Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-01
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Description : 01 décembre 1878 01 décembre 1878
Description : 1878/12/01. 1878/12/01.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
"M~HE r BECEMME
i8?8
ON SABONNE
ruodcs.Pret.rcs-Sanit-Germain-rAuxen'ois, n.
fËHX. BE B.'AB
Trois mois. Six mois. Unan.
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B~pafte'mens, n~ nomm~fo 35 ceint.
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MM. Betizy, mM-tea e). C- Finch iane CornInH
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° et dans tou-s tes pays du Nord
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et dans tous les au très pays,
par renvoi' d'une valeur payable a Paris. #
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8,placedeIaBourse,
ctaubureauduJMtJnMAt~
elles doiYent toujours être agréées par la rédaction.
PAMS~
SAMEBT 50 NOVEMNM~~
Le cabinet anglais vient de livrer à la
publicité un assez grand nombre de do-
cumens relatifs aux origines de la guerre
avec l'Afghanistan. Il ressort de leur lec-
ture la conviction qu'aucune responsabi-
lité ne saurait incomber de ce chef ni
au ministère Beaconsûeld, ni à lord
Lytton, appelé par lui à la vice-royauté
des Indes, et que c'est seulement depuis
trois ans que la politique du gouverne-
ment anglais dans ses relations avec l'Af-
ghanistan a été dirigée avec suite et fer-
meté. Lorque, sous le précédent cabinet
libéral, le duc d'Argyll avait le portefeuille
des Indes, le vice-roi lord Mayo s'était
tenu constamment dans une attitude éner-
gique mais il avait été sans cesse gêné
parles réserves sans nombre du gouver-
nement-métropolitain. Illettré du duc d'Ar-
syll. qu'apubliée ily adeuxjours le ~MMM,
touten contestant unpointde fait de ladépê-
ohedelord Cranbrook, confirmepleinement
cette appréciation, et sa conclusion est le
meilleur argument en faveur de la ligne
adoptée par le cabinet Beaconsfield. Plus
tard, sous lord Northbrook, les rôles furent
renversés, la fermeté était à Londres et
l'indécision à Calcutta. Lorsque lord Lytton
fut appelé à la vice-royauté indienne,
l'accord se rétablit immédiatement. Les
appréhensions qu'il manifesta furent par-
tagées par lord Beaconsneld, et il se mit
aussitôt en mesure de réparer les fautes
de ses prédécesseurs avec la certitude de
n'être pas désavoué, mais au contraire
ënergiquement appuyé. L'impression
produite en Angleterre par la publi-
cation de ces documens a été des plus
considérables. Et ceux qui n'ont pas su
prévoir les conséquences de leur politique
d'abandon et d'inaction sont jugés en gé-
néral d'autant plus sévèrement que, loin
de reconnaître leurs erreurs, quelques
uns d'entre eux poussent leurs attaques
à un point qui, dans des pays de moindre
liberté que l'Angleterre, ne serait et rtai-
nement pas toléré.
Les nouvelles qu'on télégraphie aujour-
.d'hui de Peshawer sont loin d'être aussi
favorables au corps expéditionnaire du
général Browne que celles des premiers
jours. Nous avons déjà dit que cette co-
lonne, après la prise du fort d'Ali-Mus-
jid, s'était avancée jusqu'à Dakka sans
rencontrer de résistance. EUë parais-
sait n'avoir rien a craindre des trou-
pes régulières dé l'émir et pouvait seu-
lement être inquiétée par !a. tribu des
Àfridies, dont l'attitude était hostile. On ne
croyait pas qu'il pût y~avoir là un danger
sérieux. On apprend maintenant que non
feulement tous les hommes isolés et
les convois non escortés se trouvent
fort exposés lorsqu'ils tentent de fran-
chir le dén!é de Khaïber, mais que le déûlé
'est réellement intercepté par 4,000 mon-
tagnards armés qui ont occupé les hau-
teurs en avant d'AIi-Musjid, que des dé-
tachemens ont été attaqués, qu'un convoi
de munitions, protégé par une escorte
considérable, n'a pu s'ouvrir un passage
'et a dû retourner à Jâmrood, en un mot,
que les commumcatibns de là colonne du
général Browhe sontmomentanément cou-
pées. Un régiment est revenu en arrière de
Dakka à Ali-Musdjid, pour mettre ce fort
à l'abri de toute surprise. Plus au sud, la
'colonne du général Robert?, après s'être
'emparée' du fort de Kurum, s'est avancée
vers Peïvar qui sera probablement très
ënergiquement détendu. On a constaté
en effet laprésence danssesenvironsd'une
force assez Sérieuse d'infanterie afghane
avec douze canons. De l'ensemble de
ces re-nsëignëmens, il résulte que très
probablement l'état-major anglais s'est'
trop pressé de croire à. la panique
de l'ennemi, et qu'il a négligé d'assurer,
même sommairement, ses communica-
-tibns, ce qui, dans un pays de montagnes
"comme celui où opèrent les co!onnes
des généraux Browne et Roberts, est
une véritable imprudence. Mais U a reçu
un premier avertissement à quelques
'milles seulement de la base d'opérations
de l'armée, et, quelque désagréables que
'soient ces incidens qui retardent la mar-
che en avant, ils seront probablement ré-
parés promptement, sans avoir eu de trop
I&cheuses conséquences.
Une dépêche de Constantinop~e an-
nonçait avant-hier que de nouvelles me-
sures avaient été prises pour réprimer les
excès commis par lès Kurdes en Arménie.
S'agit-il de nouveaux excès, ou cher-
che-t-on à réprimer ceux qui ont eu
lieu il y a quelque temps? C'est ce
que le télégramme ne dit pas. Il y a
deux ans, la Porte, sur les plaintes
formulées par ses sujets musulmans du
vilayet de Diarbekir contre leur gouver-
neur général, avait ordouné une enquête
à ce sujet. Cette enquête, qui n'a pas duré
moins de quatre mois, a démontré que le
gouverneur général de cette province se
livrait à des actes de barbarie atroce.
Ces cruautés avaient alors révolté la
Porte, et l'on avait cru qu'un châtiment
gëvèfc serait inHi~'é à ce gouverneur gé-
néra!, qui n'est autre que le Kurde Ismaïl
Pacha, aujourd'hui gouverneur général de
l'Arménie. Est-ce ainsi que la Pô' te
Compte réprime!' les excès commis par
tes~Kurdes? Userait vraiment à souhaiter
q~eiïe en employât d'autres plus efficaces
~tplus humains.
BOURSE DE PARIS
CtStmre te 29 te 30 BMMe «t~tMe
ae/«
Com.ptant.768S. 7678.
Fin cour. 76471/2 76 M 1,2 S.
so/a'
Amortissable.
Comptant. 79 10./< 79t' 8.
Fincour.7'). 7910.10.
At/tO/e
Comptante M..107.75~
tC/0
Comptant!!2 35 !!2 3%
Comptante 3:i .H23!(.
Fin cour. 112 27 1,2 112 35 71/2
PSTITN BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 112 fr. 40, 361/4.
S 0/0 turc. t0fr.'?0.
Banque ottomane.. 4'?9fr.3?~2.
Florins [or). 621/t6.
Hongrois 60/0. 73 13/16, 7/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 26Sfr.
TétégtfapMe pf!v~e.
(Service télégraphique de l'agence Ha/vas.)
Londres, le 30 novembre.
On télégraphie de Lahore au S~K~<:<
« Un rapport du major Cavagnarl. daté deJam-
rood, annonce que le haut déûté du Khaïberest
tranquiMe, et qu'on espère disperser la bande
réunie par Abdullah Mir.
» Le rapport déclare que, du reste, ce mouve-
ment de bandes indigènes n'est' pas important. »
Londres, le 30 novembre.
M. de Beust. ambassadeur d'Autriche, a pré-
senté hier ses lettres de rappel a la reine.
M. de Munster, ambassadeur d'Allemagne, est
ailé à Hatzneld, rendre visite au marquis de Sa-
tisbury.
D'après une dépêche de Berlin, adressée au
JMproposé un Congrès aux souverains de l'Europe,
dans le but de prendre des mesures efticaces
contre le socialisme. Mais, ajoute le journal, cette
nouvelle a besoin de confirmation.
On mande de Berlin au jS<a avancé 3 militons de roubles pour faire de So-
Qa une forteresse de 1" classe.
Londres. le 30 novembre.
La correspondance diplomatique relativement
aux affaires de l'Asie centrale a été publiée cette
après-midi.
Elle contient ~67 documens avec deux appen-
dices, commençant te 20 décembre ~3 et ter-
minant le 3'~ septembre ~878.
Ces documens relatent d'abord la nouvelle du
traité de paix conclu entre la Russie et le khan
de Khi va; vient ensuite le rapport sur une con-
versation qui a eu lieu en janvier l87t entre lord
Loftus et le prince GortchakofF.
Saint-Pétersbourg, le 30 novembre.
On attend avec impatience le discours du
Trône qui sera prononcé à Londres le 5 décem-
bre. et qui fournira peut-être à l'Angleterre et a
l'Europe en général des explications sur les
vues du gouvernement anglais relativement à la
apolitique extérieure.
Saint-Pétarsbourg, le 30 novembre.
L'empereur Alexandre a quitté hier Livadia
pour se rendre a Moscou où il séjournera deux
jours.
Les journaux russes déclarent que toutes les
versions relatives au discours que le général
Kaufmann aurait adressé a SheerB-AIi en lui re-
mettant le sabre d'honneur envoyé par le czar
sont des inventions calculées dans le but d'in-
disposer contie la Russie.
Athènes, le 29 novembre.
Le gouvernement n'a reçu aucune information
ofûcietle concernant là nomination d'une commis-
sion turque, chargée de la délimitation des fron-
tières grecques, conformément au traité de
Berlin.
La Chambre a voté en troisième lecture p'ar
83 voix contre 64, la loi sur l'organisation de la
garde mobile, présentée par le gouvernement.
La discussion du budget commencera lundi.
La situation du cabinet est assurée.
Constantinople, le 29 novembre, soir.
On confirme la nomination de Saïd Effendi au
ministère du commerce; celle de Server Pacha à
l'intérieur: celle de Hourchid Pacha à la justice,
et celte de Tchannich Pacha, aux travaux publics.
Le colonel Shutdham est nommé commandant
en Syrie.
La légation ottomane a Washington et de
nombreux postes consulaires sont supprimés.
Sur la demande de la Porte, des déiégués fran-
çais et anglais seront chargés de modiher le sys-
tème des douanes.
Berlin, le 30 novembre.
La correspondance de Pesth qui est très remarquée
ici. L'auteur de cette correspondance déclare
que l'Opposition cherche a ébranler la position du
comte Andrassy en s'appuyant sur la commis-
sion du budget qu'ego a fait étire à sa guise, mais
qu'il est impossible de renverser l'homme d'Etat
qui a inauguré la politique d'occupation, parce
qu'il Jouit au plus haut degré de la confiance
de ta monarchie et qu'il a rétabli la prestige de
t'Autriche-Hongne dans. les rotations internatio-
nales après une longue période d'infortunes.
Madrid, le 30 novembre.
Le conseil des ministres a décidé hier d'expul-
ser les internationaHstes étrangers dont le séjour
en Espagne serait un danger pour .l'ordre public.
Montréat, le 29 novembre, soir.
Le marquis de Lorne et la princesse Louise
sont arrivés. La réception a été sptendide.
Répondant à une Adresse qui lui a été remise.
le marquis de Lorne a. constaté la grande loyauté
des Canadiens.
Le Caire, )e 30 novembre.
M. Rivers Witson a pris la direction du mi-
nistère des iinances. 1-
Plus nous approchons des élections sé-
natoriales, plus l'impossibilité où sont
les droites de s'entendre sur un point quel-
conque, soit pour rédiger un programme
commun soit même pour interpeller le
ministère, apparaît avec évidence. Nous
n'appelons pas un programme le Manifeste
de quelques sénateurs qui n'ont pas dit
leur nom, alors que leur nom seul aurait
voulu dire quelque chose et aurait donne
un sens à leur écrit. Le parti réactionnaire
marche donc au combat sans drapeau,
sa.ns direction, sans unité morale. C'est
en vain qu'on interroge ses chefs ou ses
journaux et q~'o~i leur demande quels
sent' leurs projets et leure espérances,
queHe œuvre ils ge proposent, quels ser-
vices tis se crc~enta même de rendre au
-pays. Us ne répondent que par le silence,
ou par des phrases embarrassées, pom-
peuses et vides, dont le moindre dé-
faut est la banalité extrême et l'insi-
gnifiance absolue. Pour sortir d'em-
barras, quelques journaux de la coali-
tion ont inauguré une tactique qu'ils
croient habile, et qui consiste à nous
interroger à leur tour sur "ce qu'ils ap-
pellent le programme de Romans. A les
entendre, les élections du 5 janvier
ne se feront pas sur la question de répu-
blique ou de monarchie, mais seulement
sur le programme que M. Gambetta a ex-
posé à Romans. Dès lors, la conscience des
électeurs sera fixée avec la plus grande
facilité du monde. Etes-vous partisan du
programme? Votez pour un radical; le
plus violent est celui qui conviendra le
mieux. Mais en êtes-vous adversaire? Vo-
tez indifféremment pour un bonapartiste,
pour un légitimiste ou pour un représen-
tant de ce parti qui n'est pas classé
dans le vocabulaire politique. Le seul
embarras est celui du choix; les trois
se valent et feront très exactement la
même besogne.
Depuis déjà trois semaines que les
journaux de la droite tiennent ce lan-
gage, nous ne remarquons pas qu'ils
aient produit grande impression sur le
pays.. Quoi qu'ils fassent, ils auront,
croyons-nous, beaucoup de peine à don-
ner au discours de Romans, dans l'opi-
nion, l'importance qu'ils lui attribuent
dans leurs polémiques. Nous sommes
bien loin de contester la très haute si-
gnification de ce discours mais il ne
faut pas l'exagérer sans mesure. On
s'applique, à droite, à faire subir aux
moindres paroles, aux moindres actions
de M. Gambetta, l'espèce de grossisse-
ment qu'on a fait subir à sa personne
même. Les abonnés d'une certaine presse
doivent se représenter l'éloquent orateur
de la gauche comme une sorte de Titan
dont le geste ébranle le monde politique,
comme un Jupiter dont le sourcil fait trem
hier l'Olympe parlementaire. Il ne tiendrait
qu'à M. Gambetta de se complaire dans
ce rôle et d'agiter sur la tête de la réac-
tion épouvantée des foudre.s de mélo-
drame mais il a beaucoup trop d'esprit
et de bon sens pour cela. Il se rend par-
faitement compte de sa situation, de
celle du gouvernement de celle du
pays, et il sait très bien que,
s'il peut beaucoup, il ne peut pas tout.
Nous. serions même tentés de croire que
si M. Gambetta avait été à la veille de
prendre le pouvoir et de l'exercer sous sa
responsabilité, il n'aurait pas prononcé le
discours de Romans. Se serait-il ex-
posé, en effet, à ce qu'on lui deman-
dât l'application immédiate d'un pro-
gramme qui s'il est jamais exécuté
dans toutes ses parties, ne le sera
qu'après beaucoup de temps et beaucoup
d'efforts ? La parole de M. Gambetta a
été d'autant plus libre qu'elle ne l'enga-
geait pas pour le présent, et si elte ne
l'engageait pas, lui, à plus forte raison n'en-
gageait-elle personne. C'est une habi-
tude des pays parlementaires, et une
habitude excellente, que les chefs de
partis s'adressent de temps en temps
à l'opinion, dans des discours généraux
pour ouvrir de larges vues d'avenir
et tracer à grands traits des programmes
qu'il faut ensuite revoir, corriger, préci-
ser lorsque le jour de l'exécution est
venu. Ce sont là des stimulans pour l'es-
prit de tout le monde. Soit qu'on ap-
prouve, soit qu'on blâme, soit que, sans
approuver ou blâmer absolument, on
cherche à modérer et à concilier, on est
obligé de réfléchir, ce qui est un bien,
et de la discussion qui s'engage chacun
tire toujours quelque profit. Pour noire
compte, nous avons déclaré très franche-
ment ce que nous pensions du programme
de Romans, et nous ne voyons aucune
utilité d'y revenir. Nous avons dit qu'il
faudrait plusieurs renouvellemens du
Sénat, voire même plusieurs septennats,
pour qne ce programme devînt praticable,
pour qu'il pût matériellement être exé-
cuté. Nous pensons que M. Gambetta n'est
pas, au fond de l'Ame, d'un avis diamé-
tralement opposé, et, pour ce qui est du
pays, son calme parfait en lisant le dis-
cours montre bien qu'il l'a considéré
comme un3 thèse politique et ne s'en est
pas ému plus que de raison.
Voilà pourquoi les journaux de la
droite perdent leur temps à déclamer au-
jourd'hui contre le programme de Ro-
mans. Quand même les élections se fe-
raient pour ou contre ce programme,
ce n'est seulement à droite qu'on trou-
verait des candidats capables d'y résister
et nous dirons même que, là où l'oppo-
sition toujours suspecte des monar-
chistes et des bonapartistes serait
impuissante, l'opposition des républicains
conservateurs serait seule efficace. Il faut
donc que les journaux de la droite cher-
chent et trouvent autre chose. Avec le
programme de Romans, ils n'épouvante-
ront personne les esprits, pour le mo-
ment, sont ailleurs. S'ils promettent de
combattre ce programme, et d'en em-
pêcher l'exécution, on leur répondra
qu'on n'a. pas besoin d'eux pour cela.
Qu'ils nous parlent un peu de la répu-
blique! Qa'enpensent-iis? Où en est leur
récoucinaUon avec e!le?Sont-ils résolus à
la faire, oa même à la laisser vivre?–Ce
n'est pas la question disent-i ts. Si ce n'était
pas la question, ils n'hésiteraient pas à
la traiter. Pourquoi reculent-ils ? Pour-
quoi se taisent-ils? Pourquoi, dans leurs
informes essais de manifestes, ne sa-
vent-ils traiter que du 4 septembre, de la
Commune et du péril social? C'est sur la
république qu'il faudrait s'expliquer, et,
s'ils ne le font pas, ils ne seront pas sur-
pris d.j la manière dont leur silence sera
interprété.
FRANCIS CHARMES.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
s Ln. Chambre a enfin terminé l'examen
des divers budgets ministériels la loi des
dépenses a été votée à près de sept heures
et demie du soir, mais sans qu'il ait fallu
une séance de nuit, ainsi qu'on l'avait craint
durant une partie de la journée, car on était
résolu à tout prix d'achever aujourd'hui
le budget des dépenses pour que le ministre
des nuances put le porter lundi au Sénat
et, d'autra part, la discussion sur le budget
do la marine se prolongeait d'une façon in-
quiétante. M. Leblin de Dionne, commis-
saire du gouvernement, s'était mis en devoir
de répondre en détail aux attaques que
M. Farcy avait dirigées la veille après
M. Leblin, M. Farcy lui-même reprenait
longuement la parole; puis c'était M. Baïaaut
puis M. de la Bass~tiere, lequel à plusieurs re-
prises faisait mine de descendre do la tribune
et se reprenait à parler. C'était ensuite M. La
Vieille, et enfin M. de Gasté, l'infatigable et
redoutable M. de Gasté, avec ses amende-
mens continuels, qui ne pouvait se montrer
à la tribune sans soulever contre lui de vé-
ritables clameurs. Au budget des colonies,
M. Périn a présente des observations intéres-
santes mais un peu longues sur la Nouvelle-
Calédonie et la conduite, suivant lui peu po-
iit'que, du gouverneur de la colonie a l'égard
des Canaques.
B Heureusement, le budget de.l'Algérie n'a
point donné lieu au débat que l'on prévoyait.
On avait annoncé un discours de M. Jérôme
David la droite a abandonné rattaque, et,
de son côté, M. Jacques, député d'Algérie,
est venu déclarer qu'une discussion approfon-
die sur les questions qui engagent l'organisa-
tion des services de la colonie était nécessaire,
mais qu'on l'ajournait au budget prochain
M. Gastu a encore retardé le vote par un
amendement tendant à instituer une nou-
velle aous-pMt'ecture à Médéah. Après une
bravo et très heureuse réplique du rappor-
teur de l'Algérie, M. ThornsoB, ce dernier
budget est à son tou~ voté.
s Est-ce tout? Pas encore, car il reste & ad-
opter un budget de création nouvelle le bud-
get extraordinaire sur ressources d'emprunt,
qui est, on le sait, selon le mot de M. Léon
Say, le compte de liquidation consolidé. La
Jiseusision pouvait renaître. Il n'en a été
rien, Dieu merci Les membres de la droite
se sont bornés a dire, par l'organe de
M. de Soland, qu'Ua voulaient bien voter le
budget des dépenses de 1879,– ce qui est en
vérité bien bon de leur part, –mais qu'ils pro-
testaient contre l'exclusion dont la minorité a
été victime, pas un de ses membres n'ayant pu
faire partie de la commission du budget. Le
président de la commission, M. Gambetta a
démontré en quelques paroles ce qu'était ce
prétendu < déni de justice. Ah si ia
commission eût été élue au scrutin de
liste, vos~ plaintes auraient quoique fon-
dement mais comment ont été nommés
les commissaires? Individuellement, par les
bureaux. Chaque bureau, se prononçtnt iso-
lement, était bien libre de choisir à son :;ré
son mandataire. Lundi, la Chambre abor-
dera la seconde partie du budget la loi des
recettes on pense généralement qu'elle ne
pourra guère 6H'e achevée que le jour suivant.
D B.-V.. o
Les députés ont reçu communication ce
matin d'une nouvelle rédaction proposée par
la commission des finances pour le budget
des dépenses « sur ressources extraordinaires
de l'exercice 1879.
Le rapport primitif, fait par M. Wilgon,
rapporteur général, comprenait dans le bud-
get des dépenses sur ressources extraordi-
naires quatre ministères la guerre, la ma-
rine, l'intérieur et les travaux publics.
Aucune modiGcation n'a été apportée a ce
sujet en ce qui concerne les ministres de
l'intérieur et des travaux publics.
Au contraire, les dépenses prévues pour la
deuxième section du département de la
guerre, intitulée « Reconstitution du maté-
riel de la guerre dépenses s'élevant à
187.160,800 fr., ont été éliminées du nouveau
rapport distribué aujourd'hui. H en est de
même d'un chapitre 5, reladf aux travaux de
fortifications aux colonies, lequel figure dans
la troisième section du ministère de la ma-
rine, intitulé « Reconstitution du matériel
do la marine. M: Par l'organe de son rappor-
teur, la commission des ûnances a fait ajour-
ner la. discussion en séance publique de ces
dinerens chapitres du budget des dépenses
sur ressources spéciales.
La commission parlementaire qui a. étudié
la proposition de M. Truelle, ayant pour
objet d'abroger la loi du 3 septembre 1807 sur
le taux de l'intérôt de l'argent, vient de ter-
miner son examen.
Etie a repoussé un amendement de M. Ta-
laadier demandant 1" que l'intérêt convon
tionnel no puisse4 0/0, ni en matière de commerça S 0/0, le
tout sans retenue 2° que l'intérêt légal soit,
en matière civUe, de 4 0/0 et. en mafisrs de
commerce, de 5 0/0 sans retenue.
El'e a également rejeté un amendement de
M. Truelle ainsi conçu K En l'absence de
conventions en matière commerciate et en
matière civi!e, le taux légal sera SxéaS 0/0. »
La. commission, par 6 voix contre S, a pensé
qu'il était préférable de maintenir quant à
p'résent la ~M ?MO. En conséquence, elte a
conclu au rejet de la proposition de M. Truelle,
qui ne répond à aucune nécessite nctuel'e.
M. Cherpin a été nommé rapporteur.
La Chambre a nomme a'tjoufd'hui se- com-
missions mensuelles et a proc~do à l'o'-gaBi-
satiou de ses bureaux. Les onze députés élus
presidens de Ifjrs bureaux respectifs son):
MM. Desseaux, LeCherbonnier.Cherpin. La-
trade,Simiot, Paye. Marcel Barth~, Bertra.n~
Miiceot, Thoure), Bertholon et Chavassieu.
Les onze secrétaires sont MM. IIt-moa,
Eugène Mir, MarceUin Pellet, LeIiëvM, Sar-
rien, Loubet. Borriglione, Labuza, Benoist,
Leroy et Jules Godin.
La commission d'initiative est ainsi com-
posée MM. Caduc, Ganne, Neveux, Lous-
talot, Jean David, Marceltin Pellet. Chavoix.
Mention, Bousquet, Talion, Forné, Senard,
Paul-Casimir Périer, Malezieux, Saint-Mar-
tin, Labuze, Bernier, Riban, Mathé, Baury,
Francisque Reymond et Masure.
On nous écrit de Bude-Pesth, le 2a no-
vembre
« Le vote d'hier de la sous-commission de
la Délégation autrichienne est le grand évé-
nement du jour. On savait bien qu'il se pré-
parait quelque chose, car on était instruit
que dos conférences secrètes se tenaient chez
M. Dumba mais on était loin de croire qu'un
pareil coup serait frappé, et si vite. Aussi le
gouvernement commun est-il tout à fait dé-
concerté. Le discours du comte Andrassy le
prouve surabondamment.
)) Mais racontons d'abord les choses comme
elles se sont passées. Dans la séance d'hier,
i la sous-commission de la Délégation autri-
chienne avait à son ordre du jour la pro-
position du gouvernement relative à la
demande des crédits supplémentaires aux
60 millions déjà votés l'année passée, autre-
ment dit, la discussion sur l'occupation de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Je vous ai dé-
j taiDé l'autre jour les frais de cette entreprise;
mais il est impossible d'extraire des docu-
mens officiels ce que l'occupation a coûté
pendant tel et tel laps de temps, ni ce qu'on
a dépensé d'argent pour les administrations
militaire et civile, distinctement. C'est ce
que le ministre des finances communes,
M. de HoHmann, a parfaitement reconnu,
et il a ajouté, à l'excuse du gouverne-
ment, qu'on a jugé préférable de donner tou-
tes les explications verbalement. M. Herbst,
en donnant la présidence au prince Czar-
toryski, a commencé l'attaque justement
par le côté faible de la proposition gou-
vernementale. Il est ensuite passé sur le
terrain politique et a dit que la Délé-
gation ne pouvait accepter une motion pa-
reille sans enfreindre les prérogatives du
Reichsrath qui est seul compétent pour se
prononcer sur le traité de Bertin or l'oc-
cupation découlant de ce traité, et ce
traité ayant été présenté au Reichsrath~ ce-
lui-ci doit préalablement accepter le traité.
Sans ceta, les Délégations s'exposent à
engendrer un conflit avec le Reichsrath
si celui-ci venait, par exemple, ce qui
n'est pas impossible, à refuser le mandat
de l'Europe. M. Herbst a donne lecture de
l'article 16 de la loi organique de l'Autriche,
et a prouvé on ne peut plus clairement que
tous les traités en Au triche doivent recevoir
le consentement du Rcicbsrath et de la Cham-
bre haute pour être valables. Il a ensuite
donné lecture d'une proposition très déve-
loppée, demandant l'ordre du jour.
)) Après le prince Liechtenstein, qui n'a
pas accepté la proposition de M. Herbst, le
comte Andrassy a pris la parole. II a avoué
que l'attaque le surprenait, et que, contre une
motion longuement préparée et aussi ha-
bilement motivée, sa situation d'orateur était
très difficile. Il négligera le côté financier,
car il ne se sent pas compétent dans ces
sortes d'affaires; il ne touchera pas non plus
à la question de jurisprudence, n'étant pas
homme de loi, mais il prendra comme fil
conducteur la diplomatie. H a développé en-
suite ce que d'autres diplomates ont soutenu
avant lui, qu'on ne peut pas faire dé la poli-
tique extérieure avec l'immixtion constante
des Parlemens que le droit de guerre et de
paix appartient exclusivement au souverain;
que, du reste, il s'agit ici d'une stipulation
prise en face de l'Europe, et qua, si l'on refu-
sait !e mandat octroyé par les puissances, on
risquerait de se brouiller avec elles. Le comte
Andraesy reconnaît que la Constitution autri-
chienne est formelle, mais il se défend en pré"
na,nt pour.exempte les'autres Etats, tels~que
l'Angleterre, la France, et l'Italie. Enfin le
ministre a terminé en disant qu'avec de pa-
reils procédés M. Herbst et ses amis courent
au-devant~'UE.e complication constitution-
nelle dont.on ne peut prévoir les conséquen-
ces. Apres M. le comteAndrassy, MM. Kuranda,
Deme), Russ, Giskra ont parlé tous pour la
motion de M. Herbst. Le ministre HoSmann
a essayé de calmer la commission par quel-
ques mots de conciliation, et la sous-com-
mission a adopté par 14 voix contre C la pro-
posi!ion IIerbst.
c Maintenant, peut-on prévoir ce qui résul-
tera de cet incident? Les constitutionnels
pensent que le p~MMM adoptera leur motion
sinon ils veulent quitter les Délégations,
et, par c tte grève parlementaire, rendre la
délibération, ou mieux, les votes définitifs
et légaux impossibles. Vous voyez à quel
point nous en sommes
Les débats sur l'Adresse vont bientôt
finit' à la Chambre hoogroii-e le vote aura
iicu après-demain.. ~)) P.B
:.»P:u,
Bude-Pesth, le 27 novembre.
N Vingt-deux voix de majorité C'est tout
ce que le gouvernement a pu obtenir aujour-
d'hui à la Uiambre, à l'occasion du vote sur
l'Adresse. 202 députés ont voté pour le projet
de la commission des Vingt et un, et 180
contre.
)) Les Croates se sont partages le plus
grand nombre môme s'est abstenu. Tout le
monde sera forcé de reconnaitro que 22 voix
de majorité, parmi lesquelles 7 ministres et
3 sous-secrétaires d'Etat, sont en réalité peu
de chose. Que fera M. Tisza en présence d'un
si mince résultât? H pourrait dociier s~ dé-
mission mais il ne le fei'A pas. La proposi-
tion de M. Herbst a gagné même plusieurs
des membres de la Chambre des Pairs. Dans
cet état des esprits, et Hprëa avoir sus-
pendu pour quarante-huit heures les séan-
ces de la Détégation autrichienne a&n de dé-
libérer en paix, le gouvernement commun n'ose
pas essayer le vote suj~t~M. Toutefois, une
résolution définitive n'a pas encore été émise
par le comte Andrassy. Mais on pense géné-
ralement que le gouvernement ajournera les
Délégations et attendra le résultat des dé-
bats sur le traité de Berlin au Reichsrath,
aussi bien qu'à la Chambre hongroise. En ce
cas, et comme le budget de 1879 ne pourra
passer à temps, on demandera une indemnité
d'un trimestre, mais pour ~M<~< of~M!<:M'6
seulement; ce que les Délégations accorde-
ront sûrement. D'autre part, les chances de
réussir devant le Reichsrath sont médiocres
pour le comte Andrassy.
» Une bombe de dynamite a éclaté hier
soir à onze heures sous les fen&tres du palais
du président du con&cil, brisant les carreaux
mais ne faisant pas d'autres dégâts. M. An-
draspy se trouvait précisément avec d'autres
ministres chez M. Tisza. La police fait les
plus actives recherches pour découvrir les
coupables. a P.
Notre correspondant ordinaire de Vienne
nous adresse de Bude-Pesth, la lettre
suivante, en date du 26 novembre
« Ce ne sera pas encore cette fois la grande
lutte décisive, ou plutôt il semble que le
comte AndraEsy veuille éviter tout ce qui au*
rait le caractère d'une lutte trop ardente, et
cherche à rallier ses adversaires qu'il est lui-
même lepremier étonné de rencontierdans les
rangs du parti constitutionnel.Pour un minis-
tre qui, finalement, est assuré du succès, sa
conduite ne peut pas avoir d'autre explication.
Avant-hier encore, une question de droit
parlementaire a été soulevée par la commis-
sion il ne conteste pas le droit, mais il de-
mande simplement~el l'usage qu'on veut en
faire est bien prudent, bien raisonnable. Au-
jourd'hui, en séance publique, on s'atten-
dait~ un débat qui aurait pris les propor-
tions d'une bataille on s'attendait à un
vote qui aurait coupé la Délégation en deux
moitiés presque égales et aurait donné à la
majorité, quelle qu'elle fût, une victoire d'une
efficacité douteuse.
a Aussi, de très bonne heure, les tribunes
publiques étaient-elles envahies par une
foule empressée. Depuis que les Délégations
existent, jamais elles n'avaient eu cette for-
tune d'attirer à ce point la curiosité pubiique.
J'ai vu de mes yeux le comte Andrassy en-
touré de dames qui sollicitaient une entrée,
cherchant à les faire placer et venant se
heurter aux gestes désespéras des huissiers
qui lui montraient une muraille humaine
impossible à percer. Les reporters des jour-
naux étaientoMigesde découvrir descorridora
secrets et de recourir finalement à l'pseajade
pour pénétrer dans la tribune qui leuravait été
réservée. Dans la salle des séances, de nom-
breux députés venus de Vienne tout exprès
pour assister à la lutte prévue se mêlaient
aux délégués. Bref, ssile combla comme pour
une première représentation.
» Eh bien! toute cette attente a été déçue,
toute cotte curiosité empressée a éM dépensée
en pure perte. Il ne s'est rien produit. Après
avoir laissé épuiser l'ordre du jour portant
apurement définitif des comptes de l'exer-
cice 1876 après avoir laissé les rapporteurs
lire desrapports que personne n'écoutait, et les
délégués voter d'une façon distraite, le comte
Andrassy s'est levé, au milieu d'un silence
solennel, pour demander l'ajournement des
débats relatifs aux crédits supplémentaires
qu'a rendus nécessaires l'occupation bosnia-
que. Deux ou trois jours lui sont indispensa-
bles pour s~entendre avec les ministres cislei-
thanssurles mesures à conseiller à S. M.
Bref, en quelques paroles rapides, il a de-
mandé que la discussion fût remise à jeudi,
au plus tard à vendredi. Personne n'a fait
d'objection à cette proposition d'ajourne-
ment, et la séance a été levée après avoir
duré à peine trois quarts d'heure.
La conclusion, telle que je )a conçois, la
voici Le comte Andrassy est un ministre
parlementaire. Il s'est appuyé jusqu'ici, en
Autriche comme en Hongrie, s.ur le parti li-
béral. Il regretterait presque, de triompher si
ce devait être au prix d'une rupture avec
ceux qui l'ont soutenu depuis six ans et qui
viennent do se séparer de lui parce qu'ils
n'ont pas suffisamment compris sa politique.
II veut épuiser tous les moyens de concilia
tipn.que le régime .constitu'ionuel met à sa.
disposition, avant d'en arriver à un éclat, et
il espère y parvenir. En un mo.t,;il voudrait
rallier ceux qui sont simplement hésitana, e~
il se croit sûr d'y réussir.)) y
ETRANGER.
Attentagne
On annonce do Berlin plusieurs no'ni-
nations do.Qsle personne! diplomatique alle-
mand.
M. le comte Berchem,. premier secrétaire
d'ambassade à Saint-Pétersbourg, nommé aux
mêmes fonctions à Vienne, est remplacé par
M. Stumm, actuellement deuxième secrétaire
à Paris.
M. de Bulow, serrêtaire de légation à Athè-
nes, est nommé deuxième secré'aire d'am-
bassade à Paris.
M. le comte d'Arco, troisième secrétaire à,
Paris, pa~se en qualité do deuxième secré-
taire à l'ambassade de Londres.
Il n'a jamais été question ds l'envoi à Paris
de M. !e comte de Rantzau, qui reste attache
au cabinet du prince de Bismarck.
Le Z'McAMMM~M' annonce que la police
du cercle de Bautzen a rapporté fou ordon-
nance du 19 courant, qui interdisait, en vertu
df la !oi contre les socialistes, le numéro
S76 du journal libéral-national la .~c~&
~'i'Mi'deZitia'].
Le -KMC~MNM~)' annonce en outre, a la
date du 27 novembre, que deux Associations
ont été interdites en vertu de la loi contre
Icssocialistes.
Les journaux, allemands annoncent
qu'une Association qui s'intitule ~c~~mK
M)' J.MoeMi~m ~K~M eca~'a~, vient
d'être îoBdée à Brriin. Elte a pour but de
propager, par des s<~ies ds conférences, les
connaissances qHe l'on n'acquérait jusqu'à
présent que da~s h'suniveMités. Les confé-
rf nces commenceront au mois de janvier pro-
chain.
L'action de l'Association ne sera pas limi-
tée à B:rUn; des conférences SMoat aussi
orgaaiséëâ dans d'autres viUes.
"M~HE r BECEMME
i8?8
ON SABONNE
ruodcs.Pret.rcs-Sanit-Germain-rAuxen'ois, n.
fËHX. BE B.'AB
Trois mois. Six mois. Unan.
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JM!KML DES DEBATS
? ON. S'ABOIE..
en Belgique, cnitalie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable a Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en -Autriche, en Russie,
° et dans tou-s tes pays du Nord
chez tous les directeurs de pos;es;
et dans tous les au très pays,
par renvoi' d'une valeur payable a Paris. #
t~t tT If t It~C t~~ t T TTt!' C A tR 1!? C
jrvLiM~t~o ~i LUiEjnAtR~o
Les annonces sont reçues
chez MNa. taMchey, ~afCte et €
8,placedeIaBourse,
ctaubureauduJMtJnMAt~
elles doiYent toujours être agréées par la rédaction.
PAMS~
SAMEBT 50 NOVEMNM~~
Le cabinet anglais vient de livrer à la
publicité un assez grand nombre de do-
cumens relatifs aux origines de la guerre
avec l'Afghanistan. Il ressort de leur lec-
ture la conviction qu'aucune responsabi-
lité ne saurait incomber de ce chef ni
au ministère Beaconsûeld, ni à lord
Lytton, appelé par lui à la vice-royauté
des Indes, et que c'est seulement depuis
trois ans que la politique du gouverne-
ment anglais dans ses relations avec l'Af-
ghanistan a été dirigée avec suite et fer-
meté. Lorque, sous le précédent cabinet
libéral, le duc d'Argyll avait le portefeuille
des Indes, le vice-roi lord Mayo s'était
tenu constamment dans une attitude éner-
gique mais il avait été sans cesse gêné
parles réserves sans nombre du gouver-
nement-métropolitain. Illettré du duc d'Ar-
syll. qu'apubliée ily adeuxjours le ~MMM,
touten contestant unpointde fait de ladépê-
ohedelord Cranbrook, confirmepleinement
cette appréciation, et sa conclusion est le
meilleur argument en faveur de la ligne
adoptée par le cabinet Beaconsfield. Plus
tard, sous lord Northbrook, les rôles furent
renversés, la fermeté était à Londres et
l'indécision à Calcutta. Lorsque lord Lytton
fut appelé à la vice-royauté indienne,
l'accord se rétablit immédiatement. Les
appréhensions qu'il manifesta furent par-
tagées par lord Beaconsneld, et il se mit
aussitôt en mesure de réparer les fautes
de ses prédécesseurs avec la certitude de
n'être pas désavoué, mais au contraire
ënergiquement appuyé. L'impression
produite en Angleterre par la publi-
cation de ces documens a été des plus
considérables. Et ceux qui n'ont pas su
prévoir les conséquences de leur politique
d'abandon et d'inaction sont jugés en gé-
néral d'autant plus sévèrement que, loin
de reconnaître leurs erreurs, quelques
uns d'entre eux poussent leurs attaques
à un point qui, dans des pays de moindre
liberté que l'Angleterre, ne serait et rtai-
nement pas toléré.
Les nouvelles qu'on télégraphie aujour-
.d'hui de Peshawer sont loin d'être aussi
favorables au corps expéditionnaire du
général Browne que celles des premiers
jours. Nous avons déjà dit que cette co-
lonne, après la prise du fort d'Ali-Mus-
jid, s'était avancée jusqu'à Dakka sans
rencontrer de résistance. EUë parais-
sait n'avoir rien a craindre des trou-
pes régulières dé l'émir et pouvait seu-
lement être inquiétée par !a. tribu des
Àfridies, dont l'attitude était hostile. On ne
croyait pas qu'il pût y~avoir là un danger
sérieux. On apprend maintenant que non
feulement tous les hommes isolés et
les convois non escortés se trouvent
fort exposés lorsqu'ils tentent de fran-
chir le dén!é de Khaïber, mais que le déûlé
'est réellement intercepté par 4,000 mon-
tagnards armés qui ont occupé les hau-
teurs en avant d'AIi-Musjid, que des dé-
tachemens ont été attaqués, qu'un convoi
de munitions, protégé par une escorte
considérable, n'a pu s'ouvrir un passage
'et a dû retourner à Jâmrood, en un mot,
que les commumcatibns de là colonne du
général Browhe sontmomentanément cou-
pées. Un régiment est revenu en arrière de
Dakka à Ali-Musdjid, pour mettre ce fort
à l'abri de toute surprise. Plus au sud, la
'colonne du général Robert?, après s'être
'emparée' du fort de Kurum, s'est avancée
vers Peïvar qui sera probablement très
ënergiquement détendu. On a constaté
en effet laprésence danssesenvironsd'une
force assez Sérieuse d'infanterie afghane
avec douze canons. De l'ensemble de
ces re-nsëignëmens, il résulte que très
probablement l'état-major anglais s'est'
trop pressé de croire à. la panique
de l'ennemi, et qu'il a négligé d'assurer,
même sommairement, ses communica-
-tibns, ce qui, dans un pays de montagnes
"comme celui où opèrent les co!onnes
des généraux Browne et Roberts, est
une véritable imprudence. Mais U a reçu
un premier avertissement à quelques
'milles seulement de la base d'opérations
de l'armée, et, quelque désagréables que
'soient ces incidens qui retardent la mar-
che en avant, ils seront probablement ré-
parés promptement, sans avoir eu de trop
I&cheuses conséquences.
Une dépêche de Constantinop~e an-
nonçait avant-hier que de nouvelles me-
sures avaient été prises pour réprimer les
excès commis par lès Kurdes en Arménie.
S'agit-il de nouveaux excès, ou cher-
che-t-on à réprimer ceux qui ont eu
lieu il y a quelque temps? C'est ce
que le télégramme ne dit pas. Il y a
deux ans, la Porte, sur les plaintes
formulées par ses sujets musulmans du
vilayet de Diarbekir contre leur gouver-
neur général, avait ordouné une enquête
à ce sujet. Cette enquête, qui n'a pas duré
moins de quatre mois, a démontré que le
gouverneur général de cette province se
livrait à des actes de barbarie atroce.
Ces cruautés avaient alors révolté la
Porte, et l'on avait cru qu'un châtiment
gëvèfc serait inHi~'é à ce gouverneur gé-
néra!, qui n'est autre que le Kurde Ismaïl
Pacha, aujourd'hui gouverneur général de
l'Arménie. Est-ce ainsi que la Pô' te
Compte réprime!' les excès commis par
tes~Kurdes? Userait vraiment à souhaiter
q~eiïe en employât d'autres plus efficaces
~tplus humains.
BOURSE DE PARIS
CtStmre te 29 te 30 BMMe «t~tMe
ae/«
Com.ptant.768S. 7678.
Fin cour. 76471/2 76 M 1,2 S.
so/a'
Amortissable.
Comptant. 79 10./< 79t' 8.
Fincour.7'). 7910.10.
At/tO/e
Comptante M..107.75~
tC/0
Comptant!!2 35 !!2 3%
Comptante 3:i .H23!(.
Fin cour. 112 27 1,2 112 35 71/2
PSTITN BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 112 fr. 40, 361/4.
S 0/0 turc. t0fr.'?0.
Banque ottomane.. 4'?9fr.3?~2.
Florins [or). 621/t6.
Hongrois 60/0. 73 13/16, 7/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 26Sfr.
TétégtfapMe pf!v~e.
(Service télégraphique de l'agence Ha/vas.)
Londres, le 30 novembre.
On télégraphie de Lahore au S~K~<:<
« Un rapport du major Cavagnarl. daté deJam-
rood, annonce que le haut déûté du Khaïberest
tranquiMe, et qu'on espère disperser la bande
réunie par Abdullah Mir.
» Le rapport déclare que, du reste, ce mouve-
ment de bandes indigènes n'est' pas important. »
Londres, le 30 novembre.
M. de Beust. ambassadeur d'Autriche, a pré-
senté hier ses lettres de rappel a la reine.
M. de Munster, ambassadeur d'Allemagne, est
ailé à Hatzneld, rendre visite au marquis de Sa-
tisbury.
D'après une dépêche de Berlin, adressée au
JM
dans le but de prendre des mesures efticaces
contre le socialisme. Mais, ajoute le journal, cette
nouvelle a besoin de confirmation.
On mande de Berlin au jS<
Qa une forteresse de 1" classe.
Londres. le 30 novembre.
La correspondance diplomatique relativement
aux affaires de l'Asie centrale a été publiée cette
après-midi.
Elle contient ~67 documens avec deux appen-
dices, commençant te 20 décembre ~3 et ter-
minant le 3'~ septembre ~878.
Ces documens relatent d'abord la nouvelle du
traité de paix conclu entre la Russie et le khan
de Khi va; vient ensuite le rapport sur une con-
versation qui a eu lieu en janvier l87t entre lord
Loftus et le prince GortchakofF.
Saint-Pétersbourg, le 30 novembre.
On attend avec impatience le discours du
Trône qui sera prononcé à Londres le 5 décem-
bre. et qui fournira peut-être à l'Angleterre et a
l'Europe en général des explications sur les
vues du gouvernement anglais relativement à la
apolitique extérieure.
Saint-Pétarsbourg, le 30 novembre.
L'empereur Alexandre a quitté hier Livadia
pour se rendre a Moscou où il séjournera deux
jours.
Les journaux russes déclarent que toutes les
versions relatives au discours que le général
Kaufmann aurait adressé a SheerB-AIi en lui re-
mettant le sabre d'honneur envoyé par le czar
sont des inventions calculées dans le but d'in-
disposer contie la Russie.
Athènes, le 29 novembre.
Le gouvernement n'a reçu aucune information
ofûcietle concernant là nomination d'une commis-
sion turque, chargée de la délimitation des fron-
tières grecques, conformément au traité de
Berlin.
La Chambre a voté en troisième lecture p'ar
83 voix contre 64, la loi sur l'organisation de la
garde mobile, présentée par le gouvernement.
La discussion du budget commencera lundi.
La situation du cabinet est assurée.
Constantinople, le 29 novembre, soir.
On confirme la nomination de Saïd Effendi au
ministère du commerce; celle de Server Pacha à
l'intérieur: celle de Hourchid Pacha à la justice,
et celte de Tchannich Pacha, aux travaux publics.
Le colonel Shutdham est nommé commandant
en Syrie.
La légation ottomane a Washington et de
nombreux postes consulaires sont supprimés.
Sur la demande de la Porte, des déiégués fran-
çais et anglais seront chargés de modiher le sys-
tème des douanes.
Berlin, le 30 novembre.
La correspondance de Pesth qui est très remarquée
ici. L'auteur de cette correspondance déclare
que l'Opposition cherche a ébranler la position du
comte Andrassy en s'appuyant sur la commis-
sion du budget qu'ego a fait étire à sa guise, mais
qu'il est impossible de renverser l'homme d'Etat
qui a inauguré la politique d'occupation, parce
qu'il Jouit au plus haut degré de la confiance
de ta monarchie et qu'il a rétabli la prestige de
t'Autriche-Hongne dans. les rotations internatio-
nales après une longue période d'infortunes.
Madrid, le 30 novembre.
Le conseil des ministres a décidé hier d'expul-
ser les internationaHstes étrangers dont le séjour
en Espagne serait un danger pour .l'ordre public.
Montréat, le 29 novembre, soir.
Le marquis de Lorne et la princesse Louise
sont arrivés. La réception a été sptendide.
Répondant à une Adresse qui lui a été remise.
le marquis de Lorne a. constaté la grande loyauté
des Canadiens.
Le Caire, )e 30 novembre.
M. Rivers Witson a pris la direction du mi-
nistère des iinances. 1-
Plus nous approchons des élections sé-
natoriales, plus l'impossibilité où sont
les droites de s'entendre sur un point quel-
conque, soit pour rédiger un programme
commun soit même pour interpeller le
ministère, apparaît avec évidence. Nous
n'appelons pas un programme le Manifeste
de quelques sénateurs qui n'ont pas dit
leur nom, alors que leur nom seul aurait
voulu dire quelque chose et aurait donne
un sens à leur écrit. Le parti réactionnaire
marche donc au combat sans drapeau,
sa.ns direction, sans unité morale. C'est
en vain qu'on interroge ses chefs ou ses
journaux et q~'o~i leur demande quels
sent' leurs projets et leure espérances,
queHe œuvre ils ge proposent, quels ser-
vices tis se crc~enta même de rendre au
-pays. Us ne répondent que par le silence,
ou par des phrases embarrassées, pom-
peuses et vides, dont le moindre dé-
faut est la banalité extrême et l'insi-
gnifiance absolue. Pour sortir d'em-
barras, quelques journaux de la coali-
tion ont inauguré une tactique qu'ils
croient habile, et qui consiste à nous
interroger à leur tour sur "ce qu'ils ap-
pellent le programme de Romans. A les
entendre, les élections du 5 janvier
ne se feront pas sur la question de répu-
blique ou de monarchie, mais seulement
sur le programme que M. Gambetta a ex-
posé à Romans. Dès lors, la conscience des
électeurs sera fixée avec la plus grande
facilité du monde. Etes-vous partisan du
programme? Votez pour un radical; le
plus violent est celui qui conviendra le
mieux. Mais en êtes-vous adversaire? Vo-
tez indifféremment pour un bonapartiste,
pour un légitimiste ou pour un représen-
tant de ce parti qui n'est pas classé
dans le vocabulaire politique. Le seul
embarras est celui du choix; les trois
se valent et feront très exactement la
même besogne.
Depuis déjà trois semaines que les
journaux de la droite tiennent ce lan-
gage, nous ne remarquons pas qu'ils
aient produit grande impression sur le
pays.. Quoi qu'ils fassent, ils auront,
croyons-nous, beaucoup de peine à don-
ner au discours de Romans, dans l'opi-
nion, l'importance qu'ils lui attribuent
dans leurs polémiques. Nous sommes
bien loin de contester la très haute si-
gnification de ce discours mais il ne
faut pas l'exagérer sans mesure. On
s'applique, à droite, à faire subir aux
moindres paroles, aux moindres actions
de M. Gambetta, l'espèce de grossisse-
ment qu'on a fait subir à sa personne
même. Les abonnés d'une certaine presse
doivent se représenter l'éloquent orateur
de la gauche comme une sorte de Titan
dont le geste ébranle le monde politique,
comme un Jupiter dont le sourcil fait trem
hier l'Olympe parlementaire. Il ne tiendrait
qu'à M. Gambetta de se complaire dans
ce rôle et d'agiter sur la tête de la réac-
tion épouvantée des foudre.s de mélo-
drame mais il a beaucoup trop d'esprit
et de bon sens pour cela. Il se rend par-
faitement compte de sa situation, de
celle du gouvernement de celle du
pays, et il sait très bien que,
s'il peut beaucoup, il ne peut pas tout.
Nous. serions même tentés de croire que
si M. Gambetta avait été à la veille de
prendre le pouvoir et de l'exercer sous sa
responsabilité, il n'aurait pas prononcé le
discours de Romans. Se serait-il ex-
posé, en effet, à ce qu'on lui deman-
dât l'application immédiate d'un pro-
gramme qui s'il est jamais exécuté
dans toutes ses parties, ne le sera
qu'après beaucoup de temps et beaucoup
d'efforts ? La parole de M. Gambetta a
été d'autant plus libre qu'elle ne l'enga-
geait pas pour le présent, et si elte ne
l'engageait pas, lui, à plus forte raison n'en-
gageait-elle personne. C'est une habi-
tude des pays parlementaires, et une
habitude excellente, que les chefs de
partis s'adressent de temps en temps
à l'opinion, dans des discours généraux
pour ouvrir de larges vues d'avenir
et tracer à grands traits des programmes
qu'il faut ensuite revoir, corriger, préci-
ser lorsque le jour de l'exécution est
venu. Ce sont là des stimulans pour l'es-
prit de tout le monde. Soit qu'on ap-
prouve, soit qu'on blâme, soit que, sans
approuver ou blâmer absolument, on
cherche à modérer et à concilier, on est
obligé de réfléchir, ce qui est un bien,
et de la discussion qui s'engage chacun
tire toujours quelque profit. Pour noire
compte, nous avons déclaré très franche-
ment ce que nous pensions du programme
de Romans, et nous ne voyons aucune
utilité d'y revenir. Nous avons dit qu'il
faudrait plusieurs renouvellemens du
Sénat, voire même plusieurs septennats,
pour qne ce programme devînt praticable,
pour qu'il pût matériellement être exé-
cuté. Nous pensons que M. Gambetta n'est
pas, au fond de l'Ame, d'un avis diamé-
tralement opposé, et, pour ce qui est du
pays, son calme parfait en lisant le dis-
cours montre bien qu'il l'a considéré
comme un3 thèse politique et ne s'en est
pas ému plus que de raison.
Voilà pourquoi les journaux de la
droite perdent leur temps à déclamer au-
jourd'hui contre le programme de Ro-
mans. Quand même les élections se fe-
raient pour ou contre ce programme,
ce n'est seulement à droite qu'on trou-
verait des candidats capables d'y résister
et nous dirons même que, là où l'oppo-
sition toujours suspecte des monar-
chistes et des bonapartistes serait
impuissante, l'opposition des républicains
conservateurs serait seule efficace. Il faut
donc que les journaux de la droite cher-
chent et trouvent autre chose. Avec le
programme de Romans, ils n'épouvante-
ront personne les esprits, pour le mo-
ment, sont ailleurs. S'ils promettent de
combattre ce programme, et d'en em-
pêcher l'exécution, on leur répondra
qu'on n'a. pas besoin d'eux pour cela.
Qu'ils nous parlent un peu de la répu-
blique! Qa'enpensent-iis? Où en est leur
récoucinaUon avec e!le?Sont-ils résolus à
la faire, oa même à la laisser vivre?–Ce
n'est pas la question disent-i ts. Si ce n'était
pas la question, ils n'hésiteraient pas à
la traiter. Pourquoi reculent-ils ? Pour-
quoi se taisent-ils? Pourquoi, dans leurs
informes essais de manifestes, ne sa-
vent-ils traiter que du 4 septembre, de la
Commune et du péril social? C'est sur la
république qu'il faudrait s'expliquer, et,
s'ils ne le font pas, ils ne seront pas sur-
pris d.j la manière dont leur silence sera
interprété.
FRANCIS CHARMES.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
s Ln. Chambre a enfin terminé l'examen
des divers budgets ministériels la loi des
dépenses a été votée à près de sept heures
et demie du soir, mais sans qu'il ait fallu
une séance de nuit, ainsi qu'on l'avait craint
durant une partie de la journée, car on était
résolu à tout prix d'achever aujourd'hui
le budget des dépenses pour que le ministre
des nuances put le porter lundi au Sénat
et, d'autra part, la discussion sur le budget
do la marine se prolongeait d'une façon in-
quiétante. M. Leblin de Dionne, commis-
saire du gouvernement, s'était mis en devoir
de répondre en détail aux attaques que
M. Farcy avait dirigées la veille après
M. Leblin, M. Farcy lui-même reprenait
longuement la parole; puis c'était M. Baïaaut
puis M. de la Bass~tiere, lequel à plusieurs re-
prises faisait mine de descendre do la tribune
et se reprenait à parler. C'était ensuite M. La
Vieille, et enfin M. de Gasté, l'infatigable et
redoutable M. de Gasté, avec ses amende-
mens continuels, qui ne pouvait se montrer
à la tribune sans soulever contre lui de vé-
ritables clameurs. Au budget des colonies,
M. Périn a présente des observations intéres-
santes mais un peu longues sur la Nouvelle-
Calédonie et la conduite, suivant lui peu po-
iit'que, du gouverneur de la colonie a l'égard
des Canaques.
B Heureusement, le budget de.l'Algérie n'a
point donné lieu au débat que l'on prévoyait.
On avait annoncé un discours de M. Jérôme
David la droite a abandonné rattaque, et,
de son côté, M. Jacques, député d'Algérie,
est venu déclarer qu'une discussion approfon-
die sur les questions qui engagent l'organisa-
tion des services de la colonie était nécessaire,
mais qu'on l'ajournait au budget prochain
M. Gastu a encore retardé le vote par un
amendement tendant à instituer une nou-
velle aous-pMt'ecture à Médéah. Après une
bravo et très heureuse réplique du rappor-
teur de l'Algérie, M. ThornsoB, ce dernier
budget est à son tou~ voté.
s Est-ce tout? Pas encore, car il reste & ad-
opter un budget de création nouvelle le bud-
get extraordinaire sur ressources d'emprunt,
qui est, on le sait, selon le mot de M. Léon
Say, le compte de liquidation consolidé. La
Jiseusision pouvait renaître. Il n'en a été
rien, Dieu merci Les membres de la droite
se sont bornés a dire, par l'organe de
M. de Soland, qu'Ua voulaient bien voter le
budget des dépenses de 1879,– ce qui est en
vérité bien bon de leur part, –mais qu'ils pro-
testaient contre l'exclusion dont la minorité a
été victime, pas un de ses membres n'ayant pu
faire partie de la commission du budget. Le
président de la commission, M. Gambetta a
démontré en quelques paroles ce qu'était ce
prétendu < déni de justice. Ah si ia
commission eût été élue au scrutin de
liste, vos~ plaintes auraient quoique fon-
dement mais comment ont été nommés
les commissaires? Individuellement, par les
bureaux. Chaque bureau, se prononçtnt iso-
lement, était bien libre de choisir à son :;ré
son mandataire. Lundi, la Chambre abor-
dera la seconde partie du budget la loi des
recettes on pense généralement qu'elle ne
pourra guère 6H'e achevée que le jour suivant.
D B.-V.. o
Les députés ont reçu communication ce
matin d'une nouvelle rédaction proposée par
la commission des finances pour le budget
des dépenses « sur ressources extraordinaires
de l'exercice 1879.
Le rapport primitif, fait par M. Wilgon,
rapporteur général, comprenait dans le bud-
get des dépenses sur ressources extraordi-
naires quatre ministères la guerre, la ma-
rine, l'intérieur et les travaux publics.
Aucune modiGcation n'a été apportée a ce
sujet en ce qui concerne les ministres de
l'intérieur et des travaux publics.
Au contraire, les dépenses prévues pour la
deuxième section du département de la
guerre, intitulée « Reconstitution du maté-
riel de la guerre dépenses s'élevant à
187.160,800 fr., ont été éliminées du nouveau
rapport distribué aujourd'hui. H en est de
même d'un chapitre 5, reladf aux travaux de
fortifications aux colonies, lequel figure dans
la troisième section du ministère de la ma-
rine, intitulé « Reconstitution du matériel
do la marine. M: Par l'organe de son rappor-
teur, la commission des ûnances a fait ajour-
ner la. discussion en séance publique de ces
dinerens chapitres du budget des dépenses
sur ressources spéciales.
La commission parlementaire qui a. étudié
la proposition de M. Truelle, ayant pour
objet d'abroger la loi du 3 septembre 1807 sur
le taux de l'intérôt de l'argent, vient de ter-
miner son examen.
Etie a repoussé un amendement de M. Ta-
laadier demandant 1" que l'intérêt convon
tionnel no puisse
tout sans retenue 2° que l'intérêt légal soit,
en matière civUe, de 4 0/0 et. en mafisrs de
commerce, de 5 0/0 sans retenue.
El'e a également rejeté un amendement de
M. Truelle ainsi conçu K En l'absence de
conventions en matière commerciate et en
matière civi!e, le taux légal sera SxéaS 0/0. »
La. commission, par 6 voix contre S, a pensé
qu'il était préférable de maintenir quant à
p'résent la ~M ?MO. En conséquence, elte a
conclu au rejet de la proposition de M. Truelle,
qui ne répond à aucune nécessite nctuel'e.
M. Cherpin a été nommé rapporteur.
La Chambre a nomme a'tjoufd'hui se- com-
missions mensuelles et a proc~do à l'o'-gaBi-
satiou de ses bureaux. Les onze députés élus
presidens de Ifjrs bureaux respectifs son):
MM. Desseaux, LeCherbonnier.Cherpin. La-
trade,Simiot, Paye. Marcel Barth~, Bertra.n~
Miiceot, Thoure), Bertholon et Chavassieu.
Les onze secrétaires sont MM. IIt-moa,
Eugène Mir, MarceUin Pellet, LeIiëvM, Sar-
rien, Loubet. Borriglione, Labuza, Benoist,
Leroy et Jules Godin.
La commission d'initiative est ainsi com-
posée MM. Caduc, Ganne, Neveux, Lous-
talot, Jean David, Marceltin Pellet. Chavoix.
Mention, Bousquet, Talion, Forné, Senard,
Paul-Casimir Périer, Malezieux, Saint-Mar-
tin, Labuze, Bernier, Riban, Mathé, Baury,
Francisque Reymond et Masure.
On nous écrit de Bude-Pesth, le 2a no-
vembre
« Le vote d'hier de la sous-commission de
la Délégation autrichienne est le grand évé-
nement du jour. On savait bien qu'il se pré-
parait quelque chose, car on était instruit
que dos conférences secrètes se tenaient chez
M. Dumba mais on était loin de croire qu'un
pareil coup serait frappé, et si vite. Aussi le
gouvernement commun est-il tout à fait dé-
concerté. Le discours du comte Andrassy le
prouve surabondamment.
)) Mais racontons d'abord les choses comme
elles se sont passées. Dans la séance d'hier,
i la sous-commission de la Délégation autri-
chienne avait à son ordre du jour la pro-
position du gouvernement relative à la
demande des crédits supplémentaires aux
60 millions déjà votés l'année passée, autre-
ment dit, la discussion sur l'occupation de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Je vous ai dé-
j taiDé l'autre jour les frais de cette entreprise;
mais il est impossible d'extraire des docu-
mens officiels ce que l'occupation a coûté
pendant tel et tel laps de temps, ni ce qu'on
a dépensé d'argent pour les administrations
militaire et civile, distinctement. C'est ce
que le ministre des finances communes,
M. de HoHmann, a parfaitement reconnu,
et il a ajouté, à l'excuse du gouverne-
ment, qu'on a jugé préférable de donner tou-
tes les explications verbalement. M. Herbst,
en donnant la présidence au prince Czar-
toryski, a commencé l'attaque justement
par le côté faible de la proposition gou-
vernementale. Il est ensuite passé sur le
terrain politique et a dit que la Délé-
gation ne pouvait accepter une motion pa-
reille sans enfreindre les prérogatives du
Reichsrath qui est seul compétent pour se
prononcer sur le traité de Bertin or l'oc-
cupation découlant de ce traité, et ce
traité ayant été présenté au Reichsrath~ ce-
lui-ci doit préalablement accepter le traité.
Sans ceta, les Délégations s'exposent à
engendrer un conflit avec le Reichsrath
si celui-ci venait, par exemple, ce qui
n'est pas impossible, à refuser le mandat
de l'Europe. M. Herbst a donne lecture de
l'article 16 de la loi organique de l'Autriche,
et a prouvé on ne peut plus clairement que
tous les traités en Au triche doivent recevoir
le consentement du Rcicbsrath et de la Cham-
bre haute pour être valables. Il a ensuite
donné lecture d'une proposition très déve-
loppée, demandant l'ordre du jour.
)) Après le prince Liechtenstein, qui n'a
pas accepté la proposition de M. Herbst, le
comte Andrassy a pris la parole. II a avoué
que l'attaque le surprenait, et que, contre une
motion longuement préparée et aussi ha-
bilement motivée, sa situation d'orateur était
très difficile. Il négligera le côté financier,
car il ne se sent pas compétent dans ces
sortes d'affaires; il ne touchera pas non plus
à la question de jurisprudence, n'étant pas
homme de loi, mais il prendra comme fil
conducteur la diplomatie. H a développé en-
suite ce que d'autres diplomates ont soutenu
avant lui, qu'on ne peut pas faire dé la poli-
tique extérieure avec l'immixtion constante
des Parlemens que le droit de guerre et de
paix appartient exclusivement au souverain;
que, du reste, il s'agit ici d'une stipulation
prise en face de l'Europe, et qua, si l'on refu-
sait !e mandat octroyé par les puissances, on
risquerait de se brouiller avec elles. Le comte
Andraesy reconnaît que la Constitution autri-
chienne est formelle, mais il se défend en pré"
na,nt pour.exempte les'autres Etats, tels~que
l'Angleterre, la France, et l'Italie. Enfin le
ministre a terminé en disant qu'avec de pa-
reils procédés M. Herbst et ses amis courent
au-devant~'UE.e complication constitution-
nelle dont.on ne peut prévoir les conséquen-
ces. Apres M. le comteAndrassy, MM. Kuranda,
Deme), Russ, Giskra ont parlé tous pour la
motion de M. Herbst. Le ministre HoSmann
a essayé de calmer la commission par quel-
ques mots de conciliation, et la sous-com-
mission a adopté par 14 voix contre C la pro-
posi!ion IIerbst.
c Maintenant, peut-on prévoir ce qui résul-
tera de cet incident? Les constitutionnels
pensent que le p~MMM adoptera leur motion
sinon ils veulent quitter les Délégations,
et, par c tte grève parlementaire, rendre la
délibération, ou mieux, les votes définitifs
et légaux impossibles. Vous voyez à quel
point nous en sommes
Les débats sur l'Adresse vont bientôt
finit' à la Chambre hoogroii-e le vote aura
iicu après-demain.. ~)) P.B
:.»P:u,
Bude-Pesth, le 27 novembre.
N Vingt-deux voix de majorité C'est tout
ce que le gouvernement a pu obtenir aujour-
d'hui à la Uiambre, à l'occasion du vote sur
l'Adresse. 202 députés ont voté pour le projet
de la commission des Vingt et un, et 180
contre.
)) Les Croates se sont partages le plus
grand nombre môme s'est abstenu. Tout le
monde sera forcé de reconnaitro que 22 voix
de majorité, parmi lesquelles 7 ministres et
3 sous-secrétaires d'Etat, sont en réalité peu
de chose. Que fera M. Tisza en présence d'un
si mince résultât? H pourrait dociier s~ dé-
mission mais il ne le fei'A pas. La proposi-
tion de M. Herbst a gagné même plusieurs
des membres de la Chambre des Pairs. Dans
cet état des esprits, et Hprëa avoir sus-
pendu pour quarante-huit heures les séan-
ces de la Détégation autrichienne a&n de dé-
libérer en paix, le gouvernement commun n'ose
pas essayer le vote suj~t~M. Toutefois, une
résolution définitive n'a pas encore été émise
par le comte Andrassy. Mais on pense géné-
ralement que le gouvernement ajournera les
Délégations et attendra le résultat des dé-
bats sur le traité de Berlin au Reichsrath,
aussi bien qu'à la Chambre hongroise. En ce
cas, et comme le budget de 1879 ne pourra
passer à temps, on demandera une indemnité
d'un trimestre, mais pour ~M<~< of~M!<:M'6
seulement; ce que les Délégations accorde-
ront sûrement. D'autre part, les chances de
réussir devant le Reichsrath sont médiocres
pour le comte Andrassy.
» Une bombe de dynamite a éclaté hier
soir à onze heures sous les fen&tres du palais
du président du con&cil, brisant les carreaux
mais ne faisant pas d'autres dégâts. M. An-
draspy se trouvait précisément avec d'autres
ministres chez M. Tisza. La police fait les
plus actives recherches pour découvrir les
coupables. a P.
Notre correspondant ordinaire de Vienne
nous adresse de Bude-Pesth, la lettre
suivante, en date du 26 novembre
« Ce ne sera pas encore cette fois la grande
lutte décisive, ou plutôt il semble que le
comte AndraEsy veuille éviter tout ce qui au*
rait le caractère d'une lutte trop ardente, et
cherche à rallier ses adversaires qu'il est lui-
même lepremier étonné de rencontierdans les
rangs du parti constitutionnel.Pour un minis-
tre qui, finalement, est assuré du succès, sa
conduite ne peut pas avoir d'autre explication.
Avant-hier encore, une question de droit
parlementaire a été soulevée par la commis-
sion il ne conteste pas le droit, mais il de-
mande simplement~el l'usage qu'on veut en
faire est bien prudent, bien raisonnable. Au-
jourd'hui, en séance publique, on s'atten-
dait~ un débat qui aurait pris les propor-
tions d'une bataille on s'attendait à un
vote qui aurait coupé la Délégation en deux
moitiés presque égales et aurait donné à la
majorité, quelle qu'elle fût, une victoire d'une
efficacité douteuse.
a Aussi, de très bonne heure, les tribunes
publiques étaient-elles envahies par une
foule empressée. Depuis que les Délégations
existent, jamais elles n'avaient eu cette for-
tune d'attirer à ce point la curiosité pubiique.
J'ai vu de mes yeux le comte Andrassy en-
touré de dames qui sollicitaient une entrée,
cherchant à les faire placer et venant se
heurter aux gestes désespéras des huissiers
qui lui montraient une muraille humaine
impossible à percer. Les reporters des jour-
naux étaientoMigesde découvrir descorridora
secrets et de recourir finalement à l'pseajade
pour pénétrer dans la tribune qui leuravait été
réservée. Dans la salle des séances, de nom-
breux députés venus de Vienne tout exprès
pour assister à la lutte prévue se mêlaient
aux délégués. Bref, ssile combla comme pour
une première représentation.
» Eh bien! toute cette attente a été déçue,
toute cotte curiosité empressée a éM dépensée
en pure perte. Il ne s'est rien produit. Après
avoir laissé épuiser l'ordre du jour portant
apurement définitif des comptes de l'exer-
cice 1876 après avoir laissé les rapporteurs
lire desrapports que personne n'écoutait, et les
délégués voter d'une façon distraite, le comte
Andrassy s'est levé, au milieu d'un silence
solennel, pour demander l'ajournement des
débats relatifs aux crédits supplémentaires
qu'a rendus nécessaires l'occupation bosnia-
que. Deux ou trois jours lui sont indispensa-
bles pour s~entendre avec les ministres cislei-
thanssurles mesures à conseiller à S. M.
Bref, en quelques paroles rapides, il a de-
mandé que la discussion fût remise à jeudi,
au plus tard à vendredi. Personne n'a fait
d'objection à cette proposition d'ajourne-
ment, et la séance a été levée après avoir
duré à peine trois quarts d'heure.
La conclusion, telle que je )a conçois, la
voici Le comte Andrassy est un ministre
parlementaire. Il s'est appuyé jusqu'ici, en
Autriche comme en Hongrie, s.ur le parti li-
béral. Il regretterait presque, de triompher si
ce devait être au prix d'une rupture avec
ceux qui l'ont soutenu depuis six ans et qui
viennent do se séparer de lui parce qu'ils
n'ont pas suffisamment compris sa politique.
II veut épuiser tous les moyens de concilia
tipn.que le régime .constitu'ionuel met à sa.
disposition, avant d'en arriver à un éclat, et
il espère y parvenir. En un mo.t,;il voudrait
rallier ceux qui sont simplement hésitana, e~
il se croit sûr d'y réussir.)) y
ETRANGER.
Attentagne
On annonce do Berlin plusieurs no'ni-
nations do.Qsle personne! diplomatique alle-
mand.
M. le comte Berchem,. premier secrétaire
d'ambassade à Saint-Pétersbourg, nommé aux
mêmes fonctions à Vienne, est remplacé par
M. Stumm, actuellement deuxième secrétaire
à Paris.
M. de Bulow, serrêtaire de légation à Athè-
nes, est nommé deuxième secré'aire d'am-
bassade à Paris.
M. le comte d'Arco, troisième secrétaire à,
Paris, pa~se en qualité do deuxième secré-
taire à l'ambassade de Londres.
Il n'a jamais été question ds l'envoi à Paris
de M. !e comte de Rantzau, qui reste attache
au cabinet du prince de Bismarck.
Le Z'McAMMM~M' annonce que la police
du cercle de Bautzen a rapporté fou ordon-
nance du 19 courant, qui interdisait, en vertu
df la !oi contre les socialistes, le numéro
S76 du journal libéral-national la .~c~&
~'i'Mi'deZitia'].
Le -KMC~MNM~)' annonce en outre, a la
date du 27 novembre, que deux Associations
ont été interdites en vertu de la loi contre
Icssocialistes.
Les journaux, allemands annoncent
qu'une Association qui s'intitule ~c~~mK
M)' J.MoeMi~m ~K~M eca~'a~, vient
d'être îoBdée à Brriin. Elte a pour but de
propager, par des s<~ies ds conférences, les
connaissances qHe l'on n'acquérait jusqu'à
présent que da~s h'suniveMités. Les confé-
rf nces commenceront au mois de janvier pro-
chain.
L'action de l'Association ne sera pas limi-
tée à B:rUn; des conférences SMoat aussi
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