Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-21
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Description : 21 novembre 1878 21 novembre 1878
Description : 1878/11/21. 1878/11/21.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS
m! 2i MEMBRE
1878
JEm~-MSBR
1 im
JCtB~AJL BES BEBATS
ON S'ABONNE
rue des Prêtres-Samt-Germain-t'Auxerroîs, 17.
MMX HE XL.'AEBCKKi'EMEKff
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. 18 ?. 36 fr. 72 fr.
Départemens 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. 42 &. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Les abonnemens partent des l" et 16 de °
chaque mois.
ON S'ABONDE'
en Be]gique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une vateur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en 'Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes; <
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
m~ tr 'ar Mra i~ TET T -ar~ ~ra BTM m- Ta- M~ Nr~ a' ~r -Br~ -m~ r~
Pap!s, mt nnmét o 20 cent.
BepaFteanems, mm mnneépo %5 cent.
In London, apply to Cowte and C", foreign
iiewspapers omce, 17, Gresham street, G. P. 0,;
MM. MeHzy, Ma~tfa et C', 1, Finch lane ComhiU,
E. C. London, MM. ~V.-H. Smith et Son,
186, Strand, W. C. Vondon.
Lesannoncessontrecues",
Chezama. FMtchey,~aMto et.C*,
S,placedola Bourse,
etaubureauduJ!CEJBM
A Bruxelles, àro/Mc~.p!leine, dans les kiosques et dans les bibtMthe-
ques de gares de chemins de fer be)gss.
PAMS
MERCREDI 80 NOVEMBRE
Le Sénat se réunit demain, et la curio-
sité du pub)ic est fort éveillée. Jamais
pourtant séance plus calme n'aura eu
lieu si le Sénat se renferme dans l'ordre
du jour adopté par lui dans sa dernière
séance il s'agit tout au plus de deux
prises en considération de propositions
d'un intérêt secondaire et de la dis-
cussion d'une autre proposition qui
n'est même pas contestée. Sur quel objet
portera donc l'intérêt de cette séance?
C'est que M. Dufaure, président du conseil
des ministres, s'y rendra religieusement,
suivant son expression, et attendra l'in-
terpellation que pourront lui adres-
ser les droites du Sénat car il semble
difncile que les chefs de la coalition réac-
tionnaire ne répondent pas à la mise en
demeure qui leur a été adressée par M. le
garde des sceaux dans son discours du 18
novembre. Il est vrai qu'on a le droit de ne
p ts toujours entendre de l'une des deux
Chambres ce qui a été dit dans l'au-
tre mais les paroles de l'illustre pré-
sident du conseil ne doivent pas
cette fois être restées sans écho dans la
salle du Sénat, si peu entre-bâillée qu'en
ait été la porte. Peut-être cependant
tes sénateurs de droite ne voudront-ils
pas profiter immédiatement de la bonne
volonté de M. le président du conseil. Il
a déclaré qu'il était à leur disposition
jusqu'au 5 janvier, et il n'est pas impos-
s:ble que, reculant constamment le mo-
ment de la bataille, ils ne se décident à
la livrer que le lendemain du jour où
leurs troupes seront définitivement désor-
ganisées. Quelle ardeur n'avaient-ils pas
au moment où la session s'est ouverte, et
de quelles interpellations mortelles ne
menaçaient-ils pas le ministère Deux se-
maines plus tard, il ne s'agissait plus de
ces grands combats, mais de simples
escarmouches. Aux interpellations de
M. de Broglie avaient succédé, les ques-
tions de M. de Larcy. Mais, avec des es-
prits aussi hardis, les mises en demeure de
M Dufaure peuvent aussi avoir pour effet
U retour aux premières décisions belli-
queuses, à moins que le succès qu'a eu
IjL réponse du président du conseil à M. de
Fourtou, même auprès d'une partie des
conservateurs non républicains, ne fasse
tourner à la prudence extrême tous ces
bouill&ns courages. Ceseraitvraimentdom-
mage, car nous aurions vu avec grand p!ai-
sirM. Dufaure donner au Sénat un pendant
à sa belle harangue de la Chambre des
Députés. v
Un comité s'est formé à Londres sous
la présidence de Lord Lawrence, ancien
vice-roi des Indes, pour provoquer une
agitation en faveur de la convocation im-
médiate du Parlement afin qu'il puisse
se prononcer sur la question de l'Afgha-
nistan. Nous avons annoncé que ce comité
avaitdemandéuneentrevuealordBeacons-
iield. Le premier lord de la Trésorerie a
répondu négativement à cette demande,
rt si les considérations qu'il a fait valoir à
l'appui de son refus ont pu paraître
sévères à lord Lawrence et à ses amis, il
~cur sera du moins dirScile d'y répondre
avec quelque chance de mettre de leur
c~té l'opinion publique. Lord Beacons-
Ëeld n'admet j)as, en effet, que la dépu-
tation qui. désirait l'entretenir pût avoir
un but utile puisque récemment la
politique du gouvernement avait été ex-
posée en toute sincérité, et que, si
les hostilités éclataient, le cabinet an-
glais avait l'intention de conseiller lui-
même à la reine la convocation du Parle-
ment. Cette réponse de lord Beaconsfield
est commentée et complétée par le
qui rappelle qu'aux termes de l'Acte du
Parlement de -t8S8, toute mesure tendante
à faire commencer les hostilités par les
troupes dR la reine dans l'Inde devra être
communiquée aux Chambres dans les trois
mois si le Parlement est en session, et
nn mois après sa réunion si le Parlement
n'est pas assemblé. Dans ces conditions
parfaitement déterminées, et après la ré-
ponse si catégorique du premier ministre,
il y a lieu de croire que la tentative d'a-
gitation de lord Lawrence n'arrivera pas
prendre une importance sérieuse, si
même elle n'est pas bientôt abandonnée.
Le journal le .Vnous croyons que « les Grecs de la Roumé-
? lie, de la Thrace et. de la Macédoine ont
lieu de se réjouir d'être redevenus les
sujets de la Porte, au lieu de faire par-
< tie d'un organisme politique chrétien
M gouverné suivant les principes de la
a civilisation moderne, a II n'hésite pas
à penser que nous répondrons affirmative-
ment, et que peut-être même la plu-
o part des journaux d'Athènes seront de ]
notre avis. Le A~ ne se trompe pas,
en puet. sur notre réponse. Mais il nous j
permettradeluidirequ'il dénature quelque )
peu les termes de la question. Il ne s'agit
pas de savoir si les Grecs préfèrent être ¡
sujets turcs, sujets bulgares ou autre <
chose, puisque le choix ne leur en est
pas laissé; mais ce que nous mainte-
nons, et à cet égard l'opinion de la presse
grecque a bien quelque autorité, c'est <
que les Grecs des rivages de la mer Egée t
n'étaient nullement nattés et encore moins r
heureux, de se voir ainsi transformés en
Bulgares par la grâce du traité de San- i:
1
'<
Stë&p~. Il est même probable qu'ils
préfèj~nt ravenir qui leur est promis
par~ traité de Berlin, et la large autono-
Hïie qui doit leur être accordée sur le
modèle de celte que vient d'obtenir la
Crète, au bonheur d'être administrés par
le prince Dondoukoif-EorsakoG'. Cela
prouve peut-être au point de'vue de
l'organe russe que les Grecs ont des
idées bizarres; mais nous ne jugeons pas,
nous nous bornons à enregistrer le fait.
BOURSE DE PAMS;
C!êtxM'o tet9. te 20 BfaaMe./BB~efo
a-o/e..
Comptant. 7673. 7640.3S./
Fin COM. 76 67 1/2 763!:i. -Ml'
se/o
Amortissable.
Comptant. 79 20 7890.30./
Fin cour. 79 5. 7880.M./ J
~~ae/w
Comptantn.'6M.K)6.. .SO~
S 0/0
ComptantH2M.H230.25J
Fin cour. 112 62 12 112 40. 22 1/!
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. H2fr.45, 483/4, 461/4.
Italien. 75fr.30.37.
5 0/0 turc. llfr.40,33.
Banque ottomane.. 473 fr., 472 fr.
Florins (or). 6115/16.
Hongrois 6 0/0. 741/8.
Egyptiennes 60/0.. 267 fr., 266 fr. 87.
Chemins égyptiens. 362 fr., 360 fr., 362 fr.
Russe. 833/8.
TéMg~apMe privée.
(Service télégraphique de t'agence Havas.)
Rome, le 19 novembre, 10 h. soir.
Au nombre des personnes arrêtées à Naples, se
trouve M. Matteo Melillo. rédacteur du journal le
Censeur. M. Matteo Melillo avait été arrêté à Sa-
lerne en 1870, avec Passavanti, pour avoir affiché
des Manifestes révolutionnaires.
On a trouvé le marchand qui a vendu le cou-
teau à Passavant!. Il en possède un autre sem-
MaMe.
Le duc d'Aoste a eu aujourd'hui, à la gare de
Rome, une entrevue avec M. Zanardelli qui est
arrivé aujourd'hui.
On est vivement impressionné de l'incident
qui a signalé la démonstration faite hier à Flo-
rence.
Plus de 4,000 dépêches sont arrivées jusqu'ici
à l'adresse de LL. MM.
M. Cairoli en a reçu 2,500.
Rome, le 20 novembre.
Hier soir, une grande manifestation à, laquelle
ont pris part 80,000 personnes a eu lieu devant
le pal-tis habité par LL. MM.
Le roi Humbert s'est montré au balcon pour
remercier la foule.
Un dîner a été donné hier & la cour; des repré-
sentans du Parlement y assistaient.
Aujourd'hui on fête le jour de la naissance de
la reine.
M. Cairoli garde encore le lit; on espère qu'il
pourra le quitter dans deux ou trois jours. Tou-
tefois, l'état général de sa santé est bon.
Passavanti a été enfermé dans la prison judi-
ciaire. II continue à affirmer qu'il n'a eu aucun
complice; ses réponses sont. empreintes d'un
grand cynisme.
Parmi les personnes arrêtées a Naples, se trouve
un certain Ciccarësequi, dans la matinée du jour
où les souverains devaient arriver, avait dit a un
de ses compagnons « Ce soir ou demain, noua
aurons la régence! & »
Le roi a envoyé l'uxéquatur à l'archevêque de
Naples.
Naples., Londres, le 20 novembre.
Le y/MM dit qu'il n'est pas nécessaire de con-
voquer le Parlement immédiatement après te
commencement des hostilités dans l'Afghanistan
parce que l'Acte du Parlement de 1S'8 que lord
Beaconsfield aurait pu citer en répondant à lord
Lawrence prescrit que, pendant la session du
Parlement, toute mesure tendante à faire com-
mencer des hostilités par les troupes de S. M.
dans l'Inde devra être communiquée aux Cham-
bres dans les trois mois, et. si le Parlement n'est
pas en session, la communication devra être faite
dans le délai d'un mois après sa réunion. Ainsi,
il n'y a aucune obligation imposée par la Consti-
tution d'assembler le Parlement plus tôt que
d'habitude.
Londres, le 19 novembre, soir.
Lord Beaconsûeld a répondu négativement à
une demande de lord Lawrence qui avait solli-
cité la réception d'une députation des membres
du comité relatif aux auaires de l'Afghanistan.
Le premier ministre déclare que la députation
n'a aucun but utile, attendu qu'il a exposé der-
nièrement d'une façon complète l'avis du gou-
vernement à cet égard, et que, d'ailleurs, si les
hostilités éclatent en Afghanistan, le gouverne-
ment conseillera lui-même à la reine de convo-
quer le Parlement.
Londres, le 20 novembre.
Les journaux du soir annoncent qu'une dépê-
che importante est arrivée hier au soir au minis
tère des Indes.
Cettedépêche contiendrait la réponse de Sheere-
Ali à l'ultimatum du vice-roi.
Dés la réception du télégramme, le conseil in- j
dien a été immédiatement convoqué.
Le résultat de cette réunion, aussitôt commu-
niqué à lord Boaconslield. a été. assure-t-on,
soumis au cabinet qui a tenu une réunion au-
jourd'hui.
Londres, le 20 novembre.
Tous les ministres assistaient au conseil de
cabinet qui a été tenu cette après-midi, à la Tré-
sorerie.
Il y avait foule à Downing street. Elle a cha-
leureusement~ acclamé lord Beaconsûeld et le
marquis d&'SaIisbury à leur arrivée..
Un ou deux individus ont crié « A la Tour
avec lord Lawrence »
Londres, le 20 novembre.
On télégraphie de Berlin au ~OMtt~ .P« Le gouvernement russe fait de grands efforts
pour obtenir des puissances le consentement à
une prolongation de l'occupation de la Turquie
mais ses démarches rencontrent partout de l'op-
position.
Des avis de Russie annoncent que le général
Dondoul:on-Korsakon' sera probablement rem-
placé par le général Radetzky comme gouver-
neur de la Bulgarie. &
Là 6'c~~c MsMMM~ apprend que le comte
SchouvatofT remplacerait à Vienne M. de Novi-
koCF, tandis que ce dernier serait nommé à Lon-
dres.
D'après une dépêche de Pesth adressée au
y!Mque le voyage du prince Orloff à Wiesbaden se
rattache aux efforts que fait la Russie dans le but
de gagner l'aide de l'Allemagne en faveur d'une
prolongation de l'occupation russe en Turquie.
Une dépêche de Constantinople, adressée au
même iournai. annonce qu'en conséquence de la
déclaration dtLczar relativement a la stricte exé-
cution du traité de Berlin, les ministres otto-
mans ont représenté au Sultan qu'il devenait plus
nécessaire que jamais pour la Turquie de donner
à l'Europe des preuves de sa bonne volonté à
agir dans un esprit semblable à celui qui anime
l'empereur de Russie.~
On télégraphie de Lahore au Daily jV « Le vice-roi des Indes est arrivé ~ci, venant de
Simla. Le commandant des troupes anglaises à
Peshawer a été appelé pour conférer avec iui. »
Le Dde Madrid annoncant que les journaux ministé-
riels de cette ville, à l'occasion, de l'attentat di-
rigé contre le roi d'Italie, recommandent une ac-
tion collective contre les gens affiliés à l'Inter-
nationale et aux sociétés secrètes.
On mande de Lisbonne au même journal ·
« Une corvette se rendra prochainement dans
la baie Delagoa; ce navire a & bord un bataillon
de chasseurs. X'
Bombay, le 20 novembre.
La division de Quettah, sous les ordres du gé-
néral Biddulph, a complété son armement et est
prête à s'avancer. La santé des troupes s'amé-
liore.
Saint-Pétersbourg, le 19 novembre, soir.
Des avis de Riga annoncent que des désordres
ont éclaté parmi les conscrits. Il y a eu de nom-
breuses arrestations.
Constantinople, le 19 novembre, soir.
La Porte accepte les modifications introduites
par les commissaires de la Roumélie dans le rè-
glement organique, et notamment la nomination
par l'Assembiée Nationale d'une commission per-
manente de sept membres.
Atchin, le 19 novembre, soir.
Plusieurs chefs ont fait leur soumission ce-
pendant Panglimapolim et Toenankochassim se
disposent à continuer la lutte.
Berne, le 19 novembre, soir.
Le Conseil fédéral vient de dénoncer pour le
t5 novembre 1879 le traité de commerce conclu
le lt décembre 1852 entre la Suisse et la Bel-
gique.
En même temps le Conseil fédéral a informé
le gouvernement belge qu'ii est prêt à entrer en
négociations pour la conclusion d'un nouveau
traité.
Cette mesure trouve son explication dans le
fait que les Chambres fédérales ont arrêté en
juillet 1878 un nouveau tarif de péages dont les
dispositions portent atteinte aux stipulations du
traité de 1862, qui déclarait qu'aucune augmenta-
tion des tarifs actuels pour l'entrée des produits
belges ne pourrait être introduite.
Berne, le 19 novembre~ soir.
Mgr Bianchi n'a pas été reçu à Berne et, s'il y
est venu, il n'a été reçu par aucun membre du
Conseil fédéral.
Londres, le 20 novembre.
La correspondance qui a eu lieu entre l'An-
gleterre, la France, la Hollande et la Belgique.
sur la question des sucres, vient d'être publiée.
Parmi les dépêches dont elle se compose, il faut
en remarquer une, adressée le 5 octobre par le
marquis dé Salisbury au ministre anglais à La
Haye, disant que le gouvernement n'ayant pas
réussi à faire abodr le système des primes dans
les autres pays. il croit que le but unanime de
toutes les puissances intéressées sera atteint
jusqu'à un certain point par l'adoption d'une
échelie saccharimétrique, pourvu toutefois qu'on
y adhère strictement.
Les autres représentans de l'Angleterre ont
reçu une communication semblable.
Plusieurs journaux ont déjà entretenu
le public qui s'intéresse au progrès de
notre enseignement d'une question se-
condaire en apparence, mais capitale si
l'on va au fond des choses et si l'on
tient compte des réalités pratiques. Il s'a-.
git du traitement des maîtres de conféren-
ces de l'Ecole normale. On sait le rôle que
jouel'EcoIenormaIedans l'organisation ac-
tuelle de l'instruction publique en France.
Que cette organisation soit parfaite ou
imparfaite, ce n'est pas ce dont nous
avons à nous occuper en ce moment
puisqu'il serait à peu près impossible de
la modifier en peu d'années dans ses traits
essentiels. A l'heure où nous sommes, il
est permis de dire sans exagération qu'il
n'existe qu'un seul ~MM~e d'enseigne-
ment supérieur, pour nous servir du mot
employé en Allemagne, et ce séminaire,
c'est l'Ecole normale. De plus, l'Ecole
normale est la pépinière de l'enseigne-
ment secondaire car, sauf de rares et
louables exceptions, tous les professeurs
réellement distingués de nos lycées ont été
formés par elle. Ceux qui ne lui ont point
appartenu se sont perfectionnés par
l'imitation de ses élèves. Chaque année,
l'Ecole normale verse dans nos établisse-
mens secondaires une élite de maîtres
jeunes, hardis et savans, qui empêchent
la vieille Université de s'endormir dans la
routine. K Ce grand établissement dit t
M. le ministre de l'instruction pubUque
dans le Rapport sur l'enseignement supé-
rieur qu'il vient d'adresser à \M. le
Président de la république, <' ce grand
a établissement dont les études et la
a tenue intéressent à un si haut de-
K gré la fortune de notre enseigne-
') ment public, a été placé en 1871 sous
B la direction d'un homme que son ca-
H ractère et son talent désignaient entre
a tous pour ce haut emploi. Sous la con-
M duite de ce chef respecté, l'Ecole a montré
') une fois de plus ce que peut la
M passion intelligente du travail jointe
B au sentiment du devoir profession-
B nel, et, tandis que la plus exacte disci-
a plinesemaintenait parmi les élèves sans
H aucun eubrt apparent, leurs succèsdans )
)) les épreuves de la licence et dans les i
a concours de l'agrégation témoignaient ]
H de la continuité de leur application et du ) i
H dévouement infatigable de leurs maî- <
a très. H
Nous avons donc un grand intérêt à (
maintenir l'Ecole normale dans l'état de ]
prospérité qu'elle a atteint aujourd'hui, i
et même, si cela était possible, à lui faire (
faire de nouveaux progrès. Il serait in- 1
utile de procéder pour cela à des réformes z
morales, car l'enseignement de l'Ecole 1
normale est aussi bien organisé qu'il (
puisse l'être. C'est au point de vue maté- riel seulement que quelques modifications c
seraient très utiles. Celle dont nous vou- t
Ions parler roulerait, comme nous l'avons s
déjà dit, sur le traitement des maîtres de (
conférences « Vous avez porté M, disait il F
y a cinq mois M. Ernest Bersot au minis- c
tre de l'instruction publique, en lui expo-
sant dans un discours aussi j uste que char-
mantles services rendus par l'Ecole, « vous
N avez porté au budget de 1879 une aug-
)) mentation que le ministre des nuances
B accepte et que les Chambres ne vou-
H dront certainement pas nous refuser il
a s'agit des traitemens des maîtres de con-
') férences sur lesquels porte principale-
)) ment la préparation de la licence et de
H l'agrégation. Déjà, à la place de traite-
H mens, inégaux sans nul motif, quelques
a uns dérisoires, le budget de 1874, pré-
N senté par M. Jules Simon, maintenu par
a ses successeurs, a établi un régime plus
H équitable. Depuis, les traitemens des
B professeurs de la Sorbonne, du Collège
de France et du Muséum ayant été éle-
M vés, ;1 vous a paru juste que les traite-
s mens de nos maîtres de conférences le
fussent aussi, pour témoigner combien
M leurs leçons sont estimées. » L'augmen-
tation à laquelle M. Bersot faisait allu-
sion n'avait rien d'excessif. Elle élevait le
traitement des maîtres de conférences de
7.SOO fr.a 10,000 fr. Si l'on veut bien se
rappeler que les maîtres de conférences
de l'Ecole normale sont tous des profes-
seurs d'un mérite éminent, que neuf
d'entre eux sont membres de l'Institut,
qu'ils font trois conférences par semaine,
c'est-à-dire, non pas trois dissertations
générales devant un public inerte, mais
trois cours savans qui s'adressent à
des jeunes gens d'élite, fortement pré-
parés, lesquels sont invités à discu-
ter tout ce qu'on Ueur propose, on con-
viendra que l'enseignement de ces maî-
tres de conférences est beaucoup plus
difficile, beaucoup plus fatigant, et pro-
duit beaucoup plus de résultats prati-
ques que celui de la plupart des pro-
fesseurs de Facultés. Ces derniers tou-
chent pourtant des traitemens supé-~
rieurs. Ceux de la Faculté des Lettres
ont 1H.OOO fr.; ceux du Collége de
France et du Muséum, 10,000 ir. Pour-
quoi ne pas être aussi généreux envers
les maîtres de conférences de l'Ecole
normale? Pourquoi ne pas chercher à les
retenir à l'Ecole par l'appât d'un traite-
ment égal à celui qu'ils pourraient recevoir,
sinon à la Faculté, au moins au Collége
de France ou au Muséum? L'ensemble
du crédit nécessaire pour opérer une ré-
forme d'une utilité et d'une justice si
incontestables s'élèverait à 38,500 fr. Il pa-
raît oue la commission du budget ne
consent à accorder que 19,000 fr. Il faut
la remercier de ce premier don mais si,
comme on l'annonce, un orateur monte à
la tribune pour propose" ''e voter le crédit
de 38,500 fr. ton' hr, 'i Chambre pour-
'rait-elle hésiter se montrer plus libérale
que sa commission envers une Ecole qui
est une des institutions les plus glorieuse"
et les plus fécondes de notre Université?
Jamais Chambre n'a été animée plus que
celle-ci de bonnes intentions envers l'in-
struction publique en général; mais c'est
surtout vers l'enseignement primaire que
se tournent ses préoccupations et, ses
préférences. Sans combattre cette ten-
dance, il faut peut-être la modérer et rap-
peler quelquefois à des hommes qui sont
capables de tout entendre et de tout com-
prendre, que la vraie réforme viendra
d'en haut. Faisons des maîtres excellens,
et, soyons-en sûrs, les élèves seront
bons, du premier échelon jusqu'au der-
nier.
Nous ne voulons pas abandonner le
budget de l'instruction publique sans dire
encore un mot d'une question sur laquelle
tout le monde serait unanime en Allema-
gne, et qui produit chez nous d'inexplica-
bles divisions. Le ministre de l'instruc-
tion publique avait proposé la création
d'une chaire d'histoire du Moyen-Age
à la Sorbonne, et personne n'ignorait
d'avance que, si cette chaire était fondée,
c'est M. Fustel de Coulanges qui
en serait le titulaire. Mais la commis-
sion du budget repousse le léger cré-
dit nécessaire à la création de cette
chaire. Nous ne saurions trop déplorer
une pareille résolution. Le personnel de
nos Facultés est, au point de vue du
nombre, d'une insuffisance éclatante.
La Sorbonne même ne pourrait soutenir
sous ce rapport aucune comparaison,
nous ne disons pas avec une des
grandes universités allemandes, mais avec
une des plus faibles et des moins im-
portantes. Prenons pour exemple l'U-
niversité de Marbourg, située dans
une petite localité, et si médiocre qu'il
a été souvent question de la suppri-
mer. Eh bien l'Université de Mar-
bourg a cinq professeurs d'histoire, don-
nant chacun de trois à cinq leçons par se-
maine. Nous n'osons pas dire, après cela,
combien la Sorbocne possède de profes-
seurs d'histoire Au reste, en supposant
que notre première Faculté pût être com-
parée, sans un désavantage par trop hu-
miliant, à l'Université de Marbourg,
ce ne serait point encore une raison
pour refuser de créer la chaire de-
mandée par le ministre de l'instruction
publique. Il existe en Allemagne un prin-
cipe universitaire qui devrait à tout prix
être importé chez nous. Chaque fois
qu'un homme se fait connaître par des
travaux originaux sur une science ou
sur une branche quelconque d'une science,
chaque fois qu'il fait des découvertes, im-
portantes, on s'empresse de lui ouvrir,
coûte que coûte, les portes d'une Univer- h
site. S'il n'y a pas de chaire, on en crée
immédiatement une pour lui. Or, nous
demandons pardon à M. Fustel de Cou-
langes de le mettre directement en caus e;
mais il nous est impossible de ne pas le
faire. II n'y a pas un homme, en France
ou à l'étranger, tant~oit peu au courant
du mouvement historique contemporain,
qui ne sache que M. Pastel de Cou-
langes a en quelque sorte renouvelé l'é-
tude de nos origines nationales, et que
le grand ouvrage qu'il a entrepris à ce
sujet est une des œuvres les plus fortes
et les plus remarquables qui aient paru u
chez nous depuis bien longtemps. Ce
qu'il a découvert, nous demandons qu'on
lui permette de l'enseigner, de le profes-
ser. Nous osons à. peine reproduire le
motif singulier pour lequel la commission
du budget repousse cette demande. La
commission, dit le rapport de M. Boysset,
« a considéré que dès à présent l'histoire
H du Moyen-Age est enseignée par le
a professeur chargé du cours d'histoire an-
? cienne. » Le doyen de la Sorbonne,
M. Wallon, avait demandé la créa-
tion de trois chaires Moyen-Age, phi-
losophie, littérature étrangère. Nous ne
nions pas l'utilité des deux dernières;
on pourrait même en, proposer beau-
coup d'autres contre lesquelles, au
point de vue théorique, il serait impos-
sible d'élever la moindre objection. Croi-
rait-on, par exemple, qu'il n'y a pas à la
Sorbonne un seul professeur de langue
et de littérature du Moyen-Age, tandis que
notre vieille langue et notre vieille litté-
rature sont enseignées presque partout
en Allemagne? Croirait-on qu'il n'y a
qu'une seule chaire d'archéologie et qu'il
n'y en a aucune d'épigraphie? Mais on
peut dire, pour excuser ces lacunes, que
c'est le manque d'hommes et non le man-
que d'argent qui les produit. La raison
n'est pas bonne, selonnous elle est néan-
moins plausible. Pour l'histoire du Moyen-
Age, elle n'existe plus du tout. M. Fustel
de C&ulanges s'impose, et il est vraiment
déplorable qu'un savant de cette -valeur
professe seulement à l'Ecole normale.
Qu'on nous permette du moins du tirer de
là un argument en faveur de notre pre-
mière demande. Est-il admissible qu'une
école dont les maîtres honoreraient la
Sorbonne reçoivent ides appointemens
qui ne dépassent pas ceux des professeurs
de 1~ classe des lycées de Paris?
Cn. GABRIEL.
On nous écrit de Floience, le 18 no-
vembre
« J'ai prolongé quelque peu mon séjour à
Florence à cause des inondations, et aus&i
parce que le gouvernement tout entier est à
Naples avec le roi. Ce matin, une douloureuse
nouvel'e a ému la popula'ion. Un attentat a
été commis à Naples sur la personne de S. M.
Vous en connaissez l<'s détails comme nous,
!es dépêches adressées ici ayant certainement
été transmises à Paris.
» Cette nouvelle a produit uue émotion
d'autant plus vive, que la pensée qu'un pa-
reil fait fût possible n'était venue à l'esprit
de personne. On lisait les détails du voyage,
on voyait que LL. MM. étaient acclamées
partout, et l'on ne signalait aucun symptôme
de nature à démontrer l'existence de ces pas
sions violentes qui enfantent les régicides.
Les Italiens étaient môme fiers do voir
leur dynastie à l'abri des coups qui ailleurs
menaçaient les jours des souverains les plus
glorieux. Il est, en effet, remarquable que
pendant un règne de près de trente ans, au
milieu d'événemens qui remuaient toutes les
passions et déplaçaient de nombreux inté-
rêts,'Victor-Emmanuel n'ait jamais été l'ob-
jet d'aucune tentative criminelle, bien qu'il
ne prit aucune précaution. Pourquoi en est-il
autrement aujourd'hui? LeroiHumbertn'a
pas d'ennemis personnels, et il est probable
que son assassin ne l'avait jamais vu. Ce
prince n'a point inauguré une de ces poli-
tiques personnel!es, quelquefois glorieuses,
mais qui attirent la foudre; il s'est montré
jusqu'ici le plus constitutionnel des monar-
ques aucun de ses actes publics ou privés
n'a été de nature à provoquer les passions
d'un parti quelconque. L'esprit se perd donc
en conjectures, et il est digne de remarque
'que les instructions crimineiles ont rarement
réussi à dissiper les ténèbres qui entourent
ces mystères. La. justice italienne sera-t-elle
plus heureuse? Tout ce qu'on sait jusqu'ici,
c'est que l'assassin est un Calabrais, âgé de
vingt-neuf ans, et qu'il est cuisinier de son état.
» Il n'est pas po-eible encore de dire quelles
seront les conséquences politiques de cet
événement qui aura du retentissement au
dehors, surtout probablement en Allemagne.
On peut toutefois ptévoir que les adversaires
du ministère profiteront de l'occasion pour
attaquer sa politique, dont le principe est de
réprimer pluiôt que de prévenir.
On doit pourtant se demander comment
on pourrait s'y prendre pour ,prevenir des
attentats pareils, et l'on serait fort embarrassé
de le dire, puisque, cette année, l'assassinat
politique s'exerce contre Ifs autocraties les
plus autoritaires aussi bien que contre les
monarchies les plus libérales. Né-'nmoins, il
me semble lire déjà les articles que public-
l'ont demain certains iournau'x, bien qu'ils
ne soient pas encore composés.
Un petit journal d'ici prétend que la i
mort de l'empereur d'Allemagne et des rois ]
d'Espagne et d'Italie a été résolue il y a quel- ]
ques mois dans un Congrès socialiste tenu à
Gotha. Je lui laisse toute !a. responsabilité t,
de cette information.
» L'émotion produite par cet événement t
me fait ajourner diverses questions dont j'au- <
rai à vous entretenir. Quant aux inondations
de Rome. elles causent généralement plus de
dérangement et de gâchis que de dommage (
rcol. La crue de cette année, est inférieure de i l
elles dolYenttoujours.ëtye agréées par larëdaction.
2 mètres à celle de 1870; mais elle est plus
fâcheuse pour la campagne parce qu'elle dé-
truit les semences à peine faites.
a Garibaldi va réclamer de plus belle les
travaux de protection qu'il a proposés depuis,
longtemps. Ma)houreusement,it ne paraît pas~
que les ingénieurs aient encore trouvé les;
moyens pratiques d'atteindre ce but.
s H.- G. MO~TFE~EIER. ? »
Notre correspondant ordinaire de Vienne
nous écrit de Bude-Pesth, le 17 novembre
« Après trois jours de débats qui ont été.
aussi remarquables par la modération et la
dignité du langage que par l'éloquence de
quelques uns des orateurs entendus, la dis-
cussion de l'Adresse a été renvoyée à lundi.
Le discours du président du conseil, dont le
télégraphe a dû vous faire connaître les
points essentiels, a porté le débat à une telle
hauteur, qu'il a cessé d'être un événement
exclusivement hongrois pour prendre les pro-
portions d'un événement européen. M. Kolo-
man Tisza ne craint pas d'appeler les choses
par leur nom. Quand il s'agit de donner
satisfaction au sentiment unanime de ses
compatriotes, il n'hésite pas une minute à
dire sa pensée tout entière sous des
formes courtoises à coup sûr, mais avec
une fermeté que rien n'ébranle. Il est pa-
triote avant d'être ministre, et si l'homme
d'Etat doit faire certaines concessions de
forme aux convenances diplomatiques, le pa-
triote hongrois ne met pas pour cela la lu-
mière sous le boisseau. Or, visiblement, le.
fond de son discours est aussi antirusse que
pouvaient le désirer les Hongrois les plus
exaltés. Les déclarations qu'il a faites au-
raient pu l'être par 'l'Opposition, et, dans
les milieux les plus hostiles à la Rus-
sie, on aurait dû reconnaître qu'elles
étaient fondées. Le résumé de ces déli-
bérations, en effet, est. très simple: a A.
» moins de faire la guerre à l'empire russe et
» de prendre sur nos épaules la responsabilité
» de soutenir seuls, sans alliés, la cause otto-
» mane, nous ne pouvions pas sgir autrement
» que nous ne l'avons fait. » C'est là le thème
que l'éminent orateur a développé avec sa
verve habituelle, etd'une façon qui, pour beau'
coup de députés, a paru absolument con-
cluante. Ainsi présentée, l'occupation de'
la Bosnie et de l'Herzégovine apparaît
non plus comme un acte isolé, mais comme.
un anneau d'une chaîne où tout se tient
logiquement. Ce n'est nullement le der-,
nier mot de la question d'Orient c'est une
phase à la suite de laquelle une pause
doit se produire afin de laisser aux puis-
sances le temps d'examiner ce qui de-
meure possible. Si, pendant cette pause,
la Turquie parvient à reprendre des forces
et à démontrer sa vitalité, la Hongrie
en sera doublement heureuse, car c'fst là ce
qui répondra le mieux à ses désirs et à
ses intérêts. Quoi qu'il arrive, elle conti-
nuera dans l'avenir, comme elle l'a fait dans
le passé, à mettre obstacie, par tous les
moyens en son pouvoir, à un développement
trop grand de l'influence russe en Orient.
» Ainsi raisonne M. Tisza. J'ajoute tout de
suite: Ainsi raisonnera le comteAndrassy lors-
qu'il prendrala parole devant les Délégations.
Vous pouvez regarder comme certain que
c'est là le point de vue auquel il se placera,
et qu'il dira, lui aussi: « Ou nous étions con-,
') traints de faire la guerre à la Russie, au
H risque de nous aliéner à jamais les
» sympathies de tous les chrétiens de l'0-
rient ou nous ne pouvions faire plus que-
N nous n'avons fait, ni aller plus loin quenous
') ne sommes al'és. » Mais en affirmant sin-:
cërement son désir de paix, en affirmant ses:
enbrts pour maintenir à la monarchie le
calme et le repos dont elle a un besoin
indispensable, il insistera tout aussi énergi-
quement sur la. nécessité de mettre obstacle
aux ambitions de la Russie et de maintenir
A l'Autriche-Hongrie sa situation de grande
puissance..
)) C'est là le point de vue auquel on se place
résolument en haut lieu, et le seul qui con-
vienne, en effet, à une monarchie comme
celle des Habsbourg. On peut discuter à
perte de vue sur les moyens qu'elle a mis en
œuvre pour parvenir à son but; on ne peut
pas nier que son but ne doive être avant tout
de conserver son prestige et de maintenir in-
tacte son influence en Orient. Délimiter
soigneusement la sphère de ses intérêts dans
des conditions de bonne entente avec les au-
tres puissances, si c'est possible, doit être .le'
premier point. Faire connaître énergique–
ment sa volonté de ne pas souffrir qu'jl. soit
porté atteinte à ces intérêts, tel est le se"
cond. S'il y a une logique au monde, cette
ligne de conduite doit recevoir l'approbation
unanime.
)) Cela ne veut pas dire, malheureusement,
qu'elle réunira la majorité au sein des Déléga-
tions. Ce n'est pas toujours la logique, cesont
trop souvent les passions, voire même les pe-
tites passions qui décident les votes. Au sein
da la Délégation hongroise, la majorité n'est
pas douteuse. Efle sera importante. M. Kolo- `
maa Tisza la tient dans ga main, et le
comte Andrassy peut y compter. Au sein de
1). Délégation autrichienne, il y aura une
grande hésitation. La lutte sera chaude, et,.
dans le meilleur des cas, le gouvernement
réunira, deux ou trois voix de majorité. Jus-
qu'ici l'on avait cru pouvoir compter d'une ma-
nière absolue sur les voix des délégués gali-
c'ena. Depuis dix ans ils ont toujours été n-
d~les au gouvernement, aussi bien sous 1&
ministère de M. de Beust que sous celui du
comte Andrassy; mais il s'est opéré, dans
ces dernières semaines, un revirement
avec lequel il faut compter. ~La discus-
sion et le vote de l'Adresse au sein du
Parlement cisleithan ont produit dans tous
les camps une certaine confusion. Le parti.
constitutionnel, qui était jusque-là le parti'
gouvernemental, s'est trouvé dans l'Oppo-
sition, et a voté une Adresse qui contient
uti blâme véritable à l'égard de )a politique
étrangère..
a Les députés polonais, de leur côté, ont
Vffté contre l'Adresse, parce qu'à leurs yeux
e~lo équivalait à l'abdication complètede tout.
[Mlitique active. Its y voyaient larosignatiop
m! 2i MEMBRE
1878
JEm~-MSBR
1 im
JCtB~AJL BES BEBATS
ON S'ABONNE
rue des Prêtres-Samt-Germain-t'Auxerroîs, 17.
MMX HE XL.'AEBCKKi'EMEKff
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. 18 ?. 36 fr. 72 fr.
Départemens 20 fr. 40 fr. 80 fr.
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–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Les abonnemens partent des l" et 16 de °
chaque mois.
ON S'ABONDE'
en Be]gique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une vateur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en 'Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes; <
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
m~ tr 'ar Mra i~ TET T -ar~ ~ra BTM m- Ta- M~ Nr~ a' ~r -Br~ -m~ r~
Pap!s, mt nnmét o 20 cent.
BepaFteanems, mm mnneépo %5 cent.
In London, apply to Cowte and C", foreign
iiewspapers omce, 17, Gresham street, G. P. 0,;
MM. MeHzy, Ma~tfa et C', 1, Finch lane ComhiU,
E. C. London, MM. ~V.-H. Smith et Son,
186, Strand, W. C. Vondon.
Lesannoncessontrecues",
Chezama. FMtchey,~aMto et.C*,
S,placedola Bourse,
etaubureauduJ!CEJBM
A Bruxelles, àro/Mc~.p!
ques de gares de chemins de fer be)gss.
PAMS
MERCREDI 80 NOVEMBRE
Le Sénat se réunit demain, et la curio-
sité du pub)ic est fort éveillée. Jamais
pourtant séance plus calme n'aura eu
lieu si le Sénat se renferme dans l'ordre
du jour adopté par lui dans sa dernière
séance il s'agit tout au plus de deux
prises en considération de propositions
d'un intérêt secondaire et de la dis-
cussion d'une autre proposition qui
n'est même pas contestée. Sur quel objet
portera donc l'intérêt de cette séance?
C'est que M. Dufaure, président du conseil
des ministres, s'y rendra religieusement,
suivant son expression, et attendra l'in-
terpellation que pourront lui adres-
ser les droites du Sénat car il semble
difncile que les chefs de la coalition réac-
tionnaire ne répondent pas à la mise en
demeure qui leur a été adressée par M. le
garde des sceaux dans son discours du 18
novembre. Il est vrai qu'on a le droit de ne
p ts toujours entendre de l'une des deux
Chambres ce qui a été dit dans l'au-
tre mais les paroles de l'illustre pré-
sident du conseil ne doivent pas
cette fois être restées sans écho dans la
salle du Sénat, si peu entre-bâillée qu'en
ait été la porte. Peut-être cependant
tes sénateurs de droite ne voudront-ils
pas profiter immédiatement de la bonne
volonté de M. le président du conseil. Il
a déclaré qu'il était à leur disposition
jusqu'au 5 janvier, et il n'est pas impos-
s:ble que, reculant constamment le mo-
ment de la bataille, ils ne se décident à
la livrer que le lendemain du jour où
leurs troupes seront définitivement désor-
ganisées. Quelle ardeur n'avaient-ils pas
au moment où la session s'est ouverte, et
de quelles interpellations mortelles ne
menaçaient-ils pas le ministère Deux se-
maines plus tard, il ne s'agissait plus de
ces grands combats, mais de simples
escarmouches. Aux interpellations de
M. de Broglie avaient succédé, les ques-
tions de M. de Larcy. Mais, avec des es-
prits aussi hardis, les mises en demeure de
M Dufaure peuvent aussi avoir pour effet
U retour aux premières décisions belli-
queuses, à moins que le succès qu'a eu
IjL réponse du président du conseil à M. de
Fourtou, même auprès d'une partie des
conservateurs non républicains, ne fasse
tourner à la prudence extrême tous ces
bouill&ns courages. Ceseraitvraimentdom-
mage, car nous aurions vu avec grand p!ai-
sirM. Dufaure donner au Sénat un pendant
à sa belle harangue de la Chambre des
Députés. v
Un comité s'est formé à Londres sous
la présidence de Lord Lawrence, ancien
vice-roi des Indes, pour provoquer une
agitation en faveur de la convocation im-
médiate du Parlement afin qu'il puisse
se prononcer sur la question de l'Afgha-
nistan. Nous avons annoncé que ce comité
avaitdemandéuneentrevuealordBeacons-
iield. Le premier lord de la Trésorerie a
répondu négativement à cette demande,
rt si les considérations qu'il a fait valoir à
l'appui de son refus ont pu paraître
sévères à lord Lawrence et à ses amis, il
~cur sera du moins dirScile d'y répondre
avec quelque chance de mettre de leur
c~té l'opinion publique. Lord Beacons-
Ëeld n'admet j)as, en effet, que la dépu-
tation qui. désirait l'entretenir pût avoir
un but utile puisque récemment la
politique du gouvernement avait été ex-
posée en toute sincérité, et que, si
les hostilités éclataient, le cabinet an-
glais avait l'intention de conseiller lui-
même à la reine la convocation du Parle-
ment. Cette réponse de lord Beaconsfield
est commentée et complétée par le
qui rappelle qu'aux termes de l'Acte du
Parlement de -t8S8, toute mesure tendante
à faire commencer les hostilités par les
troupes dR la reine dans l'Inde devra être
communiquée aux Chambres dans les trois
mois si le Parlement est en session, et
nn mois après sa réunion si le Parlement
n'est pas assemblé. Dans ces conditions
parfaitement déterminées, et après la ré-
ponse si catégorique du premier ministre,
il y a lieu de croire que la tentative d'a-
gitation de lord Lawrence n'arrivera pas
prendre une importance sérieuse, si
même elle n'est pas bientôt abandonnée.
Le journal le .V
? lie, de la Thrace et. de la Macédoine ont
lieu de se réjouir d'être redevenus les
sujets de la Porte, au lieu de faire par-
< tie d'un organisme politique chrétien
M gouverné suivant les principes de la
a civilisation moderne, a II n'hésite pas
à penser que nous répondrons affirmative-
ment, et que peut-être même la plu-
o part des journaux d'Athènes seront de ]
notre avis. Le A~ ne se trompe pas,
en puet. sur notre réponse. Mais il nous j
permettradeluidirequ'il dénature quelque )
peu les termes de la question. Il ne s'agit
pas de savoir si les Grecs préfèrent être ¡
sujets turcs, sujets bulgares ou autre <
chose, puisque le choix ne leur en est
pas laissé; mais ce que nous mainte-
nons, et à cet égard l'opinion de la presse
grecque a bien quelque autorité, c'est <
que les Grecs des rivages de la mer Egée t
n'étaient nullement nattés et encore moins r
heureux, de se voir ainsi transformés en
Bulgares par la grâce du traité de San- i:
1
'<
Stë&p~. Il est même probable qu'ils
préfèj~nt ravenir qui leur est promis
par~ traité de Berlin, et la large autono-
Hïie qui doit leur être accordée sur le
modèle de celte que vient d'obtenir la
Crète, au bonheur d'être administrés par
le prince Dondoukoif-EorsakoG'. Cela
prouve peut-être au point de'vue de
l'organe russe que les Grecs ont des
idées bizarres; mais nous ne jugeons pas,
nous nous bornons à enregistrer le fait.
BOURSE DE PAMS;
C!êtxM'o tet9. te 20 BfaaMe./BB~efo
a-o/e..
Comptant. 7673. 7640.3S./
Fin COM. 76 67 1/2 763!:i. -Ml'
se/o
Amortissable.
Comptant. 79 20 7890.30./
Fin cour. 79 5. 7880.M./ J
~~ae/w
Comptantn.'6M.K)6.. .SO~
S 0/0
ComptantH2M.H230.25J
Fin cour. 112 62 12 112 40. 22 1/!
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. H2fr.45, 483/4, 461/4.
Italien. 75fr.30.37.
5 0/0 turc. llfr.40,33.
Banque ottomane.. 473 fr., 472 fr.
Florins (or). 6115/16.
Hongrois 6 0/0. 741/8.
Egyptiennes 60/0.. 267 fr., 266 fr. 87.
Chemins égyptiens. 362 fr., 360 fr., 362 fr.
Russe. 833/8.
TéMg~apMe privée.
(Service télégraphique de t'agence Havas.)
Rome, le 19 novembre, 10 h. soir.
Au nombre des personnes arrêtées à Naples, se
trouve M. Matteo Melillo. rédacteur du journal le
Censeur. M. Matteo Melillo avait été arrêté à Sa-
lerne en 1870, avec Passavanti, pour avoir affiché
des Manifestes révolutionnaires.
On a trouvé le marchand qui a vendu le cou-
teau à Passavant!. Il en possède un autre sem-
MaMe.
Le duc d'Aoste a eu aujourd'hui, à la gare de
Rome, une entrevue avec M. Zanardelli qui est
arrivé aujourd'hui.
On est vivement impressionné de l'incident
qui a signalé la démonstration faite hier à Flo-
rence.
Plus de 4,000 dépêches sont arrivées jusqu'ici
à l'adresse de LL. MM.
M. Cairoli en a reçu 2,500.
Rome, le 20 novembre.
Hier soir, une grande manifestation à, laquelle
ont pris part 80,000 personnes a eu lieu devant
le pal-tis habité par LL. MM.
Le roi Humbert s'est montré au balcon pour
remercier la foule.
Un dîner a été donné hier & la cour; des repré-
sentans du Parlement y assistaient.
Aujourd'hui on fête le jour de la naissance de
la reine.
M. Cairoli garde encore le lit; on espère qu'il
pourra le quitter dans deux ou trois jours. Tou-
tefois, l'état général de sa santé est bon.
Passavanti a été enfermé dans la prison judi-
ciaire. II continue à affirmer qu'il n'a eu aucun
complice; ses réponses sont. empreintes d'un
grand cynisme.
Parmi les personnes arrêtées a Naples, se trouve
un certain Ciccarësequi, dans la matinée du jour
où les souverains devaient arriver, avait dit a un
de ses compagnons « Ce soir ou demain, noua
aurons la régence! & »
Le roi a envoyé l'uxéquatur à l'archevêque de
Naples.
Naples., Londres, le 20 novembre.
Le y/MM dit qu'il n'est pas nécessaire de con-
voquer le Parlement immédiatement après te
commencement des hostilités dans l'Afghanistan
parce que l'Acte du Parlement de 1S'8 que lord
Beaconsfield aurait pu citer en répondant à lord
Lawrence prescrit que, pendant la session du
Parlement, toute mesure tendante à faire com-
mencer des hostilités par les troupes de S. M.
dans l'Inde devra être communiquée aux Cham-
bres dans les trois mois, et. si le Parlement n'est
pas en session, la communication devra être faite
dans le délai d'un mois après sa réunion. Ainsi,
il n'y a aucune obligation imposée par la Consti-
tution d'assembler le Parlement plus tôt que
d'habitude.
Londres, le 19 novembre, soir.
Lord Beaconsûeld a répondu négativement à
une demande de lord Lawrence qui avait solli-
cité la réception d'une députation des membres
du comité relatif aux auaires de l'Afghanistan.
Le premier ministre déclare que la députation
n'a aucun but utile, attendu qu'il a exposé der-
nièrement d'une façon complète l'avis du gou-
vernement à cet égard, et que, d'ailleurs, si les
hostilités éclatent en Afghanistan, le gouverne-
ment conseillera lui-même à la reine de convo-
quer le Parlement.
Londres, le 20 novembre.
Les journaux du soir annoncent qu'une dépê-
che importante est arrivée hier au soir au minis
tère des Indes.
Cettedépêche contiendrait la réponse de Sheere-
Ali à l'ultimatum du vice-roi.
Dés la réception du télégramme, le conseil in- j
dien a été immédiatement convoqué.
Le résultat de cette réunion, aussitôt commu-
niqué à lord Boaconslield. a été. assure-t-on,
soumis au cabinet qui a tenu une réunion au-
jourd'hui.
Londres, le 20 novembre.
Tous les ministres assistaient au conseil de
cabinet qui a été tenu cette après-midi, à la Tré-
sorerie.
Il y avait foule à Downing street. Elle a cha-
leureusement~ acclamé lord Beaconsûeld et le
marquis d&'SaIisbury à leur arrivée..
Un ou deux individus ont crié « A la Tour
avec lord Lawrence »
Londres, le 20 novembre.
On télégraphie de Berlin au ~OMtt~ .P
pour obtenir des puissances le consentement à
une prolongation de l'occupation de la Turquie
mais ses démarches rencontrent partout de l'op-
position.
Des avis de Russie annoncent que le général
Dondoul:on-Korsakon' sera probablement rem-
placé par le général Radetzky comme gouver-
neur de la Bulgarie. &
Là 6'c~~c MsMMM~ apprend que le comte
SchouvatofT remplacerait à Vienne M. de Novi-
koCF, tandis que ce dernier serait nommé à Lon-
dres.
D'après une dépêche de Pesth adressée au
y!M
rattache aux efforts que fait la Russie dans le but
de gagner l'aide de l'Allemagne en faveur d'une
prolongation de l'occupation russe en Turquie.
Une dépêche de Constantinople, adressée au
même iournai. annonce qu'en conséquence de la
déclaration dtLczar relativement a la stricte exé-
cution du traité de Berlin, les ministres otto-
mans ont représenté au Sultan qu'il devenait plus
nécessaire que jamais pour la Turquie de donner
à l'Europe des preuves de sa bonne volonté à
agir dans un esprit semblable à celui qui anime
l'empereur de Russie.~
On télégraphie de Lahore au Daily jV
Simla. Le commandant des troupes anglaises à
Peshawer a été appelé pour conférer avec iui. »
Le D
riels de cette ville, à l'occasion, de l'attentat di-
rigé contre le roi d'Italie, recommandent une ac-
tion collective contre les gens affiliés à l'Inter-
nationale et aux sociétés secrètes.
On mande de Lisbonne au même journal ·
« Une corvette se rendra prochainement dans
la baie Delagoa; ce navire a & bord un bataillon
de chasseurs. X'
Bombay, le 20 novembre.
La division de Quettah, sous les ordres du gé-
néral Biddulph, a complété son armement et est
prête à s'avancer. La santé des troupes s'amé-
liore.
Saint-Pétersbourg, le 19 novembre, soir.
Des avis de Riga annoncent que des désordres
ont éclaté parmi les conscrits. Il y a eu de nom-
breuses arrestations.
Constantinople, le 19 novembre, soir.
La Porte accepte les modifications introduites
par les commissaires de la Roumélie dans le rè-
glement organique, et notamment la nomination
par l'Assembiée Nationale d'une commission per-
manente de sept membres.
Atchin, le 19 novembre, soir.
Plusieurs chefs ont fait leur soumission ce-
pendant Panglimapolim et Toenankochassim se
disposent à continuer la lutte.
Berne, le 19 novembre, soir.
Le Conseil fédéral vient de dénoncer pour le
t5 novembre 1879 le traité de commerce conclu
le lt décembre 1852 entre la Suisse et la Bel-
gique.
En même temps le Conseil fédéral a informé
le gouvernement belge qu'ii est prêt à entrer en
négociations pour la conclusion d'un nouveau
traité.
Cette mesure trouve son explication dans le
fait que les Chambres fédérales ont arrêté en
juillet 1878 un nouveau tarif de péages dont les
dispositions portent atteinte aux stipulations du
traité de 1862, qui déclarait qu'aucune augmenta-
tion des tarifs actuels pour l'entrée des produits
belges ne pourrait être introduite.
Berne, le 19 novembre~ soir.
Mgr Bianchi n'a pas été reçu à Berne et, s'il y
est venu, il n'a été reçu par aucun membre du
Conseil fédéral.
Londres, le 20 novembre.
La correspondance qui a eu lieu entre l'An-
gleterre, la France, la Hollande et la Belgique.
sur la question des sucres, vient d'être publiée.
Parmi les dépêches dont elle se compose, il faut
en remarquer une, adressée le 5 octobre par le
marquis dé Salisbury au ministre anglais à La
Haye, disant que le gouvernement n'ayant pas
réussi à faire abodr le système des primes dans
les autres pays. il croit que le but unanime de
toutes les puissances intéressées sera atteint
jusqu'à un certain point par l'adoption d'une
échelie saccharimétrique, pourvu toutefois qu'on
y adhère strictement.
Les autres représentans de l'Angleterre ont
reçu une communication semblable.
Plusieurs journaux ont déjà entretenu
le public qui s'intéresse au progrès de
notre enseignement d'une question se-
condaire en apparence, mais capitale si
l'on va au fond des choses et si l'on
tient compte des réalités pratiques. Il s'a-.
git du traitement des maîtres de conféren-
ces de l'Ecole normale. On sait le rôle que
jouel'EcoIenormaIedans l'organisation ac-
tuelle de l'instruction publique en France.
Que cette organisation soit parfaite ou
imparfaite, ce n'est pas ce dont nous
avons à nous occuper en ce moment
puisqu'il serait à peu près impossible de
la modifier en peu d'années dans ses traits
essentiels. A l'heure où nous sommes, il
est permis de dire sans exagération qu'il
n'existe qu'un seul ~MM~e d'enseigne-
ment supérieur, pour nous servir du mot
employé en Allemagne, et ce séminaire,
c'est l'Ecole normale. De plus, l'Ecole
normale est la pépinière de l'enseigne-
ment secondaire car, sauf de rares et
louables exceptions, tous les professeurs
réellement distingués de nos lycées ont été
formés par elle. Ceux qui ne lui ont point
appartenu se sont perfectionnés par
l'imitation de ses élèves. Chaque année,
l'Ecole normale verse dans nos établisse-
mens secondaires une élite de maîtres
jeunes, hardis et savans, qui empêchent
la vieille Université de s'endormir dans la
routine. K Ce grand établissement dit t
M. le ministre de l'instruction pubUque
dans le Rapport sur l'enseignement supé-
rieur qu'il vient d'adresser à \M. le
Président de la république, <' ce grand
a établissement dont les études et la
a tenue intéressent à un si haut de-
K gré la fortune de notre enseigne-
') ment public, a été placé en 1871 sous
B la direction d'un homme que son ca-
H ractère et son talent désignaient entre
a tous pour ce haut emploi. Sous la con-
M duite de ce chef respecté, l'Ecole a montré
') une fois de plus ce que peut la
M passion intelligente du travail jointe
B au sentiment du devoir profession-
B nel, et, tandis que la plus exacte disci-
a plinesemaintenait parmi les élèves sans
H aucun eubrt apparent, leurs succèsdans )
)) les épreuves de la licence et dans les i
a concours de l'agrégation témoignaient ]
H de la continuité de leur application et du ) i
H dévouement infatigable de leurs maî- <
a très. H
Nous avons donc un grand intérêt à (
maintenir l'Ecole normale dans l'état de ]
prospérité qu'elle a atteint aujourd'hui, i
et même, si cela était possible, à lui faire (
faire de nouveaux progrès. Il serait in- 1
utile de procéder pour cela à des réformes z
morales, car l'enseignement de l'Ecole 1
normale est aussi bien organisé qu'il (
puisse l'être. C'est au point de vue maté- riel seulement que quelques modifications c
seraient très utiles. Celle dont nous vou- t
Ions parler roulerait, comme nous l'avons s
déjà dit, sur le traitement des maîtres de (
conférences « Vous avez porté M, disait il F
y a cinq mois M. Ernest Bersot au minis- c
tre de l'instruction publique, en lui expo-
sant dans un discours aussi j uste que char-
mantles services rendus par l'Ecole, « vous
N avez porté au budget de 1879 une aug-
)) mentation que le ministre des nuances
B accepte et que les Chambres ne vou-
H dront certainement pas nous refuser il
a s'agit des traitemens des maîtres de con-
') férences sur lesquels porte principale-
)) ment la préparation de la licence et de
H l'agrégation. Déjà, à la place de traite-
H mens, inégaux sans nul motif, quelques
a uns dérisoires, le budget de 1874, pré-
N senté par M. Jules Simon, maintenu par
a ses successeurs, a établi un régime plus
H équitable. Depuis, les traitemens des
B professeurs de la Sorbonne, du Collège
de France et du Muséum ayant été éle-
M vés, ;1 vous a paru juste que les traite-
s mens de nos maîtres de conférences le
fussent aussi, pour témoigner combien
M leurs leçons sont estimées. » L'augmen-
tation à laquelle M. Bersot faisait allu-
sion n'avait rien d'excessif. Elle élevait le
traitement des maîtres de conférences de
7.SOO fr.a 10,000 fr. Si l'on veut bien se
rappeler que les maîtres de conférences
de l'Ecole normale sont tous des profes-
seurs d'un mérite éminent, que neuf
d'entre eux sont membres de l'Institut,
qu'ils font trois conférences par semaine,
c'est-à-dire, non pas trois dissertations
générales devant un public inerte, mais
trois cours savans qui s'adressent à
des jeunes gens d'élite, fortement pré-
parés, lesquels sont invités à discu-
ter tout ce qu'on Ueur propose, on con-
viendra que l'enseignement de ces maî-
tres de conférences est beaucoup plus
difficile, beaucoup plus fatigant, et pro-
duit beaucoup plus de résultats prati-
ques que celui de la plupart des pro-
fesseurs de Facultés. Ces derniers tou-
chent pourtant des traitemens supé-~
rieurs. Ceux de la Faculté des Lettres
ont 1H.OOO fr.; ceux du Collége de
France et du Muséum, 10,000 ir. Pour-
quoi ne pas être aussi généreux envers
les maîtres de conférences de l'Ecole
normale? Pourquoi ne pas chercher à les
retenir à l'Ecole par l'appât d'un traite-
ment égal à celui qu'ils pourraient recevoir,
sinon à la Faculté, au moins au Collége
de France ou au Muséum? L'ensemble
du crédit nécessaire pour opérer une ré-
forme d'une utilité et d'une justice si
incontestables s'élèverait à 38,500 fr. Il pa-
raît oue la commission du budget ne
consent à accorder que 19,000 fr. Il faut
la remercier de ce premier don mais si,
comme on l'annonce, un orateur monte à
la tribune pour propose" ''e voter le crédit
de 38,500 fr. ton' hr, 'i Chambre pour-
'rait-elle hésiter se montrer plus libérale
que sa commission envers une Ecole qui
est une des institutions les plus glorieuse"
et les plus fécondes de notre Université?
Jamais Chambre n'a été animée plus que
celle-ci de bonnes intentions envers l'in-
struction publique en général; mais c'est
surtout vers l'enseignement primaire que
se tournent ses préoccupations et, ses
préférences. Sans combattre cette ten-
dance, il faut peut-être la modérer et rap-
peler quelquefois à des hommes qui sont
capables de tout entendre et de tout com-
prendre, que la vraie réforme viendra
d'en haut. Faisons des maîtres excellens,
et, soyons-en sûrs, les élèves seront
bons, du premier échelon jusqu'au der-
nier.
Nous ne voulons pas abandonner le
budget de l'instruction publique sans dire
encore un mot d'une question sur laquelle
tout le monde serait unanime en Allema-
gne, et qui produit chez nous d'inexplica-
bles divisions. Le ministre de l'instruc-
tion publique avait proposé la création
d'une chaire d'histoire du Moyen-Age
à la Sorbonne, et personne n'ignorait
d'avance que, si cette chaire était fondée,
c'est M. Fustel de Coulanges qui
en serait le titulaire. Mais la commis-
sion du budget repousse le léger cré-
dit nécessaire à la création de cette
chaire. Nous ne saurions trop déplorer
une pareille résolution. Le personnel de
nos Facultés est, au point de vue du
nombre, d'une insuffisance éclatante.
La Sorbonne même ne pourrait soutenir
sous ce rapport aucune comparaison,
nous ne disons pas avec une des
grandes universités allemandes, mais avec
une des plus faibles et des moins im-
portantes. Prenons pour exemple l'U-
niversité de Marbourg, située dans
une petite localité, et si médiocre qu'il
a été souvent question de la suppri-
mer. Eh bien l'Université de Mar-
bourg a cinq professeurs d'histoire, don-
nant chacun de trois à cinq leçons par se-
maine. Nous n'osons pas dire, après cela,
combien la Sorbocne possède de profes-
seurs d'histoire Au reste, en supposant
que notre première Faculté pût être com-
parée, sans un désavantage par trop hu-
miliant, à l'Université de Marbourg,
ce ne serait point encore une raison
pour refuser de créer la chaire de-
mandée par le ministre de l'instruction
publique. Il existe en Allemagne un prin-
cipe universitaire qui devrait à tout prix
être importé chez nous. Chaque fois
qu'un homme se fait connaître par des
travaux originaux sur une science ou
sur une branche quelconque d'une science,
chaque fois qu'il fait des découvertes, im-
portantes, on s'empresse de lui ouvrir,
coûte que coûte, les portes d'une Univer- h
site. S'il n'y a pas de chaire, on en crée
immédiatement une pour lui. Or, nous
demandons pardon à M. Fustel de Cou-
langes de le mettre directement en caus e;
mais il nous est impossible de ne pas le
faire. II n'y a pas un homme, en France
ou à l'étranger, tant~oit peu au courant
du mouvement historique contemporain,
qui ne sache que M. Pastel de Cou-
langes a en quelque sorte renouvelé l'é-
tude de nos origines nationales, et que
le grand ouvrage qu'il a entrepris à ce
sujet est une des œuvres les plus fortes
et les plus remarquables qui aient paru u
chez nous depuis bien longtemps. Ce
qu'il a découvert, nous demandons qu'on
lui permette de l'enseigner, de le profes-
ser. Nous osons à. peine reproduire le
motif singulier pour lequel la commission
du budget repousse cette demande. La
commission, dit le rapport de M. Boysset,
« a considéré que dès à présent l'histoire
H du Moyen-Age est enseignée par le
a professeur chargé du cours d'histoire an-
? cienne. » Le doyen de la Sorbonne,
M. Wallon, avait demandé la créa-
tion de trois chaires Moyen-Age, phi-
losophie, littérature étrangère. Nous ne
nions pas l'utilité des deux dernières;
on pourrait même en, proposer beau-
coup d'autres contre lesquelles, au
point de vue théorique, il serait impos-
sible d'élever la moindre objection. Croi-
rait-on, par exemple, qu'il n'y a pas à la
Sorbonne un seul professeur de langue
et de littérature du Moyen-Age, tandis que
notre vieille langue et notre vieille litté-
rature sont enseignées presque partout
en Allemagne? Croirait-on qu'il n'y a
qu'une seule chaire d'archéologie et qu'il
n'y en a aucune d'épigraphie? Mais on
peut dire, pour excuser ces lacunes, que
c'est le manque d'hommes et non le man-
que d'argent qui les produit. La raison
n'est pas bonne, selonnous elle est néan-
moins plausible. Pour l'histoire du Moyen-
Age, elle n'existe plus du tout. M. Fustel
de C&ulanges s'impose, et il est vraiment
déplorable qu'un savant de cette -valeur
professe seulement à l'Ecole normale.
Qu'on nous permette du moins du tirer de
là un argument en faveur de notre pre-
mière demande. Est-il admissible qu'une
école dont les maîtres honoreraient la
Sorbonne reçoivent ides appointemens
qui ne dépassent pas ceux des professeurs
de 1~ classe des lycées de Paris?
Cn. GABRIEL.
On nous écrit de Floience, le 18 no-
vembre
« J'ai prolongé quelque peu mon séjour à
Florence à cause des inondations, et aus&i
parce que le gouvernement tout entier est à
Naples avec le roi. Ce matin, une douloureuse
nouvel'e a ému la popula'ion. Un attentat a
été commis à Naples sur la personne de S. M.
Vous en connaissez l<'s détails comme nous,
!es dépêches adressées ici ayant certainement
été transmises à Paris.
» Cette nouvelle a produit uue émotion
d'autant plus vive, que la pensée qu'un pa-
reil fait fût possible n'était venue à l'esprit
de personne. On lisait les détails du voyage,
on voyait que LL. MM. étaient acclamées
partout, et l'on ne signalait aucun symptôme
de nature à démontrer l'existence de ces pas
sions violentes qui enfantent les régicides.
Les Italiens étaient môme fiers do voir
leur dynastie à l'abri des coups qui ailleurs
menaçaient les jours des souverains les plus
glorieux. Il est, en effet, remarquable que
pendant un règne de près de trente ans, au
milieu d'événemens qui remuaient toutes les
passions et déplaçaient de nombreux inté-
rêts,'Victor-Emmanuel n'ait jamais été l'ob-
jet d'aucune tentative criminelle, bien qu'il
ne prit aucune précaution. Pourquoi en est-il
autrement aujourd'hui? LeroiHumbertn'a
pas d'ennemis personnels, et il est probable
que son assassin ne l'avait jamais vu. Ce
prince n'a point inauguré une de ces poli-
tiques personnel!es, quelquefois glorieuses,
mais qui attirent la foudre; il s'est montré
jusqu'ici le plus constitutionnel des monar-
ques aucun de ses actes publics ou privés
n'a été de nature à provoquer les passions
d'un parti quelconque. L'esprit se perd donc
en conjectures, et il est digne de remarque
'que les instructions crimineiles ont rarement
réussi à dissiper les ténèbres qui entourent
ces mystères. La. justice italienne sera-t-elle
plus heureuse? Tout ce qu'on sait jusqu'ici,
c'est que l'assassin est un Calabrais, âgé de
vingt-neuf ans, et qu'il est cuisinier de son état.
» Il n'est pas po-eible encore de dire quelles
seront les conséquences politiques de cet
événement qui aura du retentissement au
dehors, surtout probablement en Allemagne.
On peut toutefois ptévoir que les adversaires
du ministère profiteront de l'occasion pour
attaquer sa politique, dont le principe est de
réprimer pluiôt que de prévenir.
On doit pourtant se demander comment
on pourrait s'y prendre pour ,prevenir des
attentats pareils, et l'on serait fort embarrassé
de le dire, puisque, cette année, l'assassinat
politique s'exerce contre Ifs autocraties les
plus autoritaires aussi bien que contre les
monarchies les plus libérales. Né-'nmoins, il
me semble lire déjà les articles que public-
l'ont demain certains iournau'x, bien qu'ils
ne soient pas encore composés.
Un petit journal d'ici prétend que la i
mort de l'empereur d'Allemagne et des rois ]
d'Espagne et d'Italie a été résolue il y a quel- ]
ques mois dans un Congrès socialiste tenu à
Gotha. Je lui laisse toute !a. responsabilité t,
de cette information.
» L'émotion produite par cet événement t
me fait ajourner diverses questions dont j'au- <
rai à vous entretenir. Quant aux inondations
de Rome. elles causent généralement plus de
dérangement et de gâchis que de dommage (
rcol. La crue de cette année, est inférieure de i l
elles dolYenttoujours.ëtye agréées par larëdaction.
2 mètres à celle de 1870; mais elle est plus
fâcheuse pour la campagne parce qu'elle dé-
truit les semences à peine faites.
a Garibaldi va réclamer de plus belle les
travaux de protection qu'il a proposés depuis,
longtemps. Ma)houreusement,it ne paraît pas~
que les ingénieurs aient encore trouvé les;
moyens pratiques d'atteindre ce but.
s H.- G. MO~TFE~EIER. ? »
Notre correspondant ordinaire de Vienne
nous écrit de Bude-Pesth, le 17 novembre
« Après trois jours de débats qui ont été.
aussi remarquables par la modération et la
dignité du langage que par l'éloquence de
quelques uns des orateurs entendus, la dis-
cussion de l'Adresse a été renvoyée à lundi.
Le discours du président du conseil, dont le
télégraphe a dû vous faire connaître les
points essentiels, a porté le débat à une telle
hauteur, qu'il a cessé d'être un événement
exclusivement hongrois pour prendre les pro-
portions d'un événement européen. M. Kolo-
man Tisza ne craint pas d'appeler les choses
par leur nom. Quand il s'agit de donner
satisfaction au sentiment unanime de ses
compatriotes, il n'hésite pas une minute à
dire sa pensée tout entière sous des
formes courtoises à coup sûr, mais avec
une fermeté que rien n'ébranle. Il est pa-
triote avant d'être ministre, et si l'homme
d'Etat doit faire certaines concessions de
forme aux convenances diplomatiques, le pa-
triote hongrois ne met pas pour cela la lu-
mière sous le boisseau. Or, visiblement, le.
fond de son discours est aussi antirusse que
pouvaient le désirer les Hongrois les plus
exaltés. Les déclarations qu'il a faites au-
raient pu l'être par 'l'Opposition, et, dans
les milieux les plus hostiles à la Rus-
sie, on aurait dû reconnaître qu'elles
étaient fondées. Le résumé de ces déli-
bérations, en effet, est. très simple: a A.
» moins de faire la guerre à l'empire russe et
» de prendre sur nos épaules la responsabilité
» de soutenir seuls, sans alliés, la cause otto-
» mane, nous ne pouvions pas sgir autrement
» que nous ne l'avons fait. » C'est là le thème
que l'éminent orateur a développé avec sa
verve habituelle, etd'une façon qui, pour beau'
coup de députés, a paru absolument con-
cluante. Ainsi présentée, l'occupation de'
la Bosnie et de l'Herzégovine apparaît
non plus comme un acte isolé, mais comme.
un anneau d'une chaîne où tout se tient
logiquement. Ce n'est nullement le der-,
nier mot de la question d'Orient c'est une
phase à la suite de laquelle une pause
doit se produire afin de laisser aux puis-
sances le temps d'examiner ce qui de-
meure possible. Si, pendant cette pause,
la Turquie parvient à reprendre des forces
et à démontrer sa vitalité, la Hongrie
en sera doublement heureuse, car c'fst là ce
qui répondra le mieux à ses désirs et à
ses intérêts. Quoi qu'il arrive, elle conti-
nuera dans l'avenir, comme elle l'a fait dans
le passé, à mettre obstacie, par tous les
moyens en son pouvoir, à un développement
trop grand de l'influence russe en Orient.
» Ainsi raisonne M. Tisza. J'ajoute tout de
suite: Ainsi raisonnera le comteAndrassy lors-
qu'il prendrala parole devant les Délégations.
Vous pouvez regarder comme certain que
c'est là le point de vue auquel il se placera,
et qu'il dira, lui aussi: « Ou nous étions con-,
') traints de faire la guerre à la Russie, au
H risque de nous aliéner à jamais les
» sympathies de tous les chrétiens de l'0-
rient ou nous ne pouvions faire plus que-
N nous n'avons fait, ni aller plus loin quenous
') ne sommes al'és. » Mais en affirmant sin-:
cërement son désir de paix, en affirmant ses:
enbrts pour maintenir à la monarchie le
calme et le repos dont elle a un besoin
indispensable, il insistera tout aussi énergi-
quement sur la. nécessité de mettre obstacle
aux ambitions de la Russie et de maintenir
A l'Autriche-Hongrie sa situation de grande
puissance..
)) C'est là le point de vue auquel on se place
résolument en haut lieu, et le seul qui con-
vienne, en effet, à une monarchie comme
celle des Habsbourg. On peut discuter à
perte de vue sur les moyens qu'elle a mis en
œuvre pour parvenir à son but; on ne peut
pas nier que son but ne doive être avant tout
de conserver son prestige et de maintenir in-
tacte son influence en Orient. Délimiter
soigneusement la sphère de ses intérêts dans
des conditions de bonne entente avec les au-
tres puissances, si c'est possible, doit être .le'
premier point. Faire connaître énergique–
ment sa volonté de ne pas souffrir qu'jl. soit
porté atteinte à ces intérêts, tel est le se"
cond. S'il y a une logique au monde, cette
ligne de conduite doit recevoir l'approbation
unanime.
)) Cela ne veut pas dire, malheureusement,
qu'elle réunira la majorité au sein des Déléga-
tions. Ce n'est pas toujours la logique, cesont
trop souvent les passions, voire même les pe-
tites passions qui décident les votes. Au sein
da la Délégation hongroise, la majorité n'est
pas douteuse. Efle sera importante. M. Kolo- `
maa Tisza la tient dans ga main, et le
comte Andrassy peut y compter. Au sein de
1). Délégation autrichienne, il y aura une
grande hésitation. La lutte sera chaude, et,.
dans le meilleur des cas, le gouvernement
réunira, deux ou trois voix de majorité. Jus-
qu'ici l'on avait cru pouvoir compter d'une ma-
nière absolue sur les voix des délégués gali-
c'ena. Depuis dix ans ils ont toujours été n-
d~les au gouvernement, aussi bien sous 1&
ministère de M. de Beust que sous celui du
comte Andrassy; mais il s'est opéré, dans
ces dernières semaines, un revirement
avec lequel il faut compter. ~La discus-
sion et le vote de l'Adresse au sein du
Parlement cisleithan ont produit dans tous
les camps une certaine confusion. Le parti.
constitutionnel, qui était jusque-là le parti'
gouvernemental, s'est trouvé dans l'Oppo-
sition, et a voté une Adresse qui contient
uti blâme véritable à l'égard de )a politique
étrangère..
a Les députés polonais, de leur côté, ont
Vffté contre l'Adresse, parce qu'à leurs yeux
e~lo équivalait à l'abdication complètede tout.
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