Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-01-04
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1935 04 janvier 1935
Description : 1935/01/04 (A36,N12437). 1935/01/04 (A36,N12437).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4634712x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2017
L'Auto
10, Rue du Faubourg-Montmartre, Paris
Taitbout 70-80
Lignes réservées aux Petites Annonces :
Taitbout 73-40
Adresse Télégraphique : vtLAUTO-PARIS
DEUX FILS SPÉCIAUX
DIRECTION :
Henri DESGRANGE, fondateur
Maurice et Jacques GODDET
6 PAGES
AUTOMOBILE. MOTOCYCLE, AÉRONAUTIQUE, CYCLISME, BOXE, ATHLÉTISME, FOOTBALL, RUGBY, SPORTS D'HIVER ET TOUS AUTRES
6 PAGES
36e Anuée — N° 12.437 — Quotidien
Vendredi 4 Janvier 1935
Le no 25 cent. ABONNEINIENTS3 mois 6 tnots - lfn
Seine et Seine-et-Oise..... 21 fr, 42 fr. 80 fr
Départements et Colonies.. 22 fr, 43 fr 82 fr,
Belgique (francs belges) 130 fr.
», f Union postale.. 35 fr. 70fr. 140fr,
Étranger 1 Autres pays.... 50 fr, 100 fr. 200 fr.
On s'abonne dans tous les bureaux de poste
Compte chèques postaux 1154-58
LES CHRONIQUES DE » L'AUTO »
Lueurs sur 1935
Lorsqu'une année finit et que l'autre
commence, on est enclin à réfléchir. Il
y a des gens qui, par unt vaste vue
d'ensemble, brusquement ramassée,
aperçoivent l'avenir. Ils y sont du reste
aidés par des pythonisses et des liseu-
ses dans le marc de café, dont les pro-
phéties encombrent les colonnes des
journaux. C'est ainsi que nous avons
appris avant la lettre — la lettre' de
faire-part — tous les événements de
1935. Nous nous trouvons à peu près
dans la situation des gens qui, ayant lu
le compte rendu d'une pièce de théâtre,
renoncent à l'ertendre parce qu'ils la
connaissent déjà. Du moment que les
événements de 1935 sont dévoilés, dé-
cortiqués, distillés et mis sur table
avant que d'avoir été réalisés, il n'est
^véritablement plus besoin de les attendre.
Aussi bien, mes lueurs sur 1935 sont-
elles plus discrètes. Et aussi, je puis
dire, moins vastes. Ce ne sont pas des
lueurs d'incendies. Ce sont des lueurs
d'allumettes ou de briquets.
Elles sont non seulement modestes,
mes lueurs sur 1935, mais encore per-
sonnelles. C'est dire qu'elles n'intéres-
sent que moi. Aussi serais-je tenté de
ne pas les publier. Mais, à la réflexion,
elles me sont communes avec un cer-
tain nombre de mes concitpyens. Peut-
être, on ne sait jamais, ceux justement
qui me liront. ' t
Je m'adresse donc à mes semblables.,
Prenez deux hommes, habillez-les pa-
reils, mettez-leur la même cravate, des
chaussures identiques; un veston pa-
reillement coupé, coiffez-lps d'un sem-
blable coup de brosse et vous aurez des
individus absolument dissemblables. Ils -
ne se ressembleront même pas au point
de vue physique, bien qu'ils aient la
même faille et la même carrure. Cha-
cun gardera sa personnalité.
En quoi consistera-t-el'e, cette per-
sonnalité ? Dans leur allure. Dans ce
qu'il y a en eux de sportif.
Pour les gens qui sont de monnaie
courante, et qui, par leurs occupations
et les nécessités de la vie, ne peuvent
devenir des champions, le sport, c'est
l'exercice.
Culture physique
1935 sera l'année oÙ chacun se rendra
compte qu'il ne suffit pas de se lever
de bonne heure pour faire sa toilette,
en écoutant ensuite à la T.S. F. la leçon
quotidienne, tandis que 1 on déguste son
café au lait. Si ce café au lait est in-
dispensable pour vivre, Ja culture phy-
sique ne l'est pas moins. Affirmation
enfantine ? Affirmation nécessaire. Beau-
coup de « travailleurs intellectuels >> es-
timent" que le fait d'aller le matin à
leur bureau à pied et d'en revenir en
autobus constitue un effort louable et
intrinsèquement - Éuffisant-, Ils pour-
raient aussi dire que, si veine veut
qu'ils soient enrhumés du cerveau, ils
font du bon sport en se mouchant à
perpétuité. Aujourd'hui, de même qu'une
danseuse digne de ce nom n'a plus be-
soin d'une scène grande comme celle
de l'Académie Nationale de Musique
pour faire ses pointes et tournoyer gra-
cieusement, et qu'elle se contente de ce
qu'on appelle en style de théâtre « un
mouchoir de poche », de même le moin-
dre coin de chambre permet la culture
physique.
Le temps n'est plus — et j'évite de
rappeler le millésime de l'année passée
où ce souvenir prend racine — où, re-
venu du régiment, je pratiquais chez
moi les trois leçons réglementaires de
« bâton », ce qui avait pour effet la dé-
molition de toute ma vaisselle et des
quelques objets d'art encore intacts
dans mon appartement.
Vitesse
Depuis quelque temps, on piétine les
règles normales de la circulation. Je
voudrais vous rappeler le coup du trot-
toir roulant.
Ce trottoir avait été monté lors d'une
Exposition Universelle. Il se composait
à la vérité de trois trottoirs parallèles.
Celui qu'empruntaient d'abord les pié-
tons allait à une vitesse réduite. On
passait de zé|ro à l'heure à deux à
l'heure. Le second permettait de pas-
ser de deux à l'heure à cinq. Le troi-
sième de cinq à huit. De la sorte, il y
avait trois pistes. Elles ne se confon-
daient pas. C'est très simple et très
malin.
1935 verra-t-il ce même emploi des
routes, les unes destinées aux petites
allures, les secondes aux allures moyen-
nes et les dernières aux grandes vi-
tesses ? Je ne le crois pas. Mais les
hommes modèles 1935 feront bien alors,
quand ils conduiront leur auto sur les
nationales « à grand débit » (il ne s'agit
pas des bistros qu'on y rencontre, mais
du nombre de véhicules qui s'y pres-
sent), d'adopter une vitesse standard.'
Que chacun y mette un. peu du sien.
Les gens pressés ralentiront, les gens
paresseux appuieront un doigt de pied
sur leur accélérateur, et personne ne se
dépassera. Car le dépassement provo-
que la pagaille, et la pagaille froisse
les ailes. Tel est du moins le résultat
de l'expérience d'un usager.
Voyages
Que penseriez-vous d'un particulier
qui, partant en vacances, prendrait sa
canne et s'en irait à pied — comme au
bon temps de Paul-Louis Courier que
son nom, pourtant, eût dû inciter à
plus de vitesse — en abattant ses qua-
tre kilomètres à l'heure ? L'infanterie
elle-même ne marche plus à pied. Elle
est motorisée, camionisée, voiturée,
transportée. Dans un siècle où on re-
garde à chaque instant sa montre,
parce qu'on s'obstine à limiter les jours
à vingt-quatre heures, les vacances doi-
vent être utilement employées. Et la
meilleure manière de les commencer et
de les finir consiste à se faire transpor-
ter du point de départ au point d'arri-
vée par le meilleur mode de transport.
J'ai dit l'avion.
L'air est une route comme on n'en
avait jamais imaginé l'usage avant
Ader. Une route qui n'a besoin d'être
ni réparée, ni goudronnée, ni entre-
tenue. C'est déjà pas mal, quand on y
pense.; Une - route qui permet les plus
grandes vitesses sans contraventions,
et on ne saurait trop remarquer que,
par un artifice curieux, en l'air juste-
ment, il n'y a pas de contraventions au
l'ol. Une route illimitée, qui va partout.
Je me souviensd'un passage de course
Bordeaux-Paris, en haut de Dourdan,
alors que la route est en tranchée. Les
spectateurs s'étaient installés sur les
tribunes naturelles : qui la bordaient., Et
quelqu'un 4e 'dire : !«-- Celui qui a. in-
venté les talus 'ëtait un as..» .. ' C
Que dire alors de celui qui a inventé
l'air ?.... ■
Paul-Adrien SCHAYE.
CE SOIR, A 20 H. 30, A LA SALLE WAGRAM
FREDDIE MILLER, champion du monde
contre l'ex-champion de France AUGIER
Le public parisien va enfin pouvoir juger des qualités
de Freddie Miller
Quand Freddie
fait appel...
-Quand, il - quitta le' Palais des Sports
pour aller [réveillonner chez, son anii
Routis; Freddie Miller n'était pas content
du tout. Dame ! mettez-vous à sa place.
Voilà uiï garçon qui est champion du
monde des poids plume, qui a conquis
(Cliché L'Auto.)
Freddie MILLER (en haut)
. et Francis AUGIER
et enthousiasmé tous les publics des
Etats-Unis et de Grande-Bretagne, et
pour ses débuts à Paris on lui oppose
un adversaire qui s'accroche, le paralyse,
bref l'empêche d'être lui-même, d'être ce
grand champion dont nous attendions la
venue avec tant de curiosité.
Certes, dans son match contre Al.
Brown, Freddie Miller put nous donner
un aperçu de son talent, mais réellement
il lui fut impossible de se battre comme
il l'aurait voulu.
Au lendemain de cette rencontre si dé-
cevante, nous demandâmes de revoir Fred-
4ie -Miller à l'œuvre. Quelques coups exé-
cutés de main de maître par le cham-
pion du ' monde des poids plume nous
avaient mis en appétit, mais nous étions
restés sur notre faim en quittant le
Palais des Sports. Ce souhait a été exé-
Ct/,t& par Jeff Dickson qui, pour sa pre-
mière réunion dé l'an 1935 à la salle
Wagram, nous présente une grande ren-
contre internationale entre Freddie Mil-
ler, champion du monde, et l'ex-cham-
pion de France poids plume Francis
Augier.
x
Le promoteur a fixé son choix sur
Augier, d'abord parce que le jeune boxeur
méridional est un « battant » qui ne se
dérobera pas devant Freddie Miller, en-
suite parce que Francis Augier a fait un
très beau combat et qu'il a défendu
vdillarnmlmt' son' titre devant Maurice
Holtzer.. •
Augier, qui était sérieusement blessé
à la, cheville, dut s'incliner, mais il fit
prévue d'un courage et d'une résistance
qui nous donnent garantie d'assister ce
soir à une belle bataille.
Evidemment Freddie Miller doit ga-
gner, mais le champion du monde au-
rait tort de mésestimer son adversaire.
Augier possède un gauche très classique,
et comme il est maintenant complète-
ment remis de sa blessure à la. jambe,
il fera l'impossible pour prouver qu'il
mérite toujours une place de premier
plan dans sa catégorie. 4 '
Devant un adversaire animé d'inten-
tions aussi belliqueuses, vous pensez que
Freddie Miller sera à son affaire. Et nous
allons enfin pouvoir juger des réelles
qualités du poulain de Pète Riley.
Contre Al. Brown, Freddie Miller était
obligé de faire partir ses crochets de
1très loin; ce soir Augier fera sans doute
connaissance avec les crochets courts du
champion du monde, et ma foi il fera
bien de se méfier, car les coups de Miller
doivent être très efficaces.
Augier sera également gêné par le jeu
en fausse-garde de l'Américain, mais on
peut prévoir qu'il s'y habituera, à condi-
tion évidemment que Freddie Miller lui
en laisse le temps.
En bref, belle bataille en perspective
et qui permettra probablement à Freddie
Miller qui a tenu à être jugé en appel
devant le public parisien, de gagner bril-
lamment son procès.
Georges Peeters.
(Lire les détails page 2, en rubrique Boxe)
RUGBY
La Commission de discipline
a repris ses travaux.
Au cours de sa première réunion de l'an-
née, la. Commission de discipline examina,
mercredi, les affaires en cours et prdis les
décisions suivantes :
La,borde, du OA Bég'ia.is, est suspendu
pour uin an pour avoir pris part à, une
rencontre des Treize. Ce jeune joueur, le
soir même du match, vint trouver le tré-
sorier du club et lui rendit la somme re-
crue en manifestant son désir de rester au
CA Bégilais.
Le joueur l'barrondo, ayant signé plu-
sieurs demandes de mutations, ne pourra
jouer au OA Bég-lais qu'avec lia liceince n° 2.
La demande de mutation du joueur Ber-
gèze, du Boucau, en faveur de '1'.AJS Carcas-
sorinaise, nécessitera l'ouverture d'une en-
quête.
La Commission confirma ensuite I)a déc:-
sion prise par le Comité des Pyrénoo's au
sujet du joueur Charles Lepatey.
La mauvaise tenue, au cours d'un match,
de l'équipe du Cercle Siportif de ViHlefra,n-
che vaut um sévère a.vertis&ement à son
clu'b. ,
La .Commission décida ensuite d'examiner
en séance pliénière, le 23 janvier, les nom-,
breùges demandes de requalifications, en-
breusee demandes de requalification, en-
tre autres celles de Daguère et Reboul.,
AVIATION
Le raid postal de Rossi et Codos
France-Amérique du Sud
sans escale
A l'occasion de la première liaison
aérienne sans escale France-Amérique du
Sud, qui doit avoir lieu, nous l'avons dit,
dans la deuxième quinzaine de janvier,
l'avion Joseph-Le-Brix (pilotes Rossi et
Codos) emportera une certaine- quantité
de courrier postal composé uniquement de
cartes spéciales. ,
Si les conditions atmosphériques sont
exceptionnellement favorables, l'équipage
du Joseph-Le-Brix tentera de battre le
record du monde de distance en ligne
droite. Dans le cas où cette tentative se-
rait couronnée de succès, les cartes por-
teraient un cachet spécial qui donnerait
à cette correspondance une valeur ines-
timable.
Ces cartes sont en vente dans tous les
bureaux d'Air-France, notamment, 9, rue
Auber.
AVANT LE COMBAT
Les sages matinées
du bon géant noir
George Godfrey
Il court dans les allées du Bois
à la stupeur des promeneurs
matinaux
Levé de bon matin, Godfrey a pris, de
bon appétit, son petit déjeuner habituel :
une bonne tasse d'huile de foie de morue.
Et quelques minutes après, les passants
se retournaient, avenue de la Grande-
Armée, sur cette surprenante silhouette.
Son torse, en barrique, boudiné dans un
blouson de cuir, ses longs bras se ba-
lançant au rythme d'une marche rapide,
le colosse se hâtait vers le Bois de Bou-
logne.
Dans la brume matinale, il trottait
d'une allure lourde, mais sûre, de pachy-
derme. Quelques élégants cavaliers, fiers
d'être juchés sur leur monture, qui les
faisaient plus hauts que lui d'une tête
le dépassaient parfois, Godfrey les con-
templait en connaisseur, car les choses
du cheval lui sont familières. (Mais —
comme il nous le confia d'une grosse
voix douce, en anglais — il ne trouve pas
facilement dans les manèges un demi-
sang pour porter ses 120 kilos sans fai-
blir !)
A la hauteur de la.Cascade, deux agents
mootcyclistes l'encadrèrent un moment.
Visiblement il leur semblait anormal
qu'un seul et même individu fût à la
fois noir comme Cham, taillé comme
Hercule et grand comme ... le Grand
Turc, et que ce curieux personnage
s'amusât de plus à trotter à travers les
allées comme un cabri lâché !
(Lire la suite page 4
en rubrique Lutte)
(Photo NYT, cliché L'Auto.)
La colora 'e apparition de George Godfrey entre les grands arbres
évoque la souvage silhouette d'un « homme des bois ». ,
V. — L'Auto AU PAYS DU SOLEIL LEVANT
Le sport au Japon
Les Jeux Olympiques... de 1940, à Tokio
tel est le vœu des sportifs nippons
Un match de rugby opposant l'Université de Meiji à l'Université d'Australie
et disputé à Tokio. '.**
(De notre correspondant particulier)
Tokio, décembre. — On a pu se rendre
compte — par la lecture de notre dernier
article — que le seul sport qui parait
inconnu au Japon est le cyclisme. Et,
pourtant, je ne connais guère de pays où
le « bienfait social » de la bicyclette ap-
paraisse avec tant d'évidence.
Le prix des vélos défie aussi toute con-
currence et vous pouvez acheter une ma-
chine pour 35 yens, soit 165 francs fran-
çais. Mais les Japonais paraissent dédai-
gner ce sport en tant que compétition. Il
est vrai que l'état des routes ne laisse
que peu d'espoir de voir bientôt surgir un
roi de la pédale dans l'Empire nippon.
Quant aux vélodromes... il n'y en a pas.
Le grand sport populaire du pays est
le base-bail; on peut le mettre sur le
plan du cyclisme et du football en
France. C'est le sport démocratique par
excellence et l'ouvrier et l'employé, au
lieu de s'entraîner sur le tour de Long-
champ, à la sortie de l'atelier ou du bu-
reau, se précipitent sur le plus proche
espace non bâti pour s'adonner aux joies
du grand jeu américain. Au point de vue
social, on peut mettre sur le même plan
la course à pied de grand fond et la na-
tation.
Les sports universitaires par excellence
sont, outre le base-bail : le football, le
rugby, l'athlétisme, le tennis et la nata-
tion; mais, ici, il s'agit déjà d'une sélec-
tion d'une élite qui, toutefois, est plus
représentative du peuple nippon que ne
l'est l'étudiant français de facultés.
James Baeyens.
(Lire ta suite page 5
2 en rubrique Sports Athlétiques)
NOS ORGANISATIONS
Villemomble Sports
ne pensait pas enlever
notre Challenge
du Meilleur Club
Aussi, hier matin,
L'Auto fut-il introuvable
dans la sportive petite localité
Les milieux sportifs de Villemomble se
sont réveillés, hier, avec une agréable
surprise. Le club local « Villemomble
Sports » se voyait attribuer le Challenge
du Meilleur Club de l'Auto.
Ce matin, la nouvelle se répandit en
(Cliché L'Auto.)
M. Henri GEORGE
dirigeant de Villemomble Sports
ville, où dès 8 heures on ne trouvait plus
notre journal.
Au Café Broussy, siège de « Villemom-
ble Sports », les conversations allaient
bon train. La joie d'avoir remporté cette
haute récompense éclatait sur tous les
visages des dirigeants, MM. George, Do-
miné, Castillon, Dehan. Coulon, Rou-
veau, etc.
Un dirigeant satisfait
Nous avons pu joindre M. George, diri-
geant de Villemomble Sports, qui ne nous
a pas caché sa satisfaction. •
• « J'ai été prévenu tard dans la soirée,
nous a-t-il dit.' et ce n'est que ce matin
que j'ai pu m'entretenir de l'heureux évé-
nement avec les autres dirigeants et les
membres du club, qui voient ainsi leurs
efforts de plusieurs années récompensés.
« Songez que nous nous sommes vu at-
tribuer, sept années consécutives, le pre-
mier Prix d'Excellence du Concours de
l'Union 'Chéron. Quatre fois le Grand
Prix du Sous-Secrétariat d'Etat de l'Edu-
cation Physique, trois dotations fami-
liales de 500 francs accordées à des sco-
laires.
« Nous avons délivré 595 brevets de na-
geur scolaire, 127 de tireurs scolaires.
(Lir& la suite page 5
: en rubrique Sports Athlétiques)
(Photo N.Y.T.. cliché L'Auto.)
1
1
En présence d'une nombreuse assistance, le champion norvégien Thor Tangvald
donne, dans les salons de l'Auto, des explications sur les différents farts que l'on
doit employer pour' obtenir un parfait glissement des skis.
(Lire notre article page 4, en rubrique Ski)
yj SPORTIFS !
(j/ Vous avez vu dans le numéro
^ • d'hier le compte rendu
a du merveilleux programme du
| CinéAJWiiîr
(C auquel s'ajoute aujourd'hui
. (C l'actualité du fameux match
■ (J FRANCE - PAYS-DE-GALLES
qui a eu lieu le 1" janvier
•V à Bordeaux
, et où la France a gagné
(< par 19 à 11.
(« Cette actualité passera
à partir de 13 heures.
(Photo NYT, cliché L'Auto.)
« FLUCTUAT ET MERGITUR »
La piscine Champerret-Danton s'en va et quitte Levallois, contrainte et forcée...
Elle est depuis hier aux mains des démolisseurs et aux « empêcheurs »
de faire des ronds... dans l'eau.
(Lire notre article page 5, en rubrique Natation)
CROSS-COUNTRY
Les Finlandais
au Cross des Nations ?
Il est possible qu'une équipe de Fin-
lande participe, le 23 mars prochain, à
Auteuil, an Cross des Nations.
M. Brusin, consul de Finlande à Pa-
ris, a informé M. Jurgenson, secrétaire
général de la FF A, que le déplacement
en France d'une équipe de son pays com-
blerait les sportsmen finnois. « Si l'hi-
ver, a-t-il ajouté, continue à permettre
l'entraînement, cette participation est
une chose acquise. »
Voilà qui rehausserait singulièrement
l'intérêt du Cross des Nations !
Roger Rochard doit gagner
cet après-midi
le Championnat du G. M. P.
Cent dix concurrents prendront part,
à 14 heures, au Polygone de Vincennes,
au Championnat du Gouvernement Mi-
litaire de Paris.
La présence de Roger Rochard sur le
futur théâtre du Cross de l'Auto, nous
promet une course vivement menée. Ses
principaux adversaires doivent être : Gé-
nissel et Muselet, puis Delaet, Cuzol, Boué,
Bichet, Jourdain, Hervé, Saunières. etc.
Par équipes, les Sapeurs-Pompiers, très
homogènes, auront fort à faire pour vain-
cre la Base Aérienne 104, riche de quel-
ques unités de valeur.
Toutes communications concernant :
la Rédaction' doivent être adressées
impersonnellement :
Journal l'Auto. Dneotion.
les Abonnements, ta Publicité, Petite.,
Annonces. etc. :
Journal l'A uto. Administration.
BOXE
Matches de " battants "
ce soir
à l'Élysée-Montmartre
Sangchili sera opposé
à Young Borel
et Quadrini à Populo
•' v A
Pour la seconde réunion de l'Elysée-
Montmartre, un des matches-vedette, op-
posera le champion d'Espagne des poids
coq, Balthazar Sangchili. - au méridional
Young Borel.
• L'Espagnol a profité des vacances de
Noël, période consistant pour de nom-
breux contemporains à se gaver de frian-
dises ou à partir vers des sites neigeux;
à parfaire sa condition. Celle-ci était
déjà excellente, et les sportifs parisiens
n'ont certainement pas oublié le beau
combat réalisé par le toréador miniature
qu'est Sangchili, en face de Poppy De-
cico, avec qui il réalisa match nul. Le re-
cord de l'Espagnol est des plus élo-
quents : match nul avec le champion
d'Europe Petit-Biquet; vainqueur de Gori
par k.o.; de Young Perez, de Lorenzoni
et de Barras aux points. »
(Lire la suite page S
en rubrique Boxe)
NATATION
YVONNE GODARD
est, à nouveau, blessée
dans un accident
L'ancienne championne et recordwoman
de natation, Mlle Yvonne Godard, vient
d'être victime d'un nouvel accident. On se
souvient qu'il y a trois ans, les suites d'une
chute en automobile vinrent entraver la
carrière de la jeune fille, au moment où
elle se trouvait au premier rang des espoirs
féminins de la natation française.
Depuis quelques jours, Yvonne Godard
se trouvait à Arëches, en Savoie, où elle
pratiquait les sports d'hiver avec l'ardeur
qu'on imagine de sa part. Elle faisait
partie d'une équipe de jeunes gens qui, pour
conserver un souvenir de leur « huitaine »
d'alpinisme, voulurent se faire photogra-
phier en groupe : on bâtit un énorme /bon-
homme de neige et la bande joyeuse s'y
installa en pyramide; Yvonne Godard était
assise 'au pied' de l'édifice. Soudain, la neige,
peu durcie, commença de s'effondrer. Lé
groupe s'écroula pêle-mêle....
Lorsque l'avalanche fut passée, on s'aper-
çut, hélas! que la malheureuse demeurait
inanimée : elle avait subi la, lourde chute
de deux ou trois de ses camarades.
Le médecin chez lequel elle fut aussitôt
transportée diagnostiqua des fractures dé
plusieurs côtes. A l'hôpital He ' Chambéry,
où elle fut ensuite examinée, on s'est de:
mandé si la blessure, n'intéressait point
le poumon. Néanmoins, on autorisa le re-,
tour de la jeune fille à, Paris. où elle est
soignée depuis hier matin dans une cli-
nique: une déchirure de la paroi pulmo-
naire a été constatée. ' . < <
:Disons tout de suite, pourtant, que l'acci-
dent, pour grave qu'il soit, ne met point
la vie d'Yvonne Godard en danger. Les
médecins ne. se, sont point encore prononcés
sur la nécessité d'une opération ni sur les
délais de guérison, que 'nous souhai-
tons les plus courts possible.
* ,
D'UNE PISTE A L'AUTRE
Comment M. Morel
lâcha la piste cycliste
pour celle des malfaiteurs
Aujourd'hui, secrétaire
du commissariat St-Georges,
il garde de la pratique du sport
l'endurance indispensable dans
sa profession
Sur tous les êtres et les choses, l'oubli
étend un voile inexorable.
Combien de sportifs, autrefois célè-
bres sous le pseudonyme du « môme Un-
tel », par exemple, ont ét0 suon" -
les vedettes présentes. Et personne ne
reconnaît plus en « Monsieur Untel » le
« môme Untel » qui faisait quelques an-
nées auparavant la joie des foules des
arènes sportives.
Un récent drame qui se déroula à
Montmartre, mit en vedette un ancien
champion cycliste, en la personne de l'en-
quêteur Morel, chargé de faire la lumière '
sur l affaire de la place Pigalle.
Un beau début de carrière
M. Morel semble tout confus, que se'
carrière sportive soit encore d'actualité
1 ayant lui-même reléguée dans les sou-
venirs de sa jeunesse, pas encore loin- -
taine, puisque M. Morel n'a que 39 ans.'
« Je débutai dans le sport, nous dit M. :
Morel, comme arrière de l'équipe de foot-
ball du Drapeau de Fougères, où j'étais
étudiant. Puis vint la guerre. En 1916 je
suis pilote sur Farman. Je devais ensuite
devenir moniteur de tirs d'aviation à Bis-
carros et à Pau. Puis réceptionnaire cjjez
Latécoère, à Toulouse. Je fais entre temps
de l'escrime, du basket-ball. En 1919 je
commence à prendre goût au cyclisme.
Pistard par hasard ...
« En 1919 j'achetais à mon ami Joyeux
un vélo de piste sur lequel j'apprends à
monter et avec lequel, en compagnie de
Bourdon, j'accomplis quelques proues-
ses.
« En fond j'étais c tocard », mais je
me défendais bien en vitesse. Je devins,
à la Cipale, champion de la Seine. En
une année je gagnais dix-sept américaines.
« Je fus sélectionné olympique en 1924,
deux fois finaliste du Grand Prix de
Paris, et deux fois également finaliste du
Championnat de France.
« Je fus délégué de la France, a ?ea
Michard, aux Championnats du Monde,
en 1924, à Liverpool. Je fus éliminé en
demi-finale, par le vainqueur de
l'épreuve : Johnston. C'était une conso-
lation.
« .Mes occupations, qui demandent &U
plus haut point de grandes qualités dé
résistance physique, m'absorbaient dés "
cette époque, à tel point que je dus aban..
donner le sport de' compétition. >
Sportif toujours
« Cependant, continue notre interlo.
cuteur, à mes moments de liberté je me
livre avec quelques coinfrîlssaires sportifs
aux joies du tennis.
, — Quels souvenirs vous a laissé 16
sport ?
- Entre toutes mes victoires, une me
fit particulièrement plaisir. C'était en je
ne sais même plus quelle année; pour la
finale du Championnat de Paris-Sportif.
au Parc des Princes. A 400 m. de l'arrivée,
Michard menait devant Faucheux, puis
le pauvre Cugnot et. enfin, moi-même
dans sa roue
« A ce moment Cugnot sé rabat et je
dois rouler quelques mètres sur le rebord
de la pelouse. Je reprend la piste, je mets
la tête dans le guidon et je pousse « tant
que ça peut ».
« Et. étonné, je passe la ligne d'arrt-
vée d'une roue devant Michard. Faucheux
et Cugnot.
« Des sportifs je garde un pieux souve-
nir du Père Michel, aujourd'hui décédé.
président du Voltaire Sportif, qui fut
toujours un bon ami et un conseiller. Je -
garde aussi un excellent souvenir de '
Bourotte, ex-champion de France et ma-
nager précieux. »
Nous nous retirons, car un visiteur est
annoncé et M. Morel reprend « son »
affaire de la place Pigalle, qu'avec l'en-
durance du sportif il n'a pas « lâchée »
depuis quatre jours. —
R. L.
NOS ENQUETES
Nos lecteurs ont choisi
dix lieux de pèlerinage
pour les sportifs français
Nous avons demandé à nos lecteurs de
nous donner, dans l'ordre de leurs pré-
férences, les dix lieux de France qui
furent le théâtre d'un exploit sportif
de premier ordre et dignes par consé-
quent de devenir des lieux de pèlerinage
pour les sportifs.
Des très nombreuses réponses que nous
avons reçues et en tenant compte des
lieux de pèlerinage le plus souvent pro-
posés, nous avons obtenu la liste sui-
vante, établie par ordre chronologique :
1. LtL place des Cordeliers à Annonay,
d'où, le 5 juin 1783, s'éleva le premier
« globe » gonflé à l'air chaud sous les
regards émerveillés des « Etats du Viva-
rais », accourus à l'appel des frères Jo-
seph et Etienne Montgolfier.
2. La place de l'Eglise de « Chamouni »,
d'où, au matin du 18 août 1787, Jacques
Balmat partit à la conquête du mont
Blanc.
3. Bar-le-Duc, l'atelier de mécanicien
où Michaux inventa la pédale de bicy-
clette.
4. Muret, où est élevé le magnifique
monument en l'honneur de Clément Ader,
le père de l'aviation.
5. Val d'Or, monument de Santos-
Dumont.
6. Couhé-Vérac, où, le 26 mai 1903,
Marcel Renault, le frère de Louis Re-
nault, paya de sa vie la conquête défi-
nitive de la route par l'automobile, le
jour du 1" Paris-Madrid.
7. Ballon d'Alsace, à l'endroit où est
dressée la pierre destinée à rappeler la
première victoire — celle de Pottier —-
sur la grande montagne (1906).
8. La colline de Sangatte, d'où Louis
Blériot partit le 25 juillet 1909 pour tra-
verser la Manche.
9. Seicheprey, le revers de talus où,
le 5 avril 1915 tomba Jean Bouin, parti
à la tête de sa section à l'assaut du
bois de Mortemart.
10. Golfe de Cannes, quai du port des
yachts d'où: partit Alain Gerbault, le
25 avril 1925, seul à bord du Fire-Crest
pour, franchir l'Atlantique.
10, Rue du Faubourg-Montmartre, Paris
Taitbout 70-80
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Maurice et Jacques GODDET
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AUTOMOBILE. MOTOCYCLE, AÉRONAUTIQUE, CYCLISME, BOXE, ATHLÉTISME, FOOTBALL, RUGBY, SPORTS D'HIVER ET TOUS AUTRES
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36e Anuée — N° 12.437 — Quotidien
Vendredi 4 Janvier 1935
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LES CHRONIQUES DE » L'AUTO »
Lueurs sur 1935
Lorsqu'une année finit et que l'autre
commence, on est enclin à réfléchir. Il
y a des gens qui, par unt vaste vue
d'ensemble, brusquement ramassée,
aperçoivent l'avenir. Ils y sont du reste
aidés par des pythonisses et des liseu-
ses dans le marc de café, dont les pro-
phéties encombrent les colonnes des
journaux. C'est ainsi que nous avons
appris avant la lettre — la lettre' de
faire-part — tous les événements de
1935. Nous nous trouvons à peu près
dans la situation des gens qui, ayant lu
le compte rendu d'une pièce de théâtre,
renoncent à l'ertendre parce qu'ils la
connaissent déjà. Du moment que les
événements de 1935 sont dévoilés, dé-
cortiqués, distillés et mis sur table
avant que d'avoir été réalisés, il n'est
^véritablement plus besoin de les attendre.
Aussi bien, mes lueurs sur 1935 sont-
elles plus discrètes. Et aussi, je puis
dire, moins vastes. Ce ne sont pas des
lueurs d'incendies. Ce sont des lueurs
d'allumettes ou de briquets.
Elles sont non seulement modestes,
mes lueurs sur 1935, mais encore per-
sonnelles. C'est dire qu'elles n'intéres-
sent que moi. Aussi serais-je tenté de
ne pas les publier. Mais, à la réflexion,
elles me sont communes avec un cer-
tain nombre de mes concitpyens. Peut-
être, on ne sait jamais, ceux justement
qui me liront. ' t
Je m'adresse donc à mes semblables.,
Prenez deux hommes, habillez-les pa-
reils, mettez-leur la même cravate, des
chaussures identiques; un veston pa-
reillement coupé, coiffez-lps d'un sem-
blable coup de brosse et vous aurez des
individus absolument dissemblables. Ils -
ne se ressembleront même pas au point
de vue physique, bien qu'ils aient la
même faille et la même carrure. Cha-
cun gardera sa personnalité.
En quoi consistera-t-el'e, cette per-
sonnalité ? Dans leur allure. Dans ce
qu'il y a en eux de sportif.
Pour les gens qui sont de monnaie
courante, et qui, par leurs occupations
et les nécessités de la vie, ne peuvent
devenir des champions, le sport, c'est
l'exercice.
Culture physique
1935 sera l'année oÙ chacun se rendra
compte qu'il ne suffit pas de se lever
de bonne heure pour faire sa toilette,
en écoutant ensuite à la T.S. F. la leçon
quotidienne, tandis que 1 on déguste son
café au lait. Si ce café au lait est in-
dispensable pour vivre, Ja culture phy-
sique ne l'est pas moins. Affirmation
enfantine ? Affirmation nécessaire. Beau-
coup de « travailleurs intellectuels >> es-
timent" que le fait d'aller le matin à
leur bureau à pied et d'en revenir en
autobus constitue un effort louable et
intrinsèquement - Éuffisant-, Ils pour-
raient aussi dire que, si veine veut
qu'ils soient enrhumés du cerveau, ils
font du bon sport en se mouchant à
perpétuité. Aujourd'hui, de même qu'une
danseuse digne de ce nom n'a plus be-
soin d'une scène grande comme celle
de l'Académie Nationale de Musique
pour faire ses pointes et tournoyer gra-
cieusement, et qu'elle se contente de ce
qu'on appelle en style de théâtre « un
mouchoir de poche », de même le moin-
dre coin de chambre permet la culture
physique.
Le temps n'est plus — et j'évite de
rappeler le millésime de l'année passée
où ce souvenir prend racine — où, re-
venu du régiment, je pratiquais chez
moi les trois leçons réglementaires de
« bâton », ce qui avait pour effet la dé-
molition de toute ma vaisselle et des
quelques objets d'art encore intacts
dans mon appartement.
Vitesse
Depuis quelque temps, on piétine les
règles normales de la circulation. Je
voudrais vous rappeler le coup du trot-
toir roulant.
Ce trottoir avait été monté lors d'une
Exposition Universelle. Il se composait
à la vérité de trois trottoirs parallèles.
Celui qu'empruntaient d'abord les pié-
tons allait à une vitesse réduite. On
passait de zé|ro à l'heure à deux à
l'heure. Le second permettait de pas-
ser de deux à l'heure à cinq. Le troi-
sième de cinq à huit. De la sorte, il y
avait trois pistes. Elles ne se confon-
daient pas. C'est très simple et très
malin.
1935 verra-t-il ce même emploi des
routes, les unes destinées aux petites
allures, les secondes aux allures moyen-
nes et les dernières aux grandes vi-
tesses ? Je ne le crois pas. Mais les
hommes modèles 1935 feront bien alors,
quand ils conduiront leur auto sur les
nationales « à grand débit » (il ne s'agit
pas des bistros qu'on y rencontre, mais
du nombre de véhicules qui s'y pres-
sent), d'adopter une vitesse standard.'
Que chacun y mette un. peu du sien.
Les gens pressés ralentiront, les gens
paresseux appuieront un doigt de pied
sur leur accélérateur, et personne ne se
dépassera. Car le dépassement provo-
que la pagaille, et la pagaille froisse
les ailes. Tel est du moins le résultat
de l'expérience d'un usager.
Voyages
Que penseriez-vous d'un particulier
qui, partant en vacances, prendrait sa
canne et s'en irait à pied — comme au
bon temps de Paul-Louis Courier que
son nom, pourtant, eût dû inciter à
plus de vitesse — en abattant ses qua-
tre kilomètres à l'heure ? L'infanterie
elle-même ne marche plus à pied. Elle
est motorisée, camionisée, voiturée,
transportée. Dans un siècle où on re-
garde à chaque instant sa montre,
parce qu'on s'obstine à limiter les jours
à vingt-quatre heures, les vacances doi-
vent être utilement employées. Et la
meilleure manière de les commencer et
de les finir consiste à se faire transpor-
ter du point de départ au point d'arri-
vée par le meilleur mode de transport.
J'ai dit l'avion.
L'air est une route comme on n'en
avait jamais imaginé l'usage avant
Ader. Une route qui n'a besoin d'être
ni réparée, ni goudronnée, ni entre-
tenue. C'est déjà pas mal, quand on y
pense.; Une - route qui permet les plus
grandes vitesses sans contraventions,
et on ne saurait trop remarquer que,
par un artifice curieux, en l'air juste-
ment, il n'y a pas de contraventions au
l'ol. Une route illimitée, qui va partout.
Je me souviensd'un passage de course
Bordeaux-Paris, en haut de Dourdan,
alors que la route est en tranchée. Les
spectateurs s'étaient installés sur les
tribunes naturelles : qui la bordaient., Et
quelqu'un 4e 'dire : !«-- Celui qui a. in-
venté les talus 'ëtait un as..» .. ' C
Que dire alors de celui qui a inventé
l'air ?.... ■
Paul-Adrien SCHAYE.
CE SOIR, A 20 H. 30, A LA SALLE WAGRAM
FREDDIE MILLER, champion du monde
contre l'ex-champion de France AUGIER
Le public parisien va enfin pouvoir juger des qualités
de Freddie Miller
Quand Freddie
fait appel...
-Quand, il - quitta le' Palais des Sports
pour aller [réveillonner chez, son anii
Routis; Freddie Miller n'était pas content
du tout. Dame ! mettez-vous à sa place.
Voilà uiï garçon qui est champion du
monde des poids plume, qui a conquis
(Cliché L'Auto.)
Freddie MILLER (en haut)
. et Francis AUGIER
et enthousiasmé tous les publics des
Etats-Unis et de Grande-Bretagne, et
pour ses débuts à Paris on lui oppose
un adversaire qui s'accroche, le paralyse,
bref l'empêche d'être lui-même, d'être ce
grand champion dont nous attendions la
venue avec tant de curiosité.
Certes, dans son match contre Al.
Brown, Freddie Miller put nous donner
un aperçu de son talent, mais réellement
il lui fut impossible de se battre comme
il l'aurait voulu.
Au lendemain de cette rencontre si dé-
cevante, nous demandâmes de revoir Fred-
4ie -Miller à l'œuvre. Quelques coups exé-
cutés de main de maître par le cham-
pion du ' monde des poids plume nous
avaient mis en appétit, mais nous étions
restés sur notre faim en quittant le
Palais des Sports. Ce souhait a été exé-
Ct/,t& par Jeff Dickson qui, pour sa pre-
mière réunion dé l'an 1935 à la salle
Wagram, nous présente une grande ren-
contre internationale entre Freddie Mil-
ler, champion du monde, et l'ex-cham-
pion de France poids plume Francis
Augier.
x
Le promoteur a fixé son choix sur
Augier, d'abord parce que le jeune boxeur
méridional est un « battant » qui ne se
dérobera pas devant Freddie Miller, en-
suite parce que Francis Augier a fait un
très beau combat et qu'il a défendu
vdillarnmlmt' son' titre devant Maurice
Holtzer.. •
Augier, qui était sérieusement blessé
à la, cheville, dut s'incliner, mais il fit
prévue d'un courage et d'une résistance
qui nous donnent garantie d'assister ce
soir à une belle bataille.
Evidemment Freddie Miller doit ga-
gner, mais le champion du monde au-
rait tort de mésestimer son adversaire.
Augier possède un gauche très classique,
et comme il est maintenant complète-
ment remis de sa blessure à la. jambe,
il fera l'impossible pour prouver qu'il
mérite toujours une place de premier
plan dans sa catégorie. 4 '
Devant un adversaire animé d'inten-
tions aussi belliqueuses, vous pensez que
Freddie Miller sera à son affaire. Et nous
allons enfin pouvoir juger des réelles
qualités du poulain de Pète Riley.
Contre Al. Brown, Freddie Miller était
obligé de faire partir ses crochets de
1très loin; ce soir Augier fera sans doute
connaissance avec les crochets courts du
champion du monde, et ma foi il fera
bien de se méfier, car les coups de Miller
doivent être très efficaces.
Augier sera également gêné par le jeu
en fausse-garde de l'Américain, mais on
peut prévoir qu'il s'y habituera, à condi-
tion évidemment que Freddie Miller lui
en laisse le temps.
En bref, belle bataille en perspective
et qui permettra probablement à Freddie
Miller qui a tenu à être jugé en appel
devant le public parisien, de gagner bril-
lamment son procès.
Georges Peeters.
(Lire les détails page 2, en rubrique Boxe)
RUGBY
La Commission de discipline
a repris ses travaux.
Au cours de sa première réunion de l'an-
née, la. Commission de discipline examina,
mercredi, les affaires en cours et prdis les
décisions suivantes :
La,borde, du OA Bég'ia.is, est suspendu
pour uin an pour avoir pris part à, une
rencontre des Treize. Ce jeune joueur, le
soir même du match, vint trouver le tré-
sorier du club et lui rendit la somme re-
crue en manifestant son désir de rester au
CA Bégilais.
Le joueur l'barrondo, ayant signé plu-
sieurs demandes de mutations, ne pourra
jouer au OA Bég-lais qu'avec lia liceince n° 2.
La demande de mutation du joueur Ber-
gèze, du Boucau, en faveur de '1'.AJS Carcas-
sorinaise, nécessitera l'ouverture d'une en-
quête.
La Commission confirma ensuite I)a déc:-
sion prise par le Comité des Pyrénoo's au
sujet du joueur Charles Lepatey.
La mauvaise tenue, au cours d'un match,
de l'équipe du Cercle Siportif de ViHlefra,n-
che vaut um sévère a.vertis&ement à son
clu'b. ,
La .Commission décida ensuite d'examiner
en séance pliénière, le 23 janvier, les nom-,
breùges demandes de requalifications, en-
breusee demandes de requalification, en-
tre autres celles de Daguère et Reboul.,
AVIATION
Le raid postal de Rossi et Codos
France-Amérique du Sud
sans escale
A l'occasion de la première liaison
aérienne sans escale France-Amérique du
Sud, qui doit avoir lieu, nous l'avons dit,
dans la deuxième quinzaine de janvier,
l'avion Joseph-Le-Brix (pilotes Rossi et
Codos) emportera une certaine- quantité
de courrier postal composé uniquement de
cartes spéciales. ,
Si les conditions atmosphériques sont
exceptionnellement favorables, l'équipage
du Joseph-Le-Brix tentera de battre le
record du monde de distance en ligne
droite. Dans le cas où cette tentative se-
rait couronnée de succès, les cartes por-
teraient un cachet spécial qui donnerait
à cette correspondance une valeur ines-
timable.
Ces cartes sont en vente dans tous les
bureaux d'Air-France, notamment, 9, rue
Auber.
AVANT LE COMBAT
Les sages matinées
du bon géant noir
George Godfrey
Il court dans les allées du Bois
à la stupeur des promeneurs
matinaux
Levé de bon matin, Godfrey a pris, de
bon appétit, son petit déjeuner habituel :
une bonne tasse d'huile de foie de morue.
Et quelques minutes après, les passants
se retournaient, avenue de la Grande-
Armée, sur cette surprenante silhouette.
Son torse, en barrique, boudiné dans un
blouson de cuir, ses longs bras se ba-
lançant au rythme d'une marche rapide,
le colosse se hâtait vers le Bois de Bou-
logne.
Dans la brume matinale, il trottait
d'une allure lourde, mais sûre, de pachy-
derme. Quelques élégants cavaliers, fiers
d'être juchés sur leur monture, qui les
faisaient plus hauts que lui d'une tête
le dépassaient parfois, Godfrey les con-
templait en connaisseur, car les choses
du cheval lui sont familières. (Mais —
comme il nous le confia d'une grosse
voix douce, en anglais — il ne trouve pas
facilement dans les manèges un demi-
sang pour porter ses 120 kilos sans fai-
blir !)
A la hauteur de la.Cascade, deux agents
mootcyclistes l'encadrèrent un moment.
Visiblement il leur semblait anormal
qu'un seul et même individu fût à la
fois noir comme Cham, taillé comme
Hercule et grand comme ... le Grand
Turc, et que ce curieux personnage
s'amusât de plus à trotter à travers les
allées comme un cabri lâché !
(Lire la suite page 4
en rubrique Lutte)
(Photo NYT, cliché L'Auto.)
La colora 'e apparition de George Godfrey entre les grands arbres
évoque la souvage silhouette d'un « homme des bois ». ,
V. — L'Auto AU PAYS DU SOLEIL LEVANT
Le sport au Japon
Les Jeux Olympiques... de 1940, à Tokio
tel est le vœu des sportifs nippons
Un match de rugby opposant l'Université de Meiji à l'Université d'Australie
et disputé à Tokio. '.**
(De notre correspondant particulier)
Tokio, décembre. — On a pu se rendre
compte — par la lecture de notre dernier
article — que le seul sport qui parait
inconnu au Japon est le cyclisme. Et,
pourtant, je ne connais guère de pays où
le « bienfait social » de la bicyclette ap-
paraisse avec tant d'évidence.
Le prix des vélos défie aussi toute con-
currence et vous pouvez acheter une ma-
chine pour 35 yens, soit 165 francs fran-
çais. Mais les Japonais paraissent dédai-
gner ce sport en tant que compétition. Il
est vrai que l'état des routes ne laisse
que peu d'espoir de voir bientôt surgir un
roi de la pédale dans l'Empire nippon.
Quant aux vélodromes... il n'y en a pas.
Le grand sport populaire du pays est
le base-bail; on peut le mettre sur le
plan du cyclisme et du football en
France. C'est le sport démocratique par
excellence et l'ouvrier et l'employé, au
lieu de s'entraîner sur le tour de Long-
champ, à la sortie de l'atelier ou du bu-
reau, se précipitent sur le plus proche
espace non bâti pour s'adonner aux joies
du grand jeu américain. Au point de vue
social, on peut mettre sur le même plan
la course à pied de grand fond et la na-
tation.
Les sports universitaires par excellence
sont, outre le base-bail : le football, le
rugby, l'athlétisme, le tennis et la nata-
tion; mais, ici, il s'agit déjà d'une sélec-
tion d'une élite qui, toutefois, est plus
représentative du peuple nippon que ne
l'est l'étudiant français de facultés.
James Baeyens.
(Lire ta suite page 5
2 en rubrique Sports Athlétiques)
NOS ORGANISATIONS
Villemomble Sports
ne pensait pas enlever
notre Challenge
du Meilleur Club
Aussi, hier matin,
L'Auto fut-il introuvable
dans la sportive petite localité
Les milieux sportifs de Villemomble se
sont réveillés, hier, avec une agréable
surprise. Le club local « Villemomble
Sports » se voyait attribuer le Challenge
du Meilleur Club de l'Auto.
Ce matin, la nouvelle se répandit en
(Cliché L'Auto.)
M. Henri GEORGE
dirigeant de Villemomble Sports
ville, où dès 8 heures on ne trouvait plus
notre journal.
Au Café Broussy, siège de « Villemom-
ble Sports », les conversations allaient
bon train. La joie d'avoir remporté cette
haute récompense éclatait sur tous les
visages des dirigeants, MM. George, Do-
miné, Castillon, Dehan. Coulon, Rou-
veau, etc.
Un dirigeant satisfait
Nous avons pu joindre M. George, diri-
geant de Villemomble Sports, qui ne nous
a pas caché sa satisfaction. •
• « J'ai été prévenu tard dans la soirée,
nous a-t-il dit.' et ce n'est que ce matin
que j'ai pu m'entretenir de l'heureux évé-
nement avec les autres dirigeants et les
membres du club, qui voient ainsi leurs
efforts de plusieurs années récompensés.
« Songez que nous nous sommes vu at-
tribuer, sept années consécutives, le pre-
mier Prix d'Excellence du Concours de
l'Union 'Chéron. Quatre fois le Grand
Prix du Sous-Secrétariat d'Etat de l'Edu-
cation Physique, trois dotations fami-
liales de 500 francs accordées à des sco-
laires.
« Nous avons délivré 595 brevets de na-
geur scolaire, 127 de tireurs scolaires.
(Lir& la suite page 5
: en rubrique Sports Athlétiques)
(Photo N.Y.T.. cliché L'Auto.)
1
1
En présence d'une nombreuse assistance, le champion norvégien Thor Tangvald
donne, dans les salons de l'Auto, des explications sur les différents farts que l'on
doit employer pour' obtenir un parfait glissement des skis.
(Lire notre article page 4, en rubrique Ski)
yj SPORTIFS !
(j/ Vous avez vu dans le numéro
^ • d'hier le compte rendu
a du merveilleux programme du
| CinéAJWiiîr
(C auquel s'ajoute aujourd'hui
. (C l'actualité du fameux match
■ (J FRANCE - PAYS-DE-GALLES
qui a eu lieu le 1" janvier
•V à Bordeaux
, et où la France a gagné
(< par 19 à 11.
(« Cette actualité passera
à partir de 13 heures.
(Photo NYT, cliché L'Auto.)
« FLUCTUAT ET MERGITUR »
La piscine Champerret-Danton s'en va et quitte Levallois, contrainte et forcée...
Elle est depuis hier aux mains des démolisseurs et aux « empêcheurs »
de faire des ronds... dans l'eau.
(Lire notre article page 5, en rubrique Natation)
CROSS-COUNTRY
Les Finlandais
au Cross des Nations ?
Il est possible qu'une équipe de Fin-
lande participe, le 23 mars prochain, à
Auteuil, an Cross des Nations.
M. Brusin, consul de Finlande à Pa-
ris, a informé M. Jurgenson, secrétaire
général de la FF A, que le déplacement
en France d'une équipe de son pays com-
blerait les sportsmen finnois. « Si l'hi-
ver, a-t-il ajouté, continue à permettre
l'entraînement, cette participation est
une chose acquise. »
Voilà qui rehausserait singulièrement
l'intérêt du Cross des Nations !
Roger Rochard doit gagner
cet après-midi
le Championnat du G. M. P.
Cent dix concurrents prendront part,
à 14 heures, au Polygone de Vincennes,
au Championnat du Gouvernement Mi-
litaire de Paris.
La présence de Roger Rochard sur le
futur théâtre du Cross de l'Auto, nous
promet une course vivement menée. Ses
principaux adversaires doivent être : Gé-
nissel et Muselet, puis Delaet, Cuzol, Boué,
Bichet, Jourdain, Hervé, Saunières. etc.
Par équipes, les Sapeurs-Pompiers, très
homogènes, auront fort à faire pour vain-
cre la Base Aérienne 104, riche de quel-
ques unités de valeur.
Toutes communications concernant :
la Rédaction' doivent être adressées
impersonnellement :
Journal l'Auto. Dneotion.
les Abonnements, ta Publicité, Petite.,
Annonces. etc. :
Journal l'A uto. Administration.
BOXE
Matches de " battants "
ce soir
à l'Élysée-Montmartre
Sangchili sera opposé
à Young Borel
et Quadrini à Populo
•' v A
Pour la seconde réunion de l'Elysée-
Montmartre, un des matches-vedette, op-
posera le champion d'Espagne des poids
coq, Balthazar Sangchili. - au méridional
Young Borel.
• L'Espagnol a profité des vacances de
Noël, période consistant pour de nom-
breux contemporains à se gaver de frian-
dises ou à partir vers des sites neigeux;
à parfaire sa condition. Celle-ci était
déjà excellente, et les sportifs parisiens
n'ont certainement pas oublié le beau
combat réalisé par le toréador miniature
qu'est Sangchili, en face de Poppy De-
cico, avec qui il réalisa match nul. Le re-
cord de l'Espagnol est des plus élo-
quents : match nul avec le champion
d'Europe Petit-Biquet; vainqueur de Gori
par k.o.; de Young Perez, de Lorenzoni
et de Barras aux points. »
(Lire la suite page S
en rubrique Boxe)
NATATION
YVONNE GODARD
est, à nouveau, blessée
dans un accident
L'ancienne championne et recordwoman
de natation, Mlle Yvonne Godard, vient
d'être victime d'un nouvel accident. On se
souvient qu'il y a trois ans, les suites d'une
chute en automobile vinrent entraver la
carrière de la jeune fille, au moment où
elle se trouvait au premier rang des espoirs
féminins de la natation française.
Depuis quelques jours, Yvonne Godard
se trouvait à Arëches, en Savoie, où elle
pratiquait les sports d'hiver avec l'ardeur
qu'on imagine de sa part. Elle faisait
partie d'une équipe de jeunes gens qui, pour
conserver un souvenir de leur « huitaine »
d'alpinisme, voulurent se faire photogra-
phier en groupe : on bâtit un énorme /bon-
homme de neige et la bande joyeuse s'y
installa en pyramide; Yvonne Godard était
assise 'au pied' de l'édifice. Soudain, la neige,
peu durcie, commença de s'effondrer. Lé
groupe s'écroula pêle-mêle....
Lorsque l'avalanche fut passée, on s'aper-
çut, hélas! que la malheureuse demeurait
inanimée : elle avait subi la, lourde chute
de deux ou trois de ses camarades.
Le médecin chez lequel elle fut aussitôt
transportée diagnostiqua des fractures dé
plusieurs côtes. A l'hôpital He ' Chambéry,
où elle fut ensuite examinée, on s'est de:
mandé si la blessure, n'intéressait point
le poumon. Néanmoins, on autorisa le re-,
tour de la jeune fille à, Paris. où elle est
soignée depuis hier matin dans une cli-
nique: une déchirure de la paroi pulmo-
naire a été constatée. ' . < <
:Disons tout de suite, pourtant, que l'acci-
dent, pour grave qu'il soit, ne met point
la vie d'Yvonne Godard en danger. Les
médecins ne. se, sont point encore prononcés
sur la nécessité d'une opération ni sur les
délais de guérison, que 'nous souhai-
tons les plus courts possible.
* ,
D'UNE PISTE A L'AUTRE
Comment M. Morel
lâcha la piste cycliste
pour celle des malfaiteurs
Aujourd'hui, secrétaire
du commissariat St-Georges,
il garde de la pratique du sport
l'endurance indispensable dans
sa profession
Sur tous les êtres et les choses, l'oubli
étend un voile inexorable.
Combien de sportifs, autrefois célè-
bres sous le pseudonyme du « môme Un-
tel », par exemple, ont ét0 suon" -
les vedettes présentes. Et personne ne
reconnaît plus en « Monsieur Untel » le
« môme Untel » qui faisait quelques an-
nées auparavant la joie des foules des
arènes sportives.
Un récent drame qui se déroula à
Montmartre, mit en vedette un ancien
champion cycliste, en la personne de l'en-
quêteur Morel, chargé de faire la lumière '
sur l affaire de la place Pigalle.
Un beau début de carrière
M. Morel semble tout confus, que se'
carrière sportive soit encore d'actualité
1 ayant lui-même reléguée dans les sou-
venirs de sa jeunesse, pas encore loin- -
taine, puisque M. Morel n'a que 39 ans.'
« Je débutai dans le sport, nous dit M. :
Morel, comme arrière de l'équipe de foot-
ball du Drapeau de Fougères, où j'étais
étudiant. Puis vint la guerre. En 1916 je
suis pilote sur Farman. Je devais ensuite
devenir moniteur de tirs d'aviation à Bis-
carros et à Pau. Puis réceptionnaire cjjez
Latécoère, à Toulouse. Je fais entre temps
de l'escrime, du basket-ball. En 1919 je
commence à prendre goût au cyclisme.
Pistard par hasard ...
« En 1919 j'achetais à mon ami Joyeux
un vélo de piste sur lequel j'apprends à
monter et avec lequel, en compagnie de
Bourdon, j'accomplis quelques proues-
ses.
« En fond j'étais c tocard », mais je
me défendais bien en vitesse. Je devins,
à la Cipale, champion de la Seine. En
une année je gagnais dix-sept américaines.
« Je fus sélectionné olympique en 1924,
deux fois finaliste du Grand Prix de
Paris, et deux fois également finaliste du
Championnat de France.
« Je fus délégué de la France, a ?ea
Michard, aux Championnats du Monde,
en 1924, à Liverpool. Je fus éliminé en
demi-finale, par le vainqueur de
l'épreuve : Johnston. C'était une conso-
lation.
« .Mes occupations, qui demandent &U
plus haut point de grandes qualités dé
résistance physique, m'absorbaient dés "
cette époque, à tel point que je dus aban..
donner le sport de' compétition. >
Sportif toujours
« Cependant, continue notre interlo.
cuteur, à mes moments de liberté je me
livre avec quelques coinfrîlssaires sportifs
aux joies du tennis.
, — Quels souvenirs vous a laissé 16
sport ?
- Entre toutes mes victoires, une me
fit particulièrement plaisir. C'était en je
ne sais même plus quelle année; pour la
finale du Championnat de Paris-Sportif.
au Parc des Princes. A 400 m. de l'arrivée,
Michard menait devant Faucheux, puis
le pauvre Cugnot et. enfin, moi-même
dans sa roue
« A ce moment Cugnot sé rabat et je
dois rouler quelques mètres sur le rebord
de la pelouse. Je reprend la piste, je mets
la tête dans le guidon et je pousse « tant
que ça peut ».
« Et. étonné, je passe la ligne d'arrt-
vée d'une roue devant Michard. Faucheux
et Cugnot.
« Des sportifs je garde un pieux souve-
nir du Père Michel, aujourd'hui décédé.
président du Voltaire Sportif, qui fut
toujours un bon ami et un conseiller. Je -
garde aussi un excellent souvenir de '
Bourotte, ex-champion de France et ma-
nager précieux. »
Nous nous retirons, car un visiteur est
annoncé et M. Morel reprend « son »
affaire de la place Pigalle, qu'avec l'en-
durance du sportif il n'a pas « lâchée »
depuis quatre jours. —
R. L.
NOS ENQUETES
Nos lecteurs ont choisi
dix lieux de pèlerinage
pour les sportifs français
Nous avons demandé à nos lecteurs de
nous donner, dans l'ordre de leurs pré-
férences, les dix lieux de France qui
furent le théâtre d'un exploit sportif
de premier ordre et dignes par consé-
quent de devenir des lieux de pèlerinage
pour les sportifs.
Des très nombreuses réponses que nous
avons reçues et en tenant compte des
lieux de pèlerinage le plus souvent pro-
posés, nous avons obtenu la liste sui-
vante, établie par ordre chronologique :
1. LtL place des Cordeliers à Annonay,
d'où, le 5 juin 1783, s'éleva le premier
« globe » gonflé à l'air chaud sous les
regards émerveillés des « Etats du Viva-
rais », accourus à l'appel des frères Jo-
seph et Etienne Montgolfier.
2. La place de l'Eglise de « Chamouni »,
d'où, au matin du 18 août 1787, Jacques
Balmat partit à la conquête du mont
Blanc.
3. Bar-le-Duc, l'atelier de mécanicien
où Michaux inventa la pédale de bicy-
clette.
4. Muret, où est élevé le magnifique
monument en l'honneur de Clément Ader,
le père de l'aviation.
5. Val d'Or, monument de Santos-
Dumont.
6. Couhé-Vérac, où, le 26 mai 1903,
Marcel Renault, le frère de Louis Re-
nault, paya de sa vie la conquête défi-
nitive de la route par l'automobile, le
jour du 1" Paris-Madrid.
7. Ballon d'Alsace, à l'endroit où est
dressée la pierre destinée à rappeler la
première victoire — celle de Pottier —-
sur la grande montagne (1906).
8. La colline de Sangatte, d'où Louis
Blériot partit le 25 juillet 1909 pour tra-
verser la Manche.
9. Seicheprey, le revers de talus où,
le 5 avril 1915 tomba Jean Bouin, parti
à la tête de sa section à l'assaut du
bois de Mortemart.
10. Golfe de Cannes, quai du port des
yachts d'où: partit Alain Gerbault, le
25 avril 1925, seul à bord du Fire-Crest
pour, franchir l'Atlantique.
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