
que plusieurs comités, ardemment républi-
cains, et notamment le vôtre, veulent bien
mettre à m'offrir une candidature à la dépu-
tation aux élections générales de 1902.
S'il en était besoin, je puiserais dans ces
démonstrations qui m'honorent et m'encou-
ragent grandement, une nouvelle force pour
continuer à mener énergiquement, avec la
quasi-unanimité de l'opinion publique en
France et à l'étranger, contre la quasi-una-
nimité de la magistrature, le bon combat
en faveur de la justice plus humaine, plus
équitable et mieux en harmonie avec les
idées d'amélioration et de solidarité sociales
dont la réalisation prochaine s'impose,
comme une réparation légitime , aux ci-
toyens que n'aveugle pas totalement l'esprit
de réaction.
Pour cette « Renaissance » de la justice, je
me crois plus utile sur mon siège.de magis-
trat que sur celui d'un député.
Les jugements sont des « actes » qui re-
muent el convainquent bien autrement le
peuple que les plus éloquentes périodes
d'un discours prononcé devant le Parlement.
Il y a entre eux, au point de vue des résul-
tats, toute la grande distance qui sépare la
théorie de la pratique
C'est pourquoi — peut-être au détriment
de ma situation matérielle et de mon avenir
professionnel, mais, à coup sûr, dans l'inté-
rêt même de la tâche que, presque seul dans
la magistrature, j'ai entreprise — je décline
une fois de plus l'offre particulièrement en-
viable que vous voulez bien me faire.
En tout état de cause, d'ailleurs, je ne con-
sentirais jamais à supplanter un républicain
d'avant-garde.
Veuillez agréer, etc.
Président MAGNAUD.
La dernière phrase de la réponse de M.
Magnaud est une bonne leçon pour le
comité radical socialiste de la Folie-Mé-
ricourt.
LA REPUBLIQUE DU PEUPLE
Prime à nos Lecteurs
Sous ce titre : LA RÉPUBLIQUE
DU PEUPLE, le citoyen Méliodon,
sculpteur, autour du groupe « La Nou-
velle page », expose dans nos bureaux
une œuvre d'un réel intérêt, tant au
point de vue artistique qu'au point de
vue républicain et socialiste.
Cet artiste de grand talent a su met-
tre en relief, dans cette œuvre vrai-
ment digne d'être appréciée par tous
les amoureux d'art, la puissance d'ima-
gination artistique dont est seul ca-
pable un militant sincère et convaincu
comme l'est Méliodon.
La devise : 0 Peuple 1 aie donc l'éner-
gie d'être toi-même pour et par tous tes
membres! et les attributs entourant cette
belle figure de la République le dé-
montrent suffisamment.
Aussi, nous ne doutons pas que
chaque militant soit désireux de pos-
séder chez lui un si beau travail,
lequel sort absolument de la banalité
courante.
Nous sommes heureux de pouvoir
le mettre à la disposition de nos amis.
Ce petit tableau, sculpté sur bronze,
est vendu dans nos bureaux au prix
de 5 francs (frais d'expédition en
plus).
LES INFERNALES
Hosannah !
Jéhovah ! Dieu puissant, Créateur de la terre,
Maçon de l'Univers, maître des Cieux, Seigneur,
Dieu qui fis la clarté, Dieu voilé de mystère,
Ma mère en te priant m'inspira ta frayeur...
Oh ! j'étais bien petit, alors, et la misère
N'avait point sur mon front imprimé son écrou ;—
Il me semble pourtant que c'est d'hier... Ma mère,
Me croyant endormi, se mettait à genou.1
Elle priait, la sainte, implorant ta clémence;
Et parmi le brouillard de mon premier sommeil
Je l'entendais pleurer, supplier... — Providence,
L'entendais-tu, dis-moi, de ton trône vermeil?...
Plus tard elle m'apprit à te prier moi-même ;
cc Donnez-nous aujourd'hui le pain quotidien ))...
Mais j'ai laissé bientôt l'hymne pour le blasphème,
Car tu ne voulais pas que je fusse chrétien !
Ce pain que j'implorais de ta toute puissance,
Père, tu le voulus travaillé par le fer ;
Mon sang et mes sueurs nourrirent ma vaillance...
Hélas ! je suis né peuple et je vis pour l'Enfer !
Hosannph ! g . ;r à toi, Dieu bon, père des justes !
Par toi sont nés les fruits, les arbres et les fleurs...
L'épi dore la terre, et sur les verts arbustes
Ton azur chaque jour égrenne ses doux pleurs...
Hosannah ! La foi règne, et la toute nature
E!ève ces heureux vers ton lointain séjour...
L'oiseau dit ta louange, et l'humide murmure
De l'onde qui se rit te chante, ô Dieu d'amour !
Car tu voulus un monde aux pieds de ta puissance,
Et d'un seul mot «Je veux » tu fis naître les airs...
Car la terre naquit de ton omnipotence,
Qu'un éclat de ta voix éveilla l'univers.
Car toute âme au néant par ton souffle ravie
Doit adorer ton souffle et chanter l'Hosannah...
Hosannah ! gloire à toi, Père de toute vie,
Roi du monde, Seigneur, éternel Jéhovah L.
...............
Seul^ de tous je te hais, seul de tous je blasphème !
De l'hymne universel je m'éloigne, étranger,
Car je suis le damné pour qui le malheur sème,
Et je n'ai point ma place au terrestre verger...
Je suis l'enfant maudit, égaré sur la route,
Le bâtard détesté qui cherche son auteur,
Qui pleure un sort fatal, que la misère encroûte,
Qui lutte pour la vie, et qui boit la douleur...
Et puisque, seul de tous, jour et nuit je soupire,
— Dieu qui te dis mon Père, et qu'on dit juste et
[bon —
Puisque seul je fus mis au ban de ton empire,
Puisque seul j'ai senti le poids de l'abandon ;
Puisqu'au sein de la joie il faut que la misère
Me torture et me saigne, et que sur un grabat
Je pourrisse, fumier du rich6,..,- ô mon bon Père !
Mon cœur m'a dévoilé que tu n'existais pas...
Hosannah ! chantez-le, vous, fils de la Fortune,
Ce Dieu qui vous donna la terre avec les cieux...
Votre cœur est si loin de la sotte importune
Qui bâtit vos palais et dore vos essieux !...
HENRY RÉBECQUY.
PROCÉDÉS SUGGESTIFS
Tous ceux de nos camarades qui ont
eu l'occasion de venir passer quelques
jours au milieu des populations robustes,
réfléchies et énergiques de l'Ain et du
J tira, ont remporté de ce court séjour une
impression d'apaisement réconfortant.
Ici, loin des discussions byzantines,
des querelles d'individualités, des rivali-
tés d'écoles, le Parti socialiste, sous 1 ins-
piration des ouvriers de la première
heure, restés sur la brèche en dépit des
menaces et des tentatives d'intimidation
a concentré ses efforts dans l'organisa-
tion du prolétariat en parti de classe sur
les terrains économiques et politiques.
Dans un an environ, en plein centre
de rayonnement, des Coopératives à base
communiste, une Maison du Peuple large,
spacieuse, imposante concentrera les di-
vers services d'alimentation de : la Fra-
ternelle, comprenant des locaux pour le
journal, pour le restaurant coopératif,
pour le Cercle du travail, des salles de
réunions et de conférences, et mème une
vaste salle de spectacle où auront lieu
des concerts et des représentations édu-
catives.1
Ce qu'il y a de particulièrement frap-
pant dans ce mouvement unifié, dont la
marche en avant vers la réalisation de
l'idéal communiste, suit un processus
immuable, c'est que nos amis de l'Ain et
du Jura n'abandonnent aucune parcelle
du programme nettement révolution-
naire.
Ils n'ont aucune illusion 'sur la valeur
du sophisme dangereux que tentent de
répandre parmi les masses ouvrières, les
défenseurs de l'évolutionnismelégalitaire.
L'observation au contraire, des événe-
ments de ces dernières années, du confu-
sionnisme qu'ils ont provoqué dans un
certain milieu, les a plus fermement que
jamais attachés à la conception révolu-
tionnaire.
Ils n'abdiquent aucune parcelle de leurs
revendications d'an tan, de celles qu'ils
formulèrent alors qu'ils appartenaient au
Parti ouvrier socialiste révolutionnaire
dont ils persistent à se réclamer haute-
ment.
C'est au point, qu'il n'est peut-être pas
un coin du pays socialiste où les propa-
gandistes, les défenseurs de l'idée de la
grève générale soient, sinon plus ar-
dents, au moins plus irréductibles.
Ainsi s'explique la haine féroce avec
laquelle tous les partis bourgeois, sans
distinction, depuis les plus modérés jus-
qu'aux plus avancés d'étiquette, traquent
les militants socialistes, inventent les
prétextes les moins justifiés, pour leur
susciter des difficultés de toute nature.
Le mot d'ordre, obéi actuellement par
les différentes fractions des prétendus
républicains, encouragés suvertement
par les pouvoirs publics et les fonction-
naires de l'administration c'est d'enrayer,
de décourager ou de ruiner l'organisa-
tion ouvrière et surtout ses journaux
sous une débauche de procès sans doute
ridicules, mais toujours coûteux.
Ce ne sont pas de.semblables procédés
qui suffiront, à coup sûr, à détourner de
leur action, chaque jour grandissante,
nos camarades socialistes de l'Ain et du
Jura. Leur vaillance révolutionnaire se-
rait tentée d'y trouver un stimulant, si
leurs énergies avaient besoin d'être te-
nues en éveil.
En résumant ainsi les constatations
qu'il m'a été donné de faire en compagnie
de nos amis Ponard, Donier, Marpaux,
Pennet, Meunier, Paillet, Nicod, tant
d'autres encore dont les noms sont sous
ma plume et que le défaut de place seul
m'empêche de citer, je n'ai eu qu'un but:
montrer que partout les partis bourgeois,
sont tous, sans exception, les ennemis
implacables du prolétariat organisé.
Il n'y a de pires sourds ou de pires
aveugles, que ceux qui ne veulent ni
voir, ni entendre.
Tant pis pour ceux-là-. Il n'y a pas de
place dans l'armée révolutionnaire pour
les infirmes volontaires.
A. WILLM.
COUPS D'ÉTRIVIÈRES
Qui l'eut cru, la feuille à Jaluzot qui
se met en frais pour défendre — ô com-
bien généreusement ! — le citoyen Albert
Lévy, notre ami et gérant. Non, mais
voyez-vous ce touchant tableau : Un so-
cialiste révolutionnaire, internationa-
liste et ... juif (!') défendu par... le Moni-
teur des patriotes ! Pourvu que Drumont,
ne se mêle pas d'en faire autant; c'est ça
qui ne serait pas rigolo, n'est-ce pas,
mon vieil Albert.
Voilà, en effet, une condamnation à
laquelle tu ne t'attendais pas : être dé-
fendu par de tels sires. Il te faut avoir
un peu de philosophie, mon pauvre ami,
car dans la vie on se doit attendre aux
pires catastrophes.
Le monstre rouge qui règne en Tur-
quie continue, disent les journaux, à
emprunter pour payer ses dettes, et à
faire assassiner les Arméniens, en leur
envoyant des troupes pour les protéger.
Jamais bonnes intentions ne furent ainsi
trahies. Il advint pareillement à l'ours
de la fable qui tua son maître en voùlant
le garder contre les taquineries d'une
mouche se posant sur sa joue. Pauvre
monstre rouge!
Un des trop rares préfets ayant tenté
de faire respecter la loi ordonnant la
laïcisation de nos écoles communales,
vient d éprouver un échec vis-à-vis d'un
Conseil municipal réactionnaire auquel
il avait cru devoir donner une lecon de
respect pour la pensée libre, en faisant
enlever un crucifix appendu à l'un des
murs de l'école. Or, par ordre de ce Con-
seil municipal, ledit crucifix vient de
réintégrer 'Son cinquième clou.
La descente et la montée du crucifix
ont eu lieu en plein jour, dans la com-
mune de... Nouic !
L'enthousiasme à l'ég'ard. d'es cong'ré-
ganistes fuyant la France continue et
nos voisins s'arrachent le peu de calotins
que nous avons invités à aller se loger
ailleurs. La Suisse tient quant à présent
le record de l'urbanité ; si l'exemple de-
vient pernicieux, les voyageurs sacrés
n'ont pas fini de voyager. Dame, les cu-
rés, les pasteurs et les rabbins tiennent à
garder leur clientèle et à ne pas la par-
tager avec les intrus; quant au grand
public masculin, il trouve qu'avec les
hommes de Dieu indigènes, il y a suffi-
samment de quoi confesser les femmes et
coiffer les maris.
Le nommé DIEU!
« Dieu existe, les merveilles de l'uni-
« vers en sont la preuve. Dieu a créé le
» monde et nous-mêmes. Tous les biens
« dont nous jouissons c'est à lui que nous
« les devons. Il a droit à toute notre re-
« connaissance. »
C'est dans un quartier foncièrement
républicain et anticlérical que, dans une
école laïque, rue Bréguet, le directeur
en personne a fait faire une dictée sur :
Dieu existe.
Des enfants de onze et douze aIis, ap-
partenant pour la plupart à dès familles
de libres-penseurs, protestèrent *ët rem-
placèrent Dieu par Ciel ! Le directeur qui
ne s attendait pas à cette protestation
tut obligé de changer son sujet.
Nous bataillons pour chasser Y Infâme
mais sous n importe quel habit il empoi-
sonne l'enfance. Comment obtenir que
nos jeunes hommes puissent être libres
quand, au début de la vie, ils ont eu pour
éducateurs des élèves des jésuites? Si-
gnaler ce fait est bien, arriver à purger
la société de cette maudite armée noire
serait mieux ; c'est là une besog'ne bien
difficile quand tout est contaminé, même
la plupart des instituteurs.
La famille, seule, doit obtenir que l'en-,
fance apprenne à aimer la science et à
combattre la superstition. Les enfants
recevant dans le foyer familial les no-
tions du bon sens et de la raison seront
fortifiés pour l'avenir.
Apprenons-leur à fuir le prêtre ou celui
qui s est affublé du costume laïque pour
les tromper. Disons-leur comme Diderot:
« Le prêtre, bon ou mauvais, est toujours
un sujet équivoque. »
Nous voulons espérer que le monsieur
qui préside à l'enseignement scolaire de
l'école communale du quartier de la Ro.
quette sera rappelé à l'ordre et invité à
avoir une conduite moins cléricale. Nous
ne pouvons pas espérer mieux parce que
la grande majorité des personnes qui
sont à la tête de l'enseignement sont aux
gages de la calotte.
Que chaque fois que des citoyens sau-
ront qu'un instituteur ou une institutrice
aura essayé de faire œuvre mauvaise,
ils en saisissent l'opinion ; c'est le seul
moyen de nous débarrasser de cette
lèpre.
CH. ALLEMANE.
La Politique des Travailleurs Municipaux
Décidément nous sommes forcés de
croire que quelques conseillers nationa-
listes ont conclu un pacte avec la bêtise.
Ces pauvres fous, les Auffray, Sauton
et Cie déclament, à tort et à travers, con-
tre les ouvriers municipaux, comme si
ces honnêtes travailleurs étaient des êtres
Li à part, comme s'ils personnifiaient tous
L- les péchés capitaux.
•t Mais, messieurs, est-ce que par hasard
s vous avez expliqué votre véritable pen-
1- sée, quand vous avez calomnié ces tra-
1- vailleurs, et vous imaginez vous que ces
i- citoyens ayant, comme vous, droit de
cité et de vote, vont se laisser insulter
a sans répondre ?
5, Sachez que notre politique ne consiste
pas à augmenter la misère, à affamer la
à population et à provoquer une insurrec-
- tion dont tirerait profit un duc d'Orléans.
r quelconque. Le rêve des travailleurs so-
., cialistes que nous sommes, c'est de créer,
s; de produire du travail utile à l'humanité,
d'occuper nos facultés physiques et in-
tellectuelles à autre chose qu'à la confec-
tion d'engins meurtriers.
Vous voulez, Messieurs, retirer aux ou-
\ vriers municipaux le pain qu'ils ga-
à nent ; vous essayez d'exploiter contre eux
r la jalousie de quelques travailleurs de
. l'industrie qui ne connaissent pas encore
i les dessous de vos manœuvres, mais parmi
3 les dix mille ouvriers des Services muni-
t cipaux, il y a assez de têtes intelligentes
î qui se chargeront de réduire à néant vos
i projets jésuitiques.
Vous viendrez nous empêcher de faire
de la politique aux prochaines élections/
nous empêcher d'éclairer les électeurs
' sur votre façon d'agir, de dévoiler vos
intrigues honteuses, et arracher votre
masque de faux républicains.
Malgré vous ils apprendront que, sous
- prétexte de faire des économies, vous en-
travez le commerce et l'industrie, vous
arrêtez la vie et le mouvement parisiens.
Ils apprendront, s'ils ne le savent déjà,
que le seul motif qui vous pousse c'est le
désir de jouir des avantages mirifiques
que vous font entrevoir les aspirants au
trône.
Ils seront enfin instruits sur notre sort,
ces électeurs aux yeux desquels vous fai-
tes si bien miroiter les modestes avanta-
ges que nous avons actuellement sur eux
et ils jugeront la valeur de vos argu-
ments.
Voyons, en admettant même que nous
soyons des hommes aussi heureux que
vous le proclamez, ne serait ce pas une
raison pour en augmenter le nombre au
lieu de le diminuer? Vous préférez, ô
amis de la classe ouvrière, nous ramener
à des salaires de famine.
Mais est ce bien nous qui gagnons
trop ? Ne serait-ce pas plutôt certains ou-
vriers de l'industrie qui ne gagnent pas
assez?
Assurément, et je vais vous le prouver,
Il y a assez longtemps qu'on nous rase
avec les explications idiotes, qu'on nous
dénonce la concurrence étrangère comme
un épouvantail, afin de nous faire croire
que les employeurs ne peuvent pas don-
ner les prix qu'on leur demande. Simple
moyen de garantir leurs gains contre ce
qu'ils appellent les exigences ouvrières,
Supposons que toute l'industrie pari-
sienne soit municipalisée, qu'arriverait-il ?
Eh ! mais, tout simplement ceci': C'est
que la richesse produite par les travail-
leurs parisiens, au lieu de servir à une
minorité de privilégiés, assurerait le
bien être général, ce qui serait plus ra-
tionnel que de chercher à plonger toute ..
la classe ouvrière dans le dénuement.
Il est vrai que les travailleurs seraient
privés du plaisir de voir la bande des pa-
rasites arpenter les Champs-Elysées au
— Il a même reçu le trente-troisième,
répond le garde-chiourme.
La société qui torture avec des raffine-
ments de cruauté l'homme qu'elle va
mettre à mort n'est-elle pas cent fois
plus coupable que celui qui, dans un
moment de passion généreuse pour ses
frères de misère, exécute un chef d'Etat,
auteur responsable, suivant lui, des iné-
galités sociales ?
Mais, dans la République américaine
comme dans la République française,
s'est conservé le vieux préjugé des Rois
d'une essence différente à celle des au-
tres humains. En Amérique, on peut
brûler vif un nègre sans ètre inquiété,
mais tuer un président de la République
mérite la torture et la mort. En France,
on peut pousser impunément au meurtre
des juifs, des protestants, des francs-
maçons et autres hérétiques, et l'Eglise
vous bénit ; mais s'élever en termes mer-
veilleux contre la venue d'un odieux
tyran sur notre territoire vaut à l'admi-
rable Laurent Tailhade, notre vaillant
ami, l'amende et la prison.
Vive la République bourgeoise !
MAURICE COSSIEN.
LE " CRI " ANATICLÉRICAL A LA PORTE, LES CHARTREUX
^ Les R. P. Chartreux, espèces de fabri-
^ cants de liqueurs fortes, méritent une
!;■ mention spéciale dans la comédie qui
L s'est jouée, ces temps-ci, à propos de
l'acceptation ou non de la loi sur les
I Associations par les ordres religieux, *
i: Tout d'abord, nous avions appris que
|| leur amour-propre, leur dig'nité, leurs
p. principes — et les services rendus par
F- eux au pays ! — leur interdisaient de
I s'abaisser à une demande d'autorisation.
! Ecœurés, dégoûtés, révoltés du manque
I total de reconnaissance des hommes et
1 des choses — ils pensaient, sans doute,
| les saints hommes, que les montagnes
i dauphinoises allaient s'écrouler à la
|- nouvelle de l'injure qui leur était faite
L — ils voulaient partir tout de suite,
lp émigrer sans plus tarder, quitter une
i. ingrate région et une patrie — si de
F,- pareils internationalistes ont une patrie
— plus ingrate encore...
1k Et déjà, les journaux religieux et
I bourgeois — c'est souvent tout comme
1- — nous mettaient au courant du démé-
I nagement précipité. La bibliothèque
i' était démontée, les volumes en route
I,; pour l'Espagne : 500 hectolitres de vieil
5 alcool allaient suivre le même chemin ;
les pères faisaient leur lessive, empa-
■; quetaient leurs frusques, n'attendaient
p plus pour partir que l'arrivée du train
; spécial qui devait les emmener sous des
cieux plus cléments.
P Déjà, nous nous nous réjouissions de
p cette bonne nouvelle ; nous voyions le
P Dauphiné débarrassé de cette engeance
•: et le magnifique établissement rendu à
p un meilleur usage...
( Et bien, tout cela, c'était du battag-e...
^ Les Chartreux, qui n'avaient mené tout
; ce beau tapage que pour se rendre in té-
ressants, n'ont jamais eu la moindre idée
■, d aller établir ailleurs leur distillerie.
Mais ils ont su habilement créer un mou-
vement d'opinion en leur faveur, dans le
ferme espoir que de cette façon leur au-
torisation d'existence légale ne soulève-
rait pas la moindre objection à la Cham-
bre.
Nous avons vu l'évèque de Grenoble
venir tout exprès plaider leur cause au-
près de Mr. Loubet — « leur voisin, qui
les connaît et qui les aime », a affirmé
l'évêque.
En outre, les grands journaux bour-
geois ont été abondamment abreuvés,
arrosés de liqueur ou de métal jaune,
comme on voudra, à seule fin de soule-
ver une sainte émotion dans le monde !
J bien pensant. Nous avons vu M. des i
j Houx, le délégué du pape au F aro, qua-
jf lifier de malheur publie pour la France i
I l'exode possible des Chartreux!... Mais i
i le bouquet, ça certainement été la cam- -
1 pagne menée dans le Dauphiné afin de
■ faire une douce violence aux saints mar- 1
1 tyrs et les décider à renoncer à un départ i
■ auquel ils n'avaient jamais songé. Des ]
■ pétitions se sont signées dans toute la £
I région, suppliant les Chartreux de res- j
R ter au milieu d'une population qui, sans (
|| eux, serait dans la misère la plus noire !
y (C'est à peu près comme si les cheveux t
g de Drumond-Barbapoux suppliaient leurs ?
locataires de ne point déménager ... ) \
■ Tous les hôteliers,cabaretiers,voituriers i
■ de l'Isère — qui s'imaginent, les pauvres
■ imbéciles, qu'ils vont perdre leur clien- c
tèle de touristes, comme si ceux-ci fai- s
saient l'excursion de la Chartreuse pour 1
le seul plaisir de contempler des moines c
qu'on n'aperçoit d'ailleurs pas — se sont
agités, démenés, ont tenu des réunions, 1
ont tout mis en l'air pour arracher aux
I Chartreux la terme promesse de s'incli- e
lier devant la loi et de demander l'auto- d
Irisation.
I r
Vous pensez bien que les frocards de
, Saint-Bruno n'ont pas résisté longtemps.
En présence de ce mouvement — aussi
spontané que sympathique — ils se sont
t inclinés, ils se sont soumis à la loi.
Que va faire maintenant la Chambre ?...
5 Nous pensons qu'il se trouvera au Palais-
L Bourbon assez d'orateurs anticléricaux
» pour l'éclairer et lui dicter sa conduite...
Ceux-ci ne manqueront pas de dire que
la Grande Chartreuse appartient à l'Etat
et qu'on pourrait en faire un autre usage
que d'abriter une quarantaine de pieux
idiots ou d'habiles industriels.
Nul sanatorium n'est situé dans des
conditions d'hygiène, de climat et de con-
fortable comme le couvent dauphinois.
Loin de toute usine, de toute aggloméra-
tion, il est bâti dans un cirque de mon
tagnes d'où les torrents descendent en
cascades mugissantes, entouré de pro-
fondes sapinières, de forêts étagées dont
les arbres centenaires semblent s'élever
jusqu'au ciel.
Ce magnifique établissement, propriété
nationale, répétons-le, pourrait devenir
le modèle des maisons de convalescence
et d'hospitalisation, où trouveraient
place des centaines d'enfants anémiques
ou tuberculeux.
Les instituteurs et institutrices ont
tenu des Congrès pour arriver à la fon-
dation d'un sanatorium destiné aux mem-
bres de l'enseignement primaire exté-
nués par le surmenage. Que ne deman-
dent-ils les locaux de la Chartreuse?...
Nous espérons qu'il se trouvera, à la
Chambre, une majorité républicaine et
socialiste pour exiger que l'Etat désaf-
fecte la Grande-Chartreuse et la remette
à la direction de l'Assistance publique.
JEAN YSCLE.
On lit dans la Petite République :
Une Lettre du Président Magnaud
Refus de candidature. — Une bonne leçon
Le comité radical socialiste du quartier
de la Folie-Méricourt, actuellement re-
présenté par le citoyen Allemane, ayant
offert à M. Mag'naud la candidature aux
prochaines élections législatives, le pré-
sident du tribunal de Château-Thierry a
refusé par la lettre suivante :
Messieurs,
Je suis extrêmement flatté de l'insistance
que plusieurs comités, ardemment républi-
cains, et notamment le vôtre, veulent bien
mettre à m'offrir une candidature à la dépu-
tation aux élections générales de 1902.
S'il en était besoin, je puiserais dans ces
démonstrations qui m'honorent et m'encou-
ragent grandement, une nouvelle force pour
continuer à mener énergiquement, avec la
quasi-unanimité de l'opinion publique en
France et à l'étranger, contre la quasi-una-
nimité de la magistrature, le bon combat
en faveur de la justice plus humaine, plus
équitable et mieux en harmonie avec les
idées d'amélioration et de solidarité sociales
dont la réalisation prochaine s'impose,
comme une réparation légitime , aux ci-
toyens que n'aveugle pas totalement l'esprit
de réaction.
Pour cette « Renaissance » de la justice, je
me crois plus utile sur mon siège.de magis-
trat que sur celui d'un député.
Les jugements sont des « actes » qui re-
muent el convainquent bien autrement le
peuple que les plus éloquentes périodes
d'un discours prononcé devant le Parlement.
Il y a entre eux, au point de vue des résul-
tats, toute la grande distance qui sépare la
théorie de la pratique
C'est pourquoi — peut-être au détriment
de ma situation matérielle et de mon avenir
professionnel, mais, à coup sûr, dans l'inté-
rêt même de la tâche que, presque seul dans
la magistrature, j'ai entreprise — je décline
une fois de plus l'offre particulièrement en-
viable que vous voulez bien me faire.
En tout état de cause, d'ailleurs, je ne con-
sentirais jamais à supplanter un républicain
d'avant-garde.
Veuillez agréer, etc.
Président MAGNAUD.
La dernière phrase de la réponse de M.
Magnaud est une bonne leçon pour le
comité radical socialiste de la Folie-Mé-
ricourt.
LA REPUBLIQUE DU PEUPLE
Prime à nos Lecteurs
Sous ce titre : LA RÉPUBLIQUE
DU PEUPLE, le citoyen Méliodon,
sculpteur, autour du groupe « La Nou-
velle page », expose dans nos bureaux
une œuvre d'un réel intérêt, tant au
point de vue artistique qu'au point de
vue républicain et socialiste.
Cet artiste de grand talent a su met-
tre en relief, dans cette œuvre vrai-
ment digne d'être appréciée par tous
les amoureux d'art, la puissance d'ima-
gination artistique dont est seul ca-
pable un militant sincère et convaincu
comme l'est Méliodon.
La devise : 0 Peuple 1 aie donc l'éner-
gie d'être toi-même pour et par tous tes
membres! et les attributs entourant cette
belle figure de la République le dé-
montrent suffisamment.
Aussi, nous ne doutons pas que
chaque militant soit désireux de pos-
séder chez lui un si beau travail,
lequel sort absolument de la banalité
courante.
Nous sommes heureux de pouvoir
le mettre à la disposition de nos amis.
Ce petit tableau, sculpté sur bronze,
est vendu dans nos bureaux au prix
de 5 francs (frais d'expédition en
plus).
LES INFERNALES
Hosannah !
Jéhovah ! Dieu puissant, Créateur de la terre,
Maçon de l'Univers, maître des Cieux, Seigneur,
Dieu qui fis la clarté, Dieu voilé de mystère,
Ma mère en te priant m'inspira ta frayeur...
Oh ! j'étais bien petit, alors, et la misère
N'avait point sur mon front imprimé son écrou ;—
Il me semble pourtant que c'est d'hier... Ma mère,
Me croyant endormi, se mettait à genou.1
Elle priait, la sainte, implorant ta clémence;
Et parmi le brouillard de mon premier sommeil
Je l'entendais pleurer, supplier... — Providence,
L'entendais-tu, dis-moi, de ton trône vermeil?...
Plus tard elle m'apprit à te prier moi-même ;
cc Donnez-nous aujourd'hui le pain quotidien ))...
Mais j'ai laissé bientôt l'hymne pour le blasphème,
Car tu ne voulais pas que je fusse chrétien !
Ce pain que j'implorais de ta toute puissance,
Père, tu le voulus travaillé par le fer ;
Mon sang et mes sueurs nourrirent ma vaillance...
Hélas ! je suis né peuple et je vis pour l'Enfer !
Hosannph ! g . ;r à toi, Dieu bon, père des justes !
Par toi sont nés les fruits, les arbres et les fleurs...
L'épi dore la terre, et sur les verts arbustes
Ton azur chaque jour égrenne ses doux pleurs...
Hosannah ! La foi règne, et la toute nature
E!ève ces heureux vers ton lointain séjour...
L'oiseau dit ta louange, et l'humide murmure
De l'onde qui se rit te chante, ô Dieu d'amour !
Car tu voulus un monde aux pieds de ta puissance,
Et d'un seul mot «Je veux » tu fis naître les airs...
Car la terre naquit de ton omnipotence,
Qu'un éclat de ta voix éveilla l'univers.
Car toute âme au néant par ton souffle ravie
Doit adorer ton souffle et chanter l'Hosannah...
Hosannah ! gloire à toi, Père de toute vie,
Roi du monde, Seigneur, éternel Jéhovah L.
...............
Seul^ de tous je te hais, seul de tous je blasphème !
De l'hymne universel je m'éloigne, étranger,
Car je suis le damné pour qui le malheur sème,
Et je n'ai point ma place au terrestre verger...
Je suis l'enfant maudit, égaré sur la route,
Le bâtard détesté qui cherche son auteur,
Qui pleure un sort fatal, que la misère encroûte,
Qui lutte pour la vie, et qui boit la douleur...
Et puisque, seul de tous, jour et nuit je soupire,
— Dieu qui te dis mon Père, et qu'on dit juste et
[bon —
Puisque seul je fus mis au ban de ton empire,
Puisque seul j'ai senti le poids de l'abandon ;
Puisqu'au sein de la joie il faut que la misère
Me torture et me saigne, et que sur un grabat
Je pourrisse, fumier du rich6,..,- ô mon bon Père !
Mon cœur m'a dévoilé que tu n'existais pas...
Hosannah ! chantez-le, vous, fils de la Fortune,
Ce Dieu qui vous donna la terre avec les cieux...
Votre cœur est si loin de la sotte importune
Qui bâtit vos palais et dore vos essieux !...
HENRY RÉBECQUY.
PROCÉDÉS SUGGESTIFS
Tous ceux de nos camarades qui ont
eu l'occasion de venir passer quelques
jours au milieu des populations robustes,
réfléchies et énergiques de l'Ain et du
J tira, ont remporté de ce court séjour une
impression d'apaisement réconfortant.
Ici, loin des discussions byzantines,
des querelles d'individualités, des rivali-
tés d'écoles, le Parti socialiste, sous 1 ins-
piration des ouvriers de la première
heure, restés sur la brèche en dépit des
menaces et des tentatives d'intimidation
a concentré ses efforts dans l'organisa-
tion du prolétariat en parti de classe sur
les terrains économiques et politiques.
Dans un an environ, en plein centre
de rayonnement, des Coopératives à base
communiste, une Maison du Peuple large,
spacieuse, imposante concentrera les di-
vers services d'alimentation de : la Fra-
ternelle, comprenant des locaux pour le
journal, pour le restaurant coopératif,
pour le Cercle du travail, des salles de
réunions et de conférences, et mème une
vaste salle de spectacle où auront lieu
des concerts et des représentations édu-
catives.1
Ce qu'il y a de particulièrement frap-
pant dans ce mouvement unifié, dont la
marche en avant vers la réalisation de
l'idéal communiste, suit un processus
immuable, c'est que nos amis de l'Ain et
du Jura n'abandonnent aucune parcelle
du programme nettement révolution-
naire.
Ils n'ont aucune illusion 'sur la valeur
du sophisme dangereux que tentent de
répandre parmi les masses ouvrières, les
défenseurs de l'évolutionnismelégalitaire.
L'observation au contraire, des événe-
ments de ces dernières années, du confu-
sionnisme qu'ils ont provoqué dans un
certain milieu, les a plus fermement que
jamais attachés à la conception révolu-
tionnaire.
Ils n'abdiquent aucune parcelle de leurs
revendications d'an tan, de celles qu'ils
formulèrent alors qu'ils appartenaient au
Parti ouvrier socialiste révolutionnaire
dont ils persistent à se réclamer haute-
ment.
C'est au point, qu'il n'est peut-être pas
un coin du pays socialiste où les propa-
gandistes, les défenseurs de l'idée de la
grève générale soient, sinon plus ar-
dents, au moins plus irréductibles.
Ainsi s'explique la haine féroce avec
laquelle tous les partis bourgeois, sans
distinction, depuis les plus modérés jus-
qu'aux plus avancés d'étiquette, traquent
les militants socialistes, inventent les
prétextes les moins justifiés, pour leur
susciter des difficultés de toute nature.
Le mot d'ordre, obéi actuellement par
les différentes fractions des prétendus
républicains, encouragés suvertement
par les pouvoirs publics et les fonction-
naires de l'administration c'est d'enrayer,
de décourager ou de ruiner l'organisa-
tion ouvrière et surtout ses journaux
sous une débauche de procès sans doute
ridicules, mais toujours coûteux.
Ce ne sont pas de.semblables procédés
qui suffiront, à coup sûr, à détourner de
leur action, chaque jour grandissante,
nos camarades socialistes de l'Ain et du
Jura. Leur vaillance révolutionnaire se-
rait tentée d'y trouver un stimulant, si
leurs énergies avaient besoin d'être te-
nues en éveil.
En résumant ainsi les constatations
qu'il m'a été donné de faire en compagnie
de nos amis Ponard, Donier, Marpaux,
Pennet, Meunier, Paillet, Nicod, tant
d'autres encore dont les noms sont sous
ma plume et que le défaut de place seul
m'empêche de citer, je n'ai eu qu'un but:
montrer que partout les partis bourgeois,
sont tous, sans exception, les ennemis
implacables du prolétariat organisé.
Il n'y a de pires sourds ou de pires
aveugles, que ceux qui ne veulent ni
voir, ni entendre.
Tant pis pour ceux-là-. Il n'y a pas de
place dans l'armée révolutionnaire pour
les infirmes volontaires.
A. WILLM.
COUPS D'ÉTRIVIÈRES
Qui l'eut cru, la feuille à Jaluzot qui
se met en frais pour défendre — ô com-
bien généreusement ! — le citoyen Albert
Lévy, notre ami et gérant. Non, mais
voyez-vous ce touchant tableau : Un so-
cialiste révolutionnaire, internationa-
liste et ... juif (!') défendu par... le Moni-
teur des patriotes ! Pourvu que Drumont,
ne se mêle pas d'en faire autant; c'est ça
qui ne serait pas rigolo, n'est-ce pas,
mon vieil Albert.
Voilà, en effet, une condamnation à
laquelle tu ne t'attendais pas : être dé-
fendu par de tels sires. Il te faut avoir
un peu de philosophie, mon pauvre ami,
car dans la vie on se doit attendre aux
pires catastrophes.
Le monstre rouge qui règne en Tur-
quie continue, disent les journaux, à
emprunter pour payer ses dettes, et à
faire assassiner les Arméniens, en leur
envoyant des troupes pour les protéger.
Jamais bonnes intentions ne furent ainsi
trahies. Il advint pareillement à l'ours
de la fable qui tua son maître en voùlant
le garder contre les taquineries d'une
mouche se posant sur sa joue. Pauvre
monstre rouge!
Un des trop rares préfets ayant tenté
de faire respecter la loi ordonnant la
laïcisation de nos écoles communales,
vient d éprouver un échec vis-à-vis d'un
Conseil municipal réactionnaire auquel
il avait cru devoir donner une lecon de
respect pour la pensée libre, en faisant
enlever un crucifix appendu à l'un des
murs de l'école. Or, par ordre de ce Con-
seil municipal, ledit crucifix vient de
réintégrer 'Son cinquième clou.
La descente et la montée du crucifix
ont eu lieu en plein jour, dans la com-
mune de... Nouic !
L'enthousiasme à l'ég'ard. d'es cong'ré-
ganistes fuyant la France continue et
nos voisins s'arrachent le peu de calotins
que nous avons invités à aller se loger
ailleurs. La Suisse tient quant à présent
le record de l'urbanité ; si l'exemple de-
vient pernicieux, les voyageurs sacrés
n'ont pas fini de voyager. Dame, les cu-
rés, les pasteurs et les rabbins tiennent à
garder leur clientèle et à ne pas la par-
tager avec les intrus; quant au grand
public masculin, il trouve qu'avec les
hommes de Dieu indigènes, il y a suffi-
samment de quoi confesser les femmes et
coiffer les maris.
Le nommé DIEU!
« Dieu existe, les merveilles de l'uni-
« vers en sont la preuve. Dieu a créé le
» monde et nous-mêmes. Tous les biens
« dont nous jouissons c'est à lui que nous
« les devons. Il a droit à toute notre re-
« connaissance. »
C'est dans un quartier foncièrement
républicain et anticlérical que, dans une
école laïque, rue Bréguet, le directeur
en personne a fait faire une dictée sur :
Dieu existe.
Des enfants de onze et douze aIis, ap-
partenant pour la plupart à dès familles
de libres-penseurs, protestèrent *ët rem-
placèrent Dieu par Ciel ! Le directeur qui
ne s attendait pas à cette protestation
tut obligé de changer son sujet.
Nous bataillons pour chasser Y Infâme
mais sous n importe quel habit il empoi-
sonne l'enfance. Comment obtenir que
nos jeunes hommes puissent être libres
quand, au début de la vie, ils ont eu pour
éducateurs des élèves des jésuites? Si-
gnaler ce fait est bien, arriver à purger
la société de cette maudite armée noire
serait mieux ; c'est là une besog'ne bien
difficile quand tout est contaminé, même
la plupart des instituteurs.
La famille, seule, doit obtenir que l'en-,
fance apprenne à aimer la science et à
combattre la superstition. Les enfants
recevant dans le foyer familial les no-
tions du bon sens et de la raison seront
fortifiés pour l'avenir.
Apprenons-leur à fuir le prêtre ou celui
qui s est affublé du costume laïque pour
les tromper. Disons-leur comme Diderot:
« Le prêtre, bon ou mauvais, est toujours
un sujet équivoque. »
Nous voulons espérer que le monsieur
qui préside à l'enseignement scolaire de
l'école communale du quartier de la Ro.
quette sera rappelé à l'ordre et invité à
avoir une conduite moins cléricale. Nous
ne pouvons pas espérer mieux parce que
la grande majorité des personnes qui
sont à la tête de l'enseignement sont aux
gages de la calotte.
Que chaque fois que des citoyens sau-
ront qu'un instituteur ou une institutrice
aura essayé de faire œuvre mauvaise,
ils en saisissent l'opinion ; c'est le seul
moyen de nous débarrasser de cette
lèpre.
CH. ALLEMANE.
La Politique des Travailleurs Municipaux
Décidément nous sommes forcés de
croire que quelques conseillers nationa-
listes ont conclu un pacte avec la bêtise.
Ces pauvres fous, les Auffray, Sauton
et Cie déclament, à tort et à travers, con-
tre les ouvriers municipaux, comme si
ces honnêtes travailleurs étaient des êtres
Li à part, comme s'ils personnifiaient tous
L- les péchés capitaux.
•t Mais, messieurs, est-ce que par hasard
s vous avez expliqué votre véritable pen-
1- sée, quand vous avez calomnié ces tra-
1- vailleurs, et vous imaginez vous que ces
i- citoyens ayant, comme vous, droit de
cité et de vote, vont se laisser insulter
a sans répondre ?
5, Sachez que notre politique ne consiste
pas à augmenter la misère, à affamer la
à population et à provoquer une insurrec-
- tion dont tirerait profit un duc d'Orléans.
r quelconque. Le rêve des travailleurs so-
., cialistes que nous sommes, c'est de créer,
s; de produire du travail utile à l'humanité,
d'occuper nos facultés physiques et in-
tellectuelles à autre chose qu'à la confec-
tion d'engins meurtriers.
Vous voulez, Messieurs, retirer aux ou-
\ vriers municipaux le pain qu'ils ga-
à nent ; vous essayez d'exploiter contre eux
r la jalousie de quelques travailleurs de
. l'industrie qui ne connaissent pas encore
i les dessous de vos manœuvres, mais parmi
3 les dix mille ouvriers des Services muni-
t cipaux, il y a assez de têtes intelligentes
î qui se chargeront de réduire à néant vos
i projets jésuitiques.
Vous viendrez nous empêcher de faire
de la politique aux prochaines élections/
nous empêcher d'éclairer les électeurs
' sur votre façon d'agir, de dévoiler vos
intrigues honteuses, et arracher votre
masque de faux républicains.
Malgré vous ils apprendront que, sous
- prétexte de faire des économies, vous en-
travez le commerce et l'industrie, vous
arrêtez la vie et le mouvement parisiens.
Ils apprendront, s'ils ne le savent déjà,
que le seul motif qui vous pousse c'est le
désir de jouir des avantages mirifiques
que vous font entrevoir les aspirants au
trône.
Ils seront enfin instruits sur notre sort,
ces électeurs aux yeux desquels vous fai-
tes si bien miroiter les modestes avanta-
ges que nous avons actuellement sur eux
et ils jugeront la valeur de vos argu-
ments.
Voyons, en admettant même que nous
soyons des hommes aussi heureux que
vous le proclamez, ne serait ce pas une
raison pour en augmenter le nombre au
lieu de le diminuer? Vous préférez, ô
amis de la classe ouvrière, nous ramener
à des salaires de famine.
Mais est ce bien nous qui gagnons
trop ? Ne serait-ce pas plutôt certains ou-
vriers de l'industrie qui ne gagnent pas
assez?
Assurément, et je vais vous le prouver,
Il y a assez longtemps qu'on nous rase
avec les explications idiotes, qu'on nous
dénonce la concurrence étrangère comme
un épouvantail, afin de nous faire croire
que les employeurs ne peuvent pas don-
ner les prix qu'on leur demande. Simple
moyen de garantir leurs gains contre ce
qu'ils appellent les exigences ouvrières,
Supposons que toute l'industrie pari-
sienne soit municipalisée, qu'arriverait-il ?
Eh ! mais, tout simplement ceci': C'est
que la richesse produite par les travail-
leurs parisiens, au lieu de servir à une
minorité de privilégiés, assurerait le
bien être général, ce qui serait plus ra-
tionnel que de chercher à plonger toute ..
la classe ouvrière dans le dénuement.
Il est vrai que les travailleurs seraient
privés du plaisir de voir la bande des pa-
rasites arpenter les Champs-Elysées au
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