Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-01-02
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Description : 02 janvier 1879 02 janvier 1879
Description : 1879/01/02-1879/01/03. 1879/01/02-1879/01/03.
Description : Note : un seul fascicule pour jeudi et vendredi. Note : un seul fascicule pour jeudi et vendredi.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
jttBDFS ET llDftiOl MlflïR
JEUDI 2 ET VENDREDI 3 JANVIER
°~899 v
ON S'ABONNE
rue des Prëtres-Sanrt-Germain-i'Auxe.rrôis, il.
*PBIX »E:'li^%BOi«BiEM(EST,:
Trois mois. Bix mois..v" »"•
Paris 18 fr. r 36 fr. 12 fr.
-Bépartemens 20 fr. ̃ 40 fr. '-80 Ir.
Union postale ?*?̃̃
européenne. 21fr. ,42, fr. M'l£
i^rtVntfrÀi.T>YAl>. 2i fr. iS^ît. 'VOIT.
iies'abonnemens partent dès i"' et i
chaque -mois,
r 'Paris, «in ttaméro 20 cent.
"Bépàrtemens, an numéro. »» cent.
In London, applyt to Cewie and Cv foetal
S nev/spapers office, ls7, Gresham street, G. P..O.,
Ô MM: BéLy,»avieS4t C«, l,F^h lane CornhiU,
E.1 G. London;MM.1W.SmîtU et Son,
iss~°Strand, G..London.. 46, ~la
A^Brùf elles, 'à V Office de°puilïciU} 46, Tue. deJa
Madeleine dans les kiosques et- dans les, bi-
bliothèques1 des gares de chemins, de fer belges.
b'> .,°. ` ty" S j 1 'w_
~i ~r i k= `l~ ` 3 e.
4".I ~j.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans -lé Luxembourg, en Turquie,
eo.Suissev en Syrie, en. Roumanie et dansées
v régences du Maroc et àe la Tunisie,
en Chine et au Japon,
-au,moyen;d'une valeur pagable à Paris ou-de
-au moyen d'une valeur payable à Paris ouae
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans. tousies. pays du Nord
chez tous. les direqteurs de, postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
PWTMBIS II LITTftRMRIS
Les annonces sont reçues Y?
chez MM. ffftiichey, Iiafflt«>ïet C;
8, place de la Bourse,
«t au bui-eau du JOCBWAI^î
jeUôsàoLv€&ttoujpnr5êta:eagriées:iar4a rédaction.
~s
".v îJEUDI i2 JANVPR i
Trois; jours seulement nous séparent
maintenant des élections sénatoriales et ̃̃*
les situations respectives des partisans dé ̃*
la Constitution républicaine et de ses }
adversaires' restent à |a, veille d,u scrutin j
ce qu'elles étaient il y, a, quelques semai-:
nés. D'un côté, on peut constater la per-.
sistance du calme et de la modération
que donnent la confiance dans le bon
sens du pays et la certitude d'un suc-
cès prochain et décisif. D'autre part
on vo.it à quels .moyens extrêmes le
sentiment qu'une' cause est irrévo-
cablement perdue peut pousser des
hommes qui ont pris l'habitude, de se
donner comme les seuls représentons des
idées de conservation et degouyernement.;
Sur ce dernier point, non plus que sur le
premier, la nation n'a besoin d'être
éclairée davantage.: Tous les Manifes-'
tes des coalisés de la réaction, si, mco-^
lores qu;ils" soient, ne peuvent In i
faire oublier, qu'ils ont été les, maîtres de
ce pouvoir qu'ils réclament aujourd'hui,
encore comme pouvant seuls l'exercer, et
elle sait trop bien ce qu'en .ont fait ces
prétendus conservateurs. Assurément, ce
n'est ni le respect de la loi, ni l'in-y
dépendance des fonctionnaires, ni
la liberté des élections qu'ils peu-
vent prétendre avoir sauvegardés.; Com-
ment ne comprennent-ils pas que si
ce mot de conservation est aujourd'hui
détourné de son véritable sens,. c'est parce
qu'ils en ont revendiqué la défense et
qu'ils ont prétendu l'interpréter de telle
manière que le pays n'a pas voulu consen-
tir à être conservateur à leur façon ? Ils
continuent cependant à répéter les mêmes
paroles, à faire les mêmes promesses et à
répandre les mêmes calomnies contre
leurs adversaires. Mais on, ne peut vrai-
ment croire qu'ils espèrent, entraîner, les
électeurs car ces prophètes n'ont jusqtt ici
annoncé que des malheurs qui ne sontpoint
arrivés, et parmi les promesses ,qu ils ont
prodiguées il serait difficile d:en citer
une qui ait été tenue. Il faut donc qu'ils
aient une bien grande :,widace pour faire
dans les mêmes conditions une nouvelle
tentative après celles du -8 février 187 6 et
du 14 octobre 1877. Cependant ;à -la ..der-
nière heure de la lutte ils semblent avoir
perdu presque toute confiance et ils renon-
eeBt kla .publication .de, leur .second Ma-
nifeste. Il n'aurait d'ailleurs pas été moins'
inutile que le premier. Et le pays va voir;
ces étranges alliés. aller au scrutin sans
musique'et sans drapeau, dans un; silence
profond, qui est le silence du- désespoir.
Des journaux, autrichiensfont annoncé
à:plusieurs reprises que l'une au- moias
dès puissances signataires du traité _de:
Berlin avait proposé une occupation
mixte de la Roumélie orientale après son;
évacuation par .les "Russes. Ces ru-
meurs étaient -loflgtemps restées assez
vagues, et, après avoir' été plus ou
moins précisées par des dépêches de Ber-
lin elles avaient' finalement été démenties;
par la presse anglaise. A Vienne cepen-:
dant on persistait; à croire qu'il y avait. eu
quelque chose et que tout ce bruit n avait
pas été fait ppur rien. Aujourdhui une
confirmation de ces renseignemens se
trouve dans une dépêche de ConstanU-
nople. M. Wolff, représentant de l'Alle-
magne dans la commission de la Roumé-
lie orientale, aurait proposé l'occupation
mixte au cours d'une discussion sur la
situation qui sera faite à par la retraite des troupes russes. La
dépêche ne dit pas quel accueil a été fait
à cette, proposition par la Commission in-
ternationale, et, avant d!en discuter l'op-
portunité, il est nécessaire d'être plus
amplement informé.
Les nouvelles dé l'Afghanistan sont tou-
jours aussi contradictoires -en,pe'qui con-
cerne Yakoub Khan,. qui en tout cas n'est
pas allé à Jellalabad. Les généraux an-
glais ne paraissent point d'ailleurs son-^
ger' .à arrêter leur marche en avant.
Le général Biddulph a lait :franohir
à- son artillerie le défilé du Khojak,
et sa division s'est déployée dans la
plaine de' Candahar .qu'elle s'apprête a;
attaquer et qui ne serait défendue que
par trois.régimens afghans sans artillerie.
Le général Stewart, qui commande en chef
̃ le corps d'armée dirigé contre Canda-
har, occupe dé son côté le défilé de Gwajur,;
Au nord4a passe de Khaïber a été une fois
encore interceplée par les tribus afghanes
de la montagne. Mais il a suffi de trois
compagnies et de deux canons envoyés de
Jamrood pour rétablir aussitôt les com-
munications entre Peshawer et Ali-Musjid.
BOURSE BE PARIS
Oldtare le 31 Je 2 Hausse. Bai»»e.
s o/« ̃•' ̃̃̃̃̃̃̃̃' ̃- --̃̃̃ ̃ ̃̃: ̃
Comptant. ,16 67.1/2 76 80 .12 1 2
LiqUid. 76 60 16 72 1/2 12 12 -• •
Fin cour. A. 76 92.1,2 32 «:; ,•
3 ,o/o Coupon détaché..
Amortissable.
Comptant, 80 •• 7.9 40, 1» /̃ • •• •/
Liquid. 79 87 1,2 79 22 12 10;
Fin cour A 19 42 M% • 30- • /•,
4 t/»-O/O • ̃-̃•.
Comptant 107 75 i 107 t5 • •• •/•
5 O/O ̃-̃̃
Comptant 112 95 Mi 85 •• .'̃.̃̃ • 10
Liquid. 112.92 1 2 H? ,82Jj2 -10
Fin cour U3 10 •/• • t7 */2 • ¡.
PETITE «V BOURSE DU SOIR.
Emprunt 8.0/0 ̃ 113 fr.10, 13 3/4.
3 0/0. 76fr..92 1/2.
5,0/Q turc. 11 fr. 67,65.
Banque ottomane.. 475 fr.
Florins (or). 63 3/16.
Hongrois 6 0/0. 74 1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 262 fr., 26tfr, 87.
Télégfaplile privée.
{Service télégraphique! de l'agence H«as.)
Berlin,'lé 2 janvier.
D'après la Correspondant provinciale, l'empe-
reur en recevant hier les ministres; a répondu- de
la.manière suivante à l'allocution de, iM., le comte
Stolberg,, \'ice-présiàleiit, du conseil
« Laidirectipu des aCfaires.ne m'a pas fatigué,
j usqu'à. présent, bien que je n'aie pas recouvré
mon ancienne vigueur. Il est naturel que je
finisse par de graves, réflexions une année dans
laquelle j'ai été tant éprouvé. D'un- autre côté{
j'ai reçu tant de témoignages de sympathie et
d'attachement, que ma douleur est considérable^
ment diminuée.. -A
» Je remercie le ministei-e. de ce qu il h a liait
pour combattre ,1e danger.. Ses, efforts, n'ont .çer^
tainement pas été sans, résultats mais le. gou-
vernement ne doit pas. cesser'de montrer la plus,
grande vigilance. Je vous prie donc de me faci-
liter aussi a l'avenir la direction des affaires
gouvernementales. »
L'empereur a ensuite serré la main aux.minis-
tres 'en adressant à, chacun d'eux des paroles
aimables.
Berlin, le 2 janvier.
Le prince impérial d'Allemagne a rendu visite
hier dans l'après-midi, à l'occasion du nouvel an,
aux ambassadeurs accrédités à Berlin.
M. "le comte de Sain t-Vallier part dimanche
pour Paris. On dit que l'ambassadeur de France
passera par Friedrichsruhe, où séjourne actuelle-
ment ie.,prince- de. Bismarck.
Berlin^ le 2 janvier.
La Correspondance provinciale, parlant de l'an-,
née qui vient de s'écouler, fait ressortir le suc-i
ces important et lés progresse la politique. pa:
cifique communef à toutes les puissances, qui
s'est' manifestée dans le traité de Berlin.
« On a pu1 croire: pendant un certain temps,'
aioute la feuille officieuse, que l'œuvre accom-
plie ayec tant de peine allait de nouveau être
mise en question mais plus ce danger s'est ac-
centué, plus |lës efforts -'faits par lès grandes
puissances pour arriver à une entente ont été
efficaces. °
̃ » "Dans les dernières semaines de Tannée qui
vient de finir, toutes les puissances intéressées
ont fait des manifestations- formelles, et dans'
certains cas des démarches d'un caractère posi-
tif qui montrent que toutes veulent la même
chose et que toutes sontlermement convaincues
de la possibilité d'une exécution complète du
traité de Berlin.
» Au commencement de la nouvelle année,
l'horizon politique extérieur est plus net et plus'
clair qu'il ne l'a jamais été depuis longtemps.
» Comme le réveil de la confiance publique dé-
pend de l'état des relations internationales, il est
utile de constater que nous pouvons envisager
l'avenir a.yec une assurance que nous avions
perdue depuis longtemps. »
Londres, le 1" janvier.
Qn mande de Lahore au Standard qu'une force'
considérable de KukÙTkhels à bloqué la passe de'
Khaïber. Lesxommunicâtions télégraphiques sont
interrompues trois compagnies, avec deux ca-;
nons ont quitté Jarijrood pour. rétablir ces com-
munications.-
• Le Daily Nems publie une dépêche de Pèshà-
wer annonçant que lès communications sont ré-
tablies avje.c:;Ali-Musjid.
Londres, le 2 janvier.
Un télégramme daté, du défilé de Khojak et!
adressé au Daily felegràph annonce que l'artil-
lerie de la division Biddulph .a traverse le défilé
le. 1er janvier et que les trois quarts de la divi-,
sion se trouvent déjà dans la plaine de Candahar.
On mande de Jellalabad au même journal
« Ouatre régiméns afghans étant en désaccord1
avec" Yakoùb Khan au sujet de la solde ont dé-
serté, à l'exception de 1S0 hommes.
» Syud-Mohamed, chef des Khunars, négocie
avec le major Çavagnari. Plusieurs autres chefs
ghilzais sont également entrés en négociation.
» On pense qu'avant d'entamer des négocia-'
lions Yakoub Khan attend de, voir si les Russes
viendront ̃ en aide à Sheere-Ali: »
Calcutta, le 1« janvier.
Le général Roberts devait quitter Hazardir
hier, pour se rendre à Khost avec une petite co-
lonne de troupes.
Dés tentatives faites par les Afghans pour sou-
lever le district de Khost ont échoué.
Le général Stewart occupe la route à travers le
défilé de Gwajur, par laquelle la, grosse arlillerie
péüt.PpsseT,
La marche du général Stewart sur Candahar
commencera aujourd'hui par les casses de Gwa-
iur,et de Khojak.
Selon des rapports authentiques, la garnison
de Candahar est composée de trois régiméns in-
complets et sans artillerie.
Le bruit que des renforts ont été envoyés de
,Hérat sur Candahar n'est pas confirmé.
Constantinople, le 31 décembre.
L'amiral Hornby a informé M. Layard que, par
suite des difficultés qu'elle éprouve à s'approvi-
sionner à Artaki, et en raison ;de son mouillage
défectueux, la flotte arrivera jeudi soir dans la
baied'ïsmidt..
-Le bruit court que c'est M. Layard qui a ap-
pelé la flotte anglaise..
La Porte propose aux puissances Nasn aey,
nreinièr secrètaire'à l'ambassade dé Pans, comme
̃ Gouverneur du Liban. La France donnerait son
adhésion à cette nomination.
Qn annonce que la Porte est décidées «xécu-
ter le traité dé Berlin à cet effet, elle vient -d en-
voyer Riazil Pacha, ancien ambassadeur a baint-
Pétersbourg, comme commissaire chargé de re-
mettre Ppdgorilza aux Monténégrins.
On confirme qu'Ali Pacha, président du Con-
seil d'Etat, a été adjoint' à Cara'.héôdory Pacha
en vue des "négociations relatives a la conclusion
'du traité définitif-
Constanlinople, le 31 décembre, soir.
Une réunion de banquiers, présidée par le
trrandrvizir, a décidé ae racheter chaque mois, par.
l'entremise de la banque ottomane, pour 100,000
livres turques de caïmés dont le retrait a été dé-
cidé.
.r ̃ Constantinople, le 31 décembre.
Dans la commission de Roumélie xjui siège à
I'hilippopoli, au cours d'une discussion sur la si-
mation du pays après son évacuation par les
Russes, M, Wolff a proposé une occupation mixte-
de ces contrées. Il a proposé aussi de donner
à la Roumélie une organisation semblable a celle
du Liban; la défense des Balkans serait confiée
à la milice bulgare.. • ~i.~
M. Layard a adressé au marquis de Salisbury
une dépêche signalant les dangers que présentent
les plans de la Turquie.
Constantinopïe, le 1" janvier.
Par suite de l'énorme dépréciation qu'ont subie
les caïmôs, de nombreuses boulangeries sont fer-
mées.
Le conseil a élevé à 150,000 livres le chiffre du
̃ rachat mensuel.
Athènes,, le i" janvier.
La Porte a fait savoir au gouvernement hellé-
I nique qu'elle avait désigné le village de Toukout,
mes d'Arta, comme lieu de. réunion nour les
commissions chargées de procéder à la délimita-
tion des frontières.
Bùcnarest, le i" janvier.
M. Rosetti, président de là Chambre, et M. De-
mètre Bratiano, ministre à- Constantinople, sont
partis, le premier pour Rome, le- second pour
yienne vet Paris.
Tous deux sont chargés d'une mission spé-
ciale.
Zimony, le 1" janvier, 1 h. 30 m. soir.
La Gazelle, officielle publie- la loi relative aux
nouvelles monnaies serbes, rédigée conformé-
ment à la convention monétaire internationale
conclue à Paris la 23; décembre f865i Le ministre
dçs {ïnances est autorisé à faire frapper use
somme "dé ismilliohs de" dinars (francs).
Saint-Pétersbourg, > Hier, à la cathédrale Isaac, un service; d'actions
de grâces a été célébré: à l'occasion; de ranniver-,
saire du passage ,des .Balkans effectué' 1 année
dernière. L'empereur, lo grand-duc héritier, la
famille impériale, tous les généraux, supérieurs de la garde et des • autres corps qui
ont.passé les Balkans, y assistaient.
Le soir, grand dîner au Palais d'Hiver. Les géT
néraux et les officiers^ d'état-major de la • gatdé
étaient invités.
L'empereur ,a remercié: cordialement :îja.; garda
impériale de la bravoure qu'elle a déployée dans:
la dernière -guerre.
Des toasts à la santé de l'empereur et de" i ar-
mée ont été portés «t accueillis -.par. dés ..applau-
disseraeris enthousiastes.
Athènes, le l^janvieTilspir.
La Couronne et la Guyenne ont reçu l'ordre. de
rentrer en France.
Ces deux- cuirassés seront remplacés; par un
navire plus fort..
La Gauloise^ portant le pavillon du contre-ami-
ral Lejeune, et là Sanée doivent rester au Pirée.
Edimbourg, le 31 décembre, soir.
Les directeurs de la Banque City of Glasgow
sont cités devant le tribunal pour le 20 janvier.
4îiEVUE ;DE ̃: L'ANNÉE- r
Intérieur.
jetons suivant notre .habitude v.à ce
moment, où l'année vient de finir, uq
coup d'œii rapide sur les douze -mois
écoulés. Nous voudrions non seule-
ment rappeler les événemens princi-
paux spxi ont rempli cette période, mais
en. déterminer: le caractère et. rechercher
à quelle rloi ..politique leur idé'Peloppe-.
ment a,obéi. Les »événemens iproprement
dits sont peu nombreux. L'année- précé^
denteavait étés beaucoup plus fertile; en
émotions dramatiques et en accidensi im-
IprévusrG'était l'année %a,\G Mai ^.avons-
nous' besoin de, rappeler avec plus de dé-
tails"les souvenirs que cette date évoque? ?,
=Ne sont-ils pas présens à tous les es-
prits ? Tout ce que nous < en dirons, c'est
que l'année 1877 avait débuté avec un
ministère'républicain présidé par M. Jules
Simon, çt que ce ministère donnait alors
des espérances qui ont été soudainement
démenties. Sa situation manquait de. fran-,
chise- et 4e netteté, non point Moup sûr
par la faute des hommes qui -étaient au
pouvoir; aaais: par celle, des ckconstances.
On a compris depuis que le ministère
Jules Simon n'avait pas été loyalement
accepté par ceux-là même qui avaient
conseillé à M..le Président de la répu-
blique d^y avoir recours. Ils, espéraient le
compromettre, l'user, le laisser tomberou
le renverser au bon moment et le rem-
placer avec avantage. Les forces des
factions réactionnaires, quoique dimi-
nuées, étaient encore très respectables. Le
défaut d'harmonie qui existait entre les!
divers pouvoirs permettait de trouver
toujours auprès du maréchal et. du Sénat
un pointrd'appuipour ,une entreprise -har-;
die. En un mot, le plan des droites était.
habilement combiné, et il est difficile de
dire ce qui en serait résulté si l'exécution
n'en avait pas été brusquée avec une té-
-mérité intempestive, et si le dénoûment:
n'avait pas été rendu impossible par la
précipitation même avec laquelle ©n l'a
poursuivi. Mais tout a fait défaut à la:
droite un prétexte pour expliquer sa ré-
solution, des hommes capables pour l'ap-
puyer, une administration intelligente pour
laïaire réussir. Le pays a été révolté.lors-
îqu'il a vu qu'après l'avoir lancé. dans une
iay en ^ture coupable on voulait l'y diriger par
la violence et par la persécution. Il ne dis-
tinguait pas ;le butoù on lé conduisait, il
détestait et estimait médiocrement les
politiques qui l'y poussaient. Il a répli-
qué au 1-6 Mai par le 14 Octobre, et après
deux mois de perplexités qui ont été af-
fligeantes pour tout le monde, le Maré-
chal a composé le ministère du 14 Dé-
cembre, celui-là même avec lequel nous
avons commencé l'année et avec lequel
nous la finissons
Ce-ministère, présidé par M. Dufaure, a
tioùvé une situation à quelques égards
plus faèile'que le ministère Jules Simon.
Si les droites ne l'acceptaient point par
choix, elles le subissaient avec résignation.
Elles avaient livré une grande bataille et
l'avaient perdue. En quelques mois toutes
leurs forces matérielles et morales avaient
éléaaéanties.Leshommesdeleurclientèle,
depuislesplusgrandsjusqu'auxplus petits,
depuis M. le duc 4e Broglie jusqu'au plus
humble sous-préfet, étaient pour long-
temps hors d'usage. Ace point de vue, les
circonsta-nees étaient favorables au mi-
nistère, et le sentiment de délivrance que
tout le monde éprouvait tournait encore à
son profit mais ce sentiment n'était pas
tel qu'il ne fût mêlé d'aucune défiance, et
les passions que la lutte avait soulevées
étaient bien loin d'être apaisées. ïSi les
factions réactionnaires étaient désarmées,
tout le monde ne le comprenait pas- avec
la même évidence, ne le sentait, pas avec
la-même énergie, et ces mêmes députés
qui avaient eu à se défendre pendant six
mois contre les attaques qu'on leur adres-
sait au nom du Maréchal, et auxquellesle t
Sénat les- avait livrés, se demandaient
avec anxiété et avec colère s'ils m'avaient I
plus .-lien. à. craindre alors que le Maré- 1
chal restait Président de la république et 1
que la composition du Sénat n'était en 1
rien -modifiée. Appréhensions excessives v
sans: doute,! mais naturelles !i L'esprit pu- 1
blic» avait étémis pendant plusieurs mois,
et surtout-depuis le «14 octobre jusqu^u
14,décembre, à une école d'immoralité
politique presque sans précédens. Les
ouïnaux, de la droite conseillaient haute-
ment, demandaient, exigeaient un coup
d'Etat. Partout les lois les plus claires
avaient été détournées de leur sens
naturel par les interprétations les plus
fantaisistes la presse réactionnaire avait
applaudi et encouragé. Qn avait .dis-
cuté sérieusement si le pouvoir exécu-
tif n'avait ,pas le droit de prélever des
impôt3,que les représentans dupays n'au-
raient pas consentis., En un mot, le dés-
ordre moral était partout, et l'esprit pu-
blic, ajafelé en. présence de cesAentatives
criminelles restées,7sans. répression, avait
perdu non pas certes la. notion du juste;
etlde l'injuste, car ̃_ il se révoltait contré
̃d'odieuses menaces, mais la notion; exacte
de ce qui était possible et de ce qui ne
l'était pas, de ce qui était vraisemblable
et de ce qui était vrai. Epoque singulière
que la postérité ne comprendra, peut-être
pas très bien! On craignait tout sans pou-
voir dire quoi. On avait vu des, choses si
extraordinaires On avait entendu soute^
nir des thèses si étranges La fièvre don
on^avait été ému n'était pointapaisée, etle
temps seul pouvait la calmer. Quelques
semaines y ont suffi mais il a fallu les
attendre et les laisser passer. Lorsqu'un
pays tout entier est jeté en «dehors de ses
̃ voies normales, ce n'est pas en un jour
qu'il peut y rentrer.
On n'a cas: oublié le t comité, des Dix-
• Huit. Il: âvaitrendu, d'immenses services.
Il avait aidé la' Chambre à> traverser avec
dignité et fermeté, une erise à laquelle
pèii «d'Assemblées auraient su résister
Une Chambre, en effet, a besoin d'un pou-
voir directeur, ) et, dans) l'ordre régulier,
ce pouvoir est remismu ministère -respon-
sable qui l'exerce sous. un contrôle con-
tinuel. :Mais le ministère Roehebouët ne
pouvait pas exercer ce pouvoir directeur.
Loin d'accepter son jautorîté, le premier
soin de la Chambre devait être de -s'y
soustraire en constituant à côté de lui et
contre lui une autorité vraiment pârlemen-r
taire. C'est pour cela que le comité des
Dix-Huit a été formé, et aussitôt tous les
comités républicains qui avaient si vailam-
ment conduit la campagnes électorale ont
disparu. Les Dix-Huit sont devenus les
•maîtres du moment,'et nous avons tous re-
connu en eux les véritables mandataires
de l'opinion. Il était pourtant impossible
de se dissimuler ce que cette organisation
improvisée avait de dangereux. Elle était
nécessaire, mais elle était aussi révolu-
tionnaire. C'était la préparation "à la
guerre entre le pouvoir exécutif et la
Chambre si le premier ne reculait pas.
Parbonheur, il1 a reculé. M. le Maréchal
de Mac-Mahon, dans l'esprit duquel un
coup d'Etat n'était jamais entré, s'est
senti désarmé lorsqu'il n'a plus eu d'autre
arme que celle-là. Le conflit fatal a été
évité. Mais le conseil des Dix-Huit a
survécu pendant quelque temps à sa vic-
toire, et, sous prétextede la mieux assurer,
al s'est maintenu à côté du ministère Du-
ifaure, sans s'apercevoir et sans vouloir
jreconnaître qu'il faisait avec lui double
emploi. Le mot d'ordre du comité était
scrupuleusement suivi par la Chambre.
A la fin de décembre il fallait sans doute
voter deux douzièmes provisoires, mais
cette nécessité.ne devaitpas se prolonger
plus longtemps, et le mois de janvier, le
̃mois de février, si l'on veut, suffisaient à
discuter et à voter intégralement lé bud-
get. Le budget cependant n'a été voté
qu'à la fin de mars. Le comité dés Dix-
Huit conseillait cette attitude qu'il jugeait
prudente et que nous trouvions un peu
déplacée;, mais il fatit reconnaître que si
le comité se trompait il avait pour cela
des excuses très avouables.
Le ministère avait compris qu'il devait
présenter sans retard quelques lois indis-
pensables soit.pour réparer Ie3. injustices
du passé, soit, pour assurer l'avenir contre
.le retour d'une nouvelle .entreprise qu'on
disait imposssible et que l'on craignait
toujours. Ces lois, après.avoir été sou-
mises à la Chambre, devaient l'être au
Sénat, et on verrait par cette épreuve
ce qu'il fallait espérer de la Chambre
haute et de ses dispositions. En consé-
quence, à peine constitué, le ministère
avait promis de déposer et avait déposé
en effet des projets de loi sur le colpor-
tage et sur l'état de siège, et enfin une
loi d'amnistie ppur tous les'crimes ou dé-
lits commis par Ja presse depuis le 1 mai
jusqu'au 14 décembre. Dans l'état de. l'o-
pinion, ces lois étaient immédiatement
nécessaires. M. Bai'doux avait proposé les
deux premières avant même d'être mi-
nistre le cabinet a'a eu qu'à les lui em-
prunter, et, grâce à quelques modifications
légères, il les a fait siennes. Le colportage
et l'état de siège étaient les deux matières
législatives sur lesquelles les publicistes
du 16 mai avaient donné le plus, librement
carrière leur imagination. Le. gouv.erne-
̃ ment d'alors avait accepté leur interprétâ-
tion de là lor du colportage, et il avait eU la <
prudence de ne pas -se soumettre à leurs <
propositions sur l'état d& siège. La loi sur
le colportage a été, à notre avis, formel- ̃:
lèmeht1 violée, grâce à- la -manière dont
le ̃- texte en a été dénaturé ce texte;
était pourtant fort clair^mais puisqu'on
l'avait obscurci il fallait le rendre plus clair
encore et le mettre3 désormais à l'abri des
commentaires. Quant à la loi sur Tétat-de
siège, il-fâllait aussi la préciser, et lui faire
dire nettement que l'état de siège ne pour4
rait jamais être promulgué par le pouvoir
exécutif- seul, après une dissolution de- la
Chambre et avant la. constitution d'une
Chambre nouvelle. La Chambré des Dépu-
tés é tait impatiente de voter ces deux lois et
de les renvoyerau Sénat. Dans le Sénat une
minorité considérable s'est opposée à leur
adoption, maisla majorité s'est montrée
pluspolitique le rejet de ces lois aurait pu
entraîner les plus graves conséquences
et provoquer un conflit d'où lé Sénat -né
serait probablement pas sorti vainqueur,
La Chambre haute l'a compris et elle a
réservé tout son courage pour la loi
d'amnMie. Elle n% pas repoussé cette
loi, bien au contraire! 1 Elle a dé-
claré qu'elle voulait l'élargir. Ce n'était
pas assez de comprendre dans l'amnistie
les crimes et délits commis depuis le
1 6 mai jusqu'au 14 décembre Il' fallait
une amnistie générale remontant aussi
haut que possible et s'étendant jusqu'au
1« janvier 1878. L'intention était sensible.
Ces deux dates du 16 mai et du 14 décemi
bré pesaient comme un remords- sur la
GOftsciencé du Sénat, ou du moins comme
un embarras sur sa politique. L'amnistie
telle qu'elle est sortie du vote de làChambre
haute n'était plus une mesuare de circon-
stance, s'appliquant à la période irrégu-
Hère que nous venions de traverser tout t
en conservant seséfffeté légaux elle avait
perdu son caractère politique. La Chambre
néanmoins l'a acceptéetelle que4e Sénat la
lui renvoyait; mais, dèsce moment, on a
pu reconnaître que si le Sénat n'avait plus
sa force de réaction, .il avait conservé ses
susceptibilités, ses -rancunes et; peut-être
t ses espérances.
Cette première épreuve" n'avait donc
pas' été tout 'à- fait satisfaisante; cepen-
dant le comité 'des "Dix-Huit comprit,
sans le dire, qu'il ne pouvait pas y sur-
vivre longtemps." La raison d'être de ce
comité était l'incertitude de l'avenir. Jus-
qu'au vote de là loi; sur l'élat de siège et
sur le colportage on répétait à gauche
que rien ne nous garantissait contre le
retour d'une politique de combat. A ceux
qui demandaient la dissolution du comité
et le vote intégral du budget on répli-
quait aussitôt –Attendez quelques jours
encore le moment n'est pas venu.
Le Sénat votera- t-il les lois de ga-
rantie. qui lui ont été, présentées t Ces
lois une fQis votées,1 le comité n'avait
plus de prétexte pour se perpétuer, ni la
Chambre de raison pour ne pas voter le
• budget. Le ministère avait, dès le début,
parlé et agi de manière à mériter la pleine
i confiance du parti républicain. Le minis-
tre de l'intérieur, M. de Marcère, n'avait
l; pas perdu un seul instant pour faire dans
L le personnel administratif les changemens
t qui étaient indispensables. Or il était indis-
> pensable de changer ce personnel de fond
s en comble, et la tâche était difficile autant
i que la responsabilité délicate. Il fallait
choisir de nouveaux préfets et de nouveaux
sous-préfels, et ne pas trop se tromper
dans des choix aussi multiples. M. de Mar- -7
r cère avait déjà été ministre de l'intérieur,
} il connaissait mieux que personne les res-
t sourcesenhommesdontilpouvaitdisposer.
Avec une rare sûreté d'exécution et une
s promptitude qui était un mérite, de plus,
3 M. de Marcère accomplit son œuvre. Il
r adressa en outre aux préfets une circulaire
3 où les rapports de l'administration supé-
i rieure avec les administrations commu-
nales étaient nettement indiqués et où les
i devoirs de tous les agens du gouvernement
étaient déflnis;dans l'esprit le plus libéral.
t Les changemens opérés par le ministre de
i l'intérieur, les. circulaires qu'il avait écri-
i tes avaient produit la meilleure impres-
i sion sur la Chambre. Avec un peu plus
de lenteur, mais avec une. vigueur que
t l'on n'a pas assez reconnue, M. Du-
faure avait accompli une œuvre ana-
3 logue. La magistrature ne pouvait pas
i être traitée comme, les préfectures. Les
i magistrats amovibles ne sont pas, ainsi
t que les préfets de purs agens politi-
ques essentiellement révocables et soumis
i à l'instabilité des ministères. Leur esprit
> sous le 16 Mai avait été généralement
l mauvais le plus grand nombre n'était
pourtant pas compromis sans retour, et
ne devait pas être frappé sans ménage-
mens. Si M. Dufaure, et quelques pèr-
sonnes le pensent, n'a pas encore fait
» tout ce qui était à faire, il a fait beaucoup
et ou lui en a su gré. Son langage .à la
i tribune, soit au Séoat; soit à la Chambre,
était toujours aussi ferme :et résolu qù'é-
t loquent. Les autres ministres, chacun
3 dans son département, s'étaient misa
l'œuvre avec ardeur, avec dévouement.
Le ministère avait le droit de demander à
s la Chambre acte de sa confiance. Que
e craignait-on? Le Sénat n'avait-il.pas voté
s les lois de garantie ? Le Maréchal ne mon-
s trait-il. pas un esprit constitutionnel nou-
t veau peut-être, mais absolument correct?
Le ministère enfin n'était-il pas là
l- pour tout surveiller et pour répondre
de TaVenir ? A iiquoi bon désormais uq
comité qui? avait ̃ été créé dans des cir-
constances toutes; différentes et pour un
but qui était atteint ? A quoi bon le vote
du budget par: douzièmes provisoires? 2
Ges questions s'agitaient partout, et; plus
encore dans les conversations que dans la
presse ou à la «tribune. Ge? qui devait ar-
river -arriva. La Chambre vota le budget
de 1 878. Le comité; des Dix-Huit eessa de
faireparler de: lui et; disparut sans qu'on
puisse 'dire exactement ula -date ;de
sa mort. En quelques; semaines tpar
une -conduite? énergique «-et prudente,
par 'sa .modération et sa fermeté, le mi-
nistère avait pourvu à tout? Les: dernières
traces du 16 Mai étaient effacées. Noss
«ntrions dan»; une période.; nouvelle. Les
journaux delà droite n'ont-pas manqué, de
reprocher au ministère sa prétendue Jai-
blesse à l'égard des Di*Buitr à l'égardde
la Chambre, en: un;niot^ l'égard des pas-
sions que le 1 6 Mai avait; soulevées jus-
qu'au paroxysme et que 14 Décembre ne
pouvait pas calmer par enchantement.
Nous lui rendons plus; de justice. Jamais
mjnistère; n'a fait davantage en moins.de
temps et si- son œuvre bienfaisante; n'a
pas été, suffisamment louée* c'est qu'elle
a été accomplie, avec autan t de simplicité
et de jnodestie;que; d'efficacité.
Ajoutons qu'au milieu tmême de <3es
teflaps troublés la Chambre et le Séaat
ont, discuté les plus, graves questions
d'aftaires et les ont résolues; La Cham-
bre avait pourtant à soutenir l'écra-
sant- fardeau de la vérification des pou-
voirs de ses membres c'est à peine si
elle est sur le point d'en être débarras-
sée. On lui a reproché d'avoir apporté
dans ces vérifications une rancune pas-
sionnée cela n'est pas -exact: elle
y a mis seulement • de la rigueur
et, nous le reconnaissons, une ri-
gueur qui. n'a pas toujours- été po-.
litique. Elle l'a toutefois été le plus sou-
vent, et kles élections nouvelles faites par
le pays en sont la preuve éclatante. Lé
dépouillement des dossiers électoraux n'é-
tait pas une tâche facile. De plus j fia
Chambre, avant le 14 décembre, avait
voté une enquête qui se poursuivait
dans les départemens et dont il fal-
lait sur- quelques points attendre les
résultats. Parmi tant d'occupations di-
verses, la Chambre a discuté avec
une attention soutenue, une application
scrupuleuse, le plan des travaux publics
que M. de Freycinet lui a soumis. Nous
rappelons ces faits, et cela suffît; on
n'a pas oublié le jugement que nous en
avons porté alors. Le plan de M. de Frey-
cinet, vivement discuté, habilement dé-
fendu, a mis à' la république, si l'onnous
permet cette expression familière, du tra-
vail sur -la planche' pour dix années. Il 'a
donné un but aux imaginations, il leur
a ouvert une carrière considérable
̃ et pourtant limitée. Y Politiquement,' de
même qu'économiquement, ses consé-
s quences seront très importantes. La
Chambre l'a compris. Frappée de lagran-
t deur de ces projets, elle ne sry est pourtant
s pas -laissé séduire, et rien ne lui a fait
plus d'honneur que le soin avec lequel
ellea a conduit ce débat, sans autre préoc-
l cupation que Tinté] et public. Approuvé
t par la Chambre, le plan dfrM;!de Preycinet
t l'a été aussi par lé Sénat, en même teiflps
i que la loi qui autorisait le ministre dès
f finances à émettre un emprunt de 500 mtl-
lions en 3 0/0 amortissable.
Le Sénat, on le voit, Rappliquait à 'ne
pas contredire la Chambre ouvertement
j mais ses sentimens secrets ont 'éclaté
chaque fois qu'il s'est agi de nommer Tin
L sénateur inamovible. A la fin de février,
î la mort du général d'Aurelle de Palâdines
ayant rendu un siège vacant, le Sénat
• a nommé un légitimiste, M.' de Carayon-
3 Latour, de préférence à un républicain
t modéré, M. Victor Lefraûc. L'histoire de
cette élection mérite d'être mentionnée.
i Les constitutionnels, du Sénat ont d'a-
bord choisi pour candidat M. le duc Dé-
cazes c'était leur tour de présenter ùa'ean*
s ididat, et ils espéraient que les^bonaparMi^
i tes et les légitimistes auraient pour eux
̃ la. même condescendance qu'ils avaient
montrée eux-mêmes daas d'autres circong-
tances. Ils se trompaient Rien n'a p'û
s décider les légitimistes et les bonapartis-
i tes à voter pour M. Decazes, et celui-ci a
été obligé de retirer sa candidature. L'af-
i faire a fait du bruit. La mauvaise humeur
t des constitutionnels a même paru pen-
t dant quelques jours être devenue une
t grande colère. Un journal du centre droit
i, a déclaré -que tout était rompu entre
̃ les coalisés de la droite. Le schisme était
• proclamé- ..Qu'allaient faire les constitu-
tionnels? Venir à nous? L'occasion était
si engageante, le motif si légitime, 'que
i tout permettait de le croire Nôtr« candidat
était si conservateur, si acceptable, siho-
̃ norable à tous égards! Les constitutionnels"
i ont-ils voté pour M. Victor Lefranc? Non 1
i Après avoir exhalé leurs plaintes, après'
avoir constaté qu'on leur avait manqué,
i et que, certes, ils étaient hommes à res-
senlir l'offense et à ne pas l'oublier, la
conscience satisfaite, le cœur apaisé et
• la dignité sauve, ils ont voté pour M. de
̃ Carayon-Latour. L'union conservatrice
? est un ménage où le divorce n'étant pas
i admis, il peut y avoir querelle mais non
pas rupture. Le Sénat a perdu à ce
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chez tous. les direqteurs de, postes;
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PWTMBIS II LITTftRMRIS
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chez MM. ffftiichey, Iiafflt«>ïet C;
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«t au bui-eau du JOCBWAI^î
jeUôsàoLv€&ttoujpnr5êta:eagriées:iar4a rédaction.
~s
".v îJEUDI i2 JANVPR i
Trois; jours seulement nous séparent
maintenant des élections sénatoriales et ̃̃*
les situations respectives des partisans dé ̃*
la Constitution républicaine et de ses }
adversaires' restent à |a, veille d,u scrutin j
ce qu'elles étaient il y, a, quelques semai-:
nés. D'un côté, on peut constater la per-.
sistance du calme et de la modération
que donnent la confiance dans le bon
sens du pays et la certitude d'un suc-
cès prochain et décisif. D'autre part
on vo.it à quels .moyens extrêmes le
sentiment qu'une' cause est irrévo-
cablement perdue peut pousser des
hommes qui ont pris l'habitude, de se
donner comme les seuls représentons des
idées de conservation et degouyernement.;
Sur ce dernier point, non plus que sur le
premier, la nation n'a besoin d'être
éclairée davantage.: Tous les Manifes-'
tes des coalisés de la réaction, si, mco-^
lores qu;ils" soient, ne peuvent In i
faire oublier, qu'ils ont été les, maîtres de
ce pouvoir qu'ils réclament aujourd'hui,
encore comme pouvant seuls l'exercer, et
elle sait trop bien ce qu'en .ont fait ces
prétendus conservateurs. Assurément, ce
n'est ni le respect de la loi, ni l'in-y
dépendance des fonctionnaires, ni
la liberté des élections qu'ils peu-
vent prétendre avoir sauvegardés.; Com-
ment ne comprennent-ils pas que si
ce mot de conservation est aujourd'hui
détourné de son véritable sens,. c'est parce
qu'ils en ont revendiqué la défense et
qu'ils ont prétendu l'interpréter de telle
manière que le pays n'a pas voulu consen-
tir à être conservateur à leur façon ? Ils
continuent cependant à répéter les mêmes
paroles, à faire les mêmes promesses et à
répandre les mêmes calomnies contre
leurs adversaires. Mais on, ne peut vrai-
ment croire qu'ils espèrent, entraîner, les
électeurs car ces prophètes n'ont jusqtt ici
annoncé que des malheurs qui ne sontpoint
arrivés, et parmi les promesses ,qu ils ont
prodiguées il serait difficile d:en citer
une qui ait été tenue. Il faut donc qu'ils
aient une bien grande :,widace pour faire
dans les mêmes conditions une nouvelle
tentative après celles du -8 février 187 6 et
du 14 octobre 1877. Cependant ;à -la ..der-
nière heure de la lutte ils semblent avoir
perdu presque toute confiance et ils renon-
eeBt kla .publication .de, leur .second Ma-
nifeste. Il n'aurait d'ailleurs pas été moins'
inutile que le premier. Et le pays va voir;
ces étranges alliés. aller au scrutin sans
musique'et sans drapeau, dans un; silence
profond, qui est le silence du- désespoir.
Des journaux, autrichiensfont annoncé
à:plusieurs reprises que l'une au- moias
dès puissances signataires du traité _de:
Berlin avait proposé une occupation
mixte de la Roumélie orientale après son;
évacuation par .les "Russes. Ces ru-
meurs étaient -loflgtemps restées assez
vagues, et, après avoir' été plus ou
moins précisées par des dépêches de Ber-
lin elles avaient' finalement été démenties;
par la presse anglaise. A Vienne cepen-:
dant on persistait; à croire qu'il y avait. eu
quelque chose et que tout ce bruit n avait
pas été fait ppur rien. Aujourdhui une
confirmation de ces renseignemens se
trouve dans une dépêche de ConstanU-
nople. M. Wolff, représentant de l'Alle-
magne dans la commission de la Roumé-
lie orientale, aurait proposé l'occupation
mixte au cours d'une discussion sur la
situation qui sera faite à par la retraite des troupes russes. La
dépêche ne dit pas quel accueil a été fait
à cette, proposition par la Commission in-
ternationale, et, avant d!en discuter l'op-
portunité, il est nécessaire d'être plus
amplement informé.
Les nouvelles dé l'Afghanistan sont tou-
jours aussi contradictoires -en,pe'qui con-
cerne Yakoub Khan,. qui en tout cas n'est
pas allé à Jellalabad. Les généraux an-
glais ne paraissent point d'ailleurs son-^
ger' .à arrêter leur marche en avant.
Le général Biddulph a lait :franohir
à- son artillerie le défilé du Khojak,
et sa division s'est déployée dans la
plaine de' Candahar .qu'elle s'apprête a;
attaquer et qui ne serait défendue que
par trois.régimens afghans sans artillerie.
Le général Stewart, qui commande en chef
̃ le corps d'armée dirigé contre Canda-
har, occupe dé son côté le défilé de Gwajur,;
Au nord4a passe de Khaïber a été une fois
encore interceplée par les tribus afghanes
de la montagne. Mais il a suffi de trois
compagnies et de deux canons envoyés de
Jamrood pour rétablir aussitôt les com-
munications entre Peshawer et Ali-Musjid.
BOURSE BE PARIS
Oldtare le 31 Je 2 Hausse. Bai»»e.
s o/« ̃•' ̃̃̃̃̃̃̃̃' ̃- --̃̃̃ ̃ ̃̃: ̃
Comptant. ,16 67.1/2 76 80 .12 1 2
LiqUid. 76 60 16 72 1/2 12 12 -• •
Fin cour. A. 76 92.1,2 32 «:; ,•
3 ,o/o Coupon détaché..
Amortissable.
Comptant, 80 •• 7.9 40, 1» /̃ • •• •/
Liquid. 79 87 1,2 79 22 12 10;
Fin cour A 19 42 M% • 30- • /•,
4 t/»-O/O • ̃-̃•.
Comptant 107 75 i 107 t5 • •• •/•
5 O/O ̃-̃̃
Comptant 112 95 Mi 85 •• .'̃.̃̃ • 10
Liquid. 112.92 1 2 H? ,82Jj2 -10
Fin cour U3 10 •/• • t7 */2 • ¡.
PETITE «V BOURSE DU SOIR.
Emprunt 8.0/0 ̃ 113 fr.10, 13 3/4.
3 0/0. 76fr..92 1/2.
5,0/Q turc. 11 fr. 67,65.
Banque ottomane.. 475 fr.
Florins (or). 63 3/16.
Hongrois 6 0/0. 74 1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 262 fr., 26tfr, 87.
Télégfaplile privée.
{Service télégraphique! de l'agence H«as.)
Berlin,'lé 2 janvier.
D'après la Correspondant provinciale, l'empe-
reur en recevant hier les ministres; a répondu- de
la.manière suivante à l'allocution de, iM., le comte
Stolberg,, \'ice-présiàleiit, du conseil
« Laidirectipu des aCfaires.ne m'a pas fatigué,
j usqu'à. présent, bien que je n'aie pas recouvré
mon ancienne vigueur. Il est naturel que je
finisse par de graves, réflexions une année dans
laquelle j'ai été tant éprouvé. D'un- autre côté{
j'ai reçu tant de témoignages de sympathie et
d'attachement, que ma douleur est considérable^
ment diminuée.. -A
» Je remercie le ministei-e. de ce qu il h a liait
pour combattre ,1e danger.. Ses, efforts, n'ont .çer^
tainement pas été sans, résultats mais le. gou-
vernement ne doit pas. cesser'de montrer la plus,
grande vigilance. Je vous prie donc de me faci-
liter aussi a l'avenir la direction des affaires
gouvernementales. »
L'empereur a ensuite serré la main aux.minis-
tres 'en adressant à, chacun d'eux des paroles
aimables.
Berlin, le 2 janvier.
Le prince impérial d'Allemagne a rendu visite
hier dans l'après-midi, à l'occasion du nouvel an,
aux ambassadeurs accrédités à Berlin.
M. "le comte de Sain t-Vallier part dimanche
pour Paris. On dit que l'ambassadeur de France
passera par Friedrichsruhe, où séjourne actuelle-
ment ie.,prince- de. Bismarck.
Berlin^ le 2 janvier.
La Correspondance provinciale, parlant de l'an-,
née qui vient de s'écouler, fait ressortir le suc-i
ces important et lés progresse la politique. pa:
cifique communef à toutes les puissances, qui
s'est' manifestée dans le traité de Berlin.
« On a pu1 croire: pendant un certain temps,'
aioute la feuille officieuse, que l'œuvre accom-
plie ayec tant de peine allait de nouveau être
mise en question mais plus ce danger s'est ac-
centué, plus |lës efforts -'faits par lès grandes
puissances pour arriver à une entente ont été
efficaces. °
̃ » "Dans les dernières semaines de Tannée qui
vient de finir, toutes les puissances intéressées
ont fait des manifestations- formelles, et dans'
certains cas des démarches d'un caractère posi-
tif qui montrent que toutes veulent la même
chose et que toutes sontlermement convaincues
de la possibilité d'une exécution complète du
traité de Berlin.
» Au commencement de la nouvelle année,
l'horizon politique extérieur est plus net et plus'
clair qu'il ne l'a jamais été depuis longtemps.
» Comme le réveil de la confiance publique dé-
pend de l'état des relations internationales, il est
utile de constater que nous pouvons envisager
l'avenir a.yec une assurance que nous avions
perdue depuis longtemps. »
Londres, le 1" janvier.
Qn mande de Lahore au Standard qu'une force'
considérable de KukÙTkhels à bloqué la passe de'
Khaïber. Lesxommunicâtions télégraphiques sont
interrompues trois compagnies, avec deux ca-;
nons ont quitté Jarijrood pour. rétablir ces com-
munications.-
• Le Daily Nems publie une dépêche de Pèshà-
wer annonçant que lès communications sont ré-
tablies avje.c:;Ali-Musjid.
Londres, le 2 janvier.
Un télégramme daté, du défilé de Khojak et!
adressé au Daily felegràph annonce que l'artil-
lerie de la division Biddulph .a traverse le défilé
le. 1er janvier et que les trois quarts de la divi-,
sion se trouvent déjà dans la plaine de Candahar.
On mande de Jellalabad au même journal
« Ouatre régiméns afghans étant en désaccord1
avec" Yakoùb Khan au sujet de la solde ont dé-
serté, à l'exception de 1S0 hommes.
» Syud-Mohamed, chef des Khunars, négocie
avec le major Çavagnari. Plusieurs autres chefs
ghilzais sont également entrés en négociation.
» On pense qu'avant d'entamer des négocia-'
lions Yakoub Khan attend de, voir si les Russes
viendront ̃ en aide à Sheere-Ali: »
Calcutta, le 1« janvier.
Le général Roberts devait quitter Hazardir
hier, pour se rendre à Khost avec une petite co-
lonne de troupes.
Dés tentatives faites par les Afghans pour sou-
lever le district de Khost ont échoué.
Le général Stewart occupe la route à travers le
défilé de Gwajur, par laquelle la, grosse arlillerie
péüt.PpsseT,
La marche du général Stewart sur Candahar
commencera aujourd'hui par les casses de Gwa-
iur,et de Khojak.
Selon des rapports authentiques, la garnison
de Candahar est composée de trois régiméns in-
complets et sans artillerie.
Le bruit que des renforts ont été envoyés de
,Hérat sur Candahar n'est pas confirmé.
Constantinople, le 31 décembre.
L'amiral Hornby a informé M. Layard que, par
suite des difficultés qu'elle éprouve à s'approvi-
sionner à Artaki, et en raison ;de son mouillage
défectueux, la flotte arrivera jeudi soir dans la
baied'ïsmidt..
-Le bruit court que c'est M. Layard qui a ap-
pelé la flotte anglaise..
La Porte propose aux puissances Nasn aey,
nreinièr secrètaire'à l'ambassade dé Pans, comme
̃ Gouverneur du Liban. La France donnerait son
adhésion à cette nomination.
Qn annonce que la Porte est décidées «xécu-
ter le traité dé Berlin à cet effet, elle vient -d en-
voyer Riazil Pacha, ancien ambassadeur a baint-
Pétersbourg, comme commissaire chargé de re-
mettre Ppdgorilza aux Monténégrins.
On confirme qu'Ali Pacha, président du Con-
seil d'Etat, a été adjoint' à Cara'.héôdory Pacha
en vue des "négociations relatives a la conclusion
'du traité définitif-
Constanlinople, le 31 décembre, soir.
Une réunion de banquiers, présidée par le
trrandrvizir, a décidé ae racheter chaque mois, par.
l'entremise de la banque ottomane, pour 100,000
livres turques de caïmés dont le retrait a été dé-
cidé.
.r ̃ Constantinople, le 31 décembre.
Dans la commission de Roumélie xjui siège à
I'hilippopoli, au cours d'une discussion sur la si-
mation du pays après son évacuation par les
Russes, M, Wolff a proposé une occupation mixte-
de ces contrées. Il a proposé aussi de donner
à la Roumélie une organisation semblable a celle
du Liban; la défense des Balkans serait confiée
à la milice bulgare.. • ~i.~
M. Layard a adressé au marquis de Salisbury
une dépêche signalant les dangers que présentent
les plans de la Turquie.
Constantinopïe, le 1" janvier.
Par suite de l'énorme dépréciation qu'ont subie
les caïmôs, de nombreuses boulangeries sont fer-
mées.
Le conseil a élevé à 150,000 livres le chiffre du
̃ rachat mensuel.
Athènes,, le i" janvier.
La Porte a fait savoir au gouvernement hellé-
I nique qu'elle avait désigné le village de Toukout,
mes d'Arta, comme lieu de. réunion nour les
commissions chargées de procéder à la délimita-
tion des frontières.
Bùcnarest, le i" janvier.
M. Rosetti, président de là Chambre, et M. De-
mètre Bratiano, ministre à- Constantinople, sont
partis, le premier pour Rome, le- second pour
yienne vet Paris.
Tous deux sont chargés d'une mission spé-
ciale.
Zimony, le 1" janvier, 1 h. 30 m. soir.
La Gazelle, officielle publie- la loi relative aux
nouvelles monnaies serbes, rédigée conformé-
ment à la convention monétaire internationale
conclue à Paris la 23; décembre f865i Le ministre
dçs {ïnances est autorisé à faire frapper use
somme "dé ismilliohs de" dinars (francs).
Saint-Pétersbourg,
de grâces a été célébré: à l'occasion; de ranniver-,
saire du passage ,des .Balkans effectué' 1 année
dernière. L'empereur, lo grand-duc héritier, la
famille impériale, tous les généraux,
ont.passé les Balkans, y assistaient.
Le soir, grand dîner au Palais d'Hiver. Les géT
néraux et les officiers^ d'état-major de la • gatdé
étaient invités.
L'empereur ,a remercié: cordialement :îja.; garda
impériale de la bravoure qu'elle a déployée dans:
la dernière -guerre.
Des toasts à la santé de l'empereur et de" i ar-
mée ont été portés «t accueillis -.par. dés ..applau-
disseraeris enthousiastes.
Athènes, le l^janvieTilspir.
La Couronne et la Guyenne ont reçu l'ordre. de
rentrer en France.
Ces deux- cuirassés seront remplacés; par un
navire plus fort..
La Gauloise^ portant le pavillon du contre-ami-
ral Lejeune, et là Sanée doivent rester au Pirée.
Edimbourg, le 31 décembre, soir.
Les directeurs de la Banque City of Glasgow
sont cités devant le tribunal pour le 20 janvier.
4îiEVUE ;DE ̃: L'ANNÉE- r
Intérieur.
jetons suivant notre .habitude v.à ce
moment, où l'année vient de finir, uq
coup d'œii rapide sur les douze -mois
écoulés. Nous voudrions non seule-
ment rappeler les événemens princi-
paux spxi ont rempli cette période, mais
en. déterminer: le caractère et. rechercher
à quelle rloi ..politique leur idé'Peloppe-.
ment a,obéi. Les »événemens iproprement
dits sont peu nombreux. L'année- précé^
denteavait étés beaucoup plus fertile; en
émotions dramatiques et en accidensi im-
IprévusrG'était l'année %a,\G Mai ^.avons-
nous' besoin de, rappeler avec plus de dé-
tails"les souvenirs que cette date évoque? ?,
=Ne sont-ils pas présens à tous les es-
prits ? Tout ce que nous < en dirons, c'est
que l'année 1877 avait débuté avec un
ministère'républicain présidé par M. Jules
Simon, çt que ce ministère donnait alors
des espérances qui ont été soudainement
démenties. Sa situation manquait de. fran-,
chise- et 4e netteté, non point Moup sûr
par la faute des hommes qui -étaient au
pouvoir; aaais: par celle, des ckconstances.
On a compris depuis que le ministère
Jules Simon n'avait pas été loyalement
accepté par ceux-là même qui avaient
conseillé à M..le Président de la répu-
blique d^y avoir recours. Ils, espéraient le
compromettre, l'user, le laisser tomberou
le renverser au bon moment et le rem-
placer avec avantage. Les forces des
factions réactionnaires, quoique dimi-
nuées, étaient encore très respectables. Le
défaut d'harmonie qui existait entre les!
divers pouvoirs permettait de trouver
toujours auprès du maréchal et. du Sénat
un pointrd'appuipour ,une entreprise -har-;
die. En un mot, le plan des droites était.
habilement combiné, et il est difficile de
dire ce qui en serait résulté si l'exécution
n'en avait pas été brusquée avec une té-
-mérité intempestive, et si le dénoûment:
n'avait pas été rendu impossible par la
précipitation même avec laquelle ©n l'a
poursuivi. Mais tout a fait défaut à la:
droite un prétexte pour expliquer sa ré-
solution, des hommes capables pour l'ap-
puyer, une administration intelligente pour
laïaire réussir. Le pays a été révolté.lors-
îqu'il a vu qu'après l'avoir lancé. dans une
iay en ^ture coupable on voulait l'y diriger par
la violence et par la persécution. Il ne dis-
tinguait pas ;le butoù on lé conduisait, il
détestait et estimait médiocrement les
politiques qui l'y poussaient. Il a répli-
qué au 1-6 Mai par le 14 Octobre, et après
deux mois de perplexités qui ont été af-
fligeantes pour tout le monde, le Maré-
chal a composé le ministère du 14 Dé-
cembre, celui-là même avec lequel nous
avons commencé l'année et avec lequel
nous la finissons
Ce-ministère, présidé par M. Dufaure, a
tioùvé une situation à quelques égards
plus faèile'que le ministère Jules Simon.
Si les droites ne l'acceptaient point par
choix, elles le subissaient avec résignation.
Elles avaient livré une grande bataille et
l'avaient perdue. En quelques mois toutes
leurs forces matérielles et morales avaient
éléaaéanties.Leshommesdeleurclientèle,
depuislesplusgrandsjusqu'auxplus petits,
depuis M. le duc 4e Broglie jusqu'au plus
humble sous-préfet, étaient pour long-
temps hors d'usage. Ace point de vue, les
circonsta-nees étaient favorables au mi-
nistère, et le sentiment de délivrance que
tout le monde éprouvait tournait encore à
son profit mais ce sentiment n'était pas
tel qu'il ne fût mêlé d'aucune défiance, et
les passions que la lutte avait soulevées
étaient bien loin d'être apaisées. ïSi les
factions réactionnaires étaient désarmées,
tout le monde ne le comprenait pas- avec
la même évidence, ne le sentait, pas avec
la-même énergie, et ces mêmes députés
qui avaient eu à se défendre pendant six
mois contre les attaques qu'on leur adres-
sait au nom du Maréchal, et auxquellesle t
Sénat les- avait livrés, se demandaient
avec anxiété et avec colère s'ils m'avaient I
plus .-lien. à. craindre alors que le Maré- 1
chal restait Président de la république et 1
que la composition du Sénat n'était en 1
rien -modifiée. Appréhensions excessives v
sans: doute,! mais naturelles !i L'esprit pu- 1
blic» avait étémis pendant plusieurs mois,
et surtout-depuis le «14 octobre jusqu^u
14,décembre, à une école d'immoralité
politique presque sans précédens. Les
ouïnaux, de la droite conseillaient haute-
ment, demandaient, exigeaient un coup
d'Etat. Partout les lois les plus claires
avaient été détournées de leur sens
naturel par les interprétations les plus
fantaisistes la presse réactionnaire avait
applaudi et encouragé. Qn avait .dis-
cuté sérieusement si le pouvoir exécu-
tif n'avait ,pas le droit de prélever des
impôt3,que les représentans dupays n'au-
raient pas consentis., En un mot, le dés-
ordre moral était partout, et l'esprit pu-
blic, ajafelé en. présence de cesAentatives
criminelles restées,7sans. répression, avait
perdu non pas certes la. notion du juste;
etlde l'injuste, car ̃_ il se révoltait contré
̃d'odieuses menaces, mais la notion; exacte
de ce qui était possible et de ce qui ne
l'était pas, de ce qui était vraisemblable
et de ce qui était vrai. Epoque singulière
que la postérité ne comprendra, peut-être
pas très bien! On craignait tout sans pou-
voir dire quoi. On avait vu des, choses si
extraordinaires On avait entendu soute^
nir des thèses si étranges La fièvre don
on^avait été ému n'était pointapaisée, etle
temps seul pouvait la calmer. Quelques
semaines y ont suffi mais il a fallu les
attendre et les laisser passer. Lorsqu'un
pays tout entier est jeté en «dehors de ses
̃ voies normales, ce n'est pas en un jour
qu'il peut y rentrer.
On n'a cas: oublié le t comité, des Dix-
• Huit. Il: âvaitrendu, d'immenses services.
Il avait aidé la' Chambre à> traverser avec
dignité et fermeté, une erise à laquelle
pèii «d'Assemblées auraient su résister
Une Chambre, en effet, a besoin d'un pou-
voir directeur, ) et, dans) l'ordre régulier,
ce pouvoir est remismu ministère -respon-
sable qui l'exerce sous. un contrôle con-
tinuel. :Mais le ministère Roehebouët ne
pouvait pas exercer ce pouvoir directeur.
Loin d'accepter son jautorîté, le premier
soin de la Chambre devait être de -s'y
soustraire en constituant à côté de lui et
contre lui une autorité vraiment pârlemen-r
taire. C'est pour cela que le comité des
Dix-Huit a été formé, et aussitôt tous les
comités républicains qui avaient si vailam-
ment conduit la campagnes électorale ont
disparu. Les Dix-Huit sont devenus les
•maîtres du moment,'et nous avons tous re-
connu en eux les véritables mandataires
de l'opinion. Il était pourtant impossible
de se dissimuler ce que cette organisation
improvisée avait de dangereux. Elle était
nécessaire, mais elle était aussi révolu-
tionnaire. C'était la préparation "à la
guerre entre le pouvoir exécutif et la
Chambre si le premier ne reculait pas.
Parbonheur, il1 a reculé. M. le Maréchal
de Mac-Mahon, dans l'esprit duquel un
coup d'Etat n'était jamais entré, s'est
senti désarmé lorsqu'il n'a plus eu d'autre
arme que celle-là. Le conflit fatal a été
évité. Mais le conseil des Dix-Huit a
survécu pendant quelque temps à sa vic-
toire, et, sous prétextede la mieux assurer,
al s'est maintenu à côté du ministère Du-
ifaure, sans s'apercevoir et sans vouloir
jreconnaître qu'il faisait avec lui double
emploi. Le mot d'ordre du comité était
scrupuleusement suivi par la Chambre.
A la fin de décembre il fallait sans doute
voter deux douzièmes provisoires, mais
cette nécessité.ne devaitpas se prolonger
plus longtemps, et le mois de janvier, le
̃mois de février, si l'on veut, suffisaient à
discuter et à voter intégralement lé bud-
get. Le budget cependant n'a été voté
qu'à la fin de mars. Le comité dés Dix-
Huit conseillait cette attitude qu'il jugeait
prudente et que nous trouvions un peu
déplacée;, mais il fatit reconnaître que si
le comité se trompait il avait pour cela
des excuses très avouables.
Le ministère avait compris qu'il devait
présenter sans retard quelques lois indis-
pensables soit.pour réparer Ie3. injustices
du passé, soit, pour assurer l'avenir contre
.le retour d'une nouvelle .entreprise qu'on
disait imposssible et que l'on craignait
toujours. Ces lois, après.avoir été sou-
mises à la Chambre, devaient l'être au
Sénat, et on verrait par cette épreuve
ce qu'il fallait espérer de la Chambre
haute et de ses dispositions. En consé-
quence, à peine constitué, le ministère
avait promis de déposer et avait déposé
en effet des projets de loi sur le colpor-
tage et sur l'état de siège, et enfin une
loi d'amnistie ppur tous les'crimes ou dé-
lits commis par Ja presse depuis le 1 mai
jusqu'au 14 décembre. Dans l'état de. l'o-
pinion, ces lois étaient immédiatement
nécessaires. M. Bai'doux avait proposé les
deux premières avant même d'être mi-
nistre le cabinet a'a eu qu'à les lui em-
prunter, et, grâce à quelques modifications
légères, il les a fait siennes. Le colportage
et l'état de siège étaient les deux matières
législatives sur lesquelles les publicistes
du 16 mai avaient donné le plus, librement
carrière leur imagination. Le. gouv.erne-
̃ ment d'alors avait accepté leur interprétâ-
tion de là lor du colportage, et il avait eU la <
prudence de ne pas -se soumettre à leurs <
propositions sur l'état d& siège. La loi sur
le colportage a été, à notre avis, formel- ̃:
lèmeht1 violée, grâce à- la -manière dont
le ̃- texte en a été dénaturé ce texte;
était pourtant fort clair^mais puisqu'on
l'avait obscurci il fallait le rendre plus clair
encore et le mettre3 désormais à l'abri des
commentaires. Quant à la loi sur Tétat-de
siège, il-fâllait aussi la préciser, et lui faire
dire nettement que l'état de siège ne pour4
rait jamais être promulgué par le pouvoir
exécutif- seul, après une dissolution de- la
Chambre et avant la. constitution d'une
Chambre nouvelle. La Chambré des Dépu-
tés é tait impatiente de voter ces deux lois et
de les renvoyerau Sénat. Dans le Sénat une
minorité considérable s'est opposée à leur
adoption, maisla majorité s'est montrée
pluspolitique le rejet de ces lois aurait pu
entraîner les plus graves conséquences
et provoquer un conflit d'où lé Sénat -né
serait probablement pas sorti vainqueur,
La Chambre haute l'a compris et elle a
réservé tout son courage pour la loi
d'amnMie. Elle n% pas repoussé cette
loi, bien au contraire! 1 Elle a dé-
claré qu'elle voulait l'élargir. Ce n'était
pas assez de comprendre dans l'amnistie
les crimes et délits commis depuis le
1 6 mai jusqu'au 14 décembre Il' fallait
une amnistie générale remontant aussi
haut que possible et s'étendant jusqu'au
1« janvier 1878. L'intention était sensible.
Ces deux dates du 16 mai et du 14 décemi
bré pesaient comme un remords- sur la
GOftsciencé du Sénat, ou du moins comme
un embarras sur sa politique. L'amnistie
telle qu'elle est sortie du vote de làChambre
haute n'était plus une mesuare de circon-
stance, s'appliquant à la période irrégu-
Hère que nous venions de traverser tout t
en conservant seséfffeté légaux elle avait
perdu son caractère politique. La Chambre
néanmoins l'a acceptéetelle que4e Sénat la
lui renvoyait; mais, dèsce moment, on a
pu reconnaître que si le Sénat n'avait plus
sa force de réaction, .il avait conservé ses
susceptibilités, ses -rancunes et; peut-être
t ses espérances.
Cette première épreuve" n'avait donc
pas' été tout 'à- fait satisfaisante; cepen-
dant le comité 'des "Dix-Huit comprit,
sans le dire, qu'il ne pouvait pas y sur-
vivre longtemps." La raison d'être de ce
comité était l'incertitude de l'avenir. Jus-
qu'au vote de là loi; sur l'élat de siège et
sur le colportage on répétait à gauche
que rien ne nous garantissait contre le
retour d'une politique de combat. A ceux
qui demandaient la dissolution du comité
et le vote intégral du budget on répli-
quait aussitôt –Attendez quelques jours
encore le moment n'est pas venu.
Le Sénat votera- t-il les lois de ga-
rantie. qui lui ont été, présentées t Ces
lois une fQis votées,1 le comité n'avait
plus de prétexte pour se perpétuer, ni la
Chambre de raison pour ne pas voter le
• budget. Le ministère avait, dès le début,
parlé et agi de manière à mériter la pleine
i confiance du parti républicain. Le minis-
tre de l'intérieur, M. de Marcère, n'avait
l; pas perdu un seul instant pour faire dans
L le personnel administratif les changemens
t qui étaient indispensables. Or il était indis-
> pensable de changer ce personnel de fond
s en comble, et la tâche était difficile autant
i que la responsabilité délicate. Il fallait
choisir de nouveaux préfets et de nouveaux
sous-préfels, et ne pas trop se tromper
dans des choix aussi multiples. M. de Mar- -7
r cère avait déjà été ministre de l'intérieur,
} il connaissait mieux que personne les res-
t sourcesenhommesdontilpouvaitdisposer.
Avec une rare sûreté d'exécution et une
s promptitude qui était un mérite, de plus,
3 M. de Marcère accomplit son œuvre. Il
r adressa en outre aux préfets une circulaire
3 où les rapports de l'administration supé-
i rieure avec les administrations commu-
nales étaient nettement indiqués et où les
i devoirs de tous les agens du gouvernement
étaient déflnis;dans l'esprit le plus libéral.
t Les changemens opérés par le ministre de
i l'intérieur, les. circulaires qu'il avait écri-
i tes avaient produit la meilleure impres-
i sion sur la Chambre. Avec un peu plus
de lenteur, mais avec une. vigueur que
t l'on n'a pas assez reconnue, M. Du-
faure avait accompli une œuvre ana-
3 logue. La magistrature ne pouvait pas
i être traitée comme, les préfectures. Les
i magistrats amovibles ne sont pas, ainsi
t que les préfets de purs agens politi-
ques essentiellement révocables et soumis
i à l'instabilité des ministères. Leur esprit
> sous le 16 Mai avait été généralement
l mauvais le plus grand nombre n'était
pourtant pas compromis sans retour, et
ne devait pas être frappé sans ménage-
mens. Si M. Dufaure, et quelques pèr-
sonnes le pensent, n'a pas encore fait
» tout ce qui était à faire, il a fait beaucoup
et ou lui en a su gré. Son langage .à la
i tribune, soit au Séoat; soit à la Chambre,
était toujours aussi ferme :et résolu qù'é-
t loquent. Les autres ministres, chacun
3 dans son département, s'étaient misa
l'œuvre avec ardeur, avec dévouement.
Le ministère avait le droit de demander à
s la Chambre acte de sa confiance. Que
e craignait-on? Le Sénat n'avait-il.pas voté
s les lois de garantie ? Le Maréchal ne mon-
s trait-il. pas un esprit constitutionnel nou-
t veau peut-être, mais absolument correct?
Le ministère enfin n'était-il pas là
l- pour tout surveiller et pour répondre
de TaVenir ? A iiquoi bon désormais uq
comité qui? avait ̃ été créé dans des cir-
constances toutes; différentes et pour un
but qui était atteint ? A quoi bon le vote
du budget par: douzièmes provisoires? 2
Ges questions s'agitaient partout, et; plus
encore dans les conversations que dans la
presse ou à la «tribune. Ge? qui devait ar-
river -arriva. La Chambre vota le budget
de 1 878. Le comité; des Dix-Huit eessa de
faireparler de: lui et; disparut sans qu'on
puisse 'dire exactement ula -date ;de
sa mort. En quelques; semaines tpar
une -conduite? énergique «-et prudente,
par 'sa .modération et sa fermeté, le mi-
nistère avait pourvu à tout? Les: dernières
traces du 16 Mai étaient effacées. Noss
«ntrions dan»; une période.; nouvelle. Les
journaux delà droite n'ont-pas manqué, de
reprocher au ministère sa prétendue Jai-
blesse à l'égard des Di*Buitr à l'égardde
la Chambre, en: un;niot^ l'égard des pas-
sions que le 1 6 Mai avait; soulevées jus-
qu'au paroxysme et que 14 Décembre ne
pouvait pas calmer par enchantement.
Nous lui rendons plus; de justice. Jamais
mjnistère; n'a fait davantage en moins.de
temps et si- son œuvre bienfaisante; n'a
pas été, suffisamment louée* c'est qu'elle
a été accomplie, avec autan t de simplicité
et de jnodestie;que; d'efficacité.
Ajoutons qu'au milieu tmême de <3es
teflaps troublés la Chambre et le Séaat
ont, discuté les plus, graves questions
d'aftaires et les ont résolues; La Cham-
bre avait pourtant à soutenir l'écra-
sant- fardeau de la vérification des pou-
voirs de ses membres c'est à peine si
elle est sur le point d'en être débarras-
sée. On lui a reproché d'avoir apporté
dans ces vérifications une rancune pas-
sionnée cela n'est pas -exact: elle
y a mis seulement • de la rigueur
et, nous le reconnaissons, une ri-
gueur qui. n'a pas toujours- été po-.
litique. Elle l'a toutefois été le plus sou-
vent, et kles élections nouvelles faites par
le pays en sont la preuve éclatante. Lé
dépouillement des dossiers électoraux n'é-
tait pas une tâche facile. De plus j fia
Chambre, avant le 14 décembre, avait
voté une enquête qui se poursuivait
dans les départemens et dont il fal-
lait sur- quelques points attendre les
résultats. Parmi tant d'occupations di-
verses, la Chambre a discuté avec
une attention soutenue, une application
scrupuleuse, le plan des travaux publics
que M. de Freycinet lui a soumis. Nous
rappelons ces faits, et cela suffît; on
n'a pas oublié le jugement que nous en
avons porté alors. Le plan de M. de Frey-
cinet, vivement discuté, habilement dé-
fendu, a mis à' la république, si l'onnous
permet cette expression familière, du tra-
vail sur -la planche' pour dix années. Il 'a
donné un but aux imaginations, il leur
a ouvert une carrière considérable
̃ et pourtant limitée. Y Politiquement,' de
même qu'économiquement, ses consé-
s quences seront très importantes. La
Chambre l'a compris. Frappée de lagran-
t deur de ces projets, elle ne sry est pourtant
s pas -laissé séduire, et rien ne lui a fait
plus d'honneur que le soin avec lequel
ellea a conduit ce débat, sans autre préoc-
l cupation que Tinté] et public. Approuvé
t par la Chambre, le plan dfrM;!de Preycinet
t l'a été aussi par lé Sénat, en même teiflps
i que la loi qui autorisait le ministre dès
f finances à émettre un emprunt de 500 mtl-
lions en 3 0/0 amortissable.
Le Sénat, on le voit, Rappliquait à 'ne
pas contredire la Chambre ouvertement
j mais ses sentimens secrets ont 'éclaté
chaque fois qu'il s'est agi de nommer Tin
L sénateur inamovible. A la fin de février,
î la mort du général d'Aurelle de Palâdines
ayant rendu un siège vacant, le Sénat
• a nommé un légitimiste, M.' de Carayon-
3 Latour, de préférence à un républicain
t modéré, M. Victor Lefraûc. L'histoire de
cette élection mérite d'être mentionnée.
i Les constitutionnels, du Sénat ont d'a-
bord choisi pour candidat M. le duc Dé-
cazes c'était leur tour de présenter ùa'ean*
s ididat, et ils espéraient que les^bonaparMi^
i tes et les légitimistes auraient pour eux
̃ la. même condescendance qu'ils avaient
montrée eux-mêmes daas d'autres circong-
tances. Ils se trompaient Rien n'a p'û
s décider les légitimistes et les bonapartis-
i tes à voter pour M. Decazes, et celui-ci a
été obligé de retirer sa candidature. L'af-
i faire a fait du bruit. La mauvaise humeur
t des constitutionnels a même paru pen-
t dant quelques jours être devenue une
t grande colère. Un journal du centre droit
i, a déclaré -que tout était rompu entre
̃ les coalisés de la droite. Le schisme était
• proclamé- ..Qu'allaient faire les constitu-
tionnels? Venir à nous? L'occasion était
si engageante, le motif si légitime, 'que
i tout permettait de le croire Nôtr« candidat
était si conservateur, si acceptable, siho-
̃ norable à tous égards! Les constitutionnels"
i ont-ils voté pour M. Victor Lefranc? Non 1
i Après avoir exhalé leurs plaintes, après'
avoir constaté qu'on leur avait manqué,
i et que, certes, ils étaient hommes à res-
senlir l'offense et à ne pas l'oublier, la
conscience satisfaite, le cœur apaisé et
• la dignité sauve, ils ont voté pour M. de
̃ Carayon-Latour. L'union conservatrice
? est un ménage où le divorce n'étant pas
i admis, il peut y avoir querelle mais non
pas rupture. Le Sénat a perdu à ce
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