Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-01-04
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1923 04 janvier 1923
Description : 1923/01/04 (A24,N8055). 1923/01/04 (A24,N8055).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46291532
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2016
L'Auto
Rédaction, Administration, Publicité: *
10, rue du Faubourg-Montmartre
PARIS Cg.)
f t" ligne CENTRAL 27-68
4 t' ligne......... CENTRAL 23-12
J < 4. ''S08»--»»»».» CENTRAL 28*56
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Adresse Télégraphique: Veiacto-Parls
DEUX FILS SPéCIAUX
Directeur-Rédacteur en chef:
HENRI DESGRANGE - ' /
AUTOMOBILE - AÉRONAUTIQUE - CYCLISME
ATHLÉTISME - BOXE • FOOTBALL - ESCRIME • TENNtS - SPORTS FÉMININS. - HIPPISME « AVIRON
Le Numéro : 15 Centimes
24e ANNEE. — N° 8.055. —QUOTIDIEN
Jeudi 4 Janvier 1923
ABONNEMENTS :
Six raoï* ' Ua ta
SEINE et SEINE-&-OISE 24 » 46 b
DÉPARTEMENTS et ALGÉRIE., 25 » 4S »
ÉTRANGER (Union postale) ........ 43 » 82 h
On s'abonne sans frais dan3 tous les
Bureaux de poste. ;
SOUVENIRS...
Pendant la Bataille
de la Marne
A LA RECHERCHE
D'UNE D.S.A.
...Nous passons la. Seine à Nogent. Le
pont encombré. Des convois. De l'infan-
terie massée sur la, rive droite, le long des
hautes herbes, à côté de petits étangs
dans lesquels se reflète une lune mouillée.
Tout de suite après il commence à pleu-
voir, et nous roulons dans la nuit,
Il s'agit de mener cettj camionnette à
13. D.S.A! de l'armée. Quelle armée, ? Je
n'en sais rien. OÙ est-elle ? J ignore. Mon
ordre est de la trouver. Nous sommes assis
côte à côte, deux hommes et moi. Très
désagréables, les deux hommes. Muets et
hostiles. L'histoire ne leur plaît point.
L'incertitude de la route a fait naître en
eux une mauvaise humeur maintenant
apparente. Dans le lointain, vers le nord,
où nous allons, le canon tonne, par rafa-
les, pour se taire ensuite, et reprendre.
:Un premier village, rempli de troupes. •
— S'il vous plaît, la D.S.A. de l'armée?
— Connais pas. Kelc-isek-ça, la D.S.A.?
Où que tu vas ?
— Je cherche la D.S.A.
— Mon vieux, tu peux toujours. Y a, de
la place, à droite et à gauche. Les boches
foutent le camp.
Je remonte sur le siège-avant de cette
minuscule camionnette et m'installe à
nouveau ,à côté des deux conducteurs, qui
grognent. En avant.
L'un d'eux me-dit ,.-
—- C'est-il qu'on va marcher toute la
nuit ? Fait noir comme dans un four.
Pensez-vous dégoter votre D.S.A. dans ce
pays-là ?
L'autre ajoute :
— On va passer la nuit ici. Demain ma-
lin, on la trouvera bien 'mieux.
Je le prends sur un ton qui oscille entre
la conciliation et l'autorité : !
— La nuit sous la flotte ? Très peu.
Suffit d'un brin de patience. C'est l'ordre.
'Allons-y.
On y va. On y va mal, du reste. L'ho-
rizon. disparaît derrière une courbe du ter-
rain. Le ciel s'illumine comme d'éclairs et (
Je tonnerre sec du canon rage par ma- <
meuts. La pluie qui tombe- donne l'im- -
pression d'un piétinement. Il y à là, dans
cet inconnu, des centaines de mille hom-
mes qui se meuvent. Et c'est une situa-
tion étrange, d'être ainsi entourés de tout
lUIl peuple, tandis que personne n'apparaît. -1
iL'auto stoppe.
— Alors, quoi, ça ne va plus ?
:— Regardez. ■
Dans la nuit, en ombres chinoises se dé-
tachant sur le talus, des masses noires
renouent lentement. Une illumination tlu
ciel fait surgir des chevaux et des hommes.
,Un scintillement de casques a duré l'es- j
pace d'un instant.. -
— Ça vous étonne de rencontrer de la <
cavalerie ! 1
— Et là ? |
On me désigne une tache sur la route. ]
Je vais voir, en détachant une lanterne.
C'est très gros. Un cheval mort. On peut ' '
passer, à droite, en longeant le, fossé. Je ]
me penche. Il y a un autre obstacle, et .■:
c'est un cavalier étendu, les bras en croix,
le casque rabattu sur le visage. Sur lui, la '
pluie tombe, imbibe son manteau boueux.
Ma lanterne l'éclairé d'un jour tremblot-1
tant et blafard... C'est le premier...
—' Vous allez avancer tout doucement,
en suivant ma lanterne. Un coup de mar-
che arrière, et vous braquerez à droite. -
'Allez-y.
La camionnette manœuvre tant bien
que mal, dans l'obscurité.' Elle passe dans
la partie du chemin resté libre, en frôlant
le cadavre.
C était ? demande le conducteur. ,
— Un homme/*
H ne grogne plus, ni son camarade. Un
silence s 'éternise. Là-bas/un autre village,
et des lumières. Nous stoppons à Droximité.
d un groupe.
— La D.S.A., ici ?
, La à D.S.A., connais pas. Mais si vous
ruiez a la D.E.S.# c'est à gauche, au pro-
chain patelin.
hasard, je me dirige sur cette
D.E.S.: qui, somme toute, peut. s'appa-
renter a ma D.S.A.... Au village suivant,
un y a du reste plus personne. Des ruines,
Pas un toit. Mais à celui d'après, qui ne
vaut guere mieux, du monde. J'interroge
une ombre.
- La D.E.S.?
— C te question ! Bien sûr que c'est la
D.E.S. ! ;
.
— Et le Service Automobile ?
Il est quelque part. Visite les. décom-
bres. Tiens ! là... »
Là, il y a des marches. Puis ■ un trou.
Une voix crie : « — C'est vous, mon ca-
pitaine. N'avancez pas. Un obus est fiché
dans le mur ». Je cherche plus loin. La
camionnette me suit... Un petit rassem-
blement de voitures. Dan" un capot en-
trouvert, où la pluie entre en rigoles, un
conducteur est plongé, à qui je pose mon !
éternelle question. Il répond : ' 'r *
.. Parbleu, mes fils sont dénudés. Et
> u pleut dessus. On aurait des ratés à
Moins... Qui ? Quoi ? Le commandant ?
1-1 n est pas dans mon carter... Tiens ! le
■ V la !
Derrière moi, j'entends- l'un de mes con-
Acteurs dire à l'autre : .
7" La D.S.A. j. J'étais bien sûr qu'on
la trouverait.
Paul-Adrien SCHAYE.
Aucun avion marin, aucun hydra-
vion correspondant aux conditions de- 1
mandées par le Ministère de la Marine
n'a été réalisé.
Ocratre-ami'ral L.%,NIADE,
~ directeur de l'Aéronautique Maritime. .
LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU SPORT
L'AUTO veut célébrer
en février prochain
le Centenaire du Rugby
Au mois de février 1823, il y aïira an siècle le mois prochain, la
petite ville anglaise de Rugby mettait en présence deux équipes sco-
. faires; chargées suivant des règles alors assez vagues de se disputer
, la possession d'un gros ballon. Il faut croire que ce jeu nouveau était /
, attrayant, car il if ut pratiqué avec assiduité.
Mais, né dans l'école même de la ville de Rugby, le nouveau jeu
In'en devait sortir qu'au bout de quelque temps. En 183g, il vient à
peine de franchir les limites de la province et il est introduit à Cam-
" bridge. : '
. L'aPothéose ; tout le monde la connaît. C'est le Havre Athletic
, ■ Club qui l'introduit en France en 1873, c'est-à-dire juste cinquante ans
après sa naissance.. *
Le Rugby compte donc im siècle de"pratique en Angleterre et 50
ans chez nous. ?..
.... V x
Il nous semble que ce centenaire mérite d'être célébré.
Comment ? m
L'idée d'un match important est tout indiquée.
Comment ce match ne se terminerait-il pas par un banquet, hélas !
'■Mais le programme ne doit pas se borner là et nous voudrions
tenir de nos lecteurs rugbymen et autres des suggestions, des idées
telles que, nous ferions de la célébration du CENTENAIRE DU
RUGBY en février prochain une manifestation grandiose.
Que nos lecteurs n'hésitent pas non plus à nous donner leur idée
sur l'affectation de la recette du match à jouer : Faudra-t-il édifier
une stèle commémorative ? Ne conviendra-t-il pas mieux d'employer
cette recette à une œuvre d'encouragement, telle que le rugby scolaire?
A moins que...
Mais quoi 1 Si nous passons en revue les idées qui se présentent
à l'esprit, que restera-t-il pour vous, amis lecteurs ?
Et nous voulons que votre part de collaboration dans cette belle ..
manifestation soit la plus considérable possible.
L'AUTO.
AUTOMOBILE
L'engagement
au Grand Prix d'Indianapolis
de quatre amateurs
sur Bugatti
est officiellement confirmé
DE VISCAYA ET SON " ÉQUIPE "
COURRONT EN MONOPLACES
On apprendra certainement avec satisfaction la
confirmation de notre information d'hier, savoir .:
l'inscj'iption de quatre voitures Bugatti dans l'épreu-
ve d'Indianapolis du 30 mai. Cette .participation est
due à l'initiative de Pierre de 'Vizcaya qui, avec
trois de ses amis, le prince de Cyet.ria, M. d'Al-
saga et M. Raoul Riganti, ont acheté à la mai-
son Bugatti quatre voitures 2-litres, de série avec
lesquelles ils vont courir, pour leur propre compte.
La maison Bugatti n'intervient eu aucune façon
dans cette entreprise. Grâce donc à la sportivité
de M. de Vizoaya et de ses amis, la France -sera
digmement représentée dans ila grande épreuve
américaine.' Ceci est d'autant plus satisfaisant rue
la. course', du mois de mai est la première en Amé-
rique pour voiture de 2 litres de cylindrée.
Les directeurs de la piste d'Indianapolis ont
annoncé il y '1> déjà.un a'n. ,- un peu, à l'opposition
P. DE VIZCAYA
des autres pistes, — leur intention de ^e mettre
d'accord avec le règlement .français et il eut été
regrettable de me pas avoir de voitures françaises
dans la première course américaine courue sous ce
que l'on appelle là-bas « The French l'ule »,
Il y a peu à dire sur les voitures : ce eont des
2-litres de série avec 8 cylindres en 'ligne, préparées
par leurs propriétaires pour les conditions spéciales
d'Indianapolis. Les voitures sont semblables à celle
avec. laquelle de Vizcaya g'est si bien défendu, à
Monza l'ànnée dernière. Les quatre voitures par- j
tiront en ;Ëiônoplace, d'accord avec le nouveau rè- j
glement de.T l'American Automobile Association-qui 1
autorise un seul homme à bord pour les épreuves 1
de longue haleine. •
La virtuosité - de De Vizcava sur ' route et sur
piste est trop'connue pour qu'il soit nécessaire d'in-
sister. Ses compagnons sont des amateurs ayant une
grande expérience de 'automobiie mais n'ont'pas
jusqu'à présent pris le départ dans une grande
course. M. de Vizcaya noue assure cependant qu'ils
ont les qualités né.cessa.ires. pour se défendre en.
Amérique contre les meilleurs Américains, Alle-
mands et Italiens engagea dans cette épreuve. :
L'un d'eux, cependant, n'est pas un inconnu
pour nous : le prince de Cystria a. fait d'excellents
débuts e-n juillet dernier, au meeting de Boulogne,
avec une deux.litres Ba-]lot.. -
jes deux Argentins, d'Alsaga et Riganti, n'ont
jamajs . couru en E-urope ; mais les sportsmen sud.
a-merioains ont eu maintes fois l'occasion d'a.ppré-
ciei leur virtuosité dans des épreuves loca-Les; le
premier s est dtstin.gué à. pli,,sieiirs .reprises avec
une 1 CY l'C,'S rMkard; il était- réœmulelk 'de
,p,t,ssage a -^ans, n-,ia;R actuellement vogue vers
l Argentine, d ou il reviendra dans :trois mois; Le
second n est encore jamais venu en Europe. , i
UN EXEMPLE
La commune de Bussy-Saint-Gcorges, par
Lagny (Seine-et.Ma.rne), compte cinq cent
trente-sept habitants et deux cent vingt et un
cycles — nous ne disons pas : cyclistes, '221
machines, soit du 41 0/0 et même un peu plus.
L'U.V.F. devrait témoigner sa satisfaction
à Bussy-Saint-Georges.
LE SUPER-ALPINISME
Le capitaine Fynch
arrivé hier à Paris
nous parle
de son ascension
du Mont Everest
* Nous avons eu la bonne fortune d'être reçu hier
matin, dès son arrivée de Mürien, où il faisait des
sports d'hiver, par" le capitaine Fynch, qui faisait
partie de la mission du général Bruce, pour l'as-
cension du mont Everest.
Le capitaine Fynoh, ainsi que mous l'avons an-
noncé, donne à Paris deux'conférencea, l'une, en
anglais, qui a eu lieu hier au soir, salle Gaveau,
l'autre qui sera donnée ce soir, même salle, mais
en français. ,
.Sans entrer dans le détail de cette gigantesque
randonnée, qui sera donné beaucoup mieux par le
capitaine Fynch lui-même ap. cours de ses confé-
rences, rappelons, en quelques lignes, ce qu'elle
a été.
Le but de cette mission fut purement sportif.
Bruce et ses compagnons voulaient escalader le
plus haut sommet du monde. Ils partirent de Lon-
dres en février 1922, débarquèrent quelques vingt
jours après à Calcutta, gagnèrent de là Bombât et
Dardjilîing. De ce terminus, ils s'avancèrent tan-
tôt à pied, tantôt à cheval, pendant 500 kil. jus-
qu'au pied de la montagne. Le colonel Stratt fit
alors une première reconnaissance t.endant à trou-
ver les voies d'accès, et à établir trois camps de
ravitaillement. Puis du dernier camp, une équipe
de cinq grimpeurs parvint jusqu'à 8.100 mètres
d'altitude. Trois d'entre eux ne purent continuer.
Seuls, les capitaines Bruce et Fynch parvinrent à
8.320 mètres. Ils furent arrêtés là par une effroya-
ble tempête de neige, et le manque de vivres, et
obligés de redescendre.
« — Et, avons-nous demandé au capitaine Fynch,
l'Everest se présente-t-il comme une de nos som-
mités européennes ?
« — L'Everest ressemble tout à fait comme
structure au mont Blanc. Le côté Nord a le même
suspect que le côté italien du géant des Alpes ; le
côté sud ressemble absolument au côté français.
« — La flore de l'Everest a-t-elle quelque ana-
logie avec celle des Alpes ?
« — La flore est la même, nous répondit notre
aimable interlocuteur. On trouve de la végétation
jusqu'à 5.500 mètres ; des rhododendrons jusqu'à
4.000 mètres, gentianes et petites fleure des Alpes
jusqu'à 5.500. Après ce n'est plus que de la, roche
et de la glace.
« — Quelles sortes de vêtements portiez-vous ?
« — Je portais à la fois quatre tricots complets,
,1e premier sur la peau; en soie, le 'second en laine
légère, le troisième en laine épaisse, et le qua-
trième en laine très épaisse ; par-dessus tout cela
un gros sweater. Une culotte de grosse laine et
sur le tout un molleton double en soie imperméa-
ble. Comme Chaussures de fortes bottes à cram-
pons, suffisamment larges pour contenir et mon
j pied et cinq paires de bas, soie et laine alternées. »
j Ajoutons que le produit des conférences, faites
r tant par le capitaine Fynch que par ses compa-
! gnons dans le monde entier, doit servir à alimen-
ter les frais d'une nouvelle expédition qui se fera
en'mai 1924 et-_ au cours de laquelle le .capitaine
Fynch espère bien -atteindre le sommet de l'Eve.
resty soit 8,840 mètres..........
ENFIN !
QUINZE JOURS DE PERMISSION SONT DONNÉS
AUX TITULAIRES DU C.P.S.M.
C'est la classe 22 qui en bénéficiera la première
- Prochainement, . le ■ Journal officiel ins,-,Yera le
régime nouveau .des. permissions militairee, qui
comptera à partir du 1er janvier 1923.
Ce régime régularise les ;nouvelles dispositions
de la,' loi sur le recrutement. Les titulaires du C.
P.S.M. auront droit, pendant leurs 18 mois de ser-
vice, à 35 jours de con-gét; et permie.sivDs. Les au-
tre.s auront droit à. 20 jours. Ces- deux quantités
.peuvent être portées à 45 et t à 30 jours par les
chefs hiértreliiqiies, à titre de récompense de la
bonne manière de servir des appelés o',' engagés.
Ces-'• dispositions ' doivent être applicables aux
jeunes'gens de la. 'cla.sse 1922 et, à fortiori, aux
jeunes'gens des classes suivantes.
'. Rappelons qu'avant-la guerre-le C.P-S.M. don-
nait également; droit à une permission, et qu'on
ne fait que revenir à des dispositions antérieures,
dont la suppression avait mécontenté les intéres-
sés.
AERONAUTIQUE
Un Américain
le général Mitchell
devient officiellement
l'homme le plus vite
du monde
SON RECORD DE 361 KIL. 280 A L'HEURE
EST HOMOLOGUÉ
Comme nous l'avions -laissé prévoir, il y a quel-
ques jours, le record de vitesse du général aviateur
Mitchell, chef du service aéronautique de l'armée
américaine, a été homologué hier par le comité de
la Fédération Aéronautique Internationale.
Celui-ci -avait, en effet, reçu toutes les pièces et
documents ne laissant aucun doute sur la validité
du record du général Mitchell. On avait douté de
ce record. Il fallait être assez naïf pour se figurer
qu'une personnalité comme le général Mitchell.
responsable de toute l'organisation et de la marche
de l'aviation américaiine, se fut lancé dans une
aventure périlleuse en se prêtant à un bluff qui
l'eut Tendu ridicule et qui lui eut porté le plus
grave préjudice, 'aussi bien auprès de ses tlubor.
donnés que de la nation américaine. ; -
On sait que ce record a été établi le 18 octobre
àE\fpier,-_.à l ..Uérodrome, militaire de Mount Clemens
■ (Miúhigan), On se souvient encore que le général
Mitchell a volé sur un kilomèt,re de parcours à la
vitesse moyenne de 392 kil. 515.
L'aviateur américain 'avait battu le record que le
lieutenant Maughan avait établi dix jours avant,
le 8 octobre, par 355 kilomètres.
Ces records ont été faits à bord d'un biplan Cur-
tiss, muni d'un moteur de 400 HP.
Le général devient donc l'homme le plus rapide
du monde. "
L'aviateur qui voudra lui ravir ce record devra
réaliser une moyenne de 4 kilomètres supérieure à
la sienne, c'est-à-dire 365 kil. 2-81 mètrês.
LE VOL PLANE A BISKRA
Un remarquable exploit
du lieutenant Thoret
Pilotait un appareil-école, arrêtant le moteur,
l'officier aviateur totalise 1 heure 44 mi-
nutes en deux vols planés.
M. Hanriot noua a. fait. savoir hier qu'il avait-
reçu ,de Biskra un télégramme par lequel le lieu-
tenant Thoret, spécialiste du vol plané, avait réa-
lisé un exploit sensationnel. -
Parti dans l'après-midi du 2 janvier sur un
avion-école Hanriot, muni . d'un moteur Gnome-
LieutMNEt THORET
Rhône de 80 HP, le lieutenant Thoret s'élevant
deux fois à 100 mètres au-dessus de la colline de 1
Delociatt, à 5 kilomètres de Biskra, arrêta le mo-
teur, et l'hélice calée totalisa, en ces deux vols,
1 heure 44 minutes de vol plané ou de vol à voile.
...puis il tient l'air 7 h. 3 minutes
Hier soir, en toute dernière heure, nous avons
reçu le télégramme suivant :
Biskra, 3 janvier. — Aujourd'hui le lieutenant
Thoret a repris l'air à 9 h. 3 m. et s'y est main-
tenu jusqu'à 16 h. 6 atterrissant volontairement
après un vol de 7 h. 3 m. Il a- battu de loin tous, 1
les records du monde.
X
C'est la première fois qu'on réalise un pareil
exploit avec un appareil à moteur. Il est évident
que le vent ,a.scendant devait être assez fort pour
qu'il ait permis au lieutenant Thoret de se main-
tenir au-dessus de la colline.
L'appareil Hanriot 14, à bord duquel Thoret a
volé, est un biplan pesant 620 kilogrammes envi-
ron en ordre de marche, étant entendu que la
quantité d'essence était juste suffisante pour per-
mettre à l'avion de s'élever du sol et de monter
à 100 mètres.
La surface de cet avion étant de 34 mètres car-
rés, son poids est de 18 kilos au mètre carré. Avec
un avion sans moteur,. les Allemands ont été jus-
qu'à 15 kilos au mètre carré, mais ils n'ont pas
dépassé ce nombre.
LES ÉPREUVES DUBONNET
Le C.A.S. Généraux
Champion de France
engage son équipe dans
LE CROSS POPULAIRE
DE " L'AUTO "
PRES DE 1.500 ENGAGEMENTS A CE JOUR
DIMANCHE, LA CLOTURE
Nous avons reçu, parmi Jet nombreux engage-
ments qui ne cessent d'affluer, ceux du grand club
qu'est le Club Athlétique des Sports Généraux,
trois- fois champion de France de cross countrv.
Cent engagements ont été remis par les « bleu et
blanc '» et parmi ceux-ci mous relevons, en dehors
des noms de L.; Corlet, J. Schnellrnann. J. Manbè-s
déjà inscrits, ceux de A. Isola, E. Brossard, A.
Pouzet, F. Viger, P. Bontemps, A. Dussautois,
Williod, Audinet, Adam, etc..., et toute une pléiade
de jeunes.
Après le C.A.S.G., il est certain que _nous ver-
rons nos autres grands clubs : le Mëtropolita.n
Club, le 'Stade, le Raci.ng. la S.A.M.. etc., s'ali-
(giher dans la, grande épreuve du 14 janvier, qui
s'annonce plus brillante que jamais.
Mille cinq cents diplômes
seront remis aux' concurrents ayant terminé régu-
lièrement le parcours. Ce diplôme, œuvre du snorts-
man bien connu, Lejeune, ne manque pas d'origi-
nalité, et sera offert aux concurrents au nom du
Club National d'Encouragement aux Sports et des
éminents sportsmen qui président aux destinées de
la ma.isôn ~ Dubonnet.. -
Le parcours idéal
Pendant les ','êtes, un grand nombre de concur-
rents ont reconnu le parcours^ dont nous avons don-
né les détails l'autre jour. L avis est unanime ; le
tracé est parfait et entre les grands as et la multi-
tude des inconnus la lutte sera ardente. _ _
Six cents prix, ra.ppelons-le, 6ont affectes à cette
épreuve monstre qui s 'a.nnonce comme devant rem-
porté le plus colossal succès.
rfoir la suite en rubrique athletique.J,
EN MARGE DES RINGS
Pourquoi ils boxent
CONTAGION
COMBATIVITÉ
GLORIOLE ET...
... PICAILLONS !...
« —: Viens ici! » ai-je
dit à Dudule. Viens ici,
et explique-moi pourquoi,
I à 17 .ana, — maigre com-
me un coucou, avec des '
épaules cartilagineuses,
des bras et des jambes
en allumettes, le corps
eec comme un copea'u, —
oui, dis-moi pourquoi tu
fais de la boxe et 'pour-
quoi dans la catégorie
« coq i» du Championnat
des Novices du 21e arrondissement ?
« — Pourquoi? a dit Dudule. Mais... je ne sais
pas... pour faire comme tout le monde. A l'atëlier,
on ne .parle que de cela. Mon copain de droite a
piqué au mur le portrait de Crique celui de gauche
'apprend chaque jour par cœur là rubrique « Boxe J)
de l'Auto. Quand 'le contremaître veut nous faire
travailler, il noue pairie do Georges. Ma sceur pré-
fère les poids lourds et mon aîné a mis k.-o. un
-apache l'autre 1'Jemaine
Alors ! j'm'ai dit : « Pourquoi pas? » et on a fait
un carré dans un terrain vague. Comme on n'avait
' pas d'argent, on a mis des gants de laine. Moi!
j'ai'pris des leçons et comme je.m'en suis pas trop
i mal tiré, on m'a engagé dans le Championnat des
Novices ! »... ■
Et j'en ai conclu que Dudule boxe par... conta-
gion.
x
« — Et toi, mon petit Nénesse, pourquoi boxes-
tu ? »
Nénesse est un peu plus étoffé, mais pas beaucoup
plus que Dudule. Comme Dudule, il est de Ménil-
.mue,h !
« — Je boxe à cause du" ringe », ce.grand, carré
plein de lumière, de fumée et de cris que les ballots
appellent, j'sais pa,s pourquoi, « le cercle enchan-
té ». J'ai pas plutôt aperçu les citrouilles des
spectateurs dans la pénombre que, j'ai envie de
passer acteur et de jouer des poings.
« Je suis, comment que vous dites ç'a?.. un com-
batif! Les cordes m'attirent et le « copain » qu'est
devant moi aussi. J'ai envie de lui démolir le por-
trait, mais en tout bien, tout honneur ; je veux
dire : sans méchanceté, sans traîtrise ; la victoire
au plus bon, quoi!
« Et le résultat, vous savez, ça en'est égal. J'veux
bien être battu, si je buis content de moi, si j'ai'
bien bossé. Dame ! vous savez à 41 kilos, on tombe
des fois sur des mastodontes de 46 , 47. Alors, qu'est-
ce qu'on prend ! » . ,
« — Et l'argent, Nénesse, l'argent que vous ga-
gnez ; il est bien pour quelque chose d'ailla votre
passion de la boxe?, ,
« — L'argent ! l'argent ! non mais des fois ! Pen-
sez-vous que je voudrais suer pour « ■ dix balles »
ou un sicg? J'ai un tempérament 'd'Mn'a-teur. Je
touche .parce que le coup est régulier ; moi je boxe- j
rais pour rien, à moins, naturellement, que je vaille :
dans les 200.000 J),
. X
« — Et toi, Laripette, quelles sont tes raisons? j
« :— J'étais en province , où je tarais dana 'la.
boule, 'lorsqu'un de mes copains devient champion
de boxe de notre département. Et .tout aussitôt, oha.. j
cun lui tira des coups de chapeaux ; les voyous
étaient avec lui d'une politesse épatante. Comme je
n'étais pas plus mal fichu que lui, j4 me dis un
beau jour, qu'il n'y avait pas de raison .pour ne pas
être, moi aussi, champion départemental- de ma caté-
gorie. Je le suis devenu,-et. alors il- fallait voir il-
« calots Il que me faisaient les copains et les filles!"
« J'étais boxeur et je suis venu à Paris où j ai
fait des'progrès. Et puis, je ne déteste pas'gagner
des sous : on peut se payer, avec, de si'bonnes cho-
ses. Des fois, je rêve, la nuit, que je vais au pays
des dollars et que j'en reviens, avec des matelas,
comme Carpentier !»
Et. Laripette ajouta
« — Cela viendra peut-être! Il
! ■
M. HENRY PATE
1 Ce buste eit I' oeuvre de M. Cogné, le sculpteur sportif
\
LE RAID AUTOMOBILE TRANSSAHARIEN
Pourquoi les voitures
du raid transsaharien
n'ont pas la T. S. F.
LA PRÉPARATION
DU RAID DE RETOUR
: un campement dans le désert
- Au soir d',iine étape. les 'vaillants pionniermontent leur tente et s'apprêtent à prendre un repos
réparateur après avoir planté te drapeau français.
Les compagnons d'Haardt et d'Audouin-Dubreuil
sont-ils, à - l'heure qu'il est, à Kidal avec Ienre;
chefs et l'officier français qui commande ce point
militaire ? ' ^ :
Seule une attaque victorieuse de Ha caravane par
des pillards serait ca.pa.ble de l'arrêter; on annon-
çait des rezzous dans la région du pays de la soif
quelques jours avant le passage des pionniers de
l'automobile française. Mais Allah n'est-il pas
aussi grand que son désert..... „
On s'est demandé pourquoi les chenilles n'avaient
■pas em'porté de poste de T.S.F.- Leurs conducteurs
sont ainsi contraints de faire 1.900 kil'xniètrcs' sa-nj;
pouvoir donner signe de vie, puisque. nous sommes
à peu près persuadés qu'ils n'ont pas poussé jus-
qu'à Tamaniasset-, a.fin d'éviter un détour dt
100, kilomètres.. •
Le poste n'eût été naturellement que portatif, et
de ' grosses difficultés se seraient présentées. D'a-
rbord, la prise de terre nécessaire à un poste d'émis-
sion aussi; bien que de réception aurait été mau-
vaise ; pour en trouver une bonne, il eût fallu creu-
ser jusqu'à 5 ou 6 mètres dans la sol, sur une
superficie respectable, et arroser le sol avec de l'eau
/— liquide trop précieux. La chose n'est pas impos-
sible, mais JÉs difficultés ne se seraient pas arrê-
tées là.
Les chenilles n'auraient- pu emmener qu'un
poste d'une puissance limitée. En tenant compte
d'un arrêt au milieu du trajet, aurait-il pu porter
jusqu'à 1.000 kilomètres? D'autre part, la nuit, les
perturbations atmosphériques sont multiples. Les
parasites, bien ennuyeux chez nous, le sont encore
plue là-bas, et les postes radiotél.égr&phiques à de-
meure- sont eux-mêmes très souvent gênés.
De jour, les membres de la mission aiment
mieux rouler que s'arrêter. S'ils avaient eu un
poste, ils auraient peut-être' été tentés de s'en
servir comme d'un mode de liaison normal et oe
tout attendre de cette liaison. Si le poste de Kidal,
ou celui d'In 'Sailiwh n'avait pas entendu, la mis-
sion murait peut-être attendu vainement une ré-
ponse à un télégramme...
Enfin, le poste aurait pris de la place, son en-
cambr.ement eût été autant de pris sur- le ravitail-
lement que la mission a emmené. Son poids n'était
pas négLigeabIe, et c'est pour toutes ces ra.isons
que la- mis sim n'a pa® voulu se fier à la T.S.F.
Elle-a, en cas d'arrêt,..pour douze jours de vivrer.
de réserve. En cas de panne d'un ou de plusieurs
1 r véhicules, les autres continuant, leur chemin ou re-
viennent emi arrière. D',autre ; part, les. postes d'Ic
Salah et de Kidla.l sont 'avertis, ainsi que celui df
Tamanrhasset.... :
Toutes Jeta précautions ont été prises.
La préparation du raid de retour
Nous avons dit que la mission reviendrait par le
même chemin si ses chefs en décident ainsi.
Dama cette hypothèse, les sept chenilles qui pré-
parèrent le ravitaillement du tronçon Touggourt-
In Salah sont actuellement en train de ravitailler
à nouveau les escales die la même façon qu'à l'aJ'Iier,.
sous a.'impulSJiolli de M. Brulle, dont nous disions
un jour le dévouement actif.
De l'autre côté, en remontant de Tombouctov
à Kidal, des quatre chenilles, de ravitaillement ont
emporté en une fois le combustible nécessaire aux
tronçona Tombouctou-Kidal effectué deux fois.
C'est M. de Céris qui s'est occupé de cette partie
du ravitaillement par le sud.
Le Tourisme Saharien
tel qu'on pourrait le concevoir
Une des conséquences les plus immédiates du
raid, Citroën-Rég,resse-Hmstin sera Je développe-
ment du tourisme automobile dams le désert, et tout
d'abord dans les territoires du Sud.
D'importants circuits sont déjà en exploitation
dans le sud de l'Algérie, grâce - à la. Compagnie
Générale Transatlantique. Grâce à, la chenille Ré.
gresse, le tourisme automobile, si impressionnant
au Sahara, va prendre un. développement immédiat.
On sa ra.ppelilie qu'à l'occasion de l'a visite de
M. Steeg, gouvexnemr général de l'Algérie, Je
15 décembre dernier, à Touggourt, un nouveau tra-
jet fut inauguré entre le sud de-l'Algérie et le sud
de'la Tunisie. Il s'agissait de relier les deux ter-
minus de chemin de fer Constantin©-Touggourt- et
Tunis-Tozeur.
La. distance entre Toug.gourt et Toze-Ur, primi-
tivement infranchissable par a.ucu.n mode de loco-
motion, est de 200 kilomètres environ, et pour ral-
lier ces deux points par le chemin de fer il faut
environ cinq jouis et parcourir 3.000 ou 4.000 kilo-
mètres. ■
■ En arrivant à El Oued, on a. l'impression
d'aborder uni pays de pa1miers nains, et ce n'e&t
qu'en rega-rd'amt an-dessous de soi qu'on s'aperçoit
que ces pailm-iers sont d'une taille plus que re-spec-
table...
I,:" poursuivant sa route sur Tozeur, le touriste
■arrive à Nefta., qui est considérée comme étant
l'oasis la. plus agréable du sud tunisien, tant au
point de vue du climat que de la végétation qui y
est très abondante. Les dattes de Nefta ont Ja. ré.
putation d'être les meilleures de toute la contrée.
D'autres localités seront également accessibles au
tourisme, en particulier El Golea, au nord-ouesr
d'In SaJa-h, et qui constitue un jardin potager
unique au monde. Toutes les. primeurs s'y culti-
vent. Les petits pois, les haricots, les artichauts.,
les melons sont des. légumes qui, da'ns ces pays.
ont une capacité trois ou quatre fois plus impor'
tante que ceux oultivés en Fra'nce,
Le développement des jardins d'El Golea- s#,
fera,it immédiatement, si ces marchandises essen.
tiellemen.t périssables pouvaient être amenées l'a,
pidement à . &hajda.ia. d'abord, à. Alger ensuite.
Pour l'instant, les cangv-anes n'apportent à Ghar-
da,*a que les primeurs pouvant être consommées
sur place par les riches Moza-bi'tes de l'endroit. E
est rare que ces mêmes primeurs puissent être en-
voyées jusqu'à Alger, à cause des délais nécessités
-POUT le transport.
D'a.utres circuits moins importants peuvent être
également exécutés, et donneront aux voyageurs
Rédaction, Administration, Publicité: *
10, rue du Faubourg-Montmartre
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Adresse Télégraphique: Veiacto-Parls
DEUX FILS SPéCIAUX
Directeur-Rédacteur en chef:
HENRI DESGRANGE - ' /
AUTOMOBILE - AÉRONAUTIQUE - CYCLISME
ATHLÉTISME - BOXE • FOOTBALL - ESCRIME • TENNtS - SPORTS FÉMININS. - HIPPISME « AVIRON
Le Numéro : 15 Centimes
24e ANNEE. — N° 8.055. —QUOTIDIEN
Jeudi 4 Janvier 1923
ABONNEMENTS :
Six raoï* ' Ua ta
SEINE et SEINE-&-OISE 24 » 46 b
DÉPARTEMENTS et ALGÉRIE., 25 » 4S »
ÉTRANGER (Union postale) ........ 43 » 82 h
On s'abonne sans frais dan3 tous les
Bureaux de poste. ;
SOUVENIRS...
Pendant la Bataille
de la Marne
A LA RECHERCHE
D'UNE D.S.A.
...Nous passons la. Seine à Nogent. Le
pont encombré. Des convois. De l'infan-
terie massée sur la, rive droite, le long des
hautes herbes, à côté de petits étangs
dans lesquels se reflète une lune mouillée.
Tout de suite après il commence à pleu-
voir, et nous roulons dans la nuit,
Il s'agit de mener cettj camionnette à
13. D.S.A! de l'armée. Quelle armée, ? Je
n'en sais rien. OÙ est-elle ? J ignore. Mon
ordre est de la trouver. Nous sommes assis
côte à côte, deux hommes et moi. Très
désagréables, les deux hommes. Muets et
hostiles. L'histoire ne leur plaît point.
L'incertitude de la route a fait naître en
eux une mauvaise humeur maintenant
apparente. Dans le lointain, vers le nord,
où nous allons, le canon tonne, par rafa-
les, pour se taire ensuite, et reprendre.
:Un premier village, rempli de troupes. •
— S'il vous plaît, la D.S.A. de l'armée?
— Connais pas. Kelc-isek-ça, la D.S.A.?
Où que tu vas ?
— Je cherche la D.S.A.
— Mon vieux, tu peux toujours. Y a, de
la place, à droite et à gauche. Les boches
foutent le camp.
Je remonte sur le siège-avant de cette
minuscule camionnette et m'installe à
nouveau ,à côté des deux conducteurs, qui
grognent. En avant.
L'un d'eux me-dit ,.-
—- C'est-il qu'on va marcher toute la
nuit ? Fait noir comme dans un four.
Pensez-vous dégoter votre D.S.A. dans ce
pays-là ?
L'autre ajoute :
— On va passer la nuit ici. Demain ma-
lin, on la trouvera bien 'mieux.
Je le prends sur un ton qui oscille entre
la conciliation et l'autorité : !
— La nuit sous la flotte ? Très peu.
Suffit d'un brin de patience. C'est l'ordre.
'Allons-y.
On y va. On y va mal, du reste. L'ho-
rizon. disparaît derrière une courbe du ter-
rain. Le ciel s'illumine comme d'éclairs et (
Je tonnerre sec du canon rage par ma- <
meuts. La pluie qui tombe- donne l'im- -
pression d'un piétinement. Il y à là, dans
cet inconnu, des centaines de mille hom-
mes qui se meuvent. Et c'est une situa-
tion étrange, d'être ainsi entourés de tout
lUIl peuple, tandis que personne n'apparaît. -1
iL'auto stoppe.
— Alors, quoi, ça ne va plus ?
:— Regardez. ■
Dans la nuit, en ombres chinoises se dé-
tachant sur le talus, des masses noires
renouent lentement. Une illumination tlu
ciel fait surgir des chevaux et des hommes.
,Un scintillement de casques a duré l'es- j
pace d'un instant.. -
— Ça vous étonne de rencontrer de la <
cavalerie ! 1
— Et là ? |
On me désigne une tache sur la route. ]
Je vais voir, en détachant une lanterne.
C'est très gros. Un cheval mort. On peut ' '
passer, à droite, en longeant le, fossé. Je ]
me penche. Il y a un autre obstacle, et .■:
c'est un cavalier étendu, les bras en croix,
le casque rabattu sur le visage. Sur lui, la '
pluie tombe, imbibe son manteau boueux.
Ma lanterne l'éclairé d'un jour tremblot-1
tant et blafard... C'est le premier...
—' Vous allez avancer tout doucement,
en suivant ma lanterne. Un coup de mar-
che arrière, et vous braquerez à droite. -
'Allez-y.
La camionnette manœuvre tant bien
que mal, dans l'obscurité.' Elle passe dans
la partie du chemin resté libre, en frôlant
le cadavre.
C était ? demande le conducteur. ,
— Un homme/*
H ne grogne plus, ni son camarade. Un
silence s 'éternise. Là-bas/un autre village,
et des lumières. Nous stoppons à Droximité.
d un groupe.
— La D.S.A., ici ?
, La à D.S.A., connais pas. Mais si vous
ruiez a la D.E.S.# c'est à gauche, au pro-
chain patelin.
hasard, je me dirige sur cette
D.E.S.: qui, somme toute, peut. s'appa-
renter a ma D.S.A.... Au village suivant,
un y a du reste plus personne. Des ruines,
Pas un toit. Mais à celui d'après, qui ne
vaut guere mieux, du monde. J'interroge
une ombre.
- La D.E.S.?
— C te question ! Bien sûr que c'est la
D.E.S. ! ;
.
— Et le Service Automobile ?
Il est quelque part. Visite les. décom-
bres. Tiens ! là... »
Là, il y a des marches. Puis ■ un trou.
Une voix crie : « — C'est vous, mon ca-
pitaine. N'avancez pas. Un obus est fiché
dans le mur ». Je cherche plus loin. La
camionnette me suit... Un petit rassem-
blement de voitures. Dan" un capot en-
trouvert, où la pluie entre en rigoles, un
conducteur est plongé, à qui je pose mon !
éternelle question. Il répond : ' 'r *
.. Parbleu, mes fils sont dénudés. Et
> u pleut dessus. On aurait des ratés à
Moins... Qui ? Quoi ? Le commandant ?
1-1 n est pas dans mon carter... Tiens ! le
■ V la !
Derrière moi, j'entends- l'un de mes con-
Acteurs dire à l'autre : .
7" La D.S.A. j. J'étais bien sûr qu'on
la trouverait.
Paul-Adrien SCHAYE.
Aucun avion marin, aucun hydra-
vion correspondant aux conditions de- 1
mandées par le Ministère de la Marine
n'a été réalisé.
Ocratre-ami'ral L.%,NIADE,
~ directeur de l'Aéronautique Maritime. .
LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU SPORT
L'AUTO veut célébrer
en février prochain
le Centenaire du Rugby
Au mois de février 1823, il y aïira an siècle le mois prochain, la
petite ville anglaise de Rugby mettait en présence deux équipes sco-
. faires; chargées suivant des règles alors assez vagues de se disputer
, la possession d'un gros ballon. Il faut croire que ce jeu nouveau était /
, attrayant, car il if ut pratiqué avec assiduité.
Mais, né dans l'école même de la ville de Rugby, le nouveau jeu
In'en devait sortir qu'au bout de quelque temps. En 183g, il vient à
peine de franchir les limites de la province et il est introduit à Cam-
" bridge. : '
. L'aPothéose ; tout le monde la connaît. C'est le Havre Athletic
, ■ Club qui l'introduit en France en 1873, c'est-à-dire juste cinquante ans
après sa naissance.. *
Le Rugby compte donc im siècle de"pratique en Angleterre et 50
ans chez nous. ?..
.... V x
Il nous semble que ce centenaire mérite d'être célébré.
Comment ? m
L'idée d'un match important est tout indiquée.
Comment ce match ne se terminerait-il pas par un banquet, hélas !
'■Mais le programme ne doit pas se borner là et nous voudrions
tenir de nos lecteurs rugbymen et autres des suggestions, des idées
telles que, nous ferions de la célébration du CENTENAIRE DU
RUGBY en février prochain une manifestation grandiose.
Que nos lecteurs n'hésitent pas non plus à nous donner leur idée
sur l'affectation de la recette du match à jouer : Faudra-t-il édifier
une stèle commémorative ? Ne conviendra-t-il pas mieux d'employer
cette recette à une œuvre d'encouragement, telle que le rugby scolaire?
A moins que...
Mais quoi 1 Si nous passons en revue les idées qui se présentent
à l'esprit, que restera-t-il pour vous, amis lecteurs ?
Et nous voulons que votre part de collaboration dans cette belle ..
manifestation soit la plus considérable possible.
L'AUTO.
AUTOMOBILE
L'engagement
au Grand Prix d'Indianapolis
de quatre amateurs
sur Bugatti
est officiellement confirmé
DE VISCAYA ET SON " ÉQUIPE "
COURRONT EN MONOPLACES
On apprendra certainement avec satisfaction la
confirmation de notre information d'hier, savoir .:
l'inscj'iption de quatre voitures Bugatti dans l'épreu-
ve d'Indianapolis du 30 mai. Cette .participation est
due à l'initiative de Pierre de 'Vizcaya qui, avec
trois de ses amis, le prince de Cyet.ria, M. d'Al-
saga et M. Raoul Riganti, ont acheté à la mai-
son Bugatti quatre voitures 2-litres, de série avec
lesquelles ils vont courir, pour leur propre compte.
La maison Bugatti n'intervient eu aucune façon
dans cette entreprise. Grâce donc à la sportivité
de M. de Vizoaya et de ses amis, la France -sera
digmement représentée dans ila grande épreuve
américaine.' Ceci est d'autant plus satisfaisant rue
la. course', du mois de mai est la première en Amé-
rique pour voiture de 2 litres de cylindrée.
Les directeurs de la piste d'Indianapolis ont
annoncé il y '1> déjà.un a'n. ,- un peu, à l'opposition
P. DE VIZCAYA
des autres pistes, — leur intention de ^e mettre
d'accord avec le règlement .français et il eut été
regrettable de me pas avoir de voitures françaises
dans la première course américaine courue sous ce
que l'on appelle là-bas « The French l'ule »,
Il y a peu à dire sur les voitures : ce eont des
2-litres de série avec 8 cylindres en 'ligne, préparées
par leurs propriétaires pour les conditions spéciales
d'Indianapolis. Les voitures sont semblables à celle
avec. laquelle de Vizcaya g'est si bien défendu, à
Monza l'ànnée dernière. Les quatre voitures par- j
tiront en ;Ëiônoplace, d'accord avec le nouveau rè- j
glement de.T l'American Automobile Association-qui 1
autorise un seul homme à bord pour les épreuves 1
de longue haleine. •
La virtuosité - de De Vizcava sur ' route et sur
piste est trop'connue pour qu'il soit nécessaire d'in-
sister. Ses compagnons sont des amateurs ayant une
grande expérience de 'automobiie mais n'ont'pas
jusqu'à présent pris le départ dans une grande
course. M. de Vizcaya noue assure cependant qu'ils
ont les qualités né.cessa.ires. pour se défendre en.
Amérique contre les meilleurs Américains, Alle-
mands et Italiens engagea dans cette épreuve. :
L'un d'eux, cependant, n'est pas un inconnu
pour nous : le prince de Cystria a. fait d'excellents
débuts e-n juillet dernier, au meeting de Boulogne,
avec une deux.litres Ba-]lot.. -
jes deux Argentins, d'Alsaga et Riganti, n'ont
jamajs . couru en E-urope ; mais les sportsmen sud.
a-merioains ont eu maintes fois l'occasion d'a.ppré-
ciei leur virtuosité dans des épreuves loca-Les; le
premier s est dtstin.gué à. pli,,sieiirs .reprises avec
une 1 CY l'C,'S rMkard; il était- réœmulelk 'de
,p,t,ssage a -^ans, n-,ia;R actuellement vogue vers
l Argentine, d ou il reviendra dans :trois mois; Le
second n est encore jamais venu en Europe. , i
UN EXEMPLE
La commune de Bussy-Saint-Gcorges, par
Lagny (Seine-et.Ma.rne), compte cinq cent
trente-sept habitants et deux cent vingt et un
cycles — nous ne disons pas : cyclistes, '221
machines, soit du 41 0/0 et même un peu plus.
L'U.V.F. devrait témoigner sa satisfaction
à Bussy-Saint-Georges.
LE SUPER-ALPINISME
Le capitaine Fynch
arrivé hier à Paris
nous parle
de son ascension
du Mont Everest
* Nous avons eu la bonne fortune d'être reçu hier
matin, dès son arrivée de Mürien, où il faisait des
sports d'hiver, par" le capitaine Fynch, qui faisait
partie de la mission du général Bruce, pour l'as-
cension du mont Everest.
Le capitaine Fynoh, ainsi que mous l'avons an-
noncé, donne à Paris deux'conférencea, l'une, en
anglais, qui a eu lieu hier au soir, salle Gaveau,
l'autre qui sera donnée ce soir, même salle, mais
en français. ,
.Sans entrer dans le détail de cette gigantesque
randonnée, qui sera donné beaucoup mieux par le
capitaine Fynch lui-même ap. cours de ses confé-
rences, rappelons, en quelques lignes, ce qu'elle
a été.
Le but de cette mission fut purement sportif.
Bruce et ses compagnons voulaient escalader le
plus haut sommet du monde. Ils partirent de Lon-
dres en février 1922, débarquèrent quelques vingt
jours après à Calcutta, gagnèrent de là Bombât et
Dardjilîing. De ce terminus, ils s'avancèrent tan-
tôt à pied, tantôt à cheval, pendant 500 kil. jus-
qu'au pied de la montagne. Le colonel Stratt fit
alors une première reconnaissance t.endant à trou-
ver les voies d'accès, et à établir trois camps de
ravitaillement. Puis du dernier camp, une équipe
de cinq grimpeurs parvint jusqu'à 8.100 mètres
d'altitude. Trois d'entre eux ne purent continuer.
Seuls, les capitaines Bruce et Fynch parvinrent à
8.320 mètres. Ils furent arrêtés là par une effroya-
ble tempête de neige, et le manque de vivres, et
obligés de redescendre.
« — Et, avons-nous demandé au capitaine Fynch,
l'Everest se présente-t-il comme une de nos som-
mités européennes ?
« — L'Everest ressemble tout à fait comme
structure au mont Blanc. Le côté Nord a le même
suspect que le côté italien du géant des Alpes ; le
côté sud ressemble absolument au côté français.
« — La flore de l'Everest a-t-elle quelque ana-
logie avec celle des Alpes ?
« — La flore est la même, nous répondit notre
aimable interlocuteur. On trouve de la végétation
jusqu'à 5.500 mètres ; des rhododendrons jusqu'à
4.000 mètres, gentianes et petites fleure des Alpes
jusqu'à 5.500. Après ce n'est plus que de la, roche
et de la glace.
« — Quelles sortes de vêtements portiez-vous ?
« — Je portais à la fois quatre tricots complets,
,1e premier sur la peau; en soie, le 'second en laine
légère, le troisième en laine épaisse, et le qua-
trième en laine très épaisse ; par-dessus tout cela
un gros sweater. Une culotte de grosse laine et
sur le tout un molleton double en soie imperméa-
ble. Comme Chaussures de fortes bottes à cram-
pons, suffisamment larges pour contenir et mon
j pied et cinq paires de bas, soie et laine alternées. »
j Ajoutons que le produit des conférences, faites
r tant par le capitaine Fynch que par ses compa-
! gnons dans le monde entier, doit servir à alimen-
ter les frais d'une nouvelle expédition qui se fera
en'mai 1924 et-_ au cours de laquelle le .capitaine
Fynch espère bien -atteindre le sommet de l'Eve.
resty soit 8,840 mètres..........
ENFIN !
QUINZE JOURS DE PERMISSION SONT DONNÉS
AUX TITULAIRES DU C.P.S.M.
C'est la classe 22 qui en bénéficiera la première
- Prochainement, . le ■ Journal officiel ins,-,Yera le
régime nouveau .des. permissions militairee, qui
comptera à partir du 1er janvier 1923.
Ce régime régularise les ;nouvelles dispositions
de la,' loi sur le recrutement. Les titulaires du C.
P.S.M. auront droit, pendant leurs 18 mois de ser-
vice, à 35 jours de con-gét; et permie.sivDs. Les au-
tre.s auront droit à. 20 jours. Ces- deux quantités
.peuvent être portées à 45 et t à 30 jours par les
chefs hiértreliiqiies, à titre de récompense de la
bonne manière de servir des appelés o',' engagés.
Ces-'• dispositions ' doivent être applicables aux
jeunes'gens de la. 'cla.sse 1922 et, à fortiori, aux
jeunes'gens des classes suivantes.
'. Rappelons qu'avant-la guerre-le C.P-S.M. don-
nait également; droit à une permission, et qu'on
ne fait que revenir à des dispositions antérieures,
dont la suppression avait mécontenté les intéres-
sés.
AERONAUTIQUE
Un Américain
le général Mitchell
devient officiellement
l'homme le plus vite
du monde
SON RECORD DE 361 KIL. 280 A L'HEURE
EST HOMOLOGUÉ
Comme nous l'avions -laissé prévoir, il y a quel-
ques jours, le record de vitesse du général aviateur
Mitchell, chef du service aéronautique de l'armée
américaine, a été homologué hier par le comité de
la Fédération Aéronautique Internationale.
Celui-ci -avait, en effet, reçu toutes les pièces et
documents ne laissant aucun doute sur la validité
du record du général Mitchell. On avait douté de
ce record. Il fallait être assez naïf pour se figurer
qu'une personnalité comme le général Mitchell.
responsable de toute l'organisation et de la marche
de l'aviation américaiine, se fut lancé dans une
aventure périlleuse en se prêtant à un bluff qui
l'eut Tendu ridicule et qui lui eut porté le plus
grave préjudice, 'aussi bien auprès de ses tlubor.
donnés que de la nation américaine. ; -
On sait que ce record a été établi le 18 octobre
àE\fpier,-_.à l ..Uérodrome, militaire de Mount Clemens
■ (Miúhigan), On se souvient encore que le général
Mitchell a volé sur un kilomèt,re de parcours à la
vitesse moyenne de 392 kil. 515.
L'aviateur américain 'avait battu le record que le
lieutenant Maughan avait établi dix jours avant,
le 8 octobre, par 355 kilomètres.
Ces records ont été faits à bord d'un biplan Cur-
tiss, muni d'un moteur de 400 HP.
Le général devient donc l'homme le plus rapide
du monde. "
L'aviateur qui voudra lui ravir ce record devra
réaliser une moyenne de 4 kilomètres supérieure à
la sienne, c'est-à-dire 365 kil. 2-81 mètrês.
LE VOL PLANE A BISKRA
Un remarquable exploit
du lieutenant Thoret
Pilotait un appareil-école, arrêtant le moteur,
l'officier aviateur totalise 1 heure 44 mi-
nutes en deux vols planés.
M. Hanriot noua a. fait. savoir hier qu'il avait-
reçu ,de Biskra un télégramme par lequel le lieu-
tenant Thoret, spécialiste du vol plané, avait réa-
lisé un exploit sensationnel. -
Parti dans l'après-midi du 2 janvier sur un
avion-école Hanriot, muni . d'un moteur Gnome-
LieutMNEt THORET
Rhône de 80 HP, le lieutenant Thoret s'élevant
deux fois à 100 mètres au-dessus de la colline de 1
Delociatt, à 5 kilomètres de Biskra, arrêta le mo-
teur, et l'hélice calée totalisa, en ces deux vols,
1 heure 44 minutes de vol plané ou de vol à voile.
...puis il tient l'air 7 h. 3 minutes
Hier soir, en toute dernière heure, nous avons
reçu le télégramme suivant :
Biskra, 3 janvier. — Aujourd'hui le lieutenant
Thoret a repris l'air à 9 h. 3 m. et s'y est main-
tenu jusqu'à 16 h. 6 atterrissant volontairement
après un vol de 7 h. 3 m. Il a- battu de loin tous, 1
les records du monde.
X
C'est la première fois qu'on réalise un pareil
exploit avec un appareil à moteur. Il est évident
que le vent ,a.scendant devait être assez fort pour
qu'il ait permis au lieutenant Thoret de se main-
tenir au-dessus de la colline.
L'appareil Hanriot 14, à bord duquel Thoret a
volé, est un biplan pesant 620 kilogrammes envi-
ron en ordre de marche, étant entendu que la
quantité d'essence était juste suffisante pour per-
mettre à l'avion de s'élever du sol et de monter
à 100 mètres.
La surface de cet avion étant de 34 mètres car-
rés, son poids est de 18 kilos au mètre carré. Avec
un avion sans moteur,. les Allemands ont été jus-
qu'à 15 kilos au mètre carré, mais ils n'ont pas
dépassé ce nombre.
LES ÉPREUVES DUBONNET
Le C.A.S. Généraux
Champion de France
engage son équipe dans
LE CROSS POPULAIRE
DE " L'AUTO "
PRES DE 1.500 ENGAGEMENTS A CE JOUR
DIMANCHE, LA CLOTURE
Nous avons reçu, parmi Jet nombreux engage-
ments qui ne cessent d'affluer, ceux du grand club
qu'est le Club Athlétique des Sports Généraux,
trois- fois champion de France de cross countrv.
Cent engagements ont été remis par les « bleu et
blanc '» et parmi ceux-ci mous relevons, en dehors
des noms de L.; Corlet, J. Schnellrnann. J. Manbè-s
déjà inscrits, ceux de A. Isola, E. Brossard, A.
Pouzet, F. Viger, P. Bontemps, A. Dussautois,
Williod, Audinet, Adam, etc..., et toute une pléiade
de jeunes.
Après le C.A.S.G., il est certain que _nous ver-
rons nos autres grands clubs : le Mëtropolita.n
Club, le 'Stade, le Raci.ng. la S.A.M.. etc., s'ali-
(giher dans la, grande épreuve du 14 janvier, qui
s'annonce plus brillante que jamais.
Mille cinq cents diplômes
seront remis aux' concurrents ayant terminé régu-
lièrement le parcours. Ce diplôme, œuvre du snorts-
man bien connu, Lejeune, ne manque pas d'origi-
nalité, et sera offert aux concurrents au nom du
Club National d'Encouragement aux Sports et des
éminents sportsmen qui président aux destinées de
la ma.isôn ~ Dubonnet.. -
Le parcours idéal
Pendant les ','êtes, un grand nombre de concur-
rents ont reconnu le parcours^ dont nous avons don-
né les détails l'autre jour. L avis est unanime ; le
tracé est parfait et entre les grands as et la multi-
tude des inconnus la lutte sera ardente. _ _
Six cents prix, ra.ppelons-le, 6ont affectes à cette
épreuve monstre qui s 'a.nnonce comme devant rem-
porté le plus colossal succès.
rfoir la suite en rubrique athletique.J,
EN MARGE DES RINGS
Pourquoi ils boxent
CONTAGION
COMBATIVITÉ
GLORIOLE ET...
... PICAILLONS !...
« —: Viens ici! » ai-je
dit à Dudule. Viens ici,
et explique-moi pourquoi,
I à 17 .ana, — maigre com-
me un coucou, avec des '
épaules cartilagineuses,
des bras et des jambes
en allumettes, le corps
eec comme un copea'u, —
oui, dis-moi pourquoi tu
fais de la boxe et 'pour-
quoi dans la catégorie
« coq i» du Championnat
des Novices du 21e arrondissement ?
« — Pourquoi? a dit Dudule. Mais... je ne sais
pas... pour faire comme tout le monde. A l'atëlier,
on ne .parle que de cela. Mon copain de droite a
piqué au mur le portrait de Crique celui de gauche
'apprend chaque jour par cœur là rubrique « Boxe J)
de l'Auto. Quand 'le contremaître veut nous faire
travailler, il noue pairie do Georges. Ma sceur pré-
fère les poids lourds et mon aîné a mis k.-o. un
-apache l'autre 1'Jemaine
Alors ! j'm'ai dit : « Pourquoi pas? » et on a fait
un carré dans un terrain vague. Comme on n'avait
' pas d'argent, on a mis des gants de laine. Moi!
j'ai'pris des leçons et comme je.m'en suis pas trop
i mal tiré, on m'a engagé dans le Championnat des
Novices ! »... ■
Et j'en ai conclu que Dudule boxe par... conta-
gion.
x
« — Et toi, mon petit Nénesse, pourquoi boxes-
tu ? »
Nénesse est un peu plus étoffé, mais pas beaucoup
plus que Dudule. Comme Dudule, il est de Ménil-
.mue,h !
« — Je boxe à cause du" ringe », ce.grand, carré
plein de lumière, de fumée et de cris que les ballots
appellent, j'sais pa,s pourquoi, « le cercle enchan-
té ». J'ai pas plutôt aperçu les citrouilles des
spectateurs dans la pénombre que, j'ai envie de
passer acteur et de jouer des poings.
« Je suis, comment que vous dites ç'a?.. un com-
batif! Les cordes m'attirent et le « copain » qu'est
devant moi aussi. J'ai envie de lui démolir le por-
trait, mais en tout bien, tout honneur ; je veux
dire : sans méchanceté, sans traîtrise ; la victoire
au plus bon, quoi!
« Et le résultat, vous savez, ça en'est égal. J'veux
bien être battu, si je buis content de moi, si j'ai'
bien bossé. Dame ! vous savez à 41 kilos, on tombe
des fois sur des mastodontes de 46 , 47. Alors, qu'est-
ce qu'on prend ! » . ,
« — Et l'argent, Nénesse, l'argent que vous ga-
gnez ; il est bien pour quelque chose d'ailla votre
passion de la boxe?, ,
« — L'argent ! l'argent ! non mais des fois ! Pen-
sez-vous que je voudrais suer pour « ■ dix balles »
ou un sicg? J'ai un tempérament 'd'Mn'a-teur. Je
touche .parce que le coup est régulier ; moi je boxe- j
rais pour rien, à moins, naturellement, que je vaille :
dans les 200.000 J),
. X
« — Et toi, Laripette, quelles sont tes raisons? j
« :— J'étais en province , où je tarais dana 'la.
boule, 'lorsqu'un de mes copains devient champion
de boxe de notre département. Et .tout aussitôt, oha.. j
cun lui tira des coups de chapeaux ; les voyous
étaient avec lui d'une politesse épatante. Comme je
n'étais pas plus mal fichu que lui, j4 me dis un
beau jour, qu'il n'y avait pas de raison .pour ne pas
être, moi aussi, champion départemental- de ma caté-
gorie. Je le suis devenu,-et. alors il- fallait voir il-
« calots Il que me faisaient les copains et les filles!"
« J'étais boxeur et je suis venu à Paris où j ai
fait des'progrès. Et puis, je ne déteste pas'gagner
des sous : on peut se payer, avec, de si'bonnes cho-
ses. Des fois, je rêve, la nuit, que je vais au pays
des dollars et que j'en reviens, avec des matelas,
comme Carpentier !»
Et. Laripette ajouta
« — Cela viendra peut-être! Il
! ■
M. HENRY PATE
1 Ce buste eit I' oeuvre de M. Cogné, le sculpteur sportif
\
LE RAID AUTOMOBILE TRANSSAHARIEN
Pourquoi les voitures
du raid transsaharien
n'ont pas la T. S. F.
LA PRÉPARATION
DU RAID DE RETOUR
: un campement dans le désert
- Au soir d',iine étape. les 'vaillants pionniermontent leur tente et s'apprêtent à prendre un repos
réparateur après avoir planté te drapeau français.
Les compagnons d'Haardt et d'Audouin-Dubreuil
sont-ils, à - l'heure qu'il est, à Kidal avec Ienre;
chefs et l'officier français qui commande ce point
militaire ? ' ^ :
Seule une attaque victorieuse de Ha caravane par
des pillards serait ca.pa.ble de l'arrêter; on annon-
çait des rezzous dans la région du pays de la soif
quelques jours avant le passage des pionniers de
l'automobile française. Mais Allah n'est-il pas
aussi grand que son désert..... „
On s'est demandé pourquoi les chenilles n'avaient
■pas em'porté de poste de T.S.F.- Leurs conducteurs
sont ainsi contraints de faire 1.900 kil'xniètrcs' sa-nj;
pouvoir donner signe de vie, puisque. nous sommes
à peu près persuadés qu'ils n'ont pas poussé jus-
qu'à Tamaniasset-, a.fin d'éviter un détour dt
100, kilomètres.. •
Le poste n'eût été naturellement que portatif, et
de ' grosses difficultés se seraient présentées. D'a-
rbord, la prise de terre nécessaire à un poste d'émis-
sion aussi; bien que de réception aurait été mau-
vaise ; pour en trouver une bonne, il eût fallu creu-
ser jusqu'à 5 ou 6 mètres dans la sol, sur une
superficie respectable, et arroser le sol avec de l'eau
/— liquide trop précieux. La chose n'est pas impos-
sible, mais JÉs difficultés ne se seraient pas arrê-
tées là.
Les chenilles n'auraient- pu emmener qu'un
poste d'une puissance limitée. En tenant compte
d'un arrêt au milieu du trajet, aurait-il pu porter
jusqu'à 1.000 kilomètres? D'autre part, la nuit, les
perturbations atmosphériques sont multiples. Les
parasites, bien ennuyeux chez nous, le sont encore
plue là-bas, et les postes radiotél.égr&phiques à de-
meure- sont eux-mêmes très souvent gênés.
De jour, les membres de la mission aiment
mieux rouler que s'arrêter. S'ils avaient eu un
poste, ils auraient peut-être' été tentés de s'en
servir comme d'un mode de liaison normal et oe
tout attendre de cette liaison. Si le poste de Kidal,
ou celui d'In 'Sailiwh n'avait pas entendu, la mis-
sion murait peut-être attendu vainement une ré-
ponse à un télégramme...
Enfin, le poste aurait pris de la place, son en-
cambr.ement eût été autant de pris sur- le ravitail-
lement que la mission a emmené. Son poids n'était
pas négLigeabIe, et c'est pour toutes ces ra.isons
que la- mis sim n'a pa® voulu se fier à la T.S.F.
Elle-a, en cas d'arrêt,..pour douze jours de vivrer.
de réserve. En cas de panne d'un ou de plusieurs
1 r véhicules, les autres continuant, leur chemin ou re-
viennent emi arrière. D',autre ; part, les. postes d'Ic
Salah et de Kidla.l sont 'avertis, ainsi que celui df
Tamanrhasset.... :
Toutes Jeta précautions ont été prises.
La préparation du raid de retour
Nous avons dit que la mission reviendrait par le
même chemin si ses chefs en décident ainsi.
Dama cette hypothèse, les sept chenilles qui pré-
parèrent le ravitaillement du tronçon Touggourt-
In Salah sont actuellement en train de ravitailler
à nouveau les escales die la même façon qu'à l'aJ'Iier,.
sous a.'impulSJiolli de M. Brulle, dont nous disions
un jour le dévouement actif.
De l'autre côté, en remontant de Tombouctov
à Kidal, des quatre chenilles, de ravitaillement ont
emporté en une fois le combustible nécessaire aux
tronçona Tombouctou-Kidal effectué deux fois.
C'est M. de Céris qui s'est occupé de cette partie
du ravitaillement par le sud.
Le Tourisme Saharien
tel qu'on pourrait le concevoir
Une des conséquences les plus immédiates du
raid, Citroën-Rég,resse-Hmstin sera Je développe-
ment du tourisme automobile dams le désert, et tout
d'abord dans les territoires du Sud.
D'importants circuits sont déjà en exploitation
dans le sud de l'Algérie, grâce - à la. Compagnie
Générale Transatlantique. Grâce à, la chenille Ré.
gresse, le tourisme automobile, si impressionnant
au Sahara, va prendre un. développement immédiat.
On sa ra.ppelilie qu'à l'occasion de l'a visite de
M. Steeg, gouvexnemr général de l'Algérie, Je
15 décembre dernier, à Touggourt, un nouveau tra-
jet fut inauguré entre le sud de-l'Algérie et le sud
de'la Tunisie. Il s'agissait de relier les deux ter-
minus de chemin de fer Constantin©-Touggourt- et
Tunis-Tozeur.
La. distance entre Toug.gourt et Toze-Ur, primi-
tivement infranchissable par a.ucu.n mode de loco-
motion, est de 200 kilomètres environ, et pour ral-
lier ces deux points par le chemin de fer il faut
environ cinq jouis et parcourir 3.000 ou 4.000 kilo-
mètres. ■
■ En arrivant à El Oued, on a. l'impression
d'aborder uni pays de pa1miers nains, et ce n'e&t
qu'en rega-rd'amt an-dessous de soi qu'on s'aperçoit
que ces pailm-iers sont d'une taille plus que re-spec-
table...
I,:" poursuivant sa route sur Tozeur, le touriste
■arrive à Nefta., qui est considérée comme étant
l'oasis la. plus agréable du sud tunisien, tant au
point de vue du climat que de la végétation qui y
est très abondante. Les dattes de Nefta ont Ja. ré.
putation d'être les meilleures de toute la contrée.
D'autres localités seront également accessibles au
tourisme, en particulier El Golea, au nord-ouesr
d'In SaJa-h, et qui constitue un jardin potager
unique au monde. Toutes les. primeurs s'y culti-
vent. Les petits pois, les haricots, les artichauts.,
les melons sont des. légumes qui, da'ns ces pays.
ont une capacité trois ou quatre fois plus impor'
tante que ceux oultivés en Fra'nce,
Le développement des jardins d'El Golea- s#,
fera,it immédiatement, si ces marchandises essen.
tiellemen.t périssables pouvaient être amenées l'a,
pidement à . &hajda.ia. d'abord, à. Alger ensuite.
Pour l'instant, les cangv-anes n'apportent à Ghar-
da,*a que les primeurs pouvant être consommées
sur place par les riches Moza-bi'tes de l'endroit. E
est rare que ces mêmes primeurs puissent être en-
voyées jusqu'à Alger, à cause des délais nécessités
-POUT le transport.
D'a.utres circuits moins importants peuvent être
également exécutés, et donneront aux voyageurs
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