Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-11-07
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 novembre 1916 07 novembre 1916
Description : 1916/11/07 (A17,N5769). 1916/11/07 (A17,N5769).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4628185q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/11/2016
L'Auto
v ïP&MIOTŒte—>N° 5.769. - QUOTIDIEN ~
--. , Z,e Numéro : S centimes
■MARDI 7 NOVEMBRE 1916
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PARIS (9*)
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Directeot.Rédacteaf en ditf : '•'
HENRI DESGRANGE
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LA SAINTE ALLIANCE
Encore l'Empereur promenait..'1.1 de
Cadix à Moscou et de Naples à Dantzig
s'as maréchaux sortis du peuple, &es
grands dignitaires, issus de la petite
bourgeoisie ; encore transportait-il dans
ses fourgons le bienfait de ses codes,
l'égalité de nos institutions républicai-
nes ; encore pouvait-il arguer qu'il
apportait aux peuples plus de vérité,
plus die, progrès, plus de bonheur ; en-
core fallait-il reconnaître qu'il faisait la
guerre humainement, qu'il entendait
qu'on respectât les populations civiles,
qu'on épargnât les biens et qu'on ne
volât. point ; encore s.on génie le pous-
sait-il vers l'Empire du. Monde ; encore
ne voulait-il point et ne rêvait-il point
quelque Etat monstrueux absorbant
toutes les forces mentales de l'in,dividii ;
encore sa culture était celle à laquelle
sont venus,, depuis, et les peuples' et les
souverains.
Et, pourtant., la Sainte Alliance, un
jou.r, finit par avoi'r raison de l'Empe-
reiUr.
Mais eux, les Immondes, qui portent
dans leurs canons, dans leurs obusiers,
dans leurs pastilles incendiaires, dans
l'ours liquides enflammés, dans leurs
gaz asphyxiants, dans leurs sous-ma-
rins, dans leaiirs dirigeables, dans leurs
dragées microbiennes ; eux, les Barba-
res, qui portent dans leur' cerveau, dat s'
leur conception de l'honneur, dans leur
culte de la force, dans, leur m'épris de
l'individu, dans l'avenir qu'ils réserve-
raient au monde s'ils étaient victorieux ;
eux, qui portent l,a, plus abominable
régression ve'rs des temps cruels que la
Civilisation croyait à jamais abolis ;
eux, dont l'âme est restée l'âme, cruelle
des ancêtres de la forêt .germanique ;
eux, qui se parjurent par tradition, qui
trahissent et qui espionnent sécUtai.r\'-
ment ; eux, qui sont fourbes, méchants,
laids et lourds ; eux, .qui ne veulent
point que les peuples poursuivent leurs
libres destinées ; eux, les mégalomanes
sanglants, rivés à leur vieux dieu alle-
mand tout, dégoûtant de sang ; eux,
armés de leurs d,okto,rls impudents, die
leurs intellectuels, épais comme, des
carapaces de rhinocéros, let de leurs
hobereaux impitoyables, quelle Sainte
Alliance en débarrassera le monde ?
Non pas la Sainte Alliance formée
aujourd'hui des - peuples attaqués,
comme la Serbie, la Belgique, la France
et la Russie, formée, encore des. peuples
qui ont voulu réaliser leurs aspirations
territoriales, comme la. Roumanie et
l'Italie, et de ceux que le dégoût seul a
lancés dans la lutte, comme l'Angleterre
et le Portugal ; non pas seulement cette
Sainte Alliance-là, car l'Histoire impi-
toyable marquera un jour, d'un souve-
nir ineffaçable, lies peuples qui n'auront
pas participé à la libération du Monde.
Mais une Sainte Alliance Universelle
où se devront d'accourir toutes les na-
tions.
L'Espagne latine se doit d'accomplir
ce geste digne du Cid et de Cervantes
et de... Don César de Bazan, et de. l'ac-
complir sans intérêt, sans profit possi-
ble, pour la gloire, pour le plaisir, pour
se donner à elle-même re régal d'une'
grande nation, défendant la Justice parce
que c'est la Justice. Elle se doit dif:l venir
retrouver s,elSi sœurs latines : ./a. Rouma-
nie, l'Italie, le Portugal. 'Quel geste sii
son petit roi Alphonse' XIII, si jeune1, si
beau, si brave, disait un jour à ses peu-
ples : « Ne trouvez-vous, pas que nous
valons mieux que le métier que nous
faisons et .qui consiste à faire les com-
missions des Français aux Boches et
des Boches aux Français ? Ne trouvez-
vous pas que ces Boches sont vraiment
trop répugnants et que c'est le devoir
de tout honnête homme, comme de tout
peuple honnête, de leur cogner dessus
tant et plus ? Et, si o'est votre avis, ô
mes peuples, allons-y donc et passons
vite au camp des braves gens ! »
Et ce geste enflammerait, sans doute,
'également toute' l'Amérique du. $ud, la-
tine elle aussi et qui bout d'impatience.
A la Sainte Alliance devront accourir
le Brésil, dont le Parlement inscrit dans
ses archives les déclarations' antialle-
mandes de ses fils les plus ém,in,ents ;
e.t l'Argentine, et l'Uruguay, tout im-
prégné de France, qui a fixé, pour
nous, sa fête nationale o,,u,, 111 juillet;
tous ces peuples, dont le cerveau est
latin, dont le cœur est français, dont
les républiques disent la haine pour le
césar qui règne à Berlin, et. le Véné-
zuela, et le Pérou, qui nous ont donné
Leurs enfants, qui .so.uhaUe.nt notre vic-
toire.
C'est de ces peuples que doit être faite
la Sainte Alliance Universelle avant que
le monstre germanique ne tombe sur
tes genoux, car ils inscriraient, s'il était
trop tard, des remords éternels dans
leur histoire.
Mais voici que les .Scandinaves s'en-
tent, à leur tour, peser sur leurs libertés
la lourde main germanique et la pauvre
petite Norvège semble, sous fa menace
brutale venue de Berlin, quelque pau-
vre petite fille française, saisie, lors de
l'invasion en août 1914, par la poigne
hideuse de quelque uhlan aviné. -
Quel peuple, aujourd'hui, pourrai t se
faire illusion sur le sort qui l'attend, si
les Germains étaient vie.tio'rieux? Quel
peuple, après la guerre faite par les
Allemands, après le manifeste de leurs
intellectuel Si, après l,e culte qu'ils pro-
fessent pour la force et la violence, quel
peuple n'a secrètement ou publiquement
le désir, non seulement de voir l'Alle-
magne abattue, mais le désir aussi de
se 'O'in,d,re à notre juste ca.use ?
vainement, les pasteurs des peuples,
prudents, timorés, aux idées courtes,
\ s',MfoTc.ent-ifls de ne point être avec la
Civilisation contre la Barbarie, la. cons-
cience des foules qui ne s'embarrasse
pas des obstacles pour aller droit à la
Lumière, la conscience des peuples fait
déjà partie d'une Sainte Alliance morale
levée d'indignation contre le pangerma-
nisme, en attendant qu'un dernier sen-
tiraient de dégoût les précipite dans la
Sainte Alliance armée- qui nous débar-
rassera' dru monstre.
Henri DESGRANGE.
Georges CARPENTIER
reçoit la Médaille militaire
; Voici i.m& nouvelle qui n'étonnera aucun de
ce/uix qtuii connaissenit la vaillance- de notre
grand champion die boxe, Georges Carpentier,
mais qi.n réjouira toute la France sportive :
Georges Carpefitier a reçu la médaille mili-
ta.ire.
C'est dimanche dernier qu'elle a été remise
officiellement au célébré boxeur pour la part
que ce dernier avait prise, les jours précédents,
en. quarte d'aviateur, ,à la prise de Douaumont.
Georges Carrpenitier fut attaché dès les pre-
miers jours de lia guerre comme automobiliste
rau centre aéroniaïuitaque die Saitit-Cyr. Il y fai-
sait le service entre ce oemlre et le front.
Au début die 19115, unie information boetlie 001-
portée par la Berliner Zeitung, annonçait la
GEORGES; CARPENTIER
mforï 'tt'E.ûiPdpe Sdn
internement en Allemagne comme prisonmer.
L'Auto Ut promptement justice de ce canard.
Peu après le grand boxeur était versé dans
l'aviation comme élève pilote ; son instnrctiio.ni
se poursuivIt au cairwp d'Avor.
Au. mois d'aviril nous le retrouvons comme
pilote sur Je firent à l'escadrille 55. Quelques
mois pkrs tard il obtenait la Croix de guerre
avec palme accompagnée de la citation à Tor-
dra de l'armée que voici :
« Sergent Corpen,lier Georges, pilote à l'esca-
drille M .F. 55. Le 25 septembre 1915 n'a pas
hésité à voler pa.r temps de brume et de pliuiie
à~ moins de 200 mètiies au-dessus des lignes en-
nemies pendant l'action : a d'onmé en maintes
ciff'aoœtanices !fa- preuve* d'un sang-froid et d'une
énergie remarquables ne rentrant, jamais que
sa mrJssilÜift. terminée et sofuivent avec son avion
criblé de balles et d'éclats d'o'bne. »
La médiaillie mrii'iMiîre qui vient, d'être accro-
chée à côté- de -lia Croix de guerre sur la poi-
tfrine dai valant sportsmairu, est lia récompense
des belles vertus de oombatta.nt die notre grand
charrntpiûTi.
Allô! Allô!
Cyclistes et chauffeurs, allumez vos lanternes
à 4 n. 50.
Fransosenblut.
Les Allemands des- classes supérieures
sont tous animés d'une haine sanguinaire de
la France.
Eh bien, eest pas centaines que se comp-
tent en Allemagne les familles de l'aristocra-
tie qui ont au moins un ascendant, mâle ou
femelle, d'origine française.
Avoir du sang français dans les veines,
c'est un titre aristocratique de plus là-bas, et
innombrables aussi sont le,s familles de la
noblesse et de la haute bourgeoisie où, en
privé, on ne parle que le français.
Explique cela qui pourra. ~
M Hanotaux a publié dans la Revue des
* Deux-Mondes un travail dont il est
beaucoup parlé sur les conditions que la
paix future devra réunir pour que les Alliés
l'accordent aux empires du centre, quand
ceux-ci seront vaincus à fond.
Le moyen principal indiqué par l'ancien
ministre des affaires étrangères pour (C avoir
la paix » en Europe quand on aura décidé de
ner l'Allemagne au statu quo ante 1870, c'est-
à-dire au point, où elle en était avant la créa-
tion de l'empire allemand.
C'est; en un mot, l'œuvre de' Bismarck qu'il
faut défaire.
En d'autres termes, l'objectif primordial
de cette guerre, c'est la destruction de l'em-
pire allemand.
Nos lecteurs connaissent la formule; il ne
nous déplaît pas de la voir appuyée par l'au-
torité de M. Hanotaux.
M'appelons les Boches que : boches. C'est la
mot qui leur paraît le plus odieux, à ces
gens de kultur /
édi,tons ce qu'écrit la Reinischer et West-
plzaliser (atchoun !) Zeitung :
L'Allemagne peut-eH'9 .avoir pitié de la Fran-
ce ? Depuis mille ans noœ nous combattons.
Presque toujours l'Allemagne a été attaquée.
Non, l'Allemagne ne doit pas avoir pitié. a
Sa M suprême doit être son propre sa'l'ut. Au
nom de cette Loi, fmissons-en avec la Fiance !
Employons tous les moyens.
Plus la France sera affaiblie, plus grande
sera notre sécurité. Sans eUe, on ne pourra
plus reforger l'aiiinteiaiu, de fei- qui encercle l'Al-
l'ema.gn.e. La. victoire sur'la France sera le corn-
ffielT1JOOffient de ntre victoire sur l'Angleterre,
but suprême die cette g.u:fmI'ie.
Enfonçons-nous ce texte féroce dans le ci-
boulot. Les jours approchent où nous aurons
quelque satisfaction à le rappeler aux kra-
pules boches, dont le châtiment s'apprête..
Le Téléphoniste.
LA GUERRE
COMMUNIQUES OFFICIELS
(828e jour de guerre)
129e jour de notre offensive en Picardie)
(15 heures)
Au nord de la Somme, nous avons réalisé
quelques progrès entre Lesbœufs et Sailly-
Saillisel.
Hier, en fin de soirée, et pendant la nuit,
l'ennemi a violemment contre-attaqué les po-
fitions que nous avons conquises, depuis Sail-
lisel jusqu'au bois de Saint-Pierre-Vaast.
T otites les attaques dirigées sur nos nou-
velles tranchées de la corne nord et des li-
sières ouest de ce bois ont été brisées par nos
feux de mitrailleuses et nos tirs d'artillerie
qui ont infligé de lourdes pertes aux assail-
lants.
Au:, sud-ouest du baisf l'smi&iui a réussi .-à-
regagner un peu de terrain, ainsi que dans
le village de Saillisel.
Sur la rive droite de la Meuse, vif bombar-
dement de la région de Danzloup.
Aucune action d'infanterie.
Partout ailleurs, nuit calme.
(23 heures)
Au nord de la Somme, nous avons continué
à progresser, au cours de la journée, dans la
partie nord du bois de Saint-Pierre-Vaast. Le
chiffre des prisonniers faits par nous depuis
hier, dans ce secteur, dépasse 600.
Il se confirme que l'ennemi, au cours des
contre-attaques violentes qu'il a menées la
nuit dernière sur nos positions du bois de
Saint-Pierre-Vaast, a subi de très lourdes per-
tes.
Sur le front de Verdun, rien à signaler en
'dehors de la lutte d'artillerie qui continue
dans les régions de Douaumont, de Vaux et
de Damloup.
Dans les Vosges, an coup de main sur un
de nos petits pqstes de la vallée de la Fecht
a échoué.
Journée calme sur le reste dit front.
LE COMMUNIQUE BELGE
Le Havre, 6 novembre. — L'airtîllerie a, été
active sur tout le, front de l'armée belge, tanst
au sud de Newport qu'à Dixmude et vers Boe-
singhe, 0C1 s'est déroulée une lutte à coups de
grenades ,~k -
LES COMMUNIQUES BRITANNIQUES
Londres, 6 nOvem7)l'e. 11 h. 15 matin. — L'en-
nemi a lancé, au cours de la h'uit, une puis-
sante contre-attaque qui a réussi à regagner
une partie lu terrain conquis par nous vers la
butte de Warlencourt.
Nous avons maintenu tous nos gains à l'est
de Lesbœufs.
Trois coups de main ont. été exécutés avec
succès par nos troupes dans les secteurs d'Ypres
et d'Aranentières.
x
Londres, 6 novembre, 91 heures 30. — L'en-
nemi a violemment, bombardé au cours de la
journée toute l'étendue du front entre l'Ancre
■et- J,a Somme, particulièrement vers Lesbceufs
et Le Sars. Nous avons poursuivi sur notre
droite 1 organisation du terrain conquis dans
le combat d'hier.
L'artil erie et les mortiers de tranchées. ont
bombardé avec succès les positions allemandes
a.u. sud d'Armetntières.
LE COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, 6 novembre. (Ollieîel). — Dans le val
Concei (vallée du Ledro), des groupes ennemis
ont attaque une de nos positions avancées ; ils
ont été repoussés avec perles.
Da.ns la vallée de l'Astico et sur le haut pla-
teau d'Asiago, l'infanoor'ie ennemie a montré die
l'aetivtte ; ' elle^ a été énergiquement c.û'n.tM-
battue par !la. nôtre.....
'Sur le Carso, au cours de la nuit, les troupes
ennemies ont attaqué nos positions dans la di-
rection de Leucatic ; elles ont été rejetées à la
baïonnette.
•Dans la journée d'hier, diuel d'artillerie. La-
nôtre a bombardé les objectifs miù,itai:rels de
Castagnevizza.
■Notre infanterie a l'IB,c:tift.é, en, -avançant, quel-
ques parties de notre front, faisant une cin-
quanitaine de prisonniers.
On signale un intense mouvement de trains
sur la liane die Trieste à Dcrwo.
. Dans la sojJI1Óe, quatre avions ennemis ont
¡(-Lê des bombes sur Montfalicone, ne causant ni
victimes ni dégâts. Un des avions ennemis, at-
teint par le feu de notire 8iI'ttlJ.eri:e, est tombé
en flammes sur le sol.
DE L'ADRIATIQUE A L'EGEE
Le communiqué français
Salonique, (j novembre. — Sur l'ensemble du
front, (:,n ne signale, dans 1:<.. journée du 5 no-
vembre que des luttes d''artiU.eri<; intermitten-
tes et des rencontres de patrouilles. 1 -
Le communiqué serbe
Salonique, 0 novembre. — Le 4 novembre,
eo?»bats d-attillerio et fusillades locales.
L'ennemi, dans la nuit, du 4 au 5 novembre,
a tenté trois attaques dans la .région des vil-
lages Doudimirci et Polok, mais nous l'avons
facilement repoussé et. avons fait des prison-
niers allemands et bulgares.
Nous avons des renseignements certains que
les Allemands, dans les combats des derniers
jours sur la rive gauche de la Cerna, ont eu
des pertes énormes.
Le général Roques à Salonique
Le général Roques, ministre de la Guerre,
est arrivé à Salonique, oii il a été envoyé en
mission par le gouvernement.
Le général Roques avait quitté Paris, le sa,.
medi 28 octobre.
LE COMMUNIQUE ROUMAIN
Bueorest, 6 novembre. (Offïcieij. — A la. froi>
tière ouest, de la Moldavie, situation' sans chan-
gement.
Dans la vallée de Ruzeu, à TablfkButzi et à
Bratocca, duels d'artiUer-ie.
Dans, -la vallée de Pra.nova, les forces rou-
maines ont repoussé les attaques dirigées par
l'ennemi contre leur centre et leur aile gauche.
Au nord de lia vallée die Gei'bulul, les com-
bats suivent leurs cours.
Dans la région, de Dra.gosla.vcle, bombarde-
ments d'a.rtiH'erie.
Sur la rive droite de rOM, les combats conti-
nuent violents dans la région de Hacevitzati-
tes'ti.
Dans la vallée du Jil11, reormemi ayant reçu
des renforts, nous avons interrompu notre pour-
suite.
Du côté d'Orsova, la situation; reste sans
changement.
Sur le front sud/tout le long du Danube,
actions d' artilJer 1e.
Dans la Dobroudja. nos détachements avan-
cés ont obligé l'ennemi à se retirer mais, pen-
dant pa retraite, il a. mis le feu aux viMageâ
de Daeni, Garliciu, Rosman et HaJdar.
LE TEMPS DES MESURES EXTREMES
Le correspondant à Amsterdam, du Daily Mail
télégraphie, en date du 5 novembre :
« Vendredi soir, Le gouvernement allemand
ou, plus exactement, le nouveau triumvirat
Hindcnburg-Ludendorff-GPœner, a décidé de
« museler » le Reiohstag pour tout l'hiver, afin,
d'éviter la discussion publique des mesures
extrêmes qui vont être prises. »
Le leader des. conservateurs libres, le baron
von Zedlitz, écrit dans la. Post que « le peuple
allemand accepterait, à la. rigueur une dicta-
ture exercée par Hindenburg, mais aucune
autre ».
UN MENSONGE AUTRICHIEN
PiOme (j novembre. — Les journaux vien. !
nois avaient annoncé, en décembre, que l'ar-
tillerie italienne avait frappé, les tombeaux de
Ch.a.rLes X. du duc d'Angoulême, du comte et
de La. comtesse de Chambord, qui se trouvent
dans l1. crypte de l'église du couvent des Fran-
ciscains à" Caat.a.gnavizza.. au nord de Goritz. ,
On a pu consta.t.er depuis qu'ils sont intacts ;
l'église, où se trouve la. crypte n'a. même pas été
touchée par les obus. j
% I
LA GUERRE AÉRIENNE
LE COMMUNIQUE BRITANNIQUE
Londres, tj novembre, 2 h. 30. - Nos obser-
vateurs aériens ont rendu, hier,
services à riarUIteri'6 en dépit de la vioten.ee du,
S Un d'entre eux a tenu l'air pendant plus
de trois heures. --
LE COMMUNIQUE D'ORIENT
Salonique, 6 novembre. — Des avions anglais
ont jeté plaifcieuirs bombes sur 'Ro.gdanci
D'ANNUNZIO PROMU CAPITAINE
Rome 5 'novembre. — Gabriel cl'Annunzio,
actuellement ,offioier de liaison .^u'^le1,,Panr;s^hTc'
il assiste aux opérations depuis le 1
vient d'être nommé capitaine pour mérite
^ Le général Cadorna lui a. fait part de la,nou-
velle par le télégramme suivant :
(< Je suis heureux de vous annoncer que J ai
&.igné hier un décret vous nommant capitaine
pour mérite de guerre, grade que vousave/,
conquis dans les actions des 10 et 12 octobre
« Par la parole et par l'exemple, vous avez
exercé une influence très efficace et entraînante
sur les soldats de la première division à latta-
qiîf .ie de Y(JU,S eXpr1me mes cordiales félicitations.»
Gabriel d" \n.mmzio, qui servait au début de la
campagne comme officier aviateur, se trouve en-
core en première ligne et vient d être proposé, ,
une seconde fois, pour la médaille d argent.
EN MACEDOINE
L'activité aérienne des Alliés
On mande de Salonique, le 5 novembre, que
les avions français ont bombarda de nouveau
les campements ennemis autour de rriiep. 1
Un avion allemand sur Salonique
Samedi, à Sadique. en l'honneur de la vie.
toire italienne du Carso, la musique militaire
italienne donnait un concert sur la. place de la.
Libert.é. Soudain, ver! lü h. 30, deux coups de
canon retentirent, suivis d'u.n feu de salve taré
par les navires alliés en rade.
C'était un avion boche qui survolait Saloni-
que. Il r'e'n. était pas venu depuis le jour où un
zeppelin fut abattu.
La. foule se précipita sur les quais et et l'on
RTN-cut. l'avion ennenli, point noir à peine visi-
ble, filant dans la. direction du nord, poursuivi
par' les éclatements, des shrapnells.
Le chef de la muskrue 1talifiillI1e a., alors, in-
terrompu le morceau en cours d'exécution et
fait attaquer l'air national italien, puis Ili Mar-
seillais?, aux applaudissements frénétiques de
la f-oiiic.
L'avion. allèiTi,an,d à laissa tofiiber des bath&es
qui n'on!. causé aucun mal.
LES GRANDS MATCHES D'ASSOCIATION
LIGUE (L.F.A.)
contre
ARMÉE BELGE
Le dimanche 12 novembre 1916, à 2 h. 1/2,
au Vélodrome du Parc des Princes.
L'un des avants de l'équipe belge était hier
de passage à Paris et nous a communi-
qué ses impressions. — Le comman-
dant Daufresne arrivera ce soir, appor-
tant la composition officielle de son
team. — Le prix des places ne sera
pas augmenté.
' Hier nous avons reçu 11<1 visite du lieutenant
Mamneff délégué par le, commaudtan.t Daiulrésne
la Ch)e\'Q.l'erie, afin die s'occuper de l'installa-
tion de l'équdpe de l'armée belge pendant sort
court séjour à Pa'ris. Nous avons naturellement
profilé" du passage dans la capitale du lieute-
1l8nt Ma-rneff, oui jouera dimanche comme
avant dans le tea'm belge, pour lui demander
pes impressions sur la force du 'team! mHita.ire.
Ce que l'on en dit
t 11 est absoU'inment d ',aJVis que c'est le pillLÎIS fort
< onze Il belge quii ait été constitue depuis le
diébut des hostilités ; il a même ajouté que,
avant la guerre,, lei te/lm en question eût etc
considéré comme '.J!es pl'us redoutables. Quant
au .■résultait de la rencontre il est, bien, eniterndu,
persuadé que l'armée belge doit remporter la vjc-
toire mais nous n'aviOns pu obtenir de sa ^rno-
(iestde q.u'Jl nous fixe _ le chiffre d'es buts qui sé-
pareraient les deux équipes..
Dans les milieux. militaiiires du front , à 1 ar-
rière et dans les tiramohées du côté de Dixmu-
die, où se trouvent des sportifs, i.1 paraît que la
nouvelle s'est répandue du match die. dimanche.
On y discute ferme lia comipostitianj die-l'équipe.
A,ti suijot de cette dernière, oomm.l,an>CÎlant
Da,u,l,resne de la Chevalerie, chargé par le Grand
.rtMartieT- Belge de sa formation, arrivera ce
son- à Paris nous apporter lui-même la cOiInpo-
sit,ioo officielle du teaim de l'armée belge, qu'il
commandera d'ailleurs dilmanahe avec toute la
science qu'on lui reconnaît, aussi bien, en
France qu'eu Belgique. Nous nous permettrons
de faire "remarquer que le commandant Dau-
fresne s'occupait, aivant la guerre, de l'organi-
siatiion officielle des matches militaires, et qu'il
est international renommé.
Nous pourrons donc dès demain commencer
à 'atnalvaar- .les chances des deuX pmiissan.ts
teams qui vont se rencontrer dimanche, au Vé-
lodrome du; Paiic des Princes.
Le prix des places
En, raison, die l'importance die, cette rencontre
le comi'té organisateur avait décidé d'augmenter j
lie prix des places.- C^oend&iM,- suit les objeû* «
ti6tfs faites pafr quelques sportemen qu'il serait
d «ne utilité incontestable pour nos jeunes
joueurs de pouvoir assister à unie port.ie des
phiis scientifiques sains greiver par trop leur
budget, le comité organisateur a. décidé de lais-
ser le prix des places 6!U tarif hialbituleJl. soit :
If)es&'ge., 2 fr. 20 (entmée .pa.r lia grande porte dm
Veiloidlrome) secondes, 1 fr. 10 (entrée te long
Mes fortifi,cations). Toaiit Ite monde pourra ainsi
assister à un match du pl'us grand. intérêt, peut-
être le plus important de toute la saison de
football,
Pour les lycées, collèges, etc.
Dans un but de propagande sportive et afin
de donner à nos lycéens, collégiens, ou scolai-
res, - faculté d'assister à une partie presaue
tunique comme démonstration du football asso-
ci,ation science du jeu, combinaisons, etc., le
comité ' d organisation a décidé de donner toutes
facilités aux élèves des lycées, collèges et insti-
tutions qui. assisteraient en groupe à ce match.
Les directeurs d'établissements scolaires ou pro-
fesseurs, qui désireraient conduire leurs élèves
au grand match, sont priés de s'adresser à
l'Auto, à notre collaborateur F. Mercier, qui
leur fera connaître les conditions de réduction
consenties.
LA GUERRE SUR MER
UN PIRATE BOCHE SE FAIT SAUTER
Un sous-ma.rin allemand s'est échoué, dans
la nuit de samedi: à dimanche, au large de
Harbooere, sur la côte ouest d'lt Jutland. Les.
Allemands, ne pouvant le renflouer, le firent
sauter.
LA SOUSCRIPTION POUR UN MONUMENT
A L'AVIATEUR PÉGOUD
Le. souvenir du vaillant (e as » demeure d'ans
toutes Les mémoires. Récemment, le 10 octobre,
au cours d'un article du Journal, Jean Dacay
écrivait :
« — Non, leur champion défunt, leur Iimmel-
mann n'était pas un Il as JI. Sa guerre, Il lui,
c'était l',emtmsoa:de : s'élancer comme im oiseau
de proie d'un coin des. nues et tuer ou fuir sur
l'échec. Notre Pégouid. Mi, était un « as JI. Il
venait à l'eanemii foce à face. : a.u corps à corps
ou, à armes égales, sa maîtrise devait triom-
pherr.
Il Une armature morale supérieure - présen-
ce d'esprit, oubli des lisqlles, volonté de vuin'
are — permet seule cette sérénité.
Il L'entraînement intensif et la; sc.ieUtce' mili-
taire ne peuvent qUit." lui fournir des armes. On
naît uin. Il as JI" Certes, la. richesse d:'hÔT'I{)J9me
diu sang, la trempe de l'âme ne se révèlent qu'à
la clarté des faits, et l' « as JI doit d'abord ac-
quérir la virtuosité qui constitue son outillage
(ùe oomfbat. Maiis, dès qu'il l'a possède, chacun
de ses gestes a la splendeur terrible de l'éclair
et die lia foudre.. : .
Et les envois ,C'.ohtin.1l'ent à ruotis parvenir
pour la. souscription. Un de nos abonnés et
a-mi's de Petrograd, M. Dudot, nous envoie
25 francs, en .souve'n.ir reconnaissant alLt grand
aviateur.
Au Zimmer de la. place du Châtelet, une col'
lecte. a été farbe. Le personnel -a. générennsemen t
con.t.ribue à cet hommage à Pégoud. En nous
remettant cette liste, M. Grecnot nous a informé
qu'à l'.oocaai'on: de 3)a Toussaint, les officiers dia
Parc d'Aviation n' 9, à Bel foirt, sont allés dé-
poser une gerbe de fleurs sur la tombe du très
regretté Adolphe Pégoud.
Lies soius-officiers, caporaux et soldats, dtillit
Parc ont égaJement tenu à marquer leur souve-
nir en envoyant unie délégation porter tme cou-
flonrue au cimetière de Brasse.
La bonté et la simpliicité de notre grand héros
trouvent leur récompense dans l'affection admi'
rative qu'il a su inspirer à tOt1iS ceux qui l'ont
aporoché.
nn,il,ri, dans notre liste figure une somme die
250 fra01('.s provenant do - F intérêt de 10.000 fr.
recueillis, et par nos soins placés en Bons de
ta Défense Nationale. Il va sans diir'e' crue. ces
intérêts doivent s'ajouter aux envols qui ont
permis die les produire.
Vingt-deuxième liste
3. Dudot, de Petrograd Fr,. 25 »
Montant d'une collecte faite a.u res-
ta.u.ra.nt Zimmer, place du Ctiâtelat :
Rest. Zimmcr, 10 fr.; MM. Bottier,
Lachilr. Cizel, Beau dé an, Lechartier,
Ménétrier, Granger, Fuigimi, Lebris,
Lepari Léonard, Albert, Eugène,
Alfred Eugène, Alfred, Albert, Jean,
Léon, chacun 0 fr. 50 ; Pont, 1 fr.;
Masser., Robinet, Chenot, chacun
0 fr. 25 ; ensemble 21 25
Intérêts sur 10.000 fr. placés en Bons
de la Défense Nationale il six mois. 250 »
Manita.nt de la vingt-deuxième liste ... 296 25
Total des vingt et une premières listes 10.866 25
Total à ce jour ............... Fr. 11.162 50
Nos Poilus demandent...
[Le Ministère de la Guerre ayant demandé a
l'Auto de supprimer la désignation du secteur,
ceux de nos généreux amis qui voudront bien
satisfaire une demande exprimée ici n'auront
qu'à faire parvenir leur envoi par l'intermé-
diaire du dépôt du régiment ; on trouve l'indi-
cation précise de la ville du dépôt dans tous les
bureaux de poste, chez les marchands de tabac,
etc., etc.]
x
René Bienvenu, 45' d'infanterie, 2' compa-
gnie de mitrailleuses, 2' sect.., armée d Orient :
des vêtements chauds pour J'hiver.
Roger Gaignet. 65* d'infanterie, ,9* bataillon',
35' compagnie, 3' sect. : une marraine.
Lequien, 103* d'artillerie lourde, 10* groupe
de 155 court, 3V batt. : une marraine.
y -B. Maury, 103' d'artillerie lourde, 10. groupe
de 155 court, 34' batterie : une marraine.
Félix Leroux, 103' d'artillerie lourde, 10'
groupe de 155 court, 34* batt. : une marraine.
x
Nous remercions les personnes qui pourront
et voudront bien aider à la réalisation des désir*
cJ.e nos combattants.
Pour le Cross Country
A partir de dimanche prochain, aura lieu t01JS
les dimanches et jours fériés, une petite séance
d'entraînement pour les amateurs de cross
couinstry, âgés d'au moins trente ans..
C'est d1re que le train sera -on ne peut piius
familial et les « cherreurs » 90n t dores et deja
priés de s'abstenir ; ils auront d'adireurs la. h-
berlé de former un peloton. spé'mal.
Nous file .saurions trop appeiier 1 attention^de
tous nos lecteurs, arrivés déjà à un car-tain âge
et désireux de Sa livrer au bel exercice qiu est
le cfoes country, sur ces sorties dominicates ;
ils en reviendront pleins de joie saine, pleins
d'appétit et pleins de courage poiur le tra\ ails
de la semaine..
Les aéparts auront lieu: chaque loas diu Stade
Français, qui se fera un plaisir d'accueillir les
nouveau veau& ail!. oross avec sa bonot\ grâce
habit'1Jlellie. '
On se rend au Sbade Français par Gar-
dhe.s ^consulter l'Itmclicateair de l'OlùeSt), Garohes
est distant dru Stade, dte ? ou 8 minutes à piea.
On s'y rend 'é-&,alemenft par tous les tramv ays
qui aiboutissent à Sairrt-Clauid. De là
datfts le parc et gagner les allées de Marnes sur
lesquseffles dttnii© le terrain dai Stade Français. t
D'UNE GUERRE A L'AUTRE
LE HEROS DE BITCHE
A quatre-vingt-quinze ans, le colonel Teys<
sier vient de mourir, tardivement comblé
d'honneurs. Le héros qu'il fut en 1870-71
n'aura pas eu la joie de voir la débâcle prus-
sienne. Il eût bien mérité d'être encore là
quand l'heure aura sonné des réparations et
des expiations salutaires.
C'est qu'il fut par excellence, en 1870, le
chef qui ne veut rien savoir d'une capitula-
tion. A quelques lieues de Metz, où Bazakie
sale politique au lieu d'e la guerre,
c'était quelque chose. Teyssier avait obéi à
cette prescription qui ordonne aux gouver-
neurs d'une place assiégée de rester sourds
aux nouvelles du dehors.
C'est pour avoir obéi à ces principes, sans
arrière-pensée et sans calcul, que ce brave
réalisa le plus beau fait de toute la campa-
gne : avec deux mille hommes, il tint en
respect dix mille Bavarois et autant de
Wurtembergeois, non pas quelques semaines,
mais les sept mois que dura la guerre ; <*'1!
fit plus, puisque l'ordre de livrer la placfl
aux Prussiens victorieux ne lui parvint, pat
suite d'invraisemblables négligences, que le
25 mars 1871, alors que la paix était signée
depuis des semaines déjà ! Jules Favre l'a-
vait oublié.
Maintenant, si vous voulez le témoignage
d'un contemporain, je vous dirai que, du
siège de Bitche et de l'héroïsme de ses dé- ,
tenseurs, personne ne disait rien en 1871,
probablement parce qu'on n'en savait rien ou
fort peu de chose. On savait que, seule de
toutes les places fortes d'e l'Est, Bitche avait:
tenu jusqu'au bout. C'était tout. Sedan, Metz,
d'autres catas.trophes retenaient l'attention
publique ; au surplus, Bitche était depuis lo
mois d'août entourée d'Allemands ; elle l'est
encore, pas pour longtemps; mais enfin cet
isolement explique, s'il n'excuse pas.
La glorification de Bitche fut révélée au
public français, en 1872, par un de 'nos con-
frères du Petit Journal, A.-J. Dalsème. Je l'ai
bien connu ; il publiait alors des articles très
documentés sur la reddition de Metz. DàllS-
son courrier, il trouva un jour la lettre d'un
compagnon de Teyssier, qui lui racontait le
siège de Bitche, et mettait en parallèle l'igno-
minie de Bazaine avec la superbe tenue de
son propre chef.
Dalsème rechercha ce témoin, réunit d'au*
tres dépositions, e,t publia bientôt une étude >
documentée sur le siège de Bitche. j'ai Ou- '
blié pour quelles raisons il ne la donna pat
au Petit Journal, mais à l'Evénement. -4
On y lut avec une patriotique admiration
le récit üe ces deux cent trente jours de té.
sistance, où tout n'est, comme vous le pen-
siez, que menaces boches, propositions falla-
cieuses, hypocrites tentatives de corruption,
faute de pouvoir réduire par la force un nid
d'aigle.
Bitche n'est pas autre chose. A la suite des
guerres de la Révolution, où elle tint aussi
son rôle, des travaux de fortification et dprévision, un puits .,de 75 mètres, avaient été'
exécutés au cours des années.
Toutefois, lorsque le général de Failly;
commandant le 56 corps, se hâta vers Mac*
Mahon, le matin du 6 août, il conseilla au
commandant Teyssier, qui restait à la tête
de la garnison, de ne pas s'épuiser à défen-
dre la ville. Bel encouragement !
Petit-fils d'un capitaine au Royal-Cliampa-
gne, fils d'un lieutenant de la Grande Armée,
sorti du rang, blessé en Crimée, blessé à
Montebello, Teyssier était fait officier de la
Légion d'honneur en mars 1870. A la décla-
ration de guerre, l'état-major général l'envoie-
défendre Bitche. C'était un grand diable
d'homme, maigre, osseux, avec deux yeux
d'un bleu faïence à l''épreuve du feu.
Il a autour de lui huit cents hommes du.
868 de. ligne, deux cents douaniers de l'Al-
sace repliés sur Bitche, deux cent cinquante
artilleurs et mille hommes disparates, débris
de toutes les armes, épaves de Woerth.
Il emploie deux jours de répit à emmaga-
siner vivres et provisions de iout ordre
dans la place. Il en a, finalement, pour trois
mois, mais pas de sel ni de luminaire ! Il n'a
que cinquante-trois vieilles pièces de canon,
pour ainsi dire inutiles. Sa seule artillerie
efficace se composera de huit pièces rayées
de divers calibres, et de cinq mortiers ! 11 est
riche de poudre à en revendre. Le maire,
homme maladif, est comme le général de
Failly : il engage la troupe à ne pas ift'
sister.
C'ID
Le 7, apparaissent les premiers éclaireurs
de l'ennemi. Le 8, premier parlementaire.
Teyssier en recevra une douzaine en sept
mois. Naturellement, on l'éclairé sur la si-
tuation. Lui ne veut rien entendre ; il s'en
tient à la théorie sur le service des places
assiégées.
Alors commence le bombardement. Le 15,
Te Deum pour l'empereur, qui représ-ente en-
core la France à cette date. Le 22, nouveau
parlementaire. Même refus. Et, pourtant, le
général Kollermann, qui commande les Bo-
ches, promet les honneurs, les tambours bat-
tants', les drapeaux déployés. Même réponse
de Teyssier. Kollermann dit: « C'est bien. Je
vous réduirai en cinq jours. » Sept mois
plus tard, il y était encore, après avoir cédé
sa place pendant quelques semaines à- un au- ,
tre croquemitaine de son espèce.
Le 13 septembre, Teyssier envoie un offi-
cier à l'ennemi pour demander la sortie des
femmes, des enfants et des vieillards. La
fripouille Kollermann riposte :
— A mon tour, je dis non. Si c'est tout ce
que vous désirez m'apprendre, vous pouvez
vous retirer. Le feu va reprendre.
Et le feu reprend, très boche.
Le maire tente à son tour une démarche;
sa supplique finit par obtenir la sortie des
civils à leurs risques et périls. tea population
se rue au dehors ou reste avec les défenseurs,
par moitié. Sur 2.000 habitants, 1.000 environ
demeurent, mais il n'y a dans ce total que
269 hommes, dont 119 seulement sont vali-
des.. ,,
Alors, le feu de chaque jour aliume les incen-.
dies ; on perd du monde, pas trop; la con-
fiance reste solide; des paysans dévoués in-
troduisent du sel ; ils amènent des vivres,
protégés par le tir plongeant de la petite
dtadelle..
Nouveaux parlementaires. Tout le temps,
"e sont les assiégeants qui demandent que
[e- siège finisse. Teyssier les envoie promener
me fois pour toutes, en octobre.
Survient alors la capitulation de Met*.
reyssier dépêche à Tours 91% de Ses dévoués
v ïP&MIOTŒte—>N° 5.769. - QUOTIDIEN ~
--. , Z,e Numéro : S centimes
■MARDI 7 NOVEMBRE 1916
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-- CIJIII88 mwa,.... 20 » 40 0
On rama
LA SAINTE ALLIANCE
Encore l'Empereur promenait..'1.1 de
Cadix à Moscou et de Naples à Dantzig
s'as maréchaux sortis du peuple, &es
grands dignitaires, issus de la petite
bourgeoisie ; encore transportait-il dans
ses fourgons le bienfait de ses codes,
l'égalité de nos institutions républicai-
nes ; encore pouvait-il arguer qu'il
apportait aux peuples plus de vérité,
plus die, progrès, plus de bonheur ; en-
core fallait-il reconnaître qu'il faisait la
guerre humainement, qu'il entendait
qu'on respectât les populations civiles,
qu'on épargnât les biens et qu'on ne
volât. point ; encore s.on génie le pous-
sait-il vers l'Empire du. Monde ; encore
ne voulait-il point et ne rêvait-il point
quelque Etat monstrueux absorbant
toutes les forces mentales de l'in,dividii ;
encore sa culture était celle à laquelle
sont venus,, depuis, et les peuples' et les
souverains.
Et, pourtant., la Sainte Alliance, un
jou.r, finit par avoi'r raison de l'Empe-
reiUr.
Mais eux, les Immondes, qui portent
dans leurs canons, dans leurs obusiers,
dans leurs pastilles incendiaires, dans
l'ours liquides enflammés, dans leurs
gaz asphyxiants, dans leurs sous-ma-
rins, dans leaiirs dirigeables, dans leurs
dragées microbiennes ; eux, les Barba-
res, qui portent dans leur' cerveau, dat s'
leur conception de l'honneur, dans leur
culte de la force, dans, leur m'épris de
l'individu, dans l'avenir qu'ils réserve-
raient au monde s'ils étaient victorieux ;
eux, qui portent l,a, plus abominable
régression ve'rs des temps cruels que la
Civilisation croyait à jamais abolis ;
eux, dont l'âme est restée l'âme, cruelle
des ancêtres de la forêt .germanique ;
eux, qui se parjurent par tradition, qui
trahissent et qui espionnent sécUtai.r\'-
ment ; eux, qui sont fourbes, méchants,
laids et lourds ; eux, .qui ne veulent
point que les peuples poursuivent leurs
libres destinées ; eux, les mégalomanes
sanglants, rivés à leur vieux dieu alle-
mand tout, dégoûtant de sang ; eux,
armés de leurs d,okto,rls impudents, die
leurs intellectuels, épais comme, des
carapaces de rhinocéros, let de leurs
hobereaux impitoyables, quelle Sainte
Alliance en débarrassera le monde ?
Non pas la Sainte Alliance formée
aujourd'hui des - peuples attaqués,
comme la Serbie, la Belgique, la France
et la Russie, formée, encore des. peuples
qui ont voulu réaliser leurs aspirations
territoriales, comme la. Roumanie et
l'Italie, et de ceux que le dégoût seul a
lancés dans la lutte, comme l'Angleterre
et le Portugal ; non pas seulement cette
Sainte Alliance-là, car l'Histoire impi-
toyable marquera un jour, d'un souve-
nir ineffaçable, lies peuples qui n'auront
pas participé à la libération du Monde.
Mais une Sainte Alliance Universelle
où se devront d'accourir toutes les na-
tions.
L'Espagne latine se doit d'accomplir
ce geste digne du Cid et de Cervantes
et de... Don César de Bazan, et de. l'ac-
complir sans intérêt, sans profit possi-
ble, pour la gloire, pour le plaisir, pour
se donner à elle-même re régal d'une'
grande nation, défendant la Justice parce
que c'est la Justice. Elle se doit dif:l venir
retrouver s,elSi sœurs latines : ./a. Rouma-
nie, l'Italie, le Portugal. 'Quel geste sii
son petit roi Alphonse' XIII, si jeune1, si
beau, si brave, disait un jour à ses peu-
ples : « Ne trouvez-vous, pas que nous
valons mieux que le métier que nous
faisons et .qui consiste à faire les com-
missions des Français aux Boches et
des Boches aux Français ? Ne trouvez-
vous pas que ces Boches sont vraiment
trop répugnants et que c'est le devoir
de tout honnête homme, comme de tout
peuple honnête, de leur cogner dessus
tant et plus ? Et, si o'est votre avis, ô
mes peuples, allons-y donc et passons
vite au camp des braves gens ! »
Et ce geste enflammerait, sans doute,
'également toute' l'Amérique du. $ud, la-
tine elle aussi et qui bout d'impatience.
A la Sainte Alliance devront accourir
le Brésil, dont le Parlement inscrit dans
ses archives les déclarations' antialle-
mandes de ses fils les plus ém,in,ents ;
e.t l'Argentine, et l'Uruguay, tout im-
prégné de France, qui a fixé, pour
nous, sa fête nationale o,,u,, 111 juillet;
tous ces peuples, dont le cerveau est
latin, dont le cœur est français, dont
les républiques disent la haine pour le
césar qui règne à Berlin, et. le Véné-
zuela, et le Pérou, qui nous ont donné
Leurs enfants, qui .so.uhaUe.nt notre vic-
toire.
C'est de ces peuples que doit être faite
la Sainte Alliance Universelle avant que
le monstre germanique ne tombe sur
tes genoux, car ils inscriraient, s'il était
trop tard, des remords éternels dans
leur histoire.
Mais voici que les .Scandinaves s'en-
tent, à leur tour, peser sur leurs libertés
la lourde main germanique et la pauvre
petite Norvège semble, sous fa menace
brutale venue de Berlin, quelque pau-
vre petite fille française, saisie, lors de
l'invasion en août 1914, par la poigne
hideuse de quelque uhlan aviné. -
Quel peuple, aujourd'hui, pourrai t se
faire illusion sur le sort qui l'attend, si
les Germains étaient vie.tio'rieux? Quel
peuple, après la guerre faite par les
Allemands, après le manifeste de leurs
intellectuel Si, après l,e culte qu'ils pro-
fessent pour la force et la violence, quel
peuple n'a secrètement ou publiquement
le désir, non seulement de voir l'Alle-
magne abattue, mais le désir aussi de
se 'O'in,d,re à notre juste ca.use ?
vainement, les pasteurs des peuples,
prudents, timorés, aux idées courtes,
\ s',MfoTc.ent-ifls de ne point être avec la
Civilisation contre la Barbarie, la. cons-
cience des foules qui ne s'embarrasse
pas des obstacles pour aller droit à la
Lumière, la conscience des peuples fait
déjà partie d'une Sainte Alliance morale
levée d'indignation contre le pangerma-
nisme, en attendant qu'un dernier sen-
tiraient de dégoût les précipite dans la
Sainte Alliance armée- qui nous débar-
rassera' dru monstre.
Henri DESGRANGE.
Georges CARPENTIER
reçoit la Médaille militaire
; Voici i.m& nouvelle qui n'étonnera aucun de
ce/uix qtuii connaissenit la vaillance- de notre
grand champion die boxe, Georges Carpentier,
mais qi.n réjouira toute la France sportive :
Georges Carpefitier a reçu la médaille mili-
ta.ire.
C'est dimanche dernier qu'elle a été remise
officiellement au célébré boxeur pour la part
que ce dernier avait prise, les jours précédents,
en. quarte d'aviateur, ,à la prise de Douaumont.
Georges Carrpenitier fut attaché dès les pre-
miers jours de lia guerre comme automobiliste
rau centre aéroniaïuitaque die Saitit-Cyr. Il y fai-
sait le service entre ce oemlre et le front.
Au début die 19115, unie information boetlie 001-
portée par la Berliner Zeitung, annonçait la
GEORGES; CARPENTIER
mforï 'tt'E.ûiPdpe Sdn
internement en Allemagne comme prisonmer.
L'Auto Ut promptement justice de ce canard.
Peu après le grand boxeur était versé dans
l'aviation comme élève pilote ; son instnrctiio.ni
se poursuivIt au cairwp d'Avor.
Au. mois d'aviril nous le retrouvons comme
pilote sur Je firent à l'escadrille 55. Quelques
mois pkrs tard il obtenait la Croix de guerre
avec palme accompagnée de la citation à Tor-
dra de l'armée que voici :
« Sergent Corpen,lier Georges, pilote à l'esca-
drille M .F. 55. Le 25 septembre 1915 n'a pas
hésité à voler pa.r temps de brume et de pliuiie
à~ moins de 200 mètiies au-dessus des lignes en-
nemies pendant l'action : a d'onmé en maintes
ciff'aoœtanices !fa- preuve* d'un sang-froid et d'une
énergie remarquables ne rentrant, jamais que
sa mrJssilÜift. terminée et sofuivent avec son avion
criblé de balles et d'éclats d'o'bne. »
La médiaillie mrii'iMiîre qui vient, d'être accro-
chée à côté- de -lia Croix de guerre sur la poi-
tfrine dai valant sportsmairu, est lia récompense
des belles vertus de oombatta.nt die notre grand
charrntpiûTi.
Allô! Allô!
Cyclistes et chauffeurs, allumez vos lanternes
à 4 n. 50.
Fransosenblut.
Les Allemands des- classes supérieures
sont tous animés d'une haine sanguinaire de
la France.
Eh bien, eest pas centaines que se comp-
tent en Allemagne les familles de l'aristocra-
tie qui ont au moins un ascendant, mâle ou
femelle, d'origine française.
Avoir du sang français dans les veines,
c'est un titre aristocratique de plus là-bas, et
innombrables aussi sont le,s familles de la
noblesse et de la haute bourgeoisie où, en
privé, on ne parle que le français.
Explique cela qui pourra. ~
M Hanotaux a publié dans la Revue des
* Deux-Mondes un travail dont il est
beaucoup parlé sur les conditions que la
paix future devra réunir pour que les Alliés
l'accordent aux empires du centre, quand
ceux-ci seront vaincus à fond.
Le moyen principal indiqué par l'ancien
ministre des affaires étrangères pour (C avoir
la paix » en Europe quand on aura décidé de
à-dire au point, où elle en était avant la créa-
tion de l'empire allemand.
C'est; en un mot, l'œuvre de' Bismarck qu'il
faut défaire.
En d'autres termes, l'objectif primordial
de cette guerre, c'est la destruction de l'em-
pire allemand.
Nos lecteurs connaissent la formule; il ne
nous déplaît pas de la voir appuyée par l'au-
torité de M. Hanotaux.
M'appelons les Boches que : boches. C'est la
mot qui leur paraît le plus odieux, à ces
gens de kultur /
édi,tons ce qu'écrit la Reinischer et West-
plzaliser (atchoun !) Zeitung :
L'Allemagne peut-eH'9 .avoir pitié de la Fran-
ce ? Depuis mille ans noœ nous combattons.
Presque toujours l'Allemagne a été attaquée.
Non, l'Allemagne ne doit pas avoir pitié. a
Sa M suprême doit être son propre sa'l'ut. Au
nom de cette Loi, fmissons-en avec la Fiance !
Employons tous les moyens.
Plus la France sera affaiblie, plus grande
sera notre sécurité. Sans eUe, on ne pourra
plus reforger l'aiiinteiaiu, de fei- qui encercle l'Al-
l'ema.gn.e. La. victoire sur'la France sera le corn-
ffielT1JOOffient de n
but suprême die cette g.u:fmI'ie.
Enfonçons-nous ce texte féroce dans le ci-
boulot. Les jours approchent où nous aurons
quelque satisfaction à le rappeler aux kra-
pules boches, dont le châtiment s'apprête..
Le Téléphoniste.
LA GUERRE
COMMUNIQUES OFFICIELS
(828e jour de guerre)
129e jour de notre offensive en Picardie)
(15 heures)
Au nord de la Somme, nous avons réalisé
quelques progrès entre Lesbœufs et Sailly-
Saillisel.
Hier, en fin de soirée, et pendant la nuit,
l'ennemi a violemment contre-attaqué les po-
fitions que nous avons conquises, depuis Sail-
lisel jusqu'au bois de Saint-Pierre-Vaast.
T otites les attaques dirigées sur nos nou-
velles tranchées de la corne nord et des li-
sières ouest de ce bois ont été brisées par nos
feux de mitrailleuses et nos tirs d'artillerie
qui ont infligé de lourdes pertes aux assail-
lants.
Au:, sud-ouest du baisf l'smi&iui a réussi .-à-
regagner un peu de terrain, ainsi que dans
le village de Saillisel.
Sur la rive droite de la Meuse, vif bombar-
dement de la région de Danzloup.
Aucune action d'infanterie.
Partout ailleurs, nuit calme.
(23 heures)
Au nord de la Somme, nous avons continué
à progresser, au cours de la journée, dans la
partie nord du bois de Saint-Pierre-Vaast. Le
chiffre des prisonniers faits par nous depuis
hier, dans ce secteur, dépasse 600.
Il se confirme que l'ennemi, au cours des
contre-attaques violentes qu'il a menées la
nuit dernière sur nos positions du bois de
Saint-Pierre-Vaast, a subi de très lourdes per-
tes.
Sur le front de Verdun, rien à signaler en
'dehors de la lutte d'artillerie qui continue
dans les régions de Douaumont, de Vaux et
de Damloup.
Dans les Vosges, an coup de main sur un
de nos petits pqstes de la vallée de la Fecht
a échoué.
Journée calme sur le reste dit front.
LE COMMUNIQUE BELGE
Le Havre, 6 novembre. — L'airtîllerie a, été
active sur tout le, front de l'armée belge, tanst
au sud de Newport qu'à Dixmude et vers Boe-
singhe, 0C1 s'est déroulée une lutte à coups de
grenades ,~k -
LES COMMUNIQUES BRITANNIQUES
Londres, 6 nOvem7)l'e. 11 h. 15 matin. — L'en-
nemi a lancé, au cours de la h'uit, une puis-
sante contre-attaque qui a réussi à regagner
une partie lu terrain conquis par nous vers la
butte de Warlencourt.
Nous avons maintenu tous nos gains à l'est
de Lesbœufs.
Trois coups de main ont. été exécutés avec
succès par nos troupes dans les secteurs d'Ypres
et d'Aranentières.
x
Londres, 6 novembre, 91 heures 30. — L'en-
nemi a violemment, bombardé au cours de la
journée toute l'étendue du front entre l'Ancre
■et- J,a Somme, particulièrement vers Lesbceufs
et Le Sars. Nous avons poursuivi sur notre
droite 1 organisation du terrain conquis dans
le combat d'hier.
L'artil erie et les mortiers de tranchées. ont
bombardé avec succès les positions allemandes
a.u. sud d'Armetntières.
LE COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, 6 novembre. (Ollieîel). — Dans le val
Concei (vallée du Ledro), des groupes ennemis
ont attaque une de nos positions avancées ; ils
ont été repoussés avec perles.
Da.ns la vallée de l'Astico et sur le haut pla-
teau d'Asiago, l'infanoor'ie ennemie a montré die
l'aetivtte ; ' elle^ a été énergiquement c.û'n.tM-
battue par !la. nôtre.....
'Sur le Carso, au cours de la nuit, les troupes
ennemies ont attaqué nos positions dans la di-
rection de Leucatic ; elles ont été rejetées à la
baïonnette.
•Dans la journée d'hier, diuel d'artillerie. La-
nôtre a bombardé les objectifs miù,itai:rels de
Castagnevizza.
■Notre infanterie a l'IB,c:tift.é, en, -avançant, quel-
ques parties de notre front, faisant une cin-
quanitaine de prisonniers.
On signale un intense mouvement de trains
sur la liane die Trieste à Dcrwo.
. Dans la sojJI1Óe, quatre avions ennemis ont
¡(-Lê des bombes sur Montfalicone, ne causant ni
victimes ni dégâts. Un des avions ennemis, at-
teint par le feu de notire 8iI'ttlJ.eri:e, est tombé
en flammes sur le sol.
DE L'ADRIATIQUE A L'EGEE
Le communiqué français
Salonique, (j novembre. — Sur l'ensemble du
front, (:,n ne signale, dans 1:<.. journée du 5 no-
vembre que des luttes d''artiU.eri<; intermitten-
tes et des rencontres de patrouilles. 1 -
Le communiqué serbe
Salonique, 0 novembre. — Le 4 novembre,
eo?»bats d-attillerio et fusillades locales.
L'ennemi, dans la nuit, du 4 au 5 novembre,
a tenté trois attaques dans la .région des vil-
lages Doudimirci et Polok, mais nous l'avons
facilement repoussé et. avons fait des prison-
niers allemands et bulgares.
Nous avons des renseignements certains que
les Allemands, dans les combats des derniers
jours sur la rive gauche de la Cerna, ont eu
des pertes énormes.
Le général Roques à Salonique
Le général Roques, ministre de la Guerre,
est arrivé à Salonique, oii il a été envoyé en
mission par le gouvernement.
Le général Roques avait quitté Paris, le sa,.
medi 28 octobre.
LE COMMUNIQUE ROUMAIN
Bueorest, 6 novembre. (Offïcieij. — A la. froi>
tière ouest, de la Moldavie, situation' sans chan-
gement.
Dans la vallée de Ruzeu, à TablfkButzi et à
Bratocca, duels d'artiUer-ie.
Dans, -la vallée de Pra.nova, les forces rou-
maines ont repoussé les attaques dirigées par
l'ennemi contre leur centre et leur aile gauche.
Au nord de lia vallée die Gei'bulul, les com-
bats suivent leurs cours.
Dans la région, de Dra.gosla.vcle, bombarde-
ments d'a.rtiH'erie.
Sur la rive droite de rOM, les combats conti-
nuent violents dans la région de Hacevitzati-
tes'ti.
Dans la vallée du Jil11, reormemi ayant reçu
des renforts, nous avons interrompu notre pour-
suite.
Du côté d'Orsova, la situation; reste sans
changement.
Sur le front sud/tout le long du Danube,
actions d' artilJer 1e.
Dans la Dobroudja. nos détachements avan-
cés ont obligé l'ennemi à se retirer mais, pen-
dant pa retraite, il a. mis le feu aux viMageâ
de Daeni, Garliciu, Rosman et HaJdar.
LE TEMPS DES MESURES EXTREMES
Le correspondant à Amsterdam, du Daily Mail
télégraphie, en date du 5 novembre :
« Vendredi soir, Le gouvernement allemand
ou, plus exactement, le nouveau triumvirat
Hindcnburg-Ludendorff-GPœner, a décidé de
« museler » le Reiohstag pour tout l'hiver, afin,
d'éviter la discussion publique des mesures
extrêmes qui vont être prises. »
Le leader des. conservateurs libres, le baron
von Zedlitz, écrit dans la. Post que « le peuple
allemand accepterait, à la. rigueur une dicta-
ture exercée par Hindenburg, mais aucune
autre ».
UN MENSONGE AUTRICHIEN
PiOme (j novembre. — Les journaux vien. !
nois avaient annoncé, en décembre, que l'ar-
tillerie italienne avait frappé, les tombeaux de
Ch.a.rLes X. du duc d'Angoulême, du comte et
de La. comtesse de Chambord, qui se trouvent
dans l1. crypte de l'église du couvent des Fran-
ciscains à" Caat.a.gnavizza.. au nord de Goritz. ,
On a pu consta.t.er depuis qu'ils sont intacts ;
l'église, où se trouve la. crypte n'a. même pas été
touchée par les obus. j
% I
LA GUERRE AÉRIENNE
LE COMMUNIQUE BRITANNIQUE
Londres, tj novembre, 2 h. 30. - Nos obser-
vateurs aériens ont rendu, hier,
services à riarUIteri'6 en dépit de la vioten.ee du,
S Un d'entre eux a tenu l'air pendant plus
de trois heures. --
LE COMMUNIQUE D'ORIENT
Salonique, 6 novembre. — Des avions anglais
ont jeté plaifcieuirs bombes sur 'Ro.gdanci
D'ANNUNZIO PROMU CAPITAINE
Rome 5 'novembre. — Gabriel cl'Annunzio,
actuellement ,offioier de liaison .^u'^le1,,Panr;s^hTc'
il assiste aux opérations depuis le 1
vient d'être nommé capitaine pour mérite
^ Le général Cadorna lui a. fait part de la,nou-
velle par le télégramme suivant :
(< Je suis heureux de vous annoncer que J ai
&.igné hier un décret vous nommant capitaine
pour mérite de guerre, grade que vousave/,
conquis dans les actions des 10 et 12 octobre
« Par la parole et par l'exemple, vous avez
exercé une influence très efficace et entraînante
sur les soldats de la première division à latta-
qiîf .ie de Y(JU,S eXpr1me mes cordiales félicitations.»
Gabriel d" \n.mmzio, qui servait au début de la
campagne comme officier aviateur, se trouve en-
core en première ligne et vient d être proposé, ,
une seconde fois, pour la médaille d argent.
EN MACEDOINE
L'activité aérienne des Alliés
On mande de Salonique, le 5 novembre, que
les avions français ont bombarda de nouveau
les campements ennemis autour de rriiep. 1
Un avion allemand sur Salonique
Samedi, à Sadique. en l'honneur de la vie.
toire italienne du Carso, la musique militaire
italienne donnait un concert sur la. place de la.
Libert.é. Soudain, ver! lü h. 30, deux coups de
canon retentirent, suivis d'u.n feu de salve taré
par les navires alliés en rade.
C'était un avion boche qui survolait Saloni-
que. Il r'e'n. était pas venu depuis le jour où un
zeppelin fut abattu.
La. foule se précipita sur les quais et et l'on
RTN-cut. l'avion ennenli, point noir à peine visi-
ble, filant dans la. direction du nord, poursuivi
par' les éclatements, des shrapnells.
Le chef de la muskrue 1talifiillI1e a., alors, in-
terrompu le morceau en cours d'exécution et
fait attaquer l'air national italien, puis Ili Mar-
seillais?, aux applaudissements frénétiques de
la f-oiiic.
L'avion. allèiTi,an,d à laissa tofiiber des bath&es
qui n'on!. causé aucun mal.
LES GRANDS MATCHES D'ASSOCIATION
LIGUE (L.F.A.)
contre
ARMÉE BELGE
Le dimanche 12 novembre 1916, à 2 h. 1/2,
au Vélodrome du Parc des Princes.
L'un des avants de l'équipe belge était hier
de passage à Paris et nous a communi-
qué ses impressions. — Le comman-
dant Daufresne arrivera ce soir, appor-
tant la composition officielle de son
team. — Le prix des places ne sera
pas augmenté.
' Hier nous avons reçu 11<1 visite du lieutenant
Mamneff délégué par le, commaudtan.t Daiulrésne
la Ch)e\'Q.l'erie, afin die s'occuper de l'installa-
tion de l'équdpe de l'armée belge pendant sort
court séjour à Pa'ris. Nous avons naturellement
profilé" du passage dans la capitale du lieute-
1l8nt Ma-rneff, oui jouera dimanche comme
avant dans le tea'm belge, pour lui demander
pes impressions sur la force du 'team! mHita.ire.
Ce que l'on en dit
t 11 est absoU'inment d ',aJVis que c'est le pillLÎIS fort
< onze Il belge quii ait été constitue depuis le
diébut des hostilités ; il a même ajouté que,
avant la guerre,, lei te/lm en question eût etc
considéré comme '.J!es pl'us redoutables. Quant
au .■résultait de la rencontre il est, bien, eniterndu,
persuadé que l'armée belge doit remporter la vjc-
toire mais nous n'aviOns pu obtenir de sa ^rno-
(iestde q.u'Jl nous fixe _ le chiffre d'es buts qui sé-
pareraient les deux équipes..
Dans les milieux. militaiiires du front , à 1 ar-
rière et dans les tiramohées du côté de Dixmu-
die, où se trouvent des sportifs, i.1 paraît que la
nouvelle s'est répandue du match die. dimanche.
On y discute ferme lia comipostitianj die-l'équipe.
A,ti suijot de cette dernière, oomm.l,an>CÎlant
Da,u,l,resne de la Chevalerie, chargé par le Grand
.rtMartieT- Belge de sa formation, arrivera ce
son- à Paris nous apporter lui-même la cOiInpo-
sit,ioo officielle du teaim de l'armée belge, qu'il
commandera d'ailleurs dilmanahe avec toute la
science qu'on lui reconnaît, aussi bien, en
France qu'eu Belgique. Nous nous permettrons
de faire "remarquer que le commandant Dau-
fresne s'occupait, aivant la guerre, de l'organi-
siatiion officielle des matches militaires, et qu'il
est international renommé.
Nous pourrons donc dès demain commencer
à 'atnalvaar- .les chances des deuX pmiissan.ts
teams qui vont se rencontrer dimanche, au Vé-
lodrome du; Paiic des Princes.
Le prix des places
En, raison, die l'importance die, cette rencontre
le comi'té organisateur avait décidé d'augmenter j
lie prix des places.- C^oend&iM,- suit les objeû* «
ti6tfs faites pafr quelques sportemen qu'il serait
d «ne utilité incontestable pour nos jeunes
joueurs de pouvoir assister à unie port.ie des
phiis scientifiques sains greiver par trop leur
budget, le comité organisateur a. décidé de lais-
ser le prix des places 6!U tarif hialbituleJl. soit :
If)es&'ge., 2 fr. 20 (entmée .pa.r lia grande porte dm
Veiloidlrome) secondes, 1 fr. 10 (entrée te long
Mes fortifi,cations). Toaiit Ite monde pourra ainsi
assister à un match du pl'us grand. intérêt, peut-
être le plus important de toute la saison de
football,
Pour les lycées, collèges, etc.
Dans un but de propagande sportive et afin
de donner à nos lycéens, collégiens, ou scolai-
res, - faculté d'assister à une partie presaue
tunique comme démonstration du football asso-
ci,ation science du jeu, combinaisons, etc., le
comité ' d organisation a décidé de donner toutes
facilités aux élèves des lycées, collèges et insti-
tutions qui. assisteraient en groupe à ce match.
Les directeurs d'établissements scolaires ou pro-
fesseurs, qui désireraient conduire leurs élèves
au grand match, sont priés de s'adresser à
l'Auto, à notre collaborateur F. Mercier, qui
leur fera connaître les conditions de réduction
consenties.
LA GUERRE SUR MER
UN PIRATE BOCHE SE FAIT SAUTER
Un sous-ma.rin allemand s'est échoué, dans
la nuit de samedi: à dimanche, au large de
Harbooere, sur la côte ouest d'lt Jutland. Les.
Allemands, ne pouvant le renflouer, le firent
sauter.
LA SOUSCRIPTION POUR UN MONUMENT
A L'AVIATEUR PÉGOUD
Le. souvenir du vaillant (e as » demeure d'ans
toutes Les mémoires. Récemment, le 10 octobre,
au cours d'un article du Journal, Jean Dacay
écrivait :
« — Non, leur champion défunt, leur Iimmel-
mann n'était pas un Il as JI. Sa guerre, Il lui,
c'était l',emtmsoa:de : s'élancer comme im oiseau
de proie d'un coin des. nues et tuer ou fuir sur
l'échec. Notre Pégouid. Mi, était un « as JI. Il
venait à l'eanemii foce à face. : a.u corps à corps
ou, à armes égales, sa maîtrise devait triom-
pherr.
Il Une armature morale supérieure - présen-
ce d'esprit, oubli des lisqlles, volonté de vuin'
are — permet seule cette sérénité.
Il L'entraînement intensif et la; sc.ieUtce' mili-
taire ne peuvent qUit." lui fournir des armes. On
naît uin. Il as JI" Certes, la. richesse d:'hÔT'I{)J9me
diu sang, la trempe de l'âme ne se révèlent qu'à
la clarté des faits, et l' « as JI doit d'abord ac-
quérir la virtuosité qui constitue son outillage
(ùe oomfbat. Maiis, dès qu'il l'a possède, chacun
de ses gestes a la splendeur terrible de l'éclair
et die lia foudre.. : .
Et les envois ,C'.ohtin.1l'ent à ruotis parvenir
pour la. souscription. Un de nos abonnés et
a-mi's de Petrograd, M. Dudot, nous envoie
25 francs, en .souve'n.ir reconnaissant alLt grand
aviateur.
Au Zimmer de la. place du Châtelet, une col'
lecte. a été farbe. Le personnel -a. générennsemen t
con.t.ribue à cet hommage à Pégoud. En nous
remettant cette liste, M. Grecnot nous a informé
qu'à l'.oocaai'on: de 3)a Toussaint, les officiers dia
Parc d'Aviation n' 9, à Bel foirt, sont allés dé-
poser une gerbe de fleurs sur la tombe du très
regretté Adolphe Pégoud.
Lies soius-officiers, caporaux et soldats, dtillit
Parc ont égaJement tenu à marquer leur souve-
nir en envoyant unie délégation porter tme cou-
flonrue au cimetière de Brasse.
La bonté et la simpliicité de notre grand héros
trouvent leur récompense dans l'affection admi'
rative qu'il a su inspirer à tOt1iS ceux qui l'ont
aporoché.
nn,il,ri, dans notre liste figure une somme die
250 fra01('.s provenant do - F intérêt de 10.000 fr.
recueillis, et par nos soins placés en Bons de
ta Défense Nationale. Il va sans diir'e' crue. ces
intérêts doivent s'ajouter aux envols qui ont
permis die les produire.
Vingt-deuxième liste
3. Dudot, de Petrograd Fr,. 25 »
Montant d'une collecte faite a.u res-
ta.u.ra.nt Zimmer, place du Ctiâtelat :
Rest. Zimmcr, 10 fr.; MM. Bottier,
Lachilr. Cizel, Beau dé an, Lechartier,
Ménétrier, Granger, Fuigimi, Lebris,
Lepari Léonard, Albert, Eugène,
Alfred Eugène, Alfred, Albert, Jean,
Léon, chacun 0 fr. 50 ; Pont, 1 fr.;
Masser., Robinet, Chenot, chacun
0 fr. 25 ; ensemble 21 25
Intérêts sur 10.000 fr. placés en Bons
de la Défense Nationale il six mois. 250 »
Manita.nt de la vingt-deuxième liste ... 296 25
Total des vingt et une premières listes 10.866 25
Total à ce jour ............... Fr. 11.162 50
Nos Poilus demandent...
[Le Ministère de la Guerre ayant demandé a
l'Auto de supprimer la désignation du secteur,
ceux de nos généreux amis qui voudront bien
satisfaire une demande exprimée ici n'auront
qu'à faire parvenir leur envoi par l'intermé-
diaire du dépôt du régiment ; on trouve l'indi-
cation précise de la ville du dépôt dans tous les
bureaux de poste, chez les marchands de tabac,
etc., etc.]
x
René Bienvenu, 45' d'infanterie, 2' compa-
gnie de mitrailleuses, 2' sect.., armée d Orient :
des vêtements chauds pour J'hiver.
Roger Gaignet. 65* d'infanterie, ,9* bataillon',
35' compagnie, 3' sect. : une marraine.
Lequien, 103* d'artillerie lourde, 10* groupe
de 155 court, 3V batt. : une marraine.
y -B. Maury, 103' d'artillerie lourde, 10. groupe
de 155 court, 34' batterie : une marraine.
Félix Leroux, 103' d'artillerie lourde, 10'
groupe de 155 court, 34* batt. : une marraine.
x
Nous remercions les personnes qui pourront
et voudront bien aider à la réalisation des désir*
cJ.e nos combattants.
Pour le Cross Country
A partir de dimanche prochain, aura lieu t01JS
les dimanches et jours fériés, une petite séance
d'entraînement pour les amateurs de cross
couinstry, âgés d'au moins trente ans..
C'est d1re que le train sera -on ne peut piius
familial et les « cherreurs » 90n t dores et deja
priés de s'abstenir ; ils auront d'adireurs la. h-
berlé de former un peloton. spé'mal.
Nous file .saurions trop appeiier 1 attention^de
tous nos lecteurs, arrivés déjà à un car-tain âge
et désireux de Sa livrer au bel exercice qiu est
le cfoes country, sur ces sorties dominicates ;
ils en reviendront pleins de joie saine, pleins
d'appétit et pleins de courage poiur le tra\ ails
de la semaine..
Les aéparts auront lieu: chaque loas diu Stade
Français, qui se fera un plaisir d'accueillir les
nouveau veau& ail!. oross avec sa bonot\ grâce
habit'1Jlellie. '
On se rend au Sbade Français par Gar-
dhe.s ^consulter l'Itmclicateair de l'OlùeSt), Garohes
est distant dru Stade, dte ? ou 8 minutes à piea.
On s'y rend 'é-&,alemenft par tous les tramv ays
qui aiboutissent à Sairrt-Clauid. De là
datfts le parc et gagner les allées de Marnes sur
lesquseffles dttnii© le terrain dai Stade Français. t
D'UNE GUERRE A L'AUTRE
LE HEROS DE BITCHE
A quatre-vingt-quinze ans, le colonel Teys<
sier vient de mourir, tardivement comblé
d'honneurs. Le héros qu'il fut en 1870-71
n'aura pas eu la joie de voir la débâcle prus-
sienne. Il eût bien mérité d'être encore là
quand l'heure aura sonné des réparations et
des expiations salutaires.
C'est qu'il fut par excellence, en 1870, le
chef qui ne veut rien savoir d'une capitula-
tion. A quelques lieues de Metz, où Bazakie
sale politique au lieu d'e la guerre,
c'était quelque chose. Teyssier avait obéi à
cette prescription qui ordonne aux gouver-
neurs d'une place assiégée de rester sourds
aux nouvelles du dehors.
C'est pour avoir obéi à ces principes, sans
arrière-pensée et sans calcul, que ce brave
réalisa le plus beau fait de toute la campa-
gne : avec deux mille hommes, il tint en
respect dix mille Bavarois et autant de
Wurtembergeois, non pas quelques semaines,
mais les sept mois que dura la guerre ; <*'1!
fit plus, puisque l'ordre de livrer la placfl
aux Prussiens victorieux ne lui parvint, pat
suite d'invraisemblables négligences, que le
25 mars 1871, alors que la paix était signée
depuis des semaines déjà ! Jules Favre l'a-
vait oublié.
Maintenant, si vous voulez le témoignage
d'un contemporain, je vous dirai que, du
siège de Bitche et de l'héroïsme de ses dé- ,
tenseurs, personne ne disait rien en 1871,
probablement parce qu'on n'en savait rien ou
fort peu de chose. On savait que, seule de
toutes les places fortes d'e l'Est, Bitche avait:
tenu jusqu'au bout. C'était tout. Sedan, Metz,
d'autres catas.trophes retenaient l'attention
publique ; au surplus, Bitche était depuis lo
mois d'août entourée d'Allemands ; elle l'est
encore, pas pour longtemps; mais enfin cet
isolement explique, s'il n'excuse pas.
La glorification de Bitche fut révélée au
public français, en 1872, par un de 'nos con-
frères du Petit Journal, A.-J. Dalsème. Je l'ai
bien connu ; il publiait alors des articles très
documentés sur la reddition de Metz. DàllS-
son courrier, il trouva un jour la lettre d'un
compagnon de Teyssier, qui lui racontait le
siège de Bitche, et mettait en parallèle l'igno-
minie de Bazaine avec la superbe tenue de
son propre chef.
Dalsème rechercha ce témoin, réunit d'au*
tres dépositions, e,t publia bientôt une étude >
documentée sur le siège de Bitche. j'ai Ou- '
blié pour quelles raisons il ne la donna pat
au Petit Journal, mais à l'Evénement. -4
On y lut avec une patriotique admiration
le récit üe ces deux cent trente jours de té.
sistance, où tout n'est, comme vous le pen-
siez, que menaces boches, propositions falla-
cieuses, hypocrites tentatives de corruption,
faute de pouvoir réduire par la force un nid
d'aigle.
Bitche n'est pas autre chose. A la suite des
guerres de la Révolution, où elle tint aussi
son rôle, des travaux de fortification et d
exécutés au cours des années.
Toutefois, lorsque le général de Failly;
commandant le 56 corps, se hâta vers Mac*
Mahon, le matin du 6 août, il conseilla au
commandant Teyssier, qui restait à la tête
de la garnison, de ne pas s'épuiser à défen-
dre la ville. Bel encouragement !
Petit-fils d'un capitaine au Royal-Cliampa-
gne, fils d'un lieutenant de la Grande Armée,
sorti du rang, blessé en Crimée, blessé à
Montebello, Teyssier était fait officier de la
Légion d'honneur en mars 1870. A la décla-
ration de guerre, l'état-major général l'envoie-
défendre Bitche. C'était un grand diable
d'homme, maigre, osseux, avec deux yeux
d'un bleu faïence à l''épreuve du feu.
Il a autour de lui huit cents hommes du.
868 de. ligne, deux cents douaniers de l'Al-
sace repliés sur Bitche, deux cent cinquante
artilleurs et mille hommes disparates, débris
de toutes les armes, épaves de Woerth.
Il emploie deux jours de répit à emmaga-
siner vivres et provisions de iout ordre
dans la place. Il en a, finalement, pour trois
mois, mais pas de sel ni de luminaire ! Il n'a
que cinquante-trois vieilles pièces de canon,
pour ainsi dire inutiles. Sa seule artillerie
efficace se composera de huit pièces rayées
de divers calibres, et de cinq mortiers ! 11 est
riche de poudre à en revendre. Le maire,
homme maladif, est comme le général de
Failly : il engage la troupe à ne pas ift'
sister.
C'ID
Le 7, apparaissent les premiers éclaireurs
de l'ennemi. Le 8, premier parlementaire.
Teyssier en recevra une douzaine en sept
mois. Naturellement, on l'éclairé sur la si-
tuation. Lui ne veut rien entendre ; il s'en
tient à la théorie sur le service des places
assiégées.
Alors commence le bombardement. Le 15,
Te Deum pour l'empereur, qui représ-ente en-
core la France à cette date. Le 22, nouveau
parlementaire. Même refus. Et, pourtant, le
général Kollermann, qui commande les Bo-
ches, promet les honneurs, les tambours bat-
tants', les drapeaux déployés. Même réponse
de Teyssier. Kollermann dit: « C'est bien. Je
vous réduirai en cinq jours. » Sept mois
plus tard, il y était encore, après avoir cédé
sa place pendant quelques semaines à- un au- ,
tre croquemitaine de son espèce.
Le 13 septembre, Teyssier envoie un offi-
cier à l'ennemi pour demander la sortie des
femmes, des enfants et des vieillards. La
fripouille Kollermann riposte :
— A mon tour, je dis non. Si c'est tout ce
que vous désirez m'apprendre, vous pouvez
vous retirer. Le feu va reprendre.
Et le feu reprend, très boche.
Le maire tente à son tour une démarche;
sa supplique finit par obtenir la sortie des
civils à leurs risques et périls. tea population
se rue au dehors ou reste avec les défenseurs,
par moitié. Sur 2.000 habitants, 1.000 environ
demeurent, mais il n'y a dans ce total que
269 hommes, dont 119 seulement sont vali-
des.. ,,
Alors, le feu de chaque jour aliume les incen-.
dies ; on perd du monde, pas trop; la con-
fiance reste solide; des paysans dévoués in-
troduisent du sel ; ils amènent des vivres,
protégés par le tir plongeant de la petite
dtadelle..
Nouveaux parlementaires. Tout le temps,
"e sont les assiégeants qui demandent que
[e- siège finisse. Teyssier les envoie promener
me fois pour toutes, en octobre.
Survient alors la capitulation de Met*.
reyssier dépêche à Tours 91% de Ses dévoués
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