Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1893-12-31
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Type : texte texte
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Description : 31 décembre 1893 31 décembre 1893
Description : 1893/12/31 (Numéro Soir). 1893/12/31 (Numéro Soir).
Description : Note : édition du soir. Note : édition du soir.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~CS'AN~ÉE
IL.e iMim~ro 10 centimes ~AJFMS et TDHÈ~~TE~T'E~EI~'rS Le nujnoLero 10 centiMies.
105-AMNEE
DÏMANCHE SOIR 31 DÉCEMBRE
Cf r Place du Louvre, 1
PRIX DE L'ABONNEMENT
rOURDEUXËDtTtO~S
Smoh 6 moi: a))M
!*àris.
-Départements. i8 fr. 36 (r. ?~ (f.
AlSM8-Lorrain&
Utiion postale. )S< 4e fr. 64 ff.
POUR UNE ËDtTIO~ SEULEMENT
JParis.)
40 ff. SQfr. 40 ff.
Alsace-Lorraine)
Onion postale.{i'f~BO
DIMANCHE SOIR 31 DECEMBRE
1893
DMÏ~TT~n~C 1?T TTTT~ATIM~
FVLiii~~M J&i JLiiË~nAin~o
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ET PUBLICITÉ
~7, rue de: PrÈtres-Saint-Germam-t'AlixerroH, tt
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DÈR~TS-PARta
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AnnoneM. Ztr. t~hgna..
R~olfunea. 4
FfLÏts-divers. C
Ntos tttettcrs étant fermer ~toccttstottda
tenr de t'Am. tp « Jon~nat dctt t~b~f
(édtttpK, rotte) p~ paraitr~ ~aa te tomdi
f.~M~ter. i;
SOMMAIRE
BULLET!~ UU JOUR. FRANCE 7!JC<*po//?c:e~es. Z-M ~n~Mr~ ~M <~pAone.
ETRAXGnn Z,a r~/bnMede ~aBoMfïe
en /t~cma!7nc.
Au Jo~R t.E JouK DtoeWtMCHten~ panïtcns.
–AUdrëHaHays
LETTHE D'ECYPTE.
EK ROUTE POrR LE NiGEH..
LE MAAC&K MNANCtER. / LA. SEMA!NE DRAMA.TtQCE. JuïeS Lè-
maMrc.
BULLETIN
"FRANCE.
ttccepttOHs oftic!cncs
ARoubaix, cette année, te maire a
décidé qu'il ne recevrait pas, comme de
coutume, )é personne! de la' mairie, à
l'occasion du !< janvier; cet intraitable
socialiste a flétri de la belle manière les
habitudes rétrogrades de toutes !cs ad-
ministrations bourgeoises et il adispensé
dusalùt annuel les fonctionnaires placés
sous ses ordres. Ceux-ci n'en ont proba-
blement pas été fâches, leurs rapports
avec leur chef manquant de cordialité
mais, en gênerai, semblable décision, si
jamais elle était étendue a nos divers
services publics, produiraitcertainement t
une fâcheuse impression.
Ces cérémonies officielles, en effet,
ont déjà ceci de trës particulier que,
tout en mettant de mauvaise humeur,
des le premier moment, ceux qui doi-
vent y.figurer, au fond elles les nattent
dans leur. amour-propre. Le directeur
ou le chef de bureau qui maugréera,
durant quelques instants, à ta pensée
d'endosser sonbabit pour rendre visite
a un ministre qu'ii connaît a peine, se-
rait fort vexe s'i! n'était pas invité à
user de ce droit d'affirmer son rang. Et
ainsi de-suite jusqu'au plus humble
com'mis~ it~h'y a que les très grandes
âmes, comme Famé de M. le maire de
Roûbaix, qui échappent a ces légitimes
faiblesses humâmes.
En outre, d'une réception de 1' jan-
vier i) peut réellement résulter quel-
que bien pour l'administration dont le
ministre reçoit les représentants; cela
dépend de la tournure qui sera donnée
par lui à ses altocutions. C'est une occa-
sion de transmettre, sous une forme
presque familière, des instructions utiles
ou de décerner de flatteux éloges. Il y
faut du tact, de la bonne grâce, de l'es-
prit d'a-propos. M. Raynal en a montré,
précisément, au cours de sa réception du
préfet de poHcc de Paris. Il avu qu'il
devait, en cette circonstance, un témoi-
gnage tout spécial d'estime aux fonction-
naires quiontune des plus lourdes char-
ges à cette heure; leur a donné ce té-
moignage et il leur a indiqué qu'ils de-
vaient s'efforcer de prévoirplutôt encore
quederéprimer.Etilsemblebienquecette
formule est celle qui renferme tous les
devoirs de l'administration de la police.
On l'a, jusqu'ici, trop oublié, et il a fStUu
l'événement que l'on sait pour se rendre
PEmMËTON DU JOURML DES DÉBETS
dn dimanche soir 3i décembre 1893
M SEHAME MAMAT~E
Gymnase: !a.Duc/teMedie en trois actes, de M. Albin Valabrégue.
–Vaudeville: ~!cAe< ?~Mer, pièce en
trois actes, de M. Edouard Rod; reprise de
Za jPNr~tenHe, comédie en trois actes, de
M. Hcm'y Becque.– Folies-Dramatiques
CMM. Ordonneau et Kérout, musique de
M. Gaston Serpette. Théâtre-Libre
Z'/n~M~Mefc, pièce en trois actes, de MM.
.Jutes Pch'in et Couturier; /inta))~epantomime en trois tableaux, do MM. An-
dreCorneau et Gerbautt, musique de M. An-
dré MessaKcr. Comédie française Pro-
~o~MCM Bft'CH'cf', comédie en un acte, en
Yers, de M~t- Edouard Noël et Lucien Pâté
(pour l'anniversaire de la naissance de Ra-
eine)~–Comédie parisienne reprise de
~a Veuue, comédie en trois actes, de MM.
McilhacctHalévy.
La p!us triste des nécessités m'a 6!ot-
gn6 de Paris pendant une huitaine, et
je n'ai pu faire le feuilleton de ta se-
maine derniërc. Je suis donc bien en
retard avec vous. Je vais être obligé
d'attervit&etdc vous parler brièvement
de pièces que je n'ai pas toutes vues.
Heureusement, on vous en a d<\jà rendu
compte, au Courrier des Théâtres, avec
une élégante exactitude.
'Je souhaitais de bon cœur un très
grand succès a &a! DKC/M~c de Afon.~MMs?'. M. Albin Valabrègue est l'auteur
dë.PMMMM~ Durand et de ce charmant
~.Bep''c
acompte que de bonn&s .ppëcaut!ons va-
!cht*'ttïieux que .des cha.rges trës éner-
~gtques:. M, Lépine t'a GQmpcts, on te
crcHt' des son entrée à ta préfeeture':
M. Raynat ry encourage, et Htui tômo~-
gne, en même temps, unesatisfacHonde
sa bonne voionte qui n'ava~ jamais été
prodiguée au~ « gens de poUce. H est
donc des r6cept.ions qui ne soni, pas aussi
inutitcs qu'on te pense à Roubaix.
Les tentcHt's du t~tëphonc
Le téléphone est une invention admi-
rable pour les gens pressés et aussi pour
ceux qui aiment à expédier leurs affaires
sans bouger du coin de leur cheminée.
Il évite tes pertes de temps et les lon-
gues courses ou plutôt il !es éviterait si ~i
lamalice humaine y voulait bien con-
sentir mais elle s'y oppose.
Le fonctionnement des téléphones est t
confié à ]a p)us bcne moitié de nous-
mêmes, a celle que nous avons L'habi-
tude de rechercher avec. ]c p) us d'empres-
sement. HHc devrait bien nous rendre la
parcinc; mais, en fait, el)c continue à
fuir vers les saules lorsque nous l'appe-
lons. Les infortunes qui crient « A)tô,t
AIlôt sur une p!anchëtto regrettent
plusieurs fois par jour cette humeur
fuyarde. Ce n'est pas pour eux qu'il a Été
dit « Demandez et l'on vous donnera;
frappez et l'on vous ouvrira. Us de-
mandent la communication, sans qu'on
la leur donne, et frappent sur l'avertis-
seur sans qu'on leur ouvre cette com-
munication impatiemment attendue et
ardemment désirée.
Quand ils obtiennent enfin le droit,
qu'ils payent très cher, de converser à
distance avec leurs semblables, une
maligne fée s'amuse a. rendre les de-
mandes et les réponses à peu près inin-
telligibles et parfois, lorsque l'entretien
se prolonge ou roule sur des sujets mo-
notones, elle y coupe court sans crier
gare. On a prétendu que la curiosité et
l'impatience féminines en sont la cause..
Les-d&molsclles du téléphone prêteraient
aux conversations une oreiDe indiscrète
et puniraient les causeurs de l'insignt-
fiancc douleurs propos par une suspen-
sion qui le rugle~c.nt intcrdi t et que le-
:simple -ben se~con~atï~c. De. là, ch cz ez
cërtMns* abonnés im'pati~nts dyher~
veux, un oubli passager de cette galan-
terie séculaire dont les Français s'accor-
dent le monopole.
On avait pensé, naturellement, que
les communications deviendraient plus
rapides et plus sûres en remplaçant les
femmes par les hommes mais, expé-
rience faite, nous n'y gagnerions rien
ou du moins que fort peu de chose.
Lorsque la nuit vient, le sexe fort
remplace l'autre c'est lui qui accorde,
refuse ou interrompt a son gré les com-
munications téléphoniques elles de-
meurent aussi lentes, aussi capricieuses.
aussi incertaines. Ces messieurs ne sont
ni moins fantaisistes ni moins curieux
que ces demoiselles, et !c seul avantage
un peu appréciable consiste dans !a dis-
parition de tout scrupule lorsque notre
impatience nous pousse à certaines ma-
nifestations un peu vives.
Le remède? IL serait, pensons-nous,
dans une surveillance plus rigoureuse,
dans une discipline résolument imposée;
dans ce désir, inconnu ù. nos administra-
tions, de satisfaire ceux qui les font vi-
vre au lieu de les traiter de Turc à
~foMW!e de ~a~V/e, que quelque théâtre
devrait bien reprendre. Il a ta verve
abondante et drue et, parfois, l'inquié-
tude du mieux. H y avait une idée, et
sérieuse, et belle, dans cette comédie
malheureusement trop imparfaite de la
Fe??!?Hans. Et dans /ù! Duchesse de MoK~!Mïc'est une maladresse sans doute, mais
honorable, d'avoir voulu tout à coup
s'élever, à certains moments, du ton du
pur vaudeville a celui de la satire so-
ciale.
Maigre mes vœux, cette brave Z~<-
cAc~e n'avait pas totalement agréé au
public de la « première M. J'apprends,
avec plaisir, que le pub!ic des jours sui-
vants s'est moins défendu qu'il s'amuse
très franchement à cette bouffonnerie ai-
sée et bonne enfant, et que le Gymnase
pourrait bien tenir un succès. L'action
nous avait paru un peu simplette et pré-
vue car c'est tout uniment, comme vous
savez, l'action du ~o!~(tes rôles de M. et de M" Jourdain étant
intervertis). On avait trouve aussi que le
revirement moral de ta moitié des per-
sonnages, à tann.du dernier acte, était
faiblement motivé. Mais te dialogue est
souvent hilarant. La rentrée dunts de la
maison, à neuf heures du matin, en ha-
bit, la cravate blanche de travers, te
plastron fripé, tes mèches du front dé-
cottées, est d'une bette couleur. EnHn,
j'ai goûté les lecons de convenance,
de haute vie et de «vie noble que ta
duchesse Bonnàrdct donne à son mari
(« Maintenant que vous voilà duc, il faut
prendre une maîtresse. Oui. dansjte
corps de battet. C'est l'usage "), et cel-
les que le duc et ta duchesse reçoivent
tous deux de leurvaïëtde chambre, un
Maure. Par malheur, .l'administration
croit toujourra -se -deshonorer en recon-
.naLssant;ses tocts~ en'ronipant.aveo de
vieiHes et d6j,estab!es h&bitudes.en mon-
trant, pour- te public cje minimum de
déférence dont ne se départ aucune en-
treprise privée. Par malheur aussi, nous
sommes, bien tes .descendants, de ces
Français dont Mazarin avait coutume de
dire: « Ils chantent, mais ils payeront";
nous protestons, nous crions, nous tem-
pêtons et nous payons tout de même.
Nous tançons feu et flamme le dos
tourné, notre cotërc s'évapore et nous
n'y pensons plus. Les autres le savent
et, comme ils nous connaissent bien, i!s
en profitent; Us attendent, pour s'amen-
der, que la grève entre danë les mœura
de la bourgeoisie, et les voua fort ras-
sures.
ÉTRANGER
Lu F~foMnc det& Donrse
enAMcnmg~ne
La publication par le A~o~~e~F cfcVE/M-
pM'edu~ rapport do la commission char-
gée de se livrer a une enquête sur les
opérations de Bourse vient d'ajouter un
nouveau chapitre a une question qui
préoccupe depuis longtemps, non seule-
!ment nos voisins d'Allemagne, mais
toutes les sociétés modernes où les af-
faires de Bourse, en prenant toujours
plus d'extension, ont donné lieu a des
abus qui ont été la cause de désastres
publics.
Si l'Allemagne n'est pas le seu! pays
où cette question de la Bourse soit à
l'ordre du jour, il ne faut pas oublier que
c'est peut-être là qu'elle passionne le
plus l'opinion, car elle y a été compli-
quée de facteurs qu'on s'étonne de ren-
contrer en pareille occurence et qui ten-
dent a transformer une question essen-
tiellement économique et financière en
une polémique politique, voire en un
antagonisme de races et de religions.
On se rappelle a quelle occasion cette
commission d'enquête a été instituée:
en i890, plusieurs krachs financiers
s'étant produits, qui avaient ému l'opi-
jnon publique, le chanccHcr de l'Empire
décida de charger M. Koeh, président de
la Banque de l'Empire, assisté de p!u-
-Stcurs notabilités financières, politiques,
économiques et commerciales, de recher-
cher-la source des abus auxquels les
opérations de Bourse donnaient lieu et
de proposer au gouvernement les mesu-
res jugées nécessaires pour y porter re-
mède.
La commission, dans son rapport qui
vient d'être publié, est unanime a re-
connaître, .ce que quelques intransi-
geants sont seuls a contester, que la
Bourse, aussi bien pour les marchan-
dises que pour les effets publics, est
devenu un facteur indispensable de la
vie économique moderne, et que son
fonctionnement, juste et nécessaire, ne
doit pas être dérangé, mais que, d'autre
part, il s'y est développé des abus aux-
quels il est tout aussi indispensable de
mettre un terme.
En ce qui concerne l'intervention de
l'Etat, la majorité de la commission est
d'avis qu'il serait préférable de voir la
Bourse, procéder elle-même aux réfor-
mes nécessaires, et elle espère aussi
qu'elle s'y prêtera, en sorte que, au point
de vue de la situation légale et de l'orga-
nisation de la Bourse, le législateur de-
drôie qui fut bachelier, mais qui a beau-
coup appris depuis ce temps-ia.
Certes, ce n'était pas une si mauvaise
idée que de refaire/e BoM~OM yen~-
AoMMC, de le « remettre au point
Voila p!us de cent ans que la noblesse
est morte, comme classe politique et
comme classe sociale; et, pourtant, il n'y
a pas a dire, elle survit comme caste
mondaine. Elle survit, par l'attachement
respectable aux traditions ou par la va-
nité de ceux qui en sont, mais plus en-
core par la vanité et la bassesse d'âme
de beaucoup de ceux qui n'en sont pas.
Chose admirable depuis qu'on peut en
être comme on veut, en payant ou
même sans payer, en d'autres ter-
mes depuis que !a noblesse n'est rien, i!
y a toujours p!us d'imbccites, ou qui
qui veulent en être, ou qui )a révèrent
comme si cUeetaitquctque chose. Même
usurpée, ou achetée à beaux deniers
comptants, cUc impressionne !es four-
nisseurs et quantité d'autres citoyens.
La comédie du « bourgeois-gentil-
homme était donc d'autant mieux à
refaire que ce snobisme comporte au-
jourd'hui beaucoup plus de sottise en-
core que du temps de Molière, où du
moins la noblesse était une puissance
publique, assurée et concrète, impli-
quait des droits, des privilèges, un rôle,
des devoirs, une éducation, une vie spé-
ciale. La malhonnêteté restant égaiera
prendre un nom et un titre qui ne vous
appartiennent pas, il y a certainement
plus de niaiserie et d'innrmité morale
dans !e cas de M" Bonnardet que dans
celui du bonhomme Jourdain. Et c'est
pourquoi je répète, avec plus de certi-
tude, que le sujet de M. Valabrëgue
était excellent.
vrait se borner à armer les autorités d<~
l'Emp)re et celtes des Etats confédéré$
des pouvoirs nécessaires pour.Ieùr per-
mettre d'intervenir; eHes-momes'f dans
le casoù, contre toute attente, la Bourse
se refuserait à exécuter les réformes ju-
gées nécessaires'). Mais M'avenir comme
.par te passe, le règlement des affaires de
Bourse doit être, autant que possible,
laissé aux intéressés eux-mêmes.
Quant aux pouvoirs dont !a commis-
sion propose d'armer te gouvernement
pour le cas où la Bourse ne se montre-
rait pas disposée à procéder spontané-
ment aux réformes nécessaires, ils con-
sisteraient dans les mesures suivantes
Surveillance exercée sur la Bourse par
tes Etats confédérés par l'organe de
chambresde commerce ou de toutes au-
tres institutions; vote d'une toid'Empire
sur la Bourse, et, en outre, élaboration
par tes Etats confédérés d'un règlement
applicable à chaque Bourse en particu-
lier aggravation des conditions requises
pour être admis à une Bourse, en ce
sens que toute personne sollicitant cette
admission devrait être appuyée par trois
répondants appartenant eux-mêmes à
ladite Bourse depuis trois ans aux moins;
peines disciplinaires contre les répon-
dants qui auraient indûment recom-
mandé des postulants indignes; en outre,
création pour chaque Bourse d'une Cour
disciplinaire composée de membres de
la chambre de commerce, assistée d'un
commissaire gouvernemental, laquelle
devrait sévir contre ceux qui auraient
influencé.tes cours par des opérations
imaginaires, par ia propagation défaus-
ses nouvelles, par ta corruption de ta
presse, etc.
Au point de vue des émissions et de
l'admission à ta cote, la commission pro-
pose que le Conseil fédéral prenne l'ini-
tiative des mesures destinées a régler la
matière d'une manière uniforme. L'ad-
mission à là cote, d'après ette, ne doit
pas être de ta compétence d'une autorité
gouvernementale, mais de ce qu'elle ap-
pelle une « autorité d'émission (E?MM-
~M.~e/!0un « commissariat de la Bourse ".dont
tes fonctions s'exerceraient en vue de
sauvegarder non ptu& seulement tes in-
térët.s des banques procédant aux émis-
sions, mais, avant4out, ceux du public
acheteur, résultat qui serait~ obtenu par
l'exclusion absolue de tout nouveau titre
ne présentant pas une garantie entière,
ou laissant entrevoir pour le public des
avantages manifestement exagérés.
Souts, les fonds d'Etat allemands, et le
cas échéant, des fonds communc.ux et
municipaux, devraient être exempts de
l'obligation du prospectus. Pour tes fonds
d'Etat étrangers, I'~MMMo?M&e/toey~ de-
vrait réclamer la publication, non seu-
lement du dernier budget, mais aussi
des revenus effectifs des trois dernières
années.
Enfin, la commission invite le Conseil
fédérât & prendre des mesures en vue de
remédiera l'abus des opérations à terme,
en ce sens, en particulier, que t'autorisa-
tion pour ce genre d'opérations devrait
être accordée seulement aux titres de
Sociétés ayant un capital d'au moins
20 millions de marks.
Telles sont, esquissées dans leurs gran-
des lignes, les propositions de la com-
mission, dont nous avons voulu simple-
ment indiquer l'aspect général, nous ré-
servant d'y revenir quand e!!es auront
Toutefois, il eût peut-être été bon,
pour que la manie de nos entêtés de no-
Messe apparût dans tout son jour, de
nous ta montrer s'épanouissant en pleine
démocratie, et de noter ce que le mo-
ment historique ajoute de violemment
plaisant à leur pitoyable vanité. On
pourrait même nous présenter quelque
bourgeois, démocrate et « fils de la Ré-
volution » dans sa vie publique et dans
ses discours de forum– et joignant a
son nom patronymique le nom de quel-
que bicoque, en s'attribuant le titre de
quelque grand'tante de sa femme, ou
malade du désir/le se mueren baron, fût-
ce de la principauté de Gérolstein, ou en
comte, fût-ce du Pape et conciliant tout
cela par un miracle soit d'inconscience,
soit d'hypocrisie, qui s'est déjà vu, je
vous assure.
Et l'on pourrait encore, en face de
cette noblesse achetée, nous faire voir,
plus méprisante et plus gourmée que
celle de l'ancien régime ou du premier
Empire, la noblesse républicaine. Car
-nous jouissons déjà, n'en doutez pas,
d'une aristocratie de. la Révolution. Oh
remonte à la Convention, comme d'au-
tres remontent aux Croisades. D'avoir
un aïeul qui a voté ~a mort de Louis XVI,
c'est comme d'avoir un ancêtre qui s'est
distingué à Marignan. Et les effets mo-
raux de ces souvenirs si opposés sont
sensiblement analogues. Ici et là, on vit
de traditions. En vain, le temps passe,
renouvelant toutes choses, modifiant la
« position H des questions politiques et
sociales on demeure ngé, ici, dans le
jacobinisme étroit hérité du grand-përe;
la, dans le culte monarchique hérité des
aïeux. Les famines de l'aristocratie ré-
ptibUca.ine marient entre eHes !eurs en-
pris !a forme de projets,de lois. émanant
du gouvernement et-présentant) par cpn;-
sëquent,.un_int~r~t-moin6;spécmat.if;:
Pour tc~ moaient, .nous. hésitons < a.
croire que le gouvernement. àHcmàndt
même écla.iré partes avis de sa commis-
sion, et secondé par !es pouvoirs tegis-
!atifs, arrive a. réaliser ce vœu: Main-
tien, de !a Bourse avec tous tes avan-
tages qui en résultent pour !c monde
économique, mais suppression des abus
qu'aHe a engendrés.
AU JOUR LE JOUR
mvERTtSSEMEKTS PAMStEMS
Les Parisiens et les Parisiennes qui se
piquent de~~MMM~c sont condamnés à
un extraordinaire éclectisme dans le choix
de leurs divertissements. Aussi, pour bien
accomplir les rites de la vie mondaine,
convient-il d'être sans parti pris, sans pré-
juges. 77/~M/ /cM~ pot'r. Or~ voici, pour lé
moment, ce quY/j~Mtf avoir, vu..
C'est une pantomime, mêlée de danses,
oM sontglonfléeslescharmes et. les grâces
d'une jeune et célèbre artiste qui naguère,
dans les cirques, présentait des lapins sa-
vants. Terpsichore l'a appelée. Elle a été
à Terpsichore.
Le scénario du ballét est sans vaines
complexités. 2~e paraît. 2~ retire tous
les Vêtements que la police lui permet de
retirer. On la porte en, triomphe. Pour
corser un peucette action d'une simplicité
eschylienne, des artistes de moindre mé-
rite et d'une noblesse authentique font
autour d'e des danses véhémentes. En-
fin, comme tout cela est destiné, paraît-il,
à évoquer le souvenir du Bal des arts H, il était bon de venger, en passant,
l'art méconnu et la liberté outragée. On
n'y a point manqué. Parmi les danseuses,
gesticule un vieux monsieur armé d'un
large parapluie. Vingt jambes se lèvent
ensemble ou à peu près, pour honnir ce
grotesque et affirmer les droits imprescrip-
tibles de la vieille gaieté française. C'est
par là que cette œuvre se hausse jusqu'au
symbole.
A cause de son exquis ~~M~~m~, ce
spectacle devait, plaire a~x Vénézuéliens
mélancoliques/et aux gerbes ingénus qui
peuplent les lteux*9its naturel aussi qu'il intéresse les malchan-
ceuses que l'injuste destin a privées d'apo-
théoses et reléguées dans le promenoir.
C'est un sujet d'envie et d'émulation.
Mais ce ne sont point les seuls specta-
teurs ni les seules spectatrices. Il y en a
d'autres, beaucoup d'autres. Pourquoi
sont-ils venus assister à cette exhibition
morne?
Cela serait inexplicable, si on ignorait
les règles professionnelles qui gouvernent
l'existence des <: gens du monde Une
voix impérieuse leur a dit <: 77/~K~ aller
voir les jambes de M"" Emilienne d'Alen-
çon, ses diamants et ses chaussettes noi-
res. Ils ont obéi. Quelle est cette voix ?
D'où sort-elle? Ici, il faut bien s'arrêter.
Car c'est le mystère, l'impénétrable mys-
tëre de l' <: éminemment parisien ». Pour-
quoi/JH/-<7 aller à tel spectacle? Pourquoi
tel autre est-il négligeable? Nul ne le sait
ni ne le saura jamais. L'esprit, si j'ose
m'exprimer ainsi, soufôeoù il veut. Tous, J
ils ignorent pourquoi ils sont la et pas
ailleurs. Mais rien ne les fera broncher
dans l'accomplissement de leur devoir.
fahts, commencent à se garder des mé-
salliances. On a vu des petits-fils portés
aux plus grandes charges par leur mé-
rite sans doute (qui oserait le nier?),
mais aussi par leur nom tout
comme « sous les tyrans Beaucoup
de ces familles mènent une vie aussi
fastueuse et mondaine que celle de ce
faubourg Saint-Germain, qui d'ailleurs
n'est plus guère qu'une expression géo-
graphique. Bref, la matière est toute
prête pour une comédie de la noblesse
jacobine et régicide. J'exagère? Entre
nous, je crois que oui. Mais pas tant que
vous vous le ngurez.
La D~cAe~e <~e AfoHjouée. M. Numès, dans le rôle du valet
de chambre professeur de grandes ma-
nières est extrêmement comique, et
cela, tout en douceur, presque avec vrai-
semblance, et sans glisser jamais dans
la charge facile. M. Calmettes joue le
petit rote de Dorante~ je veux dire du
comte de Lignerolles, avec le mor-
dant et l'élégante sécheresse qu'on lui
connaît. C'est une belle chose que le
« mal aux cheveux de M. Noblet.
M.Maugé a du naturel: je ne 1~.
procite qu'un débit trop saccadé et pré-
cipité. J'admets le jeu un peu gros de
M"" Lemonnier. M. Frédal est un gentil
amoureux, et M"" Yahn une ingénue
d'une simplicité exquise.
Sur quelques autres nouveautés de la
quinzaine, je n'ai eu d'informations que
celles des gazettes. C'était une occasion
de juger par moi-même comment la cri-
tique renseigne le public. L'épreuve a
été déplorable, et cela. ne m'étonne point.
J'ai déjà bien de ta peine, souvent, à me
e'est simplement un nm ac!e de foi et d'ab-
~négatiôn.
Et quel! e abnégation Ceux et celles qui
ont accepte du se résigner à tout 'voir. tout entendre,
sans jamais penser, sans jamais rien com-
prendre. Autrement, ils seraient fous, fous
a lier, au bout de six' mois. Q.uéi pourrait
bien être core une âme, d'une personne qui le ma-
tin a assisté à une messe de Pa)estrina,
écouté dans l'après-midi un cours de phi-
losophie en Sorbonneet qui le soir a été
voir la <; performance de M"" d'Alencdn?
ANDRHHAH.AY&.
DEFERE HEURE
L'agence flavas nous communique ta note sui-
vante
Un journal du matin revient encore sur un
soi-disant projet db vo'y~ge en Bretagne, q)ie
!o Président de ta République aurait t'inten-
tiou de t'airc au comincnGomcnt du. printemps
prochain.
Nous sommes en~ mesure d'affirmer ,quo
cotte note ne repose sur aucun fondement. J
On mande d'Alger M'a.genceHavas:
M. Letellier, ancien député, pose sa candi-
dature aux élections sénatoriales chths le dé-
partement d'Alger.
Cet après-midi, vers une heure, un incendia
s'est déclaré dans un atelier de carrosserie,
G, ruelle des Tourneurs, rue Ciaude-Decaen.
Huit lances ont été mises en manœuvre et les
pompiers n'ont pu se rendre maîtres du feu qu'a-
près une heure et demie de travail.
Les dég&ts consistent en un hangar complète-
ment détruit et en plusieurs voitures de grande
remise brûlées. H n'y a pas eu d'accident de per-
sonnes.
DERNIÈRES DEPECHES DES DEPARTEMENTS
Angers, le 31 décembre.
A la suite de perquisitions opérées à Angers,
Trelaxé et Ponts-de-Gë, la police a. arrêté un
anarchiste nomme Philippe, sculpteur.
Marseille, le 31 décembre.
Le Cac~ar, de la Compagnie nationale, allant
au Tonkin, en voyag'o libre, quittera notre port
demain à trois heures de l'après-midi avec 750
passagers environ.
Cherbourg', le 31 décembre.
Le s'encrât de division Bardin, en retraite, est
décédé ce matin d'une maladie de cceur.
Menton, le 31 décembre.,
M. G'. Mander Allend'ër, sujet'aît~l'ais, habitant'
l'hôtel de la Monopole à Monte-Carlo, a .été.
assassiné vendredi, dans l'après-midi, au. pont
de l'Harma, entre Roquebrunc et la Turbie. Le
cadavre a été découvert hier soir sous le pont.
Le vol a été le mobile du crime.
DERNIÈRES DËPËCHES DE L'ETRANGER
Rome, le 31 décembre.
L'issue du procès d'Aigucsmortes produit a
Rome un sentiment profondément pénible
qui est partagé par la colonie française.
Bucarest, le 31 décembre.
Le Sénat a voté cette nuit, par 60 voix
contre 10, les modifications au tarif douanier,
âpres un discours de M. Carp en réponse a
M. Dométre Stourdza.
La Chambre a voté par 75 voix contre 3 la
convention avec l'Allemagne après de cha-
leureux discours de M. Lahovary, ministre
des aCFaires étrangères, et de M. Jonesco, mi-
nistre des cultes, qui ont répondu aux ora-
teurs libéraux.
Cologne, le 31 décembre.
La G'a:e«e de Co~nc, arrivée ce matin a
Paris, contient une cote d'allure officieuse sur
l'incident wurtembergeois. Après avoir rap-
pelé la longue amitié qui ùnitle Wurtemberg
et la Prusse, le journal allemand continue
«Tout a coup, cette heureuse entente aurait
été altérée. Dans l'affaire Moser et dans la
prononcer sur ta valeur et sur le succ~
des piëces que j'ai vues pouvais-je es-
pérer plus de lumières sur celles ou je
n'ai point assiste? Il est vrai que j'ai eu
le tort de lire plusieurs articles sur les
mêmes sujets. Il faut ne lire qu'un jour-
nal,– et qu'un livre, pour avoir la
paix de l'âme.
Le Vaudeville a donné /a ParMM/!ne à
ses abonnés. Je savais, heureusement,
que ParMMH?M est une des comédies
les plus originales de ce temps. Il est
même probable que, avec les années,
elle passera « chef-d'œuvre Je vous ai
posément expliqué pourquoi, dans un
feuilleton déjà ancien. Mais jamais, ja-
mais je ne saurai comment le public
l'accueillit, l'autre soir, au Vaudeville.
Car M. Henry Bauër me dit que ce fut
avec enthousiasme, et mon bon maître
Sarceymeditquece fut avec froideur.
En tout cas, la Par~MM~e a dû être
beaucoup mieux jouée qu'elle ne l'avait
été a la Comédie française. J'ai vu, il y
a quatre ou cinq ans, dans un salon ami
des lettres, le rôle de Clotilde interprété
par M°° Réjane; elle y était délicieuse;
peut-être bien pas assez petite bour-
geoise paisible, pas assez inconsciente
de son vice, trop spirituelle, trop ner-
veuse, trop « Réjane a enfin mais
c'est ta. un aimable défaut. Quant a M.
Mayer, je présume qu'il a été parfait
dans le rôle de Duplessis. Ce comédien
si vrai excelle à rendre les bons chiens
battus, les maris ou les amants naïfs,
timides et malchanceux, les Georges
Tesman ou les Charles Bovary.
Jamais non plus, je ne saurai quel fut
au juste, à ce même Vaudeville, le succès
du ~cAe~ retMter, de M. Edouard Rod.
IL.e iMim~ro 10 centimes ~AJFMS et TDHÈ~~TE~T'E~EI~'rS Le nujnoLero 10 centiMies.
105-AMNEE
DÏMANCHE SOIR 31 DÉCEMBRE
Cf r
PRIX DE L'ABONNEMENT
rOURDEUXËDtTtO~S
Smoh 6 moi: a))M
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-Départements. i8 fr. 36 (r. ?~ (f.
AlSM8-Lorrain&
Utiion postale. )S< 4e fr. 64 ff.
POUR UNE ËDtTIO~ SEULEMENT
JParis.)
40 ff. SQfr. 40 ff.
Alsace-Lorraine)
Onion postale.{i'f~BO
DIMANCHE SOIR 31 DECEMBRE
1893
DMÏ~TT~n~C 1?T TTTT~ATIM~
FVLiii~~M J&i JLiiË~nAin~o
DIRECTION, ADMINISTRATION
ET PUBLICITÉ
~7, rue de: PrÈtres-Saint-Germam-t'AlixerroH, tt
ADRESSE TÉLBORAPHIQ.UB
DÈR~TS-PARta
TARIFS DE LA PUBUCtTË
AnnoneM. Ztr. t~hgna..
R~olfunea. 4
FfLÏts-divers. C
Ntos tttettcrs étant fermer ~toccttstottda
tenr de t'Am. tp « Jon~nat dctt t~b~f
(édtttpK, rotte) p~ paraitr~ ~aa te tomdi
f.~M~ter. i;
SOMMAIRE
BULLET!~ UU JOUR. FRANCE 7!JC<*p
ETRAXGnn Z,a r~/bnMede ~aBoMfïe
en /t~cma!7nc.
Au Jo~R t.E JouK DtoeWtMCHten~ panïtcns.
–AUdrëHaHays
LETTHE D'ECYPTE.
EK ROUTE POrR LE NiGEH..
LE MAAC&K MNANCtER. /
maMrc.
BULLETIN
"FRANCE.
ttccepttOHs oftic!cncs
ARoubaix, cette année, te maire a
décidé qu'il ne recevrait pas, comme de
coutume, )é personne! de la' mairie, à
l'occasion du !< janvier; cet intraitable
socialiste a flétri de la belle manière les
habitudes rétrogrades de toutes !cs ad-
ministrations bourgeoises et il adispensé
dusalùt annuel les fonctionnaires placés
sous ses ordres. Ceux-ci n'en ont proba-
blement pas été fâches, leurs rapports
avec leur chef manquant de cordialité
mais, en gênerai, semblable décision, si
jamais elle était étendue a nos divers
services publics, produiraitcertainement t
une fâcheuse impression.
Ces cérémonies officielles, en effet,
ont déjà ceci de trës particulier que,
tout en mettant de mauvaise humeur,
des le premier moment, ceux qui doi-
vent y.figurer, au fond elles les nattent
dans leur. amour-propre. Le directeur
ou le chef de bureau qui maugréera,
durant quelques instants, à ta pensée
d'endosser sonbabit pour rendre visite
a un ministre qu'ii connaît a peine, se-
rait fort vexe s'i! n'était pas invité à
user de ce droit d'affirmer son rang. Et
ainsi de-suite jusqu'au plus humble
com'mis~ it~h'y a que les très grandes
âmes, comme Famé de M. le maire de
Roûbaix, qui échappent a ces légitimes
faiblesses humâmes.
En outre, d'une réception de 1' jan-
vier i) peut réellement résulter quel-
que bien pour l'administration dont le
ministre reçoit les représentants; cela
dépend de la tournure qui sera donnée
par lui à ses altocutions. C'est une occa-
sion de transmettre, sous une forme
presque familière, des instructions utiles
ou de décerner de flatteux éloges. Il y
faut du tact, de la bonne grâce, de l'es-
prit d'a-propos. M. Raynal en a montré,
précisément, au cours de sa réception du
préfet de poHcc de Paris. Il avu qu'il
devait, en cette circonstance, un témoi-
gnage tout spécial d'estime aux fonction-
naires quiontune des plus lourdes char-
ges à cette heure; leur a donné ce té-
moignage et il leur a indiqué qu'ils de-
vaient s'efforcer de prévoirplutôt encore
quederéprimer.Etilsemblebienquecette
formule est celle qui renferme tous les
devoirs de l'administration de la police.
On l'a, jusqu'ici, trop oublié, et il a fStUu
l'événement que l'on sait pour se rendre
PEmMËTON DU JOURML DES DÉBETS
dn dimanche soir 3i décembre 1893
M SEHAME MAMAT~E
Gymnase: !a.Duc/teMe
–Vaudeville: ~!cAe< ?~Mer, pièce en
trois actes, de M. Edouard Rod; reprise de
Za jPNr~tenHe, comédie en trois actes, de
M. Hcm'y Becque.– Folies-Dramatiques
C
M. Gaston Serpette. Théâtre-Libre
Z'/n~M~Mefc, pièce en trois actes, de MM.
.Jutes Pch'in et Couturier; /inta))~e
dreCorneau et Gerbautt, musique de M. An-
dré MessaKcr. Comédie française Pro-
~o~MCM Bft'CH'cf', comédie en un acte, en
Yers, de M~t- Edouard Noël et Lucien Pâté
(pour l'anniversaire de la naissance de Ra-
eine)~–Comédie parisienne reprise de
~a Veuue, comédie en trois actes, de MM.
McilhacctHalévy.
La p!us triste des nécessités m'a 6!ot-
gn6 de Paris pendant une huitaine, et
je n'ai pu faire le feuilleton de ta se-
maine derniërc. Je suis donc bien en
retard avec vous. Je vais être obligé
d'attervit&etdc vous parler brièvement
de pièces que je n'ai pas toutes vues.
Heureusement, on vous en a d<\jà rendu
compte, au Courrier des Théâtres, avec
une élégante exactitude.
'Je souhaitais de bon cœur un très
grand succès a &a! DKC/M~c de Afon
dë.PMMMM~ Durand et de ce charmant
~.Bep''c
acompte que de bonn&s .ppëcaut!ons va-
!cht*'ttïieux que .des cha.rges trës éner-
~gtques:. M, Lépine t'a GQmpcts, on te
crcHt' des son entrée à ta préfeeture':
M. Raynat ry encourage, et Htui tômo~-
gne, en même temps, unesatisfacHonde
sa bonne voionte qui n'ava~ jamais été
prodiguée au~ « gens de poUce. H est
donc des r6cept.ions qui ne soni, pas aussi
inutitcs qu'on te pense à Roubaix.
Les tentcHt's du t~tëphonc
Le téléphone est une invention admi-
rable pour les gens pressés et aussi pour
ceux qui aiment à expédier leurs affaires
sans bouger du coin de leur cheminée.
Il évite tes pertes de temps et les lon-
gues courses ou plutôt il !es éviterait si ~i
lamalice humaine y voulait bien con-
sentir mais elle s'y oppose.
Le fonctionnement des téléphones est t
confié à ]a p)us bcne moitié de nous-
mêmes, a celle que nous avons L'habi-
tude de rechercher avec. ]c p) us d'empres-
sement. HHc devrait bien nous rendre la
parcinc; mais, en fait, el)c continue à
fuir vers les saules lorsque nous l'appe-
lons. Les infortunes qui crient « A)tô,t
AIlôt sur une p!anchëtto regrettent
plusieurs fois par jour cette humeur
fuyarde. Ce n'est pas pour eux qu'il a Été
dit « Demandez et l'on vous donnera;
frappez et l'on vous ouvrira. Us de-
mandent la communication, sans qu'on
la leur donne, et frappent sur l'avertis-
seur sans qu'on leur ouvre cette com-
munication impatiemment attendue et
ardemment désirée.
Quand ils obtiennent enfin le droit,
qu'ils payent très cher, de converser à
distance avec leurs semblables, une
maligne fée s'amuse a. rendre les de-
mandes et les réponses à peu près inin-
telligibles et parfois, lorsque l'entretien
se prolonge ou roule sur des sujets mo-
notones, elle y coupe court sans crier
gare. On a prétendu que la curiosité et
l'impatience féminines en sont la cause..
Les-d&molsclles du téléphone prêteraient
aux conversations une oreiDe indiscrète
et puniraient les causeurs de l'insignt-
fiancc douleurs propos par une suspen-
sion qui le rugle~c.nt intcrdi t et que le-
:simple -ben se~con~atï~c. De. là, ch cz ez
cërtMns* abonnés im'pati~nts dyher~
veux, un oubli passager de cette galan-
terie séculaire dont les Français s'accor-
dent le monopole.
On avait pensé, naturellement, que
les communications deviendraient plus
rapides et plus sûres en remplaçant les
femmes par les hommes mais, expé-
rience faite, nous n'y gagnerions rien
ou du moins que fort peu de chose.
Lorsque la nuit vient, le sexe fort
remplace l'autre c'est lui qui accorde,
refuse ou interrompt a son gré les com-
munications téléphoniques elles de-
meurent aussi lentes, aussi capricieuses.
aussi incertaines. Ces messieurs ne sont
ni moins fantaisistes ni moins curieux
que ces demoiselles, et !c seul avantage
un peu appréciable consiste dans !a dis-
parition de tout scrupule lorsque notre
impatience nous pousse à certaines ma-
nifestations un peu vives.
Le remède? IL serait, pensons-nous,
dans une surveillance plus rigoureuse,
dans une discipline résolument imposée;
dans ce désir, inconnu ù. nos administra-
tions, de satisfaire ceux qui les font vi-
vre au lieu de les traiter de Turc à
~foMW!e de ~a~V/e, que quelque théâtre
devrait bien reprendre. Il a ta verve
abondante et drue et, parfois, l'inquié-
tude du mieux. H y avait une idée, et
sérieuse, et belle, dans cette comédie
malheureusement trop imparfaite de la
Fe??!?Hans. Et dans /ù! Duchesse de MoK~!Mï
honorable, d'avoir voulu tout à coup
s'élever, à certains moments, du ton du
pur vaudeville a celui de la satire so-
ciale.
Maigre mes vœux, cette brave Z~<-
cAc~e n'avait pas totalement agréé au
public de la « première M. J'apprends,
avec plaisir, que le pub!ic des jours sui-
vants s'est moins défendu qu'il s'amuse
très franchement à cette bouffonnerie ai-
sée et bonne enfant, et que le Gymnase
pourrait bien tenir un succès. L'action
nous avait paru un peu simplette et pré-
vue car c'est tout uniment, comme vous
savez, l'action du ~o!~(tes rôles de M. et de M" Jourdain étant
intervertis). On avait trouve aussi que le
revirement moral de ta moitié des per-
sonnages, à tann.du dernier acte, était
faiblement motivé. Mais te dialogue est
souvent hilarant. La rentrée dunts de la
maison, à neuf heures du matin, en ha-
bit, la cravate blanche de travers, te
plastron fripé, tes mèches du front dé-
cottées, est d'une bette couleur. EnHn,
j'ai goûté les lecons de convenance,
de haute vie et de «vie noble que ta
duchesse Bonnàrdct donne à son mari
(« Maintenant que vous voilà duc, il faut
prendre une maîtresse. Oui. dansjte
corps de battet. C'est l'usage "), et cel-
les que le duc et ta duchesse reçoivent
tous deux de leurvaïëtde chambre, un
Maure. Par malheur, .l'administration
croit toujourra -se -deshonorer en recon-
.naLssant;ses tocts~ en'ronipant.aveo de
vieiHes et d6j,estab!es h&bitudes.en mon-
trant, pour- te public cje minimum de
déférence dont ne se départ aucune en-
treprise privée. Par malheur aussi, nous
sommes, bien tes .descendants, de ces
Français dont Mazarin avait coutume de
dire: « Ils chantent, mais ils payeront";
nous protestons, nous crions, nous tem-
pêtons et nous payons tout de même.
Nous tançons feu et flamme le dos
tourné, notre cotërc s'évapore et nous
n'y pensons plus. Les autres le savent
et, comme ils nous connaissent bien, i!s
en profitent; Us attendent, pour s'amen-
der, que la grève entre danë les mœura
de la bourgeoisie, et les voua fort ras-
sures.
ÉTRANGER
Lu F~foMnc det& Donrse
enAMcnmg~ne
La publication par le A~o~~e~F cfcVE/M-
pM'edu~ rapport do la commission char-
gée de se livrer a une enquête sur les
opérations de Bourse vient d'ajouter un
nouveau chapitre a une question qui
préoccupe depuis longtemps, non seule-
!ment nos voisins d'Allemagne, mais
toutes les sociétés modernes où les af-
faires de Bourse, en prenant toujours
plus d'extension, ont donné lieu a des
abus qui ont été la cause de désastres
publics.
Si l'Allemagne n'est pas le seu! pays
où cette question de la Bourse soit à
l'ordre du jour, il ne faut pas oublier que
c'est peut-être là qu'elle passionne le
plus l'opinion, car elle y a été compli-
quée de facteurs qu'on s'étonne de ren-
contrer en pareille occurence et qui ten-
dent a transformer une question essen-
tiellement économique et financière en
une polémique politique, voire en un
antagonisme de races et de religions.
On se rappelle a quelle occasion cette
commission d'enquête a été instituée:
en i890, plusieurs krachs financiers
s'étant produits, qui avaient ému l'opi-
jnon publique, le chanccHcr de l'Empire
décida de charger M. Koeh, président de
la Banque de l'Empire, assisté de p!u-
-Stcurs notabilités financières, politiques,
économiques et commerciales, de recher-
cher-la source des abus auxquels les
opérations de Bourse donnaient lieu et
de proposer au gouvernement les mesu-
res jugées nécessaires pour y porter re-
mède.
La commission, dans son rapport qui
vient d'être publié, est unanime a re-
connaître, .ce que quelques intransi-
geants sont seuls a contester, que la
Bourse, aussi bien pour les marchan-
dises que pour les effets publics, est
devenu un facteur indispensable de la
vie économique moderne, et que son
fonctionnement, juste et nécessaire, ne
doit pas être dérangé, mais que, d'autre
part, il s'y est développé des abus aux-
quels il est tout aussi indispensable de
mettre un terme.
En ce qui concerne l'intervention de
l'Etat, la majorité de la commission est
d'avis qu'il serait préférable de voir la
Bourse, procéder elle-même aux réfor-
mes nécessaires, et elle espère aussi
qu'elle s'y prêtera, en sorte que, au point
de vue de la situation légale et de l'orga-
nisation de la Bourse, le législateur de-
drôie qui fut bachelier, mais qui a beau-
coup appris depuis ce temps-ia.
Certes, ce n'était pas une si mauvaise
idée que de refaire/e BoM~OM yen~-
AoMMC, de le « remettre au point
Voila p!us de cent ans que la noblesse
est morte, comme classe politique et
comme classe sociale; et, pourtant, il n'y
a pas a dire, elle survit comme caste
mondaine. Elle survit, par l'attachement
respectable aux traditions ou par la va-
nité de ceux qui en sont, mais plus en-
core par la vanité et la bassesse d'âme
de beaucoup de ceux qui n'en sont pas.
Chose admirable depuis qu'on peut en
être comme on veut, en payant ou
même sans payer, en d'autres ter-
mes depuis que !a noblesse n'est rien, i!
y a toujours p!us d'imbccites, ou qui
qui veulent en être, ou qui )a révèrent
comme si cUeetaitquctque chose. Même
usurpée, ou achetée à beaux deniers
comptants, cUc impressionne !es four-
nisseurs et quantité d'autres citoyens.
La comédie du « bourgeois-gentil-
homme était donc d'autant mieux à
refaire que ce snobisme comporte au-
jourd'hui beaucoup plus de sottise en-
core que du temps de Molière, où du
moins la noblesse était une puissance
publique, assurée et concrète, impli-
quait des droits, des privilèges, un rôle,
des devoirs, une éducation, une vie spé-
ciale. La malhonnêteté restant égaiera
prendre un nom et un titre qui ne vous
appartiennent pas, il y a certainement
plus de niaiserie et d'innrmité morale
dans !e cas de M" Bonnardet que dans
celui du bonhomme Jourdain. Et c'est
pourquoi je répète, avec plus de certi-
tude, que le sujet de M. Valabrëgue
était excellent.
vrait se borner à armer les autorités d<~
l'Emp)re et celtes des Etats confédéré$
des pouvoirs nécessaires pour.Ieùr per-
mettre d'intervenir; eHes-momes'f dans
le casoù, contre toute attente, la Bourse
se refuserait à exécuter les réformes ju-
gées nécessaires'). Mais M'avenir comme
.par te passe, le règlement des affaires de
Bourse doit être, autant que possible,
laissé aux intéressés eux-mêmes.
Quant aux pouvoirs dont !a commis-
sion propose d'armer te gouvernement
pour le cas où la Bourse ne se montre-
rait pas disposée à procéder spontané-
ment aux réformes nécessaires, ils con-
sisteraient dans les mesures suivantes
Surveillance exercée sur la Bourse par
tes Etats confédérés par l'organe de
chambresde commerce ou de toutes au-
tres institutions; vote d'une toid'Empire
sur la Bourse, et, en outre, élaboration
par tes Etats confédérés d'un règlement
applicable à chaque Bourse en particu-
lier aggravation des conditions requises
pour être admis à une Bourse, en ce
sens que toute personne sollicitant cette
admission devrait être appuyée par trois
répondants appartenant eux-mêmes à
ladite Bourse depuis trois ans aux moins;
peines disciplinaires contre les répon-
dants qui auraient indûment recom-
mandé des postulants indignes; en outre,
création pour chaque Bourse d'une Cour
disciplinaire composée de membres de
la chambre de commerce, assistée d'un
commissaire gouvernemental, laquelle
devrait sévir contre ceux qui auraient
influencé.tes cours par des opérations
imaginaires, par ia propagation défaus-
ses nouvelles, par ta corruption de ta
presse, etc.
Au point de vue des émissions et de
l'admission à ta cote, la commission pro-
pose que le Conseil fédéral prenne l'ini-
tiative des mesures destinées a régler la
matière d'une manière uniforme. L'ad-
mission à là cote, d'après ette, ne doit
pas être de ta compétence d'une autorité
gouvernementale, mais de ce qu'elle ap-
pelle une « autorité d'émission (E?MM-
~M.~e/!0un « commissariat de la Bourse ".dont
tes fonctions s'exerceraient en vue de
sauvegarder non ptu& seulement tes in-
térët.s des banques procédant aux émis-
sions, mais, avant4out, ceux du public
acheteur, résultat qui serait~ obtenu par
l'exclusion absolue de tout nouveau titre
ne présentant pas une garantie entière,
ou laissant entrevoir pour le public des
avantages manifestement exagérés.
Souts, les fonds d'Etat allemands, et le
cas échéant, des fonds communc.ux et
municipaux, devraient être exempts de
l'obligation du prospectus. Pour tes fonds
d'Etat étrangers, I'~MMMo?M&e/toey~ de-
vrait réclamer la publication, non seu-
lement du dernier budget, mais aussi
des revenus effectifs des trois dernières
années.
Enfin, la commission invite le Conseil
fédérât & prendre des mesures en vue de
remédiera l'abus des opérations à terme,
en ce sens, en particulier, que t'autorisa-
tion pour ce genre d'opérations devrait
être accordée seulement aux titres de
Sociétés ayant un capital d'au moins
20 millions de marks.
Telles sont, esquissées dans leurs gran-
des lignes, les propositions de la com-
mission, dont nous avons voulu simple-
ment indiquer l'aspect général, nous ré-
servant d'y revenir quand e!!es auront
Toutefois, il eût peut-être été bon,
pour que la manie de nos entêtés de no-
Messe apparût dans tout son jour, de
nous ta montrer s'épanouissant en pleine
démocratie, et de noter ce que le mo-
ment historique ajoute de violemment
plaisant à leur pitoyable vanité. On
pourrait même nous présenter quelque
bourgeois, démocrate et « fils de la Ré-
volution » dans sa vie publique et dans
ses discours de forum– et joignant a
son nom patronymique le nom de quel-
que bicoque, en s'attribuant le titre de
quelque grand'tante de sa femme, ou
malade du désir/le se mueren baron, fût-
ce de la principauté de Gérolstein, ou en
comte, fût-ce du Pape et conciliant tout
cela par un miracle soit d'inconscience,
soit d'hypocrisie, qui s'est déjà vu, je
vous assure.
Et l'on pourrait encore, en face de
cette noblesse achetée, nous faire voir,
plus méprisante et plus gourmée que
celle de l'ancien régime ou du premier
Empire, la noblesse républicaine. Car
-nous jouissons déjà, n'en doutez pas,
d'une aristocratie de. la Révolution. Oh
remonte à la Convention, comme d'au-
tres remontent aux Croisades. D'avoir
un aïeul qui a voté ~a mort de Louis XVI,
c'est comme d'avoir un ancêtre qui s'est
distingué à Marignan. Et les effets mo-
raux de ces souvenirs si opposés sont
sensiblement analogues. Ici et là, on vit
de traditions. En vain, le temps passe,
renouvelant toutes choses, modifiant la
« position H des questions politiques et
sociales on demeure ngé, ici, dans le
jacobinisme étroit hérité du grand-përe;
la, dans le culte monarchique hérité des
aïeux. Les famines de l'aristocratie ré-
ptibUca.ine marient entre eHes !eurs en-
pris !a forme de projets,de lois. émanant
du gouvernement et-présentant) par cpn;-
sëquent,.un_int~r~t-moin6;spécmat.if;:
Pour tc~ moaient, .nous. hésitons < a.
croire que le gouvernement. àHcmàndt
même écla.iré partes avis de sa commis-
sion, et secondé par !es pouvoirs tegis-
!atifs, arrive a. réaliser ce vœu: Main-
tien, de !a Bourse avec tous tes avan-
tages qui en résultent pour !c monde
économique, mais suppression des abus
qu'aHe a engendrés.
AU JOUR LE JOUR
mvERTtSSEMEKTS PAMStEMS
Les Parisiens et les Parisiennes qui se
piquent de~~MMM~c sont condamnés à
un extraordinaire éclectisme dans le choix
de leurs divertissements. Aussi, pour bien
accomplir les rites de la vie mondaine,
convient-il d'être sans parti pris, sans pré-
juges. 77/~M/ /cM~ pot'r. Or~ voici, pour lé
moment, ce quY/j~Mtf avoir, vu..
C'est une pantomime, mêlée de danses,
oM sontglonfléeslescharmes et. les grâces
d'une jeune et célèbre artiste qui naguère,
dans les cirques, présentait des lapins sa-
vants. Terpsichore l'a appelée. Elle a été
à Terpsichore.
Le scénario du ballét est sans vaines
complexités. 2~e paraît. 2~ retire tous
les Vêtements que la police lui permet de
retirer. On la porte en, triomphe. Pour
corser un peucette action d'une simplicité
eschylienne, des artistes de moindre mé-
rite et d'une noblesse authentique font
autour d'e des danses véhémentes. En-
fin, comme tout cela est destiné, paraît-il,
à évoquer le souvenir du Bal des
l'art méconnu et la liberté outragée. On
n'y a point manqué. Parmi les danseuses,
gesticule un vieux monsieur armé d'un
large parapluie. Vingt jambes se lèvent
ensemble ou à peu près, pour honnir ce
grotesque et affirmer les droits imprescrip-
tibles de la vieille gaieté française. C'est
par là que cette œuvre se hausse jusqu'au
symbole.
A cause de son exquis ~~M~~m~, ce
spectacle devait, plaire a~x Vénézuéliens
mélancoliques/et aux gerbes ingénus qui
peuplent les lteux*9its
ceuses que l'injuste destin a privées d'apo-
théoses et reléguées dans le promenoir.
C'est un sujet d'envie et d'émulation.
Mais ce ne sont point les seuls specta-
teurs ni les seules spectatrices. Il y en a
d'autres, beaucoup d'autres. Pourquoi
sont-ils venus assister à cette exhibition
morne?
Cela serait inexplicable, si on ignorait
les règles professionnelles qui gouvernent
l'existence des <: gens du monde Une
voix impérieuse leur a dit <: 77/~K~ aller
voir les jambes de M"" Emilienne d'Alen-
çon, ses diamants et ses chaussettes noi-
res. Ils ont obéi. Quelle est cette voix ?
D'où sort-elle? Ici, il faut bien s'arrêter.
Car c'est le mystère, l'impénétrable mys-
tëre de l' <: éminemment parisien ». Pour-
quoi/JH/-<7 aller à tel spectacle? Pourquoi
tel autre est-il négligeable? Nul ne le sait
ni ne le saura jamais. L'esprit, si j'ose
m'exprimer ainsi, soufôeoù il veut. Tous, J
ils ignorent pourquoi ils sont la et pas
ailleurs. Mais rien ne les fera broncher
dans l'accomplissement de leur devoir.
fahts, commencent à se garder des mé-
salliances. On a vu des petits-fils portés
aux plus grandes charges par leur mé-
rite sans doute (qui oserait le nier?),
mais aussi par leur nom tout
comme « sous les tyrans Beaucoup
de ces familles mènent une vie aussi
fastueuse et mondaine que celle de ce
faubourg Saint-Germain, qui d'ailleurs
n'est plus guère qu'une expression géo-
graphique. Bref, la matière est toute
prête pour une comédie de la noblesse
jacobine et régicide. J'exagère? Entre
nous, je crois que oui. Mais pas tant que
vous vous le ngurez.
La D~cAe~e <~e AfoH
de chambre professeur de grandes ma-
nières est extrêmement comique, et
cela, tout en douceur, presque avec vrai-
semblance, et sans glisser jamais dans
la charge facile. M. Calmettes joue le
petit rote de Dorante~ je veux dire du
comte de Lignerolles, avec le mor-
dant et l'élégante sécheresse qu'on lui
connaît. C'est une belle chose que le
« mal aux cheveux de M. Noblet.
M.Maugé a du naturel: je ne 1~.
procite qu'un débit trop saccadé et pré-
cipité. J'admets le jeu un peu gros de
M"" Lemonnier. M. Frédal est un gentil
amoureux, et M"" Yahn une ingénue
d'une simplicité exquise.
Sur quelques autres nouveautés de la
quinzaine, je n'ai eu d'informations que
celles des gazettes. C'était une occasion
de juger par moi-même comment la cri-
tique renseigne le public. L'épreuve a
été déplorable, et cela. ne m'étonne point.
J'ai déjà bien de ta peine, souvent, à me
e'est simplement un nm ac!e de foi et d'ab-
~négatiôn.
Et quel! e abnégation Ceux et celles qui
ont accepte
sans jamais penser, sans jamais rien com-
prendre. Autrement, ils seraient fous, fous
a lier, au bout de six' mois. Q.uéi pourrait
bien être
tin a assisté à une messe de Pa)estrina,
écouté dans l'après-midi un cours de phi-
losophie en Sorbonneet qui le soir a été
voir la <; performance de M"" d'Alencdn?
ANDRHHAH.AY&.
DEFERE HEURE
L'agence flavas nous communique ta note sui-
vante
Un journal du matin revient encore sur un
soi-disant projet db vo'y~ge en Bretagne, q)ie
!o Président de ta République aurait t'inten-
tiou de t'airc au comincnGomcnt du. printemps
prochain.
Nous sommes en~ mesure d'affirmer ,quo
cotte note ne repose sur aucun fondement. J
On mande d'Alger M'a.genceHavas:
M. Letellier, ancien député, pose sa candi-
dature aux élections sénatoriales chths le dé-
partement d'Alger.
Cet après-midi, vers une heure, un incendia
s'est déclaré dans un atelier de carrosserie,
G, ruelle des Tourneurs, rue Ciaude-Decaen.
Huit lances ont été mises en manœuvre et les
pompiers n'ont pu se rendre maîtres du feu qu'a-
près une heure et demie de travail.
Les dég&ts consistent en un hangar complète-
ment détruit et en plusieurs voitures de grande
remise brûlées. H n'y a pas eu d'accident de per-
sonnes.
DERNIÈRES DEPECHES DES DEPARTEMENTS
Angers, le 31 décembre.
A la suite de perquisitions opérées à Angers,
Trelaxé et Ponts-de-Gë, la police a. arrêté un
anarchiste nomme Philippe, sculpteur.
Marseille, le 31 décembre.
Le Cac~ar, de la Compagnie nationale, allant
au Tonkin, en voyag'o libre, quittera notre port
demain à trois heures de l'après-midi avec 750
passagers environ.
Cherbourg', le 31 décembre.
Le s'encrât de division Bardin, en retraite, est
décédé ce matin d'une maladie de cceur.
Menton, le 31 décembre.,
M. G'. Mander Allend'ër, sujet'aît~l'ais, habitant'
l'hôtel de la Monopole à Monte-Carlo, a .été.
assassiné vendredi, dans l'après-midi, au. pont
de l'Harma, entre Roquebrunc et la Turbie. Le
cadavre a été découvert hier soir sous le pont.
Le vol a été le mobile du crime.
DERNIÈRES DËPËCHES DE L'ETRANGER
Rome, le 31 décembre.
L'issue du procès d'Aigucsmortes produit a
Rome un sentiment profondément pénible
qui est partagé par la colonie française.
Bucarest, le 31 décembre.
Le Sénat a voté cette nuit, par 60 voix
contre 10, les modifications au tarif douanier,
âpres un discours de M. Carp en réponse a
M. Dométre Stourdza.
La Chambre a voté par 75 voix contre 3 la
convention avec l'Allemagne après de cha-
leureux discours de M. Lahovary, ministre
des aCFaires étrangères, et de M. Jonesco, mi-
nistre des cultes, qui ont répondu aux ora-
teurs libéraux.
Cologne, le 31 décembre.
La G'a:e«e de Co~nc, arrivée ce matin a
Paris, contient une cote d'allure officieuse sur
l'incident wurtembergeois. Après avoir rap-
pelé la longue amitié qui ùnitle Wurtemberg
et la Prusse, le journal allemand continue
«Tout a coup, cette heureuse entente aurait
été altérée. Dans l'affaire Moser et dans la
prononcer sur ta valeur et sur le succ~
des piëces que j'ai vues pouvais-je es-
pérer plus de lumières sur celles ou je
n'ai point assiste? Il est vrai que j'ai eu
le tort de lire plusieurs articles sur les
mêmes sujets. Il faut ne lire qu'un jour-
nal,– et qu'un livre, pour avoir la
paix de l'âme.
Le Vaudeville a donné /a ParMM/!ne à
ses abonnés. Je savais, heureusement,
que ParMMH?M est une des comédies
les plus originales de ce temps. Il est
même probable que, avec les années,
elle passera « chef-d'œuvre Je vous ai
posément expliqué pourquoi, dans un
feuilleton déjà ancien. Mais jamais, ja-
mais je ne saurai comment le public
l'accueillit, l'autre soir, au Vaudeville.
Car M. Henry Bauër me dit que ce fut
avec enthousiasme, et mon bon maître
Sarceymeditquece fut avec froideur.
En tout cas, la Par~MM~e a dû être
beaucoup mieux jouée qu'elle ne l'avait
été a la Comédie française. J'ai vu, il y
a quatre ou cinq ans, dans un salon ami
des lettres, le rôle de Clotilde interprété
par M°° Réjane; elle y était délicieuse;
peut-être bien pas assez petite bour-
geoise paisible, pas assez inconsciente
de son vice, trop spirituelle, trop ner-
veuse, trop « Réjane a enfin mais
c'est ta. un aimable défaut. Quant a M.
Mayer, je présume qu'il a été parfait
dans le rôle de Duplessis. Ce comédien
si vrai excelle à rendre les bons chiens
battus, les maris ou les amants naïfs,
timides et malchanceux, les Georges
Tesman ou les Charles Bovary.
Jamais non plus, je ne saurai quel fut
au juste, à ce même Vaudeville, le succès
du ~cAe~ retMter, de M. Edouard Rod.
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