Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-07-16
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 juillet 1906 16 juillet 1906
Description : 1906/07/16 (A7,N2099). 1906/07/16 (A7,N2099).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4623193q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/10/2016
L'Auto
'78 ~ - TO C -i I • ' Le Numéro : S Centimes
LUNDI 16 JUILLET t906' 1
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La Traversée de Paris à la Nage
CHAMPIONNAT DU MONDE DE 12 KILOMÈTRES
2e Année. — Le 15 Juillet 1906. — Organisée par L'AUTO. — 2e Année
BOUGOIN, CHAMPION DU MONDE
600,000 personnes sur les rives. — Le jeune Bougoin
champion du monde Billington d'une minute. Tous les records
de l'an dernier sont battus. — Paulus accomplit le parcours en
3 h. 13 m. 58 s. — Miss Kellermann et Mlle Frauendorfer se
livrent une bataille acharnée, elles arrivent ensemble après
un impressionnant emballage. —- Mlle Herxheimer bat d' une
minute le temps accompli l'an dernier par Miss Kellermann. —
Belle performance de Burgess. — L'arrivée. — Le banquet.
BONNE JOURNÉE
Bonne journée pour le beau spofi de
la natation que celle d'hier. Des centai-
nes de milliers de Parisiens n'ont pas
manqué de faire à cette occasion d'u-
tiles réflexions. Les trois quarts de ceux
qui garnissaient les berges et qui ne
savaient pas nager ont dû concevoir
'qUelque honte à voir nos trois nageuses
mener sans défaillance la tâche ècrasaru-
te qu'elles avaient entreprise. Je n'ai pu
m'empêcher pour ma part de songer
qu'au même moment, des quantités in-
nombrables de Français faisaient trem-
pette sur les bords de la mer, suspendus
à la corde du bain, iacap&bles de se dé-
tendre contre la moindre vague et que
des quantités non moins innombrables
de femmes poussaient des cris d'effroi
au contact de l'eau.
De leur allure facile et gracieuse, en
même temps, Mitfss Kellermann et Mlle
Frauendorfer sont parties du Pont Na-
tional et pendant près de cinq heures se
Sont dépensées sans une faiblesse. M.
Prudhomme va crier à l'acrobatie et ré-
g)éter, comme toujours : « A quoi cela
sert-il ? » Pour, une fois du moins, ce
Singulier spectacle aura servi à quelque
•chose : à démontrer à quels résultats on
parvient par la. volonté et par un entrai-
gn ementt judicieux, et aussi quels dan*
gers on peut éviter en pratiquant la na-
tation de façon assidue.
Notre seconde traversée de Paris res-
tera le triomphe du sex-e faible ; aucune
défection de ce côté et si Miss Kellerman
et Mlle Frauendorfer ont laissé loin der-
rière elles la jeune Anglaise, comment ne
pas admirer le courage de celle-ci aban-
donnée à elle-même et finissant à force
d'énergie et de belle volonté. Mlle Herx-
heimer a fait là des débuts très intéres-
sants et qui présagent une nageuse du
plus grand avenir.
Avouerai-je que la course des hom-
mes m'a pl lÀ beaucoup moins. Billing-
ton parti l'an passé comme un fou, a pé-
ché cette année par l'excès contraire : il
est parti trop lentement et lorsqu'il s'est
aperçu quel Bougoin allait plus vite que
lui, il était trop tard et la merveilleuse
mécanique qu'il est, n'a pu rattraper le
temps inutilement perdu. En revanche,
le jeune Bougoin vient d'inscrire son
nom sur la liste des grands nageurs :
son style est très plaisant, moins heurté
que celui deî Billington, moins calme
que celui <5e Paulus. Entre tous ces
champions, rien de plus intéressant que
la diversité des styles, que les différen-
tes façons dont ils se comportent à l'eau;
on ne se lassait pas de les suivre et de
les admirer.
La journée se termine par un succès
incontestable et le spectacle sportif au-
quel nous avons convié les Parisiens
s'est doublé d'une excellente leçon dont
profiteront certainement tous les mal-
heureux qui ne savent pas encore na-
ger. Des milliers de gens sont venus à
la bicyclette pour faire comme Tairont :
souhaitons qu'autant de gens conseTh-
tent çnfin à se mettre à l'eau pour faire
comme Bougoin ou Paulus ou même
comme-Miss Kellermann.
Aucun résultat de notre épreuve ne
saurait nous être plus agréable que ce-
lui-ci.
H. DESGRANGE
LE CLASSEMENT
1 Voici le classement officiel des concurrents :. j
1. BOUGOIN en 3 h. 6 m. 6 s.
. 2. BILLINGTON ' 3 7 6
3. GREASLEY 0 12 . 15
4. PAULUS | I 58
5. BURGESS o 31 50
6. BECKER 3 II 15
7."Mis.s KELLERMANN 3 59 30 2/5'
7. Mlle FRAUENDORFER... 3 59 30 2/5'
9. JANSSENS 4 6 24
10. Mlle HERXHEIMER ....... 4 58
Ledermann avait déclaré forfait.
abandonné : Achard, Bernhardt, Billy,
Bôbur, Standring.
M. Moreau, de la Libellule, tenait le chrono- 1
. mètre.
NOUVELLE VICTOIRE FRANÇAISE
La seconde épreuve de la Traversée de Paris
à la nage laisse loin derrière elle tout ce qui
s'était fait en natation jusqu'à ce jour et tcus
ceux qui ont assisté hier à cette triomphale ran-
donnée aquatique; en conserveront un impéris-
sable souvenir.
Jamais, en-aucune circonstance,on n'était par.
Venu à réunir vin pareil lot de champions célè-
bres venus de tous les pays du monde ; jamais
Mi n'avait vu pareille foule sur les rives de la
seine ; l'or;gar.àsaLion fut parfaite, tout fut mené
Mathématiquement, le soleil lui-même nous
accorda son concours et pour comMe de
«onheiir, nous avons assisté à des luttes «plen-
«Wes comme nous n'en reverrons jamais dt nous
«•vous enregistré une nouvelle victoire fran-
cise : celle du jeune Bougoin 1
fi Oui Bougoin en personne n'avait eon-
îé^vst parvenu à battre des hommes dont la i
Puta.tion est universelle ! .
l' Ington a. battu Paulus, il a. battu Greasley et Bil-
triomphe pcûir un jeune homme de dix-
•^■Uôe comme un homme de toute première
classe puisqu'il vient de remporter' le titre de
champion du Monde.
Sa victoire fut difficile ; il ne triompha que
d'une minute, mais elle est indiscutable, puis-
qu'il est arrivé sans forcer- aucunement, tandis
que Billington avait fourni un peu trop tard sur
la fin du parcours, un effort énorme qui n'a pas
suffi à lui rapporter la victoire.
Victoire indiscutable, dis-je, parce que le
temps est excellent et constitue un record. Les
11 kil. 400 ont été parcourus en 3 h. 6 m. 6 s. ;
24 minutes de moins que Paulus l'an dernier et
pourtant le vent était contraire, hier !
Ce record donne une vitesse de 3 kil. 669 à
l'heure dans un fleuve où le courant est nul ;
c'est un résultat splendide et inespéré.
Billington précédait Greasley de 5 minutes,
tandis que Paulus gagnait 17 minutes sur son
temps de l'an dernier parcourant les 11 kil. 400
en 3 h. 13 m. 58 s., devant Burgess en 3 n. 31 m.
Une lutte terrible
Contrairement à la règle, j'ai parlé tout
d'abord des hommes ; j'ai réservé pour la fin, le
récit de la lutte splendide à laquelle nous ont
fait assister Miss Kellermann et Mlle Frauen-
dorfer. Ces deux excellentes nageuses ne se sont
pas quittées un seul instant pendant le par-
cours, se dépassant continuellement à tour de
rôle pour terminer sur la même ligne.
.Ce terrible combat entre ces deux gracieuses
femmes a littéralement emballé le public, et ce
fut un enthousiasme indescriptible à l'arrivée
lorsque l'on apprit que les deux nageuses
avaient accompli le parcours en 3 h. 59 m.
30 s. 2/5 1 ! battant d'une heure le record établi
l'an dernier par la nageuse australienne.
En pareille circonstance, on ne peut pas
BOUGOIN, k gageant
s'empêcher de féliciter chaleureusement ces
deux vaillantes femmes.
Miss Kellermann n'avait pas hésité à risquer
sa réputation. Très crânement et très sportive-
ment, elle avait accepté la lutte et Dieu sait
quelle lutte ce fut ! ./
Les deux nageuses ont fait preuve d'une
indomptable énergie et d'un courage à toute
épreuve ; elles furent, du reste, également
acclamées sur tout le parcours.
La nage de Mlle Frauendorfer a été particu-
lièrement admirée et remarquée, car elle a
I accompli d'un bout à l'autre du parcours la
brasse, mais une brasse très allongée, une façon
de nager pour ainsi dire inconnue en, France.
L. MANAUD
LA COURSE
A BORD DE « ELSIE III »
Accompagnés du docteur Peugniez, qui, cha-
que année, veut bien prêter à l'Auto son très
précieux concours, mon directeur H. Desgrange,
mon collègue Manaud et rftoi, avons eu la bonne
fortune de suivre sur le merveilleux Elsie 111
la seconde Traversée de Paris à la nage. !
Je vais essayer, en compulsant avec soin les
nombreuses notes prises en cours de route, de
retracer en tout petit ce que fut en beaucoup
plus grand cette seconde épreuve magnifique,
digne pendant de celle disputée en septembre
1905.
Après le dernier départ
A neuf heures et quelques secondes, tout aus-
sitôt le départ de la quatrième et dernière série,
celle comprenant Billington, Standring, Greas-
ley et Paulus, nous quittons Bercy à notre tour
et constatons que Billington, déjà en tête de son
groupe, mène crânement devant Greasley, Stan-
dring et Paulus.
Tout comme l'an dernier, Billington nage le
« trudgeon », donnant l'illusion de courir un
100 mètres et semblant dans l'impossibilité de
couvrir 12 kilomètres à cette allure fantastique.
Au pont de Tolbiac (687 m. du départ), Billing-
ton a pris 50 mètres sur Greasley, son suivant
immédiat.
Nous laissons ce groupe et rejoignons tout
d'abords l'Autrichien Bôbur, au pont de Bercy
(1.415 mètres).
Burgess a 120 mètres sur Bôbur ; Bougoin et
Billy, que nous doublons ensuite, ont 80 mètres
de plus à leur actif. Accélérons un peu et voyons
ce que devient le second groupe parti à 8 h. 30
et comprenant Janssens, AcharBecker.
Au pont d'Austerlitz
Au pont d'Austerlitz (2.411 m.), nous sommes
sur Janssens, qui s'en va méthodiquement et
sans paraître vouloir se préoccuper de ses con-
currents.
Devant lui, à 20 mètres, nage Achard dont
l'allure est facile, tandis que Becker et Bernhardt
sont en tête de ce groupe.
Il nous reste à savoir ce que devient le pre-
mier groupe, le groupe féminin, composé de
Mlles Kellermann, Frauendorfer et Herxheimer.
C'est à quelques mètres du pont de la Tour-
nelle (3 kil. 391) que nous rejoignons la dernière
nommée, ayant couvert la distance en 1 h. 17.
Nous l'applaudissons au passage, elle nous
remercie de ce bon sourire qui lui est particulier
tout en continuant sa brasse toute simple qu'elle
nage sans effort apparent. 1 .
Vers l'Hôtel-de-Ville
La foule, déjà énorme, devient aux environs
de l'Hôtel de Ville une véritable mer humaine ;
les ponts, les berges, les pontons sont noirs de
m mode ; tes arbres trouvent de nombreux ama-1
fceuW et/jusque sur les toits des curieux sont
juchés.
-C'est au pont Notre-Dame (4 kil. 195) que nous
rattrapons Miss Kellermann eL Mlle Frauendor-
fer, ayant, ensemble, couvert la distance en
1 h. 23. Alors, nous stoppons et essayons de
renseigner à l'aide d'un puissant porte-voix la
foule enthousiasmée et heureuse de voir aux
prises les deux a championnes a.
Nous les coloyons jusqu'au Pont-Neuf (4 k. 708)
couverts en 1 h. 35. Les deux nageuses célèbres
ne se lâchent guère. Miss Kellermann nage sa
coupe habituelle, tandis que Mlle Frauendorfer
emploie une brasse toute spéciale, merveilleuse
d'allure, de souplesse et d'allonge. ~lle prolonge
de si belle façon son troisième mouvement qu'à
chaque reprise, elle garde trois secondes la tête
entièrement sous l'eau, se contentant chaque fois
de réapparaître une seconde. '
Un premier demi-tour
. Ici se place notre premier demi-tour ; nous
avons vu les quinze concurrents, puisque l'Alle-
mand Ledermann n'est pas parti, et nous
voulons les revoir.
C'est d'abord la toute mignonne Miss. Herxhei-
mer que nous votons au pont au Change ; elle
continue - sa brasse beaucoup plus courte que
celle de Mlle Frauendorfer, mais également très
souple.
C'est ensuite Bernhardt et Becker à quelques
mètres l'un de l'autre, puis au pont Notre-Dame-
le Marseillais Achard qui,. transi de froid, vieni'
de remonter sur son bateau.
Bougoin est derrière à 100 mètres ayante
50 mètres sur Janssens et 100 mètres sur Filly.
Burgess qui paraît en excellent état suit à
distance respectueuse, tandis que nous appre-
nons l'abandon de l'Autrichien Bôbur.
Au pont Sully (3 kil. 186), nous revoyons Bil-
lington. Le champion anglais, tout au contraire
de l'an dernier, semble se ménager ; il a néan-
moins couvert les 3.186 m. en 50 minutes, ayant
pris 150 mètres sur Graesley et Paulus.
Il nous manque seulement Standring ; nous
apprenons qu'imitant Achard et Bôbur, il a
regagné son bateau-convoyeur. Aussitôt nous
repartons et une fois de plus, retrouvons Paulus
lâché de quelques mètres par Greasley, lequel a
perdu environ 50 mètres sur Billington, bon
premier du dernier groupe.
Billington atteint le pont de la Tournelle
(3 kil. 391) en 60 minutes.
Ce que deviennent les autres
Le dernier du troisième groupe est Burgess ,
que nous revoyons au Pont-Neuf (4 kil. 708) ccu-
verts par lui en 1 h. 20 ; Janssens le précède de
100 mètres ; Billy à 60 111. sur Janssens, tandis
que Bougoin, devant, est bon premier du ti oi-
sième groupe.
Au pont des Saint-Pères, Becker, du second
groupe, rejoint Miss Herxheimer ; au même
endroit 'Bprnhardt,, qui accompagnait Becker, ^
hèle son bateau et se fait remonter.
Nous poussons plus avant et au pont de la
Concorde, nous retombons sur Miss Kellermann
et Mlle Frauendorfer toujours ensemble et ayant
couvert les 6 kil. 457 en 2 h. 11.
Une lutte mémorable
La Jutte, entre ces deux femmes est merveil-
leuse. Depuis le départ, elles ne se sont pas
quittées, Miss Kellermann nageant très réguliè-
rement la coupe, tandis que Mlle Frauendorfer
continue sa brasse si belle et si particulièregient
élégante. , . V
Au pont Alexandre III que nous abordons
ensemble, le chronomètre accuse, 2 h. 21 pour
les 6 kil. 807 mètres. Mlle Frauendorfer précède
toujours Miss Kellermann de 3 mètres environ.
Ces deux femmes extraordinaires sont suivies
sur les deux rives par une foule enthousiaste
les acclamant sans cesse. Le public qui sait
reconnaître et surtout apprécier les beaux com-
bats, a pressenti le bel assaut que se livrent les
deux « championnaes », aussi ne les quitte-t-il
pas des yeux craignant de perdre une bouchée
de ce spectacle captivant.
__Pas de changement au pont des Invalides, sÍ
bien que nous laissons aux prises les deux
nageuses et retrouvons en arrière Bougoin, dont
l'allure est remarquable, ayant pris 100 mètres
à Becker et 200 mètres à Billy. Mlle Herxheimer,
toujours aussi souriante, suit Billy à 20 mètres.
Nous croisons ensuite Burgess et Janssens,
qui vont toujours de leur belle allure régulière,
puis Billington précédant de plus en plus
Greasley et Paulus..
A mi-parcours
Les 6 kil. 057 qui séparent le pont 'SoIférino
du point de départ sont couverts par Billington
en 1 h. 39, par Greasley en 1 h. 41 et par Paulus
en 1 h. 42.
N'ayant plus de concurrents derrière Paulus,
nous exécutons un nouveau demi-tour eF nous
nous lançons à la poursuite des aeux nageuses,
anxieux de connaître l'issue de lutte entre elies
engagée depuis le moment du départ.
Nous revoyons au passage Janssens, contrôlé
au pont de la Concorde (6 kil. 457) en 2 h. 13 ;
Burgess le précède de 40 m., Mlle Herxheimer
vient ensuite, puis c'est Billy, Becker et Bougoin
que nous rattrapons successivement.
Après le pont de l'Aima, nous . retrouvons
l'endroit terible qui vit, l'an dernier, l'abandon
de Billington ; à la passerelle de l'Exposition,
nous rejoignons Mlle Frauendorfer et Miss Kel-
lermann.
Un bel effort de Miss Kellermann
La lutte, si longtemps indécise, semble vouloir
se dessiner en faveur de la nageuse australienne.
Au pont d'Iéna (8 kil. 722) couverts en 2 h. 59,
Miss Kellermann précède de 10 mètres environ
Mlle Frauendorlsr. ,
Nous nous offrons alors le luxxe d'escorter
les deux championnaes, et assistons pendant
quelques minutes à l'ovation continuelle faite
des berges et des ponts à ces femmes extraor-
dinaires. Des milliers de personnes suivent les
deux quais se passionnant à cette lutte magni-
fique que nous n'eussions jamais osé espérer si
belle.
Mais nous ne pouvons rester là ; - le devoir
nous appelle en arrière et quittant à regret les
nageuses célèbres'nous retrouvons à 100 mètres
Bougoin dont l'excellente position se dessine de
plus en plus.
L'allure de ce jeune nageur est splendide : on
peut dire de lui qu'il surprend tout son monde.
Becker est par lui lâché de 300 mètres, plus
15 minutes, et irrémédiablement battu ; Billy
l'est de 200 mètres de plus ; Burgess est plus
loin encore
Par contre, Billington ne perd pas un £ouce
de l'avance acquise ; pourtant, il ne paraît guère
revenir sur Bougoin et nous nous demandons
avec anxiété si le champion anglais réussira à
battre notre jeune nageur.
Greasley et Paulus suivent toujours Billing- j
'
! 4
,
BOUGOIN (Cliché Rol)
t or tant de l'eau après son arrivée . t
ton, mais sans espoir de le rejoindre, tandis que
la vaillante petite Anglaise, Mlle Herxheimer,
. ferme la marche.
Retour en avant
Une fois de plus, ayant vu tout notre monde,
nous nous lançons à la poursuite du groupe de
tête. Paulus, Burgess et Greasley sont successi-
vement dépassés.
Au pont d'Iéna (8 kil. 722), Billington double
Billy, couvrant la distance en 2 h. 22, Becker a
encore 200 mètres sur Billington, tandis que
Bougoin qui a dépassé les deux femmes, semble
tout disposé à enlever cette épreuve de grand
fond. -
Bougoin en tête
Au pont de Grenelle, Bougoin passe premier,
couvrant les 10 kil. 0,95 en 2 h. 48. C'est au tour
du jeune nageur à être escorté par la foule en-
thousiaste ; on l'encourage de la voix et du geste.
On lui annonce même que ses concurrents
n'existent plus.
Très sagement, Bougoin ne s'émeut guère, il
continue de sa belle allure facile et très souriant,
escompte la victoire.
Derrière Bougoin, Miss Kellerman semble dé-
cidément prendre le meilleur sur Mlle Frauen-
dorfer, elle le précède de 20 mètres et ne ralen-
tit à aucun moment.
Becker qui vient ensuite, mais loin, est talon-
né par Billington, Greasley suit Becker à 150 mè-
tres, devançant Burgess et Paulus ensemble.
Janssens, plus loin, précède toujours la vaillante
petite. Herxheimer.
Billy est remonté. - ' ' '
Une dernière fois nous revenons en avant,
nous saluons au passage le sympathique Jans-
sens, nous revoyons aux prises Burgess et Pau-
lus, que précèdent à 100 mètres le courageux
Greasley.
Becker nous étonne de plus en plus, suivant
dans la mesure de ses moyens le rapide Billing-
ton. 1 .
Au Pont Mirabeau
A midi précis, Billington double le pont Mi-
rabeau, ayant couvert en trois heures, les 10 kil.
626 mètres de ce parcours peu banal.
Bougoin qui a dû faire sensiblement le même
temps est hors d'atteinte, et si nous rejoignons
assez à temps les deux champions. Nous man-
quons bêlas ! de quelques secondes, l'arrivée de
l'extraordinaire Bougoin.
L'arrivée
Un dédommagement sensible nous est offert
avec l'arrivée sensationnelle de Miss Kellerman
et de Mlle Frauendorfer.
Le temps qu'on vous décrive l'ovation enthou-
siaste faite au nouveau champion du monde, et
nous assistons à un dernier cent mètres extra-
ordinaire.
Mlle Frauendorfer, en cinquante mètres, a re- j
pris son retard à Miss Kellerman, un instant,
l'Autrichienne est en tête, mais en un dernier et
merveilleux effort, Miss Kellerman revient su-
perbement sur sa courageuse rivale et finit exac-
tement sur la même ligne.
Comment décrire l'ovation faite à ces' deux
femmes athlètes ? Comment traduire l'impres-
sion faite sur les miffiiers de personnes présen-
tes par cet exploit merveilleux de deux .jeunes
filles, !
Mais ce n'est pas tout, Billington arrive en-
suite, suivi de Becker, Greasley, Paulus, qu' a
lâché Burgess, lequel Burgess termine a quinze
mètres à peine du vainqueur de l'an dernier.
Après ces arrivées successives, bien faites pour
intéresser la foule présente, on s'informe anxieu-
' - ■ 1 ' (Cliché Rolo)
Miss Kellermann, après son arrivée, va serrer la main à sa. rivale. ~
sement du classement et on apprend sans trop
d'étonnement, que Bougoin a battu d'une mi-
nute le temps de Billington.
Nouveaux applaudissement et redoublement
d'enthousiasme en faveur de notre homme nou-
veau.
Mais la foule ne s'écoule pas, elle veut assis-
ter à l'arrivée de Jahssens et surtout à celle de
la vaillante petite Miss Herxheimer qui suit tou-
jours la course. -
Janssens arrive d'abord salué de nombreux
vivats, eL c'est ensuite une dernière salve de bra-
vos à l'adresse de la jeune Anglaise.
Mlle Herxheimer, qui bat le temps de Miss
Kellerman de l'an dernier, termine .dajns un état
de fraîcheur remarquable et avant foute chose,
nous dit sa joie d'avoir réussi à couvrir les 11 kil.
620 mètres de cette dure épreuve.
cc J'espérais bien finir, ajoute-t-elle,mais voyez-
vous, on m'avait si souvent dit que je n'étais
qu'une faible femme, que je n'osais trop y comp-
ter. ; » \
Oh la brave petite athlète ! .
Qu'une fois de plus, il nous soit permis ici. de
la féliciter comme elle le mérite. -
L'assistance à l'arrivée
J'ai dit plus haut que l'assistance à l'arrivée
était considérable. J'aurais voulu citer beaucoup
de noms parmi les présents, mais devant ce
travail impossible j'ai dû, après quelques ins-
tants, m'en tenir aux quelques-uns suivants.
Que les nombreux oubliés veuillent bien me par-
donner. ■
MM. Marius Eynard, Mionnet, Foussemagne,
Rousseau, Wimille, Louis Schreyer, Paulus,
Burgess, M. Baugier, F. Marx, Deihré, Modé,
Claudius,- Guilleaumin, L. Périssé, Barré, Bon-
valot, ancien député ; Gilles Hourgières,Journu,
Price, Fartimechon, F. Maire, Mousset, de Saint-
Cyr, Robert Guérin, J. Lafitte, Théry, etc., etc.
L. MAERTENS.
SUR LE BATEAU SUIVEUR
Lorsqu'après avoir traversé une double ra;ngée
d'agents, nous arrivâmes en face du ponton où
se déshabillaient ïçs nageurs, nous : entendîmes
une voix qui tonitruait : « voyon^» messieurs,
.écoutez' la voix de la raison! », C'était le papa
Brennus, qui était aux prises avec les photogra-
phes, dont l'intention était de fixer sur la plaque
sensible une scène ! touchante.: Miss Kellermann
passant les mains dans." les cheveux de Miss
Herxheimer.
Et tout le monde de rire. 'Xl fallait bien s'amu-
ser en attendant le bateau suiveur, amené de
l'autre côté du fleuve. \
Enfin, on le voit effectuer uA, virage des plus
corrects, et doucement, majestueusement, il vînt
se ranger le long du ponton du pont National.
Ce fut aussitôt la cohue des porteurs de cartes qui,
immédiatement, voulaient envahir lé bat eau de
l'Auto, mais bon ordre y fut mis'et il fallut que
chacun eût montré patte blanche pour être admis
à pénétrer sur l'Hirondelle 103.
Lorsqu'à 8 h. 45 nous quittâmes la rive pour
voguer en pleine Seine, plus de 150 passagers
étaient embarqués. : \
Nous partîmes en même temps que Burgess,
Billy, Bougoin et Bobur, et jusqu'au, pont d'Àuk-
BILLINGTON (Cliché Rol)
. remonte en bateau à l'arrivée
9 —
terlitz nous descendîmes le fleuve de concert avec
cas valeureux. Activant un peu l'allure, notre
| bateau s'en alla à la poursuite des concurrents
S partis les premiers..
Nous en profitâmes pour faire un tour sur notre
Hirondelle et jeter un coup d'œil sur ses passa-
gers. Parmi eux, nous reconnûmes nombre de
sportsmen qui, l'an dernier, suivirent notre pre-
mière Traversée de Paris. Beaucoup de dames
I n'avaient pas craint de se lever matin pour assis-
ter à cette épreuve, et leur présence donnait un
cachet de mondaine élégance à l'assistance.
x
De vives acclamations nous tirèrent de notre
inspection : nous approchions des nageuses : fer-
mant la marche, Miss Herxheimer, et à 150 mè-
tres devant, - Miss Kellermann et Mlle Frauen-
dorfer. Ce quelles étaient applaudies, aucun mot
ne serait assez fort pour l'exprimer ; ce n'était, le
long des quais, qu'une pétarade de bravos, qui se
répercutaient. plus loin, annonçant les premiers
concurrents de notre épreuve. Notre bateau vira
sur place, et retournant sur nos pas, nous vîmes
au'passage Achard, qui venait d'abandonner la
course à hauteur du pont Sully. Un peu plus
loin, Bobur également sortait de l'eau.
Nous approchions des scratchmen, des hommes
parmi lesquels on voulait voir le vainqueur. Bil-
lington avait déjà pris de l'avance sur Greasley
et Pauliis qui, à ce moment, entamaient une belle
lutte. A côté d'eùx, sur un canot, un homme se
peignait : c'était Standriag, qui venait d'aban-
donner.
x
Pour la seconde fois nous virons et remontons
les concurrents du dernier au premier. Nous
voyons des agents qui font évacuer les pontons,
malgré les protestations du public ; sur les toits
de l'H'ôtel-Dieu, des carabins sont juchés ; sur le
quai, à niveau de l'eau, un spectateur tombe à
l'eau, il se retire seul. Pourquoi ne s'est-il pas
engagé dans notre épreuve ? Ces divers incidents
amusent nos passagers, pendant que nous vo-
guons d'un concurrent à l'autre.
L'épreuve commence à se dessiner : Bougoin et
Billy ont lâché Burgess, et, pius loin, Bernhardt
et Becker entament une belle lutte et ne peuvent
se distancer.
Voici Miss Herxheimer, toute rose, toute sou-
riante qui, de la main, répond avec grâce aux
bravos qui lui sont destinés. Ses deux concur-
rentes sont loin devant elle, elles nagent de con-
cert : Miss Kellermann ne cesse de rire et Mlle
Fraundorfer, très sérieuse, s'efforce de distancer
l'Australienne.
Nous stoppons un instant à hauteur du pont
Alexandre. Voilà Bougoin qui boit: « A la vôtre ! »
crie-t-il. En voilà un qui n'a pas l'air de s'en-
nuyer dans l'eau, il semble être dans son élément,
et il continue de sa nage vigoureuse. Tour à tour
les concurrents défilent, devant nous : voici Jans-
sens, qui vient d'être passé par Burgess. ;
Une grande question se pose : Ruungton a
ou n'a.-t-il pas un caleçon, les uns disent oui.
d'auirese non, des paris s'échangent. On ne le!
saura qu'à l'arrivée lorsqu'il remontera... ou peut"
être jamais.
Nous nous remettons en marche, non sans:
avoir encouragé Paulus qui - fermé le cortège,
Nous stoppons bientôt pour prendre à bord Ber-
nhard qui se sent très fatigué. Les docteurs se
précipitent et talent le pouls du nageur : 27 1/5
annonce le docteur Thivet, il avait 27 aui départ.
On repart pour encore une fois s'arrêter, et
débarquer quelques passagers au ponton de l'Al-:
ma : quelques journalistes pressés. Ah ! cûsdoup-
nalistes !
Miss Herxheimer est maintenant avec Jans.
sens ; elle crie qu'elle ne se sent pas du tout fa-
tiguée. Alors que nous passons près de *'friUy,
un spectateur l'encourage, l'élégant jeune -hom-
me répond par le mot qu'illustra Cambirorine..'
Du coup, on voit se hérisser les moustaches
de L. Maertens qui passait fièrement en canot'
automobile.. '
x
Plus nots approchons de l'arrivée, plûs'ia,
foule est dense sur la rive et les ponts • dans-
toutes les mains on voit i Auto et très sportive-
ment, les spectateurs acclament tous ay '';f',Ú'
cnrrents. C'est J ILS Lîce.
Les managers de Bougoin, le champion de
F.S.A.P.F., cqnuuisent leur poulain très intelli-
gemment, ils ont écrit sur des calicots : iv.iiiû~è>
Bien ! et d'autres inscriptions encore qu'ils IlIon.
trent au nageur, suivant les' circonstances. Lsa
soigneurs; de Greaslcy amusent fort nos passa-
gers par les gestes qu'ils font de la main pour,
régler l'allure du champion anglais.
x -
Au pont de Grenelle, l'aimable M. Lécu>a* „ i
pilotait notre steamer, fait stopper pour pr
un nouveau concurrent en difficulté, Billy ; u
crampe de la jambe droite contraint d'à.1..-: nd n
ner; c'est dommage, il marchait bien.
Nous repartons à toute allure et fran m -jns
la ligne d'arrivée alors que Bougoin sort i au "■
Nous .assistons ensuite, aux' arrivées de., s-itrep •
concurrents qui sont vivement applaudi
allons accoster et nos passagers débaj-qL i ,
sans féliciter l'Auto de la réussite oorm
sa magnifique épreuve pour la vulgaris
ce beau sport qu'est la natation, et ai. d
voir pensé à mettre un bateau spécial c
positions de ses lecteurs pour suivre l'i t v
ravetse. : ,
Alphonse STEINES
Le départ
Les départs ont été donnés à l'heure n x i
tels qu'ils avaient- été armoriés. Dès") lit du
matin une foule nombreuse se pressa it p mt
National, et il a fallu un imposant s n r-
dre pour assurer le service.
M. 'Guillemin, à bord de la Mouette, Il Jigoû/.
lui-même le service.f!uviai. A 9 heures tr-s kf?
concurrents étaient partis. •
La vitesse des concurrents-
A quelle vitesse ont nagé les coii'curren
à gl) à l'heure, c'est certai/i, -et les agents
n'ont pas eu l'occasion d'infliger de coi ■"
tions pour excès de vitesse. Voici cette s*
basée sur U.kil. 400, : V
'V 1. Bougoin : 3 kit. 669 ; 2. Billington : 3 Ka.-SSfc
3. Grensley : 3 kil. 558 ; 4. Paulus ; 3 kil. 5. '
Burgess ; 3 kil. 242 ; 6. Becker ; 3 kil..91 ; • ':2,U!.,
heat : Miss Kellermann et Mlle Fraundc r'iter- • 2
kil. &30: D. Janssens : 2 kil. 773 ; 10.: ML-,,. Poix
hermc!\: 2 kilo 355.
Bougoin champion du monde
Bougoin, ÈF4i vient de triompher avec u !e;
désinvolture àçs champions qui particip u' h ■
la Traversée de Paris, est un tout jeune J Î,
à peine âgé de 18vans.
Le nouveau tham'pion du monde est méc ....xa-
ajusteur. v,.
C'est en. janvier 1903'qu'il apprit à nage! &
juin, prenait part à rse de 100 me il
il se classa second derrière Vasseur.
Dans le Championnat dil,.l\1onde de 500 T'CJ^
la même année, il finit neuvième. L'an i te**
dans la même épreuve, il ^-termina qiu « 11
étant premier des Français devant Vasseui r- .é
la veille dans un accident de tramway). 1 .
Désigné pour représenter les nageurs I n. n< :,
aux Jeux Olympiques d'Athènes, il'ij'obtin..n. us
résultat. '\
A son retour il tourna « pro » èt^disp'iUi- i*..-
Championnat de France de 500 mètres, èiyuaiad**'
il finit second. \ v
L'an dernier, Bougoin avait participé < >
première épreuve de la Traversée de Pà.ris" ,au
il avait abandonné à mi-chemin. DimaAc " >1*
nier il fut battu dans l'épreuve éliminatc. yai4\
Billy. Bougoin n'était donc pas favori.
Un traitement peu ordinaire
En cours de route, Bougoin a été soigm fe
docteur Etienne.
Il a absorbé : 200 grammes de madère, 7
d'œufs et 140 morceaux de sucre !
Au départ, les docteurs ont constaté 9:; ..
tions et 88 à l'arrivée. 1
1
Une réclamation
David Billington, qui a été battu d'une rri 'Ute,
par Bougoin, prétend que ce dernier s' rait
tirer en cours de route. -
La chose paraît bien difficile, car il est r pos-
sible que pareille chose ait passé inaperçu
donné le grand nombre de commissaire; ru
spectateurs.
Nous avons néanmoins ouvert une enqu 3°. \
commissaires de la course, MM; Lousts
Lambert et L. Manaud statueront lorsqu
enquête sera terminée. ;
Leurs impressions
Miss Kellermann n'a pas eu le temps d rmWn:
ger en cours de route ! Elle n'a même pt eu" le.
temps de sourire. C'est ce qu'elle nous â < claré.
— Jamais je n'ai participé à une :K
course; jamais je n'ai eu à lutter pareil,
et je crois que vous n'assisterez jamais % UJ O
pareille lutte.
« L'eau de la Seine est toujours aus£ sgJe.
Paris est toujours joli, le public a été le r iA'ieu ;
entraîneur.
« Je suis très très heureuse d'avoir lu!'^ COR
tre Mlle Frauendorfer qui est une f:.tn. usQ
nageuse et une charmante jeune fille. »
Miss Kellermann quittera Paris ce maiilL
x
Immédiatement après la fin de la cours- ** ous
nous sommes rendu, à bord du bateau c & '
transformé en vestiaire pour l'occasion < > i
avons pu avoir une brève entrevue avec 1 deux
fameux athlètes anglais.
Greasley aussi frais qu'au départ nous
qu'il est prêt à recommencer de suite.
A son avis, l'eau était peut-être un pei Irúide
et le courant trop faible, mais ajoute-wl; t
un gros avantage sur mes concurrents, >
piloté par le fameux entraîneur Newman u de
bout en bout, m'a conduit et dirigé de iaçon
admirable. J'ai été aussi vite que j'ai pu, = n'ai
jamais ressenti la moindre défaillance c si, je
n'ai pas gagné, c'est que les autres étaie vlus
vites que moL
Billington, que je trouve dans la chambra à
côté, est bien pâle et défait ; il me serre la rnaia,
tristement, et comme je l'interroge, il ma
répond : « J'ai nagé aujourd'hui avec l'intOOUon:;
ferme de gagner et je ne crois pas qu'1' ot'
possible que Bougoin m'ait devancé dani ûetfe*
course où j'ai mis toute mon énergie et tout nua,
savoir, sans avoir eu recours à des ni'-..enS'
déloyaux. Je compte absolument sur i
pour bien publier ceci,'que je suis prêt à ie rts* 4
contrer dès qu'il le voudra, demain s'il le veut* |
pour un enjeu de 12.500 francs, sur la même 'dis-. ;
tance qu'aujourd'hui. Seulement, il sera ' exigé: 4
des commissaires spéciaux à bord des ,bate-ailix, t
convoyeurs qui -seront nommés parmi' des com-
pétences sportives connues. » , .
Bougoin, le nouveau champion du Monde; est
ravi : ,
« J'ai eu une défaillance au pont de T "; *
mais après, a marché tout seul; p<
'78 ~ - TO C -i I • ' Le Numéro : S Centimes
LUNDI 16 JUILLET t906' 1
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La Traversée de Paris à la Nage
CHAMPIONNAT DU MONDE DE 12 KILOMÈTRES
2e Année. — Le 15 Juillet 1906. — Organisée par L'AUTO. — 2e Année
BOUGOIN, CHAMPION DU MONDE
600,000 personnes sur les rives. — Le jeune Bougoin
champion du monde Billington d'une minute. Tous les records
de l'an dernier sont battus. — Paulus accomplit le parcours en
3 h. 13 m. 58 s. — Miss Kellermann et Mlle Frauendorfer se
livrent une bataille acharnée, elles arrivent ensemble après
un impressionnant emballage. —- Mlle Herxheimer bat d' une
minute le temps accompli l'an dernier par Miss Kellermann. —
Belle performance de Burgess. — L'arrivée. — Le banquet.
BONNE JOURNÉE
Bonne journée pour le beau spofi de
la natation que celle d'hier. Des centai-
nes de milliers de Parisiens n'ont pas
manqué de faire à cette occasion d'u-
tiles réflexions. Les trois quarts de ceux
qui garnissaient les berges et qui ne
savaient pas nager ont dû concevoir
'qUelque honte à voir nos trois nageuses
mener sans défaillance la tâche ècrasaru-
te qu'elles avaient entreprise. Je n'ai pu
m'empêcher pour ma part de songer
qu'au même moment, des quantités in-
nombrables de Français faisaient trem-
pette sur les bords de la mer, suspendus
à la corde du bain, iacap&bles de se dé-
tendre contre la moindre vague et que
des quantités non moins innombrables
de femmes poussaient des cris d'effroi
au contact de l'eau.
De leur allure facile et gracieuse, en
même temps, Mitfss Kellermann et Mlle
Frauendorfer sont parties du Pont Na-
tional et pendant près de cinq heures se
Sont dépensées sans une faiblesse. M.
Prudhomme va crier à l'acrobatie et ré-
g)éter, comme toujours : « A quoi cela
sert-il ? » Pour, une fois du moins, ce
Singulier spectacle aura servi à quelque
•chose : à démontrer à quels résultats on
parvient par la. volonté et par un entrai-
gn ementt judicieux, et aussi quels dan*
gers on peut éviter en pratiquant la na-
tation de façon assidue.
Notre seconde traversée de Paris res-
tera le triomphe du sex-e faible ; aucune
défection de ce côté et si Miss Kellerman
et Mlle Frauendorfer ont laissé loin der-
rière elles la jeune Anglaise, comment ne
pas admirer le courage de celle-ci aban-
donnée à elle-même et finissant à force
d'énergie et de belle volonté. Mlle Herx-
heimer a fait là des débuts très intéres-
sants et qui présagent une nageuse du
plus grand avenir.
Avouerai-je que la course des hom-
mes m'a pl lÀ beaucoup moins. Billing-
ton parti l'an passé comme un fou, a pé-
ché cette année par l'excès contraire : il
est parti trop lentement et lorsqu'il s'est
aperçu quel Bougoin allait plus vite que
lui, il était trop tard et la merveilleuse
mécanique qu'il est, n'a pu rattraper le
temps inutilement perdu. En revanche,
le jeune Bougoin vient d'inscrire son
nom sur la liste des grands nageurs :
son style est très plaisant, moins heurté
que celui deî Billington, moins calme
que celui <5e Paulus. Entre tous ces
champions, rien de plus intéressant que
la diversité des styles, que les différen-
tes façons dont ils se comportent à l'eau;
on ne se lassait pas de les suivre et de
les admirer.
La journée se termine par un succès
incontestable et le spectacle sportif au-
quel nous avons convié les Parisiens
s'est doublé d'une excellente leçon dont
profiteront certainement tous les mal-
heureux qui ne savent pas encore na-
ger. Des milliers de gens sont venus à
la bicyclette pour faire comme Tairont :
souhaitons qu'autant de gens conseTh-
tent çnfin à se mettre à l'eau pour faire
comme Bougoin ou Paulus ou même
comme-Miss Kellermann.
Aucun résultat de notre épreuve ne
saurait nous être plus agréable que ce-
lui-ci.
H. DESGRANGE
LE CLASSEMENT
1 Voici le classement officiel des concurrents :. j
1. BOUGOIN en 3 h. 6 m. 6 s.
. 2. BILLINGTON ' 3 7 6
3. GREASLEY 0 12 . 15
4. PAULUS | I 58
5. BURGESS o 31 50
6. BECKER 3 II 15
7."Mis.s KELLERMANN 3 59 30 2/5'
7. Mlle FRAUENDORFER... 3 59 30 2/5'
9. JANSSENS 4 6 24
10. Mlle HERXHEIMER ....... 4 58
Ledermann avait déclaré forfait.
abandonné : Achard, Bernhardt, Billy,
Bôbur, Standring.
M. Moreau, de la Libellule, tenait le chrono- 1
. mètre.
NOUVELLE VICTOIRE FRANÇAISE
La seconde épreuve de la Traversée de Paris
à la nage laisse loin derrière elle tout ce qui
s'était fait en natation jusqu'à ce jour et tcus
ceux qui ont assisté hier à cette triomphale ran-
donnée aquatique; en conserveront un impéris-
sable souvenir.
Jamais, en-aucune circonstance,on n'était par.
Venu à réunir vin pareil lot de champions célè-
bres venus de tous les pays du monde ; jamais
Mi n'avait vu pareille foule sur les rives de la
seine ; l'or;gar.àsaLion fut parfaite, tout fut mené
Mathématiquement, le soleil lui-même nous
accorda son concours et pour comMe de
«onheiir, nous avons assisté à des luttes «plen-
«Wes comme nous n'en reverrons jamais dt nous
«•vous enregistré une nouvelle victoire fran-
cise : celle du jeune Bougoin 1
fi Oui Bougoin en personne n'avait eon-
îé^vst parvenu à battre des hommes dont la i
Puta.tion est universelle ! .
l' Ington a. battu Paulus, il a. battu Greasley et Bil-
triomphe pcûir un jeune homme de dix-
•
classe puisqu'il vient de remporter' le titre de
champion du Monde.
Sa victoire fut difficile ; il ne triompha que
d'une minute, mais elle est indiscutable, puis-
qu'il est arrivé sans forcer- aucunement, tandis
que Billington avait fourni un peu trop tard sur
la fin du parcours, un effort énorme qui n'a pas
suffi à lui rapporter la victoire.
Victoire indiscutable, dis-je, parce que le
temps est excellent et constitue un record. Les
11 kil. 400 ont été parcourus en 3 h. 6 m. 6 s. ;
24 minutes de moins que Paulus l'an dernier et
pourtant le vent était contraire, hier !
Ce record donne une vitesse de 3 kil. 669 à
l'heure dans un fleuve où le courant est nul ;
c'est un résultat splendide et inespéré.
Billington précédait Greasley de 5 minutes,
tandis que Paulus gagnait 17 minutes sur son
temps de l'an dernier parcourant les 11 kil. 400
en 3 h. 13 m. 58 s., devant Burgess en 3 n. 31 m.
Une lutte terrible
Contrairement à la règle, j'ai parlé tout
d'abord des hommes ; j'ai réservé pour la fin, le
récit de la lutte splendide à laquelle nous ont
fait assister Miss Kellermann et Mlle Frauen-
dorfer. Ces deux excellentes nageuses ne se sont
pas quittées un seul instant pendant le par-
cours, se dépassant continuellement à tour de
rôle pour terminer sur la même ligne.
.Ce terrible combat entre ces deux gracieuses
femmes a littéralement emballé le public, et ce
fut un enthousiasme indescriptible à l'arrivée
lorsque l'on apprit que les deux nageuses
avaient accompli le parcours en 3 h. 59 m.
30 s. 2/5 1 ! battant d'une heure le record établi
l'an dernier par la nageuse australienne.
En pareille circonstance, on ne peut pas
BOUGOIN, k gageant
s'empêcher de féliciter chaleureusement ces
deux vaillantes femmes.
Miss Kellermann n'avait pas hésité à risquer
sa réputation. Très crânement et très sportive-
ment, elle avait accepté la lutte et Dieu sait
quelle lutte ce fut ! ./
Les deux nageuses ont fait preuve d'une
indomptable énergie et d'un courage à toute
épreuve ; elles furent, du reste, également
acclamées sur tout le parcours.
La nage de Mlle Frauendorfer a été particu-
lièrement admirée et remarquée, car elle a
I accompli d'un bout à l'autre du parcours la
brasse, mais une brasse très allongée, une façon
de nager pour ainsi dire inconnue en, France.
L. MANAUD
LA COURSE
A BORD DE « ELSIE III »
Accompagnés du docteur Peugniez, qui, cha-
que année, veut bien prêter à l'Auto son très
précieux concours, mon directeur H. Desgrange,
mon collègue Manaud et rftoi, avons eu la bonne
fortune de suivre sur le merveilleux Elsie 111
la seconde Traversée de Paris à la nage. !
Je vais essayer, en compulsant avec soin les
nombreuses notes prises en cours de route, de
retracer en tout petit ce que fut en beaucoup
plus grand cette seconde épreuve magnifique,
digne pendant de celle disputée en septembre
1905.
Après le dernier départ
A neuf heures et quelques secondes, tout aus-
sitôt le départ de la quatrième et dernière série,
celle comprenant Billington, Standring, Greas-
ley et Paulus, nous quittons Bercy à notre tour
et constatons que Billington, déjà en tête de son
groupe, mène crânement devant Greasley, Stan-
dring et Paulus.
Tout comme l'an dernier, Billington nage le
« trudgeon », donnant l'illusion de courir un
100 mètres et semblant dans l'impossibilité de
couvrir 12 kilomètres à cette allure fantastique.
Au pont de Tolbiac (687 m. du départ), Billing-
ton a pris 50 mètres sur Greasley, son suivant
immédiat.
Nous laissons ce groupe et rejoignons tout
d'abords l'Autrichien Bôbur, au pont de Bercy
(1.415 mètres).
Burgess a 120 mètres sur Bôbur ; Bougoin et
Billy, que nous doublons ensuite, ont 80 mètres
de plus à leur actif. Accélérons un peu et voyons
ce que devient le second groupe parti à 8 h. 30
et comprenant Janssens, Achar
Au pont d'Austerlitz
Au pont d'Austerlitz (2.411 m.), nous sommes
sur Janssens, qui s'en va méthodiquement et
sans paraître vouloir se préoccuper de ses con-
currents.
Devant lui, à 20 mètres, nage Achard dont
l'allure est facile, tandis que Becker et Bernhardt
sont en tête de ce groupe.
Il nous reste à savoir ce que devient le pre-
mier groupe, le groupe féminin, composé de
Mlles Kellermann, Frauendorfer et Herxheimer.
C'est à quelques mètres du pont de la Tour-
nelle (3 kil. 391) que nous rejoignons la dernière
nommée, ayant couvert la distance en 1 h. 17.
Nous l'applaudissons au passage, elle nous
remercie de ce bon sourire qui lui est particulier
tout en continuant sa brasse toute simple qu'elle
nage sans effort apparent. 1 .
Vers l'Hôtel-de-Ville
La foule, déjà énorme, devient aux environs
de l'Hôtel de Ville une véritable mer humaine ;
les ponts, les berges, les pontons sont noirs de
m mode ; tes arbres trouvent de nombreux ama-1
fceuW et/jusque sur les toits des curieux sont
juchés.
-C'est au pont Notre-Dame (4 kil. 195) que nous
rattrapons Miss Kellermann eL Mlle Frauendor-
fer, ayant, ensemble, couvert la distance en
1 h. 23. Alors, nous stoppons et essayons de
renseigner à l'aide d'un puissant porte-voix la
foule enthousiasmée et heureuse de voir aux
prises les deux a championnes a.
Nous les coloyons jusqu'au Pont-Neuf (4 k. 708)
couverts en 1 h. 35. Les deux nageuses célèbres
ne se lâchent guère. Miss Kellermann nage sa
coupe habituelle, tandis que Mlle Frauendorfer
emploie une brasse toute spéciale, merveilleuse
d'allure, de souplesse et d'allonge. ~lle prolonge
de si belle façon son troisième mouvement qu'à
chaque reprise, elle garde trois secondes la tête
entièrement sous l'eau, se contentant chaque fois
de réapparaître une seconde. '
Un premier demi-tour
. Ici se place notre premier demi-tour ; nous
avons vu les quinze concurrents, puisque l'Alle-
mand Ledermann n'est pas parti, et nous
voulons les revoir.
C'est d'abord la toute mignonne Miss. Herxhei-
mer que nous votons au pont au Change ; elle
continue - sa brasse beaucoup plus courte que
celle de Mlle Frauendorfer, mais également très
souple.
C'est ensuite Bernhardt et Becker à quelques
mètres l'un de l'autre, puis au pont Notre-Dame-
le Marseillais Achard qui,. transi de froid, vieni'
de remonter sur son bateau.
Bougoin est derrière à 100 mètres ayante
50 mètres sur Janssens et 100 mètres sur Filly.
Burgess qui paraît en excellent état suit à
distance respectueuse, tandis que nous appre-
nons l'abandon de l'Autrichien Bôbur.
Au pont Sully (3 kil. 186), nous revoyons Bil-
lington. Le champion anglais, tout au contraire
de l'an dernier, semble se ménager ; il a néan-
moins couvert les 3.186 m. en 50 minutes, ayant
pris 150 mètres sur Graesley et Paulus.
Il nous manque seulement Standring ; nous
apprenons qu'imitant Achard et Bôbur, il a
regagné son bateau-convoyeur. Aussitôt nous
repartons et une fois de plus, retrouvons Paulus
lâché de quelques mètres par Greasley, lequel a
perdu environ 50 mètres sur Billington, bon
premier du dernier groupe.
Billington atteint le pont de la Tournelle
(3 kil. 391) en 60 minutes.
Ce que deviennent les autres
Le dernier du troisième groupe est Burgess ,
que nous revoyons au Pont-Neuf (4 kil. 708) ccu-
verts par lui en 1 h. 20 ; Janssens le précède de
100 mètres ; Billy à 60 111. sur Janssens, tandis
que Bougoin, devant, est bon premier du ti oi-
sième groupe.
Au pont des Saint-Pères, Becker, du second
groupe, rejoint Miss Herxheimer ; au même
endroit 'Bprnhardt,, qui accompagnait Becker, ^
hèle son bateau et se fait remonter.
Nous poussons plus avant et au pont de la
Concorde, nous retombons sur Miss Kellermann
et Mlle Frauendorfer toujours ensemble et ayant
couvert les 6 kil. 457 en 2 h. 11.
Une lutte mémorable
La Jutte, entre ces deux femmes est merveil-
leuse. Depuis le départ, elles ne se sont pas
quittées, Miss Kellermann nageant très réguliè-
rement la coupe, tandis que Mlle Frauendorfer
continue sa brasse si belle et si particulièregient
élégante. , . V
Au pont Alexandre III que nous abordons
ensemble, le chronomètre accuse, 2 h. 21 pour
les 6 kil. 807 mètres. Mlle Frauendorfer précède
toujours Miss Kellermann de 3 mètres environ.
Ces deux femmes extraordinaires sont suivies
sur les deux rives par une foule enthousiaste
les acclamant sans cesse. Le public qui sait
reconnaître et surtout apprécier les beaux com-
bats, a pressenti le bel assaut que se livrent les
deux « championnaes », aussi ne les quitte-t-il
pas des yeux craignant de perdre une bouchée
de ce spectacle captivant.
__Pas de changement au pont des Invalides, sÍ
bien que nous laissons aux prises les deux
nageuses et retrouvons en arrière Bougoin, dont
l'allure est remarquable, ayant pris 100 mètres
à Becker et 200 mètres à Billy. Mlle Herxheimer,
toujours aussi souriante, suit Billy à 20 mètres.
Nous croisons ensuite Burgess et Janssens,
qui vont toujours de leur belle allure régulière,
puis Billington précédant de plus en plus
Greasley et Paulus..
A mi-parcours
Les 6 kil. 057 qui séparent le pont 'SoIférino
du point de départ sont couverts par Billington
en 1 h. 39, par Greasley en 1 h. 41 et par Paulus
en 1 h. 42.
N'ayant plus de concurrents derrière Paulus,
nous exécutons un nouveau demi-tour eF nous
nous lançons à la poursuite des aeux nageuses,
anxieux de connaître l'issue de lutte entre elies
engagée depuis le moment du départ.
Nous revoyons au passage Janssens, contrôlé
au pont de la Concorde (6 kil. 457) en 2 h. 13 ;
Burgess le précède de 40 m., Mlle Herxheimer
vient ensuite, puis c'est Billy, Becker et Bougoin
que nous rattrapons successivement.
Après le pont de l'Aima, nous . retrouvons
l'endroit terible qui vit, l'an dernier, l'abandon
de Billington ; à la passerelle de l'Exposition,
nous rejoignons Mlle Frauendorfer et Miss Kel-
lermann.
Un bel effort de Miss Kellermann
La lutte, si longtemps indécise, semble vouloir
se dessiner en faveur de la nageuse australienne.
Au pont d'Iéna (8 kil. 722) couverts en 2 h. 59,
Miss Kellermann précède de 10 mètres environ
Mlle Frauendorlsr. ,
Nous nous offrons alors le luxxe d'escorter
les deux championnaes, et assistons pendant
quelques minutes à l'ovation continuelle faite
des berges et des ponts à ces femmes extraor-
dinaires. Des milliers de personnes suivent les
deux quais se passionnant à cette lutte magni-
fique que nous n'eussions jamais osé espérer si
belle.
Mais nous ne pouvons rester là ; - le devoir
nous appelle en arrière et quittant à regret les
nageuses célèbres'nous retrouvons à 100 mètres
Bougoin dont l'excellente position se dessine de
plus en plus.
L'allure de ce jeune nageur est splendide : on
peut dire de lui qu'il surprend tout son monde.
Becker est par lui lâché de 300 mètres, plus
15 minutes, et irrémédiablement battu ; Billy
l'est de 200 mètres de plus ; Burgess est plus
loin encore
Par contre, Billington ne perd pas un £ouce
de l'avance acquise ; pourtant, il ne paraît guère
revenir sur Bougoin et nous nous demandons
avec anxiété si le champion anglais réussira à
battre notre jeune nageur.
Greasley et Paulus suivent toujours Billing- j
'
! 4
,
BOUGOIN (Cliché Rol)
t or tant de l'eau après son arrivée . t
ton, mais sans espoir de le rejoindre, tandis que
la vaillante petite Anglaise, Mlle Herxheimer,
. ferme la marche.
Retour en avant
Une fois de plus, ayant vu tout notre monde,
nous nous lançons à la poursuite du groupe de
tête. Paulus, Burgess et Greasley sont successi-
vement dépassés.
Au pont d'Iéna (8 kil. 722), Billington double
Billy, couvrant la distance en 2 h. 22, Becker a
encore 200 mètres sur Billington, tandis que
Bougoin qui a dépassé les deux femmes, semble
tout disposé à enlever cette épreuve de grand
fond. -
Bougoin en tête
Au pont de Grenelle, Bougoin passe premier,
couvrant les 10 kil. 0,95 en 2 h. 48. C'est au tour
du jeune nageur à être escorté par la foule en-
thousiaste ; on l'encourage de la voix et du geste.
On lui annonce même que ses concurrents
n'existent plus.
Très sagement, Bougoin ne s'émeut guère, il
continue de sa belle allure facile et très souriant,
escompte la victoire.
Derrière Bougoin, Miss Kellerman semble dé-
cidément prendre le meilleur sur Mlle Frauen-
dorfer, elle le précède de 20 mètres et ne ralen-
tit à aucun moment.
Becker qui vient ensuite, mais loin, est talon-
né par Billington, Greasley suit Becker à 150 mè-
tres, devançant Burgess et Paulus ensemble.
Janssens, plus loin, précède toujours la vaillante
petite. Herxheimer.
Billy est remonté. - ' ' '
Une dernière fois nous revenons en avant,
nous saluons au passage le sympathique Jans-
sens, nous revoyons aux prises Burgess et Pau-
lus, que précèdent à 100 mètres le courageux
Greasley.
Becker nous étonne de plus en plus, suivant
dans la mesure de ses moyens le rapide Billing-
ton. 1 .
Au Pont Mirabeau
A midi précis, Billington double le pont Mi-
rabeau, ayant couvert en trois heures, les 10 kil.
626 mètres de ce parcours peu banal.
Bougoin qui a dû faire sensiblement le même
temps est hors d'atteinte, et si nous rejoignons
assez à temps les deux champions. Nous man-
quons bêlas ! de quelques secondes, l'arrivée de
l'extraordinaire Bougoin.
L'arrivée
Un dédommagement sensible nous est offert
avec l'arrivée sensationnelle de Miss Kellerman
et de Mlle Frauendorfer.
Le temps qu'on vous décrive l'ovation enthou-
siaste faite au nouveau champion du monde, et
nous assistons à un dernier cent mètres extra-
ordinaire.
Mlle Frauendorfer, en cinquante mètres, a re- j
pris son retard à Miss Kellerman, un instant,
l'Autrichienne est en tête, mais en un dernier et
merveilleux effort, Miss Kellerman revient su-
perbement sur sa courageuse rivale et finit exac-
tement sur la même ligne.
Comment décrire l'ovation faite à ces' deux
femmes athlètes ? Comment traduire l'impres-
sion faite sur les miffiiers de personnes présen-
tes par cet exploit merveilleux de deux .jeunes
filles, !
Mais ce n'est pas tout, Billington arrive en-
suite, suivi de Becker, Greasley, Paulus, qu' a
lâché Burgess, lequel Burgess termine a quinze
mètres à peine du vainqueur de l'an dernier.
Après ces arrivées successives, bien faites pour
intéresser la foule présente, on s'informe anxieu-
' - ■ 1 ' (Cliché Rolo)
Miss Kellermann, après son arrivée, va serrer la main à sa. rivale. ~
sement du classement et on apprend sans trop
d'étonnement, que Bougoin a battu d'une mi-
nute le temps de Billington.
Nouveaux applaudissement et redoublement
d'enthousiasme en faveur de notre homme nou-
veau.
Mais la foule ne s'écoule pas, elle veut assis-
ter à l'arrivée de Jahssens et surtout à celle de
la vaillante petite Miss Herxheimer qui suit tou-
jours la course. -
Janssens arrive d'abord salué de nombreux
vivats, eL c'est ensuite une dernière salve de bra-
vos à l'adresse de la jeune Anglaise.
Mlle Herxheimer, qui bat le temps de Miss
Kellerman de l'an dernier, termine .dajns un état
de fraîcheur remarquable et avant foute chose,
nous dit sa joie d'avoir réussi à couvrir les 11 kil.
620 mètres de cette dure épreuve.
cc J'espérais bien finir, ajoute-t-elle,mais voyez-
vous, on m'avait si souvent dit que je n'étais
qu'une faible femme, que je n'osais trop y comp-
ter. ; » \
Oh la brave petite athlète ! .
Qu'une fois de plus, il nous soit permis ici. de
la féliciter comme elle le mérite. -
L'assistance à l'arrivée
J'ai dit plus haut que l'assistance à l'arrivée
était considérable. J'aurais voulu citer beaucoup
de noms parmi les présents, mais devant ce
travail impossible j'ai dû, après quelques ins-
tants, m'en tenir aux quelques-uns suivants.
Que les nombreux oubliés veuillent bien me par-
donner. ■
MM. Marius Eynard, Mionnet, Foussemagne,
Rousseau, Wimille, Louis Schreyer, Paulus,
Burgess, M. Baugier, F. Marx, Deihré, Modé,
Claudius,- Guilleaumin, L. Périssé, Barré, Bon-
valot, ancien député ; Gilles Hourgières,Journu,
Price, Fartimechon, F. Maire, Mousset, de Saint-
Cyr, Robert Guérin, J. Lafitte, Théry, etc., etc.
L. MAERTENS.
SUR LE BATEAU SUIVEUR
Lorsqu'après avoir traversé une double ra;ngée
d'agents, nous arrivâmes en face du ponton où
se déshabillaient ïçs nageurs, nous : entendîmes
une voix qui tonitruait : « voyon^» messieurs,
.écoutez' la voix de la raison! », C'était le papa
Brennus, qui était aux prises avec les photogra-
phes, dont l'intention était de fixer sur la plaque
sensible une scène ! touchante.: Miss Kellermann
passant les mains dans." les cheveux de Miss
Herxheimer.
Et tout le monde de rire. 'Xl fallait bien s'amu-
ser en attendant le bateau suiveur, amené de
l'autre côté du fleuve. \
Enfin, on le voit effectuer uA, virage des plus
corrects, et doucement, majestueusement, il vînt
se ranger le long du ponton du pont National.
Ce fut aussitôt la cohue des porteurs de cartes qui,
immédiatement, voulaient envahir lé bat eau de
l'Auto, mais bon ordre y fut mis'et il fallut que
chacun eût montré patte blanche pour être admis
à pénétrer sur l'Hirondelle 103.
Lorsqu'à 8 h. 45 nous quittâmes la rive pour
voguer en pleine Seine, plus de 150 passagers
étaient embarqués. : \
Nous partîmes en même temps que Burgess,
Billy, Bougoin et Bobur, et jusqu'au, pont d'Àuk-
BILLINGTON (Cliché Rol)
. remonte en bateau à l'arrivée
9 —
terlitz nous descendîmes le fleuve de concert avec
cas valeureux. Activant un peu l'allure, notre
| bateau s'en alla à la poursuite des concurrents
S partis les premiers..
Nous en profitâmes pour faire un tour sur notre
Hirondelle et jeter un coup d'œil sur ses passa-
gers. Parmi eux, nous reconnûmes nombre de
sportsmen qui, l'an dernier, suivirent notre pre-
mière Traversée de Paris. Beaucoup de dames
I n'avaient pas craint de se lever matin pour assis-
ter à cette épreuve, et leur présence donnait un
cachet de mondaine élégance à l'assistance.
x
De vives acclamations nous tirèrent de notre
inspection : nous approchions des nageuses : fer-
mant la marche, Miss Herxheimer, et à 150 mè-
tres devant, - Miss Kellermann et Mlle Frauen-
dorfer. Ce quelles étaient applaudies, aucun mot
ne serait assez fort pour l'exprimer ; ce n'était, le
long des quais, qu'une pétarade de bravos, qui se
répercutaient. plus loin, annonçant les premiers
concurrents de notre épreuve. Notre bateau vira
sur place, et retournant sur nos pas, nous vîmes
au'passage Achard, qui venait d'abandonner la
course à hauteur du pont Sully. Un peu plus
loin, Bobur également sortait de l'eau.
Nous approchions des scratchmen, des hommes
parmi lesquels on voulait voir le vainqueur. Bil-
lington avait déjà pris de l'avance sur Greasley
et Pauliis qui, à ce moment, entamaient une belle
lutte. A côté d'eùx, sur un canot, un homme se
peignait : c'était Standriag, qui venait d'aban-
donner.
x
Pour la seconde fois nous virons et remontons
les concurrents du dernier au premier. Nous
voyons des agents qui font évacuer les pontons,
malgré les protestations du public ; sur les toits
de l'H'ôtel-Dieu, des carabins sont juchés ; sur le
quai, à niveau de l'eau, un spectateur tombe à
l'eau, il se retire seul. Pourquoi ne s'est-il pas
engagé dans notre épreuve ? Ces divers incidents
amusent nos passagers, pendant que nous vo-
guons d'un concurrent à l'autre.
L'épreuve commence à se dessiner : Bougoin et
Billy ont lâché Burgess, et, pius loin, Bernhardt
et Becker entament une belle lutte et ne peuvent
se distancer.
Voici Miss Herxheimer, toute rose, toute sou-
riante qui, de la main, répond avec grâce aux
bravos qui lui sont destinés. Ses deux concur-
rentes sont loin devant elle, elles nagent de con-
cert : Miss Kellermann ne cesse de rire et Mlle
Fraundorfer, très sérieuse, s'efforce de distancer
l'Australienne.
Nous stoppons un instant à hauteur du pont
Alexandre. Voilà Bougoin qui boit: « A la vôtre ! »
crie-t-il. En voilà un qui n'a pas l'air de s'en-
nuyer dans l'eau, il semble être dans son élément,
et il continue de sa nage vigoureuse. Tour à tour
les concurrents défilent, devant nous : voici Jans-
sens, qui vient d'être passé par Burgess. ;
Une grande question se pose : Ruungton a
ou n'a.-t-il pas un caleçon, les uns disent oui.
d'auirese non, des paris s'échangent. On ne le!
saura qu'à l'arrivée lorsqu'il remontera... ou peut"
être jamais.
Nous nous remettons en marche, non sans:
avoir encouragé Paulus qui - fermé le cortège,
Nous stoppons bientôt pour prendre à bord Ber-
nhard qui se sent très fatigué. Les docteurs se
précipitent et talent le pouls du nageur : 27 1/5
annonce le docteur Thivet, il avait 27 aui départ.
On repart pour encore une fois s'arrêter, et
débarquer quelques passagers au ponton de l'Al-:
ma : quelques journalistes pressés. Ah ! cûsdoup-
nalistes !
Miss Herxheimer est maintenant avec Jans.
sens ; elle crie qu'elle ne se sent pas du tout fa-
tiguée. Alors que nous passons près de *'friUy,
un spectateur l'encourage, l'élégant jeune -hom-
me répond par le mot qu'illustra Cambirorine..'
Du coup, on voit se hérisser les moustaches
de L. Maertens qui passait fièrement en canot'
automobile.. '
x
Plus nots approchons de l'arrivée, plûs'ia,
foule est dense sur la rive et les ponts • dans-
toutes les mains on voit i Auto et très sportive-
ment, les spectateurs acclament tous ay '';f',Ú'
cnrrents. C'est J ILS Lîce.
Les managers de Bougoin, le champion de
F.S.A.P.F., cqnuuisent leur poulain très intelli-
gemment, ils ont écrit sur des calicots : iv.iiiû~è>
Bien ! et d'autres inscriptions encore qu'ils IlIon.
trent au nageur, suivant les' circonstances. Lsa
soigneurs; de Greaslcy amusent fort nos passa-
gers par les gestes qu'ils font de la main pour,
régler l'allure du champion anglais.
x -
Au pont de Grenelle, l'aimable M. Lécu>a* „ i
pilotait notre steamer, fait stopper pour pr
un nouveau concurrent en difficulté, Billy ; u
crampe de la jambe droite contraint d'à.1..-: nd n
ner; c'est dommage, il marchait bien.
Nous repartons à toute allure et fran m -jns
la ligne d'arrivée alors que Bougoin sort i au "■
Nous .assistons ensuite, aux' arrivées de., s-itrep •
concurrents qui sont vivement applaudi
allons accoster et nos passagers débaj-qL i ,
sans féliciter l'Auto de la réussite oorm
sa magnifique épreuve pour la vulgaris
ce beau sport qu'est la natation, et ai. d
voir pensé à mettre un bateau spécial c
positions de ses lecteurs pour suivre l'i t v
ravetse. : ,
Alphonse STEINES
Le départ
Les départs ont été donnés à l'heure n x i
tels qu'ils avaient- été armoriés. Dès") lit du
matin une foule nombreuse se pressa it p mt
National, et il a fallu un imposant s n r-
dre pour assurer le service.
M. 'Guillemin, à bord de la Mouette, Il Jigoû/.
lui-même le service.f!uviai. A 9 heures tr-s kf?
concurrents étaient partis. •
La vitesse des concurrents-
A quelle vitesse ont nagé les coii'curren
à gl) à l'heure, c'est certai/i, -et les agents
n'ont pas eu l'occasion d'infliger de coi ■"
tions pour excès de vitesse. Voici cette s*
basée sur U.kil. 400, : V
'V 1. Bougoin : 3 kit. 669 ; 2. Billington : 3 Ka.-SSfc
3. Grensley : 3 kil. 558 ; 4. Paulus ; 3 kil. 5. '
Burgess ; 3 kil. 242 ; 6. Becker ; 3 kil..91 ; • ':2,U!.,
heat : Miss Kellermann et Mlle Fraundc r'iter- • 2
kil. &30: D. Janssens : 2 kil. 773 ; 10.: ML-,,. Poix
hermc!\: 2 kilo 355.
Bougoin champion du monde
Bougoin, ÈF4i vient de triompher avec u !e;
désinvolture àçs champions qui particip u' h ■
la Traversée de Paris, est un tout jeune J Î,
à peine âgé de 18vans.
Le nouveau tham'pion du monde est méc ....xa-
ajusteur. v,.
C'est en. janvier 1903'qu'il apprit à nage! &
juin, prenait part à rse de 100 me il
il se classa second derrière Vasseur.
Dans le Championnat dil,.l\1onde de 500 T'CJ^
la même année, il finit neuvième. L'an i te**
dans la même épreuve, il ^-termina qiu « 11
étant premier des Français devant Vasseui r- .é
la veille dans un accident de tramway). 1 .
Désigné pour représenter les nageurs I n. n< :,
aux Jeux Olympiques d'Athènes, il'ij'obtin..n. us
résultat. '\
A son retour il tourna « pro » èt^disp'iUi- i*..-
Championnat de France de 500 mètres, èiyuaiad**'
il finit second. \ v
L'an dernier, Bougoin avait participé < >
première épreuve de la Traversée de Pà.ris" ,au
il avait abandonné à mi-chemin. DimaAc " >1*
nier il fut battu dans l'épreuve éliminatc. yai4\
Billy. Bougoin n'était donc pas favori.
Un traitement peu ordinaire
En cours de route, Bougoin a été soigm fe
docteur Etienne.
Il a absorbé : 200 grammes de madère, 7
d'œufs et 140 morceaux de sucre !
Au départ, les docteurs ont constaté 9:; ..
tions et 88 à l'arrivée. 1
1
Une réclamation
David Billington, qui a été battu d'une rri 'Ute,
par Bougoin, prétend que ce dernier s' rait
tirer en cours de route. -
La chose paraît bien difficile, car il est r pos-
sible que pareille chose ait passé inaperçu
donné le grand nombre de commissaire; ru
spectateurs.
Nous avons néanmoins ouvert une enqu 3°. \
commissaires de la course, MM; Lousts
Lambert et L. Manaud statueront lorsqu
enquête sera terminée. ;
Leurs impressions
Miss Kellermann n'a pas eu le temps d rmWn:
ger en cours de route ! Elle n'a même pt eu" le.
temps de sourire. C'est ce qu'elle nous â < claré.
— Jamais je n'ai participé à une :K
course; jamais je n'ai eu à lutter pareil,
et je crois que vous n'assisterez jamais % UJ O
pareille lutte.
« L'eau de la Seine est toujours aus£ sgJe.
Paris est toujours joli, le public a été le r iA'ieu ;
entraîneur.
« Je suis très très heureuse d'avoir lu!'^ COR
tre Mlle Frauendorfer qui est une f:.tn. usQ
nageuse et une charmante jeune fille. »
Miss Kellermann quittera Paris ce maiilL
x
Immédiatement après la fin de la cours- ** ous
nous sommes rendu, à bord du bateau c & '
transformé en vestiaire pour l'occasion < > i
avons pu avoir une brève entrevue avec 1 deux
fameux athlètes anglais.
Greasley aussi frais qu'au départ nous
qu'il est prêt à recommencer de suite.
A son avis, l'eau était peut-être un pei Irúide
et le courant trop faible, mais ajoute-wl; t
un gros avantage sur mes concurrents, >
piloté par le fameux entraîneur Newman u de
bout en bout, m'a conduit et dirigé de iaçon
admirable. J'ai été aussi vite que j'ai pu, = n'ai
jamais ressenti la moindre défaillance c si, je
n'ai pas gagné, c'est que les autres étaie vlus
vites que moL
Billington, que je trouve dans la chambra à
côté, est bien pâle et défait ; il me serre la rnaia,
tristement, et comme je l'interroge, il ma
répond : « J'ai nagé aujourd'hui avec l'intOOUon:;
ferme de gagner et je ne crois pas qu'1' ot'
possible que Bougoin m'ait devancé dani ûetfe*
course où j'ai mis toute mon énergie et tout nua,
savoir, sans avoir eu recours à des ni'-..enS'
déloyaux. Je compte absolument sur i
pour bien publier ceci,'que je suis prêt à ie rts* 4
contrer dès qu'il le voudra, demain s'il le veut* |
pour un enjeu de 12.500 francs, sur la même 'dis-. ;
tance qu'aujourd'hui. Seulement, il sera ' exigé: 4
des commissaires spéciaux à bord des ,bate-ailix, t
convoyeurs qui -seront nommés parmi' des com-
pétences sportives connues. » , .
Bougoin, le nouveau champion du Monde; est
ravi : ,
« J'ai eu une défaillance au pont de T "; *
mais après, a marché tout seul; p<
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