Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1921-10-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 octobre 1921 22 octobre 1921
Description : 1921/10/22 (N2213). 1921/10/22 (N2213).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46768031
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/01/2018
L'ŒUVRE
-
1 îS Centimes
■ i'-'N" 2219. — SAMEDI 22 OCTOBRE 1921 ~
11.
9 ' rue Louis-le-Grand (2e)
l Butsnberg 59-96, 59-97,
1, lipbooos I 01-20, 76-83. Colot. 03-15 m
f!tS 21 HEURES : Cent. 03-15, Sut 76-83
Directeur :
OUSTSiVE TÉ..B.Y
ABONNEMENTS
Un an 6 mois 3 mois
France.. 4tC a 34 » 23 >
Etranger et « si » Ï9 » ,
C£iliL'« pot¡ll" Compte 10-46
Adr. télég, : ŒUVRE-PARIS
Le présent du Conseil. — Je ne voudrais
pas me vanter de ce qu'ont fait nos soldats.
Je suis, pendant la guerre, allé souvent au
milieu d'eux. Je ne l'ai jamais dit. Jamais
je n'aurais voulu essayer de me tailler un
manteau de gloire dans leur héroïsme. -
M. Varenne. — Un manteau de Sainte-
Hermine.
BALLADE
pour la naissance de Maurice Rostand
Mercredi 27 mai 1891
les poètes sont prophètes.
le jour où Maurice Rostand vint au monde, le poète Jean Richepin salLia. 'sa
naissance par cette ballade — encore iné dUe -- d'un joyeux et ingénieux ly-
auteur de La Gloire vient de réaliser pleinement par son magnifique suc-
(j,s au Théâtre .Sarah-Bernhardt celle flatteuse, mais clairvoyante prédiction.
1 jaurice Rostand fait allzourd h'Ut des vers « comme pere et mère » — et comme
je an Richepin.
Petit mignon qui viens de naître
Et qui n'as pas un jour comptant.
A peine au sortir de ton âîtr-e
;Tu ne vas pas être content ;
De voir que mon discours t'attend
plus tôt que ton régal mammaire.
Maudis-moi ; mais en m'écoutant :
Fais des vers comme père et mère !
Et soit baptisé tout ton être
De ce conseil, seul important !
Qu'il le hume, qu'il s'en pénètre
Gomme d'un bon vin, bu d'autant,
Glraud, joyeux et réconfortant !
Verse-le dans la coupe amère
Que la vie à tes lèvres tend.
pais des vers comme père et mère !
lie monde que tu dois connaître
N'est certes pas très ragoûtant ;
Mais afin que par ta fenêtre
Il te paraisse beau pourtant,
pais-y, près d'un oiseau chantant,
¡?leupir. les fleurs de la chimère ;
...Autrement .dit, cela s'entend, ....
pais des vers comme père et mèr. et
ENVOI „
prince, petit prince tétant,
Né sois pas un prince éphémère,
Et pour ce, Maurice Rostand,
Fais des Vers comme père et mère !
Jean RICHEPIN.
PENDANT QUE M. GOUNARIS INTRIGUE A PARIS
La France fait la paix avec les Turcs
Un télégramme d'Angora nous apporta
her la nouvelle que les pourparlers enga-
gés entre M. Franklin-Bouinun et le gou-
vernement kerna lis te avaient heureusement
abouti. Cette nouvelle fut bientôt confir-
mée par une autre dépêche provenant de
j'Wisfantiriaple et précisant que l'accord
!rancü-tUl'C avait été signé le 20 octobre :
lHte convention, qui rétablirait bientôt les
étions normales, entre notre pays et
ottoman, stipulerait une rectii'ici-
liOn, ùe la frontière de Syrie, celle-ci devant
Mt'euavant suivre jusqu'à Nisibin le che-
de fer de Bagdad.
^ libération de tous les prisonniers de
',.u®rre français encore détenus à Kaysa-
'2!i avait déjà fourni l'indice que les fié-
Wiations de- M. Franklin-Bouillon 'étaient
en très bonne voie. Et M. Briand avait, ces
J ui'i-ei, donné presque l'assurance de leur
rf5s' ?.il promettant a. la Chambre que
-\acuation de !a Ciiicic par nos troupes
■' <->it possible d'Ici peu.
o!f. envient d'attendre des informations
• S P'our apprécier un événement
TIUV' 'D'.Sl trc.portant ; mais nous ne pouvons
(;n|i!10us réjouir de voir la France tendre
it main généreuse aux. patriotes
l'Jîts j' \[ y a bien longtemps — il y a pLus
f!e '•T!s que nous réclamons ce
r.ste troIS tons chose c'est seulement Cpl CI,
C son, accomplissement, nous nous
ss^ devancer par les Italiens,
riîi limo fo par le comte Sîorza, a conclu,
'^s IP mars dernier, avec le délégué de
1:{ ) ,As,se;lnblée nationale di\ngO!Ll,
un wn'*1 a^irrnant l'étroite collaboration
'"-xuinmi fornique ltalo-turqll6 u,
Surî>r'en'aii-t - et regrettable —
oÜ nous ardvait la
TB t'éconciliation avec les
itémalHp^ i premrer ministre du roi
Wa.ntr«' tu reÇu en audience officielle
te cuûf • g,°Uvern,ement français.
^ GkniriQ accompagné de son mini's-
lte Ql'tivé n Il QuaI d'Onsay hier matin, à
Hi,asu € vrai qu'il en est ressorti
j*vue 45 Pt que, M. par conséquent, son 011-
friand fut très coude.
?re ,gi bVlsv f'u'€l'e ait etc, elle fait Ch-
ilen trop fi'vf 10nneur a l'intrigant politi-
quo M U€s' il y a moins d'un
dérioncoît Ç " wrnme « hostile à. l'En-
tente )) et que, pendant la guerre, nous
avions interné en Corse.
Depuis la restauration, à Athènes, du
souverain dont les chefs des gouverne-
ments britannique et français ont. le 3 dé-
cembre 1920, flétri, dans une déclaration
solennelle, « l'attitude et la conduite dé-
loyaie's », M. Gounaris n'a cessé de nous
narguer. Et on ne comprend pa.s que 1\1.
Briand. ait consenti à écouter cet indési-
rable personnage, discrédité même en son
propre pays.
La dipLcmatie, en vérité, a parfois des
raisons que la raison ne comprend pas. —
CHARLES SAGUü.
RACCOURCIS
On île t( décôtiffeHionnera » pas Puris,
or, n'y ré
Et ce u'c.,t pas pour toutes les raisons ex-
cellentes que donnent les spécialistes, c'est
pour cette raiaon l)eaw..'o'f]J pins simple que
toute tentative de réforme trouvera contre
elle tous les Parisiens.
R rlppêle Z -1'nll8 l' fU'CU (' il fait an, bedon
blanc des sel'f/rllts <7g l'iUe, (fit système dit
f)ÍmtoÍ1'f, à la circulation en sens unique.
(Jonsielérez l'accueil fait (j/{jourd' /uu' aux
bandes l'oages, à l'arrnt-vi.'lie, etc... Chaque
fois que l'on tentera quelque dlOse, on se
heurtera aux ironies unanimes de cette po-
pulation réputée « la plus spirituelle, du
inonde ».
Car les Parisiens sont tous convaincus
qu'ih adorent le progrés, mais il y a qllel-
que chose fjll'Íls wéfértnt ail progrès : leurs
habitwle,. Et, si fort- qu'ils « blaguent » la
routiuf', ils blagueront toujours davantage
les innovation!.. - —
PANGLOSS.
Voir e,.) deuxième page :
NOTR5 CONCOURS NATIONAL
Pf: POLÏÎ6S66 <:q-
-6-
Ei) quatrième page
L'CEOVRË COLONIALE
UN MEETING
à la Salle Wagram
Une grenade lancée à la sortie
blesse sept agents
Les organisations anarchistes, en ac-
cord avec le parti communiste et les Byn-
dicalistes de la minorité, avaient organise
hier soir, à la salle Wagram, un meeting
pour protester contre la condamnation et
l'exécution prochaine de Salcco et Van-
zetti.
Des précautions de police considérables
avaient été prises pour éviter tout incident.
De forts détachements d'agents dclS- bri-
gades centrales avaient été placés le long
de l'avenue de Wagram,depuis l'Etoile jus-
qu'à la place; des Ternes. Des pelotons de
municipaux à cheval ne cessaient de pa-
trouiller dans l'avenue ; les ruc»s avoisi-
naiites étaient abondamment garnies de
té serves, constituées c'n, majorité par la
garde., républicaine.
Des forces importantes avaient été mas-
sées également, par mesure de précaution,
dans les environs de l'ambassade amé-
caine. i
Dès 8 heures 30, la. Vaste salle était coin-
Ne ; la foule des manifestants qui ne pou-
vaient entrer encombrait les couloirs en
chantant l'Internationale. Il fallut ou-
vrir la salle souterraine, où un second
meeting fut organisé.
Les organisateurs de la manifestation
avaient demandé à Mme Séverine de pré-
sider la réunion. Us donnèrent lecture
d'une dépêche datée de Suisse, où, eii s'ex-
cusant de ne pouvoir rentrer à Paris, pour
raisons de santé, elle s'unissait de cœur
à la protestation en faveur de Sacco et
VanzettL
M. Dutilleux, de la Fédération du Livre,
prit la présMencé et ouvrit la séance par
un discours où il attaqua violemment les
dirigeants de la C.G.T. Il donna ensuite
la parole à un orateur des groupements
ouvriers et paysans de mutilés, puis à un
représentant fie l'Union anarchiste.
M. Monmousseau, des comités syndica-
listes révolutionnaires, prononça un long
discours et invita, comme les autres orar
teurs, le 'pëupie^ il faire une nouvelle ma-
nifestation à. l'ambassade américaine di-
manche soir. M. Caclrih, au nom du parti
communiste, fut bien accueilli et se fit
applaudir en évoquant l'élection de M.
Ma.rty au Conseil municipal.
La" sortie se passait sans encombre et
l'assistance s'écoulait lentement au dehors
lorsqu'un remous se produisit dans le vas-
te couloir montant qui mène aux portes.
La foule, qui chantait des hymnes révo-
lutionnaires, s'arrêta un instant. Les
agents s'ébranlèrent ; à ce moment, une
grenade jetée on ne sait d'où éclata au-
dessus d'un groupe d'agents. Il y eut sept
blessés, dont M. Barthélémy, commissaire
divisionnaire, blessé à la cuisse, les ins-
pecteurs principaux Moto et Cassedan, le
brigadier Desehamps et les trois agents
Riboulet, Maeson et Henri Deschamps.
Six arrestations ont été opérées: Les bles-
sés ont été conduits à l'hôpital Beaujon
pour être pansés et ont pu regagner leur
domicile. Seuls, le commissaire division-
naire Barthélémy et le brigadier Dès-
champs ont dû être hospitalisés.
Ajoutons qu'une grenade a été trouvée
sous un banc de la station du métro des
Ternes.
Le préfet de la Seine
a inauguré une école en plein air
Une école de plein air, vient d'être, à
Paris, ofncietlement consacrée par les a,u-
torités ; et c'est tout juste ¡a seconde.
On travaille le plus agréablement du!
monde à l'école du boulevard Bessières ;
ceux qui ont la chance d'être écoliers en
ces classes bénies reçoivent double ration
de pain beurré et demi-portion de sa-
voir.. Leur santé s'en trouve mieux ; il
m'a paru que leur intelligence ne s'en por-
tait pas plus mal.
Quel dommage que tous les écolier® de
Paris n/'appreTineni pas, comme ceux-là,
a, chanter au soleil, à obserVer la plan-
te, l'oiseau, la pierre sous le ciel ot non
pas dans Une salle poussiéreuse. Mais voi-
là, comme me confiait un Poil-de-Carotte :
- Tout le monde ne peut pas être pré-
tubercule'ux ! — BLANCHE VOGT.
M. Briand répond à ses interpellateurs
aux applaudissements de la Chambre
" La France d'aujourd'hui c'est la République. Il faut
l'accepter d'abord. " — BRIAND.
Le discours de M. Briand est un grand
acte politique. Il se résume en, e.elte for-
mute : paix à l'extérieur ; ]UlFublÙl'ue-à
l'intérieur.
Le fait nouveau est qu'il ail osé définir
la République. Ce sont des républicains
qui la doivent gouverner. C'est une har-
diesse en ce lehnps.
M. Briand a tracé la frontière là où,
il était nécessaire, à droite. Il n'a pas seu-
[entent exclu de sa majorité les fous fu-
rieux qui considèrent aimablement qiie la
République est la peste. Il a, refusé les
voix de ces Aragoins dont le conserva-
tisme s'est trop fraîchement naturalisé et
qui crient en province : c( Vive le Roi ! »
et à Paris : « Vive la Ligne ! »
Ces bons apôtres espéraient s'introdui-
re dans la maison et dire aux répnbli-
cains : « C'est à vous d'en sortir ). M.
Briand n'oppose à celte opération ; il s'ef-
force d'introduire, dans notre politique,
un minimum de clarté. Les Aragoins de
droite en sont navrés. Les républicains
s'en félicitent.
LA SÉANCE
M. Briand a prononcé hier un grand
discours. Il a rendu aux débats un carac-
tère de sérénité et de gi"avité que certains
orateurs leur avaient fait perdre.
La. Chambre, impatiente d'entendre les
explications Ctt président du Conseil, a
prêté peu d'attention aux interpellateurs
qui l'ont précédé à la tribune : M..T.-L.
Bonnet, qui, enfoncé dans son haut faux-
col et arborant son habituel gilet jaune-
serin, faisait ses débuts, a réclamé la pu-
nition des Allemands coupables et M.
Paul Gay a exigé le maintien de l'occu-
pation de Ruhrort, Duisbourg et Dussel-
dorf. ■
Mais voici M. Briand à la tribune : tous
les députés rentrent hâtivement en
séance. Le président du Conseil, dès
l'abord, pose nettement le problème que
devra. résoudre la' Chambre : sa politique
est une politique de paix à l'intérieur et à
l'extérieur; elle devra dire nettement si
elle l'approuve ou la rejette.
— Je ne m'élèverai pas de statue, dit-il
avec une ironique modestie, et je ne de-
manderai -pas qu'on vienne l'inaugurer
avec moi.
Les rieurs ne sont pas ou côté des cle-
mencistes. M. Briand fait appel à la ràÍ-
son des députés. S'il doit partir pour Was-
hington, il veut être investi d'une autorité
morale complète :
— Je ne veux pas 'd'iiiie. demi-confiance,
d')/)fc confiance en grisaille. Il faut que
là-bas on sache que c'est la France en-
tière que je représente.
Des barils de poudre
Pour obtenir cette confiance, le prési-
dent du Conseil va exposer son program-
me : programme de paix l'intérieur, qui
permettra à tous les Français, 'i par les
institutions qu'ils se sont données et qui
n'ont pas peu contribué à refaire la Fran-
ce JI, d'assurer la solidarité nationale eh
cas de danger ; programme de paix à l'ex-
térieur.
Mais le mot de paix a besoin d'être dé-
fini. Kst.-ce. une simple affirmation? Noli.
j C'est un état d'esprit, une atmosphère,
! un ensemble d'acies qui crée dans le pays
cet état de sécurité, grâce auquel on peut
éviter que. certains événements tournent
mal.
Qliand, on tourne autour d'un baril de
poudre avec une cigarette à la. main, on
apporte, même sans le vouloir, des risques
d'e.rplosion : or, en Europe et dans i(' mon,'
de, il y et encore mes barils de poudre et
vouloir la paix, c'est éviter d'y faire tom-
ber des étincelles.
A gauche, à l'exf♦■ême-gauclie. même au
centre, on applaudit et la, définit ion et la
comparaison. Cet état d'espl'it que 1\1.
Briand \''icnt d'analyser, il peut être ma-
laisé de- l'imposer, quand des impatiences
sont légitimes. Mais qu'on prenne garde :
I ■ ■
l'impulsivité est dangereuse ; mieux vaut
la volonté continue et la féï'meté mesurée ,
même si elles ne suscitent pas toujours <0*
bruyants enthousiasmes.
•1
Le traité, c'est l'accord
des Alliés
Le président du Conseil explique alors
pourquoi il s'est gardé de ces décision*
sommaires et brillantes : il fallait a.van!,
tout maintenir la solidarité des Alliés, qui
est l'essence même du trai'té.
- — Si la France isolée de l'A,llemal)ne isolée comme celle-ci en
face de la Franc^/-ïi.tSTO, elle eût pu tran-
cher dans le vif:-....< - -il Y avait, 'en face
de l'Allemagne, gu.i, ■ commun, des -pert'efi
prenantes solidaires. Voilà le traité. Et
celui qui l'a fait 'n'a jamais hésité à dire :
<( Le traité, c'est l'accord des Alliés. u Le '/
gouverncTiient n'a jamais cessé de le pro
clamer.
M. Briand rappelle Cans quelles condi-
tions fut fixè.e la créance de la France.
L'Allemagne refusait alors de reconnaître
le traité :
— J'ai dit : (c Si elle ne .s'exécute pas, Ira
main de la France s'abattra sur son col-
let. J) Je ne nie pas le 1,)i-opos. Je le redirais
dans les mêmes circonstances. Quand, on
veut obtenir quelque chose d'un adversaire,
ce n'est pas avec des paroles éiiiollicettes. -
Nos gages
Déjà le traité nous donnait des gages *
l'occupation du Rhin. « C'est une chOSQ
énorme. » Néanmoins la France, a jugtï
cette coercition insuffisante ; elle a estÍ-
mé que Ruhrort, DuishÜrg, Dusseldorf de
vaient être occupés. Les Alliés ont résisté ;
il y eut même un instant où la rupturo
faillit être consommée :
— Songez, messieurs, ,que, dans ces llW-
ment S'ià, on sent sur ses épaules tout le
poids de la France!
Les trois villes /cnt été occupées. M.
Briand ne demande point qu'on lui en sa-
che gré. Il a une somme de phiIoSDrih i.}
suffisante pour attendre autre chose rpjù
clés douceurs ; il faut, au pouvoir, !¡;'j:,lj)J..
tuer aux coups. Tout le, monde, à ce mut,
se tourne en rliant vers M. Mandel, qui
reste renfrogné.
Mais, tout d,c même, on oublie trop
quelle était la situation- à ce moment : on
peut dire que nous étions à la. limite d'une
nouvelle guerre et nos effectifs, sur le
Rhin, étaient squelettiques. La. voix de
l'orateur devient particulièrement grave :
— On oublie le discours provocant du,
docteur Sinions : aussitôt l'occupation, le
gouvernement de provocation est renversé*
et celui qui le remplace .fm£l:me. La
Reichslag se réunit le jour même dmiiver*
s aire de la signature du traité de Franc
fort : il y a dans l'histoire des coïncidences
tragiques. Ce jour-là, on entend le ('han-
ce Lier du Reicli dire : « Il faut s'incliner et
payer. » On vote et, à la, majorité. l'Aile»
magne se décide à passer aux acles N'é-
tait-ce rien que cela ?
L'isolement
De nombreux députés manifester!>, par-
leurs applaudissements que ce rèsu it;:;:, ' n'é-
tait pas à dédaigner. Mais î;iilait-il âlleï
plus loin et, pour occuper la Ruhi u .Jgré
l'opposition des Alliés, risquer i'isoîe) ; mt ?
Le président du Conseil répète r inOt
avec effl'oi et, dé toute sà pu.-^an>"'' > 1 itoi-
te, il rappelle Ce qu'il a couu . Jh: -an-
ce : ' ■'.■■" ■■.:- '■-
Dans un ahtre temps, la i ra,,L pat
lait haut et clair, et c'est 't "ans
l'isolement que se produisit s /w i "K> d
un homme voit le sort cle se i « itr
ses mains, qu'il voit que qiti><. i • u • d"
République lui ont donné «i >- u , et
des alliances et que la g loin > ^,ortr < n/r
son front, celui qui represtrh la a-t-il le droit de ■commettre • > • tùi
vaudrait peut-être les applaud» i>en) y de
certains, triais qui aurait poa< <>/,,•( , (Joi-
gner à l'horizon, les magnifiqht■<, . < • nrs
alliées qui accompagnent (l,1IjOU-rJ,'.' les
couleurs de la France ? S'il, lire! ce
droit, cet homme ne serait pas iiun ? l'i
place qu'il occupe.
La Chambre est soulevée d'e v- mias-
me. Comme un député de droite ,-i u ■ Ce
sont des mots », M. Ih'iand s-e ie»;t et
lance avec hauteur :
— Quoi, ? Waterloo, ce n'es? qn'u . -U t *
Sedan, ce n'est qu'un mot ? :
Les applaudissements redoublant . le
malheureux interrupteur se tient n «J
t&.s, ces résultats n'ont pas élo ont - :
peine : M. Bl'iand. courbé sUr lu. t!) ' r'!
comme accablé, en donne à Ja * •' l'î-l'e
l'impression directe : . - ?
— J'ai marché souvent en itUO¡;",(' " ' <**1'
veut en tn'!lJUcllànt, comme tut. ,>tnl
hwnaill, qui porte Un fan! ('((lt /rJ '
Je suis tombé parfois au liard. d'1 1 "
Quând jê regarde la, Francr, je r'1'' h Pt,s
qu'il y ait tien d'êlre (lh:oUïrttJé. f
Le désarmement
[ Le président dii Conseil-est.! ^
fiées les paroles de doute que 1 o;1 l-J ""-'If-'0
1
-
1 îS Centimes
■ i'-'N" 2219. — SAMEDI 22 OCTOBRE 1921 ~
11.
9 ' rue Louis-le-Grand (2e)
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1, lipbooos I 01-20, 76-83. Colot. 03-15 m
f!tS 21 HEURES : Cent. 03-15, Sut 76-83
Directeur :
OUSTSiVE TÉ..B.Y
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Etranger et « si » Ï9 » ,
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Adr. télég, : ŒUVRE-PARIS
Le présent du Conseil. — Je ne voudrais
pas me vanter de ce qu'ont fait nos soldats.
Je suis, pendant la guerre, allé souvent au
milieu d'eux. Je ne l'ai jamais dit. Jamais
je n'aurais voulu essayer de me tailler un
manteau de gloire dans leur héroïsme. -
M. Varenne. — Un manteau de Sainte-
Hermine.
BALLADE
pour la naissance de Maurice Rostand
Mercredi 27 mai 1891
les poètes sont prophètes.
le jour où Maurice Rostand vint au monde, le poète Jean Richepin salLia. 'sa
naissance par cette ballade — encore iné dUe -- d'un joyeux et ingénieux ly-
auteur de La Gloire vient de réaliser pleinement par son magnifique suc-
(j,s au Théâtre .Sarah-Bernhardt celle flatteuse, mais clairvoyante prédiction.
1 jaurice Rostand fait allzourd h'Ut des vers « comme pere et mère » — et comme
je an Richepin.
Petit mignon qui viens de naître
Et qui n'as pas un jour comptant.
A peine au sortir de ton âîtr-e
;Tu ne vas pas être content ;
De voir que mon discours t'attend
plus tôt que ton régal mammaire.
Maudis-moi ; mais en m'écoutant :
Fais des vers comme père et mère !
Et soit baptisé tout ton être
De ce conseil, seul important !
Qu'il le hume, qu'il s'en pénètre
Gomme d'un bon vin, bu d'autant,
Glraud, joyeux et réconfortant !
Verse-le dans la coupe amère
Que la vie à tes lèvres tend.
pais des vers comme père et mère !
lie monde que tu dois connaître
N'est certes pas très ragoûtant ;
Mais afin que par ta fenêtre
Il te paraisse beau pourtant,
pais-y, près d'un oiseau chantant,
¡?leupir. les fleurs de la chimère ;
...Autrement .dit, cela s'entend, ....
pais des vers comme père et mèr. et
ENVOI „
prince, petit prince tétant,
Né sois pas un prince éphémère,
Et pour ce, Maurice Rostand,
Fais des Vers comme père et mère !
Jean RICHEPIN.
PENDANT QUE M. GOUNARIS INTRIGUE A PARIS
La France fait la paix avec les Turcs
Un télégramme d'Angora nous apporta
her la nouvelle que les pourparlers enga-
gés entre M. Franklin-Bouinun et le gou-
vernement kerna lis te avaient heureusement
abouti. Cette nouvelle fut bientôt confir-
mée par une autre dépêche provenant de
j'Wisfantiriaple et précisant que l'accord
!rancü-tUl'C avait été signé le 20 octobre :
lHte convention, qui rétablirait bientôt les
étions normales, entre notre pays et
ottoman, stipulerait une rectii'ici-
liOn, ùe la frontière de Syrie, celle-ci devant
Mt'euavant suivre jusqu'à Nisibin le che-
de fer de Bagdad.
^ libération de tous les prisonniers de
',.u®rre français encore détenus à Kaysa-
'2!i avait déjà fourni l'indice que les fié-
Wiations de- M. Franklin-Bouillon 'étaient
en très bonne voie. Et M. Briand avait, ces
J ui'i-ei, donné presque l'assurance de leur
rf5s' ?.il promettant a. la Chambre que
-\acuation de !a Ciiicic par nos troupes
■' <->it possible d'Ici peu.
o!f. envient d'attendre des informations
• S P'our apprécier un événement
TIUV' 'D'.Sl trc.portant ; mais nous ne pouvons
(;n|i!10us réjouir de voir la France tendre
it main généreuse aux. patriotes
l'Jîts j' \[ y a bien longtemps — il y a pLus
f!e '•T!s que nous réclamons ce
r.ste troIS
C son, accomplissement, nous nous
ss^ devancer par les Italiens,
riîi limo fo par le comte Sîorza, a conclu,
'^s IP mars dernier, avec le délégué de
1:{ ) ,As,se;lnblée nationale di\ngO!Ll,
un wn'*1 a^irrnant l'étroite collaboration
'"-xuinmi fornique ltalo-turqll6 u,
Surî>r'en'aii-t - et regrettable —
oÜ nous ardvait la
TB t'éconciliation avec les
itémalHp^ i premrer ministre du roi
Wa.ntr«' tu reÇu en audience officielle
te cuûf • g,°Uvern,ement français.
^ GkniriQ accompagné de son mini's-
lte
Hi,asu € vrai qu'il en est ressorti
j*vue 45 Pt que, M. par conséquent, son 011-
friand fut très coude.
?re ,gi bVlsv f'u'€l'e ait etc, elle fait Ch-
ilen trop fi'vf 10nneur a l'intrigant politi-
quo M U€s' il y a moins d'un
dérioncoît Ç " wrnme « hostile à. l'En-
tente )) et que, pendant la guerre, nous
avions interné en Corse.
Depuis la restauration, à Athènes, du
souverain dont les chefs des gouverne-
ments britannique et français ont. le 3 dé-
cembre 1920, flétri, dans une déclaration
solennelle, « l'attitude et la conduite dé-
loyaie's », M. Gounaris n'a cessé de nous
narguer. Et on ne comprend pa.s que 1\1.
Briand. ait consenti à écouter cet indési-
rable personnage, discrédité même en son
propre pays.
La dipLcmatie, en vérité, a parfois des
raisons que la raison ne comprend pas. —
CHARLES SAGUü.
RACCOURCIS
On île t( décôtiffeHionnera » pas Puris,
or, n'y ré
Et ce u'c.,t pas pour toutes les raisons ex-
cellentes que donnent les spécialistes, c'est
pour cette raiaon l)eaw..'o'f]J pins simple que
toute tentative de réforme trouvera contre
elle tous les Parisiens.
R rlppêle Z -1'nll8 l' fU'CU (' il fait an, bedon
blanc des sel'f/rllts <7g l'iUe, (fit système dit
f)ÍmtoÍ1'f, à la circulation en sens unique.
(Jonsielérez l'accueil fait (j/{jourd' /uu' aux
bandes l'oages, à l'arrnt-vi.'lie, etc... Chaque
fois que l'on tentera quelque dlOse, on se
heurtera aux ironies unanimes de cette po-
pulation réputée « la plus spirituelle, du
inonde ».
Car les Parisiens sont tous convaincus
qu'ih adorent le progrés, mais il y a qllel-
que chose fjll'Íls wéfértnt ail progrès : leurs
habitwle,. Et, si fort- qu'ils « blaguent » la
routiuf', ils blagueront toujours davantage
les innovation!.. - —
PANGLOSS.
Voir e,.) deuxième page :
NOTR5 CONCOURS NATIONAL
Pf: POLÏÎ6S66 <:q-
-6-
Ei) quatrième page
L'CEOVRË COLONIALE
UN MEETING
à la Salle Wagram
Une grenade lancée à la sortie
blesse sept agents
Les organisations anarchistes, en ac-
cord avec le parti communiste et les Byn-
dicalistes de la minorité, avaient organise
hier soir, à la salle Wagram, un meeting
pour protester contre la condamnation et
l'exécution prochaine de Salcco et Van-
zetti.
Des précautions de police considérables
avaient été prises pour éviter tout incident.
De forts détachements d'agents dclS- bri-
gades centrales avaient été placés le long
de l'avenue de Wagram,depuis l'Etoile jus-
qu'à la place; des Ternes. Des pelotons de
municipaux à cheval ne cessaient de pa-
trouiller dans l'avenue ; les ruc»s avoisi-
naiites étaient abondamment garnies de
té serves, constituées c'n, majorité par la
garde., républicaine.
Des forces importantes avaient été mas-
sées également, par mesure de précaution,
dans les environs de l'ambassade amé-
caine. i
Dès 8 heures 30, la. Vaste salle était coin-
Ne ; la foule des manifestants qui ne pou-
vaient entrer encombrait les couloirs en
chantant l'Internationale. Il fallut ou-
vrir la salle souterraine, où un second
meeting fut organisé.
Les organisateurs de la manifestation
avaient demandé à Mme Séverine de pré-
sider la réunion. Us donnèrent lecture
d'une dépêche datée de Suisse, où, eii s'ex-
cusant de ne pouvoir rentrer à Paris, pour
raisons de santé, elle s'unissait de cœur
à la protestation en faveur de Sacco et
VanzettL
M. Dutilleux, de la Fédération du Livre,
prit la présMencé et ouvrit la séance par
un discours où il attaqua violemment les
dirigeants de la C.G.T. Il donna ensuite
la parole à un orateur des groupements
ouvriers et paysans de mutilés, puis à un
représentant fie l'Union anarchiste.
M. Monmousseau, des comités syndica-
listes révolutionnaires, prononça un long
discours et invita, comme les autres orar
teurs, le 'pëupie^ il faire une nouvelle ma-
nifestation à. l'ambassade américaine di-
manche soir. M. Caclrih, au nom du parti
communiste, fut bien accueilli et se fit
applaudir en évoquant l'élection de M.
Ma.rty au Conseil municipal.
La" sortie se passait sans encombre et
l'assistance s'écoulait lentement au dehors
lorsqu'un remous se produisit dans le vas-
te couloir montant qui mène aux portes.
La foule, qui chantait des hymnes révo-
lutionnaires, s'arrêta un instant. Les
agents s'ébranlèrent ; à ce moment, une
grenade jetée on ne sait d'où éclata au-
dessus d'un groupe d'agents. Il y eut sept
blessés, dont M. Barthélémy, commissaire
divisionnaire, blessé à la cuisse, les ins-
pecteurs principaux Moto et Cassedan, le
brigadier Desehamps et les trois agents
Riboulet, Maeson et Henri Deschamps.
Six arrestations ont été opérées: Les bles-
sés ont été conduits à l'hôpital Beaujon
pour être pansés et ont pu regagner leur
domicile. Seuls, le commissaire division-
naire Barthélémy et le brigadier Dès-
champs ont dû être hospitalisés.
Ajoutons qu'une grenade a été trouvée
sous un banc de la station du métro des
Ternes.
Le préfet de la Seine
a inauguré une école en plein air
Une école de plein air, vient d'être, à
Paris, ofncietlement consacrée par les a,u-
torités ; et c'est tout juste ¡a seconde.
On travaille le plus agréablement du!
monde à l'école du boulevard Bessières ;
ceux qui ont la chance d'être écoliers en
ces classes bénies reçoivent double ration
de pain beurré et demi-portion de sa-
voir.. Leur santé s'en trouve mieux ; il
m'a paru que leur intelligence ne s'en por-
tait pas plus mal.
Quel dommage que tous les écolier® de
Paris n/'appreTineni pas, comme ceux-là,
a, chanter au soleil, à obserVer la plan-
te, l'oiseau, la pierre sous le ciel ot non
pas dans Une salle poussiéreuse. Mais voi-
là, comme me confiait un Poil-de-Carotte :
- Tout le monde ne peut pas être pré-
tubercule'ux ! — BLANCHE VOGT.
M. Briand répond à ses interpellateurs
aux applaudissements de la Chambre
" La France d'aujourd'hui c'est la République. Il faut
l'accepter d'abord. " — BRIAND.
Le discours de M. Briand est un grand
acte politique. Il se résume en, e.elte for-
mute : paix à l'extérieur ; ]UlFublÙl'ue-à
l'intérieur.
Le fait nouveau est qu'il ail osé définir
la République. Ce sont des républicains
qui la doivent gouverner. C'est une har-
diesse en ce lehnps.
M. Briand a tracé la frontière là où,
il était nécessaire, à droite. Il n'a pas seu-
[entent exclu de sa majorité les fous fu-
rieux qui considèrent aimablement qiie la
République est la peste. Il a, refusé les
voix de ces Aragoins dont le conserva-
tisme s'est trop fraîchement naturalisé et
qui crient en province : c( Vive le Roi ! »
et à Paris : « Vive la Ligne ! »
Ces bons apôtres espéraient s'introdui-
re dans la maison et dire aux répnbli-
cains : « C'est à vous d'en sortir ). M.
Briand n'oppose à celte opération ; il s'ef-
force d'introduire, dans notre politique,
un minimum de clarté. Les Aragoins de
droite en sont navrés. Les républicains
s'en félicitent.
LA SÉANCE
M. Briand a prononcé hier un grand
discours. Il a rendu aux débats un carac-
tère de sérénité et de gi"avité que certains
orateurs leur avaient fait perdre.
La. Chambre, impatiente d'entendre les
explications Ctt président du Conseil, a
prêté peu d'attention aux interpellateurs
qui l'ont précédé à la tribune : M..T.-L.
Bonnet, qui, enfoncé dans son haut faux-
col et arborant son habituel gilet jaune-
serin, faisait ses débuts, a réclamé la pu-
nition des Allemands coupables et M.
Paul Gay a exigé le maintien de l'occu-
pation de Ruhrort, Duisbourg et Dussel-
dorf. ■
Mais voici M. Briand à la tribune : tous
les députés rentrent hâtivement en
séance. Le président du Conseil, dès
l'abord, pose nettement le problème que
devra. résoudre la' Chambre : sa politique
est une politique de paix à l'intérieur et à
l'extérieur; elle devra dire nettement si
elle l'approuve ou la rejette.
— Je ne m'élèverai pas de statue, dit-il
avec une ironique modestie, et je ne de-
manderai -pas qu'on vienne l'inaugurer
avec moi.
Les rieurs ne sont pas ou côté des cle-
mencistes. M. Briand fait appel à la ràÍ-
son des députés. S'il doit partir pour Was-
hington, il veut être investi d'une autorité
morale complète :
— Je ne veux pas 'd'iiiie. demi-confiance,
d')/)fc confiance en grisaille. Il faut que
là-bas on sache que c'est la France en-
tière que je représente.
Des barils de poudre
Pour obtenir cette confiance, le prési-
dent du Conseil va exposer son program-
me : programme de paix l'intérieur, qui
permettra à tous les Français, 'i par les
institutions qu'ils se sont données et qui
n'ont pas peu contribué à refaire la Fran-
ce JI, d'assurer la solidarité nationale eh
cas de danger ; programme de paix à l'ex-
térieur.
Mais le mot de paix a besoin d'être dé-
fini. Kst.-ce. une simple affirmation? Noli.
j C'est un état d'esprit, une atmosphère,
! un ensemble d'acies qui crée dans le pays
cet état de sécurité, grâce auquel on peut
éviter que. certains événements tournent
mal.
Qliand, on tourne autour d'un baril de
poudre avec une cigarette à la. main, on
apporte, même sans le vouloir, des risques
d'e.rplosion : or, en Europe et dans i(' mon,'
de, il y et encore mes barils de poudre et
vouloir la paix, c'est éviter d'y faire tom-
ber des étincelles.
A gauche, à l'exf♦■ême-gauclie. même au
centre, on applaudit et la, définit ion et la
comparaison. Cet état d'espl'it que 1\1.
Briand \''icnt d'analyser, il peut être ma-
laisé de- l'imposer, quand des impatiences
sont légitimes. Mais qu'on prenne garde :
I ■ ■
l'impulsivité est dangereuse ; mieux vaut
la volonté continue et la féï'meté mesurée ,
même si elles ne suscitent pas toujours <0*
bruyants enthousiasmes.
•1
Le traité, c'est l'accord
des Alliés
Le président du Conseil explique alors
pourquoi il s'est gardé de ces décision*
sommaires et brillantes : il fallait a.van!,
tout maintenir la solidarité des Alliés, qui
est l'essence même du trai'té.
- — Si la France isolée de l'A,llemal)ne isolée comme celle-ci en
face de la Franc^/-ïi.tSTO, elle eût pu tran-
cher dans le vif:-....< - -il Y avait, 'en face
de l'Allemagne, gu.i, ■ commun, des -pert'efi
prenantes solidaires. Voilà le traité. Et
celui qui l'a fait 'n'a jamais hésité à dire :
<( Le traité, c'est l'accord des Alliés. u Le '/
gouverncTiient n'a jamais cessé de le pro
clamer.
M. Briand rappelle Cans quelles condi-
tions fut fixè.e la créance de la France.
L'Allemagne refusait alors de reconnaître
le traité :
— J'ai dit : (c Si elle ne .s'exécute pas, Ira
main de la France s'abattra sur son col-
let. J) Je ne nie pas le 1,)i-opos. Je le redirais
dans les mêmes circonstances. Quand, on
veut obtenir quelque chose d'un adversaire,
ce n'est pas avec des paroles éiiiollicettes. -
Nos gages
Déjà le traité nous donnait des gages *
l'occupation du Rhin. « C'est une chOSQ
énorme. » Néanmoins la France, a jugtï
cette coercition insuffisante ; elle a estÍ-
mé que Ruhrort, DuishÜrg, Dusseldorf de
vaient être occupés. Les Alliés ont résisté ;
il y eut même un instant où la rupturo
faillit être consommée :
— Songez, messieurs, ,que, dans ces llW-
ment S'ià, on sent sur ses épaules tout le
poids de la France!
Les trois villes /cnt été occupées. M.
Briand ne demande point qu'on lui en sa-
che gré. Il a une somme de phiIoSDrih i.}
suffisante pour attendre autre chose rpjù
clés douceurs ; il faut, au pouvoir, !¡;'j:,lj)J..
tuer aux coups. Tout le, monde, à ce mut,
se tourne en rliant vers M. Mandel, qui
reste renfrogné.
Mais, tout d,c même, on oublie trop
quelle était la situation- à ce moment : on
peut dire que nous étions à la. limite d'une
nouvelle guerre et nos effectifs, sur le
Rhin, étaient squelettiques. La. voix de
l'orateur devient particulièrement grave :
— On oublie le discours provocant du,
docteur Sinions : aussitôt l'occupation, le
gouvernement de provocation est renversé*
et celui qui le remplace .fm£l:me. La
Reichslag se réunit le jour même dmiiver*
s aire de la signature du traité de Franc
fort : il y a dans l'histoire des coïncidences
tragiques. Ce jour-là, on entend le ('han-
ce Lier du Reicli dire : « Il faut s'incliner et
payer. » On vote et, à la, majorité. l'Aile»
magne se décide à passer aux acles N'é-
tait-ce rien que cela ?
L'isolement
De nombreux députés manifester!>, par-
leurs applaudissements que ce rèsu it;:;:, ' n'é-
tait pas à dédaigner. Mais î;iilait-il âlleï
plus loin et, pour occuper la Ruhi u .Jgré
l'opposition des Alliés, risquer i'isoîe) ; mt ?
Le président du Conseil répète r inOt
avec effl'oi et, dé toute sà pu.-^an>"'' > 1 itoi-
te, il rappelle Ce qu'il a couu . Jh: -an-
ce : ' ■'.■■" ■■.:- '■-
Dans un ahtre temps, la i ra,,L pat
lait haut et clair, et c'est 't "ans
l'isolement que se produisit s /w i "K> d
un homme voit le sort cle se i « itr
ses mains, qu'il voit que qiti><. i • u • d"
République lui ont donné «i >- u , et
des alliances et que la g loin > ^,ortr < n/r
son front, celui qui represtrh la
vaudrait peut-être les applaud» i>en) y de
certains, triais qui aurait poa< <>/,,•( , (Joi-
gner à l'horizon, les magnifiqht■<, . < • nrs
alliées qui accompagnent (l,1IjOU-rJ,'.' les
couleurs de la France ? S'il, lire! ce
droit, cet homme ne serait pas iiun ? l'i
place qu'il occupe.
La Chambre est soulevée d'e v- mias-
me. Comme un député de droite ,-i u ■ Ce
sont des mots », M. Ih'iand s-e ie»;t et
lance avec hauteur :
— Quoi, ? Waterloo, ce n'es? qn'u . -U t *
Sedan, ce n'est qu'un mot ? :
Les applaudissements redoublant . le
malheureux interrupteur se tient n «J
t&.s, ces résultats n'ont pas élo ont - :
peine : M. Bl'iand. courbé sUr lu. t!) ' r'!
comme accablé, en donne à Ja * •' l'î-l'e
l'impression directe : . - ?
— J'ai marché souvent en itUO¡;",(' " ' <**1'
veut en tn'!lJUcllànt, comme tut. ,>tnl
hwnaill, qui porte Un fan! ('((lt /rJ '
Je suis tombé parfois au liard. d'1 1 "
Quând jê regarde la, Francr, je r'1'' h Pt,s
qu'il y ait tien d'êlre (lh:oUïrttJé. f
Le désarmement
[ Le président dii Conseil-est.! ^
fiées les paroles de doute que 1 o;1 l-J ""-'If-'0
1
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