Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-08-28
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 août 1939 28 août 1939
Description : 1939/08/28 (A40,N14129). 1939/08/28 (A40,N14129).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46355841
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/12/2016
CYCLISME
Les lattes du Vigorelli font des victimes
De l'émouvant match-poursuite Battesini-Jacobsen
au " cavalier seul " de W. Lohmann
en demi-fond
De notre envoyé
spécial
Robert PERRIER
Milan, 27 août (par téléphone). —
l'Union Cycliste Internationale
gttertAu près de quarante ans
ent de décider d'acoepter à porter
f spécialité de la course poursuite
i programme de ses Championnats
t Monde, voilà qui ne manque pas
6 6 me surprendre. C'est qu'à, mon
j la course poursuite atteint aux
L'mets du sport.
Elle est impitoyable. Elle est nette.
tlle n'emprunte ni aux finasseries
M sprint — si séduisantes cepen-
uiit, en elles-mêmes — ni aux res-
1 tes de quelque engin 'd'entraine-
ent mécanique. Elle a son unité.
0 consacre un vainqueur qui ne
toît Il son triomphe qu'à ses propres
monde, voilà qui ne manque pas
l'arraché de 50 centimètres ou
im rejoigne son adversaire d'une
'"lu Laie aisée, a. le même prestige.
course poursuite a quelque
fhose ie cruel.
Elle exige de ses thuriféraires un
,lfort brutal, un effort aveugle, un
tiiort où nul relâchement n'est per-
ds.
' Elle est un maître abominable.
Le programme
DEMAIN
20 h. 30. — Deux séries de repêchage
Championnat du monde de demi-
fond.
JEUDI
20 h. — Finale du Championnat du
monde de demi-fond. Demi-fi-
nales et finale Grand Prix du
monde 5.000 mètres poursuite.
SAMEDI
13 h. — Départ du Championnat du
monde amateurs sur route.
DIMANCHE
12 h. — Départ du Championnat du
monde professionnels sur route.
';;e prend deux hommes et elle les
lit se battre jusqu'à l'épuisement.
Elle n'a pas de sourires. La grâce
l'est pas son lot, non plus que l'in-
nlgence et la mansuétude. Elle dé-
rtique le coureur qu'elle nous
,oittre à vif, comme sur une plan-
he anatomique.
La course poursuite a sa grandeur.
lie est à la fois sublime et ridicule.
lie saisit les spectateurs et elle les
ulmène. Elle fait mal aux nerfs.
lie assèche les gorges. Elle fait es-
ter. EUe fait désespérer alors qu'on
seère encore. Elle joue comme une
quette avec ceux qui ont la force
adopter tel favori dans le secret
e leur cœur de sportifs.
Le jeu du sport, pour le spectateur,
'est-ce pas la recherche d'une
notion ? Eh bien, si vous aimez les
motions fortes, mesdames et mes-
ieurs, vous serez servis. Ne manquez
oj la course où le champion tourne
ti rond, à la poursuite d'un autre
kmpion qui, lui aussi, tourne en
iW, car vous comprendrez com-
ent deux hommes « vident leur
ic », dans une lutte farouche. Les
ursuiteürs sont des cyclistes per-
us sur l'érable des pistes...
Admirer quoi davantage !
Je ne sais ce qu'il faut le plus
mirer des quatre séries élimina-
ires du championnat du monde
t poursuite qui ont été courues cet
près-midi — un après-midi enso-
illé et accablant — au vélodrome
¡gorelli.
Est-ce la surprenante aisance du
hollandais Klink, qui a battu r An-
lai3 Hill, en couvrant les 5.000 mè-
es en 6 minutes 20 secondes 3/5.
la si respectable moyenne horaire
147 km. 194 ?
Est-ce la bataille homérique que
t livrèrent le Danois Jacobsen et
Italien Battesini, lequel ne gagna
ue d'une centaine de centimètres,
près avoir fait frissonner de crainte
& 12.000 partisans ?
Est-ce l'énergie d'un Aimar qui,
Près avoir débuté en météore,
ntre Litschi, eut quelque mal à
Nerver son avance ?
| Est-ce la rigoureuse régularité mé-
ftique de l'énigmatique Somers,
Mi bien tout seul que derrière les
Sins de Bordeaux-Paris ?
J'incline à penser que c'est le
^tch Battesini-Jacobsen, pour ce
jWî a provoqué de spectacle hallu-
kunt.
Les affres de Battesini
Moulé dans son maillot azur, l'en-
de Mantoue — Battesini est de
antoue, comme Guerra, comme Nu-
et même comme Virgile —
parti sûr gagnant contre le pe-
11 Danois Jacobsen.
S
Au drapeau !...
(D'un de nos envoyés spéciaux)
Milan, 27 août (par téléphone). —
•st au drapeau que sont donnés les
départs des manches de vitesse. On
aVait essayé samedi, au début de
l'après-midi, '.eurs de faire partir les cou-
au pistolet mais tous ceux qui
f disponibles s'enrayèrent. Fi-
nalement, on en revint au drapeau.
^ J. L.
j: ■Jacobsen a de la gravité : il est
'dique. Et Battesini prit, dans le
de sa ligne droite, un départ à
ute vitesse. Dans l'ombre de la li-
7e oPPosée, Jacobsen partit, lui
lissi au sprint.
eJtx styles différents. Battesini,
et long. Jacobsen, rageur et
I p' Mais, résultat absolument
je . Jacobsen revient à son point
depart, le premier tour bouclé,
■îa à même seconde où
.a tesini termine la le sien. Jeu stric-
ltln tégal au. deuxième tour qui
es deux hommes séparés encore
^ a même distance initiale, exac-
te
tement comme ces chevaux de
course pour enfants, qui tourneront
à l'infini, autour du même cercle,
sans jamais — et pour cause — se
rejoindre.
Mais voici que la furia latine
prend le meilleur sur la tranquille
force nordique. Mince avantage
d'abord : cinq mètres, puis dix
mètres, puis vingt, puis quarante.
Au tableau du compte-tours, les
chiffres vont décroissant,. Plus que
six tours. Les deux hommes sont à
fond. Battesini broie la distance
comme on broie du noir en songeant
à l'effarante bêtise de l'orgueil des
hommes du temps actuel.
Jacobsen, crispé sur sa machine
d'acier, ne se laisse pas impression-
ner. Mais l'affaire est entendue. Avec
quarante mètres d'avance, Battesini
est gagnant.
Oui, da !
Le Danois fait appel à ses ultimes
ressources. Il jette furieusement
dans la balance le meilleur de Lui-
même. Et, soudain, l'écart diminue.
Jacobsen revient. Il revient fort. Si
fort même qu'en un tour il a déjà
accompli la moitié de son retard.
Plus que vingt mètres. Quelle lutte
magnifique ! On sent au cœur le
petit pincement de ces émotions
sportives.
Allongés sur leur vélo,. les deux
hommes pédalent. Devant leurs
yeux, il n'y a rien que cette roue
avant qui tourne et qui avance sur
la piste. La piste qui s'allonge vers
le chemin des souffrances.
Et Jacobsen revient toujours. Com-
ment peut-il faire ? Battesini passe
devant nous en filant comme une
flèche. Et le Danois va plus vite en-
core, puisqu'il n'a plus que dix mè-
tres de retard, puis huit, puis cinq.
L'émotion est à son comble. Le
public trépigne, debout. L'ultime
tour est entamé. Jacobsen revient
encore. Va-t-il gagner ?
Non 1
Quand éclate dans l'azur le coup
de pistolet de la fin, Battesini a en-
core uh mètre unique d'avance.
Ouf 1 On est soulagé comme d'une
oppression soudainement disparue.
Mais quel admirable spectacle vien-
nent de nous offrir ces deux valeu-
reux champions 1
Quand le sport réussit à rendre
les hommes meilleurs qu'ils sont,
quand il oblige à de tels prodigieux
efforts pour la gloire d'un titre, le
sport atteint son but.
Certes, il n'a pas en lui sa fin
propre. La victoire en elle-même est
une vaine chimère, mais il faut sa'm
voir considérer la magnifique disci-
pline à laquelle s'astreignent ces pé-
daleurs inconscients. Il faut savoir
réfléchir la leçon des stades. Et
comprendre que l'inutilité de cette
folle dépense de forces est une inu-
tilité seulement apparente.
Lohmann... d'une jambe
La deuxième série éliminatoire du
championnat de demi-fond, disputée
en fin d'après-midi, alors que le
soleil déclinant dorait le front dù
stade, a été ennuyeuse. Tant il est
vrai que l'ennui naquit un jour de
l'uniformité.
Le responsable — si l'on peut ainsi
s'exprimer — est l'Allemand Loh-
mann, qui, manifestement supérieur
à ses rivaux, a tourné littéralement
autour d'eux, en laissant finalement
le Danois Danholt à quatre tours,
le Luxembourgeois Krauss à dix
tours et le Suisse Suter à seize tours.
Ces chiffres se passent de com-
mentaires. Lohrnann, comme on dit
dans le jargon du quartier des cou-
reurs, a gagné « d'une patte ».
Il a eu le mérite de ne pas se
contenter d'une mince victoire. Il
s'est offert le luxe de gagner en
grand seigneur, doublant et redou-
blant ses adversaires sans leur con-
céder le moindre cadeau.
Et Lohmann a bien fait. Après sa
brillante exhibition de cet après-
midi, l'Allemand fait figure de
grand favori. Notez bien que j'écris
ces lignes avant la troisième série
éliminatoire, qui sera courue ce soir.
Les fautes de Minardi
Mais, direz-vous, que devient Mi-
nardi dans l'histoire ? Eh bien, le
champion de France a abandonné au
55, kilomètre, vaincu par la douleur
d'une plaie large comme la main, où
vous savez...
Il ne participera pas aux repêcha-
ges et va rentrer à Paris, disant
adieu à son rêve d'endosser le mail-
lot arc-en-ciel.
Minardi a commis une faute. Loin
de moi l'idée d'accuser le malheureux
petit Niçois, qui a fait preuve d'un
rare courage en tenant cinquante
kilomètres dans l'état oit il se trou-
vait. Je ne lui en dirai pas moins
qu'il n'a pas compris son devoir et
qu'il a mal servi le demi-fond fran-
çais dont il tient l'étendard.
Je ne sais pas quel est 01¿ quels
sont les novices qui ont pu conseiller
à Minardi de venir disputer à Milan
une chance mille fois compromise.
Ceux-là sont de mauvais sportifs.
Votre devoir, mon petit Minardi,
était de laisser votre place à d'au-
tres. >
Vous êtes sur une mauvaise route,
si vous ne comprenez pas mieux les
exigences de votre métier de cham-
pion. Que cette expérience vous serve
de leçon. Vous êtes jeune. Si, à l'ave-
nir. vous avez le courage de déclarer
forfait quancl vous êtes dans l'impos-
sibilité de lutter. vous ne serez pas
venu à Milan pour rien. C'est la
grâce que je vous souhaite.
Visites médicales ?
Mais, dites-moi : puisque les cham-
pions sont de tels bébés, qui ne sa-
vent pas se conduire eux-mêmes,
pourquoi l'UVF, en bonne mère,
n'exigerait-elle pas une visite médi-
cale pour les coureurs nui vnvaqevl
à l'étranger ? ~
Il est incontestable qu'un docteur
sportif aurait interdit à Minardi de
courir à Milan. Huit jours avant le
championnat, il était clair comme de
l'eau de rivière que le concurrent
d,it Championnat du monde ne pou-'
vait pas être guéri à temps. Une vi-
site médicale éviterait de pareils in-
convénients.
Et je pense que M. Offray, qui re-
présente ici. l'UVF, ne manquera pas
de suggérer à M. Legros l'institution
de ce service médical à l'usage des
candidats aux championnats du
monde. Le plus effarant est que l'on
ait mis quarante ans à s'apercevoir
de la nécessité de pareille organisa-
tion !
Suter, le comique
Le Suisse Suter a disputé cette
année encore le Championnat du
monde de demi-fond.
Il y a de quoi se marrer 1 toute
révérence accordée.
J'avoue que je ne comprends pas
le curieux entêtement de la Fédéra-
tion Suisse qUi persiste à envoyer le
vieux Suter au Championnat.
N'accablons pas ce vieux cham-
Erreurr !
(D'un de nos envoyés spéciaux)
Milan, 27 août (par téléphone).
On a empêché, hier après-midi, les
journalistes de se rendre au parking
des coureurs, sur la pelouse. Les er-
reurs d'Amsterdam continuent. Il est
inadmissible que les journalistes, qui
doivent renseigner, ne puissent attein-
dre, quand ils le veulent, les concur-
rents du Championnat du monde. —
J. L.
pion. Tout de même, Suter n'a plus
sa place, et depuis belle lurette, dans
les épreuves officielles. Il y a deux
ans, à Zurich. je me rappelle com-
bien il était déjà, sur son propre ter-
rain, un candidat peu reluisant. Ici,
à Milan, on a passé la mesure. On a
tourne autour du pauvre père Su-
ter, qui tenait dans la course un
rôle de figuration intelligente... dont
on pouvait vraiment se passer. Il
jouait les augustes du cirque.
JI ri fait r;I'P... C'est triste à ",7,..,
Les courses chiffrees
Une présentation
impeccable
(D'un de nos envoyés spéciaux)
Milan, 27 août (par téléphone). —
Les coureurs italiens ont été présen-
tés au début de l'après-midi au pu-
blic du vélodrome Vigorelli.
Les coureurs étaient habillés d'ufie
veste bleu azur, avec écusson de Sa-
voie, et étaient tous en pantalon
blanc. Quant à Binda, il était en
magnifique tenue blanche et chemise
noire.
Les hommes se sont alignés devant
la tribune, où se tenait le général
Vaccaro, président du Comité Olym-
pique italien. entouré du général An-
tonelli, président de la Fédération
Cycliste Italienne, et de M. Alban
Collignon, président de l'Union Cy-
cliste Internationale.
Cette présentation est impeccable.
Le public a fait une belle ovation
mais s'est montré impatient de voir
les épreuves commencer. Peut-on
douter après cela que les routiers
italiens feront la course d'équipe sa-
medi et dimanche prochains, cette
course d'équipe Qui est vourtant ban-
nie des règlements. —;
J. L.
SOMERS
débutant de la poursuite
MILAN. — C'est tout Il fait par ha-
sard que Somers est venu à Milan.
Kaer«, en effet, s'est désisté au der-
nier moment, et c'est Somevs qui a
été désigné Il sa place. Il avait donc
une beble excuse de ne pas être bien
préparé.
Mais le fa" taisirte vainqueur de
BordeatUJ-Paris ne se tracasse pas
pour si peu.
« La poursuite ne m'intéresse pas
en temps ordinaire, nous dit-il, parce
qu'elle fatigue pour la route. Mais
comme il y a un titre à gagner et un
peu d'argent, elle mérite qu'on fasse
attention à elle, et je vais m'accro.
cher 1 D'autre part, tout est bien
pour moi : il fait très chaud et vous
taves que j'adore la chaleur ! o
Somers est bien tombé. —
J. L.
« Je suis resté
dans le frage »
dit Aimar
MILAN. — Loula Aimar avoue qu'il
n'a rien compris aux recommandations
qu'on lui a faites avant le départ et
il n'a jamais eu exactement sur la
piete où il en était de sa course.
« Je suis resté tout le temps dans
le tirage, dit-il (1 ns son langage imagé,
et je ne comprends pas pourquoi on
ne m'a pas renseigné. »
C'est, en effet. un gr06 handicap
pour les Français qui ont l'habitude
d'être constamment tenus au courant
de leur marche.. Toutefois, Loula
Aimar croit qu'après une séance d'en-
traînement sur la, route tout ira bien
après-demain soir pour les demi-
finales. —
J. L.
« Loula » le nocturne !...
Milan, 27 août. (D'un de nos envoyés
spéciaux.) — Loula Aimar est-il l'hom-
me de la nuit ? Nous le saurons mardi
soir, car, comme nous lui faisons part
de nos craintes pour les demi-finales,
il nous dit :
« Tranquilliset-vous : vous allez voir,
je marche beaucoup mieux la 111lit et.
en nocturne, vous ne me reconnaîtrez
pas. »
Forcément : il fera nuit!... — J. L.
POURSUITE
Première série
1. KLINCK; 2. Hill. à, 80 mètres (les
5 km. en 6 m. 30 s. 3/5 ; moyenne,
47 km. 2.94).
Dès le premier tour, Klinck a l'avan-
tage de cinq mètres. Au second tour,
il a 8 mètres d'avance. Mais, au troi-
sième tour. Klinck revient à 2 mètres
de l'Anglais. Au 4' tour, les deux
hommes sont à égalité. Ils le sont en-
core au 5'. Puis, au 6' tour, Klinck
a commencé à prendre l'avantage. Il
prendra d'abord 5 mètres, distance
qu'il va augmenter jusqu'à la fin.
Deuxième série
1. AIMAR ; 2. Litschi, à 50 mètres
(en 6 m. 26 s. 1/5; moy.. 46 km. 608).
Dès lé premier tour, Aimar prend
l'avantage; il a environ 5 mètres et
porte cette avance, au second tour, à
15 mètres. Puis 30 mètres au 3', 40 au
4' et 60 a,u 5' tour.
Il semble qu'il va chaaue tour aug-
menter de plusieurs mètres l'avance
qu'il a sur IJitschi, mais ce dernier se
reprend très bien. Il reste à 60 mètres
au 6' tour: a.11 7', il regagne 10 mètres
et revient donc ainsi à 50 mètres. Au
10' tour. i] a toujours 50 mètres de
retard, mais malgré ses efforts et
malgré la tranquille assurance d'Ai-
mar qui semble ne pas forcer, Litschi
reste toujours à cette distance.
Troisième série
1. SOMEKS; 2. Hoffmann, à, 50 m.,
6 m. 23 s. 1/5 (moyenne. 46 km. 973).
Dès le deuxième tour, Somers a
10 mètres d'avance, qu'il porte à 20
au cinquième. Il semble que Somers
va ainsi gagner petit à petit, mais
Hoffmann repart. L'effort de l'Alle-
mand est très beau, très énergique,
mais Soniers qui avait l'œil a aperçu
la réaction de l'Allemand, sprinte en
même temps que lui de l'autre côté
de la piste, si bien que l'Allemand ne
peut rien gagner.
Au huitième tour, les hommes sont
fatigués après cet effort, mais Somers
augmente encore son avance et la,
porte à 30 mètres. Il va encore la
faire fructifier dans les derniers
tours.
Quatrième série
1. BATTESI.NI; 1. Jaoobsen, à 2 mè-
tres; 6 m. 23 S., moyenne : 46 km. 997.
Contrairement à ce que l'on attend,
c'est Jacobsen qui mène durant lee
deux premiers tours, mais Battesini
égalise et prend 2 mètres. Au 3* et
4' tour, l'Italien a 10 mètres. Au 5',
12 mètres, au 8' il a 20 mètres, et ce-
penda.nt que l'on s'attend à le voir ga-
gner, de pilus en plus on remarque
qu'il faiblit. Jacobsen s'en aperçoit et
fonce énergiquement. Battefiini. au
10' tour, n'a que 10 mètres d'avance.
Au 11' tour. Jacobsen se reprend en-
core et, enfin, dans les derniers 300 mè-
tres, parvint à refaire presque complè-
tement son retard. Il n'échoue que de
deux mètres.
DEMI-FOND
Deuxième série
éliminatoire
1. LOHMANN, 1 h. 18 m. 28 s.; 4/10;
2. à quatre tours : Danholt; 3. à dix
tours: Kraus; 4. à seize tours: Sutter.
L'ordre de départ est : Danholt.
Minardi, Kraus, Lohmann, Sutter.
Minardi veut essayer de sauter Dan-
holt au démarrage, niais le Danois
repart à, la corde et le Français doit
reprendre sa seconde position. Minardi
se met alors à pousser Danholt sur
Sutter. qui est dernier, mais il ne
parvient pas à, le sauter. Il se fati-
gue. on sent déjà qu'il peine et Loh-
mann. s'en apercevant, part de l'ar-
rière, sprinte et vient déborder tous
ses concurrents. L'Allemand prend la
tête et nous ne sommes même pas en-
core aux dix kilomètres.
Minardi est dernier et l'Allernand,
tout de suite, vient le talonner.
Dans la bataille, Suter a déjà dou-
blé et redoublé.
Minardi, toujours talonné par l'Alle-
mand, veut 6e dégager, mais il est
gêné pat, DanhoIt, qui résiste devant
lui et Kraus. C'est alors que Lohmann,
revenant à l'attaque, double Minardi
sans coup férir.
Kraus doit ralentir, car il a deux
pannes de moto de suite et il perd
plusieurs tours.
Le classement est alors le suivant :
il. Metze; 2 . à un tour : Dauholt;
3. Minardi, à un tour et 200 m.; 4.
Kraus, à trois tours ; 5. Sutter.
La, moyenne, au cinquantième kilo-
mètre, couvert en 38 m. 45 s. est de
77 km. 419.
Minardi essaie à nouveau de résis-
ter à une autre attaque de Lohmann.
qui veut lui prendre un second tour.
Mais il souffre visiblement et - il aban-
donne peu avant. le 60' kilomètre.
Minardi disparaissant, Lohmann
continue à tourner à toute allure au-
tour de ses adversaires et il termine
très applaudi. —
J. L.
VITESSE
AMATEURS
Demi-finales
Première série
Première manche. — 1. DERKENS;
2. Bergomi, les 200 mètres en 11 s. 4/5.
Derkens bat aisément l'Italien qui
se fait remonter.
Deuxième manche. — 1. DERKENS ;
2. Bergomi. à 10 centimètres, les 200 m.
en 12 secondes.
Berg-omi plonge à. la sortie de
J'avant-dernier virage et surprend le
Hollandais qui parait battu. Mais
Derkens, qui a 10 mètres de retard à
200 mètres de la ligne, fait un retour
fantastique et vient coiffer l'Italien
sur la ligne.
Demi-finales
Deuxième série
Première manche. — 1. ASTOLFI ;
2. Purann, à un quart de longueur, les
200 mètres en 11 secondes 4/10.
Purann, comme hier Gérardin, part
aux 350 mètres.
Deuxième manche. — 1. ASTOLFI ;
2. Purann, à, un pneu; les 200 mètres
en 12 secondes.
Cette fois c'est Purann qui part et
se lance aux 220 mètres. Astolfi revient
vite sur lui. mais reste dans sa roue
et de ce fait ne remonte à la hauteur
de l'Allemand que sur la ligne. Beau-
coup d'ailleurs l'avaient vu vainqueur
sur la ligne d'arrivée.
Finale
Finale des 3e et 4e
Première manche. — 1. Bergomi ;
2. Purann, à une roue. Les 200 m. en
12 e.
Bergomi démarre aux 400 mètres,
prend dix mètres et Purann ne peut
remonter.
Deuxième manche. — 1. Pura,nn.
12 s. 1/5; 2. Bergomi, à 2 longueurs.
Bergomi mène: Purann a l'énp,rgie.
remonte.
Belle. — 1. Purann, 2. Bergomi,
12 s. 1/5.
Ber,gomi mène et Purann le remonte
d'extrême justesse. Purann étant 3'
du championnat amateurs, et Bergo-
mi 4"
Finale amateurs : f l'e et 2e
Première manche. — Astolfi mène
au premier tour et accélère. Il monte
dans le virage, veut plonger, mais
dérape et glisse sur le plancher. Der-
kens qui déjà,, lui aussi, avait plongé
ne peut l'éviter et culbute par-dessus
l'Italien.
Astolfi est le pIns touche. Il a mal
à. l'épaule et sa bicyclette est COIII-
plètement tordue.
Première manche. — 1. Derksen, 2.
Astolfi, les 200 m. en 11 s. 4/5.
Nouveau départ. Derksen, cette fois,
démarre le premier aux 200 m., et il
n'est pas remonté par Astolfi.
Deuxième manche. — 1. Astolfi, -2.
Derksen.
Astolfi attaque Derksen aux 200 m..
mais celui-ci, mettant son guidon en
travers. lève la main pour réclamer
et s'arrête, et ler, eonilms-
un grand brouhaha, n'acceptent pas la
l'éclamation.
Belle. — 1. Derksen;' 2. Astolfi. à
deux longueurs, 12 s.
Astolfi monte dans le virage et part
aux 250 mètres, c'est-à-dire de trop
loin, et Derksen remonte très aisé-
ment et gagne le maillot et le titre.
PROFESSIONNELS
Demi-finale
Première série
Première manche. — 1. Van VLIET;
2. Gérardin, à. un quart de roue; les
200 mètres en 11 s. 3/5.
Van Vliet mène complètement au
premier tour, et assez vite. Gérardin
se tient à. 8 mètres derrière. Il se
rapproche à la cloche. Les deux
hommes montent à la sortie de
l'avant-dernier virage. Gérardin, à l'ex-
térieur, fait une feinte et plonge à
l'intérieur.
Il fait en tête l'avant-dernière ligne
droite, sprinte à fond à l'entrée- du
dernier virage, mais Van Vliet re-
monte dans les dix derniers mètres.
Deuxième manche. — 1. VAN VLIET;
2. Gérardin, à 30 mètres.
Gérardin mène le premier tour cette
fois, très doucement. Van Vliet suit
à trois mètres. Gérardin, peu après la
cloche, s'arrête et fait du sur-place.
Il y a eu plusieurs chutes.
Mais celle de Van Vliet qui a
fait un écart doit être imputée,
à notre avis, au fait que l'humi-
dité avait mouitlé et rendu glis-
santes certaines lattes du vélo-
drome Vigorelli. C'est pour cela
que nous avons eu tant de chutes
au démarrage et tant d'embar-
dées hier soir.
Soudain, Van Vliet bondit. Gérardin,
surpris, ne part que lorsque Van Vliet,
lancé, a déjà 30 mètres d'avance.
L'écart grandit aussitôt et Gérardin
ne peut guère regagner de terrain.
Deuxième demi-finale
Première manche. — 1. SCHERENS;
2. Richter; les 200 mètres en 12 sec.
Richter mène, se lance, sprinte. Mais
Scherens le remonte.
Deuxième manche. — 1. SCHEREN8;
2. Richter, à un pneu; les 200 mètres
en 12 secondes.
Scherens mène à l'avant-dernier vi-
rage. Richter plonge. Scherens, à
80 mètres de la ligne, a une longueur
de retard. Il semble être battu, mais
dans un hond fantastique il termine
si vite que, malgré un petit coude à
coude avec Richter, il le dépasse.
Finale : 3e et 4e places
Première manche. — 1. Gérardin, 2.
Richter, à 2 longueurs. Les 200 mètres
en 12 s. 1/5.
Gérardin mène, s'arrête et fait en.
core du sur place. Richter prend la
tête et Gérardin, en montant dans le
virage, oblige l'Allema,nd à en faire
autant. Gérardin plonge aussitôt à la
corde et Richter, distancé, ne peut le
remonter.
Finale 1re et 2e places
Première manche. — Scherens, en
seconde position, monte dans le der-
nier virage. Van Vliet monte, lui
aussi, en retenant le Belge. Scherens,
de ce fait, ne peut partir. Van Vliet
attend encore dans l'avant-dernière
ligne droite, aux 160 mètres, Van Vliet
n'a pas encore lancé le sprint. Ce que
voyant, Scherens se décide de démar-
rer. C'est une folle ruée. Les hom-
mes, debout sur les manivelles, « zigza-
guent » A la sortie du dernier virage,
a.1l moment où Soherens remonte à la
roue arrière. Van Vliet. en le frôlant,
lui fait faire un léger écart et les deux
hommes roulent sur le plancher, à 50
mètres de la ligne.
Ils sont touchés et restent un ins-
tant sur la pelouse, allongés.
« Je suis incorrigible »
dit Gérardin
Milan, 27 août (par téléphone). —
Toto Gérardin a perdu sur faute
d'inattention une manche de sa
demi-finale contre Van Vliet.
« Je ne pensais pas qu'il partirait
si tôt et j'ai eu une seconde d'inat-
tention en regardant la position de
ma bicyclette pendant le sur-place.
Cela a incité Van Vliet à démarrer.
« C'est égal... Je n'en reviens pas.
J'ai été bien possédé. Il ne me
reste plus qu'à attendre et à espérer
pour 1940. » —
J. L.
Van Vliet n'est pas
beaucoup touché
Milan, 27 août (par téléphone). —i
Van Vliet, dans sa cabine, explique
que s'il a fait une embardée, il l'a
faite involontairement. Scherens est
venu de son côté s'aplatir contre lui.
Selon lui, le Belge est remonté trop
près. Le Belge n'avait n¡:¡.<; encore ga-
gné.
Van Vliet, qui (jet moins touché
que Scherens, ne trouve pas juste
l'amende qu'on lui a Infligée. —
J. L j
Il faut prévoir
une finale Klinck-Somers
Le commissaire n'aurait-il pas dû prévenir
avant les séries les coureurs sur la façon
dont seraient établies les demi-finales ?
(D'un de nos envoyés spéc. Jean LEULLIOT)
Milan, 27 août (par téléphone). —
Je suis en train de me demander
si les officiels de l'UCI n'ont pas
commis une grosse erreur en ne spé-
cifiant pas avant les séries de pour-
suite la façon dont seraient établies
les demi-finales.
Il est fort probable, en effet, que
les commissaires ont décidé d'oppo-
ser les hommes selon les temps réa-
lisés en série. L'auteur de la meil-
leure performance se retrouvant avec
le coureur ayant fait le plus mauvais.
C'est un peù, si vous le voulez,
le. système employé en vitesse, les
temps remplaçant les places de l'an-
née précédente.
Si les demi-finales sont composées
de cette façon, Plusieurs coureurs
pourront s'en plaindre.
Le Français Loula Aimar en parti-
culier. Il n'a pas eu beaucoup à lutter
pour triompher de Litschi. Et c'est
pour cela que pensant aux efforts
qu'il lui reste à faire, il n'a pas voulu
forcer et a mis 6 m. 26 s. 1/5, c'est-à-
dire le temps le plus bas de la jour-
née, pour les 5 km. Il doit donc, nor-
malement, être opposé à Klinck, en
demi-finale, car le Hollandais détient
le record de l'après-midi avec 6 m.
20 s. 3/5.
Or, Klinck, champion de Hollande,
est sans aucun doute le plus redou-
table concurrent que l'on pouvait
opposer à Aimar, qui était, rappe-
lons-le, avant le départ, le favori du
Championnat.
Si le Marseillais avait été prévenu,
il ne fait aucun doute qu'il aurait
essayé de faire bien mieux pour ac-
complir le deuxième ou troisième
temps.
Si la composition des demi-finales
est effectuée de la sorte, je le répète,
il faut prévoir une finale Klinck-So-
mers.
Somers, révélation
Battesini, déception
Le Hollandais nous a semblé, au-
jourd'hui, supérieur à Aimar, qui
n'est peut-être 7.S. il faut le dire,
complètement remis de ses chutes.
Loula paraissait lourd et glissait
sur sa selle. Or, on sait que lorsqu'il
est en grande forme, il a un coup de
pédale souple et léger, reste bien en
ligne sans bouger sur sa machine.
Mais Mouton vous dira qu'il avait
peut-être besoin de faire une course
sur cette piste avant de s'acclimater.
Nous pensons toutefois qu'il devrait
être battu par Klinck.
Dans la deuxième demi-finale,
nous devons retrouver Somers et Bat-
tesini. Car la révélation de la jour-
née a été Somers, et la déception
Battesini. Nous savions que Somers
était un bon rouleur sur route. Mais
nous savions aussi qu'il avait perdu
l'habitude de la piste. Or, bien que
pédalant un peu en canard, il a battu
aisément Hoffmann.
Somer3 aura surtout pour lui la
résistance et l'énergie. La poursuite
l'intéresse, nous a-t-il dit, parce qu'il
y a un maillot à gagner. Et vous
pouvez tenir pour certain qu'il va
s'a.ecro(,h,,r.
Par contre, Battesini, auréolé d'un
titre de recordman du monde des
5 km. en 6 m. 20 s. 2/5 sur cette
même piste, a failli étre battu par
notre vieille connaissance de dur à
cuire Jacobsen.
Il s'en est fallu de 2 mètres à
peine, un tour de plus, et l'Italien
était éliminé C'est ce qui nous fait
croire que Battesini peut très bien
être éliminé par Somers dans sa
demi-finale.
En finale, nous retrouverions alors
Klinck, grand favori, et Somers. Ce
serait assez inattendu, avouez-le. '
Petites erreurs
Les Championnats du monde de
poursuite étaient organisés, aujour-
d'hui pour la première fois. Et il
nous semble que les organisateurs
ont commis deux petites erreurs.
1" Ils ont empêché que l'on ren-
seigne les coureurs. Ceux-ci ont plus
ou moins bien compris tout ce qu'on
avait dit, et Aimar avouait nager
complètentent.
Quel mal y aurait-il donc à indi-
quer aux coureurs en piste leur po-
sition exacte ? N'est-ce pas normal ?
La seconde erreur est d'avoir pris
5 kilomètres comme distance. L'ex-
périence nous a prouvé, en effet,
que des pistards sprinters. pouvaient
très bien faire sur 5 km. Or, on
cherche surtout le meilleur rouleur
et on ne peut trouver celui-ci qu'en
faisant courir le Championnat sur
8 ou 10 kilomètres au moins. -
Minardi, souffrant, abandonne
Lohmann se qualifie
faisant grosse impression
Minardi était battu depuis et n'aurait
même pas dû courir
(D'un de nos env. spéciaux Jean LEULLIOT)
Milan, le 27 août (par téléphone).
— Il y a deux ans à Copenhague
Georges Wambst, souffrant d'une
blessure provoquée . par lamelle, ne
put guère que jouer le rôle de figu-
rant. Il aurait bien voulu se faire
remplacer, mais il n'y avait pas un
remplaçant de prévu. Cette année,
le même accident est arrivé à Mi-
nardi et celui-ci a été obligé d'aban-
donner au 55' kilomètre. C'est déso-
lant.
. J'ai vu tout a l'heure la blessure
du champion de France. C'est une
plaie saignante, large comme la
paume de la main. 11 faut véritable-
ment qu'il ait eu du courage pour
tenir aussi longtemps sur la piste.
On ne peut donc reprocher à Minar-
di son abandon, cependant, du fait
de sa descente de machine, voilà le
cyclisme français privé bêtement
d'une chance, mais.
à qui la faute ?
A Minardi ?... Non, bien que toute-
fois étant déjà blessé il aurait pu,
peut-être, s'abstenir. Mais il espé-
rait être suffisamment rétabli. Qui
pourrait le blâmer ?
Son manager ? Heu... Il a couru
la chance, et ma foi, il sait où sont
ses intérêts.
La Fédération alors ?
Peut être. Et déjà je m'excuse
d'attirer une fois de plus l'atten-
tion de cette bonne vieille UVF. Mais
que voulez-vous... Je sais bien que
M. Legrôs et ses amis, ainsi que
beaucoup d'autres Français, ont
autre chose à faire qu'à surveiller
les champions cyclistes. Mais 1'1 nous
soulignons le cas, c'est en pensant
à l'avenir, la vie n'est-elle pas faite
que de projets ?
Un directeur sportif à l'UVF
C'est ainsi que j'ai rêvé en re-
venant du vélodrome au milieu de la
foule milanaise à la fin d'une chaude
journée qui nous avait accablés, que
l'an prochain il y aurait un véri-
table directeur sportif à la Fédéra-
tion, celui-ci contrôlerait principa-
lement l'état de santé des coureurs
sélectionnés pour les championnats
du monde au moins plusieurs jours
avant le départ. S'il y avait eu un
tel personnage, un tel examen, il
est certain qu'on n'aurait oas laissé
partir Minardi à Milan. La foule des
spectateurs ignorant les causes de
son abandon a vu un champion de
France descendre par la pédale et
largement battu. C'est dommage
pour tout le monde.
On aurait pu tout de même dési-
gner plusieurs remplaçants, et en
choisir un qui aurait pu faire mieux
honneur à la Fédération. Ne croyez-
vous pas qu'il faudrait bien arriver
un jour ou l'autre à ce que la Fédé-
ration s'occupe d'un peu plus près
de notre représentation aux Cham-
pionnats du monde ?
Souhaitons de pouvoir en reparler
tranquillement cet hiver avec le
sportif président de la Commission
sportive de l'UVF, M. Legros.
Lohmann fait « shadow-running »
En attendant, revenons à la vic-
toire en seconde série qualificative
de l'Allemand Lohmann. Son seul
concurrent dangereux dans cette sé-
rie était Minardi. Celui-ci, handicapé
par sa blessure et ne pouvant gêner
l'ex-champion du monde, on vit
donc l'Allemand, très gentiment,
tourner autour de ceux que l'on ap-
pelait pompeusement ses concurrents
ou adversaires. Mais au fait, j'y
pense, comment se fait-il que les
stayers allemands ne se soient ja-
mais blessés aux Championnats du
monde ? Tiens, tiens !... Ils doivent
avoir une autre peau que celle des
coureurs français, ou bien être mieux
soignés ou conseillés, ou bien en-
core être surveillés dans leurs dépla-
cements et empêchés de courir sur
les mauvaises pistes plusieurs jours
avant une épreuve officielle. Je pen-
che plutôt vers cette dernière solu-
tion.
Toujours est-il que ce soir, Loh-
mann faisant du c shadow-running »
et voyant que la course était mono-
tone, tint à se dépenser pour la.
foule. Il roula tant et si bien un
train soutenu et rapide qu'il était
crédité d'un très bon temps : 1 h.
18 m. 28 s. 4/5, alors que le record
de la piste est de 1 h. 15 m. 8t que
le temps de l'éliminatoire d'hier était
de 1 h. 25 m. 40 s.
Vous le voyez, Lohmann est en
grande forme. Il ne faut pas cher-
cher ailleurs, à notre avis, le vain-
queur du Championnat du monde
de demi-fond, et d'ailleurs n'est-ce
pas son tour ? Il y a deux ans, il por-
tait le maillot, l'an dernier 11 le ren-
dait à Metze, cette année Il va le re-
prendre, et l'an prochain il le cédera
de nouveau à Metze;...
Le tandem des stayers allemands
arrange bien sa petite affaire dans
les Championnats du monde, et que
voulez-vous, la victoire d'une nation
passe avant tout, n'est-ce pas ? Mais
j'ai l'impression que cette année
point ne sera besoin sans doute
d'une sérieuse course d'équipe pour
faire gagner Lohmann.
D'UN JOUR A L'AUTRE
Sujet inépuisable!
par Henri DESGRÂNGE
Hnna Quand je puis me
Br mettre sous la dent
^8||aS — ou, plus exacte-
apBf'A, ment, sous la p'ume
TJk T| — un de mauvais
amateurisme, je suis
dans lJ l'état du homard
que l'on verse dans la casserole
pleine d'eau bouillante et qui va de-
venir thermidor. Je gigote à perdre
haleine. -,
Nos amis Belges ont à .sélecti-onner,
pour les prochains Championnats du
monde cyclistes et amateurs, quatre
jeunes coureurs. Trois d'entre eux
disputent couramment des épreuves
dotées de prix en espèces, et le qua-
trième vient de gagner, assure-t-on.
une course dotée de 400 francs au
premier !
Les trois premiers sont « amateurs
juniors », ce qui correspond à notre
catégorie des indépendants. Et Le
quatrième fait partie de la catégorie
« amateurs ».
J'entends bien que la LVB consi-
dère que les trois premiers jeunes
gens, dits « juniors », ont le droit
de toucher des prix en espèces. Mais
où la chose devient peut-être exces-
sive, c'est que la Fédération belge
les considère comme des amateurs.
Et c'est même pour cela que nos
courses d'indépendants en France
sont les seules accessibles aux juniors
belges, parce que nous considérons
nos juniors comme des amateurs.
tenus qu'ils sont de verser à l'UVF
les prix en espèces qu'ils gagnent,
à charge par elle de les fournir d'ac-
cessoires sportifs.
Alors, comment diable la LVR
va-t-elle s'y prendre pour faire ac-
cepter ses quatre juniors comme
amateurs par la Fédération Interna-
tionale qui ne connaît que les ama-
teurs purs ?
Les présentera-t-elle comme purs,
eux aussi? Alors, qu'elle me per-
mette de lui dire qu'il y a des den-
tistes qui n'oseraient pas mentir
comme elle.
Si elle s'avère de dire qu'ils tou-
chent des prix en argent, elle sait
bien que l'UCI va les lui refuser.
Et elle les présentera comme ama-
teurs bon teint, puisqu'elle sait l'UCI :
bonne bête pour accepter chaque
année comme amateurs des coureurs
qui ne sont pas professionnels unique-
ment parce que leur propre fédéra-
tion leur refuse la licence pro dans
le' seul espoir qu'ils décrocheront le
Championnat amateurs.
Pourquoi la LVB se gênerait-elle
puisque cette fameuse question est
insoluble, tant que nous ne nous ré-
soudrons pas à appeler un chat iin
chat et professionnel le citoyen qui
touche même 5 francs en rémuné-
ration de ses efforts musculaires?
.LI h! malheur!
Et en soirée
- à Milan
1 (Voir au dos)
F. Peut, t vxrCte, "B
EXIGEZ LES N
g g &.ihaJÇ%> j ) ^
R
Iûcdem^i£oie''ZAe^eiect" I
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POUR SE DESALTERER
et garder la bouche
fraîche et humide en
été, buvez quelques
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9' d'eau fraîche.
6 fr. le flacon p. 30 lit,et.
PhClrm. Epie. Orog. Herb
I Freins et Patins "LÀM"
tollé
[texte illisible]
Type Tour de France 1938-1939
%~, cyclist-e s - - - -. P,-, f/ ez. - /, (? s !! , '-'
ÏESEUL PATIN DE SÉCURITÉ f
EMPLOYÉ PAR %
TOUS LES AS ^
SUR TOUTES LES JANTES |
^ \ Le V VENTE PARTOUT.
\PaHn »%^CHANTILLON 3 LA PAIRE EN TlMBRES ::1
LE 120 (S
Les lattes du Vigorelli font des victimes
De l'émouvant match-poursuite Battesini-Jacobsen
au " cavalier seul " de W. Lohmann
en demi-fond
De notre envoyé
spécial
Robert PERRIER
Milan, 27 août (par téléphone). —
l'Union Cycliste Internationale
gttertAu près de quarante ans
ent de décider d'acoepter à porter
f spécialité de la course poursuite
i programme de ses Championnats
t Monde, voilà qui ne manque pas
6 6 me surprendre. C'est qu'à, mon
j la course poursuite atteint aux
L'mets du sport.
Elle est impitoyable. Elle est nette.
tlle n'emprunte ni aux finasseries
M sprint — si séduisantes cepen-
uiit, en elles-mêmes — ni aux res-
1 tes de quelque engin 'd'entraine-
ent mécanique. Elle a son unité.
0 consacre un vainqueur qui ne
toît Il son triomphe qu'à ses propres
monde, voilà qui ne manque pas
l'arraché de 50 centimètres ou
im rejoigne son adversaire d'une
'"lu Laie aisée, a. le même prestige.
course poursuite a quelque
fhose ie cruel.
Elle exige de ses thuriféraires un
,lfort brutal, un effort aveugle, un
tiiort où nul relâchement n'est per-
ds.
' Elle est un maître abominable.
Le programme
DEMAIN
20 h. 30. — Deux séries de repêchage
Championnat du monde de demi-
fond.
JEUDI
20 h. — Finale du Championnat du
monde de demi-fond. Demi-fi-
nales et finale Grand Prix du
monde 5.000 mètres poursuite.
SAMEDI
13 h. — Départ du Championnat du
monde amateurs sur route.
DIMANCHE
12 h. — Départ du Championnat du
monde professionnels sur route.
';;e prend deux hommes et elle les
lit se battre jusqu'à l'épuisement.
Elle n'a pas de sourires. La grâce
l'est pas son lot, non plus que l'in-
nlgence et la mansuétude. Elle dé-
rtique le coureur qu'elle nous
,oittre à vif, comme sur une plan-
he anatomique.
La course poursuite a sa grandeur.
lie est à la fois sublime et ridicule.
lie saisit les spectateurs et elle les
ulmène. Elle fait mal aux nerfs.
lie assèche les gorges. Elle fait es-
ter. EUe fait désespérer alors qu'on
seère encore. Elle joue comme une
quette avec ceux qui ont la force
adopter tel favori dans le secret
e leur cœur de sportifs.
Le jeu du sport, pour le spectateur,
'est-ce pas la recherche d'une
notion ? Eh bien, si vous aimez les
motions fortes, mesdames et mes-
ieurs, vous serez servis. Ne manquez
oj la course où le champion tourne
ti rond, à la poursuite d'un autre
kmpion qui, lui aussi, tourne en
iW, car vous comprendrez com-
ent deux hommes « vident leur
ic », dans une lutte farouche. Les
ursuiteürs sont des cyclistes per-
us sur l'érable des pistes...
Admirer quoi davantage !
Je ne sais ce qu'il faut le plus
mirer des quatre séries élimina-
ires du championnat du monde
t poursuite qui ont été courues cet
près-midi — un après-midi enso-
illé et accablant — au vélodrome
¡gorelli.
Est-ce la surprenante aisance du
hollandais Klink, qui a battu r An-
lai3 Hill, en couvrant les 5.000 mè-
es en 6 minutes 20 secondes 3/5.
la si respectable moyenne horaire
147 km. 194 ?
Est-ce la bataille homérique que
t livrèrent le Danois Jacobsen et
Italien Battesini, lequel ne gagna
ue d'une centaine de centimètres,
près avoir fait frissonner de crainte
& 12.000 partisans ?
Est-ce l'énergie d'un Aimar qui,
Près avoir débuté en météore,
ntre Litschi, eut quelque mal à
Nerver son avance ?
| Est-ce la rigoureuse régularité mé-
ftique de l'énigmatique Somers,
Mi bien tout seul que derrière les
Sins de Bordeaux-Paris ?
J'incline à penser que c'est le
^tch Battesini-Jacobsen, pour ce
jWî a provoqué de spectacle hallu-
kunt.
Les affres de Battesini
Moulé dans son maillot azur, l'en-
de Mantoue — Battesini est de
antoue, comme Guerra, comme Nu-
et même comme Virgile —
parti sûr gagnant contre le pe-
11 Danois Jacobsen.
S
Au drapeau !...
(D'un de nos envoyés spéciaux)
Milan, 27 août (par téléphone). —
•st au drapeau que sont donnés les
départs des manches de vitesse. On
aVait essayé samedi, au début de
l'après-midi, '.eurs de faire partir les cou-
au pistolet mais tous ceux qui
f disponibles s'enrayèrent. Fi-
nalement, on en revint au drapeau.
^ J. L.
j: ■Jacobsen a de la gravité : il est
'dique. Et Battesini prit, dans le
de sa ligne droite, un départ à
ute vitesse. Dans l'ombre de la li-
7e oPPosée, Jacobsen partit, lui
lissi au sprint.
eJtx styles différents. Battesini,
et long. Jacobsen, rageur et
I p' Mais, résultat absolument
je . Jacobsen revient à son point
depart, le premier tour bouclé,
■îa à même seconde où
.a tesini termine la le sien. Jeu stric-
ltln tégal au. deuxième tour qui
es deux hommes séparés encore
^ a même distance initiale, exac-
te
tement comme ces chevaux de
course pour enfants, qui tourneront
à l'infini, autour du même cercle,
sans jamais — et pour cause — se
rejoindre.
Mais voici que la furia latine
prend le meilleur sur la tranquille
force nordique. Mince avantage
d'abord : cinq mètres, puis dix
mètres, puis vingt, puis quarante.
Au tableau du compte-tours, les
chiffres vont décroissant,. Plus que
six tours. Les deux hommes sont à
fond. Battesini broie la distance
comme on broie du noir en songeant
à l'effarante bêtise de l'orgueil des
hommes du temps actuel.
Jacobsen, crispé sur sa machine
d'acier, ne se laisse pas impression-
ner. Mais l'affaire est entendue. Avec
quarante mètres d'avance, Battesini
est gagnant.
Oui, da !
Le Danois fait appel à ses ultimes
ressources. Il jette furieusement
dans la balance le meilleur de Lui-
même. Et, soudain, l'écart diminue.
Jacobsen revient. Il revient fort. Si
fort même qu'en un tour il a déjà
accompli la moitié de son retard.
Plus que vingt mètres. Quelle lutte
magnifique ! On sent au cœur le
petit pincement de ces émotions
sportives.
Allongés sur leur vélo,. les deux
hommes pédalent. Devant leurs
yeux, il n'y a rien que cette roue
avant qui tourne et qui avance sur
la piste. La piste qui s'allonge vers
le chemin des souffrances.
Et Jacobsen revient toujours. Com-
ment peut-il faire ? Battesini passe
devant nous en filant comme une
flèche. Et le Danois va plus vite en-
core, puisqu'il n'a plus que dix mè-
tres de retard, puis huit, puis cinq.
L'émotion est à son comble. Le
public trépigne, debout. L'ultime
tour est entamé. Jacobsen revient
encore. Va-t-il gagner ?
Non 1
Quand éclate dans l'azur le coup
de pistolet de la fin, Battesini a en-
core uh mètre unique d'avance.
Ouf 1 On est soulagé comme d'une
oppression soudainement disparue.
Mais quel admirable spectacle vien-
nent de nous offrir ces deux valeu-
reux champions 1
Quand le sport réussit à rendre
les hommes meilleurs qu'ils sont,
quand il oblige à de tels prodigieux
efforts pour la gloire d'un titre, le
sport atteint son but.
Certes, il n'a pas en lui sa fin
propre. La victoire en elle-même est
une vaine chimère, mais il faut sa'm
voir considérer la magnifique disci-
pline à laquelle s'astreignent ces pé-
daleurs inconscients. Il faut savoir
réfléchir la leçon des stades. Et
comprendre que l'inutilité de cette
folle dépense de forces est une inu-
tilité seulement apparente.
Lohmann... d'une jambe
La deuxième série éliminatoire du
championnat de demi-fond, disputée
en fin d'après-midi, alors que le
soleil déclinant dorait le front dù
stade, a été ennuyeuse. Tant il est
vrai que l'ennui naquit un jour de
l'uniformité.
Le responsable — si l'on peut ainsi
s'exprimer — est l'Allemand Loh-
mann, qui, manifestement supérieur
à ses rivaux, a tourné littéralement
autour d'eux, en laissant finalement
le Danois Danholt à quatre tours,
le Luxembourgeois Krauss à dix
tours et le Suisse Suter à seize tours.
Ces chiffres se passent de com-
mentaires. Lohrnann, comme on dit
dans le jargon du quartier des cou-
reurs, a gagné « d'une patte ».
Il a eu le mérite de ne pas se
contenter d'une mince victoire. Il
s'est offert le luxe de gagner en
grand seigneur, doublant et redou-
blant ses adversaires sans leur con-
céder le moindre cadeau.
Et Lohmann a bien fait. Après sa
brillante exhibition de cet après-
midi, l'Allemand fait figure de
grand favori. Notez bien que j'écris
ces lignes avant la troisième série
éliminatoire, qui sera courue ce soir.
Les fautes de Minardi
Mais, direz-vous, que devient Mi-
nardi dans l'histoire ? Eh bien, le
champion de France a abandonné au
55, kilomètre, vaincu par la douleur
d'une plaie large comme la main, où
vous savez...
Il ne participera pas aux repêcha-
ges et va rentrer à Paris, disant
adieu à son rêve d'endosser le mail-
lot arc-en-ciel.
Minardi a commis une faute. Loin
de moi l'idée d'accuser le malheureux
petit Niçois, qui a fait preuve d'un
rare courage en tenant cinquante
kilomètres dans l'état oit il se trou-
vait. Je ne lui en dirai pas moins
qu'il n'a pas compris son devoir et
qu'il a mal servi le demi-fond fran-
çais dont il tient l'étendard.
Je ne sais pas quel est 01¿ quels
sont les novices qui ont pu conseiller
à Minardi de venir disputer à Milan
une chance mille fois compromise.
Ceux-là sont de mauvais sportifs.
Votre devoir, mon petit Minardi,
était de laisser votre place à d'au-
tres. >
Vous êtes sur une mauvaise route,
si vous ne comprenez pas mieux les
exigences de votre métier de cham-
pion. Que cette expérience vous serve
de leçon. Vous êtes jeune. Si, à l'ave-
nir. vous avez le courage de déclarer
forfait quancl vous êtes dans l'impos-
sibilité de lutter. vous ne serez pas
venu à Milan pour rien. C'est la
grâce que je vous souhaite.
Visites médicales ?
Mais, dites-moi : puisque les cham-
pions sont de tels bébés, qui ne sa-
vent pas se conduire eux-mêmes,
pourquoi l'UVF, en bonne mère,
n'exigerait-elle pas une visite médi-
cale pour les coureurs nui vnvaqevl
à l'étranger ? ~
Il est incontestable qu'un docteur
sportif aurait interdit à Minardi de
courir à Milan. Huit jours avant le
championnat, il était clair comme de
l'eau de rivière que le concurrent
d,it Championnat du monde ne pou-'
vait pas être guéri à temps. Une vi-
site médicale éviterait de pareils in-
convénients.
Et je pense que M. Offray, qui re-
présente ici. l'UVF, ne manquera pas
de suggérer à M. Legros l'institution
de ce service médical à l'usage des
candidats aux championnats du
monde. Le plus effarant est que l'on
ait mis quarante ans à s'apercevoir
de la nécessité de pareille organisa-
tion !
Suter, le comique
Le Suisse Suter a disputé cette
année encore le Championnat du
monde de demi-fond.
Il y a de quoi se marrer 1 toute
révérence accordée.
J'avoue que je ne comprends pas
le curieux entêtement de la Fédéra-
tion Suisse qUi persiste à envoyer le
vieux Suter au Championnat.
N'accablons pas ce vieux cham-
Erreurr !
(D'un de nos envoyés spéciaux)
Milan, 27 août (par téléphone).
On a empêché, hier après-midi, les
journalistes de se rendre au parking
des coureurs, sur la pelouse. Les er-
reurs d'Amsterdam continuent. Il est
inadmissible que les journalistes, qui
doivent renseigner, ne puissent attein-
dre, quand ils le veulent, les concur-
rents du Championnat du monde. —
J. L.
pion. Tout de même, Suter n'a plus
sa place, et depuis belle lurette, dans
les épreuves officielles. Il y a deux
ans, à Zurich. je me rappelle com-
bien il était déjà, sur son propre ter-
rain, un candidat peu reluisant. Ici,
à Milan, on a passé la mesure. On a
tourne autour du pauvre père Su-
ter, qui tenait dans la course un
rôle de figuration intelligente... dont
on pouvait vraiment se passer. Il
jouait les augustes du cirque.
JI ri fait r;I'P... C'est triste à ",7,..,
Les courses chiffrees
Une présentation
impeccable
(D'un de nos envoyés spéciaux)
Milan, 27 août (par téléphone). —
Les coureurs italiens ont été présen-
tés au début de l'après-midi au pu-
blic du vélodrome Vigorelli.
Les coureurs étaient habillés d'ufie
veste bleu azur, avec écusson de Sa-
voie, et étaient tous en pantalon
blanc. Quant à Binda, il était en
magnifique tenue blanche et chemise
noire.
Les hommes se sont alignés devant
la tribune, où se tenait le général
Vaccaro, président du Comité Olym-
pique italien. entouré du général An-
tonelli, président de la Fédération
Cycliste Italienne, et de M. Alban
Collignon, président de l'Union Cy-
cliste Internationale.
Cette présentation est impeccable.
Le public a fait une belle ovation
mais s'est montré impatient de voir
les épreuves commencer. Peut-on
douter après cela que les routiers
italiens feront la course d'équipe sa-
medi et dimanche prochains, cette
course d'équipe Qui est vourtant ban-
nie des règlements. —;
J. L.
SOMERS
débutant de la poursuite
MILAN. — C'est tout Il fait par ha-
sard que Somers est venu à Milan.
Kaer«, en effet, s'est désisté au der-
nier moment, et c'est Somevs qui a
été désigné Il sa place. Il avait donc
une beble excuse de ne pas être bien
préparé.
Mais le fa" taisirte vainqueur de
BordeatUJ-Paris ne se tracasse pas
pour si peu.
« La poursuite ne m'intéresse pas
en temps ordinaire, nous dit-il, parce
qu'elle fatigue pour la route. Mais
comme il y a un titre à gagner et un
peu d'argent, elle mérite qu'on fasse
attention à elle, et je vais m'accro.
cher 1 D'autre part, tout est bien
pour moi : il fait très chaud et vous
taves que j'adore la chaleur ! o
Somers est bien tombé. —
J. L.
« Je suis resté
dans le frage »
dit Aimar
MILAN. — Loula Aimar avoue qu'il
n'a rien compris aux recommandations
qu'on lui a faites avant le départ et
il n'a jamais eu exactement sur la
piete où il en était de sa course.
« Je suis resté tout le temps dans
le tirage, dit-il (1 ns son langage imagé,
et je ne comprends pas pourquoi on
ne m'a pas renseigné. »
C'est, en effet. un gr06 handicap
pour les Français qui ont l'habitude
d'être constamment tenus au courant
de leur marche.. Toutefois, Loula
Aimar croit qu'après une séance d'en-
traînement sur la, route tout ira bien
après-demain soir pour les demi-
finales. —
J. L.
« Loula » le nocturne !...
Milan, 27 août. (D'un de nos envoyés
spéciaux.) — Loula Aimar est-il l'hom-
me de la nuit ? Nous le saurons mardi
soir, car, comme nous lui faisons part
de nos craintes pour les demi-finales,
il nous dit :
« Tranquilliset-vous : vous allez voir,
je marche beaucoup mieux la 111lit et.
en nocturne, vous ne me reconnaîtrez
pas. »
Forcément : il fera nuit!... — J. L.
POURSUITE
Première série
1. KLINCK; 2. Hill. à, 80 mètres (les
5 km. en 6 m. 30 s. 3/5 ; moyenne,
47 km. 2.94).
Dès le premier tour, Klinck a l'avan-
tage de cinq mètres. Au second tour,
il a 8 mètres d'avance. Mais, au troi-
sième tour. Klinck revient à 2 mètres
de l'Anglais. Au 4' tour, les deux
hommes sont à égalité. Ils le sont en-
core au 5'. Puis, au 6' tour, Klinck
a commencé à prendre l'avantage. Il
prendra d'abord 5 mètres, distance
qu'il va augmenter jusqu'à la fin.
Deuxième série
1. AIMAR ; 2. Litschi, à 50 mètres
(en 6 m. 26 s. 1/5; moy.. 46 km. 608).
Dès lé premier tour, Aimar prend
l'avantage; il a environ 5 mètres et
porte cette avance, au second tour, à
15 mètres. Puis 30 mètres au 3', 40 au
4' et 60 a,u 5' tour.
Il semble qu'il va chaaue tour aug-
menter de plusieurs mètres l'avance
qu'il a sur IJitschi, mais ce dernier se
reprend très bien. Il reste à 60 mètres
au 6' tour: a.11 7', il regagne 10 mètres
et revient donc ainsi à 50 mètres. Au
10' tour. i] a toujours 50 mètres de
retard, mais malgré ses efforts et
malgré la tranquille assurance d'Ai-
mar qui semble ne pas forcer, Litschi
reste toujours à cette distance.
Troisième série
1. SOMEKS; 2. Hoffmann, à, 50 m.,
6 m. 23 s. 1/5 (moyenne. 46 km. 973).
Dès le deuxième tour, Somers a
10 mètres d'avance, qu'il porte à 20
au cinquième. Il semble que Somers
va ainsi gagner petit à petit, mais
Hoffmann repart. L'effort de l'Alle-
mand est très beau, très énergique,
mais Soniers qui avait l'œil a aperçu
la réaction de l'Allemand, sprinte en
même temps que lui de l'autre côté
de la piste, si bien que l'Allemand ne
peut rien gagner.
Au huitième tour, les hommes sont
fatigués après cet effort, mais Somers
augmente encore son avance et la,
porte à 30 mètres. Il va encore la
faire fructifier dans les derniers
tours.
Quatrième série
1. BATTESI.NI; 1. Jaoobsen, à 2 mè-
tres; 6 m. 23 S., moyenne : 46 km. 997.
Contrairement à ce que l'on attend,
c'est Jacobsen qui mène durant lee
deux premiers tours, mais Battesini
égalise et prend 2 mètres. Au 3* et
4' tour, l'Italien a 10 mètres. Au 5',
12 mètres, au 8' il a 20 mètres, et ce-
penda.nt que l'on s'attend à le voir ga-
gner, de pilus en plus on remarque
qu'il faiblit. Jacobsen s'en aperçoit et
fonce énergiquement. Battefiini. au
10' tour, n'a que 10 mètres d'avance.
Au 11' tour. Jacobsen se reprend en-
core et, enfin, dans les derniers 300 mè-
tres, parvint à refaire presque complè-
tement son retard. Il n'échoue que de
deux mètres.
DEMI-FOND
Deuxième série
éliminatoire
1. LOHMANN, 1 h. 18 m. 28 s.; 4/10;
2. à quatre tours : Danholt; 3. à dix
tours: Kraus; 4. à seize tours: Sutter.
L'ordre de départ est : Danholt.
Minardi, Kraus, Lohmann, Sutter.
Minardi veut essayer de sauter Dan-
holt au démarrage, niais le Danois
repart à, la corde et le Français doit
reprendre sa seconde position. Minardi
se met alors à pousser Danholt sur
Sutter. qui est dernier, mais il ne
parvient pas à, le sauter. Il se fati-
gue. on sent déjà qu'il peine et Loh-
mann. s'en apercevant, part de l'ar-
rière, sprinte et vient déborder tous
ses concurrents. L'Allemand prend la
tête et nous ne sommes même pas en-
core aux dix kilomètres.
Minardi est dernier et l'Allernand,
tout de suite, vient le talonner.
Dans la bataille, Suter a déjà dou-
blé et redoublé.
Minardi, toujours talonné par l'Alle-
mand, veut 6e dégager, mais il est
gêné pat, DanhoIt, qui résiste devant
lui et Kraus. C'est alors que Lohmann,
revenant à l'attaque, double Minardi
sans coup férir.
Kraus doit ralentir, car il a deux
pannes de moto de suite et il perd
plusieurs tours.
Le classement est alors le suivant :
il. Metze; 2 . à un tour : Dauholt;
3. Minardi, à un tour et 200 m.; 4.
Kraus, à trois tours ; 5. Sutter.
La, moyenne, au cinquantième kilo-
mètre, couvert en 38 m. 45 s. est de
77 km. 419.
Minardi essaie à nouveau de résis-
ter à une autre attaque de Lohmann.
qui veut lui prendre un second tour.
Mais il souffre visiblement et - il aban-
donne peu avant. le 60' kilomètre.
Minardi disparaissant, Lohmann
continue à tourner à toute allure au-
tour de ses adversaires et il termine
très applaudi. —
J. L.
VITESSE
AMATEURS
Demi-finales
Première série
Première manche. — 1. DERKENS;
2. Bergomi, les 200 mètres en 11 s. 4/5.
Derkens bat aisément l'Italien qui
se fait remonter.
Deuxième manche. — 1. DERKENS ;
2. Bergomi. à 10 centimètres, les 200 m.
en 12 secondes.
Berg-omi plonge à. la sortie de
J'avant-dernier virage et surprend le
Hollandais qui parait battu. Mais
Derkens, qui a 10 mètres de retard à
200 mètres de la ligne, fait un retour
fantastique et vient coiffer l'Italien
sur la ligne.
Demi-finales
Deuxième série
Première manche. — 1. ASTOLFI ;
2. Purann, à un quart de longueur, les
200 mètres en 11 secondes 4/10.
Purann, comme hier Gérardin, part
aux 350 mètres.
Deuxième manche. — 1. ASTOLFI ;
2. Purann, à, un pneu; les 200 mètres
en 12 secondes.
Cette fois c'est Purann qui part et
se lance aux 220 mètres. Astolfi revient
vite sur lui. mais reste dans sa roue
et de ce fait ne remonte à la hauteur
de l'Allemand que sur la ligne. Beau-
coup d'ailleurs l'avaient vu vainqueur
sur la ligne d'arrivée.
Finale
Finale des 3e et 4e
Première manche. — 1. Bergomi ;
2. Purann, à une roue. Les 200 m. en
12 e.
Bergomi démarre aux 400 mètres,
prend dix mètres et Purann ne peut
remonter.
Deuxième manche. — 1. Pura,nn.
12 s. 1/5; 2. Bergomi, à 2 longueurs.
Bergomi mène: Purann a l'énp,rgie.
remonte.
Belle. — 1. Purann, 2. Bergomi,
12 s. 1/5.
Ber,gomi mène et Purann le remonte
d'extrême justesse. Purann étant 3'
du championnat amateurs, et Bergo-
mi 4"
Finale amateurs : f l'e et 2e
Première manche. — Astolfi mène
au premier tour et accélère. Il monte
dans le virage, veut plonger, mais
dérape et glisse sur le plancher. Der-
kens qui déjà,, lui aussi, avait plongé
ne peut l'éviter et culbute par-dessus
l'Italien.
Astolfi est le pIns touche. Il a mal
à. l'épaule et sa bicyclette est COIII-
plètement tordue.
Première manche. — 1. Derksen, 2.
Astolfi, les 200 m. en 11 s. 4/5.
Nouveau départ. Derksen, cette fois,
démarre le premier aux 200 m., et il
n'est pas remonté par Astolfi.
Deuxième manche. — 1. Astolfi, -2.
Derksen.
Astolfi attaque Derksen aux 200 m..
mais celui-ci, mettant son guidon en
travers. lève la main pour réclamer
et s'arrête, et ler, eonilms-
un grand brouhaha, n'acceptent pas la
l'éclamation.
Belle. — 1. Derksen;' 2. Astolfi. à
deux longueurs, 12 s.
Astolfi monte dans le virage et part
aux 250 mètres, c'est-à-dire de trop
loin, et Derksen remonte très aisé-
ment et gagne le maillot et le titre.
PROFESSIONNELS
Demi-finale
Première série
Première manche. — 1. Van VLIET;
2. Gérardin, à. un quart de roue; les
200 mètres en 11 s. 3/5.
Van Vliet mène complètement au
premier tour, et assez vite. Gérardin
se tient à. 8 mètres derrière. Il se
rapproche à la cloche. Les deux
hommes montent à la sortie de
l'avant-dernier virage. Gérardin, à l'ex-
térieur, fait une feinte et plonge à
l'intérieur.
Il fait en tête l'avant-dernière ligne
droite, sprinte à fond à l'entrée- du
dernier virage, mais Van Vliet re-
monte dans les dix derniers mètres.
Deuxième manche. — 1. VAN VLIET;
2. Gérardin, à 30 mètres.
Gérardin mène le premier tour cette
fois, très doucement. Van Vliet suit
à trois mètres. Gérardin, peu après la
cloche, s'arrête et fait du sur-place.
Il y a eu plusieurs chutes.
Mais celle de Van Vliet qui a
fait un écart doit être imputée,
à notre avis, au fait que l'humi-
dité avait mouitlé et rendu glis-
santes certaines lattes du vélo-
drome Vigorelli. C'est pour cela
que nous avons eu tant de chutes
au démarrage et tant d'embar-
dées hier soir.
Soudain, Van Vliet bondit. Gérardin,
surpris, ne part que lorsque Van Vliet,
lancé, a déjà 30 mètres d'avance.
L'écart grandit aussitôt et Gérardin
ne peut guère regagner de terrain.
Deuxième demi-finale
Première manche. — 1. SCHERENS;
2. Richter; les 200 mètres en 12 sec.
Richter mène, se lance, sprinte. Mais
Scherens le remonte.
Deuxième manche. — 1. SCHEREN8;
2. Richter, à un pneu; les 200 mètres
en 12 secondes.
Scherens mène à l'avant-dernier vi-
rage. Richter plonge. Scherens, à
80 mètres de la ligne, a une longueur
de retard. Il semble être battu, mais
dans un hond fantastique il termine
si vite que, malgré un petit coude à
coude avec Richter, il le dépasse.
Finale : 3e et 4e places
Première manche. — 1. Gérardin, 2.
Richter, à 2 longueurs. Les 200 mètres
en 12 s. 1/5.
Gérardin mène, s'arrête et fait en.
core du sur place. Richter prend la
tête et Gérardin, en montant dans le
virage, oblige l'Allema,nd à en faire
autant. Gérardin plonge aussitôt à la
corde et Richter, distancé, ne peut le
remonter.
Finale 1re et 2e places
Première manche. — Scherens, en
seconde position, monte dans le der-
nier virage. Van Vliet monte, lui
aussi, en retenant le Belge. Scherens,
de ce fait, ne peut partir. Van Vliet
attend encore dans l'avant-dernière
ligne droite, aux 160 mètres, Van Vliet
n'a pas encore lancé le sprint. Ce que
voyant, Scherens se décide de démar-
rer. C'est une folle ruée. Les hom-
mes, debout sur les manivelles, « zigza-
guent » A la sortie du dernier virage,
a.1l moment où Soherens remonte à la
roue arrière. Van Vliet. en le frôlant,
lui fait faire un léger écart et les deux
hommes roulent sur le plancher, à 50
mètres de la ligne.
Ils sont touchés et restent un ins-
tant sur la pelouse, allongés.
« Je suis incorrigible »
dit Gérardin
Milan, 27 août (par téléphone). —
Toto Gérardin a perdu sur faute
d'inattention une manche de sa
demi-finale contre Van Vliet.
« Je ne pensais pas qu'il partirait
si tôt et j'ai eu une seconde d'inat-
tention en regardant la position de
ma bicyclette pendant le sur-place.
Cela a incité Van Vliet à démarrer.
« C'est égal... Je n'en reviens pas.
J'ai été bien possédé. Il ne me
reste plus qu'à attendre et à espérer
pour 1940. » —
J. L.
Van Vliet n'est pas
beaucoup touché
Milan, 27 août (par téléphone). —i
Van Vliet, dans sa cabine, explique
que s'il a fait une embardée, il l'a
faite involontairement. Scherens est
venu de son côté s'aplatir contre lui.
Selon lui, le Belge est remonté trop
près. Le Belge n'avait n¡:¡.<; encore ga-
gné.
Van Vliet, qui (jet moins touché
que Scherens, ne trouve pas juste
l'amende qu'on lui a Infligée. —
J. L j
Il faut prévoir
une finale Klinck-Somers
Le commissaire n'aurait-il pas dû prévenir
avant les séries les coureurs sur la façon
dont seraient établies les demi-finales ?
(D'un de nos envoyés spéc. Jean LEULLIOT)
Milan, 27 août (par téléphone). —
Je suis en train de me demander
si les officiels de l'UCI n'ont pas
commis une grosse erreur en ne spé-
cifiant pas avant les séries de pour-
suite la façon dont seraient établies
les demi-finales.
Il est fort probable, en effet, que
les commissaires ont décidé d'oppo-
ser les hommes selon les temps réa-
lisés en série. L'auteur de la meil-
leure performance se retrouvant avec
le coureur ayant fait le plus mauvais.
C'est un peù, si vous le voulez,
le. système employé en vitesse, les
temps remplaçant les places de l'an-
née précédente.
Si les demi-finales sont composées
de cette façon, Plusieurs coureurs
pourront s'en plaindre.
Le Français Loula Aimar en parti-
culier. Il n'a pas eu beaucoup à lutter
pour triompher de Litschi. Et c'est
pour cela que pensant aux efforts
qu'il lui reste à faire, il n'a pas voulu
forcer et a mis 6 m. 26 s. 1/5, c'est-à-
dire le temps le plus bas de la jour-
née, pour les 5 km. Il doit donc, nor-
malement, être opposé à Klinck, en
demi-finale, car le Hollandais détient
le record de l'après-midi avec 6 m.
20 s. 3/5.
Or, Klinck, champion de Hollande,
est sans aucun doute le plus redou-
table concurrent que l'on pouvait
opposer à Aimar, qui était, rappe-
lons-le, avant le départ, le favori du
Championnat.
Si le Marseillais avait été prévenu,
il ne fait aucun doute qu'il aurait
essayé de faire bien mieux pour ac-
complir le deuxième ou troisième
temps.
Si la composition des demi-finales
est effectuée de la sorte, je le répète,
il faut prévoir une finale Klinck-So-
mers.
Somers, révélation
Battesini, déception
Le Hollandais nous a semblé, au-
jourd'hui, supérieur à Aimar, qui
n'est peut-être 7.S. il faut le dire,
complètement remis de ses chutes.
Loula paraissait lourd et glissait
sur sa selle. Or, on sait que lorsqu'il
est en grande forme, il a un coup de
pédale souple et léger, reste bien en
ligne sans bouger sur sa machine.
Mais Mouton vous dira qu'il avait
peut-être besoin de faire une course
sur cette piste avant de s'acclimater.
Nous pensons toutefois qu'il devrait
être battu par Klinck.
Dans la deuxième demi-finale,
nous devons retrouver Somers et Bat-
tesini. Car la révélation de la jour-
née a été Somers, et la déception
Battesini. Nous savions que Somers
était un bon rouleur sur route. Mais
nous savions aussi qu'il avait perdu
l'habitude de la piste. Or, bien que
pédalant un peu en canard, il a battu
aisément Hoffmann.
Somer3 aura surtout pour lui la
résistance et l'énergie. La poursuite
l'intéresse, nous a-t-il dit, parce qu'il
y a un maillot à gagner. Et vous
pouvez tenir pour certain qu'il va
s'a.ecro(,h,,r.
Par contre, Battesini, auréolé d'un
titre de recordman du monde des
5 km. en 6 m. 20 s. 2/5 sur cette
même piste, a failli étre battu par
notre vieille connaissance de dur à
cuire Jacobsen.
Il s'en est fallu de 2 mètres à
peine, un tour de plus, et l'Italien
était éliminé C'est ce qui nous fait
croire que Battesini peut très bien
être éliminé par Somers dans sa
demi-finale.
En finale, nous retrouverions alors
Klinck, grand favori, et Somers. Ce
serait assez inattendu, avouez-le. '
Petites erreurs
Les Championnats du monde de
poursuite étaient organisés, aujour-
d'hui pour la première fois. Et il
nous semble que les organisateurs
ont commis deux petites erreurs.
1" Ils ont empêché que l'on ren-
seigne les coureurs. Ceux-ci ont plus
ou moins bien compris tout ce qu'on
avait dit, et Aimar avouait nager
complètentent.
Quel mal y aurait-il donc à indi-
quer aux coureurs en piste leur po-
sition exacte ? N'est-ce pas normal ?
La seconde erreur est d'avoir pris
5 kilomètres comme distance. L'ex-
périence nous a prouvé, en effet,
que des pistards sprinters. pouvaient
très bien faire sur 5 km. Or, on
cherche surtout le meilleur rouleur
et on ne peut trouver celui-ci qu'en
faisant courir le Championnat sur
8 ou 10 kilomètres au moins. -
Minardi, souffrant, abandonne
Lohmann se qualifie
faisant grosse impression
Minardi était battu depuis et n'aurait
même pas dû courir
(D'un de nos env. spéciaux Jean LEULLIOT)
Milan, le 27 août (par téléphone).
— Il y a deux ans à Copenhague
Georges Wambst, souffrant d'une
blessure provoquée . par lamelle, ne
put guère que jouer le rôle de figu-
rant. Il aurait bien voulu se faire
remplacer, mais il n'y avait pas un
remplaçant de prévu. Cette année,
le même accident est arrivé à Mi-
nardi et celui-ci a été obligé d'aban-
donner au 55' kilomètre. C'est déso-
lant.
. J'ai vu tout a l'heure la blessure
du champion de France. C'est une
plaie saignante, large comme la
paume de la main. 11 faut véritable-
ment qu'il ait eu du courage pour
tenir aussi longtemps sur la piste.
On ne peut donc reprocher à Minar-
di son abandon, cependant, du fait
de sa descente de machine, voilà le
cyclisme français privé bêtement
d'une chance, mais.
à qui la faute ?
A Minardi ?... Non, bien que toute-
fois étant déjà blessé il aurait pu,
peut-être, s'abstenir. Mais il espé-
rait être suffisamment rétabli. Qui
pourrait le blâmer ?
Son manager ? Heu... Il a couru
la chance, et ma foi, il sait où sont
ses intérêts.
La Fédération alors ?
Peut être. Et déjà je m'excuse
d'attirer une fois de plus l'atten-
tion de cette bonne vieille UVF. Mais
que voulez-vous... Je sais bien que
M. Legrôs et ses amis, ainsi que
beaucoup d'autres Français, ont
autre chose à faire qu'à surveiller
les champions cyclistes. Mais 1'1 nous
soulignons le cas, c'est en pensant
à l'avenir, la vie n'est-elle pas faite
que de projets ?
Un directeur sportif à l'UVF
C'est ainsi que j'ai rêvé en re-
venant du vélodrome au milieu de la
foule milanaise à la fin d'une chaude
journée qui nous avait accablés, que
l'an prochain il y aurait un véri-
table directeur sportif à la Fédéra-
tion, celui-ci contrôlerait principa-
lement l'état de santé des coureurs
sélectionnés pour les championnats
du monde au moins plusieurs jours
avant le départ. S'il y avait eu un
tel personnage, un tel examen, il
est certain qu'on n'aurait oas laissé
partir Minardi à Milan. La foule des
spectateurs ignorant les causes de
son abandon a vu un champion de
France descendre par la pédale et
largement battu. C'est dommage
pour tout le monde.
On aurait pu tout de même dési-
gner plusieurs remplaçants, et en
choisir un qui aurait pu faire mieux
honneur à la Fédération. Ne croyez-
vous pas qu'il faudrait bien arriver
un jour ou l'autre à ce que la Fédé-
ration s'occupe d'un peu plus près
de notre représentation aux Cham-
pionnats du monde ?
Souhaitons de pouvoir en reparler
tranquillement cet hiver avec le
sportif président de la Commission
sportive de l'UVF, M. Legros.
Lohmann fait « shadow-running »
En attendant, revenons à la vic-
toire en seconde série qualificative
de l'Allemand Lohmann. Son seul
concurrent dangereux dans cette sé-
rie était Minardi. Celui-ci, handicapé
par sa blessure et ne pouvant gêner
l'ex-champion du monde, on vit
donc l'Allemand, très gentiment,
tourner autour de ceux que l'on ap-
pelait pompeusement ses concurrents
ou adversaires. Mais au fait, j'y
pense, comment se fait-il que les
stayers allemands ne se soient ja-
mais blessés aux Championnats du
monde ? Tiens, tiens !... Ils doivent
avoir une autre peau que celle des
coureurs français, ou bien être mieux
soignés ou conseillés, ou bien en-
core être surveillés dans leurs dépla-
cements et empêchés de courir sur
les mauvaises pistes plusieurs jours
avant une épreuve officielle. Je pen-
che plutôt vers cette dernière solu-
tion.
Toujours est-il que ce soir, Loh-
mann faisant du c shadow-running »
et voyant que la course était mono-
tone, tint à se dépenser pour la.
foule. Il roula tant et si bien un
train soutenu et rapide qu'il était
crédité d'un très bon temps : 1 h.
18 m. 28 s. 4/5, alors que le record
de la piste est de 1 h. 15 m. 8t que
le temps de l'éliminatoire d'hier était
de 1 h. 25 m. 40 s.
Vous le voyez, Lohmann est en
grande forme. Il ne faut pas cher-
cher ailleurs, à notre avis, le vain-
queur du Championnat du monde
de demi-fond, et d'ailleurs n'est-ce
pas son tour ? Il y a deux ans, il por-
tait le maillot, l'an dernier 11 le ren-
dait à Metze, cette année Il va le re-
prendre, et l'an prochain il le cédera
de nouveau à Metze;...
Le tandem des stayers allemands
arrange bien sa petite affaire dans
les Championnats du monde, et que
voulez-vous, la victoire d'une nation
passe avant tout, n'est-ce pas ? Mais
j'ai l'impression que cette année
point ne sera besoin sans doute
d'une sérieuse course d'équipe pour
faire gagner Lohmann.
D'UN JOUR A L'AUTRE
Sujet inépuisable!
par Henri DESGRÂNGE
Hnna Quand je puis me
Br mettre sous la dent
^8||aS — ou, plus exacte-
apBf'A, ment, sous la p'ume
TJk T| — un de mauvais
amateurisme, je suis
dans lJ l'état du homard
que l'on verse dans la casserole
pleine d'eau bouillante et qui va de-
venir thermidor. Je gigote à perdre
haleine. -,
Nos amis Belges ont à .sélecti-onner,
pour les prochains Championnats du
monde cyclistes et amateurs, quatre
jeunes coureurs. Trois d'entre eux
disputent couramment des épreuves
dotées de prix en espèces, et le qua-
trième vient de gagner, assure-t-on.
une course dotée de 400 francs au
premier !
Les trois premiers sont « amateurs
juniors », ce qui correspond à notre
catégorie des indépendants. Et Le
quatrième fait partie de la catégorie
« amateurs ».
J'entends bien que la LVB consi-
dère que les trois premiers jeunes
gens, dits « juniors », ont le droit
de toucher des prix en espèces. Mais
où la chose devient peut-être exces-
sive, c'est que la Fédération belge
les considère comme des amateurs.
Et c'est même pour cela que nos
courses d'indépendants en France
sont les seules accessibles aux juniors
belges, parce que nous considérons
nos juniors comme des amateurs.
tenus qu'ils sont de verser à l'UVF
les prix en espèces qu'ils gagnent,
à charge par elle de les fournir d'ac-
cessoires sportifs.
Alors, comment diable la LVR
va-t-elle s'y prendre pour faire ac-
cepter ses quatre juniors comme
amateurs par la Fédération Interna-
tionale qui ne connaît que les ama-
teurs purs ?
Les présentera-t-elle comme purs,
eux aussi? Alors, qu'elle me per-
mette de lui dire qu'il y a des den-
tistes qui n'oseraient pas mentir
comme elle.
Si elle s'avère de dire qu'ils tou-
chent des prix en argent, elle sait
bien que l'UCI va les lui refuser.
Et elle les présentera comme ama-
teurs bon teint, puisqu'elle sait l'UCI :
bonne bête pour accepter chaque
année comme amateurs des coureurs
qui ne sont pas professionnels unique-
ment parce que leur propre fédéra-
tion leur refuse la licence pro dans
le' seul espoir qu'ils décrocheront le
Championnat amateurs.
Pourquoi la LVB se gênerait-elle
puisque cette fameuse question est
insoluble, tant que nous ne nous ré-
soudrons pas à appeler un chat iin
chat et professionnel le citoyen qui
touche même 5 francs en rémuné-
ration de ses efforts musculaires?
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Et en soirée
- à Milan
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