Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-12-06
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 décembre 1922 06 décembre 1922
Description : 1922/12/06 (A23,N8026). 1922/12/06 (A23,N8026).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4629124b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2016
L'Auto
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^ x HENRI DESGRANGE
-, AUTOMOBILE - AÉRONAUTIQUE - CYCLISME
ATHLÉTISME - BOXE • FOOTBALL - ESCRIME - TENNIS - SPORTS FÉMININS - HIPPISME - AVIRON
Le Numéro : 15 Centimes \
>38 ANNEE. — N° 8.026. — QUOTIDIEN \
Mercredi 6 Décembre 1922
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six mois Un la
SEINE et SEINE-&-OISE ,, 24 n 46 »
DÉPARTEMENTS et ALGÉRIE., 25 » 48 »
ÉTRANGER (Union postale)....... 43 n 83 0
On s'abonne sans frais dans tous les
Bureaux de poste. V
LES CHRONIQUES DE L'« AUTO »
Description d'Olympie
III
HORS DE L'ENCEINTE SACRÉE :
les Palais,
les Gymnases, les Champs de course.
La cité sainte ne demeurait pas déserte après
les fêtes et les jeux. Les sacrifices quotidiens,
la visite de pélerins qu'amenaient la. simple
curiosité, le désir de consulter l'oracle ou des
vœux dont ils devaient s'acquitter, l'animaient
d'une vie sans éclat, silencieuse et plus recueil-
lie. Les besoins du culte, l'entretien des tem-
ples, l'administration des richesses de Zeus'né-
cessitaient un nombreux personnel de prêtres
et de magistrats qui habitaient dans les palais
élevés hors de l'enceinte.
Trois grands-prêtres, choisis toujours dans
les mêmes familles sacerdotales de l'Elide, pas-
saient à tour de rôle un mois à Olympie, où ils
se trouvaient réunis pendant les fêtes ; trois
epondofores et trois sous-spondophores, leurs
propres fils et petits-fils le plus souvent, leur.
étaient adjoints. Ils fermaient, avec les devins,
le haut clergé d'Olympie. Un nombreux clergé
subalterne desservait les temples et les autels
des dieux et des héros.
Presque tous les magistrats vivaient à Elis;
mais à Olympie résidait le Sénat, dont le rôle
était de veiller à l'administration du, sanc-
tuaire, tâche considérable car les richesses de
Zeus étaient immenses, et le Dieu. par l'in-
termédiaire du Sénat, prêtait souvent aux par-
ticuliers et aux villes. Il s'y ajoutait les comp-
tes à vérifier, les amendes à recueillir, les in-
ventaires, les tables des prêtres et des vain-
queurs à tenir à jour, l'entretien des voies et
des monuments à surveiller et, parfois, des
sentences arbitrales à rendre, car il arriva au
~énat de jouer un rôle politique.
Hors de l'enceinte sacrée, réservée à Zeus
et à ses hôtes divins, étaient bâtis plusieurs pa-
lais à l'usage des prêtres .et des administra-
teurs.
Au nord-ouest, à la limite de l'Altis, s'éle-
vait le Prytanée, bâtiment de 32 m. de côté,
qui s'ornait de galeries au premier étage. Un
péristyle entourait une cour intérieure. AlJ, fond
du péristyle était la salle des banquets, où ma-
gistrats, prêtres et fonctionnaires d'Olympie
prenaient leurs repas. Pendant les fêtes, les
hôtes publics, les députés des villes, 'et, le der-
nier jour, les vainqueurs des jeux, y étaient
reçus. Des appartements étaient aménagés sur
les côtés est et ouest de la cour. Une chapelle
abritait le foyer sacré d'Olympie, où le feu ne
$ 'éteignait pas.
Une série de bâtiments longeaient Iè mur
ouest de l'Altis. C'était d'abord le grand gym-
nasej où les concurrents s'exerçaient à la course
et à la lutte pour se maintenir en forme quel-
ques jours avant les jeux. Il était orné de sta-
tues et de portraits d'athlètes, et l'on y conser-
vait la liste officielle des vainqueurs. Deux por-
tiques le complétaient à l'est et au sud. Le por-"
:tique oriental, le plus grand, avait la longueur
même du stade d'Olympie; à l'extérieur, du
côté de l'Altis, se trouvaient les habitations des
athlètes. Par le portique méridional, le gym-
nase communiquait avec la palestre, qui enfer-
mait une cour à colonnes, entourée de salles,
dallée sauf dans la partie nord où, sur 'une lar-
geur de quatre mètres, des briques striées as-
suraient le pied des lutteurs.
Ces bâtiments étaient continués vers'le sud
par le Théokoléon, palais , des grands-prêtres et
des devins et par une dépendance connue sous
I3 nom d'Atelier de Phidias. Une petite chapelle
B'élevait près de là, le Héroon, consacré sans
doute au héros Iamos, l'ancêtre de la plus an-
cienne famille des devins d'Olympie. Venait
enfin le Léonidaïon, ainsi nommé en l'honneur
de Léonidas, Eléen, qui l'avait construit. C'était
un bâtiment très vaste, peut-être le palais des
hellanodikes. Pendant les fêtes, il servait, com-
me le Prytanée, à recevoir les hôtes illustres.
Au sud de l'Altis, et communiquant avec
l'enceinte sacrée par une entrée spéciale, s'éle-
vait le Bouleuterion, affecté au Sénat d'Olym.
pie. C'était une cour carrée, flanquée de deux
salles rectangulaires terminées en demi-cercle.
Au milieu se dressaient l'autel et la statue de
Zeus Horkioo, devant laquelle les athlètes, leurs
pères, leurs frères, leurs maîtres d'exercice, prê-
taient le serment de loyauté. Les athlètes ju-
raient en outre qu'ils s'étaient préparés depuis
dix mois au concours pour lequel ils se présen-
taient. Le Bouleuterion terminait la série des
\ édifices.
A l'ouest de l'Altis s'étendaient le stade et
l'hippodrome. Le stade avait été creusé au pied
clu Mont Cronos. C'était un rectangle de 212 m.
de long, d'une largeur variant de 28 à 30 mè-
tres. Le talus roord était formé par le versant
de la montagne; les trois autres par des rem-
blais recouverts de gazon. Les spectateurs y
prenaient place, groupés par nationalités. Les
hellanodikes siégeaient à hauteur de la ligne
d'arrivée, sur le talus sud; ils n'avaient qu'à
se retourner pour assister aux jeux de l'hippo-
drome. En face d'eux, sur un autel de marbre
blanc, se tenait la prêtresse de Déméter Cha-
myné, la seule femme admise à Olympie pen-
dant la durée des jeux. Au pied du talus, un
seuil marquait la limite que les spectateurs ne
devaient pas franchir pendant les concours; à
un mètre de ce seuil courait une rigole de pierre
qui alimentait une série de bassins. La piste,
s'écartant de la forme traditionnelle, n'avait pas
une extrémité demi-circulaire. C'était un rec-
tangle que limitait près de chaque bout une
large bordure de pierre blanche marquant, les
lignes de départ et d'arrivée. Des poteaux dis-
tants de 1 m. 22 séparaient sur la ligne de dé-
part vingt places pour les coureurs. Entre les
deux bordures, la distance était de six cents
pieds olympiques (192 m. 27), longueur clas-
sique du stade. En traversant l'Agora, pour se
fendre sur le terrain des jeux, les hellanodikes
et les athlètes défilaient devant les Zanes, sta-
■tuee consacrées avec le produit des amendes in-
fligées à des concurrents déloyaux; près de la
porte monumentale, avant de s'engager dans le
chemin voûté, ils frôlaient deux autels, celui
de Rairos, dieu de l'Occasion, et celui d'Her-
Pies ^ Euagonios, ou protecteur des athlètes.
Ainsi, les. uns et les autres recevaient un aver-
tissement solennel et un dernier encouragement.
Au sud, et parallèlement au stade, s'étendait
l'hippodrome," présentant un circuit intérieur
d'environ huit stades. Il était précédé de la
« barrière », place semblable à la proue d'un
Navire, dont l'éperon s'avançait vers l'intérieur
du champ de courses. Elle s'adossait au porti-
que d'Agnaptos; les côtés nord-est et sud-est
mesuraient chacun quatre cents pieds. Des lo-
ges parallèles y étaient pratiquées, où se pla-
1 çaient les chars et les chevaux de selle ; %its y
étaient contenus jusqu'au moment du départ
à l'aide de câbles. A l'ouverture de l'hippo-
drome s'élevait un dauphin et, vers le milieu
de la barrière, sur un autel de briques,' un aigle
de bronze aux ailes éployées, qu'un mécanisme
soulevait en même temps que le dauphin s'a-
baissait jusqu'à disparaître sous terre. A ce si.
gnal, les câbles étaient lâchés, les concurrents
B avançaient avec leurs chevaux ou leurs chars
ô l'entrée de la lice, large d'un stade, où on
leur donnait carrière aussitôt. Cléotas, Athé-
nien, avait imaginé cette disposition qui facili-
tait les épreuves en évitant les retards et la
confusion. La piste présentait deux côtés de
longueur inégale. A l'extrémité du plus long, un
autel circulaire était consacré à un génie, effroi
des chevaux, et que l'on appelait pour cette rai-
son Taraxippos. Sur l'une des bornes se dres-
sait une statue d'Hippodamie ; elle tenait un
ruban à la main, comme pour couronner Pélops.
Les fêtes du cinquième jour, qui se dérou-
laient dans l'hippodrome, offraient de magnifi- •
ques spectacles : les lignes élégantes des chars
ornés de peintures et de sculptures, la richesse
des harnachements où. étincelaient l'or et les
pierreries, l'adresse des conducteurs aux lon-
gues robes flottantes pressant leurs attelages
ardents, maîtrisant leur terreur lorsqu'ils pas-
saient devant Taraxippos, attentifs aux progrès
d0 leurs rivaux et à l'écueil de la borna qu'il'
fallait doubler, émerveillaient les spectateurs
que le désir d'une victoire de leur patrie et la
crainte de voir leurs fragiles espoirs se briser
contre la borne tenaient haletants jusqu'à la fin
de l'épreuve.
Telle était Olympie à l'apogée de sa grandeur.
La - persévérance et l'habileté des Eléens en
avaient fait, avec l'aide de Lacédémone, le cen-
tre politique et religieux du Péloponèse ; son
rayonnement s'étendit rapidement jusqu'aux li-
mites lointaines du mondé grec; les jeux qu'on
y célébrait étaient les fêtes de la fédération hel-
lénique, auxquelles accouraient, comme acteurs
et comme spectateurs, les peuples mêmes de la
Grande Grèce, colonies, d'Asie-Mineure, d'Ita-
lie ou des îles de la Méditerranée.
Puis ce caractère s'altéra: les fêtes graves et
pures de la beauté devinrent celles du faste et
de- la vanité; une classe d'athlètes profession-
nels apparut; enfin, la. gloire d'Olympie s'étei-
gnit avec le triomphe du Christianisme. En 393
après J.-C., l'édit .de Théodose lcr, qui interdit
les sacrifices et les solennités païennes,. sup-
prima les fètes d'Olympie. Ce fut la mort de
1 illustre sanctuaire. Les trésors amassés au
cours de nombreux siècles commençèrent à se
disperser. La statue de Zeus fut emportée à
Constantinople, où elle périt dans un incendie.
Les Barbares continuèrent le pillage des Ro-
mains sans épuiser les innombrables richesses.
Théodose II ayant ordonné la destruction de
tous les temples païens, on.mit le feu à, ceux
d'Olympie. Seul le temple de.Zeus résista ; vers
le milieu du_ sixième siècle, un tremblement de
terre l'abattit. Sur ces ruines, une petite ville
chrétienne s'éleva, que le temps détruisit à son
tour et qui fut remplacée par un misérable ha-
~ meau de pasteurs. Les alluvions des deux fleu-
ves, les éboulements causés par.les eaux, ravi-
nant les pentes 'du mont Cronos, qui depuis
l'abandon d'Olympie envahissaient la plaine,
ensevelirent les derniers vestiges, précieux res-
tes qu'exhumèrent les fouilles du dix-neuvième
siècle,
E. V.
Le GRAND PRIX de l'A.C.F. se courra en 1923 sur le Circuit de Touraine
CE QU'EST LE PARCOURS ADOPTÉ
LE CHOIX DE LA COMMISSION SPORTIVE
Au grand complet, la commission sportive s'est
réunie, hier soir, sous la présidence de M. René
de Knyff, pour examiner les candidatures_ posées
en vue de rattribution du .Grand Prix de l'A.C.F.
et arrêter définitivement son choix.
Nous avions' énuméré les villes dont les projets
avaient le plus de chance d'être retenus : Lyon,
Tours et Dieppe se déta-chai^nt dans la course, avec
-un gros avantage de dernière heure en faveur de
Tours.
Et c'est Tours (qui avait été l'an dernier le plus
sérieux adversaire de Strasbourg et dont l'effort
étaii; cette fois nettement supérieur à celui de ses
rivaux), c'est Tours qui a été choisi et possédera
le -Grand Prix de l'A.C.F. 1923.
La discussion ne s'éternisa pas : les propositions
très/nettes de la région tourangelle, la visite'du
circuit, ces jours-ci, par les délégués de la' corn>
mission sportive, furent de décisifs atouts, devant'
lesquels la lutte fut impossible.
Reste maintenant la date : l'A.C.F. veut,'sui-
vant la règle, la première quinzaine de juillet ; le
choix d'un jour, au milieu de ces deux semaines,
est surtout une question de convenance locale.
Néanmoins il n'est pas encore possible d'assurer
que le Grand Prix se courra à cette époque ; on
sait qu'au congrès du calendrier, l'Italie revendi-
qua l'avantage de donner son Grand Prix avant
le nôtre, et qu'il revient à la prochaine assemblée
de la Fédération Internationale de prendre une dé-
cision à ce sujet. ,
Quant aux fonctions de commissaire général,
elles seront confiées, tout le monde le devine, à
l'actif et compétent André Sautin, qui, chaque
fois, s'acquitte de la tâche à la satisfaction gé-
nérale...
SUR LE CIRCUIT DE TOURS
Tours, 5 décembre. — Ainsi que l'Auto le disait
avant-hier, la commission .sportive de l'A.C.F.. est
venue dimanche à Tours. La délégation était com-
posée du comte Robert de Voguë, président de
l'Automobile Club de France ; du chevalier René
de Knyff, président de la commission sportive, et
de M. Loisel. Cette délégation -a été reçue par M.
Grimaud, préfet d'Indre-et-Loire ; Camille Cliau-
temps, député et maire de Tours ; Paul Jamin,
vice-président de l'A.C.O.; Alphen-Salvador, mem-
bre de l'A.C.F.; Dr Grasset, Gueffier et Guignard,
membres du conseil d'administration de l'A.C.O.;
Mirault, président de la Chambre de Commerce ;
commandant de Rochas, président, et Briau-Ba-
taille, secrétaire généra} du -Syndicat d'Inrtiative
de Touraine ; Legay, ingénieur en chef des ponte
et chaussées : Clisson, agept-vover en chef du dé-
parte m%nt. : M. Sautin, commissaire général du
Grand Prix," était également présent 'ainsi que M.
Arnault.
La délégation de la commission sportive, après
.avoir déjeuné à la Membrolle, loealité* traversée par
LE PLAN DU CIRCUIT DE TOURAINE
Je circuit, s'est -rendue .sur la route pour examiner
en détail la piste de 2:2 kil. tjô4 proposée par le co-
mité d'action tourangeau, la municipalité et l'Au-
tomobile Club de l'Ouest. M.-le-comte de Voguë,
M. de Enyff et M. Sautin se sont documentés d'une
façon complète. ,
D'autre part, la commission sportive, désireuse
de connaître l'avis des concurrents, avait demandé
à la -maison Peugeot et à la maison Bolland-Pilain
de bien vouloir examiner le circuit et de donner
leur impression sur-la piste proposée. La maison
Peugeot avait délégué S, cet effet le directeur de
ses services sportifs, André Baillot, qui s'est ren-
contré avec M. Emile Pilain ; ils ont été unani-
mes à -reconnaître que le circuit de Touraine ré-
pondait entièrement aux conditions envisagées.
L'emplacement des tribunes et des ravitaille-
ments a ensuite été l'objet d'une visite minutieuse,
puis après une réception chez M. Vavasseur, dé-
puté, maire de Vouvray, les dirigeants de l'A.C.F.
ont repris le train pour Paris.
Comment est constitué le circuit
Le circuit de Touraine est constitua par la routé
Nationale N° 158 (de Toùrs à Ca-en), fa route Na-
tionale N- 159 (de Tours à Bennes) et le chemin de
Grande Communication NO 48. ■
I La longueur totale du circuit est de 1 22 . kil. 8G4
LE PROFIL EN LONG DU CIRCUIT DE TOURAINE
mètres. Les routes vont être refaites complètement
et tou's les crédits nécessaires ont été votés à cet
effet.
Le secrétaire général du comité tourangeau, M.
Guignard, qui a pris l'initiative de proposer Je cir-
T\T. A. SAUTIN
Commissaire général des
Grands Prix de l'A.C.F.
cui.t à l'Ã.C:F., a bien
voulu nous comIlluniqrcr
- les renseignements inté-
ressants que voici :
Le circuit, au départ
de la Membrolle emprun-
te la route nationale
n° 159 (Tours-Laval) jus-
qu'à hauteur de Beau-
foux, puis le chemin de
grande communication
n° 48, traverse la com-
mune de Semblançay et
rejoint, à la Noue-Gué-
rinet, l'a. route nationale
n° 158 (Tours-Le Mans)
qu'il suit jusqu'à la
Membrolle, point de dé-
part.
Trois * - virages, dont
ceux de la Membrolle et
de 'la Noue-Guérinet sont
aigus; à la Membrolle on
vire au bas d'une lon-
gue descente à 7 0/0, qui se prolonge sur plusieurs
kilomètres.
Nombreuses sinuosités sur la route 159.
On 'propose pour les tribunes le lieudit La Pail-
ieterle sur la route du Mans, à environ 1 kilomètre
de -la station du chemin de fer de Saint-Antoine-
du-Bocher (ligne de Tours au Mans).
La distance de Tours à la Membrolle est ' de
6 kil., cette dernière localité étant également des-
servie par les lignes de. Tours au Mans et Tdurs-
Paris 'par Vendôme.
AERONAUTIQUE
L'Arme de l'Aéronautique est enfin créée
Le Sénat a voté le projet de loi qui confère aux
officiers aviateurs des avantages d'avance-
ment et de récompenses.
Après avoir demandé à tour lea échos qu'ils fus-
sent placés au même rang que -les officiers des au-
tres armes, après avoir clamé l'injustice qu'il y
avait d'à faire passer d'emblée des lieutenants-colo-
nels et des colonels :de leur arme propre à l'aéro-
nautique, eans^ que ceux-ci eussent la moindre con-
naissance de l'aviation, les officiers aviateurs vien-
nent d'avoir gain de cause.
La Chambre des députés avait voté le projet de
loi relatif à la création de l'arme de l'aéronautique,
le Sénat l'a ratifié hier après urne courte discussion
à laquelle prit part, en premier lieu, le général
Hirschauer, rapporteur.
« — Il faut, dit-il, que l'avancement exception-
nel et les distinctions-i-spéciales aillent au person-
nel navigant jusqu'au grade de commandant de
régiment }J. s, ■
Ces avantages furent également réservés aux in-
génieurs qui ont rendu d'éminents services.
Après une intervention de. M. de Lubersac. il
fut également entendu que les officiers, placés pro-
visoirement dans l'anne de l'aéronautique, pour-
raient retourner à' leur arme originelle.
Après quoi le projet fut ratifié.
LES HEROS ANONYMES
L'admirable confiance
des mécaniciens
d'avions
Esclaves de leur devoir
Ils ne songent jamais aux dangers
qu'ils peuvent courir
'Le tragique accident
qui, dernièrement-, coûta
la vie à Poiré et à ses
deux mécaniciens, Cour-
cy et Bobillier, 9, fait
ressortir, une - fois - -de
plus, l'admirable condui-
te des mécaniciens d'a-
vions et la confiance ma.
gnifique qu'ils ont dans
Jtt navigation aérienne.
Ils vont de nuage en nua-
ge à travers les dangers
et, lorsque l'accident les
surprend, ils succombent
à leur poste de combat.
Nous 'avons demandé à
quelques mécaniciens-quels sentiments pouvaient
les influencer lorsqu'un — ou plusieurs — des leurs
périssaient dans un accident, et si les tragédies
de l'air influaient sur leur confiance. Carol. le mé-
canicien de Bossoutrot, nous dit :
« — Pourquoi voulez-vous que les accidents at-
teignent notre confiance ? Il y en a dans tous les
modes de locomotion. Les marins, malgré les nau-
fragè&^cariiinuént à naviguer ; les équipages des
sous-marins, continuent à plonger, malgré les tra-
gédies du Lutin et du Farfadet ; le public continue
à rouler malgré les accidents de chemin de fer. -
« En navigation aérienne, l'accident ne doit pas
plus « frapper » que dans la -locomotion ordinaire.
Notre métier est de voler sur les machines que nous
mettons au point en compagnie de nos admirables
pilotes : nous l'aimons ! Ses dangers ne sont pas
pour nous une'raison de l'abandonner. »
Voici encore ce que nous dit Robin, mécanicien
du Goliath vainqueur du Grand Prix de l'Aéro
(fiub (3.000 kil. à travers la .France) :
« — J'ai confiance dans le Goiiath auquel je suis
affecté ; ',le jour n'-est pas encore venu où il me
lâchera. Les pilotes avec lesquels je vole : Bossou-
-trot, Drouhin, d'Or, Catta, Coupet, Landry, sont
tous des «-as ». La machine est. bonne, le pilote est
bon. Alors ? Raisonnons un peu : le danger n'est
pas grand. Evidemment, en aviation il y a des
risques à courir, comme dans tous les moyens de
locomotion ; est-ce une raison pour craindre de vo.
ler ? Non. »
Voici, enfin, l'opinion d'un peit mécanicien mi-
litaire, pris au hasard au Bourget :
« — Nous avons confiance dans les appareils
dont nous avons la responsabilité ; nos pilotes ont
un très grand entraînement. Ceci vous explique la
tranquillité avec laquelle nous volons. Evidemment,
la mort fauche dans nos rangs ? Et après ? Ne
fauche-t-elle pas partout ? Le pourcentage d'acci-
dents est faible. Les vols sont innombra.bles, les
kilomètres parcourus sans cesse plus nombreux,
nca moteurs et nos avions sont bien entretenus,
l'esprit de devoir qui' règne chez nous — et dont
nous nous honorons — nous permet de ne rien
laisser au hasard...
« Et puis le personnel navigant est considéré, le
mécanicien est devenu le collaborateur de l'officier
pilote ; c'est" tin honneur dont il sait se rendre
digne. », ■ '
Ces déclarations montrent l'admirable confiance
des mécaniciens d'avions et les mérites de leur
corporation, où la gloire ne vient pas bercer de fa
chanson les heures de deuil et de tristesse. — R. S.
Voir en deuxième page :
Le Bulletin récapitulatif
du Concours
des Silhouettes Sportives
de u l'Auto"
et le mode d'envoi des solutions
LES GRANDS MATCHES DE LUTTE
Le champion Olympique R. Roth
a battu constant-le-Marin
Il triomphe dans la première manche en lutte
libre, dans le temps de 35 m. 56 s. — Dans
la seconde manche, en gréco-romaine, Cons-
tant-le-Marin abandonne au début de la
troisième reprise.
Hier soir, dans le coquet établissement du Cirque
da Paris, la foule était, venue nombreuse pour assis-
ter au match Robert Roth-Consta,nt-Ie-:M:arin.
En tous -points la soirée fut réussie et les deux
athlètes nous firent assister à un combat sincère,
a-u cours duquel le jeune champion suisse Robert
Roth fit montre de belles qualités. Il triompha
dans la, première manche, qu~ se disputait en lutte
libre, en 35 minutes 66 -secondes, et le champion
belge Constant-le-Marin abandonna dans la se-
conde manche de ce match, au début de la 31 re-
prise.
Le jeune 'champion olympique a conquis - de
haute lutte, le titre de champion du monde que pos-
sBdait Constant-le-Marin, et les spectateurs pré-
sents lui témoignèrent sa sympathie par de fu-
rieuses ovations.
En début de soirée, plusieurs combats de boxe
se disputèrent.
Le 10 rounds qui mettait en présence Lafont et
Wintz fut extrêmement acha.rné. Wintz gagna sur
abandon- de La.,'ont au 6e round, alors que ce der-
nier venait de prendre le compte de 9 sur une
droite.
Cette soirée mtére.ssa, parfaitement les specta-
teurs présents et permet d'espérer que le beau
sport de la lutte va reconquérir les amateurs et le
grand publie.
Félicitons les organisateurs ainsi que la. toute
jeune Fédération Professionnelle de Lutte qui,
pour ses débuts, réussit uni coup de maître.
(Voir la suite en 2e page.)
La Semaine de Tourisme
de la Côte-d'Azur
Toulon, 5 décembre (par dépêche de notre en-
voyé spécial). — Quel temps et quel pays ! Nous
serons ce soir à Hyères. Les morne de ces villes,
Toulon, Hyères, sont assez évocateurs pour qu'il
ne soit pas nécessaire de beaucoup insister.
Donc, la semaine de tourisme organisée par la
Fédération des syndicats de la Côte d'Azur et de
Corse, à l'occasion du congrès annuel des Syndi-
cale d'Initiative, se déroule à l'émerveillement
général..Hier, journée' de début. Le maire, M.
Claude, a reçu les congressistes et leurs invités à
l'Hôtel de Ville. Pute, sous la direction de MM.
Audigier, secrétaire général de l'Union des Fédé-
rations, et Suntiaggi, président do la Fédération
de la Côte d'Azur et de la Corse, l'I-Iirondblle a
emmené toute la carajva-ne à une visite de la rade,
des- chantiers des cuirassés français les çks mo-
dernes. Tout cela sous un ciel éclatant et par une
tiédeur délicieuse qui mettent Paris ei loin, si
loin..
Réception à Tamara, déjeuner-banquet au Mou-
rillon. Nous coucherons à Hyères. J ai la grande
chance de faire la route sur une 15 HP Turcat-
Méry, que l'excellente marque marseillaise a bien
'voulu mettre à la disposition du représentant de
1 Auto.
— Géo Lefèvre.
L'AFFAIRE SIKI-CARPENTIER
Battling Siki
et son manager Hellers
s'expliquent contradictoirement
à " l'Auto "
Chacun maintient ses dires:
Battling Siki répète : « C'était du chiqué; Hellers le
sait bien. »
Hellers nie et répond, indigné : « Je t'ai toujours dit
que tu l'aurais. »
ET C'EST TOUT!...
- HELLERS ET SIKI FACE A FACE
Hier soir, dans le bureau de notre directeur, le
hasard des circonstances • voulut 'que nous eûmes
l'émduvante confrontation d'Heilers avec Battling
Siki. '
Confrontation émouvante, avons-nous dit. - L'hon-
neur d'un homme était en jeu. Hellers,' .accusé par
Siki d avoir arrange le match de BuffaJo; trouvait
des accents, pathétiques, des cris sortis du cœur.
^ II IIII ff?.uwj«iiiii,ji«——mmà
BATTLING SIKI ,;V
Siki, accusateur,, à .travers des phrases coupées de
disgresslons, de parenthèses, maintenait-ses accu-
sations. ■ "
Et nous, HenrLDesgrange,, Jacques May, Henry
Decoin, Paul Olivier, Marcel Oger.d'écouter, émus,
anxieux, avides d'une vérité ' indispensable au re-
nom du sport français.
« TU M'AS DIT DE ME COUCHER AU
QUATRIEME ROUND. »
Ecoutons Siki : ; . ■ ■ ■
« — Je me venge. On m'a disqualifié en.inven-
tant. des -mensonges. On m'a privé de mon pain.
J'ai .une femme, j'ai un gosse, et-moi, j'ai été
trop bon. Je n'ai plus un sou. Quelqu'un me di-
sait : « J'ai besoin d'argent », et je donnais ce
qu'on me demandait. J'ai tout - dépensé. - J'ai été
trop bon, avec des Français, et ce sont des
Français qui m'ont frappé. Je me venge, mais je
n'en veux "jsas à toi Hellers, et si on ne m'avait
pas frappé, j'aurais gardé ton secret...
« — Quel secret. Entre honnêtes gens, dis-la
vérité, Louis, -rien' que la vérité.
« — La vérité, .la. voici
« Tu m'as dit de me coucher au quatrième round.
Tu m'as ' dit qu'il fallait faire ' ça, car "Descamps
trouverait le moyen, si je ne marchais-pas, de rOID-
pre le contrat...
« — Allons, tu sais bien que ce n'est pas vrai,.
Tu sais bien que, seul, je croyais à-ta- victoire et
que je te disais : « si tu passes .le .quatrième round,
tu auras Carpentier, parce que tu es merveilleuse-
ment en forme. Ne t'en sousyiens'-tu pas ? '
« -r- Oui, maj.s tu .me disais .ça, devant tout le
monde. Tu n'allais pas dire la vérité devant ceux
qui étaient à 'Liina-Purk à me regarder boxer...
« * Mais .le jour du ma.tch même; .¡¡,voant que tu
ailles déjeuner, ne te l'ai-je pas répète, ne te l'ai-je
pas dit la, et partout, partout, partout... »
« ET C'EST A LUNA-PARK, QUE TU ME
L'AS DIT. »
Le colloque est poignant entre ce grand athlète
noir dont le regard clair a ce ton bon*«enfant des
grands noirs que nous 'vîmes sur le front, et qui
peinaient, sans se plaindre, s'en. remettant à, un
Dieu que mous ne connaissions pas... et Hellers,
qui défend âprement un honneur qu'on lui dis- -
pâte...
— Voyons, -Siki, en te vengeant.du mal que l'on
t'a. fait, tu ne vois donc pas que tu me tues ?...
« — Non, ce n'est pas à toi que j'en veux, et tu
sais bien que je n'aurais jamais vendu ton secret...
« — Mais tu sais qu'il n'y en a jamais eu... »
Et Siki, se rapprochant d'Hellers, lui dit : '
I( — Quinze jours avant le match, ne m'as-tu pas
fait monter au premier étage de la salle $e Luna-
Park où je m'entrainais, et ne m'as-tu pas dit -ce
qu'il falla.it que je fasse ? Et moi j'ai dit oui, parce
que je n'avais pas le sou, mai*. sur.le ring, je n'ai
pas voulu. ' ..
« Tu sais bien que quand je suis -aJle à terre, je
n'étais pas touché, mais c'est- à ce moment que je
n'ai pas voulu me coucher et -je sentais que j avais
la victoire. Carpentier me disait : « Salaud... »
« salaud... » « descends donc... ,J>. « descends donc »
et moi je ne descendais pas, parce que je ne vou-
lais pas descendre... »
Qu'ajouter sinon qu'Hellers, de toute la force
de son cœur, disait : non, et que Siki, obstinément,
répétait : j'ai dit la - vérité ' ..
x
H ne nou,,L appartient pas d'émettre un avis.
Quand deux .hommes affirment sur leur honneur
une thèse contradictoire, le témoin écoute et se
tait. • ..
UNE DECLARATION D'HELLERS
Avant cette entrevue dont mous parlons plue
haut, Hellers nous avait remis cette déclaration : '
« Tous les sportsmen connaissent la légende sur
Siki -avec ses nombreux managers, et c'est -au mo-
ment où tout le monde l'abandonnait que, par sin-
cère amitié pour lui, je le pris avec moi. Dans
l'espace de quatre mois environ, je le fis champion
du Iillonde, a.pres lui avoir fait battre NiLles, Har-
ry Reeve et Georges Carpentier ; sans paraître
exigeant, je croyais, après cela, avoir droit à la
sincère" amitié et aussi au rèspect de Celui &'qui
j'avais ouvert Ja porte du bonheur et des hon-
neurs. Hélas ! ce matin, en par-courant les jour-
maux, j'ai compris ce qu'était Siki ; aussi je n'in-
sisterai pas davantage sur lui, lé public jugera.
l'homme.. Tous les sportsmen connaissent suffi-
samment mon passé sportif pour que je n'aie pas ■
à leur jurer que, dans Je match Siki-Carpentier, i,l
n'y avait aucune combi-
nai-son ; j'ajouterai mê
me ceci : c'est qu'à la
fin -du deuxième rou-nd,
Siki était sur le point d'a-
bandonner, et il ,a. fallu
que je lui murmure à
l'oreille : « Pour l'hon-
neur, courage ». C'est
alors qu'au troisième
round il eut la chance de
.toucher Car.pantier ét de
'reprendre confiance. Ce-
pendant, au sixième
round, il ne voulait plus
rien savoir pour repren-
dre le combat, et si Car-
pentier n'était pas venu
Je chercher dans son
coin, je ne sais p.&:; ce
qui se serait passé au
coup de eong. Voilà
CH. HELLERS
l'exacte vérité sur le match. qui fut un des plus
beaux que nous ayons vus en France, et aussi le
plus sincère ».
« Je demande à l'honorable député du Sénégal,
M. Diagne (membre du Parlement), si pour lui
la signature d'un homme fait part» de l'honneur.
Voici la lettre qu'a écrit Battling Siki et qu'il
m'a fait porter pour que l'on en prenne copie et
l'insérer dans le journal l'Auto à la date du 17
octobre. »
Voici les termes de cette lettre :
«Paris, 17 octobre 1922.
M Mon cher directeur,
Il Pour mettre fin une fois pour toute aux bruita
mal vaillant a mon égard ou il et dit que je doit
quitter mon ami et dévoué manager- Ch. Hellers
qui ma conduit au championnat du monde les
gens qui font circuler les bruit-e connaissent mal
le cœur d'um Sénégalais. J'ai dis dane le journal
l'Auto que Hellers était mon ange gardien et je le
maintiens. Tant que je ferai de la boxe, celui qui
m'a fais champion du monde sera toujours mon
ami et dévoué Manager.
« Louis Falle dit Battling Siki,
« champion du monde dea poids mi-lourds. »'
OPINIONS
Ce que dit Georges Carpentier
Georges Carpentier a bien y oui u nous recevoir.
Nous lui avons demandé ses. impressions sur 1 in-
cident Siki-Hellers qui depuis quelques jours, de-
UNE PRÉCISION DÉFINITIVE
Dans notre numéro de dimanche,'nous avons expliqué la différence qui existe entre Z-
compte-rendu analytique officiel des séances de la Chambre des députés et le compte-rendu (te
ces mêmes séances qui est publié dans le Journal officiel.
En ce qui concerne le discours-de M. Diagne touchant le, match Siki-Carv.entter, nous dim.
nons ci-dessus la reproduction photographique du compte-rendu analytique offMi&l tel qu'il nou.
a été communiqué le soir même de la séance (jeudi. 30 novembre 1922, 2* séarnce), On jr "«trou-
ver a très exactement tout les termes que reproduisait l'Auto vendredi matin.
** Rédaction, Administration, Publicité:
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PARIS (9*)
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Adresse Télégraphique: Vélauto-Paris
DEUX FILS SPÉCIAUX
\ Directeur-Rédacteur en chef:
^ x HENRI DESGRANGE
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ATHLÉTISME - BOXE • FOOTBALL - ESCRIME - TENNIS - SPORTS FÉMININS - HIPPISME - AVIRON
Le Numéro : 15 Centimes \
>38 ANNEE. — N° 8.026. — QUOTIDIEN \
Mercredi 6 Décembre 1922
ABONNEMENTS î
six mois Un la
SEINE et SEINE-&-OISE ,, 24 n 46 »
DÉPARTEMENTS et ALGÉRIE., 25 » 48 »
ÉTRANGER (Union postale)....... 43 n 83 0
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Bureaux de poste. V
LES CHRONIQUES DE L'« AUTO »
Description d'Olympie
III
HORS DE L'ENCEINTE SACRÉE :
les Palais,
les Gymnases, les Champs de course.
La cité sainte ne demeurait pas déserte après
les fêtes et les jeux. Les sacrifices quotidiens,
la visite de pélerins qu'amenaient la. simple
curiosité, le désir de consulter l'oracle ou des
vœux dont ils devaient s'acquitter, l'animaient
d'une vie sans éclat, silencieuse et plus recueil-
lie. Les besoins du culte, l'entretien des tem-
ples, l'administration des richesses de Zeus'né-
cessitaient un nombreux personnel de prêtres
et de magistrats qui habitaient dans les palais
élevés hors de l'enceinte.
Trois grands-prêtres, choisis toujours dans
les mêmes familles sacerdotales de l'Elide, pas-
saient à tour de rôle un mois à Olympie, où ils
se trouvaient réunis pendant les fêtes ; trois
epondofores et trois sous-spondophores, leurs
propres fils et petits-fils le plus souvent, leur.
étaient adjoints. Ils fermaient, avec les devins,
le haut clergé d'Olympie. Un nombreux clergé
subalterne desservait les temples et les autels
des dieux et des héros.
Presque tous les magistrats vivaient à Elis;
mais à Olympie résidait le Sénat, dont le rôle
était de veiller à l'administration du, sanc-
tuaire, tâche considérable car les richesses de
Zeus étaient immenses, et le Dieu. par l'in-
termédiaire du Sénat, prêtait souvent aux par-
ticuliers et aux villes. Il s'y ajoutait les comp-
tes à vérifier, les amendes à recueillir, les in-
ventaires, les tables des prêtres et des vain-
queurs à tenir à jour, l'entretien des voies et
des monuments à surveiller et, parfois, des
sentences arbitrales à rendre, car il arriva au
~énat de jouer un rôle politique.
Hors de l'enceinte sacrée, réservée à Zeus
et à ses hôtes divins, étaient bâtis plusieurs pa-
lais à l'usage des prêtres .et des administra-
teurs.
Au nord-ouest, à la limite de l'Altis, s'éle-
vait le Prytanée, bâtiment de 32 m. de côté,
qui s'ornait de galeries au premier étage. Un
péristyle entourait une cour intérieure. AlJ, fond
du péristyle était la salle des banquets, où ma-
gistrats, prêtres et fonctionnaires d'Olympie
prenaient leurs repas. Pendant les fêtes, les
hôtes publics, les députés des villes, 'et, le der-
nier jour, les vainqueurs des jeux, y étaient
reçus. Des appartements étaient aménagés sur
les côtés est et ouest de la cour. Une chapelle
abritait le foyer sacré d'Olympie, où le feu ne
$ 'éteignait pas.
Une série de bâtiments longeaient Iè mur
ouest de l'Altis. C'était d'abord le grand gym-
nasej où les concurrents s'exerçaient à la course
et à la lutte pour se maintenir en forme quel-
ques jours avant les jeux. Il était orné de sta-
tues et de portraits d'athlètes, et l'on y conser-
vait la liste officielle des vainqueurs. Deux por-
tiques le complétaient à l'est et au sud. Le por-"
:tique oriental, le plus grand, avait la longueur
même du stade d'Olympie; à l'extérieur, du
côté de l'Altis, se trouvaient les habitations des
athlètes. Par le portique méridional, le gym-
nase communiquait avec la palestre, qui enfer-
mait une cour à colonnes, entourée de salles,
dallée sauf dans la partie nord où, sur 'une lar-
geur de quatre mètres, des briques striées as-
suraient le pied des lutteurs.
Ces bâtiments étaient continués vers'le sud
par le Théokoléon, palais , des grands-prêtres et
des devins et par une dépendance connue sous
I3 nom d'Atelier de Phidias. Une petite chapelle
B'élevait près de là, le Héroon, consacré sans
doute au héros Iamos, l'ancêtre de la plus an-
cienne famille des devins d'Olympie. Venait
enfin le Léonidaïon, ainsi nommé en l'honneur
de Léonidas, Eléen, qui l'avait construit. C'était
un bâtiment très vaste, peut-être le palais des
hellanodikes. Pendant les fêtes, il servait, com-
me le Prytanée, à recevoir les hôtes illustres.
Au sud de l'Altis, et communiquant avec
l'enceinte sacrée par une entrée spéciale, s'éle-
vait le Bouleuterion, affecté au Sénat d'Olym.
pie. C'était une cour carrée, flanquée de deux
salles rectangulaires terminées en demi-cercle.
Au milieu se dressaient l'autel et la statue de
Zeus Horkioo, devant laquelle les athlètes, leurs
pères, leurs frères, leurs maîtres d'exercice, prê-
taient le serment de loyauté. Les athlètes ju-
raient en outre qu'ils s'étaient préparés depuis
dix mois au concours pour lequel ils se présen-
taient. Le Bouleuterion terminait la série des
\ édifices.
A l'ouest de l'Altis s'étendaient le stade et
l'hippodrome. Le stade avait été creusé au pied
clu Mont Cronos. C'était un rectangle de 212 m.
de long, d'une largeur variant de 28 à 30 mè-
tres. Le talus roord était formé par le versant
de la montagne; les trois autres par des rem-
blais recouverts de gazon. Les spectateurs y
prenaient place, groupés par nationalités. Les
hellanodikes siégeaient à hauteur de la ligne
d'arrivée, sur le talus sud; ils n'avaient qu'à
se retourner pour assister aux jeux de l'hippo-
drome. En face d'eux, sur un autel de marbre
blanc, se tenait la prêtresse de Déméter Cha-
myné, la seule femme admise à Olympie pen-
dant la durée des jeux. Au pied du talus, un
seuil marquait la limite que les spectateurs ne
devaient pas franchir pendant les concours; à
un mètre de ce seuil courait une rigole de pierre
qui alimentait une série de bassins. La piste,
s'écartant de la forme traditionnelle, n'avait pas
une extrémité demi-circulaire. C'était un rec-
tangle que limitait près de chaque bout une
large bordure de pierre blanche marquant, les
lignes de départ et d'arrivée. Des poteaux dis-
tants de 1 m. 22 séparaient sur la ligne de dé-
part vingt places pour les coureurs. Entre les
deux bordures, la distance était de six cents
pieds olympiques (192 m. 27), longueur clas-
sique du stade. En traversant l'Agora, pour se
fendre sur le terrain des jeux, les hellanodikes
et les athlètes défilaient devant les Zanes, sta-
■tuee consacrées avec le produit des amendes in-
fligées à des concurrents déloyaux; près de la
porte monumentale, avant de s'engager dans le
chemin voûté, ils frôlaient deux autels, celui
de Rairos, dieu de l'Occasion, et celui d'Her-
Pies ^ Euagonios, ou protecteur des athlètes.
Ainsi, les. uns et les autres recevaient un aver-
tissement solennel et un dernier encouragement.
Au sud, et parallèlement au stade, s'étendait
l'hippodrome," présentant un circuit intérieur
d'environ huit stades. Il était précédé de la
« barrière », place semblable à la proue d'un
Navire, dont l'éperon s'avançait vers l'intérieur
du champ de courses. Elle s'adossait au porti-
que d'Agnaptos; les côtés nord-est et sud-est
mesuraient chacun quatre cents pieds. Des lo-
ges parallèles y étaient pratiquées, où se pla-
1 çaient les chars et les chevaux de selle ; %its y
étaient contenus jusqu'au moment du départ
à l'aide de câbles. A l'ouverture de l'hippo-
drome s'élevait un dauphin et, vers le milieu
de la barrière, sur un autel de briques,' un aigle
de bronze aux ailes éployées, qu'un mécanisme
soulevait en même temps que le dauphin s'a-
baissait jusqu'à disparaître sous terre. A ce si.
gnal, les câbles étaient lâchés, les concurrents
B avançaient avec leurs chevaux ou leurs chars
ô l'entrée de la lice, large d'un stade, où on
leur donnait carrière aussitôt. Cléotas, Athé-
nien, avait imaginé cette disposition qui facili-
tait les épreuves en évitant les retards et la
confusion. La piste présentait deux côtés de
longueur inégale. A l'extrémité du plus long, un
autel circulaire était consacré à un génie, effroi
des chevaux, et que l'on appelait pour cette rai-
son Taraxippos. Sur l'une des bornes se dres-
sait une statue d'Hippodamie ; elle tenait un
ruban à la main, comme pour couronner Pélops.
Les fêtes du cinquième jour, qui se dérou-
laient dans l'hippodrome, offraient de magnifi- •
ques spectacles : les lignes élégantes des chars
ornés de peintures et de sculptures, la richesse
des harnachements où. étincelaient l'or et les
pierreries, l'adresse des conducteurs aux lon-
gues robes flottantes pressant leurs attelages
ardents, maîtrisant leur terreur lorsqu'ils pas-
saient devant Taraxippos, attentifs aux progrès
d0 leurs rivaux et à l'écueil de la borna qu'il'
fallait doubler, émerveillaient les spectateurs
que le désir d'une victoire de leur patrie et la
crainte de voir leurs fragiles espoirs se briser
contre la borne tenaient haletants jusqu'à la fin
de l'épreuve.
Telle était Olympie à l'apogée de sa grandeur.
La - persévérance et l'habileté des Eléens en
avaient fait, avec l'aide de Lacédémone, le cen-
tre politique et religieux du Péloponèse ; son
rayonnement s'étendit rapidement jusqu'aux li-
mites lointaines du mondé grec; les jeux qu'on
y célébrait étaient les fêtes de la fédération hel-
lénique, auxquelles accouraient, comme acteurs
et comme spectateurs, les peuples mêmes de la
Grande Grèce, colonies, d'Asie-Mineure, d'Ita-
lie ou des îles de la Méditerranée.
Puis ce caractère s'altéra: les fêtes graves et
pures de la beauté devinrent celles du faste et
de- la vanité; une classe d'athlètes profession-
nels apparut; enfin, la. gloire d'Olympie s'étei-
gnit avec le triomphe du Christianisme. En 393
après J.-C., l'édit .de Théodose lcr, qui interdit
les sacrifices et les solennités païennes,. sup-
prima les fètes d'Olympie. Ce fut la mort de
1 illustre sanctuaire. Les trésors amassés au
cours de nombreux siècles commençèrent à se
disperser. La statue de Zeus fut emportée à
Constantinople, où elle périt dans un incendie.
Les Barbares continuèrent le pillage des Ro-
mains sans épuiser les innombrables richesses.
Théodose II ayant ordonné la destruction de
tous les temples païens, on.mit le feu à, ceux
d'Olympie. Seul le temple de.Zeus résista ; vers
le milieu du_ sixième siècle, un tremblement de
terre l'abattit. Sur ces ruines, une petite ville
chrétienne s'éleva, que le temps détruisit à son
tour et qui fut remplacée par un misérable ha-
~ meau de pasteurs. Les alluvions des deux fleu-
ves, les éboulements causés par.les eaux, ravi-
nant les pentes 'du mont Cronos, qui depuis
l'abandon d'Olympie envahissaient la plaine,
ensevelirent les derniers vestiges, précieux res-
tes qu'exhumèrent les fouilles du dix-neuvième
siècle,
E. V.
Le GRAND PRIX de l'A.C.F. se courra en 1923 sur le Circuit de Touraine
CE QU'EST LE PARCOURS ADOPTÉ
LE CHOIX DE LA COMMISSION SPORTIVE
Au grand complet, la commission sportive s'est
réunie, hier soir, sous la présidence de M. René
de Knyff, pour examiner les candidatures_ posées
en vue de rattribution du .Grand Prix de l'A.C.F.
et arrêter définitivement son choix.
Nous avions' énuméré les villes dont les projets
avaient le plus de chance d'être retenus : Lyon,
Tours et Dieppe se déta-chai^nt dans la course, avec
-un gros avantage de dernière heure en faveur de
Tours.
Et c'est Tours (qui avait été l'an dernier le plus
sérieux adversaire de Strasbourg et dont l'effort
étaii; cette fois nettement supérieur à celui de ses
rivaux), c'est Tours qui a été choisi et possédera
le -Grand Prix de l'A.C.F. 1923.
La discussion ne s'éternisa pas : les propositions
très/nettes de la région tourangelle, la visite'du
circuit, ces jours-ci, par les délégués de la' corn>
mission sportive, furent de décisifs atouts, devant'
lesquels la lutte fut impossible.
Reste maintenant la date : l'A.C.F. veut,'sui-
vant la règle, la première quinzaine de juillet ; le
choix d'un jour, au milieu de ces deux semaines,
est surtout une question de convenance locale.
Néanmoins il n'est pas encore possible d'assurer
que le Grand Prix se courra à cette époque ; on
sait qu'au congrès du calendrier, l'Italie revendi-
qua l'avantage de donner son Grand Prix avant
le nôtre, et qu'il revient à la prochaine assemblée
de la Fédération Internationale de prendre une dé-
cision à ce sujet. ,
Quant aux fonctions de commissaire général,
elles seront confiées, tout le monde le devine, à
l'actif et compétent André Sautin, qui, chaque
fois, s'acquitte de la tâche à la satisfaction gé-
nérale...
SUR LE CIRCUIT DE TOURS
Tours, 5 décembre. — Ainsi que l'Auto le disait
avant-hier, la commission .sportive de l'A.C.F.. est
venue dimanche à Tours. La délégation était com-
posée du comte Robert de Voguë, président de
l'Automobile Club de France ; du chevalier René
de Knyff, président de la commission sportive, et
de M. Loisel. Cette délégation -a été reçue par M.
Grimaud, préfet d'Indre-et-Loire ; Camille Cliau-
temps, député et maire de Tours ; Paul Jamin,
vice-président de l'A.C.O.; Alphen-Salvador, mem-
bre de l'A.C.F.; Dr Grasset, Gueffier et Guignard,
membres du conseil d'administration de l'A.C.O.;
Mirault, président de la Chambre de Commerce ;
commandant de Rochas, président, et Briau-Ba-
taille, secrétaire généra} du -Syndicat d'Inrtiative
de Touraine ; Legay, ingénieur en chef des ponte
et chaussées : Clisson, agept-vover en chef du dé-
parte m%nt. : M. Sautin, commissaire général du
Grand Prix," était également présent 'ainsi que M.
Arnault.
La délégation de la commission sportive, après
.avoir déjeuné à la Membrolle, loealité* traversée par
LE PLAN DU CIRCUIT DE TOURAINE
Je circuit, s'est -rendue .sur la route pour examiner
en détail la piste de 2:2 kil. tjô4 proposée par le co-
mité d'action tourangeau, la municipalité et l'Au-
tomobile Club de l'Ouest. M.-le-comte de Voguë,
M. de Enyff et M. Sautin se sont documentés d'une
façon complète. ,
D'autre part, la commission sportive, désireuse
de connaître l'avis des concurrents, avait demandé
à la -maison Peugeot et à la maison Bolland-Pilain
de bien vouloir examiner le circuit et de donner
leur impression sur-la piste proposée. La maison
Peugeot avait délégué S, cet effet le directeur de
ses services sportifs, André Baillot, qui s'est ren-
contré avec M. Emile Pilain ; ils ont été unani-
mes à -reconnaître que le circuit de Touraine ré-
pondait entièrement aux conditions envisagées.
L'emplacement des tribunes et des ravitaille-
ments a ensuite été l'objet d'une visite minutieuse,
puis après une réception chez M. Vavasseur, dé-
puté, maire de Vouvray, les dirigeants de l'A.C.F.
ont repris le train pour Paris.
Comment est constitué le circuit
Le circuit de Touraine est constitua par la routé
Nationale N° 158 (de Toùrs à Ca-en), fa route Na-
tionale N- 159 (de Tours à Bennes) et le chemin de
Grande Communication NO 48. ■
I La longueur totale du circuit est de 1 22 . kil. 8G4
LE PROFIL EN LONG DU CIRCUIT DE TOURAINE
mètres. Les routes vont être refaites complètement
et tou's les crédits nécessaires ont été votés à cet
effet.
Le secrétaire général du comité tourangeau, M.
Guignard, qui a pris l'initiative de proposer Je cir-
T\T. A. SAUTIN
Commissaire général des
Grands Prix de l'A.C.F.
cui.t à l'Ã.C:F., a bien
voulu nous comIlluniqrcr
- les renseignements inté-
ressants que voici :
Le circuit, au départ
de la Membrolle emprun-
te la route nationale
n° 159 (Tours-Laval) jus-
qu'à hauteur de Beau-
foux, puis le chemin de
grande communication
n° 48, traverse la com-
mune de Semblançay et
rejoint, à la Noue-Gué-
rinet, l'a. route nationale
n° 158 (Tours-Le Mans)
qu'il suit jusqu'à la
Membrolle, point de dé-
part.
Trois * - virages, dont
ceux de la Membrolle et
de 'la Noue-Guérinet sont
aigus; à la Membrolle on
vire au bas d'une lon-
gue descente à 7 0/0, qui se prolonge sur plusieurs
kilomètres.
Nombreuses sinuosités sur la route 159.
On 'propose pour les tribunes le lieudit La Pail-
ieterle sur la route du Mans, à environ 1 kilomètre
de -la station du chemin de fer de Saint-Antoine-
du-Bocher (ligne de Tours au Mans).
La distance de Tours à la Membrolle est ' de
6 kil., cette dernière localité étant également des-
servie par les lignes de. Tours au Mans et Tdurs-
Paris 'par Vendôme.
AERONAUTIQUE
L'Arme de l'Aéronautique est enfin créée
Le Sénat a voté le projet de loi qui confère aux
officiers aviateurs des avantages d'avance-
ment et de récompenses.
Après avoir demandé à tour lea échos qu'ils fus-
sent placés au même rang que -les officiers des au-
tres armes, après avoir clamé l'injustice qu'il y
avait d'à faire passer d'emblée des lieutenants-colo-
nels et des colonels :de leur arme propre à l'aéro-
nautique, eans^ que ceux-ci eussent la moindre con-
naissance de l'aviation, les officiers aviateurs vien-
nent d'avoir gain de cause.
La Chambre des députés avait voté le projet de
loi relatif à la création de l'arme de l'aéronautique,
le Sénat l'a ratifié hier après urne courte discussion
à laquelle prit part, en premier lieu, le général
Hirschauer, rapporteur.
« — Il faut, dit-il, que l'avancement exception-
nel et les distinctions-i-spéciales aillent au person-
nel navigant jusqu'au grade de commandant de
régiment }J. s, ■
Ces avantages furent également réservés aux in-
génieurs qui ont rendu d'éminents services.
Après une intervention de. M. de Lubersac. il
fut également entendu que les officiers, placés pro-
visoirement dans l'anne de l'aéronautique, pour-
raient retourner à' leur arme originelle.
Après quoi le projet fut ratifié.
LES HEROS ANONYMES
L'admirable confiance
des mécaniciens
d'avions
Esclaves de leur devoir
Ils ne songent jamais aux dangers
qu'ils peuvent courir
'Le tragique accident
qui, dernièrement-, coûta
la vie à Poiré et à ses
deux mécaniciens, Cour-
cy et Bobillier, 9, fait
ressortir, une - fois - -de
plus, l'admirable condui-
te des mécaniciens d'a-
vions et la confiance ma.
gnifique qu'ils ont dans
Jtt navigation aérienne.
Ils vont de nuage en nua-
ge à travers les dangers
et, lorsque l'accident les
surprend, ils succombent
à leur poste de combat.
Nous 'avons demandé à
quelques mécaniciens-quels sentiments pouvaient
les influencer lorsqu'un — ou plusieurs — des leurs
périssaient dans un accident, et si les tragédies
de l'air influaient sur leur confiance. Carol. le mé-
canicien de Bossoutrot, nous dit :
« — Pourquoi voulez-vous que les accidents at-
teignent notre confiance ? Il y en a dans tous les
modes de locomotion. Les marins, malgré les nau-
fragè&^cariiinuént à naviguer ; les équipages des
sous-marins, continuent à plonger, malgré les tra-
gédies du Lutin et du Farfadet ; le public continue
à rouler malgré les accidents de chemin de fer. -
« En navigation aérienne, l'accident ne doit pas
plus « frapper » que dans la -locomotion ordinaire.
Notre métier est de voler sur les machines que nous
mettons au point en compagnie de nos admirables
pilotes : nous l'aimons ! Ses dangers ne sont pas
pour nous une'raison de l'abandonner. »
Voici encore ce que nous dit Robin, mécanicien
du Goliath vainqueur du Grand Prix de l'Aéro
(fiub (3.000 kil. à travers la .France) :
« — J'ai confiance dans le Goiiath auquel je suis
affecté ; ',le jour n'-est pas encore venu où il me
lâchera. Les pilotes avec lesquels je vole : Bossou-
-trot, Drouhin, d'Or, Catta, Coupet, Landry, sont
tous des «-as ». La machine est. bonne, le pilote est
bon. Alors ? Raisonnons un peu : le danger n'est
pas grand. Evidemment, en aviation il y a des
risques à courir, comme dans tous les moyens de
locomotion ; est-ce une raison pour craindre de vo.
ler ? Non. »
Voici, enfin, l'opinion d'un peit mécanicien mi-
litaire, pris au hasard au Bourget :
« — Nous avons confiance dans les appareils
dont nous avons la responsabilité ; nos pilotes ont
un très grand entraînement. Ceci vous explique la
tranquillité avec laquelle nous volons. Evidemment,
la mort fauche dans nos rangs ? Et après ? Ne
fauche-t-elle pas partout ? Le pourcentage d'acci-
dents est faible. Les vols sont innombra.bles, les
kilomètres parcourus sans cesse plus nombreux,
nca moteurs et nos avions sont bien entretenus,
l'esprit de devoir qui' règne chez nous — et dont
nous nous honorons — nous permet de ne rien
laisser au hasard...
« Et puis le personnel navigant est considéré, le
mécanicien est devenu le collaborateur de l'officier
pilote ; c'est" tin honneur dont il sait se rendre
digne. », ■ '
Ces déclarations montrent l'admirable confiance
des mécaniciens d'avions et les mérites de leur
corporation, où la gloire ne vient pas bercer de fa
chanson les heures de deuil et de tristesse. — R. S.
Voir en deuxième page :
Le Bulletin récapitulatif
du Concours
des Silhouettes Sportives
de u l'Auto"
et le mode d'envoi des solutions
LES GRANDS MATCHES DE LUTTE
Le champion Olympique R. Roth
a battu constant-le-Marin
Il triomphe dans la première manche en lutte
libre, dans le temps de 35 m. 56 s. — Dans
la seconde manche, en gréco-romaine, Cons-
tant-le-Marin abandonne au début de la
troisième reprise.
Hier soir, dans le coquet établissement du Cirque
da Paris, la foule était, venue nombreuse pour assis-
ter au match Robert Roth-Consta,nt-Ie-:M:arin.
En tous -points la soirée fut réussie et les deux
athlètes nous firent assister à un combat sincère,
a-u cours duquel le jeune champion suisse Robert
Roth fit montre de belles qualités. Il triompha
dans la, première manche, qu~ se disputait en lutte
libre, en 35 minutes 66 -secondes, et le champion
belge Constant-le-Marin abandonna dans la se-
conde manche de ce match, au début de la 31 re-
prise.
Le jeune 'champion olympique a conquis - de
haute lutte, le titre de champion du monde que pos-
sBdait Constant-le-Marin, et les spectateurs pré-
sents lui témoignèrent sa sympathie par de fu-
rieuses ovations.
En début de soirée, plusieurs combats de boxe
se disputèrent.
Le 10 rounds qui mettait en présence Lafont et
Wintz fut extrêmement acha.rné. Wintz gagna sur
abandon- de La.,'ont au 6e round, alors que ce der-
nier venait de prendre le compte de 9 sur une
droite.
Cette soirée mtére.ssa, parfaitement les specta-
teurs présents et permet d'espérer que le beau
sport de la lutte va reconquérir les amateurs et le
grand publie.
Félicitons les organisateurs ainsi que la. toute
jeune Fédération Professionnelle de Lutte qui,
pour ses débuts, réussit uni coup de maître.
(Voir la suite en 2e page.)
La Semaine de Tourisme
de la Côte-d'Azur
Toulon, 5 décembre (par dépêche de notre en-
voyé spécial). — Quel temps et quel pays ! Nous
serons ce soir à Hyères. Les morne de ces villes,
Toulon, Hyères, sont assez évocateurs pour qu'il
ne soit pas nécessaire de beaucoup insister.
Donc, la semaine de tourisme organisée par la
Fédération des syndicats de la Côte d'Azur et de
Corse, à l'occasion du congrès annuel des Syndi-
cale d'Initiative, se déroule à l'émerveillement
général..Hier, journée' de début. Le maire, M.
Claude, a reçu les congressistes et leurs invités à
l'Hôtel de Ville. Pute, sous la direction de MM.
Audigier, secrétaire général de l'Union des Fédé-
rations, et Suntiaggi, président do la Fédération
de la Côte d'Azur et de la Corse, l'I-Iirondblle a
emmené toute la carajva-ne à une visite de la rade,
des- chantiers des cuirassés français les çks mo-
dernes. Tout cela sous un ciel éclatant et par une
tiédeur délicieuse qui mettent Paris ei loin, si
loin..
Réception à Tamara, déjeuner-banquet au Mou-
rillon. Nous coucherons à Hyères. J ai la grande
chance de faire la route sur une 15 HP Turcat-
Méry, que l'excellente marque marseillaise a bien
'voulu mettre à la disposition du représentant de
1 Auto.
— Géo Lefèvre.
L'AFFAIRE SIKI-CARPENTIER
Battling Siki
et son manager Hellers
s'expliquent contradictoirement
à " l'Auto "
Chacun maintient ses dires:
Battling Siki répète : « C'était du chiqué; Hellers le
sait bien. »
Hellers nie et répond, indigné : « Je t'ai toujours dit
que tu l'aurais. »
ET C'EST TOUT!...
- HELLERS ET SIKI FACE A FACE
Hier soir, dans le bureau de notre directeur, le
hasard des circonstances • voulut 'que nous eûmes
l'émduvante confrontation d'Heilers avec Battling
Siki. '
Confrontation émouvante, avons-nous dit. - L'hon-
neur d'un homme était en jeu. Hellers,' .accusé par
Siki d avoir arrange le match de BuffaJo; trouvait
des accents, pathétiques, des cris sortis du cœur.
^ II IIII ff?.uwj«iiiii,ji«——mmà
BATTLING SIKI ,;V
Siki, accusateur,, à .travers des phrases coupées de
disgresslons, de parenthèses, maintenait-ses accu-
sations. ■ "
Et nous, HenrLDesgrange,, Jacques May, Henry
Decoin, Paul Olivier, Marcel Oger.d'écouter, émus,
anxieux, avides d'une vérité ' indispensable au re-
nom du sport français.
« TU M'AS DIT DE ME COUCHER AU
QUATRIEME ROUND. »
Ecoutons Siki : ; . ■ ■ ■
« — Je me venge. On m'a disqualifié en.inven-
tant. des -mensonges. On m'a privé de mon pain.
J'ai .une femme, j'ai un gosse, et-moi, j'ai été
trop bon. Je n'ai plus un sou. Quelqu'un me di-
sait : « J'ai besoin d'argent », et je donnais ce
qu'on me demandait. J'ai tout - dépensé. - J'ai été
trop bon, avec des Français, et ce sont des
Français qui m'ont frappé. Je me venge, mais je
n'en veux "jsas à toi Hellers, et si on ne m'avait
pas frappé, j'aurais gardé ton secret...
« — Quel secret. Entre honnêtes gens, dis-la
vérité, Louis, -rien' que la vérité.
« — La vérité, .la. voici
« Tu m'as dit de me coucher au quatrième round.
Tu m'as ' dit qu'il fallait faire ' ça, car "Descamps
trouverait le moyen, si je ne marchais-pas, de rOID-
pre le contrat...
« — Allons, tu sais bien que ce n'est pas vrai,.
Tu sais bien que, seul, je croyais à-ta- victoire et
que je te disais : « si tu passes .le .quatrième round,
tu auras Carpentier, parce que tu es merveilleuse-
ment en forme. Ne t'en sousyiens'-tu pas ? '
« -r- Oui, maj.s tu .me disais .ça, devant tout le
monde. Tu n'allais pas dire la vérité devant ceux
qui étaient à 'Liina-Purk à me regarder boxer...
« * Mais .le jour du ma.tch même; .¡¡,voant que tu
ailles déjeuner, ne te l'ai-je pas répète, ne te l'ai-je
pas dit la, et partout, partout, partout... »
« ET C'EST A LUNA-PARK, QUE TU ME
L'AS DIT. »
Le colloque est poignant entre ce grand athlète
noir dont le regard clair a ce ton bon*«enfant des
grands noirs que nous 'vîmes sur le front, et qui
peinaient, sans se plaindre, s'en. remettant à, un
Dieu que mous ne connaissions pas... et Hellers,
qui défend âprement un honneur qu'on lui dis- -
pâte...
— Voyons, -Siki, en te vengeant.du mal que l'on
t'a. fait, tu ne vois donc pas que tu me tues ?...
« — Non, ce n'est pas à toi que j'en veux, et tu
sais bien que je n'aurais jamais vendu ton secret...
« — Mais tu sais qu'il n'y en a jamais eu... »
Et Siki, se rapprochant d'Hellers, lui dit : '
I( — Quinze jours avant le match, ne m'as-tu pas
fait monter au premier étage de la salle $e Luna-
Park où je m'entrainais, et ne m'as-tu pas dit -ce
qu'il falla.it que je fasse ? Et moi j'ai dit oui, parce
que je n'avais pas le sou, mai*. sur.le ring, je n'ai
pas voulu. ' ..
« Tu sais bien que quand je suis -aJle à terre, je
n'étais pas touché, mais c'est- à ce moment que je
n'ai pas voulu me coucher et -je sentais que j avais
la victoire. Carpentier me disait : « Salaud... »
« salaud... » « descends donc... ,J>. « descends donc »
et moi je ne descendais pas, parce que je ne vou-
lais pas descendre... »
Qu'ajouter sinon qu'Hellers, de toute la force
de son cœur, disait : non, et que Siki, obstinément,
répétait : j'ai dit la - vérité ' ..
x
H ne nou,,L appartient pas d'émettre un avis.
Quand deux .hommes affirment sur leur honneur
une thèse contradictoire, le témoin écoute et se
tait. • ..
UNE DECLARATION D'HELLERS
Avant cette entrevue dont mous parlons plue
haut, Hellers nous avait remis cette déclaration : '
« Tous les sportsmen connaissent la légende sur
Siki -avec ses nombreux managers, et c'est -au mo-
ment où tout le monde l'abandonnait que, par sin-
cère amitié pour lui, je le pris avec moi. Dans
l'espace de quatre mois environ, je le fis champion
du Iillonde, a.pres lui avoir fait battre NiLles, Har-
ry Reeve et Georges Carpentier ; sans paraître
exigeant, je croyais, après cela, avoir droit à la
sincère" amitié et aussi au rèspect de Celui &'qui
j'avais ouvert Ja porte du bonheur et des hon-
neurs. Hélas ! ce matin, en par-courant les jour-
maux, j'ai compris ce qu'était Siki ; aussi je n'in-
sisterai pas davantage sur lui, lé public jugera.
l'homme.. Tous les sportsmen connaissent suffi-
samment mon passé sportif pour que je n'aie pas ■
à leur jurer que, dans Je match Siki-Carpentier, i,l
n'y avait aucune combi-
nai-son ; j'ajouterai mê
me ceci : c'est qu'à la
fin -du deuxième rou-nd,
Siki était sur le point d'a-
bandonner, et il ,a. fallu
que je lui murmure à
l'oreille : « Pour l'hon-
neur, courage ». C'est
alors qu'au troisième
round il eut la chance de
.toucher Car.pantier ét de
'reprendre confiance. Ce-
pendant, au sixième
round, il ne voulait plus
rien savoir pour repren-
dre le combat, et si Car-
pentier n'était pas venu
Je chercher dans son
coin, je ne sais p.&:; ce
qui se serait passé au
coup de eong. Voilà
CH. HELLERS
l'exacte vérité sur le match. qui fut un des plus
beaux que nous ayons vus en France, et aussi le
plus sincère ».
« Je demande à l'honorable député du Sénégal,
M. Diagne (membre du Parlement), si pour lui
la signature d'un homme fait part» de l'honneur.
Voici la lettre qu'a écrit Battling Siki et qu'il
m'a fait porter pour que l'on en prenne copie et
l'insérer dans le journal l'Auto à la date du 17
octobre. »
Voici les termes de cette lettre :
«Paris, 17 octobre 1922.
M Mon cher directeur,
Il Pour mettre fin une fois pour toute aux bruita
mal vaillant a mon égard ou il et dit que je doit
quitter mon ami et dévoué manager- Ch. Hellers
qui ma conduit au championnat du monde les
gens qui font circuler les bruit-e connaissent mal
le cœur d'um Sénégalais. J'ai dis dane le journal
l'Auto que Hellers était mon ange gardien et je le
maintiens. Tant que je ferai de la boxe, celui qui
m'a fais champion du monde sera toujours mon
ami et dévoué Manager.
« Louis Falle dit Battling Siki,
« champion du monde dea poids mi-lourds. »'
OPINIONS
Ce que dit Georges Carpentier
Georges Carpentier a bien y oui u nous recevoir.
Nous lui avons demandé ses. impressions sur 1 in-
cident Siki-Hellers qui depuis quelques jours, de-
UNE PRÉCISION DÉFINITIVE
Dans notre numéro de dimanche,'nous avons expliqué la différence qui existe entre Z-
compte-rendu analytique officiel des séances de la Chambre des députés et le compte-rendu (te
ces mêmes séances qui est publié dans le Journal officiel.
En ce qui concerne le discours-de M. Diagne touchant le, match Siki-Carv.entter, nous dim.
nons ci-dessus la reproduction photographique du compte-rendu analytique offMi&l tel qu'il nou.
a été communiqué le soir même de la séance (jeudi. 30 novembre 1922, 2* séarnce), On jr "«trou-
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