Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-19
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Description : 19 avril 1878 19 avril 1878
Description : 1878/04/19. 1878/04/19.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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MNMAL DES DEBATS
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<, place de la Bourse,
ot'MbuKaudn~eMMBA~!
~v~t~~WS etreagr~ PM ta !~LM~
PAMS
JSUMiS AVAitt
Le marquis de Salisbury a fait mardi
devant la Chambre des Lords uhe décla-
ration qui produira à Vienne la meilleure
impression. On sait avec quelle impru-
dence lord Derby a parlé de l'Autriche.
Au moment où il est si important pour
l'Angleterre de rester d'accord avec l'em-
pire austro-hongrois, le langage de Fan-
cien chef du Foreign-Ofnce pouvait avoir
les plus fâcheuses conséquences. En irri-
tant profondémentle sentiment patriotique
des Autrichiens, il devait venir en aide
au parti de la cour et au parti militaire,
qui ont toujours incliné du côté de la
Russie, et, par conséquent, nuire aux
eSbrts du comte Andrasëy pour faire
triompher une politique plus sage et plus
~conforme aux véritables intérêts de l'em-
pire. En eSet, l'étran~ sërUe du ëoiiitë
Derby aet~levë uhe vive émotion dans les
~.ss riions ~Vienne, et les officiers
t~trtcluena ont été très péniblement ao&c-
t4sdece qu'a dit lord Derby des dispo-
sitions des soldats de nationalité slave
ear lesquels, d'après lui, l'Autriche ne pour-
rait pas compter pour combattre la Russie:
Le comte de Bisust, suivaUt probable-
tM~' uM suggestion qui lui a été faite de
'Vienne pu agissant peut-être de sa propre
initiative, s'est adressé au marquis de Sa-
lisbury en le priant de dire a. la Chambre
des Lords quelques paroles propres & ëâl-
'~r les Inquiétudes et a adoucir l'Impres-
sion pénible ressentie à Vienne. Le
marquis de Salisbury a accédé de
Kpnne grâce au désir bien naturel exprimé
par l'ambassadeur d'Autriche, et II à in-
6igé à lord Derby uh désaveu ausëi
catégorique que mérité. 11 a déclaré
{Ïtie les réflexions exprimées par ce
dernier n'engageaient absolument que
sa responsabilité personnelle, qu'Hil'à-
jir&it pu leâ faire que comme simple
membre du Parlement, qu'elles n'avaient
à aucun titre le caractère que sa récente
position ofûcielle pourrait leur faire at-
tribuer; enfin, que lès sentimens qu'il
avait exprimés n'étaient nullement par-
tagés par le gouvërnenient dé StM.Ià
~tnë~ Quant à l'opinion émise par
lord Derby sur l'armée autrichienne,
le marquis de Salisbury *a afnrmé
f qu'il n'€xistaj,t rien au Foreign-()f6ce
qui put la conarmër, et que ce n'était sur
aucun document du ministère qu'elle
c pouvait être fondée. Nous ajoute-
rons que les parties slaves de l'armée
austro-hongroise sont, au contraire, l'élé-
ment le plus docile et le mieux discipliné
de cette année: On fera tout ce qu'on vou-
dra des Croates et des Slovaques, qui sont
d'admirables soldats ignorant absolument
l'ethnographie et habitués à obéir aux
ordres de leur empereur avec une aveu-
gle fidélité. Aucune race ne se soumet
plus complétement à la discipline que la
race slave. A ceux qui s'imaginent que
te8 soldats croates et slovaques pourraient
être tentés de refuser de se battre contre
tes troupe du cXar, parce qu'il a plu Sux
Docteurs panslavi'stes de découvrir entre
Mx Et les Moscovites une communauté de
Mcp dont i!a ne se doutent, pas, nous rap-
pellerons un exemple récent et bien
frappant de ce que peut produire l'orga-
nisation des armées modernes. Pen-
dant la, guerre, de 1866, le 5° corps
de l'armée prussienne, commandé par ië
général Steinmetz et composé en majorité
de Polonais du grand-duché de Posen, a
t~tté avec un acharnement meurtrier,
dans les combats de Nachod et de Trau-
tenâu, contre le 10~ corps autrichien,
commandé par lé général Gablénz, et qui
contenait les Polonais de G~Uicie. Telles
sont les merveilles que peuvent opérer la
discipline et l'honneur du drapeau l
Lord Derby a donc montré autant de
légèreté que de passion lorsqu'il a parlé
de l'armée autricliienne en des termes
qui ne peuvent que faire sourire ceux
auxquels les doctrines philanthropiques
et ethnographiques des théoriciens ont
laissé assez de mémoire pour se rappeler
les leçons d'une histoire toute récente.
'Nous ne pouvons nous refuser à repro-
duire les excellentes réflexions que fait
Mtourd'hui le ~M~M sur ce sujet
triche désirent des annexions qui augmente-
raient leur nombre dans l'empire. Mais cest
upe chose totalement diGerente de dire
que le gouvernement autrichien ne pour-
rait pas sb reposer sur la portion slave
de son armée eh cas d'une guerre contre la
Russie. Lord Derby a oublié qu'en faisant
une telle guerre l'Autriche !a fera, non
pas pour re&taurer la domination turque
sur les provinces slavep, mais pour y établir
gâ propre suprématie. Si eUe est victorieuse,
~e trouvera dans ses mains une beaucoup
0!us srosÈé part de ta péninsule des Balkans
à prendre. Par conséquent, si même les sol-
dats slaves se lassaient guider par des con-
~dérations politiques, ils n'auraient pas de
moUfs suîesans pour se battre avec répu-
gnance. H serait difficile de prétendre que
teuf affection pour les Slaves d'au delà de la
frontière turque s'étende jusqu'au gou-
vernement du czar. Mais il n'y a aucune
raison de supposer qu'ils obéiraient a
d'autres motifs que les mohfs militaires.
même s'ils ressentaient quelque sympa-
thie pour la Russie. L'empereur François-
Joseph n'a pas de sujets plus loyaux que les
~abitans de ses provinces slaves. Qui! pro-
clame seulement que les intérôts de la mo-
narchie sonten jeu,' et ces provinces vont le
soutenir dans une guerre contre la Ku~sie
Mssi loyalement que contre toute autre puis-
sauce. Mais la plus concluants de~réuqtises à.
faire à lord Derby est gué, même si~R~K
tie d'une armée qùëiccnque a deS ~so*~
ces politiques, elle peut bien rarement*
résister à l'action de là discipline et de
'a dévotion au drapeau. L'esprit mHitaire
est plus fort que tot~ë autre forme de loyauté
connue aux hommes civiliser Les traditions
d'une armée, sa séparation de la population
civile et l'oBéi~sàncë in&eiuble qui doit être
exigée aussi bien des ofSciers que des hom-
mes, tout cela constitue les motifs d'une
puissance iormidaNe. Il n'y a aucune rai-
son de supposer qu'ils sd'eit plus faibles
dans l'armée autrichienne que d~ns toute
autre. Dans une guerre contre la Russie
slave, les of&ciers et les soldats slaves do l'Au-
triche seront aussi loyaux et aussi braves
que leurs camarades al~emand~ et hongrois, f
Nous avdns publié hier ~ù6 circulaire
de M. te général Borel qui sera accueillie
dans. les départemens avec la. ,plu§ vive
~atls~achoh. Le gôuverHemeh). du i6 mai,
qui avait abusé de toutes nos institutions,
administration, armée, magistrature, uni-
versité; etc., n'avait pas épargné la.~endar-
merie. Les gendarmes avaient été trans-
formés en agens électoraux on les avait
vus, dans certains arrondissemens, servir
d'escorte aux candidats officiels; dans cer-
tains autres, iaeerer illégalement les af-
fiches des candidats libéraux, pe là les
plainteâ nombreuses que signale le mi-
nistre de là guerre, et Fêtât de drise
et de malaise dont il se plaint juste-
ment. Nous ne saurions trop applaudir
aux instructions que M. le général Borel
âdresse.âui commandans de corps d'ar-
mée L'iiëure est Tenue de prescrire aux
militaires « de s'abstenir de tout acte ou
? de toute parole ayant trait à la politi-
)) que et pouvant donner prise à des criti-
H ques ou à des interprétations malveil-
H lântes. » L'armée tout entière doit rester
en dehors de nos luttes mais là gendarme-
rie, qui est l'auxiliaire et en quelque sorte
le bras de la justice, est tenue, sous ce
rapport, à une réserve plus grande en-
core que tous les autres corps. Nous
sommes heureux de voir un ministre de
la guerre rappeler aux militaires cette
règle de conduite dont un gouverne-
ment imprudent et coupable avait tout
fait pouf les ecàt'tër; Noua sommes
également heureux que M. le général
Borël iie ëe contente pas de procla-
mer de bons principes, mais qu'il
reconnaisse la nécessité de tenir compte,
dans l'application, des questions de per-
sonnes. Il y a des gendarmes qui,
volontairement qu involontairement, se
sont compromis dans certaines locàlltës
il faut lés envoyer ailleurs afin de cou-
per court aux difficultés que leur pré-
sence prolongée dans les lieux où ils ont
été en conflit avec les autorités ou les po-
pulations ne pourrait manquer de provo-
quer. Le gouvernement actuel doit tra-
vailler à tout prix à apaiser les agitations
que le gouvernement précédent avait fait
naître. Il n'y a qu'un moyen d'atteindre
ce but rappeler tout le monde au res-
pect de ses devoirs, et opérer les change-
mens personnels qui sont nécessaires
pour que les souvenirs du passé ne nui-
sent pas à la tranquillité du présent.
BOURSE DE PAMS
Ct«KM tt e/â
Comptant. 72 3S. '72B3.6.
Fin cour 72321.2 72 S5.221/2
CoB=[p1.te~
Comp«.nt<0945.10963. 20.
FtnOOMl0940.109'!0.30.
PKTn'B BOURSB DU SOlK.
Emprunt 50/0. <09 fr. 8X. 92 30/0. 72ff.7!i, 621/2.
Egyptiennes < 0/0.. 1S1 fr., 1S2 fr. 80.
~ous recevons de nos correspondans pai ti-
culiers les dépêches suivantes
c Berlin, le 18 avril, soir.
L'idée d'une Conférence préliminaire, qui
est l'idée personnelle et favorite du prince
de Bismarck, est remise de nouveau sur le
tapis. Plusieurs journaux du soir la recom-
mandent comme une sorte de répétition gé-
nérale a où le maestro pourrait voir si déci-
dément le concert est possible avec des
instrumens qui paraissent si peu d'accord, w
B Le tout est de savoir en ce moment, dit
la JVs~oM<~ Zc:veut la guerre son opinion est que lord
BeaconsSeld veut la guerre.
a La .Mplique au VoMfKS~ des Débats que le principal
mérite de la politique altemande peut bien
être de ne pas convenir à la politique fran-
çaise et à ses tendances secrètes. Au pré-
tendu désintéressement de la politique de
M. Disraeli invoqué par le .TbMfM~ des
Z~s~ la JVo~<~M~cAe .4~MMM ~<'f~~
oppose le souvenir de la conquête hypothé-
caire de l'Egypte, accomplie par le rachat des
actions du canal ~de Suez. Elle conclut en
ajoutant que, si séduisante que soit la pers-
pective d'une entente avec la France, la
Prusse et l'Allemagne ne risqueront pas pour
elle de s'aliéner les sentimens de l'unique
ami qu'elles aient trouvé fidèle aux heures
critiques de leur récente histoire, e
« Londres, le 18 avril, soir.
B Les journaux du soir annoncent que les
puissances acceptent la proposition du prince
de Bismarck, relative à la réunion d'une Con-
férence préliminaire entre les ambassadeurs
pour préparer le terrain du Congrès.
s Des informations particulièrespermettfnt,
du reste, de représenter la situation comme
étant plus satisfaisante et de nature à encou-
rager les espérances quant au maintien de la
pa'x. ')
~X TMMj~MpMe p~vte.
(Service télégraphique de ~agence HâY~s.)
Berlin, lelSavril.
Là ~~<~ ~~M~ ~M ~or~ dit que le
~o?quitte son rote de médiateur, pour 1 échanger
contre une. intervention .dont l'agent directeur
est suffisamment indiqua par la politique défen-
due par le journal français.
Mais, ajoute la feùilie officieuse de Berlin.
l'AHemagna préférera se laisser guider par ses
propres intérêts. Quelque séduisante que soit,
ajoute-t-etle, la perspective d'une entëBté franco-
aitemande, elle ne. veut toujours pas qu'on lâ-
cheté au prix de l'Hostilité, de là puissance qui,
dans les momehs critiques récons, a ëtë la soûle
amie de la Prusse et de l'Allemagne. »
Constantinople, le 17 avril, soir.
Le eëmtë ~ichy ne dînera pas aujourd'hui chez
le Sultan, par suite d'une légère indisposition de
ce dernier .¡
te eomte Zichy sera re6u demain pn au-
dience de congé et partira immédiatement aptes.
M. Layard est parti aujourd'hui pour rendre vi-
site à l'amiral Hornby dans ie golfe d'Ismid.
On assure que l'occupation (M la Bosnie par
l'Autriche n'aura pas lieu immédiatement.
Le btuit court que S'importantes modifications
ministérielles auront Heu prochainement.
Constantinople, le 17 avti), soir;
Une communication officielle dément que le
gouvernement autrichien ait demandé l'occup~-
QondetaBosn'e.
La situation d'Ahmet-Voflk est momentané-
ment conso)idéë.
Le bruit court que Mëhémed-RucMi partira
~rdcnainement pour accomplir une mission au-
près des cabinets européens.
Plusieurs bataiHoiMont été encore envoyés dans
les environs de Buyukdéré.
Hobart Pacha va partir en congé.
Constantinople, le 18 avril.
La démission du premier ministre Ahmet-
Vëfik Pacha a été acceptée ce matin par te Sul-
tan. 'l'eus les mitiistres acnt réuma actuellement
aupala's. Constantinople, le 18 avril.
On annonce que Said Pacha, directeur de la
liste civile, homme de confiance du Sultan et l'ad-
versaire d'Ahmet-Vefik, fera partie du cabinet.
Oonstantinople, le 18 avril.
Mëhemet-Ruchdi et Savfét Pacha ayant refusé
le poste de premier ministre qui leur avait été
offert par le Sultan, Sadik Pacha, ministre des
contributions, ancien ambassadeur à Paris, a
été nommé premier ministre en remplacement
d'Aumet-Vefik Pacha.
Le cMëik-uMsIsm a é~alem.ent donné sa dé-
mission M est remplacé par Mouah Bey.
Bruxelles,le 18 avri!.
Le A'o~o! publie la dépêche suivante
« Berlin, le t8 avril. Sur- les instances
du comte Andrassy, M. de Bismarck a con-
senti à reprendre les négociations en vue de la
réunion du Congrès, a la condition toutefois que
son intervention fût demandée simultanément
par l'Autriche, l'Angleterre et la Russie.
s 11 lie parait pas que la phase préliminaire
soit déjà close.
s La bonne volonté de la Russie n est pas dou-
teuse mais on craint que l'Angleterre ne veuille
prolonger cette situation incertaine en s'abste-
nant d'invoquer la médiation de i'AUemagne, ou
en formulant des réserves. »
Vianne. le 18 avril.
Les impressions ce matin sô'nt meilleures que
celles de ces derniers jours.
Les renseignemens arrivés de Londres et de
Saint-Pétersbourg indiquent que lord Salisbury
et le prince Gortchakou acceptent le Congrès,
croient à la possibilité de saréunion et semblent
la désirer.
Cette question du Congrès paraît ainsi avoir
fait un pas acnsiNe;
Toutefois, il n'y a encore aucun fait précis. Au-
cune communication officielle, aucune invitation
nouvelle n'a été faite. Mais le langage de lord
Salisbury et du prince Gortchakotf donne à es-
pérer une entente sur la réunion du Congrès.
Quelle sera la manière de procéder pour rendre
ce résultat effectif ? On ne le sait pas encore exac-
tement. Le prince de Bismarck proposera-t-il le
premier moyen qu'il a déjà mis en avant, d'une
Conférence préliminaire réglant le programme et
déblayant le terrain du Congrès ? On incline à le
croire.
Le déplacement du prince de Bismarck, qui va,
suivant son habitude, passer tes fêtes de Pâques
en villégiature, n'est pas considéré comme indi-
quant une rupture des négociations qui, au con-
traire, paraissent en metHeure voie et avoir des
chances d'aboutir a un résultat.
Il est inexact que les Russes aient adressé un
ultimatum aux Turcs pour l'évacuation des for-
teresses et des places cédées par le traité de San-
Stefano.
On espère même, sans avoir de certitude a
cet égard, que cet ultimatum sera retardé.
Cologne, le 17 avril, soir.
La Gazette de Co~MC publie la dépêche sui-
vante de Vienne, le i avril
<: La communication du prince Gortchakou, re-
mise hier au comte Andrassy par M. de NovikofT,
ne sera pas publiée, car elle a un caractère offi-
cieux. Toutefois, on déclare ouvertement que, de-
puis cette communication, il n'existe plus de dif-
ficulté insurmontable pour une entente complète
entre l'Autriche et la Russie. »
Saint-Pétersbourg, le 18 avril.
Les pourparlers continuent entre les cabinets
pour continuent entre y les cabinets
de Berlin, Londres et Vienne 11 y a lieu d espé-
rer qu'ils aboutiront à un heureux résultat.
Le zèle de l'Allemagne à s'employer a la mé-
diation permet é~atement les meilleures espé-
rances.
La que l'aide de camp général Totleben part au.iour-
d hui pour San-Stefano, où l'empereur l'B chargé
de remplir une mission spéciale.
tVienne, le 18 avril.
On mande de Saint-Pétersbourg a la Cowj~MM-
~MMpoK~Me;
« M Wellesley, qui a été nommé aide de camp
do la reine Victoria, n'est revenu ici que pour
prendre congé de la cour et de la société de
Saint-Pétersbourg; il n'était chargé, à son reto.ur,
d'aucune mission politique.
Une communication adressée de Londres a la
même Con'M~MK~M porte que la réponse du
comte Andrassy à la circulaire de lord Salisbury
a été remise au gouvernement anglais, et fait
ressortir la bonne impression que cette réponse
a produite sur le cabinet britannique.
Londres, le 18 avril.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg au ~M/tM,
àladated'hier:
<: La situation ne s'est pas modifiée. L'action
conciliatrice de l'Allemagne continue à s exercer,
mais sans amener aucun résultat.
La difficulté relative à la soumission au Con-
crés du traité de San-Stefano en entier ofl'fe un
obstacle insurmontable a de nouvelles négocia-
tions dans la direction suivie jusqu'à présent.
& On m'assure, de source autorisée, que la
Russie consentirait a l'adoption d'un nouveau
point de départ tel que celui de la réunion de plé-
nipotentiaires, non plus pour discuter le traité de
San-Stefano, mais pour étudier les modifications
aux traités de 1856 et de 1871 que les événemens
récens ont rendues nécessaires. »
On télégraphie do Volo au même journal
qu'une amnistie a été proclamée lundi pour tous
les insurgés qui mettraient bas les armes. Les in-
surgés dédaignent cette offre.
Londres, le 18 avril.
Le fMKM annonce que le gouvernement an-
glais auréte des steamers dans les Indes pour le
transport des troupes à Malte.
La plupart des journaux considèrent l'envol .a
Matte de troupes composées presque exclusi-
vement d'Indiens comme une simple mesure de
précaution dans laquelle on ne doit voir aucune
menace.
Le M~ pas en elte-mëme une plus grande signification
que renvoi de la ûotto dans la mer de Marmara.
Le rconsidère l'envoi de troupes indiennes a Malte
comme un nouveau pas fait dans cette voie
de développement graduel d'une politique de
guerre. Bucharest, le tï avril, soir.
La poste autrichienne a recommencé à fonc-
tionner entre RoustclfouX et Bucharest.
Berlin, le 18 avril.
5L le geueral Le FIô, ambassadeur de France en
Russie, est arrivé Ici hier soif. venant de Paris.
il part ce soir pour Saint-Pétersbourg.
On mande de Constantinople au f~Ma~ de
!ertin:
« II y a dans la ville une si grande quantité
te troupes russes qui accompagnent, le grand-
[uc Nicolas, que l'on peut déja considérer i'oc-
;ùpatit'n dé GoBstantinopie comme un fait ac-
~mpIL
On tëlegraphio de Vienne, M & ta <~e~~
?O~M~
e Le cornue Andrassy semble être arrivé & soN
'H secret avec la Russie, de sorte qu'il paraît
ixereër en c~ momeat uae pression sur l'Angle-
erre presque daNS 1s seNs r~Me. »
Les journaux de la droite continuent à.
nous peindre sous les plus sombres cou-
leurs les dangers dont nous sommes me-
nacés de toutes parts. Ils sont bien obli-
gés de reconnaître que le pays est plus
calme qu'il ne l'a jamais été depuis sept
ans mais qu'importe? Si la surface est
tranquille, les plus terribles orages se
préparent dans les profondeurs de la so-
ciété. Nous ne sommes à la veille de rien
moins que d'une crise politique, d'une ré-
volution sociale et d'une guerre exté-
rieure, sans parler, bien entendu, des ca-
tastrophes financières et commerciales
qui passeront presque inaperçues au mi-
lieu du cataclysme général. Dans quelques
mois, Ninive sera détruite! Ainsi l'annon-
cent chaque matin les prophètes. Malheur
a la ville malheur à nous! Folle et im-
prudente Ninive, qui s'occupe de ses af-
faires, qui travaille, qui ne songe pas au
péril, qui songe encore moins à l'éviter
en expiant ses fautes, qui passe auprès
de l'abîme sans le voir, et qui ne tardera
pas a y être précipitée!
Nous ignorons quelle impression de
semblables prophéties produisent sur les
lecteurs ordinaires des journaux de la
droite; mais il est incontestable que le pays
ne s'en émeut pas le moins du monde. Ja-
mais, nous le répétons, la vie politique n'a
été plus saine et plus régulière qu'aujour-
d'hui. Le F?'s~M lui-même est obligé de
reconnaître que la session des conseils
généraux qui vient de finir n'a pas donné
lieu au plus petit incident regrettable. Le
péril latent ne s'est manifesté nulle
part d'une manière tant soit peu sensible.
Nos assemblées départementales ont dis-
cuté avec un calme parfait les intérêts qui
leur sont confiés et elles y ont pourvu
avec une incontestable sagesse. N'allez
pas croire cependant que ce résultat soit
dû à la modération des républicains! l'
Le F~M~M vous expliquera que si
la session des conseils généraux n'a
été troublée par aucune démonstra-
tion fâcheuse, c'est aux monarchistes qu'il
faut attribuer tout le mérite de cette
tranquillité 'inespérée. Lorsque les répu-
blicains sont en minorité dans une as-
semblée, ils y produisent, comme on sait,
les plus graves désordres, et ils s'y livrent
chaque jour aux démonstrations les plus
tumultueuses, tandis que les monarchis-
tes, en pareille circonstance, ne se per-
mettent jamais une motion factieuse ou
une interpellation passionnée. Or,–on ne
saurait le nier, les républicains ont au-
jourd'hui une immense majorité dans les
conseils généraux. Les monarchistes les
laissent donc régler en paix la marche
des~. délibérations, et c'est à cela que
nous devons l'apaisement dont tout le
monde est obligé de reconnaître les heu-
reux effets. Si le F~faM dit vrai, il faut
convenir queles monarchistes des conseils
généraux ne ressemblent guère à ceux
de la Chambre des Députés. Bénissons le
ciel de ce que M. Paul de Cassagnac et
M, de Baudry-d'Asson ont fait si peu
de disciples dans les départemens
Mais, en supposant que leurs adver-
saires aient renoncé à leur opposer la
moindre résistance, est-ce une raison
pour méconnaître la sagesse avec la-
quelle les républicains usent d'un pouvoir
incontesté? Zc F~MC~M ne cessaitdenous
répéter naguère Toute votre modération
vient de la crainte que nous vous inspi-
rons le jour où nous serons complète-
ment abattus, vous vous laisserez empor-
ter par la violence de votre caractère
quand vous serez les maîtres, vous per-
drez toute retenue, et nous verrons enfin
la vraie république, .c'est-à-dire un gou-
vernement de destruction et de désorga-
nisation à outrance. Votre victoire sera
votre perte.–Que sont devenues ces pre-
mières prophéties ? Elles ont été miséra-
blement démenties par les faits c'est ce
qui nous rassure lorsque nous entendons
ceux qui nous les ont faites nous annon-
cer de nouvelles fautes et nous promettre
de nouveaux malheurs.
Pouvons-nous prendre également au
sérieux les dangers extérieurs dont nous
menacent ~'JT~MK et la Il paraît que M. Gambetta.prontant des
vacances parlementaires, se promène a.
l'étranger. Voilà aussitôt l'imagination des
journaux de la droite en campagne. Que va
faire M. Gambetta à l'étranger? Quel projet
trame-t-il? Dans quelle aventure est-il sur
le point de nous entraîner? Tout le monde
sait bien queM. Gambetta estàlui seul plus
puissant que le gouvernement, que là
Chambre des Députés, que tous les pouvoirs
de l'Etat réunis. « Il est maître de la si-
a tuation, s'écrie /& Gazette de F~Mec, à
K tel point qu'il ne daigne faire connaî-
a tre ses intentions à personne, en rendre
? compte à-qui que ce soit. Députés, sé-
D nateurs, ministres, tout s'incline devant
B lui. Il peut tout. Le jour où il vou-
D dra, nous serons en guerre avec la
» Russie, l'Allemagne, l'Autriche ou l'Ita-
)) lie, car, il ne faut pas s'y tromper
a la guerre est au bout des témérités ac-
tueltes de la politique républicaine. H–
« La politique extérieure de la France, dit
? de son côté ~'P~OM, peut être soustraite
a à tout contrôle, et il n'est pas besoin de
a rappeler que nous sommes à une heure
B où l'incapacité républicaine a le pou-
B voir d'ouvrirlaporte aux plus péril–
lieuses aventures. M Aussi heureux
que Louis XIV, M. Gambetta peut
dire avec assurance <' L'Etat c'est
moi ? Un Boot de sa bouche, un signe
de sa tête décidefoat d~sort de la France 1
Voilà à quelles inventions puériles en sont
réduits les hommes qui ont entrepris d'ef-
frayer à tout prix le pays, dans l'espoir
de le ramener à la monarchie par la ter-
reur. C'est en vain que notre situation en
Europe s'améliore de jour en jour c'est
en vain que l'affermissement de nos insti-
tutions libérales nous attire de plus nom-
breuses sympathies; c'est en vain que la
prudente réserve de notre diplomatie est
pattout justement appréciée c'est en
vain que nos rapports avec l'Allema-
gne, commeleconstataitavant-hier encore
la 6'~(~devenus confians et faciles c'est en vain
que l'Italie ne redoute plus de voir triom-
pher chez nous la politique cléricale c'est
en vain que l'Autriche nous est reconnais-
sante de la sollicitude que nous portons
à ses intérêts, tout cela ne calme pas les
appréhensions volontaires de ~'i7MMM et
de la 6'rassurer ces journaux sur le maintien de
la paix, que les mandemens de nos évê-
ques continuassent à tomber comme des
provocations sur l'Allemagne et sur l'Ita-
lie, que les entreprises des partis réac-
tionnaires fussent encore pour l'Europe
le sujet de sérieuses inquiétudes, et que
la politique imprudente des partisans de
l'alliance russe soulevât de nouveau à
Berlin un mécontentement qui menace-
rait sans cesse de se changer en colère.
Que les journaux de la droite continuent
leur patriotique campagne et s'efforcent
de plus en plus d'enrayer le pays Nous
ne redoutons pas l'eSet de leurs appels à
la peur. Ils devraient se rappeler la fa-
ble instructive du berger qui s'écriait tous
les matins Au loup! au loup! Ses voisins
finirent par s'habituer à son innocente
manie et par le laisser pousser ses excla-
mations sans y faire la moindre attention.
La France traite de la même manière les
journaux de la droite. Elle travaille dans
le plus parfait repos, pendant que les par-
tis s'agitent bruyamment autour d'elle.
N'est-ce pas la seule réponse .que méri-
tent d'imprudentes et coupables provoca-
tions ? Cn. GABRIEL.
On nous écrit de Bude Peslh, le
16 avril:
a La dernière correspondance de Vienne
que vous avez insérée dans le ./bM~MO~ des
/)l'avez accompagnée, ont produit ici un excel-
lent eSet. L'alliance anglaise, comme vous le
savez, est extrêmement populaire en Hongrie,
et, à défaut d'une alliance formelle, une ac-
tion parallèle des deux nations serait vue ici
avec une grande satisfaction. En faisant res-
sortir si clairement que, dans le passé, cette
action parallèle s'est déjà manifestée en quel-
que sorte, ou que tout au moins le but pour-
suivi par l'Angleterre et l'Autriche-Hongrie a
été le même, vous avez causé àBude-Pesth et
dans tout le royaume de Saim-Etienne une
satisfaction sincère.
a Vous pouvez, dans ce même ordre d'i-
dées, démentir hardiment tous les bruits qui
circulent, en dépit des dénégations venant
de Saint-Pétersbourg, relativement à une
prétendue réponse du cabinet russe au cabi-
net autrichien. Il ne peut pas y avoir de ré-
ponse par cette excellente raison qu'il n'y
a pas eu de Note qui puisse en motiver unt).
Tout ce qu'on a dit, tout ce qu'on a répété
avec persistance sur les prétendus cinq points
mis en avant par l'Autriche-Hongrie doit
être rangé dans le domaine de la fantaisie.
Le comte Andrassy a été, dès le début, beau-
coup plus loin qu'on ne le ferait croire en li-
mitant ainsi ses réclamations. C'est le traité
tout entier de Sau-Stefano qu'il a déclaré
contraire aux intérêts de la monarchie des
Habsbourg c'est ce traité tout entier qu'il a
déclaré inacceptable, et dont il a demandé
l'annulation ou use modification radicale.
Sur ce point encore, comme vous le voyez, il
s'est rencontré avec l'Angleterre, et j'ai peine
à comprendre la persistance avec laquelle
divers correspondans affectent de revenir sur
de prétendues Notes précisant des points spé-.
ciaux. Ce que veut l'Autriche-Hongrie, c'est
la réunion d'un Congrès auquel seule elle re-
connaîtra le droit de trancher les questions
si graves et si délicates qui ont trait à la ré-
organisation de l'Orient.
s En ce qui concerne la politique intérieure,
elle se ressent forcément un peu de l'approche
des vacances de Pâques et si les négocia-
tions pour le Compromis austro-hongrois n'é-
taient pas en train, on pourrait presque dire
qu'elle chôme momentanément. Le président
du conseil, M. Koloman Tisza, vient de partif
pour ses propriétés de Geszt, où il doit pas-
ser la semaine sainte il en reviendra le mardi
de Pâques pour se rendre à Vienne avec le
ministre des finances, M. Koloman Szel!, en
vue d'en finir, s'il se peut, avec l'oeuvre du
Compromis. Il y a urgence, car le Parlement
hongrois arrive à l'extrême limite de son
existence, et les élections générales pour ïe
renouvellement de la Chambre des Députée
doivent avoir lieu à la fin de juin ou au plus
tard dans les premiers jours de juillet. Il faut?
donc se hâter si l'on veut que l'oeuvre si im-
portante du Compromis entre les deux moi-
tiés de l'empire soit terminée par la Chambre
actuelle.
)) Il est probable que le prochain voyage
de nos deux ministres à Vienne aura pour
résultat d'établir un accord définitif à cet
égard entre le cabinet hongrois et les mem-
brès du cabinet cisleithan. Quant aux nou-
velles élections, que seront-elles? On com-'
mence à se le demander en voyant les ef-'
forts tentéspartes partisopposanspour arriver
aune fusion qui met trait le cabinet Tisza en
minorité et permettrait aux ambitions en:
éveil de se mettre en avant pour le rempla-
cer. Heureusement, nous n'en sommes pas
encore là. Cette fusion dont on fait si gran<~
bruit ne me paraît pas née viable, et le .PM~
ZJo~ a porté sur son compte un jugement.
qui me semble sans appel. Il est c'rtain que
te programme du nouveau parti ne rencontré
que des sympathies médiocres, pour ne pas
dire nulles. Les radicaux ne le trouvent pas
assez radical les modérés, de leur côté, ne~
peuvent pas y adhérer, car, au fond, ils ont 1~
même programme que M. KoloMan Tisza et
ne se séparent de lui que sur la question du
Compromis. Si une fois cette grosse épine
était arrachée, l'accord se rétablirait aisément
entre eux et le cabinet.
? On a pu momentanément grouper un as-"
sez grand nombre de voix hostiles, précisé-
ment parce que les négociations engagées
entre Vienne et Bude-Posth se prolongent e~
divisent les meilleurs esprits. Mais il est &
peu près certain qu'aux élections le parti de
la fusion perdra beaucoup de son importance;
et, ce qui est profondément regrettable, il est
fort à craindre que ses enbrtsne profitent sur-
tout aux radicaux de l'extrême gauche. Les;
modérés, je vous l'ai dit, se rallieront au ca-
binet, et les fusionnistes, avec leur absence
de principes, auraient uniquement abouti, paf
leur politique ambitieuse et exclusivement.
personnelle, & Mrtiner le parti de l'extrême
gauche.
? Mais laissons ce triste sujet qui nous on-.
traînerait trop loin. J'aime mieux vous parler
d'un succès que vient de remporter l'Aut?t-
ehe-Hongrie sûr un terrain en app&rsnce pu-
rement économique, mais en réalité tout
aussi politique que commercial et nnancief.
La Compagnie d'exploitation des chemins de:
fer de Roumélie (Roustchouk, Varna, Con-
gtantinople, Philippopoli, Sarimbey, Andrino-
pie, Gallipoli) vient de réussir enun, âpres
deux années d'efforts infructueux, à se trans-
former en Société autrichienne, ayant son
siège à Vienne. L'Autriehe-IIongrie se trouve
donc avoir la haute main sur les chemins d~
fer turcs, et elle pourra activer les construc-
tions nécessaires pour achever ce réseau qm
jusqu'ici est demeuré à l'état d'ébauche.
D Vous n'êtes pas sans avoir entendu par-
ler des diseussions qui se sont élevées entre
le baron Hirsch, créateur des chemins de fer
de Roumélie, et le gouvernement ottoman.
Ces diS'ërends, qui roulaient sur un chiSre
fort respectable de millions, ont fait trop de
bruit dans le monde pour être ignorés à P~
ris. A la suite de ces difficultés, M. Hirsch ne
voulait plus continuer la construction du ré-
seau, et il était fort difficile ~u'on lui fit
concurrence, car il tenait dans sa main tou-
tes les lignes turques. D'autre part, la Ser'
bie se refusait avec obstination à laisser pas-
ser sur son territoire une ligne qui cependant
est d'un intérêt international européen à sa-
voir la ligne qui, reliant Pesth et Vienne &
Sofia et Nisch, relierait du même coup Paris
et Bruxelles & Constantinople, et mettrait
ainsi l'Europe entière en communication avec
la mer Noire.
a Vaincre les résistances de la Serbie.
la Porte ne l'espérait même pas; réunir les
fonds nécessaires pour les travaux d'art in-
dispensables, elle l'espérait moins encore.,
La difficulté était donc à peu près insolu-
ble tant aue la Compagnie aurait son siège
à Constantinople. Aussi, depuis deux années
déjà, le comte Zichy et M. Schlechta, chargé
d'affaires du baron Hirsch, luttaient pour ob-
tenir qu'elle se transformât en une Compa-
gnie autrichienne. Mais l'influence du géné-
ral IgnatieS avait été jusqu'ici assez puis-
sante pour contrecarrer leurs efforts, et ils
n'avaient pu aboutir à réaliser leurs pro-
jets.
B C'estM.lecomteSalm, membre delà Cham-
bre desSeigneursd'Autriche, qui, pendant son
récent séjour à Constantinople, est parvenu
faire trancher la question. L'habileté dont il
a fait preuve en cette circonstance n'étonnera.
aucun de ceux qui le connaissent mais il '1
n'importe pas moins de faire ressortir l'im-
mense service quo le noble comte & rendu,
non pas seulement à l'Autriche-Hongrie,
mais, ainsi que je viens de vous le dire, &
l'Europe entière. Lorsque Salonique et Con-
stantinople seront liés directement avec Pesth
et Vienne, et par conséquent avec l'Europe
occidentale, cette jonction aura une impor-
;ance que je n'ai nul besoin de faire res-
sortir.
B Pour les travaux à effectuer, il y aura
lieu de s'entendre avec la Serbie d'une part,
avec le gouvernement intérimaire de la Bul-
garie de l'autre. On espère que toutes lesScultés à cet égard seront levées au sein du
Congrès, et que la Serbie, qui s'est toujours
refusée à laisser construire un chemin de
fer à travers son territoire, n'osera plus ré-
sister aux volontés de l'Europe entière. On
pourrait, d'ailleurs, ne lui accorder son indé-
pendance qu'à ce prix, et, des lors, il y aurait
lieu de compter sur son acquiescement em-
preEsé~ 1)
MNMAL DES DEBATS
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jm Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs do postes;
et dans tous les autres pays,
~H renvoi d'une valeur payable a Pa~
Les annonces sont reçnex
<&MMM. ~~Mhey, tLmM
<, place de la Bourse,
ot'MbuKaudn~eMMBA~!
~v~t~~WS etreagr~ PM ta !~LM~
PAMS
JSUMiS AVAitt
Le marquis de Salisbury a fait mardi
devant la Chambre des Lords uhe décla-
ration qui produira à Vienne la meilleure
impression. On sait avec quelle impru-
dence lord Derby a parlé de l'Autriche.
Au moment où il est si important pour
l'Angleterre de rester d'accord avec l'em-
pire austro-hongrois, le langage de Fan-
cien chef du Foreign-Ofnce pouvait avoir
les plus fâcheuses conséquences. En irri-
tant profondémentle sentiment patriotique
des Autrichiens, il devait venir en aide
au parti de la cour et au parti militaire,
qui ont toujours incliné du côté de la
Russie, et, par conséquent, nuire aux
eSbrts du comte Andrasëy pour faire
triompher une politique plus sage et plus
~conforme aux véritables intérêts de l'em-
pire. En eSet, l'étran~ sërUe du ëoiiitë
Derby aet~levë uhe vive émotion dans les
~.ss riions ~Vienne, et les officiers
t~trtcluena ont été très péniblement ao&c-
t4sdece qu'a dit lord Derby des dispo-
sitions des soldats de nationalité slave
ear lesquels, d'après lui, l'Autriche ne pour-
rait pas compter pour combattre la Russie:
Le comte de Bisust, suivaUt probable-
tM~' uM suggestion qui lui a été faite de
'Vienne pu agissant peut-être de sa propre
initiative, s'est adressé au marquis de Sa-
lisbury en le priant de dire a. la Chambre
des Lords quelques paroles propres & ëâl-
'~r les Inquiétudes et a adoucir l'Impres-
sion pénible ressentie à Vienne. Le
marquis de Salisbury a accédé de
Kpnne grâce au désir bien naturel exprimé
par l'ambassadeur d'Autriche, et II à in-
6igé à lord Derby uh désaveu ausëi
catégorique que mérité. 11 a déclaré
{Ïtie les réflexions exprimées par ce
dernier n'engageaient absolument que
sa responsabilité personnelle, qu'Hil'à-
jir&it pu leâ faire que comme simple
membre du Parlement, qu'elles n'avaient
à aucun titre le caractère que sa récente
position ofûcielle pourrait leur faire at-
tribuer; enfin, que lès sentimens qu'il
avait exprimés n'étaient nullement par-
tagés par le gouvërnenient dé StM.Ià
~tnë~ Quant à l'opinion émise par
lord Derby sur l'armée autrichienne,
le marquis de Salisbury *a afnrmé
f qu'il n'€xistaj,t rien au Foreign-()f6ce
qui put la conarmër, et que ce n'était sur
aucun document du ministère qu'elle
c pouvait être fondée. Nous ajoute-
rons que les parties slaves de l'armée
austro-hongroise sont, au contraire, l'élé-
ment le plus docile et le mieux discipliné
de cette année: On fera tout ce qu'on vou-
dra des Croates et des Slovaques, qui sont
d'admirables soldats ignorant absolument
l'ethnographie et habitués à obéir aux
ordres de leur empereur avec une aveu-
gle fidélité. Aucune race ne se soumet
plus complétement à la discipline que la
race slave. A ceux qui s'imaginent que
te8 soldats croates et slovaques pourraient
être tentés de refuser de se battre contre
tes troupe du cXar, parce qu'il a plu Sux
Docteurs panslavi'stes de découvrir entre
Mx Et les Moscovites une communauté de
Mcp dont i!a ne se doutent, pas, nous rap-
pellerons un exemple récent et bien
frappant de ce que peut produire l'orga-
nisation des armées modernes. Pen-
dant la, guerre, de 1866, le 5° corps
de l'armée prussienne, commandé par ië
général Steinmetz et composé en majorité
de Polonais du grand-duché de Posen, a
t~tté avec un acharnement meurtrier,
dans les combats de Nachod et de Trau-
tenâu, contre le 10~ corps autrichien,
commandé par lé général Gablénz, et qui
contenait les Polonais de G~Uicie. Telles
sont les merveilles que peuvent opérer la
discipline et l'honneur du drapeau l
Lord Derby a donc montré autant de
légèreté que de passion lorsqu'il a parlé
de l'armée autricliienne en des termes
qui ne peuvent que faire sourire ceux
auxquels les doctrines philanthropiques
et ethnographiques des théoriciens ont
laissé assez de mémoire pour se rappeler
les leçons d'une histoire toute récente.
'Nous ne pouvons nous refuser à repro-
duire les excellentes réflexions que fait
Mtourd'hui le ~M~M sur ce sujet
raient leur nombre dans l'empire. Mais cest
upe chose totalement diGerente de dire
que le gouvernement autrichien ne pour-
rait pas sb reposer sur la portion slave
de son armée eh cas d'une guerre contre la
Russie. Lord Derby a oublié qu'en faisant
une telle guerre l'Autriche !a fera, non
pas pour re&taurer la domination turque
sur les provinces slavep, mais pour y établir
gâ propre suprématie. Si eUe est victorieuse,
~e trouvera dans ses mains une beaucoup
0!us srosÈé part de ta péninsule des Balkans
dats slaves se lassaient guider par des con-
~dérations politiques, ils n'auraient pas de
moUfs suîesans pour se battre avec répu-
gnance. H serait difficile de prétendre que
teuf affection pour les Slaves d'au delà de la
frontière turque s'étende jusqu'au gou-
vernement du czar. Mais il n'y a aucune
raison de supposer qu'ils obéiraient a
d'autres motifs que les mohfs militaires.
même s'ils ressentaient quelque sympa-
thie pour la Russie. L'empereur François-
Joseph n'a pas de sujets plus loyaux que les
~abitans de ses provinces slaves. Qui! pro-
clame seulement que les intérôts de la mo-
narchie sonten jeu,' et ces provinces vont le
soutenir dans une guerre contre la Ku~sie
Mssi loyalement que contre toute autre puis-
sauce. Mais la plus concluants de~réuqtises à.
faire à lord Derby est gué, même si~R~K
tie d'une armée qùëiccnque a deS ~so*~
ces politiques, elle peut bien rarement*
résister à l'action de là discipline et de
'a dévotion au drapeau. L'esprit mHitaire
est plus fort que tot~ë autre forme de loyauté
connue aux hommes civiliser Les traditions
d'une armée, sa séparation de la population
civile et l'oBéi~sàncë in&eiuble qui doit être
exigée aussi bien des ofSciers que des hom-
mes, tout cela constitue les motifs d'une
puissance iormidaNe. Il n'y a aucune rai-
son de supposer qu'ils sd'eit plus faibles
dans l'armée autrichienne que d~ns toute
autre. Dans une guerre contre la Russie
slave, les of&ciers et les soldats slaves do l'Au-
triche seront aussi loyaux et aussi braves
que leurs camarades al~emand~ et hongrois, f
Nous avdns publié hier ~ù6 circulaire
de M. te général Borel qui sera accueillie
dans. les départemens avec la. ,plu§ vive
~atls~achoh. Le gôuverHemeh). du i6 mai,
qui avait abusé de toutes nos institutions,
administration, armée, magistrature, uni-
versité; etc., n'avait pas épargné la.~endar-
merie. Les gendarmes avaient été trans-
formés en agens électoraux on les avait
vus, dans certains arrondissemens, servir
d'escorte aux candidats officiels; dans cer-
tains autres, iaeerer illégalement les af-
fiches des candidats libéraux, pe là les
plainteâ nombreuses que signale le mi-
nistre de là guerre, et Fêtât de drise
et de malaise dont il se plaint juste-
ment. Nous ne saurions trop applaudir
aux instructions que M. le général Borel
âdresse.âui commandans de corps d'ar-
mée L'iiëure est Tenue de prescrire aux
militaires « de s'abstenir de tout acte ou
? de toute parole ayant trait à la politi-
)) que et pouvant donner prise à des criti-
H ques ou à des interprétations malveil-
H lântes. » L'armée tout entière doit rester
en dehors de nos luttes mais là gendarme-
rie, qui est l'auxiliaire et en quelque sorte
le bras de la justice, est tenue, sous ce
rapport, à une réserve plus grande en-
core que tous les autres corps. Nous
sommes heureux de voir un ministre de
la guerre rappeler aux militaires cette
règle de conduite dont un gouverne-
ment imprudent et coupable avait tout
fait pouf les ecàt'tër; Noua sommes
également heureux que M. le général
Borël iie ëe contente pas de procla-
mer de bons principes, mais qu'il
reconnaisse la nécessité de tenir compte,
dans l'application, des questions de per-
sonnes. Il y a des gendarmes qui,
volontairement qu involontairement, se
sont compromis dans certaines locàlltës
il faut lés envoyer ailleurs afin de cou-
per court aux difficultés que leur pré-
sence prolongée dans les lieux où ils ont
été en conflit avec les autorités ou les po-
pulations ne pourrait manquer de provo-
quer. Le gouvernement actuel doit tra-
vailler à tout prix à apaiser les agitations
que le gouvernement précédent avait fait
naître. Il n'y a qu'un moyen d'atteindre
ce but rappeler tout le monde au res-
pect de ses devoirs, et opérer les change-
mens personnels qui sont nécessaires
pour que les souvenirs du passé ne nui-
sent pas à la tranquillité du présent.
BOURSE DE PAMS
Ct«KM tt e/â
Comptant. 72 3S. '72B3.6.
Fin cour 72321.2 72 S5.221/2
CoB=[p1.
Comp«.nt<0945.10963. 20.
FtnOOMl0940.109'!0.30.
PKTn'B BOURSB DU SOlK.
Emprunt 50/0. <09 fr. 8X. 92 30/0. 72ff.7!i, 621/2.
Egyptiennes < 0/0.. 1S1 fr., 1S2 fr. 80.
~ous recevons de nos correspondans pai ti-
culiers les dépêches suivantes
c Berlin, le 18 avril, soir.
L'idée d'une Conférence préliminaire, qui
est l'idée personnelle et favorite du prince
de Bismarck, est remise de nouveau sur le
tapis. Plusieurs journaux du soir la recom-
mandent comme une sorte de répétition gé-
nérale a où le maestro pourrait voir si déci-
dément le concert est possible avec des
instrumens qui paraissent si peu d'accord, w
B Le tout est de savoir en ce moment, dit
la JVs~oM<~ Zc:
BeaconsSeld veut la guerre.
a La .M
mérite de la politique altemande peut bien
être de ne pas convenir à la politique fran-
çaise et à ses tendances secrètes. Au pré-
tendu désintéressement de la politique de
M. Disraeli invoqué par le .TbMfM~ des
Z~s~ la JVo~<~M~cAe .4~MMM ~<'f~~
oppose le souvenir de la conquête hypothé-
caire de l'Egypte, accomplie par le rachat des
actions du canal ~de Suez. Elle conclut en
ajoutant que, si séduisante que soit la pers-
pective d'une entente avec la France, la
Prusse et l'Allemagne ne risqueront pas pour
elle de s'aliéner les sentimens de l'unique
ami qu'elles aient trouvé fidèle aux heures
critiques de leur récente histoire, e
« Londres, le 18 avril, soir.
B Les journaux du soir annoncent que les
puissances acceptent la proposition du prince
de Bismarck, relative à la réunion d'une Con-
férence préliminaire entre les ambassadeurs
pour préparer le terrain du Congrès.
s Des informations particulièrespermettfnt,
du reste, de représenter la situation comme
étant plus satisfaisante et de nature à encou-
rager les espérances quant au maintien de la
pa'x. ')
~X TMMj~MpMe p~vte.
(Service télégraphique de ~agence HâY~s.)
Berlin, lelSavril.
Là ~~<~ ~~M~ ~M ~or~ dit que le
~o?
contre une. intervention .dont l'agent directeur
est suffisamment indiqua par la politique défen-
due par le journal français.
Mais, ajoute la feùilie officieuse de Berlin.
l'AHemagna préférera se laisser guider par ses
propres intérêts. Quelque séduisante que soit,
ajoute-t-etle, la perspective d'une entëBté franco-
aitemande, elle ne. veut toujours pas qu'on lâ-
cheté au prix de l'Hostilité, de là puissance qui,
dans les momehs critiques récons, a ëtë la soûle
amie de la Prusse et de l'Allemagne. »
Constantinople, le 17 avril, soir.
Le eëmtë ~ichy ne dînera pas aujourd'hui chez
le Sultan, par suite d'une légère indisposition de
ce dernier .¡
te eomte Zichy sera re6u demain pn au-
dience de congé et partira immédiatement aptes.
M. Layard est parti aujourd'hui pour rendre vi-
site à l'amiral Hornby dans ie golfe d'Ismid.
On assure que l'occupation (M la Bosnie par
l'Autriche n'aura pas lieu immédiatement.
Le btuit court que S'importantes modifications
ministérielles auront Heu prochainement.
Constantinople, le 17 avti), soir;
Une communication officielle dément que le
gouvernement autrichien ait demandé l'occup~-
QondetaBosn'e.
La situation d'Ahmet-Voflk est momentané-
ment conso)idéë.
Le bruit court que Mëhémed-RucMi partira
~rdcnainement pour accomplir une mission au-
près des cabinets européens.
Plusieurs bataiHoiMont été encore envoyés dans
les environs de Buyukdéré.
Hobart Pacha va partir en congé.
Constantinople, le 18 avril.
La démission du premier ministre Ahmet-
Vëfik Pacha a été acceptée ce matin par te Sul-
tan. 'l'eus les mitiistres acnt réuma actuellement
aupala's. Constantinople, le 18 avril.
On annonce que Said Pacha, directeur de la
liste civile, homme de confiance du Sultan et l'ad-
versaire d'Ahmet-Vefik, fera partie du cabinet.
Oonstantinople, le 18 avril.
Mëhemet-Ruchdi et Savfét Pacha ayant refusé
le poste de premier ministre qui leur avait été
offert par le Sultan, Sadik Pacha, ministre des
contributions, ancien ambassadeur à Paris, a
été nommé premier ministre en remplacement
d'Aumet-Vefik Pacha.
Le cMëik-uMsIsm a é~alem.ent donné sa dé-
mission M est remplacé par Mouah Bey.
Bruxelles,le 18 avri!.
Le A'o~o! publie la dépêche suivante
« Berlin, le t8 avril. Sur- les instances
du comte Andrassy, M. de Bismarck a con-
senti à reprendre les négociations en vue de la
réunion du Congrès, a la condition toutefois que
son intervention fût demandée simultanément
par l'Autriche, l'Angleterre et la Russie.
s 11 lie parait pas que la phase préliminaire
soit déjà close.
s La bonne volonté de la Russie n est pas dou-
teuse mais on craint que l'Angleterre ne veuille
prolonger cette situation incertaine en s'abste-
nant d'invoquer la médiation de i'AUemagne, ou
en formulant des réserves. »
Vianne. le 18 avril.
Les impressions ce matin sô'nt meilleures que
celles de ces derniers jours.
Les renseignemens arrivés de Londres et de
Saint-Pétersbourg indiquent que lord Salisbury
et le prince Gortchakou acceptent le Congrès,
croient à la possibilité de saréunion et semblent
la désirer.
Cette question du Congrès paraît ainsi avoir
fait un pas acnsiNe;
Toutefois, il n'y a encore aucun fait précis. Au-
cune communication officielle, aucune invitation
nouvelle n'a été faite. Mais le langage de lord
Salisbury et du prince Gortchakotf donne à es-
pérer une entente sur la réunion du Congrès.
Quelle sera la manière de procéder pour rendre
ce résultat effectif ? On ne le sait pas encore exac-
tement. Le prince de Bismarck proposera-t-il le
premier moyen qu'il a déjà mis en avant, d'une
Conférence préliminaire réglant le programme et
déblayant le terrain du Congrès ? On incline à le
croire.
Le déplacement du prince de Bismarck, qui va,
suivant son habitude, passer tes fêtes de Pâques
en villégiature, n'est pas considéré comme indi-
quant une rupture des négociations qui, au con-
traire, paraissent en metHeure voie et avoir des
chances d'aboutir a un résultat.
Il est inexact que les Russes aient adressé un
ultimatum aux Turcs pour l'évacuation des for-
teresses et des places cédées par le traité de San-
Stefano.
On espère même, sans avoir de certitude a
cet égard, que cet ultimatum sera retardé.
Cologne, le 17 avril, soir.
La Gazette de Co~MC publie la dépêche sui-
vante de Vienne, le i avril
<: La communication du prince Gortchakou, re-
mise hier au comte Andrassy par M. de NovikofT,
ne sera pas publiée, car elle a un caractère offi-
cieux. Toutefois, on déclare ouvertement que, de-
puis cette communication, il n'existe plus de dif-
ficulté insurmontable pour une entente complète
entre l'Autriche et la Russie. »
Saint-Pétersbourg, le 18 avril.
Les pourparlers continuent entre les cabinets
pour continuent entre y les cabinets
de Berlin, Londres et Vienne 11 y a lieu d espé-
rer qu'ils aboutiront à un heureux résultat.
Le zèle de l'Allemagne à s'employer a la mé-
diation permet é~atement les meilleures espé-
rances.
La que l'aide de camp général Totleben part au.iour-
d hui pour San-Stefano, où l'empereur l'B chargé
de remplir une mission spéciale.
tVienne, le 18 avril.
On mande de Saint-Pétersbourg a la Cowj~MM-
~MMpoK~Me;
« M Wellesley, qui a été nommé aide de camp
do la reine Victoria, n'est revenu ici que pour
prendre congé de la cour et de la société de
Saint-Pétersbourg; il n'était chargé, à son reto.ur,
d'aucune mission politique.
Une communication adressée de Londres a la
même Con'M~MK~M porte que la réponse du
comte Andrassy à la circulaire de lord Salisbury
a été remise au gouvernement anglais, et fait
ressortir la bonne impression que cette réponse
a produite sur le cabinet britannique.
Londres, le 18 avril.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg au ~M/tM,
àladated'hier:
<: La situation ne s'est pas modifiée. L'action
conciliatrice de l'Allemagne continue à s exercer,
mais sans amener aucun résultat.
La difficulté relative à la soumission au Con-
crés du traité de San-Stefano en entier ofl'fe un
obstacle insurmontable a de nouvelles négocia-
tions dans la direction suivie jusqu'à présent.
& On m'assure, de source autorisée, que la
Russie consentirait a l'adoption d'un nouveau
point de départ tel que celui de la réunion de plé-
nipotentiaires, non plus pour discuter le traité de
San-Stefano, mais pour étudier les modifications
aux traités de 1856 et de 1871 que les événemens
récens ont rendues nécessaires. »
On télégraphie do Volo au même journal
qu'une amnistie a été proclamée lundi pour tous
les insurgés qui mettraient bas les armes. Les in-
surgés dédaignent cette offre.
Londres, le 18 avril.
Le fMKM annonce que le gouvernement an-
glais auréte des steamers dans les Indes pour le
transport des troupes à Malte.
La plupart des journaux considèrent l'envol .a
Matte de troupes composées presque exclusi-
vement d'Indiens comme une simple mesure de
précaution dans laquelle on ne doit voir aucune
menace.
Le M~
que renvoi de la ûotto dans la mer de Marmara.
Le rconsidère l'envoi de troupes indiennes a Malte
comme un nouveau pas fait dans cette voie
de développement graduel d'une politique de
guerre. Bucharest, le tï avril, soir.
La poste autrichienne a recommencé à fonc-
tionner entre RoustclfouX et Bucharest.
Berlin, le 18 avril.
5L le geueral Le FIô, ambassadeur de France en
Russie, est arrivé Ici hier soif. venant de Paris.
il part ce soir pour Saint-Pétersbourg.
On mande de Constantinople au f~Ma~ de
!ertin:
« II y a dans la ville une si grande quantité
te troupes russes qui accompagnent, le grand-
[uc Nicolas, que l'on peut déja considérer i'oc-
;ùpatit'n dé GoBstantinopie comme un fait ac-
~mpIL
On tëlegraphio de Vienne, M & ta <~e~~
?O~M~
e Le cornue Andrassy semble être arrivé & soN
ixereër en c~ momeat uae pression sur l'Angle-
erre presque daNS 1s seNs r~Me. »
Les journaux de la droite continuent à.
nous peindre sous les plus sombres cou-
leurs les dangers dont nous sommes me-
nacés de toutes parts. Ils sont bien obli-
gés de reconnaître que le pays est plus
calme qu'il ne l'a jamais été depuis sept
ans mais qu'importe? Si la surface est
tranquille, les plus terribles orages se
préparent dans les profondeurs de la so-
ciété. Nous ne sommes à la veille de rien
moins que d'une crise politique, d'une ré-
volution sociale et d'une guerre exté-
rieure, sans parler, bien entendu, des ca-
tastrophes financières et commerciales
qui passeront presque inaperçues au mi-
lieu du cataclysme général. Dans quelques
mois, Ninive sera détruite! Ainsi l'annon-
cent chaque matin les prophètes. Malheur
a la ville malheur à nous! Folle et im-
prudente Ninive, qui s'occupe de ses af-
faires, qui travaille, qui ne songe pas au
péril, qui songe encore moins à l'éviter
en expiant ses fautes, qui passe auprès
de l'abîme sans le voir, et qui ne tardera
pas a y être précipitée!
Nous ignorons quelle impression de
semblables prophéties produisent sur les
lecteurs ordinaires des journaux de la
droite; mais il est incontestable que le pays
ne s'en émeut pas le moins du monde. Ja-
mais, nous le répétons, la vie politique n'a
été plus saine et plus régulière qu'aujour-
d'hui. Le F?'s~M lui-même est obligé de
reconnaître que la session des conseils
généraux qui vient de finir n'a pas donné
lieu au plus petit incident regrettable. Le
péril latent ne s'est manifesté nulle
part d'une manière tant soit peu sensible.
Nos assemblées départementales ont dis-
cuté avec un calme parfait les intérêts qui
leur sont confiés et elles y ont pourvu
avec une incontestable sagesse. N'allez
pas croire cependant que ce résultat soit
dû à la modération des républicains! l'
Le F~M~M vous expliquera que si
la session des conseils généraux n'a
été troublée par aucune démonstra-
tion fâcheuse, c'est aux monarchistes qu'il
faut attribuer tout le mérite de cette
tranquillité 'inespérée. Lorsque les répu-
blicains sont en minorité dans une as-
semblée, ils y produisent, comme on sait,
les plus graves désordres, et ils s'y livrent
chaque jour aux démonstrations les plus
tumultueuses, tandis que les monarchis-
tes, en pareille circonstance, ne se per-
mettent jamais une motion factieuse ou
une interpellation passionnée. Or,–on ne
saurait le nier, les républicains ont au-
jourd'hui une immense majorité dans les
conseils généraux. Les monarchistes les
laissent donc régler en paix la marche
des~. délibérations, et c'est à cela que
nous devons l'apaisement dont tout le
monde est obligé de reconnaître les heu-
reux effets. Si le F~faM dit vrai, il faut
convenir queles monarchistes des conseils
généraux ne ressemblent guère à ceux
de la Chambre des Députés. Bénissons le
ciel de ce que M. Paul de Cassagnac et
M, de Baudry-d'Asson ont fait si peu
de disciples dans les départemens
Mais, en supposant que leurs adver-
saires aient renoncé à leur opposer la
moindre résistance, est-ce une raison
pour méconnaître la sagesse avec la-
quelle les républicains usent d'un pouvoir
incontesté? Zc F~MC~M ne cessaitdenous
répéter naguère Toute votre modération
vient de la crainte que nous vous inspi-
rons le jour où nous serons complète-
ment abattus, vous vous laisserez empor-
ter par la violence de votre caractère
quand vous serez les maîtres, vous per-
drez toute retenue, et nous verrons enfin
la vraie république, .c'est-à-dire un gou-
vernement de destruction et de désorga-
nisation à outrance. Votre victoire sera
votre perte.–Que sont devenues ces pre-
mières prophéties ? Elles ont été miséra-
blement démenties par les faits c'est ce
qui nous rassure lorsque nous entendons
ceux qui nous les ont faites nous annon-
cer de nouvelles fautes et nous promettre
de nouveaux malheurs.
Pouvons-nous prendre également au
sérieux les dangers extérieurs dont nous
menacent ~'JT~MK et la Il paraît que M. Gambetta.prontant des
vacances parlementaires, se promène a.
l'étranger. Voilà aussitôt l'imagination des
journaux de la droite en campagne. Que va
faire M. Gambetta à l'étranger? Quel projet
trame-t-il? Dans quelle aventure est-il sur
le point de nous entraîner? Tout le monde
sait bien queM. Gambetta estàlui seul plus
puissant que le gouvernement, que là
Chambre des Députés, que tous les pouvoirs
de l'Etat réunis. « Il est maître de la si-
a tuation, s'écrie /& Gazette de F~Mec, à
K tel point qu'il ne daigne faire connaî-
a tre ses intentions à personne, en rendre
? compte à-qui que ce soit. Députés, sé-
D nateurs, ministres, tout s'incline devant
B lui. Il peut tout. Le jour où il vou-
D dra, nous serons en guerre avec la
» Russie, l'Allemagne, l'Autriche ou l'Ita-
)) lie, car, il ne faut pas s'y tromper
a la guerre est au bout des témérités ac-
tueltes de la politique républicaine. H–
« La politique extérieure de la France, dit
? de son côté ~'P~OM, peut être soustraite
a à tout contrôle, et il n'est pas besoin de
a rappeler que nous sommes à une heure
B où l'incapacité républicaine a le pou-
B voir d'ouvrirlaporte aux plus péril–
lieuses aventures. M Aussi heureux
que Louis XIV, M. Gambetta peut
dire avec assurance <' L'Etat c'est
moi ? Un Boot de sa bouche, un signe
de sa tête décidefoat d~sort de la France 1
Voilà à quelles inventions puériles en sont
réduits les hommes qui ont entrepris d'ef-
frayer à tout prix le pays, dans l'espoir
de le ramener à la monarchie par la ter-
reur. C'est en vain que notre situation en
Europe s'améliore de jour en jour c'est
en vain que l'affermissement de nos insti-
tutions libérales nous attire de plus nom-
breuses sympathies; c'est en vain que la
prudente réserve de notre diplomatie est
pattout justement appréciée c'est en
vain que nos rapports avec l'Allema-
gne, commeleconstataitavant-hier encore
la 6'~(~devenus confians et faciles c'est en vain
que l'Italie ne redoute plus de voir triom-
pher chez nous la politique cléricale c'est
en vain que l'Autriche nous est reconnais-
sante de la sollicitude que nous portons
à ses intérêts, tout cela ne calme pas les
appréhensions volontaires de ~'i7MMM et
de la 6'
la paix, que les mandemens de nos évê-
ques continuassent à tomber comme des
provocations sur l'Allemagne et sur l'Ita-
lie, que les entreprises des partis réac-
tionnaires fussent encore pour l'Europe
le sujet de sérieuses inquiétudes, et que
la politique imprudente des partisans de
l'alliance russe soulevât de nouveau à
Berlin un mécontentement qui menace-
rait sans cesse de se changer en colère.
Que les journaux de la droite continuent
leur patriotique campagne et s'efforcent
de plus en plus d'enrayer le pays Nous
ne redoutons pas l'eSet de leurs appels à
la peur. Ils devraient se rappeler la fa-
ble instructive du berger qui s'écriait tous
les matins Au loup! au loup! Ses voisins
finirent par s'habituer à son innocente
manie et par le laisser pousser ses excla-
mations sans y faire la moindre attention.
La France traite de la même manière les
journaux de la droite. Elle travaille dans
le plus parfait repos, pendant que les par-
tis s'agitent bruyamment autour d'elle.
N'est-ce pas la seule réponse .que méri-
tent d'imprudentes et coupables provoca-
tions ? Cn. GABRIEL.
On nous écrit de Bude Peslh, le
16 avril:
a La dernière correspondance de Vienne
que vous avez insérée dans le ./bM~MO~ des
/)
lent eSet. L'alliance anglaise, comme vous le
savez, est extrêmement populaire en Hongrie,
et, à défaut d'une alliance formelle, une ac-
tion parallèle des deux nations serait vue ici
avec une grande satisfaction. En faisant res-
sortir si clairement que, dans le passé, cette
action parallèle s'est déjà manifestée en quel-
que sorte, ou que tout au moins le but pour-
suivi par l'Angleterre et l'Autriche-Hongrie a
été le même, vous avez causé àBude-Pesth et
dans tout le royaume de Saim-Etienne une
satisfaction sincère.
a Vous pouvez, dans ce même ordre d'i-
dées, démentir hardiment tous les bruits qui
circulent, en dépit des dénégations venant
de Saint-Pétersbourg, relativement à une
prétendue réponse du cabinet russe au cabi-
net autrichien. Il ne peut pas y avoir de ré-
ponse par cette excellente raison qu'il n'y
a pas eu de Note qui puisse en motiver unt).
Tout ce qu'on a dit, tout ce qu'on a répété
avec persistance sur les prétendus cinq points
mis en avant par l'Autriche-Hongrie doit
être rangé dans le domaine de la fantaisie.
Le comte Andrassy a été, dès le début, beau-
coup plus loin qu'on ne le ferait croire en li-
mitant ainsi ses réclamations. C'est le traité
tout entier de Sau-Stefano qu'il a déclaré
contraire aux intérêts de la monarchie des
Habsbourg c'est ce traité tout entier qu'il a
déclaré inacceptable, et dont il a demandé
l'annulation ou use modification radicale.
Sur ce point encore, comme vous le voyez, il
s'est rencontré avec l'Angleterre, et j'ai peine
à comprendre la persistance avec laquelle
divers correspondans affectent de revenir sur
de prétendues Notes précisant des points spé-.
ciaux. Ce que veut l'Autriche-Hongrie, c'est
la réunion d'un Congrès auquel seule elle re-
connaîtra le droit de trancher les questions
si graves et si délicates qui ont trait à la ré-
organisation de l'Orient.
s En ce qui concerne la politique intérieure,
elle se ressent forcément un peu de l'approche
des vacances de Pâques et si les négocia-
tions pour le Compromis austro-hongrois n'é-
taient pas en train, on pourrait presque dire
qu'elle chôme momentanément. Le président
du conseil, M. Koloman Tisza, vient de partif
pour ses propriétés de Geszt, où il doit pas-
ser la semaine sainte il en reviendra le mardi
de Pâques pour se rendre à Vienne avec le
ministre des finances, M. Koloman Szel!, en
vue d'en finir, s'il se peut, avec l'oeuvre du
Compromis. Il y a urgence, car le Parlement
hongrois arrive à l'extrême limite de son
existence, et les élections générales pour ïe
renouvellement de la Chambre des Députée
doivent avoir lieu à la fin de juin ou au plus
tard dans les premiers jours de juillet. Il faut?
donc se hâter si l'on veut que l'oeuvre si im-
portante du Compromis entre les deux moi-
tiés de l'empire soit terminée par la Chambre
actuelle.
)) Il est probable que le prochain voyage
de nos deux ministres à Vienne aura pour
résultat d'établir un accord définitif à cet
égard entre le cabinet hongrois et les mem-
brès du cabinet cisleithan. Quant aux nou-
velles élections, que seront-elles? On com-'
mence à se le demander en voyant les ef-'
forts tentéspartes partisopposanspour arriver
aune fusion qui met trait le cabinet Tisza en
minorité et permettrait aux ambitions en:
éveil de se mettre en avant pour le rempla-
cer. Heureusement, nous n'en sommes pas
encore là. Cette fusion dont on fait si gran<~
bruit ne me paraît pas née viable, et le .PM~
ZJo~ a porté sur son compte un jugement.
qui me semble sans appel. Il est c'rtain que
te programme du nouveau parti ne rencontré
que des sympathies médiocres, pour ne pas
dire nulles. Les radicaux ne le trouvent pas
assez radical les modérés, de leur côté, ne~
peuvent pas y adhérer, car, au fond, ils ont 1~
même programme que M. KoloMan Tisza et
ne se séparent de lui que sur la question du
Compromis. Si une fois cette grosse épine
était arrachée, l'accord se rétablirait aisément
entre eux et le cabinet.
? On a pu momentanément grouper un as-"
sez grand nombre de voix hostiles, précisé-
ment parce que les négociations engagées
entre Vienne et Bude-Posth se prolongent e~
divisent les meilleurs esprits. Mais il est &
peu près certain qu'aux élections le parti de
la fusion perdra beaucoup de son importance;
et, ce qui est profondément regrettable, il est
fort à craindre que ses enbrtsne profitent sur-
tout aux radicaux de l'extrême gauche. Les;
modérés, je vous l'ai dit, se rallieront au ca-
binet, et les fusionnistes, avec leur absence
de principes, auraient uniquement abouti, paf
leur politique ambitieuse et exclusivement.
personnelle, & Mrtiner le parti de l'extrême
gauche.
? Mais laissons ce triste sujet qui nous on-.
traînerait trop loin. J'aime mieux vous parler
d'un succès que vient de remporter l'Aut?t-
ehe-Hongrie sûr un terrain en app&rsnce pu-
rement économique, mais en réalité tout
aussi politique que commercial et nnancief.
La Compagnie d'exploitation des chemins de:
fer de Roumélie (Roustchouk, Varna, Con-
gtantinople, Philippopoli, Sarimbey, Andrino-
pie, Gallipoli) vient de réussir enun, âpres
deux années d'efforts infructueux, à se trans-
former en Société autrichienne, ayant son
siège à Vienne. L'Autriehe-IIongrie se trouve
donc avoir la haute main sur les chemins d~
fer turcs, et elle pourra activer les construc-
tions nécessaires pour achever ce réseau qm
jusqu'ici est demeuré à l'état d'ébauche.
D Vous n'êtes pas sans avoir entendu par-
ler des diseussions qui se sont élevées entre
le baron Hirsch, créateur des chemins de fer
de Roumélie, et le gouvernement ottoman.
Ces diS'ërends, qui roulaient sur un chiSre
fort respectable de millions, ont fait trop de
bruit dans le monde pour être ignorés à P~
ris. A la suite de ces difficultés, M. Hirsch ne
voulait plus continuer la construction du ré-
seau, et il était fort difficile ~u'on lui fit
concurrence, car il tenait dans sa main tou-
tes les lignes turques. D'autre part, la Ser'
bie se refusait avec obstination à laisser pas-
ser sur son territoire une ligne qui cependant
est d'un intérêt international européen à sa-
voir la ligne qui, reliant Pesth et Vienne &
Sofia et Nisch, relierait du même coup Paris
et Bruxelles & Constantinople, et mettrait
ainsi l'Europe entière en communication avec
la mer Noire.
a Vaincre les résistances de la Serbie.
la Porte ne l'espérait même pas; réunir les
fonds nécessaires pour les travaux d'art in-
dispensables, elle l'espérait moins encore.,
La difficulté était donc à peu près insolu-
ble tant aue la Compagnie aurait son siège
à Constantinople. Aussi, depuis deux années
déjà, le comte Zichy et M. Schlechta, chargé
d'affaires du baron Hirsch, luttaient pour ob-
tenir qu'elle se transformât en une Compa-
gnie autrichienne. Mais l'influence du géné-
ral IgnatieS avait été jusqu'ici assez puis-
sante pour contrecarrer leurs efforts, et ils
n'avaient pu aboutir à réaliser leurs pro-
jets.
B C'estM.lecomteSalm, membre delà Cham-
bre desSeigneursd'Autriche, qui, pendant son
récent séjour à Constantinople, est parvenu
faire trancher la question. L'habileté dont il
a fait preuve en cette circonstance n'étonnera.
aucun de ceux qui le connaissent mais il '1
n'importe pas moins de faire ressortir l'im-
mense service quo le noble comte & rendu,
non pas seulement à l'Autriche-Hongrie,
mais, ainsi que je viens de vous le dire, &
l'Europe entière. Lorsque Salonique et Con-
stantinople seront liés directement avec Pesth
et Vienne, et par conséquent avec l'Europe
occidentale, cette jonction aura une impor-
;ance que je n'ai nul besoin de faire res-
sortir.
B Pour les travaux à effectuer, il y aura
lieu de s'entendre avec la Serbie d'une part,
avec le gouvernement intérimaire de la Bul-
garie de l'autre. On espère que toutes les
Congrès, et que la Serbie, qui s'est toujours
refusée à laisser construire un chemin de
fer à travers son territoire, n'osera plus ré-
sister aux volontés de l'Europe entière. On
pourrait, d'ailleurs, ne lui accorder son indé-
pendance qu'à ce prix, et, des lors, il y aurait
lieu de compter sur son acquiescement em-
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