Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-06
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Description : 06 octobre 1878 06 octobre 1878
Description : 1878/10/06. 1878/10/06.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËMTÏON DE PARIS.
1
MMmE 6 MÏOBM
<878 a;
.t
ON S'ABOIE' '.i'
rue des PrStres-Samt-Germain-i'AUXerrois, yntX mE t~AtBMMnMEMENTF
Trois mois. Six mois. UB~,
Pans.< ~fff -~artemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale ">
européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr.'
–d'outre-mer. M fr. -48 fr. 96 fr.
Les aaonnemens partent, aes i" et tt< de
chaque mois.
]Pà Ma. n
Bépfurtentena, nnnBuM~é' t5 ee)m~
!n t<nawspâpers omcë, n, Gresham street, &. P. 0,;
!tÈM. Mefixy, matt<')) et C', 1, Finch iane Comhilt~
E. C. London. MM. tV.-M. SmMh et Stin,
186, Strand, W. &. Vcmdon.
..A-BruxeUes, aro/«&Kct~,46,ruedelatMa4e~
Jeine, dans les kiosque.s et dans les. bIbtMttùè-'
-ques de gares de c&emins de fer belgë~; .t
.~i.
NMCHE 6MMBRE
i878 `;
MNMAL DES DEBATS
~N SABONME ,-f r
enBeIgique,enIta)ie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie Í
en Chine et au Japon,
,~u moyen d'une vaJeur payable à Paris ou de
jtnandats-post~. soit internationaux, sQit.tran~sis,~
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
etdanstousIespaysduNord
chez tous les directeurs de postes;'
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable a Pans. p
P$LtT!QtES ETttTTERAMES
Les annonces soDtreçues
6hëz MM.: t'aMehey, tjf~mte et 8, p}a.oe delà Bourse,
etaubu.reaudu;Jp)UM~A.t
~es~Y~nt.~t~rsëtrp~r~es~ar.~rë~a~]~
'f~~î~h ih~f~~ .j.7t~
~AMS
SAMEM ? OCTOBRE
La. démission du mrnistère hongrois est
un fait accompli. M. Tisza l'a remise entre
les mains de l'empereur, en lui désignant,
disent les dépêches, les hommes politi-
ques avec lesquels il pourrait s'entretenir
utilement pour dénouer la crise:qu'une malheureuse imprévoyance a pro-
voquée. Il ne faut pas se dissimuler !a
~ravit~ de. cette crise. Tout est remis en
question dans l'empire austro-hongrois
les tchèques se remuent, les Magyars s"a-
~tënt, iës Allemands commencent ~ussi
a' s'inquiéter. Noua sommes en présence
d'un phénomène analogue à celui qui se
produit dans les corps débilités lorsqu'ils
sont éprouvés par un mal quelconque:
aussitôt toutes les vieilles maladies qu'on
croyait guéries réapparaissent à ia fois et
menacent d'emporter le malade. A m'oins
~uii remède approprié, énergique et
surtout rapide, on doit craindre une ag-
gravation terrible et peut-être un triste
dénoùment. Voilà donc les résultats de la
politique du comte Ândragsy Noua vou-
lons croire que le péril sera conjuré, mais
ce ne sera pas sans de grands et de longs
embarras. Quelle est, en efïet,la situation!?
Le ministère hongrois s'est démis, et il pa-
raît presque impossible d'en composer un
autre. On sait également que le ministère
cislei.thàn a donné, à la nn de la session,
une démission qui est restée eh suspens,
iR&la sur laquelle il prie l'empereur de se
prononcer: il repousse, lui aussi, les
mesures nnancières projetées. Reste le
uninistère commun, présidé par le comte
Andras~y; mais que peut-il faire s'il perd
successivement son bras droit et son bras
gauche, et si les membres, comme dans
ta fabië~ se refusent à servir l'estomac~
Le ministère, hélas! ne trouverait d'appui
qu'auprès des Tchèques, dont nous.avions
parfaitement jugé la nouvelle attitude.
L'agence Havas nous annonce en cnet
que, dans la séance tenue le 2 octobre par
la Diète de Prague, M. Rieger, l'un des
chefs des Vieux-Tchèques, a ptononcé
M discëurs que le télégraphe appette
cbhciiiant, et dans lequel ii invite les
Allemands et les Tchèques à s'unir
pour le traitement des affaires com-
inunes contre !ës Magyars, tandis que
les aiTaires locales seraient traitées
par chaque localité. Singulière concilia-
tion' Si le parti ptlemand se prête & une
politique semblable, rien ne sera plus
propre à creuser un abîme entre Pcath et
Vienne, et jamais la Leitha n'aura été
plus profonde. On en est là pourtant, et
Si l'on se demande comment on y es), ar-
rivé, il est facile de t'expliquer il suf-
fit de faiœ un appel à la mémoire, sans
remonter bien haut dans l'histoire de ces
derniers mctia.
~Rt~onncn'apu oublier la résistance
obstinée, et d'ailleurs intelligente, que les
Hongrois ont faite à la politique du comte
Andrassy. Ils n'eu distinguaient pas très
bien les principes, mais ils en voyaient
IeÊ tendances et en prévoyaient les sui-
tes. Le gouvernement pressenta't égale-
mentles ditucultés qu'il prouverait dans les
Assemblées parlementaires. Ces difficultés
Èe sont dressées devant lui au moment de
la fameuse discussion au sujet du vùte des
60 millions de florins. Quel a été alors le
langage soit du prince. Auersperg à
Vienne, soit do M. Tisza à Pestb? Le
langage des denx ministres a été ab-
solument identique, et il n'a pas produit
FENHEÏ~ DU JOUMAL MS mfS
DU 0 OCTOBRE 1878
REVUE MUSICALE.
LA. COUR ET L'OPÉRA SOUS LOUIS XV!
3/ane-~o~c~e <~ ~sc~M~. ~s~
–Finédits conservés aux archives de l'Etat
'et & l'Opéra, par M. Adolphe Jul'ien (<).
.11 n'a pas dépendu de moi de présenter
plus tôt aux lecteurs du V~M~M~ des Z)~a~
h. livre de M. Adolphe JuUien. Est-ce le
temps qui m'a manqué, est-ce l'occasion?
À coup sûr, ce n'est pas le désir d'être
agréable à l'un de nos plus i-ympathiquea
conirères, et des plus érudits. C'est avec
~ne série d'études publiées dans la 6"
MMMc~ et le Clien a composé son livre, livre fort inté-
rei-sant, et qui n'intére-sera pas seule-
ment les musiciens de profession. L'anec-
dote y tient, à côté de ia partie nis~rique,
une place a-sez importante pour sat s-
faire le goût de ceux qui aiment à s'ins-
truire en &'amu?aut.
Dans le premier chapitre, l'auteur, s'ai-
dant des ~~MM'~ ~Cf~, nous raconte
l'arrivée de Sacchini à Paris et sa pré-
sentation à la cour de Versaii'es, :c jour
inê:He où la reine y donnaK une fête
epjendide en i'honneur de son frère l'em-
pereur Joseph 11. C'était le l" août 1781.
a L~ futur auteur d'aF~e sva.it déjà rem-
pli i'ft.t.l'e, i'A~t'm- rAa~l~ttrrw du
bruit dM ses succès, et Pans avait eu par deux
fois occasion dt; l'applaudir. Au momeat où
il arriva] t. en France, Saccbmi n'avait eDcore
que quarante~sept ans; mais il avait d<~
écrit, avec la fécondité natureile aux cOmpo-
eiteurs italiens, près de cinquante opéras sé-
(tj l voL, Didier et C', libraires-éditeurs, Paris.
;Pestn~t à vienne. J~ous 1 avons, polir
~atrecdmptë, hautement applaudi, et c'est
après l'avoir entendu et en quelque sorte
enregistré que le Reichsrath à Vienne et I&
Reichstag à Pesth se sont montrés favora-
bles A la demande des 60 miMiôns de flo-
rins. M., Tisza, en particulier, avait dé-
claré avec la plus grande netteté de pa-
role que les intérêt~ de l'empire n'étaient
pas seù!etnent à l'ouest des Balkans,
mais à l'est, mais partout. Il avait
présenté ces intérêts dans leurs rapports
avec la petitique générale de l'Europe, et
s'était engagé, au nom. du gouvernement,
iàen assurer la sauvegarde. Il avait sur-
tout combattu énergiquement ce qu'on
appelait f< la politique des Compensations. M
II avait condamné formeltement cette poli-
tique qui consistait à dire à la Russie
Prenez de votre côté et laissez-nous pren-
dre quelque chose du nôtre. Son lan-
gage avait été aussi clair qu'il était ferme
'et résolu. L'Opposition s'est trouvée dés-
armée eh présence de cette attitude du
gouvernement, et celui-ci a. remporté une
brillante victoire parlementaire.
Tel est le passé; mais quel est le pré-
senta La séance à laqueuo nous faisons
allusion est du 14 mai la face des choses
a beaucoup changé depuis quatre mois.
Dans le Congrès de Berlin, l'Autriche n'a
entravé en rien l'ambition de la Russie
elle s'est bornée à se faire donner des
gages., des « compensations, a Etie a ob-
tenu'!e mandat d'entrer dans l'Herzégo-
vine et la Bosnie. Ce résultat devait déjà
déplaire aux Magyars, et certes ils étaient
en droit de dire au gouvernement: Que sont
devenues vos promesses du 14 mai?
L'Opposition a donc relevé la tête; elle
a tait de nouveau entendre sa voix, elle a
demandé du moins que la convention
obligatoire entre l'Autriche et la Porte
fut conclue sans retard. Rien n'a été fait
dans ce sens. L'Autriche s'est emparée, par
la force des armes, de l'Herzégovine et de
ta Bosnie, et ces deux provinces qu'ette a
occupées sans aucun mélange d'action di-
piomatique, eUë prétend aujourd'hui les
conserver en vertu du droit de conquête
pur et simple. Cette prétenti.on n'est con-
forme m au traité de Berlin, ni aux pro-
messes ministérielles du mois de mai.
C'est te triomphe de cette politique de
compensations qu'on avait désavouée, et,
il faut en convenir, la compensation e?t
dérisoire si on la compare à toutes les
bonnes occasions que l'Au~iche a laissé
passer et aux intérêts vitaux qu'elle a
si légèrement compromis. L'indigna-
tion des Magyars n'est que trop natu-
reUe par malheur, e!!c n'est pas
politique. Dépasser le but est une
des plus sûres manières de le man-
quer, et il est à craindre que le but
tre soit dépassé et manqué par les ma-
nifestations qui viennent de se pro-
duire a Pesth et par les conséquences
qu'elles ont eue?. La responsabilité
du passé revient au comte Andrassy,
qui, en se bornant à la politique d'à-
peu-près, toujours hésitant, ondoyant,
indécis, est arrivé à ne contenter
personne et à soulever tout le monde
contre lui mais la responsabilité de l'a-
venir reviendra aux Magyars, parce que
['avenir dépendra du plus ou moins de pas-
sioc.ou de calcul et de prudence qu'ils met-
tront dans leur conduite. Il est des faits ac-
complis qu'il faut savoir accepter, du
moins eu principe, pauf à en atténuer les
résultats dans la pratique. Demander, exi-
ger qu'une convention soit conclue avec la
rieux et plus de dix opéras b!mHbt)s. H ve-
nait de passer une dizaine d'anuées à Lou-
dMS, où jl avait d'abord étéadm!rabtemen<
l'fcu mais, peu a peu, sa. pasi-iou pour le'
fefumes et le jeu, le luxe eH'réné qu'~1 af-
ficliait lui avaient créé des euuemist.'t m.s
ses anaiMS en assez triste état. Un ténor du
nom de Kauxzini n'avait-il p revendiquer ta paternité des airs les p)u~
app'audis de ses opéras? Si absurde quf fût
cène prétention, ou y prêta l'oreille. Sac-
chini -e voyait enfin u~enacé de la priMon par
ses créanciers à ce moment, il s'avisa que sa
saute dépérissait dépôts assez longtemps, il
se d~ que le climat de Londres ne lui était.
cuUein'~nt favorable, et pensa qu'un voyage
!o guérirait. Il partit pour la France. It ar-
riva a Paris juste à t';n)ps pour voir son com-
p:)ttiote, son rival dam la faveur de leur
vic~x maitre Durante, l'émule de ses pre-
uut;rs succès en Italie, aux prises avec Giuck.
Piccini avait pensé aussitôt à s'allier a.
Saccb!ri:p')urvaim'a le géant a'iemand; il
l'engagea, vivement à se nxer à Paris. à es-
sayt r s~s talens sur notre premier thé&tre
lyrique, et le conduisit ennn lui-même à
Triauon pour le pré-entcr à la reine.
s Ce soir-là on représentait à la cour
/y~~esM en y~Mf~. La Mine et l'empereur
tranértin tic compositeur en souverain elle
(irt/at placer auprès d'eux. Joseph 11, qui
ava-t uue préditeciion marquée pour la mu-
siqu.' i:.tlienne, so montra enchanté de ren-
contrer en France le compositeur qui demeu-
rait le plus iilustre représentant de la mu-
sique d'outre-monts, depuis que Piccini s'était
.eu quelque sorte mis à t'éco:ede Gluck pour le
mieux combattre, et il le recommanda chaude-
ment a sa sœu'La rein*' accueitiit d'autant
mieux la requête de fon fi'èrc qu'elle avait vu
aveoc~nitGtûck-~a.neruxf-rA Vienoe après
l'insuccès de &on ~'cAo e~du maitrf, tout en )a)s?ant ses admirables
créations au répertoire, empêcha! t que l'Opéra
ne ~'tiurichit de nouvfaux chefs-d'œuvre.
PtfC!ni restait et nUait donner Z)K~OK, ma's il
y av~it largement place à l'Opéra pour deux
grands mu&iciens. La. rfine reporta donc dès
te premier jour sur Sacchini la faveur dont
file avait honoré son maître Gluck, et elle
n'agissait pas & la. légère en l'accueillant si
favorablement, car Sacchini n'était pas un
inconnu pour elle, après les représentations
de CMoKt~ et de ~'CMtmpM~g qui lui avaient
acquis un certain renom à Paris. ? p
Porte est une résolution excellente encore
faut-il pourtant la demander dans de tels
termes que l'empire austro-hongrois ne soit
pas oblige de se soumettre aux exigen-
ces du Sérail, quelles qu'elles soient.
AMer plus loin, vouloir imposer au gou-
vernement le retrait des troupes victo-
rieuses en Herzégovine et en Bosnie
est une véritable folie. Les Magyars sau-
ront-ils rester dans la juste mesure et
mélanger dans d'exactes proportions la
prudence et la fermeté ? Se conduiront-
ils comme une race politique ou comme
une race révolutionnaire ? Quelle face de
leur caractère et de leur histoire vont-
ils nous montrer de nouveau ? A quel-
les extrémités le gouvernement dés-
orienté pourra-t-il se porter ? Il est im-
possible de répondre & ces questions
mais, ce qui est certain, c'est que le mal
réclame un prompt remède, et qu'il s'ag-
gravera, suivant une progression plus que
géométrique, si on ne l'arrête pas dans son
germe ou si l'on se trompe sur les moyens
de le .combattre. <
~;f BOURSE DE PAMS
CtStnre te 4 les 5 tOttm~e.B~Me
aeo
Compta.Rt.7S 95. 737S.M..
Ftncour. '76 71/2 7S80.&71/2
ae/e
Amortissable.
Comptant. 79 S. 786S.40.
Fin cour. M 71/2 78 60 .471/2
~i/xte/e
Comptantl07..&<$
Comptante 4'i.H3 30 .1B..
Fin cour. 113 75.. 113 SO. 2S.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. ii3 fr. SO, 48 3/4, Si
30/0. 75fr. 771/2, 75..
30/0amortissab)e. 78fr.SO.
Intérieure. 13 29/32.
8 0/Oturc. Hfr.I2)/2.
Banque ottomane.. 465 fr., 468 fr. 7S.
Hongrois 6 0/0. 73 3/t6.
Florins (or). 6t3/S. ~=r
Egyptiennes 6 0/0.. 282 fr.SO.
Nous recevons de notre correspondant
le télégramme suivant
» L'empereur revient ici demain matin pour
conférer avec le cabinet cisluithan, qui in-
siste aussi sur sa démission mais qu'il
serait en tout cas facile de remplacer. L
n'en est pas de môme pour )e cabinet
hongrois, car M. Tisza, vous le savez, a donne
sa dami'ston non pas pour cau-e de dissen-
timent avec le comte Andrassy, mais par
crainte de ne pouvoir se maintenir sans l'ap-
pui de M. Szelt.
L'occupa'iou pouvant être considérée
maintenant comme un fait accompli, le
gouvernement cherche à éclaircir et à ré-
gler la situation militaire pour arriver à un
compromis sur le terrain de la poétique. En
attendant, ]e comte Andrassy reste au pou-
voir. Sa résolution, dit-il, ne peut pas être
cb'raDiee par des difGcultos et des compli-
cations il ne se retirerait que devant un
vote de défiance des Dêiégatioas mais, après
un tel vote, il ne resterait à aucun prix. a
irëMgMpMc privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Vienne, le 5 octobre.
La démission du ministre des finances a jeté la
perturbation dans le parti du gouvernement.
Le cabinet Tisza a cru devoir remettre sa dé-
mission ce matin au roi, à GœdœHœ. Jusqu'à
présent, personne n'a été appelé pour former un
nouveau cabinet.
On espère que la crise sera aplanie. En tout
Zs C~MM était la traduction faite par
Framery d'un opéra Dation intitu'é l'o~
~'«'Mo?'picciuisto avait fort exalté )e mérite de
cet ouvrage, et Laharpe s'était écrié que
jamais musique ne lui avait fait tant de
plaisir; il y trouvait toute « l'expression
de Gluck avec plus de richesse et de mé-
lodie. a
Ce fut ce succès retentissant et quelque
peu exagéré qui inspira aux administra-
teurs de l'Opéra, Papillon de la Feri.é, de
la Touche, Hébert, Dé&entelles, Bourbou-
!on et Bufïault, le désir d'appeler Sac-
chini eu France ef de le faire travaiHer l'
pour l'A-cadémie de Musique. De ces six
administrateurs, l'un, le sieur Buffault ou
Bunau, était un ancien marchand de soie;
l'autre, Bourboulon, un ci-devant pre-
mier commis au contrôie général. Quant
à la Ferté et à Hébert, ils étaient inteu-
dans des Menus. Les six commissaires
rédigèrent donc un rapport adressé au
ministre, dans lequel, après s'être in-
quiétés dt.s moyens de conserver à l'O-
péra son rang et son éclat, « de mainte-
nir un spectacle si convenable à la ma-
gniSoence de la capitale a, ils lui pro-
posaient d'attirer en France le sieur
Sacchini, « le célèbre auteur de
CM<~Mchargea des négociations auprès de
Sacchini. Il se rendit à Londres et en
revint sans avoir réussi. C'est alors qu'il
eut l'idée de faire jouer l'O~M~iKM~ à l'O-
péra. Mais. là, il se heurta contre le mau-
vais vouloir des amis de Gluck, fut obligé
de retirer l'ouvrage et le porta à la C'oMg-
~M~Mc, bien que le cadre en fût de
bien petite dimension pour une pièce de
cette importance. Les gluckistes trou-
vèrent la musique de l'OjM~M~e <' peu
variée et peu conforme à l'expression de
la parole les piccinistes reprochèrent
cas, elle Bë changera rien & t'occnpation de la
Bosnie, qui a été confiée à l'Autriche-Hongrie
par l'Europe.
Bude-Besth, le 4 octobre, soir.
L'empereur est arrivé aujourd'hui au château
de ~oedœtio'-
M. Tisza lui a présenté, à midi, la démission
du cabinet tout entier. `
Une décision pourra difnciiement être prise
avant l'arrivée du comte Andrassy.
M. Tisza désignera à S. M. les personnages
qui pourraient lui donner des conseils sur la
situation.
Pesth. le S octobre.
Hier, à Gœdœllœ. l'empereur a fait à M. Tisza
l'accueil te plus bienveillant et l'a retenu à dîner.
S. M. n'a accepté jusqu'à présent que la démis.
sion de M. Szeil et a réservé sa décision sur la
démission collective du cabinet.
Plus tard, l'empereur a conféré avec MM. Mai-
lath, Sziavy, Syenniey, Glyozy et le baron Si-
monyi.
Londres, le 5 octobre.
Le conseil des ministres s'est réuni aujourd'hui
à midi.
La .PaM Mall 6'net sanctionne le projet d'entrer immédiatement
en campagne contre l'Afghanistan.
Simla, le 4 octobre.
Une grande hostilité règne entre l'émir et les
tribus du Khaïber.
Plusieurs régimens afghans d'infaEi.erie, avec
de l'artillerie, s'avancent vers Jamrood, qu'oc-
cupe déjà un détachement de troupes anglaises.
Le Gouvernement indien a donné des ordres
pour la concentration d'un matériel de guerre
considérable à Kuhat.
En même temps, des troupes avancent de
Peshawer sur Jamrood, avec l'intention d'at-
taquer Ally-Musdschid, où l'émir a massé ses
troupes.
L'émir a également opéré une concentra-
tion de troupes à Kandahar; de là, il menace
Quettah.
Les troupes anglaises, pour mettre à profit
l'hostilité de l'émir avec hs tribus du Khaïber,
viendront en aide à celles-ci si l'émir les at-
taque.
Londres, le 5 octobre.
On télégraphie de Bombay au ~cMf~M'a!
« Des corps de troupes afghanes s'avancent
vn's Jamrood dans le but d'attaquer les Khaïbé-
riens qui ont permis à la mission anglaise de
passer.
li est probable que la marche des Anglais
s'cBFectuera par la vallée du Kurum.
» Des troupes d'Afghanistans avec de l'artiHe-
rie occupent quelques autres passes de moindre
importance. ))
Le .Dst~y ye~A pubiie les nouvelles sui-
vantes de Simia
« La concentration des troupes anglaises sur
les frontières marche rapidement
Les personnes les mieux informées pensent
que ia saison est trop avancée pour ettectuer un
mouvement direct sur Caboul.
» L'occupation de Kandahar et de la vallée du
Kurum est immédiatement praticable. On pour-
rait ainsi forcer l'émir à faire sa soumission, ou
bien il sera déposé par ses propres sujets. »
D'après une dépêche de Ber!in, adressée au
AfofMM~ .Pentrevue avec lord Loftus, a donné à ce dernier
les assurances ie~. plus pacifiques, repoussant
tout projet hostite aux Anglais dans l'Afgha-
nistan.
Le :7'MKM, discutant l'affaire de l'Afghanistan,
dit que la situation, bien que très grave, n'exige
pas une guerre immédiate et sans préparatifs suf-
iisans. Si, pendant qu'on s'y préparera, Sheere-
Ali présente des excuses, il pourra encore échap-
per à son châtiment.
Quelques journaux du soir publient une
consultation rédigée à la. demande du a Co-
mité sénatorial des droites n sur les ques-
tions de droit constitutionnel que soulève le
renouveUement partiel du Sénat. Nous par-
lerons demain do ce document.
« La. crainte vague d'une nouvelle Ter-
M reur circule dans l'air et agite les Ames »,
disait il y a quelques jours le comte de
Lambilly, « représentant du roi dans le
Morbihan », en présidant une grande céré-
monie politico-religieuse qui a eu lieu a
Sainte-Anne-d'Auray, à l'occasion de l'an-
niversaire de la naissance du comte de
Cbambord. Il est certain que nous vivons
sous un régime d'odieuse tyrannie, et que,
si rien ne trahit au dehors la gravité de
la situation, ce n'est point une raison
pour oubtier que toutes les lois sont vio-
à Sacchini « un abus fâcheux des riches-
ses de l'harmonie. » Malgré tout, la mu-
sique eut du succès et fut mieux accueil-
lie que le poëme.
Enfin Sacchini se décida a venir à Paris,
et Marie-Antoinette fit tout ce qui dépen-
dit d'elle pour l'y retenir. Le musicien
dicta ses conditions, et ce fut Papillon de
la Ferté qui se chargea de les transmettre
au ministre de la maison du roi, lequel
avait la direction suprême de l'Opéra.
Celui-ci consentit, à « païer à M. Sa-
chiny(~:e) '), dix mille francs pour chacun
des trois opéras qu'il se chargeait de
mettre en musique; mais il y mit pour
condition que l'intendant des Menus-PJai-
sirs veillerait au choix des sujets.
C'est avec un de ses anciens opéras re-
manié que Sacchini résolut d'aborder la
scène rançaise. La nécessité d'adopter
une nouvelle manière et d'approprier son
style italien à la déclamation française lui
causait un certain embarras « Il pensa
que le mieux était de commencer son
éducation en remaniant un de ses anciens
ouvrages a et en l'enrichissant, au besoin,
de quelques morceaux nouveaux. Son
choix tomba sur ~M~ qu'il avait
donné à Milan en ~772. Un auteur
peu connu, nommé Lebœuf, iut chargé
d'arranger « à la mode du jour a un vieux
poëme de l'abbé Pellegfin, mis en musi-
que par Desmarets, et intitulé .S~MK~ ow
suite ~?'m: C'est sur ce ~e/MM~ que
Sacchini devait adapter la plupart des airs
de son J~'MM~. Et cela valait encore
mieux pour lui que de se mettre dès le
début en rivalité avec Gluck en acceptant
de composer, comme il en avait eu un
instant la pensée, une J~ec~ qui naturel-
lement eût eu fort à souffrir de la compa-
raison avec le chef-d'œuvre du grand
compositeur allemand.
lêës, tous les droits méconnus, toutes.îés
libertés compromises par un pouvoir sans
scrupules, malheureux instrument d'un
parti sans pudeur. Les nombreux étran-
gers que les splendeurs de l'Exposition
universelle ont attirés à Paris, et qui
se promènent dans nos raes pai-
sibles au milieu d'une population
calme et laborieuse, voyant régner par-
tout.l'ordre, le bien-être et la gaîté, sont
tentés de croire que la république est un
gouvernement modéré. Mais nous, qui
savons a quoi nous en tenir, nous ne
pouvons nous laisser prendre à de si
trompeuses apparences! Jamais le péril
latent n'a été plus grave Tout bon ob-
servateur doit reconnaître, avec M. de
Lambilly, que nous marchons à grands pas
vers une nouvelle Terreur, plus dangereuse
peut-être que l'ancienne, parce qu'elle
se couvre d'un masque hypocrite sous
lequel il est presque impossible de la dis-
tinguer et de la combattre.
Qui se serait douté, par exemple, au
premier abord, que la république opprimât
violemment les royalistes? En voyant
M. le comte de Lambilly et ses amis crier
impunément dans une réunion publique
« A bas les factieux et les intrigans Vive
M le Roi par la grâce de Dieu on aurait
cru plutôt qu'elle les traitait avec une
douceur excessive. Il est pourtant incon-
testable que les royalistes sont privés des
libertés les plus précieuses et que la ré-
publique, n'osant pas encore les envoyer
à l'échafaud, les soumet du moins à un
joug écrasant. Elle leur permet de célé-
brer l'anniversaire de la naissance du Roi
par de grands pèlerinages et de grandes
fêtes religieuses; elle assiste avec indiffé-
rence à leurs bruyantes démonstrations
elle laisse leurs refrains pieusement sédi-
tieux s'élever vers le ciel elle sourit en
les entendant chanter à pleine voix des
strophes telles que celle-ci i
Ton peuple ici te vénère et t'honore
Reçois ses vœux, et, sur notre pays,
Fais luire enfin une nouvelle aurore
En rappelant le Qts de saint Louis.
Rends à la France
Sa vieille foi,
Et que. par ta puissance,
Vive, vive le Roi t
Elle n'a que du dédain pour cette poésie
de mirliton qui est trop naïve pour être
réellement coupable. N'est-ce pas le com-
ble de la persécution, et l'heure n'est-elle
pas venue de dire, comme M. de Lam-
biHy~à ceux qui prennent le gouverne-
ment actuel pour un gouvernement plein
de tolérance et presque de mansuétude
« Réveillez-vous de votre sommeil, ou-
o vrez les yeux aux réalités menaçantes,
)) ne prêtez pas Foreilie~ aux mensonges
N de l'illusion. Religion, famille, pro-
)) priété, ordre social, prospérité publi-
H que, tout est menacé »
C'est la religion qui court les plus
grands risques. Jamais cependant, ainsi
que Mgr Freppel l'a si bien démontré, le
clergé ne s'est tenu plus strictement
qu'aujourd'hui en dehors de nos luttes
jamais il n'a plus soigneusement évité de
faire œuvre de parti. Les républicains ont
voulu le compromettre, il y a un mois,
dans une manifestation politique en l'o-
bligeant a venir prier sur la tombe du
grand citoyen qui avait été le défenseur
le plus éloquent du pouvoir temporel des
Papes. Quelque reconnaissance que dût
éveiller en lui le souvenir des services
rendus par M. Thiers à l'Eglise, l'arche-
vêque de Paris a refusé son concours à
une cérémonie qui avait un caractère na-
II faut lire dans le livre de M. Jullien
les tribulations par lesquelles eurent à
passer le librettiste et le musicien
« La. reine, qui marqua.it la ptus vive sym-
pathie pour Saechiui, ne voulut pas le laisser
se débattre seul au milieu des difËcultés, des
embûches qu'un compositeur nouveau venu
rencontrait toujours à l'Opéra (il est donc bien
vrai qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleii t),
et elle prétendit le défendre contre ceux qui
lui susciteraient des obstacles. EMe jugea
d'abord avec raison que la collaboration d'un
aussi médiocre écrivain que Lebœuf pouvait
être fatale à Sacchini, et eue prit soin de faire
soumettre par deux fois à un juge éciairé !a.
besogne du pauvre Lebœuf, ahn de rendre
aussi bon que possible te poème sur lequel If
musicien ailait risquer sa première partie. o
Ce « juge éclairé », qui d'ailleurs ne fit
que sanctionner l'opinion du ministre,
mais qui formula son jugement dans les
termes les plus durs, était Suard, alors
chargé de la censure des pièces de
théâtre.
Tout ce qu'il y a de bon, disait-il, et môme
de passable dans ce poème, soit pour la scène,
soit pour le 'styte, est copié mot à mot de
l'ancien (celui de Pellegrin). Tous les détails
qu'on y a substitués sou t d'un homme qui n'a
aucune idée de sa langue ni de la poésie, et
qui connait peu le théâtre. Pour ré-
samer l'anaiyse du poëme de .K~MM~,
j'ai trouvé le sujet dramatique, la coupe
généra'e assez heureuse, les détails et
le style intolérables. Je pense qu'avec les
corrections indiquées et de la bonne musique
on peut f je pense qui! f~it récrire presque tout ce que
le nouvel auteur a ajouté à l'ancien Renaud.
L'abbé PeHegrin est à son copiste ce que
Racine est à l'abbé Pe!legrin. H est fâcheux
que la plupart des auteurs qui se vouent à la
composition des opéras concaissent à peine
la mesure des vers, et que plusieurs ne con-
naissent pas môme l'orthographe, »
Lebœuf, « qui n'avait pas trop d~mour-
propreH, tint compte des observations de
Suard et corrigea son poëme dans le sens
qu'on lui indiquait, sauf quelques réserves
qu'il prit la liberté de faire, et sur les-
tional en même temps que religieux.
Tous les journaux de la droite ont
loué, comme il convenait de le faire,
cette sage conduite. Tous ont déclara
qu'un évêque ne devait pas paraî-
tre dans son église lorsqu'on y célé-
brait un service en l'honneur d'un homme
ou d'une cause politique. Quelques uns
même ont regretté que Mgr Guibert n'eût
pas eu le courage d'interdire aux républi-
cains l'entrée de sa cathédrale. Il ne faut
pas, ont-ils répété en chœur, que la reli-
gion soit mêlée à nos discordes civiles.
Rien de plus édinant, et c'est sans
doute en exécution de ces prudentes
maximes que Mgr Becel, évêque de
Vannes; entouré des chapelains de la,
basilique et des professeurs du petit
séminaire, a célébré la messe légitimiste
à Sainte-Anne d'Auray, le jour de l'anni-
versaire du Roi, tandis que leô assistant
chantaient les cantiques dont nous ve-
nons de reproduire deux strophes et
poussaient « les .cris mille fois répétés >~
de FÏ~ roi! FiM~ le Malgré cette prudence du clergé, la
persécution se poursuit contre l'Eglise.
Elle s'exerce dans les écoles avec une
intolérable énergie. Il ne se passe pas
de jour que nous n'apprenions l'ex-
pulsion de Frères de la Doctrine chré-
tienne ou de Sœurs d'une congréga-
tion enseignante quelconque. L'huissier
et le gendarme pénètrent sans cesse
dans nos établissemens scolaires pour en
chasser brutalement les congréganistes
qui s'y cramponnent en véritables mar-
tyrs. Les journaux pieux nous racontent,
avec des détails navrans, ces scènes de
violence renouvelées des saturnales de
Néron, auprès desquelles pâtissent presque:
les crimes de la Terreur. Soumettre les
congrégations aux lois communes, quelle
abominable intolérance! Depuis 187! un
nombre très considérable d'instituteurs laï-
ques ont été renvoyés de leurs écoles, non
seulement par les préfets du 24 et du 16 mai
maismêmeparcertainspréfets républicains
désireux de satisfaire des conseils dépar-
tementaux presque entièrement compo-
sés, jusqu'à ces derniers jours, de réac-
tiunnaires et de cléricaux. Ces'pauvres in-
stituteurs laïques, hommes modestes et
respectueux de la légalité, n'ayant au-
cune vocation pour le martyre, ne se
sentant point soutenus, d'ailleurs,'par une
puissante organisation, n'ont pas eu une
seule fois l'idée de résister aux décisions
préfectorales. Ils sont partis sans bruit,
déménageant en silence des communes
où ils n'avaient plus le droit de rester.
Les progrès qu'a faits ainsi l'enseignement
congréganiste sur l'enseignement laïque
sont immenses. Mgr Freppel, qui est
membre du Conseil supérieur de l'in-
struction publique, le sait mieux que per-
sonne. Mais voilà qu'aujourd'hui un
léger vent de réaction souffle en faveur
de l'enseignement laïque. Quelques pré-
fets, tenant compte des désirs cent fois
exprimés des conseils municipaux et des
pères de famille, veulent rendre un petit
nombre d'écoles aux instituteurs qui en
ont été dépouillés. Aussitôt les congréga-
nistes protestent. La loi était bonne lors-
qu'elle était appliquée en leur faveur
maintenant qu'elle se tourne contre eux,
elle est criminelle et despotique. Ils ne
s'y ssumettront que par la force. Ils ne
céderont, comme Mirabeau, qu'à la puis-
sance des baïonnettes. Ils ne veulent sortir
de l'établissement qu'ils occupent qu'à la
condition d'être escortés par deux gendar-
mes et par un commissaire de police. Ne
quelles on voulut bien ne pas le chicaner.
Enfin, l'ouvrage étant prêt à entrer en
répétition, une ère nouvelle commença
pour le poëte et pour le compositeur;
c'est-à-dire qu'ils furent en butte l'un et
l'autre aux tracasseries, aux persécutions,
aux plus vilaines intrigues qu'il soit pos-
sible d'imaginer de la part du comité qui,
depuis la démission de Dauvergne, gou-
vernait l'Opéra. Les documens secrets
découverts aux Archives nationales par
&L Adolphe Jullien en font foi. Sacchini
faillit abandonner la partie et s'en re-
tourner à Londres. La protection de la
reine le retint, et aussi celle de l'ambas-
sadeur de la cour de Vienne, le comte
Mercy-Argenteau. Gluck et Piccini n'a-
vaient-ils pas passé par les mêmes
épreuves I
Non, non, il n'y a rien de nouveau sous
le soleil.
Ce n'était pas seulement le comité de
l'Opéra qui s'acharnait après Sacchini
l'infortuné compositeur avait aussi pour
ennemi un certain Morel qui de commis-
inspecteur des voitures de la cour était
devenu commis dans les bureaux des
Menus-Plaisirs et avait épousé la sœur
de son chef, Papillon de la Ferté. Ce
triste personnage, qui s'occupait de poé-
sie à ses momens perdus, ne pouvait par-
donner à Sacchini d'avoir refusé son
poème, C'e~c :Z'~M. Et voilà
comment il s'y prit pour venger l'injure
faite à sa vanité il persuada à son
beau-frère et au comité, qui n'avaient
pu parvenir à expulser Sacchini, de re-
tarder indénniment la représentation de
jS~M:~ en faisant droit aux réclamations
de Dezède, auteur de F~o~Mc ~Mc~, le-
quel, s'appuyant sur une lettre du secré-
taire de l'Opéra, demandait que son ou-
vrage, dont on lui avait promis de s'occu-
per aune date fixe, tût représenté sans
1
MMmE 6 MÏOBM
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ON S'ABOIE' '.i'
rue des PrStres-Samt-Germain-i'AUXerrois, yntX mE t~AtBMMnMEMENTF
Trois mois. Six mois. UB~,
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chaque mois.
]Pà Ma. n
Bépfurtentena, nnnBuM~é' t5 ee)m~
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!tÈM. Mefixy, matt<')) et C', 1, Finch iane Comhilt~
E. C. London. MM. tV.-M. SmMh et Stin,
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..A-BruxeUes, aro/«&Kct~,46,ruedelatMa4e~
Jeine, dans les kiosque.s et dans les. bIbtMttùè-'
-ques de gares de c&emins de fer belgë~; .t
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NMCHE 6MMBRE
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MNMAL DES DEBATS
~N SABONME ,-f r
enBeIgique,enIta)ie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie Í
en Chine et au Japon,
,~u moyen d'une vaJeur payable à Paris ou de
jtnandats-post~. soit internationaux, sQit.tran~sis,~
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
etdanstousIespaysduNord
chez tous les directeurs de postes;'
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable a Pans. p
P$LtT!QtES ETttTTERAMES
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6hëz MM.: t'aMehey, tjf~mte et 8, p}a.oe delà Bourse,
etaubu.reaudu;Jp)UM~A.t
~es~Y~nt.~t~rsëtrp~r~es~ar.~rë~a~]~
'f~~î~h ih~f~~ .j.7t~
~AMS
SAMEM ? OCTOBRE
La. démission du mrnistère hongrois est
un fait accompli. M. Tisza l'a remise entre
les mains de l'empereur, en lui désignant,
disent les dépêches, les hommes politi-
ques avec lesquels il pourrait s'entretenir
utilement pour dénouer la crise:
voquée. Il ne faut pas se dissimuler !a
~ravit~ de. cette crise. Tout est remis en
question dans l'empire austro-hongrois
les tchèques se remuent, les Magyars s"a-
~tënt, iës Allemands commencent ~ussi
a' s'inquiéter. Noua sommes en présence
d'un phénomène analogue à celui qui se
produit dans les corps débilités lorsqu'ils
sont éprouvés par un mal quelconque:
aussitôt toutes les vieilles maladies qu'on
croyait guéries réapparaissent à ia fois et
menacent d'emporter le malade. A m'oins
~uii remède approprié, énergique et
surtout rapide, on doit craindre une ag-
gravation terrible et peut-être un triste
dénoùment. Voilà donc les résultats de la
politique du comte Ândragsy Noua vou-
lons croire que le péril sera conjuré, mais
ce ne sera pas sans de grands et de longs
embarras. Quelle est, en efïet,la situation!?
Le ministère hongrois s'est démis, et il pa-
raît presque impossible d'en composer un
autre. On sait également que le ministère
cislei.thàn a donné, à la nn de la session,
une démission qui est restée eh suspens,
iR&la sur laquelle il prie l'empereur de se
prononcer: il repousse, lui aussi, les
mesures nnancières projetées. Reste le
uninistère commun, présidé par le comte
Andras~y; mais que peut-il faire s'il perd
successivement son bras droit et son bras
gauche, et si les membres, comme dans
ta fabië~ se refusent à servir l'estomac~
Le ministère, hélas! ne trouverait d'appui
qu'auprès des Tchèques, dont nous.avions
parfaitement jugé la nouvelle attitude.
L'agence Havas nous annonce en cnet
que, dans la séance tenue le 2 octobre par
la Diète de Prague, M. Rieger, l'un des
chefs des Vieux-Tchèques, a ptononcé
M discëurs que le télégraphe appette
cbhciiiant, et dans lequel ii invite les
Allemands et les Tchèques à s'unir
pour le traitement des affaires com-
inunes contre !ës Magyars, tandis que
les aiTaires locales seraient traitées
par chaque localité. Singulière concilia-
tion' Si le parti ptlemand se prête & une
politique semblable, rien ne sera plus
propre à creuser un abîme entre Pcath et
Vienne, et jamais la Leitha n'aura été
plus profonde. On en est là pourtant, et
Si l'on se demande comment on y es), ar-
rivé, il est facile de t'expliquer il suf-
fit de faiœ un appel à la mémoire, sans
remonter bien haut dans l'histoire de ces
derniers mctia.
~Rt~onncn'apu oublier la résistance
obstinée, et d'ailleurs intelligente, que les
Hongrois ont faite à la politique du comte
Andrassy. Ils n'eu distinguaient pas très
bien les principes, mais ils en voyaient
IeÊ tendances et en prévoyaient les sui-
tes. Le gouvernement pressenta't égale-
mentles ditucultés qu'il prouverait dans les
Assemblées parlementaires. Ces difficultés
Èe sont dressées devant lui au moment de
la fameuse discussion au sujet du vùte des
60 millions de florins. Quel a été alors le
langage soit du prince. Auersperg à
Vienne, soit do M. Tisza à Pestb? Le
langage des denx ministres a été ab-
solument identique, et il n'a pas produit
FENHEÏ~ DU JOUMAL MS mfS
DU 0 OCTOBRE 1878
REVUE MUSICALE.
LA. COUR ET L'OPÉRA SOUS LOUIS XV!
3/ane-~o~c~e <~ ~sc~M~. ~s~
–F
'et & l'Opéra, par M. Adolphe Jul'ien (<).
.11 n'a pas dépendu de moi de présenter
plus tôt aux lecteurs du V~M~M~ des Z)~a~
h. livre de M. Adolphe JuUien. Est-ce le
temps qui m'a manqué, est-ce l'occasion?
À coup sûr, ce n'est pas le désir d'être
agréable à l'un de nos plus i-ympathiquea
conirères, et des plus érudits. C'est avec
~ne série d'études publiées dans la 6"
MMMc~ et le C
rei-sant, et qui n'intére-sera pas seule-
ment les musiciens de profession. L'anec-
dote y tient, à côté de ia partie nis~rique,
une place a-sez importante pour sat s-
faire le goût de ceux qui aiment à s'ins-
truire en &'amu?aut.
Dans le premier chapitre, l'auteur, s'ai-
dant des ~~MM'~ ~Cf~, nous raconte
l'arrivée de Sacchini à Paris et sa pré-
sentation à la cour de Versaii'es, :c jour
inê:He où la reine y donnaK une fête
epjendide en i'honneur de son frère l'em-
pereur Joseph 11. C'était le l" août 1781.
a L~ futur auteur d'aF~e sva.it déjà rem-
pli i'ft.t.l'e, i'A~t'm- rAa~l~ttrrw du
bruit dM ses succès, et Pans avait eu par deux
fois occasion dt; l'applaudir. Au momeat où
il arriva] t. en France, Saccbmi n'avait eDcore
que quarante~sept ans; mais il avait d<~
écrit, avec la fécondité natureile aux cOmpo-
eiteurs italiens, près de cinquante opéras sé-
(tj l voL, Didier et C', libraires-éditeurs, Paris.
;Pestn~t à vienne. J~ous 1 avons, polir
~atrecdmptë, hautement applaudi, et c'est
après l'avoir entendu et en quelque sorte
enregistré que le Reichsrath à Vienne et I&
Reichstag à Pesth se sont montrés favora-
bles A la demande des 60 miMiôns de flo-
rins. M., Tisza, en particulier, avait dé-
claré avec la plus grande netteté de pa-
role que les intérêt~ de l'empire n'étaient
pas seù!etnent à l'ouest des Balkans,
mais à l'est, mais partout. Il avait
présenté ces intérêts dans leurs rapports
avec la petitique générale de l'Europe, et
s'était engagé, au nom. du gouvernement,
iàen assurer la sauvegarde. Il avait sur-
tout combattu énergiquement ce qu'on
appelait f< la politique des Compensations. M
II avait condamné formeltement cette poli-
tique qui consistait à dire à la Russie
Prenez de votre côté et laissez-nous pren-
dre quelque chose du nôtre. Son lan-
gage avait été aussi clair qu'il était ferme
'et résolu. L'Opposition s'est trouvée dés-
armée eh présence de cette attitude du
gouvernement, et celui-ci a. remporté une
brillante victoire parlementaire.
Tel est le passé; mais quel est le pré-
senta La séance à laqueuo nous faisons
allusion est du 14 mai la face des choses
a beaucoup changé depuis quatre mois.
Dans le Congrès de Berlin, l'Autriche n'a
entravé en rien l'ambition de la Russie
elle s'est bornée à se faire donner des
gages., des « compensations, a Etie a ob-
tenu'!e mandat d'entrer dans l'Herzégo-
vine et la Bosnie. Ce résultat devait déjà
déplaire aux Magyars, et certes ils étaient
en droit de dire au gouvernement: Que sont
devenues vos promesses du 14 mai?
L'Opposition a donc relevé la tête; elle
a tait de nouveau entendre sa voix, elle a
demandé du moins que la convention
obligatoire entre l'Autriche et la Porte
fut conclue sans retard. Rien n'a été fait
dans ce sens. L'Autriche s'est emparée, par
la force des armes, de l'Herzégovine et de
ta Bosnie, et ces deux provinces qu'ette a
occupées sans aucun mélange d'action di-
piomatique, eUë prétend aujourd'hui les
conserver en vertu du droit de conquête
pur et simple. Cette prétenti.on n'est con-
forme m au traité de Berlin, ni aux pro-
messes ministérielles du mois de mai.
C'est te triomphe de cette politique de
compensations qu'on avait désavouée, et,
il faut en convenir, la compensation e?t
dérisoire si on la compare à toutes les
bonnes occasions que l'Au~iche a laissé
passer et aux intérêts vitaux qu'elle a
si légèrement compromis. L'indigna-
tion des Magyars n'est que trop natu-
reUe par malheur, e!!c n'est pas
politique. Dépasser le but est une
des plus sûres manières de le man-
quer, et il est à craindre que le but
tre soit dépassé et manqué par les ma-
nifestations qui viennent de se pro-
duire a Pesth et par les conséquences
qu'elles ont eue?. La responsabilité
du passé revient au comte Andrassy,
qui, en se bornant à la politique d'à-
peu-près, toujours hésitant, ondoyant,
indécis, est arrivé à ne contenter
personne et à soulever tout le monde
contre lui mais la responsabilité de l'a-
venir reviendra aux Magyars, parce que
['avenir dépendra du plus ou moins de pas-
sioc.ou de calcul et de prudence qu'ils met-
tront dans leur conduite. Il est des faits ac-
complis qu'il faut savoir accepter, du
moins eu principe, pauf à en atténuer les
résultats dans la pratique. Demander, exi-
ger qu'une convention soit conclue avec la
rieux et plus de dix opéras b!mHbt)s. H ve-
nait de passer une dizaine d'anuées à Lou-
dMS, où jl avait d'abord étéadm!rabtemen<
l'fcu mais, peu a peu, sa. pasi-iou pour le'
fefumes et le jeu, le luxe eH'réné qu'~1 af-
ficliait lui avaient créé des euuemist.'t m.s
ses anaiMS en assez triste état. Un ténor du
nom de Kauxzini n'avait-il p
app'audis de ses opéras? Si absurde quf fût
cène prétention, ou y prêta l'oreille. Sac-
chini -e voyait enfin u~enacé de la priMon par
ses créanciers à ce moment, il s'avisa que sa
saute dépérissait dépôts assez longtemps, il
se d~ que le climat de Londres ne lui était.
cuUein'~nt favorable, et pensa qu'un voyage
!o guérirait. Il partit pour la France. It ar-
riva a Paris juste à t';n)ps pour voir son com-
p:)ttiote, son rival dam la faveur de leur
vic~x maitre Durante, l'émule de ses pre-
uut;rs succès en Italie, aux prises avec Giuck.
Piccini avait pensé aussitôt à s'allier a.
Saccb!ri:p')urvaim'a le géant a'iemand; il
l'engagea, vivement à se nxer à Paris. à es-
sayt r s~s talens sur notre premier thé&tre
lyrique, et le conduisit ennn lui-même à
Triauon pour le pré-entcr à la reine.
s Ce soir-là on représentait à la cour
/y~~esM en y~Mf~. La Mine et l'empereur
tranértin tic compositeur en souverain elle
(irt/at placer auprès d'eux. Joseph 11, qui
ava-t uue préditeciion marquée pour la mu-
siqu.' i:.tlienne, so montra enchanté de ren-
contrer en France le compositeur qui demeu-
rait le plus iilustre représentant de la mu-
sique d'outre-monts, depuis que Piccini s'était
.eu quelque sorte mis à t'éco:ede Gluck pour le
mieux combattre, et il le recommanda chaude-
ment a sa sœu'La rein*' accueitiit d'autant
mieux la requête de fon fi'èrc qu'elle avait vu
aveoc~nitGtûck-~a.neruxf-rA Vienoe après
l'insuccès de &on ~'cAo e~
créations au répertoire, empêcha! t que l'Opéra
ne ~'tiurichit de nouvfaux chefs-d'œuvre.
PtfC!ni restait et nUait donner Z)K~OK, ma's il
y av~it largement place à l'Opéra pour deux
grands mu&iciens. La. rfine reporta donc dès
te premier jour sur Sacchini la faveur dont
file avait honoré son maître Gluck, et elle
n'agissait pas & la. légère en l'accueillant si
favorablement, car Sacchini n'était pas un
inconnu pour elle, après les représentations
de CMoKt~ et de ~'CMtmpM~g qui lui avaient
acquis un certain renom à Paris. ? p
Porte est une résolution excellente encore
faut-il pourtant la demander dans de tels
termes que l'empire austro-hongrois ne soit
pas oblige de se soumettre aux exigen-
ces du Sérail, quelles qu'elles soient.
AMer plus loin, vouloir imposer au gou-
vernement le retrait des troupes victo-
rieuses en Herzégovine et en Bosnie
est une véritable folie. Les Magyars sau-
ront-ils rester dans la juste mesure et
mélanger dans d'exactes proportions la
prudence et la fermeté ? Se conduiront-
ils comme une race politique ou comme
une race révolutionnaire ? Quelle face de
leur caractère et de leur histoire vont-
ils nous montrer de nouveau ? A quel-
les extrémités le gouvernement dés-
orienté pourra-t-il se porter ? Il est im-
possible de répondre & ces questions
mais, ce qui est certain, c'est que le mal
réclame un prompt remède, et qu'il s'ag-
gravera, suivant une progression plus que
géométrique, si on ne l'arrête pas dans son
germe ou si l'on se trompe sur les moyens
de le .combattre. <
~;f BOURSE DE PAMS
CtStnre te 4 les 5 tOttm~e.B~Me
aeo
Compta.Rt.7S 95. 737S.M..
Ftncour. '76 71/2 7S80.&71/2
ae/e
Amortissable.
Comptant. 79 S. 786S.40.
Fin cour. M 71/2 78 60 .471/2
~i/xte/e
Comptantl07..
Comptante 4'i.H3 30 .1B..
Fin cour. 113 75.. 113 SO. 2S.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. ii3 fr. SO, 48 3/4, Si
30/0. 75fr. 771/2, 75..
30/0amortissab)e. 78fr.SO.
Intérieure. 13 29/32.
8 0/Oturc. Hfr.I2)/2.
Banque ottomane.. 465 fr., 468 fr. 7S.
Hongrois 6 0/0. 73 3/t6.
Florins (or). 6t3/S. ~=r
Egyptiennes 6 0/0.. 282 fr.SO.
Nous recevons de notre correspondant
le télégramme suivant
» L'empereur revient ici demain matin pour
conférer avec le cabinet cisluithan, qui in-
siste aussi sur sa démission mais qu'il
serait en tout cas facile de remplacer. L
n'en est pas de môme pour )e cabinet
hongrois, car M. Tisza, vous le savez, a donne
sa dami'ston non pas pour cau-e de dissen-
timent avec le comte Andrassy, mais par
crainte de ne pouvoir se maintenir sans l'ap-
pui de M. Szelt.
L'occupa'iou pouvant être considérée
maintenant comme un fait accompli, le
gouvernement cherche à éclaircir et à ré-
gler la situation militaire pour arriver à un
compromis sur le terrain de la poétique. En
attendant, ]e comte Andrassy reste au pou-
voir. Sa résolution, dit-il, ne peut pas être
cb'raDiee par des difGcultos et des compli-
cations il ne se retirerait que devant un
vote de défiance des Dêiégatioas mais, après
un tel vote, il ne resterait à aucun prix. a
irëMgMpMc privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Vienne, le 5 octobre.
La démission du ministre des finances a jeté la
perturbation dans le parti du gouvernement.
Le cabinet Tisza a cru devoir remettre sa dé-
mission ce matin au roi, à GœdœHœ. Jusqu'à
présent, personne n'a été appelé pour former un
nouveau cabinet.
On espère que la crise sera aplanie. En tout
Zs C~MM était la traduction faite par
Framery d'un opéra Dation intitu'é l'o~
~'«'Mo?'picciuisto avait fort exalté )e mérite de
cet ouvrage, et Laharpe s'était écrié que
jamais musique ne lui avait fait tant de
plaisir; il y trouvait toute « l'expression
de Gluck avec plus de richesse et de mé-
lodie. a
Ce fut ce succès retentissant et quelque
peu exagéré qui inspira aux administra-
teurs de l'Opéra, Papillon de la Feri.é, de
la Touche, Hébert, Dé&entelles, Bourbou-
!on et Bufïault, le désir d'appeler Sac-
chini eu France ef de le faire travaiHer l'
pour l'A-cadémie de Musique. De ces six
administrateurs, l'un, le sieur Buffault ou
Bunau, était un ancien marchand de soie;
l'autre, Bourboulon, un ci-devant pre-
mier commis au contrôie général. Quant
à la Ferté et à Hébert, ils étaient inteu-
dans des Menus. Les six commissaires
rédigèrent donc un rapport adressé au
ministre, dans lequel, après s'être in-
quiétés dt.s moyens de conserver à l'O-
péra son rang et son éclat, « de mainte-
nir un spectacle si convenable à la ma-
gniSoence de la capitale a, ils lui pro-
posaient d'attirer en France le sieur
Sacchini, « le célèbre auteur de
CM<~Mchargea des négociations auprès de
Sacchini. Il se rendit à Londres et en
revint sans avoir réussi. C'est alors qu'il
eut l'idée de faire jouer l'O~M~iKM~ à l'O-
péra. Mais. là, il se heurta contre le mau-
vais vouloir des amis de Gluck, fut obligé
de retirer l'ouvrage et le porta à la C'oMg-
~M~Mc, bien que le cadre en fût de
bien petite dimension pour une pièce de
cette importance. Les gluckistes trou-
vèrent la musique de l'OjM~M~e <' peu
variée et peu conforme à l'expression de
la parole les piccinistes reprochèrent
cas, elle Bë changera rien & t'occnpation de la
Bosnie, qui a été confiée à l'Autriche-Hongrie
par l'Europe.
Bude-Besth, le 4 octobre, soir.
L'empereur est arrivé aujourd'hui au château
de ~oedœtio'-
M. Tisza lui a présenté, à midi, la démission
du cabinet tout entier. `
Une décision pourra difnciiement être prise
avant l'arrivée du comte Andrassy.
M. Tisza désignera à S. M. les personnages
qui pourraient lui donner des conseils sur la
situation.
Pesth. le S octobre.
Hier, à Gœdœllœ. l'empereur a fait à M. Tisza
l'accueil te plus bienveillant et l'a retenu à dîner.
S. M. n'a accepté jusqu'à présent que la démis.
sion de M. Szeil et a réservé sa décision sur la
démission collective du cabinet.
Plus tard, l'empereur a conféré avec MM. Mai-
lath, Sziavy, Syenniey, Glyozy et le baron Si-
monyi.
Londres, le 5 octobre.
Le conseil des ministres s'est réuni aujourd'hui
à midi.
La .PaM Mall 6'
en campagne contre l'Afghanistan.
Simla, le 4 octobre.
Une grande hostilité règne entre l'émir et les
tribus du Khaïber.
Plusieurs régimens afghans d'infaEi.erie, avec
de l'artillerie, s'avancent vers Jamrood, qu'oc-
cupe déjà un détachement de troupes anglaises.
Le Gouvernement indien a donné des ordres
pour la concentration d'un matériel de guerre
considérable à Kuhat.
En même temps, des troupes avancent de
Peshawer sur Jamrood, avec l'intention d'at-
taquer Ally-Musdschid, où l'émir a massé ses
troupes.
L'émir a également opéré une concentra-
tion de troupes à Kandahar; de là, il menace
Quettah.
Les troupes anglaises, pour mettre à profit
l'hostilité de l'émir avec hs tribus du Khaïber,
viendront en aide à celles-ci si l'émir les at-
taque.
Londres, le 5 octobre.
On télégraphie de Bombay au ~cMf~M'a!
« Des corps de troupes afghanes s'avancent
vn's Jamrood dans le but d'attaquer les Khaïbé-
riens qui ont permis à la mission anglaise de
passer.
li est probable que la marche des Anglais
s'cBFectuera par la vallée du Kurum.
» Des troupes d'Afghanistans avec de l'artiHe-
rie occupent quelques autres passes de moindre
importance. ))
Le .Dst~y ye~A pubiie les nouvelles sui-
vantes de Simia
« La concentration des troupes anglaises sur
les frontières marche rapidement
Les personnes les mieux informées pensent
que ia saison est trop avancée pour ettectuer un
mouvement direct sur Caboul.
» L'occupation de Kandahar et de la vallée du
Kurum est immédiatement praticable. On pour-
rait ainsi forcer l'émir à faire sa soumission, ou
bien il sera déposé par ses propres sujets. »
D'après une dépêche de Ber!in, adressée au
AfofMM~ .P
les assurances ie~. plus pacifiques, repoussant
tout projet hostite aux Anglais dans l'Afgha-
nistan.
Le :7'MKM, discutant l'affaire de l'Afghanistan,
dit que la situation, bien que très grave, n'exige
pas une guerre immédiate et sans préparatifs suf-
iisans. Si, pendant qu'on s'y préparera, Sheere-
Ali présente des excuses, il pourra encore échap-
per à son châtiment.
Quelques journaux du soir publient une
consultation rédigée à la. demande du a Co-
mité sénatorial des droites n sur les ques-
tions de droit constitutionnel que soulève le
renouveUement partiel du Sénat. Nous par-
lerons demain do ce document.
« La. crainte vague d'une nouvelle Ter-
M reur circule dans l'air et agite les Ames »,
disait il y a quelques jours le comte de
Lambilly, « représentant du roi dans le
Morbihan », en présidant une grande céré-
monie politico-religieuse qui a eu lieu a
Sainte-Anne-d'Auray, à l'occasion de l'an-
niversaire de la naissance du comte de
Cbambord. Il est certain que nous vivons
sous un régime d'odieuse tyrannie, et que,
si rien ne trahit au dehors la gravité de
la situation, ce n'est point une raison
pour oubtier que toutes les lois sont vio-
à Sacchini « un abus fâcheux des riches-
ses de l'harmonie. » Malgré tout, la mu-
sique eut du succès et fut mieux accueil-
lie que le poëme.
Enfin Sacchini se décida a venir à Paris,
et Marie-Antoinette fit tout ce qui dépen-
dit d'elle pour l'y retenir. Le musicien
dicta ses conditions, et ce fut Papillon de
la Ferté qui se chargea de les transmettre
au ministre de la maison du roi, lequel
avait la direction suprême de l'Opéra.
Celui-ci consentit, à « païer à M. Sa-
chiny(~:e) '), dix mille francs pour chacun
des trois opéras qu'il se chargeait de
mettre en musique; mais il y mit pour
condition que l'intendant des Menus-PJai-
sirs veillerait au choix des sujets.
C'est avec un de ses anciens opéras re-
manié que Sacchini résolut d'aborder la
scène rançaise. La nécessité d'adopter
une nouvelle manière et d'approprier son
style italien à la déclamation française lui
causait un certain embarras « Il pensa
que le mieux était de commencer son
éducation en remaniant un de ses anciens
ouvrages a et en l'enrichissant, au besoin,
de quelques morceaux nouveaux. Son
choix tomba sur ~M~ qu'il avait
donné à Milan en ~772. Un auteur
peu connu, nommé Lebœuf, iut chargé
d'arranger « à la mode du jour a un vieux
poëme de l'abbé Pellegfin, mis en musi-
que par Desmarets, et intitulé .S~MK~ ow
suite ~?'m: C'est sur ce ~e/MM~ que
Sacchini devait adapter la plupart des airs
de son J~'MM~. Et cela valait encore
mieux pour lui que de se mettre dès le
début en rivalité avec Gluck en acceptant
de composer, comme il en avait eu un
instant la pensée, une J~ec~ qui naturel-
lement eût eu fort à souffrir de la compa-
raison avec le chef-d'œuvre du grand
compositeur allemand.
lêës, tous les droits méconnus, toutes.îés
libertés compromises par un pouvoir sans
scrupules, malheureux instrument d'un
parti sans pudeur. Les nombreux étran-
gers que les splendeurs de l'Exposition
universelle ont attirés à Paris, et qui
se promènent dans nos raes pai-
sibles au milieu d'une population
calme et laborieuse, voyant régner par-
tout.l'ordre, le bien-être et la gaîté, sont
tentés de croire que la république est un
gouvernement modéré. Mais nous, qui
savons a quoi nous en tenir, nous ne
pouvons nous laisser prendre à de si
trompeuses apparences! Jamais le péril
latent n'a été plus grave Tout bon ob-
servateur doit reconnaître, avec M. de
Lambilly, que nous marchons à grands pas
vers une nouvelle Terreur, plus dangereuse
peut-être que l'ancienne, parce qu'elle
se couvre d'un masque hypocrite sous
lequel il est presque impossible de la dis-
tinguer et de la combattre.
Qui se serait douté, par exemple, au
premier abord, que la république opprimât
violemment les royalistes? En voyant
M. le comte de Lambilly et ses amis crier
impunément dans une réunion publique
« A bas les factieux et les intrigans Vive
M le Roi par la grâce de Dieu on aurait
cru plutôt qu'elle les traitait avec une
douceur excessive. Il est pourtant incon-
testable que les royalistes sont privés des
libertés les plus précieuses et que la ré-
publique, n'osant pas encore les envoyer
à l'échafaud, les soumet du moins à un
joug écrasant. Elle leur permet de célé-
brer l'anniversaire de la naissance du Roi
par de grands pèlerinages et de grandes
fêtes religieuses; elle assiste avec indiffé-
rence à leurs bruyantes démonstrations
elle laisse leurs refrains pieusement sédi-
tieux s'élever vers le ciel elle sourit en
les entendant chanter à pleine voix des
strophes telles que celle-ci i
Ton peuple ici te vénère et t'honore
Reçois ses vœux, et, sur notre pays,
Fais luire enfin une nouvelle aurore
En rappelant le Qts de saint Louis.
Rends à la France
Sa vieille foi,
Et que. par ta puissance,
Vive, vive le Roi t
Elle n'a que du dédain pour cette poésie
de mirliton qui est trop naïve pour être
réellement coupable. N'est-ce pas le com-
ble de la persécution, et l'heure n'est-elle
pas venue de dire, comme M. de Lam-
biHy~à ceux qui prennent le gouverne-
ment actuel pour un gouvernement plein
de tolérance et presque de mansuétude
« Réveillez-vous de votre sommeil, ou-
o vrez les yeux aux réalités menaçantes,
)) ne prêtez pas Foreilie~ aux mensonges
N de l'illusion. Religion, famille, pro-
)) priété, ordre social, prospérité publi-
H que, tout est menacé »
C'est la religion qui court les plus
grands risques. Jamais cependant, ainsi
que Mgr Freppel l'a si bien démontré, le
clergé ne s'est tenu plus strictement
qu'aujourd'hui en dehors de nos luttes
jamais il n'a plus soigneusement évité de
faire œuvre de parti. Les républicains ont
voulu le compromettre, il y a un mois,
dans une manifestation politique en l'o-
bligeant a venir prier sur la tombe du
grand citoyen qui avait été le défenseur
le plus éloquent du pouvoir temporel des
Papes. Quelque reconnaissance que dût
éveiller en lui le souvenir des services
rendus par M. Thiers à l'Eglise, l'arche-
vêque de Paris a refusé son concours à
une cérémonie qui avait un caractère na-
II faut lire dans le livre de M. Jullien
les tribulations par lesquelles eurent à
passer le librettiste et le musicien
« La. reine, qui marqua.it la ptus vive sym-
pathie pour Saechiui, ne voulut pas le laisser
se débattre seul au milieu des difËcultés, des
embûches qu'un compositeur nouveau venu
rencontrait toujours à l'Opéra (il est donc bien
vrai qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleii t),
et elle prétendit le défendre contre ceux qui
lui susciteraient des obstacles. EMe jugea
d'abord avec raison que la collaboration d'un
aussi médiocre écrivain que Lebœuf pouvait
être fatale à Sacchini, et eue prit soin de faire
soumettre par deux fois à un juge éciairé !a.
besogne du pauvre Lebœuf, ahn de rendre
aussi bon que possible te poème sur lequel If
musicien ailait risquer sa première partie. o
Ce « juge éclairé », qui d'ailleurs ne fit
que sanctionner l'opinion du ministre,
mais qui formula son jugement dans les
termes les plus durs, était Suard, alors
chargé de la censure des pièces de
théâtre.
Tout ce qu'il y a de bon, disait-il, et môme
de passable dans ce poème, soit pour la scène,
soit pour le 'styte, est copié mot à mot de
l'ancien (celui de Pellegrin). Tous les détails
qu'on y a substitués sou t d'un homme qui n'a
aucune idée de sa langue ni de la poésie, et
qui connait peu le théâtre. Pour ré-
samer l'anaiyse du poëme de .K~MM~,
j'ai trouvé le sujet dramatique, la coupe
généra'e assez heureuse, les détails et
le style intolérables. Je pense qu'avec les
corrections indiquées et de la bonne musique
on peut f
le nouvel auteur a ajouté à l'ancien Renaud.
L'abbé PeHegrin est à son copiste ce que
Racine est à l'abbé Pe!legrin. H est fâcheux
que la plupart des auteurs qui se vouent à la
composition des opéras concaissent à peine
la mesure des vers, et que plusieurs ne con-
naissent pas môme l'orthographe, »
Lebœuf, « qui n'avait pas trop d~mour-
propreH, tint compte des observations de
Suard et corrigea son poëme dans le sens
qu'on lui indiquait, sauf quelques réserves
qu'il prit la liberté de faire, et sur les-
tional en même temps que religieux.
Tous les journaux de la droite ont
loué, comme il convenait de le faire,
cette sage conduite. Tous ont déclara
qu'un évêque ne devait pas paraî-
tre dans son église lorsqu'on y célé-
brait un service en l'honneur d'un homme
ou d'une cause politique. Quelques uns
même ont regretté que Mgr Guibert n'eût
pas eu le courage d'interdire aux républi-
cains l'entrée de sa cathédrale. Il ne faut
pas, ont-ils répété en chœur, que la reli-
gion soit mêlée à nos discordes civiles.
Rien de plus édinant, et c'est sans
doute en exécution de ces prudentes
maximes que Mgr Becel, évêque de
Vannes; entouré des chapelains de la,
basilique et des professeurs du petit
séminaire, a célébré la messe légitimiste
à Sainte-Anne d'Auray, le jour de l'anni-
versaire du Roi, tandis que leô assistant
chantaient les cantiques dont nous ve-
nons de reproduire deux strophes et
poussaient « les .cris mille fois répétés >~
de FÏ~ roi! FiM~ le
persécution se poursuit contre l'Eglise.
Elle s'exerce dans les écoles avec une
intolérable énergie. Il ne se passe pas
de jour que nous n'apprenions l'ex-
pulsion de Frères de la Doctrine chré-
tienne ou de Sœurs d'une congréga-
tion enseignante quelconque. L'huissier
et le gendarme pénètrent sans cesse
dans nos établissemens scolaires pour en
chasser brutalement les congréganistes
qui s'y cramponnent en véritables mar-
tyrs. Les journaux pieux nous racontent,
avec des détails navrans, ces scènes de
violence renouvelées des saturnales de
Néron, auprès desquelles pâtissent presque:
les crimes de la Terreur. Soumettre les
congrégations aux lois communes, quelle
abominable intolérance! Depuis 187! un
nombre très considérable d'instituteurs laï-
ques ont été renvoyés de leurs écoles, non
seulement par les préfets du 24 et du 16 mai
maismêmeparcertainspréfets républicains
désireux de satisfaire des conseils dépar-
tementaux presque entièrement compo-
sés, jusqu'à ces derniers jours, de réac-
tiunnaires et de cléricaux. Ces'pauvres in-
stituteurs laïques, hommes modestes et
respectueux de la légalité, n'ayant au-
cune vocation pour le martyre, ne se
sentant point soutenus, d'ailleurs,'par une
puissante organisation, n'ont pas eu une
seule fois l'idée de résister aux décisions
préfectorales. Ils sont partis sans bruit,
déménageant en silence des communes
où ils n'avaient plus le droit de rester.
Les progrès qu'a faits ainsi l'enseignement
congréganiste sur l'enseignement laïque
sont immenses. Mgr Freppel, qui est
membre du Conseil supérieur de l'in-
struction publique, le sait mieux que per-
sonne. Mais voilà qu'aujourd'hui un
léger vent de réaction souffle en faveur
de l'enseignement laïque. Quelques pré-
fets, tenant compte des désirs cent fois
exprimés des conseils municipaux et des
pères de famille, veulent rendre un petit
nombre d'écoles aux instituteurs qui en
ont été dépouillés. Aussitôt les congréga-
nistes protestent. La loi était bonne lors-
qu'elle était appliquée en leur faveur
maintenant qu'elle se tourne contre eux,
elle est criminelle et despotique. Ils ne
s'y ssumettront que par la force. Ils ne
céderont, comme Mirabeau, qu'à la puis-
sance des baïonnettes. Ils ne veulent sortir
de l'établissement qu'ils occupent qu'à la
condition d'être escortés par deux gendar-
mes et par un commissaire de police. Ne
quelles on voulut bien ne pas le chicaner.
Enfin, l'ouvrage étant prêt à entrer en
répétition, une ère nouvelle commença
pour le poëte et pour le compositeur;
c'est-à-dire qu'ils furent en butte l'un et
l'autre aux tracasseries, aux persécutions,
aux plus vilaines intrigues qu'il soit pos-
sible d'imaginer de la part du comité qui,
depuis la démission de Dauvergne, gou-
vernait l'Opéra. Les documens secrets
découverts aux Archives nationales par
&L Adolphe Jullien en font foi. Sacchini
faillit abandonner la partie et s'en re-
tourner à Londres. La protection de la
reine le retint, et aussi celle de l'ambas-
sadeur de la cour de Vienne, le comte
Mercy-Argenteau. Gluck et Piccini n'a-
vaient-ils pas passé par les mêmes
épreuves I
Non, non, il n'y a rien de nouveau sous
le soleil.
Ce n'était pas seulement le comité de
l'Opéra qui s'acharnait après Sacchini
l'infortuné compositeur avait aussi pour
ennemi un certain Morel qui de commis-
inspecteur des voitures de la cour était
devenu commis dans les bureaux des
Menus-Plaisirs et avait épousé la sœur
de son chef, Papillon de la Ferté. Ce
triste personnage, qui s'occupait de poé-
sie à ses momens perdus, ne pouvait par-
donner à Sacchini d'avoir refusé son
poème, C'e~c :Z'~M. Et voilà
comment il s'y prit pour venger l'injure
faite à sa vanité il persuada à son
beau-frère et au comité, qui n'avaient
pu parvenir à expulser Sacchini, de re-
tarder indénniment la représentation de
jS~M:~ en faisant droit aux réclamations
de Dezède, auteur de F~o~Mc ~Mc~, le-
quel, s'appuyant sur une lettre du secré-
taire de l'Opéra, demandait que son ou-
vrage, dont on lui avait promis de s'occu-
per aune date fixe, tût représenté sans
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