Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-11
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Type : texte texte
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Description : 11 juillet 1878 11 juillet 1878
Description : 1878/07/11. 1878/07/11.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~DITION DE PARIS.
MtfMAL DES DEBATS
JE!)M H JUILLET
MM. `
JE~iM ii JBLLET
ON- S'ABONM!.
< me des PrBtros~aint-Germaim-i'AaTen'o!)!, H*
~fJ&tX.BE~'ABOMMEMNNTf:
Dnam. SIxmoia. TrommeM.
-DëpaTtmmeM. Mtr. <0fr. 20 tr.
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Les tboBBemens partent des i" chaque Baa~.
PtCMa, tauattMum~fe. M «HB)t<
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1 a !bMt~en, apply to Cewte and C°, foreign- mewa-
-Mtpers omce. n.GresHam street.G. P.0.
MM.BeMzy, BMtet! et C*, t.Ftnch tano GomMN,
E. G., LoiHon, MN. W..B. NMttb et Nen.
i86,Strand,'W~C. London.
ABrM&deléine, dans les Mosqaes et dans !es b!'
Mothèques dea aa?es d~ ehemiBS da fer M~es.
A. Valparaiso (GMUj, ehM M. Créâtes L. Tomew~
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
~< régences du Maroc et de iaTamsie, r
enChineetauJapon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou de
XMndats-postc, soit internattonàux, soit tranpai~
r tnAJIemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord ~«
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres paya,
~Mt'enTol d'une YaleurpayaNetttt'hh
POLITIQUES ET LITTERAIRES
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LM MmoncM aont recaM
ettMNm. ~Mehey, M<~Ca
a,ptaoedetaBoarse,
tt tn bureau da ~MtN!At
~~Mïent tou]oiu'satre~Me?pM rMMHW
PARÏS
MERCREDI 10 JUILLET
Nous avons en6n sous les yeux le texte
delà. convention qui a été conclue le
4 juin entre l'Angleterre et la Porte, ce
qui nou~ permet de rectiner ou de pré-
ciser quelques appréciations ou quelques
doutes que nous exprimions hier. D'abord,
la. convention constitue un contrat direct
entre l'Angleterre et la Porte, et il ne
sera pas soumis au Congrès. Ensuite, elle
s'applique seulement aux possessions que
la Porte conserve en Asie en vertu du
traité déSnit.if de paix. Il résulte en6n de
ses termes que la convention était condi-
tionnelle parce qu'elle ne devait entrer en
vigueur que si Batoum, Ardahàn, Kars,
ou une quelconque de ces places restaient
entre les mains des Russes. Elles y res-
tent toutes les trois donc, la convention
aura immédiatement tout son eSet.
Quant à la convention en elle-même,
elle est aujourd'hui l'objet de toutes les
conversations, de toutes les discussions,
de toutes les polémiques de la presse. Le
premier sentiment qui s'est manifesté
est une vive surprise à laquelle nous
n'ayons pris qu'une part très modeste.
Sans savoir exactement de quoi il s'agis-;
sait dans les négociations échangées en-
tre l'Angleterre et la Porte, nous n'étions
pas très éloignés de nous en douter. Dans
notre Numéro du 22 juin dernier, nous
avons analysé quelques articles publiés
par le ~M,y immédiatement après le
.retour du comte Schouvalon à Londres.
Que disaient ces articles ? Ils~ disaient
formellement que l'Angleterre devait ob-;
tenir « une forte position en Asie. »'
Quel genre de position ? « une position
qui permettra à l'Angleterre d'exercer
un contrôle sérieux sur l'administration
turque, et surtout d'arrêter le dévelop-
pement "'de'~a "puissance russe. ? Ce
contrôle de l'Angleterre devait prendre
Informe d'un protectorat que le ~MM
assimilait au pouvoir exercé .par les rési-
dons politiques anglais auprès dés sou-
verains indigènes de l'Inde, et ce protec-
torat se cachait sous la phrase un peu
mystérieus.e du Mémorandum SaHsbury-
SchouvaloS' Zc~o~~c MM~
~'<°~pM'6 ~ONM~ ~M t~Ke ~M!m~ ~CM~
~e~ « Certes écrivions-nous, il
y a là pour l'Angleterre un avantage
considérable, et il nous tarde iort de
connaître le texte du tttre qui le lui
assure. M On le voit par ces citations,
pour nous, pour tous ceu~ qui ont suivi
d'un œil attentif des événemens pré-
parés de longue main, il ne peut pas y
avoir dans. la publication de la con-
vention anglo-turque une de ces sur-
prises qui dérangent tous les cal-
culs, .surprennent l'imagination et pro-:
voquent, suivant les points de vue divers,
ou une satisfaction sans bornes .bu une;
colère sansretenue. Nous ne savions pas
qu'iL s'agissait précisément ~dé Tîle dc~
Chypre, mais nous pensions.bien .qu'il s'a-
gissait de quelque chose d'approchant.'
'On Bpus permettra donc dé parler de la
convention anglo-turque avec un calme!
parfait. Les procédés diplomatiques dont
s'estServi lord Beaconsneld sont insolites,
inopinés~ incorrects. L'Europe pourrait
s'en plaindre, et nous avons parfaitement t'
le droit dé les regretter. Mais ne serait-
ce pas du temps perdu, ou au moins mal
employé? Il faut envisager le fait en lui-
--=,
?mm!S M JOUMAL DES MATS
DU U.JUlU~T i878.
SAJLOM DE i878. ¡
(Septième article ~otf te ToM~~ ~&s Z)~~
aesgt mai, 4. 9, 22,28jumet~6~uUlet.~
~~MFC.- MM. Paul Flandrin. Zuber.~
Benouville. Bëllel'. Adolphe
Viollet-Le-Duc. Dé Curzon. Emile
'Michel. –FrM~îs. –Bussoa. Guil-
lon. –-Berphèrè.–Pelouse.–Herpin.
–PomteUn. –Dameron. Sëgé.–
H~rpignies. Bernier. De. Groiseil-
liez. Japy. Defaux. Paul Col'n.;
Papeleu. ArLhur Calage. J~es
Grenie! Kreyâcr. –De Coc.quëreL
Reyoart. –,DauhMy. –.IwtU-
Cl~el.
S'il fallait caTaciértser les tableaux de
paysage exposés cette année au Patais 4ë
rindtistrie, je pourrais me borner à repro-
duire des i-éQext biensouveat présentées. Nos Salons se
suivént~le trop près po\ir ne pas se res<
sembler, et cette monotonie se retrouve
dans nos appréciations. En parlant du
paysage ~el que le comprennent la plupart
des peintres contemporains, je ne veux
pas cacher ma pensée et mettre, comme on
dit, monTdrapeau dans ma poche. Je tiens
même d'autant plus a m'expliquer nette-
ment sur ce point que je ne partage pas
l'opinion dominante. Il y avait certaine-
ment quelque chose et même bëaucdDp à
faire pour réagir contre le paysage théâtral
et absolument conventionnet de l'époque
précédente. Ma.is si les con=tructioi!3 vi-
des et froides des Michalon et des Vadën-
ciennes étaient chimériques, et absurde?,
e'ensait~i qtM rimitatkm textuelle, pro*
même. La situation de l'Europe est très
compliquée un grand problème reste
posé, et nul ne peut prévoir comment il
sera résolu; mais ce qui est certain, c'est
que, pour tirer profit de la. solution, il faut
s'appliquer au problème avec une froi-
deur mathématique et se dégager des en-
traînemens passionnés qui conduisent aux
aventures, ou des accès de mauvaise hu-
meur qui rendent impossible toute politi-
que suivie. p
L'Angleterre a été très populaire en
Europs pendantquelques semaines. L'ori-
gine de cette popularité remonte à la
circulaire du marquis de Salisbury, en
date du 1"' avril. Cette circulaire était un
exposé des meilleurs et des plus nobles
principes elle était inspirée par un sen-
timent juste et profond de la solidarité
européenne. Aujourd'hui l'Angleterre
paraît avoir changé de principes et
elle s'expose 5, d'amères critiques. On
l'accuse d'avoir joué une sorte de comédie
où elle a trompé tout le monde on s'en
veut de lui avoir prodigué des applaudis-
semens qu'elle ne méritait pas. Soit) Nous
voulons bien partager cette impression,
mais il ne faut pas l'exagérer. La cir-
culaire du marquis de Salisbury n'é-
tait pas seulement une proclamation
de principes, elle était aussi un appel
à l'Europe. Depuis le 1~ avril jusqu'au
voyage du comte SchouvaloS, c'est-à-dire
jusqu'au milieu de mai, qu'a fait l'Angle-
terre ? Elle a cherché, et nous voulons
croire qu'elle était sincère, elle a cherché
cette Europe dont elle avait adopté la
cause. Elle s'est adressée d'abord à la
puissance qui était la première en ligne en
Orient, et dont les intérêts particuliers se
confondaient avec les siens, à l'Autriche.
Est-ce que l'Autriche a répondu aux
avances, aux conseils, aux propositions
de l'Angleterre? Non l'Autriche a man-
qué l'appel qu'on lui adressait, elle
s'est manquée & elle-même~eUe a manqué
à l'Europe. L'Allemagne [ Ses relations
intimes avec la Russie étaient connues, il
n'y avait rien à tenter de ce côté. L'Italie
.regardait de tous les côtés à la fois,
cherchait le bon vent, ne le trouvait pas,
et d'ailleurs ne pouvait rien à elle seule.
Restait la France Mais l'Europe elle-
même avait pris soin, en. 1871, de casser
ou de laisser casser le bras que la France
avait toujours mis dans les affaires d'O-
rient, non pas seulement pour son avan-
tage personnel, mais dans l'intérêt de l'é-
quilibre et de l'indépendance de tous. Il
faut Être juste Il faut voir les choses
telles qu'elles sont! Sur qui l'Angleterre
pouvait-elle s'appuyer en Europe pour
arrêter les empiétemens delà Russie, soit
en Europe, soit en Asie ?
En Europe, il était permis, dans une
certaine mesure, de compter sur le Con-
grès toutes les puissances réunies en ce
moment.a Berlin sont, en effet, plus ou
moins intéressées à modérer l'élan des
ambitions russes vers Constantinople, à
travers le Danube et les Balkans. On a vu
ce que le Congrès a fait pour satisiaire à
ces appréhensions universelles. Peu de
chose à notre avis; mais nous admettrons,
si l'on veut, qu'il ne pouvait pas faire
plus. S'il n'a pas pu faire plus en Europe,
que pouvait-il en Asie ? Rien! C'est un
devoir de le dire, car rien n'est pire que
de vivre d'illusions. L'Autriche, l'Al-
lemagne, l'Italie, la France même avaient
de bonnes raisons ppur arrêter la Russie
dans la Turquie d'Europe; l'Angleterre
seule était assez intéressée à l'arrêter
saïque, terre-à-terre de la nature, soit le
but de l'art? Cependant il faut être non
seulement équitable, mais sympathique
pour des efforts qui ont produit même de
minces résultats. Il y a, chez la plu-
part de nos paysagistes naturalistes, de
l'acquis, de l'adresse, mais aussi ua
goût très prononcé pour la. nature com-
mune, pour la réalité vulgaire, et une ab-
sence déplorable d'idées et d'élévation. Ce
qu'ils font a quelque intérêt, on ne sau-
rait le nier mais cet intérêt n'es~ m bien
vif ni bien grand, et, après avoir regardé
toutes ces toiles qui se succèdent et se
ressemblent, on se seut découragé et un
peu ennuyé. Cependant, en se rapprochant
de la nature, les paysagistes contempo-
rains ont rendu de véritables services.
D'une part, ils ont développé et assoupli
le métier de l'autre, ils ont accoutumé le
public a n'admettre que ce qui est vrai et
selon les lois de la nature, de sorte que
les artistes aux idées générales et élevées
feront désormais contraints à donner à
leurs créations une réalité qui est néces-
saire.
Les paysages de style tel qu'on les en-
tendait H y a quelque cinquante ans font
presque absolument défaut, et c'est avec
un sentiment de respect que j'ai vu le
courageux M. Paul Flandrin exposer en-
core cette année deux tableaux aux
lignes pures et grandes, pleins de gra-
vité, d'élévation, de poésie que, très
à tort, personne ne regarde, et qui,
il faut bien le dire, sentent le travail
du penseur dans l'atelier plus que l'é-
tude d'après nature, et paraissent exé-
cutés par un artiste d'un astre âge.
~îaia on rencontre un certain nombre de
peintres qui essaient une transaction en
conservant la manière générale de voir
des anciennes écoles, tout en mettant dans
hMirg o'nvrages un centîmeat ?lu&: vif de
dans la Turquie d'Asie pour, s'employer à
cette tâche, à ses risques et périls. Si
donc l'Angleterre a pu compter sur tout
le monde en Europe, elle n'a pu compter
en Asie que sur eUe-même; elle a senti
son isolement; elle n'en a pas été décou-
ragée de là est née la convention du
4 juin. La Turquie s'engage à introduire
des rétormes dans ses' provinces d'Asie,
et elle reconnaît à l'Angleterre le droit de
concourir à l'exécution de ces réformes, ce
qui équivaut à l'établissement du protec-
torat anglais sur ces provinces. Pour que
ce droit de l'Angleterre ne soit pas absolu-
ment platonique, la Porte cède à son alliée
l'îte de Chypre. C'est un traité d'alliance
défensive entre les deux puissances, et
l'Angleterre occupe une forte situation
dans la Méditerranée afin de rendre cette
alliance efncace. De Chypre, l'Angleterre
surveillera en même temps l'exécution
des réformes turques et tous les mouve-
mens des armées russes. Elle sera a por-
tée pour aider aux unes et pour arrêter
les autres. Dans les deux cas, l'occupa-
tion de Chypre, en de tel autre poste du
même genre, était le corollaire inévitable
de la stipulation principale par laquelle
l'Angleterre devenait le soutien et le guide
de la Porte dans les réformes qu'elle a pro-
mises, et son alliée contre les agressions
qu'elle peut subir.
Ici se présente, au point de vue euro-
péen, au point de vue français, une grande
question. Que vaut-il mieux entre les
deux alternatives ? Vaut il mieux que la
Russie, puissance conquérante et autori-
taire, ait le champ libre en Asie; ou
vaut-il mieux qu'elle trouve devant elle
l'Angleterre, puissance politiquement et
commercialement libérale? Sans doute, il
serait mieux qu'à côté de l'Angleterre~
figurât une autre puissance, mais la-
quelle ? Serait-ce l'Autriche? Elle est
assez occupée en Occident..Serait-ce
l'Allemagne? Serait-ce l'Italie? Serait-ce la
France? Aucune, évidemment, ne se char-
geraitde cettetàche. Alors il faut conclure! 1
Pour notre compte, nous n'hésitons pas
dans notre choix; et, a~I risque de scan-
daliser quelques esprits, nous dirons har-
diment que, pour compléter et en même
temps corriger ce que vient de faire l'An-
gleterre, nous souhaiterions de voir l'Au-
triche jouer en Europe le rôle que l'An-
gleterre joue en Asie, en un mot, de la
voir conclure avec la Porte, au sujet de
la Turquie d'Europe, une convention sem-
blable et pour ainsi dire parallèle. C'est un
rôle difficile qui demande du courage, et
qui expose à quelques dangers. Mais, en ce
monde, qui ne risque rien n'a rien. L'in-
térêt presque exclusif que l'Angleterre
a en Asie, l'Autriche l'a en Europe. Saura-
t-elle le comprendre? ProStera-t-elle des
commodités particulières que le Con-
grès lui a faites ? F Imitera-t-elle,'
sans s'exposer aux mêmes reproches
que l'Angleterre, l'exemple que celle-ci
vient de donner ? Nous l'ignorons mais
il est sûr que rien ne serait plus aisé, et
que le Congrès a pour ainsi dire ppussé
l'Autriche dans la voie où elle n'a plus
qu'à marcher. La Turquie ne s'est-elle
pas réservé le droit de traiter directement
avec l'Autriche les conditions de l'occu-
pation de l'Herzégovine et de la Bosnie ?
Qui ne voit l'avantage que l'Autriche peut
retirer de cette situation L'Herzégovine et
la Bosnie peuvent devenir pour elle ce que
Chypre est pour l'Angleterre. En Europe
comme en Asie, la surveillance des réfor-
mes dissimule à peine un protectorat ef-
la réalité, une facture plus personnelle,
plus souple, plusvariée, et c'est à leurs
tableaux que nous donnerons une atten-
tion particulière. Ils sont d'ailleurs très
appréciés, et en général je crois qu'on se
mené trop du public; il vaut beaucoup
mieux qu'on ne 'pense. Présentez-lui dés
œuvres de valeur et vous verrez que,
quelle que soit leur étiquette, il les appré-
ciera. Nous en avons un exemple dans le
beau tableau de M. Zuber, qui a été fort
remarqué.
Depuis deux ou trois ans je reprochais
à M. Zuber d'abandonner les motifs poé-:
tiques pour lutter à armes inégales avec-
les réalistes contemporains. Il me sem-
blait qu'il aspirait à descendre, et, lors-
qu'on asonimagination et son sentiment
de la nature, c'est à s'élever qu'il faut
tendre. Toutefois, cette excursion hors de
'son domaine ne lui aura pas été inutile,:
car, sous le rapport dé l'exécution, il a
gagné. Son J9s~? p~~ë réunira cer-
tainement tous les suffrages et l'encoura-
gera. à persévérer dans là bonne voie qu'il
à retrouvée. Le premier plan du tableau
est occupé par un entassement d'énormes
blocs de roches détachées. Au delà se
tient Dante, la tête levée, qui se renverse'
avec un geste d'enroi et se' tourne vers
son conducteur en lui disant « Vois la,
bête a cause de qui je me suis retourné;.
sage fameux, secours-moi contre elle qui
fait frémir mes veines et mon pouls!))
A. droite s'élèvent sur les rochers de ma-
gninques végétations; de l'autre côté la
forêt s'enfonce et se perd dans la nuit, et
dans le haut on aperçoit un petit coin
d'un ciel gris lumineux. ;Le motif de
paysage est admirable et en parfaite con-
cordance avec le sujet. Ces deux figurer
parfaitement en situation, justes et frap-
pantes par leurs attitudes, d'un excellent
b&ractèrB de dessin, sont Men Baote et
fectif. Quant à une alliance défensive, si
les Anglais ont jugé a propos de la con-
clure pour le cas où les Russes gar-
deraient ou Batoum, ou, Ardahan, ou
Kars, nous ne voyons pas pour-
quoi l'Autriche ne prendrait pas les
mêmes précautions en présence de
la rétrocession de la Bessarabie et de la
constitution d'une principauté bulgare.
De tout temps, dans l'histoire de l'Eu-
rope, quelques nations se Sont constituées
le boulevard de toutes les autres contre
le danger qui venait tantôt d'un côté,
tantôt de l'autre. C'est la position que
l'Angleterre a voulu prendre en Asie,
et qui est encore à prendre en Europe.
Nous n'essaierons pas de lever le voile
de l'avenir. On nous permettra pourtant
d'insinuer discrètement que si les puis-
sances lès plus intéressées, l'Angleterre
et l'Autriche par exemple, doivent jouer
en Orient le rôle principal, elles auront
besoin de tout le monde occidental dans
les efforts qu'elles seront amenées à
faire. Notre rôle, à nous, est d'assis-
ter avec circonspection à ce qui se passe
et d'en parler avec réserve. Menons-
nous surtout des premières et trop
vives impressions; ce ne sont pas tou-
jours les bonnes. Nous n'avons certaine-
ment aucun intérêt à maintenir, à aSer-
mir d'un côté l'alliance des trois empires,
à nous isoler absolument de l'autre.
Nous sommes dans une période de tran-
sition où il faut savoir accepter ce qui
est inévitable. Notre situation à l'exté-
rieur et aussi àTintérieur doit être traitée
avec ménagemens. A l'intérieur, les partis
qui ont jeté la France dans les difScultés
où elle est aujourd'hui, les partis quil'yont
maintenue n'attendent qu'un prétexte pour
relever la tête et tenter peut-être de
nouvelles expériences. Les journaux
réactionnaires sont pleins des déclama-
tions les plus véhémentes contre nos
plénipotentiaires, contre les surprises de
ita « perfide Albion. » Ils savent bien ce
qu'ils font, et nous rendons justice à leur
adresse, mais Une nous semble pas à pro-
pos de favoriser leurs projets. Nous détes-
tons leur gouvernement à l'intérieur;
quant à leur politique au dehors, à la di-
plomatie des hommes du 16 mai, nous la
rendons en grande partie responsable de
ce qui se passe en ce moment en Europe.
Qui est-ce qui à encouragé lés préten-
tions de la Russie? Qui est-ce qui a faussé
dès le début, la ligne de conduite qu'il
convenait à la. France de suivre? Nous
l'avons dit assez souvent pour n'avoir pas
besoin de le répéter. Oui, l'Europe a dû
se passer de nous dans ces derniers
temps; mais pourquoi? parce que nous
avons manqué à l'Europe, nous nous
Sommes manques à nous-mêmes. Nous
avons à faire ~n ce moment œuvre de ré-
paration il faut y apporter sagesse, pru-
dence et sang-froid.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers tes dépêches suivantes
"Berlin, le 10 juillet, 10 h. soir.
La Russie a fini par remporter la vic-
toire. BatoTim lui reste déanitivement et
devient un port de commerce, ainsi qu'il
a; été convenu. En traçant les frontières
de la ville on a éliminé l'élément laze
de la juridiction russe. Pour l'Arménie, on
a adopte l'article î6 du traité de San-
Stefano, en invitant la Porte-Ottomane à
se mettre en rapports aTée les délégués
arméniens pour élaborer un Statut orga-
nique qui sera soumis ensuite à l'exa-
Virgile, et cette forêt obscure, avec ses
ombrages mystérieux, ses ombres pro-
fondes, est bien celle dont le poète a parlé
dans l'Enfer. Le jour venant du haut
éclaire assez les rochers du premier plan
pour qu'il ait été possible au peintre de
leur donner un relief, un modelé ferme et
puissant qui contraste de la manière la
plus heureuse avec l'exécution plus
générale des fonds tenus dans l'ombre.
II y a beaucoup d'art, un grand et
noble style dans la conception et l'ar-
rangement de cet ouvrage; la facture
en est large et très franche, la couleur
riche et agréable; mais il faut qu'on y soit
forcé pour songer à l'analyser, tant l'im-
pression est spontanée et profonde. Voilà
du bon naturalisme où l'imagination de
l'artiste, qui fait bien aussi partie de la
nature, je pense, a joué son rôle.L'autre
tableau de M. Zuber, /S~M*de moins hautes visées. Ce sont encore
de grands rochers sur le devant, près
d'une mare, épars ça et là sous les hêtres
qui vont perdre leurs dernières feuilles; leà
mousses et les herbes sont déjà jaunies,
deux femmes emportent tristement leurs
fagots. L'air circule librement entre les
troncs hauts et droits, et la partie gauche
surtout de cet ouvrage me paraît d'une
remarquable exécution. Mais je ne crois
pas que le ton du ciel soit parfaitement
juste.
Le tableau qu'expose M. Benouville re-
présente l'Anio entre Tivoli et Vicovaro.
Larivière vient du fond- et s'épand au
premier plan, de manière à l'occuper pres-
que complètement. Quelques bufQes con-
duits par un berger à cheval s'y baignent,:
et je ferai remarquer avec ~uel soin le
consciencieux artiste a dessiné ces figures
qui ne jouent pourtant pas un rôle très
important dans son ouvrage. Là berge 1
ipïiMt&e'e est ~tnrpBrte d'arbres Bt de
men et à la sanction des puissances. L'An-
gleterre surveillera et contrôlera l'application
do ces réformes en vertu du protectorat qu'elle
va exercer en Asie-Mineure conformément
au traité d'alliance défensive conclu entre le
Sultan et la reine d'Angle terre.
aLa question de l'évacuation des troupes
russes stationnant dans les environs de Coh-
stantinople et hors de. la Roumélie a été
également abordée; mais aucune décision
définitive n'a été prise. On s'en occup-ra
dans la séance de demain. Le Congres s'est
occupé ensuite de la lecture du rapport
élaboré par la commission chargée de la
rédact'on de l'instrument de paix. Le traité
pourra Être signé dans la séance de samedi.
Puis il y aura un ~rand dîner de gala chez
le prince impérial, et, dimanche, la plupart
des plénipotentiaires quitteront Berlin.
B Il est inutile de vous dire quelle impres-
sion a produite ici la nouvelle annonçant la
cession de l'Ue de Chypre à la Grande-Breta-
gne, et quelle importance on attache à ju~te
titre à la victoire dip)omatique remportée par le
cabinet anglais. En tenant secretpendantplus
d'un mois te traité qu'il avait conclu avec la
Porte, lord BeaconsSetd a laissé aux Russes le
temps de formuler toutes leurs prétentions,
de dévoiler leurs convoitises et de mesu-
rer par conséquent l'espace qu'ils avaient à
parcourir pour reculer, de concessions en
concessions, jusqu'à un échec final qui est
d'autant plus signincatif. °
? On avait répandu ce matin le bruit que
les plénipotentiaires français attendaient t
des instructions de Paris pour adresser une
interpellation au sujet de l'Ile de Chypre. Je
ne puis rien vous dire de positif à ce sujet;
mais ~1 me paraU impossible que la question
puisse ôtre soulevée. Le traité anglo-turc est
en dehors du traité de San-Steîano et ne
peut ainsi être soumis à une discussion
au milieu du Congres. ? p N-
<[ Berlin, le 10 juillet, 7 h. 6 m. soir.
s Suivant des informations puisées aux
meilleures sources, le succès des délégués
anglo-français en ce qui concerne la ques-
tion nnancière est purement platonique.
Le Congres semble n'avoir eu aucune in-
tention de traiter à fond !a question fi-
nancière turque, la regardant comme pure-
ment intérieure. Il est possible que la
diplomatie des pays les plus directement
intéressés exercera une action sur la Porté;
mais ce sera en dehors du Congrès.
a On croit généralement que le traité sera
signé samedi. Quelques pténipotentiaires
qui itéraient Ber!in dès dimanche soir. Lord
:Beaconsnetd, malade, n'a pu assister à la
séance d'aujourd'hui, qui a été consacrée à ré-
gler quelques points Secondaires et àlalëc-
iture des travaux de lacommi~sionde rédaction.
!0a a cru que lord Beaconsfield informerait'le
Congres de la convention signée avec la Porte.
C'était une erreur. Un tel arrangement est en
uehors des attributions du Congres, qui
avait dans son programme le devoir de consi-
dérer seulement les faits résultant do la
guerre et du traité de San-Stefano. Les avis
sont partagés re~ativement aux conséquences
de l'occupation de i'ile de Chypre.
i. Z.
pOURSE DE PAMS
Ctature te 9 le 10 BttmMe Bttitute.
'0/0 -f.
Comptant, n M. 76SS./t .t .6!).
Fin cour. T?!!0. 7680. .M.A
At/eo/o'
Comptant 107 2S,t07SO .2S
ae/w
Comptantes 95.HS3S.60./
Fin cour. H6 10. US M.60.
Mtn-B BOURSB DU SOm.
Emprunt B 0/0. US fr.SS.SO, 871/2.
90/0. 77fr..T!fr.l9.
5 0/0 turc. 16 fr. 40, 50, 42 < /2.
Banque ottomanû.. 463fr.,467fr.p,46Sfr.
Ottomane t8'?! 97fr.M.
Florins (or). 667/16,1/2.
Hongrois 6 0/0. 80 3/16, 3/8, S/16.
Egyptiennes 60/0.. 273 fr. 12. 2'M fr. 62, 275 fr.
buissons qui projettent sûr l'eau mie
ombre profonde. De l'autre côté, on voit
la campagne montueuse qui s'étend en
pleine lumière. Un beau ciel d'été, avec
des nuages d'un gris rosé & la base, s'é-
tend surce beau site. Les rochers delà
berge et les végétations qui les recou-
vrent sont d'un très beau caractère, et
le soleil qui projette quelques rayons sur
le sommet des arbres donne beaucoup de
profondeur aux ombres du premier ptan.
L'exécution n'a pas beaucoup d'éclat,
mais elle est simple et savante. Voila
plusieurs années que je constate avec
plaisir les eSbrts que fait M. Benouviiïe
pour assouplir sa facture il se débarrasse
de plus en plus de cette manière acadé-
mique qui,-suivant moi, déparait et re-
froidissait ses premiers ouvrages.
Dans le J~M a!MC~ M.Bel!eI,les ngures n'ont pas une très
grande importance, et c'est par le paysage.
que ce tableau est surtout intéressant..
Comme à l'ordinaire, les terrains du pré-~
mier plan sont très étudiés et d'une con-
struction solide et logique que l'on
ne saurait trop louer. Us sont animés
par les trois personnages qui motivcTit
le tableau, et par quelques autres 8-
gures qui circulent entre les arbres et
!es buissons. D'un côté, au second
plan, !se dresse un ensemble de con-
ëtructions d'un aspect très pittoresque
qui se détachent sur le fond Meu'des
montagnes; De l'autre côte s'élève une:
montagne rocheuse, éclairée et colorée
de tons d'un rosé violacé. L'autre ta-
bleau du même artiste, intitulé jP~ FÏ-
M6~ est beau coup moins composé, et je.
suppose queM. Bellel a très peu modi6é
le motif que lui a fourni lanature. Ce sont
quelques arbres aux fûts droits, fermes;
ment implantés dans les ànfractuosités
d*un terrain Tïa&B'ax. Au mïireu, on 'vb~t
On dit que le Pape Léon XIII a con-
sulté le collége des cardinaux pour savoir
s'il pouvait se servir des conditions qui
lui sont assurées par la loi des garanties.
On sait que cette loi, faite au moment de
l'occupation de Rome par les Italiens, sti-
pule pour le Pape un revenu annuel de
3 millions 300,000 fr. sur le budget de
l'Etat. On sait aussi que Pie IX avait
inébranlablement persisté à ne pas tou-
cher cette liste civile, ce qui eût été à
ses yeux la reconnaissance de la révolu-
tion italienne et du royaume d'Italie. Le
collége des cardinaux' se serait, dit-on,
borné à répondre que le Pape pouvait se
servir de ce que la loi mettait à sa dispo-
sition, pourvu que le pouvoir spirituel
n'en f~t pas lésé. On ne peut pas dire que
ce soit une réponse, et il est probable que
Léon XIII se contentera de rester dans
les conditions actuelles.
Mais il paraît que ces conditions de-
viennent de plus en plu~difSciles. L'exal-
tation toujours croissante qui avait sou-
tenu le vieux Pie IX jusqu'à la fin de sa
longue vie lui avait donné la force de sa
confiner dans le 'Vatican pendant toute
saison; mais, s'il était prisonnier volon-
taire, sonsuçcesseurparaît être prisonnier
forcé et voudrait bien pouvoir passer
l'été romain au mont Cassin. De plus, le
nouveau Pape est suspect au parti qui
gouverne l'Eglise dans le monde entier,
et le denier de saint Pierre n'arrive
plus avec le même empressement qu'au-
trefois. L'enthousiasme n'est plus aumême
niveau, et on commence à comprendre
au Vatican que l'antagonisme perpétuel
avec l'Etat n'est pas au profit de l'Eglise.
Mais le nouveau Pape se trouve dans une
situation particulière qui lui a été léguée
par son irréconciliable prédécesseur et
qui mérite d'être examinée.
Lors de l'avènement de,LéQnXIII,ûn:
a dit assez volontiers que l'Eglise allait
iavoir à satêtè un homme modéré et con-
ciliant non pas un libéral .et presque un
révolutionnaire comme le Pie IX de 1846,
mais un politique qui chercherait un mo-
~M vivendi avec le nouveau régime. Nous
n'avons partagé que médiocrement ces es-
pérances parce qu'il était facile de voir
toutes les difficultés dont le nouveau
Pontife restait entouré et par lesquelles
il serait paratysé. Il y a dans l'Eglise
un parti dominant qui ressemble à
.notre ancienne Ligue, et qui est plus ac-
tif et plus fort que l'Eglise elle-même.
Des archevêques sont ouvertement censu-
rés et insultés par les journaux catholi-
ques*, comme à Milan, et le Pape est obligé
de se borner à un b!âme mitigé qui n'ar-
rête rien. Si Léon XIII osait aller respirer
l'air de la montagne, ce monde-là le re-
garderait comme un déserteur et s'il se
décidait à recevoir la pension qui lui est
assurée par la loi des garanties, on le
traiterait de simoniaque.Au début de
son pontificat, il a voulu donner aux
cardinaux une part dans le gouverne-
ment que Pie IX ne partageait avec per-
sonne et exerçait d'une façon absolue. Par
un de ces nouveaux dogmes inconnus a
l'Eglise d'autrefois et qui en ont perverti
toute l'ordonnance, Pie IX avait été pro-
clamé infaillible, et il croyait très sin-
cèrement l'être. Il agissait en souverain
irresponsable, et en outreil avait pris
soin, pendant son exceptionnelle carrière,
de composer le Sacré-Collège d'hommes
qui ne pouvaient avoir d'autre volonté
que la sienne. C'est cet héritage que re-
parune'éclaircie la. rivière qui circule
dans la campagne, et les collines qui oc-
cupent le -fond. Les arbres sont excel-
lemment 'dessinés, avec largeur et fer-
meté, et, quoiqu'ils paraissent jetés au
hasard, ils forment un ensemble très pit-
toresque. C'est par la composition, par
Inexécution savante et sévère que se
distinguent les ouvragés de M. Belle!, plu-
tôt que par la couleur. Traduits parla
gravure~ils garderaient toutes leurs belles
et sérieuses qualités, comme on peut s'en
convaincre d'ailleurs par les beaux dessins
que l'artiste a exposés au Palais de l'In-
dustrie et au Champ-de-Mars. °
Ge n'est pas sans une bien vive émo-
tion que nous avons vu les deux derniers
ouvrages; ~M;c~OM~ Mets, de notre confrère Adolphe
ViolIet-Le-Duc. Quoique notre ami n'ait
pu mettre la dernière main à ces tableaux,
ils sont ~u nombre des meilleurs qu"il
nous ait donnés, et la mort l'a surpris en
pleine possession dé son talent. La pein-
ture de 'Viollet Le-Duca beaucoup de vrai
mérite. Elle n'est pas éclatante et tapa-
geuse elle porte la trace du caractère
idiscretet un peu timide de l'homme dis-
tingué et excellent que-nous regrettons.
L'aspect, sans être d'une grande vivacité,
est très agréable c'est l'élëga.nce, là doù-
bèur, l'harmonie qui dominent. Le dessin,
sans roideùret sans ambition anectée, est
sérieux et savant; la facture est très con-
sciencieuse; ferme et précise sans séche-
resse, et les ensemMearespirent un goût,
une mesure, un tact pittoresque, un sen-
timent profond et ému des beautés de la
nature qui sont d'accord avec les qualités
morales de l'homme. (
Le paysage qu'expose M. de Curzon,
~M~ <~ ~e~o~o~&'a pas une grande importance ce n'est
gaërs qu'TMre F~ mais comm~ 'on y MM
MtfMAL DES DEBATS
JE!)M H JUILLET
MM. `
JE~iM ii JBLLET
ON- S'ABONM!.
< me des PrBtros~aint-Germaim-i'AaTen'o!)!, H*
~fJ&tX.BE~'ABOMMEMNNTf:
Dnam. SIxmoia. TrommeM.
-DëpaTtmmeM. Mtr. <0fr. 20 tr.
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Les tboBBemens partent des i"
PtCMa, tauattMum~fe. M «HB)t<
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1 a !bMt~en, apply to Cewte and C°, foreign- mewa-
-Mtpers omce. n.GresHam street.G. P.0.
MM.BeMzy, BMtet! et C*, t.Ftnch tano GomMN,
E. G., LoiHon, MN. W..B. NMttb et Nen.
i86,Strand,'W~C. London.
ABr
Mothèques dea aa?es d~ ehemiBS da fer M~es.
A. Valparaiso (GMUj, ehM M. Créâtes L. Tomew~
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
~< régences du Maroc et de iaTamsie, r
enChineetauJapon,
M moyen d'une valeur payable à Paris ou de
XMndats-postc, soit internattonàux, soit tranpai~
r tnAJIemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord ~«
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres paya,
~Mt'enTol d'une YaleurpayaNetttt'hh
POLITIQUES ET LITTERAIRES
't ~&< ..&,t!
LM MmoncM aont recaM
ettMNm. ~Mehey, M<~Ca
a,ptaoedetaBoarse,
tt tn bureau da ~MtN!At
~~Mïent tou]oiu'satre~Me?pM rMMHW
PARÏS
MERCREDI 10 JUILLET
Nous avons en6n sous les yeux le texte
delà. convention qui a été conclue le
4 juin entre l'Angleterre et la Porte, ce
qui nou~ permet de rectiner ou de pré-
ciser quelques appréciations ou quelques
doutes que nous exprimions hier. D'abord,
la. convention constitue un contrat direct
entre l'Angleterre et la Porte, et il ne
sera pas soumis au Congrès. Ensuite, elle
s'applique seulement aux possessions que
la Porte conserve en Asie en vertu du
traité déSnit.if de paix. Il résulte en6n de
ses termes que la convention était condi-
tionnelle parce qu'elle ne devait entrer en
vigueur que si Batoum, Ardahàn, Kars,
ou une quelconque de ces places restaient
entre les mains des Russes. Elles y res-
tent toutes les trois donc, la convention
aura immédiatement tout son eSet.
Quant à la convention en elle-même,
elle est aujourd'hui l'objet de toutes les
conversations, de toutes les discussions,
de toutes les polémiques de la presse. Le
premier sentiment qui s'est manifesté
est une vive surprise à laquelle nous
n'ayons pris qu'une part très modeste.
Sans savoir exactement de quoi il s'agis-;
sait dans les négociations échangées en-
tre l'Angleterre et la Porte, nous n'étions
pas très éloignés de nous en douter. Dans
notre Numéro du 22 juin dernier, nous
avons analysé quelques articles publiés
par le ~M,y immédiatement après le
.retour du comte Schouvalon à Londres.
Que disaient ces articles ? Ils~ disaient
formellement que l'Angleterre devait ob-;
tenir « une forte position en Asie. »'
Quel genre de position ? « une position
qui permettra à l'Angleterre d'exercer
un contrôle sérieux sur l'administration
turque, et surtout d'arrêter le dévelop-
pement "'de'~a "puissance russe. ? Ce
contrôle de l'Angleterre devait prendre
Informe d'un protectorat que le ~MM
assimilait au pouvoir exercé .par les rési-
dons politiques anglais auprès dés sou-
verains indigènes de l'Inde, et ce protec-
torat se cachait sous la phrase un peu
mystérieus.e du Mémorandum SaHsbury-
SchouvaloS' Zc~o~~c MM~
~'<°~pM'6 ~ONM~
~e~ « Certes écrivions-nous, il
y a là pour l'Angleterre un avantage
considérable, et il nous tarde iort de
connaître le texte du tttre qui le lui
assure. M On le voit par ces citations,
pour nous, pour tous ceu~ qui ont suivi
d'un œil attentif des événemens pré-
parés de longue main, il ne peut pas y
avoir dans. la publication de la con-
vention anglo-turque une de ces sur-
prises qui dérangent tous les cal-
culs, .surprennent l'imagination et pro-:
voquent, suivant les points de vue divers,
ou une satisfaction sans bornes .bu une;
colère sansretenue. Nous ne savions pas
qu'iL s'agissait précisément ~dé Tîle dc~
Chypre, mais nous pensions.bien .qu'il s'a-
gissait de quelque chose d'approchant.'
'On Bpus permettra donc dé parler de la
convention anglo-turque avec un calme!
parfait. Les procédés diplomatiques dont
s'estServi lord Beaconsneld sont insolites,
inopinés~ incorrects. L'Europe pourrait
s'en plaindre, et nous avons parfaitement t'
le droit dé les regretter. Mais ne serait-
ce pas du temps perdu, ou au moins mal
employé? Il faut envisager le fait en lui-
--=,
?mm!S M JOUMAL DES MATS
DU U.JUlU~T i878.
SAJLOM DE i878. ¡
(Septième article ~otf te ToM~~ ~&s Z)~~
aesgt mai, 4. 9, 22,28jumet~6~uUlet.~
~~MFC.- MM. Paul Flandrin. Zuber.~
Benouville. Bëllel'. Adolphe
Viollet-Le-Duc. Dé Curzon. Emile
'Michel. –FrM~îs. –Bussoa. Guil-
lon. –-Berphèrè.–Pelouse.–Herpin.
–PomteUn. –Dameron. Sëgé.–
H~rpignies. Bernier. De. Groiseil-
liez. Japy. Defaux. Paul Col'n.;
Papeleu. ArLhur Calage. J~es
Grenie! Kreyâcr. –De Coc.quëreL
Reyoart. –,DauhMy. –.IwtU-
Cl~el.
S'il fallait caTaciértser les tableaux de
paysage exposés cette année au Patais 4ë
rindtistrie, je pourrais me borner à repro-
duire des i-éQext
suivént~le trop près po\ir ne pas se res<
sembler, et cette monotonie se retrouve
dans nos appréciations. En parlant du
paysage ~el que le comprennent la plupart
des peintres contemporains, je ne veux
pas cacher ma pensée et mettre, comme on
dit, monTdrapeau dans ma poche. Je tiens
même d'autant plus a m'expliquer nette-
ment sur ce point que je ne partage pas
l'opinion dominante. Il y avait certaine-
ment quelque chose et même bëaucdDp à
faire pour réagir contre le paysage théâtral
et absolument conventionnet de l'époque
précédente. Ma.is si les con=tructioi!3 vi-
des et froides des Michalon et des Vadën-
ciennes étaient chimériques, et absurde?,
e'ensait~i qtM rimitatkm textuelle, pro*
même. La situation de l'Europe est très
compliquée un grand problème reste
posé, et nul ne peut prévoir comment il
sera résolu; mais ce qui est certain, c'est
que, pour tirer profit de la. solution, il faut
s'appliquer au problème avec une froi-
deur mathématique et se dégager des en-
traînemens passionnés qui conduisent aux
aventures, ou des accès de mauvaise hu-
meur qui rendent impossible toute politi-
que suivie. p
L'Angleterre a été très populaire en
Europs pendantquelques semaines. L'ori-
gine de cette popularité remonte à la
circulaire du marquis de Salisbury, en
date du 1"' avril. Cette circulaire était un
exposé des meilleurs et des plus nobles
principes elle était inspirée par un sen-
timent juste et profond de la solidarité
européenne. Aujourd'hui l'Angleterre
paraît avoir changé de principes et
elle s'expose 5, d'amères critiques. On
l'accuse d'avoir joué une sorte de comédie
où elle a trompé tout le monde on s'en
veut de lui avoir prodigué des applaudis-
semens qu'elle ne méritait pas. Soit) Nous
voulons bien partager cette impression,
mais il ne faut pas l'exagérer. La cir-
culaire du marquis de Salisbury n'é-
tait pas seulement une proclamation
de principes, elle était aussi un appel
à l'Europe. Depuis le 1~ avril jusqu'au
voyage du comte SchouvaloS, c'est-à-dire
jusqu'au milieu de mai, qu'a fait l'Angle-
terre ? Elle a cherché, et nous voulons
croire qu'elle était sincère, elle a cherché
cette Europe dont elle avait adopté la
cause. Elle s'est adressée d'abord à la
puissance qui était la première en ligne en
Orient, et dont les intérêts particuliers se
confondaient avec les siens, à l'Autriche.
Est-ce que l'Autriche a répondu aux
avances, aux conseils, aux propositions
de l'Angleterre? Non l'Autriche a man-
qué l'appel qu'on lui adressait, elle
s'est manquée & elle-même~eUe a manqué
à l'Europe. L'Allemagne [ Ses relations
intimes avec la Russie étaient connues, il
n'y avait rien à tenter de ce côté. L'Italie
.regardait de tous les côtés à la fois,
cherchait le bon vent, ne le trouvait pas,
et d'ailleurs ne pouvait rien à elle seule.
Restait la France Mais l'Europe elle-
même avait pris soin, en. 1871, de casser
ou de laisser casser le bras que la France
avait toujours mis dans les affaires d'O-
rient, non pas seulement pour son avan-
tage personnel, mais dans l'intérêt de l'é-
quilibre et de l'indépendance de tous. Il
faut Être juste Il faut voir les choses
telles qu'elles sont! Sur qui l'Angleterre
pouvait-elle s'appuyer en Europe pour
arrêter les empiétemens delà Russie, soit
en Europe, soit en Asie ?
En Europe, il était permis, dans une
certaine mesure, de compter sur le Con-
grès toutes les puissances réunies en ce
moment.a Berlin sont, en effet, plus ou
moins intéressées à modérer l'élan des
ambitions russes vers Constantinople, à
travers le Danube et les Balkans. On a vu
ce que le Congrès a fait pour satisiaire à
ces appréhensions universelles. Peu de
chose à notre avis; mais nous admettrons,
si l'on veut, qu'il ne pouvait pas faire
plus. S'il n'a pas pu faire plus en Europe,
que pouvait-il en Asie ? Rien! C'est un
devoir de le dire, car rien n'est pire que
de vivre d'illusions. L'Autriche, l'Al-
lemagne, l'Italie, la France même avaient
de bonnes raisons ppur arrêter la Russie
dans la Turquie d'Europe; l'Angleterre
seule était assez intéressée à l'arrêter
saïque, terre-à-terre de la nature, soit le
but de l'art? Cependant il faut être non
seulement équitable, mais sympathique
pour des efforts qui ont produit même de
minces résultats. Il y a, chez la plu-
part de nos paysagistes naturalistes, de
l'acquis, de l'adresse, mais aussi ua
goût très prononcé pour la. nature com-
mune, pour la réalité vulgaire, et une ab-
sence déplorable d'idées et d'élévation. Ce
qu'ils font a quelque intérêt, on ne sau-
rait le nier mais cet intérêt n'es~ m bien
vif ni bien grand, et, après avoir regardé
toutes ces toiles qui se succèdent et se
ressemblent, on se seut découragé et un
peu ennuyé. Cependant, en se rapprochant
de la nature, les paysagistes contempo-
rains ont rendu de véritables services.
D'une part, ils ont développé et assoupli
le métier de l'autre, ils ont accoutumé le
public a n'admettre que ce qui est vrai et
selon les lois de la nature, de sorte que
les artistes aux idées générales et élevées
feront désormais contraints à donner à
leurs créations une réalité qui est néces-
saire.
Les paysages de style tel qu'on les en-
tendait H y a quelque cinquante ans font
presque absolument défaut, et c'est avec
un sentiment de respect que j'ai vu le
courageux M. Paul Flandrin exposer en-
core cette année deux tableaux aux
lignes pures et grandes, pleins de gra-
vité, d'élévation, de poésie que, très
à tort, personne ne regarde, et qui,
il faut bien le dire, sentent le travail
du penseur dans l'atelier plus que l'é-
tude d'après nature, et paraissent exé-
cutés par un artiste d'un astre âge.
~îaia on rencontre un certain nombre de
peintres qui essaient une transaction en
conservant la manière générale de voir
des anciennes écoles, tout en mettant dans
hMirg o'nvrages un centîmeat ?lu&: vif de
dans la Turquie d'Asie pour, s'employer à
cette tâche, à ses risques et périls. Si
donc l'Angleterre a pu compter sur tout
le monde en Europe, elle n'a pu compter
en Asie que sur eUe-même; elle a senti
son isolement; elle n'en a pas été décou-
ragée de là est née la convention du
4 juin. La Turquie s'engage à introduire
des rétormes dans ses' provinces d'Asie,
et elle reconnaît à l'Angleterre le droit de
concourir à l'exécution de ces réformes, ce
qui équivaut à l'établissement du protec-
torat anglais sur ces provinces. Pour que
ce droit de l'Angleterre ne soit pas absolu-
ment platonique, la Porte cède à son alliée
l'îte de Chypre. C'est un traité d'alliance
défensive entre les deux puissances, et
l'Angleterre occupe une forte situation
dans la Méditerranée afin de rendre cette
alliance efncace. De Chypre, l'Angleterre
surveillera en même temps l'exécution
des réformes turques et tous les mouve-
mens des armées russes. Elle sera a por-
tée pour aider aux unes et pour arrêter
les autres. Dans les deux cas, l'occupa-
tion de Chypre, en de tel autre poste du
même genre, était le corollaire inévitable
de la stipulation principale par laquelle
l'Angleterre devenait le soutien et le guide
de la Porte dans les réformes qu'elle a pro-
mises, et son alliée contre les agressions
qu'elle peut subir.
Ici se présente, au point de vue euro-
péen, au point de vue français, une grande
question. Que vaut-il mieux entre les
deux alternatives ? Vaut il mieux que la
Russie, puissance conquérante et autori-
taire, ait le champ libre en Asie; ou
vaut-il mieux qu'elle trouve devant elle
l'Angleterre, puissance politiquement et
commercialement libérale? Sans doute, il
serait mieux qu'à côté de l'Angleterre~
figurât une autre puissance, mais la-
quelle ? Serait-ce l'Autriche? Elle est
assez occupée en Occident..Serait-ce
l'Allemagne? Serait-ce l'Italie? Serait-ce la
France? Aucune, évidemment, ne se char-
geraitde cettetàche. Alors il faut conclure! 1
Pour notre compte, nous n'hésitons pas
dans notre choix; et, a~I risque de scan-
daliser quelques esprits, nous dirons har-
diment que, pour compléter et en même
temps corriger ce que vient de faire l'An-
gleterre, nous souhaiterions de voir l'Au-
triche jouer en Europe le rôle que l'An-
gleterre joue en Asie, en un mot, de la
voir conclure avec la Porte, au sujet de
la Turquie d'Europe, une convention sem-
blable et pour ainsi dire parallèle. C'est un
rôle difficile qui demande du courage, et
qui expose à quelques dangers. Mais, en ce
monde, qui ne risque rien n'a rien. L'in-
térêt presque exclusif que l'Angleterre
a en Asie, l'Autriche l'a en Europe. Saura-
t-elle le comprendre? ProStera-t-elle des
commodités particulières que le Con-
grès lui a faites ? F Imitera-t-elle,'
sans s'exposer aux mêmes reproches
que l'Angleterre, l'exemple que celle-ci
vient de donner ? Nous l'ignorons mais
il est sûr que rien ne serait plus aisé, et
que le Congrès a pour ainsi dire ppussé
l'Autriche dans la voie où elle n'a plus
qu'à marcher. La Turquie ne s'est-elle
pas réservé le droit de traiter directement
avec l'Autriche les conditions de l'occu-
pation de l'Herzégovine et de la Bosnie ?
Qui ne voit l'avantage que l'Autriche peut
retirer de cette situation L'Herzégovine et
la Bosnie peuvent devenir pour elle ce que
Chypre est pour l'Angleterre. En Europe
comme en Asie, la surveillance des réfor-
mes dissimule à peine un protectorat ef-
la réalité, une facture plus personnelle,
plus souple, plusvariée, et c'est à leurs
tableaux que nous donnerons une atten-
tion particulière. Ils sont d'ailleurs très
appréciés, et en général je crois qu'on se
mené trop du public; il vaut beaucoup
mieux qu'on ne 'pense. Présentez-lui dés
œuvres de valeur et vous verrez que,
quelle que soit leur étiquette, il les appré-
ciera. Nous en avons un exemple dans le
beau tableau de M. Zuber, qui a été fort
remarqué.
Depuis deux ou trois ans je reprochais
à M. Zuber d'abandonner les motifs poé-:
tiques pour lutter à armes inégales avec-
les réalistes contemporains. Il me sem-
blait qu'il aspirait à descendre, et, lors-
qu'on asonimagination et son sentiment
de la nature, c'est à s'élever qu'il faut
tendre. Toutefois, cette excursion hors de
'son domaine ne lui aura pas été inutile,:
car, sous le rapport dé l'exécution, il a
gagné. Son J9s~? p~~ë réunira cer-
tainement tous les suffrages et l'encoura-
gera. à persévérer dans là bonne voie qu'il
à retrouvée. Le premier plan du tableau
est occupé par un entassement d'énormes
blocs de roches détachées. Au delà se
tient Dante, la tête levée, qui se renverse'
avec un geste d'enroi et se' tourne vers
son conducteur en lui disant « Vois la,
bête a cause de qui je me suis retourné;.
sage fameux, secours-moi contre elle qui
fait frémir mes veines et mon pouls!))
A. droite s'élèvent sur les rochers de ma-
gninques végétations; de l'autre côté la
forêt s'enfonce et se perd dans la nuit, et
dans le haut on aperçoit un petit coin
d'un ciel gris lumineux. ;Le motif de
paysage est admirable et en parfaite con-
cordance avec le sujet. Ces deux figurer
parfaitement en situation, justes et frap-
pantes par leurs attitudes, d'un excellent
b&ractèrB de dessin, sont Men Baote et
fectif. Quant à une alliance défensive, si
les Anglais ont jugé a propos de la con-
clure pour le cas où les Russes gar-
deraient ou Batoum, ou, Ardahan, ou
Kars, nous ne voyons pas pour-
quoi l'Autriche ne prendrait pas les
mêmes précautions en présence de
la rétrocession de la Bessarabie et de la
constitution d'une principauté bulgare.
De tout temps, dans l'histoire de l'Eu-
rope, quelques nations se Sont constituées
le boulevard de toutes les autres contre
le danger qui venait tantôt d'un côté,
tantôt de l'autre. C'est la position que
l'Angleterre a voulu prendre en Asie,
et qui est encore à prendre en Europe.
Nous n'essaierons pas de lever le voile
de l'avenir. On nous permettra pourtant
d'insinuer discrètement que si les puis-
sances lès plus intéressées, l'Angleterre
et l'Autriche par exemple, doivent jouer
en Orient le rôle principal, elles auront
besoin de tout le monde occidental dans
les efforts qu'elles seront amenées à
faire. Notre rôle, à nous, est d'assis-
ter avec circonspection à ce qui se passe
et d'en parler avec réserve. Menons-
nous surtout des premières et trop
vives impressions; ce ne sont pas tou-
jours les bonnes. Nous n'avons certaine-
ment aucun intérêt à maintenir, à aSer-
mir d'un côté l'alliance des trois empires,
à nous isoler absolument de l'autre.
Nous sommes dans une période de tran-
sition où il faut savoir accepter ce qui
est inévitable. Notre situation à l'exté-
rieur et aussi àTintérieur doit être traitée
avec ménagemens. A l'intérieur, les partis
qui ont jeté la France dans les difScultés
où elle est aujourd'hui, les partis quil'yont
maintenue n'attendent qu'un prétexte pour
relever la tête et tenter peut-être de
nouvelles expériences. Les journaux
réactionnaires sont pleins des déclama-
tions les plus véhémentes contre nos
plénipotentiaires, contre les surprises de
ita « perfide Albion. » Ils savent bien ce
qu'ils font, et nous rendons justice à leur
adresse, mais Une nous semble pas à pro-
pos de favoriser leurs projets. Nous détes-
tons leur gouvernement à l'intérieur;
quant à leur politique au dehors, à la di-
plomatie des hommes du 16 mai, nous la
rendons en grande partie responsable de
ce qui se passe en ce moment en Europe.
Qui est-ce qui à encouragé lés préten-
tions de la Russie? Qui est-ce qui a faussé
dès le début, la ligne de conduite qu'il
convenait à la. France de suivre? Nous
l'avons dit assez souvent pour n'avoir pas
besoin de le répéter. Oui, l'Europe a dû
se passer de nous dans ces derniers
temps; mais pourquoi? parce que nous
avons manqué à l'Europe, nous nous
Sommes manques à nous-mêmes. Nous
avons à faire ~n ce moment œuvre de ré-
paration il faut y apporter sagesse, pru-
dence et sang-froid.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers tes dépêches suivantes
"Berlin, le 10 juillet, 10 h. soir.
La Russie a fini par remporter la vic-
toire. BatoTim lui reste déanitivement et
devient un port de commerce, ainsi qu'il
a; été convenu. En traçant les frontières
de la ville on a éliminé l'élément laze
de la juridiction russe. Pour l'Arménie, on
a adopte l'article î6 du traité de San-
Stefano, en invitant la Porte-Ottomane à
se mettre en rapports aTée les délégués
arméniens pour élaborer un Statut orga-
nique qui sera soumis ensuite à l'exa-
Virgile, et cette forêt obscure, avec ses
ombrages mystérieux, ses ombres pro-
fondes, est bien celle dont le poète a parlé
dans l'Enfer. Le jour venant du haut
éclaire assez les rochers du premier plan
pour qu'il ait été possible au peintre de
leur donner un relief, un modelé ferme et
puissant qui contraste de la manière la
plus heureuse avec l'exécution plus
générale des fonds tenus dans l'ombre.
II y a beaucoup d'art, un grand et
noble style dans la conception et l'ar-
rangement de cet ouvrage; la facture
en est large et très franche, la couleur
riche et agréable; mais il faut qu'on y soit
forcé pour songer à l'analyser, tant l'im-
pression est spontanée et profonde. Voilà
du bon naturalisme où l'imagination de
l'artiste, qui fait bien aussi partie de la
nature, je pense, a joué son rôle.L'autre
tableau de M. Zuber, /S~M*
de grands rochers sur le devant, près
d'une mare, épars ça et là sous les hêtres
qui vont perdre leurs dernières feuilles; leà
mousses et les herbes sont déjà jaunies,
deux femmes emportent tristement leurs
fagots. L'air circule librement entre les
troncs hauts et droits, et la partie gauche
surtout de cet ouvrage me paraît d'une
remarquable exécution. Mais je ne crois
pas que le ton du ciel soit parfaitement
juste.
Le tableau qu'expose M. Benouville re-
présente l'Anio entre Tivoli et Vicovaro.
Larivière vient du fond- et s'épand au
premier plan, de manière à l'occuper pres-
que complètement. Quelques bufQes con-
duits par un berger à cheval s'y baignent,:
et je ferai remarquer avec ~uel soin le
consciencieux artiste a dessiné ces figures
qui ne jouent pourtant pas un rôle très
important dans son ouvrage. Là berge 1
ipïiMt&e'e est ~tnrpBrte d'arbres Bt de
men et à la sanction des puissances. L'An-
gleterre surveillera et contrôlera l'application
do ces réformes en vertu du protectorat qu'elle
va exercer en Asie-Mineure conformément
au traité d'alliance défensive conclu entre le
Sultan et la reine d'Angle terre.
aLa question de l'évacuation des troupes
russes stationnant dans les environs de Coh-
stantinople et hors de. la Roumélie a été
également abordée; mais aucune décision
définitive n'a été prise. On s'en occup-ra
dans la séance de demain. Le Congres s'est
occupé ensuite de la lecture du rapport
élaboré par la commission chargée de la
rédact'on de l'instrument de paix. Le traité
pourra Être signé dans la séance de samedi.
Puis il y aura un ~rand dîner de gala chez
le prince impérial, et, dimanche, la plupart
des plénipotentiaires quitteront Berlin.
B Il est inutile de vous dire quelle impres-
sion a produite ici la nouvelle annonçant la
cession de l'Ue de Chypre à la Grande-Breta-
gne, et quelle importance on attache à ju~te
titre à la victoire dip)omatique remportée par le
cabinet anglais. En tenant secretpendantplus
d'un mois te traité qu'il avait conclu avec la
Porte, lord BeaconsSetd a laissé aux Russes le
temps de formuler toutes leurs prétentions,
de dévoiler leurs convoitises et de mesu-
rer par conséquent l'espace qu'ils avaient à
parcourir pour reculer, de concessions en
concessions, jusqu'à un échec final qui est
d'autant plus signincatif. °
? On avait répandu ce matin le bruit que
les plénipotentiaires français attendaient t
des instructions de Paris pour adresser une
interpellation au sujet de l'Ile de Chypre. Je
ne puis rien vous dire de positif à ce sujet;
mais ~1 me paraU impossible que la question
puisse ôtre soulevée. Le traité anglo-turc est
en dehors du traité de San-Steîano et ne
peut ainsi être soumis à une discussion
au milieu du Congres. ? p N-
<[ Berlin, le 10 juillet, 7 h. 6 m. soir.
s Suivant des informations puisées aux
meilleures sources, le succès des délégués
anglo-français en ce qui concerne la ques-
tion nnancière est purement platonique.
Le Congres semble n'avoir eu aucune in-
tention de traiter à fond !a question fi-
nancière turque, la regardant comme pure-
ment intérieure. Il est possible que la
diplomatie des pays les plus directement
intéressés exercera une action sur la Porté;
mais ce sera en dehors du Congrès.
a On croit généralement que le traité sera
signé samedi. Quelques pténipotentiaires
qui itéraient Ber!in dès dimanche soir. Lord
:Beaconsnetd, malade, n'a pu assister à la
séance d'aujourd'hui, qui a été consacrée à ré-
gler quelques points Secondaires et àlalëc-
iture des travaux de lacommi~sionde rédaction.
!0a a cru que lord Beaconsfield informerait'le
Congres de la convention signée avec la Porte.
C'était une erreur. Un tel arrangement est en
uehors des attributions du Congres, qui
avait dans son programme le devoir de consi-
dérer seulement les faits résultant do la
guerre et du traité de San-Stefano. Les avis
sont partagés re~ativement aux conséquences
de l'occupation de i'ile de Chypre.
i. Z.
pOURSE DE PAMS
Ctature te 9 le 10 BttmMe Bttitute.
'0/0 -f.
Comptant, n M. 76SS./t .t .6!).
Fin cour. T?!!0. 7680. .M.A
At/eo/o'
Comptant 107 2S,t07SO .2S
ae/w
Comptantes 95.HS3S.60./
Fin cour. H6 10. US M.60.
Mtn-B BOURSB DU SOm.
Emprunt B 0/0. US fr.SS.SO, 871/2.
90/0. 77fr..T!fr.l9.
5 0/0 turc. 16 fr. 40, 50, 42 < /2.
Banque ottomanû.. 463fr.,467fr.p,46Sfr.
Ottomane t8'?! 97fr.M.
Florins (or). 667/16,1/2.
Hongrois 6 0/0. 80 3/16, 3/8, S/16.
Egyptiennes 60/0.. 273 fr. 12. 2'M fr. 62, 275 fr.
buissons qui projettent sûr l'eau mie
ombre profonde. De l'autre côté, on voit
la campagne montueuse qui s'étend en
pleine lumière. Un beau ciel d'été, avec
des nuages d'un gris rosé & la base, s'é-
tend surce beau site. Les rochers delà
berge et les végétations qui les recou-
vrent sont d'un très beau caractère, et
le soleil qui projette quelques rayons sur
le sommet des arbres donne beaucoup de
profondeur aux ombres du premier ptan.
L'exécution n'a pas beaucoup d'éclat,
mais elle est simple et savante. Voila
plusieurs années que je constate avec
plaisir les eSbrts que fait M. Benouviiïe
pour assouplir sa facture il se débarrasse
de plus en plus de cette manière acadé-
mique qui,-suivant moi, déparait et re-
froidissait ses premiers ouvrages.
Dans le J~M a!MC~
grande importance, et c'est par le paysage.
que ce tableau est surtout intéressant..
Comme à l'ordinaire, les terrains du pré-~
mier plan sont très étudiés et d'une con-
struction solide et logique que l'on
ne saurait trop louer. Us sont animés
par les trois personnages qui motivcTit
le tableau, et par quelques autres 8-
gures qui circulent entre les arbres et
!es buissons. D'un côté, au second
plan, !se dresse un ensemble de con-
ëtructions d'un aspect très pittoresque
qui se détachent sur le fond Meu'des
montagnes; De l'autre côte s'élève une:
montagne rocheuse, éclairée et colorée
de tons d'un rosé violacé. L'autre ta-
bleau du même artiste, intitulé jP~ FÏ-
M6~ est beau coup moins composé, et je.
suppose queM. Bellel a très peu modi6é
le motif que lui a fourni lanature. Ce sont
quelques arbres aux fûts droits, fermes;
ment implantés dans les ànfractuosités
d*un terrain Tïa&B'ax. Au mïireu, on 'vb~t
On dit que le Pape Léon XIII a con-
sulté le collége des cardinaux pour savoir
s'il pouvait se servir des conditions qui
lui sont assurées par la loi des garanties.
On sait que cette loi, faite au moment de
l'occupation de Rome par les Italiens, sti-
pule pour le Pape un revenu annuel de
3 millions 300,000 fr. sur le budget de
l'Etat. On sait aussi que Pie IX avait
inébranlablement persisté à ne pas tou-
cher cette liste civile, ce qui eût été à
ses yeux la reconnaissance de la révolu-
tion italienne et du royaume d'Italie. Le
collége des cardinaux' se serait, dit-on,
borné à répondre que le Pape pouvait se
servir de ce que la loi mettait à sa dispo-
sition, pourvu que le pouvoir spirituel
n'en f~t pas lésé. On ne peut pas dire que
ce soit une réponse, et il est probable que
Léon XIII se contentera de rester dans
les conditions actuelles.
Mais il paraît que ces conditions de-
viennent de plus en plu~difSciles. L'exal-
tation toujours croissante qui avait sou-
tenu le vieux Pie IX jusqu'à la fin de sa
longue vie lui avait donné la force de sa
confiner dans le 'Vatican pendant toute
saison; mais, s'il était prisonnier volon-
taire, sonsuçcesseurparaît être prisonnier
forcé et voudrait bien pouvoir passer
l'été romain au mont Cassin. De plus, le
nouveau Pape est suspect au parti qui
gouverne l'Eglise dans le monde entier,
et le denier de saint Pierre n'arrive
plus avec le même empressement qu'au-
trefois. L'enthousiasme n'est plus aumême
niveau, et on commence à comprendre
au Vatican que l'antagonisme perpétuel
avec l'Etat n'est pas au profit de l'Eglise.
Mais le nouveau Pape se trouve dans une
situation particulière qui lui a été léguée
par son irréconciliable prédécesseur et
qui mérite d'être examinée.
Lors de l'avènement de,LéQnXIII,ûn:
a dit assez volontiers que l'Eglise allait
iavoir à satêtè un homme modéré et con-
ciliant non pas un libéral .et presque un
révolutionnaire comme le Pie IX de 1846,
mais un politique qui chercherait un mo-
~M vivendi avec le nouveau régime. Nous
n'avons partagé que médiocrement ces es-
pérances parce qu'il était facile de voir
toutes les difficultés dont le nouveau
Pontife restait entouré et par lesquelles
il serait paratysé. Il y a dans l'Eglise
un parti dominant qui ressemble à
.notre ancienne Ligue, et qui est plus ac-
tif et plus fort que l'Eglise elle-même.
Des archevêques sont ouvertement censu-
rés et insultés par les journaux catholi-
ques*, comme à Milan, et le Pape est obligé
de se borner à un b!âme mitigé qui n'ar-
rête rien. Si Léon XIII osait aller respirer
l'air de la montagne, ce monde-là le re-
garderait comme un déserteur et s'il se
décidait à recevoir la pension qui lui est
assurée par la loi des garanties, on le
traiterait de simoniaque.Au début de
son pontificat, il a voulu donner aux
cardinaux une part dans le gouverne-
ment que Pie IX ne partageait avec per-
sonne et exerçait d'une façon absolue. Par
un de ces nouveaux dogmes inconnus a
l'Eglise d'autrefois et qui en ont perverti
toute l'ordonnance, Pie IX avait été pro-
clamé infaillible, et il croyait très sin-
cèrement l'être. Il agissait en souverain
irresponsable, et en outreil avait pris
soin, pendant son exceptionnelle carrière,
de composer le Sacré-Collège d'hommes
qui ne pouvaient avoir d'autre volonté
que la sienne. C'est cet héritage que re-
parune'éclaircie la. rivière qui circule
dans la campagne, et les collines qui oc-
cupent le -fond. Les arbres sont excel-
lemment 'dessinés, avec largeur et fer-
meté, et, quoiqu'ils paraissent jetés au
hasard, ils forment un ensemble très pit-
toresque. C'est par la composition, par
Inexécution savante et sévère que se
distinguent les ouvragés de M. Belle!, plu-
tôt que par la couleur. Traduits parla
gravure~ils garderaient toutes leurs belles
et sérieuses qualités, comme on peut s'en
convaincre d'ailleurs par les beaux dessins
que l'artiste a exposés au Palais de l'In-
dustrie et au Champ-de-Mars. °
Ge n'est pas sans une bien vive émo-
tion que nous avons vu les deux derniers
ouvrages; ~M;c
ViolIet-Le-Duc. Quoique notre ami n'ait
pu mettre la dernière main à ces tableaux,
ils sont ~u nombre des meilleurs qu"il
nous ait donnés, et la mort l'a surpris en
pleine possession dé son talent. La pein-
ture de 'Viollet Le-Duca beaucoup de vrai
mérite. Elle n'est pas éclatante et tapa-
geuse elle porte la trace du caractère
idiscretet un peu timide de l'homme dis-
tingué et excellent que-nous regrettons.
L'aspect, sans être d'une grande vivacité,
est très agréable c'est l'élëga.nce, là doù-
bèur, l'harmonie qui dominent. Le dessin,
sans roideùret sans ambition anectée, est
sérieux et savant; la facture est très con-
sciencieuse; ferme et précise sans séche-
resse, et les ensemMearespirent un goût,
une mesure, un tact pittoresque, un sen-
timent profond et ému des beautés de la
nature qui sont d'accord avec les qualités
morales de l'homme. (
Le paysage qu'expose M. de Curzon,
~M~ <~ ~e~o~o~
gaërs qu'TMre F~ mais comm~ 'on y MM
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