JEUDI 21 JANVIER
1892
ÉDITION DU MATIN
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
..POLITIQUES--ET tLITTERAIRE8..
JEUDI 21 JANVIER
1892
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BULLETIN DU JOUR
Le Times choisit le moment où l'ordre 3
paraît rétabli au Maroc pour reparler de 1
l'ouverture de la succession de Mouley- 1
Hassan. Il reprend le thème soutenu par le
Standard il y a quelques semaines, au mo-
ment où ont éclaté les premiers troubles,
défend le droit de l'Angleterre de participer
à la liquidation, affirme la nécessité d'assu-
rer aux flottes britanniques le libre passage
dans le détroit de Gibraltar, et insinue qu'il
ne serait pas inopportun de se concerter dès
maintenant sur l'attribution des parts. Il
est curieux de voir que ces invitations ré-
pétées au démembrement de l'empire ché-
rifien partent régulièrement d'un pays qui
ne manque jamais une occasion d'attirer
l'attention sur les prétendues ambitions de
ses voisins, et que la puissance qui possède
déjà Gibraltar réclame encore Tanger au
nom de là liberté des détroits. Dès aujour-
d'hui, on peut s'assurer que le règlement
de la succession marocaine n'est pas com-
pris par tous les intéressés comme par la
presse de Londre3. L'idée de voir les An-
glais à Tanger a excité en Espagne une
émotion facile à comprendre, et sir Henry
Drummond Wolf réussira difficilement,
malgré toute son habileté, à faire accepter
dans la péninsule des combinaisons du
genre de celles du Times et du Standard.
Les revers que l'Allemagne a éprou-
vés ces temps-ci dans l'Afrique orientale ne
découragent pas ses explorateurs; il sem-
ble, au contraire, que jamais leur ardeur
n'ait été plus vive. Le manque de fonds les
avait assez longtemps arrêtés, bien que les
diverses Sociétés coloniales missent pour
la plupart des ressources fort honorables à
leur disposition. Aujourd'hui que, grâce à la
loterie antiesclavagiste l'argent abonde
dans les caisses, c'est une sorte de
« course vers le Victoria-Nyanza » les
coloniaux allemands veulent arriver les.
premiers à s'établir sur ses rives, et ils
prétendent, avant que les Anglais n'aient
eu le temps de profiter d'une position géo-
graphique plus favorable peut-être, drainer
le commerce de l'intérieur vers les ports
que l'empire possède sur la côte.
Tandis que le capitaine Luggard, du corps
des ingénieurs britanniques, s'efforce d'or-
ganiser l'Ouganda au nom de la Compagnie
anglaise de l'Afrique orientale, et que le ca-
pitaine Mac Donald fait. les études prélimi-
naires de la liene future oui reliera le port
britannique de Mombasa à l'extrémité Nord
du lac, les Allemands s'occupent, eux, de
deux chemins de fer, et quatre expéditions
vers le Victoria-Nyanza sont en train de
s'équiper.
Le chancelier de Caprivi accordait au
mois de novembre la concession d'une voie
qui, partant de Tanga, se dirigera vers l'in-
térieur, et l'on songe dès maintenant à une
autre voie qui réunira Dar-es-Sàlam à Ba-
gamoyo, les deux cap itales de la colonie. Il
y a certes là de quoi flatter l'amour-propre
^e ne sont pourtant pas, on le reconnaît un
peu à Berlin, des entreprises bien sérieuses
de pénétration, et l'on a beaucoup plus de
confiance dans les simples expéditions
« scientifiques », qui coûtent moins cher
et sont plus rapides. Or, il en est deux qui
sont toutes prêtes à partir. Le docteur Bau-
mann, qui a fait partie, il y a quelques
années, de l'état-majer de l'Autrichien
Lenz, bien connu pour ses beaux voyages
dans cette région, va tenter d'étudier et
sans doute de pacifier par la diplomatie le
pays desMassaï,les pillards qui interceptent
les chemins de caravanes entre le Kilima-
Njaro et le lac tout au Nord de la colonie; et
quand, plus heureux en cela que le docteur
Peters, il en aura eu raison, il établira une
bonne route carrossable pour les travaux de
laquelle il emporte environ 100,000 francs.
M. Oscar Borchert, lui, a d'autres am-
bitions les Allemands estiment que le
commerce des rives du lac appartiendra à
celui qui y aura le premier établi un stea-
mer M. Borchert va faire des sondages et
établir une station, avec les appontements
et même les docks nécessaires il sera vé-
ritablement le précurseur de la grande ex-
pédition, de l'expédition Wissmann. M. Bor-
chert emporte 400,000 fr.
C'est le major de Wissmann qui a eu
l'idée du steamer; c'est lui qui a réuni les
premiers fonds pour sa construction c'est
lui qui prétend avoir l'honneur de le lancer
sur le lac. Il avait pendant de longs mois
préparé ses chantiers sur la côte, car le
transport sera une grosse entreprise, quand
un décret du Sultan de Zanzibar, interdi-
gant l'émigration à ses sujets, qui sont
les meilleurs porteurs de tout le litto-
ral, est venu se mettre à la traverse.
M. de "Wissmann dut partir à la recher-
che de Soudanais et il alla jusqu'au
• Caire; mpùs une sorte de fatalité s'attachait
à son entreprise. Il tomba malade, et si
gravement qu'on ne sait trop le moment où
il pourra se mettre en route.. En attendant
qu'il puisse reprendre la direction de ses
chantiers, qu'il ait ses porteurs, son ba-
teau, et le petit tramway démontable qui
en doit faciliter le transport, une avant-
garde, commandée par M. Hochstetter, se
mettra en marche, le précédant jusque vers
le Victoria-Nyanza, et lui frayant la route.
On sait que les efforts tendants à l'occupa-
tion des territoires voisins des grands lacs
de l'Afrique orientale ne sont pas moin-
dres que ceux qui ont le lac Tchad pour
but. Qui des deux concurrents sera le plus
habile ou le plus heureux ? Un avenir assez
rapproché sans doute nous le dira à la vé-
rité, la France, qui n'a guère d'intérêts
politiques immédiats dans ces régions, n'a
pas de raison pour faire des vœux plutôt
pour l'un des deux rivaux que pour l'autre,
satisfaite seulement si la civilisation euro-
péenne doit remplacer bientôt la barbarie
dans les grands empires que se sont taillés
l'Allemagne et l'Angleterre dans cette con-
trée de l'Afrique, et en faire disparaître la
traite qui, aujourd'hui encore, les désho-
nore.
DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS
Berlin, le 20 janvier.
Sur la proposition de M. Siegle, national-li-
béral, appuyée par les socfâlistes, le Reichstag
a voté aujourd'hui un projet tendant à établir
une statistique de la situation des classes ou-
vrières. Vous savez que le sous-secrétaire
d'Etat à l'intérieur avait déjà déposé, il y a
quelque temps, un projet de création d'une
commission de statistique ouvrière aussi
n'a-t-il pas combattu la proposition de
M. Siegle.
Vienne, le 20 janvier.
Depuis l'entrée du comte Kuenburg dans
le Cabinet Taaffe, on parle beaucoup de la no-
mination de M. de Plener à une des plus
hautes fonctions de l'Etat. Le chef de la Gau-
che ne pouvant plus e3pérer, depuis la der-
nière combinaison ministérielle, arriver au
pouvoir dans un avenir relativement pro-
chain, serait disposé à accepter un poste
rétribué. Le comteTaafïe, qui est au courant
de la situation de fortune de M. de Plener, et
qui ne serait pas fâché de le voir s'éloigner
du Parlement, lui â offert une ambassade.
Mais M. de Plener préfère ne pas quitter l'Au-
triche. On lui a alors proposé, parait-il, soit
la présidence de la Cour des comptes, soit le
gouvernement d'une province. Il n'a pas en-
core fait connaître sa réponse définitive.
Les délégués serbes et autrichiens aux Con-
férences commerciales de Vienne ont tenu
uae première séance. Les délégués autri-
chiens ont fait part des propositions de leur
gouvernement, sur lesquelles les délégués
serbes communiqueront leurs impressions
vendredi.
Rome, le 20 janvier.
Ainsi qu'il fallait s'y attendre, après la
séance d'hier, la Chambre des Députés a
adopté aujourd'hui, par 177 voix contre 66,
les traités de commerce avec l'Autriche-Hon-
grie et l'Allemagne.
Les traités seront présentés demain au Sé-
nat.
La discussion sur la Censure dramatique
continue à la Chambre, et les défenseurs
comme les adversaires de cette institution
n'ont pas jusqu'à présent apporté dans le
débat des aperçus très nouveaux. On ne
saurait leur en faire un reproche. La ques-
tion a été si souvent agitée, la commission
qui a examiné les propositions actuelle-
ment soumises à la Chambre s'est livrée à
une enquête si approfondie, elle a consulté
tant de personnages notables dont les opi-
nions ont été imprimées, et son rapporteur
a rédigé un rapport si volumineux, que les
orateurs ne trouvent presque plus rien d'i-
nédit après un travail si considérable.
Tout est dit et l'on vient trop tard.
Ce que nous voyons de plus saillant dans
cette discussion, c'est une déclaration que
M. le ministre de l'instruction publique a
été amené à faire au sujet du Thermidor de
M. Sardou. Un député, M. Hémon, ayant
dit à la tribune que Thermidor pouvait
être représenté sur un théâtre quelconque
pourvu que ce ne fût pas sur la scène d'un
théâtre subventionné, et cette assertion
ayant été contestée par un interrupteur,
M. Bourgeois a pris la parole en ces termes
« Ce que vous dites est parfaitement exact,
on peut jouer Thermidor partout ailleurs
qu'au Théâtre-Français. » Cette déclaration'
du ministre est intéressante à un double point
de vue. Elle nous apprend d'abord que l'in-
terdiction de Thermidor est levée excepté
pour ce qui concerne la Comédie française.
Il en faut prendre acte. Mais, de plus, il y a
quelque chose de nouveau dans la déclara-
tion de M. Bourgeois, de nouveau, du
moins, dans sa bouche,– nous voulons dire la
distinction qu'ila faite.en matière de censure
dramatique, entre les théâtres subvention-
nés et les théâtres non subventionnés. Pour-
quoi Thermidor peut-il être joué désor-
mais à la Porte-Saint-Martin, à la Gaîté ou
partout ailleurs, et non au Théâtre-Fran-
çais ? Les désordres ou les inanisfesta-
tions que M. le ministre de l'intérieur
s'est senti impuissant à contenir il y
a un an sont-ils plus redoutables aux
environs du Palais-Royal que sur les
boulevards? Evidemment non. Si donc
l'interdiction est maintenue pour le Théâ-
tre-Français et levée pour les autres
théâtres, il n'y a qu'une seule raison que
l'on puisse donner de cette différence, c'est
que le premier reçoit une subvention de
l'Etat et que les autres n'en touchent
point. La déclaration de M. Bourgeois nepeut
avoir un autre sens. Cependant, M. le mi-
nistre de l'instruction publique avait con-
damné d'avance la distinction' qu'il paraît
admettre aujourd'hui. Dans sa séance du
29 janvier 1891, répondant à l'interpel'a-
tion motivée par l'interdiction de Thermi-
dor, il s'exprimait ainsi « Nous exerçons
la Censure vis-à-vis de la Comédie -fran-
çaise absolument dans les mêmes' con-
ditions que vis-à-vis des autres théâ-
tres. Il n'y a pas préalablement un
examen fait par le ministre ou ses re-
présentants, examen qui semblerait mettre
entre nos mains le droit de dire î Cette
» pièce ne convient pas à la Comédie fran-
» çaise, il vaudrait mieux qu'elle fût jouée
» ailleurs. » Mais, dit-on, le théâtre est
subventionné et n'y a-t-il pas lieu de dis-
tinguer ? » Et M. Bourgeois répondait né-
gativement à cette question « Sous aucun
gouvernement, .disait-il, ayant des préten-
tions libérales, même sous ceux qui n'en
avaient pas, il n'a été fait de distinction, au
point de vue de la Censure, entre la Comédie
française et les autres théâtres; toujours on
a professé cette doctrine que la subvention
était donnée à la Comédie française pour
iine raison d'art et non pas pour une raison
politique. C'est aux républicains que je le
dis avec une grande force et une grande
persistance. Je ne voudrais pas accepter
la responsabilité d'une doctrine contraire, je
ne voudrais pas qu'on pût dire que notre
Théâtre-Français n'est qu'une sorte d'Ecole
politique à nos gages. Je ne voudrais pas
accepter cette responsabilité "très lourde
d'exercer une censure particulière sur les
œuvres jouées sur notre théâtre natio-
nal. » Ce sont là d'excellentes paroles.
Mais il faut passer à l'application. M. le
ministre de l'instruction publique a admi-
rablement démontré, il y a un an, que la
subvention accordée à certains théâtres n'a-
vait pas pour but d'y imposer un art drama-
tique d'Etat. Il a protesté contre l'idée d'une
censure particulière qui s'exercerait sur les
théâtres subventionnés. Il a rappelé que
les gouvernements, même les moins libé-
raux, avaient traité les théâtres subven-
tionnés de la même manière que les autres
théâtres au point de vue de la Censure. Il a
déclaré qu'il n'accepterait pas la responsa-
bilité d'une doctrine contraire. On ne s'ex-
plique pas dès lors que, au cours de la
séance de lundi, il ait pu dire que l'on
pouvait jouer Thermidor partout ailleurs
qu'au Théâtre-Français. Là contradiction
est trop flagrante.
Nous savons bien qu'en matière de cen-
sure on n'en est pas à une contradiction ni
à une inconséquence près. L'interdiction
même de Thermidor après autorisation,
nous en avait déjà fourni un exemple assez
frappant. Ce sont précisément ces in-
cohérences et ces bizarreries qui four-
nissent actuellement des arguments à;
ceux qui demandent la suppression ou la
suspension de la Censure. C'est un thème
fécond, assurément. Mais si plaisantes que
puissent être les anecdotes anciennes ou
rfif.ftntfis tirées de l'histoire de la Censure,
nous n'y trouvons pas une raison suffi-
sante pour condamner l'institution. Entre
les différentes raisons que l'on peut donner
en faveur de son maintien, il en est une qui
doit toucher ceux-mêmes qui lui veulent le
plus de mal c'est que, si la Censure est
supprimée, la liberté de l'art dramatique n'y
gagnera probablement rien. A défaut de
la Censure préalable, il restera le droit
de police qui appartient à l'autorité
municipale à l'égard des lieux publics.
N'est-ce pas en vertu de ce droit que les
représentations de Thermidor ont été sus-
pendues par le préfet de police, sur l'ordre
du ministre de l'intérieur, après que la Cen-
sure les avait autorisées? Les directeurs
de théâtre auront à compter dorénavant
avec la police au lieu d'avoir affaire à l'an-
tique commission. S'ils sont prudents, ils
prendront leurs précautions vis-à-vis de la
police avant de risquer la représentation
d'une pièce douteuse. La Censure fonc-
tionnera sous une autre forme. Il arrivera
ce que l'on a vu pour l'article 75 de la
Constitution de l'an VIII. On a longtemps
protesté contre cette entrave apportée au
droit de poursuivre en justice les fonction-
naires publics. Et quand l'article 75 a été
abrogé, grâce à une révolution, on s'est
aperçu qu'il était tout aussi difficile qu'au-
paravant d'obtenir justice contre un agent
de l'Etat. Il en sera de même pour la Cen-
sure. Et ce. n'est peut-être pas la peine de
tant discuter, et de dépenser tant d'écritu-
res, d'enquêtes et de paroles éloquentes
pour en arriver là
On se rappelle peut-être qu'il y a dix-huit
mois la municipalité de Saint-Ouen eut l'idée
ingénieuse de donner en prix aux élèves des
écoles primaires des livres dans lesquels les
principes de la morale la plus indépendante
se mêlaient agréablement aux descriptions
les plus folâtres. L'affaire fit alors quelque
bruit et l'administration supérieure crut de-
voirrappeler aux convenances la municipalité
de Saint-Ouen en l'invitant à apporter désor-
mais un peumoins de sans-façon dans le choix
des prix scolaires. L'étonnante municipalité
de Saint-Ouen a-t-elle tenu compte de ces
recommandations? Un de nos confrères af-
firme avoir entre les mains un ouvrage de
feu Delattre, en son vivant député de la'
Seine, qui a été donné en prix à une fillette de
treize ans, élève de l'école municipale de
Saint- Oueu. Les quelques extraits que publie
notre confrère suffisent pour nous édifier
sur la valeur morale et littéraire de cet
ouvrage dont le titre d'ailleurs en dit
long les Quatorze Péchés capitaux. Main-
tenant il serait intéressant de savoir si ce li-
vre provient de la distribution qui a fait scan-
dale ou s'il lui est postérieur. Dans ce der-
nier cas la récidive serait évidente. Il n'y au-
rait pas simplement erreur, ou imbécil-
lité de la part de la municipalité, mais
parti pris de corrompre la jeunesse. Si la
chose était prouvée, nous espérons que le
gouvernement, qui depuis quelque temps
montre quelque velléité d'énergie contre la
pornographie et les pornographes, saurait sé-
vir contre les conseillers municipaux de Saint-
Ouen et leur infliger le traitement qu'ils mé-
ritent.
NOUVELLES
POLITIQUES ET PARLEMENTAIRES
On lit dans le Temps
Notre correspondant de Rome nous donne une
nouvelle de nature à provoquer bien des com-
mentaires.
Le comte Menabrea, fils de l'ambassadeur
d'Italie- Paris et attaché lui-même à l'ambas-
sade, serait à la veille de donner sa démission
afin de se faire naturaliser français. `
Il aurait en même temps l'intention de former
devant les tribunaux français une demande en
divorce.
On assure que si cette éventualité se produi-
sait, le général Menabrea, actuellement en Ita-
lie où il en conférerait avec son gouvernement,
donnerait sa démission.
CHAMBRE
L'incident de mardi n'aura décidément au-
cune suite. M. Constans a rendu visite hier
matin au Président de la République et au
président de la Chambre. La situation du mi-
nistre de, l'intérieur ne sera en rien modifiée
par les événements auxquels il a été mêlé.
L'affaire Delpech-Castelin a été réglée dans
la matinée d'hier, comme on le verra plus
loin.
Quant à l'incident survenu entre M. Bou-
deau et notre confrère, M. Wampse, il aura
une autre solution. Le député boulangiste
demande une réparation aux tribunaux. Il a
invité la questure, comme le prescrit le rè-
glement, à informer le parquet de la voie de
fait dont il a été victime. Les questeurs ont
fait droit à cette demande; mais, considérant
que M. Wampse n'avait agi qu'en réponse à
une provocation, ils ont décidé que l'affaire
n'aurait pas de suites en ce qui concerne
l'intérieur du Palais législatif. Ils laissent à
M. Boudeau le soin de saisir les tribunaux,
s'il le juge bon.
l
Le duel entre MM. Delpech et Castelin a eu (
lieu hier matin dans les environs de Paris. 1
A la deuxième reprise, M. Delpech a été 1
atteint la partie supérieure du bras d'une t
blessure pénétrante, mais sans gravité, qui
l'admis dans l'impossibilité de continuer le 1
combat, t
Voici la réponse de M. Henri Rochefort au <
télégramme qui lui avait été envoyé mardi i
soir par M. Laur w (
Francis Laur, député,
Paris.
On ne se' bat pas avec un voleur, un viola-
teur d'enfants et un joueur de bonneteau; on ne
le poursuit pas non plus devant les tribunaux,
où il n'y a pas de justice et où les magistrats
sont des valets.
IIENIU ROCHEFORT.
Ont voté mardi contre la question préalable
MM. Henri Aimel, Argeliés.
Maurice Barrés, Louis de Belleval, Boudeau,
Antide Boyer.
Calvinhac, Castelin, Chassaing, Chiche, Clu-
seret, Couturier.
Dumonteil.
JEngerand, Eugène Farcy, Ferroul, Franconie.
̃Gabriel, Goussot, Granger.
Jourde.
Lachize (Rhône), Paul Lafargue, Laisant, Gas-
ton Laporte, Laur, Le Senne.
Marius Martin, Millerand.
Paulin-Méry.
De Bamet, Revest, Pierre Richard, Ernest Ro-
che (Seine).
Du Saussay.
Théron, Thivrier,
Vilfeu, marquis de Villeneuve.
Les noms soulignés sont ceux des députés
qui siègent à droite; les autres sont des bou-
langistes ou des membres du parti ouvrier, à
l'exception de MM. Chassaing et Millerand.
La Droite presque tout entière s'est abste-
nue quelques-uns de ses membres, cepen-
dant, ont voté, avec la majorité, la question
préalable.
Citons MM. du Bodan, Fould, Hély d'Oissel,
Bourlon de Rouvre et Roy de Loulay.
MM. Laguerre, Mermeix et Le' Hérissé, an-
ciens boulangistes, ont également voté avec
la majorité.
D'autre part, un certain nombre de répu-
blicains se sont abstenus, parmi lesquels
MM. Barodet, Baudin, Bouge, Mac-Adaras,
Camille Raspail, Rousse (du Var), Thomson
et Gaillard (de l'Oise).
MM. Saint-Martin, Naquet, Dugué de Là
Fauconnerie se sont également abstenus,
ainsi que M. Camille Pelletan. M. Clémenceau
a voté avec le gouvernement.
La commission du budget a définitivemont
arrêté hier ses résolutions en ce qui concerne
les modifications apportées par le Sénat au
budget de 1892.
La principale de ces modifications porte sur
la réforme des frais de justice que le Sénat a
complètement remaniée. La commission du
budget a décidé d'accepter les dispositions
votées au Luxembourg, sauf sur deux points.
Elle maintient le droit fixe de 20 fr. au lieu
du droit proportionnel sur les jugements de
débouté. Elle persiste en outre à exempter de
tout droit d'enregistrement les actes d'avoué
à avoué. A la suite de cette décision, M. Bris-
son, estimant que la commission faisait trop
de concessions au Sénat, a donné sa démis-
sion de rapporteur, annonçant qu'il repren-
drait devant la Chambre le projet primitif
dont il avait pris l'initiative.
Parmiles autres changements apportés par
la commission au texte du Sénat, nous signa-
lerons les suivants
La commission rétablit la disposition ten-
dante à admettre les circonstances atténuan-
tes en matière de contraventions d'octroi. Elle
rétablit également un crédit de 3 millions 1/2
pour l'unification progressive des pensions
militaires. Le gouvernement avait primitive-
ment demandé ce crédit la Chambre l'avait
porté à 5 millions; le Sénat a repoussé les
deux chiffres.
La commission relève en outre de 1 500,000 fr.
le crédit des constructions neuves au minis-
tère de la marine. Pour pourvoir à ce supplé-
ment de dépenses, elle autorise pour une
somme égale la Vente ou la transformation
des vieilles matières.
M. Cavaignac communiquera aujourd'hui
son rapport à la Chambre, qui, sans doute, en
discutera immédiatement les conclusions.
Le préfet de police a été entendu hier après-
midi par la commission qui est saisie du
projet sur la répression de la prostitution.
M. Lozé a reproduit les arguments qu'il a
présentés sur cette question devant le Con-
seil municipal. Il a fait valoir l'insuffisance
de la législation existante, qui désarme com-
plètement l'administration et la justice.
Le préfet de police a en outre insisté sur ce
qu'il n'entre pas dans l'idée du gouverne-
ment de poursuivre les propriétaires d'hôtels
ou de restaurants, mais seulement les lo-
geurs et cabaretiers dont le commerce
consiste uniquement à faciliter la prostitu-
tion. A ce propos, M. Lozé a indiqué que, de-
puis que là prostitution s'exerce si large-
ment dans les maisons meublées et les caba-
rets, le nombre des maisons de tolérance a
sensiblement diminué il est tombé de 142 à
60, pour Paris. Le nombre des filles sou-
mises est descendu de 1,600 à 600.
M. Chautemps vient de faire devant la com-
mission de la marine un premier rapport
sommaire sur la proposition dont il est l'au-
teur et qui tend à la création d'une Ecole su-
périeure de marine. Le député de la Seine
modifie et complète sa proposition primitive
en combinant la création de l'Ecole supé-
rieure avec l'obligation qui serait imposée à
tous les lieutenants de vaisseau comptant, de-
puis leur nomination au grade d'enseigne,
trois années d'embarquement sur les bâti-
ments autres que ceux des escadres des
mers de France, d'accomplir une période
d'instruction d'une année dans l'une des es-
cadres de la Méditerranée ou de l'Océan. Des
cours y seraient faits par des officiers profes-
seurs qui seraient embarqués en supplément
aux états-major des amiraux. La commission
d'examen serait permanente et extérieure aux
escadres et les notes qu'elle donnerait se-
raient jointes à celles données par les com-
mandants des escadres sur les exercices pra-
tiques exécutés pendant l'année.
Les quinze à vingt officiers ayant réuni le
plus de points aux examens d'escadre se-
raient admis de droit à l'Ecole supérieure de
marine, qui n'aurait pas d'autre mode de re-
crutement. Le stage en escadre se terminant
le Ie.1' octobre, les cours de l'Ecole supérieure
commenceraient le lor décembre et dureraient
une année. L'Ecole serait installée à Paris,
afin qu'en dehors des heures des cours les
officiers- élèves eussent la faculté de passer
un-certain temps dans les diverses sections
de l'état-major général. Pourraient seuls être
attachés aux états-majors les officiers pos-
sesseurs du brevet de l'Ecole supérieure de
marine.
La commission a décidé d'entendre le mi-
nistre de la marine.
A la demande du ministre des travaux pu-
blics, M. Terrier a consenti à ajourner jus-
qu'à nouvel ordre sa question sur la nomina-
tion du nouveau président du conseil d'ad-
ministration de la Compagnie P.-L.-M.
La Chambre s'est réunie mardi dans ses s
bureaux pour élire un certain nombre de
commissions assez importantes. Ces commis-
sions, qui se sont réunies hier pour se consti- 1
tuer et commencer leurs travaux, sont les <
suivantes
1° Une commission pour l'examen de la
proposition de M. Siegfried tendante à la créa-
tion d'une caisse des emprunts départemen-
taux et communaux qui serait alimentée par
les fonds disponibles de la Caisse des dépôts
et consignations provenant des dépôts des
Caisses d'épargne. Cette commission, qui com-
prend 22 membres, est formée de MM. Galpin,
Krantz, Pourquery deBoisserin, Fidèle Simon,
Siegfried, Cavalié, Cavaignac, Terrier, Chris-
tophle, Levêque, Delmas, Philipon, Isambart,
Leygne (Haute-Garonne), Chavoix, Duval,
Jolibois, Legludic, prince d'Arenberg, Le-
bon, Seignobos, Delaunay.
La majorité de la commission parait favo-
rable à la proposition, tout en faisant des ré-
serves assez sérieuses quant aux détails d'exé-
cution.
2» Une commission pour l'examen de la
proposition de M. Leydet, tendante à déférer
au jury, au lieu de la police correctionnelle,
les parents qui martyrisent leurs enfants.
Cette commission comprend MM. Desjardins,
Cordier, Grisez, Thellier de Poncheville, Jac-
quemin, Ricard (Côte-d'Or), Roques, Guyot-
Dessaigne, Engerand, Villemonte et Leydet.
La majorité accepte le principe du projet.
Quant à la minorité qui est de 5 voix sur 11,
elle est contre la substitution du jury à la
correctionnelle et pense qu'il suffirait de ren-
forcer les pénalités.
3° Une commission pour l'examen de la
proposition de M. Dreyfus tendante à donner
le caractère de fête nationale à la journée du
22 septembre 1892, centenaire de la proclama-
tion de la première République.
Ont été élus MM. Rousse, Bertrand, Le-
conte (Indre), Isambert, Orsat, Jourde, Boude-
ville, Dreyfus, Desmons, Bastid, Lagrange.
M. Camille Dreyfus a été nommé à l'unani-
mité rapporteur de sa proposition. Il conclura
à ce que le 22 septembre 1892 soit déclaré Fête
nationale, mais pour cette année seulement.
Il émettra le vœu que le gouvernement s'as-
socie aux fêtes qui seront organisées Ie22£ep-
tembre pour la célébration du centenaire de
la réunion de la Savoie à la France et à celles
qui seront organisées le 20 du même mois dans
la Marne pour célébrer le centenaire de la
bataille de Valmy.
4° Une commission pour l'examen des pro-
positions de MM. Emmanuel Arène et Gus-
tave Rivet, sur le renouvellement partiel de
la Chambre.
Ont été élus MM. Marius Martin, Rivet,
Martinon, Jullien, Poehon, Millerand, Dou-
mer, Folliet, Barthou, Reinach et Chevan-
dier.
Seuls, MM. Marius Martin et Millerand
sont hostiles au renouvellement partiel.
En ce qui concerne le mode de renouvelle-
ment, deux systèmes sont en présence le
renouvellement par tiers tous les deux ans, et
le renouvellement par moitié tous les trois
ans. La majorité est favorable à ce dernier
système.
La commission va avoir, en outre, à exa-
miner si le renouvellement se fera par dé-
partement, par arrondissement ou par cir-
conscription.
>
COLONIES FRANÇAISES
CÔTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE
C'est probablement quelque mystificateur
qui a donné, à Marseille, à l'agence Havas et
aux correspondants particuliers de plusieurs
journaux, la nouvelle d'une attaque de Koto-
nou par les Dahoméens. Aucun détail n'y
manquait; pas plus le nombre des morts et
des blessés que l'intervention d'un aviso da ̃
flottille qui appartient à la station du Séné-
gal et qui aurait balayé du feu de son artil-
lerie les abords des ouvrages que nous occu-
pons. f
La mystification était vraiment grossière ï
en effet, Kotonou est relié à la France par uns
ligne télégraphique. Or, comment admettre
que notre résident au golfe de Bénin n'eût
pas averti la métropole d'un fait d'une gra- T'
vité si exceptionnelle, fait qui serait le pré-
lude d'une campagne décisive contre le Da-
homey ? En réalité, il ne s'est rien passé à
Kotonou. Au contraire, Behanzin nous mé-
nage, afin peut-être de détourner notre atten-
tion de ce qu'il fait dans le voisinage de
Grand-Popo, où il a opéré en ces derniers
temps les razzias qu'il n'ose plus se permettra >,j
du côté du royaume de Porto-Novo, •;
On fera donc bien dorénavant de ne pas ac-i
cepter sans contrôle des nouvelles à sensa-
tion et aussi invraisemblables que celle qui à.
été transmise de Marseille; on fera bien de se
rappeler également que les navires qui arri-
vent de la côte du Bénin ont vingt jours de
mer, et que tous les événements importants
sont signalés par le télégraphe bien avant '̃
que les paquebots eux-mêmes aient atteint
les côtes de France.
Dans le Haut-Sénégal, l'état sanitaire laisse
beaucoup à désirer, et l'on signale encore
plusieurs décès parmi les officiers et soldats
blancs détachés dans les postes; la colonne
du Soudan est à Kankan, et doit se trouver
actuellement aux prises avec les avant-
postes de l'Almamy Samory. Mais, comme
nous l'avons déjà dit, il est peu probable que
le colonel Humbert s'écarte beaucoup du
Niger son intention est d'organiser solide-
ment notre occupation sur la branche oc-
cidentale de ce cours d'eau.
M. de Brazza a décidément pris la route de
la Sangha, récemment découverte par nos ex-
plorateurs. Il est parti le 3 novembre de
Brazzaville avec son convoi. Quel est le but
qu'il poursuit ? Va-t-il procéder à l'organisa-
tion de nos postes sur cette rivière, ou
pousser au delà dans la direction du Tchad ? '1
Quel que soit le but qu'il poursuit, il faut
faire des vœux pour la réussite de son entre-
prise. Nul, d'ailleurs, n'est mieux préparé
que le commissaire général au Congo fran-
çais pour mener à bien l'exploration qu'il a
conçue et mûrie de longue date.
L'agence Dalziel nous communique la note
suivante
Le gouverneur du Sénégal vient de faire sa-
voir que le colonel Humbert, commandant su-
périeur du Soudan français, a commencé les
opérations contre Samory. Le 9 janvier, un pre-
mier combat a eu lieu à 12 kilomètres au sud
de Sana entre Kankan et Bissandougou l'en-
nemi a été repoussé et a laissé entre nos mains
plus de 60 fusils à tir rapide. Aucun Européen
n'a été tué ni blessé.
En marchant sur Bissandougou, la colonne a
attaqué la position de Diamanko, défendue par
Samory en personne. Ce second combat, qui s'est
terminé à notre avantage, nous a coûté la perte
d'un officier, d'un canonnier et de 4 tirailleurs;
nous avons eu en outre 2 officiers et 2 soldats
européens blessés, ainsi que 30 indigènes régu-
liers ou auxiliaires.
Le colonel Humbert est arrivé le 12 janvier a
Bissandougou, d'où Samory venait de s'enfuir
dans la direction de Farabata, à 8 kilomètres
au sud de cette ville.
LETTRES D'ANGLETERRE
Londres, le 19 janvier. `
Choses d'Afrique. Le Maroc. La presse an-
glaise et le discours de M. Ribot. L'Angle-
terre fait des annexions la mort dans l'âme.
Le discours de M. Ribot, en réponse à l'in-
terpellation de M. Dreyfus au sujet du Maroc,
a fortement irrité le Standard, qui reproche à
M. le ministre des affaires étrangères d'avoir
manqué de réserve. Le passage dans lequel
M. Ribot a annoncé que le représentant de la
France à Tanger a à sa disposition deux
bâtiments de guerre dont les équipages se-
ront débarqués au cas où les résidents fran-
çais seraient en danger, ou bien si d'autres
puissances envoyaient des marins à terre,
parait une énormité au journal qui, il y a
quelques jours, parlait de prendre Tanger, si
des complications survenaient au Maroc.
« Tout le monde, sait, dit le Standard, à
quelle puissance il était fait allusion quand
il a été question de l'éventualité d'un débar-
quement des matelots. » Et le journal con-
servateur termine en disant « Mais s'il y
a des choses dont il est parfaitement légi-
time de se préoccuper et auxquelles il con-
vient de se préparer, il n'est pas tou-
jours bon d'en parler. Un diplomate adroit
aurait donné à l'opinion française les assu-
rances qu'elle demandait sans prononcer une
syllabe qui pût être interprétée comme im-
pliquant une défiance des desseins d'une
puissance amie. Mais c'est la nature de
M. Ribot de confondre là brusquerie avec la
fermeté. »
Si l'on a pu avoir quelque défiance à l'é-
tranger sur les desseins de la puissance amie
dont parle le journal conservateur; c'est bien
la faute du Standard, de la Saint- James1 s
Qazette et d'autres organes de la presse an-
glaise qui ont, dans ces derniers temps, de-
mandé à grands cris que le gouvernement
s'empare de Tanger au cas où les choses tour-
1892
ÉDITION DU MATIN
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
..POLITIQUES--ET tLITTERAIRE8..
JEUDI 21 JANVIER
1892
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BULLETIN DU JOUR
Le Times choisit le moment où l'ordre 3
paraît rétabli au Maroc pour reparler de 1
l'ouverture de la succession de Mouley- 1
Hassan. Il reprend le thème soutenu par le
Standard il y a quelques semaines, au mo-
ment où ont éclaté les premiers troubles,
défend le droit de l'Angleterre de participer
à la liquidation, affirme la nécessité d'assu-
rer aux flottes britanniques le libre passage
dans le détroit de Gibraltar, et insinue qu'il
ne serait pas inopportun de se concerter dès
maintenant sur l'attribution des parts. Il
est curieux de voir que ces invitations ré-
pétées au démembrement de l'empire ché-
rifien partent régulièrement d'un pays qui
ne manque jamais une occasion d'attirer
l'attention sur les prétendues ambitions de
ses voisins, et que la puissance qui possède
déjà Gibraltar réclame encore Tanger au
nom de là liberté des détroits. Dès aujour-
d'hui, on peut s'assurer que le règlement
de la succession marocaine n'est pas com-
pris par tous les intéressés comme par la
presse de Londre3. L'idée de voir les An-
glais à Tanger a excité en Espagne une
émotion facile à comprendre, et sir Henry
Drummond Wolf réussira difficilement,
malgré toute son habileté, à faire accepter
dans la péninsule des combinaisons du
genre de celles du Times et du Standard.
Les revers que l'Allemagne a éprou-
vés ces temps-ci dans l'Afrique orientale ne
découragent pas ses explorateurs; il sem-
ble, au contraire, que jamais leur ardeur
n'ait été plus vive. Le manque de fonds les
avait assez longtemps arrêtés, bien que les
diverses Sociétés coloniales missent pour
la plupart des ressources fort honorables à
leur disposition. Aujourd'hui que, grâce à la
loterie antiesclavagiste l'argent abonde
dans les caisses, c'est une sorte de
« course vers le Victoria-Nyanza » les
coloniaux allemands veulent arriver les.
premiers à s'établir sur ses rives, et ils
prétendent, avant que les Anglais n'aient
eu le temps de profiter d'une position géo-
graphique plus favorable peut-être, drainer
le commerce de l'intérieur vers les ports
que l'empire possède sur la côte.
Tandis que le capitaine Luggard, du corps
des ingénieurs britanniques, s'efforce d'or-
ganiser l'Ouganda au nom de la Compagnie
anglaise de l'Afrique orientale, et que le ca-
pitaine Mac Donald fait. les études prélimi-
naires de la liene future oui reliera le port
britannique de Mombasa à l'extrémité Nord
du lac, les Allemands s'occupent, eux, de
deux chemins de fer, et quatre expéditions
vers le Victoria-Nyanza sont en train de
s'équiper.
Le chancelier de Caprivi accordait au
mois de novembre la concession d'une voie
qui, partant de Tanga, se dirigera vers l'in-
térieur, et l'on songe dès maintenant à une
autre voie qui réunira Dar-es-Sàlam à Ba-
gamoyo, les deux cap itales de la colonie. Il
y a certes là de quoi flatter l'amour-propre
^e ne sont pourtant pas, on le reconnaît un
peu à Berlin, des entreprises bien sérieuses
de pénétration, et l'on a beaucoup plus de
confiance dans les simples expéditions
« scientifiques », qui coûtent moins cher
et sont plus rapides. Or, il en est deux qui
sont toutes prêtes à partir. Le docteur Bau-
mann, qui a fait partie, il y a quelques
années, de l'état-majer de l'Autrichien
Lenz, bien connu pour ses beaux voyages
dans cette région, va tenter d'étudier et
sans doute de pacifier par la diplomatie le
pays desMassaï,les pillards qui interceptent
les chemins de caravanes entre le Kilima-
Njaro et le lac tout au Nord de la colonie; et
quand, plus heureux en cela que le docteur
Peters, il en aura eu raison, il établira une
bonne route carrossable pour les travaux de
laquelle il emporte environ 100,000 francs.
M. Oscar Borchert, lui, a d'autres am-
bitions les Allemands estiment que le
commerce des rives du lac appartiendra à
celui qui y aura le premier établi un stea-
mer M. Borchert va faire des sondages et
établir une station, avec les appontements
et même les docks nécessaires il sera vé-
ritablement le précurseur de la grande ex-
pédition, de l'expédition Wissmann. M. Bor-
chert emporte 400,000 fr.
C'est le major de Wissmann qui a eu
l'idée du steamer; c'est lui qui a réuni les
premiers fonds pour sa construction c'est
lui qui prétend avoir l'honneur de le lancer
sur le lac. Il avait pendant de longs mois
préparé ses chantiers sur la côte, car le
transport sera une grosse entreprise, quand
un décret du Sultan de Zanzibar, interdi-
gant l'émigration à ses sujets, qui sont
les meilleurs porteurs de tout le litto-
ral, est venu se mettre à la traverse.
M. de "Wissmann dut partir à la recher-
che de Soudanais et il alla jusqu'au
• Caire; mpùs une sorte de fatalité s'attachait
à son entreprise. Il tomba malade, et si
gravement qu'on ne sait trop le moment où
il pourra se mettre en route.. En attendant
qu'il puisse reprendre la direction de ses
chantiers, qu'il ait ses porteurs, son ba-
teau, et le petit tramway démontable qui
en doit faciliter le transport, une avant-
garde, commandée par M. Hochstetter, se
mettra en marche, le précédant jusque vers
le Victoria-Nyanza, et lui frayant la route.
On sait que les efforts tendants à l'occupa-
tion des territoires voisins des grands lacs
de l'Afrique orientale ne sont pas moin-
dres que ceux qui ont le lac Tchad pour
but. Qui des deux concurrents sera le plus
habile ou le plus heureux ? Un avenir assez
rapproché sans doute nous le dira à la vé-
rité, la France, qui n'a guère d'intérêts
politiques immédiats dans ces régions, n'a
pas de raison pour faire des vœux plutôt
pour l'un des deux rivaux que pour l'autre,
satisfaite seulement si la civilisation euro-
péenne doit remplacer bientôt la barbarie
dans les grands empires que se sont taillés
l'Allemagne et l'Angleterre dans cette con-
trée de l'Afrique, et en faire disparaître la
traite qui, aujourd'hui encore, les désho-
nore.
DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS
Berlin, le 20 janvier.
Sur la proposition de M. Siegle, national-li-
béral, appuyée par les socfâlistes, le Reichstag
a voté aujourd'hui un projet tendant à établir
une statistique de la situation des classes ou-
vrières. Vous savez que le sous-secrétaire
d'Etat à l'intérieur avait déjà déposé, il y a
quelque temps, un projet de création d'une
commission de statistique ouvrière aussi
n'a-t-il pas combattu la proposition de
M. Siegle.
Vienne, le 20 janvier.
Depuis l'entrée du comte Kuenburg dans
le Cabinet Taaffe, on parle beaucoup de la no-
mination de M. de Plener à une des plus
hautes fonctions de l'Etat. Le chef de la Gau-
che ne pouvant plus e3pérer, depuis la der-
nière combinaison ministérielle, arriver au
pouvoir dans un avenir relativement pro-
chain, serait disposé à accepter un poste
rétribué. Le comteTaafïe, qui est au courant
de la situation de fortune de M. de Plener, et
qui ne serait pas fâché de le voir s'éloigner
du Parlement, lui â offert une ambassade.
Mais M. de Plener préfère ne pas quitter l'Au-
triche. On lui a alors proposé, parait-il, soit
la présidence de la Cour des comptes, soit le
gouvernement d'une province. Il n'a pas en-
core fait connaître sa réponse définitive.
Les délégués serbes et autrichiens aux Con-
férences commerciales de Vienne ont tenu
uae première séance. Les délégués autri-
chiens ont fait part des propositions de leur
gouvernement, sur lesquelles les délégués
serbes communiqueront leurs impressions
vendredi.
Rome, le 20 janvier.
Ainsi qu'il fallait s'y attendre, après la
séance d'hier, la Chambre des Députés a
adopté aujourd'hui, par 177 voix contre 66,
les traités de commerce avec l'Autriche-Hon-
grie et l'Allemagne.
Les traités seront présentés demain au Sé-
nat.
La discussion sur la Censure dramatique
continue à la Chambre, et les défenseurs
comme les adversaires de cette institution
n'ont pas jusqu'à présent apporté dans le
débat des aperçus très nouveaux. On ne
saurait leur en faire un reproche. La ques-
tion a été si souvent agitée, la commission
qui a examiné les propositions actuelle-
ment soumises à la Chambre s'est livrée à
une enquête si approfondie, elle a consulté
tant de personnages notables dont les opi-
nions ont été imprimées, et son rapporteur
a rédigé un rapport si volumineux, que les
orateurs ne trouvent presque plus rien d'i-
nédit après un travail si considérable.
Tout est dit et l'on vient trop tard.
Ce que nous voyons de plus saillant dans
cette discussion, c'est une déclaration que
M. le ministre de l'instruction publique a
été amené à faire au sujet du Thermidor de
M. Sardou. Un député, M. Hémon, ayant
dit à la tribune que Thermidor pouvait
être représenté sur un théâtre quelconque
pourvu que ce ne fût pas sur la scène d'un
théâtre subventionné, et cette assertion
ayant été contestée par un interrupteur,
M. Bourgeois a pris la parole en ces termes
« Ce que vous dites est parfaitement exact,
on peut jouer Thermidor partout ailleurs
qu'au Théâtre-Français. » Cette déclaration'
du ministre est intéressante à un double point
de vue. Elle nous apprend d'abord que l'in-
terdiction de Thermidor est levée excepté
pour ce qui concerne la Comédie française.
Il en faut prendre acte. Mais, de plus, il y a
quelque chose de nouveau dans la déclara-
tion de M. Bourgeois, de nouveau, du
moins, dans sa bouche,– nous voulons dire la
distinction qu'ila faite.en matière de censure
dramatique, entre les théâtres subvention-
nés et les théâtres non subventionnés. Pour-
quoi Thermidor peut-il être joué désor-
mais à la Porte-Saint-Martin, à la Gaîté ou
partout ailleurs, et non au Théâtre-Fran-
çais ? Les désordres ou les inanisfesta-
tions que M. le ministre de l'intérieur
s'est senti impuissant à contenir il y
a un an sont-ils plus redoutables aux
environs du Palais-Royal que sur les
boulevards? Evidemment non. Si donc
l'interdiction est maintenue pour le Théâ-
tre-Français et levée pour les autres
théâtres, il n'y a qu'une seule raison que
l'on puisse donner de cette différence, c'est
que le premier reçoit une subvention de
l'Etat et que les autres n'en touchent
point. La déclaration de M. Bourgeois nepeut
avoir un autre sens. Cependant, M. le mi-
nistre de l'instruction publique avait con-
damné d'avance la distinction' qu'il paraît
admettre aujourd'hui. Dans sa séance du
29 janvier 1891, répondant à l'interpel'a-
tion motivée par l'interdiction de Thermi-
dor, il s'exprimait ainsi « Nous exerçons
la Censure vis-à-vis de la Comédie -fran-
çaise absolument dans les mêmes' con-
ditions que vis-à-vis des autres théâ-
tres. Il n'y a pas préalablement un
examen fait par le ministre ou ses re-
présentants, examen qui semblerait mettre
entre nos mains le droit de dire î Cette
» pièce ne convient pas à la Comédie fran-
» çaise, il vaudrait mieux qu'elle fût jouée
» ailleurs. » Mais, dit-on, le théâtre est
subventionné et n'y a-t-il pas lieu de dis-
tinguer ? » Et M. Bourgeois répondait né-
gativement à cette question « Sous aucun
gouvernement, .disait-il, ayant des préten-
tions libérales, même sous ceux qui n'en
avaient pas, il n'a été fait de distinction, au
point de vue de la Censure, entre la Comédie
française et les autres théâtres; toujours on
a professé cette doctrine que la subvention
était donnée à la Comédie française pour
iine raison d'art et non pas pour une raison
politique. C'est aux républicains que je le
dis avec une grande force et une grande
persistance. Je ne voudrais pas accepter
la responsabilité d'une doctrine contraire, je
ne voudrais pas qu'on pût dire que notre
Théâtre-Français n'est qu'une sorte d'Ecole
politique à nos gages. Je ne voudrais pas
accepter cette responsabilité "très lourde
d'exercer une censure particulière sur les
œuvres jouées sur notre théâtre natio-
nal. » Ce sont là d'excellentes paroles.
Mais il faut passer à l'application. M. le
ministre de l'instruction publique a admi-
rablement démontré, il y a un an, que la
subvention accordée à certains théâtres n'a-
vait pas pour but d'y imposer un art drama-
tique d'Etat. Il a protesté contre l'idée d'une
censure particulière qui s'exercerait sur les
théâtres subventionnés. Il a rappelé que
les gouvernements, même les moins libé-
raux, avaient traité les théâtres subven-
tionnés de la même manière que les autres
théâtres au point de vue de la Censure. Il a
déclaré qu'il n'accepterait pas la responsa-
bilité d'une doctrine contraire. On ne s'ex-
plique pas dès lors que, au cours de la
séance de lundi, il ait pu dire que l'on
pouvait jouer Thermidor partout ailleurs
qu'au Théâtre-Français. Là contradiction
est trop flagrante.
Nous savons bien qu'en matière de cen-
sure on n'en est pas à une contradiction ni
à une inconséquence près. L'interdiction
même de Thermidor après autorisation,
nous en avait déjà fourni un exemple assez
frappant. Ce sont précisément ces in-
cohérences et ces bizarreries qui four-
nissent actuellement des arguments à;
ceux qui demandent la suppression ou la
suspension de la Censure. C'est un thème
fécond, assurément. Mais si plaisantes que
puissent être les anecdotes anciennes ou
rfif.ftntfis tirées de l'histoire de la Censure,
nous n'y trouvons pas une raison suffi-
sante pour condamner l'institution. Entre
les différentes raisons que l'on peut donner
en faveur de son maintien, il en est une qui
doit toucher ceux-mêmes qui lui veulent le
plus de mal c'est que, si la Censure est
supprimée, la liberté de l'art dramatique n'y
gagnera probablement rien. A défaut de
la Censure préalable, il restera le droit
de police qui appartient à l'autorité
municipale à l'égard des lieux publics.
N'est-ce pas en vertu de ce droit que les
représentations de Thermidor ont été sus-
pendues par le préfet de police, sur l'ordre
du ministre de l'intérieur, après que la Cen-
sure les avait autorisées? Les directeurs
de théâtre auront à compter dorénavant
avec la police au lieu d'avoir affaire à l'an-
tique commission. S'ils sont prudents, ils
prendront leurs précautions vis-à-vis de la
police avant de risquer la représentation
d'une pièce douteuse. La Censure fonc-
tionnera sous une autre forme. Il arrivera
ce que l'on a vu pour l'article 75 de la
Constitution de l'an VIII. On a longtemps
protesté contre cette entrave apportée au
droit de poursuivre en justice les fonction-
naires publics. Et quand l'article 75 a été
abrogé, grâce à une révolution, on s'est
aperçu qu'il était tout aussi difficile qu'au-
paravant d'obtenir justice contre un agent
de l'Etat. Il en sera de même pour la Cen-
sure. Et ce. n'est peut-être pas la peine de
tant discuter, et de dépenser tant d'écritu-
res, d'enquêtes et de paroles éloquentes
pour en arriver là
On se rappelle peut-être qu'il y a dix-huit
mois la municipalité de Saint-Ouen eut l'idée
ingénieuse de donner en prix aux élèves des
écoles primaires des livres dans lesquels les
principes de la morale la plus indépendante
se mêlaient agréablement aux descriptions
les plus folâtres. L'affaire fit alors quelque
bruit et l'administration supérieure crut de-
voirrappeler aux convenances la municipalité
de Saint-Ouen en l'invitant à apporter désor-
mais un peumoins de sans-façon dans le choix
des prix scolaires. L'étonnante municipalité
de Saint-Ouen a-t-elle tenu compte de ces
recommandations? Un de nos confrères af-
firme avoir entre les mains un ouvrage de
feu Delattre, en son vivant député de la'
Seine, qui a été donné en prix à une fillette de
treize ans, élève de l'école municipale de
Saint- Oueu. Les quelques extraits que publie
notre confrère suffisent pour nous édifier
sur la valeur morale et littéraire de cet
ouvrage dont le titre d'ailleurs en dit
long les Quatorze Péchés capitaux. Main-
tenant il serait intéressant de savoir si ce li-
vre provient de la distribution qui a fait scan-
dale ou s'il lui est postérieur. Dans ce der-
nier cas la récidive serait évidente. Il n'y au-
rait pas simplement erreur, ou imbécil-
lité de la part de la municipalité, mais
parti pris de corrompre la jeunesse. Si la
chose était prouvée, nous espérons que le
gouvernement, qui depuis quelque temps
montre quelque velléité d'énergie contre la
pornographie et les pornographes, saurait sé-
vir contre les conseillers municipaux de Saint-
Ouen et leur infliger le traitement qu'ils mé-
ritent.
NOUVELLES
POLITIQUES ET PARLEMENTAIRES
On lit dans le Temps
Notre correspondant de Rome nous donne une
nouvelle de nature à provoquer bien des com-
mentaires.
Le comte Menabrea, fils de l'ambassadeur
d'Italie- Paris et attaché lui-même à l'ambas-
sade, serait à la veille de donner sa démission
afin de se faire naturaliser français. `
Il aurait en même temps l'intention de former
devant les tribunaux français une demande en
divorce.
On assure que si cette éventualité se produi-
sait, le général Menabrea, actuellement en Ita-
lie où il en conférerait avec son gouvernement,
donnerait sa démission.
CHAMBRE
L'incident de mardi n'aura décidément au-
cune suite. M. Constans a rendu visite hier
matin au Président de la République et au
président de la Chambre. La situation du mi-
nistre de, l'intérieur ne sera en rien modifiée
par les événements auxquels il a été mêlé.
L'affaire Delpech-Castelin a été réglée dans
la matinée d'hier, comme on le verra plus
loin.
Quant à l'incident survenu entre M. Bou-
deau et notre confrère, M. Wampse, il aura
une autre solution. Le député boulangiste
demande une réparation aux tribunaux. Il a
invité la questure, comme le prescrit le rè-
glement, à informer le parquet de la voie de
fait dont il a été victime. Les questeurs ont
fait droit à cette demande; mais, considérant
que M. Wampse n'avait agi qu'en réponse à
une provocation, ils ont décidé que l'affaire
n'aurait pas de suites en ce qui concerne
l'intérieur du Palais législatif. Ils laissent à
M. Boudeau le soin de saisir les tribunaux,
s'il le juge bon.
l
Le duel entre MM. Delpech et Castelin a eu (
lieu hier matin dans les environs de Paris. 1
A la deuxième reprise, M. Delpech a été 1
atteint la partie supérieure du bras d'une t
blessure pénétrante, mais sans gravité, qui
l'admis dans l'impossibilité de continuer le 1
combat, t
Voici la réponse de M. Henri Rochefort au <
télégramme qui lui avait été envoyé mardi i
soir par M. Laur w (
Francis Laur, député,
Paris.
On ne se' bat pas avec un voleur, un viola-
teur d'enfants et un joueur de bonneteau; on ne
le poursuit pas non plus devant les tribunaux,
où il n'y a pas de justice et où les magistrats
sont des valets.
IIENIU ROCHEFORT.
Ont voté mardi contre la question préalable
MM. Henri Aimel, Argeliés.
Maurice Barrés, Louis de Belleval, Boudeau,
Antide Boyer.
Calvinhac, Castelin, Chassaing, Chiche, Clu-
seret, Couturier.
Dumonteil.
JEngerand, Eugène Farcy, Ferroul, Franconie.
̃Gabriel, Goussot, Granger.
Jourde.
Lachize (Rhône), Paul Lafargue, Laisant, Gas-
ton Laporte, Laur, Le Senne.
Marius Martin, Millerand.
Paulin-Méry.
De Bamet, Revest, Pierre Richard, Ernest Ro-
che (Seine).
Du Saussay.
Théron, Thivrier,
Vilfeu, marquis de Villeneuve.
Les noms soulignés sont ceux des députés
qui siègent à droite; les autres sont des bou-
langistes ou des membres du parti ouvrier, à
l'exception de MM. Chassaing et Millerand.
La Droite presque tout entière s'est abste-
nue quelques-uns de ses membres, cepen-
dant, ont voté, avec la majorité, la question
préalable.
Citons MM. du Bodan, Fould, Hély d'Oissel,
Bourlon de Rouvre et Roy de Loulay.
MM. Laguerre, Mermeix et Le' Hérissé, an-
ciens boulangistes, ont également voté avec
la majorité.
D'autre part, un certain nombre de répu-
blicains se sont abstenus, parmi lesquels
MM. Barodet, Baudin, Bouge, Mac-Adaras,
Camille Raspail, Rousse (du Var), Thomson
et Gaillard (de l'Oise).
MM. Saint-Martin, Naquet, Dugué de Là
Fauconnerie se sont également abstenus,
ainsi que M. Camille Pelletan. M. Clémenceau
a voté avec le gouvernement.
La commission du budget a définitivemont
arrêté hier ses résolutions en ce qui concerne
les modifications apportées par le Sénat au
budget de 1892.
La principale de ces modifications porte sur
la réforme des frais de justice que le Sénat a
complètement remaniée. La commission du
budget a décidé d'accepter les dispositions
votées au Luxembourg, sauf sur deux points.
Elle maintient le droit fixe de 20 fr. au lieu
du droit proportionnel sur les jugements de
débouté. Elle persiste en outre à exempter de
tout droit d'enregistrement les actes d'avoué
à avoué. A la suite de cette décision, M. Bris-
son, estimant que la commission faisait trop
de concessions au Sénat, a donné sa démis-
sion de rapporteur, annonçant qu'il repren-
drait devant la Chambre le projet primitif
dont il avait pris l'initiative.
Parmiles autres changements apportés par
la commission au texte du Sénat, nous signa-
lerons les suivants
La commission rétablit la disposition ten-
dante à admettre les circonstances atténuan-
tes en matière de contraventions d'octroi. Elle
rétablit également un crédit de 3 millions 1/2
pour l'unification progressive des pensions
militaires. Le gouvernement avait primitive-
ment demandé ce crédit la Chambre l'avait
porté à 5 millions; le Sénat a repoussé les
deux chiffres.
La commission relève en outre de 1 500,000 fr.
le crédit des constructions neuves au minis-
tère de la marine. Pour pourvoir à ce supplé-
ment de dépenses, elle autorise pour une
somme égale la Vente ou la transformation
des vieilles matières.
M. Cavaignac communiquera aujourd'hui
son rapport à la Chambre, qui, sans doute, en
discutera immédiatement les conclusions.
Le préfet de police a été entendu hier après-
midi par la commission qui est saisie du
projet sur la répression de la prostitution.
M. Lozé a reproduit les arguments qu'il a
présentés sur cette question devant le Con-
seil municipal. Il a fait valoir l'insuffisance
de la législation existante, qui désarme com-
plètement l'administration et la justice.
Le préfet de police a en outre insisté sur ce
qu'il n'entre pas dans l'idée du gouverne-
ment de poursuivre les propriétaires d'hôtels
ou de restaurants, mais seulement les lo-
geurs et cabaretiers dont le commerce
consiste uniquement à faciliter la prostitu-
tion. A ce propos, M. Lozé a indiqué que, de-
puis que là prostitution s'exerce si large-
ment dans les maisons meublées et les caba-
rets, le nombre des maisons de tolérance a
sensiblement diminué il est tombé de 142 à
60, pour Paris. Le nombre des filles sou-
mises est descendu de 1,600 à 600.
M. Chautemps vient de faire devant la com-
mission de la marine un premier rapport
sommaire sur la proposition dont il est l'au-
teur et qui tend à la création d'une Ecole su-
périeure de marine. Le député de la Seine
modifie et complète sa proposition primitive
en combinant la création de l'Ecole supé-
rieure avec l'obligation qui serait imposée à
tous les lieutenants de vaisseau comptant, de-
puis leur nomination au grade d'enseigne,
trois années d'embarquement sur les bâti-
ments autres que ceux des escadres des
mers de France, d'accomplir une période
d'instruction d'une année dans l'une des es-
cadres de la Méditerranée ou de l'Océan. Des
cours y seraient faits par des officiers profes-
seurs qui seraient embarqués en supplément
aux états-major des amiraux. La commission
d'examen serait permanente et extérieure aux
escadres et les notes qu'elle donnerait se-
raient jointes à celles données par les com-
mandants des escadres sur les exercices pra-
tiques exécutés pendant l'année.
Les quinze à vingt officiers ayant réuni le
plus de points aux examens d'escadre se-
raient admis de droit à l'Ecole supérieure de
marine, qui n'aurait pas d'autre mode de re-
crutement. Le stage en escadre se terminant
le Ie.1' octobre, les cours de l'Ecole supérieure
commenceraient le lor décembre et dureraient
une année. L'Ecole serait installée à Paris,
afin qu'en dehors des heures des cours les
officiers- élèves eussent la faculté de passer
un-certain temps dans les diverses sections
de l'état-major général. Pourraient seuls être
attachés aux états-majors les officiers pos-
sesseurs du brevet de l'Ecole supérieure de
marine.
La commission a décidé d'entendre le mi-
nistre de la marine.
A la demande du ministre des travaux pu-
blics, M. Terrier a consenti à ajourner jus-
qu'à nouvel ordre sa question sur la nomina-
tion du nouveau président du conseil d'ad-
ministration de la Compagnie P.-L.-M.
La Chambre s'est réunie mardi dans ses s
bureaux pour élire un certain nombre de
commissions assez importantes. Ces commis-
sions, qui se sont réunies hier pour se consti- 1
tuer et commencer leurs travaux, sont les <
suivantes
1° Une commission pour l'examen de la
proposition de M. Siegfried tendante à la créa-
tion d'une caisse des emprunts départemen-
taux et communaux qui serait alimentée par
les fonds disponibles de la Caisse des dépôts
et consignations provenant des dépôts des
Caisses d'épargne. Cette commission, qui com-
prend 22 membres, est formée de MM. Galpin,
Krantz, Pourquery deBoisserin, Fidèle Simon,
Siegfried, Cavalié, Cavaignac, Terrier, Chris-
tophle, Levêque, Delmas, Philipon, Isambart,
Leygne (Haute-Garonne), Chavoix, Duval,
Jolibois, Legludic, prince d'Arenberg, Le-
bon, Seignobos, Delaunay.
La majorité de la commission parait favo-
rable à la proposition, tout en faisant des ré-
serves assez sérieuses quant aux détails d'exé-
cution.
2» Une commission pour l'examen de la
proposition de M. Leydet, tendante à déférer
au jury, au lieu de la police correctionnelle,
les parents qui martyrisent leurs enfants.
Cette commission comprend MM. Desjardins,
Cordier, Grisez, Thellier de Poncheville, Jac-
quemin, Ricard (Côte-d'Or), Roques, Guyot-
Dessaigne, Engerand, Villemonte et Leydet.
La majorité accepte le principe du projet.
Quant à la minorité qui est de 5 voix sur 11,
elle est contre la substitution du jury à la
correctionnelle et pense qu'il suffirait de ren-
forcer les pénalités.
3° Une commission pour l'examen de la
proposition de M. Dreyfus tendante à donner
le caractère de fête nationale à la journée du
22 septembre 1892, centenaire de la proclama-
tion de la première République.
Ont été élus MM. Rousse, Bertrand, Le-
conte (Indre), Isambert, Orsat, Jourde, Boude-
ville, Dreyfus, Desmons, Bastid, Lagrange.
M. Camille Dreyfus a été nommé à l'unani-
mité rapporteur de sa proposition. Il conclura
à ce que le 22 septembre 1892 soit déclaré Fête
nationale, mais pour cette année seulement.
Il émettra le vœu que le gouvernement s'as-
socie aux fêtes qui seront organisées Ie22£ep-
tembre pour la célébration du centenaire de
la réunion de la Savoie à la France et à celles
qui seront organisées le 20 du même mois dans
la Marne pour célébrer le centenaire de la
bataille de Valmy.
4° Une commission pour l'examen des pro-
positions de MM. Emmanuel Arène et Gus-
tave Rivet, sur le renouvellement partiel de
la Chambre.
Ont été élus MM. Marius Martin, Rivet,
Martinon, Jullien, Poehon, Millerand, Dou-
mer, Folliet, Barthou, Reinach et Chevan-
dier.
Seuls, MM. Marius Martin et Millerand
sont hostiles au renouvellement partiel.
En ce qui concerne le mode de renouvelle-
ment, deux systèmes sont en présence le
renouvellement par tiers tous les deux ans, et
le renouvellement par moitié tous les trois
ans. La majorité est favorable à ce dernier
système.
La commission va avoir, en outre, à exa-
miner si le renouvellement se fera par dé-
partement, par arrondissement ou par cir-
conscription.
>
COLONIES FRANÇAISES
CÔTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE
C'est probablement quelque mystificateur
qui a donné, à Marseille, à l'agence Havas et
aux correspondants particuliers de plusieurs
journaux, la nouvelle d'une attaque de Koto-
nou par les Dahoméens. Aucun détail n'y
manquait; pas plus le nombre des morts et
des blessés que l'intervention d'un aviso da ̃
flottille qui appartient à la station du Séné-
gal et qui aurait balayé du feu de son artil-
lerie les abords des ouvrages que nous occu-
pons. f
La mystification était vraiment grossière ï
en effet, Kotonou est relié à la France par uns
ligne télégraphique. Or, comment admettre
que notre résident au golfe de Bénin n'eût
pas averti la métropole d'un fait d'une gra- T'
vité si exceptionnelle, fait qui serait le pré-
lude d'une campagne décisive contre le Da-
homey ? En réalité, il ne s'est rien passé à
Kotonou. Au contraire, Behanzin nous mé-
nage, afin peut-être de détourner notre atten-
tion de ce qu'il fait dans le voisinage de
Grand-Popo, où il a opéré en ces derniers
temps les razzias qu'il n'ose plus se permettra >,j
du côté du royaume de Porto-Novo, •;
On fera donc bien dorénavant de ne pas ac-i
cepter sans contrôle des nouvelles à sensa-
tion et aussi invraisemblables que celle qui à.
été transmise de Marseille; on fera bien de se
rappeler également que les navires qui arri-
vent de la côte du Bénin ont vingt jours de
mer, et que tous les événements importants
sont signalés par le télégraphe bien avant '̃
que les paquebots eux-mêmes aient atteint
les côtes de France.
Dans le Haut-Sénégal, l'état sanitaire laisse
beaucoup à désirer, et l'on signale encore
plusieurs décès parmi les officiers et soldats
blancs détachés dans les postes; la colonne
du Soudan est à Kankan, et doit se trouver
actuellement aux prises avec les avant-
postes de l'Almamy Samory. Mais, comme
nous l'avons déjà dit, il est peu probable que
le colonel Humbert s'écarte beaucoup du
Niger son intention est d'organiser solide-
ment notre occupation sur la branche oc-
cidentale de ce cours d'eau.
M. de Brazza a décidément pris la route de
la Sangha, récemment découverte par nos ex-
plorateurs. Il est parti le 3 novembre de
Brazzaville avec son convoi. Quel est le but
qu'il poursuit ? Va-t-il procéder à l'organisa-
tion de nos postes sur cette rivière, ou
pousser au delà dans la direction du Tchad ? '1
Quel que soit le but qu'il poursuit, il faut
faire des vœux pour la réussite de son entre-
prise. Nul, d'ailleurs, n'est mieux préparé
que le commissaire général au Congo fran-
çais pour mener à bien l'exploration qu'il a
conçue et mûrie de longue date.
L'agence Dalziel nous communique la note
suivante
Le gouverneur du Sénégal vient de faire sa-
voir que le colonel Humbert, commandant su-
périeur du Soudan français, a commencé les
opérations contre Samory. Le 9 janvier, un pre-
mier combat a eu lieu à 12 kilomètres au sud
de Sana entre Kankan et Bissandougou l'en-
nemi a été repoussé et a laissé entre nos mains
plus de 60 fusils à tir rapide. Aucun Européen
n'a été tué ni blessé.
En marchant sur Bissandougou, la colonne a
attaqué la position de Diamanko, défendue par
Samory en personne. Ce second combat, qui s'est
terminé à notre avantage, nous a coûté la perte
d'un officier, d'un canonnier et de 4 tirailleurs;
nous avons eu en outre 2 officiers et 2 soldats
européens blessés, ainsi que 30 indigènes régu-
liers ou auxiliaires.
Le colonel Humbert est arrivé le 12 janvier a
Bissandougou, d'où Samory venait de s'enfuir
dans la direction de Farabata, à 8 kilomètres
au sud de cette ville.
LETTRES D'ANGLETERRE
Londres, le 19 janvier. `
Choses d'Afrique. Le Maroc. La presse an-
glaise et le discours de M. Ribot. L'Angle-
terre fait des annexions la mort dans l'âme.
Le discours de M. Ribot, en réponse à l'in-
terpellation de M. Dreyfus au sujet du Maroc,
a fortement irrité le Standard, qui reproche à
M. le ministre des affaires étrangères d'avoir
manqué de réserve. Le passage dans lequel
M. Ribot a annoncé que le représentant de la
France à Tanger a à sa disposition deux
bâtiments de guerre dont les équipages se-
ront débarqués au cas où les résidents fran-
çais seraient en danger, ou bien si d'autres
puissances envoyaient des marins à terre,
parait une énormité au journal qui, il y a
quelques jours, parlait de prendre Tanger, si
des complications survenaient au Maroc.
« Tout le monde, sait, dit le Standard, à
quelle puissance il était fait allusion quand
il a été question de l'éventualité d'un débar-
quement des matelots. » Et le journal con-
servateur termine en disant « Mais s'il y
a des choses dont il est parfaitement légi-
time de se préoccuper et auxquelles il con-
vient de se préparer, il n'est pas tou-
jours bon d'en parler. Un diplomate adroit
aurait donné à l'opinion française les assu-
rances qu'elle demandait sans prononcer une
syllabe qui pût être interprétée comme im-
pliquant une défiance des desseins d'une
puissance amie. Mais c'est la nature de
M. Ribot de confondre là brusquerie avec la
fermeté. »
Si l'on a pu avoir quelque défiance à l'é-
tranger sur les desseins de la puissance amie
dont parle le journal conservateur; c'est bien
la faute du Standard, de la Saint- James1 s
Qazette et d'autres organes de la presse an-
glaise qui ont, dans ces derniers temps, de-
mandé à grands cris que le gouvernement
s'empare de Tanger au cas où les choses tour-
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