Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-30
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Description : 30 avril 1878 30 avril 1878
Description : 1878/04/30. 1878/04/30.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PAMS,
HARM 50 AVML
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Les ttbmmeme&s partent des i" tt 16 de
chaque mois.
Pàfte, t~Bt EittBzéro. Séeeat.
Bépa~t~mema, nm Mmam~fe. M e
In t~emden, appty to Cow!e and C°, forelgm
BewspapeM oi&ce, i7, Gresham street, G. P. 0.;
tMS. BeU~ ma~e E. C., London; SM. W.-tt. SntKh tM,St)'and,W..C.,Lon~on.
A. Bruxelles, & l'O~M ~MMadele!ne, dans les Mosgoes et dans les bi-
h!)ctb~T!6s dBS sares de chemins ae fer bettes.
T~ s. v&lpitfaiso (Çhiiij, chez M. Orestes L. Tornero..
ON S'ABONNE
en Belgique, en Kaiie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
Ntt Suisse, en Syrie, en Roumanie et dana tM
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une Yaleu); payable a Paris M d<
~mmdats-poste, soit internationaux, soit francM));
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
'et dans tous les pays du Nord
che:tous tes directeurs de postée;
et dans tous les autres pays,
fM'Ïe!ifoi d'une valeur payable & Pt~.
I'I~LI~`II~UES; LT LiTT~l~tfl~iE~ ¡
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~t~abareattda~
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expire le 3D avril sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PAMS
LUNDI 89 AVRIL
Quelques journaux se méprennent sur
la portée du projet d'arrangement des af-
faires d'Orient que nous avons spumis ré-
cemment à nos lecteurs. Nous ne sommes
pas des diplomates, nous n'avons pas la
prétention, et il ne nous appartient en au-
cune manière de rédiger un programme
doué d'une autorité particulière. Nous ne
nous sentons pas liés irrévocablement
nous-mêmes aux détails du plan que nous
avons, exposé. Notre seul but a été de
mettre en avant une thèse positive,
afin de sortir de ces critiques négatives
qu'on nous avait reprochées avec quel-
qtte vivacité. Nous répondrons collective-
ment aux objections qui nous ont été
adressées, lorsque celles qui viennent
de loin nous seront parvenues. Mais
nous ne voulons pas attendre pour ré-
pliquer, sur un point, au journal le
~M~M qui ne nous a lus qu'à moitié, et
qui, par suite, ne s'est pas rendu compte
des motifs qui nous ont décidés à faire
ressortir la nécessité d'établir un con-
trôle collectif des puissances en Orient.
C'est le nœud même de notre thèse; on
ne s'étonnera donc pas que nous y reve-
nions avec insistance.
En recherchant, non pas une solution
radicale et définitive de la question d'O-
rient, mais un arrangement temporaire
pratique, nous avons dit qu'il était indis-
pensable de développer et d'appliquer ri-
goureusement le principe posé par le
traité de Paris, principe suivant lequel
les affaires orientales sont les affaires
communes de l'Europe. De même que
les bouches du Danube soumises & Tine
commission internationale, que les dé-
troits dont le régime est réglé par
des conventions spéciales, que l'Egypte
avec ses tribunaux internationaux, son
contrôle financier étranger, son ca-
nal de Suez appartiennent déjà à
la communauté européenne de même,
selon nous la Turquie tout en-
tière devrait constituer le domaine, « la
sphère d'action de cette communauté.
Mais, pour atteindre ce résultat, ne faut-
il pas que toutes les affaires d'Orient
soient soumises à un contrôle organisé,
permanent et actif de l'Europe? Si la com-
munauté européenne est une réalité. si
elle n'est point destinée a rester un vain
mot, il est nécessaire qu'elle sorte de la
théorie et de l'abstraction; qu'elle reçoive
une forme concrète, une réalisation pra-
tique qu'elle fonctionne et se manifeste
par des faits, des actes, des institutions.
L'objet du droit des gens moderne est de
constituer une Société d'Etats liés soHdai-
rément pa.r les mêmes principes, les
mêmes intérêts, les mêmes besoins;
HNë~ Société fondée sur un système
de rapports et de droits réglés par la cou-
tume, la jurisprudence et les traités. C'est
ce que nous appelons « la communauté
CKM~MKe a parce que son siége principal
est en Europe parce qu'elle embrasse en
premier lieu les Etats europ'éens; parce
qu'un nombre considérable de contrées
barbares restent encore en dehors d'elle,
et parce que l'Amérique elle-même, tout
en reconnaissant les principes du droit
international moderne, tout en participant
aux avantages et aux obligations de ce
droit, s'isole encore dans ses intérêts par-
ticuliers. Mais le but final et l'idéal du
droit des gens est d'étendre progressive-
ment cette communauté sur toutes les
parties du monde; aussi le terme de
« communauté chrétienne H serait-il éga-
lement trop restreint, car des Etats non-
chrétiens, commeIaTurquie.le Japon, etc.,
ont été admis successivement à jouir de
ses bienfaits.
Pour rester dans le présent, nous
voyons que cette communauté euro-
pèéune, qui constitue l'essence même du
droit des gens, est battue, en brèche par
certains principes et certaines maximes
d'invention récente. Le droit des gens
moderne s'est enrichi de quelques notions
nouvelles qu'on représente comme des
fruits du progrès, mais qui ne peuvent en
réalité qu'amener la dissolution de la
communauté européenne, et par consé-
quent la destruction du droit public de
l'Europe tel qu'il existait jusqu'ici. Ces
notio&s, ces axiomes nouveaux-sont la
dôctnn'e de «'là sphèrs des intérêts
particuliers et directs de chaque Etat H,
la singulière application que l'on fait au-
jourd'hui de l'idée de neutralité, le
principe de « la localisation des guer-
res », enfin la puissance, de plus en
plus grande, accordée aux faits ac-
complis.
La neutralité, qui dans sa signification
primitive est la non-participation d'un
Etat à la guerre engagée entre deux ou
plusieurs autres Etats combattant pour
des intérêts personnels et distincts, re-
çoit une portée bien dia'érente lorsque
le conflit armé éclate sur une ques-
tion huropéenne et qui touche aux inté-
rêts généraux.. Be nos jours, quand un
Etat, se sentant suffisamment fort, s'at-
tribue une mission quelconque et, en
vertu de cette mission, entreprend de ré-
soudre seul, « par le fer et par le sang »,
telle ou telle question européenne, et qu'il
touche de la pointe de son épée tel ou tel
intérêt général, que se passe-t-il dans le
reste de l'Europe? Tous les autres Etats
s'empressent de se proclamer neutres,
de déclarer qu'ils conserveront la neu-
tralité aussi longtemps que « la sphère
de leurs intérêts particuliers n ne
sera pas atteinte. Ils suivent pour
cela deux méthodes les uns dé-
finissent ces intérêts en les réduisant à
une sèche nomenclature et les ren-
ferment dans un certain nombre de
points les autres, voulant être plus pro-
fonds, les laissent dans une sorte de
clair-obscur, sous prétexte de ne 'pas dé-
voiler leur jeu et de ne pas laisser aper-
cevoir leurs cartes. Cela fait, tout le
monde se croise les bras, et on regarde
venir les choses. Une pareille neutralité
est, pour l'Etat qui la proclame, une dé-
sertion du poste de grande puissance, une
retraite du domaine des grandes auaires
européennes, un abandon du principe
suivant lequel les questions européennes
ne peuvent être résolues que par les ef-
forts communs et l'entente de l'Europe,
un aveu à peine déguisé que l'Etat soi-
disant neutre ne se sent pas la mission de
faire quoi que ce soit pour défendre la
cause générale, et que, s'il a eu le cou-
rage de formuler une idée européenne
dans un traité ou dans un. protocole, il ne
lui en reste plus dès qu'il s'agit de soute-
nir efficacement un droit dont il a été l'un
des créateurs. Le terme de neutralité
n'est ici qu'un euphémisme. On se déclare
neutre, mais en réalité on se désinté-
resse d'une question qui touche tout le
monde.
Cette sorte de neutralité, fondée sur la
théorie de là « sphère des intérêts parti-
culiers », a porté un coup funeste au
droit public européen elle l'a attaqué
dans son centre vital. Grâce à elle, les in-
térêts européens se sont transformés en
une agrégation d'intérêts particuliers des
divers Etats. Ainsi la question d'Orient,
question européenne par excellence,
s'est résolue en une question anglo-
russe et une question austro-russe.
Là Russie, l'Angleterre et l'Autriche pro-
clament qu'elles ont chacune leurs in-
térêts particuliers en Turquie. Les autres
puissances affirment qu'elles n'en ont
aucun ou reconnaissent franchement
qu'elles ne sont pas en mesure de les
faire valoir. Il serait même plus exact de
dire qu'il n'y a plus du tout d'intérêts eu-
ropéens. Les docteurs de la nouvelle doc-
trine en nient complètement l'existence. Il
n'y a que des intérêts individuels, et, dans
le conflit de ces intérêts, ce sont ceux du
plus faible qui doivent être sacrifiés. La
~Vdéda.indes«pré tendus intérêtseuropééns
elle demande ironiquement où on les
trouve; elle se moque de l'Angleterre qui
« en a chaussé le cothurne, a Sous l'action
du nouveau dogme, la communauté euro-
péenne disparaît dans l'isolement égoïste
de chaque puissance. Nulle part cette
fatale doctrine n'a été prêchée avec une
aussi enfantine emphase qu'à Vienne,
et cependant c'est, l'endroit du monde
où l'épanouissement en serait le plus
dangereux. Il est permis de proclamer
l'omnipotence des intérêts particuliers et
l'inutilité de toute alliance il est per-
mis de se sufnre à soi-même quand
on a un million de soldats toujours prêts
à marcher au commandement d'un homme
de génie aveuglément suivi par toute une
nation. Mais telle n'est pas la condition
normale de tous les Etats, telle ne sera
même pas toujours celle de l'Allemagne.
Lorsqu'on n'a pas de pareils moyens à sa
disposition, lorsqu'on n'a ni volonté, ni
énergie dans l'action, lorsqu'on a les mains
liées du dehoi's et au dedans, du dehors
par la. pression d'un trop puissant voisin,
au dedans par des influences de cour, il-
He sert à rien de vouloir imiter les leçons
du grand-maître de la diplomatie con-
temporaine. La politique des intérêts di-
rects et particuliers amène alors de tristes
mécomptes et fait commettre des fautes
difficilement réparables.
La première conséquence ds cette poli-
tique est la «localisation M des guerres.
Autrefois, les alliances et les coalitions
prévenaientsouvent l'explosion des hostili-
tés elles empêchaient toujours du moins
l'écrasement complet d'un des belligé-
rans et le bouleversement de l'ordre terri-
torial établi. On ne reculait pas devant les
médiations armées qui arrêtaient le vain-
queur et l'empêchaient d'abuser de la
victoire. Pendant le dix-septième et le
dix-huitième- siècle, une paix séparée
était une exception. Aujourd'hui, on sem-
ble au contraire éprouver une horreur
particulière non seulement pour les allian-
ces et les coalitions, mais pour toute
action concertée, pour toute médiation iso-
lée ou collective. Dès qu'une guerre éclate,
on songe uniquement à la localiser.
On laisse face à face les deux adversai-
res, on leur facilite la. lutte, on trouve
toujours qu'une médiation serait inoppor-
tune, on regarde les bras croisés, et il
arrive invariablement qu'un des adver-
saires reste par terre entièrement
écrasé. On n'en déclare pas moins que
cette localisation de la guerre est un des
progw~~B~~dtre époque! C'est ainsi,
pour ne parler que des deux dernières an-
nées, qu'on a localisé d'abord l'insur-
rection de Bosnie et d'Herzégovine, puis
la guerre du Monténégro et de la Serbie.
L'ami de Berlin et l'ami de Saint-Péters-
bourg n'ont pas permis que l'ami de
Vienne arrêtât le prince, Milan. Ensuite
on a localisé de la même manière la guerre
russo-turque le bras de l'Autriche a été en-
chaîné, la médiation a été évitée & toutes les
phases de la lutte. Cette troisième lo-
calisation a étendu les horreurs de la
guerre du Caucase à la Méditerra-
née. Nous sommes peut-être à la veille
d'une quatrième localisation. Les influen-
ces extérieures et intérieures qui agissent
depuis deux ans empêchent encore le
comte Andrassy de s'allier franchement à
l'Angleterre, ce qui amènerait immédiate-
ment la paix. Les négociations qui se
poursuivent n'ont plus, en réalité, pour
but que'd'isoler l'Angleterre et de loca-
liser ainsi la guerre anglo-russe. Mais
cette fois le « local s embrassera les deux
hémisphères..
La dernière conséquence de la neutra-
lité dans les questions générales de
la politique des intérêts particuliers
et de la localisation des guerres est
la puissance de plus en plus grande qu'ac-
quièrent les faits accomplis. De nos
jours les faits accomplis s'établissent
hardiment et sans obstacle à la place
des traités et des protocoles, et bou-
leversent régulièrement, tous les qua-
tre ou cinq ans l'état territorial et
l'équilibre de l'Europe. Le plus sou-
vent il est trop tard pour s'y oppo-
ser au moment où ils se. produisent
dans l'isolement où se trouvent toutes les
puissances, on n'a ni le courage ni les
moyens de le faire. On se résigne donc,
on acquiesce aux faits accomplis mais
cet acquiescement, tout matériel, laisse
un malaise, un mécontentement qui sont
la source de nouvelles guerres. On a eu
beau matérialiser ses intérêts propres,
les réduire à un nombre déterminé de
points; ces points peuvent ne pas être tou-
chés néanmoins on se sent malade, on est
atteint par les événemens. C'est le cas
de l'Angleterre et de l'Autriche en
présence du traité de San-Stefano. Un
autre résultat de ce dépérissement du
droit public européen, c'est l'enrayante
facilité avec laquelle les grandes guer-
res commencent de nos jours. Il suf-
fit qu'un Etat se reconnaisse la force
et la hardiesse nécessaires pour entre-
prendre une violation quelconque de l'or-
dre des choses existant, il ne trouve de-
vant lui aucun obstacle le danger d'une
coalition ne l'arrête plus aucune soli-
darité n'existe entre les puissances celle
qui veut faire la guerre peut toujours
isoler son adversaire et~obtehir l'inaction
des autres en se servant habilement du
jeu des intérêts particuliers.
Où est le remède à cette situation qui
ne peut certainement pas passer pour
l'idéal de l'humanité ? Faut-il croire que
la communauté européenne, qui s'affirme
par des liens de plus en plus étroits entre
les diverses nations sur le terrain écono-
mique, intellectuel, artistique, qui se
manifeste chaque jour davantage dans
les communications, les échanges, la
bienfaisance, soit destinée à disparaî-
tre sur le terrain politique, dans la
"sphère des relations extérieures ? Faut-
il croire qu'elle soit condamnée & faire
place à l'isolement de toutes les puissan-
ces, à une sorte de nouvel état de nature?
Pour écarter une menace aussi dan-
gereuse, il est indispensable de travailler
a rétablir par tous les moyens la commu-
nauté européenne dans le domaine de la
politique extérieure et à raviver à tout
prix la solidarité entre lés Etats. Mais
cela ne peut se faire que si cette commu-
nauté européenne ne reste pas seulement
dans l'abstraction, à l'état de théorie ou
de phrase, que si elle se traduit par des
faits et par des actes, que si elle fonc-
tionne, que si elle s'incorpore dans les ins-
titutions. Toute action collective des puis-
sances est bonne à ce point de vue. L'an-
tiquité a eu ses conseils amphictyoniques.
L'Europe est-elle incapable de toute ges-
tioncollectivedesana.irescommunes?Nous
ne le croyons pas. Nous avons indiqué cer-
tains objets d'intérêt général placés déjà
sous le contrôle commun. Il s'agit d'élar-
gir l'application de ce principe. Pourquoi
les affaires d'Orient dans leur ensemble
ne seraient-elles pas un champ conve-
nable pour le développement de cette
action collective de l'Europe? La puis-
sance de l'habitude est grande. L'habi-
tude de délibérer et d'agir de concert, de
s'occuper en commun d'un intérêt gé-
néra), rétablirait la solidarité entre les
puissances, mettrait la volonté générale à
la place de l'arbitraire particulier, et ren-
drait beaucoup plus difficile l'explosion de
ces guerres localisées qui bouleversent
1 Europe entière et changent de fond en
comble le système des relations euro-
péennes. L'entreprise vaut la peine d'être
tentée. Le ~M~ redoute les difficultés,
les tiraillemens, la faiblesse du contrôle
collectif et du protectorat européen que
nous voudrions voir-établi à Consta.nti-
nople. S'il faut s'arrêter à ces difficultés,
ne serait-il pas plus Simple de déclarer
ouvertement que la communauté euro-
péenne ne saurait exister, qu'il n'y a plus
d'Europe?
BOURSE BB PARM'
CMtafe te 27. 29 SB~scee.se/s'
Comp~nt.7225.~ 72M.2S.
Fin cont. 7218. '!2471,2 .M 12
At/wot/e
Compt&ntt02.t02.?.
60/C
Comptante 50 109 75 .2S.
F~ncour.lC942l/2l0977l2 .M.A
PETrnS BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr. 80,821/2, -!2 1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 163 fr. 12 1/2, 164 fr. 37 t/2.
5 0/0 turc. 8 fr.71/2.
TéMgfapMs p)fïv<Ée<
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Vienne, le 29 avril, soir.
On mande de Londres à la Co~~MK~MM~o-
K~M
« L'Angleterre ne croit pas encore impossible
que la Russie consente à prendre son attitude en
sérieuse considération. Autrement, l'Angleterre
prendrait elle-même en main, a ses risques et
périls, la rectification de l'état de choses créé par
la Russie dans la presqu'île des Balkans et sur
la côte asiatique de la mer Noire.
II est néanmoins possible que l'Angleterre
fasse précéder cette éventualité d'une démarche
importante. Il faut compter avec la possibilité de
la réunion d'une Conférence convoquée à Lon-
dres par le cabinet anglais. »
Rome, le 28 avril, soir.
Répondant à l'O~t'MMMe, qui n'est pas satisfaite
des explications qu'a fournies le DM't~o relati-
vement à la conduite de l'Italie dans les affaires
d'Orient et qui craint que les sympathies mani-
festées parle ministère pour l'œuvro de média-
tion entreprise par l'Allemagne aient pu prendre
une forme qui pourrait amoindrir la liberté d'ac-
tion du gouvernement, le .DMt«o dit
« L'OptMMM se fait un argument de l'inquié-
tude produite par les bruits suivant lesquels l'I-
talie se serait unie à l'Allemagne et à l'Autriche
pour inviter le cabinet de Londres à formuler son
programme dans la question d'Orient, ou bien
encore de l'inquiétude produite par les bruits que
l'Italie aurait fait de sa propre volonté cette dé-
marche auprès du gouvernement anglais.
a Nous pouvons rassurer en termes positifs
l'OsMK ie .DtM~o, que toute préoccupation cessera quand
on apprendra que l'une et l'autre de ces nouvelles
sont dénuées de tout fondement.
& Le gouvernement du roi n'a jamais fait par-
venir, pas plus séparément qu'avec le concours
d'autres puissances, aucune communication du
genre de celle dont le sens est indiqué plus
haut. »
On télégraphie de Saint-Pétersbourg, le 28 avril,
au Ji~MM
Le bruit court que le prince de Bismarck se
retirerait de sa position de médiateur. Le prin-
cipe du retrait ayant été admis, il penserait que
les négociations relatives aux détails de l'appli-
cation dé ce principe peuvent être conduites di-
rectement entre l'Angleterre et la Russie avec
plus d'avantages. Peut-être aussi, influencé par
certaines insinuations n'ayant aucun caractere
officiel, le chancelier ne désire pas bien vivement
le succès de ces négociations.
» Le cabinet de Saint-Pétersbourg est entière-
ment disposé à poursuivre lés négociations di-
rectement, et il espère que lord Salisbury aban-
donnera son attitude purement négative.
C'ast avec sincérité que la Russie désire une
solution pacifique. Elle est prête à accepter tout
arrangement d'après lequel l'objet principal dé la
guerre serait atteint, et qui en même temps lui
assurerait une compensation très modérée pour
les sacrifices qu'elle a faits. En ce qui concerne
la question de la Bessarabie, il y a de bonnes
raisons de croire que la Russie serait complète-
ment satisfaite en recouvrant la petite partie de
ce territoire qui est habitée par des populations
russes.
Toutefois, une solution pacifique n'est possi-
ble que si dans les négociations on laisse de
côté le point relatif a la soumission formelle au
Congrès du traité entier de San-Stefano. »
Le Daily :Z'<~va~ publie la dépêche suivante
de Berlin
militairement la Bosnie et l'Herzégovine. ))
On télégraphie de Vienne, le 28, au D.A~M
«bans un conseil des ministres autrichiens et
'hongrois, le comte Andrassy a insisté aujour-
d'hui sur la nécessité de régler immédiatement
par un compromis tous les différends qui divi-
sent les deux parties de la monarchie, parce que
l'état actuel des affaires extérieures exige de la
(manière la plus urgente l'adoption d'une politique
'énergique. b
Vienne, le 29 avril, soir.
Les informations publiées par les journaux de
ice soir, et relatives à une prétendue entrée im-
minente des troupes autrichiennes en Bosnie et
dans l'Herzégovine, ne reposent que sur des con-
jectures. Rien de définitif ne semble att'êté à ce
sujet.
sujet,, Constantinople, le 28 avril, soir.
Une partie de l'armée russe d'Asie est trans-
portée en ROumélie.
Une division s'est déjà embarquée à Poti.
La revue qui devait être passée demain à San-
Stefanoaétëcontreinandée.
Le Sultan recevra mardi la visite du grand-duc
Nicolas. S. A. partira ensuite avec son état-major
pour la Russie.
Le prince Imeretinski a été nommé chef d'état-
major du général Totleben.
Des lettres d'Andrinople signalent l'extension
du soulèvement des musulmans en Roumélie,
notamment dans les 'villages de Eharkoi, de Stain-
mak et de Kadikoï, situés dans les environs de
Phiiippopoli. Constantinople, le 29 avril.
Le grand-duc Nicolas a été-nommé feld-maré-
chal.
Constantinople.SIe 29 avril.
Saïd Pacha a été réinstàllé maréchal du palais.
Saint-Pétersbourg, le 29 avril.
Le général Trépof, préfet de la ville, vient d'ê-
tre nommé membre du conseil de l'empire.
Athènes., le 29 avril.
On assure que l'Angleterre a notifié au gou-
vernement grec. par l'entremise de M. Wyndham,
'que, si l'insurrection des provinces grecques de
Turquie cessait, l'Angleterre prendrait en mains
les intérêts helléniques et soutiendrait les vœux
des Grecs dans le prochain Congrès.
Londres, le 29 avril.
Les ministres des Etats-Unis et de la Chine à
Londres sont partis pour Paris.
Le comte de Munster, ambassadeur d'Allema-
gne, est rentré a Londres, de retour de sa visite
au marquis de Salisbury à Hatfieid.
Rome, le 28 avril, soir.
La .F a examiné une Adresse signée à Rome, qui de-
mande de commencer le procès pour la béatifica-
tion de Pie IX. `
La Congrégation s'est prononcée contre la de-
mande des signataires en rappelant les prudentes
dispositions qu'elle doit adopter en pareil cas.
Turin, le 29 avril.
Le prince Àmêdée est parti ce matin pour Paris.
Ha a été salué à son départ par le prince de
Carignan, le prince Thomas et toutes les auto-
rités.
Londres,teMavrit.
Le prince et ta. princesse de Danemark partent t
cesoirpourParis.
Le comte SchouvalofT a eu samedi une entrevue
avec te marquis de Satisbury.
Rome, le 29 avri).
Le Pape a. reçu le baron et la baronne Baude.
Le ministère a dëcide d'exploiter provisoire-
ment pendant une année les chemins de fer de
la Haute-Italie.
Nous rappelions il y a quelques jours
que les lois de l'empire d'Allemagne sont
le produit et donnent exactement la me-
sure de l'accord qui peut s'établir entre
deux corps délibérans absolument dis-
semblables, sinon opposés, par leurs ten-
dances et par leurs origines le Parle-
ment national nommé au suffrage univer-
sel direct avec une majorité qui ne peut
guère se concevoir autrement que comme
libérale et unitaire et le Conseil fédéral
composé des envoyés des princes et qui
représente naturellement le droit histo-
rique des anciens Etats et toutes les ré-
sistances du passé. Le pouvoir impérial
puise toute sa force dans l'antagonisme
de ces deux élémens il a la ressource de
les laisser se neutraliser l'un l'autre dans
les momens de crise, et alors l'Allemagne
retombe passagèrement dans cette impuis-
sance agitée où elle s'est consumée pen-
dant des siècles; mais il n'en acquiert que
plus d'autorité pour amener ensuite un
compromis entre eux, non pas toujours
sur le terrain des intérêts immédiats
qui restent intraitables, mais dans la
sphère élevée des intérêts d'avenir de la na-
tion. Ce que le Conseil fédéral n'eût jamais
concédé au Parlement dans le sens de
l'unité et de la liberté, ce que le Parle-
ment refuserait au Conseil fédéral comme
précautions conservatrices, s'ils 'étaient
seuls en présence, devient possible a. la
fin quand un pouvoir, qui cependant n'a
de force que par eux, les invite à se sa-
crifier tour à tour aux nécessités lointai-
nes de la grandeur nationale. L'histoire
de l'Allemagne, pendant les sept dernières
années, n'oore que le tableau de ces cri-
ses intestines, fécondes, où les esprits
superficiels découvrent d'abord une ma-
ladie mortelle, mais qui se résolvent par
l'éclosion ou le développement de quelque
organe ajouté au corps de l'empire. C'est
Ce~ que nous allons essayer d'indiquer
en peu de mots.
Lorsque l'empire d'Allemagne a été
improvisé, en 1871, sur le plan de l'an-
cienne Confédération du Nord, le do-
maine des attributions impériales s'est
trouvé restreint naturellement à l'ensem-
ble de ce que chaque Etat confédéré ne
pouvait pas se dispenser d'abandonner à
l'intérêt commun. Mais tous les Etats ne
renoncèrent pas à la même part de leurs
droits des réserves nombreuses furent
admises particulièrement en faveur de là
Bavière; cependant on peut dire que le
domaine de l'empire comprit dès l'origine
la guerre, les affaires étrangères, la ma-
rine, le gouvernement de l'Alsace-Lor-
raine et l'administration de ses chemins
de fer, les postes et les télégraphes, le
contrôle sur les chemins de fer allemands,
la législation commerciale et les douanes,
avec un tribunal supérieur de commerce,
enfin le droit d'établir, au besoin, des
impôts indirects sur le sucre, le sel, la
bière, l'eau-de-vie et le tabac indigènes.
C'est seulement plus tard que le droit
civil a été introduit par voie législative
sous le régime de l'unité.
Sans doute c'était un grand résultat d'a-
voir obtenu des princes allemands dans
une charte constitutionnelle la reconnais-
sance de ces attributions pour l'empire
mais comme ,cet empire matériellement
~n'existait pas encore, le difficile était en
'le créant de le mettre en possession d'un
'bien dont chaque parcelle devait lui
être vivement disputée. L'Allemagne a
été heureuse alors de tomber entre les
mains d'hommes, capables d'embrasser des
idées complexes, de compter avec toutes
les circonstances et habitués à voir dans
un peuple autre chose qu'une matière
à décrets. Théoriquement, le chance-
lier fut au début l'unique autorité ad-
ministrative de l'Etat impérial. Seul
directeur responsable de tous les ser-
vices à créer, il s'entoura de bureaux
d'une organisation assez indécise ou assez
flexible pour fonctionner et se dé-
velopper sans amener trop de frottemens
avec les rouages administratifs des anciens
Etats; excepté les cas où ces frottemens
pouvaient être désirables afin d'user quel-
que obstacleoupour asseoir un axe impor-
tant de la nouvelle organisation mais
alors c'est l'autorité personnelle du chan-
celier qui s'exerçait à travers les bureaux.
Donc, la direction des choses générales
de la guerre qui touchent aux susceptibi-
lités les plus délicates des princes confé-
dérés fut laissée prudemment dans une
sphère élevée, où les questions peuvent se
règler entre l'empereur, chef suprême
de l'armée allemande, le chancelier,
le Conseil fédéral, le chef du grand état-
major allemand et le ministre de la guerre
prussien à la gestion directe duquel.l'ar-
mée bavaroise seule n'est pas sbumisa. La
marine, au contraire, institution nouvelle
dans laquelle les Etats du Sud n'ont au-
cun passé à défendre, fut constituée de
prime-abord en un département défini,
mené par un administrateur spécial, le
général de Stosch, sous la direction et la
responsabilité du chancelier. Quant aux
affaires étrangères, elles furent également
érigées en un office particulier, ce qui
était conforme à l'idée première de l'unité
faite surtout en vue des dangers exté-
rieurs les princes subirent d'autant plus
facilement cette création nécessaire, qu'on
leur accorda en diplomatie certaines satis-
factions apparentes et qu'enfin c'est le
prince de Bismarck lui-même qui prit
en main, pour commencer, la direction
de ce département. Son suppléant dans ce
service, M. de Bulow, n'a pas tardé à Être
élevé au rang de sous-secrétaire d'Etat.
On peut donc dire que la marine et les
affaires étrangères de l'empire ont formé
dès le début de véritables ministères pour
l'étendue des attributions seulement les
titulaires restaient soumis à l'autorité per-
sonnelle du chancelier.
Nous arrivons maintenant à une insti-
tution qui a joué un rôle considérable
dans les premières années de l'empire:
c'est l'office de la chancellerie. Cet ofSce,
à la tête duquel fut placé comme prési-
dent M. Delbrück, un des collaborateurs
les plus importans du prince de Bismarck,
réunissait dans une même instance, soit
comme directions soit comme simplet
bureaux, tous les services impériaux plus
ou moins élémentaires que nous avons
désignés en commençant, sauf naturelle-
ment la guerre, la marine et les anaires
étrangères déjà constituées à part. Cet
office peut être comparé à un chantier
dans lequel M. Delbrûck, homme d'une
expérience bureaucratique consommée,
fut chargé par le prince de Bismarck et
sous sa responsabilité de former et d'es-
sayer non seulement les ressorts ad-
ministratifs nouveaux, mais les personnes
qui devaient les conduire, de manière
à pouvoir un jour les faire entrer pro-
gressivement et après épreuve faite dans
le mécanisme de l'organisation impé-
riale. C'est ainsi qu'il y à deux ans,
lorsque M. Delbrûck fut remplacé à la
présidence de l'office de la chancellerie
par le titulaire actuel, M. Hoffman, oh pro-
fita de ce changement de personnes pour
détacher de cet office deux directions
considérables, celle des postes et télégra-
phes, et celle de l'Alsace-Lorraine, qui,
ayant donné des preuves suffisantes dé
vitalité et de capacité, furent subordon-
nées directement au chancelier. Au poiût
de vue purement administratif, cela re-
venait à les faire indépendantes. Cet
exemple des postes et télégraphes est,
un de ceux qui montrent le mieux
la méthode expérimentale rigoureuse-
ment observée dans le développement
de l'organisation allemande. A l'ori-
gine, en eSet, les postes et les télé-
graphes formaient deux directions dis-
tinctes dans l'office de la chancellerie. Lés
hautes capacités du directeur des postes,
M. Stephan, permirent d'abord de concen-
trer les deux services dans sa main, pre-
mier progrès puis, quand ces deux ser-
vices réunis furent assez fermement
constitués et l'autorité personnelle de
leur chef solidement établie, on profita,
comme nous venons de le dire, du départ
de M. Delbrûck, pour leur donner, sous
le nom de maîtrise générale des postes et
télégraphes, l'indépendance administra-
tive. Les mêmes observations s'appliquent
à la direction d'Alsace-Lorraine, qui à été
soustraite à la tutelle de Tofoce de 1%
chancellerie quand elle a; paru mûre'pour
une existence personnelle.
Les personnes directement mêlées a. ces
transformations, ou celles qui de loin ne
les observent que par intervalles ou avec
un parti-pris, peuvent être frappées sur-
tout du phénomène apparent d'instabi-
lité et de désordre, et il leur semble natu-
rel d'attribuer tout le mouvement ~qui se e
produit aux petites passions égoïstes des
acteurs mais une étude plus conscien-
cieuse ne permet pas de se tenir long-
temps à ce point de vue. Il est donc juste,
sans vouloir négliger les circonstances de
personnes qui dans la politique sont les
causes immédiates des faits, de s'attacher
aux idées qui éclairent l'ordre général des
événemens. Cette réflexion vient à propos
d'un dernier progrès décisif quia été réa-
lisé tout récemment dans la cqnstitutidh
de l'empire d'Allemagne. Le lecteur a
remarqué qu'en toute chose jusqu'ici la
responsabilité restait au chancelier,
alors que la direction administrative
était progressivement distribuée en un
plus grand nombre de mains. Quels
motifs empêchaient ce dernier de se
dessaisir d'une partie au moms de
cette responsabilité, alors que ses forces `
ne pouvaient évidemment plus y suffire ? Q.
Est-ce l'amour du pouveir ou la crainte
de se voir supplanté par des auxiliaires
trop intelligens ? On a donné ces raisons
et d'autres encore. Il eût peut-être été
aussi vrai de dire que des résistances plus
fortes que la volonté du chancelier
s'étaient opposées à ce qu'il fît faire à
la Constitution ce pas décisif. Quoi qu'il
en soit,'ce pas est fait maintenant. Une
loi récente, dont nous avons donné
le texte (1), vient d'autoriser le chan-
celieràdéléguertout oupartie de cette res-
ponsabilité dont il avait seul jusqu'ici as-
sumé le fardeau. Il peut déléguer cette res-
ponsabilité en bloc a. un vice-chancelier
fonction nouvelle dont le titulaire est un
des personnages les plus considérables de
l'Allemagne, non-prussien, le comte de
(1) !~M' le ~H'M? 2)~~ du 1S Mars.
HARM 50 AVML
mMM~Am
<: ~?8..
ONS'ABG~B
tae dés Prëtres-Samt-Gertham-rAuxerrbÏs, H.
J~ J
ffMX mE )L'A.Ba!
Un an. Siamois. TNtsmob!}
Depattémehs. ~0 ?. 40 ff. M &. ¡
P&ïb. Mtr. 36 &. K&.
Les ttbmmeme&s partent des i" tt 16 de
chaque mois.
Pàfte, t~Bt EittBzéro. Séeeat.
Bépa~t~mema, nm Mmam~fe. M e
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'et dans tous les pays du Nord
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renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PAMS
LUNDI 89 AVRIL
Quelques journaux se méprennent sur
la portée du projet d'arrangement des af-
faires d'Orient que nous avons spumis ré-
cemment à nos lecteurs. Nous ne sommes
pas des diplomates, nous n'avons pas la
prétention, et il ne nous appartient en au-
cune manière de rédiger un programme
doué d'une autorité particulière. Nous ne
nous sentons pas liés irrévocablement
nous-mêmes aux détails du plan que nous
avons, exposé. Notre seul but a été de
mettre en avant une thèse positive,
afin de sortir de ces critiques négatives
qu'on nous avait reprochées avec quel-
qtte vivacité. Nous répondrons collective-
ment aux objections qui nous ont été
adressées, lorsque celles qui viennent
de loin nous seront parvenues. Mais
nous ne voulons pas attendre pour ré-
pliquer, sur un point, au journal le
~M~M qui ne nous a lus qu'à moitié, et
qui, par suite, ne s'est pas rendu compte
des motifs qui nous ont décidés à faire
ressortir la nécessité d'établir un con-
trôle collectif des puissances en Orient.
C'est le nœud même de notre thèse; on
ne s'étonnera donc pas que nous y reve-
nions avec insistance.
En recherchant, non pas une solution
radicale et définitive de la question d'O-
rient, mais un arrangement temporaire
pratique, nous avons dit qu'il était indis-
pensable de développer et d'appliquer ri-
goureusement le principe posé par le
traité de Paris, principe suivant lequel
les affaires orientales sont les affaires
communes de l'Europe. De même que
les bouches du Danube soumises & Tine
commission internationale, que les dé-
troits dont le régime est réglé par
des conventions spéciales, que l'Egypte
avec ses tribunaux internationaux, son
contrôle financier étranger, son ca-
nal de Suez appartiennent déjà à
la communauté européenne de même,
selon nous la Turquie tout en-
tière devrait constituer le domaine, « la
sphère d'action de cette communauté.
Mais, pour atteindre ce résultat, ne faut-
il pas que toutes les affaires d'Orient
soient soumises à un contrôle organisé,
permanent et actif de l'Europe? Si la com-
munauté européenne est une réalité. si
elle n'est point destinée a rester un vain
mot, il est nécessaire qu'elle sorte de la
théorie et de l'abstraction; qu'elle reçoive
une forme concrète, une réalisation pra-
tique qu'elle fonctionne et se manifeste
par des faits, des actes, des institutions.
L'objet du droit des gens moderne est de
constituer une Société d'Etats liés soHdai-
rément pa.r les mêmes principes, les
mêmes intérêts, les mêmes besoins;
HNë~ Société fondée sur un système
de rapports et de droits réglés par la cou-
tume, la jurisprudence et les traités. C'est
ce que nous appelons « la communauté
CKM~MKe a parce que son siége principal
est en Europe parce qu'elle embrasse en
premier lieu les Etats europ'éens; parce
qu'un nombre considérable de contrées
barbares restent encore en dehors d'elle,
et parce que l'Amérique elle-même, tout
en reconnaissant les principes du droit
international moderne, tout en participant
aux avantages et aux obligations de ce
droit, s'isole encore dans ses intérêts par-
ticuliers. Mais le but final et l'idéal du
droit des gens est d'étendre progressive-
ment cette communauté sur toutes les
parties du monde; aussi le terme de
« communauté chrétienne H serait-il éga-
lement trop restreint, car des Etats non-
chrétiens, commeIaTurquie.le Japon, etc.,
ont été admis successivement à jouir de
ses bienfaits.
Pour rester dans le présent, nous
voyons que cette communauté euro-
pèéune, qui constitue l'essence même du
droit des gens, est battue, en brèche par
certains principes et certaines maximes
d'invention récente. Le droit des gens
moderne s'est enrichi de quelques notions
nouvelles qu'on représente comme des
fruits du progrès, mais qui ne peuvent en
réalité qu'amener la dissolution de la
communauté européenne, et par consé-
quent la destruction du droit public de
l'Europe tel qu'il existait jusqu'ici. Ces
notio&s, ces axiomes nouveaux-sont la
dôctnn'e de «'là sphèrs des intérêts
particuliers et directs de chaque Etat H,
la singulière application que l'on fait au-
jourd'hui de l'idée de neutralité, le
principe de « la localisation des guer-
res », enfin la puissance, de plus en
plus grande, accordée aux faits ac-
complis.
La neutralité, qui dans sa signification
primitive est la non-participation d'un
Etat à la guerre engagée entre deux ou
plusieurs autres Etats combattant pour
des intérêts personnels et distincts, re-
çoit une portée bien dia'érente lorsque
le conflit armé éclate sur une ques-
tion huropéenne et qui touche aux inté-
rêts généraux.. Be nos jours, quand un
Etat, se sentant suffisamment fort, s'at-
tribue une mission quelconque et, en
vertu de cette mission, entreprend de ré-
soudre seul, « par le fer et par le sang »,
telle ou telle question européenne, et qu'il
touche de la pointe de son épée tel ou tel
intérêt général, que se passe-t-il dans le
reste de l'Europe? Tous les autres Etats
s'empressent de se proclamer neutres,
de déclarer qu'ils conserveront la neu-
tralité aussi longtemps que « la sphère
de leurs intérêts particuliers n ne
sera pas atteinte. Ils suivent pour
cela deux méthodes les uns dé-
finissent ces intérêts en les réduisant à
une sèche nomenclature et les ren-
ferment dans un certain nombre de
points les autres, voulant être plus pro-
fonds, les laissent dans une sorte de
clair-obscur, sous prétexte de ne 'pas dé-
voiler leur jeu et de ne pas laisser aper-
cevoir leurs cartes. Cela fait, tout le
monde se croise les bras, et on regarde
venir les choses. Une pareille neutralité
est, pour l'Etat qui la proclame, une dé-
sertion du poste de grande puissance, une
retraite du domaine des grandes auaires
européennes, un abandon du principe
suivant lequel les questions européennes
ne peuvent être résolues que par les ef-
forts communs et l'entente de l'Europe,
un aveu à peine déguisé que l'Etat soi-
disant neutre ne se sent pas la mission de
faire quoi que ce soit pour défendre la
cause générale, et que, s'il a eu le cou-
rage de formuler une idée européenne
dans un traité ou dans un. protocole, il ne
lui en reste plus dès qu'il s'agit de soute-
nir efficacement un droit dont il a été l'un
des créateurs. Le terme de neutralité
n'est ici qu'un euphémisme. On se déclare
neutre, mais en réalité on se désinté-
resse d'une question qui touche tout le
monde.
Cette sorte de neutralité, fondée sur la
théorie de là « sphère des intérêts parti-
culiers », a porté un coup funeste au
droit public européen elle l'a attaqué
dans son centre vital. Grâce à elle, les in-
térêts européens se sont transformés en
une agrégation d'intérêts particuliers des
divers Etats. Ainsi la question d'Orient,
question européenne par excellence,
s'est résolue en une question anglo-
russe et une question austro-russe.
Là Russie, l'Angleterre et l'Autriche pro-
clament qu'elles ont chacune leurs in-
térêts particuliers en Turquie. Les autres
puissances affirment qu'elles n'en ont
aucun ou reconnaissent franchement
qu'elles ne sont pas en mesure de les
faire valoir. Il serait même plus exact de
dire qu'il n'y a plus du tout d'intérêts eu-
ropéens. Les docteurs de la nouvelle doc-
trine en nient complètement l'existence. Il
n'y a que des intérêts individuels, et, dans
le conflit de ces intérêts, ce sont ceux du
plus faible qui doivent être sacrifiés. La
~V
elle demande ironiquement où on les
trouve; elle se moque de l'Angleterre qui
« en a chaussé le cothurne, a Sous l'action
du nouveau dogme, la communauté euro-
péenne disparaît dans l'isolement égoïste
de chaque puissance. Nulle part cette
fatale doctrine n'a été prêchée avec une
aussi enfantine emphase qu'à Vienne,
et cependant c'est, l'endroit du monde
où l'épanouissement en serait le plus
dangereux. Il est permis de proclamer
l'omnipotence des intérêts particuliers et
l'inutilité de toute alliance il est per-
mis de se sufnre à soi-même quand
on a un million de soldats toujours prêts
à marcher au commandement d'un homme
de génie aveuglément suivi par toute une
nation. Mais telle n'est pas la condition
normale de tous les Etats, telle ne sera
même pas toujours celle de l'Allemagne.
Lorsqu'on n'a pas de pareils moyens à sa
disposition, lorsqu'on n'a ni volonté, ni
énergie dans l'action, lorsqu'on a les mains
liées du dehoi's et au dedans, du dehors
par la. pression d'un trop puissant voisin,
au dedans par des influences de cour, il-
He sert à rien de vouloir imiter les leçons
du grand-maître de la diplomatie con-
temporaine. La politique des intérêts di-
rects et particuliers amène alors de tristes
mécomptes et fait commettre des fautes
difficilement réparables.
La première conséquence ds cette poli-
tique est la «localisation M des guerres.
Autrefois, les alliances et les coalitions
prévenaientsouvent l'explosion des hostili-
tés elles empêchaient toujours du moins
l'écrasement complet d'un des belligé-
rans et le bouleversement de l'ordre terri-
torial établi. On ne reculait pas devant les
médiations armées qui arrêtaient le vain-
queur et l'empêchaient d'abuser de la
victoire. Pendant le dix-septième et le
dix-huitième- siècle, une paix séparée
était une exception. Aujourd'hui, on sem-
ble au contraire éprouver une horreur
particulière non seulement pour les allian-
ces et les coalitions, mais pour toute
action concertée, pour toute médiation iso-
lée ou collective. Dès qu'une guerre éclate,
on songe uniquement à la localiser.
On laisse face à face les deux adversai-
res, on leur facilite la. lutte, on trouve
toujours qu'une médiation serait inoppor-
tune, on regarde les bras croisés, et il
arrive invariablement qu'un des adver-
saires reste par terre entièrement
écrasé. On n'en déclare pas moins que
cette localisation de la guerre est un des
progw~~B~~dtre époque! C'est ainsi,
pour ne parler que des deux dernières an-
nées, qu'on a localisé d'abord l'insur-
rection de Bosnie et d'Herzégovine, puis
la guerre du Monténégro et de la Serbie.
L'ami de Berlin et l'ami de Saint-Péters-
bourg n'ont pas permis que l'ami de
Vienne arrêtât le prince, Milan. Ensuite
on a localisé de la même manière la guerre
russo-turque le bras de l'Autriche a été en-
chaîné, la médiation a été évitée & toutes les
phases de la lutte. Cette troisième lo-
calisation a étendu les horreurs de la
guerre du Caucase à la Méditerra-
née. Nous sommes peut-être à la veille
d'une quatrième localisation. Les influen-
ces extérieures et intérieures qui agissent
depuis deux ans empêchent encore le
comte Andrassy de s'allier franchement à
l'Angleterre, ce qui amènerait immédiate-
ment la paix. Les négociations qui se
poursuivent n'ont plus, en réalité, pour
but que'd'isoler l'Angleterre et de loca-
liser ainsi la guerre anglo-russe. Mais
cette fois le « local s embrassera les deux
hémisphères..
La dernière conséquence de la neutra-
lité dans les questions générales de
la politique des intérêts particuliers
et de la localisation des guerres est
la puissance de plus en plus grande qu'ac-
quièrent les faits accomplis. De nos
jours les faits accomplis s'établissent
hardiment et sans obstacle à la place
des traités et des protocoles, et bou-
leversent régulièrement, tous les qua-
tre ou cinq ans l'état territorial et
l'équilibre de l'Europe. Le plus sou-
vent il est trop tard pour s'y oppo-
ser au moment où ils se. produisent
dans l'isolement où se trouvent toutes les
puissances, on n'a ni le courage ni les
moyens de le faire. On se résigne donc,
on acquiesce aux faits accomplis mais
cet acquiescement, tout matériel, laisse
un malaise, un mécontentement qui sont
la source de nouvelles guerres. On a eu
beau matérialiser ses intérêts propres,
les réduire à un nombre déterminé de
points; ces points peuvent ne pas être tou-
chés néanmoins on se sent malade, on est
atteint par les événemens. C'est le cas
de l'Angleterre et de l'Autriche en
présence du traité de San-Stefano. Un
autre résultat de ce dépérissement du
droit public européen, c'est l'enrayante
facilité avec laquelle les grandes guer-
res commencent de nos jours. Il suf-
fit qu'un Etat se reconnaisse la force
et la hardiesse nécessaires pour entre-
prendre une violation quelconque de l'or-
dre des choses existant, il ne trouve de-
vant lui aucun obstacle le danger d'une
coalition ne l'arrête plus aucune soli-
darité n'existe entre les puissances celle
qui veut faire la guerre peut toujours
isoler son adversaire et~obtehir l'inaction
des autres en se servant habilement du
jeu des intérêts particuliers.
Où est le remède à cette situation qui
ne peut certainement pas passer pour
l'idéal de l'humanité ? Faut-il croire que
la communauté européenne, qui s'affirme
par des liens de plus en plus étroits entre
les diverses nations sur le terrain écono-
mique, intellectuel, artistique, qui se
manifeste chaque jour davantage dans
les communications, les échanges, la
bienfaisance, soit destinée à disparaî-
tre sur le terrain politique, dans la
"sphère des relations extérieures ? Faut-
il croire qu'elle soit condamnée & faire
place à l'isolement de toutes les puissan-
ces, à une sorte de nouvel état de nature?
Pour écarter une menace aussi dan-
gereuse, il est indispensable de travailler
a rétablir par tous les moyens la commu-
nauté européenne dans le domaine de la
politique extérieure et à raviver à tout
prix la solidarité entre lés Etats. Mais
cela ne peut se faire que si cette commu-
nauté européenne ne reste pas seulement
dans l'abstraction, à l'état de théorie ou
de phrase, que si elle se traduit par des
faits et par des actes, que si elle fonc-
tionne, que si elle s'incorpore dans les ins-
titutions. Toute action collective des puis-
sances est bonne à ce point de vue. L'an-
tiquité a eu ses conseils amphictyoniques.
L'Europe est-elle incapable de toute ges-
tioncollectivedesana.irescommunes?Nous
ne le croyons pas. Nous avons indiqué cer-
tains objets d'intérêt général placés déjà
sous le contrôle commun. Il s'agit d'élar-
gir l'application de ce principe. Pourquoi
les affaires d'Orient dans leur ensemble
ne seraient-elles pas un champ conve-
nable pour le développement de cette
action collective de l'Europe? La puis-
sance de l'habitude est grande. L'habi-
tude de délibérer et d'agir de concert, de
s'occuper en commun d'un intérêt gé-
néra), rétablirait la solidarité entre les
puissances, mettrait la volonté générale à
la place de l'arbitraire particulier, et ren-
drait beaucoup plus difficile l'explosion de
ces guerres localisées qui bouleversent
1 Europe entière et changent de fond en
comble le système des relations euro-
péennes. L'entreprise vaut la peine d'être
tentée. Le ~M~ redoute les difficultés,
les tiraillemens, la faiblesse du contrôle
collectif et du protectorat européen que
nous voudrions voir-établi à Consta.nti-
nople. S'il faut s'arrêter à ces difficultés,
ne serait-il pas plus Simple de déclarer
ouvertement que la communauté euro-
péenne ne saurait exister, qu'il n'y a plus
d'Europe?
BOURSE BB PARM'
CMtafe te 27. 29 SB~scee.
Comp~nt.7225.~ 72M.2S.
Fin cont. 7218. '!2471,2 .M 12
At/wot/e
Compt&ntt02.t02.?.
60/C
Comptante 50 109 75 .2S.
F~ncour.lC942l/2l0977l2 .M.A
PETrnS BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr. 80,821/2, -!2 1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 163 fr. 12 1/2, 164 fr. 37 t/2.
5 0/0 turc. 8 fr.71/2.
TéMgfapMs p)fïv<Ée<
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Vienne, le 29 avril, soir.
On mande de Londres à la Co~~MK~MM~o-
K~M
« L'Angleterre ne croit pas encore impossible
que la Russie consente à prendre son attitude en
sérieuse considération. Autrement, l'Angleterre
prendrait elle-même en main, a ses risques et
périls, la rectification de l'état de choses créé par
la Russie dans la presqu'île des Balkans et sur
la côte asiatique de la mer Noire.
II est néanmoins possible que l'Angleterre
fasse précéder cette éventualité d'une démarche
importante. Il faut compter avec la possibilité de
la réunion d'une Conférence convoquée à Lon-
dres par le cabinet anglais. »
Rome, le 28 avril, soir.
Répondant à l'O~t'MMMe, qui n'est pas satisfaite
des explications qu'a fournies le DM't~o relati-
vement à la conduite de l'Italie dans les affaires
d'Orient et qui craint que les sympathies mani-
festées parle ministère pour l'œuvro de média-
tion entreprise par l'Allemagne aient pu prendre
une forme qui pourrait amoindrir la liberté d'ac-
tion du gouvernement, le .DMt«o dit
« L'OptMMM se fait un argument de l'inquié-
tude produite par les bruits suivant lesquels l'I-
talie se serait unie à l'Allemagne et à l'Autriche
pour inviter le cabinet de Londres à formuler son
programme dans la question d'Orient, ou bien
encore de l'inquiétude produite par les bruits que
l'Italie aurait fait de sa propre volonté cette dé-
marche auprès du gouvernement anglais.
a Nous pouvons rassurer en termes positifs
l'OsMK
on apprendra que l'une et l'autre de ces nouvelles
sont dénuées de tout fondement.
& Le gouvernement du roi n'a jamais fait par-
venir, pas plus séparément qu'avec le concours
d'autres puissances, aucune communication du
genre de celle dont le sens est indiqué plus
haut. »
On télégraphie de Saint-Pétersbourg, le 28 avril,
au Ji~MM
Le bruit court que le prince de Bismarck se
retirerait de sa position de médiateur. Le prin-
cipe du retrait ayant été admis, il penserait que
les négociations relatives aux détails de l'appli-
cation dé ce principe peuvent être conduites di-
rectement entre l'Angleterre et la Russie avec
plus d'avantages. Peut-être aussi, influencé par
certaines insinuations n'ayant aucun caractere
officiel, le chancelier ne désire pas bien vivement
le succès de ces négociations.
» Le cabinet de Saint-Pétersbourg est entière-
ment disposé à poursuivre lés négociations di-
rectement, et il espère que lord Salisbury aban-
donnera son attitude purement négative.
C'ast avec sincérité que la Russie désire une
solution pacifique. Elle est prête à accepter tout
arrangement d'après lequel l'objet principal dé la
guerre serait atteint, et qui en même temps lui
assurerait une compensation très modérée pour
les sacrifices qu'elle a faits. En ce qui concerne
la question de la Bessarabie, il y a de bonnes
raisons de croire que la Russie serait complète-
ment satisfaite en recouvrant la petite partie de
ce territoire qui est habitée par des populations
russes.
Toutefois, une solution pacifique n'est possi-
ble que si dans les négociations on laisse de
côté le point relatif a la soumission formelle au
Congrès du traité entier de San-Stefano. »
Le Daily :Z'<~va~ publie la dépêche suivante
de Berlin
On télégraphie de Vienne, le 28, au D
«bans un conseil des ministres autrichiens et
'hongrois, le comte Andrassy a insisté aujour-
d'hui sur la nécessité de régler immédiatement
par un compromis tous les différends qui divi-
sent les deux parties de la monarchie, parce que
l'état actuel des affaires extérieures exige de la
(manière la plus urgente l'adoption d'une politique
'énergique. b
Vienne, le 29 avril, soir.
Les informations publiées par les journaux de
ice soir, et relatives à une prétendue entrée im-
minente des troupes autrichiennes en Bosnie et
dans l'Herzégovine, ne reposent que sur des con-
jectures. Rien de définitif ne semble att'êté à ce
sujet.
sujet,, Constantinople, le 28 avril, soir.
Une partie de l'armée russe d'Asie est trans-
portée en ROumélie.
Une division s'est déjà embarquée à Poti.
La revue qui devait être passée demain à San-
Stefanoaétëcontreinandée.
Le Sultan recevra mardi la visite du grand-duc
Nicolas. S. A. partira ensuite avec son état-major
pour la Russie.
Le prince Imeretinski a été nommé chef d'état-
major du général Totleben.
Des lettres d'Andrinople signalent l'extension
du soulèvement des musulmans en Roumélie,
notamment dans les 'villages de Eharkoi, de Stain-
mak et de Kadikoï, situés dans les environs de
Phiiippopoli. Constantinople, le 29 avril.
Le grand-duc Nicolas a été-nommé feld-maré-
chal.
Constantinople.SIe 29 avril.
Saïd Pacha a été réinstàllé maréchal du palais.
Saint-Pétersbourg, le 29 avril.
Le général Trépof, préfet de la ville, vient d'ê-
tre nommé membre du conseil de l'empire.
Athènes., le 29 avril.
On assure que l'Angleterre a notifié au gou-
vernement grec. par l'entremise de M. Wyndham,
'que, si l'insurrection des provinces grecques de
Turquie cessait, l'Angleterre prendrait en mains
les intérêts helléniques et soutiendrait les vœux
des Grecs dans le prochain Congrès.
Londres, le 29 avril.
Les ministres des Etats-Unis et de la Chine à
Londres sont partis pour Paris.
Le comte de Munster, ambassadeur d'Allema-
gne, est rentré a Londres, de retour de sa visite
au marquis de Salisbury à Hatfieid.
Rome, le 28 avril, soir.
La .F
mande de commencer le procès pour la béatifica-
tion de Pie IX. `
La Congrégation s'est prononcée contre la de-
mande des signataires en rappelant les prudentes
dispositions qu'elle doit adopter en pareil cas.
Turin, le 29 avril.
Le prince Àmêdée est parti ce matin pour Paris.
Ha a été salué à son départ par le prince de
Carignan, le prince Thomas et toutes les auto-
rités.
Londres,teMavrit.
Le prince et ta. princesse de Danemark partent t
cesoirpourParis.
Le comte SchouvalofT a eu samedi une entrevue
avec te marquis de Satisbury.
Rome, le 29 avri).
Le Pape a. reçu le baron et la baronne Baude.
Le ministère a dëcide d'exploiter provisoire-
ment pendant une année les chemins de fer de
la Haute-Italie.
Nous rappelions il y a quelques jours
que les lois de l'empire d'Allemagne sont
le produit et donnent exactement la me-
sure de l'accord qui peut s'établir entre
deux corps délibérans absolument dis-
semblables, sinon opposés, par leurs ten-
dances et par leurs origines le Parle-
ment national nommé au suffrage univer-
sel direct avec une majorité qui ne peut
guère se concevoir autrement que comme
libérale et unitaire et le Conseil fédéral
composé des envoyés des princes et qui
représente naturellement le droit histo-
rique des anciens Etats et toutes les ré-
sistances du passé. Le pouvoir impérial
puise toute sa force dans l'antagonisme
de ces deux élémens il a la ressource de
les laisser se neutraliser l'un l'autre dans
les momens de crise, et alors l'Allemagne
retombe passagèrement dans cette impuis-
sance agitée où elle s'est consumée pen-
dant des siècles; mais il n'en acquiert que
plus d'autorité pour amener ensuite un
compromis entre eux, non pas toujours
sur le terrain des intérêts immédiats
qui restent intraitables, mais dans la
sphère élevée des intérêts d'avenir de la na-
tion. Ce que le Conseil fédéral n'eût jamais
concédé au Parlement dans le sens de
l'unité et de la liberté, ce que le Parle-
ment refuserait au Conseil fédéral comme
précautions conservatrices, s'ils 'étaient
seuls en présence, devient possible a. la
fin quand un pouvoir, qui cependant n'a
de force que par eux, les invite à se sa-
crifier tour à tour aux nécessités lointai-
nes de la grandeur nationale. L'histoire
de l'Allemagne, pendant les sept dernières
années, n'oore que le tableau de ces cri-
ses intestines, fécondes, où les esprits
superficiels découvrent d'abord une ma-
ladie mortelle, mais qui se résolvent par
l'éclosion ou le développement de quelque
organe ajouté au corps de l'empire. C'est
Ce~ que nous allons essayer d'indiquer
en peu de mots.
Lorsque l'empire d'Allemagne a été
improvisé, en 1871, sur le plan de l'an-
cienne Confédération du Nord, le do-
maine des attributions impériales s'est
trouvé restreint naturellement à l'ensem-
ble de ce que chaque Etat confédéré ne
pouvait pas se dispenser d'abandonner à
l'intérêt commun. Mais tous les Etats ne
renoncèrent pas à la même part de leurs
droits des réserves nombreuses furent
admises particulièrement en faveur de là
Bavière; cependant on peut dire que le
domaine de l'empire comprit dès l'origine
la guerre, les affaires étrangères, la ma-
rine, le gouvernement de l'Alsace-Lor-
raine et l'administration de ses chemins
de fer, les postes et les télégraphes, le
contrôle sur les chemins de fer allemands,
la législation commerciale et les douanes,
avec un tribunal supérieur de commerce,
enfin le droit d'établir, au besoin, des
impôts indirects sur le sucre, le sel, la
bière, l'eau-de-vie et le tabac indigènes.
C'est seulement plus tard que le droit
civil a été introduit par voie législative
sous le régime de l'unité.
Sans doute c'était un grand résultat d'a-
voir obtenu des princes allemands dans
une charte constitutionnelle la reconnais-
sance de ces attributions pour l'empire
mais comme ,cet empire matériellement
~n'existait pas encore, le difficile était en
'le créant de le mettre en possession d'un
'bien dont chaque parcelle devait lui
être vivement disputée. L'Allemagne a
été heureuse alors de tomber entre les
mains d'hommes, capables d'embrasser des
idées complexes, de compter avec toutes
les circonstances et habitués à voir dans
un peuple autre chose qu'une matière
à décrets. Théoriquement, le chance-
lier fut au début l'unique autorité ad-
ministrative de l'Etat impérial. Seul
directeur responsable de tous les ser-
vices à créer, il s'entoura de bureaux
d'une organisation assez indécise ou assez
flexible pour fonctionner et se dé-
velopper sans amener trop de frottemens
avec les rouages administratifs des anciens
Etats; excepté les cas où ces frottemens
pouvaient être désirables afin d'user quel-
que obstacleoupour asseoir un axe impor-
tant de la nouvelle organisation mais
alors c'est l'autorité personnelle du chan-
celier qui s'exerçait à travers les bureaux.
Donc, la direction des choses générales
de la guerre qui touchent aux susceptibi-
lités les plus délicates des princes confé-
dérés fut laissée prudemment dans une
sphère élevée, où les questions peuvent se
règler entre l'empereur, chef suprême
de l'armée allemande, le chancelier,
le Conseil fédéral, le chef du grand état-
major allemand et le ministre de la guerre
prussien à la gestion directe duquel.l'ar-
mée bavaroise seule n'est pas sbumisa. La
marine, au contraire, institution nouvelle
dans laquelle les Etats du Sud n'ont au-
cun passé à défendre, fut constituée de
prime-abord en un département défini,
mené par un administrateur spécial, le
général de Stosch, sous la direction et la
responsabilité du chancelier. Quant aux
affaires étrangères, elles furent également
érigées en un office particulier, ce qui
était conforme à l'idée première de l'unité
faite surtout en vue des dangers exté-
rieurs les princes subirent d'autant plus
facilement cette création nécessaire, qu'on
leur accorda en diplomatie certaines satis-
factions apparentes et qu'enfin c'est le
prince de Bismarck lui-même qui prit
en main, pour commencer, la direction
de ce département. Son suppléant dans ce
service, M. de Bulow, n'a pas tardé à Être
élevé au rang de sous-secrétaire d'Etat.
On peut donc dire que la marine et les
affaires étrangères de l'empire ont formé
dès le début de véritables ministères pour
l'étendue des attributions seulement les
titulaires restaient soumis à l'autorité per-
sonnelle du chancelier.
Nous arrivons maintenant à une insti-
tution qui a joué un rôle considérable
dans les premières années de l'empire:
c'est l'office de la chancellerie. Cet ofSce,
à la tête duquel fut placé comme prési-
dent M. Delbrück, un des collaborateurs
les plus importans du prince de Bismarck,
réunissait dans une même instance, soit
comme directions soit comme simplet
bureaux, tous les services impériaux plus
ou moins élémentaires que nous avons
désignés en commençant, sauf naturelle-
ment la guerre, la marine et les anaires
étrangères déjà constituées à part. Cet
office peut être comparé à un chantier
dans lequel M. Delbrûck, homme d'une
expérience bureaucratique consommée,
fut chargé par le prince de Bismarck et
sous sa responsabilité de former et d'es-
sayer non seulement les ressorts ad-
ministratifs nouveaux, mais les personnes
qui devaient les conduire, de manière
à pouvoir un jour les faire entrer pro-
gressivement et après épreuve faite dans
le mécanisme de l'organisation impé-
riale. C'est ainsi qu'il y à deux ans,
lorsque M. Delbrûck fut remplacé à la
présidence de l'office de la chancellerie
par le titulaire actuel, M. Hoffman, oh pro-
fita de ce changement de personnes pour
détacher de cet office deux directions
considérables, celle des postes et télégra-
phes, et celle de l'Alsace-Lorraine, qui,
ayant donné des preuves suffisantes dé
vitalité et de capacité, furent subordon-
nées directement au chancelier. Au poiût
de vue purement administratif, cela re-
venait à les faire indépendantes. Cet
exemple des postes et télégraphes est,
un de ceux qui montrent le mieux
la méthode expérimentale rigoureuse-
ment observée dans le développement
de l'organisation allemande. A l'ori-
gine, en eSet, les postes et les télé-
graphes formaient deux directions dis-
tinctes dans l'office de la chancellerie. Lés
hautes capacités du directeur des postes,
M. Stephan, permirent d'abord de concen-
trer les deux services dans sa main, pre-
mier progrès puis, quand ces deux ser-
vices réunis furent assez fermement
constitués et l'autorité personnelle de
leur chef solidement établie, on profita,
comme nous venons de le dire, du départ
de M. Delbrûck, pour leur donner, sous
le nom de maîtrise générale des postes et
télégraphes, l'indépendance administra-
tive. Les mêmes observations s'appliquent
à la direction d'Alsace-Lorraine, qui à été
soustraite à la tutelle de Tofoce de 1%
chancellerie quand elle a; paru mûre'pour
une existence personnelle.
Les personnes directement mêlées a. ces
transformations, ou celles qui de loin ne
les observent que par intervalles ou avec
un parti-pris, peuvent être frappées sur-
tout du phénomène apparent d'instabi-
lité et de désordre, et il leur semble natu-
rel d'attribuer tout le mouvement ~qui se e
produit aux petites passions égoïstes des
acteurs mais une étude plus conscien-
cieuse ne permet pas de se tenir long-
temps à ce point de vue. Il est donc juste,
sans vouloir négliger les circonstances de
personnes qui dans la politique sont les
causes immédiates des faits, de s'attacher
aux idées qui éclairent l'ordre général des
événemens. Cette réflexion vient à propos
d'un dernier progrès décisif quia été réa-
lisé tout récemment dans la cqnstitutidh
de l'empire d'Allemagne. Le lecteur a
remarqué qu'en toute chose jusqu'ici la
responsabilité restait au chancelier,
alors que la direction administrative
était progressivement distribuée en un
plus grand nombre de mains. Quels
motifs empêchaient ce dernier de se
dessaisir d'une partie au moms de
cette responsabilité, alors que ses forces `
ne pouvaient évidemment plus y suffire ? Q.
Est-ce l'amour du pouveir ou la crainte
de se voir supplanté par des auxiliaires
trop intelligens ? On a donné ces raisons
et d'autres encore. Il eût peut-être été
aussi vrai de dire que des résistances plus
fortes que la volonté du chancelier
s'étaient opposées à ce qu'il fît faire à
la Constitution ce pas décisif. Quoi qu'il
en soit,'ce pas est fait maintenant. Une
loi récente, dont nous avons donné
le texte (1), vient d'autoriser le chan-
celieràdéléguertout oupartie de cette res-
ponsabilité dont il avait seul jusqu'ici as-
sumé le fardeau. Il peut déléguer cette res-
ponsabilité en bloc a. un vice-chancelier
fonction nouvelle dont le titulaire est un
des personnages les plus considérables de
l'Allemagne, non-prussien, le comte de
(1) !~M' le ~H'M? 2)~~ du 1S Mars.
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