Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-12-05
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 décembre 1922 05 décembre 1922
Description : 1922/12/05 (A23,N8025). 1922/12/05 (A23,N8025).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4629123x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2016
L'Auto
' Rédaction, Administration, Publicité: •.
10, rue du Faubourg-Montmartre j
PARIS (9*) !
f t. ligne CENTRAL 27-68 j
l t. ligne CENTRAL 29-12 ;
TPI ÉDtSfïMC ) 3. USne- CENTRAL 28-56 ;
luLtrfluNt S ligne BERGÈRE 49-14 j
j 5* ligne BERGÈRE 53-82 ;
\ 4, ligne... INTER SPÉCIAL 3-15 •
Adresse Télégraphique: Vélanto-Parla :
DEUX FILS SPÉCIAUX ;
Directeur-Rédacteur en chef: j
HENRI DESGRANGE /
AUTOMOBILE, " AÉRONAUTIQUE - CYCLISME
AlrHLÉTîS,ME - ... BOXE - FOOTBALL - ESCRIME » TEHNIS- - SPORTS FÉMININS - HIPPISME - AVIRON
/ '*♦.
• Le Numéro : t5 Centimes
238 ANNEE. — N° 8.025. — QUOTIDIEN
Mardi 5 Décembre 1922
ABONNEMENTS :
six mole Un la
SEINE et SEINE-&-01SE 24 » 46 »
DÉPARTEMENTS et ALGÉRIE., 25 a 48 n
ÉTRANGER (Union postale) 43 » 82 t
On s'abonne sans frais dans tous les
* 1 Bureaux de poste..<
***• ...................................................
LES CONTES DE « L'AUTO »
L'INITIATION
A LA COURSE A PIED
ou :
Un mot dit par de jolies lèvres
vaut bien tous les articles
et toutes les exhortations du monde
Sébastien Tiroin passait ses journées près de
Germaine Bonnefond. Il était commis, au ser-
vice de M. Lasnier, marchand de drap, dont
elle était la dactylographe, — et il l'aimait.
C'était un jeune homme méditatif et roma-
nesque; revenu du service militaire, il avait
retrouvé sa place dans la maison où il aunait
l'étoffe depuis son enfance .et trouvé Mlle Ger-
maine qui tapait sur son clavier à la place d'un
vieux secrétaire poussiéreux, mort de vieil-
lesse sans doute. Peut-être son cœur serait-il
resté vide s'il n'avait trouvé une jeune per-
sonne toute prête à l'occuper ; d'abord, il la
regarda avec des yeux extasiés; puis, comme
elle répondait par des yeux blancs à ses yeux
blancs, ils se serrèrent les mains.
Il n'y avait aucune raison sérieuse pour que
Sébastien ns demandât pas la main de la jaune
fille, aucune raison pour qu'on la lui refusât,
mais c'eût été trop simple pour les deux jeu-
nes gens qui préféraient s'imaginer que l'uni-
vers entier s'opposait à leurs projets. Alors
qu'ils auraient pu se parler; ils se glissaient
subrepticement des petits mots pour se con-
firmer leurs sentiments ou se donner des ren-
dez-vous. Car s'ils se voyaient toute la jour-
née, ils éprouvaient encore le besoin de se voir
le soir, après dîner, ne fussent que quelques
minutes.
Mais Germaine habitait rue Didot et Sébas-
tien habitait vers b gare de l'Est ; c'était un
voyage pour qu'ils parvinssent à se rejoindre
ml Lion de Belfort.
Sans doute un tramway menait-Il directe-
ment le jeune Tiroin au terme de sa course,
mais il lui semblait trop simple de rejoindre sa
bien-aimée en usant des moyens de transports
en commun. Il venait donc à pied et le chemin
lui paraissait interminable ; en revenant, au
rythme de son pas cadencé, il finissait par
s'endormir et, pour un quart-d'heure de com-
plètes délices, il vivait deux heures exécrables.
Mais, un jour qu'ils étaient assis tous deux
sur le banc qui est presqu'au coin de la rue
Denfert-Rochereau et de la place, ils virent
passer devant eux un adolescent, nu-jambes,
culotté de toile blanche, habillé tout uniment
d'un maillot sans manche, rouge et blanc,
chaussé de bains de mer en caoutchouc et trot-
tant sur le pavé de bois d'une longue allure
souple en secouant , ses cheveux frisés. Ger-
maine le montra du doigt, en poussant un petit
cri d'admiration : ' - • . - ■■ ■ ,
— Il est biau!
— Peuh! dit Sébastien qui méprisait les
exercices physiques; c'est un fou qui s'en-
traîne pour le cross-country.
Mais il dût expliquer ce qu'était le cross-
country à cette extra dactylographe qui ne fré-
quentait pas le stade Elisabeth. Quand il eut
raconté que des jeunes ..gens déments s 'en
allaient le dimanche dans les bois en courant,
elle soupira :
— Comme cela doit être amusant!
Mais il la regarda sévèrement :
— Germaine, puis-je penser que vous en
êtes là, et que la culture physique a, un beau
jour, des chances de l'emporter sur la culture
intellectuelle ?
Elle lui répondit: « C'est beau, un bel
homme! » Il fit une grimace, elle ajouta:
— Pourquoi ne seriez-vous pas très beau?
Sébastien sentit d© petites larmes de dépit 1
qui montaient à ses yeux. Elle continua : ^ j
— Le 'soir, en venant me voir, vous mettriez
un maillot comme ce jeune athlète et vous me
Rejoindriez en courant...
Il haussa les épaules et murmura :
— J'ai le sens du ridicule!
Mais elle parut triste et mélancolique; il la
quitta silencieusement; il ne voulait rien faire
qui la mécontentât ; le lendemain, elle arri-
vait au banc du rendez-vous quand elle aper-
çut un être qui arrivait en se traînant pénible-
ment; il était vêtu d'un maillot bleu dans
lequel il transpirait affreusement:
— Voilà ce que vous avez fait de moi! dit
une voix qu'elle eut beaucoup de mal à recon-
naître.
Mais enfin, ayant vérifié que c'était bien là
Sébastien qui, docile à sa volonté, s'entraînait
pour le cross-country, elle passa sur son front
un petit mouchoir qui sentait l'eau de Cologne
et la gomme à effacer, et, pour qu'il n'attra-
pât pas froid, l'engagea à reprendre aussitôt
sa course; elle l'accompagna jusqu'au Luxem-
bourg en trottinant près de lui ; puis, comme
elle était en retard, elle revint encore en trot-
tinant chez elle. Mais bientôt elle, s'avisa,
puisqu'elle trottait chaque soir presqu'autant
que son ami, qu'elle n'était pas vêtue pour cet
exercice; elle mit une juge légère et un chan-
dail et laissa son chapeau chez la ocncierge,
car ses parents n'auraient pas supporté qu'elle
sortit tête nue.
Tandis que l'un partait de la gare de l'Est,
l'autre partait de la rue Didot; ils se rencon-
traient, faisaient ensemble une partie du par-
cours et se séparaient. Maintenant, ils n'étaient
ni mouillés, ni essoufflés; leurs muscles étaient
assouplis et leurs poumons s'emplissaient de
l'air du soir. Un après-midi, ils eurapt tous
deux la même idée.
— Sébastien!
— Germains?
— Puisque nous nous entraînons tous les
soirs, peut-être pourrions-nous courir le di-
manche ?
— J'allais vous le proposer.
Ils se firent inscrire chacun dans un club et,
le dimanche suivant, car le destin les favori-
sait, chacun d'eux gagnait une épreuve.-
, Alors ils sentirent que, vraiment, ils étaient
faits l'un pour l'autre; ce ne fut pas la dactylo-
graphe qui épousa le commis, mais deux athlè-
tes qui s'unirent.
Nous verrons dans une vingtaine d'années si
les produits sont dignes d'une si belle ascen-
dant»
Robert DIEUDONNE.
AUTOMOBILE
J. Murphy vainqueur
à Los Angelès
New-York, 4 décembre. — Hier s'est couru à '
Los Angeles, sur l'autodrome de Beverly HiEs,
la dernière épreuve du championnat d'Amérique.
Le vainqueur en fut J. Murphy, sur Durant,
couvrant les 250 milles- en 2 h. 10 m. 53 s. 1/10
(moy. 184 kil. 400 à l'heure). Le 20 fut Cooper,
sur Durant ; puis viennent Hartz, Hill, Hilton, j
Klein.
En tournant, avant le départ, Herchell Mackoe
et son mécanicien Huç-h Curley entrèrent en col-
lision avec Thomas Curley et lurent sérieusepaent
•blessés., * j
CE SOIR, A 20 H. 30, AU CIRQUE DE PARIS
CONSTANT - LE - MARIN, et ROBERT ROTH
vont se disputer, ce soir
le titre de Champion du Monde de Lutte
GRÉCO-ROMAINE ET LUTTE LIBRE
RÉSURRECTION
L'année 1922, qui fut si féconde en manifesta-
tions sportives, :ne se terminera pas sans nous faire
assister à une véritable résurrection du sport de
la lutte.
La lutte, sport populaire par excellence, ne jouis-
sait plus, ,dep11i,s fort longtemps, de .l'engouement
du public parce que toujours les organisateurs ren-
contraient d'énormes difficultés lorsqu'il s'agissait
de mettre facé à face des champions réputés. Les
uns étaient en Amérique, les ,aut.TCS en Russie et
jamais il n'était possible de les amener à se ren-
contrer.
CONSTANT LE MARIN
Or, la nouvelle Fédération de Lutte Profession-
nelle vient de réaliser I'imDossible. Deux cham-
pions ■ seront,. ce soir, aux prises sur le ring du
Cirque de Paris. : ' ... _.
La lutte qui semblait endormie Se réveille sou. ■
. -daiv.,einent, ■ A part quelques rencontres profession-
nelles seuls les Jeux Olympiques permettaient aux
champions amateurs de se mesurer. A Londres, a :
Stockholm, aux Jeux Interalliés, à AnverB,.nous
assistâmes à des luttes passionnantes, pleines d'in-
térêt. à des luttes 011 s'empoignaient- des athlètes
réputés en leur pays.
Et c'est un de ceux-là, un des victorieux des
Jeux Olympiques, un Suisse, Robert Roth, qu:,
ce soir, dans la grande arène du-Cirque de Paris,
se rencontrera avec l'athlète , belge Constant-Ie-
Marin.. - -
- x ' ,.
Et quand nous disons que .l'année 1922 va nous
faire-assister à une véritable résurrection du sport
de -la Jutte, nous disons bien. Ce sport,. véritable
sport de combat quand , il est pratiqué comme il
le sera ce soir au Cirque de Pans, doit obligatoire-
ment conquérir la grande foule sportive. La lutte
comme la boxe, sports de combat tous deux, doit-
se pratiquer en matches et non en poules. La lutte
professionnelle doit posséder ses catégories ainsi
que ses champions.
EOBEÏiT OTI-I
Alors quand le public aura vécu quelques mat-
ehes sensationnels, quand il aura vu aux prises
des athlètes, comme Robert. Roth et-, Constant-le-
Marin, il s'apercevra de la^ beauté de ce sport
mâture!. _ - _
Voilà pourquoi ce soir nous assisterons à la .ré-
surrection de la lutte éh"voy'ant combattre simple-
ment — le titre pour l'instant nous importe peu -
deux beaux athlètes dont l'un est l'officiel cham-
pion olympique et l'autre lutteur admirable possë-
dant des qualités athlétiques bien faites pour le
compter parmi les meilleurs.
(Voir la suite en deuxième page.!
k
CYCLISME
Pour la 24e année
Paris- Roubaix
se courra le 1er avril
dimanche de Pâques
Quelques innovations ont été introduites dans
le règlement.
Nous avons l'intention,
l'année prochaine, d'ap-
porter une toute particu-
lière attention à l'organi-
sation de nos grandes
épreuves classiques de la
route. Nous ne voulons
rien laisser au hasard de-
ce que nous pourrons lui
enlever par la. réflexion
et le travail.
C'est Paris-Roubaix
qui inaugure, chaque -an-
née, la saison cycliste.
La grande épreuve pas-
cale se disputera
le dimanche 1er avril,
jour de Pâques. Elle en
serait- à sa 28e édition
annuelle, si les Allemands
n'en étaient pas venus interrompre le cours magni-
fique. ' ...
Le règlement, cette fois, présente quelques inno-
vations, telles que la visite médicale obligatoire,
une conception un peu plus large des libertés lais-
sées aux coureurs entre eux, des dispositions con-
cernant les commissions et les commissaires ad-
joints de la course. Nous y reviendrons quand le
moment sera venu..
Les engagements sont ouverts
Nous ouvrons ..dèG maintenant les engagements
pour pouvoir ' consacrer à chacun des inscrits les
lignes qui lui sont dues. Joindre, donc, à l'engage-
ment, les 5 fr. traditionnels, tous renseignements
sportifs et biographiques.
'1~- -
LAWN TENNIS
Brugnon défendra son titre
à la Coupe de Noël
i
Le second grand championnat de courte couverts
se disputera du 22 décembre, au 2 JanVier, 154, rue
Saussure. La Coupe de Noël, épreuve de simple
BRUGNON
messieurs, qui fut deux
fois gagnée par Max De-
cugis et que Brugnon a
remporté l'an passé est
de nouveau mise en com-
pétition.
Ce tournoi comprend,
de plus, un simple de
dames (tenant. Mme Bi.l-
lout), un double mes-
sieurs, un double-mixte
et un double de dames.
Deux Challenges Gé-
rard seront ''de plus dis-
putés : l'un pour les vé-
térans (45 -âne), l'autre
réservé au tennis de
table.
Enfin, des handicaps
simple messieurs et da.
mes, double messieurs;
double dames, . double-
mixte seront réservée
aux membres du Spor ting-. |
l Clôture des engagements le 19, à midi.
LES BELLES INITIATIVES
Un Nouveau Golf va s'ouvrir
à Saint-Germain
.Nous aurons vraisemblablement la saison pro-
chaine, aux environs. de Paris, un nouveau golf
luxueusement installé.' Les 74 hectares qu'il com-
portera sont Gitués près de Saint-Germain, sur le
terrain 'de la forêt de Marly, -au lieu dit Four-
queux, qui deviendra le titre du nonveau golf.
Un pareil terrain pprmcttr:i l'Htab'.issetncnt de
Le « Club House » du Golf de Four queux
27 trous de jeux, plus quelques troue d'études pour
débùtants. ,
Avec Je golf, il y aura 6 tennis, une piscine
constituée par un 'lac en pleine verdure, un bar,
un reet-auraait.
Et aussi un club house comportant des salons et
des chambres.
AUTOMOBILE
Où se courra
le Grand Prix de l'A.C.F. ?
On le saura sans doute ce soir
Il est très probable que c'est aujourd'hui que
la Commission Sportive fixera son choix sur le
circuit où se disputera le Grand Prix de J'A.C.F.
de l',annét prOchaine.
On assure que le projet présenté par l'A.C.
Tours, et qui prévoit un itinéraire aux environe de
Tours, aurait de grandes chances d'être choisi. En
tout cas, la Commission sportive a visité ce circuit
dimanche.
Allô ! Allô !
Au hasard de la conversation, recueilli une
petite information bien curieuse et bien
inattendue.
Savez-vous ce que faisait le papa de M. Mau-
rice de Féraudy, le brillant sociétaire de la
Comédie-Française ? Il était tout simplement
directeur de l'Ecole de Joinville.
Rien d'étonnant, n'est-ce pas, au goût si
fervent que le grand artiste marqua toujours
pour le sport.
Comment faire ?
« Nous sommes tellement sportifs, nous
écrivent trois petits mitrons, que nous laissons
brûler notre pain. Et alors, qu'est-ce que nous
prenons de nos parents, qui nous arrachent
l'Auto des mains. Que feriez-vous à notre
place ? »'
Bien simple li Faites bien cuire votre pain et
ne songez au sport que quand ~ votre ouvrage
est terminé,
LES OISEAUX AU GRAND PALAIS
LE 8e SALON AÉRIEN
sera inauguré le 15 Décembre
M. MILLERAND LE VISITERA
LE 16 DÉCEMBRE, A 10 HEURES
Dimanche, M. André Granet, commissaire géné-
ral du Salon de l'Aéronatitiqiie, a pris possesion
de ses bureaux du Grand Palais et, dès hier, avec
M. Mauclair, son ' adjoint, il mettait la dernière
main à l'installation des services officiels.
On sait que le Salon ouvrira le 15 décembre et
durera jusqu'au commencement de l'a.nnée pro-
chaine, le 2 janvier. Nul doute qu'il n'obtienne le
succès des autres années. Nous dirons même qu'.,*.!
en obtiendra un plus grand. Le récent débat 'à ,la
Chambre sur -le budget de l'aéronautique civile a
mis én relief la position exceptionnelle de la cons-
truction française, position que d'autres nations
nous disputent et que nous devons défendre éner-
giquement. Le Salon nous permettra de constater
quels progrès la construction "a réalisés en un an
et les temps viennent où,. commepour l'automobile,
on n'attendra plus de l'Exposition aéronautique
de brutales révolutions, mais une progression lente
et continue de notre construction.
, Le 15, à 10 heures, M. Laurent Eynac, sous-se-
crétaire d'Etat de l'Aéronautique, inaugurera l'Ex-
position. L'orchestre de la présidence se fera en.
-.tendre] pendant la cérémonie qui sera simple. M.
La-,4eiij>rJ3ynlit? sera. entouré des principales.. per- '
sonnaTites de l'Aéronautique Militaire, du Service
de la Navigation Aérienne, du Service Technique,
du Service des Fabrications et des Aéronautiques
Maritime et Coloniale.
Le lendemain 16, à la même heure, 'M. Mille-
rand, président de la République, 'visitera officiel-
lement le Salon. Ileera. suivi de nombreux minis-
tres. Hier matin, M. Granet a obt-enu de M. Le
Trocquer sa promesse, mais d'autres suivront. La
musique de la garde républicaine se fera entendre
et la cérémonie revêtira le faste de la première
visite du président au dernier Salon de l'Automo-
bile, c'est-à-dire que la garde républicaine sera.. eu
grande tenue. -
'AUTOMOBILE
Il n'y aura
qu'un Tour de France
automobile...
IL SERA ORGANISÉ PAR " L'AUTO " ET LE M.C.F
DU 1er AU 15 AVRIL 1923
Avant la guerre, l'Auto organisait annuellement
,un '¡'our de France automobile. Survint ia. guerre
■ après.daqupllp 4b tentai en 1919 et 1920 de renouer la 1
. - ' " , tradition: il n'v avait pas
M. CALMETTE
Président du M.C.F.
encore ;de petites voitu-
res et"... le Motocycle Club
de France qui, lui, , s'oc-
cupait des tout petits en-
gins put faire un Tour
de France. :
Il y a main-tenant des
petites 'voitures, comme
il y a -de tout petits •jn- ,
gins.
Allons-nous avoir deux
Tour de Framce? On put
le croire au moment du
Congrès du Calendrier,
puisque deux dates fu-
rent retenues, pour deux
épreuves différentes.
Il n'en sera rien, car
le M.C.F. et l'Auto ont
résolu d'unir leurs ef-
forts, car l'union fait la
force, et nous aurons
une épreuve splendide,
&u lieu d'en avoir deux qui se seraient nui récipro-
quement.
La date : 1er au 15 avril 1923.
Le parcours : Boulogne-sur-Mer, Charlevilie,t
Strasbourg, Besançon, Lyon, Grenoble, Nice, Mar-
seille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Le Mans,
Le règlement? Sera fait après ¡¡.voir pris 1 avis
L'organisation? L'Auto et le M.C.F. feront tout
nnnr .la. TATÏrîTA ■nfl.rf
Et 'maintenant an travail.
— H. D.
BOXE
Une offre importante
pour Criqui-Frush
Elle nous permettrait de voir
le grand combat se disputer à Paris
Le National Boxing Ring nous prie de- remer-
cier les sportsmen parisiens d'être _ venus aussi
nombreux samedi au Vélodrome d'Hiver. Le suc-
cès de cette soirée lui permet de ne pas laisser aux
sportsmen anglais l'honneur de faire disputer le
dernier match de Criqui pour le championnat d 'Eu-
rope. - .. '"
Danny Frush ayant manifesté le désir de ren-
contrer Criqui pour le titre, le National Boxing
Ring offre, pour ce combat, 50 0/0 de la recette,
avec une garantie de 2.000 livres sterling. Nous
espérons que cette offre ne sera pas dépassée
outr,--Ma.nehe.
La date proposée est le 3 février.
NATATION
Et puis, voici, peut-être
une piscine !
M. Charles Philippe, ingénieur, a. consacré, toute
une partie de sa vie à fonder des piscinee, des
bains-douches et des stades nautiques. On pour-
rait croire qu'il a converti tout le monde.
En vérité, il n'a jamais reçu le moindre encou-
ragement des Pouvoirs Publics, et il entend s 'a-
dresser à l'initiative privée. Des financiers Jui
auraient promis le nombre de millions nécessaires
pour faire à Paris une piscine de grand luxe, en
attendant une autre piscine de luxe et 6 piscines
-populaires.
:Aucune indiscrétion à dire que cette _ première
piscine sera située dans le terrain qui fait le coin
de la Tue Coustou et du boulevard de Clitahy. Elle
comportera en outre un véritable Stadium avec
salle de fêtes, bibliothèque, salles pour divers
sports, etc.
Au point de vue piscine, nous aurons une eau
merveilleusement éclairée, eau coura.nte, filtrée,
ozonisée, cascade lumineuse, salle de sudation,
de vapeur, de ma.&,,age, d 'hydrot,béra,pie, méoano-
thérapie, électrothérapie, etc.
Bien vite, un caleçon 1
Si les soirées de boxe.
finissaient à 5 heures du
matin, on pourrait rentrer
chez soi par le premieJ
métro.
L'AFFAIRE SIKI-CARPENTIER
M. Diagne dit à " l'Auto "
comment le match de Buffalo
avait été " arrangé "
" Ce n'est que sur le ring que deux phénomènes
d'ordre psychologique ont poussé Siki à ne pas
se prêter à la combinaison "
(Déclaration de M. Diagne)
SIKI CONFIRME ET AGGRAVE
LES DÉCLARATIONS DE M. DIAGNE
Le Conseil de la Fédération Française de Boxe
avait à peine terminé la séance dont nous rendons
compte 'plus 'loin, et au cours de laquelle elle a mis
M. Diagne en demeure de justifier ses accusations,
qu'un taxi nous amenait dans une rue tranquille
du quartier du Troca-déro.
Cinq étages. Nous annonçons l'Auto à une déli-
cieuse fillette aux cheveux tout crépus, qui court
prévenir, son papa, et nous-voilà dans un. salon qui
rappelle le Sénégal aux multiples fantaisistes et
riches décorations tropicales qui le décorent.
Sur une table, un costume rutilant s'étale : c'est
celui que Siki portait le jour de l'armistice ei qui
lui valut,un' incident avee. un brave agent. Or, —
qu'on excuse cette, parenthèse — ce costume n'est
pas celui ,d'un: tirailleur-sénégalais (ce qu'on avait
dit), mais l'ornement des noirs de la tribu de Louis
Falil. Voilà six mois., M. Diagne recevait, -à Paris,
un chef de cette tribu, et ce vénérable a-mi de la
France, muni d'un costume - identique, fit
l'admiration des grands boulevards, sans que per-
sonne songeât à lui demander d'aller iu.stifier chez
un commissaire de police l'authenticité -du costume
bariolé. Pauvre Siki...
M. DIAGNE SOURIT
Mais M. Diagne apparaît. A côté, la table est
servie. Petit noir et petite noire s'agitent autour
de la. maman. Tant pis. On mangera plus tard chez
M. Diagne. Papa cause avec un journaliste...
Et now donnons à M. Diagne lecture de l'ordre
du jour qui fut voté à l'unanimité, par les membres
du Conseil de la Fédération de Boxe et dans lequel
deux points sont à mettre en relief :
••.1° M. Diagne.est mis en demeure de justifier.les
•accusations.-.qu'il a portées;: a) vcontre.les membres
de :1a Fédération de.r.s-'êtrèïmis dl, la solde de 'Car-
pentier ; bj contré les boxeurs et managers du
M. DIAGNE
. Député du Sénégal
match de Buffalo d'avoir abusé le public en arran-
geant le combat à l'avance ;
2° Si M. Diagne, dans un délai de 15 jours, n'a
par, justifié ses accusations, la F.F.B. demandera
à la Chambre la levée d'e son immunité parlemen-
taire.
Et M. Diagne cause... '
« — Il est bien entendu que la lecture que vous
venez de me faire ne me saisit de rien, car elle n'a
qu'un caractère amical. J'attends de recevoir la
notification directe et officielle de ce document....
« Quant aux justifications, laissons au temps ^le
soin de faire son œuvre, maie croyez que 'je n'ai
pas .perdu une heure. L'avocat de Siki est ohoisi.
Ce sera un maître du terreau. Prochainement, —
le temps tout de même à l'avocat d'étudier son dos-
sier, — l'assignation partira... Vous voyez que je
ne me dérobe pas à la mise en demeure qui m'est.
faite, puisque -le tribunal éclaircira et jugera.
« Quant à. la demande levée de mon immunité
parlementaire, j'en souris... »
En noua offrant une cigarette, le député du Sé-
négal rit, de ce rire que l'on a quand an est sûr
de soi...
« JE N'AI PAS DE HAINE
« — Oui, poursuit M. Diagne, des . jours vien-
dront, — je vous le disais déjà hier — où la Fédé-
ration Fra.nca.ise de' Boxe et vous-même me saurez
gré de mon intervention.
« Je n'a.i apporté dans mon accusation aucune
rancœur, car je n'aime pas la boxe, — ce qui ne
veut pas dire que je n'aime pas les sports, puisque
mes deux fils sont dimanches et jeudis au stade
Français, — non plus que de là haine contre qui
que ce soit, car je ne conn.a.is pas ceux sur qui
portera l'accusation. -
L'ACCUSATION
« Jusques à quinze jours du match, trois ou
quatre personnes avaient convenu que le combat
Siki-Carpentier serait arrangé et se terminerait à.
un round donné — le quatrième — par la défaite
de Siki....
« Jusques à quinze jours de la rencontre, Siki
ne fut tenu au courant de rien.
« A ce moment, son manager lui apprend 1 'en-
gagement conclu en son nom. Qu'a dit Siki? Siki
est un primitif. On lui fait miroiter l'argent qu 'il
gagnera. Certes, ce n'est pas très moral, mais qui
a donne au pauvre Siki des notions sur ce qu'est
la Morale et les obligations qu'elle comporte?
« On s'arrange pour que Siki ne s'entraîne qu'in-
complètement et, contre la volonté de ceux qui l'en-
tourent, ou à leur insu, Siki, tous les matins,
court de la porte d'Orléans à Vanves, à Malakoff,
peut-être plus loin, peut-être moins loin, afin de
conserver son souffle et de garder sa forme.
«Je sais... Il y avait ['entraî,nement public _et
payant... dans les établissements. Siki, certains
jours, se rebiffa. Une fois même, il manqua au
Tendez-vous, mais Siki continuait à s'entraîner,
seul, sur les fortifications ou dans sa. chambre, et
le jour du match arriva.
POURQUOI SIKI NE SE COUCHA PAS...
< Si-ki est prêt à exécuter ce qu on lui a dit de J
1 dr . 1 .
faire. C'est au deuxième round, n'est-ce pas, qu'il
alla à terre et reçut de l'arbitre un avertissement
pour manque de combativité...
« Dans son coin, au repos, le manager lui rap-
pelle l'engagement pris; l'argent, sûr, qu'il y a
à gagner, et c'est alors que deux événements
d'ordre psychologique interviennent. Ils me furent
racontés, dans un langage primaire, saisissant de
vivacité et d'impressions vecues mais non analy-
sées :
..
« Siki conçut que s'il devait gagner beaucoup
d'argent à se faire battre, il en gagnerait davan-
tage encore s'il était le vainqueur. Et peut-être
que la. vie dorée de son adversaire lui apparut il.
cet instant précis comme pouvant être sienne, des
années durant... Pensée de lucre,, mais qui l'en
blâmera ? C'est le premier phénomène.
« Le second, psychologique encore, emprunte à
la force physique sa. venue dans le cerveau de Siki.
Il a senti qu'il était le plus fort. Le sentiment
d'une vigueur physique plus grande est entré bru-
talement dans son cerveau. Et l'un aidant l'autre,
Siki n'a plus obéi au contrat. Il ne s'est pas cou-
ché. Il a combattu et il a gagné...
« Et dans le coin, à chaque repos, les objurga-
tions se font plus pressantes, jusqu'à uri_ moment
où Siki" sûr de lui et oubliant des tractations aux-
quelles il n'avait pas été .mêlé, cria : « Tu
m'emm... »
Le mot . a retenti. Petits enfants de M. Diagne,
ne l'écoutez pas et surtout n'en riez pas, car il
marque crûment une grande émotion. Nous re-
voyons Buffa'lo et son arène, les milliers et les
milliers de cœurs qui battaient à l'unisson les uns
des autres, et nous pensons qu'il ne saurait termi-
ner une affaire aussi grave..
LES PREUVES...
M. Diagne a parlé a.veo ca-lme, mais avec une
force et une confiance qui nous éblan'lent.
Un. rire ironiquement doux :
« — Vous ne me croyez pas, n'est-ce pas? »
Et comme Je mot que nous brûlions de prononcer
dépasse nos lèvres :
« — Ne soyez pas sceptique. J'ai mes preuves.
Je ne les aurai bientôt plus, mais l'avocat de Siki
Les aura, et elles seront produites. »
Deux portes qui s'ouvrent. La nôtre et celle
d'une salle d'où sort une bonne odeur de cuisine
bourgeoise. Nous laissons M. Diagne à sa famille.
LA LUMIERE SERA FAITE
Certes, tout ce qui précède ne constitue que des
affirmations, mais n'oublions pas que M. Diagne
affirme qu'elles seront prouvées lorsque l'affaire
viendra devant le tribunal compétent.
Nous avons ainsi la certitude aujourd'hui que
cette pénible affaire aura le dénouement qu'el,le
comporte, puisque, d'une part, M. Diagne intente
une action à la Fédération Française de Boxe qui,
elle, d'autre part, met M. Diagne en demeure de
prouver ses affirmations.
Le devoir de la Fédération est de prendre toutes
ses responsabilités, -rien que ses responsabilités, *
car il' ne faut pas oublier que deux actions nette-
ment distinctes sont en cours :
1° Disqualification de Siki, et c'est la. Fédération
qui est en cause.
2° Match arrangé, et ce sont les deux managers
des deux boxeurs qui y sont seuls intéressés, du
moins quant à présent.
" Je suis arrivé sur le ring
avec l'intention de tomber
comme on me l'avait
commandé "
(Déclaration de Biki.)
Nous devons à l'obligeance de notre confrère
J'Eclair la communication d'une interview prise
. à Siki et qui confirme en tous points ce que nous
écrivons plus haut : *
« — Moi, a dit Siki à l'Eclair, je n'étais rien
avant le combat, n'est-ce pas ?... Je n'étais qu'un
boxeur quelconque, sans réputation et sans argent...
Hellers m'-avait dit : « En te battant avec Carpen-
tier, tu gagneras beaucoup de sous, mais il faut te
laisser -iaixe... » Je suis arrivé sur le ring avec
l'intention de tomber comme on me l'avait com-
mandé... Au premier, au deuxième, au troisième
round, je me suis laissé faire... Mais, au quatrième
round, quand je me suis vu à genoux, devant cin-
quante mille personnes, j'ai pensé ceci : « Voyons,
.siki, tu n'es jamais tombé devant aucun boxeur...
Tu n'es jamais allé à genoux en public... comme
tu t'y trouves en ce moment... » Et mon sang n'a
fait qu'un tour... Je me suis redressé et j'ai frappé...
J'ai frappé avec d'autant plus de force et d'énergie
que les coupe qui m'avaient été portés par< Car,pen-
tier, je ne les avais même pas sentis... Pourtant,
Hellers, à côté de moi, murmurait à mon oreille :
« Est-ce que tu vas faire l'imbécile ?... Oublies-tu
ce qui est convenu ?... » Ce qui était convenu, c'est
que je devais m'étendre, les bras en croix, au qua-
trième round... Si je l'avais fait, HeUers aurait
gagné deux cent mille francs... Mais je ne l'ai
nae voulu... » /
A LA FEDERATION FRANÇAISE DE BOXE
A 18 h. 30, le Conseil de la Fédération fran-
çaise de Boxe a tenu une réunion, à 1 ordre du
jour de laquelle figurait l'attitude que -l 'on devait
adopter en face des accusations portées par M.
Diagne dans la presse et à la tribune du Parle-
ment..
M. Rousseau fit un. rapide historique des in-
cidents et soumit à ses collègues un projet de déli-
bération qui fut rapidement adopté, ^ea-ne aucune
discussion sur le fond, et à 1 unanimité des mem.
bres présents : . : '
Après avoir pris connaissance de déclarations r pu-
bliques de M. Diagne, député du Sénégal, les mem.
,bras du Conseil de la Fédération Française de
I Boxe, considérant qu'ils sont atteints dans leur
i- honorabilité, protestent publiquement :
1° Contre les imputations calomnieuses du dé-
puté du Sénégal qui, parlant desdits membres du
Conseil, à la tribune de la Chambre, les a accusés
d'avoir'commis cc un geste infâme » et s'être
« joués du public » à I occasion du match Siki-Ca.r.. 1
pentier ;
2° Contre les termes de flétrissure employés par
le même M. Diagne, à l'endroit des mêmes mem-
bres du Conseil,
Et déclarent à l'unanimité :
Qu'ils demandent publiquement à M. Diagne,
61 . celui-ci est soucieux d'établir la vérité, de fournir
la preuve :
10 De ses allégations et aussi la justification des
déclarations qu'il a faites au journal L'Auto en
date du 2 décembre, déclarations contre lesquelles)
' Rédaction, Administration, Publicité: •.
10, rue du Faubourg-Montmartre j
PARIS (9*) !
f t. ligne CENTRAL 27-68 j
l t. ligne CENTRAL 29-12 ;
TPI ÉDtSfïMC ) 3. USne- CENTRAL 28-56 ;
luLtrfluNt S ligne BERGÈRE 49-14 j
j 5* ligne BERGÈRE 53-82 ;
\ 4, ligne... INTER SPÉCIAL 3-15 •
Adresse Télégraphique: Vélanto-Parla :
DEUX FILS SPÉCIAUX ;
Directeur-Rédacteur en chef: j
HENRI DESGRANGE /
AUTOMOBILE, " AÉRONAUTIQUE - CYCLISME
AlrHLÉTîS,ME - ... BOXE - FOOTBALL - ESCRIME » TEHNIS- - SPORTS FÉMININS - HIPPISME - AVIRON
/ '*♦.
• Le Numéro : t5 Centimes
238 ANNEE. — N° 8.025. — QUOTIDIEN
Mardi 5 Décembre 1922
ABONNEMENTS :
six mole Un la
SEINE et SEINE-&-01SE 24 » 46 »
DÉPARTEMENTS et ALGÉRIE., 25 a 48 n
ÉTRANGER (Union postale) 43 » 82 t
On s'abonne sans frais dans tous les
* 1 Bureaux de poste..<
***• ...................................................
LES CONTES DE « L'AUTO »
L'INITIATION
A LA COURSE A PIED
ou :
Un mot dit par de jolies lèvres
vaut bien tous les articles
et toutes les exhortations du monde
Sébastien Tiroin passait ses journées près de
Germaine Bonnefond. Il était commis, au ser-
vice de M. Lasnier, marchand de drap, dont
elle était la dactylographe, — et il l'aimait.
C'était un jeune homme méditatif et roma-
nesque; revenu du service militaire, il avait
retrouvé sa place dans la maison où il aunait
l'étoffe depuis son enfance .et trouvé Mlle Ger-
maine qui tapait sur son clavier à la place d'un
vieux secrétaire poussiéreux, mort de vieil-
lesse sans doute. Peut-être son cœur serait-il
resté vide s'il n'avait trouvé une jeune per-
sonne toute prête à l'occuper ; d'abord, il la
regarda avec des yeux extasiés; puis, comme
elle répondait par des yeux blancs à ses yeux
blancs, ils se serrèrent les mains.
Il n'y avait aucune raison sérieuse pour que
Sébastien ns demandât pas la main de la jaune
fille, aucune raison pour qu'on la lui refusât,
mais c'eût été trop simple pour les deux jeu-
nes gens qui préféraient s'imaginer que l'uni-
vers entier s'opposait à leurs projets. Alors
qu'ils auraient pu se parler; ils se glissaient
subrepticement des petits mots pour se con-
firmer leurs sentiments ou se donner des ren-
dez-vous. Car s'ils se voyaient toute la jour-
née, ils éprouvaient encore le besoin de se voir
le soir, après dîner, ne fussent que quelques
minutes.
Mais Germaine habitait rue Didot et Sébas-
tien habitait vers b gare de l'Est ; c'était un
voyage pour qu'ils parvinssent à se rejoindre
ml Lion de Belfort.
Sans doute un tramway menait-Il directe-
ment le jeune Tiroin au terme de sa course,
mais il lui semblait trop simple de rejoindre sa
bien-aimée en usant des moyens de transports
en commun. Il venait donc à pied et le chemin
lui paraissait interminable ; en revenant, au
rythme de son pas cadencé, il finissait par
s'endormir et, pour un quart-d'heure de com-
plètes délices, il vivait deux heures exécrables.
Mais, un jour qu'ils étaient assis tous deux
sur le banc qui est presqu'au coin de la rue
Denfert-Rochereau et de la place, ils virent
passer devant eux un adolescent, nu-jambes,
culotté de toile blanche, habillé tout uniment
d'un maillot sans manche, rouge et blanc,
chaussé de bains de mer en caoutchouc et trot-
tant sur le pavé de bois d'une longue allure
souple en secouant , ses cheveux frisés. Ger-
maine le montra du doigt, en poussant un petit
cri d'admiration : ' - • . - ■■ ■ ,
— Il est biau!
— Peuh! dit Sébastien qui méprisait les
exercices physiques; c'est un fou qui s'en-
traîne pour le cross-country.
Mais il dût expliquer ce qu'était le cross-
country à cette extra dactylographe qui ne fré-
quentait pas le stade Elisabeth. Quand il eut
raconté que des jeunes ..gens déments s 'en
allaient le dimanche dans les bois en courant,
elle soupira :
— Comme cela doit être amusant!
Mais il la regarda sévèrement :
— Germaine, puis-je penser que vous en
êtes là, et que la culture physique a, un beau
jour, des chances de l'emporter sur la culture
intellectuelle ?
Elle lui répondit: « C'est beau, un bel
homme! » Il fit une grimace, elle ajouta:
— Pourquoi ne seriez-vous pas très beau?
Sébastien sentit d© petites larmes de dépit 1
qui montaient à ses yeux. Elle continua : ^ j
— Le 'soir, en venant me voir, vous mettriez
un maillot comme ce jeune athlète et vous me
Rejoindriez en courant...
Il haussa les épaules et murmura :
— J'ai le sens du ridicule!
Mais elle parut triste et mélancolique; il la
quitta silencieusement; il ne voulait rien faire
qui la mécontentât ; le lendemain, elle arri-
vait au banc du rendez-vous quand elle aper-
çut un être qui arrivait en se traînant pénible-
ment; il était vêtu d'un maillot bleu dans
lequel il transpirait affreusement:
— Voilà ce que vous avez fait de moi! dit
une voix qu'elle eut beaucoup de mal à recon-
naître.
Mais enfin, ayant vérifié que c'était bien là
Sébastien qui, docile à sa volonté, s'entraînait
pour le cross-country, elle passa sur son front
un petit mouchoir qui sentait l'eau de Cologne
et la gomme à effacer, et, pour qu'il n'attra-
pât pas froid, l'engagea à reprendre aussitôt
sa course; elle l'accompagna jusqu'au Luxem-
bourg en trottinant près de lui ; puis, comme
elle était en retard, elle revint encore en trot-
tinant chez elle. Mais bientôt elle, s'avisa,
puisqu'elle trottait chaque soir presqu'autant
que son ami, qu'elle n'était pas vêtue pour cet
exercice; elle mit une juge légère et un chan-
dail et laissa son chapeau chez la ocncierge,
car ses parents n'auraient pas supporté qu'elle
sortit tête nue.
Tandis que l'un partait de la gare de l'Est,
l'autre partait de la rue Didot; ils se rencon-
traient, faisaient ensemble une partie du par-
cours et se séparaient. Maintenant, ils n'étaient
ni mouillés, ni essoufflés; leurs muscles étaient
assouplis et leurs poumons s'emplissaient de
l'air du soir. Un après-midi, ils eurapt tous
deux la même idée.
— Sébastien!
— Germains?
— Puisque nous nous entraînons tous les
soirs, peut-être pourrions-nous courir le di-
manche ?
— J'allais vous le proposer.
Ils se firent inscrire chacun dans un club et,
le dimanche suivant, car le destin les favori-
sait, chacun d'eux gagnait une épreuve.-
, Alors ils sentirent que, vraiment, ils étaient
faits l'un pour l'autre; ce ne fut pas la dactylo-
graphe qui épousa le commis, mais deux athlè-
tes qui s'unirent.
Nous verrons dans une vingtaine d'années si
les produits sont dignes d'une si belle ascen-
dant»
Robert DIEUDONNE.
AUTOMOBILE
J. Murphy vainqueur
à Los Angelès
New-York, 4 décembre. — Hier s'est couru à '
Los Angeles, sur l'autodrome de Beverly HiEs,
la dernière épreuve du championnat d'Amérique.
Le vainqueur en fut J. Murphy, sur Durant,
couvrant les 250 milles- en 2 h. 10 m. 53 s. 1/10
(moy. 184 kil. 400 à l'heure). Le 20 fut Cooper,
sur Durant ; puis viennent Hartz, Hill, Hilton, j
Klein.
En tournant, avant le départ, Herchell Mackoe
et son mécanicien Huç-h Curley entrèrent en col-
lision avec Thomas Curley et lurent sérieusepaent
•blessés., * j
CE SOIR, A 20 H. 30, AU CIRQUE DE PARIS
CONSTANT - LE - MARIN, et ROBERT ROTH
vont se disputer, ce soir
le titre de Champion du Monde de Lutte
GRÉCO-ROMAINE ET LUTTE LIBRE
RÉSURRECTION
L'année 1922, qui fut si féconde en manifesta-
tions sportives, :ne se terminera pas sans nous faire
assister à une véritable résurrection du sport de
la lutte.
La lutte, sport populaire par excellence, ne jouis-
sait plus, ,dep11i,s fort longtemps, de .l'engouement
du public parce que toujours les organisateurs ren-
contraient d'énormes difficultés lorsqu'il s'agissait
de mettre facé à face des champions réputés. Les
uns étaient en Amérique, les ,aut.TCS en Russie et
jamais il n'était possible de les amener à se ren-
contrer.
CONSTANT LE MARIN
Or, la nouvelle Fédération de Lutte Profession-
nelle vient de réaliser I'imDossible. Deux cham-
pions ■ seront,. ce soir, aux prises sur le ring du
Cirque de Paris. : ' ... _.
La lutte qui semblait endormie Se réveille sou. ■
. -daiv.,einent, ■ A part quelques rencontres profession-
nelles seuls les Jeux Olympiques permettaient aux
champions amateurs de se mesurer. A Londres, a :
Stockholm, aux Jeux Interalliés, à AnverB,.nous
assistâmes à des luttes passionnantes, pleines d'in-
térêt. à des luttes 011 s'empoignaient- des athlètes
réputés en leur pays.
Et c'est un de ceux-là, un des victorieux des
Jeux Olympiques, un Suisse, Robert Roth, qu:,
ce soir, dans la grande arène du-Cirque de Paris,
se rencontrera avec l'athlète , belge Constant-Ie-
Marin.. - -
- x ' ,.
Et quand nous disons que .l'année 1922 va nous
faire-assister à une véritable résurrection du sport
de -la Jutte, nous disons bien. Ce sport,. véritable
sport de combat quand , il est pratiqué comme il
le sera ce soir au Cirque de Pans, doit obligatoire-
ment conquérir la grande foule sportive. La lutte
comme la boxe, sports de combat tous deux, doit-
se pratiquer en matches et non en poules. La lutte
professionnelle doit posséder ses catégories ainsi
que ses champions.
EOBEÏiT OTI-I
Alors quand le public aura vécu quelques mat-
ehes sensationnels, quand il aura vu aux prises
des athlètes, comme Robert. Roth et-, Constant-le-
Marin, il s'apercevra de la^ beauté de ce sport
mâture!. _ - _
Voilà pourquoi ce soir nous assisterons à la .ré-
surrection de la lutte éh"voy'ant combattre simple-
ment — le titre pour l'instant nous importe peu -
deux beaux athlètes dont l'un est l'officiel cham-
pion olympique et l'autre lutteur admirable possë-
dant des qualités athlétiques bien faites pour le
compter parmi les meilleurs.
(Voir la suite en deuxième page.!
k
CYCLISME
Pour la 24e année
Paris- Roubaix
se courra le 1er avril
dimanche de Pâques
Quelques innovations ont été introduites dans
le règlement.
Nous avons l'intention,
l'année prochaine, d'ap-
porter une toute particu-
lière attention à l'organi-
sation de nos grandes
épreuves classiques de la
route. Nous ne voulons
rien laisser au hasard de-
ce que nous pourrons lui
enlever par la. réflexion
et le travail.
C'est Paris-Roubaix
qui inaugure, chaque -an-
née, la saison cycliste.
La grande épreuve pas-
cale se disputera
le dimanche 1er avril,
jour de Pâques. Elle en
serait- à sa 28e édition
annuelle, si les Allemands
n'en étaient pas venus interrompre le cours magni-
fique. ' ...
Le règlement, cette fois, présente quelques inno-
vations, telles que la visite médicale obligatoire,
une conception un peu plus large des libertés lais-
sées aux coureurs entre eux, des dispositions con-
cernant les commissions et les commissaires ad-
joints de la course. Nous y reviendrons quand le
moment sera venu..
Les engagements sont ouverts
Nous ouvrons ..dèG maintenant les engagements
pour pouvoir ' consacrer à chacun des inscrits les
lignes qui lui sont dues. Joindre, donc, à l'engage-
ment, les 5 fr. traditionnels, tous renseignements
sportifs et biographiques.
'1~- -
LAWN TENNIS
Brugnon défendra son titre
à la Coupe de Noël
i
Le second grand championnat de courte couverts
se disputera du 22 décembre, au 2 JanVier, 154, rue
Saussure. La Coupe de Noël, épreuve de simple
BRUGNON
messieurs, qui fut deux
fois gagnée par Max De-
cugis et que Brugnon a
remporté l'an passé est
de nouveau mise en com-
pétition.
Ce tournoi comprend,
de plus, un simple de
dames (tenant. Mme Bi.l-
lout), un double mes-
sieurs, un double-mixte
et un double de dames.
Deux Challenges Gé-
rard seront ''de plus dis-
putés : l'un pour les vé-
térans (45 -âne), l'autre
réservé au tennis de
table.
Enfin, des handicaps
simple messieurs et da.
mes, double messieurs;
double dames, . double-
mixte seront réservée
aux membres du Spor ting-. |
l Clôture des engagements le 19, à midi.
LES BELLES INITIATIVES
Un Nouveau Golf va s'ouvrir
à Saint-Germain
.Nous aurons vraisemblablement la saison pro-
chaine, aux environs. de Paris, un nouveau golf
luxueusement installé.' Les 74 hectares qu'il com-
portera sont Gitués près de Saint-Germain, sur le
terrain 'de la forêt de Marly, -au lieu dit Four-
queux, qui deviendra le titre du nonveau golf.
Un pareil terrain pprmcttr:i l'Htab'.issetncnt de
Le « Club House » du Golf de Four queux
27 trous de jeux, plus quelques troue d'études pour
débùtants. ,
Avec Je golf, il y aura 6 tennis, une piscine
constituée par un 'lac en pleine verdure, un bar,
un reet-auraait.
Et aussi un club house comportant des salons et
des chambres.
AUTOMOBILE
Où se courra
le Grand Prix de l'A.C.F. ?
On le saura sans doute ce soir
Il est très probable que c'est aujourd'hui que
la Commission Sportive fixera son choix sur le
circuit où se disputera le Grand Prix de J'A.C.F.
de l',annét prOchaine.
On assure que le projet présenté par l'A.C.
Tours, et qui prévoit un itinéraire aux environe de
Tours, aurait de grandes chances d'être choisi. En
tout cas, la Commission sportive a visité ce circuit
dimanche.
Allô ! Allô !
Au hasard de la conversation, recueilli une
petite information bien curieuse et bien
inattendue.
Savez-vous ce que faisait le papa de M. Mau-
rice de Féraudy, le brillant sociétaire de la
Comédie-Française ? Il était tout simplement
directeur de l'Ecole de Joinville.
Rien d'étonnant, n'est-ce pas, au goût si
fervent que le grand artiste marqua toujours
pour le sport.
Comment faire ?
« Nous sommes tellement sportifs, nous
écrivent trois petits mitrons, que nous laissons
brûler notre pain. Et alors, qu'est-ce que nous
prenons de nos parents, qui nous arrachent
l'Auto des mains. Que feriez-vous à notre
place ? »'
Bien simple li Faites bien cuire votre pain et
ne songez au sport que quand ~ votre ouvrage
est terminé,
LES OISEAUX AU GRAND PALAIS
LE 8e SALON AÉRIEN
sera inauguré le 15 Décembre
M. MILLERAND LE VISITERA
LE 16 DÉCEMBRE, A 10 HEURES
Dimanche, M. André Granet, commissaire géné-
ral du Salon de l'Aéronatitiqiie, a pris possesion
de ses bureaux du Grand Palais et, dès hier, avec
M. Mauclair, son ' adjoint, il mettait la dernière
main à l'installation des services officiels.
On sait que le Salon ouvrira le 15 décembre et
durera jusqu'au commencement de l'a.nnée pro-
chaine, le 2 janvier. Nul doute qu'il n'obtienne le
succès des autres années. Nous dirons même qu'.,*.!
en obtiendra un plus grand. Le récent débat 'à ,la
Chambre sur -le budget de l'aéronautique civile a
mis én relief la position exceptionnelle de la cons-
truction française, position que d'autres nations
nous disputent et que nous devons défendre éner-
giquement. Le Salon nous permettra de constater
quels progrès la construction "a réalisés en un an
et les temps viennent où,. commepour l'automobile,
on n'attendra plus de l'Exposition aéronautique
de brutales révolutions, mais une progression lente
et continue de notre construction.
, Le 15, à 10 heures, M. Laurent Eynac, sous-se-
crétaire d'Etat de l'Aéronautique, inaugurera l'Ex-
position. L'orchestre de la présidence se fera en.
-.tendre] pendant la cérémonie qui sera simple. M.
La-,4eiij>rJ3ynlit? sera. entouré des principales.. per- '
sonnaTites de l'Aéronautique Militaire, du Service
de la Navigation Aérienne, du Service Technique,
du Service des Fabrications et des Aéronautiques
Maritime et Coloniale.
Le lendemain 16, à la même heure, 'M. Mille-
rand, président de la République, 'visitera officiel-
lement le Salon. Ileera. suivi de nombreux minis-
tres. Hier matin, M. Granet a obt-enu de M. Le
Trocquer sa promesse, mais d'autres suivront. La
musique de la garde républicaine se fera entendre
et la cérémonie revêtira le faste de la première
visite du président au dernier Salon de l'Automo-
bile, c'est-à-dire que la garde républicaine sera.. eu
grande tenue. -
'AUTOMOBILE
Il n'y aura
qu'un Tour de France
automobile...
IL SERA ORGANISÉ PAR " L'AUTO " ET LE M.C.F
DU 1er AU 15 AVRIL 1923
Avant la guerre, l'Auto organisait annuellement
,un '¡'our de France automobile. Survint ia. guerre
■ après.daqupllp 4b tentai en 1919 et 1920 de renouer la 1
. - ' " , tradition: il n'v avait pas
M. CALMETTE
Président du M.C.F.
encore ;de petites voitu-
res et"... le Motocycle Club
de France qui, lui, , s'oc-
cupait des tout petits en-
gins put faire un Tour
de France. :
Il y a main-tenant des
petites 'voitures, comme
il y a -de tout petits •jn- ,
gins.
Allons-nous avoir deux
Tour de Framce? On put
le croire au moment du
Congrès du Calendrier,
puisque deux dates fu-
rent retenues, pour deux
épreuves différentes.
Il n'en sera rien, car
le M.C.F. et l'Auto ont
résolu d'unir leurs ef-
forts, car l'union fait la
force, et nous aurons
une épreuve splendide,
&u lieu d'en avoir deux qui se seraient nui récipro-
quement.
La date : 1er au 15 avril 1923.
Le parcours : Boulogne-sur-Mer, Charlevilie,t
Strasbourg, Besançon, Lyon, Grenoble, Nice, Mar-
seille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Le Mans,
Le règlement? Sera fait après ¡¡.voir pris 1 avis
L'organisation? L'Auto et le M.C.F. feront tout
nnnr .la. TATÏrîTA ■nfl.rf
Et 'maintenant an travail.
— H. D.
BOXE
Une offre importante
pour Criqui-Frush
Elle nous permettrait de voir
le grand combat se disputer à Paris
Le National Boxing Ring nous prie de- remer-
cier les sportsmen parisiens d'être _ venus aussi
nombreux samedi au Vélodrome d'Hiver. Le suc-
cès de cette soirée lui permet de ne pas laisser aux
sportsmen anglais l'honneur de faire disputer le
dernier match de Criqui pour le championnat d 'Eu-
rope. - .. '"
Danny Frush ayant manifesté le désir de ren-
contrer Criqui pour le titre, le National Boxing
Ring offre, pour ce combat, 50 0/0 de la recette,
avec une garantie de 2.000 livres sterling. Nous
espérons que cette offre ne sera pas dépassée
outr,--Ma.nehe.
La date proposée est le 3 février.
NATATION
Et puis, voici, peut-être
une piscine !
M. Charles Philippe, ingénieur, a. consacré, toute
une partie de sa vie à fonder des piscinee, des
bains-douches et des stades nautiques. On pour-
rait croire qu'il a converti tout le monde.
En vérité, il n'a jamais reçu le moindre encou-
ragement des Pouvoirs Publics, et il entend s 'a-
dresser à l'initiative privée. Des financiers Jui
auraient promis le nombre de millions nécessaires
pour faire à Paris une piscine de grand luxe, en
attendant une autre piscine de luxe et 6 piscines
-populaires.
:Aucune indiscrétion à dire que cette _ première
piscine sera située dans le terrain qui fait le coin
de la Tue Coustou et du boulevard de Clitahy. Elle
comportera en outre un véritable Stadium avec
salle de fêtes, bibliothèque, salles pour divers
sports, etc.
Au point de vue piscine, nous aurons une eau
merveilleusement éclairée, eau coura.nte, filtrée,
ozonisée, cascade lumineuse, salle de sudation,
de vapeur, de ma.&,,age, d 'hydrot,béra,pie, méoano-
thérapie, électrothérapie, etc.
Bien vite, un caleçon 1
Si les soirées de boxe.
finissaient à 5 heures du
matin, on pourrait rentrer
chez soi par le premieJ
métro.
L'AFFAIRE SIKI-CARPENTIER
M. Diagne dit à " l'Auto "
comment le match de Buffalo
avait été " arrangé "
" Ce n'est que sur le ring que deux phénomènes
d'ordre psychologique ont poussé Siki à ne pas
se prêter à la combinaison "
(Déclaration de M. Diagne)
SIKI CONFIRME ET AGGRAVE
LES DÉCLARATIONS DE M. DIAGNE
Le Conseil de la Fédération Française de Boxe
avait à peine terminé la séance dont nous rendons
compte 'plus 'loin, et au cours de laquelle elle a mis
M. Diagne en demeure de justifier ses accusations,
qu'un taxi nous amenait dans une rue tranquille
du quartier du Troca-déro.
Cinq étages. Nous annonçons l'Auto à une déli-
cieuse fillette aux cheveux tout crépus, qui court
prévenir, son papa, et nous-voilà dans un. salon qui
rappelle le Sénégal aux multiples fantaisistes et
riches décorations tropicales qui le décorent.
Sur une table, un costume rutilant s'étale : c'est
celui que Siki portait le jour de l'armistice ei qui
lui valut,un' incident avee. un brave agent. Or, —
qu'on excuse cette, parenthèse — ce costume n'est
pas celui ,d'un: tirailleur-sénégalais (ce qu'on avait
dit), mais l'ornement des noirs de la tribu de Louis
Falil. Voilà six mois., M. Diagne recevait, -à Paris,
un chef de cette tribu, et ce vénérable a-mi de la
France, muni d'un costume - identique, fit
l'admiration des grands boulevards, sans que per-
sonne songeât à lui demander d'aller iu.stifier chez
un commissaire de police l'authenticité -du costume
bariolé. Pauvre Siki...
M. DIAGNE SOURIT
Mais M. Diagne apparaît. A côté, la table est
servie. Petit noir et petite noire s'agitent autour
de la. maman. Tant pis. On mangera plus tard chez
M. Diagne. Papa cause avec un journaliste...
Et now donnons à M. Diagne lecture de l'ordre
du jour qui fut voté à l'unanimité, par les membres
du Conseil de la Fédération de Boxe et dans lequel
deux points sont à mettre en relief :
••.1° M. Diagne.est mis en demeure de justifier.les
•accusations.-.qu'il a portées;: a) vcontre.les membres
de :1a Fédération de.r.s-'êtrèïmis dl, la solde de 'Car-
pentier ; bj contré les boxeurs et managers du
M. DIAGNE
. Député du Sénégal
match de Buffalo d'avoir abusé le public en arran-
geant le combat à l'avance ;
2° Si M. Diagne, dans un délai de 15 jours, n'a
par, justifié ses accusations, la F.F.B. demandera
à la Chambre la levée d'e son immunité parlemen-
taire.
Et M. Diagne cause... '
« — Il est bien entendu que la lecture que vous
venez de me faire ne me saisit de rien, car elle n'a
qu'un caractère amical. J'attends de recevoir la
notification directe et officielle de ce document....
« Quant aux justifications, laissons au temps ^le
soin de faire son œuvre, maie croyez que 'je n'ai
pas .perdu une heure. L'avocat de Siki est ohoisi.
Ce sera un maître du terreau. Prochainement, —
le temps tout de même à l'avocat d'étudier son dos-
sier, — l'assignation partira... Vous voyez que je
ne me dérobe pas à la mise en demeure qui m'est.
faite, puisque -le tribunal éclaircira et jugera.
« Quant à. la demande levée de mon immunité
parlementaire, j'en souris... »
En noua offrant une cigarette, le député du Sé-
négal rit, de ce rire que l'on a quand an est sûr
de soi...
« JE N'AI PAS DE HAINE
« — Oui, poursuit M. Diagne, des . jours vien-
dront, — je vous le disais déjà hier — où la Fédé-
ration Fra.nca.ise de' Boxe et vous-même me saurez
gré de mon intervention.
« Je n'a.i apporté dans mon accusation aucune
rancœur, car je n'aime pas la boxe, — ce qui ne
veut pas dire que je n'aime pas les sports, puisque
mes deux fils sont dimanches et jeudis au stade
Français, — non plus que de là haine contre qui
que ce soit, car je ne conn.a.is pas ceux sur qui
portera l'accusation. -
L'ACCUSATION
« Jusques à quinze jours du match, trois ou
quatre personnes avaient convenu que le combat
Siki-Carpentier serait arrangé et se terminerait à.
un round donné — le quatrième — par la défaite
de Siki....
« Jusques à quinze jours de la rencontre, Siki
ne fut tenu au courant de rien.
« A ce moment, son manager lui apprend 1 'en-
gagement conclu en son nom. Qu'a dit Siki? Siki
est un primitif. On lui fait miroiter l'argent qu 'il
gagnera. Certes, ce n'est pas très moral, mais qui
a donne au pauvre Siki des notions sur ce qu'est
la Morale et les obligations qu'elle comporte?
« On s'arrange pour que Siki ne s'entraîne qu'in-
complètement et, contre la volonté de ceux qui l'en-
tourent, ou à leur insu, Siki, tous les matins,
court de la porte d'Orléans à Vanves, à Malakoff,
peut-être plus loin, peut-être moins loin, afin de
conserver son souffle et de garder sa forme.
«Je sais... Il y avait ['entraî,nement public _et
payant... dans les établissements. Siki, certains
jours, se rebiffa. Une fois même, il manqua au
Tendez-vous, mais Siki continuait à s'entraîner,
seul, sur les fortifications ou dans sa. chambre, et
le jour du match arriva.
POURQUOI SIKI NE SE COUCHA PAS...
< Si-ki est prêt à exécuter ce qu on lui a dit de J
1 dr . 1 .
faire. C'est au deuxième round, n'est-ce pas, qu'il
alla à terre et reçut de l'arbitre un avertissement
pour manque de combativité...
« Dans son coin, au repos, le manager lui rap-
pelle l'engagement pris; l'argent, sûr, qu'il y a
à gagner, et c'est alors que deux événements
d'ordre psychologique interviennent. Ils me furent
racontés, dans un langage primaire, saisissant de
vivacité et d'impressions vecues mais non analy-
sées :
..
« Siki conçut que s'il devait gagner beaucoup
d'argent à se faire battre, il en gagnerait davan-
tage encore s'il était le vainqueur. Et peut-être
que la. vie dorée de son adversaire lui apparut il.
cet instant précis comme pouvant être sienne, des
années durant... Pensée de lucre,, mais qui l'en
blâmera ? C'est le premier phénomène.
« Le second, psychologique encore, emprunte à
la force physique sa. venue dans le cerveau de Siki.
Il a senti qu'il était le plus fort. Le sentiment
d'une vigueur physique plus grande est entré bru-
talement dans son cerveau. Et l'un aidant l'autre,
Siki n'a plus obéi au contrat. Il ne s'est pas cou-
ché. Il a combattu et il a gagné...
« Et dans le coin, à chaque repos, les objurga-
tions se font plus pressantes, jusqu'à uri_ moment
où Siki" sûr de lui et oubliant des tractations aux-
quelles il n'avait pas été .mêlé, cria : « Tu
m'emm... »
Le mot . a retenti. Petits enfants de M. Diagne,
ne l'écoutez pas et surtout n'en riez pas, car il
marque crûment une grande émotion. Nous re-
voyons Buffa'lo et son arène, les milliers et les
milliers de cœurs qui battaient à l'unisson les uns
des autres, et nous pensons qu'il ne saurait termi-
ner une affaire aussi grave..
LES PREUVES...
M. Diagne a parlé a.veo ca-lme, mais avec une
force et une confiance qui nous éblan'lent.
Un. rire ironiquement doux :
« — Vous ne me croyez pas, n'est-ce pas? »
Et comme Je mot que nous brûlions de prononcer
dépasse nos lèvres :
« — Ne soyez pas sceptique. J'ai mes preuves.
Je ne les aurai bientôt plus, mais l'avocat de Siki
Les aura, et elles seront produites. »
Deux portes qui s'ouvrent. La nôtre et celle
d'une salle d'où sort une bonne odeur de cuisine
bourgeoise. Nous laissons M. Diagne à sa famille.
LA LUMIERE SERA FAITE
Certes, tout ce qui précède ne constitue que des
affirmations, mais n'oublions pas que M. Diagne
affirme qu'elles seront prouvées lorsque l'affaire
viendra devant le tribunal compétent.
Nous avons ainsi la certitude aujourd'hui que
cette pénible affaire aura le dénouement qu'el,le
comporte, puisque, d'une part, M. Diagne intente
une action à la Fédération Française de Boxe qui,
elle, d'autre part, met M. Diagne en demeure de
prouver ses affirmations.
Le devoir de la Fédération est de prendre toutes
ses responsabilités, -rien que ses responsabilités, *
car il' ne faut pas oublier que deux actions nette-
ment distinctes sont en cours :
1° Disqualification de Siki, et c'est la. Fédération
qui est en cause.
2° Match arrangé, et ce sont les deux managers
des deux boxeurs qui y sont seuls intéressés, du
moins quant à présent.
" Je suis arrivé sur le ring
avec l'intention de tomber
comme on me l'avait
commandé "
(Déclaration de Biki.)
Nous devons à l'obligeance de notre confrère
J'Eclair la communication d'une interview prise
. à Siki et qui confirme en tous points ce que nous
écrivons plus haut : *
« — Moi, a dit Siki à l'Eclair, je n'étais rien
avant le combat, n'est-ce pas ?... Je n'étais qu'un
boxeur quelconque, sans réputation et sans argent...
Hellers m'-avait dit : « En te battant avec Carpen-
tier, tu gagneras beaucoup de sous, mais il faut te
laisser -iaixe... » Je suis arrivé sur le ring avec
l'intention de tomber comme on me l'avait com-
mandé... Au premier, au deuxième, au troisième
round, je me suis laissé faire... Mais, au quatrième
round, quand je me suis vu à genoux, devant cin-
quante mille personnes, j'ai pensé ceci : « Voyons,
.siki, tu n'es jamais tombé devant aucun boxeur...
Tu n'es jamais allé à genoux en public... comme
tu t'y trouves en ce moment... » Et mon sang n'a
fait qu'un tour... Je me suis redressé et j'ai frappé...
J'ai frappé avec d'autant plus de force et d'énergie
que les coupe qui m'avaient été portés par< Car,pen-
tier, je ne les avais même pas sentis... Pourtant,
Hellers, à côté de moi, murmurait à mon oreille :
« Est-ce que tu vas faire l'imbécile ?... Oublies-tu
ce qui est convenu ?... » Ce qui était convenu, c'est
que je devais m'étendre, les bras en croix, au qua-
trième round... Si je l'avais fait, HeUers aurait
gagné deux cent mille francs... Mais je ne l'ai
nae voulu... » /
A LA FEDERATION FRANÇAISE DE BOXE
A 18 h. 30, le Conseil de la Fédération fran-
çaise de Boxe a tenu une réunion, à 1 ordre du
jour de laquelle figurait l'attitude que -l 'on devait
adopter en face des accusations portées par M.
Diagne dans la presse et à la tribune du Parle-
ment..
M. Rousseau fit un. rapide historique des in-
cidents et soumit à ses collègues un projet de déli-
bération qui fut rapidement adopté, ^ea-ne aucune
discussion sur le fond, et à 1 unanimité des mem.
bres présents : . : '
Après avoir pris connaissance de déclarations r pu-
bliques de M. Diagne, député du Sénégal, les mem.
,bras du Conseil de la Fédération Française de
I Boxe, considérant qu'ils sont atteints dans leur
i- honorabilité, protestent publiquement :
1° Contre les imputations calomnieuses du dé-
puté du Sénégal qui, parlant desdits membres du
Conseil, à la tribune de la Chambre, les a accusés
d'avoir'commis cc un geste infâme » et s'être
« joués du public » à I occasion du match Siki-Ca.r.. 1
pentier ;
2° Contre les termes de flétrissure employés par
le même M. Diagne, à l'endroit des mêmes mem-
bres du Conseil,
Et déclarent à l'unanimité :
Qu'ils demandent publiquement à M. Diagne,
61 . celui-ci est soucieux d'établir la vérité, de fournir
la preuve :
10 De ses allégations et aussi la justification des
déclarations qu'il a faites au journal L'Auto en
date du 2 décembre, déclarations contre lesquelles)
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