Titre : Le Pays : journal des volontés de la France
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-11-05
Contributeur : Alletz, Édouard (1798-1850). Directeur de publication
Contributeur : La Guéronnière, Arthur de (1816-1875). Directeur de publication
Contributeur : Granier de Cassagnac, Adolphe (1806-1880). Directeur de publication
Contributeur : Cassagnac, Paul de (1842-1904). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328343740
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 novembre 1903 05 novembre 1903
Description : 1903/11/05 (A55,N0). 1903/11/05 (A55,N0).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4680220w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-180
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/07/2017
LE PAYS
Journal Politique Quotidien
^ ~ ■* .. .. ■?.
CINQ UAyrrE-CÏNQUIEME ANNEE
JEUDI S NOVEMBRE 1903
gpreefisœ &l Administrât*^
Rue moiitmû,?,tre % i52
ANNONCES
liez n. Lafrange, Cerf et CIe
09 PLACE DE LA BOURSE, 3
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BULLETIN
Qui dit l'un dit-il implicitement l'au-
tre ? Il ne faut point aller jusqu'à cette
interprétation; car rien ne serait plus
attristant que la faillite de l'idéal et l'i-
nanité du sentiment généreux.
Mais, en l'état actuel du monde, il ne
faudrait pas croire que les groupements
'' entre nations puissent être autre chose
que des groupements d'intérêts maté-
riels et qu'il n'y aurait aucun danger a
sacrin.cr les forces militaires respectives
de chacun sur l'autel de la fraternité
universelle.
La belle vision de Hugo :
0 République umverseUe,
Tu n'es encor qu'une étinccHe'
Demain, lu seras le Soleil.
W&j. * r\- -
ne saurait évoquer qu un « demain »
très éloigné. Avant le poète, un grand
roi n'avn i [-il pas conçu le .même rêve et
n'est-ce pas pour l'avoir quelque peu
Traduit dans sa politique que le Béarnais
éveilla les susceptibilités ombrageuses
de Rome et que s'arma contre lui le
bras d'une fanatique ?
Je ne sais si le mot « république » en-
trait dans le concept de Henri IV, mais
assurément il souhaita de réunir dans
une fédération pacifique les peuples de
l'Europe las de s'entredéchirer pour des
lambeaux de territoires et la satisfaction
de potentats à qui ne coûtait rien le
sang de leurs sujets.
Trois siècles bientôt se sont técon-
lés depuis l'avènement du roi cle Na-
varre au trône de France et tous les rè-
gnes de ses descendants, tous les es-
sais de régimes qu'a connus notre pays
n'ont été qu'une succession de. conflits
avec des voisins jaloux, de chocs et de
mêlées où nous aurions infailliblement
succombé sans la vaillance de nos trou-
pes et l'amour profond dr. la patrie qui
les soutenait dans les combats.
Le rêve de Henri IV se trouvait donc
. reculé et bien que celui qui le fonna en
eût. acheté le droit par son courage, vi-
vant jusqu'à nos jours, il se fut rendu
compte de la presque impossibilité Cie
sa réalisation par les hostilités que ren-
contrèrent la Révolution et Bonaparte!
parmi ces étrangers à qui nos armées
apportaient un esprit de progrès social
et d'émancipation.
Depuis, nous les avons vus conqué-
rant, eux aussi, des droits qui modi-
fiaient le vieil édifice monarchique, et
.même, certains d'entre eux, contents de
ces a.méjiorations se sont. épargnés sa-
gement bien des secousses, mais l'er-
'reur serait immense de supposer qu'ils
sont disposés à marquer le pas derrière
nos unlv-er solistes et à préparer icp.
« Etats-Unis » d'Europes qui hantent le
cerveau de certains précurseurs.
Désirer la paix, par nécessité com-
merciale, soit. Mais en l'asseyant .sur
de solides garanties. Telles sont. leurs
vues qui ne vont certainement pas jus-
qu'au cosmopolitisme et à la fusion des
races, pour la raison qu'ils sont glo-
,rieux de la leur et entrevoient pour elle
-— comme quiconque pour la sienne —
de lumineuses destinées.
Les récentes visites à Paris d'Edouard
VII et de Victor-Emmanuel III n'ont pas
•manqué de réveiller l'humanit.arisme de
quelques hommes aux nobles inten-
tions. Certes, ces deux voyages de sou-
verains intelligents peuvent être féconds )
en résultats sous le rapport des solu-
tions a intervenir dans les problèmes
diplomatiques: Mais sachons n'aller
point. au-delà des contingences immédia-
tes et ne tirons pas de faits apprécia-
bles en soi, mais dont la portée se li-
mite, des déductions qui nous feraient
choir dans l'utopie.
Avec une autre nation, l'Allemagne,
il a été question récemment, — dans les
colonnes de journaux, mais point dans
les chancelleries — d'une tentative d'em-
brassade, et des naïfs en conclurent que
le traité de Francfort. pourrait. bien en
subir une modification qui effacerait
toute trace de l'année terrible. Les Ger-
mains étaient, animés des meilleures in-
tentions pour nous et la diffusion du so-
cialisme ne ferait qu'aider à la restitu-
tion de nos provinces. Cela était trop
beau pour ne pas appeler un contrôle.
Or, le contrôle est venu d'un écrivain
du Temps, qui, parcourant l'empire de
Guillaume, a fixé ses investigations sur
la mentalité germanique en Saxe, dans
le « royaume rouge » où le triomphe du
socialisme le plus avancé permettait. de
croire à un relâchement de la méfiance
envers notre pays et à une propension
des masses pour la mesure qui ferait
rentrer l'Alsace-Lorraine dans notre do-
maine territorial.
Eh bien, après avoir lu les apprécia-
tions, après enquête minutieuse, de M.
Marcel Henrifred, il ne reste plus qu'à
déchanter, et vraiment, plus que j?
mais, l'opinion de M. Jaurès sur la Tri-
pi iee : « Contre-poids nécessaire pour
mater notre chauvinisme » paraît dic-
tée par une méconnaissance complète
du, fréril qui nous menace.
« Jamais, d'ici longtemps, écrit M.
Marcel HenriÏrecI, on ne fera eroire à la
classe moyenne -ou pauvre, c'est-à-dire
à la masse que les. Français sont paci-
fiques. Et sur ce point, ce ne sont pas
les classes les plus élevées qui se char-
geront de modifier le sentiment du peu-
ple ; elles ont trop à gagner à prolon-
ger le malentendu.
« A leurs yeux, la France est toujours
la nation militaire, conquérante, et que
retient seule aujourd'hui la crainte de
1' « invincible armée allemande ».
— « Du congrès international de paix,
comme de toutes les autres expériences
précédentes, il ressort nettement, pour
nous autres Allemands, que, parmi les
promoteurs du mouvement (l,d'uel il 11
a des éléments mêlés, et notamment
ceux qui n'ont pas d'autre but que d'ai-
der, sous le masque de tendances paci-
fiques, le plan des chauvins français,
qui veulent nous obliger à leur rendre
VAlsace el la Lorraine. »
« Cette phrase, un peu lourde, extraite
des Dresdner Nachricliten, peut être
considérée comme le sommaire des thè-
mes développés en ces derniers jours.
Avec chacun de mes interlocuteurs, je
constate encore que le traité de Franc-
lort est comme-la pierre angulaire, la
base de l'unité nationale. L'idée que ce
traité pourrait être un jour déchiré les
hante ; c'est véritablement chez quel-
Cfues-u ns une idée fixe.
« Cette préoccupation s'est, d'ailleurs,
traduite à l'ouverture du congrès de
Rouen, par la question préalable posée
par les délégués allemands. La réponse
de leurs collègues français, qui ont dé-
claré ne pas pouvoir accepter le traité de
Francfort, vent de faire ici le tour de
la presse ; elle a été reproduite plusieurs
jours de suite, -en gros caractères, let i
accompagnée de commentaires qui ne j
permettent pas cle, douter des sentiments
ombrageux et a nU-pacifiques de nos voi- I
sins.
« Sans doute, pour le voyageur qui
parcourt rapidement l'Allemagne en ar-
tiste ou en touriste, le chauvinisme que
je signale aujourd'hui ne se manifeste
pas. L'Allemand est plutôt poli, aima-
ble, empressé envers l'étranger, il ré-
serve même parfois une pointe de bien-
veillance spéciale pour le Français; mais
c'est chez lui qu'il faut. le voir, dans
son intérieur, ou vers le tard à la bras-
serie, ce qui est tout comme.
« LÜ, ce n'est pas seulement le bout
de l'oreille, mais l'oreille entièpe, qui
passe ; et il est alors facile de se con-
vaincre que, sur le sujet qui nous di-
vise, il n'y a pas actuellement de COll-
versation possible.
« Dussions-nous, dans un sentiment
d'humanité, consentir à des sacrifices,
l'Allemand n'en consentira aucun, à
moins qu'on ne l'y oblige. Et, sur ce
point, la diplomatie internationale aura
fort à faire. »
' Et maintenant, -en associant jobardise
a humanitarisme pour les gens qui, vo-
lontiers nous priveraient de la sauve-
garde qu'est pour nous notre armée et
qui parlent à ces rivaux en qui l'ennemi
persiste, avec l'orgueil de sa victoire,
un langage qu'ils ne comprennent pas,
nous pensons être dans là vérité, celle
qui, peut-être, nous prémunira contre
les sottises d'une politique de poésie,
alors qu'un immense litige nous impo-
se, dans la stricte politesse, la politique
de l'arme au bras
ECHOS
Nous regrettons qu'on n'ait pas don-
né tl la Ville de Paris, l'occasion de sa-
luer le comte Lamsdorff.
Il eut été convenable de permettre à
la capitale de témoigner sa sympathie à
notre Mêle alliée russe au lendemain
des fêtes franco-italiennes et frÇlnco-an-
glaises.
Nous ne devons, en effet, pas oublier
que l'alliance franco-russe est la garan-
tie suprême de notre indépendance et
de notre autorité morale.
Le jour où les deux formidables puis-
sances militaires de l'Allemagne et de
la Russie s'allieraient, ce ns serait ni
les amabilités des Anglais ni les cajole-
ries des Italiens qui nous éviteraient le
redoutable péril auquel nous serions
exposés.
Qu'on songe un peu à cela de temps
en temps. En attendant, soyons bons
camarades avec tout le monde, mais
restons fidèles, à notre sincère amie
russe. 'Vive la Russie !
Le public parisien, mondain et artis-
tique, n'apprendra, pas sans plaisir l'ou-
verture qui ll. lieu aujourd'hui aux gale-
ries des artistes modernes, 19. rue de
Caurnartin, de. l'Exposition de Cyrille
Besset, mort récemment. C'est une vi-
sion toute nouvelle de la Provonee. des
côtes que nous apporte le jeune. et re-
gretté peintre. Ce sont les aspects de
douceur chantante et de une souplesse
émue. C'est la mer dolente et ensom-
meillée sous Ir" ciel qui envahit tout, ce
sont les routes claires entre les versants
effleurés d'air pur et ce sont les torrents
bavards au pied des lointains villages
des Alpes. Enfui on y retrouvera aussi.
des « mas » et des cours, l'adorable mi-
sère des toits fleuris dans le soleil, sous
le ciel profond et comme flammé par
les brises mistraliennes, toute une na-
ture vibrante, large et saine, enfin que
l'on pourra admirer jusqu'au 17 novem-
bre inclus, et qui consacrera définitive-
ment le nom de ce jeune et talentueux
disparu qu'est Cyrille Besset.
Latterrissage du Djinn a été exécuté
le 31 octobre a huit heures du matin, au
Valdahon, arrondissement -de Baume-
les-Dames (Doubs). MM. de la Vaulx et
de CasH Il on ont eu à lutter pendant tou-
te la nuit contre la pluie et la neige.
Petit carnet des nouvelles officielles :
M. Vallé, ministre de la justice a quit-
té Paris se rendant à Dormans (Marne),
M. Edgar Combes, secrétaire général du
•ministère de l'intérieur a imité cet
exemple et à son tour, il -est parti pour
la Charente-Inférieure où il représen-
tera le président du Conseil aux obsè-
ques de M. Gabriel Denis, député de ce
département dont M. Emile Combes est,
on le sait, sénateur. Les obsèques de M.
Gabriel Donis ont eu lieu hier à Sablon-
ceau, près de Saintes. Pour clôturer la
liste des départs, ajoutons que M. Pi-
chon, résident général de France, en
Tunisie s'est embarqué-hier à Marseille
pour rejoindre son poste. Notons en-
core sur ce petit carnet des nouvelles
officielles, l'arrivée prochaine — cette
semaine — du roi de Grèce. Visite en
incognito. Et terminons en disant que
xM. Trouillol, ministre du commerce,
présidera ce -soir à l'hôtel Continental,
le banquet annuel de l'}\ssociaITon des
Anciens élèves de l'école centrale des
arts et manufactures et que ce matin
même le conseil des minislres se réu-
nira à l'Elys'ée sous la présidence de M.
Loubet. ,
On prête aux grands impressarii, j'ai
nommé les prestigieux Isola, l'intention
d'acheter dans un temps plus ou moins
long un nouveau music-hall qui, disent
les uns, fait de brillantes recettes, joint
à peine les deux bouts, disent les autres.
Le bruit a couru également que ne vou-
lant pas se confiner dans les. affaires
théâtrales, ils rêvaient de ressusciter un
journal demi-mondain qui fit florès au-
trefois et qu'ils auraient fait aux pro-
priétaires actuels des propositions d'af-
fermage. Les pourparlers n'ont pas
abouti, on les reprendra un peu plus
tard. Pour se refaire un peu on a dimi-
nué les appointements des rédacteurs
et la pige n'est plus qu'à un sou pour
les faits divers, et quinze centimes pour
les échos. Les rédacteurs voudraient
voir réussir la combinaison Isola's.
C'est à Cannés que se rendra prochai-
nement M. Ri bot, le vaillant, député du
Pas-de-Calais, accompagné de Mme Ri-
bot. On sait que la santé de M. Ribot
est toujours chancelante, mais espé-
rons que le climat de celte délicieuse
partie de la France ne contribuera pas
peu à assurer bientôt le complet L'éta-
blissement de l'honorable député.
Nous apprenons la mort de :
Mme de Hambourg, née de Commin-
ges, décédée dans sa quarantième 'an-
née ;
M. Ernest-Léon Desconvinck, indus-
triel à Tourcoing. Ses obsèques seront
célébrées aujourd'hui en l'église Notre-
Dame de cette ville.
- •>- d.
Entre chasseurs :
— Hier, mon cher ami, j'ai d'un seul coup
foudroyé sept lapins.
— Ah! parfaitement! des lapins... de ga-
rgnne ! ^ ^
Les onobs. Deux fauteuils d'orchestre à
un cr Jlccrt de musicfue classique.
— Chopin !... ah ! monsieur !... Chopin !...
Quel génie! il n'y El que Chopin !... Je l'ai
beaucoup connu... Et vous ?... L'avez-vous
vu jouer ?...
— Je crois bien !... C'était le plus beau rô- f
le de Paulin Ménie'r... dans le Courrier de
Lyon !...
A L'ÉTRANGER
Berlin, 1er novembre. — Le professeur
Mommsen a sucombé à l'attaque d'apo-
plexie qui l'avait foudroyé il y a deux jours.
Chartottenbourg, 2 novembre. — L'empe-
reur a envoyé à la veuve du professeur
Mommsen un télégramme dans lequel il lui
a exprimé ses sincères condoléances. Le
souverain ajoute que le monde a perdu son
plus grand humaniste.
Il rappelle que les services rendus par
Mommsen dans le domaine de&' recherches
historiques lui ont inspiré un vif intérêt et
que, pour prouver sa reconnaissance au sa-
vant, il a ordonné que l'on érigeât à Saal-
bourg,près de Hombourg,son buste en mar-
bre, afin de lui causer de la joie au soixan-
tième anniversaire de sa promotion au gra-
de de docteur.
Nice, 2 novembre. - Un personnage poli-
tique, qui vient d'effectuer un séjour à Ro
me, et qui est de passage dans notre ville,
m'a déclaré ce qui suii :
— C'est par erreur qu'on a annoncé pour
le mois de décembre le voyage du Président
de la République en Italie.
L'arrivée du Président Loubet à Rome
coïncidera très probablement avec la gran-
de fète du « Dies Natalis Roœœ », qui tom-
be le 21 avril.
Londres, 2 novembre. — L'arbitrage de
Victor-Emmanuel dans le différend qui s'est
élevé entre le Portugal et l'Angleterre au
sujet de leur traité du 4 novembre 1901 doit
porter sur l'interprétation de l'article 4 qui
se rapporte aux limites du royaume des Ba-
rotse.
Rome, 2 novembre. — ISEsercito dit que
le général Pedotti a été reçu. par le roi et le
ministre de la guerre ; on dit que le général,
qui commande actuellement le corps d'ar-
mée de Naples, sera envoyé à Saint-Péters-
bourg pour remplacer comme ambassadeur
le général M01'l'â. di Lavriano.
Eydtkulmen, 2 novembre. >— Des trou-
bles antisémites très graves ont eu lieu si-
multanément dans plusieurs localités de la
Pologne russe. Des familles juives entières
ont. été massacrées et leurs maisons ont été
mises à sac. Comme à Kischenew, la police
a encouragé les agresseurs.
Le gouverneur de Varsovie a déclaré à
une députation des notables juifs : « A cha-
que attentat révolutionnaire, nous répon-
drons par des massacres des Juifs. »
Madrid, lor novembre. — Une dépêche of-
ficielle du capitaine général de Bilbao an-
nonce qu'au cours des derniers événements,
il y a 4 morts et 28 blessés.
Deux anarchistes ont été arrêtés, l'un
comme portant sur lui de la dynamite, l'au-
tre pour injures à l'armée.
Parmi les personnes arrêtées, 54 ont été
remises en liberté provisoire.
Vienne, 2 novembre. — (De notre corres-
pondant particulier). — Contrairement aux
appréhensions, les élections se sont passées
généralement sans incident. On annonce
cependant quelques rixes dans les districts
de Terhipan et de Dazarjick.
— Le général Pétroff, président du Con-
seil ; M. Petkoff, ministre de l'Intérieur, et
le docteur Genadieff ont été réélus à Sofia
à une grande majorité.
Voici les résultats connus jusqu'ici : 140
gouvernementaux ; 4-2 députés de l'opposi-
tion ,parmi lesquels les chefs de l'opposi
iton, MM. Danef et Théodore.
II. reste à connaître les résultats pour sept
sièges.
Londres, 2 novembre. — Une dépêche de
Tanger au Times, en date du 1er novembre,
confirme que le sultan est revenu à Fez.
La population parais indifférente aussi bien
à son retour qu'à l'échec de ses expéditions.
La dépêche ajoute : ?
« On a reçu ici la nouvelle que la colonne
des troupes impériales qui avait évacué ré-
cemment Tana est parvenue à faire sa jonc-
tion, à Aioun, avec les troupes de la garni-
son d'Oudjda. On m',,tff'iriiie que les bruits
répandus récemment d'un emprunt franco-
anglais consenti au Maroc, sont inexacts
et tendancieux. On sait ici leur origine et
l'on est convaincu qu'en l'état actuel de la
politique française au Maroc, un emprunt
1
exclusivement français est seul possible. »
Genève, 3 novembre. — La police vient
de procéder à l'arrestation de Mme Frepp,
femme du préfet de Laufon (canton de
Berne), et de sa mère, Mme Scherre. Toutes
deux sont inculpées d'avoir essayé d'em-
poisonner M. Scherrer, qui vit séparé de sa
femme. Le préfet est, assure-t-on ,hors de
cause:
Londres, 3 novembre. — Une dépêche de
Siinla, en date du 2 novembre, confirme
que de très graves secousses de tremble-
ment de terre se sont produites à Turshiz
(Perse).
Trois cent cinquante personnes ont été
tuées et un grand nombre blessées.
Toutes les manufactures de tapis, au
nombre de cent quatre-vingt-quatre ont été
détruites.
Saint-Pétersbourg, ;j novembre. — Les
journaux de province nous apportent la
nouvelle de la mort tragique de M. Pesliak,
président du tribunal d'arrondissement
d'Oufa, qui a été tué d'un coup de pistolet
le 4/17 octobre ,dans son cabinet, au tri- -
bunal, pendant qu'il y donnait audience à
M. Nicolas Pokrovsky, adjoint d'avocat,
venu pour solliciter de sa part- une auto-
risation de séjour à Oufa, d'où Pokroysky
avait été antérieurement renvoyé par voie
administrative.
Armée et Marine
Le nouveau gouverneur de Paris
Le général Dessirier a quitté Besançon
samedi soir. La plupart des officiers géné-
raux et supérieurs de la garnison et de la
région étaient venus à la gare Viette pour
faire leurs adieux au général. •-
Le général est arrivé à Paris dimanche
matin, à six heures. Il s'est rendu aussitôt
à l'Hôtel des Invalides, où est le siège du
gouvernement militaire de la capitale, et a
pris possession de ses appartements.
Lieutenant aux arrêts
Port-Louis, 2 novembre. — Un lieutej>ant
du 64° de ligne, qui tient garnison à Saint-
Nazaire, a été transféré hier, dans le nlus
grand secret, aux arrêts de forteresse dans
la citadelle de Port-Louis. ,..
\ Le bruit court que les motifs de l'incarcé-
ration de cet officier seraient de même or- :
dre que ceux pour lesquels avaient été pu- ir-
nis les lieutenants de Lestapis et Portier.'-""-**'
Examens de sous-officiers
Hier ont commencé, sous la prési-
dence du général Robert, ayant pour asses-
seurs le lieutenant-colonel Véran, de la gar
de, et le commandant Mathis, des sapeurs-
pompiers ; Leproust,chef de la première bri-
gade de réserve ; Blot, sous-cfièl' de la S'l,
reté, l'examen des sous-officiers rengages
ayant postulé pour entrer clans les services
de la préfecture.
Accident en mer
Toulon, 1er novembre. — Le: « léna », cui-
rassé amiral de la 2° division, vient d'ar-
river sur rade avec son drapeau en berna
et a déposé à l'hôpital Saint-Mandrier un
matelot mort et un autre grièvement bles-
sé, à la suite d'un accident .
' Vendredi, au cours d'un violent orage qui
sévit en Méditerranée, le « léna » et lC3
navires de sa division se trouvaient au lm'
ge de Majorque, quand le servo-moteur de
ce cuirassé eut une avarie annihilant son.
fonctionnement.
Le commandant ordonna alors de se ser-
vir de la barre, mais, sous un coup de rou-
lis, trois hommes, les nommés Pierre Polo-
zec, Mathurin Deberne et Bech, furent pro-
jetés violemment sur le pont ; le premier,
âgé de trente-six ans, a. été tué ; le second,
âgé de dix-neuf ans, est très grièvement
blessé ; le troisième n'a que des contusions
légères.
Les conscrits de 1902
Hier matin la distribution des or-
dres d'appels a commencé pour les con-
scrits de la classe ërè'" 1902, dans les diffé-
rents bureaux de recrutement à Paris,dans
les brigades de gendarmerie dans la ban-
lieue.. ■4*
Rappelons que cette distribution doit être
terminée aujourd'hui. - v
DERNIÈRE HEURE
UN COLONEL RUSSE ASSASSINE
\
Berlin, 3 novembre.
D'après une' dépêche reçue par le « Tage-
blatt n, un 'so^àt russe qui faisait l'cxer-
cicc avec sor. i'l ci Wiluci, est sorti
tout à COUD des rang'!? et a tué son colonel
aux applaudissements de '-ont le régirnent.
L'enquête a révélé qu'un cOIj':nlot .?va,
organisé et- que celui qui devait .1>2r e. co-
lonel avait été désigné par le Hort.
lonel était détesté à cause de sa. séve/'^r
Le mi ni y, Ire de la guerre a envoyé de Saint-
iPétei-sbourg une commission chargée de
faire une enquête minutieuse sur les cir-
constances qui entourent cette affaire ex-
traordinaire. (DaiJy Express).
ALFRED DREYFUS EN BELGIQUE
Tl parait (lue M. Alfred Dreyfus sera bien-
tôt l'hôte de la capitale belge, ou peu s'en
faut. Il doit faire d'après le correspondant
de la Gazelle de, Il'ii y, un séjour au château
de Gaesbeek. Ce vieux et très intéressant
castel fécdül, restauré par Charles-Albert,
se trouve au sud-ouest de Bruxelles et est
relié à la capitale par des trains vicinaux,
Propriété de la comtesse d'Arçonati, d'ori-
11-~I-~
gine française, il a été légué par elle à la
ville de Bruxelles.
DIFFERENT BELGO-VENEZUELIEN
Bruxelles, 3 novembre,
M. Wocstc, accompagné de M. Cornet,
avocat qui a été chargé de la tradi-ie','ijn
des documents et des conclusions des ou-
tres pavs faisant cause commune avec la
Belgique, quilte Bruxelles, ce matin.pour se
rendre à La Haye, 0([ auront lieu devant
le tribunal d'arbitrage les débats relatifs
au .droit de préférence que les radions
qui ont opéré le blocus prétendent exercer
pour le payement de leurs créances au dé-
triment des petites nations créancière du
Venezuela.
LE VOYAGE DU PRINCE GEORGES
DE GRECE A VIENNE
Vienne, 3 novembre. — On croit, dans les
mdieux diplomatiques que la prochaine vi-
site* eue le prince Georges de Grèce, c'ou-
verneur de Crète, doit faire à Vienne, n'est
pas étrangère aux événements de Macé-
daine. On dit que le prince serait nommé
gouverneur de Macédoine.
Le prince Georges sera reçu il In Hofburg
par l'empereur François-Joseph.
LA SERBIE PREPARE LA GUERRE
Te Express de demain matin pu
bliera "uidépêche de son correspondant à
b"'-!crade" c-,;sant quo la Serbie s'prmc.
Au commei?Ç£ment (le CQlto armée> §er"
v
bie avait déjà de grandes' quantités d'armes
et de munitions de guerre de toutes sortes.
Depuis, elle les a énormément augmentées ;
les manufactures autrichiennes lui ont livré
tout dernièrement 45 millions de cartou-
elles.
PERSECUTIONS JUIVES
Berlin, 2 novembre. — La Gazelle de Voss
dit qu'un conflit a éclaté à Varsovie entre
la gendarmerie et 500 juifs. Il y a eu plu.,
sieurs tués, 80 blessés ; de nombreuses ar-
restations ont été opérées. On ignore les
causes du*conf)'''
OFFICIER VOLEUR
Bucarest, 2 novembre. — Une vive sen-
sation a été produite dans la haute société
par le suicide du lieutenant Miklescu du
l'r hussards, le régiment le plus aristocra-
tique de la Roumanie. Le lieutenant avait
dérobé et engagé au Mont-de-Piété des dia-
mants appartenant à une de ses parentes
qui était descendue chez lui. "1
Un mandat d'arrêt avait été décerné con-
tre lui et le lieutenant s'est brûlé la cer-
velle.
LA MORT DE ROLLINAT
Le Temps a publié un long article sur le S
poète Maurice Hollillat, disait que celui-ci 1
n'est pas mort fou, mais a succombe « aux I
suites d'une tentative de suicide. Il s'6tai-! 8
tiré un coup de revolver sous le menton. I
après les renseignements qui nous ont g
été fournis par M. Dncur, médecin-adjoinl 8
de la maison de santé d'Ivry où le poète
expiré, la tentative de suicide a laquelle il
a fait allusion était de date ancienne.
En réalité, Rollinat est mort d'un.marasme
physiologique MTCurabIe.
L'accident de Jane Harding
Mme Jane Hardin, accompagnée de sa
gouvernante, revenait en coupé automobile
de sa maison de campagne. En arrivant
chaussée d'Anvers, le chauffeur voulut dé-
passer un tramway électrique, mais il fut
pris en écharpe par un autre train.
La collision fut terible ; le coupé heurté
fut rejeté contre le premier tramway, et
les voyageurs furent projetés IL terre,pp.n.
dant que l'automobile était complètement
brisée.
Mme Harding portait à la tftle un profonde
blessure d'où le sang coulait a bon daiy,- ,
ment ; elle avait de plus le nez complète-
ment enlevé par un éclat de verre. Son
état est alarmant. La gouvernante et h'
chauffeur en ont été quittes pour quelques
contusions.
Mme Jane Harding, qui s'appelle mainte-
rHlnL de son vrai nom Mme Dugardin,ayant
épousé un négociant de ce nom, est ac-
tuellement pensionnaire du théâtre de la
Monnaie. On n'a pas oublié son bruyant
passage à J'Opéra-Comiquo ue Paria.
LA NOTE AUSTRO-RUSSE
Londres, 2 novembre. — Outre les neuf
points de la note austro-russe déjà connus,
les ambassadeurs d'Autriche et de .Russie
ont fait à la Porte certaines déclarations,
sous forme d'appendice ou de post-scrip-
turn au texte officiel russe. Le texte .officiel
autrichien ne contient pas ce post-scriptum.
La première déclaration dit que les deux
puissances se réservent le droit d'augmen-
ter le personnel de leurs établissements
consulaires en Macédoine ; la seconde dit
que les deux puissances pourront demander
l'amnistie pleine et entière pour ceux des
Macédoniens qui ont pris part à l'insurrec-
tion sans commettre de crime méritant la
mort.
Londres, 2 novembre. — Le gouverne-
ment allemand 11 refusé de nommer un offi-
cier supérieur allemand au commandement
de la gendarmerie en Macédoine.
Tl désire, d'un côté, éviter les malenten-
dus avec la Turquie, et, de l'autre, il veut
montrer sa volonté de ne pas entraver l'ac-
tion de la Russie et de l'Autriche.
UN NAUFRAGE
Alger, 2 novembre. — Ce soir, il 7 heures,
est arrivé à Alger le vapeur hollandais
Glanda, ayant lt bord 16 survivants du va-
peur anglais f.och-Maree, qui nmlfrngea. le
». 31 octobre au nord du cap Serrât, à l'ouest
de Bizerte.
L'Glanda, ayant aperçu les signaux de
détresse, mit aussitôt le cap sur le Loch-
Maree ; mais avant qu'il ait pu, l'approcher,
le Loch-Maree se retourna, la quille en l'air.
Le capitaine, le chef mécanicien, le troi-
sième capitaine, un passager et cinq hom-
mes d'équipage furent noyés. Les seize per-
sonnes sauvées ont été recueillies au moyen
de cordes lancées par l'équipage do l'Olan-.
da ; elles ont été débarquées ici. 1
L'Glanda vient de Taganrok avec un char-
gement de grains pour Hambourg. Le Loch-
Maree était également chargé de grains.
De nouveaux renseignements recueillis
sur le naufrage du navire anglais Loch-Ma-
ree, indiquent que le capitaine de ce vapeur
constatant que son navire était perdu, fit ...
mettre deux embarcations a la. m.er, où pri-
rent place un passager, le seul à bord, l'é-
quipage et les officiers.
Le capitaine quitta son bord le dernier.
Les chaloupes venaient de s'éloigner du
Loch-Marce, quand ce navire qui s'était
couché sur bâbord par suite du déplace-
ment d'une forte partie de la cargaison, se
retourna complètement, la quille en l'air.
Presqu'au môme instant, une lame en-
leva une des chaloupes, et les dix personnes
qui s'y trouvaient furent englouties dans
les flots.
La seconde chaloupe put accoster malgré
la mer démontée, rOlanela, qui arrivait sur
les lieux du naufrage. Le Loch-MarCe allait
à Dundee venant du Levant. Il avait essuyé
pendant deux jours la tempête qui régna sur
la Méditerranée. « w.
Les survivants seront rapatriés par les
soins du consul d'Angleterre.
Journal Politique Quotidien
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CINQ UAyrrE-CÏNQUIEME ANNEE
JEUDI S NOVEMBRE 1903
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142t Rue Montmartre, 152
BULLETIN
Qui dit l'un dit-il implicitement l'au-
tre ? Il ne faut point aller jusqu'à cette
interprétation; car rien ne serait plus
attristant que la faillite de l'idéal et l'i-
nanité du sentiment généreux.
Mais, en l'état actuel du monde, il ne
faudrait pas croire que les groupements
'' entre nations puissent être autre chose
que des groupements d'intérêts maté-
riels et qu'il n'y aurait aucun danger a
sacrin.cr les forces militaires respectives
de chacun sur l'autel de la fraternité
universelle.
La belle vision de Hugo :
0 République umverseUe,
Tu n'es encor qu'une étinccHe'
Demain, lu seras le Soleil.
W&j. * r\- -
ne saurait évoquer qu un « demain »
très éloigné. Avant le poète, un grand
roi n'avn i [-il pas conçu le .même rêve et
n'est-ce pas pour l'avoir quelque peu
Traduit dans sa politique que le Béarnais
éveilla les susceptibilités ombrageuses
de Rome et que s'arma contre lui le
bras d'une fanatique ?
Je ne sais si le mot « république » en-
trait dans le concept de Henri IV, mais
assurément il souhaita de réunir dans
une fédération pacifique les peuples de
l'Europe las de s'entredéchirer pour des
lambeaux de territoires et la satisfaction
de potentats à qui ne coûtait rien le
sang de leurs sujets.
Trois siècles bientôt se sont técon-
lés depuis l'avènement du roi cle Na-
varre au trône de France et tous les rè-
gnes de ses descendants, tous les es-
sais de régimes qu'a connus notre pays
n'ont été qu'une succession de. conflits
avec des voisins jaloux, de chocs et de
mêlées où nous aurions infailliblement
succombé sans la vaillance de nos trou-
pes et l'amour profond dr. la patrie qui
les soutenait dans les combats.
Le rêve de Henri IV se trouvait donc
. reculé et bien que celui qui le fonna en
eût. acheté le droit par son courage, vi-
vant jusqu'à nos jours, il se fut rendu
compte de la presque impossibilité Cie
sa réalisation par les hostilités que ren-
contrèrent la Révolution et Bonaparte!
parmi ces étrangers à qui nos armées
apportaient un esprit de progrès social
et d'émancipation.
Depuis, nous les avons vus conqué-
rant, eux aussi, des droits qui modi-
fiaient le vieil édifice monarchique, et
.même, certains d'entre eux, contents de
ces a.méjiorations se sont. épargnés sa-
gement bien des secousses, mais l'er-
'reur serait immense de supposer qu'ils
sont disposés à marquer le pas derrière
nos unlv-er solistes et à préparer icp.
« Etats-Unis » d'Europes qui hantent le
cerveau de certains précurseurs.
Désirer la paix, par nécessité com-
merciale, soit. Mais en l'asseyant .sur
de solides garanties. Telles sont. leurs
vues qui ne vont certainement pas jus-
qu'au cosmopolitisme et à la fusion des
races, pour la raison qu'ils sont glo-
,rieux de la leur et entrevoient pour elle
-— comme quiconque pour la sienne —
de lumineuses destinées.
Les récentes visites à Paris d'Edouard
VII et de Victor-Emmanuel III n'ont pas
•manqué de réveiller l'humanit.arisme de
quelques hommes aux nobles inten-
tions. Certes, ces deux voyages de sou-
verains intelligents peuvent être féconds )
en résultats sous le rapport des solu-
tions a intervenir dans les problèmes
diplomatiques: Mais sachons n'aller
point. au-delà des contingences immédia-
tes et ne tirons pas de faits apprécia-
bles en soi, mais dont la portée se li-
mite, des déductions qui nous feraient
choir dans l'utopie.
Avec une autre nation, l'Allemagne,
il a été question récemment, — dans les
colonnes de journaux, mais point dans
les chancelleries — d'une tentative d'em-
brassade, et des naïfs en conclurent que
le traité de Francfort. pourrait. bien en
subir une modification qui effacerait
toute trace de l'année terrible. Les Ger-
mains étaient, animés des meilleures in-
tentions pour nous et la diffusion du so-
cialisme ne ferait qu'aider à la restitu-
tion de nos provinces. Cela était trop
beau pour ne pas appeler un contrôle.
Or, le contrôle est venu d'un écrivain
du Temps, qui, parcourant l'empire de
Guillaume, a fixé ses investigations sur
la mentalité germanique en Saxe, dans
le « royaume rouge » où le triomphe du
socialisme le plus avancé permettait. de
croire à un relâchement de la méfiance
envers notre pays et à une propension
des masses pour la mesure qui ferait
rentrer l'Alsace-Lorraine dans notre do-
maine territorial.
Eh bien, après avoir lu les apprécia-
tions, après enquête minutieuse, de M.
Marcel Henrifred, il ne reste plus qu'à
déchanter, et vraiment, plus que j?
mais, l'opinion de M. Jaurès sur la Tri-
pi iee : « Contre-poids nécessaire pour
mater notre chauvinisme » paraît dic-
tée par une méconnaissance complète
du, fréril qui nous menace.
« Jamais, d'ici longtemps, écrit M.
Marcel HenriÏrecI, on ne fera eroire à la
classe moyenne -ou pauvre, c'est-à-dire
à la masse que les. Français sont paci-
fiques. Et sur ce point, ce ne sont pas
les classes les plus élevées qui se char-
geront de modifier le sentiment du peu-
ple ; elles ont trop à gagner à prolon-
ger le malentendu.
« A leurs yeux, la France est toujours
la nation militaire, conquérante, et que
retient seule aujourd'hui la crainte de
1' « invincible armée allemande ».
— « Du congrès international de paix,
comme de toutes les autres expériences
précédentes, il ressort nettement, pour
nous autres Allemands, que, parmi les
promoteurs du mouvement (l,d'uel il 11
a des éléments mêlés, et notamment
ceux qui n'ont pas d'autre but que d'ai-
der, sous le masque de tendances paci-
fiques, le plan des chauvins français,
qui veulent nous obliger à leur rendre
VAlsace el la Lorraine. »
« Cette phrase, un peu lourde, extraite
des Dresdner Nachricliten, peut être
considérée comme le sommaire des thè-
mes développés en ces derniers jours.
Avec chacun de mes interlocuteurs, je
constate encore que le traité de Franc-
lort est comme-la pierre angulaire, la
base de l'unité nationale. L'idée que ce
traité pourrait être un jour déchiré les
hante ; c'est véritablement chez quel-
Cfues-u ns une idée fixe.
« Cette préoccupation s'est, d'ailleurs,
traduite à l'ouverture du congrès de
Rouen, par la question préalable posée
par les délégués allemands. La réponse
de leurs collègues français, qui ont dé-
claré ne pas pouvoir accepter le traité de
Francfort, vent de faire ici le tour de
la presse ; elle a été reproduite plusieurs
jours de suite, -en gros caractères, let i
accompagnée de commentaires qui ne j
permettent pas cle, douter des sentiments
ombrageux et a nU-pacifiques de nos voi- I
sins.
« Sans doute, pour le voyageur qui
parcourt rapidement l'Allemagne en ar-
tiste ou en touriste, le chauvinisme que
je signale aujourd'hui ne se manifeste
pas. L'Allemand est plutôt poli, aima-
ble, empressé envers l'étranger, il ré-
serve même parfois une pointe de bien-
veillance spéciale pour le Français; mais
c'est chez lui qu'il faut. le voir, dans
son intérieur, ou vers le tard à la bras-
serie, ce qui est tout comme.
« LÜ, ce n'est pas seulement le bout
de l'oreille, mais l'oreille entièpe, qui
passe ; et il est alors facile de se con-
vaincre que, sur le sujet qui nous di-
vise, il n'y a pas actuellement de COll-
versation possible.
« Dussions-nous, dans un sentiment
d'humanité, consentir à des sacrifices,
l'Allemand n'en consentira aucun, à
moins qu'on ne l'y oblige. Et, sur ce
point, la diplomatie internationale aura
fort à faire. »
' Et maintenant, -en associant jobardise
a humanitarisme pour les gens qui, vo-
lontiers nous priveraient de la sauve-
garde qu'est pour nous notre armée et
qui parlent à ces rivaux en qui l'ennemi
persiste, avec l'orgueil de sa victoire,
un langage qu'ils ne comprennent pas,
nous pensons être dans là vérité, celle
qui, peut-être, nous prémunira contre
les sottises d'une politique de poésie,
alors qu'un immense litige nous impo-
se, dans la stricte politesse, la politique
de l'arme au bras
ECHOS
Nous regrettons qu'on n'ait pas don-
né tl la Ville de Paris, l'occasion de sa-
luer le comte Lamsdorff.
Il eut été convenable de permettre à
la capitale de témoigner sa sympathie à
notre Mêle alliée russe au lendemain
des fêtes franco-italiennes et frÇlnco-an-
glaises.
Nous ne devons, en effet, pas oublier
que l'alliance franco-russe est la garan-
tie suprême de notre indépendance et
de notre autorité morale.
Le jour où les deux formidables puis-
sances militaires de l'Allemagne et de
la Russie s'allieraient, ce ns serait ni
les amabilités des Anglais ni les cajole-
ries des Italiens qui nous éviteraient le
redoutable péril auquel nous serions
exposés.
Qu'on songe un peu à cela de temps
en temps. En attendant, soyons bons
camarades avec tout le monde, mais
restons fidèles, à notre sincère amie
russe. 'Vive la Russie !
Le public parisien, mondain et artis-
tique, n'apprendra, pas sans plaisir l'ou-
verture qui ll. lieu aujourd'hui aux gale-
ries des artistes modernes, 19. rue de
Caurnartin, de. l'Exposition de Cyrille
Besset, mort récemment. C'est une vi-
sion toute nouvelle de la Provonee. des
côtes que nous apporte le jeune. et re-
gretté peintre. Ce sont les aspects de
douceur chantante et de une souplesse
émue. C'est la mer dolente et ensom-
meillée sous Ir" ciel qui envahit tout, ce
sont les routes claires entre les versants
effleurés d'air pur et ce sont les torrents
bavards au pied des lointains villages
des Alpes. Enfui on y retrouvera aussi.
des « mas » et des cours, l'adorable mi-
sère des toits fleuris dans le soleil, sous
le ciel profond et comme flammé par
les brises mistraliennes, toute une na-
ture vibrante, large et saine, enfin que
l'on pourra admirer jusqu'au 17 novem-
bre inclus, et qui consacrera définitive-
ment le nom de ce jeune et talentueux
disparu qu'est Cyrille Besset.
Latterrissage du Djinn a été exécuté
le 31 octobre a huit heures du matin, au
Valdahon, arrondissement -de Baume-
les-Dames (Doubs). MM. de la Vaulx et
de CasH Il on ont eu à lutter pendant tou-
te la nuit contre la pluie et la neige.
Petit carnet des nouvelles officielles :
M. Vallé, ministre de la justice a quit-
té Paris se rendant à Dormans (Marne),
M. Edgar Combes, secrétaire général du
•ministère de l'intérieur a imité cet
exemple et à son tour, il -est parti pour
la Charente-Inférieure où il représen-
tera le président du Conseil aux obsè-
ques de M. Gabriel Denis, député de ce
département dont M. Emile Combes est,
on le sait, sénateur. Les obsèques de M.
Gabriel Donis ont eu lieu hier à Sablon-
ceau, près de Saintes. Pour clôturer la
liste des départs, ajoutons que M. Pi-
chon, résident général de France, en
Tunisie s'est embarqué-hier à Marseille
pour rejoindre son poste. Notons en-
core sur ce petit carnet des nouvelles
officielles, l'arrivée prochaine — cette
semaine — du roi de Grèce. Visite en
incognito. Et terminons en disant que
xM. Trouillol, ministre du commerce,
présidera ce -soir à l'hôtel Continental,
le banquet annuel de l'}\ssociaITon des
Anciens élèves de l'école centrale des
arts et manufactures et que ce matin
même le conseil des minislres se réu-
nira à l'Elys'ée sous la présidence de M.
Loubet. ,
On prête aux grands impressarii, j'ai
nommé les prestigieux Isola, l'intention
d'acheter dans un temps plus ou moins
long un nouveau music-hall qui, disent
les uns, fait de brillantes recettes, joint
à peine les deux bouts, disent les autres.
Le bruit a couru également que ne vou-
lant pas se confiner dans les. affaires
théâtrales, ils rêvaient de ressusciter un
journal demi-mondain qui fit florès au-
trefois et qu'ils auraient fait aux pro-
priétaires actuels des propositions d'af-
fermage. Les pourparlers n'ont pas
abouti, on les reprendra un peu plus
tard. Pour se refaire un peu on a dimi-
nué les appointements des rédacteurs
et la pige n'est plus qu'à un sou pour
les faits divers, et quinze centimes pour
les échos. Les rédacteurs voudraient
voir réussir la combinaison Isola's.
C'est à Cannés que se rendra prochai-
nement M. Ri bot, le vaillant, député du
Pas-de-Calais, accompagné de Mme Ri-
bot. On sait que la santé de M. Ribot
est toujours chancelante, mais espé-
rons que le climat de celte délicieuse
partie de la France ne contribuera pas
peu à assurer bientôt le complet L'éta-
blissement de l'honorable député.
Nous apprenons la mort de :
Mme de Hambourg, née de Commin-
ges, décédée dans sa quarantième 'an-
née ;
M. Ernest-Léon Desconvinck, indus-
triel à Tourcoing. Ses obsèques seront
célébrées aujourd'hui en l'église Notre-
Dame de cette ville.
- •>- d.
Entre chasseurs :
— Hier, mon cher ami, j'ai d'un seul coup
foudroyé sept lapins.
— Ah! parfaitement! des lapins... de ga-
rgnne ! ^ ^
Les onobs. Deux fauteuils d'orchestre à
un cr Jlccrt de musicfue classique.
— Chopin !... ah ! monsieur !... Chopin !...
Quel génie! il n'y El que Chopin !... Je l'ai
beaucoup connu... Et vous ?... L'avez-vous
vu jouer ?...
— Je crois bien !... C'était le plus beau rô- f
le de Paulin Ménie'r... dans le Courrier de
Lyon !...
A L'ÉTRANGER
Berlin, 1er novembre. — Le professeur
Mommsen a sucombé à l'attaque d'apo-
plexie qui l'avait foudroyé il y a deux jours.
Chartottenbourg, 2 novembre. — L'empe-
reur a envoyé à la veuve du professeur
Mommsen un télégramme dans lequel il lui
a exprimé ses sincères condoléances. Le
souverain ajoute que le monde a perdu son
plus grand humaniste.
Il rappelle que les services rendus par
Mommsen dans le domaine de&' recherches
historiques lui ont inspiré un vif intérêt et
que, pour prouver sa reconnaissance au sa-
vant, il a ordonné que l'on érigeât à Saal-
bourg,près de Hombourg,son buste en mar-
bre, afin de lui causer de la joie au soixan-
tième anniversaire de sa promotion au gra-
de de docteur.
Nice, 2 novembre. - Un personnage poli-
tique, qui vient d'effectuer un séjour à Ro
me, et qui est de passage dans notre ville,
m'a déclaré ce qui suii :
— C'est par erreur qu'on a annoncé pour
le mois de décembre le voyage du Président
de la République en Italie.
L'arrivée du Président Loubet à Rome
coïncidera très probablement avec la gran-
de fète du « Dies Natalis Roœœ », qui tom-
be le 21 avril.
Londres, 2 novembre. — L'arbitrage de
Victor-Emmanuel dans le différend qui s'est
élevé entre le Portugal et l'Angleterre au
sujet de leur traité du 4 novembre 1901 doit
porter sur l'interprétation de l'article 4 qui
se rapporte aux limites du royaume des Ba-
rotse.
Rome, 2 novembre. — ISEsercito dit que
le général Pedotti a été reçu. par le roi et le
ministre de la guerre ; on dit que le général,
qui commande actuellement le corps d'ar-
mée de Naples, sera envoyé à Saint-Péters-
bourg pour remplacer comme ambassadeur
le général M01'l'â. di Lavriano.
Eydtkulmen, 2 novembre. >— Des trou-
bles antisémites très graves ont eu lieu si-
multanément dans plusieurs localités de la
Pologne russe. Des familles juives entières
ont. été massacrées et leurs maisons ont été
mises à sac. Comme à Kischenew, la police
a encouragé les agresseurs.
Le gouverneur de Varsovie a déclaré à
une députation des notables juifs : « A cha-
que attentat révolutionnaire, nous répon-
drons par des massacres des Juifs. »
Madrid, lor novembre. — Une dépêche of-
ficielle du capitaine général de Bilbao an-
nonce qu'au cours des derniers événements,
il y a 4 morts et 28 blessés.
Deux anarchistes ont été arrêtés, l'un
comme portant sur lui de la dynamite, l'au-
tre pour injures à l'armée.
Parmi les personnes arrêtées, 54 ont été
remises en liberté provisoire.
Vienne, 2 novembre. — (De notre corres-
pondant particulier). — Contrairement aux
appréhensions, les élections se sont passées
généralement sans incident. On annonce
cependant quelques rixes dans les districts
de Terhipan et de Dazarjick.
— Le général Pétroff, président du Con-
seil ; M. Petkoff, ministre de l'Intérieur, et
le docteur Genadieff ont été réélus à Sofia
à une grande majorité.
Voici les résultats connus jusqu'ici : 140
gouvernementaux ; 4-2 députés de l'opposi-
tion ,parmi lesquels les chefs de l'opposi
iton, MM. Danef et Théodore.
II. reste à connaître les résultats pour sept
sièges.
Londres, 2 novembre. — Une dépêche de
Tanger au Times, en date du 1er novembre,
confirme que le sultan est revenu à Fez.
La population parais indifférente aussi bien
à son retour qu'à l'échec de ses expéditions.
La dépêche ajoute : ?
« On a reçu ici la nouvelle que la colonne
des troupes impériales qui avait évacué ré-
cemment Tana est parvenue à faire sa jonc-
tion, à Aioun, avec les troupes de la garni-
son d'Oudjda. On m',,tff'iriiie que les bruits
répandus récemment d'un emprunt franco-
anglais consenti au Maroc, sont inexacts
et tendancieux. On sait ici leur origine et
l'on est convaincu qu'en l'état actuel de la
politique française au Maroc, un emprunt
1
exclusivement français est seul possible. »
Genève, 3 novembre. — La police vient
de procéder à l'arrestation de Mme Frepp,
femme du préfet de Laufon (canton de
Berne), et de sa mère, Mme Scherre. Toutes
deux sont inculpées d'avoir essayé d'em-
poisonner M. Scherrer, qui vit séparé de sa
femme. Le préfet est, assure-t-on ,hors de
cause:
Londres, 3 novembre. — Une dépêche de
Siinla, en date du 2 novembre, confirme
que de très graves secousses de tremble-
ment de terre se sont produites à Turshiz
(Perse).
Trois cent cinquante personnes ont été
tuées et un grand nombre blessées.
Toutes les manufactures de tapis, au
nombre de cent quatre-vingt-quatre ont été
détruites.
Saint-Pétersbourg, ;j novembre. — Les
journaux de province nous apportent la
nouvelle de la mort tragique de M. Pesliak,
président du tribunal d'arrondissement
d'Oufa, qui a été tué d'un coup de pistolet
le 4/17 octobre ,dans son cabinet, au tri- -
bunal, pendant qu'il y donnait audience à
M. Nicolas Pokrovsky, adjoint d'avocat,
venu pour solliciter de sa part- une auto-
risation de séjour à Oufa, d'où Pokroysky
avait été antérieurement renvoyé par voie
administrative.
Armée et Marine
Le nouveau gouverneur de Paris
Le général Dessirier a quitté Besançon
samedi soir. La plupart des officiers géné-
raux et supérieurs de la garnison et de la
région étaient venus à la gare Viette pour
faire leurs adieux au général. •-
Le général est arrivé à Paris dimanche
matin, à six heures. Il s'est rendu aussitôt
à l'Hôtel des Invalides, où est le siège du
gouvernement militaire de la capitale, et a
pris possession de ses appartements.
Lieutenant aux arrêts
Port-Louis, 2 novembre. — Un lieutej>ant
du 64° de ligne, qui tient garnison à Saint-
Nazaire, a été transféré hier, dans le nlus
grand secret, aux arrêts de forteresse dans
la citadelle de Port-Louis. ,..
\ Le bruit court que les motifs de l'incarcé-
ration de cet officier seraient de même or- :
dre que ceux pour lesquels avaient été pu- ir-
nis les lieutenants de Lestapis et Portier.'-""-**'
Examens de sous-officiers
Hier ont commencé, sous la prési-
dence du général Robert, ayant pour asses-
seurs le lieutenant-colonel Véran, de la gar
de, et le commandant Mathis, des sapeurs-
pompiers ; Leproust,chef de la première bri-
gade de réserve ; Blot, sous-cfièl' de la S'l,
reté, l'examen des sous-officiers rengages
ayant postulé pour entrer clans les services
de la préfecture.
Accident en mer
Toulon, 1er novembre. — Le: « léna », cui-
rassé amiral de la 2° division, vient d'ar-
river sur rade avec son drapeau en berna
et a déposé à l'hôpital Saint-Mandrier un
matelot mort et un autre grièvement bles-
sé, à la suite d'un accident .
' Vendredi, au cours d'un violent orage qui
sévit en Méditerranée, le « léna » et lC3
navires de sa division se trouvaient au lm'
ge de Majorque, quand le servo-moteur de
ce cuirassé eut une avarie annihilant son.
fonctionnement.
Le commandant ordonna alors de se ser-
vir de la barre, mais, sous un coup de rou-
lis, trois hommes, les nommés Pierre Polo-
zec, Mathurin Deberne et Bech, furent pro-
jetés violemment sur le pont ; le premier,
âgé de trente-six ans, a. été tué ; le second,
âgé de dix-neuf ans, est très grièvement
blessé ; le troisième n'a que des contusions
légères.
Les conscrits de 1902
Hier matin la distribution des or-
dres d'appels a commencé pour les con-
scrits de la classe ërè'" 1902, dans les diffé-
rents bureaux de recrutement à Paris,dans
les brigades de gendarmerie dans la ban-
lieue.. ■4*
Rappelons que cette distribution doit être
terminée aujourd'hui. - v
DERNIÈRE HEURE
UN COLONEL RUSSE ASSASSINE
\
Berlin, 3 novembre.
D'après une' dépêche reçue par le « Tage-
blatt n, un 'so^àt russe qui faisait l'cxer-
cicc avec sor. i'l ci Wiluci, est sorti
tout à COUD des rang'!? et a tué son colonel
aux applaudissements de '-ont le régirnent.
L'enquête a révélé qu'un cOIj':nlot .?va,
organisé et- que celui qui devait .1>2r e. co-
lonel avait été désigné par le Hort.
lonel était détesté à cause de sa. séve/'^r
Le mi ni y, Ire de la guerre a envoyé de Saint-
iPétei-sbourg une commission chargée de
faire une enquête minutieuse sur les cir-
constances qui entourent cette affaire ex-
traordinaire. (DaiJy Express).
ALFRED DREYFUS EN BELGIQUE
Tl parait (lue M. Alfred Dreyfus sera bien-
tôt l'hôte de la capitale belge, ou peu s'en
faut. Il doit faire d'après le correspondant
de la Gazelle de, Il'ii y, un séjour au château
de Gaesbeek. Ce vieux et très intéressant
castel fécdül, restauré par Charles-Albert,
se trouve au sud-ouest de Bruxelles et est
relié à la capitale par des trains vicinaux,
Propriété de la comtesse d'Arçonati, d'ori-
11-~I-~
gine française, il a été légué par elle à la
ville de Bruxelles.
DIFFERENT BELGO-VENEZUELIEN
Bruxelles, 3 novembre,
M. Wocstc, accompagné de M. Cornet,
avocat qui a été chargé de la tradi-ie','ijn
des documents et des conclusions des ou-
tres pavs faisant cause commune avec la
Belgique, quilte Bruxelles, ce matin.pour se
rendre à La Haye, 0([ auront lieu devant
le tribunal d'arbitrage les débats relatifs
au .droit de préférence que les radions
qui ont opéré le blocus prétendent exercer
pour le payement de leurs créances au dé-
triment des petites nations créancière du
Venezuela.
LE VOYAGE DU PRINCE GEORGES
DE GRECE A VIENNE
Vienne, 3 novembre. — On croit, dans les
mdieux diplomatiques que la prochaine vi-
site* eue le prince Georges de Grèce, c'ou-
verneur de Crète, doit faire à Vienne, n'est
pas étrangère aux événements de Macé-
daine. On dit que le prince serait nommé
gouverneur de Macédoine.
Le prince Georges sera reçu il In Hofburg
par l'empereur François-Joseph.
LA SERBIE PREPARE LA GUERRE
Te Express de demain matin pu
bliera "uidépêche de son correspondant à
b"'-!crade" c-,;sant quo la Serbie s'prmc.
Au commei?Ç£ment (le CQlto armée> §er"
v
bie avait déjà de grandes' quantités d'armes
et de munitions de guerre de toutes sortes.
Depuis, elle les a énormément augmentées ;
les manufactures autrichiennes lui ont livré
tout dernièrement 45 millions de cartou-
elles.
PERSECUTIONS JUIVES
Berlin, 2 novembre. — La Gazelle de Voss
dit qu'un conflit a éclaté à Varsovie entre
la gendarmerie et 500 juifs. Il y a eu plu.,
sieurs tués, 80 blessés ; de nombreuses ar-
restations ont été opérées. On ignore les
causes du*conf)'''
OFFICIER VOLEUR
Bucarest, 2 novembre. — Une vive sen-
sation a été produite dans la haute société
par le suicide du lieutenant Miklescu du
l'r hussards, le régiment le plus aristocra-
tique de la Roumanie. Le lieutenant avait
dérobé et engagé au Mont-de-Piété des dia-
mants appartenant à une de ses parentes
qui était descendue chez lui. "1
Un mandat d'arrêt avait été décerné con-
tre lui et le lieutenant s'est brûlé la cer-
velle.
LA MORT DE ROLLINAT
Le Temps a publié un long article sur le S
poète Maurice Hollillat, disait que celui-ci 1
n'est pas mort fou, mais a succombe « aux I
suites d'une tentative de suicide. Il s'6tai-! 8
tiré un coup de revolver sous le menton. I
après les renseignements qui nous ont g
été fournis par M. Dncur, médecin-adjoinl 8
de la maison de santé d'Ivry où le poète
expiré, la tentative de suicide a laquelle il
a fait allusion était de date ancienne.
En réalité, Rollinat est mort d'un.marasme
physiologique MTCurabIe.
L'accident de Jane Harding
Mme Jane Hardin, accompagnée de sa
gouvernante, revenait en coupé automobile
de sa maison de campagne. En arrivant
chaussée d'Anvers, le chauffeur voulut dé-
passer un tramway électrique, mais il fut
pris en écharpe par un autre train.
La collision fut terible ; le coupé heurté
fut rejeté contre le premier tramway, et
les voyageurs furent projetés IL terre,pp.n.
dant que l'automobile était complètement
brisée.
Mme Harding portait à la tftle un profonde
blessure d'où le sang coulait a bon daiy,- ,
ment ; elle avait de plus le nez complète-
ment enlevé par un éclat de verre. Son
état est alarmant. La gouvernante et h'
chauffeur en ont été quittes pour quelques
contusions.
Mme Jane Harding, qui s'appelle mainte-
rHlnL de son vrai nom Mme Dugardin,ayant
épousé un négociant de ce nom, est ac-
tuellement pensionnaire du théâtre de la
Monnaie. On n'a pas oublié son bruyant
passage à J'Opéra-Comiquo ue Paria.
LA NOTE AUSTRO-RUSSE
Londres, 2 novembre. — Outre les neuf
points de la note austro-russe déjà connus,
les ambassadeurs d'Autriche et de .Russie
ont fait à la Porte certaines déclarations,
sous forme d'appendice ou de post-scrip-
turn au texte officiel russe. Le texte .officiel
autrichien ne contient pas ce post-scriptum.
La première déclaration dit que les deux
puissances se réservent le droit d'augmen-
ter le personnel de leurs établissements
consulaires en Macédoine ; la seconde dit
que les deux puissances pourront demander
l'amnistie pleine et entière pour ceux des
Macédoniens qui ont pris part à l'insurrec-
tion sans commettre de crime méritant la
mort.
Londres, 2 novembre. — Le gouverne-
ment allemand 11 refusé de nommer un offi-
cier supérieur allemand au commandement
de la gendarmerie en Macédoine.
Tl désire, d'un côté, éviter les malenten-
dus avec la Turquie, et, de l'autre, il veut
montrer sa volonté de ne pas entraver l'ac-
tion de la Russie et de l'Autriche.
UN NAUFRAGE
Alger, 2 novembre. — Ce soir, il 7 heures,
est arrivé à Alger le vapeur hollandais
Glanda, ayant lt bord 16 survivants du va-
peur anglais f.och-Maree, qui nmlfrngea. le
». 31 octobre au nord du cap Serrât, à l'ouest
de Bizerte.
L'Glanda, ayant aperçu les signaux de
détresse, mit aussitôt le cap sur le Loch-
Maree ; mais avant qu'il ait pu, l'approcher,
le Loch-Maree se retourna, la quille en l'air.
Le capitaine, le chef mécanicien, le troi-
sième capitaine, un passager et cinq hom-
mes d'équipage furent noyés. Les seize per-
sonnes sauvées ont été recueillies au moyen
de cordes lancées par l'équipage do l'Olan-.
da ; elles ont été débarquées ici. 1
L'Glanda vient de Taganrok avec un char-
gement de grains pour Hambourg. Le Loch-
Maree était également chargé de grains.
De nouveaux renseignements recueillis
sur le naufrage du navire anglais Loch-Ma-
ree, indiquent que le capitaine de ce vapeur
constatant que son navire était perdu, fit ...
mettre deux embarcations a la. m.er, où pri-
rent place un passager, le seul à bord, l'é-
quipage et les officiers.
Le capitaine quitta son bord le dernier.
Les chaloupes venaient de s'éloigner du
Loch-Marce, quand ce navire qui s'était
couché sur bâbord par suite du déplace-
ment d'une forte partie de la cargaison, se
retourna complètement, la quille en l'air.
Presqu'au môme instant, une lame en-
leva une des chaloupes, et les dix personnes
qui s'y trouvaient furent englouties dans
les flots.
La seconde chaloupe put accoster malgré
la mer démontée, rOlanela, qui arrivait sur
les lieux du naufrage. Le Loch-MarCe allait
à Dundee venant du Levant. Il avait essuyé
pendant deux jours la tempête qui régna sur
la Méditerranée. « w.
Les survivants seront rapatriés par les
soins du consul d'Angleterre.
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