Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-03
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Description : 03 décembre 1878 03 décembre 1878
Description : 1878/12/03. 1878/12/03.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
-m-m- ̃ •
• '̃
POLITIQUES ET ~lTTÉRAIRES
MARDI 3 DÉCEMBRE
1878
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues
chez flffltS. Fauchey, LaCÔte et C%
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOURNAL;
elles doivent toujours être agréées par la rédaction.
MARDI 3 DÉCEMBRE
1878
ON S'ABONNE
rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX. ME L'ABONilEHEiVff
Trois mois. Six mois. Un an
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
jL.es a,uuimemens partent aes 1" ei it> ae
chaque mois.
Paris, un numéro 20 cent.
Département, nu numéro. 25 cent.
In London, apply to Cowie and O, foreign
newspapers office, 17, Gresham street, G. P. O.;
MM. jUelizy, Davàes et C% 1, Finch lane Cornhill,
E. C. London; HUH. W.-II. Smith et Son, ·
186, Strand, \V. C. London.
A Bruxelles, à l'Office de publicité, 46, rue djï-ttf"
Madeleine, dans les kiosques ef dans lps ^bifuT/r
bliothèques des gares de chemins de fer/fceJ|?eç,
PARIS
LUNDI <2 DÉCEMBRE
Nous disions hier que le comte An-
drassy avait prononcé, devant la commis-
sion du budget de la Délégation autri-
c.He?ne> un discours qui n'avait pas sa-
tisfait to,ut Je monde. Le ministre com-
mun d.es affaires étrangères s'était, en
effet, contenté de raconter, en remontant
au-i origines, l'histoire de sa politique
jusqu'au temps actuel mais cela n'a pas
suffi à l'Opposition. Ce qu'elle demande au
ministre de lui dire, ce n'est pas ce qu'elle
sait et ce que tout le monde sait, mais ce
qu'elle ne sait pas et ce que, peut-être, le
ministre ne sait malheureusement pas lui-
même. Il ne s'agit pas du passé, il s'agit
de l'avenir. Quelle sera la durée de l'oc-
«npation des provinces turques? Ces pro-
vinces seront-elles définitivement an-
nexées ? Pourquoi 'l'Autriche n'a-t-elle
pas conclu avec la Porte la convention
q«.e le traité de Berlin avait rendue obliga-
toire ? Devant ces interrogations froides
̃et nettes, le comte Andrassy a promis
une prompte réponse et il l'a remise au
lendemain.
La réponse a été, si l'on en juge par les
dépêches que nous transmet l'agence Ha-
vas, un peu embarrassée. Sur le fait de
la convention, nous persistons à croire
que le gouvernement du comte Andrassy
a été coupable au moins de négligence..
Il a cru qu'il pourrait, en brusquant les
choses, se passer de cette convention que
les lenteurs habituelles et la mauvaise
volonté de la diplomatie ottomane
rendaient, il faut l'avouer, difficile à con-
clure. Mais c'était là une erreur; la con-
vention était nécessaire elle est impé-
rieusement exigée par l'opinion; le comte
Andrassy a dû reprendre, avec plus de
sincérité qu'autrefois, les négociations
si souvent entamées et toujours in-
terrompues. Le correspondant du
DaUy Telegraph à Constantinople an-
nonce aujourd'hui que tous les obsta-
cles sont enfin surmontés et que le pro-
jet de convention est sur le point d'être
signé, s'il ne l'a pas été déjà. Un télé-
gramme de Pesth confirme la nouvelle, en
déclarant que les dispositions de la Porte
s*ont devenues plus favorables. Mais il ne
semble pas que le comte Andrassy, dans son
discours, ait traité cette question. Il s'est
l'ontenté de dire,au sujet de laduréede l'oc-
cupation de l'Herzégovine et de la Bosnie,
que l'évacuation des deux provinces aurait
lieu aussitôt que le but assigné par l'Eu-
rope aurait été atteint et que la Turquie
aurait indemnisé l'Autriche des sacrifices
que celle-ci a faits la Turquie devra en
outre donner des garanties pour le main-
tien de l'état de choses qui aura éié créé
̃par l'administration autrichienne, ou pour
son changement dans un sens plus con-
forme encore aux aspirations et aux besoins
du pays. Toutes ces conditions réunies, et
en particulier celle de l'indemnité que la
Turquie devra payer à l'Autriche, reculent
jusqu'aux calendes grecques l'évacuation
des deux provinces. Le comte An-
drf.ssy a été encore plus loin lors-
qu'il a déclaré que le mandat d'occupa-
tion ne pourrait en aucun cas être modifié
qu'avec l'assentiment unanime de toutes
les parties contractantes. Il faut reconnaî-
tre, d'ailleurs, que le comte Andrassy ne
pouvait guère tenir un autre langage. La
politique qu'il a suivie devait naturelle-
ment l'amener à ces conclusions. Après
les sacrifices de sang et d'argent qui ont
été faits pour entrer en Herzégovine et
en Bosnie, comment assigner à l'évacua-
tion de ces deux provinces un terme
fixe, absolu et prochain? Personne
ne l'oserait, et pas plus l'Opposition
que le gouvernement mais une telle im-
prudence conviendrait moins au comte
Andrassy qu'à tout autre. L'Opposition le
sent bien, et elle ne se gêne pas pour po-
ser des interrogations auxquelles elle sait
parfaitement que la réponse n'est pas pos-
sible. De son côté, le comte Andrassy fait
des phrases, ne pouvant pas donner autre
chose. Au reste, la question n'est plus
aujourd'hui devant la commission du
budget de la Délégation autrichienne, ni
devant la Délégation elle-même, mais de-
vant le Reichsrath, qui est appelé à se
prononcer sur le traité de Berlin et à don-
ner au ministère un bill d'indemnité. On
ne doute pas, au moins dans les ré-
gions officielles, qu'avec des critiques
et des réserves inévitables le Reichs-
rath ne vote en faveur du ministère dès
lors, la situation sera simplifiée. Nous par-
lons, bien entendu, de la situation parle-
mentaire du comte Andras«y quant à la
situation générale de l'Autriche-Hongrie,
elle restera malheureusement très con-
fuse et fort compromise.
Une dépêche de Constantinople an-
nonce que le prince Lobanoff a dé-
claré à Safvet Pacha que les Russes
évacueront la Bulgarie et la Roumélie
conformément aux stipulations du traité
de Berlin, en exceptant toutefois Andri-
nople et la Thrace. Voilà, certes, une
exception qui ne confirme pas la règle
La Thrace est grande, et Andrinople est
une place de» plus. importantes. La dé-
pêche ajoute, à la vérité, que l'évacua-
tion de cette ville et de cette province est
subordonnée à l'acceptation par la Porte
du traité définitif. Ce traité, on le sait, a
2 C
pourobjetôe reprendre les dispositions du
,^çaité dé/San-Stefano qui n'ont pas été
-modifiées par le traité de Berlin et qui
doivent subsister entre la Porte et la Rus-
sie tel est du moins l'avis de cette der-
nière puissance. La Porte fera bien sans
doute de se montrer conciliante ou rési-
gnée mais on avouera que la Russie, en
attendant, fait bon marché du traité de
Berlin, puisqu'elle annonce la résolution
de le violer jusqu'à ce qu'elle aura im-
posé sa volonté sur certains points qui
y sont étrangers. Dans le domaine privé,
et après un jugement rendu par l'au-
torité compétente, de pareilles libertés
sembleraient singulières mais, dans le
domaine public et diplomatique, rien n'est
plus ordinaire. En revanche, nous sommes
heureux d'apprendre que « le prince
Dondoukoff-Korsakoff est en voie d'ar-
rêter l'agitation qui s'est produite en
Bulgarie. » Nul, à coup sûr, n'est plus
à même d'arrêter cette agitation, si
l'on a voulu choisir pour cela l'homme
qui sait le mieux d'où elle vient, comment
elle est née, sous quelles influences elle
s'est développée. Nous ne doutons pas
que le prince Dondoukoff-Korsakoff ne
mette autant de zèle à combattre l'agita-
tion qu'il n'en avait mis à la fomenter. Le
Français, il est vrai, s'émeut de tout un
discours que le général russe aurait pro-
noncé à son retour de Livadia: il fait, sur ce
thème, les plus longues et les plus mé-
lancoliques réflexions; mais le Français,
qui l'igQore? n'est pas maître dans l'art
de vérifier les dates pas plus que les
textes, et le XIX0 Siècle lui démontre
ce matin que le discours sur lequel il
s'appesantit de tout son poids a été pro-
noncé par le prince avant son voyage à
Livadia, et non après. Nous voulons donc
rester convaincus que le chemin de Liva-
dia a été pour le prince Dondoukuff une
sorte de chemin de Damas, et qu'il en est
revenu un autre homme.
Le prince Charles de Roumanie a ou-
vert la session ordinaire des Chambres
roumaines par un discours étendu, animé
d'un sentiment généreux et confiant dans
l'avenir du pays. Il énumère un cer-
tain nombre de réformes à introduire
dans l'organisation judiciaire, financière,
militaire, etc. La session sera une ses-
sion d'affaires. La Roumanie, après les
émotions et les épreuves qu'elle vient
de traverser, est rentrée enfin dans un
état pacifique et régulier. Les dernières
difficultés qu'elle a eues avec la Russie, au
sujet du passage des troupes russes à tra-
vers la Dobrutscha, sont aplanies. L'agence
Havaspublie le texte des deuxNotes échan-
gées à ce sujet entre M. Cogalniceano, mi-
nistre des affaires étrangères, et M. Stuart,
résident de Russie à Bucharest. Le gou-
vernement roumain a proposé d'appli-
quer à la Dobrutscha les stipulations
de l'article 22 du traité de Berlin
au sujet du passage des troupes rus-
ses à travers la Roumanie, dont la Do-
brutscha fait aujourd'hui partie. Il insis-
tait, en outre, pour que la province fût
immédiatement remise à la principauté.
La Russie s'est contentée d'accéder à ces
propositions. Ce petit nuage qui avait
un moment préoccupé l'Europe est enfin
dissipé. Il faut souhaiter que la Russie
montre toujours les mêmes disposi-
tions conciliantes et renonce à ses vel-
léités les plus chères, lorsqu'elle se trouve
en présence du texte formel et de l'esprit
des traités.
BOURSE 1>E PARIS
Clôture le 30 le 2 S«»w»*e. «Salnee.
8 ©/©
Comptant. 76 70 76 83 15
Liquid. 7ô 52 1,2 76 80 27 12
Fin cour 76 90 .t. 37 1/2
5 ©/©
Amortissable.
Comptant. 79 15 79 45 30
Liquid. 79 10 79 25 .̃ ..15
Fin -cour 79 40 .}. 30
4 fl/8 ©/©
Comptant i«j7 107 50 50
6 o/©
Comptant Hî 35 112 30 .>. 5
Liquid. 112 35 112 27 H2 7 1/2
Fin cour 112 55 20
PETITE! BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0 1 12 fr. 53 3/4, 52 1/2, 55.
3 0/0 76 fr. 92 1/2, 90.
3 0/0 amortissable. 79 fr. 42 1/2.
Italien 75 fr. 42 1/2.
5 0/0 turc. 12 fr. 05, 07 1/2.
Banque ottomane.. 483 fr.
Florins (or) 62 1/16. 1/8, 1/16.
Hongrois 6 0/0 73 29/32.
Egyptiennes 6 0/0.. 266 fr. 25.
Russe 837/16.
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Lahore, le 2 décembre.
(Officiel.) Une lettre de l'émir répondant à
l'adresse du major Cavagnari est arrivée à
Dakka.
Le contenu de cette lettre est inconnu.
Lahore, le 2 décembre.
(Officiel.) On n'a reçu aucune autre nouvelle
des généraux Roberts et Biddulph.
Les bruits relatifs aux attaques dirigées contre
les troupes anglaises dans la passe de Khaïber
sont exagérés des convois importans y passent
tous les jours.
Le colonel Browne, qui commande la brigade
cantonnée à Ali-Musjid, a rappelé auprès de lui
le colonel Max Gregor et l'a chargé de prendre
les mesures nécessaires afin d'assurer ses com-
munications à travers le défilé.
Les pertes que la guerre occasionnera seront
comblées au fur et à mesure, au moyen de le-
vées parmi les tribus.
Lahore, le 2 décembre.
Le major Cavagnari s'est avancé avec deux ca-
nons pour punir la tribu qui a attaqué le convoi
de provisions. Une partie de cette tribu a fait sa
soumission; le reste s'est dispersé. Ses fortifica-
tions ont été rasées.
Des piquets et des postes fortifiés ont été éta-
blis dans le haut du défilé, à Shadibagia.
Les tribus du Tirah ont coupé la route de Han-
likhini, jusqu'à Dakka, à travers le défilé de
Khaïber.
Les dispositions des habitans de Dakka à
l'égard des Anglais se sont améliorées et inspi-
rent de la confiance.
Londres, le 2 décembre.
Lord Beaconsfield est allé à midi à Windsor, où
il a eu une audience de S. M.
Londres, le 2 décembre.
On télégraphie au Standard, des défilés du
Peiwar, le 1" décembre
« Les Afghans, ayant établi une batterie sur
les sommets qui dominent la passe du Peiwar,
ont ouvert subitement le feu sur les Anglais.
» L'artillerie anglaise a répondu, mais sans pou-
voir déloger l'ennemi. Trois régimens anglais
faillirent to irner les positions de Fennemi mais,
ayant constaté la force des Afghans, ils durent se
retirer après avoir eu un homme tué et 12
blessés.
» Par suite de la précision de l'artillerie af-
ghane. le général Roberts a dû lever le camp et
battre en retraite vers Kurum.
» Les troupes anglaises attaqueront denouveau
le défilé lundi. Le combat sera probablement
très sérieux.
» Le défilé est commandé par des hauteurs qui
ont 7.000 pieds d'élévation. »
Le même journal publie la dépèche suivante de
Suckhur:
« A la suite de la perte très considérable de
chameaux causée par le froid, la marche de la
colonne de Quettah sur <~andahar sera ajournée
probablement jusqu'au printemps prochain. »
On télégraphie de Lahore au Times
« Le général Browne, commandant l'armée du
Khaïber, annonce que la garnison afghane de
Jellalabad a été renforcée.
» Des forces nombreuses sont concentrées à
Caboul.
» Les Afridies qui avaient bloqué le défilé du
Khaïber ont été disperses facilement. On assure
que leur commandant Abdullah est en fuite »
Le Daily News publie la dépêche suivante de
Peshawer, le 30 novembre, soir:
« Le général Appleyard, envoyé pour rétablir
les communicatious dans le défilé de Khaïber,
s'est engagé dans une lutte très vive près d'Ali-
Musdjid et a dû demander des renforts à Jam-
rood.
» II paraît absolument indispensable d'envoyer
à Ah-Musjid la division de réserve placée sous
le commandement du général Maude, afin de
maintenir la liberté des communications dans le
défilé du Khaïber qui est presque totalement dé-
garni de troupes. »
Londres, le 2 décembre.
Le Times, commentant la correspondance di-
plomatique relative aux affaires de l'Asie centrale,
publiée samedi, mentionne le bruit que le géné-
ral Kaufmann serait rappelé de Tachkend. Le
Times ajoute
« Ce rappel serait une partie de la réparation
que la Russie est obligée de donner à l'Angle-
terre pour avoir violé Pentente éiablie entre les
deux pays. La rupture de toutes relations avec
Caboul, de la part de la Russie, serait la seconde
partie de la réparation nécessaire pour le réta-
blissement de cette entente. Malheureusement, il
n'est plus temps de détruire les effets de la con-
duite de la Russie vis-à-vis de l'émir, pour nous
garder contre les conséquences de cette conduite.
Aujourd'hui, nous devons adopter des mesures
qui n'auraient jamais été nécessaires s'il n'était
pas entré de missiou russe dans l'Afghanistan. »
Le Mornina Post et le Morning Âdvertiser dé-
clarent que la correspondance du Livre Bleu
prouve la perfidie de la Russie et justifie l'action
du gouvernement anglais contre l'émir.
Londres, le 2 décembre.
Le correspondant du Daily Telegraph à Cons-
tantinople annonce de bonne source que tous les
obstacles qui empêchaient la conclusion d'une
convention entre l'Autriche et la Porte, relative-
ment à la Bosnie et à la question de Novi-Bazar,
ont été surmontés, et que le projet de convention
devait être signé hier ou aujourd'hui.
Le philosophe Henry Lenes et le célèbre acteur
Alfred Wigan sont morts.
Pesth, le 1" décembre, 7 h. 15 m. soir.
Séance de la commission du budget de la Dé-
légation du Reichsrath. Le comte Andrassy,
répondant à plusieurs interpellations, dit que
l'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine
cessera aussitôt que le but reconnu par l'Europe
aura été atteint et que la Turquie aura indem-
nisé l'Autriche des sacrifices que celle-ci a faits,
et fourni la garantie que l'état de choses qui a
été créé ne sera pas modifié dans un sens défa-
vorable aux populations de ces pays.
Relativement à la conclusion d'une conven-
tion, les dispositions de la Porte sont plus favo-
rables.
Le comte Andrassy conclut en déclarant que le
mandat d'occupation ne pourrait en aucun cas
être modifié qu'avec l'assentiment unanime de
toutes les parties contractantes.
A la suite de ces explications, la commission a
adopté le budget du ministère des affaires étran-
gères.
Constantinople, lel" décembre.
Le prince Lobanoff a déclaré à Safvet Pacha
que les Russes évacueront la Bulgarie et la Rou-
mélie, conformément aux stipulations du traité
de Berlin, en exceptant toutefois Andrinople et
la Thrace. Il a ajouté que l'évacuation de cette
ville et de cette province était subordonnée à
l'accepta'ion par la Porte du traité définitif.
Le prince Dondoukoff-Korsakoff est en voie
d'arrêter l'agitation qui s'est produite en Bul-
garie.
Le conseil s'est occupé aujourd'hui de la ques-
tion de la convention avec l'Autriche. Le résultat
de la délibération a été soumis au Sultan.
Quelques chefs kurdes se sont soulevés.
Une mission d'apaisement est partie pour Diar-
bekir.
Le ministre d'Espagne à Constantinople vient
d'arriver.
Gênes, le i" décembre, soir.
Un meeting nombreux, sous la présidence de
M. Delvecchio, a été tenu aujourd'hui. I! a adopté
une motion acceptant les programmes formulés
à Pavie et à Iseo, et il a invité le ministère à
mettre ces programmes à exécution.
Berne, le 2 décembre.
La première séance de la session pour la lé-
gislature de 1878-1881 a été ouverte aujourd'hui
à dix heures et demie.
Le Conseil national était présidé par le doyen
d'âge: un grand nombre de députés nouvellement
élus étaient présens. Au Conseil des Etats, il y
avait quelques absens.
La première séance a été courte.
Le Conseil des Etats a élu président M. Gen-
gel vice-président, M. Stehlin.
Stuttgard, lé 2 décembre.
Le prince Gortchakoff est arrivé ici, sur l'invita-
tion du roi il loge au palais.
Il repart demain.
S. Exe. M. le comte de Wimpfen a eu l'hon-
neur de remettre hier en audience privée, à
M. le Président de la république, les lettres
de S. M. l'empereur d'Autriche, roi de Bo-
hême et roi apostolique de Hongrie, qui met-
tent fin à la mission qu'il remplissait en
qualité d'ambassa^ltur extraordinaire et plé-
nipotentiaire.
M. le comte de Beust, ambassadeur
d'Autriche à Paris, a présenté aujourd'hui
ses lettres de créance au Président de la
république. Il s'est exprimé ainsi
« Monsieur le Président,
» L'empereur et roi, mon auguste maître, ayant
daigné me nommer son ambassadeur extraordi-
naire et plénipotentiaire auprès de la république
française, j'ai l'honneur de remettre à Votre Ex-
cellence les lettres qui m'accréditent auprès
d'elle.
» Heureux d'avoir pour mission de conserver
intacts les bons rapports qui existent entre l'Au-
triche-Hongrie et la France, et de resserrer les
liens d'amitié qui unissent les deux pays, je met-
trai tous mes soins à la remplir de manière à
mériter la confiance de mon souverain et à me
concilier celle de Votre Excellence et de son
gouvernement. »
Le Président de la république a ré-
pondu
« Monsieur l'ambassadeur,
r> Je suis heureux de vous entendre expri-
mer les sentimens d'amitié dont S. M. l'em-
pereur d'Autriche, roL de Hongrie, vous a
chargé d'être l'Interprète auprès de la France.
» Vous pouvez compter, monsieur l'ambas-
sadeur, sur mon concours et sur celui de mon
gouvernement pour vous faciliter l'accom-
plissement de la haute mission que votre au-
guste souverain vous a confiée. »
Il nous reste quelques observations à
faire pour, compléter ce que nous avons
dit dans deux articles (1) précédens sur
l'enseignement primaire supérieur. Nous
avons insisté surtout sur l'un des carac-
tères de cet enseignement, et nous avons
montré, par l'exemple de la France et de
l'Allemagne, qu'il ne devait pas, ou plutôt
qu'il ne pouvait pas être secondaire. Nous
devons ajouter qu'il ne doit pas et qu'il
ne peut pas non plus sans danger être
spécial. Les deux adjectifs dont on s'est
servi pour le définir sous l'Empire ne va-
laient pas mieux l'un que l'autre. Qu'est-
ce, en effet, qu'un enseignement spécial,
sinon un enseignement nettement appro-
prié à telle ou telle fonction, et par suite
nettement professionnel? Jusqu'à laloi
de M. Duruy, c'est ainsi du moins qu'on
avait compris le sens de l'épithète spécial
appliquée à un enseignement les écoles
préparant à une carrière déterminée ou à
un groupe de carrières du même genre,
telles que l'Ecole normale, l'Ecole cen-
trale, l'Ecole polytechnique, etc., avaient
reçu le nom d'écoles spéciales mais on
ne saurait qualifier de la même manière
un enseignement qui ne se propose point
un but professionnel et qui a pour mis-
sion d'élever, non des jeunes gens qui ont
déjà choisi leur carrière, mais toute une
classe de la société où les vocations les
plus diverses peuvent se produire. C'est
ce qui a été parfaitement compris à l'é-
tranger par tous ceux qui ont cherché à
organiser l'instruction moyenne sous
quelque forme que ce fût. « Le caractère
» principal de l'enseignement moyen à
» régler par l'Etat », disait M. Torbecke,
ministre de l'intérieur du royaume néer-
landais, « doit être une préparation géné-
» raie soit à une position sociale, soit à une
» grande diversité de professions, soit aux
» services publics. Il n'entre pas dans les
» idées de. l'Etat de dresser les élèves pour
» une branche d'instruction quelconque,
» ni de changer les écoles en ateliers ce
» que le gouvernement propose, ce n'est
» pas de faire enseigner la pratique dans
» ses détails, mais de développer l'esprit
» et les organes de manière qu'ils de-
» viennent aptes à la vie pratique. » Les
organisateurs des rcalsc/iulen allemandes
ont obéi aux mêmes principes. « La
» realschule, dit une circulaire prussienne
» de 18S9, dissipera l'erreur de ceux qui
» pensent qu'elle doit transmettre des
» connaissances d'un emploi immédiat
» dans la vie. Sans doute, l'école doit
» avoir égard aux exigences de la vie, et
» l'institution des realschulen est là pour
» prouver qu'effectivement on y a égard
» mais il ne faut pas oublier que l'école a
» affaire à des enfans, à des jeunes gens
» chez qui on doit se contenter de poser
» un premier fonds de connaissances gé-
» nérales et durables. »
Rien de plus sage, à coup sûr, que ces
observations. Il est indispensable que les
écoles d'enseignement primaire supérieur
se maintiennent dans la région des con-
naissances générales et durables, et s'ap-
pliquent à former des hommes, non des
ouvriers ou des contre-maîtres pour telle
ou telle industrie déterminée. Néanmoins,
si général, si peu spécial qu'il soit,
leur enseignement, pour être utile,
a besoin d'être approprié aux con-
ditions d'existence futures de ceux qui
le recevront. « On ne saurait marquer de
» trop bonne heure le but de l'éducation »,
disait M. Saint-Marc Girardin dans sa
remarquable brochure sur l'Instruction
intermédiaire. « Dès le premier coup de
» ciseau qu'un sculpteur donne à son
» marbre, il sait ce qu'il en veut faire. Il
» doit en être de même pour l'enfant.
» Quoique certains objets d'enseignement
» soient les mêmes, il y a une différence
» dans la méthode d'enseigner, et l'esprit
» ne se développe pas de la même manière
» dans l'école élémentaire qui correspond à
» une école industrielle que dans celle qui
» correspond à une école classique. »
Nous ajouterons que l'esprit ne doit pas
(i) Voir le Journal des Débats des 25 octobre et
8 novembre.
se développer de la même manière, ni
s'appliquer exactement aux mêmes ob-
jets dans l'école qui conduit à la vie ru-
rale et dans celle qui conduit à la vie in-
dustrielle et commerciale. Il est évident
qu'il faut des qualités d'intelligence et
des connaissances quelque peu différen-
tes à l'agriculteur qui reste dans son vil-
lage pour y cultiver la terre, et à l'in-
dustriel, au commerçant qui se lance
dans la carrière active des affaires. Rien
de moins artificiel, rien de plus constant,
rien de plus incontestable et de plus écla-
tant que cette grande division sociale qui
est aussi ancienne que la civilisation et
qui durera autant qu'elle. Tout système
d'éducation qui n'en tient pas compte est
un système imparfait. C'est pourquoi nous
avons combattu jadis avec une grande vi-
vacité le projet d'une commission extra-
parlementaire qui refusait aux paysans
les bienfaits de l'enseignement primaire
supérieur. Il faut des écoles pour les
paysans comme pour les habitans des
villes; seulement, ces écoles ne doivent
pas être formées de la même manière et
être astreintes au même programme, car
elles manqueraient alors le but qui leur
est en quelque sorte assigné par la force
des choses.
Obliger les communes rurales à copier le
type des écoles Turgot serait insensé ce
type est à la fois trop vaste et trop in-
complet pour elles. Il sera toujours diffi-
cile dans nos campagnes d'amener les
jeunes gens à pousser leurs études au
delà de l'instruction purement primaire;
le temps leur manquera sans cesse, car
les travaux des champs sont absorbans, et
ils ne sont guère suspendus que durant
les plus mauvais jours de l'hiver. Ce
sont ces mois dont il faut savoir profiter
afin de répandre parmi les populations
rurales les connaissances dont elles ont
un si grand besoin. Il suffira souvent pour
cela d'annexer à l'école primaire ordi-
naire une classe plus élevée. Si la réforme
réussit, on ira jusqu'à deux classes; mais
nous craignons fort qu'on n'arrive
presque jamais à en organiser une
troisième. Dans tous, les cas, il se-
rait téméraire de tracer à ce sujet
une règle fixe. La matière des études ne
saurait être non plus la même dans les
cours ruraux et dans les cours urbains.
Ce sont surtout des notions générales
d'histoire naturelle qu'il serait utile de
propager dans les campagnes; joignez-y
l'arithmétique, l'arpentage, quelques prin-
cipes d'économie politique et de droit
communal, un peu d'histoire nationale,
de géographie et autant de français que
possible, et vous aurez le programme le
plus simple et le plus pratique qu'on
puisse proposer aux écoles rurales.
Ces écoles auraient, à notre avis, un
rôle important et singulièrement fécond à
jouer parmi nous. La France est l'un des
pays d'Europe à la fois les plus riches
par son agriculture et cependant les
moins habiles à tirer d'un sol merveilleu-
sement fécond toutes les richesses qu'il
pourrait porter. L'ignorance agricole
de nos paysans nous fait perdre cha-
que année de véritables trésors. Tandis
que notre commerce, que notre in-
dustrie, fécondés par la science, nous
donnent des produits égaux, sinon
supérieurs à ceux des nations les plus
avancées, la routine, les vieux procédés
de culture, les préjugés aveugles mettent
notre agriculture dans une situation très
inférieure à celle qu'elle devrait occuper.
Comment guérir un mal que tout le
monde reconnaît, sinon en répandant
l'instruction dans nos campagnes ? A la
fin du siècle dernier, l'enseignement de
l'agriculture paraissait tellement utile, que
Talleyrand la plaçait, dans son Rapport
sur la réorganisation de l'instruction
publique, à côté de la médecine, du
droit, etc., parmi les connaissances que
l'Université devait s'appliquer à dévelop-
per dans ses écoles. Par malheur, il n'est
rienrestéduplande Talleyrand, et la France
a été totalement privée d'enseignement
agricole officiel jusqu'à la loi de 1858, loi
excellente, remplie des qualités les plus
incontestables, mais qui, hélas comme
le cheval de Roland, a eu le défaut de mou-
rir trop vite. Laloi nouvelle votée par l'As-
semblée Nationale vivra-t-elle plus long-
temps ? Il faut l'espérer; mais ce n'est
point une raison pour que l'Université
continue à oublier la mission que Tal-
leyrand lui avait assignée. L'établis-
sement d'écoles d'instruction primaire
supérieure lui offrira une excellente
occasion pour la reprendre. On ne peut
guère songer sérieusement à faire en-
seigner l'agriculture dans les écoles
primaires proprement dites; mais pour-
quoi ne serait-elle pas, au contraire, le
fond même des études dans les classes
supérieures? Il s'est formé depuis 1871,
dans presque tous les cantons de l'Alsace-
Lorraine, des écoles agronomiques d'hiver
dont les cours durent de novembre à mars
pourquoi nos écoles rurales de canton ne
rendraient-elles pas de pareils services?
Le maître, muni d'un diplôme supérieur
à celui de l'instituteur ordinaire, et jouis-
sant d'une meilleure situation pécuniaire,
acquerrait tout de suite auprès des
paysans une autorité que celui-ci n'a
pas. Les gros propriétaires, les membres
des comices agricoles les inspecteurs
de l'agriculture le seconderaient dans
son œuvre de propagande. Qui peut
calculer les fruits de cette sorte d'aposto-
lat agricole? S'il était organisé fortement,
au bout de quelques années chaque chef-
lieu de canton posséderait un petit centre
intellectuel d'où les bonnes notions agri-
coles et les sages projets de réforme, se
répandant dans toutes les directions,
iraient transformer partout la culture, dé-
velopper l'admirable fertilité de notre
pays et tripler sa richesse.
En résumé, les écoles rurales doivent
avoir une organisation différente de celle
des écoles urbaines mais elles doivent
poursuivre un but analogue. L'enseigne-
ment primaire supérieur, ainsi divisé en
deux grandes branches naturelles, répon-
dra à toutes les exigences de la société
et rendra tous les services qu'on attend
de lui.
CH. Gabriel,
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Au commencement de la séance, M. Co-
chery, sous-secrétajre d'Etat au ministère des
Qnances, a déposé le projet de loi portant
fixation desdépenses de l'exercice 1879, adopté
par la Chambre des Députés. Après lui, les
rapporteurs se sont succédé à la tribune, et
les rapports se sont accumulés sur le bureau
du président. Le Sénat ne chômera plus faute
d'alimens à son activité; il est vrai que cette
sphère d'activité sera nécessairement des
plus restreintes.
» M. le duc d'Audiffret-Pasquier a ensuite
fait en quelques mots la biographie de
U. André (de la Charente), sénateur bona-
partiste, mort il y a quelques jours. M. An-
dré avait d'autres titres à la sympathie du
Sénat que ceux qu'auraient pu lui valoir se»
opinions. Il s'était surtout occupé d'écono-
mie politique et rurale, et avait présidé la
section de la grande commission d'enquête
agricole de 1867 qui avait opéré dans les dé-
partemens de l'Ouest.
» L'ordre du jour appelait la discussion
fin première lecture du projet de loi sur
les chemins de fer d'intérêt local, et l'adoption
sans observations du projet de loi dont
M. Labiche est rapporteur paraissait ne pou-
voir être mise en doute. Mais M. Paris, tout
en ne s'opposant pas à la seconde lecture,
voudrait que la commission déposât avant la
seconde délibération le rapport sur ua
autre projet de loi relatif aux chemins de
fer à établir sur les routes, une incontestable
connexité existant, selon lui entre ces
deux projets de loi. Le rapporteur, l'honorable
M. Labiche, croit au contraire qu'il y a uti-
lité à discuter séparément les deux projets, à
cause de leur connexité même. Le Sénat n'a
pas eu à se prononcer sur la question, et la
commission déposera son travail quand elle ju-
gera qu'il est temps de le faire. Les vingt et un
articles du projet de loi ont été adoptés sans
autre incident, puis le Sénat a décidé qu'il
y avait lieu de passer une seconde délibé-
ration.
» II s'est agi ensuite de fixer l'ordre du
jour de la prochaine séance, et M. le prési-
dent a indiqué jeudi comme permettant le
dépôt du rapport sur le budget des dépenses.
Le commencement de la discussion de ce bud-
get pourrait alors avoir lieu le jeudi 12 dé-
cembre. La gauche, à l'énonciation de cette
date, a montré quelque étonnement. Mais
M. le président ayant ajouté qu'elle avait été
choi£ie d'accord avec le rapporteur, l'honora-
ble M. 'V'&rroy, ces rumeurs se sont aussitôt
apaisées, et l'ordre du jour proposé a été ad-
opté. »
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« La Chambre ayant voté, la semaine deï-
nière, le budget des dépenses, restait le bud-
get des recettes elle l'a entamé aujourd'hui.
Le chiffre total des recettes proposé par le
gouvernement pour l'exercice 1879 s'élevait
à 2,714,672,014 fr. La commission du bud-
get a réduit cette somme au chiflre de
2,701,080,014 fr. La commission, persévérant
dans ce qu'on a appelé « la politique de dégrè-
» vemens », a voulu diminuer dans trois
branches de la fiscalité les charges qui pèsent
sur les contribuables. Elle a réformé le
régime des taxes sur les huiles, supprimé l'im-
pôt sur la chicorée et réduit les droits de
timbre sur les effets de commerce. Ces droits
étaient de 50 c. pour 1,000 fr. avant la guerre
de 1870; une loi du 23 août 1871 les avait
portés à 1 fr. pour 1,000 fr., et une seconde
loi. celle du 19 février 1874, à 1 fr. 50 c. pour
1.000 fr. La commission a proposé de revenir
aux droits de 50 c. pour 1,000 fr. d'avant la
guerre. Mais, en même temps qu'elle abais-
sait ainsi les droits sur les effets de com-
merce, elle relevait, d'autre part, ceux qui
frappent les chèques, ou, pour être pl&s
exact, une catégorie de chèques les chèques,
dits de place à place. Ils ne sont soumis qu'à
un droit fixe de 20 c.; la commission propose
de les assimiler aux effets de commerce, les
assujettissant au droit proportionnel de 50 c.
i Il y a là, qu'on y prenne garde, une
double modification. D'abord, on élève le
droit; et non seulement on en augmente le
taux, mais on en modifie en outre la condi-
tion. Il était fixe; on le rend proportionnel.
Cette modification assez grave apportée au
régime des chèques ne pouvait point passer
sans opposition, sans débat. Les adversaires
du projet de la commission, qui est aussi
celui du gouvernement, devaient attaquer
cette combinaison, dégrèvement, suivant eux,
plus apparent que réel, qui. déchargeant les ef-
fets de commerce pour surcharger les chèques,
et encourageant les uns pour écraser les au-
tres, reprend d'un côté ce que de l'autre elle
abandonne. M. René Brice s'est fait, le pre-
mier, l'interprète de ce sentiment.. Il avait
présenté un amendement qui supprimait pu-
rement et simplement les trois paragraphes
de l'article 1 er, par lesquels les chèques de place
à place sont surtaxés. Il a ouvert cette discus-
sion qui a été sérieuse et intéressante. M. René
Brice a déclaré dès l'a bord que frapper d'un droi t
proportionnel de 50 c. pour 1,000 fr. les chè-
ques de place à place, c'était en réalité « sup-
-m-m- ̃ •
• '̃
POLITIQUES ET ~lTTÉRAIRES
MARDI 3 DÉCEMBRE
1878
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues
chez flffltS. Fauchey, LaCÔte et C%
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOURNAL;
elles doivent toujours être agréées par la rédaction.
MARDI 3 DÉCEMBRE
1878
ON S'ABONNE
rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX. ME L'ABONilEHEiVff
Trois mois. Six mois. Un an
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
jL.es a,uuimemens partent aes 1" ei it> ae
chaque mois.
Paris, un numéro 20 cent.
Département, nu numéro. 25 cent.
In London, apply to Cowie and O, foreign
newspapers office, 17, Gresham street, G. P. O.;
MM. jUelizy, Davàes et C% 1, Finch lane Cornhill,
E. C. London; HUH. W.-II. Smith et Son, ·
186, Strand, \V. C. London.
A Bruxelles, à l'Office de publicité, 46, rue djï-ttf"
Madeleine, dans les kiosques ef dans lps ^bifuT/r
bliothèques des gares de chemins de fer/fceJ|?eç,
PARIS
LUNDI <2 DÉCEMBRE
Nous disions hier que le comte An-
drassy avait prononcé, devant la commis-
sion du budget de la Délégation autri-
c.He?ne> un discours qui n'avait pas sa-
tisfait to,ut Je monde. Le ministre com-
mun d.es affaires étrangères s'était, en
effet, contenté de raconter, en remontant
au-i origines, l'histoire de sa politique
jusqu'au temps actuel mais cela n'a pas
suffi à l'Opposition. Ce qu'elle demande au
ministre de lui dire, ce n'est pas ce qu'elle
sait et ce que tout le monde sait, mais ce
qu'elle ne sait pas et ce que, peut-être, le
ministre ne sait malheureusement pas lui-
même. Il ne s'agit pas du passé, il s'agit
de l'avenir. Quelle sera la durée de l'oc-
«npation des provinces turques? Ces pro-
vinces seront-elles définitivement an-
nexées ? Pourquoi 'l'Autriche n'a-t-elle
pas conclu avec la Porte la convention
q«.e le traité de Berlin avait rendue obliga-
toire ? Devant ces interrogations froides
̃et nettes, le comte Andrassy a promis
une prompte réponse et il l'a remise au
lendemain.
La réponse a été, si l'on en juge par les
dépêches que nous transmet l'agence Ha-
vas, un peu embarrassée. Sur le fait de
la convention, nous persistons à croire
que le gouvernement du comte Andrassy
a été coupable au moins de négligence..
Il a cru qu'il pourrait, en brusquant les
choses, se passer de cette convention que
les lenteurs habituelles et la mauvaise
volonté de la diplomatie ottomane
rendaient, il faut l'avouer, difficile à con-
clure. Mais c'était là une erreur; la con-
vention était nécessaire elle est impé-
rieusement exigée par l'opinion; le comte
Andrassy a dû reprendre, avec plus de
sincérité qu'autrefois, les négociations
si souvent entamées et toujours in-
terrompues. Le correspondant du
DaUy Telegraph à Constantinople an-
nonce aujourd'hui que tous les obsta-
cles sont enfin surmontés et que le pro-
jet de convention est sur le point d'être
signé, s'il ne l'a pas été déjà. Un télé-
gramme de Pesth confirme la nouvelle, en
déclarant que les dispositions de la Porte
s*ont devenues plus favorables. Mais il ne
semble pas que le comte Andrassy, dans son
discours, ait traité cette question. Il s'est
l'ontenté de dire,au sujet de laduréede l'oc-
cupation de l'Herzégovine et de la Bosnie,
que l'évacuation des deux provinces aurait
lieu aussitôt que le but assigné par l'Eu-
rope aurait été atteint et que la Turquie
aurait indemnisé l'Autriche des sacrifices
que celle-ci a faits la Turquie devra en
outre donner des garanties pour le main-
tien de l'état de choses qui aura éié créé
̃par l'administration autrichienne, ou pour
son changement dans un sens plus con-
forme encore aux aspirations et aux besoins
du pays. Toutes ces conditions réunies, et
en particulier celle de l'indemnité que la
Turquie devra payer à l'Autriche, reculent
jusqu'aux calendes grecques l'évacuation
des deux provinces. Le comte An-
drf.ssy a été encore plus loin lors-
qu'il a déclaré que le mandat d'occupa-
tion ne pourrait en aucun cas être modifié
qu'avec l'assentiment unanime de toutes
les parties contractantes. Il faut reconnaî-
tre, d'ailleurs, que le comte Andrassy ne
pouvait guère tenir un autre langage. La
politique qu'il a suivie devait naturelle-
ment l'amener à ces conclusions. Après
les sacrifices de sang et d'argent qui ont
été faits pour entrer en Herzégovine et
en Bosnie, comment assigner à l'évacua-
tion de ces deux provinces un terme
fixe, absolu et prochain? Personne
ne l'oserait, et pas plus l'Opposition
que le gouvernement mais une telle im-
prudence conviendrait moins au comte
Andrassy qu'à tout autre. L'Opposition le
sent bien, et elle ne se gêne pas pour po-
ser des interrogations auxquelles elle sait
parfaitement que la réponse n'est pas pos-
sible. De son côté, le comte Andrassy fait
des phrases, ne pouvant pas donner autre
chose. Au reste, la question n'est plus
aujourd'hui devant la commission du
budget de la Délégation autrichienne, ni
devant la Délégation elle-même, mais de-
vant le Reichsrath, qui est appelé à se
prononcer sur le traité de Berlin et à don-
ner au ministère un bill d'indemnité. On
ne doute pas, au moins dans les ré-
gions officielles, qu'avec des critiques
et des réserves inévitables le Reichs-
rath ne vote en faveur du ministère dès
lors, la situation sera simplifiée. Nous par-
lons, bien entendu, de la situation parle-
mentaire du comte Andras«y quant à la
situation générale de l'Autriche-Hongrie,
elle restera malheureusement très con-
fuse et fort compromise.
Une dépêche de Constantinople an-
nonce que le prince Lobanoff a dé-
claré à Safvet Pacha que les Russes
évacueront la Bulgarie et la Roumélie
conformément aux stipulations du traité
de Berlin, en exceptant toutefois Andri-
nople et la Thrace. Voilà, certes, une
exception qui ne confirme pas la règle
La Thrace est grande, et Andrinople est
une place de» plus. importantes. La dé-
pêche ajoute, à la vérité, que l'évacua-
tion de cette ville et de cette province est
subordonnée à l'acceptation par la Porte
du traité définitif. Ce traité, on le sait, a
2 C
pourobjetôe reprendre les dispositions du
,^çaité dé/San-Stefano qui n'ont pas été
-modifiées par le traité de Berlin et qui
doivent subsister entre la Porte et la Rus-
sie tel est du moins l'avis de cette der-
nière puissance. La Porte fera bien sans
doute de se montrer conciliante ou rési-
gnée mais on avouera que la Russie, en
attendant, fait bon marché du traité de
Berlin, puisqu'elle annonce la résolution
de le violer jusqu'à ce qu'elle aura im-
posé sa volonté sur certains points qui
y sont étrangers. Dans le domaine privé,
et après un jugement rendu par l'au-
torité compétente, de pareilles libertés
sembleraient singulières mais, dans le
domaine public et diplomatique, rien n'est
plus ordinaire. En revanche, nous sommes
heureux d'apprendre que « le prince
Dondoukoff-Korsakoff est en voie d'ar-
rêter l'agitation qui s'est produite en
Bulgarie. » Nul, à coup sûr, n'est plus
à même d'arrêter cette agitation, si
l'on a voulu choisir pour cela l'homme
qui sait le mieux d'où elle vient, comment
elle est née, sous quelles influences elle
s'est développée. Nous ne doutons pas
que le prince Dondoukoff-Korsakoff ne
mette autant de zèle à combattre l'agita-
tion qu'il n'en avait mis à la fomenter. Le
Français, il est vrai, s'émeut de tout un
discours que le général russe aurait pro-
noncé à son retour de Livadia: il fait, sur ce
thème, les plus longues et les plus mé-
lancoliques réflexions; mais le Français,
qui l'igQore? n'est pas maître dans l'art
de vérifier les dates pas plus que les
textes, et le XIX0 Siècle lui démontre
ce matin que le discours sur lequel il
s'appesantit de tout son poids a été pro-
noncé par le prince avant son voyage à
Livadia, et non après. Nous voulons donc
rester convaincus que le chemin de Liva-
dia a été pour le prince Dondoukuff une
sorte de chemin de Damas, et qu'il en est
revenu un autre homme.
Le prince Charles de Roumanie a ou-
vert la session ordinaire des Chambres
roumaines par un discours étendu, animé
d'un sentiment généreux et confiant dans
l'avenir du pays. Il énumère un cer-
tain nombre de réformes à introduire
dans l'organisation judiciaire, financière,
militaire, etc. La session sera une ses-
sion d'affaires. La Roumanie, après les
émotions et les épreuves qu'elle vient
de traverser, est rentrée enfin dans un
état pacifique et régulier. Les dernières
difficultés qu'elle a eues avec la Russie, au
sujet du passage des troupes russes à tra-
vers la Dobrutscha, sont aplanies. L'agence
Havaspublie le texte des deuxNotes échan-
gées à ce sujet entre M. Cogalniceano, mi-
nistre des affaires étrangères, et M. Stuart,
résident de Russie à Bucharest. Le gou-
vernement roumain a proposé d'appli-
quer à la Dobrutscha les stipulations
de l'article 22 du traité de Berlin
au sujet du passage des troupes rus-
ses à travers la Roumanie, dont la Do-
brutscha fait aujourd'hui partie. Il insis-
tait, en outre, pour que la province fût
immédiatement remise à la principauté.
La Russie s'est contentée d'accéder à ces
propositions. Ce petit nuage qui avait
un moment préoccupé l'Europe est enfin
dissipé. Il faut souhaiter que la Russie
montre toujours les mêmes disposi-
tions conciliantes et renonce à ses vel-
léités les plus chères, lorsqu'elle se trouve
en présence du texte formel et de l'esprit
des traités.
BOURSE 1>E PARIS
Clôture le 30 le 2 S«»w»*e. «Salnee.
8 ©/©
Comptant. 76 70 76 83 15
Liquid. 7ô 52 1,2 76 80 27 12
Fin cour 76 90 .t. 37 1/2
5 ©/©
Amortissable.
Comptant. 79 15 79 45 30
Liquid. 79 10 79 25 .̃ ..15
Fin -cour 79 40 .}. 30
4 fl/8 ©/©
Comptant i«j7 107 50 50
6 o/©
Comptant Hî 35 112 30 .>. 5
Liquid. 112 35 112 27 H2 7 1/2
Fin cour 112 55 20
PETITE! BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0 1 12 fr. 53 3/4, 52 1/2, 55.
3 0/0 76 fr. 92 1/2, 90.
3 0/0 amortissable. 79 fr. 42 1/2.
Italien 75 fr. 42 1/2.
5 0/0 turc. 12 fr. 05, 07 1/2.
Banque ottomane.. 483 fr.
Florins (or) 62 1/16. 1/8, 1/16.
Hongrois 6 0/0 73 29/32.
Egyptiennes 6 0/0.. 266 fr. 25.
Russe 837/16.
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Lahore, le 2 décembre.
(Officiel.) Une lettre de l'émir répondant à
l'adresse du major Cavagnari est arrivée à
Dakka.
Le contenu de cette lettre est inconnu.
Lahore, le 2 décembre.
(Officiel.) On n'a reçu aucune autre nouvelle
des généraux Roberts et Biddulph.
Les bruits relatifs aux attaques dirigées contre
les troupes anglaises dans la passe de Khaïber
sont exagérés des convois importans y passent
tous les jours.
Le colonel Browne, qui commande la brigade
cantonnée à Ali-Musjid, a rappelé auprès de lui
le colonel Max Gregor et l'a chargé de prendre
les mesures nécessaires afin d'assurer ses com-
munications à travers le défilé.
Les pertes que la guerre occasionnera seront
comblées au fur et à mesure, au moyen de le-
vées parmi les tribus.
Lahore, le 2 décembre.
Le major Cavagnari s'est avancé avec deux ca-
nons pour punir la tribu qui a attaqué le convoi
de provisions. Une partie de cette tribu a fait sa
soumission; le reste s'est dispersé. Ses fortifica-
tions ont été rasées.
Des piquets et des postes fortifiés ont été éta-
blis dans le haut du défilé, à Shadibagia.
Les tribus du Tirah ont coupé la route de Han-
likhini, jusqu'à Dakka, à travers le défilé de
Khaïber.
Les dispositions des habitans de Dakka à
l'égard des Anglais se sont améliorées et inspi-
rent de la confiance.
Londres, le 2 décembre.
Lord Beaconsfield est allé à midi à Windsor, où
il a eu une audience de S. M.
Londres, le 2 décembre.
On télégraphie au Standard, des défilés du
Peiwar, le 1" décembre
« Les Afghans, ayant établi une batterie sur
les sommets qui dominent la passe du Peiwar,
ont ouvert subitement le feu sur les Anglais.
» L'artillerie anglaise a répondu, mais sans pou-
voir déloger l'ennemi. Trois régimens anglais
faillirent to irner les positions de Fennemi mais,
ayant constaté la force des Afghans, ils durent se
retirer après avoir eu un homme tué et 12
blessés.
» Par suite de la précision de l'artillerie af-
ghane. le général Roberts a dû lever le camp et
battre en retraite vers Kurum.
» Les troupes anglaises attaqueront denouveau
le défilé lundi. Le combat sera probablement
très sérieux.
» Le défilé est commandé par des hauteurs qui
ont 7.000 pieds d'élévation. »
Le même journal publie la dépèche suivante de
Suckhur:
« A la suite de la perte très considérable de
chameaux causée par le froid, la marche de la
colonne de Quettah sur <~andahar sera ajournée
probablement jusqu'au printemps prochain. »
On télégraphie de Lahore au Times
« Le général Browne, commandant l'armée du
Khaïber, annonce que la garnison afghane de
Jellalabad a été renforcée.
» Des forces nombreuses sont concentrées à
Caboul.
» Les Afridies qui avaient bloqué le défilé du
Khaïber ont été disperses facilement. On assure
que leur commandant Abdullah est en fuite »
Le Daily News publie la dépêche suivante de
Peshawer, le 30 novembre, soir:
« Le général Appleyard, envoyé pour rétablir
les communicatious dans le défilé de Khaïber,
s'est engagé dans une lutte très vive près d'Ali-
Musdjid et a dû demander des renforts à Jam-
rood.
» II paraît absolument indispensable d'envoyer
à Ah-Musjid la division de réserve placée sous
le commandement du général Maude, afin de
maintenir la liberté des communications dans le
défilé du Khaïber qui est presque totalement dé-
garni de troupes. »
Londres, le 2 décembre.
Le Times, commentant la correspondance di-
plomatique relative aux affaires de l'Asie centrale,
publiée samedi, mentionne le bruit que le géné-
ral Kaufmann serait rappelé de Tachkend. Le
Times ajoute
« Ce rappel serait une partie de la réparation
que la Russie est obligée de donner à l'Angle-
terre pour avoir violé Pentente éiablie entre les
deux pays. La rupture de toutes relations avec
Caboul, de la part de la Russie, serait la seconde
partie de la réparation nécessaire pour le réta-
blissement de cette entente. Malheureusement, il
n'est plus temps de détruire les effets de la con-
duite de la Russie vis-à-vis de l'émir, pour nous
garder contre les conséquences de cette conduite.
Aujourd'hui, nous devons adopter des mesures
qui n'auraient jamais été nécessaires s'il n'était
pas entré de missiou russe dans l'Afghanistan. »
Le Mornina Post et le Morning Âdvertiser dé-
clarent que la correspondance du Livre Bleu
prouve la perfidie de la Russie et justifie l'action
du gouvernement anglais contre l'émir.
Londres, le 2 décembre.
Le correspondant du Daily Telegraph à Cons-
tantinople annonce de bonne source que tous les
obstacles qui empêchaient la conclusion d'une
convention entre l'Autriche et la Porte, relative-
ment à la Bosnie et à la question de Novi-Bazar,
ont été surmontés, et que le projet de convention
devait être signé hier ou aujourd'hui.
Le philosophe Henry Lenes et le célèbre acteur
Alfred Wigan sont morts.
Pesth, le 1" décembre, 7 h. 15 m. soir.
Séance de la commission du budget de la Dé-
légation du Reichsrath. Le comte Andrassy,
répondant à plusieurs interpellations, dit que
l'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine
cessera aussitôt que le but reconnu par l'Europe
aura été atteint et que la Turquie aura indem-
nisé l'Autriche des sacrifices que celle-ci a faits,
et fourni la garantie que l'état de choses qui a
été créé ne sera pas modifié dans un sens défa-
vorable aux populations de ces pays.
Relativement à la conclusion d'une conven-
tion, les dispositions de la Porte sont plus favo-
rables.
Le comte Andrassy conclut en déclarant que le
mandat d'occupation ne pourrait en aucun cas
être modifié qu'avec l'assentiment unanime de
toutes les parties contractantes.
A la suite de ces explications, la commission a
adopté le budget du ministère des affaires étran-
gères.
Constantinople, lel" décembre.
Le prince Lobanoff a déclaré à Safvet Pacha
que les Russes évacueront la Bulgarie et la Rou-
mélie, conformément aux stipulations du traité
de Berlin, en exceptant toutefois Andrinople et
la Thrace. Il a ajouté que l'évacuation de cette
ville et de cette province était subordonnée à
l'accepta'ion par la Porte du traité définitif.
Le prince Dondoukoff-Korsakoff est en voie
d'arrêter l'agitation qui s'est produite en Bul-
garie.
Le conseil s'est occupé aujourd'hui de la ques-
tion de la convention avec l'Autriche. Le résultat
de la délibération a été soumis au Sultan.
Quelques chefs kurdes se sont soulevés.
Une mission d'apaisement est partie pour Diar-
bekir.
Le ministre d'Espagne à Constantinople vient
d'arriver.
Gênes, le i" décembre, soir.
Un meeting nombreux, sous la présidence de
M. Delvecchio, a été tenu aujourd'hui. I! a adopté
une motion acceptant les programmes formulés
à Pavie et à Iseo, et il a invité le ministère à
mettre ces programmes à exécution.
Berne, le 2 décembre.
La première séance de la session pour la lé-
gislature de 1878-1881 a été ouverte aujourd'hui
à dix heures et demie.
Le Conseil national était présidé par le doyen
d'âge: un grand nombre de députés nouvellement
élus étaient présens. Au Conseil des Etats, il y
avait quelques absens.
La première séance a été courte.
Le Conseil des Etats a élu président M. Gen-
gel vice-président, M. Stehlin.
Stuttgard, lé 2 décembre.
Le prince Gortchakoff est arrivé ici, sur l'invita-
tion du roi il loge au palais.
Il repart demain.
S. Exe. M. le comte de Wimpfen a eu l'hon-
neur de remettre hier en audience privée, à
M. le Président de la république, les lettres
de S. M. l'empereur d'Autriche, roi de Bo-
hême et roi apostolique de Hongrie, qui met-
tent fin à la mission qu'il remplissait en
qualité d'ambassa^ltur extraordinaire et plé-
nipotentiaire.
M. le comte de Beust, ambassadeur
d'Autriche à Paris, a présenté aujourd'hui
ses lettres de créance au Président de la
république. Il s'est exprimé ainsi
« Monsieur le Président,
» L'empereur et roi, mon auguste maître, ayant
daigné me nommer son ambassadeur extraordi-
naire et plénipotentiaire auprès de la république
française, j'ai l'honneur de remettre à Votre Ex-
cellence les lettres qui m'accréditent auprès
d'elle.
» Heureux d'avoir pour mission de conserver
intacts les bons rapports qui existent entre l'Au-
triche-Hongrie et la France, et de resserrer les
liens d'amitié qui unissent les deux pays, je met-
trai tous mes soins à la remplir de manière à
mériter la confiance de mon souverain et à me
concilier celle de Votre Excellence et de son
gouvernement. »
Le Président de la république a ré-
pondu
« Monsieur l'ambassadeur,
r> Je suis heureux de vous entendre expri-
mer les sentimens d'amitié dont S. M. l'em-
pereur d'Autriche, roL de Hongrie, vous a
chargé d'être l'Interprète auprès de la France.
» Vous pouvez compter, monsieur l'ambas-
sadeur, sur mon concours et sur celui de mon
gouvernement pour vous faciliter l'accom-
plissement de la haute mission que votre au-
guste souverain vous a confiée. »
Il nous reste quelques observations à
faire pour, compléter ce que nous avons
dit dans deux articles (1) précédens sur
l'enseignement primaire supérieur. Nous
avons insisté surtout sur l'un des carac-
tères de cet enseignement, et nous avons
montré, par l'exemple de la France et de
l'Allemagne, qu'il ne devait pas, ou plutôt
qu'il ne pouvait pas être secondaire. Nous
devons ajouter qu'il ne doit pas et qu'il
ne peut pas non plus sans danger être
spécial. Les deux adjectifs dont on s'est
servi pour le définir sous l'Empire ne va-
laient pas mieux l'un que l'autre. Qu'est-
ce, en effet, qu'un enseignement spécial,
sinon un enseignement nettement appro-
prié à telle ou telle fonction, et par suite
nettement professionnel? Jusqu'à laloi
de M. Duruy, c'est ainsi du moins qu'on
avait compris le sens de l'épithète spécial
appliquée à un enseignement les écoles
préparant à une carrière déterminée ou à
un groupe de carrières du même genre,
telles que l'Ecole normale, l'Ecole cen-
trale, l'Ecole polytechnique, etc., avaient
reçu le nom d'écoles spéciales mais on
ne saurait qualifier de la même manière
un enseignement qui ne se propose point
un but professionnel et qui a pour mis-
sion d'élever, non des jeunes gens qui ont
déjà choisi leur carrière, mais toute une
classe de la société où les vocations les
plus diverses peuvent se produire. C'est
ce qui a été parfaitement compris à l'é-
tranger par tous ceux qui ont cherché à
organiser l'instruction moyenne sous
quelque forme que ce fût. « Le caractère
» principal de l'enseignement moyen à
» régler par l'Etat », disait M. Torbecke,
ministre de l'intérieur du royaume néer-
landais, « doit être une préparation géné-
» raie soit à une position sociale, soit à une
» grande diversité de professions, soit aux
» services publics. Il n'entre pas dans les
» idées de. l'Etat de dresser les élèves pour
» une branche d'instruction quelconque,
» ni de changer les écoles en ateliers ce
» que le gouvernement propose, ce n'est
» pas de faire enseigner la pratique dans
» ses détails, mais de développer l'esprit
» et les organes de manière qu'ils de-
» viennent aptes à la vie pratique. » Les
organisateurs des rcalsc/iulen allemandes
ont obéi aux mêmes principes. « La
» realschule, dit une circulaire prussienne
» de 18S9, dissipera l'erreur de ceux qui
» pensent qu'elle doit transmettre des
» connaissances d'un emploi immédiat
» dans la vie. Sans doute, l'école doit
» avoir égard aux exigences de la vie, et
» l'institution des realschulen est là pour
» prouver qu'effectivement on y a égard
» mais il ne faut pas oublier que l'école a
» affaire à des enfans, à des jeunes gens
» chez qui on doit se contenter de poser
» un premier fonds de connaissances gé-
» nérales et durables. »
Rien de plus sage, à coup sûr, que ces
observations. Il est indispensable que les
écoles d'enseignement primaire supérieur
se maintiennent dans la région des con-
naissances générales et durables, et s'ap-
pliquent à former des hommes, non des
ouvriers ou des contre-maîtres pour telle
ou telle industrie déterminée. Néanmoins,
si général, si peu spécial qu'il soit,
leur enseignement, pour être utile,
a besoin d'être approprié aux con-
ditions d'existence futures de ceux qui
le recevront. « On ne saurait marquer de
» trop bonne heure le but de l'éducation »,
disait M. Saint-Marc Girardin dans sa
remarquable brochure sur l'Instruction
intermédiaire. « Dès le premier coup de
» ciseau qu'un sculpteur donne à son
» marbre, il sait ce qu'il en veut faire. Il
» doit en être de même pour l'enfant.
» Quoique certains objets d'enseignement
» soient les mêmes, il y a une différence
» dans la méthode d'enseigner, et l'esprit
» ne se développe pas de la même manière
» dans l'école élémentaire qui correspond à
» une école industrielle que dans celle qui
» correspond à une école classique. »
Nous ajouterons que l'esprit ne doit pas
(i) Voir le Journal des Débats des 25 octobre et
8 novembre.
se développer de la même manière, ni
s'appliquer exactement aux mêmes ob-
jets dans l'école qui conduit à la vie ru-
rale et dans celle qui conduit à la vie in-
dustrielle et commerciale. Il est évident
qu'il faut des qualités d'intelligence et
des connaissances quelque peu différen-
tes à l'agriculteur qui reste dans son vil-
lage pour y cultiver la terre, et à l'in-
dustriel, au commerçant qui se lance
dans la carrière active des affaires. Rien
de moins artificiel, rien de plus constant,
rien de plus incontestable et de plus écla-
tant que cette grande division sociale qui
est aussi ancienne que la civilisation et
qui durera autant qu'elle. Tout système
d'éducation qui n'en tient pas compte est
un système imparfait. C'est pourquoi nous
avons combattu jadis avec une grande vi-
vacité le projet d'une commission extra-
parlementaire qui refusait aux paysans
les bienfaits de l'enseignement primaire
supérieur. Il faut des écoles pour les
paysans comme pour les habitans des
villes; seulement, ces écoles ne doivent
pas être formées de la même manière et
être astreintes au même programme, car
elles manqueraient alors le but qui leur
est en quelque sorte assigné par la force
des choses.
Obliger les communes rurales à copier le
type des écoles Turgot serait insensé ce
type est à la fois trop vaste et trop in-
complet pour elles. Il sera toujours diffi-
cile dans nos campagnes d'amener les
jeunes gens à pousser leurs études au
delà de l'instruction purement primaire;
le temps leur manquera sans cesse, car
les travaux des champs sont absorbans, et
ils ne sont guère suspendus que durant
les plus mauvais jours de l'hiver. Ce
sont ces mois dont il faut savoir profiter
afin de répandre parmi les populations
rurales les connaissances dont elles ont
un si grand besoin. Il suffira souvent pour
cela d'annexer à l'école primaire ordi-
naire une classe plus élevée. Si la réforme
réussit, on ira jusqu'à deux classes; mais
nous craignons fort qu'on n'arrive
presque jamais à en organiser une
troisième. Dans tous, les cas, il se-
rait téméraire de tracer à ce sujet
une règle fixe. La matière des études ne
saurait être non plus la même dans les
cours ruraux et dans les cours urbains.
Ce sont surtout des notions générales
d'histoire naturelle qu'il serait utile de
propager dans les campagnes; joignez-y
l'arithmétique, l'arpentage, quelques prin-
cipes d'économie politique et de droit
communal, un peu d'histoire nationale,
de géographie et autant de français que
possible, et vous aurez le programme le
plus simple et le plus pratique qu'on
puisse proposer aux écoles rurales.
Ces écoles auraient, à notre avis, un
rôle important et singulièrement fécond à
jouer parmi nous. La France est l'un des
pays d'Europe à la fois les plus riches
par son agriculture et cependant les
moins habiles à tirer d'un sol merveilleu-
sement fécond toutes les richesses qu'il
pourrait porter. L'ignorance agricole
de nos paysans nous fait perdre cha-
que année de véritables trésors. Tandis
que notre commerce, que notre in-
dustrie, fécondés par la science, nous
donnent des produits égaux, sinon
supérieurs à ceux des nations les plus
avancées, la routine, les vieux procédés
de culture, les préjugés aveugles mettent
notre agriculture dans une situation très
inférieure à celle qu'elle devrait occuper.
Comment guérir un mal que tout le
monde reconnaît, sinon en répandant
l'instruction dans nos campagnes ? A la
fin du siècle dernier, l'enseignement de
l'agriculture paraissait tellement utile, que
Talleyrand la plaçait, dans son Rapport
sur la réorganisation de l'instruction
publique, à côté de la médecine, du
droit, etc., parmi les connaissances que
l'Université devait s'appliquer à dévelop-
per dans ses écoles. Par malheur, il n'est
rienrestéduplande Talleyrand, et la France
a été totalement privée d'enseignement
agricole officiel jusqu'à la loi de 1858, loi
excellente, remplie des qualités les plus
incontestables, mais qui, hélas comme
le cheval de Roland, a eu le défaut de mou-
rir trop vite. Laloi nouvelle votée par l'As-
semblée Nationale vivra-t-elle plus long-
temps ? Il faut l'espérer; mais ce n'est
point une raison pour que l'Université
continue à oublier la mission que Tal-
leyrand lui avait assignée. L'établis-
sement d'écoles d'instruction primaire
supérieure lui offrira une excellente
occasion pour la reprendre. On ne peut
guère songer sérieusement à faire en-
seigner l'agriculture dans les écoles
primaires proprement dites; mais pour-
quoi ne serait-elle pas, au contraire, le
fond même des études dans les classes
supérieures? Il s'est formé depuis 1871,
dans presque tous les cantons de l'Alsace-
Lorraine, des écoles agronomiques d'hiver
dont les cours durent de novembre à mars
pourquoi nos écoles rurales de canton ne
rendraient-elles pas de pareils services?
Le maître, muni d'un diplôme supérieur
à celui de l'instituteur ordinaire, et jouis-
sant d'une meilleure situation pécuniaire,
acquerrait tout de suite auprès des
paysans une autorité que celui-ci n'a
pas. Les gros propriétaires, les membres
des comices agricoles les inspecteurs
de l'agriculture le seconderaient dans
son œuvre de propagande. Qui peut
calculer les fruits de cette sorte d'aposto-
lat agricole? S'il était organisé fortement,
au bout de quelques années chaque chef-
lieu de canton posséderait un petit centre
intellectuel d'où les bonnes notions agri-
coles et les sages projets de réforme, se
répandant dans toutes les directions,
iraient transformer partout la culture, dé-
velopper l'admirable fertilité de notre
pays et tripler sa richesse.
En résumé, les écoles rurales doivent
avoir une organisation différente de celle
des écoles urbaines mais elles doivent
poursuivre un but analogue. L'enseigne-
ment primaire supérieur, ainsi divisé en
deux grandes branches naturelles, répon-
dra à toutes les exigences de la société
et rendra tous les services qu'on attend
de lui.
CH. Gabriel,
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Au commencement de la séance, M. Co-
chery, sous-secrétajre d'Etat au ministère des
Qnances, a déposé le projet de loi portant
fixation desdépenses de l'exercice 1879, adopté
par la Chambre des Députés. Après lui, les
rapporteurs se sont succédé à la tribune, et
les rapports se sont accumulés sur le bureau
du président. Le Sénat ne chômera plus faute
d'alimens à son activité; il est vrai que cette
sphère d'activité sera nécessairement des
plus restreintes.
» M. le duc d'Audiffret-Pasquier a ensuite
fait en quelques mots la biographie de
U. André (de la Charente), sénateur bona-
partiste, mort il y a quelques jours. M. An-
dré avait d'autres titres à la sympathie du
Sénat que ceux qu'auraient pu lui valoir se»
opinions. Il s'était surtout occupé d'écono-
mie politique et rurale, et avait présidé la
section de la grande commission d'enquête
agricole de 1867 qui avait opéré dans les dé-
partemens de l'Ouest.
» L'ordre du jour appelait la discussion
fin première lecture du projet de loi sur
les chemins de fer d'intérêt local, et l'adoption
sans observations du projet de loi dont
M. Labiche est rapporteur paraissait ne pou-
voir être mise en doute. Mais M. Paris, tout
en ne s'opposant pas à la seconde lecture,
voudrait que la commission déposât avant la
seconde délibération le rapport sur ua
autre projet de loi relatif aux chemins de
fer à établir sur les routes, une incontestable
connexité existant, selon lui entre ces
deux projets de loi. Le rapporteur, l'honorable
M. Labiche, croit au contraire qu'il y a uti-
lité à discuter séparément les deux projets, à
cause de leur connexité même. Le Sénat n'a
pas eu à se prononcer sur la question, et la
commission déposera son travail quand elle ju-
gera qu'il est temps de le faire. Les vingt et un
articles du projet de loi ont été adoptés sans
autre incident, puis le Sénat a décidé qu'il
y avait lieu de passer une seconde délibé-
ration.
» II s'est agi ensuite de fixer l'ordre du
jour de la prochaine séance, et M. le prési-
dent a indiqué jeudi comme permettant le
dépôt du rapport sur le budget des dépenses.
Le commencement de la discussion de ce bud-
get pourrait alors avoir lieu le jeudi 12 dé-
cembre. La gauche, à l'énonciation de cette
date, a montré quelque étonnement. Mais
M. le président ayant ajouté qu'elle avait été
choi£ie d'accord avec le rapporteur, l'honora-
ble M. 'V'&rroy, ces rumeurs se sont aussitôt
apaisées, et l'ordre du jour proposé a été ad-
opté. »
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« La Chambre ayant voté, la semaine deï-
nière, le budget des dépenses, restait le bud-
get des recettes elle l'a entamé aujourd'hui.
Le chiffre total des recettes proposé par le
gouvernement pour l'exercice 1879 s'élevait
à 2,714,672,014 fr. La commission du bud-
get a réduit cette somme au chiflre de
2,701,080,014 fr. La commission, persévérant
dans ce qu'on a appelé « la politique de dégrè-
» vemens », a voulu diminuer dans trois
branches de la fiscalité les charges qui pèsent
sur les contribuables. Elle a réformé le
régime des taxes sur les huiles, supprimé l'im-
pôt sur la chicorée et réduit les droits de
timbre sur les effets de commerce. Ces droits
étaient de 50 c. pour 1,000 fr. avant la guerre
de 1870; une loi du 23 août 1871 les avait
portés à 1 fr. pour 1,000 fr., et une seconde
loi. celle du 19 février 1874, à 1 fr. 50 c. pour
1.000 fr. La commission a proposé de revenir
aux droits de 50 c. pour 1,000 fr. d'avant la
guerre. Mais, en même temps qu'elle abais-
sait ainsi les droits sur les effets de com-
merce, elle relevait, d'autre part, ceux qui
frappent les chèques, ou, pour être pl&s
exact, une catégorie de chèques les chèques,
dits de place à place. Ils ne sont soumis qu'à
un droit fixe de 20 c.; la commission propose
de les assimiler aux effets de commerce, les
assujettissant au droit proportionnel de 50 c.
i Il y a là, qu'on y prenne garde, une
double modification. D'abord, on élève le
droit; et non seulement on en augmente le
taux, mais on en modifie en outre la condi-
tion. Il était fixe; on le rend proportionnel.
Cette modification assez grave apportée au
régime des chèques ne pouvait point passer
sans opposition, sans débat. Les adversaires
du projet de la commission, qui est aussi
celui du gouvernement, devaient attaquer
cette combinaison, dégrèvement, suivant eux,
plus apparent que réel, qui. déchargeant les ef-
fets de commerce pour surcharger les chèques,
et encourageant les uns pour écraser les au-
tres, reprend d'un côté ce que de l'autre elle
abandonne. M. René Brice s'est fait, le pre-
mier, l'interprète de ce sentiment.. Il avait
présenté un amendement qui supprimait pu-
rement et simplement les trois paragraphes
de l'article 1 er, par lesquels les chèques de place
à place sont surtaxés. Il a ouvert cette discus-
sion qui a été sérieuse et intéressante. M. René
Brice a déclaré dès l'a bord que frapper d'un droi t
proportionnel de 50 c. pour 1,000 fr. les chè-
ques de place à place, c'était en réalité « sup-
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