Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-02-14
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Type : texte texte
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Langue : français
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Description : 14 février 1890 14 février 1890
Description : 1890/02/14. 1890/02/14.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
MIÎRNAL DES DEBATS BU VENDREMi~ FËVMER i~O
Dagnan-Bbuveret, Carolus Duran. Blanche,
Humbert, Courtois, Priant,–peintre ordinaire
de la dynastie Coquelin;–Gervex, Giron, E.
Lévy, Louis-Edouard Fournier, Wencker, etc.;
–des paysages intimes et charmans, de Fran-
çais des ~M'?'aM, de Courant des Noc-
~M'KM, de Cazin, avec de tremblantes lueurs à
Fhorizon, qui sont comme des appels d'âmes
dans la nuit; d'autres paysages de Monte-
nard.Moreau-PtéIaton, Pelouse, Vayson, Bou-
cher, Billotte, qui exprime si bien la mélan-
colie de la banlieue parisienne des sou-
venirs de l'Exposition, de M.Jean Béraud
un jPfM~?, de M. Gérôme, où une lionne
se tord de désespoir, afïblée par le vent
qui souffle à travers la montagne et la rage
de ne pouvoir aimer, étant en bois, un lion de
pierre posé là-haut sur le rocher comme celui
de Bdfort sur son piédestal, cependant que
des Qeurs en zinc le piquent horriblement;
une jolie nature morte, deM.Zacharian, etc.
Quelques morceaux de sculpture bustes, de
M. Antonio Cariés, Franceschi, Gautherin,
Gérûme, Lanson; une jolie statuette, de
M.A..Merci6.
A. M.
KOUVELLES DIVERSES
Le premier des deux grands bals que le Pré-
sident de la république et M' Carnot doivent
otfrir cet hiver a eu lieu hier soir.
L'afuuence était considérable dans les salons
de l'Elysée, décorés avec beaucoup de goût.
Dans le salon, diplomatique, on remarquait
tous les ministres, l'ambassadeur de Russie, la
baronne de Mohrenheim et leurs deux filles, le
comte Hoyos,ambassadeurd'Autriche; Essad Pa-
cha, ambassadeur de Turquie; le général Mena-
brea, ambassadeur d'Italie les ministres de Bel-
gique, de Suisse, de Serbie, de Venezueia,etc.; les
Kenéraux deGaliifîet.Davout, Billot etThomas-
sin. Le comte de Munster, ambassadeur d'Allema-
gne, .s'était fait excuser en raison de son deuil.
M. et Mme carnot ne se sont retires que fort
tard, et les danses se sont prolongées jusqu'à
une heure avancée de la nuit.
Le bal de l'Association générale des étudions,
qui a eu lieu hier soir, a été très briiïant. Dans
1 assistance, fort. nombreuse, on remarquait le
baron de Morhcnheim, ambassadeur de Russie,
et. M" la baronne de Morhenheim, M. Gréard,
M. Lavisse, M. le comte d'HaussonviIle, le géné-
ral Saussier, gouverneur de l'aris le général de
CaHiuet, etc.
Nous rappelons que le bal de l'Ecole normale
supérieure aura lieu le 22 courant, dans les sa-
lons de l'hôtel Continental. Ce bal est organisé
au profit des pauvres par le comité de bien-
faisance des élèves de l'Ecole.
Le directeur général des postes et des télé-
graphes s'est rendu mercredi, accompagné de
M. Fribourg, directeur du matériel et de la con-
struction, aux ateliers de la fabrication des
timbres-poste, rue d'Hauteviile.
M. de Selves s'est montré très satisfait de sa
vbits.
Le ft~si'o annonce que le gagnant du gros lot
de la tombola de l'Exposition est M.Joseph
Lévy, demeurant à Haguenau (Alsace).
Il arrive aujourd'hui a Paris et a prévenu la
direction de la tombola qu'il viendrait, dans
l'après-midi retirer le fameux lot de 200,000 fr
La Fédération colombophile du département
de la Seine vient de distribuer les récompenses
accordées à. ses lauréats par le ministre de la
guerre. La Fédération, qui a été fondée en t8'75,
comprend déjà 12 Sociétés colombophiles pou-
vant réunir plus de 3,000 pigeons entrâmes et
susceptibles d'assurer en cas de besoin le se-
rvice do communications entre Paris et les dé-
partemens.
Cette année, quatre concours ont eu lieu a
Bordeaux, où '!00 pigeons ont concouru!; à Li-
moges, ou !,1'79 pigeons âgés de moins de six
mois ont parcouru une distance de 400 kilo-
mètres, et a Lille, on il y a eu deux concours;
La distribution des récompenses était présidée
par le général de division Coste, commandant
ie génie du gouvernement militaire de Paris. A
sa droite avait pris place M. Derouard, président
de la fédération de la Seine. Plus de 300 per-
sonnes assistaient a cette cérémonie.
Le général Coste, dans une courte allocution,
a remercié les lauréats pour les services qu'ils
rendent au ministère de la guerre et a constaté
les excellons résultats des concours. Puis, M. De-
rouard a fait l'historique des Sociétés colombo-
philes.
Jusqu'ici aucune plainte n'avait été déposée
contre M. Eugène Dumont, le négociant en
huiles dont nous avons annoncé laidéconuture,
et un simple mandat de comparution avait été
décerné à son nom.
Mais le parquet de Paris vient d'être saisi
d'une plainte émanant de M.Lesourd, négociant
à Tours, en suite de laquelle, le mandat de
comparution a été transformé en un mandat
d'arrêt. M. Clément, commissaire de police aux
délégations judiciaires, a été chargé do s'empa-
rer de la personne de M. Eugène Dumont, qui
est en faite.
M. Clément a commencé ses recherches.
H y a quelques jours arrivait & Paris nn jeune
copte qui répondait au nom de Jusuf Farid et
s'intitulait < éeolier en médecine II se pré-
senta chez les membres les plus honorables de
la colonie égyptienne, leur montra des let-
tres de recommandation qui portaient la signa-
ture d'un grand dignitaire du Caire et sollicita
leur protection. En m&me temps il télégraphiait
au directeur du mouvement des chemins de fer
égyptiens de lui envoyer une somme de mille
fr&ncs et il signait du nom du fils de ce fonc-
tionnaire.
Mais il n'était pas bien renseigné, et le direc-
teur du mouvement des chemins de fer fut
bien étonné de recevoir une pareille demande
de son Gis qui n'a que douze ans. Il prévint
immédiatement, le directeur de la mission
égyptienne à Paris, qui fit une enquête
et signala son compatriote indélicat a M. La-
net, commissaire de police du quartier du
VaI-de-Grâce. Celui-ci opéra des perquisitions
au domicile de Jusuf Farid, y trouva des papiers
irrégulieM et découvrit que le papier < turc
du jeune copte portait en filigrane l'enseigne
d'un grand magasin de nouveautés de Paris.
Jusuf Farid a, été arrêté et conduit au Dépôt.
L'AFF.uM GOUFt'É. Un habitant de Garches,
M. Schneider a fait au commissaire de ponce
de Sevré! une déclaration d'après laquelle il au-
rait surprisun jourRémy Laune, chez lui, une pe-
tite glace à la main, en train d'essayer une
perruque Monde.
M. Schneider a renouvelé sa déclaration de-
vant les magistrats du parquet de Versailles, et
en présence de Rémy Laune, qui nie formelle-
ment.
Les magistrats ont perquisitionne à Sevrés
chez Rémy Laune. Ils ont retrouve la glace que
M.' Schneider avait décrite et ont saisi en outre
un petit paquet de cheveux qui vont être sou-
mis à l'examen d'un expert chimiste. Il se pour-
rait, en eSet, que ces cheveux eussent appar-
tenu au postiche que le témoin affirme avoir vu
sur la tête de Rémy Launé.
Si cette déclaration est exacte, elle pourrait
aider & éclaircir certains points de l'instruction
restéa encore mystérieux. Gabrielle Bompard a
parlé d'abord d'un homme blond, puis elle a nié
l'existence de ce personnage. Dans quel but
Rémy Launé se serait-il déguisé ? Serait-ce
pour aller a l'étude de l'huissier sans être re-
connu' ? t
Rémy Launé prétend que M. Schneider a voulu
se venger d'avoir été poursuivi par lui pour le
renouvellement d'une créance. M. Schneider, en
effet, a vendu l'année dernière un fonds de com-
merce de boucherie qu'il possédait à Garches,
et se trouvant en contestations avec son ac-
quéreur, il a eu affaire à Rémy Laune que ce-
lui-ci avait chargé de ses intérêts.
M. DopSer, juge d'instruction, a confronté
hier après-midi, avec plusieurs témoins, le sieur
Hauterive qui prétend toujours avoir remis une
lettre à l'huissier Gouffé dans la soirée qui a
précédé celle où le crime a été commis. U n'a
cte reconnu par personne. II paraît de plus en
plus établi que cet individu n'a joué aucun rôle
dans l'ajfïaireet on ne s'explique pas sa persis-
tance.
Gabrielle Bompard a passé tout l'après-midi
dans l'antichambre du cabinet du juge. Aucune
déclaration importante n'a été faite pendant
cette journée.
A la Sûreté et au parquet on n'accorde aucun
crédit à la nouvelle de la présence d'Eyraud a à
Londres.
Une dépêche de New-York adressée au juge
d'instruction, annonce l'arrivée dans cette ville
des agens Soudais et Houillier, qui sont partis à
la recherche d'Eyraud.
M. Dopffer s'est ému des récits publiés par cer-
tains journaux relativement au départ, de Lyon,
de Gabrielle Bompard. On a prétendu qu'elle
avait été l'objet d'une véritable ovation, et que
les journali&tes présens à la gare de Perrache
l'avaient couverte de Heurs.
La vérité, qui a été confirmée par les déclara-
tions de la fille Bompard, est que la jeune femme
qui, à six heures et demie, se trouvait encore
dans le cabinet de M. Vial, juge d'instruction,
a été conduite directement à la gare et que là
elle a demandé et obtenu l'autorisation d'ache-
ter deux bouquets de violettes à dix centimes
à une marchande de fleurs qui se tenait près de
la porte.
Elle est montée immédiatement dans le com-
partiment de l~e classe qui lui était réservé,
passant inaperçue au milieu des employés de la
care. Ce n'est que quelques minutes avant le
départ du train que plusieurs journalistes ont
pénétré sur le quai de départ.
La nlle Bompard a abaissé la glace de la por-
tière, et le train s'est mis en marche sans qu'il
se soit produit aucune manifestation, soit sym-
pathique, soit hostile à'Ia complice d'Eyraud.
LA KHCE. Nous recevons les dépêches sui-
vantes
Angers, le 13 février.
Après une quinzaine de jours de temps clair,
nous avons trouvé ce matin les toits et les rues
couverts de plusieurs centimètres de neige.
Cette chute de neige est la première depuis le
commencement de cet hiver.
Montpellier, le 13 février.
La neige a fait hier sa première apparition
et tombe depuis sans discontinuité, rendant la
circulation de la voie publique difficile. Elle
atteint 40 centimètres; depuis très longtemps
on n'en avait pas vu autant. Les soldats du gé-
nie ont été requis pourdéblayer, les trains et les
courriers sont interrompus.
Nîmes, le t3 février.
Par suite de l'encombrement des neiges sur
les lignes de Cette a Montpellier, les trains ve-
nant de Bordeaux et de Perpignan, se dirigeant.
sur Nîmes, sont arrivés avec sept heures de re-
tard.
Aix-les-Bains, le U février.
Il a neigé avec abondance a. AIx-Ies-Bains,
où la couche de neige a une épaisseur de 70
centimètres.
AKGEKs, le 13 février. De notre correspon-
dent
< Un drame a mis hier en émoi la paisible
population de la rue Saint-Georges. Un typo-
graphe, Jean Cornil, ayant appris que sa femme
le trompait avec un nommé Bachet, est allé at-
tendre ce dernier à la sortie de son atelier, situé
rue du Cornet. Cornii se jeta sur son rival; puis,
après l'avoir soufHeté, se mit à .sa poursuite et,
l'ayant atteint, lui porta dans la ugure plusieurs
coups d'une petite pince très pointue dont se
servent les compositeurs. Bachet tomba ensan-
glanté et l'on constata qu'il a l'ceil gauche en-
tièrement transpercé. Son agresseur a été mis
en ét~t d'arrestation. o
A?taire à Montmoreau, arrondissement de Barbe-
xieux, accusé d'abus de conBance, a été écroué
hier à la maison d'arrêt d'Angouleme.
MO~TPELMER, le i3 février.– Ou nous télé-
graphie
« Un douloureux accident, s'est produit & Pau-
gcres,presBeziers:
s Dernièrement, le sieur Sarlier, Agé de vingt-
deux ans, épousait M"" Elise Combescurc, Agée
de vingt ans. Ce matin, les voisins ne voyant
pas sortir les jeunes époux de la maison a
l'heure habituelle, se décidèrent à frapper à la
porte. Ils n'obtinrent pas de réponse et prirent
le parti de pénétrer par la fenêtre. Les deux
malheureux étaient morts asphyxies par une
chaufferette allumée, laissée dans la chambre, s
NAXCY, le 13 février. A la suite d'une polé-
mique de presse, un duel a eu lieu ce matin,
aux environs de Nancy, entre M. Moreau et
M. Voignier, rédacteur au A~Mcy.
M.Yoigniera été blesse très légèrement au
poignet.
KAxct, le i3 février. La gendarmerie vient
d'arrêter la femme Carlier, accusée d'avoir tué
son enfant après sa naissance et d'avoir jeté le
corps dans un fourneau à houille où il a été en-
tièrement consumé.
La femme Carlier a fait des aveux complets.
La Société de secours aux blessés militai-
res (Croix-Rouge française), que préside M. le
maréchal de Mac-Manon, fera célébrer à l'église
Saint-Eustache, le samedi )K février, à midi et
demi, sous la présidence de S. Ëm. le cardinal
Richard, archevêque de Paris, un service solen-
nel pour les âmes des soldats et marins morts
pendant la guerre de 1870 et les expéditions ul-
térieures.
L'orchestre Colonne, avec chœurs et solistes,
'se fera entendre pendant la cérémonie.
On peut se procurer des cartes au secrétariat
de la Société, 19, rue Matignon. Ces cartes sont
gratuites.
TJne quête sera faite a la sortie de la messe
par Mme la maréchale de Mac-Mahon, présidente
du comité des Dames, et quelques-unes d~s
dames du comité.
L'Eaa fprrttgrtnensede <*donnée par les médecins pour guérir &KMK~eoM~M' ~dans toute bonne pharmacie aO.80 c. la bouteille.
STATtSTtQUE DE LA ViLLE DE PARtS
Le service de statistique municipale a
compté 1,067 décos, pendant la 6" semaine,
au lieu de 1,016 décès survenus pendant la
semaine précédente, et au lieu de 1,072,
moyenne de la semaine correspondante des
trois années précédentes, La. mortalité conti-
nue donc à rester un peu inférieure à la
moyenne, de même que pendant les deux se-
maines précédentes. Toutes les maladies (ex-
cepté la phtisie qui continue à faire un nom-
bre assez élève de victimes) participent à l'a-
baissement de la mortalité.
Les maladies épidémiques sont rares. La,
variole, qui a motivé dans les semaines pré-
cédentes un assez grand nombre d'entrées
dans les hôpitaux, et qui paraissait en voie
d'accroissement, cesse d'être menaçante: elle
n'a motivé que 8 admissions dans* les hôpi-
taux, et n'a causé que 1 seul décès. La 6èvre
typhoïde (7 décès au lieu de 5) conserve une
remarquable rareté. La rougeole ()8 décos au
lieu de 9) présente une augmentation, mais
reste très inférieure à ce qu'elle est habituel-
lement (27 décès en moyenne) à cette époque
de l'année. La coqueluche ()9 décès) et la
diphtérie fi& décès) présentent une fréquence
moyenne. La scarlatine n'a pas causé un seul
décès.
Les maladies 'des organes respiratoire si
fréquentes pendant les semaine précédentes,
étaient tombées la semaine dernière à un
chifTre inférieur à la moyenne de la saison
{163 au lieu de 207) elles ont quelque peu aug-
menté pendant la sixième semaine (t99). C'est
la bronchiteai~uëqui est cause de cette légère
augmentation (S6 décès au lieu de 37 pendant
la semaine précédente). La bronchite chro-
nique (48 décès au lieu depneumonie (29 décès au lieu de 3 î! restent
stationnaires. La pneumonie (66 décès au lieu
de SI) s'arrête au chiure moyen delà semaine
correspondante des trois précédentes années
(66).
La phtisie pulmonaire (238 décès et 239 dé-
cès pendant la semaine précédente) fait en-
core un peu plus de victimes que pendant les
semaines précédentes (20!).
Les maladies chroniques ne diminuent pas
autaut de fréquence que pouvaient le faire
espérer les chiffres de la semaine dernière.
Quoique leur gravité ait été beaucoup aug-
mentée par l'épidémie de grippe, et quoique
on pût supposer que, en raison même du
grand nombre d'individus frappés, la morta-
lité des semaines ultérieures serait allégée,
nous trouvons que le nombre des décès cau-
sés par maladie chronique est supérieur a ce-
lui de la semaine précédente et à peu près égal
à la moyenne ordinaire.
Ainsi, l'apoplexie cérébrale, le ramollisse-
ment et l'hémiplégie qui en est la suite,
avaient causé S9 décès pendant la semaine
dernière; elles en causent pendant la semaine
actuelle 68, chiffre égal à la moyenne 67.
Les maladies organiques du cœur avaient
causé 47 décès la semaine précédente, elles
en causent S2 pendant la semaine actuelle
(chiffre à peine inférieur à la moyenne S7).
Pendant la sixième semaine, 29 vieillards
sont morts de décrépitude sénile ce nombre
est sensiblement égal & la moyenne 28.
Le Cancer, dont la gravité n'avait pas été
très notablement modifiée par l'épidémie, se
trouve au contraire présenter des chiffres in-
férieurs à la moyenne (33 pendant la 5*, et
34 pendant la 6° semaine, au lieu de la
moyenne 46).
La diarrhée infantile (athrepsie, etc.) est
actuellement très peu répandue (33 décès au
lieu de 53, moyenne de la semaine corres-
pondante des trois années précédentes.) Il y
a plusieurs années que l'on n'a observé un
chiffre aussi faible. En outre, 31 enfans sont
morts de débilité congénitale (au lieu de la
moyenne 32).
Il y a eu 13 suicides et 5 autres morts vio-
lentes. (
On a célébré & Paris 412 mariages, i
On a enregistré la naissance de 1,172 en- ]
fans vivans (577 garcons et SOS filles) dont 867
légitimes et SOS illégitimes. Parmi ces derniers, J
52 ont été reconnus immédiatement.
On a déclaré la mise en nourrice de 371 en-
fans, dont 16 seront placés & Paris. Parmi ces
enfans, )23 seront nourris au sein et 248 rece-
vront une autre alimentation.
On a déclaré la naissance de 76 mort-nés,
dont S6 légitimes et 20 illégitimes. r
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–Ze 7'OM)' du MOK~e, KOKPe<~M. Sommaire de la 1819" livraison ()S fé-
vieri890):
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Hocquard, médecin-major de I"' classe (!88~.
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tal [Eudoxie Dupuis). A la conquête du
courage (Berthe Vadier).–Le chien des prai-
ries (Victorien Aury). –La tache noire (G.
Wirth).–Pourquoi! pourquoi! (Tante Nicole).
Le Robinson des vacances (Pierre Duchà-
teau). Boîte aux lettres. –Tirelire aux de-
vinettes. Illustrations par J. Geoffroy, Adrien
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Paris. Un an, 18 fr.; six mois, 10 fr. Envoi
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cours, par Ëu~.ne M-u)Ier. Illustrations par
W.ilirIe.J. Le Blant, Adrien Marie, L. Clément,
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Un an, Paris, 1-i fr.; dêpartemcns, 16 fr.
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LES LIVRES NOUVEAUX
B)BL)OGRAPH)E SC!Ef)T)F)QUE
L'Hygiène de l'exercice chez les onfans et les
jeunes gens, par le docteur FERNANB LAGRANGE,
lauréat de l'Académie des Sciences. Un
volume In-tS de 3:3 pages. Félix Alcan.
Ce livre fait suite à la .M~'toi'o~M des ~~c~'e~
du CM'~M, qui a eu certain retentissement et qui
a été couronné par l'Académie. Il est dédié à
Mt Marey. tl est con~u dans un certain esprit criti-
que. M. Lagrange réagit, avec raison à notre avis,
contre les exercices gymnastiqucs classiques
aux agrès, sur la gymnastique d'appartement,
sur les mouvemens d'ensemble pratiqués dans
les collèges, etc. Il montre leurs inconvéniens
et souvent leur peu d'efficacité. I! définit ce que
l'on doit entendre pa:' gymnastique hygiénique;
il insiste sur le rôle et l'utilité des exercices en
plein air, et notamment sur ceux qui amènent
facilement le développement de la poitrine.
Tout cela est bien raisonné et très exact.
La lecture de ce livre apprendra beaucoup aux
pères et aux mères de famille; il mérite la
peine d~étre médité avec soin. Les chapitres sur
les enfans, les jeunes filles, les adolescens, re-
dresseront un grand nombre de préjugés qui se
sont répandus un peu partout. M. Lagrange cite
en particulier l'exemple des méthodes adoptées
en Belgique et qui font bien toucher du doigt
les avantages des exercices et des jeux scolai-
res en plein air, et les inconvéniens du système
adopté en France. On ne saurait trop engager
tous les intéressés à lire attentivement le nou-
veau livre de M. le docteur Lagrange.
Glanures dans la science, par le R. GEHALu-
MOLt.oy )). D. D. Se. Recteur de l'université ca-
tholique d'Irlande, traduit de l'anglais, par
l'abbé jB<:KM~, de l'Oratoire de Rennes.– Un
volume grand in-8, illustré. René Haton.
La Société royale de Dublin a coutume de
donner chaque année à ses membres une série
de conférences populaires. L'auteur a réuni
dans ce volume quelques-unes des conférences
qu'il a faites a cette occasion.- Les (Ma~M'M de
M. MoHoy sont faites dans un bon esprit de vul-
garisation. L'auteur a passé en revue quel-
ques-uns des problèmes qui préoccupent le
plus l'opinion. Citons, parmi les différons
chapitres, la théorie moderne de la cha-
leur, l'éctair, le tonnerre, les paratonnerres.
l'emmagasinement de l'énergie électrique. Le
soleil comme magasin d'énergie, la lumière
électrique, les glaciers des A!pes, etc. M. 1 abbé
Homard a traduit avec rigueur et élégance le
livre du savaut de Dublin. En somme, lecture
agréable et très instructive.
Les Industries de la soie: SèricicuHure. Ala-
ture,mouUnage, tissage, teinture, histoire et
statistique, par E. i'msET. Votumo de luxe,
grand ia-8 de 425 pages avec 193 figurer ï'j
planches hors texte et un planisphère sérici-
coic historique. Publication du ~M~! des
M!'M ~M~O!Les produits de la soie comptent dans les
échanges des peuples entre eux pour des mil-
-liards de francs. Et cependant aucun livre n'a-
vait encore été fait présentant dans un tableau
d'ensemble les multiples manifestations de
cette brillante et merveilleuse industrie. M. Pa-
riset, ancien fabricant de soieries, l'auteur es-
timé d'un livra devenu classique J'&MM
soie, a réalisé avec beaucoup de ta-
lent ce programme complexe. Son beau livre,
comme le dit très bien dans une introduc-
tion M. Etienne Turquet, restera comme un
témoin tidèle de l'état de l'industrie de la soie
à la fin du dix-neuvième siècle. Tout le monde
trouvera dans cet ouvrage des détails que l'on
chorcheriut vainement ailleurs sur les {tissus
de soie a.ùx différens âges de la civilisation, de-
puis les périodes byzantine, arabe, italienne jus-
qu'à la période française, avec des dessins de cha-
que temps et notamment des reproductions des
velours italiens, des draps d'or du dix-septième
siècle, des brocatelles Louis XIII, des étoffes
Louis XV et Louis XVI. Toute la partie tech-
nique, filature, moulinage a été traitée avec
une compétence particulière. M. Pariset a écrit
non seulement un bon livre, mais un livre utile.
M. Pitrat aîné a imprimé ce volume avec un
soin tout à fait digne d'éloges. On imprime évi-
demment très bien chez M. Pitrat.
Expériences sur la régénération des os. par
MtcnEt. TRojA, docteur en médecine de Na-
pfes et chirurgien assistant de l'hôpital royal
de Saint-Jacques. Paris, I77S. Traduction d'a-
près le texte latin, par F~h'cMM, inspec-
teur du service'de santé de l'armée en re-
traite, correspondant de l'Académie de Méde-
cine, etc.– Un volume petit in-18 de 227 pages,
avec 7 planches hors texte. Félix Alcan.
Petit livre curieux, sorti des presses de Am-
broise Didot, en t77S, et dédié à Joseph Lieu-
taud, premier médecin du roi de France. Il a
marqué certainement une étape importante dans
nos connaissances sur le mode de régénération
des.;os, L'introduction de M. Védrènes sera lue
à ce propos avec intérêt.
Les Insectes de la vigne, par Valcry-Mayet,
professeur de zoologie générale et d'entomo-
logie à l'Ecole nationale d'Agriculture de Mont-
pellier, etc. Grand in-8 de 470 pages, avec
5 planches dont 4 en chromo et 80 figures dans
le texte. MompeDier, Camille Coulet. Paris,
&. Masson.
Ouvrage important et très complet qui s'a-
Iresse aux viticulteurs et aux propriétaires de
f ignobles autant qu'aux savans et aux natùra-
.istes.
Les Emotions dans l'état d'hypnotisme, et l'ac-
tion à distance des substances médicamen-
teuses ou toxiques, par j. t.uvs, membre de
l'Académie de Médecine, médecin de la Cha-
rité. In-18 de 319 pages, avec 28 photo-
graphies. e Bibliothèque scientifique contem-
poraine J.-B. Baillière et fils.
M. Luys, après MM. Bourru et Burot a entre-
pris des expériences sur l'action des médica-
mens à distance. Ces expériences ont été sou-
mises a l'Académie de Médecine. La commis-
sion a conclu qu'aucune preuve réelle de l'ac-
tion des mëdicamens à distance n'avait été
fournie par les expériences produites devant
elle. M. Luys, convaincu de l'action des mé-
dicamens à distance chez les hypnotisés ex-
plique dans son livre la raison des faits né-
gatifs relevés par la commission. Il réfute les
objections et maintient son opinion. 11 y aura
lieu de revenir sur cet ouvrage dont il faut re-
commander la lecture à tous ceux qui veulent
rester au courant des phénomènes de l'hypno-
tisms expérimental,
L'hypnotisme, ses phëROmënes, ses dangers,
étude par l'abbé A. TounouDE. In-18 de 27~
pages. Bloud et Barrai.
Après l'historique, après la pratique de l'hyp-
notisme, M. l'abbé Touroude aborde son sujet
au point de vue des inconvëniens sur le sys-
terne nerveux et au point de vue moral. L'hyp-
notisme faisant perdre le libre arbitre est, dit-il,
immoral au premier chef. Ce petit livre est bien
coordonné, tout à fait au courant. Il renferme
d'excellentes pages et il est intéressant.
Les Alliages, trois leçons de M. le professeur
ci{ANM.ER-Ao!MM's AttsfB~, membre de la t
Société royale de Londres, etc. Traduit de l'an-
glais par j! C!M~M -B~cAc~, ingénieur civil 4
des Mines. Opuscule de 92 pages. Gauthier- t
Villars et fils. 1
Ces conférences sont très instructives et ie*-
l'ont lues avec profit par les spécialistes. Pre- E
mière leçon: les Alliages autrefois. Deuxième c
leçon influence de quantités variables des mé
taux les uns sur les autres. Troisième leçon
Couleurs des alliages Exemples empruntés aux 1
artistes en métaux d'Orient. 1
Mentionnons pour finir un cerlaiti nombre de 1
livres se rapportant & )a photographie et édités
avec un soin tout spécial par MM. Gauthier-
Vi)tars et fils. D'abord, le ?'?'<<<' fKc~o~~M
ae p/tf~o~ de M. Charles FaM'e, docteur
ès sciences (7" fascicule du 2" volume'), con- t
sacré aux phototypes négatifs; il s'agit d'un (
ouvrage considérable qui n'aura son analogue
ni en France, ni à l'étranger. Ensuite, le J.ff<-
K:)/~o~dG M. G. Bonnet, petit livre
de US pages, très pratique, orné d'une bien jo-
lie épreuve, qu! montre ce que l'on peut obtc-
nir aujourd'hui avec les procédés phototypiques!
le y~M ~o~, par A. de La Blaume Pluvi- (
nel, dans la photographie au gélatino-bromure
d'argent) enfin .P/'c~SM~H~~Ht, par le docteur J.-M. Ëder, directeur
de l'Ecole royale et impériale de Photographie de 1
Vienne, traduit de l'allemand d'après un r
texte inédit par Henry Gauthier-Vihars. I
Cette traduction de M. Oauthier-Viliars est par- t
ticulièrement intéressante. La photographie 1
nocturne ne constitue pas seulement un passe- 1
temps pour les amateurs, elle est appelée à (
rendre aux praticiens eux-mêmes de réels
services.
La lumière du magnésium permet d'obtenir do
charmantes photographies de personnes en cos-
tume de bal, ou de reproduire des intérieurs
d'appartemens; elle se prête, en outre, a de
nombreuses applications scientifiques. M. Eder a t
écrit spécialement ce livre sur l'invitation des
éditeurs. C'est unedes meilleures nouveautés de s
la remarquable « Bibliothèque photographique & t
publiée par MM. Gauthicr-ViIlars. I
H. DE. t
ACADEMtE FRANÇAISE J
~~MCe du /3 /~n'C! E
La séance, est présidée par M. P~iIIeron, di- c
recteur, assisté de M. le vicomte de Vogué,
chancelier, et de M. Camille Doucet, Eecré- 6
taire perpétuel a
L'Académie décide qu'à partir du 2!i de ce c
mois elle se réunira )o mardi de chaque se-
maine pour s'occuper des ouvrages présentés c
à &es divers concoure. Elle continuera, en
outre, à siéger tous les jeudis.
La séance est consacrée au travail de pré-
paration du Dictionnaire historique de la lan- r
gué française, t
~b l 1
COMMUNICATIONS AVIS DIVERS
DE L'INTÉRÊT AUX SOURDS.
Ceux qui ont attendu l'arrivée de Mon-
sieur H. A. Wales, l'inventeur des disques &
son pour le soulagement de la surdité qui ont
attiré tant d'attention dans toutes les parties
damonde, seront contens de savoirqu'il reste
pour une petite période de temps au 20, rue
Dumont-d'UrvUle.
BULLETIN JUDtCïAHŒ
L'~E'~M<<6'devant te jury de Ja Se!ue
Le parquet a relevé dans un article pub!i6
le 1'janvier dernier, par l'~aM~, sous la
signature Couret, et intitulé j'Vs?:M~M?M
M~~M. le délit de provocation au meurtre et
au pillage.
Cet article commençait par ces mots « II y
a longtemps qu'on cr~ve de faim a Paris )), et
se terminait ainsi « Tapez-moi sur ces ban-
dit.s pouria justice et pour la sociale, a
MM. Couret. l'auteur de l'article, et Caillava,
gérant de l'F~a~ comparaissaient hier
devant la Cour d'assises de la Seine.
A l'audience, M. Couret affirme qu'il n'a
voulu que proclamer le droit à la révolution,
et non exciter au meurtre et au pillage.
M" Puech, le défenseur, représente cet
homme de vingt-quatre ans, ancien élève de
l'école des Frères dj Saint-Nicolas, comme un
exalté, comme un convaincu, qui a reporté
sur le socialisme l'ardeur de prosélytisme
dont il était jadis animé pour les idées reli-
gieuses.
M< Lucien Perrin présente ensuite la dé-
fense du gérant.
Le jury a rapporté un verdict, de culpabilité
contre les deux prévenus, mitigé par les cir-
constances atténuantes en faveur du gérant
seulement.
La Cour, présidée par M.Bérarddcx Gla-
jeux, condamne Couret à 6 mois, Caillava à
mois de prison, et chacun à 1,000 fr. d'a-
mende.
Les manifestaMs de mcreredS. Les
manifestans n'ont comparu hier devant
aucune des chambres correctionnelles.
On affirme qu'aucun délit précis n'étant
relevé contre eux le gouvernement aurait
renoncé à toute espèce de poursuite.
Ils ne pourraient, en tout cas, ôtre déférés
qu'au tribunal de simple police pour la con-
travention de tapage injurieux.
La Chambre des appels correctionnels de la
Cour de Paris a examiné hier l'appel in-
terjeté par Paul Vanneau, dit comte deMalh-
berg, contre le jugement qui l'a condamné à
cinq ans de prison, par application de la loi
sur l'espionnage.
L'arrêt sera rendu à une prochaine au-
dience.
Les femmes <)ui se vengent Le jury de
la Seine a jugé hier une femme Bingen pour
tentative de meurtre sur la personne de Ma-
deleine Eudes, une des ouvrières de son mari
et en même temps sa maîtresse.
Les époux Bingen sont teinturiers. Ils sont
mariés depuis une quinzaine d'années, et ont
deux enfans de neuf et cinq ans.
Il y a environ quatre ans, Madeleine Eudes
entrait chez eux comme bonne et bientôt
après devenait la maîtresse du mari. La
femme légitime les ayant surpris tous deux
dans l'atelier même, Madeleine fut congédiée,
mais Bingen la reprit comme ouvrière et
leurs relations continuèrent comme par le
passe.
Le 26 octobre dernier, M'"° Bingen, armée
d'un revolver, pénétrait brusquement dans
l'atelier, et marchant droit à Madeleine, tirait
à bout portant cinq coups de feu sur elle.
Trois atteignirent légèrement la jeune 611e à
la tête, et la victime est restée malade onze
jours.
La femme Bingen a été acquittée aux a.p-
plaudissemens de l'auditoire.
tPopp. M. Blondel, architecte, concession-
naire de la Bourse de commerce, a confié à
la Compagnie parisienne de l'air comprimé
par le procédé Popp l'installation à forfait du
chauffage et de l'éclairage électrique de la
grande rotonde de la nouvelle Bourse de
commerce et de ses dépendances.
Mais l'installation de ces services cat, pa-
rait-il, défectueuse, et les calorifères ne fonc-
tionnent pas d'une manière satisfaisante. Ils
laisseraient notamment échapper une fumée
qui pourrait, à la longue, compromettre les
peintures de ~lairin, Laugée et Lucas, qui
décorent d'une façon si harmonieuse le som-
met de la coupole de l'ancienne halle aux
Blés.
C'est pour remédier à cet état de choses que
M. Blondel a assigné en référé la Société Popp
chargée des travaux, a6a de faire nommer un
expert.
Le juge des référés a commis M. Fribourg,
ingénieur.
BtMtaUté de condueteMf. Le 16 dé- 1
cembre dernier, M"" Garnier montait dans [
l'omnibus allant de Montparnasse à Ménil- r
montant son petit chien suivait la voi- à
ture; pendant un arrêt, le chien ayant posé x
ses pattes sur la première marche du mar- c
chepied, le conducteur le saisit par le cou, et, 1
le balacant du haut de la plateforme, le lanca (
violemment sur la voie publique; précipitée j[
sous les roues d'un autre omnibus qui venait c
en sens inverse, la pauvre bête eut deux pat- t
tes cassées.
M"° Garnier, ou plutôt M. Hennequin, son d
beau-frère, & qui appartenait le chien, a en-
tendu rendre la Compagnie des omnibus res- 1
pensable de l'acte de brutalité stupide com- r
mis par son conducteur. Il a. donc assigné la g
Compagnie devant le tribunal de paix du
1" arrondissement en 200 fr. de dommages- f
intérêts.
Celle-ci a tenté d'abriter son conducteur a
sous l'article 32 du règlement qui défend r
d'admettre d'?s chiens dans les omnibus.
Mais M. le juge de paix Carré a repoussé
son système.
Attendu, dit le jugement, qu'il est constant, [
que le chien de IIenncqum n'était pas entré
dans la voiture que même y fAt-it entro, cette
circonstance ne saurait excuser la brutalité du
conducteur; §
Qu'en fait, la Comp''gnic n'est donc pas fon-
dée à invoquer io règlement susvisé;
Attendu, en droit, qu'aux termes de Fartiote
t38i, § 2 du Code civil, les maitres et les com- d
meUaus sont responsabics du dommage cause o
par leurs domestiques et préposes dans tes fonc-
tions auxquelles il les ont employés g
La Compagnie des Omnibus devra payer
130 i'r. de dommages intérêts à M. IIcnnc-
quin. d
TRIBUNAUX ÉTRANGERS
~'assassinat de ta ntartcet'c. Depuis quelques jours se poursui-
vaient devant la Cour d'assises du Hainaut
séant à Mons, les débats de l'affaire de Chas-
teleerc, que nous avons exposée déjà à nos
lecteurs, lorsqu'ils ont été brusquement in-
terrompus par un grave incident d'audience.
Le garde-chasse Monter est, on s'en sou-
vient, accusé d'avoir, pendant la nuit du 10
juin, tué d'un coup de feu tiré par la fenêtre
la marquise de Chasteleere, sa maîtresse, qui,
mécontente de son service, se disposait à. le
congédier.
La marquise a été tuée avec le fusil du
garde. Mais Monter répond que le véritable
assassin lui a pris son arme pour donner le
change à la justice.
Monter a protesté de son innocence avec une
croissante énergie. C'est un homme de trente-
deux ans, aux yeux bleus, boitant légère-
ment, l'allure ronde et la mine assez franche.
Pendant un certain nombre d'années, Mo-
nier a été employé dins le pays comme des-
tructeur de taupes, d'où son surnom de « tau-
pier <, par lequel le désignent tous les té-
moins.
Il était assisté deMc" EnglebienneetHar-
mignics, du barreau de Mous.
Parmi les 160 témoins cités figuraient les
deux enfans de M"" de Chasteleere son Sis
Charles,.qui se trouvait seul avec elle quand
elle a été frappée; sa fille Marie, à laquelle la
marquise écrivait quand le coup de feu de
l'assassin est venu interrompre la lettre com-
mencée.
Dans la première partie de son interro-
gatoire, Monier a contesté que la marquise
songeât a le renvoyer.
D. Comment avez-vous appris le crime''
R. Le lendemain matin, par le bourgmestre.
D. N'avez-vous pas demandé aussitôt si l'on
avait trouvé l'arme ? :·
R. Je ne m'en souviens pas.
D. Votre temme ne s'est-elle pas écriée pourrait soupçonner mon mari. II rentre si
tard
H. Je n'ai pas entendu ce propos.
D. La baraque ou se trouvait votre fusil était
fermée a clef
R. Oui, mais on l'a ouverte avec une autre
clef que ta mienne.
D. Vous avouerez que tout cota est étrange
R. L'assassin avait int.crctà aller prendre mon
fusil pour mettre la justice sur une fausse
piste.
L'audition des témoins a ensuite commencé.
La femme Monier a déclaré a M. Spronck,
juge d'instruction a. Mons. que son mari était
bien rentré &. huit heures et demie.
Le juge a saisi chez le garde des galoches
encore humides et tachées de boue,'qui, au
dire des gendarmes, a avaient dû servir dans
le courant de la nuit précédente a, la nuit du
crime.
M, le docteur Descamps, médecin-légiste, a
estimé que le coup de feu qui a tué la mar-
quise de Chasteleere avait dù être tiré d'une
distance de 2"'SO à 3 mètres.
Le témoignage capital était naturellement
celui du marquis Charles de Chasteleere, seul
témoin du meurtre de sa mère:
D. Ou vous trouviez-vous au moment de la
dëtoua.tiou? t
R. Jo lisais uu jum'ua.1 auprès de ma mère qui
écrivait.
1 D. Quelle heure était-il ?
R. Onze heures sonnées.
D. Vous avez l'oreille fine ? °!
R. Très une.
D. Et vous n'avez pas entendu marcher daug
le parc ?
R. Je n'ai rien entendu 1
D. Dites-nous ce qui s'est passe.
R. Au moment où elle a été atteinte, ma mers
s'est affaissée dans son fauteuil, elle a incimo
la tête et elle est morte. J'ai aussitôt appelé.
M. le président: C'est ce que les témoignages
établissent. t,
Vous n'avez entendu aucun bruit après le
<:oup ?
R. Aucun.
D. Où a été ramassée l'arme ?
R. Sous la fenêtre, dans le parc. H faisait une
nuit très noire. Un morceau de papier blanc
entourait la mire.
D. Votre chien et celui de madame votre mère
ne se trouvaient-ils pas dans le salon, avec
vous?
R. Oui, tout au moins le mien.
D. Il n'a pas aboyé ? `?
R. On le battait quand il aboyait.
D. Les chiens connaissaient-ils Monier
R. Parfaitement.
D. Vous défendiez, dit-on, Monter contre vo--
tre mère ?
R. C'était un bon garde, excellent contre Ie~
braconniers. Mais il était vicient et parlait a.
tous propos de f. un coup de fusil. Je croyais
que c'étaient là de simples exagérations de lan-
gage.
D. Monier tirait-il le coup droit le premier'?
R. En générai, on tire toujours le coup droit.
M" Harmignies. Monter, comme garde, n'a-
vait-il pas beaucoup d'ennemis?
R. Oui, et c'est même pour cela que je le sou-
tenais.
D. Tous les ouvriers du château ne savaient.*
ils pas que son fusil se trouvait dans la bara-
que du parc? '?
R. Ils le savaient.
Le docteur Pierre Sevro, médecin de la
marquise, était couché depuis peu quand le
coup de feu retentit. Sa chambre est continue
à celle de la marquise. Avant la détonation,
le docteur n'a entendu aucun bruit dans lo
parc. Cependant sa fenêtre était ouverte.
M. du Roy de Nicquez, vice-président du
tribunal de Mons, qui a fait la première en-
quête, déclare que Monnier a reconnu spoiita"
nément son fusil.
Le conseil judiciaire du marquis de Chas-
teleere a donné de longs détails sur les ope-
rations folles dans lesquelles le marquis a.
perdu des sommes invraisemblables.
De nombreux témoins dont ~a déposition
ne mérite pas d'être reproduite, ont été en-
suite entendus. Puis est venu un garde-bar-
rière, Delrivière, qui prétendait avoir apercm
Monnier à l'heure du crime, dix heures du
'soir, Monnier a été arrêté à la barre pour
faux témoignage.
Cette arrestation a produit une vive cmo-
tion. On se demande dans quel intérêt Delri
viore accuse ainsi Monmer, qui per&iste à pro.
tester de son innocence.
Une nouvelle instruction est ouverte et la,
cause se trouve renvoyée à une autre session.
BUREAU CENTRAL HËTËOMMGtQLE
ye?<~ /3 ~'M'
Un changement de temps se produit aur
l'Europe occidentale. Les pressions faibles
envahissent l'ouest du continent, &t un mini-
mum assez important se trouve aujourd'hui
à l'entrée de la Manche (ScitIy,747').La
baisse barométrique est générale sur l'Europe
centrale. Un maximum persiste au nord de
la Russie (780"). Des mauvais temps d'entre-
Ouest et Nord sévissent sur les eûtes de la.
Bretagne et de l'Océan et menacent la Man-
che, tandis que les vents soufQent encore
très fort de l'Est en Provence. On signale des
pluies sur l'ouest de la France, des neiges
dans l'Est et le Sud, et un orage à l'ile d'Aix.
Un réchauffement sensible se produit sur
l'ouest de l'Europe. Ce matin, le thermomètre
marquait –ta" à. Hermanstadt, 5" à Berlin,
8* à Perpignan, S" a Lorient et ~3" à. Alger.
En France, le temps va devenir moins
froid. Des pluies ou des neiges sont probables
dans toutes les régions.
Hier, a Paris, beau temps. Maximum, I"3;
minimum, –2"3.
.y~M~MM jM~!CM~'C NK~ ~M~
Manche. Mer agitée à Calais, bsUc &
Boulogne, agitée &. Cherbourg et au Havre. `
Océan. Mer agitée a Brest et à Lorient.
Méditerranée. Mer agitée à Marseille,
grosse à Sicié, agitée à Nice.
Hier, à minuit, le thermomètre centigrade
de l'ingénieur Chevalier (Pont-Neuf) marquait
0 degré 0/)0 au-dessus de zéro.
Aujourd'hui, & six heures du matin, 1 de-
gré 2/10 au-dessus de zéro.
A midi, 4 degrés au-dessus de zéro.
A deux heures, 4 degrés 8/10 au-dessus
de zéro.
Hauteur barométrique a midi, 7Si"
Dragées~'HerouIe~~M
ARDEUR VtGUEUR ~«ESSE.
Bfr. h Bof
~m~T nnn, ~a* A DTA ATT Kccons!itt)etMtorcM
VlJM COCAMAt\iAj\iP'B'Ha~HnanD.«.
Ph~° B° Haussmaon,~l..
THÉATRES ET CONCERTS
Ce soir, au the~re de t'Ambigu, première re-
présentation du D~MH; pièce nouvelle A grand
spectacle, en cinq actes et neuf tableaux, (!c
MM. Emile Moreau et Ernest..Oeprc.
Voici la distribution des principaux rôles
Génet'al Kray MM. Montât -`
La Tour d'Auvergne Gravier
Hasparrcu Pouctal
L" sergent Jatmin Pericaud
Mikel Wattcr
Doublot Fugèrc
Le général Lecourbe Desjardins
M"'e Jalmin M"'es Marie Laure
Denise Aline Guyon
M' Muiler Lucie Deiporte
La petite mendiante Suzettc
Avant-hier a eu lieu a l'Opéra par notre con-
frère Victor Roger, la première lecture à orches*
tre de la partition d'~
MM. Louis Gall~t, Durand et Guiraud assis-
taient à cette répétition qui a fort bien marche.
Etant donne l'activité qui règne en ce Hu-
ment à l'Opéra, tout fait espérer qu'avant le
mars on pourra donner la première représenta-
tion.
Notre confrère Georges Boycr, en parlant d'
eune assimilation entre les ~aM~'M c/isa~M~ et
l'ouvrage de M. Camille Saint-Saëns.
Dans les J!/s~ e/~M~M~, de Wagner, scène
de mœurs de la Renaissance allemande, on va
jusqu'à jouer à saute-mouton.
Les scènes de la Renaissance française déve-
loppées dans le )c'' tableau d'MMM ne vont
pas jusque-là, mais néanmoins il y a un mouve-
ment scenique et gai qui tranche un peu sur ies
habitudes guindées du .temple Garnier. et il est
bon d'en aviser le public pour qu'il ne soit pas
surpris.
L'œuvre de M. Saint-Saëns, composée de sept
tableaux dont le plus long n'excède pas trente
minutes, commence par une très br&ve intro-
duction et se termine en revanche par un trèH
large ensemble.
On n'a pas répété encore la musique du ballet.
Luc au piano seulement, elle t'cstrévctee abon-
dante eu motifs archaïques.
Lesrcpctit.ions de scènes d'~es~'o sont entiè-
rement terminées;
On a réglé hier la plantation du décor du 7~
~tM .SM~, qui donnera une très vaste pla'~c
au ballet.
Voici, pour les admirateurs du corps de baiict,
la distribution complète du divertissement
d'~M<:M!'o:
L'Amour, M"~ Désire. La Nymphe de Fon-
tainebleau. lavcmixzi. Vénus, Lobstein.
Junon, Keilcr. l'ana~ Gran~er. Diane,
conduisant les nymphes, Sandrini. Hac-
chus, conduisant. Its bacchantes. M. Vas-
quex. Erigono, conduisant les bacchantes,
G. Ottolini Nicœa, conduisant les bacclian-
tes, Biot. Pheebus-ApolIon, conduisant les
muses, Torri. Psyché, Chabot. Un maître
desjeuï.M.deSoria. S~ille, J. Olto!~iii,
Naiade!M"M'io)at.Satie. J.OHo'ini.CnUnv.
Dryades, M"=l!oumier,VanGœt,hea, Rossyl"\
) Régnier I".
Dagnan-Bbuveret, Carolus Duran. Blanche,
Humbert, Courtois, Priant,–peintre ordinaire
de la dynastie Coquelin;–Gervex, Giron, E.
Lévy, Louis-Edouard Fournier, Wencker, etc.;
–des paysages intimes et charmans, de Fran-
çais des ~M'?'aM, de Courant des Noc-
~M'KM, de Cazin, avec de tremblantes lueurs à
Fhorizon, qui sont comme des appels d'âmes
dans la nuit; d'autres paysages de Monte-
nard.Moreau-PtéIaton, Pelouse, Vayson, Bou-
cher, Billotte, qui exprime si bien la mélan-
colie de la banlieue parisienne des sou-
venirs de l'Exposition, de M.Jean Béraud
un jPfM~?, de M. Gérôme, où une lionne
se tord de désespoir, afïblée par le vent
qui souffle à travers la montagne et la rage
de ne pouvoir aimer, étant en bois, un lion de
pierre posé là-haut sur le rocher comme celui
de Bdfort sur son piédestal, cependant que
des Qeurs en zinc le piquent horriblement;
une jolie nature morte, deM.Zacharian, etc.
Quelques morceaux de sculpture bustes, de
M. Antonio Cariés, Franceschi, Gautherin,
Gérûme, Lanson; une jolie statuette, de
M.A..Merci6.
A. M.
KOUVELLES DIVERSES
Le premier des deux grands bals que le Pré-
sident de la république et M' Carnot doivent
otfrir cet hiver a eu lieu hier soir.
L'afuuence était considérable dans les salons
de l'Elysée, décorés avec beaucoup de goût.
Dans le salon, diplomatique, on remarquait
tous les ministres, l'ambassadeur de Russie, la
baronne de Mohrenheim et leurs deux filles, le
comte Hoyos,ambassadeurd'Autriche; Essad Pa-
cha, ambassadeur de Turquie; le général Mena-
brea, ambassadeur d'Italie les ministres de Bel-
gique, de Suisse, de Serbie, de Venezueia,etc.; les
Kenéraux deGaliifîet.Davout, Billot etThomas-
sin. Le comte de Munster, ambassadeur d'Allema-
gne, .s'était fait excuser en raison de son deuil.
M. et Mme carnot ne se sont retires que fort
tard, et les danses se sont prolongées jusqu'à
une heure avancée de la nuit.
Le bal de l'Association générale des étudions,
qui a eu lieu hier soir, a été très briiïant. Dans
1 assistance, fort. nombreuse, on remarquait le
baron de Morhcnheim, ambassadeur de Russie,
et. M" la baronne de Morhenheim, M. Gréard,
M. Lavisse, M. le comte d'HaussonviIle, le géné-
ral Saussier, gouverneur de l'aris le général de
CaHiuet, etc.
Nous rappelons que le bal de l'Ecole normale
supérieure aura lieu le 22 courant, dans les sa-
lons de l'hôtel Continental. Ce bal est organisé
au profit des pauvres par le comité de bien-
faisance des élèves de l'Ecole.
Le directeur général des postes et des télé-
graphes s'est rendu mercredi, accompagné de
M. Fribourg, directeur du matériel et de la con-
struction, aux ateliers de la fabrication des
timbres-poste, rue d'Hauteviile.
M. de Selves s'est montré très satisfait de sa
vbits.
Le ft~si'o annonce que le gagnant du gros lot
de la tombola de l'Exposition est M.Joseph
Lévy, demeurant à Haguenau (Alsace).
Il arrive aujourd'hui a Paris et a prévenu la
direction de la tombola qu'il viendrait, dans
l'après-midi retirer le fameux lot de 200,000 fr
La Fédération colombophile du département
de la Seine vient de distribuer les récompenses
accordées à. ses lauréats par le ministre de la
guerre. La Fédération, qui a été fondée en t8'75,
comprend déjà 12 Sociétés colombophiles pou-
vant réunir plus de 3,000 pigeons entrâmes et
susceptibles d'assurer en cas de besoin le se-
rvice do communications entre Paris et les dé-
partemens.
Cette année, quatre concours ont eu lieu a
Bordeaux, où '!00 pigeons ont concouru!; à Li-
moges, ou !,1'79 pigeons âgés de moins de six
mois ont parcouru une distance de 400 kilo-
mètres, et a Lille, on il y a eu deux concours;
La distribution des récompenses était présidée
par le général de division Coste, commandant
ie génie du gouvernement militaire de Paris. A
sa droite avait pris place M. Derouard, président
de la fédération de la Seine. Plus de 300 per-
sonnes assistaient a cette cérémonie.
Le général Coste, dans une courte allocution,
a remercié les lauréats pour les services qu'ils
rendent au ministère de la guerre et a constaté
les excellons résultats des concours. Puis, M. De-
rouard a fait l'historique des Sociétés colombo-
philes.
Jusqu'ici aucune plainte n'avait été déposée
contre M. Eugène Dumont, le négociant en
huiles dont nous avons annoncé laidéconuture,
et un simple mandat de comparution avait été
décerné à son nom.
Mais le parquet de Paris vient d'être saisi
d'une plainte émanant de M.Lesourd, négociant
à Tours, en suite de laquelle, le mandat de
comparution a été transformé en un mandat
d'arrêt. M. Clément, commissaire de police aux
délégations judiciaires, a été chargé do s'empa-
rer de la personne de M. Eugène Dumont, qui
est en faite.
M. Clément a commencé ses recherches.
H y a quelques jours arrivait & Paris nn jeune
copte qui répondait au nom de Jusuf Farid et
s'intitulait < éeolier en médecine II se pré-
senta chez les membres les plus honorables de
la colonie égyptienne, leur montra des let-
tres de recommandation qui portaient la signa-
ture d'un grand dignitaire du Caire et sollicita
leur protection. En m&me temps il télégraphiait
au directeur du mouvement des chemins de fer
égyptiens de lui envoyer une somme de mille
fr&ncs et il signait du nom du fils de ce fonc-
tionnaire.
Mais il n'était pas bien renseigné, et le direc-
teur du mouvement des chemins de fer fut
bien étonné de recevoir une pareille demande
de son Gis qui n'a que douze ans. Il prévint
immédiatement, le directeur de la mission
égyptienne à Paris, qui fit une enquête
et signala son compatriote indélicat a M. La-
net, commissaire de police du quartier du
VaI-de-Grâce. Celui-ci opéra des perquisitions
au domicile de Jusuf Farid, y trouva des papiers
irrégulieM et découvrit que le papier < turc
du jeune copte portait en filigrane l'enseigne
d'un grand magasin de nouveautés de Paris.
Jusuf Farid a, été arrêté et conduit au Dépôt.
L'AFF.uM GOUFt'É. Un habitant de Garches,
M. Schneider a fait au commissaire de ponce
de Sevré! une déclaration d'après laquelle il au-
rait surprisun jourRémy Laune, chez lui, une pe-
tite glace à la main, en train d'essayer une
perruque Monde.
M. Schneider a renouvelé sa déclaration de-
vant les magistrats du parquet de Versailles, et
en présence de Rémy Laune, qui nie formelle-
ment.
Les magistrats ont perquisitionne à Sevrés
chez Rémy Laune. Ils ont retrouve la glace que
M.' Schneider avait décrite et ont saisi en outre
un petit paquet de cheveux qui vont être sou-
mis à l'examen d'un expert chimiste. Il se pour-
rait, en eSet, que ces cheveux eussent appar-
tenu au postiche que le témoin affirme avoir vu
sur la tête de Rémy Launé.
Si cette déclaration est exacte, elle pourrait
aider & éclaircir certains points de l'instruction
restéa encore mystérieux. Gabrielle Bompard a
parlé d'abord d'un homme blond, puis elle a nié
l'existence de ce personnage. Dans quel but
Rémy Launé se serait-il déguisé ? Serait-ce
pour aller a l'étude de l'huissier sans être re-
connu' ? t
Rémy Launé prétend que M. Schneider a voulu
se venger d'avoir été poursuivi par lui pour le
renouvellement d'une créance. M. Schneider, en
effet, a vendu l'année dernière un fonds de com-
merce de boucherie qu'il possédait à Garches,
et se trouvant en contestations avec son ac-
quéreur, il a eu affaire à Rémy Laune que ce-
lui-ci avait chargé de ses intérêts.
M. DopSer, juge d'instruction, a confronté
hier après-midi, avec plusieurs témoins, le sieur
Hauterive qui prétend toujours avoir remis une
lettre à l'huissier Gouffé dans la soirée qui a
précédé celle où le crime a été commis. U n'a
cte reconnu par personne. II paraît de plus en
plus établi que cet individu n'a joué aucun rôle
dans l'ajfïaireet on ne s'explique pas sa persis-
tance.
Gabrielle Bompard a passé tout l'après-midi
dans l'antichambre du cabinet du juge. Aucune
déclaration importante n'a été faite pendant
cette journée.
A la Sûreté et au parquet on n'accorde aucun
crédit à la nouvelle de la présence d'Eyraud a à
Londres.
Une dépêche de New-York adressée au juge
d'instruction, annonce l'arrivée dans cette ville
des agens Soudais et Houillier, qui sont partis à
la recherche d'Eyraud.
M. Dopffer s'est ému des récits publiés par cer-
tains journaux relativement au départ, de Lyon,
de Gabrielle Bompard. On a prétendu qu'elle
avait été l'objet d'une véritable ovation, et que
les journali&tes présens à la gare de Perrache
l'avaient couverte de Heurs.
La vérité, qui a été confirmée par les déclara-
tions de la fille Bompard, est que la jeune femme
qui, à six heures et demie, se trouvait encore
dans le cabinet de M. Vial, juge d'instruction,
a été conduite directement à la gare et que là
elle a demandé et obtenu l'autorisation d'ache-
ter deux bouquets de violettes à dix centimes
à une marchande de fleurs qui se tenait près de
la porte.
Elle est montée immédiatement dans le com-
partiment de l~e classe qui lui était réservé,
passant inaperçue au milieu des employés de la
care. Ce n'est que quelques minutes avant le
départ du train que plusieurs journalistes ont
pénétré sur le quai de départ.
La nlle Bompard a abaissé la glace de la por-
tière, et le train s'est mis en marche sans qu'il
se soit produit aucune manifestation, soit sym-
pathique, soit hostile à'Ia complice d'Eyraud.
LA KHCE. Nous recevons les dépêches sui-
vantes
Angers, le 13 février.
Après une quinzaine de jours de temps clair,
nous avons trouvé ce matin les toits et les rues
couverts de plusieurs centimètres de neige.
Cette chute de neige est la première depuis le
commencement de cet hiver.
Montpellier, le 13 février.
La neige a fait hier sa première apparition
et tombe depuis sans discontinuité, rendant la
circulation de la voie publique difficile. Elle
atteint 40 centimètres; depuis très longtemps
on n'en avait pas vu autant. Les soldats du gé-
nie ont été requis pourdéblayer, les trains et les
courriers sont interrompus.
Nîmes, le t3 février.
Par suite de l'encombrement des neiges sur
les lignes de Cette a Montpellier, les trains ve-
nant de Bordeaux et de Perpignan, se dirigeant.
sur Nîmes, sont arrivés avec sept heures de re-
tard.
Aix-les-Bains, le U février.
Il a neigé avec abondance a. AIx-Ies-Bains,
où la couche de neige a une épaisseur de 70
centimètres.
AKGEKs, le 13 février. De notre correspon-
dent
< Un drame a mis hier en émoi la paisible
population de la rue Saint-Georges. Un typo-
graphe, Jean Cornil, ayant appris que sa femme
le trompait avec un nommé Bachet, est allé at-
tendre ce dernier à la sortie de son atelier, situé
rue du Cornet. Cornii se jeta sur son rival; puis,
après l'avoir soufHeté, se mit à .sa poursuite et,
l'ayant atteint, lui porta dans la ugure plusieurs
coups d'une petite pince très pointue dont se
servent les compositeurs. Bachet tomba ensan-
glanté et l'on constata qu'il a l'ceil gauche en-
tièrement transpercé. Son agresseur a été mis
en ét~t d'arrestation. o
A?
xieux, accusé d'abus de conBance, a été écroué
hier à la maison d'arrêt d'Angouleme.
MO~TPELMER, le i3 février.– Ou nous télé-
graphie
« Un douloureux accident, s'est produit & Pau-
gcres,presBeziers:
s Dernièrement, le sieur Sarlier, Agé de vingt-
deux ans, épousait M"" Elise Combescurc, Agée
de vingt ans. Ce matin, les voisins ne voyant
pas sortir les jeunes époux de la maison a
l'heure habituelle, se décidèrent à frapper à la
porte. Ils n'obtinrent pas de réponse et prirent
le parti de pénétrer par la fenêtre. Les deux
malheureux étaient morts asphyxies par une
chaufferette allumée, laissée dans la chambre, s
NAXCY, le 13 février. A la suite d'une polé-
mique de presse, un duel a eu lieu ce matin,
aux environs de Nancy, entre M. Moreau et
M. Voignier, rédacteur au A~Mcy.
M.Yoigniera été blesse très légèrement au
poignet.
KAxct, le i3 février. La gendarmerie vient
d'arrêter la femme Carlier, accusée d'avoir tué
son enfant après sa naissance et d'avoir jeté le
corps dans un fourneau à houille où il a été en-
tièrement consumé.
La femme Carlier a fait des aveux complets.
La Société de secours aux blessés militai-
res (Croix-Rouge française), que préside M. le
maréchal de Mac-Manon, fera célébrer à l'église
Saint-Eustache, le samedi )K février, à midi et
demi, sous la présidence de S. Ëm. le cardinal
Richard, archevêque de Paris, un service solen-
nel pour les âmes des soldats et marins morts
pendant la guerre de 1870 et les expéditions ul-
térieures.
L'orchestre Colonne, avec chœurs et solistes,
'se fera entendre pendant la cérémonie.
On peut se procurer des cartes au secrétariat
de la Société, 19, rue Matignon. Ces cartes sont
gratuites.
TJne quête sera faite a la sortie de la messe
par Mme la maréchale de Mac-Mahon, présidente
du comité des Dames, et quelques-unes d~s
dames du comité.
L'Eaa fprrttgrtnensede <*
STATtSTtQUE DE LA ViLLE DE PARtS
Le service de statistique municipale a
compté 1,067 décos, pendant la 6" semaine,
au lieu de 1,016 décès survenus pendant la
semaine précédente, et au lieu de 1,072,
moyenne de la semaine correspondante des
trois années précédentes, La. mortalité conti-
nue donc à rester un peu inférieure à la
moyenne, de même que pendant les deux se-
maines précédentes. Toutes les maladies (ex-
cepté la phtisie qui continue à faire un nom-
bre assez élève de victimes) participent à l'a-
baissement de la mortalité.
Les maladies épidémiques sont rares. La,
variole, qui a motivé dans les semaines pré-
cédentes un assez grand nombre d'entrées
dans les hôpitaux, et qui paraissait en voie
d'accroissement, cesse d'être menaçante: elle
n'a motivé que 8 admissions dans* les hôpi-
taux, et n'a causé que 1 seul décès. La 6èvre
typhoïde (7 décès au lieu de 5) conserve une
remarquable rareté. La rougeole ()8 décos au
lieu de 9) présente une augmentation, mais
reste très inférieure à ce qu'elle est habituel-
lement (27 décès en moyenne) à cette époque
de l'année. La coqueluche ()9 décès) et la
diphtérie fi& décès) présentent une fréquence
moyenne. La scarlatine n'a pas causé un seul
décès.
Les maladies 'des organes respiratoire si
fréquentes pendant les semaine précédentes,
étaient tombées la semaine dernière à un
chifTre inférieur à la moyenne de la saison
{163 au lieu de 207) elles ont quelque peu aug-
menté pendant la sixième semaine (t99). C'est
la bronchiteai~uëqui est cause de cette légère
augmentation (S6 décès au lieu de 37 pendant
la semaine précédente). La bronchite chro-
nique (48 décès au lieu de
stationnaires. La pneumonie (66 décès au lieu
de SI) s'arrête au chiure moyen delà semaine
correspondante des trois précédentes années
(66).
La phtisie pulmonaire (238 décès et 239 dé-
cès pendant la semaine précédente) fait en-
core un peu plus de victimes que pendant les
semaines précédentes (20!).
Les maladies chroniques ne diminuent pas
autaut de fréquence que pouvaient le faire
espérer les chiffres de la semaine dernière.
Quoique leur gravité ait été beaucoup aug-
mentée par l'épidémie de grippe, et quoique
on pût supposer que, en raison même du
grand nombre d'individus frappés, la morta-
lité des semaines ultérieures serait allégée,
nous trouvons que le nombre des décès cau-
sés par maladie chronique est supérieur a ce-
lui de la semaine précédente et à peu près égal
à la moyenne ordinaire.
Ainsi, l'apoplexie cérébrale, le ramollisse-
ment et l'hémiplégie qui en est la suite,
avaient causé S9 décès pendant la semaine
dernière; elles en causent pendant la semaine
actuelle 68, chiffre égal à la moyenne 67.
Les maladies organiques du cœur avaient
causé 47 décès la semaine précédente, elles
en causent S2 pendant la semaine actuelle
(chiffre à peine inférieur à la moyenne S7).
Pendant la sixième semaine, 29 vieillards
sont morts de décrépitude sénile ce nombre
est sensiblement égal & la moyenne 28.
Le Cancer, dont la gravité n'avait pas été
très notablement modifiée par l'épidémie, se
trouve au contraire présenter des chiffres in-
férieurs à la moyenne (33 pendant la 5*, et
34 pendant la 6° semaine, au lieu de la
moyenne 46).
La diarrhée infantile (athrepsie, etc.) est
actuellement très peu répandue (33 décès au
lieu de 53, moyenne de la semaine corres-
pondante des trois années précédentes.) Il y
a plusieurs années que l'on n'a observé un
chiffre aussi faible. En outre, 31 enfans sont
morts de débilité congénitale (au lieu de la
moyenne 32).
Il y a eu 13 suicides et 5 autres morts vio-
lentes. (
On a célébré & Paris 412 mariages, i
On a enregistré la naissance de 1,172 en- ]
fans vivans (577 garcons et SOS filles) dont 867
légitimes et SOS illégitimes. Parmi ces derniers, J
52 ont été reconnus immédiatement.
On a déclaré la mise en nourrice de 371 en-
fans, dont 16 seront placés & Paris. Parmi ces
enfans, )23 seront nourris au sein et 248 rece-
vront une autre alimentation.
On a déclaré la naissance de 76 mort-nés,
dont S6 légitimes et 20 illégitimes. r
iUBMAtRÏE
–Ze 7'OM)' du MOK~e, KOKPe<~M. Sommaire de la 1819" livraison ()S fé-
vieri890):
Trente mois au Tonkin, par M. le docteur
Hocquard, médecin-major de I"' classe (!88~.
Texte et dessins inédits. Onze gravures
de Tofani, Méaulle, Barbotin, Hildibrand, Thi-
riat et P. Sellier.
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La part du cadet, par S. BIandy. La chasse,
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çons et Sites, paraissant tous les jeudis.
Sommaire du 13 février Une visite à l'hôpi-
tal [Eudoxie Dupuis). A la conquête du
courage (Berthe Vadier).–Le chien des prai-
ries (Victorien Aury). –La tache noire (G.
Wirth).–Pourquoi! pourquoi! (Tante Nicole).
Le Robinson des vacances (Pierre Duchà-
teau). Boîte aux lettres. –Tirelire aux de-
vinettes. Illustrations par J. Geoffroy, Adrien
Marie, W. Culmer, Birch, etc.
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Paris. Un an, 18 fr.; six mois, 10 fr. Envoi
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j~K~e des .~MM~M, paraissant deux fois
par mois.–Sommaire du IS février
Le maître de chapelle, par Daniel Arnaud
-Chronique, Causerie de quinzaine. Un ca-
det de Normandie au dix-septième siècle, par
F. du Boisgobey. Science en famille, par L.
Balthazard. Deux rcves, par M""= Drut Fon-
tes. Les arts décoratifs au Musée de Cluny,
par Alfred Darcel. En se cherchant, par
Hippolyte Gautier. Correspondance et con-
cours, par Ëu~.ne M-u)Ier. Illustrations par
W.ilirIe.J. Le Blant, Adrien Marie, L. Clément,
W. Small, Albert GuHIaume, Gaillard, etc.
Librairie Ch.Delagrave, t5, rue Soufilot. Paris.
Un an, Paris, 1-i fr.; dêpartemcns, 16 fr.
Envoi gratuit d'un spécimen sur demande.
LES LIVRES NOUVEAUX
B)BL)OGRAPH)E SC!Ef)T)F)QUE
L'Hygiène de l'exercice chez les onfans et les
jeunes gens, par le docteur FERNANB LAGRANGE,
lauréat de l'Académie des Sciences. Un
volume In-tS de 3:3 pages. Félix Alcan.
Ce livre fait suite à la .M~'toi'o~M des ~~c~'e~
du CM'~M, qui a eu certain retentissement et qui
a été couronné par l'Académie. Il est dédié à
Mt Marey. tl est con~u dans un certain esprit criti-
que. M. Lagrange réagit, avec raison à notre avis,
contre les exercices gymnastiqucs classiques
aux agrès, sur la gymnastique d'appartement,
sur les mouvemens d'ensemble pratiqués dans
les collèges, etc. Il montre leurs inconvéniens
et souvent leur peu d'efficacité. I! définit ce que
l'on doit entendre pa:' gymnastique hygiénique;
il insiste sur le rôle et l'utilité des exercices en
plein air, et notamment sur ceux qui amènent
facilement le développement de la poitrine.
Tout cela est bien raisonné et très exact.
La lecture de ce livre apprendra beaucoup aux
pères et aux mères de famille; il mérite la
peine d~étre médité avec soin. Les chapitres sur
les enfans, les jeunes filles, les adolescens, re-
dresseront un grand nombre de préjugés qui se
sont répandus un peu partout. M. Lagrange cite
en particulier l'exemple des méthodes adoptées
en Belgique et qui font bien toucher du doigt
les avantages des exercices et des jeux scolai-
res en plein air, et les inconvéniens du système
adopté en France. On ne saurait trop engager
tous les intéressés à lire attentivement le nou-
veau livre de M. le docteur Lagrange.
Glanures dans la science, par le R. GEHALu-
MOLt.oy )). D. D. Se. Recteur de l'université ca-
tholique d'Irlande, traduit de l'anglais, par
l'abbé jB<:KM~, de l'Oratoire de Rennes.– Un
volume grand in-8, illustré. René Haton.
La Société royale de Dublin a coutume de
donner chaque année à ses membres une série
de conférences populaires. L'auteur a réuni
dans ce volume quelques-unes des conférences
qu'il a faites a cette occasion.- Les (Ma~M'M de
M. MoHoy sont faites dans un bon esprit de vul-
garisation. L'auteur a passé en revue quel-
ques-uns des problèmes qui préoccupent le
plus l'opinion. Citons, parmi les différons
chapitres, la théorie moderne de la cha-
leur, l'éctair, le tonnerre, les paratonnerres.
l'emmagasinement de l'énergie électrique. Le
soleil comme magasin d'énergie, la lumière
électrique, les glaciers des A!pes, etc. M. 1 abbé
Homard a traduit avec rigueur et élégance le
livre du savaut de Dublin. En somme, lecture
agréable et très instructive.
Les Industries de la soie: SèricicuHure. Ala-
ture,mouUnage, tissage, teinture, histoire et
statistique, par E. i'msET. Votumo de luxe,
grand ia-8 de 425 pages avec 193 figurer ï'j
planches hors texte et un planisphère sérici-
coic historique. Publication du ~M~! des
M!'M ~M~O!
échanges des peuples entre eux pour des mil-
-liards de francs. Et cependant aucun livre n'a-
vait encore été fait présentant dans un tableau
d'ensemble les multiples manifestations de
cette brillante et merveilleuse industrie. M. Pa-
riset, ancien fabricant de soieries, l'auteur es-
timé d'un livra devenu classique J'&MM
soie, a réalisé avec beaucoup de ta-
lent ce programme complexe. Son beau livre,
comme le dit très bien dans une introduc-
tion M. Etienne Turquet, restera comme un
témoin tidèle de l'état de l'industrie de la soie
à la fin du dix-neuvième siècle. Tout le monde
trouvera dans cet ouvrage des détails que l'on
chorcheriut vainement ailleurs sur les {tissus
de soie a.ùx différens âges de la civilisation, de-
puis les périodes byzantine, arabe, italienne jus-
qu'à la période française, avec des dessins de cha-
que temps et notamment des reproductions des
velours italiens, des draps d'or du dix-septième
siècle, des brocatelles Louis XIII, des étoffes
Louis XV et Louis XVI. Toute la partie tech-
nique, filature, moulinage a été traitée avec
une compétence particulière. M. Pariset a écrit
non seulement un bon livre, mais un livre utile.
M. Pitrat aîné a imprimé ce volume avec un
soin tout à fait digne d'éloges. On imprime évi-
demment très bien chez M. Pitrat.
Expériences sur la régénération des os. par
MtcnEt. TRojA, docteur en médecine de Na-
pfes et chirurgien assistant de l'hôpital royal
de Saint-Jacques. Paris, I77S. Traduction d'a-
près le texte latin, par F~h'cMM, inspec-
teur du service'de santé de l'armée en re-
traite, correspondant de l'Académie de Méde-
cine, etc.– Un volume petit in-18 de 227 pages,
avec 7 planches hors texte. Félix Alcan.
Petit livre curieux, sorti des presses de Am-
broise Didot, en t77S, et dédié à Joseph Lieu-
taud, premier médecin du roi de France. Il a
marqué certainement une étape importante dans
nos connaissances sur le mode de régénération
des.;os, L'introduction de M. Védrènes sera lue
à ce propos avec intérêt.
Les Insectes de la vigne, par Valcry-Mayet,
professeur de zoologie générale et d'entomo-
logie à l'Ecole nationale d'Agriculture de Mont-
pellier, etc. Grand in-8 de 470 pages, avec
5 planches dont 4 en chromo et 80 figures dans
le texte. MompeDier, Camille Coulet. Paris,
&. Masson.
Ouvrage important et très complet qui s'a-
Iresse aux viticulteurs et aux propriétaires de
f ignobles autant qu'aux savans et aux natùra-
.istes.
Les Emotions dans l'état d'hypnotisme, et l'ac-
tion à distance des substances médicamen-
teuses ou toxiques, par j. t.uvs, membre de
l'Académie de Médecine, médecin de la Cha-
rité. In-18 de 319 pages, avec 28 photo-
graphies. e Bibliothèque scientifique contem-
poraine J.-B. Baillière et fils.
M. Luys, après MM. Bourru et Burot a entre-
pris des expériences sur l'action des médica-
mens à distance. Ces expériences ont été sou-
mises a l'Académie de Médecine. La commis-
sion a conclu qu'aucune preuve réelle de l'ac-
tion des mëdicamens à distance n'avait été
fournie par les expériences produites devant
elle. M. Luys, convaincu de l'action des mé-
dicamens à distance chez les hypnotisés ex-
plique dans son livre la raison des faits né-
gatifs relevés par la commission. Il réfute les
objections et maintient son opinion. 11 y aura
lieu de revenir sur cet ouvrage dont il faut re-
commander la lecture à tous ceux qui veulent
rester au courant des phénomènes de l'hypno-
tisms expérimental,
L'hypnotisme, ses phëROmënes, ses dangers,
étude par l'abbé A. TounouDE. In-18 de 27~
pages. Bloud et Barrai.
Après l'historique, après la pratique de l'hyp-
notisme, M. l'abbé Touroude aborde son sujet
au point de vue des inconvëniens sur le sys-
terne nerveux et au point de vue moral. L'hyp-
notisme faisant perdre le libre arbitre est, dit-il,
immoral au premier chef. Ce petit livre est bien
coordonné, tout à fait au courant. Il renferme
d'excellentes pages et il est intéressant.
Les Alliages, trois leçons de M. le professeur
ci{ANM.ER-Ao!MM's AttsfB~, membre de la t
Société royale de Londres, etc. Traduit de l'an-
glais par j! C!M~M -B~cAc~, ingénieur civil 4
des Mines. Opuscule de 92 pages. Gauthier- t
Villars et fils. 1
Ces conférences sont très instructives et ie*-
l'ont lues avec profit par les spécialistes. Pre- E
mière leçon: les Alliages autrefois. Deuxième c
leçon influence de quantités variables des mé
taux les uns sur les autres. Troisième leçon
Couleurs des alliages Exemples empruntés aux 1
artistes en métaux d'Orient. 1
Mentionnons pour finir un cerlaiti nombre de 1
livres se rapportant & )a photographie et édités
avec un soin tout spécial par MM. Gauthier-
Vi)tars et fils. D'abord, le ?'?'<<<' fKc~o~~M
ae p/tf~o~ de M. Charles FaM'e, docteur
ès sciences (7" fascicule du 2" volume'), con- t
sacré aux phototypes négatifs; il s'agit d'un (
ouvrage considérable qui n'aura son analogue
ni en France, ni à l'étranger. Ensuite, le J.ff<-
K:)/~o~dG M. G. Bonnet, petit livre
de US pages, très pratique, orné d'une bien jo-
lie épreuve, qu! montre ce que l'on peut obtc-
nir aujourd'hui avec les procédés phototypiques!
le y~M ~o~, par A. de La Blaume Pluvi- (
nel, dans la photographie au gélatino-bromure
d'argent) enfin .P/'c~
de l'Ecole royale et impériale de Photographie de 1
Vienne, traduit de l'allemand d'après un r
texte inédit par Henry Gauthier-Vihars. I
Cette traduction de M. Oauthier-Viliars est par- t
ticulièrement intéressante. La photographie 1
nocturne ne constitue pas seulement un passe- 1
temps pour les amateurs, elle est appelée à (
rendre aux praticiens eux-mêmes de réels
services.
La lumière du magnésium permet d'obtenir do
charmantes photographies de personnes en cos-
tume de bal, ou de reproduire des intérieurs
d'appartemens; elle se prête, en outre, a de
nombreuses applications scientifiques. M. Eder a t
écrit spécialement ce livre sur l'invitation des
éditeurs. C'est unedes meilleures nouveautés de s
la remarquable « Bibliothèque photographique & t
publiée par MM. Gauthicr-ViIlars. I
H. DE. t
ACADEMtE FRANÇAISE J
~~MCe du /3 /~n'C! E
La séance, est présidée par M. P~iIIeron, di- c
recteur, assisté de M. le vicomte de Vogué,
chancelier, et de M. Camille Doucet, Eecré- 6
taire perpétuel a
L'Académie décide qu'à partir du 2!i de ce c
mois elle se réunira )o mardi de chaque se-
maine pour s'occuper des ouvrages présentés c
à &es divers concoure. Elle continuera, en
outre, à siéger tous les jeudis.
La séance est consacrée au travail de pré-
paration du Dictionnaire historique de la lan- r
gué française, t
~b l 1
COMMUNICATIONS AVIS DIVERS
DE L'INTÉRÊT AUX SOURDS.
Ceux qui ont attendu l'arrivée de Mon-
sieur H. A. Wales, l'inventeur des disques &
son pour le soulagement de la surdité qui ont
attiré tant d'attention dans toutes les parties
damonde, seront contens de savoirqu'il reste
pour une petite période de temps au 20, rue
Dumont-d'UrvUle.
BULLETIN JUDtCïAHŒ
L'~E'~M<<6'devant te jury de Ja Se!ue
Le parquet a relevé dans un article pub!i6
le 1'janvier dernier, par l'~aM~, sous la
signature Couret, et intitulé j'Vs?:M~M?M
M~~M. le délit de provocation au meurtre et
au pillage.
Cet article commençait par ces mots « II y
a longtemps qu'on cr~ve de faim a Paris )), et
se terminait ainsi « Tapez-moi sur ces ban-
dit.s pouria justice et pour la sociale, a
MM. Couret. l'auteur de l'article, et Caillava,
gérant de l'F~a~ comparaissaient hier
devant la Cour d'assises de la Seine.
A l'audience, M. Couret affirme qu'il n'a
voulu que proclamer le droit à la révolution,
et non exciter au meurtre et au pillage.
M" Puech, le défenseur, représente cet
homme de vingt-quatre ans, ancien élève de
l'école des Frères dj Saint-Nicolas, comme un
exalté, comme un convaincu, qui a reporté
sur le socialisme l'ardeur de prosélytisme
dont il était jadis animé pour les idées reli-
gieuses.
M< Lucien Perrin présente ensuite la dé-
fense du gérant.
Le jury a rapporté un verdict, de culpabilité
contre les deux prévenus, mitigé par les cir-
constances atténuantes en faveur du gérant
seulement.
La Cour, présidée par M.Bérarddcx Gla-
jeux, condamne Couret à 6 mois, Caillava à
mois de prison, et chacun à 1,000 fr. d'a-
mende.
Les manifestaMs de mcreredS. Les
manifestans n'ont comparu hier devant
aucune des chambres correctionnelles.
On affirme qu'aucun délit précis n'étant
relevé contre eux le gouvernement aurait
renoncé à toute espèce de poursuite.
Ils ne pourraient, en tout cas, ôtre déférés
qu'au tribunal de simple police pour la con-
travention de tapage injurieux.
La Chambre des appels correctionnels de la
Cour de Paris a examiné hier l'appel in-
terjeté par Paul Vanneau, dit comte deMalh-
berg, contre le jugement qui l'a condamné à
cinq ans de prison, par application de la loi
sur l'espionnage.
L'arrêt sera rendu à une prochaine au-
dience.
Les femmes <)ui se vengent Le jury de
la Seine a jugé hier une femme Bingen pour
tentative de meurtre sur la personne de Ma-
deleine Eudes, une des ouvrières de son mari
et en même temps sa maîtresse.
Les époux Bingen sont teinturiers. Ils sont
mariés depuis une quinzaine d'années, et ont
deux enfans de neuf et cinq ans.
Il y a environ quatre ans, Madeleine Eudes
entrait chez eux comme bonne et bientôt
après devenait la maîtresse du mari. La
femme légitime les ayant surpris tous deux
dans l'atelier même, Madeleine fut congédiée,
mais Bingen la reprit comme ouvrière et
leurs relations continuèrent comme par le
passe.
Le 26 octobre dernier, M'"° Bingen, armée
d'un revolver, pénétrait brusquement dans
l'atelier, et marchant droit à Madeleine, tirait
à bout portant cinq coups de feu sur elle.
Trois atteignirent légèrement la jeune 611e à
la tête, et la victime est restée malade onze
jours.
La femme Bingen a été acquittée aux a.p-
plaudissemens de l'auditoire.
tPopp. M. Blondel, architecte, concession-
naire de la Bourse de commerce, a confié à
la Compagnie parisienne de l'air comprimé
par le procédé Popp l'installation à forfait du
chauffage et de l'éclairage électrique de la
grande rotonde de la nouvelle Bourse de
commerce et de ses dépendances.
Mais l'installation de ces services cat, pa-
rait-il, défectueuse, et les calorifères ne fonc-
tionnent pas d'une manière satisfaisante. Ils
laisseraient notamment échapper une fumée
qui pourrait, à la longue, compromettre les
peintures de ~lairin, Laugée et Lucas, qui
décorent d'une façon si harmonieuse le som-
met de la coupole de l'ancienne halle aux
Blés.
C'est pour remédier à cet état de choses que
M. Blondel a assigné en référé la Société Popp
chargée des travaux, a6a de faire nommer un
expert.
Le juge des référés a commis M. Fribourg,
ingénieur.
BtMtaUté de condueteMf. Le 16 dé- 1
cembre dernier, M"" Garnier montait dans [
l'omnibus allant de Montparnasse à Ménil- r
montant son petit chien suivait la voi- à
ture; pendant un arrêt, le chien ayant posé x
ses pattes sur la première marche du mar- c
chepied, le conducteur le saisit par le cou, et, 1
le balacant du haut de la plateforme, le lanca (
violemment sur la voie publique; précipitée j[
sous les roues d'un autre omnibus qui venait c
en sens inverse, la pauvre bête eut deux pat- t
tes cassées.
M"° Garnier, ou plutôt M. Hennequin, son d
beau-frère, & qui appartenait le chien, a en-
tendu rendre la Compagnie des omnibus res- 1
pensable de l'acte de brutalité stupide com- r
mis par son conducteur. Il a. donc assigné la g
Compagnie devant le tribunal de paix du
1" arrondissement en 200 fr. de dommages- f
intérêts.
Celle-ci a tenté d'abriter son conducteur a
sous l'article 32 du règlement qui défend r
d'admettre d'?s chiens dans les omnibus.
Mais M. le juge de paix Carré a repoussé
son système.
Attendu, dit le jugement, qu'il est constant, [
que le chien de IIenncqum n'était pas entré
dans la voiture que même y fAt-it entro, cette
circonstance ne saurait excuser la brutalité du
conducteur; §
Qu'en fait, la Comp''gnic n'est donc pas fon-
dée à invoquer io règlement susvisé;
Attendu, en droit, qu'aux termes de Fartiote
t38i, § 2 du Code civil, les maitres et les com- d
meUaus sont responsabics du dommage cause o
par leurs domestiques et préposes dans tes fonc-
tions auxquelles il les ont employés g
La Compagnie des Omnibus devra payer
130 i'r. de dommages intérêts à M. IIcnnc-
quin. d
TRIBUNAUX ÉTRANGERS
~'assassinat de ta ntar
vaient devant la Cour d'assises du Hainaut
séant à Mons, les débats de l'affaire de Chas-
teleerc, que nous avons exposée déjà à nos
lecteurs, lorsqu'ils ont été brusquement in-
terrompus par un grave incident d'audience.
Le garde-chasse Monter est, on s'en sou-
vient, accusé d'avoir, pendant la nuit du 10
juin, tué d'un coup de feu tiré par la fenêtre
la marquise de Chasteleere, sa maîtresse, qui,
mécontente de son service, se disposait à. le
congédier.
La marquise a été tuée avec le fusil du
garde. Mais Monter répond que le véritable
assassin lui a pris son arme pour donner le
change à la justice.
Monter a protesté de son innocence avec une
croissante énergie. C'est un homme de trente-
deux ans, aux yeux bleus, boitant légère-
ment, l'allure ronde et la mine assez franche.
Pendant un certain nombre d'années, Mo-
nier a été employé dins le pays comme des-
tructeur de taupes, d'où son surnom de « tau-
pier <, par lequel le désignent tous les té-
moins.
Il était assisté deMc" EnglebienneetHar-
mignics, du barreau de Mous.
Parmi les 160 témoins cités figuraient les
deux enfans de M"" de Chasteleere son Sis
Charles,.qui se trouvait seul avec elle quand
elle a été frappée; sa fille Marie, à laquelle la
marquise écrivait quand le coup de feu de
l'assassin est venu interrompre la lettre com-
mencée.
Dans la première partie de son interro-
gatoire, Monier a contesté que la marquise
songeât a le renvoyer.
D. Comment avez-vous appris le crime''
R. Le lendemain matin, par le bourgmestre.
D. N'avez-vous pas demandé aussitôt si l'on
avait trouvé l'arme ? :·
R. Je ne m'en souviens pas.
D. Votre temme ne s'est-elle pas écriée pourrait soupçonner mon mari. II rentre si
tard
H. Je n'ai pas entendu ce propos.
D. La baraque ou se trouvait votre fusil était
fermée a clef
R. Oui, mais on l'a ouverte avec une autre
clef que ta mienne.
D. Vous avouerez que tout cota est étrange
R. L'assassin avait int.crctà aller prendre mon
fusil pour mettre la justice sur une fausse
piste.
L'audition des témoins a ensuite commencé.
La femme Monier a déclaré a M. Spronck,
juge d'instruction a. Mons. que son mari était
bien rentré &. huit heures et demie.
Le juge a saisi chez le garde des galoches
encore humides et tachées de boue,'qui, au
dire des gendarmes, a avaient dû servir dans
le courant de la nuit précédente a, la nuit du
crime.
M, le docteur Descamps, médecin-légiste, a
estimé que le coup de feu qui a tué la mar-
quise de Chasteleere avait dù être tiré d'une
distance de 2"'SO à 3 mètres.
Le témoignage capital était naturellement
celui du marquis Charles de Chasteleere, seul
témoin du meurtre de sa mère:
D. Ou vous trouviez-vous au moment de la
dëtoua.tiou? t
R. Jo lisais uu jum'ua.1 auprès de ma mère qui
écrivait.
1 D. Quelle heure était-il ?
R. Onze heures sonnées.
D. Vous avez l'oreille fine ? °!
R. Très une.
D. Et vous n'avez pas entendu marcher daug
le parc ?
R. Je n'ai rien entendu 1
D. Dites-nous ce qui s'est passe.
R. Au moment où elle a été atteinte, ma mers
s'est affaissée dans son fauteuil, elle a incimo
la tête et elle est morte. J'ai aussitôt appelé.
M. le président: C'est ce que les témoignages
établissent. t,
Vous n'avez entendu aucun bruit après le
<:oup ?
R. Aucun.
D. Où a été ramassée l'arme ?
R. Sous la fenêtre, dans le parc. H faisait une
nuit très noire. Un morceau de papier blanc
entourait la mire.
D. Votre chien et celui de madame votre mère
ne se trouvaient-ils pas dans le salon, avec
vous?
R. Oui, tout au moins le mien.
D. Il n'a pas aboyé ? `?
R. On le battait quand il aboyait.
D. Les chiens connaissaient-ils Monier
R. Parfaitement.
D. Vous défendiez, dit-on, Monter contre vo--
tre mère ?
R. C'était un bon garde, excellent contre Ie~
braconniers. Mais il était vicient et parlait a.
tous propos de f. un coup de fusil. Je croyais
que c'étaient là de simples exagérations de lan-
gage.
D. Monier tirait-il le coup droit le premier'?
R. En générai, on tire toujours le coup droit.
M" Harmignies. Monter, comme garde, n'a-
vait-il pas beaucoup d'ennemis?
R. Oui, et c'est même pour cela que je le sou-
tenais.
D. Tous les ouvriers du château ne savaient.*
ils pas que son fusil se trouvait dans la bara-
que du parc? '?
R. Ils le savaient.
Le docteur Pierre Sevro, médecin de la
marquise, était couché depuis peu quand le
coup de feu retentit. Sa chambre est continue
à celle de la marquise. Avant la détonation,
le docteur n'a entendu aucun bruit dans lo
parc. Cependant sa fenêtre était ouverte.
M. du Roy de Nicquez, vice-président du
tribunal de Mons, qui a fait la première en-
quête, déclare que Monnier a reconnu spoiita"
nément son fusil.
Le conseil judiciaire du marquis de Chas-
teleere a donné de longs détails sur les ope-
rations folles dans lesquelles le marquis a.
perdu des sommes invraisemblables.
De nombreux témoins dont ~a déposition
ne mérite pas d'être reproduite, ont été en-
suite entendus. Puis est venu un garde-bar-
rière, Delrivière, qui prétendait avoir apercm
Monnier à l'heure du crime, dix heures du
'soir, Monnier a été arrêté à la barre pour
faux témoignage.
Cette arrestation a produit une vive cmo-
tion. On se demande dans quel intérêt Delri
viore accuse ainsi Monmer, qui per&iste à pro.
tester de son innocence.
Une nouvelle instruction est ouverte et la,
cause se trouve renvoyée à une autre session.
BUREAU CENTRAL HËTËOMMGtQLE
ye?<~ /3 ~'M'
Un changement de temps se produit aur
l'Europe occidentale. Les pressions faibles
envahissent l'ouest du continent, &t un mini-
mum assez important se trouve aujourd'hui
à l'entrée de la Manche (ScitIy,747').La
baisse barométrique est générale sur l'Europe
centrale. Un maximum persiste au nord de
la Russie (780"). Des mauvais temps d'entre-
Ouest et Nord sévissent sur les eûtes de la.
Bretagne et de l'Océan et menacent la Man-
che, tandis que les vents soufQent encore
très fort de l'Est en Provence. On signale des
pluies sur l'ouest de la France, des neiges
dans l'Est et le Sud, et un orage à l'ile d'Aix.
Un réchauffement sensible se produit sur
l'ouest de l'Europe. Ce matin, le thermomètre
marquait –ta" à. Hermanstadt, 5" à Berlin,
8* à Perpignan, S" a Lorient et ~3" à. Alger.
En France, le temps va devenir moins
froid. Des pluies ou des neiges sont probables
dans toutes les régions.
Hier, a Paris, beau temps. Maximum, I"3;
minimum, –2"3.
.y~M~MM jM~!CM~'C NK~ ~M~
Manche. Mer agitée à Calais, bsUc &
Boulogne, agitée &. Cherbourg et au Havre. `
Océan. Mer agitée a Brest et à Lorient.
Méditerranée. Mer agitée à Marseille,
grosse à Sicié, agitée à Nice.
Hier, à minuit, le thermomètre centigrade
de l'ingénieur Chevalier (Pont-Neuf) marquait
0 degré 0/)0 au-dessus de zéro.
Aujourd'hui, & six heures du matin, 1 de-
gré 2/10 au-dessus de zéro.
A midi, 4 degrés au-dessus de zéro.
A deux heures, 4 degrés 8/10 au-dessus
de zéro.
Hauteur barométrique a midi, 7Si"
Dragées~'HerouIe~~M
ARDEUR VtGUEUR ~«ESSE.
Bfr. h Bof
~m~T nnn, ~a* A DTA ATT Kccons!itt)etMtorcM
VlJM COCAMAt\iAj\iP'B'Ha~HnanD.«.
Ph~° B° Haussmaon,~l..
THÉATRES ET CONCERTS
Ce soir, au the~re de t'Ambigu, première re-
présentation du D~MH; pièce nouvelle A grand
spectacle, en cinq actes et neuf tableaux, (!c
MM. Emile Moreau et Ernest..Oeprc.
Voici la distribution des principaux rôles
Génet'al Kray MM. Montât -`
La Tour d'Auvergne Gravier
Hasparrcu Pouctal
L" sergent Jatmin Pericaud
Mikel Wattcr
Doublot Fugèrc
Le général Lecourbe Desjardins
M"'e Jalmin M"'es Marie Laure
Denise Aline Guyon
M' Muiler Lucie Deiporte
La petite mendiante Suzettc
Avant-hier a eu lieu a l'Opéra par notre con-
frère Victor Roger, la première lecture à orches*
tre de la partition d'~
MM. Louis Gall~t, Durand et Guiraud assis-
taient à cette répétition qui a fort bien marche.
Etant donne l'activité qui règne en ce Hu-
ment à l'Opéra, tout fait espérer qu'avant le
mars on pourra donner la première représenta-
tion.
Notre confrère Georges Boycr, en parlant d'
e
l'ouvrage de M. Camille Saint-Saëns.
Dans les J!/s~ e/~M~M~, de Wagner, scène
de mœurs de la Renaissance allemande, on va
jusqu'à jouer à saute-mouton.
Les scènes de la Renaissance française déve-
loppées dans le )c'' tableau d'MMM ne vont
pas jusque-là, mais néanmoins il y a un mouve-
ment scenique et gai qui tranche un peu sur ies
habitudes guindées du .temple Garnier. et il est
bon d'en aviser le public pour qu'il ne soit pas
surpris.
L'œuvre de M. Saint-Saëns, composée de sept
tableaux dont le plus long n'excède pas trente
minutes, commence par une très br&ve intro-
duction et se termine en revanche par un trèH
large ensemble.
On n'a pas répété encore la musique du ballet.
Luc au piano seulement, elle t'cstrévctee abon-
dante eu motifs archaïques.
Lesrcpctit.ions de scènes d'~es~'o sont entiè-
rement terminées;
On a réglé hier la plantation du décor du 7~
~tM .SM~, qui donnera une très vaste pla'~c
au ballet.
Voici, pour les admirateurs du corps de baiict,
la distribution complète du divertissement
d'~M<:M!'o:
L'Amour, M"~ Désire. La Nymphe de Fon-
tainebleau. lavcmixzi. Vénus, Lobstein.
Junon, Keilcr. l'ana~ Gran~er. Diane,
conduisant les nymphes, Sandrini. Hac-
chus, conduisant. Its bacchantes. M. Vas-
quex. Erigono, conduisant les bacchantes,
G. Ottolini Nicœa, conduisant les bacclian-
tes, Biot. Pheebus-ApolIon, conduisant les
muses, Torri. Psyché, Chabot. Un maître
desjeuï.M.deSoria. S~ille, J. Olto!~iii,
Naiade!M"M'io)at.Satie. J.OHo'ini.CnUnv.
Dryades, M"=l!oumier,VanGœt,hea, Rossyl"\
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