Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-13
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 juillet 1929 13 juillet 1929
Description : 1929/07/13 (A30,N10437). 1929/07/13 (A30,N10437).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46328918
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/12/2016
L'Auto
Rédaction, Administration, Publicité •
10, rue du Faubourg-Montmartre, PARIS
TÉLÉPHONE
49-14 I Central .... 28-12
Provence . • • Central .... 28-56
provenca ... Inter-Spôciat.. 3-15
Central ... • 27
Provence .. 9^-34 ) Lignes réservées
Provence ... ( aux Petites Annonces
Provence .. ■
Adresse Télégraphique : Vélauto-Paris
DEUX FILS SPÉCIAUX
Directeur-Rédacteur en chef :
HENR: DESGRANGE
AUTOMOBILE, AÉRONAUTIQUE, ~, 1 CYCLISME, BOXE, ATHLÉTISME & TOUS ~ LES SPORTS
Le numéro : 25 centimes '
BELGIQUE s 30 centimes
30° ANNEE -- No -10.437 -- QUOTIDIEN
Samedi 13 Juillet 1929
ABONNEMENTS
8 mois a moi ... x an
Seine et Seine-et-Oîse..... 21 fr. 42 fr. 80 fr.
Départements et Colonies. 22 fr. 43 fr. 82 fr.
Belgique (francs J)elges) 130 fr.
„ ( Union postale 35 fr. 70 fr. 140 fr.
étranger j Autles pays.., ■ 50 fr. 100 fr. 200 fr.,
On s'abonne dans tous les bureaux de poste
Compte chèques postaux 1154-58
LES CONTES DE L' « AUTO »
"Môme d'Azur"
i suis un simple maître-nageur à la
L ; " des Tourelles.
dernier, quand tapait la chaleur
^L,e du ciel, faisant plus légère la
JSSen arenee d'absinthe du bassin, une
Wa^use se présenta que nul ne connais-
salt' ;-mnes ? Un peu comme le pe-
I L ,es' Lonae,hamp, ou le métro, le ma-
88g n finit par se connaître. Toujours
tlll, -mes têtes. Si bien, qu'une année
les me avec étonnement aux
V0US hes du 15 août, (c Je n'ai pas vu
a;'Prof.. plongeur nègre » ou « cette
le ? Prend plus de leçons de crawl.
s°raît-elle lasse ou dégoûtée ?» ^ :
i D .fnis même, nous assistons à l'éclo-
'-P /î flirts--. Lui, Elle, viennent d'a-
,IOn bord separéroent; puis ensemble... Puis
r( nouveau séparément. C'est la vie.
1 La nageuse dont je vous parle ? Dix-
fans peut-être. Fichue... genre So-
ïta Salgado. Plus belle encore, si c est
wssible. ^ , v
I Elle avait un peignoir turquoise a
IS nobi, très chic. Maillot bleu de
,T avec sur la poitrine, un bizarre
ijàne de club. Je n 'ai jamais ose lui
jèmaûder ce que c'était.
iL'ondine se met à l'eau. Mes amis!
„ crawl pur, coulé, puissant. L épaule
liait souple. Respiration bien cooen.
Un virage plongé- aux cinquante
pètres. Oh! oh! de la classe!
*N~ous, n'est-ce pas, sommes - telle.
ment fatigués de voir des tocquards
jouer aux champions, éblouir leurs peti-
tes amies avec des claques sur l'eau et
les contorsions, que lorsque, par hasard,
Jil assiste à un spectacle de sport qui
3St aussi une merveille d'art nous ne
lemandons qu'à nous emballer. Cette
rosse était fantastique. Je .suis sûr qu en
'e jouant, elle battait le record de
France. , , t >
-.i Elle grimpe l'escalier de ter. Je m ap-
proche C: « Vous-devriez participer aux
championnats, mademoiselle! » .Elle
me regarda bien gn face.
t (( Cela ne.m'intéresse pas. Je nage
pour m'amuser. »
| 1311e fila vers sa cabine.
* Dès lois, chaque jour, elle revint.
romme cinq heures sonnaient, on la
rayait descendre de sa voiture, un ca-
)riolet bleu de roi. Ele faisait trois ou
juatre fois un parcours de course, plon-
(eait, puis s'allongeait au soleil sur la
ilage de départ. Toujours seule, et très
auvage. Naturellement, les godelu-
eaux voulurent flirter. Elle leur tour-
lait le dos avec une indifférence magni- .
ique. Et pour aller débiter des fadaises
lans l'eau... il aurait fallu se lever ma-
in. Taris, seul, pouvait 6a le -permet., ,
tre... Mais, Hermant,, inquiet, ne la-,
lâchait plus d'une semelle.
; Eietttôt, la belle nageuse eut un sur-
nom. K Môme d'Azur ». Cela lui resta.
f Toute la piscine était intriguée.
L'auto n'avait pas de plaque. Môme
d'Azur démarrait si brusquement, que ,
nul ne pouvait suivre; puis, elle habi-
tait hors Paris, franchissant chaque soir
b F Porte des Lilas.
« Môme d'Azur » faisait des ravages
dans les cœurs. Trop de mystère, autour
d'elle; trop de charme, aussi. Pensez!
elle ne parlait jamais à personne ; . elle
ne disait jamais bonjour en arrivant.
Aucune de ces camaraderies de sport,
si fréquentes, si loyales.
». Généreuse, elle donnait de forts pour-
boires. Un jour, à la stupéfaction de
toutes les Tourelles, elle fut demander
à Frèrejacques, de louer sa cabine pour
1 'année, avec autorisation de l'embellir.
Le joumah'ste-direc-teur accepta. Aussi-
tôt, la « Môme d'Azur » de s'amener
avec un tapissier, de faire draper, aux
murs, des étoffes célestes...
Cela devenait une obsession... Tout le
monde guettait sa venue. Les jours de
pluie, une mélancolie terrible tombait
sur les gradins gris, l'eau piquetée de
Souttes, la pendule, le plongeoir. Avec
êl 'e, la nageuse bleue apportait une per-
fection hiératique. Quelque chose de
surhumain et de plastique, dont l'im-
peccabilité écrasait. Elle n'était pas le
rayon de soleil de la piscine; mais la
piscine, sans elle, ne semblait plus
vrne. ■ . 1
S J fa'S amoureux d'elle, bête-
; 11 amoureux. Jusqu'à me lancer dans
p ' is "P^jtés : chauffer son peignoir.
tflhl/T6' ?'re mettre des fleurs sur sa
table de cabine.
avaipV^1'6?' S\eP étaient aperçus. Ils
a aient ria 0° l' d'abord; puis le Philtre,
tilU c l, av agi sur leurs âmes, dis.
étionc;11 e v^i ve*nes. poison. Nous
counpo^ ^fS' POsitivement. Belotes
ïoukmpnf6 du silence, soupirs; dans le
réclamait 1 • T î monde
folie douce... cmq a SIX; une espèc.e de
a.ux Même des gen6 qui n'ont pas froid
n'a pas ",aUV6, , cor"rne le Pèl? Argouach (il
Personnes <-18° moms de cinquante-quatre
gavanTet R?S ■ a fJotte)
tré « Momp jP* es, pour avoir rencon-
, Cette année\ZUr v dans les couloirs.
lô juiiiet r ■ Nous sommes au
revenue... nageuse bleue n'est pas
que jour. l'at -tend, fleurie. parée, cha-
bras K m nouvelles. Nous res-
Porte h ball ants et sans force, épiant
t On n ,,cl^e soir.
savons ne Je' . jamais d'elle... Mais nous
tés, J 'une::; certaines nervosi-
On a 7v, bataille, un soir, dans le hall.
notre mniîvÇ3 T°tre- existen&e» mutile
moins 1 18. f .^lel est moins clair,
dans le., nrKv & é' plement des, oiseaux
Une idole "est k- l^evar^- Se refaire
1 Alors 'n bien dur, à nos âges !
doute et moivl p^lenton's- Assaillis de
U le mON d anS°L^- Chaque ma-
« ?e 0h^°..Tlr- Chaque nuit le
Nous E;avons, nous savons tous que
la vie n'aura pe l'SOnne ?6 ^ oomp l acera. ' Que
santé tant sa saveur pui8-
Bante, qui¡:;e \ qlle " Mome d'Azur » l'ex.
(f Mô'me d'A' éblouissante, torturante
. ome d Azur »> ne sera pas reVenue...
C.-A. GONNET.
f4 « Je n hésite va,, à déclarer Que
nous devrions nous séparer des
arbitres qui, Par leur faiblesse,,
Par leur _ manque d énergie au.
raient laissé des incidents q'raves
r se dérouler sur les terrains de
rugby... »
^ (Discours de M. Octave
Lery, président de la Fédéra-
* tion Française de Itugby).
bi' 'o, Qu'attend-on ?...
AUTOMOBILE
Demain, sur le Nurburg Ring
le circuit allemand de l'Eifel
a lieu le Grand Prix des Nations
pour voitures sport
44 concurrents sont inscrits. — Six na-
tions sont représentées. — On compte
21 voitures françaises.
i
| Le Grand Prix des Nations, épreuve in-
fceriïiationale organisée par l'Automobile Club
d'Allemagne, qui se court dimanche, consti-
tue l'événement principal de la saison auto-
mobile allemande. Il a pour théâtre le' clas.
sique et difficile circuit du Nurburg Ring,
dans le massif de l'Eiffel, et a réuni une
compétition remarquable, la liste ayant été
définitivement close sur le chiffre imposant,
de 44 voitures.
Les meilleurs pilotes de sept nations, dis-
puteront cette compétition au caractère bien
international, dont plus de la moitié des
conducteurs inscrits représentent la cons-
truction étrangère, qui se répartit comme
suit : Italie 8, Tchécoslovaquie 6, France b,
Belgique 2, Angleterre 2. Suisse 1, Estho-
nie 1, soit au total 26 conducteurs étran-
gers, sur les 44 inscrits, ce qui laisse pour
les représentants allemands, un total de 18
conducteurs. 1
En ce qui concerne la nationalité des voi-
tures inscrites, la France sera la mieux re-
présentée. avec 21 véhiculeci, suivie de 1 Al-
lemagne. avec 10. de l'Italie, avec 6, de la
Tchécoslovaquie, avec 2. et la Belgique, avec
une voiture.
IVoir la suite en rubrique Automobile.)
Wide World.)
Louis CHlRON
r- - favoris " : Z 6. ~ > ..
AERONAUTIQUE
Costes et Bellonte
vont-ils partir ce matin
pour un grand raid ?
L'avion Point d'Interroqation a été ame-
né, une fois de plus, de Villacoublay.'.au
Bourget dans la soirée d'hier. Costes et
Bellonte prendraient, paraît-il. ce matin à
l'aube, le départ pour. un grand voyage.
Reste à savoir si ce sera pour le raid offi-
ciel Paris-Tokio en deux étapes, ou le raid
officieux Paris-New-York., en une seule en-
volée.
Allô! Allô!
14\ ean Borotra se trouvait assis dans le
cv train qui le ramenait de Londres,
lorsqu'il s'aperçut qu'un monsieur pas.
sait et repassait devant la vitre de son
compartiment pour le dévisager.
N'y tenant plus, Borotra se releva,
ouvrit la porte et allait, apostropher son
vis-à-vis, lorsque celui-ci, ouvrant tout
grands les bras, s'écria:
— How are you?
Au lieu d'une dispute, on vit les deux
hommes se taper réciproquement sur
l'épaule, se secouer vigoureusement la
main.....
LÊ6 surprise passée, tous deux se pro.
menaient, riant et bavardant dans le
couloir.
Jean Borotra venait de retrouver un
de ses amis de la lointaine Australie.
Le monde est petit, n'est-ce pas ?
e boyau
a- BERGOUGNAN
est
le préféré
des coureurs.
CS cène de la rue.
&P Cinq heures, boulevard Malesherbes.
Une petite conduite intérieure, pilotée
par une ravissante jeune femme, débou-
che d'une rue transversale et. au moment
de prendre la file, s'arrête, calée! Le
démarreur refuse de fonctionner. La
jeune femme descend, retire du coffre
une énorme manivelle et jette un regard
éploré vers quelques chauffeurs qui, sans
bouger, regardent...
La jeune femme prend courageuse-
ment son parti, place la lourde mani-
velle, la fait tourner d'un effort vigou-
reux et désespéré et du premier coup la
voiture est en marche.
La jolie conductrice reprend le volant,
mais au moment de démarrer sans 'dire
un mot, fronce les' sourcils et tire la lan.
gue aux chauffeurs
Ïe nombre des voitures neuves et d '00..
casion vendues quelques jours avant
les fêtes de Pâques et de la Pentecôte a
été considérable.
Voici l'été. Les grandes vacances com-
mencent après le 14 juillet, c'est le mo-
ment où les transactions en voitures
d'occasion se font les plus abondantes.
- Utilisez les Petites- annonces de l'Auto
pour vendre les occasions que vous avez.
Ne vous dérangez pas: téléphonez-nous
à Provence: à 56-33, 90-34, 90-35.
L'acheteur attend une offre intéres.
sante.
Le Téléphoniste.
LES GRANDS ÉVÉNEMENTS DE LA ROUTE
Depuis 2 heures, ce matin, la bataille a recommencé
entre les rescapés des Pyrénées, sur Perpignan=Marseille, 11e étape du
23 TOUR DE FRANCE CYCLISTE
Organisé par L'Auto, du 30 juin au 28 juillet 1929
Les retardataires vont-ils combler leur retard
et le maillot jaune va-t-il changer de propriétaire?
UNE BELLE EMPOIGNADE EN PERSPECTIVE
(Meurisse.)
Un passage te Benoit-Faure 1 dans Puymaurens.
A L'ETAPE
(De notre Rédacteur en chef.)
Persévérer
Perpignan, 12 juillet. — Je ne puis
consoler du départ de notre bon Fontan.'
Il, ,etait une des figures de notre course, un
vrai caractère et un exemple remarquable.
Nous le considérions comme le bon sens
même, et il possédait, par surcroît, de ces
vertus touchantes qui pourraient servir de
directives pour tous. Il jouait, au milieu
des camarades qui montaient sa marque, le
rôle d'un véritable père de famille. Il leur
prodiguait des conseils toujours excellents,
et il avait établi là, par sa douce autorité,
beaucoup plus une famille qu'un simple
groupement..
k Vas vite, dit-il au pauvre petit Aerts
contraint d'abandonner, vas vite embrasser
les tiens en Belgique, et reviens vite, car
je-veux que tu gagnes le Tour des Pays
.B.asques. »
' . Et comme le vélodrome de Bordeaux le
réclame pour une de ses réunions, et que
le budget dont il dispose ne permet pas
d'engager tous ses camarades : « Qu'im-
porte, dit-il, nous réduirons chacun notre
part et. nous irons tous. »
. Et l'humble vie quotidienne de Fontan
est remplie du Midi qui adore Fontan.
Hier, avant l'Hospitalet, dans la montée
du col de Puymaurens, sur un aqueduc qui
enjambe la route, en très gros caractères
noirs on a pu lire : « Vive Fontan et Car-
dona! » Jusqu'à Perpignan, on ne s'in-
quiète que. de lui. En haut de Puymaurens,
des enthousiastes de lui semblent le recon-
naître dans la plupart _ des coureurs qui
achèvent la rude ascension.
Cette sympathie est telle, qu'elle a créé
une fidélité qui, non seulement ne se dé-
mentira pas dans le malheur, mais encore
ne manquera pas de se manifester par une
fidélité encore plus grande, attestant ainsi
l'existence d'une énorme famille créée par
Fontan, et qui ne comporte pas que les
siens, mais encore ses agents et ses clients.
Je regrette d'autant plus l'abandon de
Fontan, qu'il me paraît plus encore qu'hier
que la partie n'était pais perdue pour lui,
étant donné, non seulement la forme par-
faite qu'il tenait, mais encore cette . consi-
dération que nous n'étions pas encore au
milieu de l'épreuve, et qu'il reste encore à
gravir les Alpes, où il' aurait pu montrer,
une fois de plus, ses aptitudes de grimpeur.,
Il faut dire, à sa décharge, que le malheur
qui s'abattit sur lui était tel, qu'il lui en-
leva ses habituelles, qualités de sang-froid.
Un jour, il y a de cela plus de: trente-
cinq ans, se donnait au . vélodrome: de la
Seine, à Levallois-Perret, une course..de
12 heures. Cottereau y .était, lamentable,
et lamentable, au point que . le directeur de'
la marque qu'il montait; pris-de pitié au
spectacle de sa souffrance,, lui fit dire qu'il
l'autorisait à abandonner. Et, Cottereau, à
cette nouvelle, se redressa sur sa selle, et
dit à l'ambassadeur • « Tu vas aller lui de-
mander combien il me paye pour, abandon-
ner. » J'aurais voulu voir à Fontan hier
cette résolution-là. Il n'aurait , pas eu ce
geste définitif d'abandon..
Et, puisque j'en suis sur ce sujet, des
touristes-routiers nous donnent précisément
un exemple semblable, chaque année, dans
notre Tour de France. Hier, quatre d'en-
tre eux prétendaient prendre texte d'une
coquille de notre journal pour continuer la
course, malgré le délai de .fermeture du
contrôle indiqué par le règlement, et qui
était largement dépassé.. Et, devant l'irré-
parable d'un contrôle, fermé depuis long-
temps, je ne, pouvais m'empêcher de les
plaindre et de, les trouver admirables. Com-
bien auraient -pu .prendre exemple sur ces
humbles et, entre autres, ces coureurs bien !
entretenus par les maisons de cycles, et j
qui font relâche dans le Tour de France,
comme des vedettes gangrenées par le suc-
cès, et sous les prétextes les plus blâma-
bles. Tel Ferdinand Le Drogo, gavé d'ap-
j pointeme.nts QU 11 ne mérite presque plus; i
mais incapable en tout cas, cette année, de
gagner une course, et que la vie, s 'il con-
tinue à mépriser ainsi les règles 4u bon
6ens, finira par rendre à son humble mé-
tier du début.
Nos coureurs français
Heureusement, ils ne sont pas tous sem-
blables ; heureusement, ils ne nous servent
pas tous de ces abandons qu'un Jacquinot
avait, il y a quelques années, rendus célè-
bres, et qu'illustrèrent les frères Pélissier
qui, eux du moins, avaient à leur actif de
remarquables exploits. Et, à ce propos, il
faut que je vous dise quelques mots de ce
grand diable de Charles Pélissier. Evidem-
ment, il ne fait pas, dans notre Tour de
France, les étincelles de ses frères. Mais
ne croyez-vous pas qu'il a quelque mérite
à persévérer dans les conditions qu'il le
fait, étant donné la réputation de ses frè-
res, ses quelques victoires personnelles et
quelques v galipettes , qui annonçaient bien
l'esprit de famille : n'est-ce pas un mérite
singulier de continuer la course dans un
rang qui apparaît indigne de lui ? Il me
semble qu'il a décidé de refaire son ap-
prentissage de coureur, et de se forger dans'
la lutte une âme nouvelle, qui lui vaudra
les sympathies d'un public nouveau. Cer-
tes, celui-ci pourrait avoir quelque raison
de laisser cela là ; ce doit lui être dur de
naviguer presque en queue des pelotons, de
voir des touristes-routiers le devancer.
« Continuez, mon petit Charles, à tenir le
(Meurisse)
DE W AELE (Meurlese)
vient de changer de bracquet et repart au
cours de la 10* étape
coup, vous buvez en ce moment les eaux
d'un Jourdain qui vont vous régénérer, et
qui vous donneront, avec des qualités mus.
culaires qui sont en vous déjà, les qualités
morales qui paraissaient vous faire com-
plètement défaut. En vérité, votre persé-
vérance est infiniment réspectable. »
Mais Charles Pélis-sier n est pas le seul
de nos nationaux à persévérer. Ne croyez
vous pas que la famille Magne, qui com-
prend naturellement Moineau, est admirable
de courage, et n'est-il pas jusqu'à cet inter-
minable Bidot peut nous attendrir cette
année ?
ç Voulez-vous vous mettre un instant à la
place de Leducq et me dire si, avec la ré-
1 putation que vous lui connaissez, il vous
serait agréable d'occuper la huitième place
au classement général ? Et ce vieux Bel-
langer, hier encore si vaillant, en voilà un
qui ne songe pas à abandonner. Et Mer-
vid, et Chêne, et Henri, et cette grande
asperge de Bouillet ? Non, ce n'est^ pas
1 le courage qui manque à ces hommes. Notre
race a de cette vertu-là à revendre.
Ce qu'il leur faudrait !
Il'leur faudrait à tous un internat om ils
seraient bouclés à. la double boucle, où ils
seraient soustraits à toutes les tentations
qui les assaillent dans la vie qu'ils mènent.
Ce serait leur intérêt; ce serait aussi l'in-
térêt des industriels qui les emploient et
qui commencent à se lasser de faire des
sacrifices pour eux, dont ils sont bien ra-
rement récompensés. -
Imaginons un sportif quelconque, féru
de cyclisme, avec quelque petit capital, qui
serait propriétaire... ou locataire d'une pro-
priété à la campagne, 'à, distance conve-
nable de Paris et où les coureurs, ses pen-
sionnaires, viendraient habiter et s'enga-
geraient à se plier à la discipline de la
maison. Ils auraient là une nourriture fru-
gale, une habitation saine et propre, et ils
devraient suivre un entraînement qui serait
rigoureusement contrôlé. Les heures vides
de la journée seraient consacrées à des dis-
tractions saines, dont la culture physique
ne serait pas exclue.. Les sorties, et sur-
tout les sorties à destination de Paris, se.
raient infiniment rares et, si j'ose dire,
l physiologiques, avec un mot à dire par un
docteur sportif qui viendrait une foie, la
semaine à cette pension.
Voici un aspect de la question et en
voici une autre. Ce coureur touche de sa
maison de cycles un appointement mensuel
avec lequel il doit vivre. Supposons cet ap-
pointement de deux mille francs par mois.
Le constructeur tient à son poulain le lan-
gage que voici : « Au lieu de vous donner
deux mille francs par mois, je ne vous en
donnerai plus .que douze cents et^ le reste
servira à payer votre internat d'entraîne-
ment. Dans cet internat, vous oserez au
vert, soustrait aux tentations, astreint à un
travail régulier d'entraînement et, au lieu
d< ne jamais me gagner de courses, parce
que vous vous servez mal de votre liberté,
vous en gagnerez à ma grande satisfaction
et aussi !à la votre et à celle de votre
portemonnaie ! »
Voici, selon moi, la seule manière de
faire surgir une génération de coureurs
français capables de tenir tête à la " rude
coalition étrangère. Nos hommes ont, incon-
testablement, des qualités musculaires aussi
complètes que les coureurs étrangers. Nos
Kdot, nos Leducq, nos Magne, nos Moi-
neau, nos Bouillet, nos Charles Pélisrier
valent les meilleurs. Il ne s'agit que de les
assagir et, pour cela, pas d'autres moyens
qu'un bon internat. Prenez., l'exemple de
Fontan, car il faut bien revenir à ce mo-
dèle remarquable. Voyez sa vie simple et
familiale et patriarcale au milieu des siens;
son existence prise par ses occupations com-
merciales, et voyez à quels résultats. il, ar-
rive 'à 38 ans ! Que les autres fassent comme
lui et nous retrouverons la situation spor-
tive internationale que ^nous avions avant
la, guerre, car, en vérité, il est impossible
que nous restions dans le cas de voir toutes
nos épreuves gagnées inlassablement par les
Que chacun fasse son devoir. Il consis.
tera, pour les constructeurs, à favoriser la
,création de cet internat dont je viens de
parler Il consistera pour 'les coureurs à
en accepter, 'volontairement ou pas, le3
règles Si j'étais atteint d'immodestie, je
dirais que notre: journal a déjà fait son. de-
voir en patronant depuis trente ans les
courses qui dispensent aux gagnants la plus
complète notoriété : les Pari,s-Roubaix, , les
Paris-Tours, les . Paris-Bruxelles, les - Bor.
deaux-Paris, les « Wolber » et... le Tour
de France!
Il n'est plus possible que dans le classe-
ment général du Tour on trouve les deux
premières places occupées par deux Belges,
1:1, troisième par un, Italien, la quatrième
par un Belge, la cinquième par un Luxem-
bourgeois. la sixième par un Espagnol!
Henri Desgrange.
(Meuurisse.)
Trois expressions de Nicolas Frantz.
LES PLUS BELLES JOURNÉES DE L'ATHLÉTISME
Le premier grand match international de l'année :
ITALIE - SUISSE - FRANCE
se disputera dtmain, à Bologne (Italie)
Les Italiens
sont favoris du tournoi
Mais l'équipe de France peut prétendre
renouveler son succès de l'an der-
nier. — Séraphin Martin est de la
fête, seuls André Mourlon et René
Féger y manqueront. — Le départ
de notre équipe.
L'an dernier, à pareille époque, sur le
Stade de Colombes, nous avons battu les
Italiens par 132 points contre 118, laissant
les Suisses troisièmes, avec le modeste total
de 69 points.
Allons-nous, demain, à Bologne, renou-
veler ce succès flatteur ?...
A l'heure où ces lignes sont écrites, il
est bien difficile de répondre à cette ques-
tion. Non pas que nous courrions le risque
d'être battus par l'équipe suisse, qui joue
ici le rôle d'extrême-outsider, mais parce
que l'équipe italienne semble beaucoup plus
difficile à battre que l'an dernier et que,
d'autre part, il est impossible à qui que ce
soit de connaître l'exacte composition de
(Meurisse)
LADDUMEG.UE
un - du' memeurs représentants français.
l'équipe de France. Cette équipe pouvant
encore, d'ici le coup de pistolet du premier,
départ, subir quelques modifications. Il faut
bien, n'est-ce pas, compter avec le voyage ?
C'est aussi pour nous un autre handicap
que le forfait certain d'André Mourlon, dont
la forme revient magnifique. Encore avons-
nous la chance de retrouver, au dernier mo-
ment, un Séraphin Martin, qui apparais- ;
sait, hier, indisponible; par contre, on;
assure que Féger ne partirait pas.
Si vous voulez bien, avec moi, mettré
dans un des plateaux de la balance le han-
dicap du déplacement, les forfaits de deux
de nos champions, et, dans l'autre plateau ;
de la même balance, les progrès incontes-î
tables — et incontestés — de l'équipe ita. :
lienne, nous serons tout à fait d'accord pour
conclure qu'il ne nous restera pas grande
chose, demain, à Bologne, des 14 pointe que
nous avons pris à 1 équipe italienne 1 an
dernier.
Somme toute, ce deuxième match France-
Italie apparaît tout particulièrement serré.
Nous pouvons, grâce à des hommes comm«,
Noël, Ménard et Ramadier —• s'ils sont
dans un bon jour — enlever les quelques
points qui nous assureront une victoire...
que les épreuves courses ne sont pas du
tout certaines de nous donner, malgré La-
doumègue, malgré Dartigues, malgré Au.
vergne et malgré Moulines. <
Sachons nous rappeler que quelques-una
de nos hompies — et parmi les meilleure,
— ont été-battus, et en Italie et en France,
il y a deux mois environ, par les champions
italiens. Et, quoique on puisse dire, à ce
propos, que nos hommes étaient, à ce mo-
m es*, loin - de leur meilleure forme, la
même excuse peut être valable en faveus
des Toetti, des Tavernari et autres, Bec-
cali... - , • •
Je le répète, le pronostic est serré et,
toutes réflexions faites, il vaut peut-être
mieux le faire en faveur des Italiens. Sj,
nous les battons de quelques points, notre
mérite n'en sera que plus grand.
Et que dire des Suisses ?... Qu'ils feront
certainement de leur mieux, mais qu'ils
seront battus de plus loin encore que l'an
dernier, puisque leur meilleure unité — Paul
Martin — leur manque cette année.
Et Paul Martin... c'est quelqu'un !.., ~>i
Louis Maertens.
Les conditions du match
Le match France-Italie-Suisse comporte
les courses et concours suivants : 100 , 400,
800, 1.500 et 5.000 mètres; 110 et 400 mètres
haies; hauteur, longueur, perche, disque, ja-
velot, poids, marteau et relais (4x100 et
4 x 400).
Deux hommes de chaque nation dans cha-
cune des épreuves : G points au premier,
5 au deuxième, 4 au troisième, etc., 0 point
en. cas d'abandon.
Pour les relais : 5 points à la première
équipe, 3 à la deuxième et 1 à la troisième-,
0 point en cas d'abandon ou de déclasse-
ment.
( Voir la suite en rubrique Course à Pied.)
NATATION
Le second gala nocturne
des Tourelles
Le C.N. de Paris organise au Stade des
Tourelles ce soir. à 21 h.,. une réunion qui
comporte un' programme de choix. La nou-
velle installation du Stade permet organi-
ser des manifestations de nuit qui, par Id,
chaleur doivent être très appréciées des spec-
tateurs.
I Les meilleurs nageurs et nageuses de la
capitale ont promis leur concours dans les
différentes épreuves qui présenteront un
réel intérêt. Dupont, finaliste du Grand Prix
de Parie participera au 100 m. avec Cuvilly.
Valade. de Gralokay, Bargoin.
Dans la catégorie féminine, Mlles Godard
championne de Paris et gagnante du Prix
du Conseil Municipal, Perry, Mortier, etc...
seront au départ. Divers relais et deux mat-
ches comptant pour la Coupe de France de
water-polo, réuniront la Libellule et la S.
de N. de Strasbourg, le C.N. de la Seine et
'' les E.N. de Tourcoing (2).
Cette fête sera présidée par M. G. Loyau,
conseiller municipal du XX' arrondissement.
Une attraction hors_ programme, exécutée
pour la première fois 'aux Tournelles, le
61lUt de la mort en bicyclette par Delbort et
» la Torche Humaine par Mme Crété-Flavier,
de dix mètres, reportera les spectateurs à
vingt ans eù arrière. Un concert 6e fera
entendre pendant les épreuves par le haut-
parleur du Stade donnant à la réunion un
regain de gaîté.
1 (Voir la suite en rubrique Natation.)
RUGBY
Les Élections fédérales annuelles
auront lieu demain
Lézignan et peut-être les « six »
seront mis en cause.
Demain le Conseil de la Fédération Fran-
çaise de Rugby se réunira à son siège, afin
d'élire son Bureau et ses commissions pour
la saison 192-9-1930.
; Peu de changements sont à prévoir. M. O.
Léry sera réélu président à l'unanimité.
Quelques personnalités régionales ont posé
leur candidature pour certaines commis-
sions. Il en est d'ailleurs ainsi tous les ans.
Les élections terminées. le Conseil aura
à examiner et peut-être à se prononcer sur
la mise en accusation du F.C. Lézignanais.
Pénalisé plusieurs fois. mais bénéficiant
encore du sursis, le club audois risque (si
une sanction nouvelle est votée) de voir les
pénalités précédentes confondues avec celle
prise demain Ce serait alors la fermeture
totale du terrain du Moulin.
•i Empressons-noue de dire que nous ne
croyons pas qu'il lui soit appliqué la moin-
dre suspension, mais ajoutons qu'un fort
courant se dessine pour la mise pure et sim-
ple ,hors. championnat du F.C. Lézignanais.
Le référendum adressé aux clubs d'Excel-
lence par le président du Stade Bordelais
au nom des six champions de France, sera
l'objet d'un débat.
Un dirigeant fédéral proposerait que la
loi de deux ans ne soit pas applicable aux
joueurs appartenant aux six clubs qui me-
nacent la F.F.R. de né pas participer au
Championnat de France de 1930-1931 si cette
dernière ne supprime pas cette épreuve en
la remplaçant par une autre qui opposerait
les équipes représentatives régionales.
LAWN-TENNIS
La première journée
de la finale européenne
de la Coupe Davis
voit la nette supériorité
des Allemands
Prenn et Moldenhauer battent respecti-
vement Gregory et Austin, en
trois sets faciles.
Berlin, 12 juillet. — Aujourd'hui a com-
mencé, sur les cours du grand club berli-
nois « Rot-Weisse Il, la finale de la zone
européenne de la Coupe Davis, qui opposait
l'Allemagne à l'Angleterre. <
Les Anglais jouèrent en dessous de lem
réputation. Ils parurent se ressentir des
durs efforts qu'ils ont produits au cours des;
championnats internationaux de Wimble'
don.
Par contre, les Allemands se montrèrent
très en forme, et surent profiter des moin-
dres fautes de leurs adversaires pour mar-
quer des points.' ,
Moldenhauer se montra particulièremen
brillant, au cours de cette première journée
qui se termina à l'avantage de l'Allemand
par deux victoires à zéro. '
Avec ces deux victoires, l'Allemagne pos-
sède une chance de tout premier ordre de
se qualifier pour la finale interzones de la;
Coupe Davis.
Rappelons qu'en cas de victoire de l'Al
lemagjje, la finale interzones, qui opposera:
le vainqueur à l'Amérique, aura lieu i
Berlin, sur les cours de la « Rot-Weisse »
et que, dans le cas contraire, l'Angleterr
rencontrerait l'Amérique à Paris, au Stad<
Rolland Garros.
> Voici les résultats de la première journée
Simples. — Prenn (Allemagne) bat Gre
gory (Angleterre), 6-3, 6-3, 6-2 ; Molden
hauer (Allemagne), b. Austin (Angleterre)
6-4, 6-3, 6-2.
A la fin de la première journée, l'Aile-
- magne compte 2 victoire et l'Angleterre 0
— Bing.
LES GRANDES EPREUVES
AUTOMOBILES
Le Rallye du Touquet
et la Coupe des Dames
promettent de jolies luttes
Voici le moment venu où les grands touJ
ristes participant au troisième Rallye interi
national et à la troisième Coupe des Da®
mes du Touquet, se mettent en route Pou,|
gagner les points de départ éloignés qu 'ile
ent choisi pour mettre à leur actif le plus
grand nombre possible de kilomètres. I
Ces points de départs éloignes sont très
nombreux cette année et l'on voit avec satis.
faction figurer sur la liste les villes su.i|
vantes : Samara (Russie), Moscou, Buca-g
rest, Athènes, Cadix. Gibraltar, Madrid
Brindisi, Reggio, Berne, John O Groats(
Hambourg, Monte-Carlo, Menton, Cer-
bère, etc.
(Voir la suite en rubrique .4 utomabile.)
Rédaction, Administration, Publicité •
10, rue du Faubourg-Montmartre, PARIS
TÉLÉPHONE
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Samedi 13 Juillet 1929
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Compte chèques postaux 1154-58
LES CONTES DE L' « AUTO »
"Môme d'Azur"
i suis un simple maître-nageur à la
L ; " des Tourelles.
dernier, quand tapait la chaleur
^L,e du ciel, faisant plus légère la
JSSen arenee d'absinthe du bassin, une
Wa^use se présenta que nul ne connais-
salt' ;-mnes ? Un peu comme le pe-
I L ,es' Lonae,hamp, ou le métro, le ma-
88g n finit par se connaître. Toujours
tlll, -mes têtes. Si bien, qu'une année
les me avec étonnement aux
V0US hes du 15 août, (c Je n'ai pas vu
a;'Prof.. plongeur nègre » ou « cette
le ? Prend plus de leçons de crawl.
s°raît-elle lasse ou dégoûtée ?» ^ :
i D .fnis même, nous assistons à l'éclo-
'-P /î flirts--. Lui, Elle, viennent d'a-
,IOn bord separéroent; puis ensemble... Puis
r( nouveau séparément. C'est la vie.
1 La nageuse dont je vous parle ? Dix-
fans peut-être. Fichue... genre So-
ïta Salgado. Plus belle encore, si c est
wssible. ^ , v
I Elle avait un peignoir turquoise a
IS nobi, très chic. Maillot bleu de
,T avec sur la poitrine, un bizarre
ijàne de club. Je n 'ai jamais ose lui
jèmaûder ce que c'était.
iL'ondine se met à l'eau. Mes amis!
„ crawl pur, coulé, puissant. L épaule
liait souple. Respiration bien cooen.
Un virage plongé- aux cinquante
pètres. Oh! oh! de la classe!
*N~ous, n'est-ce pas, sommes - telle.
ment fatigués de voir des tocquards
jouer aux champions, éblouir leurs peti-
tes amies avec des claques sur l'eau et
les contorsions, que lorsque, par hasard,
Jil assiste à un spectacle de sport qui
3St aussi une merveille d'art nous ne
lemandons qu'à nous emballer. Cette
rosse était fantastique. Je .suis sûr qu en
'e jouant, elle battait le record de
France. , , t >
-.i Elle grimpe l'escalier de ter. Je m ap-
proche C: « Vous-devriez participer aux
championnats, mademoiselle! » .Elle
me regarda bien gn face.
t (( Cela ne.m'intéresse pas. Je nage
pour m'amuser. »
| 1311e fila vers sa cabine.
* Dès lois, chaque jour, elle revint.
romme cinq heures sonnaient, on la
rayait descendre de sa voiture, un ca-
)riolet bleu de roi. Ele faisait trois ou
juatre fois un parcours de course, plon-
(eait, puis s'allongeait au soleil sur la
ilage de départ. Toujours seule, et très
auvage. Naturellement, les godelu-
eaux voulurent flirter. Elle leur tour-
lait le dos avec une indifférence magni- .
ique. Et pour aller débiter des fadaises
lans l'eau... il aurait fallu se lever ma-
in. Taris, seul, pouvait 6a le -permet., ,
tre... Mais, Hermant,, inquiet, ne la-,
lâchait plus d'une semelle.
; Eietttôt, la belle nageuse eut un sur-
nom. K Môme d'Azur ». Cela lui resta.
f Toute la piscine était intriguée.
L'auto n'avait pas de plaque. Môme
d'Azur démarrait si brusquement, que ,
nul ne pouvait suivre; puis, elle habi-
tait hors Paris, franchissant chaque soir
b F Porte des Lilas.
« Môme d'Azur » faisait des ravages
dans les cœurs. Trop de mystère, autour
d'elle; trop de charme, aussi. Pensez!
elle ne parlait jamais à personne ; . elle
ne disait jamais bonjour en arrivant.
Aucune de ces camaraderies de sport,
si fréquentes, si loyales.
». Généreuse, elle donnait de forts pour-
boires. Un jour, à la stupéfaction de
toutes les Tourelles, elle fut demander
à Frèrejacques, de louer sa cabine pour
1 'année, avec autorisation de l'embellir.
Le joumah'ste-direc-teur accepta. Aussi-
tôt, la « Môme d'Azur » de s'amener
avec un tapissier, de faire draper, aux
murs, des étoffes célestes...
Cela devenait une obsession... Tout le
monde guettait sa venue. Les jours de
pluie, une mélancolie terrible tombait
sur les gradins gris, l'eau piquetée de
Souttes, la pendule, le plongeoir. Avec
êl 'e, la nageuse bleue apportait une per-
fection hiératique. Quelque chose de
surhumain et de plastique, dont l'im-
peccabilité écrasait. Elle n'était pas le
rayon de soleil de la piscine; mais la
piscine, sans elle, ne semblait plus
vrne. ■ . 1
S J fa'S amoureux d'elle, bête-
; 11 amoureux. Jusqu'à me lancer dans
p ' is "P^jtés : chauffer son peignoir.
tflhl/T6' ?'re mettre des fleurs sur sa
table de cabine.
avaipV^1'6?' S\eP étaient aperçus. Ils
a aient ria 0° l' d'abord; puis le Philtre,
tilU c l, av agi sur leurs âmes, dis.
étionc;11 e v^i ve*nes. poison. Nous
counpo^ ^fS' POsitivement. Belotes
ïoukmpnf6 du silence, soupirs; dans le
réclamait 1 • T î monde
folie douce... cmq a SIX; une espèc.e de
a.ux Même des gen6 qui n'ont pas froid
n'a pas ",aUV6, , cor"rne le Pèl? Argouach (il
Personnes <-18° moms de cinquante-quatre
gavanTet R?S ■ a fJotte)
tré « Momp jP* es, pour avoir rencon-
, Cette année\ZUr v dans les couloirs.
lô juiiiet r ■ Nous sommes au
revenue... nageuse bleue n'est pas
que jour. l'at -tend, fleurie. parée, cha-
bras K m nouvelles. Nous res-
Porte h ball ants et sans force, épiant
t On n ,,cl^e soir.
savons ne Je' . jamais d'elle... Mais nous
tés, J 'une::; certaines nervosi-
On a 7v, bataille, un soir, dans le hall.
notre mniîvÇ3 T°tre- existen&e» mutile
moins 1 18. f .^lel est moins clair,
dans le., nrKv & é' plement des, oiseaux
Une idole "est k- l^evar^- Se refaire
1 Alors 'n bien dur, à nos âges !
doute et moivl p^lenton's- Assaillis de
U le mON d anS°L^- Chaque ma-
« ?e 0h^°..Tlr- Chaque nuit le
Nous E;avons, nous savons tous que
la vie n'aura pe l'SOnne ?6 ^ oomp l acera. ' Que
santé tant sa saveur pui8-
Bante, qui¡:;e \ qlle " Mome d'Azur » l'ex.
(f Mô'me d'A' éblouissante, torturante
. ome d Azur »> ne sera pas reVenue...
C.-A. GONNET.
f4 « Je n hésite va,, à déclarer Que
nous devrions nous séparer des
arbitres qui, Par leur faiblesse,,
Par leur _ manque d énergie au.
raient laissé des incidents q'raves
r se dérouler sur les terrains de
rugby... »
^ (Discours de M. Octave
Lery, président de la Fédéra-
* tion Française de Itugby).
bi' 'o, Qu'attend-on ?...
AUTOMOBILE
Demain, sur le Nurburg Ring
le circuit allemand de l'Eifel
a lieu le Grand Prix des Nations
pour voitures sport
44 concurrents sont inscrits. — Six na-
tions sont représentées. — On compte
21 voitures françaises.
i
| Le Grand Prix des Nations, épreuve in-
fceriïiationale organisée par l'Automobile Club
d'Allemagne, qui se court dimanche, consti-
tue l'événement principal de la saison auto-
mobile allemande. Il a pour théâtre le' clas.
sique et difficile circuit du Nurburg Ring,
dans le massif de l'Eiffel, et a réuni une
compétition remarquable, la liste ayant été
définitivement close sur le chiffre imposant,
de 44 voitures.
Les meilleurs pilotes de sept nations, dis-
puteront cette compétition au caractère bien
international, dont plus de la moitié des
conducteurs inscrits représentent la cons-
truction étrangère, qui se répartit comme
suit : Italie 8, Tchécoslovaquie 6, France b,
Belgique 2, Angleterre 2. Suisse 1, Estho-
nie 1, soit au total 26 conducteurs étran-
gers, sur les 44 inscrits, ce qui laisse pour
les représentants allemands, un total de 18
conducteurs. 1
En ce qui concerne la nationalité des voi-
tures inscrites, la France sera la mieux re-
présentée. avec 21 véhiculeci, suivie de 1 Al-
lemagne. avec 10. de l'Italie, avec 6, de la
Tchécoslovaquie, avec 2. et la Belgique, avec
une voiture.
IVoir la suite en rubrique Automobile.)
Wide World.)
Louis CHlRON
r- - favoris " : Z 6. ~ > ..
AERONAUTIQUE
Costes et Bellonte
vont-ils partir ce matin
pour un grand raid ?
L'avion Point d'Interroqation a été ame-
né, une fois de plus, de Villacoublay.'.au
Bourget dans la soirée d'hier. Costes et
Bellonte prendraient, paraît-il. ce matin à
l'aube, le départ pour. un grand voyage.
Reste à savoir si ce sera pour le raid offi-
ciel Paris-Tokio en deux étapes, ou le raid
officieux Paris-New-York., en une seule en-
volée.
Allô! Allô!
14\ ean Borotra se trouvait assis dans le
cv train qui le ramenait de Londres,
lorsqu'il s'aperçut qu'un monsieur pas.
sait et repassait devant la vitre de son
compartiment pour le dévisager.
N'y tenant plus, Borotra se releva,
ouvrit la porte et allait, apostropher son
vis-à-vis, lorsque celui-ci, ouvrant tout
grands les bras, s'écria:
— How are you?
Au lieu d'une dispute, on vit les deux
hommes se taper réciproquement sur
l'épaule, se secouer vigoureusement la
main.....
LÊ6 surprise passée, tous deux se pro.
menaient, riant et bavardant dans le
couloir.
Jean Borotra venait de retrouver un
de ses amis de la lointaine Australie.
Le monde est petit, n'est-ce pas ?
e boyau
a- BERGOUGNAN
est
le préféré
des coureurs.
CS cène de la rue.
&P Cinq heures, boulevard Malesherbes.
Une petite conduite intérieure, pilotée
par une ravissante jeune femme, débou-
che d'une rue transversale et. au moment
de prendre la file, s'arrête, calée! Le
démarreur refuse de fonctionner. La
jeune femme descend, retire du coffre
une énorme manivelle et jette un regard
éploré vers quelques chauffeurs qui, sans
bouger, regardent...
La jeune femme prend courageuse-
ment son parti, place la lourde mani-
velle, la fait tourner d'un effort vigou-
reux et désespéré et du premier coup la
voiture est en marche.
La jolie conductrice reprend le volant,
mais au moment de démarrer sans 'dire
un mot, fronce les' sourcils et tire la lan.
gue aux chauffeurs
Ïe nombre des voitures neuves et d '00..
casion vendues quelques jours avant
les fêtes de Pâques et de la Pentecôte a
été considérable.
Voici l'été. Les grandes vacances com-
mencent après le 14 juillet, c'est le mo-
ment où les transactions en voitures
d'occasion se font les plus abondantes.
- Utilisez les Petites- annonces de l'Auto
pour vendre les occasions que vous avez.
Ne vous dérangez pas: téléphonez-nous
à Provence: à 56-33, 90-34, 90-35.
L'acheteur attend une offre intéres.
sante.
Le Téléphoniste.
LES GRANDS ÉVÉNEMENTS DE LA ROUTE
Depuis 2 heures, ce matin, la bataille a recommencé
entre les rescapés des Pyrénées, sur Perpignan=Marseille, 11e étape du
23 TOUR DE FRANCE CYCLISTE
Organisé par L'Auto, du 30 juin au 28 juillet 1929
Les retardataires vont-ils combler leur retard
et le maillot jaune va-t-il changer de propriétaire?
UNE BELLE EMPOIGNADE EN PERSPECTIVE
(Meurisse.)
Un passage te Benoit-Faure 1 dans Puymaurens.
A L'ETAPE
(De notre Rédacteur en chef.)
Persévérer
Perpignan, 12 juillet. — Je ne puis
consoler du départ de notre bon Fontan.'
Il, ,etait une des figures de notre course, un
vrai caractère et un exemple remarquable.
Nous le considérions comme le bon sens
même, et il possédait, par surcroît, de ces
vertus touchantes qui pourraient servir de
directives pour tous. Il jouait, au milieu
des camarades qui montaient sa marque, le
rôle d'un véritable père de famille. Il leur
prodiguait des conseils toujours excellents,
et il avait établi là, par sa douce autorité,
beaucoup plus une famille qu'un simple
groupement..
k Vas vite, dit-il au pauvre petit Aerts
contraint d'abandonner, vas vite embrasser
les tiens en Belgique, et reviens vite, car
je-veux que tu gagnes le Tour des Pays
.B.asques. »
' . Et comme le vélodrome de Bordeaux le
réclame pour une de ses réunions, et que
le budget dont il dispose ne permet pas
d'engager tous ses camarades : « Qu'im-
porte, dit-il, nous réduirons chacun notre
part et. nous irons tous. »
. Et l'humble vie quotidienne de Fontan
est remplie du Midi qui adore Fontan.
Hier, avant l'Hospitalet, dans la montée
du col de Puymaurens, sur un aqueduc qui
enjambe la route, en très gros caractères
noirs on a pu lire : « Vive Fontan et Car-
dona! » Jusqu'à Perpignan, on ne s'in-
quiète que. de lui. En haut de Puymaurens,
des enthousiastes de lui semblent le recon-
naître dans la plupart _ des coureurs qui
achèvent la rude ascension.
Cette sympathie est telle, qu'elle a créé
une fidélité qui, non seulement ne se dé-
mentira pas dans le malheur, mais encore
ne manquera pas de se manifester par une
fidélité encore plus grande, attestant ainsi
l'existence d'une énorme famille créée par
Fontan, et qui ne comporte pas que les
siens, mais encore ses agents et ses clients.
Je regrette d'autant plus l'abandon de
Fontan, qu'il me paraît plus encore qu'hier
que la partie n'était pais perdue pour lui,
étant donné, non seulement la forme par-
faite qu'il tenait, mais encore cette . consi-
dération que nous n'étions pas encore au
milieu de l'épreuve, et qu'il reste encore à
gravir les Alpes, où il' aurait pu montrer,
une fois de plus, ses aptitudes de grimpeur.,
Il faut dire, à sa décharge, que le malheur
qui s'abattit sur lui était tel, qu'il lui en-
leva ses habituelles, qualités de sang-froid.
Un jour, il y a de cela plus de: trente-
cinq ans, se donnait au . vélodrome: de la
Seine, à Levallois-Perret, une course..de
12 heures. Cottereau y .était, lamentable,
et lamentable, au point que . le directeur de'
la marque qu'il montait; pris-de pitié au
spectacle de sa souffrance,, lui fit dire qu'il
l'autorisait à abandonner. Et, Cottereau, à
cette nouvelle, se redressa sur sa selle, et
dit à l'ambassadeur • « Tu vas aller lui de-
mander combien il me paye pour, abandon-
ner. » J'aurais voulu voir à Fontan hier
cette résolution-là. Il n'aurait , pas eu ce
geste définitif d'abandon..
Et, puisque j'en suis sur ce sujet, des
touristes-routiers nous donnent précisément
un exemple semblable, chaque année, dans
notre Tour de France. Hier, quatre d'en-
tre eux prétendaient prendre texte d'une
coquille de notre journal pour continuer la
course, malgré le délai de .fermeture du
contrôle indiqué par le règlement, et qui
était largement dépassé.. Et, devant l'irré-
parable d'un contrôle, fermé depuis long-
temps, je ne, pouvais m'empêcher de les
plaindre et de, les trouver admirables. Com-
bien auraient -pu .prendre exemple sur ces
humbles et, entre autres, ces coureurs bien !
entretenus par les maisons de cycles, et j
qui font relâche dans le Tour de France,
comme des vedettes gangrenées par le suc-
cès, et sous les prétextes les plus blâma-
bles. Tel Ferdinand Le Drogo, gavé d'ap-
j pointeme.nts QU 11 ne mérite presque plus; i
mais incapable en tout cas, cette année, de
gagner une course, et que la vie, s 'il con-
tinue à mépriser ainsi les règles 4u bon
6ens, finira par rendre à son humble mé-
tier du début.
Nos coureurs français
Heureusement, ils ne sont pas tous sem-
blables ; heureusement, ils ne nous servent
pas tous de ces abandons qu'un Jacquinot
avait, il y a quelques années, rendus célè-
bres, et qu'illustrèrent les frères Pélissier
qui, eux du moins, avaient à leur actif de
remarquables exploits. Et, à ce propos, il
faut que je vous dise quelques mots de ce
grand diable de Charles Pélissier. Evidem-
ment, il ne fait pas, dans notre Tour de
France, les étincelles de ses frères. Mais
ne croyez-vous pas qu'il a quelque mérite
à persévérer dans les conditions qu'il le
fait, étant donné la réputation de ses frè-
res, ses quelques victoires personnelles et
quelques v galipettes , qui annonçaient bien
l'esprit de famille : n'est-ce pas un mérite
singulier de continuer la course dans un
rang qui apparaît indigne de lui ? Il me
semble qu'il a décidé de refaire son ap-
prentissage de coureur, et de se forger dans'
la lutte une âme nouvelle, qui lui vaudra
les sympathies d'un public nouveau. Cer-
tes, celui-ci pourrait avoir quelque raison
de laisser cela là ; ce doit lui être dur de
naviguer presque en queue des pelotons, de
voir des touristes-routiers le devancer.
« Continuez, mon petit Charles, à tenir le
(Meurisse)
DE W AELE (Meurlese)
vient de changer de bracquet et repart au
cours de la 10* étape
coup, vous buvez en ce moment les eaux
d'un Jourdain qui vont vous régénérer, et
qui vous donneront, avec des qualités mus.
culaires qui sont en vous déjà, les qualités
morales qui paraissaient vous faire com-
plètement défaut. En vérité, votre persé-
vérance est infiniment réspectable. »
Mais Charles Pélis-sier n est pas le seul
de nos nationaux à persévérer. Ne croyez
vous pas que la famille Magne, qui com-
prend naturellement Moineau, est admirable
de courage, et n'est-il pas jusqu'à cet inter-
minable Bidot peut nous attendrir cette
année ?
ç Voulez-vous vous mettre un instant à la
place de Leducq et me dire si, avec la ré-
1 putation que vous lui connaissez, il vous
serait agréable d'occuper la huitième place
au classement général ? Et ce vieux Bel-
langer, hier encore si vaillant, en voilà un
qui ne songe pas à abandonner. Et Mer-
vid, et Chêne, et Henri, et cette grande
asperge de Bouillet ? Non, ce n'est^ pas
1 le courage qui manque à ces hommes. Notre
race a de cette vertu-là à revendre.
Ce qu'il leur faudrait !
Il'leur faudrait à tous un internat om ils
seraient bouclés à. la double boucle, où ils
seraient soustraits à toutes les tentations
qui les assaillent dans la vie qu'ils mènent.
Ce serait leur intérêt; ce serait aussi l'in-
térêt des industriels qui les emploient et
qui commencent à se lasser de faire des
sacrifices pour eux, dont ils sont bien ra-
rement récompensés. -
Imaginons un sportif quelconque, féru
de cyclisme, avec quelque petit capital, qui
serait propriétaire... ou locataire d'une pro-
priété à la campagne, 'à, distance conve-
nable de Paris et où les coureurs, ses pen-
sionnaires, viendraient habiter et s'enga-
geraient à se plier à la discipline de la
maison. Ils auraient là une nourriture fru-
gale, une habitation saine et propre, et ils
devraient suivre un entraînement qui serait
rigoureusement contrôlé. Les heures vides
de la journée seraient consacrées à des dis-
tractions saines, dont la culture physique
ne serait pas exclue.. Les sorties, et sur-
tout les sorties à destination de Paris, se.
raient infiniment rares et, si j'ose dire,
l physiologiques, avec un mot à dire par un
docteur sportif qui viendrait une foie, la
semaine à cette pension.
Voici un aspect de la question et en
voici une autre. Ce coureur touche de sa
maison de cycles un appointement mensuel
avec lequel il doit vivre. Supposons cet ap-
pointement de deux mille francs par mois.
Le constructeur tient à son poulain le lan-
gage que voici : « Au lieu de vous donner
deux mille francs par mois, je ne vous en
donnerai plus .que douze cents et^ le reste
servira à payer votre internat d'entraîne-
ment. Dans cet internat, vous oserez au
vert, soustrait aux tentations, astreint à un
travail régulier d'entraînement et, au lieu
d< ne jamais me gagner de courses, parce
que vous vous servez mal de votre liberté,
vous en gagnerez à ma grande satisfaction
et aussi !à la votre et à celle de votre
portemonnaie ! »
Voici, selon moi, la seule manière de
faire surgir une génération de coureurs
français capables de tenir tête à la " rude
coalition étrangère. Nos hommes ont, incon-
testablement, des qualités musculaires aussi
complètes que les coureurs étrangers. Nos
Kdot, nos Leducq, nos Magne, nos Moi-
neau, nos Bouillet, nos Charles Pélisrier
valent les meilleurs. Il ne s'agit que de les
assagir et, pour cela, pas d'autres moyens
qu'un bon internat. Prenez., l'exemple de
Fontan, car il faut bien revenir à ce mo-
dèle remarquable. Voyez sa vie simple et
familiale et patriarcale au milieu des siens;
son existence prise par ses occupations com-
merciales, et voyez à quels résultats. il, ar-
rive 'à 38 ans ! Que les autres fassent comme
lui et nous retrouverons la situation spor-
tive internationale que ^nous avions avant
la, guerre, car, en vérité, il est impossible
que nous restions dans le cas de voir toutes
nos épreuves gagnées inlassablement par les
Que chacun fasse son devoir. Il consis.
tera, pour les constructeurs, à favoriser la
,création de cet internat dont je viens de
parler Il consistera pour 'les coureurs à
en accepter, 'volontairement ou pas, le3
règles Si j'étais atteint d'immodestie, je
dirais que notre: journal a déjà fait son. de-
voir en patronant depuis trente ans les
courses qui dispensent aux gagnants la plus
complète notoriété : les Pari,s-Roubaix, , les
Paris-Tours, les . Paris-Bruxelles, les - Bor.
deaux-Paris, les « Wolber » et... le Tour
de France!
Il n'est plus possible que dans le classe-
ment général du Tour on trouve les deux
premières places occupées par deux Belges,
1:1, troisième par un, Italien, la quatrième
par un Belge, la cinquième par un Luxem-
bourgeois. la sixième par un Espagnol!
Henri Desgrange.
(Meuurisse.)
Trois expressions de Nicolas Frantz.
LES PLUS BELLES JOURNÉES DE L'ATHLÉTISME
Le premier grand match international de l'année :
ITALIE - SUISSE - FRANCE
se disputera dtmain, à Bologne (Italie)
Les Italiens
sont favoris du tournoi
Mais l'équipe de France peut prétendre
renouveler son succès de l'an der-
nier. — Séraphin Martin est de la
fête, seuls André Mourlon et René
Féger y manqueront. — Le départ
de notre équipe.
L'an dernier, à pareille époque, sur le
Stade de Colombes, nous avons battu les
Italiens par 132 points contre 118, laissant
les Suisses troisièmes, avec le modeste total
de 69 points.
Allons-nous, demain, à Bologne, renou-
veler ce succès flatteur ?...
A l'heure où ces lignes sont écrites, il
est bien difficile de répondre à cette ques-
tion. Non pas que nous courrions le risque
d'être battus par l'équipe suisse, qui joue
ici le rôle d'extrême-outsider, mais parce
que l'équipe italienne semble beaucoup plus
difficile à battre que l'an dernier et que,
d'autre part, il est impossible à qui que ce
soit de connaître l'exacte composition de
(Meurisse)
LADDUMEG.UE
un - du' memeurs représentants français.
l'équipe de France. Cette équipe pouvant
encore, d'ici le coup de pistolet du premier,
départ, subir quelques modifications. Il faut
bien, n'est-ce pas, compter avec le voyage ?
C'est aussi pour nous un autre handicap
que le forfait certain d'André Mourlon, dont
la forme revient magnifique. Encore avons-
nous la chance de retrouver, au dernier mo-
ment, un Séraphin Martin, qui apparais- ;
sait, hier, indisponible; par contre, on;
assure que Féger ne partirait pas.
Si vous voulez bien, avec moi, mettré
dans un des plateaux de la balance le han-
dicap du déplacement, les forfaits de deux
de nos champions, et, dans l'autre plateau ;
de la même balance, les progrès incontes-î
tables — et incontestés — de l'équipe ita. :
lienne, nous serons tout à fait d'accord pour
conclure qu'il ne nous restera pas grande
chose, demain, à Bologne, des 14 pointe que
nous avons pris à 1 équipe italienne 1 an
dernier.
Somme toute, ce deuxième match France-
Italie apparaît tout particulièrement serré.
Nous pouvons, grâce à des hommes comm«,
Noël, Ménard et Ramadier —• s'ils sont
dans un bon jour — enlever les quelques
points qui nous assureront une victoire...
que les épreuves courses ne sont pas du
tout certaines de nous donner, malgré La-
doumègue, malgré Dartigues, malgré Au.
vergne et malgré Moulines. <
Sachons nous rappeler que quelques-una
de nos hompies — et parmi les meilleure,
— ont été-battus, et en Italie et en France,
il y a deux mois environ, par les champions
italiens. Et, quoique on puisse dire, à ce
propos, que nos hommes étaient, à ce mo-
m es*, loin - de leur meilleure forme, la
même excuse peut être valable en faveus
des Toetti, des Tavernari et autres, Bec-
cali... - , • •
Je le répète, le pronostic est serré et,
toutes réflexions faites, il vaut peut-être
mieux le faire en faveur des Italiens. Sj,
nous les battons de quelques points, notre
mérite n'en sera que plus grand.
Et que dire des Suisses ?... Qu'ils feront
certainement de leur mieux, mais qu'ils
seront battus de plus loin encore que l'an
dernier, puisque leur meilleure unité — Paul
Martin — leur manque cette année.
Et Paul Martin... c'est quelqu'un !.., ~>i
Louis Maertens.
Les conditions du match
Le match France-Italie-Suisse comporte
les courses et concours suivants : 100 , 400,
800, 1.500 et 5.000 mètres; 110 et 400 mètres
haies; hauteur, longueur, perche, disque, ja-
velot, poids, marteau et relais (4x100 et
4 x 400).
Deux hommes de chaque nation dans cha-
cune des épreuves : G points au premier,
5 au deuxième, 4 au troisième, etc., 0 point
en. cas d'abandon.
Pour les relais : 5 points à la première
équipe, 3 à la deuxième et 1 à la troisième-,
0 point en cas d'abandon ou de déclasse-
ment.
( Voir la suite en rubrique Course à Pied.)
NATATION
Le second gala nocturne
des Tourelles
Le C.N. de Paris organise au Stade des
Tourelles ce soir. à 21 h.,. une réunion qui
comporte un' programme de choix. La nou-
velle installation du Stade permet organi-
ser des manifestations de nuit qui, par Id,
chaleur doivent être très appréciées des spec-
tateurs.
I Les meilleurs nageurs et nageuses de la
capitale ont promis leur concours dans les
différentes épreuves qui présenteront un
réel intérêt. Dupont, finaliste du Grand Prix
de Parie participera au 100 m. avec Cuvilly.
Valade. de Gralokay, Bargoin.
Dans la catégorie féminine, Mlles Godard
championne de Paris et gagnante du Prix
du Conseil Municipal, Perry, Mortier, etc...
seront au départ. Divers relais et deux mat-
ches comptant pour la Coupe de France de
water-polo, réuniront la Libellule et la S.
de N. de Strasbourg, le C.N. de la Seine et
'' les E.N. de Tourcoing (2).
Cette fête sera présidée par M. G. Loyau,
conseiller municipal du XX' arrondissement.
Une attraction hors_ programme, exécutée
pour la première fois 'aux Tournelles, le
61lUt de la mort en bicyclette par Delbort et
» la Torche Humaine par Mme Crété-Flavier,
de dix mètres, reportera les spectateurs à
vingt ans eù arrière. Un concert 6e fera
entendre pendant les épreuves par le haut-
parleur du Stade donnant à la réunion un
regain de gaîté.
1 (Voir la suite en rubrique Natation.)
RUGBY
Les Élections fédérales annuelles
auront lieu demain
Lézignan et peut-être les « six »
seront mis en cause.
Demain le Conseil de la Fédération Fran-
çaise de Rugby se réunira à son siège, afin
d'élire son Bureau et ses commissions pour
la saison 192-9-1930.
; Peu de changements sont à prévoir. M. O.
Léry sera réélu président à l'unanimité.
Quelques personnalités régionales ont posé
leur candidature pour certaines commis-
sions. Il en est d'ailleurs ainsi tous les ans.
Les élections terminées. le Conseil aura
à examiner et peut-être à se prononcer sur
la mise en accusation du F.C. Lézignanais.
Pénalisé plusieurs fois. mais bénéficiant
encore du sursis, le club audois risque (si
une sanction nouvelle est votée) de voir les
pénalités précédentes confondues avec celle
prise demain Ce serait alors la fermeture
totale du terrain du Moulin.
•i Empressons-noue de dire que nous ne
croyons pas qu'il lui soit appliqué la moin-
dre suspension, mais ajoutons qu'un fort
courant se dessine pour la mise pure et sim-
ple ,hors. championnat du F.C. Lézignanais.
Le référendum adressé aux clubs d'Excel-
lence par le président du Stade Bordelais
au nom des six champions de France, sera
l'objet d'un débat.
Un dirigeant fédéral proposerait que la
loi de deux ans ne soit pas applicable aux
joueurs appartenant aux six clubs qui me-
nacent la F.F.R. de né pas participer au
Championnat de France de 1930-1931 si cette
dernière ne supprime pas cette épreuve en
la remplaçant par une autre qui opposerait
les équipes représentatives régionales.
LAWN-TENNIS
La première journée
de la finale européenne
de la Coupe Davis
voit la nette supériorité
des Allemands
Prenn et Moldenhauer battent respecti-
vement Gregory et Austin, en
trois sets faciles.
Berlin, 12 juillet. — Aujourd'hui a com-
mencé, sur les cours du grand club berli-
nois « Rot-Weisse Il, la finale de la zone
européenne de la Coupe Davis, qui opposait
l'Allemagne à l'Angleterre. <
Les Anglais jouèrent en dessous de lem
réputation. Ils parurent se ressentir des
durs efforts qu'ils ont produits au cours des;
championnats internationaux de Wimble'
don.
Par contre, les Allemands se montrèrent
très en forme, et surent profiter des moin-
dres fautes de leurs adversaires pour mar-
quer des points.' ,
Moldenhauer se montra particulièremen
brillant, au cours de cette première journée
qui se termina à l'avantage de l'Allemand
par deux victoires à zéro. '
Avec ces deux victoires, l'Allemagne pos-
sède une chance de tout premier ordre de
se qualifier pour la finale interzones de la;
Coupe Davis.
Rappelons qu'en cas de victoire de l'Al
lemagjje, la finale interzones, qui opposera:
le vainqueur à l'Amérique, aura lieu i
Berlin, sur les cours de la « Rot-Weisse »
et que, dans le cas contraire, l'Angleterr
rencontrerait l'Amérique à Paris, au Stad<
Rolland Garros.
> Voici les résultats de la première journée
Simples. — Prenn (Allemagne) bat Gre
gory (Angleterre), 6-3, 6-3, 6-2 ; Molden
hauer (Allemagne), b. Austin (Angleterre)
6-4, 6-3, 6-2.
A la fin de la première journée, l'Aile-
- magne compte 2 victoire et l'Angleterre 0
— Bing.
LES GRANDES EPREUVES
AUTOMOBILES
Le Rallye du Touquet
et la Coupe des Dames
promettent de jolies luttes
Voici le moment venu où les grands touJ
ristes participant au troisième Rallye interi
national et à la troisième Coupe des Da®
mes du Touquet, se mettent en route Pou,|
gagner les points de départ éloignés qu 'ile
ent choisi pour mettre à leur actif le plus
grand nombre possible de kilomètres. I
Ces points de départs éloignes sont très
nombreux cette année et l'on voit avec satis.
faction figurer sur la liste les villes su.i|
vantes : Samara (Russie), Moscou, Buca-g
rest, Athènes, Cadix. Gibraltar, Madrid
Brindisi, Reggio, Berne, John O Groats(
Hambourg, Monte-Carlo, Menton, Cer-
bère, etc.
(Voir la suite en rubrique .4 utomabile.)
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